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Stratégies alternatives de mobilisation des ressources pour le financement de l'économie béninoise: une analyse en équilibre général calculable

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par Anatole GOUNDAN
Ecole nationale de la statistique et d'analyse économique Sénégal - Ingénieur statisticien économiste 2012
  

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CONCLUSION

L'objectif de cette étude était d'identifier les impacts d'un recours aux différentes sources de financement sur l'économie béninoise. Pour ce faire, un modèle d'équilibre général calculable dynamique a été construit afin de tenir compte des interactions qui existent au sein de l'économie et aussi pour suivre l'évolution des différentes variables dans le temps. La MCS utilisée pour ce MEGC prend en compte neuf catégories de ménages, dix-neuf secteurs de production avec autant de produits. Trois principales simulations de politiques de mobilisations des ressources ont été réalisées : (i) augmentation des ressources extérieures pour financer les investissements, (ii) hausse des taxes sur la valeur ajoutée et (iii) hausse des taxes directes sur les ménages.

De nos simulations, il en ressort qu'une mobilisation supplémentaire des ressources extérieures pour financer les investissements accroît le PIB sur toute la période. Toutefois, cette hausse dépend de la nature de l'investissement réalisé. Cette mesure accroît le revenu de tous les agents et entraîne également une amélioration du bien-être des ménages. Mais le financement des investissements publics accroît moins le bien-être des ménages en comparaison avec les autres scénarii. Il importe de remarquer que cette mesure est source d'inflation, soit un accroissement du niveau des prix d'environ 1.2%. En ce qui concerne l'amélioration de la mobilisation des ressources intérieures à travers une hausse de 20% des recettes liées à la TVA, on constate une baisse de l'activité économique par rapport à la situation de référence sur toute la période. De plus, cette politique est défavorable à tous les ménages, car ceux-ci enregistrent une baisse de leur revenu et de leur bien-être. Mais le revenu du gouvernement augmente considérablement au point où celui-ci parvient à dégager un surplus d'épargne de plus de 30% par rapport la situation de référence. Toutefois, on note que l'écart de la plupart de ces grandeurs à la situation de référence

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diminue au fil du temps. Ainsi, à long terme, l'économie va donc internaliser ce choc et renouer avec une croissance supérieure à celle de la situation de base. La hausse de 25% des taxes sur le revenu des ménages a entraîné aussi un ralentissement de l'activité économique les trois premières années. Le revenu du gouvernement augmente ainsi que son épargne. Contrairement à l'augmentation de la TVA, cette politique n'agit pas sur les ménages de la même manière. Cette politique n'influence pas négativement le revenu des ménages urbains. Elle affecte négativement le bien-être des ménages qui payent ces taxes.

On peut conclure sur la base de ces résultats que : (i) l'origine des ressources mobilisées (MRE ou MRI) a des impacts différents sur l'économie, (ii) à court terme, les ressources extérieures sont plus favorables à la croissance et l'amélioration du bien-être des ménages que les ressources mobilisées à travers les politiques fiscales, (iii) la MRE est source d'infla-tion dans l'économie, (iv) les politiques fiscales simulées accroissent le revenu de l'Etat et améliorent considérablement son épargne, (v) les effets néfastes de ces politiques fiscales sur l'économie et les ménages s'amenuisent avec le temps : à long terme ces effets disparaîtront, (vi) les taxes directes sur les ménages engendrent un impact qui diffère selon le type de ménage, (vii) les taxes sur la valeur ajoutée induisent une hausse du niveau général des prix.

Au regard des résultats obtenus et de l'importance de la mobilisation des ressources financières pour le Bénin, nous jugeons nécessaire de formuler quelques recommandations à savoir que:

- en période de récession économique, il est préférable de recourir aux capitaux étrangers du fait de leurs impacts à court terme;

- une fois les ressources mobilisées, il importe de choisir de façon adéquate les secteurs à financer car l'impact sur l'économie et le bien-être des ménages en dépend;

- en attendant de disposer d'une épargne intérieure suffisante seule gage de souveraineté économique et financière surtout du point de vue de l'acquisition d'une capacité d'autofinancement, il est nécessaire d'accroître la mobilisation des ressources extérieures mais sans oublier leur effet inflationniste et aussi de manière à éviter le surendettement;

- du fait des effets néfastes des différentes taxes, l'élaboration de taxes spécifiques à chaque catégorie de ménages et à chaque type de produit peut s'avérer plus optimale voire réduire les inégalités intra-ménages dans la mesure où certaines politiques fiscales ont un impact qui diffère selon le type de ménage;

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- les autorités doivent définir des politiques de compensation pour les ménages qui supportent la plus grande perte de bien-être suite à la mise en oeuvre d'une politique fiscale;

- compte tenu de la diminution des effets négatifs des politiques fiscales dans le temps, il serait plus optimal que ces politiques visent des objectifs de mobilisation de ressources de long terme.

Malgré les efforts de modélisation pour se rapprocher de la réalité, nous reconnaissons que cette étude n'est donc pas exempte de limites. Hormis les reproches habituels adressés à l'encontre du modèle d'équilibre général (confère Hérault (2004); Philip (2006); Piet (2002); Le Cacheux et Touzé (2002)), cette étude présente certaines limites qu'il importe de préciser. D'abord, la dynamique du modèle suppose que les agents ont des anticipations myopes, c'est-à-dire qu'ils ne révisent pas leur anticipation. Ce qui est peu réaliste. En plus de cela, on peut aussi mettre l'accent sur le caractère trop agrégé des ressources extérieures dans la MCS qui permet pas de simuler des politiques plus spécifiques. En effet, il aurait été bien de désagréger les ressources extérieures (par exemple en APD, IDE, les emprunts sur les marchés financiers, etc.).

Ainsi, une perspective d'amélioration de cette étude serait d'utiliser des données plus récentes et de chercher les impacts de chaque type de ressources extérieures sur l'économie. De même, afin d'étudier l'impact de ces politiques sur le niveau de pauvreté des ménages, l'association à ce modèle d'un module de micro-simulation serait d'un apport considérable.

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"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon