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Les facteurs favorisant les sorties contre avis médical dans l'unité d'hospitalisation de la traumatologie orthopédie du centre hospitalier universitaire Yalgado Ouédraogo à  Ouagadougou au Burkina Faso

( Télécharger le fichier original )
par Mathias SAVADOGO
Ecole nationale de santé publique de Ouagadougou Burkina Faso - Attaché de santé en chirurgie 2011
  

Disponible en mode multipage

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MINISTERE DE LA SANTE BURKINA FASO

SECRETARIAT GENERAL Unité Progrès Justice

ECOLE NATIONALE DE SANTE PUBLIQUE « Dr COMLAN ALFRED A. QUENUM »

DIRECTION REGIONALE DE OUAGADOUGOU SERVICE DE FORMATION

DES AGENTS SPECIALISTES

SECTION CHIRURGIE

Thème : Les facteurs favorisant les sorties contre avis médical dans l'unité d'hospitalisation de la Traumato-Orthopédie du Centre Hospitalier Universitaire Yalgado Ouédraogo.

Présenté par :

Mathias SAVADOGO

En vue de l'obtention

du diplôme d'Attaché de Santé en chirurgie.

Maître de Mémoire Conseiller de Mémoire

Dr Hamado KAFANDO M. Koffi L. PALE

Chirurgien Conseiller de Santé

Année académique 2010-2011

II

Table des matières

DEDICACES III

REMERCIEMENTS IV

Définitions des termes. IX

Résumé du Mémoire XII

LISTE DES TABLEAUX XIV

LISTE DES GRAPHIQUES XVI

LISTE DES FIGURES XVII

LISTE DES ABREVIATIONS XVIII

INTRODUCTION 1

CHAPITRE I PROBLEMATIQUE 4

1.1 Enoncé du problème. 5

1.2 Justification de l'étude 9

1.3 QUESTION DE RECHERCHE 11

1.4 HYPOTHESES DE RECHERCHE 11

1.5 BUT 11

1.6 OBJECTIF GENERAL 11

1.7. OBJECTIFS SPECIFIQUES 12

CHAPITRE II CONCEPTUALISATION DE L'ETUDE ET REVUE DE LA LITTERATURE 13

2.1 REVUE DE LITTERATURE 14

2.1.1 Définition des concepts 14

2.1.2 Historique du traitement des fractures par la médecine moderne. 17

2 .1.3 La théorie de l'acceptation des soins par la population. 20

2.1.4 Avantages du traitement par la médecine moderne. 32

2.1.5 Complications du traitement des fractures. 32

2.1.6 Résultats d'études antérieures. 35

2.2 Cadre de référence 37

CHAPITRE III PRESENTATION DU MILIEU DE L'ETUDE 44

3.1 Aperçu du Burkina Faso 45

3.2 Aperçu sur la ville de Ouagadougou 45

III

3.3 Cadre de l'étude 46

3.4 Le champ de l'étude 47

CHAPITRE IV METHODOLOGIE 53

4.1 Typologie de l'étude 54

4.2 Population d'étude 54

4.2.1. Critères d'inclusion 54

4.3 Méthode d'échantillonnage 54

4.3.1 Détermination de la taille de l'échantillon 54

4.3.2 Echantillonnage 54

4.4 Méthode- technique et instruments de collecte des données. 55

4.4.1 - Méthode 55

4.4.2 - Technique 55

4.4.3 - Instruments 55

4.4.4 - Validation des instruments de recherche. 55

4.5 Déroulement de l'étude 55

4.6 Considérations éthiques 56

4.7 Difficultés rencontrées 57

4.8 Méthode de traitement des données 57

CHAPITRE V PRESENTATION DE RESULTATS DE L'ETUDE 59

5.1 Résultats du guide d'entretien. 60

CHAPITRE VI DISCUSSION DES RESULTATS 83

6.1 Limites de l'étude 57

6.2 Discussion. 84

6.3 Synthèse des résultats 96

6.4 Vérification des hypothèses 97

CHAPITRE VII RECOMMANDATIONS/ SUGGESTIONS 99

CONCLUSION 103

BIBLIOGRAPHIE 106

ANNEXES a

III

DEDICACES

Je dédie ce t'u~~aie è £'~~e,u~~~ eu..

Si l'Eternel ne bâtit la maison,

Ceux qui la bâtissent travaillent en vain ; Si l'Eternel ne garde la ville,

Celui qui la garde veille en vain. Ps 127 :1

Tout ce qui est de beau et bien dans ce travail n'est qu'un bout du reflet de la grâce de Dieu.

A mon père Savadogo Hamidou Jonathan !

Merci pour tous les sacrifices consentis à mon éducation, à ma

scolarisation, et ton témoignage de vie qui nous a instruits la sagesse de savoir compter sur la bonté de Dieu. Ce travail est bien la preuve que le Seigneur pourvoit toujours aux besoins de ceux qui espèrent en lui.

A ma mère Sawadogo Somlagomdo Madeleine !

Toi qui as tant souffert pour moi, accepte ce travail en guise de reconnaissance. C'est là le fruit de tes bénédictions de chaque jour. Puisse le Dieu d'amour vous bénir davantage.

IV

A mon épouse Sawadogo Bénéwendé !

Aussi longtemps que tu as intériorisé l'ensemble des péripéties de cette formation, tu restes une femme exemplaire. Je te rends hommage pour cette grandeur d'esprit. Je reconnais en toi les sacrifices consentis. Sois-en remerciée d'avance pour ton endurance.

Encore merci pour ton soutien moral, matériel, affectif et ta compréhension tout au long de la formation. Trouve en ce travail ma reconnaissance et mon amour. Que notre union soit bénie encore !

A mes frères et soeurs Ruth, Odette, Esaïe, Ezéchiel, Gédéon, Marie.

Merci pour le soutien et la compréhension dont nous avons bénéficié tout au long de cette formation. Que Dieu vous bénisse et nous garde longtemps ensemble.

Aux parents, amis et connaissances !

Ce travail est le fruit de vos soutiens constants. Que ce travail nous unisse davantage.

REMERCIEMENTS

V

Au terme de ce travail, nous voulons laisser jaillir du fond de notre être, l'expression de notre profonde reconnaissance au Seigneur qui nous permis de réaliser ce travail. Notre reconnaissance va spécialement à tous ceux qui, d'une manière ou d'une autre nous ont été d'un grand soutien dans l'élaboration de ce document. Ces remerciements s'adressent particulièrement :

y' A Mr le Directeur général de l'ENSP et son personnel.

y' A Mr le Directeur régional de l'ENSP de Ouagadougou et son personnel.

y' A l'ensemble des enseignants permanents de l'ENSP de Ouagadougou.

y' A l'ensemble des enseignants vacataires de la section chirurgie de l'ENSP de Ouagadougou.

y' A notre directeur de mémoire, Docteur Hamado KAFANDO : nous sommes très sensibles à l'honneur que vous nous faites en acceptant de diriger ce travail. Votre rigueur scientifique, votre disponibilité et votre amour à transmettre vos connaissances, ont forcé notre admiration. Trouvez ici notre profonde gratitude, nos reconnaissances et nos remerciements très sincères.

y' A notre conseiller de mémoire, Monsieur Koffi Léonard PALE,

Votre soif de perfectionner ce travail et votre rigueur méthodologique ont permis de tisser, de modeler et d'améliorer ce travail. Malgré vos multiples occupations, vous nous avez montré votre disponibilité. Vous qui croyez en la vertu du travail bien fait, soyez-en remercié.

VI

y' Aux membres de jury, pour le grand honneur dont ils nous ont fait en siégeant dans ce jury malgré leurs multiples occupations.

y' A tout le personnel de nos différents terrains de stage pour avoir contribué à notre formation.

y' Au coordonnateur de la promotion, Delphin SOMDA pour son encadrement et ses conseils.

y' A tous les coordonnateurs des autres sections pour leur collaboration avec la section chirurgie.

y' Au Pasteur Didier OUEDRAOGO et son épouse, toute notre reconnaissance et nos remerciements pour votre soutien spirituel et moral sans cesse renouvelé.

y' A Réléouindé BAZIE et son épouse, il nous est difficile d'exprimer en si peu de mots tous nos sentiments de gratitude. Toute notre reconnaissance et nos remerciements pour votre soutien.

y' A tous les membres du conseil de l'église des Assemblées de Dieu du Temple Shalom au secteur 22 de Ouagadougou pour leur soutien moral, spirituel et matériel au cours de mes deux années d'études.

y' A Nadine SAWADOGO, pour son soutien et ses encouragements tout au long de ces deux années d'études.

y' A tous nos camarades de classe, en souvenir des moments agréables et pénibles vécu ensemble en ces deux années de formation.

VII

y' A Monsieur Sidmalgueda KABORE à la DAF du ministère des

infrastructures et du désenclavement pour son soutien indéfectible. y' A Monsieur Adama KOLOGO au ministère des infrastructures et du

désenclavement pour sa collaboration et son soutien.

y' A Bibata BARRO pour son appui.

y' A Antoinette GANDEMA pour son soutien multiforme au cours de mes deux années d'études.

y' A Madame Adiza BATIONO, Surveillante d'Unité de Soins de l'unité d'hospitalisation de la Traumato-Orthopédie du CHU YO et son personnel pour leur franche collaboration lors de nos enquêtes.

y' Au Docteur W. Norbert RAMDE pour ses conseils et ses encouragements.

y' A notre "Ancien" Elie NASSA, pour ses conseils et encouragements. y' A Monsieur Léon SAWADOGO pour son appui combien précieux. y' A Monsieur Inoussa SAWADOGO, SUS de l'hôpital de jour du CHU

Yalgado Ouédraogo pour son encouragement et ses services rendus. y' A Pascal OUEDRAOGO, Président de la JAD locale du Temple

Shalom pour ses innombrables services rendus.

y' A Mr Alain SAWADOGO pour sa participation à l'élaboration de ce document.

y' A Michel OUEDRAOGO pour son appui précieux à notre égard.

y' A tous nos encadreurs des différents terrains de stage pour avoir contribué à notre formation.

VIII

y' A tout le personnel du CMA de PO et particulièrement les agents du bloc opératoire pour leurs soutiens multiformes pendant notre stage de synthèse.

y' A tous ceux dont les noms n'ont pu être cités et qui ont contribué de près ou de loin à la réalisation de cette étude.

Définitions des termes.

IX

Affections ostéo-articulaires : Lésions touchant les os et / ou les articulations d'origine traumatique ou non.

Antibioprophylaxie : administration d'antibiotiques de courte durée avant ou pendant l'intervention dans un but de prévenir l'apparition d'une infection.

Cal : formation à partir du tissu conjonctif de substance osseuse assurant la fusion entre les deux surfaces fracturées d'un os. (Le Petit Larousse de la médecine 2006)

Cal vicieux : cal trop gros constituant une déformation parfois visible à l'oeil nu, toujours perceptible au toucher. (Le Petit Larousse de la médecine 2006)

Consolidation osseuse : c'est le rétablissement de la continuité de l'os après une fracture.

Décharge : C'est un document dans lequel il est indiqué que

l'établissement et / ou les médecins sont déchargés de toute responsabilité du fait de la sortie contre avis médical du patient. C'est une attestation qui constitue les éléments de preuve que le patient a reçu les informations nécessaires pour sortir contre avis médical en toute connaissance de cause.

Embolie graisseuse : migration dans un vaisseau sanguin de particules graisseuses provenant de la moelle osseuse. Elle est due à la libération

X

dans la circulation sanguine à la suite d'une fracture ou d'une intervention chirurgicale osseuse, particulièrement si elle a lieu sur les membres inferieurs ou sur le bassin. (Le Petit Larousse de la médecine 2006)

Entorse : lésion ligamentaire d'une articulation sans déplacement des surfaces articulaires. Il peut s'agir d'un étirement, d'une rupture partielle ou totale du ligament.

Fracture : toute solution de continuité d'un os par suite d'un traumatisme ou d'apparition spontanée.

Luxation : C'est une perte complète et permanente des rapports entre deux surfaces articulaires. Elle n'est pas forcement traumatique car elle peut succéder à une malformation ou à une dystrophie.

Méthode mystique : méthode qui utilise des moyens et techniques surnaturels, c'est-à-dire inexplicable par le profane.

Plateau technique : Ensemble du matériel technique nécessaire pour la prise en charge d'une fracture. Le matériel technique peut être orthopédique ou chirurgical.

Pseudarthrose : absence complète de consolidation d'une fracture un ou deux mois après les délais habituels.

Rebouteux : personne bien connue pour son habileté à réduire les fractures et remettre en place les luxations et les entorses.

Syndrome des loges : syndrome ischémique de la loge tibiale associant une douleur, un gonflement de la loge et une paralysie des fléchisseurs dorsaux du pied et des orteils.

XI

Syndrome de Volkmann : rétraction ischémique des muscles de la loge antérieure de l'avant-bras. Il est essentiellement le fait d'une contusion de l'artère humérale au coude ou d'un plâtre mal adapté ou mal surveillé.

Traumatologie Orthopédie : c'est une spécialité chirurgicale qui prend en charge les lésions des os et des articulations par suite de traumatisme de même que les autres pathologies ostéo-articulaires.

Résumé du Mémoire

XII

Notre expérience de trois ans passés à l'hôpital Yalgado OUEDRAOGO dans l'unité d'hospitalisation de Traumatologie Orthopédie nous a permis de constater de manière empirique les sorties fréquentes des malades contre avis médical alors que l'idéal serait que tous ces patients admis dans ce service y restent jusqu'à la réalisation du traitement définitif.

C'est ainsi que nous avons entrepris de déterminer les causes de cette pratique chez les malades hospitalisés dans l'unité d'hospitalisation de Traumatologie Orthopédie au Centre Hospitalier Universitaire Yalgado Ouédraogo à Ouagadougou.

Cette étude s'est déroulée du 07-02-2011 au 30-06-2011à l'unité d'hospitalisation de la Traumatologie.

Notre objectif a été de rechercher les facteurs favorisant les sorties contre avis médical dans la perspective de contribuer à l'amélioration de la prise en charge des patients présentant des lésions ostéo articulaires.

Pour ce faire, nous avons mené une étude transversale de type descriptif : les personnes concernées étaient les patients qui ont manifesté leur désir de quitter l'hôpital en signant une décharge. L'échantillon a été de type accidentel et 36 patients ont été retenus.

Pour la collecte des données, nous avons utilisé un guide d'entretien structuré adressé aux patients.

XIII

A travers l'analyse et l'interprétation des résultats, les principaux constats ci-après ont été notifiés:

· . L'influence familiale sur le patient.

· . L'incapacité des patients à supporter le coût de l'ostéosynthèse.

· . La peur du plâtre ou de l'intervention.

· . La confiance du traitement chez le rebouteux.

· . Le long délai opératoire.

Au vu de ces résultats, nous avons formulé des recommandations afin d'améliorer la qualité de la prise en charge des lésions ostéo articulaires afin de réduire significativement les sorties sous décharge.

Mots clés : Facteurs favorisant - Sortie contre avis médical - Unité d'hospitalisation de Traumato-Orthopédie - CHU YO.

LISTE DES TABLEAUX

XIV

Pages

Tableau I : Présentation des quintiles de niveau de vie par personne....26

Tableau II : Répartition du personnel de l'hospitalisation de la

Traumatologie selon la qualification ..49

Tableau III : Tarifs des prestations au bloc de Traumatologie

Orthopédie en vigueur depuis 2006 .50

Tableau IV : Tarifs des immobilisations plâtrées en T O 51

Tableau V : Estimation des coûts moyens de quelques indications

opératoires 52
Tableau VI : Répartition des enquêtés selon le mode d'admission des

enquêtés à l'hôpital 65

Tableau VII : Répartition des enquêtés selon le type de membre

fracturé. 66
Tableau VIII : Fréquence des services ayant accueilli les enquêtés au

CHU YO lors de leur précédent séjour 67
Tableau IX : Fréquence des motifs d'insatisfaction des enquêtés ayant

déjà bénéficié des soins à l'hôpital 68

Tableau X : Fréquence des opinions des enquêtés sur les prestations

actuelles des soins dans le service de Traumato Orthopédie .69

XV

Tableau XI : Répartition des enquêtés selon la source de la prise en

charge financière de leurs soins 72

Tableau XII : Répartition des enquêtés selon le nombre de personnes en

charge. 73

Tableau XIII : Fréquence de la source de décision de sortie contre avis

médical 74

Tableau XIV : Fréquence des motifs de sortie contre avis médical 75

Tableau XV : Fréquence des motifs de craintes pour le traitement des

fractures par le plâtre 76

Tableau XVI : Fréquence des motifs de craintes pour le traitement des

fractures par l'intervention chirurgicale 77

Tableau XVII : Fréquence de la source de l'information reçue sur l'état de

la maladie selon les enquêtés 78

Tableau XVIII : Fréquence des complications possibles d'une fracture

selon les enquêtés 79

Tableau XIX : Fréquence de connaissances des enquêtés sur les facteurs

favorisant les complications d'une fracture 80

Tableau XX : Fréquence des suggestions formulées par les

enquêtés 82

LISTE DES GRAPHIQUES

XVI

Pages

Graphique 1 : répartition des enquêtés selon l'âge 60

Graphique 2: répartition des enquêtés selon le lieu de résidence 61

Graphique 3 : répartition des enquêtés selon le niveau d'instruction 62

Graphique 4 : répartition des enquêtés selon la profession 63

Graphique 5 : répartition des enquêtés selon l'état matrimonial 64

Graphique 6 : Répartition des enquêtés selon la durée de séjour à

l'hôpital 71

LISTE DES FIGURES

XVII

Page

Figure 1 : schéma du cadre conceptuel 43

LISTE DES ABREVIATIONS

XVII

BPO : Bilan POpératoire

CHU YO : Centre Hospitalier Universitaire Yalgado Ouédraogo

CM : Centre Médical

CMA : Centre Médical avec Antenne chirurgicale

CPA : Consultation PAnesthésie

DES : Diplôme d'Etudes Spécialisées

DRH : Direction des Ressources Humaines.

ENSP : Ecole Nationale de Santé Publique

EPE : Etablissement Public de l'Etat.

EPS : Etablissement Public de Santé

IB : Infirmier Breveté

IDE : Infirmier Diplômé d'Etat

INSD : Institut National de la Statistique et de la Démographie

OMS : Organisation Mondiale de la Santé

PEC : Prise En Charge

RD CONGO : République Démocratique du CONGO

SCAM : Sortie Contre Avis Médical

SIDA : Syndrome de l'Immuno Déficience Acquise

XIX

T O : Traumatologie Orthopédie

VIH : Virus de l'Immunodéficience Humaine.

INTRODUCTION INTRODUCTION

2

Le développement de la technologie reste un élément clé du progrès économique et social dans le monde. Cette situation n'est pas sans danger sur la santé de la population, surtout avec la croissance des infrastructures routières et des engins motorisés. Ce danger est essentiel en milieu urbain mais rare en dehors des villes. Ces effets néfastes sont entre autres les traumatismes crânio-encéphaliques, uro-génitaux, digestifs, et surtout les traumatismes ostéo-articulaires pouvant être source de fractures, de luxations ou d'entorses, voire de décès.

Autrefois, la prise en charge (PEC) était confiée aux rebouteux mais de nos jours, l'évolution de la traumatologie qui est une spécialité de la chirurgie offre une possibilité efficace pour nos populations de se soigner dans une structure hospitalière avec surtout un maximum de garantie.

Le Centre Hospitalier Universitaire Yalgado Ouédraogo (CHU-YO) est une structure de référence nationale qui accueille au service d'Orthopédie Traumatologie des blessés présentant des affections ostéo-articulaires. Ces patients proviennent aussi bien de la ville de Ouagadougou que des autres provinces du pays. Cet établissement sanitaire est l'un des grands hôpitaux du pays disposant d'un plateau technique varié et d'un personnel qualifié pour la PEC des fractures.

Cependant, après quelques jours d'hospitalisation, certains patients prennent la décision d'interrompre les soins et de sortir contre l'avis du personnel soignant.

3

Le consentement du patient a toujours été l'élément indispensable de sa prise en charge par son médecin.

Ce consentement tout à fait légitime du patient à tout acte médical a comme conséquence possible une sortie contre avis médical, mettant alors dans une position difficile le médecin tenu à son devoir impératif d'assistance et de soins. Aucun acte médical, ni de traitement ne peut être pratiqué sans le consentement libre et éclairé de la personne et ce consentement peut être retiré à tout moment.

Les sorties contre avis médical ne sont pas toutefois sans danger pour les usagers car certains reviennent à l'hôpital avec des complications graves parfois mortelles.

C'est au regard de cette situation que nous voulons par cette étude analyser les facteurs qui favorisent les sorties contre avis médical chez les patients présentant des affections ostéo-articulaires dans l'unité d'hospitalisation de Traumatologie Orthopédie (T.O) du Centre Hospitalier Universitaire Yalgado Ouédraogo (CHU-YO) de Ouagadougou afin d'apporter notre contribution à l'amélioration de la prise en charge de ces affections.

Notre étude s'articulera autour des points suivants :

- CHAPITRE I : Problématique

- CHAPITRE II : Revue de la littérature et cadre de référence.

- CHAPITRE III : Présentation du milieu de l'étude.

- CHAPITRE IV: Méthodologie.

- CHAPITRE V : Présentation des résultats.

- CHAPITRE VI : Discussion des résultats.

- CHAPITRE VII: Recommandations/suggestions.

CHAPITRE I

1.1 Enoncé du problème.

5

Les lésions traumatiques deviennent de plus en plus fréquentes. Selon l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), on estime entre 20 et 50 millions le nombre de blessés chaque année. Les traumatismes constituent une nouvelle "épidémie" des temps modernes. C'est pourquoi la décennie 2001-2010 a été déclarée «décennie des os et des articulations» [1] Environ 5,8 millions de personnes meurent dans le monde chaque année des suites de traumatismes, ce qui représente 10% des décès survenant dans le monde, 32% de plus que le nombre des décès imputables au paludisme, à la tuberculose ainsi qu'au VIH/SIDA. [2]

Par ailleurs, un autre rapport de l'OMS note que les traumatismes sont un problème de plus en plus grave : on prévoit que les trois principales causes des décès dans le monde (accidents de la route, homicide et suicide) vont gagner en nombre par rapport à d'autres causes de décès, de sorte que d'ici 2030, elles figureront parmi les 20 principales causes de décès dans le monde. On prévoit également que les accidents de la route deviendront d'ici à 2030 la cinquième cause de décès, tandis que les suicides et les homicides passeront respectivement au douzième et au dix-huitième rang. [2] Les traumatismes constituent donc un problème de santé publique.

