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Les déterminants du spread des taux d'intérêt bancaires dans les pays de la zone CEMAC

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par Achille Dargaud FOFACK
Université de Douala - Cameroun - Master 2 recherche en économie monétaire et bancaire option finance 2012
  

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Résumé

L'écart (spread) entre le taux d'intérêt débiteur et le taux d'intérêt créditeur est une variable clef du système financier. En effet, le spread élevé qui prévaut dans les pays de la zone CEMAC indique l'inefficience de l'intermédiation bancaire puisqu'il décourage les épargnants et rationne les emprunteurs grâce à des taux d'intérêt respectivement bas pour les premiers et élevés pour les seconds. Cette situation a une incidence négative sur la croissance économique de ces pays où la banque constitue la principale et parfois même, l'unique source de financement externe des particuliers et des entreprises. L'objectif de cette étude est de mettre en exergue les facteurs explicatifs du spread des taux d'intérêt bancaires dans les pays de la zone CEMAC sur la période allant de 2002 à 2008. Pour y parvenir, nous recourons à la méthodologie de régression en deux étapes élaborée par Ho et Saunders (1981). Les résultats obtenus révèlent que le volume de crédits, le nombre de guichets, les provisions, le taux de croissance et le taux d'inflation sont les déterminants les plus significatifs de la marge d'intérêt des banques exerçant leurs activités dans les pays de la zone CEMAC.

Mots clés : Marge d'intérêt bancaire, intermédiation financière

Abstract

The spread between lending and deposit rate is a key variable in the financial system. Indeed, the high spread which prevails in CAEMU countries reveals the inefficiency of the banking intermediation since it discourages potential savers and rations borrowers thanks to interest rates respectively low for the first and high for the seconds. This situation has a negative incidence on the economic growth of these countries where bank constitutes the principal one and sometimes even, the single source of external financing of private individuals and companies. The objective of this study is to put forward the explanatory factors of the banking interest rate spread observed in CAEMU countries from 2002 to 2008. For that purpose, we make use of the two-step regression approach advanced by Ho and Saunders (1981). Our results reveal that loans, number of branches, provisions, growth rate and inflation rate are the most significant determinants of banking interest rate spread in CAEMU countries.

Key words: Bank interest rate spread, financial intermediation

Introduction Générale

La principale fonction du système financier consiste à collecter les ressources des agents à capacité de financement afin de les allouer aux agents à besoin de financement. La banque étant l'intermédiaire financier par excellence, son aptitude à exercer cette activité est fondamentale parce que la flexibilité et l'efficience du système financier sont d'une importance capitale pour la croissance et pour le développement d'une économie de marché [McKinnon (1973) ; Shaw (1973)].

L'intermédiation bancaire affecte le rendement de l'épargne à travers le taux d'intérêt créditeur et le rendement de l'investissement à travers le taux d'intérêt débiteur. Il en découle que la marge d'intermédiation bancaire ou spread des taux d'intérêt bancaires est un indicateur pertinent de l'efficience du système bancaire [Demirgüç-Kunt et Huizinga, (1998)].

En effet, le spread des taux d'intérêt bancaires est faible dans un système bancaire efficient. Cela permet de mieux rémunérer les dépôts et d'octroyer les crédits à des taux d'intérêt plus avantageux : Un taux créditeur élevé accroît non seulement le gain financier des déposants, mais aussi l'offre de ressources qu'ils adressent aux banques. Cette abondance de ressources combinée à un taux débiteur faible, améliore la capacité des banques à financer les investissements productifs ayant des besoins en ressources externes. Ce qui in fine, booste la croissance économique. A contrario, la marge d'intermédiation bancaire est plus grande dans un système bancaire inefficient et constitue un frein aussi bien à l'épargne qu'à l'investissement.

Les méfaits de cette inefficience ont motivé de nombreuses études sur les paramètres affectant le spread des taux d'intérêt bancaires, en particulier dans les pays en développement. L'accent est mis sur ce groupe de pays parce qu'en dépit de la libéralisation financière et des restructurations bancaires qu'ils ont connu durant les décennies 1980 et 1990, le spread des taux d'intérêt bancaires y est toujours plus élevé que dans les pays développés [Barajas, Steiner et Salazar (1999)]. A titre d'exemple, le spread des taux d'intérêt bancaires s'élevait en 2004 à 4,35% pour la France, 3,21% pour le Canada, 3,33% pour la Chine et 1,68% pour le Japon. Au cours de la même année, le Cameroun a enregistré un spread de 13%. Tandis qu'au Pérou, en Indonésie et en Arménie, il était respectivement de 22,25%, 7,68% et 11,61%.