En fonction des lésions traumatiques, la thérapeutique effectuée peut être soit un traitement à domicile à travers des gestes simples, soit dans un centre de santé périphérique ou alors requérir l'avis d'un médecin. Celui-ci après investigations et diagnostic dresse la conduite à tenir à travers une prise en charge qui ne rencontre pas toujours l'assentiment du patient. Plusieurs médecins de l'unité d'hospitalisation de Traumatologie

6

Orthopédie(T.O) se sont maintes fois retrouvés confrontés à la décision d'un patient d'interrompre les soins qui lui sont proposés et de quitter l'établissement. En pareil cas, il est d'usage de faire signer par le patient une « décharge », un document par lequel il reconnait quitter l'hôpital contre avis des médecins.

Le phénomène est vécu dans le monde et en Afrique. Les sorties contre avis médical (SCAM) touchent tous les secteurs de la médecine. Une étude menée en RD Congo en 2005 par MUSHAGALUSA S. P. sur les déterminants des soins de santé a révélé que 28% des patients refusaient les soins généraux de santé et sortaient contre avis médical. [3]

Dans le même ordre d'idée, une étude menée en 1995 par AYITE et coll. et portant sur les refus de soins à l'hôpital National de Niamey, relate que 122 malades sur 629 admis pour fractures soit 19.39% sont sortis contre avis médical en signant une décharge ou en s'évadant. [4]

Au Burkina Faso, les statistiques nationales en 2004 ont notifié 4 376 cas de sorties contre avis médical [5] et 1411 cas en 2006. [6]

Dans toutes unités de soins confondues, le CHU YO a enregistré 1022 cas de sorties contre avis médical sur 34552 entrants en 2009, soit 2.96% [7]

Le service de chirurgie reste particulièrement affecté et ce dans la prise en charge des traumatismes ostéo-articulaires.

L'unité d'hospitalisation de Traumatologie Orthopédie n'est pas en reste : on y note les statistiques suivantes :

· 2007 : 36 cas sur 298 entrants : 12.98%

· 2008 : 42 cas sur 440 entrants : 9.54%

·

7

2009 : 93 cas sur 431 entrants : 21.57%

· 2010 : 84 cas sur 598 entrants : 14.01% [8]

L'écart statistique de 2009 est dû à l'inondation du 1er septembre 2009. Cette inondation a porté un coup dur sur l'hôpital qui a connu un ralentissement général des activités dans les différents services et en particulier au bloc opératoire. Le bloc n'étant plus fonctionnel, plusieurs malades sont donc sortis avant le traitement définitif.

Les patients sortis contre avis médical font ensuite recours à plusieurs types de soins dont :

- La médecine traditionnelle notamment chez le rebouteux dans le but de poursuivre les soins.

- En médecine moderne, mais dans les centres privés de soins.

Les sorties contre avis médical (SCAM) ne sont pas un fait nouveau. Elles datent de depuis longtemps et restent d'actualité. Ces pratiques ont des conséquences sur le service, les patients et semblent majorer le coût thérapeutique des affections traumatiques.

Une étude menée par YEYE H. [9] en 2005 dans le District Sanitaire de Ouahigouya note que 29.4% des patients sont revenus au centre de santé pour les soins après échec du traitement chez le rebouteux.

En effet, certains patients développent des complications après recours chez le rebouteux et sont très souvent contraints de revenir à l'hôpital. La prise en charge dans ce cas devient alors longue, coûteuse et appauvrit les patients et les familles. Au-delà de l'invalidité qu'elle peut entraîner, le rebouteux ignore les règles élémentaires d'asepsie. Cela est source d'infections et ces infections sont responsables d'un retard de cicatrisation, de la consolidation de la fracture et engendrent de longs

8

séjours hospitaliers. Certaines complications conduisent à des amputations avec des séquelles majeures pour le patient.

Une étude réalisée au CHU YO par Da S.C et Coll. souligne les inconvénients et les conséquences graves de la pratique des rebouteux. L'étude a porté sur 110 patients dont 59% d'enfants admis entre 1982 et 1984 dans les services de Chirurgie pour cause de complications diverses consécutives à la tradithérapie. Parmi eux, 48,18% ont été amputés d'une jambe ou d'un bras et 3,63% sont décédés. [10]

Pour le personnel de santé, la charge de travail se trouve majorée or, l'idéal est que tous les patients admis en Traumatologie-Orthopédie y restent jusqu'à la réalisation du traitement définitif.

La santé de la population constitue l'une des priorités pour les autorités de notre pays. C'est pour cela que de nombreuses actions ont été menées par le ministère chargé de la santé pour améliorer la prise en charge des traumatismes ostéo articulaires afin de réduire les sorties contre avis médical. Parmi ces actions on peut citer :

La décentralisation des hôpitaux dans presque toutes les régions du pays.

La création des CMA dont le nombre ne fait qu'accroitre aussi bien dans le secteur public que dans le secteur privé.

Au CHUYO :

~ Création d'un service d'urgences de Traumatologie en Janvier 2004.

~ La remise à niveau des prestataires de soins ;

~ L'organisation de la prise en charge (équipe de jour et de nuit,...)

9

~ L'équipement des blocs opératoires en matériels et consommables médicaux.

Malgré ces initiatives combien appréciables, force est de reconnaître que les sorties contre avis médical demeurent toujours préoccupantes. C'est pourquoi nous voulons mener cette étude afin d'apporter notre contribution à la réduction des sorties contre avis médical.

1.2 Justification de l'étude

Le choix de notre thème d'étude se justifie par trois niveaux de pertinence qui sont d'ordre personnel, social et scientifique.

Pertinence sociale :

La fréquence élevée de sorties du service contre avis médical (21.57% en 2009, 14.01% en 2010) alors que l'idéal est que tous les patients admis en Traumatologie-Orthopédie y restent jusqu'à la réalisation du traitement définitif.

La population active paie le lourd tribut du fait de l'expansion des engins à deux roues surtout utilisés par les jeunes. Cela entrave le développement socio-économique de la famille et du pays. Les sorties contre avis médical sont très fréquemment sources de complications voire de décès chez les patients. Ceci a pour corollaire des désagréments psychologiques et économiques que connaissent aussi bien les patients que leur famille, et même la nation.

Pertinence scientifique :

10

Aucune étude à notre connaissance, ne s'est intéressée spécifiquement aux sorties contre avis médical dans cette unité d'hospitalisation de la Traumato-Orthopédie. Il est donc important de mener une étude sur ce sujet afin de contribuer à l'amélioration de la qualité de la prise en charge des traumatismes ostéo articulaires.

Pertinence personnelle :

Nous avons été plusieurs fois témoins de patients sortis contre avis médical et admis de nouveau dans le service. Ils ont présenté des complications consécutives à la tradithérapie. L'amputation a été l'indication opératoire pour bon nombre de ces patients. Ils sont devenus une charge pour la famille alors que beaucoup d'entre eux étaient des bras valides.

La persistance de cette pratique n'augure pas de lendemain meilleur ni pour la population, ni pour les services de santé. Ces situations auraient pu être évitées si les patients étaient restés à l'hôpital qui offre le maximum de garantie dans les soins.

C'est au regard de cette situation que nous avons décidé de mener une étude sur les sorties contre avis médical dans l'unité d'hospitalisation de Traumatologie Orthopédie au CHU-YO de Ouagadougou.

Etudier les facteurs qui favorisent les sorties contre avis médical permettrait de mettre à la disposition des décideurs des données pour des solutions éclairées dans le but de réduire au maximum cette attitude défavorable à la restauration de la santé.

1.3 QUESTION DE RECHERCHE

11

Quels sont les facteurs qui favorisent les sorties contre avis médical chez les patients présentant des traumatismes ostéo- articulaires dans l'unité d'hospitalisation de Traumatologie Orthopédie du CHU YO de Ouagadougou ?

1.4 HYPOTHESES DE RECHERCHE

· . Les pesanteurs socio culturelles favorisent les sorties contre avis médical dans l'unité d'hospitalisation de la Traumato-Orthopédie.

· . La perception que les populations ont de l'hôpital favorise les sorties contre avis médical dans l'unité d'hospitalisation de la Traumato-Orthopédie.

1.5 BUT

Contribuer à l'amélioration de la prise en charge des patients présentant des traumatismes ostéo-articulaires dans l'unité d'hospitalisation de la Traumatologie-Orthopédie du CHU-YO.

1.6 OBJECTIF GENERAL

Etudier les facteurs qui favorisent les sorties contre avis médical dans le traitement des pathologies ostéo-articulaires dans l'unité d'hospitalisation de Traumatologie-Orthopédie du CHU-YO.

1.7. OBJECTIFS SPECIFIQUES

12

1- Déterminer les caractéristiques socio démographiques des enquêtés.

2- Identifier les facteurs socio culturels qui interviennent dans les sorties contre avis médical dans l'unité d'hospitalisation de Traumato-Orthopédie du CHU-YO.

3- Identifier la perception des enquêtés sur les soins à l'hôpital et en particulier dans l'unité d'hospitalisation de Traumatologie Orthopédie du CHU-YO.

4- Identifier les connaissances des enquêtés sur les risques liés à une mauvaise prise en charge de leurs lésions ostéo articulaires.

5- Recueillir les suggestions des enquêtés pour une meilleure prise en charge des traumatismes ostéo-articulaires.

6- Formuler des recommandations pour réduire les sorties contre avis médical.

CHAPITRE II

2.1 REVUE DE LITTERATURE

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Afin de mieux appréhender la question sur les facteurs favorisant les sorties contre avis médical chez les patients présentant un traumatisme ostéo-articulaire dans l'unité d'hospitalisation de la Traumatologie-Orthopédie du CHU-YO de Ouagadougou, il nous est paru judicieux d'exploiter certains documents afin de concevoir l'étude et d'exposer un résumé succinct sur les sorties contre avis médical. A travers quelques travaux disponibles, nous avons conçu la revue de la littérature sur le plan suivant :

~ Définition des concepts.

~ Historique du traitement des fractures.

~ Théorie d'acceptation des soins par la population. ~ Avantages du traitement des fractures par la médecine moderne.

~ Complications du traitement des traumatismes ostéo-articulaires.

~ Résultats d'études antérieures.

2.1.1 Définition des concepts

y' Facteur : Selon le Petit Larousse Illustré 2007, un facteur est un agent ou un élément qui concourt à un résultat et selon le dictionnaire

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universel francophone, un facteur se définit comme étant un élément qui conditionne un résultat.

Dans notre étude, nous considérons comme facteur, toute variable dont la modification peut engendrer une sortie contre avis médical.

y' Facteur favorisant : c'est l'ensemble des éléments qui concourent à engendrer un résultat donné devant une situation donnée.

y' Sortie contre avis médical : C'est un concept utilisé en médecine pour indiquer que le patient, malgré une conscience éclairée sur d'éventuelles complications de sa maladie, s'engage à interrompre les soins qui lui sont proposés et de quitter l'hôpital.

Il faut cependant noter les cas d'évasion où le patient quitte le service (surtout la nuit) à l'insu du personnel soignant. Pour ces malades, les agents de santé n'ont pas pu s'entretenir avec eux et leur faire signer une décharge à la sortie. Les sorties contre avis médical et les sorties à l'insu du service ont pour point commun d'être effectuées sans l'assentiment de l'établissement de soins. Elles sont toutes deux décidées et imposées par le patient.

Dans notre concept, il s'agit des patients qui, au cours de leur hospitalisation ont exprimé le besoin de quitter le service de la Traumatologie Orthopédie en signant une décharge alors qu'ils étaient consentants pour les modalités thérapeutiques.

Le code de déontologie médicale Burkinabè à son article 49 stipule que : "... en cas de refus de soins, le médecin doit respecter ce refus après avoir informé le malade des conséquences...». [11]

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Si la volonté de la personne de refuser ou d'interrompre tout traitement met sa vie en danger, le médecin doit tout mettre en oeuvre pour la convaincre d'accepter les soins indispensables.