Globalement, en 2004 le spread des taux d'intérêt bancaires s'élevait en moyenne à 12,17% en Afrique sub-saharienne, 7,28% en Amérique Latine et aux Caraïbes, 6,17% en Asie du Sud, 3,25% dans la zone euro et 6,4% à l'échelle mondiale1(*).

Ce différentiel de spread entre pays développés et pays en développement aurait dû disparaître ou tout au moins, se réduire significativement après les réformes engagées à la fin des années 1980 sous l'impulsion des institutions financières internationales. Réformes qui ont mis un terme à la répression financière en supprimant des pratiques telles que : l'administration des taux d'intérêt, l'allocation sélective des crédits, les coefficients élevés de réserves obligatoires, etc.

Les pays de la Communauté Economique et Monétaire de l'Afrique Centrale (CEMAC) n'ont pas échappé à la nécessité de ces réformes. En effet, le retournement de la conjoncture internationale du début des années 1980 a eu des effets néfastes qui ont justifiés les programmes d'ajustement structurels et les restructurations bancaires de cette époque. Les réformes entreprises ont essentiellement porté sur la refonte des instruments de politique monétaire et sur le changement du cadre institutionnel [Avom et Eyeffa Ekomo (2007)]. D'une part, on a assisté à la libéralisation du contrôle des taux d'intérêt et à la mise en place de la programmation monétaire. Et d'autre part, la règlementation prudentielle et le contrôle des banques ont été renforcés avec notamment la création en 1992, de la Commission Bancaire de l'Afrique Centrale (COBAC) qui s'est substituée aux organes nationaux de régulation. En dépit de leur nécessité, ces réformes n'ont pas eu tous les effets escomptés sur les économies de la CEMAC.

En effet, les réformes entreprises dans les pays de la sous-région Afrique Centrale ont abouti selon Avom et Eyeffa Ekomo (2007) à trois paradoxes notables à savoir : L'internationalisation des banques et le manque d'innovation financière ; la concentration bancaire et le développement de la microfinance ; la surliquidité et le rationnement du crédit. Ce dernier paradoxe contribue certainement à expliquer pourquoi dans ces économies, le taux d'intérêt créditeur est faible tandis que le taux débiteur est maintenu à un niveau élevé. La grande marge d'intérêt qui en découle est préjudiciable aux activités économiques. D'autant plus que le crédit bancaire constitue de loin la première source de financement des entreprises dans cette sous-région où les marchés financiers n'en sont qu'à leurs balbutiements.

Connaissant l'impact négatif qu'un spread élevé pourrait avoir sur les performances d'une économie, il s'avère nécessaire pour les pays de la CEMAC d'agir dans le sens de la réduction de cette marge afin de ne pas entraver leurs ambitions d'émergence économique. Dans cette optique, il convient au préalable d'identifier les facteurs qui créent et entretiennent cette situation.

Dès lors, nous pouvons nous poser la question de savoir : Quels sont les déterminants du spread des taux d'intérêt bancaires dans les pays de la zone CEMAC ?

En d'autres termes, quels sont les facteurs spécifiques aux banques et au secteur bancaire d'une part, et les facteurs spécifiques à l'environnement macroéconomique et au cadre légal et institutionnel d'autre part, qui permettent d'expliquer le comportement des banques de la sous-région lors de la fixation de leurs taux d'intérêt débiteurs et de leurs taux d'intérêt créditeurs ?

Notre étude est fondée sur la discussion théorique initiée au début de la décennie 1970 par des auteurs tels que Klein (1971), Monti (1972), Ho et Saunders (1981), etc. Cette littérature théorique centrée sur le comportement des banques en matière de fixation des taux et des marges d'intérêt est le socle à partir duquel ont été entrepris de nombreux travaux empiriques.