Selon les différentes jurisprudences, en cas de refus de soins, il est conseillé au médecin de recourir à un agent moins qualifié que lui pour essayer d'expliquer les risques encourus. Dans tous les cas, le malade doit réitérer sa décision après un délai raisonnable. Celle-ci est inscrite dans son dossier médical.

En règle générale, le médecin fait signer au malade une attestation de sortie contre avis médical. Ainsi dans l'hypothèse d'un dommage subi par un patient sorti contre un avis médical, le médecin peut être amené à apporter la preuve qu'il a bien rempli ses obligations. C'est précisément l'objet de l'attestation de sortie contre avis médical signée par le patient. En signant un tel document, il reconnaît avoir été informé par le médecin sur la nécessité d'accepter l'hospitalisation et les soins proposés et d'être au courant des risques encourus du fait de son départ. Il atteste également avoir compris l'information et maintenir sa volonté en toute connaissance de cause de quitter l'établissement. Ce document signé est essentiel en termes de preuve dans l'hypothèse où la responsabilité de l'établissement ou du médecin serait recherchée.

En effet, cette responsabilité pourrait être retenue en raison des conséquences du défaut de prise en charge si le soignant n'est pas à mesure de démontrer, par la production d'un document attestant le refus d'hospitalisation, la volonté manifeste du malade de quitter la structure contre l'avis des médecins. [12]

17

2.1.2 Historique du traitement des fractures par la médecine moderne.

Grâce aux fouilles archéologiques effectuées dans diverses parties de notre globe, nous avons appris que les premiers « traitements » des fractures remontaient à des dizaines de milliers d'années.

En analysant les squelettes des hommes préhistoriques, présentant diverses lésions, d'aucuns pensent y avoir une « approche orthopédique » du traitement des fractures et citent à titre de preuve une bonne consolidation des fractures consécutives à une coaptation correcte des fragments.

La découverte de crânes préhistoriques portant des traces de trépanations atteste qu'il y a environs dix mille ans, l'homme primitif avait déjà une approche chirurgicale du traitement des fractures.

Nous ignorons encore comment se traitaient les maladies de l'appareil locomoteur de l'Homme au cours de la préhistoire, mais il est incontestable que la plupart des affections répandues à l'heure actuelle se rencontraient déjà à l'époque néandertalienne [13]

En 2500 avant J-C, on respectait déjà les principes d'immobilisation des fractures osseuses avec des feuilles de palmiers en Egypte Antique.

Au IXe siècle avant J-C, Hippocrate (460-377) exposa ses théories médicales: pour réduire les fractures, il utilisait des appareils. Ainsi, pour réduire les os brisés de jambe, il proposa une méthode originale basée sur une longue extension continue par deux anneaux mis sur les malléoles et les condyles tibiaux.

La Traumatologie et Orthopédie doivent beaucoup au "père de la

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chirurgie moderne " le médecin français Ambroise PARE (1510-1590) qui a proposé de multiples méthodes de traitements des lésions traumatiques et maladies orthopédiques. Il a le mérite incontestable d'avoir tenté pour la première fois de faire de la science des déformations une branche spéciale de la chirurgie.

De 1658 à 1742, la kinésithérapie, grâce aux découvertes de Nicolas ANDREY et PERLING a beaucoup favorisé le développement de l'orthopédie.

1827-1912, Joseph LISTER lança le principe de l'antisepsie dans l'intervention chirurgicale. La découverte du rayon X par Wilhelm CONRAD RÖNTGEN en 1895 a grandement facilité l'étude de la pathologie osseuse et le diagnostic des fractures.

A partir de 1907, LAMBOTTE crée les méthodes d'ostéosynthèse. Dès 1939, KUNTSHER G. jette les bases du traitement chirurgicale des fractures diaphysaires en pratiquant les premiers enclouages.

Les lésions traumatiques habituelles des membres sont : la fracture, la luxation et l'entorse.

En cas de fracture, deux procédés de traitement sont utilisés:

· Le traitement orthopédique qui est indiqué dans les fractures non compliquées, sans lésions vasculaires ni nerveuses, ni interposition de tissus. Il consiste à une réduction par des manoeuvres externes sous anesthésie générale ou loco-régionale et à une immobilisation parfaite en position de fonction et prenant les articulations sus et sous jacentes. Pour l'immobilisation, on utilise le plâtre circulaire, l'attelle plâtrée, le bandage, le repos strict ou la traction continue par des bandes adhésives mais ce dernier est le plus souvent provisoire.

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Plusieurs facteurs peuvent influencer la consolidation osseuse : l'âge du patient, l'infection de l'os, l'immobilisation, le type d'os (lente à la diaphyse et rapide au niveau de la métaphyse).

· Le traitement chirurgical ou ostéosynthèse est indiqué dans les fractures graves. C'est l'indication recommandée lorsque le traitement orthopédique ne peut pas réaliser le traitement de la fracture. L'ostéosynthèse consiste à découvrir les extrémités fracturaires et réduire les fragments. Après la réduction, le foyer de fracture fait l'objet d'une contention par du matériel métallique. Les techniques d'ostéosynthèse sont : l'enclouage centromédullaire, les vis plaque, l'embrochage et le fixateur externe.

En cas de luxation, la réduction de l'articulation concernée doit être faite en urgence, suivie d'une immobilisation pendant quelques semaines. Lorsque la réduction est impossible par ce procédé orthopédique, il faut opérer.

Dans les entorses, le traitement consiste en une mise au repos du membre pendant 2 à 3 semaines et si l'entorse est très grave, une intervention chirurgicale peut s'avérer nécessaire.

2.1.2.1 Les circonstances de survenue des fractures.

En dehors des maladies endémo-épidémiques, les affections

traumatologiques s'imposent par leurs fréquences, leurs gravités et leurs complications.

Selon l'OMS, il y a 14 000 blessés par jour sur les routes dans le monde.

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Des études menées par DA S. C et coll. indiquent que :

- Les accidents de la circulation routière représentent au Burkina Faso 59,60 % des étiologies des traumatismes,

- Les coups et blessures 12,33 %

- Les chutes de hauteurs 2,90% [14]

Par ailleurs, il faut noter la survenue de facteurs dans d'autres circonstances tels que les accidents domestiques, les accidents de travail, et les fractures pathologiques rencontrées chez les personnes âgées.

2 .1.3 La théorie de l'acceptation des soins par la population.

Les nouvelles méthodes de traitement des pathologies osseuses qu'offre la médecine moderne à nos populations doivent être acceptées à bien des égards. L'acceptation des soins signifie que les barrières à l'utilisation effective des centres de santé ont été supprimées ou réduites. Cette dimension d'acceptation des soins concerne les barrières, socioculturelles, démographiques et la perception que les usagers ont du service de Traumatologie Orthopédie.

2 .1.3.1 Sur le plan socio-culturel

En grande majorité analphabète, la population de notre pays a conservé des valeurs socio-culturelles souvent néfastes. L'Homme n'existe qu'en société. Il appartient à une famille qui vit au sein d'une communauté et il écoute mieux les membres de sa communauté. Certains de ses comportements, ses manières de penser, de sentir et d'agir ne sont pas indépendants des valeurs du groupe social auquel il appartient. Ces valeurs s'imposent à lui.

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C'est ainsi que le patient pendant son séjour à l'hôpital recevra la visite des amis, voisins et surtout des membres de sa collectivité qui sont susceptibles d'exercer une influence sur le choix du malade. Au cas où c'est la famille qui prend en charge le coût du traitement, quand celle-ci décide une SCAM, alors, certains patients ne peuvent que se résigner au verdict.

Dans le traitement des fractures, luxations, ou entorses par la médecine moderne, certains patients ont peur du plâtre qu'ils redoutent pour diverses raisons. Les patients craignent aussi l'anesthésie au cours de l'intervention qu'ils comparent à une mort ou un sommeil dont l'issue est incertaine.

Après une intervention d'ostéosynthèse sur le membre, il reste encore une deuxième opération pour l'ablation du matériel d'ostéosynthèse. Or, subir des interventions chirurgicales à répétition est synonyme de s'affaiblir physiquement. "On ne sort pas neuf d'une chirurgie" disent-elles.

Il pourrait encore s'agir d'une angoisse bien habituelle vis-à-vis de l'hôpital, des examens nécessaires, ou d'une appréhension tout à fait légitime vis-à-vis de la thérapeutique et de ses effets secondaires. [15]

La consultation des oracles, les sacrifices et bien d'autres pratiques sont des convictions culturelles qui peuvent influencer la prise en charge d'une maladie chez un patient, ou tout au moins affecter la disposition appropriée à prendre devant cette maladie.

Chez certains patients, les circonstances dans lesquelles se sont produits le traumatisme et la fracture donnent lieu à des interprétations diverses. La tendance serait donc d'orienter le malade vers un traitement traditionnel qui pourrait expliquer les causes occultes probables et instituer le traitement adapté.

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Le tradithérapeute, sollicité à n'importe qu'elle heure se rend au chevet du traumatisé et partage le repas familial, discute avec l'entourage, des causes possibles de la maladie et des moyens à mettre en oeuvre pour la combattre. L'entourage dans son ensemble participe à l'acte thérapeutique et aux soins.

Aussi, si le rebouteux ou d'une façon plus générale celui ou celle qui pratique la médecine traditionnelle est un être étrange (qui détiendrait son savoir d'une force occulte), il n'est pas pour autant un étranger. Il s'instaure donc entre lui et le patient une familiarité qui rompt les résistances et établit une confiance totale. [16]

Par ailleurs, tous les individus à tout âge sont soumis à l'influence de leur entourage mais les patients jeunes encore plus sous la dépendance de leurs parents semblent subir la décision des parents de sortir contre avis médical. La vieillesse correspond à une période où le patient est à la charge de ses fils ou sa famille. Ces tranches d'âge constituent la population inactive qui est composée de toutes les personnes qui ne sont ni employées ni à la recherche d'un emploi. Dans ce cas, le chef de ménage joue un rôle de premier plan en matière de prise en charge de la pathologie osseuse du patient et il a pouvoir de décision.

Comme partout ailleurs, dans nos contrées, le sexe faible est la femme. Une étude socio anthropologique sur les connaissances, attitudes et pratiques des populations dans le domaine de la santé maternelle et infantile dans les provinces du Houet, Kouritenga, Sanguié et Tapoa, en 1992 réalisée par la Direction de la Santé de la Famille du Ministère de la Santé, a relevé que d'une façon générale, c'est le mari qui décide des

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questions de santé maternelles. D'autres parents y sont parfois impliqués [17]

Dans son ouvrage « les fondements de l'économie de santé », Charles E. PHELPS cité par MUSHAGALUSA S. P. [3] affirme que comme tout autre bien économique, la demande de soins médicaux ou chirurgicaux dépend des revenus or, un revenu suppose l'existence d'un ensemble de mécanismes permettant de le mobiliser. Dans cet ensemble de mécanismes, il y a la profession qui est le processus par lequel les ressources financières et matérielles sont mobilisées.

Au Burkina Faso, l'exercice de l'activité agricole demeure toutefois l'activité principale des ménages ruraux puisque 94,3% de ces ménages la pratiquent contre seulement 23% dans les villes. Cette agriculture est le plus souvent pratiquée de façon artisanale avec de faibles rendements.

A l'instar de l'agriculture, l'élevage occupe bon nombre de ménages Burkinabè. Environs 69.9% s'adonnent à cette activité et se fait généralement en association avec l'agriculture. [18]

En dehors de l'agriculture et l'élevage, on dénombre une multitude d'emplois en campagne et surtout en ville. Très souvent dans notre contexte, un emploi bien rémunéré n'est pas toujours la garantie d'une indépendance économique et/ou financière car le salarié est dans bien de cas une providence pour de nombreux collatéraux.