Au plan théorique, les travaux consacrés à la détermination et à l'explication des taux d'intérêt bancaires remontent aux travaux séminaux de Klein (1971) et de Monti (1972). Ces auteurs élaborent un modèle microéconomique de la firme bancaire dans lequel est déterminée de manière endogène la taille optimale de la banque, la composition optimale de son portefeuille d'actifs, la composition optimale de son passif et le niveau optimal des taux d'intérêt qu'elle applique. Ces chercheurs modélisent séparément chaque côté du bilan de la banque qu'ils considèrent comme neutre vis-à-vis du risque et justifient l'existence de la marge d'intermédiation par l'addition du coût marginal des dépôts, du coût marginal des crédits et du pouvoir de marché de la banque.2(*)

Une autre approche séminale est élaborée par Ho et Saunders (1981). Ces pionniers lèvent les hypothèses de neutralité au risque et de séparabilité du bilan postulées par Monti et Klein.3(*) Ils modélisent la banque comme étant un courtier risquophobe jouant le rôle d'intermédiaire entre offreurs et demandeurs de financements. La nature stochastique et désynchronisée des flux de dépôts et de crédits que ce dernier tente de mettre en adéquation l'expose au risque de taux d'intérêt. Afin de faire face à cette incertitude, la banque exige une marge bénéficiaire - spread - assimilable à l'écart entre le cours vendeur - ask - et le cours acheteur - bid - qu'exige un courtier en guise de rémunération de ses services : D'où le nom modèle du courtier (dealership model).

Ainsi, en fixant ses taux et ses marges d'intérêt, la banque cherche à immuniser son portefeuille contre les fluctuations des taux de marché. Dans le modèle théorique élaboré par Ho et Saunders, la marge d'intérêt optimale est celle découlant de la seule incertitude sur la position nette de la banque. Cette marge pure - pur spread - est fonction de quatre facteurs, à savoir : Le degré d'aversion au risque, la structure de marché du secteur bancaire, le volume moyen des transactions bancaires et la volatilité des taux de marché.

A la suite de Ho et Saunders (1981), le modèle du courtier a connu de nombreuses extensions. Il convient d'évoquer entre autres les travaux suivants4(*) : McShane et Sharpe (1985) ont associés le risque de taux du marché monétaire aux déterminants de la marge d'intérêt des banques. En prenant en compte l'existence de plusieurs types de crédits et de dépôts, Allen (1988) a levé l'hypothèse d'homogénéité de Ho et Saunders et enrichi leur modèle d'une approche de portefeuille. Angbazo (1997) a quant à lui intégré le risque de défaut sur les crédits et établi une interaction entre ce risque de défaut et le risque de taux auquel est exposée la banque.

Au plan empirique, la littérature cherchant à mettre en exergue les facteurs affectant le spread des taux d'intérêt bancaires ainsi que la nature de leur impact respectif, s'est fortement inspirée des travaux théoriques présentés ci-dessus. Cette littérature empirique reconnait essentiellement 4 groupes de facteurs pouvant affecter la marge d'intérêt des banques. Il s'agit des caractéristiques intrinsèques des banques, de la structure de marché du secteur bancaire, de l'environnement macroéconomique et du cadre légal et institutionnel.

Tout d'abord, concernant les caractéristiques des banques, de nombreuses études ont démontré l'existence d'une corrélation positive entre le spread des taux d'intérêt bancaires et les coûts opérationnels des banques [Barajas, Steiner et Salazar (1999)]. Il a aussi été démontré que la marge d'intérêt des banques augmente et diminue avec le volume d'actifs non performants dont elles disposent [Brock et Rojas Suarez (2000)]. Dans une étude appliquée aux banques commerciales américaines sur la période allant de 1989 à 1993, Angbazo (1997) démontre que le risque de taux et le risque de défaut sont les principaux facteurs pris en compte par les banques lors de la fixation de leurs marges d'intérêt. En effet, face à la recrudescence de ces risques, les banques élèvent leurs taux débiteurs et accentuent leurs marges pour se couvrir. La propriété du capital des banques est également l'un des facteurs régulièrement évoqués pour expliquer le spread dans les pays en développement. En effet, à partir d'un échantillon de 1400 banques représentant 72 pays, Demirguç-Kunt, Laeven et Levine (2003), concluent que les systèmes bancaires dominés par des banques à capitaux publics, sont le plus souvent inefficients et peu ouverts à la concurrence. Ce qui débouche inéluctablement sur des marges d'intérêt plus élevées.