En outre, les traumatismes des os et ou des articulations demandent des moyens financiers pour la prise en charge. Il faut de l'argent pour la consultation, les frais d'hospitalisation, les examens biologiques et radiologiques puis honorer les ordonnances en vue d'assurer les pansements en cas de fracture ouverte. Si la fracture est ouverte, la

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fréquence des pansements est en fonction de l'état de la plaie. Ainsi, les pansements peuvent être quotidiens, bi ou tri hebdomadaires. Plus la fréquence des pansements est rapprochée, plus le malade doit dépenser pour assurer le nécessaire pour les pansements.

Les frais d'hospitalisation sont facturés par semaine selon la catégorie de la chambre pour éviter aux patients un cumul de frais à payer.

Lorsque le patient est programmé pour une intervention, des bulletins d'analyses médicales pour le bilan pré opératoire et une ordonnance médicale pré opératoire lui sont remis. Le tarif de l'acte opératoire est à honorer avant la réalisation de l'acte. Les frais des ordonnances et de la tarification doivent être payés au comptant, le paiement par tempérament n'est pas accepté. La veille ou le matin de l'intervention, tous les produits prescrits sont vérifiés et le matériel manquant doit être obligatoirement complété sous peine de report de l'intervention à une date ultérieure.

Par ailleurs, la prévention des risques thromboemboliques nécessite l'utilisation de médicaments anticoagulants au quotidien avant et après l'intervention et ce jusqu'à appuis complet en cas de fracture de l'appareil locomoteur.

Parallèlement à ces dépenses, la famille est obligée de supporter les frais pour la navette hôpital-domicile, la restauration ainsi que d'autres efforts dont il est difficile d'évaluer le coût.

L'importance des effets qu'exerce le coût des traumatismes sur la situation financière et autres, des victimes et de leur famille ont été analysés en détail dans plusieurs pays.

Une étude faite au Ghana a montré que dans plus de 40% des familles des victimes de traumatisme, il y avait une chute du revenu familial et qu'environ 20% étaient obligées de s'endetter pour payer le traitement

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médical. Dans la même étude, un quart des familles dit avoir vu sa consommation alimentaire diminuée à la suite de la prise en charge financière d'un traumatisé. [2]

2.1.3.1.1 Approche par les quintiles de niveau de vie

Sur la base des dépenses moyennes annuelles par personne définies comme échelle des niveaux de vie, le tableau ci-dessous donne la distribution des individus sur les cinq quintiles des dépenses. Sans introduire de séparation rigide et absolue entre "pauvres" et "non pauvres", l'approche par les quintiles de niveau de vie permet d'apprécier "en continu" le comportement des individus lorsque l'on monte dans l'échelle des niveaux de vie.

Tableau I : Présentation des quintiles de niveau de vie par personne.

Quintiles

Effectif de la

population en (%)

Tranche de dépenses moyennes de consommation par an et par personne (en FCFA)

Echelle de niveau de vie

 

Premier quintile (Q1)

20

Deuxième quintile (Q2)

20

Troisième quintile (Q3)

20

Quatrième quintile (Q4)

20

Cinquième quintile (Q5)

20

Total

100

 

Moins de 52 440 Extreme

pauvreté

De 52 440 à moins de 74 762 De 74 762 à moins de 104 512 De 104 512 à moins de 162 100

Pauvreté modérée. Niveau de vie moyen. Non pauvreté.

Plus de 162 100 Non pauvreté

extreme.

Source : INSD - Le profil de la pauvreté en 2003 au Burkina Faso.

2.1.3.2 De la perception des services selon les usagers

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Un adage populaire stipule qu'un malade bien accueilli dans un service de santé est à 50% soulagé. La profession est souvent l'objet de critiques négatives, malheureusement fondées, à cause des comportements de certains agents. Comment la société jugerait de tels actes ? Quand un patient est mal accueilli, il est moins disposé à suivre les recommandations faites par les prescripteurs ou il ne reviendra plus se soigner dans le service. Il pourrait même être à l'origine de propagation de mauvaises

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perceptions sur le service et de bouche à oreille, la nouvelle se répand. Si les faits se produisent de nouveau avec d'autres usagers, ces derniers auront une mauvaise image du service. Les collectivités africaines et surtout Burkinabè s'appuient très souvent sur les expériences vécues à leurs dépens ou par les autres pour prendre une décision en matière de soins. C'est pourquoi certains centres de santé ne désemplissent jamais à cause de la grande affluence de la population pour se soigner parce que l'accueil est à la hauteur de leurs attentes, tandis que d'autres formations sanitaires n'ont pas assez de malades.

D'autre part, les professionnels de santé dans leurs prestations doivent tenir compte des attentes des usagers. Or, il est admis que ces attentes vont au-delà des gestes techniques pour englober la communication interpersonnelle. Cette communication interpersonnelle se rapporte à l'interaction entre " manager " et personnel soignant et entre équipe de santé et communauté. Les connaissances et la compétence ne suffisent pas, notre attitude positive compte aussi.

"Au sein d'un établissement de santé, la communication met le plus souvent en scène d'une part, des patients ou leurs accompagnateurs qui, en plus de souffrir dans leur chair, arrivent à l'hôpital psychologiquement diminués, parfois dans un état de quasi-panique et de degré de rationalité bas du fait de la maladie et, d'autre part des praticiens de santé censés donner urgemment des remèdes appropriés à la douleur des patients.

Face à de tels patients diminués psychologiquement, ... les soignants doivent faire preuve de tact et faire appel à leur sens de communication car en l'espèce, tout ce qu'ils disent ou ne disent pas, font ou ne font pas, leur silence, leurs regards sont épiés, passés à la loupe, analysés et interprétés par les patients ou leurs accompagnateurs selon

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leur grille d'appréciation bien évidemment pour en tirer des conclusions qui, on s'en doute, ne sont que quelquefois fondées". [19]

HILDEGARDE P. note que tous les membres de l'équipe en contact avec le malade doivent adopter une ligne de conduite commune quant à son problème; dans le cas contraire, leur désaccord peut affecter le malade et créer un malaise susceptible d'entraver la réalisation des objectifs de soins. [20]

Une bonne communication contribue à l'efficacité des soins car elle crée confiance et crédibilité. Savoir écouter et savoir communiquer sont généralement des aspects importants dans les relations interpersonnelles. Les patients et leurs accompagnants désirent avoir les informations nécessaires sur la maladie. Une bonne communication réduit les barrières et les préjugés entre personnel soignant et patients et permet à ces derniers de se préparer à toute éventualité. Cependant, dans nos hôpitaux, le personnel semble très occupé par l'immense charge de travail à abattre dans des salles qui ne désemplissent jamais.

Pour GASPARUTO G., « l'usager est la raison d'être de l'hôpital. A ce titre, il doit être le «client roi«, informé, écouté et respecté». [21]

Au Burkina Faso en 1998, les structures publiques de chirurgie totalisaient 6208 interventions. Ce nombre est passé à 27 780 en 2006 [22].

Toutefois, malgré cette confiance rétablie, il reste que, une fois la date de l'intervention fixée, les patients deviennent impatients et veulent vite voir arriver ce jour, synonyme de délivrance de l'angoisse. Tout de même, ils ont la hantise d'un report ou d'une annulation probable de

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l'intervention. Et malheureusement, parfois, le matin de l'intervention, et après plusieurs heures d'attente, la nouvelle tant redoutée tombe : « Mr ou Mme X, votre intervention est reportée à une date ultérieure». Pour d'autres, la décision de report survient pendant qu'ils sont sur le banc d'attente ou même sur la table d'opération.

Cela peut provoquer un choc psychologique important et amener les patients qui peuvent se le permettre à déserter l'hôpital au profit des structures privées. Quant aux patients aux ressources modestes, ils cèdent au découragement et se résignent souvent à l'accomplissement de leur destin.

Les reports de l'intervention sont consécutifs à une défaillance dans l'organisation du service. Ils ternissent l'image du CHU-YO qui est la dernière structure de référence de notre pays.

On peut également citer des défaillances organisationnelles liées parfois à la non disponibilité des chirurgiens ou à l'insuffisance de préparation pré opératoire du patient.

D'aucuns perçoivent les hôpitaux comme un centre de santé où seuls ceux qui entretiennent des relations avec le personnel de santé peuvent bénéficier de soins. Selon ces derniers, quand le patient ou les accompagnants ne connaissent pas un agent de l'hôpital, les patients n'auront pas les soins escomptés.

C'est pourquoi, très souvent dès l'admission au service des urgences, certains accompagnateurs ou le patient lui-même si possible fait appel à des agents de l'hôpital pour demander leur assistance.

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Nos populations perçoivent parfois négativement les services de santé. Cette perception se fixe surtout au niveau de l'interaction prévalant entre les agents de santé et la population. Les bénéficiaires disent ne rien savoir, ni ne rien comprendre des procédures, exigences et des conditions dans lesquelles les soins devaient leur être fournis. Outre les soins de santé, les populations espèrent des agents une compréhension de leur situation et de leur manque de connaissances. [23]

Pour les patients individuels et les communautés desservies par les services de santé, les soins de santé sont ceux qui répondent aux besoins perçus, des soins offerts de manière courtoise et au moment où ils en ont besoin, des soins accessibles et abordables.

Aussi, dans le principe de la prescription du traitement faut-il tenir compte du choix du patient tout en respectant les normes techniques.

Pour ROEMER M. et MONTAY AGUILAR.C « C'est l'exécution correcte (conforme aux normes) d'interventions que l'on sait sûres et qui sont abordables pour la société en question et qui ont aussi le pouvoir d'avoir un impact sur la morbidité, la mortalité et la malnutrition en fonction des besoins du client » [24]

D'autre part, les modalités du traitement, la durée moyenne du séjour à l'hôpital doivent être portées à la connaissance du patient et des accompagnateurs. Outillé de toutes les informations nécessaires sur sa situation, le patient est apte à accepter les soins qui sont proposés et y adhère facilement.

En matière d'hôtellerie, les chambres d'hospitalisation sont souvent des salles communes équipées chacune généralement de 6 à 8 lits.

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Immobilisation oblige, le malade ne peut effectuer le moindre déplacement. Tous les gestes courants sont exécutés au lit. Certains patients ne sont pas habitués à une chambre commune. Alors, les contraintes liées à leur pathologie et l'état de l'hôtellerie en deçà de leurs attentes peuvent être à l'origine de sorties contre avis médical. Ainsi, ils se rendent dans des structures privées où ils espèrent avoir plus de confort.

Il n'en demeure pas moins qu'un traitement, aussi efficace soit-il, comporte des effets secondaires parfois indésirables qu'il faudra porter à la connaissance du patient tout en insistant sur l'effet bénéfique recherché afin de gagner sa confiance et son adhésion.

Entre le patient et le personnel soignant, la relation de partenariat doit être une quête permanente.

Le patient est ainsi heureusement devenu « acteur de sa santé » et « co-partenaire » du médecin, permettant de réaliser ainsi une meilleure prise en charge de la maladie. [15]

Très souvent, la population évoque également le temps mis dans les couloirs de l'hôpital pour avoir la consultation. Dans certains services, les rendez-vous de consultation sont très éloignés, compte tenu du nombre important de malades pour un seul médecin. Le jour de la consultation, le patient se présente très tôt le matin et il ne sera reçu par le médecin qu'après des heures d'attente. Le patient est souvent contraint de se rendre dans les cabinets de soins pour avoir une consultation dans les plus brefs délais.

Les populations font souvent ressortir l'efficacité, l'accessibilité financière et géographique, les relations interpersonnelles, la continuité, un temps d'attente raisonnable et les agréments comme étant les dimensions les

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plus importantes dans la qualité des soins à leurs yeux.

Dans le cas où ces dimensions ne sont pas respectées, les patients admis dans les centres de soins auront tendance à avoir une perception négative qui pourrait être un motif de sortie contre avis médical.

2.1.4 Avantages du traitement par la médecine moderne.

Il ya de nombreux avantages dans le traitement des traumatismes ostéo-articulaires par la médecine moderne :

- Réduction parfaite de la fracture ou de la luxation.

- Prise en charge par un collège de médecins spécialistes qui collaborent pour le seul intérêt du patient.

- Les infections sont rares, le plus souvent superficielles et cédant généralement à une bonne antibiothérapie élective ou à l'ablation du matériel d'ostéosynthèse.

- Surveillance quotidienne du patient.

Cependant, des complications restent possibles au cours du traitement.

.

2.1.5 Complications du traitement des fractures.


·
· Complications immédiates

~ Complications générales :

L'état de choc : il est constant et doit être recherché de façon systématique par la prise et la surveillance des courbes du pouls et de la tension artérielle. Il est dû à une hémorragie importante extériorisée ou non. Il impose une réanimation de principe par perfusion veineuse de

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macromolécules et parfois une oxygénothérapie au masque en même temps que sont faits les prélèvements pour les examens complémentaires. Si le taux d'hémoglobine est inférieur à 8g /dl, l'état du patient nécessite une transfusion sanguine.

~ Complications loco-régionales :

L'ouverture cutanée : il s'agit le plus souvent d'une ouverture de dehors en dedans de type I et II de CAUCHOIX et DUPARC. L'ouverture cutanée impose un parage en urgence dès la réception du blessé et un traitement antibiotique et antitétanique. Le parage consiste à un lavage abondant du foyer de fracture avec du sérum salé isotonique et un antiseptique au cours duquel les berges cutanées de la plaie sont régularisées. Les effilochements aponévrotiques, musculaires sont enlevés, de même que les esquilles osseuses. Les cavités médullaires sont curetées et lavées à la seringue. Après ce geste, les lésions vasculaires sont réparées suivie de la stabilisation du foyer de fracture.

Les lésions nerveuses : Elles peuvent se présenter sous forme de rupture partielle ou totale soit sous forme de compression entre le plâtre et les reliefs osseux sous jacents. La compression se traduit par des douleurs, une paresthésie. Les lésions nerveuses sont rares et peuvent entrainer des troubles sensitifs et moteurs.

Les lésions vasculaires : elles sont dues le plus souvent à un plâtre trop serré qui gène la circulation veineuse de retour en faisant des oedèmes des extrémités. La complication la plus redoutable est le syndrome de Volkmann ou le syndrome des loges. Elles sont une expression générale du conflit entre contenant et contenu. Les lésions vasculaires peuvent provoquer une ischémie distale soit par compression

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des artères ou rupture partielle ou totale nécessitant un contrôle au DÖPPLER et une réanimation rapide. Tout retard à la revascularisation risque de compromettre le résultat et peut conduire à une amputation.


·
· Complications secondaires

L'embolie graisseuse : c'est la migration dans un vaisseau de particules graisseuses provenant de la moelle osseuse. Elle est due à la libération dans la circulation sanguine à la suite d'une une fracture ou d'une ostéosynthèse, particulièrement si celle-ci a lieu sur les membres inférieurs ou sur le petit bassin. Sa période de latence est d'environs 48heures. La symptomatologie est variable et associe une hyperhémie, une difficulté respiratoire, des troubles de la crase sanguine.

La thrombo-embolie : la fréquence des thrombo-embolies est difficile à apprécier. Elle serait de 40 à 50% en l'absence de traitement préventif et 8% d'entre eux vont se compliquer en embolie pulmonaire. Cette fréquence justifie le recours systématique aux anticoagulants à dose iso coagulante en période pré et post opératoire.

L'infection : elle est le résultat de l'inoculation microbienne dans l'organisme le plus souvent au cours du traumatisme. Le pronostic des fractures est dominé par la hantise de l'infection qui compromet l'avenir du membre. La majorité des infections actuelles sont secondaires soit à la contamination initiale du foyer de fracture, soit à la technique chirurgicale employée. L'infection peut être fatale pour le malade. L'infection sera prévenue par une antibioprophylaxie systématique en s'efforçant de couvrir les germes aérobiques et anaérobiques.

La décompensation des tares : des affections tel que le diabète, la cardiopathie l'insuffisance respiratoire en phase de latence peuvent se

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décompenser et conduire à des complications. Complications de décubitus : escarres.

· . Complications tardives

L'ostéite chronique : cliniquement, le membre devient infiltré avec des lésions eczématiques, parfois une fistule productive conduisant à l'os. A la radiographie, il y a une association d'images de séquestres entourées d'os hyperdense. La fistulographie permet d'explorer le trajet fistulaire. Ces ostéites sont de traitement difficile et long nécessitant le nettoyage chirurgical des parties molles, du foyer osseux avec apport cortico-spongieux.

Les cals vicieux : c'est la consolidation dans une position vicieuse d'une fracture déplacée, non ou mal réduite. Il nécessite une ostéotomie de correction.

La pseudarthrose : c'est une fracture non consolidée et non consolidable en l'absence de mesure chirurgicale adaptée. Elle est caractérisée par une douleur à l'appui et une mobilité anormale au siège de la fracture.

Les raideurs articulaires : une fracture ou une luxation du fémur ou du bras mal traitée peut être source de raideur articulaire et une diminution de la force musculaire. La raideur est fréquente si le traitement n'est pas suivi d'une rééducation.

2.1.6 Résultats d'études antérieures.

Les sorties contre avis médical ont déjà été l'objet d'études par certains

36

auteurs.

MUSHAGALUSA S. P. [3] dans une étude sur les déterminants de

l'utilisation des services de santé en RD Congo en 2005 souligne que les

raisons de refus de soins sont :

- La non perception de la gravité de la maladie.

- Le manque d'argent.

- Le manque de confiance vis-à-vis du personnel.

- L'inaccessibilité du centre de santé.

- L'absentéisme du personnel soignant dans le service.

- Le manque de médicaments dans le centre de santé.

- Le manque de plateau technique.

- Le manque d'information sur l'existence et les activités du centre de

santé.

AYITE A. et coll. [4] dans une étude sur les causes de recours à la

médecine traditionnelle pour le traitement des fractures au Niger sont

parvenus aux conclusions suivantes :

- Les considérations économiques sont un obstacle.

- La peur d'être opéré.

- La vie en salle commune.

- L'inconfort du traitement.

- L'essai au traitement traditionnel.

Au Burkina Faso, une étude menée par TRAORE O. et coll. en 1997 a

montré que les sorties contre avis médical avaient pour motif la mauvaise

compréhension du traitement, le coût élevé de l'hospitalisation, la douleur

et la peur du plâtre. [25]

ZON M. [26] continue en révélant que nos populations sont fortement

attachées à nos cultures et le rebouteux reconnu par celle-ci est respecté.

37

Aussi le recours à ce dernier par une décision prise par les personnes influentes de la famille est souvent irrévocable.

2.2 Cadre de référence

En l'absence d'un cadre de référence adapté à notre étude nous avons élaboré un cadre conceptuel à partir de la revue de la littérature.

2.2.1 Cadre conceptuel

La prise en charge effective des traumatismes ostéo articulaires à l'hôpital exige que l'on tienne compte d'un certain nombre d'éléments afin d'éviter aux patients l'interruption des soins. Pour notre thème intitulé « les facteurs favorisant les sorties contre avis médical dans l'unité d'hospitalisation de la Traumatologie Orthopédie du CHU-YO», l'étude s'est intéressé aux facteurs qui favorisent les sorties contre avis médical.

Dans notre cadre conceptuel, la variable dépendante est sortie contre avis médical. Cette variable peut être influencée par un certains nombre de variables dites indépendantes qui sont :

- Les facteurs socioculturels.

- Les facteurs liés à la perception des soins à l'hôpital selon les usagers.

Ces deux variables peuvent interagir de façon à influencer positivement ou négativement sur les sorties contre avis médical.

· . Le facteur socioculturel.

38

C'est un facteur qui est fonction à la fois d'un groupe social particulier et de la culture à laquelle ce groupe se rattache.

4 Les croyances culturelles

Nous pouvons dire que les croyances culturelles constituent un grand obstacle aux soins des patients à l'hôpital.

L'Afrique de façon générale et au Burkina Faso en particulier, les croyances culturelles ne favorisent pas la prise en charge des traumatismes ostéo articulaires en milieu hospitalier. Dans le domaine de la santé, toutes les sociétés ont mis au point des méthodes et des pratiques liées à leurs modes de vie, à leur organisation afin de faire face aux menaces qui affectent leur santé. Chaque société a ses croyances, ses idées et ses conceptions relatives à la maladie. Elle a les causes qui déterminent le choix d'un type donné de soins. Toute autre méthode de soins qui est différente de sa pratique est source de méfiance. Les populations considèreraient le traitement chirurgical des fractures comme une méthode compliquée. Elles préfèrent recourir à un traitement traditionnel qui selon eux paraît plus simple.

§ Influence familiale.

Dans nos contrées, lorsqu'un membre de la famille est malade et hospitalisé, alors, toute la grande famille est informée. Les parents au chevet du patient racontent au cours de leurs conversations les exploits des rebouteux qu'ils ont eux-mêmes expérimentés dans le passé.

39

Ces conversations peuvent influencer le patient à changer d'avis et quitter l'hôpital au profit des soins traditionnels.

Par ailleurs, si la famille est la principale source de prise en charge financière, le patient ne peut que se plier à la volonté de la famille si celle-ci décide une sortie contre avis médical.

4 Le profil socio démographique.

§ L'âge

Lorsqu'un adulte est malade, il peut parfois décider sans influence externe de choisir le type de soins qu'il désire. Il n'en est pas de même pour les enfants et les personnes très âgées qui sont respectivement sous la dépendance économique de leurs parents et de leurs fils.

§ Le sexe

Dans un pays comme le Burkina Faso où la discrimination liée au sexe féminin est fréquente, aggravée par la non implication des femmes à la prise de décision, ce sont les hommes qui décident à la place des femmes, même en matière de santé. Ainsi, un homme peut contraindre son épouse à signer une décharge.

§ La profession

La profession est la source de revenu qui permet de subvenir aux besoins financiers. Lorsque cette profession est précaire, tous les besoins essentiels ne sauraient être satisfaits. En cas de problème de santé, les populations ne seront pas à mesure de se prendre financièrement en charge, d'autant plus qu' "on n'entre pas à l'hôpital les mains vides", a-t-on l'habitude de dire, car le mode de recouvrement des prestations dans les services de santé n'est pas négociable. Cette situation les contraint à se tourner vers d'autres types de soins.

§

40

La résidence

Depuis quelques années, on assiste à un exode rural massif des jeunes à la recherche d'un mieux-être. A leur arrivé dans les centres urbains, ils découvrent la réalité de la ville. La pauvreté gagne du terrain en milieu urbain et les pauvres deviennent plus pauvres d'où la difficulté de rester à l'hôpital jusqu'à la réalisation du traitement définitif en cas de fracture.

· . Les facteurs liés à la perception des soins à l'hôpital selon les usagers.

4 L'accueil

L'accueil se rattache à l'environnement hospitalier : l'hôtellerie, la restauration, la communication soignants-soignés.