Ensuite, concernant la structure de marché du secteur bancaire, de nombreux auteurs lui ont accordée une importance notable dans la détermination du spread. Crowley (2007) s'inscrit dans ce courant de pensée en affirmant que dans une économie libéralisée, le spread doit être négativement corrélé aux facteurs affectant la concurrence tels que la concentration, le nombre de banques et la taille du marché. Dans le même ordre d'idées, Khan et Khan (2010) démontrent qu'une faible concurrence incite les banques à réaliser des surprofits en augmentant leurs marges d'intérêt. D'autres auteurs tels que Barajas, Steiner et Salazar (1999), Demirguç-Kunt et Huizinga (1998), Demirguç-Kunt, Laeven et Levine (2003), ont mis en exergue une corrélation positive entre la concentration du secteur bancaire et le spread des taux d'intérêt bancaires. Leurs résultats stipulent qu'il est impératif de s'attaquer à la structure oligopolistique du secteur bancaire pour améliorer la concurrence et réduire la marge d'intérêt des banques.

Concernant à présent l'environnement macroéconomique, de nombreuses études ont démontré l'existence d'une corrélation positive entre le spread des taux d'intérêt bancaires et le taux d'inflation. Cette relation est particulièrement vérifiée dans les pays en développement où le taux d'inflation est très souvent élevé et volatile [Brock et Rojas-Suarez (2000) ; Robinson (2002) ; Chirwa et Mlachila (2004)]. D'autres études mettent plutôt en exergue une relation entre le spread et le taux de croissance du PIB, sans pour autant s'accorder sur le signe de cette corrélation. D'une part, Khan et Khan (2010) démontrent qu'un regain de croissance permet de réduire les marges d'intérêt et d'accroître l'offre de crédit, puisqu'il améliore la solvabilité des entreprises et l'offre de ressources qu'elles adressent aux banques. Et d'autre part, Drakos (2002)5(*) révèle que le spread a plutôt un comportement pro cyclique. Il croît en période d'expansion et se contracte en période de récession.

Enfin, concernant les facteurs spécifiques au cadre légal et institutionnel, Crowley (2007) et Demirguç-Kunt, Laeven et Levine (2003) démontrent que l'amélioration de la gouvernance et le renforcement des institutions d'une économie contribuent à la réduction de la marge d'intérêt des banques. De ce fait, l'accent est mis sur la lutte contre la corruption, le renforcement des contrats, l'indépendance de la justice, la sécurisation des droits de propriété, la protection des créanciers, etc. En effet, le renforcement de la protection juridique des créanciers en général et des banques en particulier, entraîne la baisse des taux débiteurs [Qian et Straban (2007)]6(*). Esty et al (2003) et Djankov et al (2007) vont plus loin en affirmant respectivement que la protection des créanciers détermine la politique de crédit des banques étrangères et qu'elle permet d'accroître le volume de crédit accordé au secteur privé.

Cette étude consacrée aux déterminants du spread des taux d'intérêt bancaires dans les pays de la CEMAC présente un double intérêt :

· Au plan théorique, nous avons constaté que les études consacrées aux déterminants de la marge d'intérêt des banques ont été menées dans de nombreux pays et régions du monde. Mais dans cette abondante littérature, il n'existe pratiquement pas de travaux appliqués aux pays de la CEMAC. La présente étude permettra donc d'étendre le champ d'application de la littérature existante.

· Au plan de la politique économique, le rôle du spread en tant qu'indicateur de l'efficience du secteur bancaire, son importance en tant que déterminant de l'offre de crédit, de l'investissement et partant de la croissance, font de lui un levier stratégique à l'heure où les économies de la CEMAC s'engagent sur le sentier de l'émergence économique.

Au regard de la problématique de notre étude, l'objectif général de cette recherche est d'évaluer empiriquement les déterminants du spread des taux d'intérêt bancaires dans les pays de la CEMAC. De cet objectif général peuvent être soulevés les objectifs spécifiques suivants :

· Mettre en exergue les caractéristiques intrinsèques des banques qui ont une incidence sur le spread des taux d'intérêt bancaires.

· Mettre en exergue les variables macroéconomiques qui affectent le spread.

Afin d'atteindre ces objectifs, il nous est nécessaire de formuler quelques hypothèses :

Tout d'abord, il convient de noter à la suite de Maudos et Solis (2009), que lorsque les banques se spécialisent dans le marché des crédits, elles bénéficient des économies d'échelle qui leur permettent de réduire leurs marges d'intérêt. Par conséquent, nous postulons que le volume de crédits octroyé par les banques a une incidence négative sur le spread des taux d'intérêt bancaires.