§ L'hôtellerie.

Pour des patients immobilisés au lit pendant des semaines, l'hôtellerie doit offrir le maximum de confort. La literie doit être propre pour favoriser un bon séjour. Toute défaillance de l'hôtellerie pourrait être nuisible et conduire certaine catégorie de personne à ne pas vouloir y rester.

§ La restauration.

Pour rester en bonne santé et pour une bonne consolidation osseuse, l'alimentation du patient doit être équilibrée.

§ La communication entre soignants et soignés.

La qualité de la prise en charge des traumatismes ostéo-articulaires dépend en grande partie des ressources humaines qui animent le service. De nos jours, les progrès scientifiques et technologiques permettent de poser un diagnostic rapide et de proposer une thérapeutique mais malgré ces avancés, la communication demeure le principal procédé pour un

41

traitement approprié et nous pensons que pour atteindre l'objectif commun qui est la santé du malade, un esprit de partenariat doit prévaloir dans l'offre des soins. Une insuffisance de communication entre patients et personnel de santé pourrait influencer négativement la suite du traitement.

4 La qualité de la prestation des soins.

§ Le report des interventions chirurgicales.

L'opinion que se font les patients sur le respect du programme opératoire au bloc peut ternir l'image du service et conduire à un recours ailleurs où les programmes opératoires sont plus suivis.

§ Le temps d'attente opératoire.

La promptitude à répondre aux sollicitations constitue une des préoccupations des patients qui souhaitent avoir un délai raisonnable pour l'intervention.

4 Le coût des prestations.

La situation économique précaire de certains patients les contraint à interrompre les soins à l'hôpital car, ils n'arrivent plus à faire face aux dépenses liées aux soins.

En somme, nous pouvons dire que les facteurs socio-culturels influencent sur la prise en charge des traumatismes ostéo articulaires à l'hôpital. Les croyances culturelles de nos sociétés ainsi que l'influence de la famille sur les patients constituent un frein à la réalisation du traitement définitif à l'hôpital. La confiance de nos populations au rebouteux qui utilisent parfois des incantations motive leur choix pour ce traitement. En

42

exemple, certains cas de fractures donnent lieu à des interprétations diverses. La tendance serait donc d'orienter le malade vers un traitement traditionnel qui pourrait expliquer les causes occultes probables et instituer le traitement adapté.

Par ailleurs, la perception des usagers sur les soins en milieu hospitalier et en particulier dans l'unité d'hospitalisation de la Traumatologie Orthopédie ne sont pas de nature à favoriser la prise en charge des traumatismes ostéo articulaires. L'insuffisance de communication entre patients et personnel soignant détériore la qualité de prestation des services. D'autre part, le temps d'attente opératoire, les reports des interventions donnent lieu à des perceptions selon lesquelles si le patient ne connait personne à l'hôpital, l'accès aux soins n'est facile.

Les variables indépendantes interagissent entre elles.

En effet, les croyances socioculturelles peuvent influencer sur la qualité de prestation des soins. Le poids familial par exemple peut créer une peur du plâtre et de l'intervention chez le malade.

Aussi le coût de l'intervention peut motiver le recours à un traitement de type traditionnel.

Nous pensons qu'en agissant sur les variables perception des soins et socio culturelles, nous pourrions modifier la variable dépendante dans le sens souhaitée.

Ainsi, à la lumière de notre revue de littérature, nous retenons le cadre conceptuel suivant :

Schéma du Cadre conceptuel

PERCEPTION SUR LES SOINS A L'HOPITAL

Accueil : Qualité de la prestation des soins

§ Communication soignants-soignés Report des interventions

§ Restauration Temps d'attente opératoire

§ Hôtellerie Peur du plâtre ou de l'intervention

Croyances culturelles Profil socio démographique

§ Influence familiale Age

§ Recours à d'autres types de soins Sexe

§ Profession

§ Residence

Sortie contre avis médical

4 Coûts des prestations

FACTEURS SOCIO CULTURELS

CHAPITRE III

III Présentation du milieu de l'étude

45

3.1 Aperçu du Burkina Faso

Situé au coeur de l'Afrique occidentale dans la boucle du Niger, le Burkina Faso est un pays enclavé. Il a une superficie de 274 200 km2.

Sur le plan socio démographique le Burkina Faso comptait une population de 14 017 262 habitants en 2006. [27]

Avec un Produit Intérieur Brut par habitant de 182 000f CFA en 2007, le Burkina Faso compte parmi les pays les plus pauvres du monde. Environs 46,4% de la population vit au dessous du seuil absolu de pauvreté.

Le secteur de la santé est marqué par une léthargie quand bien même 16 à 19% des ressources nationales et l'aide publique au développement leur sont consacrés. La politique sanitaire est basée sur la stratégie des Soins de Santé Primaire adoptée à Alma Ata et renforcée par l'initiative de Bamako.

Le système de santé a une structure pyramidale tant dans l'organisation fonctionnelle que administrative. Le traitement traditionnel occupe une portion importante. Une enquête menée en 1996 montrait que 45,8% des enquêtés étaient favorables à la médecine traditionnelle et que 52,2% en étaient contre. [28]

3.2 Aperçu sur la ville de Ouagadougou

Capitale politique et administrative du Burkina Faso, Ouagadougou couvre une superficie de 2 869 km2 et compte 1 475 223 habitants en 2006. [30]

46

La ville est située au coeur du pays et compte 30 secteurs répartis dans 5 arrondissements.

La Direction Régionale de la Santé du Centre (DRSC) est divisée en cinq (5) districts qui sont : Districts sanitaire de Baskuy, Districts sanitaire de Boulmiougou, Districts sanitaire de Bogodogo, Districts sanitaire de Nongremassom, Districts sanitaire de Signonghin.

3.3 Cadre de l'étude

Notre étude s'est déroulée au Centre Hospitalier Universitaire Yalgado OUEDRAOGO à Ouagadougou.

3.3.1 Historique

L'hôpital a été créé en 1958 grâce à la coopération Franco-Voltaïque à l'époque, actuel Burkina et mise en service en décembre 1961. Il porte le nom de Yalgado OUEDRAOGO l'un des touts premiers médecins du pays. Il avait été conçu comme Centre Hospitalier Départemental.

Il devient Etablissement public à caractère administratif par kiti N°323/ANVII/SAN-AS du 21 mars 1990.

Enfin, par la loi n°2002-035/AN du 26 novembre 200 2, le CHU a été érigé en établissement public de santé (E.P.S) et le conseil des ministres lui a attribué le statut de centre hospitalier universitaire.

Le CHU Yalgado Ouédraogo a pour mission de :

- Promouvoir les soins curatifs, préventifs et ré adaptifs

- Participer à la formation du personnel de santé et à l'enseignement des sciences de la santé.

47

- Participer à la recherche scientifique en collaboration avec des institutions spécialisées.

3.4 Le champ de l'étude

L'unité d'hospitalisation de Traumatologie est notre champ d'études, car selon notre expérience de trois années passées dans cette unité, nous avons constaté de manière empirique des sorties fréquentes de malades contre avis médical alors que l'idéal était que tous ces patients restent à l'hôpital jusqu'à la réalisation du traitement définitif.

3.4.1. Le service de Traumatologie.

Le service de Traumatologie Orthopédie comprend trois unités :

- L'unité des urgences ou service des entrées.

- L'unité du bloc opératoire.

- L'unité d'hospitalisation.

L'unité d'hospitalisation

Elle est dirigée par une surveillante d'unité de soins placée sous la responsabilité d'un chef d'unité. La capacité d'accueil du service est de 34 lits. L'unité d'hospitalisation héberge les malades opérés, ceux en attente d'une opération après la levée de l'urgence dans le service des entrées.

Les horaires de service sont définis comme suit : 7h à 12 h pour l'équipe du matin, 12h à 17h pour la permanence et de 17heures à 7heures pour la garde. Le weekend et les jours fériés, la permanence se déroule de 8heures à 17heures. La permanence et la garde sont

48

assurées par un seul infirmier. La descente de garde donne droit à un repos de 24 heures le même jour.

La visite des malades est quotidienne et les dossiers de tous les patients sont minutieusement examinés avec la participation de tous les membres de l'équipe de la visite. La programmation des malades à opérer se déroule tous les vendredis après la visite médicale. Environs trois à quatre malades sont programmés par jour. Si pour une raison ou pour une autre un malade programmé n'a pas été opéré, l'intervention est reportée pour les semaines qui suivent.

L'unité d'hospitalisation se compose de 7 salles dont deux de 2 lits et cinq de 6 lits chacune, une salle de garde, une salle de réunion, une salle de soins, une salle pour les DES en chirurgie, un vestiaire, trois douches (non fonctionnelles), deux salles hors du grand couloir. Aucune des salles d'hospitalisation n'est munie de lavabo à l'exception des deux salles de deuxième catégorie. Les lits d'hospitalisation ne sont pas des lits orthopédiques, mais des lits ordinaires en fer garnis de matelas en skaï. A l'exception des salles 6 et 7 qui sont climatisées, les autres salles d'hospitalisation sont ventilées par des brasseurs.

L'unité dispose de quatre paravents qui servent à mettre les patients à l'abri des regards indiscrets pendant leur toilette et autres besoins.

3.4.2 TABLEAU II : Répartition du personnel de l'hospitalisation de la Traumatologie selon la qualification.

Qualification Effectifs

03

05

01

02

02

Chirurgiens titulaires

I D E

I B

Garçons de salle Filles de salle

Total 13

49

Source: CHU YO - Logiciel de gestion reshum.

3.4.3 L'itinéraire du patient dans le service.

Le patient est admis aux urgences traumatologiques où il reçoit les premiers soins avec des examens complémentaires. En cas de fractures nécessitant une intervention chirurgicale, il est alors transféré en hospitalisation.

En hospitalisation, le patient reçoit des soins préventifs et curatifs exécutés par le personnel en place. En cas de fracture ouverte, il ne sera programmé pour l'intervention chirurgicale qu'après une cicatrisation complète des plaies assortie d'un bilan pré opératoire satisfaisant.

En l'absence de complications, le patient sort le plus souvent une semaine après l'intervention pour poursuivre les traitements à titre externe avec un contrôle dans un mois. La durée moyenne du séjour à l'hôpital varie de 30 à 45 jours. Bien traitée une fracture se consolide en 6 à 12 semaines. La rééducation du membre est parfois nécessaire.

50

3.4.4 TABLEAU III : Tarifs des prestations au bloc de Traumatologie Orthopédie en vigueur depuis 2006.

Actes

K.

opératoire

K.

anesthé
-sie

Total

Coût

Ostéosynthèse clou, plaque fémorale

K120

K80

K200

35 000f

Ostéosynthèse clou, plaque du tibia

K100

K60

K160

28 000

Ostéosynthèse membre supérieur

K100

K60

K60

28 000

Prothèse de la hanche

K150

K80

K230

40 250f

Haubanage de la rotule

K80

K40

K120

21 000f

Réduction sanglante

K80

K40

K120

21 000f

Séquestrectomie

K150

K80

K120

21 000f

Séquestrectomie + biopsie

K60

K40

K100

17 500f

Consultation chirurgicale

_

_

_

2 000f

Consultation pré anesthésique

_

_

_

2 000f

Source : CHUYO - Kiti AN-VIII 0202/FP/SAN-AS portant base générale de tarification des actes professionnels de la santé et des hospitalisations dans les formations sanitaires et établissements hospitaliers publics du Burkina Faso.