Ensuite, comme l'ont démontré Chirwa et Mlachila (2004), le coût d'opportunité de la détention des réserves obligatoires à la banque centrale où elles sont peu ou pas rémunérées, est si grand qu'il apparaît comme une taxe financière implicite que les banques répercutent sur leur clientèle au moyen de marges d'intérêt élevées. Cela nous amène à supposer que les réserves obligatoires contribuent à l'augmentation du spread des taux d'intérêt bancaires.

Enfin, il faut relever à la suite de Ndung'u et Ngugi (2000) et de Chirwa et Mlachila (2004) que l'inflation provoque une dépréciation monétaire qui contribue à alourdir les charges financières de la banque et à accentuer le spread puisque les emprunteurs remboursent en valeur réelle des montants inférieurs à ceux que cette dernière leur a prêtés. De ce fait, nous présumons que le taux d'inflation a une incidence positive sur le spread des taux d'intérêt bancaires.

Pour tester de façon efficiente ces hypothèses, une méthodologie rigoureuse est nécessaire.

A cette fin, nous allons recourir à la régression en deux étapes élaborée par Ho et Saunders (1981). Cette méthodologie repose sur l'économétrie des données de panel et consiste dans sa première étape à régresser le spread sur deux vecteurs de variables à savoir : Un vecteur représentant les caractéristiques intrinsèques des banques et un second vecteur composé de variables indicatrices permettant de capter l'incidence du temps.

La constante issue de cette première régression permet de calculer le spread pur c'est-à-dire la fraction du spread inexpliquée par les caractéristiques des banques. Ce dernier sera utilisé comme variable dépendante dans la seconde étape de cette démarche. En effet, dans cette seconde étape, le spread pur est régressé sur un vecteur de variables représentant l'environnement macroéconomique.

La dimension individuelle de notre panel est composée des 6 pays de la CEMAC - le Cameroun, la Centrafrique, le Congo, le Gabon, la Guinée Equatoriale et le Tchad - tandis que la dimension temporelle s'étale de 2002 à 2008. Au total, nous utiliserons 11 variables explicatives et 6 variables indicatrices. La première étape de notre méthodologie comportera en tout 14 variables explicatives : Les 6 variables indicatrices, le volume des actifs, les coûts, les provisions, les réserves obligatoires, les volumes de dépôts et de crédits, le capital et le nombre de guichets de banque. La seconde étape utilisera quant à elle 3 variables explicatives, à savoir : le taux de croissance du PIB réel, le taux d'inflation et la volatilité du taux d'intérêt réel.

Nos données ont une fréquence annuelle et sont essentiellement issues des statistiques de la BEAC, des rapports de la Zone Franc, des rapports de la COBAC et de la base de données World Development Indicators (2012) de la banque mondiale.

La présente étude est organisée en deux parties : Dans une première partie, nous effectuerons l'analyse économique du spread des taux d'intérêt bancaires et dans une seconde partie, nous procèderons à une évaluation empirique des déterminants du spread des taux d'intérêt bancaires dans les pays de la CEMAC.

La première partie comprendra deux chapitres qui seront tour à tour consacrés à la revue de la littérature et à l'analyse descriptive du spread des taux d'intérêt bancaires dans les pays de la CEMAC. Quant à la seconde partie, elle présentera successivement, dans ses deux chapitres, la méthodologie et les résultats de cette étude.

* 1 Les chiffres ci-dessus sont issus de la base de données World Development Indicators (2012) de la Banque Mondiale.

* 2 Klein (1971) et Monti (1972) cités par Nys (2003).

* 3Contrairement à Klein (1971) et à Monti (1972), Ho et Saunders (1981) postulent que la banque est risquophobe et que c'est cette attitude vis-à-vis du risque qui justifie l'existence d'une marge d'intermédiation bancaire. En outre, ces auteurs modélisent simultanément les deux côtés du bilan de la banque parce qu'ils considèrent que les activités de dépôts et les activités de crédits peuvent faire l'objet de subventions croisées.

* 4 Ces auteurs sont cités par Zhou et Wong (2008), Maudos et Solis (2009) et Khan et Khan (2010).

* 5 Cité par Maudos et Solis (2009).

* 6 Cités par La porta, Lopez-de-Silanes et Shleifer (2008).

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