3.4.5 TABLEAU IV : Tarifs des immobilisations plâtrées en T O.

Actes Code Coût

Plâtre circulaire cruro-pédieux

K50 8750f

Corset K50 8 750f

Botte plâtrée K30 5 250f

Plâtre brachio anté brachio palmaire

K50 8 750f

Genouillère plâtrée K20 3 500f

Anté brachio palmaire K20 3 500f

Minerve plâtrée K50 8 750f

Contention par

élastoplast ou plâtre en 8

K20 3 500f

Thoraco-brachial K60 10 500f

Source : CHUYO - Kiti AN-VIII 0202/FP/SAN-AS portant base générale de tarification des actes professionnels de la santé et des hospitalisations dans les formations sanitaires et établissements hospitaliers publics du Burkina Faso.

NB : K=350f est le tarif plein, mais peut être réduit à 175f pour certaine catégorie de patients.

51

Il s'agit des tarifs pour l'acte du chirurgien et ne prennent pas en compte les médicaments et les consommables nécessaire pour la pose du plâtre.

3.4.6 Tableau V : Estimation des coûts moyens de quelques indications opératoires.

Ostéosyn th. fémur/ plaque

ECM fémur

Plaque
du tibia

Ostéosynt hèse . mbre supérieur

Prothèse de la hanche

Haubana ge de la rotule

Réductio n

sanglante

Sequestr
ectomie.

Kit

opératoire.

60 000

75 000

60000

75 000

60 000

41 000

50 000

60 000

Matériels.

110 000

10 000

110 000

110 000

200 000

30 000

110 000

 

Ostéo

 
 
 
 
 
 
 
 

K opératoire et anesthésie

35 000

35 000

28 000

28 000

40 250

21 000

21 000

40 250

CPA

2 000

2 000

2000

2000

2000

2000

2000

2000

BPO

21 250

21 250

21 250

21 250

21 250

21 250

21 250

21 250

Ordce compltaire

5 000

5 000

5 000

5 000

5 000

5 000

5 000

5 000

TOTAL

233 250

148 250

226 250

241 250

328 500

120 250

209 250

128 500

NB : ordce = ordonnance ; mat = matériel ; ostéosynth= ostéosynthèse.

52

Compltaire =complémentaire. CPA : consultation pré anesthésique ; BPO : bilan pré opératoire ; mbre : membre

CHAPITRE IV

54

4.1 Typologie de l'étude

Il s'agit d'une étude transversale à visée descriptive.

4.2 Population d'étude

La population d'étude est constituée d'usagers de l'unité d'hospitalisation de Traumato-Orthopédie au Centre Hospitalier Universitaire Yalgado Ouédraogo de Ouagadougou.

4.2.1. Critères d'inclusion

· Etre patient admis dans l'unité d'hospitalisation de Traumato-Orthopédie du CHU YO ayant refusé les soins en signant une décharge.

· Accepter de se soumettre à l'étude

· Consentir de façon éclairée à l'enquête

· Résider à Ouagadougou au moment de l'étude.

4.3 Méthode d'échantillonnage

4.3.1 Détermination de la taille de l'échantillon Notre échantillon est composé de 36 patients.

4.3.2 Echantillonnage

L'échantillonnage a été de type accidentel. Il a consisté à retenir tout malade admis dans l'unité d'hospitalisation de Traumatologie Orthopédie pour traumatisme ostéo articulaire et qui sort contre avis médical en signant une décharge.

55

4.4 Méthode- technique et instruments de collecte des données.

4.4.1 - Méthode

L'enquête a été notre méthode d'étude.

4.4.2 - Technique

Nous avons utilisé la technique d'interview pour notre étude.

4.4.3 - Instruments

-Guide d'entretien structuré adressé à chaque patient.

4.4.4 - Validation des instruments de recherche.

Les instruments de collecte que nous avons confectionnés ont été testés auprès de patients d'un autre service équivalent afin que des corrections puissent être apportées pour garantir l'adéquation de la technique employée et la validité des instruments.

C'est ainsi que les instruments ont été administrés au CHR de Ouahigouya du 15 au 31Janvier 2011. Les renseignements issus du test préliminaire ont été utilisés pour opérer une correction définitive des instruments. Par exemple les questions concernant le revenu et les dépenses mensuels des enquêtés ont été purement et simplement supprimées car pouvant être renseignées à travers la profession et sa capacité à honorer les ordonnances prescrites.

4.5 Déroulement de l'étude

· Procédure administrative

Suite à une demande formulée par le Directeur Général de l'Ecole Nationale de Santé Publique (ENSP) à Monsieur le Directeur Général du Centre Hospitalier Universitaire Yalgado Ouédraogo, nous avons reçu

56

l'autorisation d'enquête n°001679 MS/SG/CHU YO/DG/ DSIO du 22 Décembre 2010.

· L'enquête proprement dite

Dès l'obtention de l'autorisation d'enquête, nous avons pris contact avec le responsable de l'unité hospitalisation et la Surveillante d'unité de soins de la Traumatologie Orthopédie pour les informer et leur présenter les objectifs de l'enquête.

Nous avons administré nous même le guide d'entretien et aussi avec le concours des infirmiers du service.

L'enquête s'est déroulée du 07février au 30 juin 2011 au sein du service au lit du malade. Nous avons parfois rejoint les malades à domicile avec leur accord pour administrer le guide d'entretien.

4.6 Considérations éthiques

L'enquête a commencé après l'obtention de l'autorisation d'enquête auprès du Directeur Général du CHU-YO à Ouagadougou. Le responsable du service concerné a été informé à l'avance. L'anonymat et la confidentialité étaient respectés tout au long de notre enquête.

Au cours de l'étude, le respect des personnes enquêtées et la confidentialité des réponses fournies ont été garantis. Toutes les personnes qui ont été interrogées ont été au préalable informées du but, des objectifs de l'étude à travers un message écrit et lu avant l'administration des questions.

Nous avons pris l'engagement de garantir l'anonymat des personnes enquêtées. De plus, la participation était libre pour les patients à enquêter

57

et chaque personne a donné son consentement avant de répondre aux questions.

4.7 Difficultés rencontrées

Certaines difficultés ont jalonné le déroulement de cette étude.

La fréquence de sortie des malades contre avis est dispersée dans le temps, ce qui fait qu'il a fallu mettre plusieurs mois pour la collecte des données. Cet état de fait a favorisé une longue période pour le déroulement de l'enquête.

De plus, la modicité des ressources financières a été une contrainte majeure dans la réalisation de certaines activités de l'étude, car l'idéal était d'administrer le guide d'entretien au domicile de l'enquêté où celui-ci sera à l'abri de toute influence négative de l'environnement hospitalier.

4.8 Méthode de traitement des données

Le dépouillement des données a été fait manuellement. Les graphiques ont été réalisés sur Microsoft Excel 2007. La saisie, les tableaux et le traitement du texte ont été faits à l'aide de Microsoft Word 2007.

4.9 Limites de l'étude

~ La méthodologie.

La méthodologie que nous avons utilisée pour notre étude est basée sur une enquête d'opinions. L'enquête s'est déroulée à l'hôpital et le guide d'entretien conduit par des agents de santé. Ce procédé comporte certes des biais, compte tenu de l'environnement hospitalier. Une interview menée en dehors de l'hôpital et par un agent qui n'est pas de la santé minimiserait ces biais. Des études ultérieures pourraient être orientées

58

dans ce sens pour contrebalancer les biais qui pourraient être introduits par l'interview.

Par ailleurs, nous relevons le fait qu'elle se soit spécifiquement intéressé aux patients alors qu'elle aurait pu prendre en compte le personnel soignant ainsi que l'organisation du service, mais elle nous a permis de confirmer nos hypothèses de départ.

~ La taille de l'échantillon.

Dans une étude comme la nôtre, un échantillon plus large était nécessaire pour une grande fiabilité des résultats. Cependant, pour des raisons de ressources temporelles insuffisantes, nous avons été contraints à limiter notre échantillon à 36 patients. La petite taille de l'échantillon ne nous permet pas de généraliser les résultats de l'étude.

CHAPITRE V

60

5 Présentation des résultats.

Dans notre étude, la taille de l'échantillon est de 36 patients.

Les résultats de l'étude sont présentés sous forme de tableaux, de graphiques et de textes.

5.1 Résultats du guide d'entretien.

5.1.1 Répartition des enquêtés selon le sexe.

L'analyse des résultats révèle que les hommes sont au nombre de 25, soit 69.44% et les femmes 11, soit 30.56% avec un sex- ratio de 2.27

5.1.2 Répartition des enquêtés selon l'âge

40%

35%

30%

25%

25%

20%

15%

14%

8%

10%

6%

6%

E f f

e c t i

f s

38%

3%

5%

0%

0%

85-94

Tranche d'âge

15-24 25-34 35-44 45-54 55-64 65-74 75-84

n=36

61

Graphique 1 : répartition des enquêtés selon l'âge.

Les adultes jeunes sont les plus représentés avec 38%. L'âge moyen est de 37.58 ans avec des extrêmes de 18 et 87ans.

5.1.3 Répartition des enquêtés selon leur résidence

n=36

36%

6%

58.00%

Zone urbaine Zone rurale

Zone semi urbaine

Graphique 2 : répartition des enquêtés selon le lieu de résidence.

Les enquêtés résidant en milieu urbain sont les plus nombreux représentent 58%.

et

 

62

5.1.4 Répartition des enquêtés selon le niveau d'instruction

n=36

16.67%

19.44%

11.11%

44.44%

Niv. Primaire Niv. Secondaire Non alphabétisés Niv. Superieur

Graphique 3 : répartition des enquêtés selon le niveau d'instruction.

Les enquêtés instruits sont les plus nombreux, avec un pic au niveau du primaire.

4.1.5 Répartition des enquêtés selon la profession

63

Graphique 4 : répartition des enquêtés selon la profession.

n=36

13.89%

16.67%

11.11%

2.78%

22.22%

33.33%

Cultivateurs Femmes au foyer Secteur informel Salariés Elèves/etudiants Retraités

Les cultivateurs et les femmes au foyer sont les plus représentés.

64

5.1.6 Répartition des enquêtés selon leur situation matrimoniale

n=36

25.00%

5.56%

69.44%

Mariés Célibataires Veuves

Graphique 5 : répartition des enquêtés selon leur situation matrimoniale.

Les enquêtés mariés occupent 69.44%.

65

5.1.7 Mode d'admission des enquêtés à l'hôpital

Tableau VI : répartition des enquêtés selon leur mode d'admission à l'hôpital.

n=36

Mode d'admission Effectif Pourcentage(%)

Référence

6

16.67

 

Evacuation par la BNSP

Evacuation par les services de santé

18

50

 

8 22.22

Admission directe 4 11.11

Total 36 100

La majorité des enquêtés (50%) s'est retrouvée à l'hôpital par le biais des sapeurs pompiers.

66

67

5.1.8) Motif d'hospitalisation des enquêtés à l'entrée. > selon le type de fracture.

Les résultats de l'étude nous renseignent que les fractures fermées représentent 25 cas, soit 69.44% contre 11 fractures ouvertes soit 30.56%

> selon le membre intéressé.

Tableau VII : répartition des enquêtés selon le type de membre fracturé.

n=36

Membre concerné Effectif Pourcentage(%)

Membre supérieur 8 22.22

Membre inférieur 25 69.44

Mixte 3 8.34

Total 36 100

Les fractures du membre inferieur sont plus représentatives chez les enquêtés soit 69.44%.

5.1.9) Répartition des enquêtés selon leur expérience dans l'utilisation des services du CHU YO.

Ce sont 16 enquêtés, soit 44.44% qui ont une expérience dans l'utilisation des services de l'hôpital.

Les services d'accueil selon les enquêtés.

Tableau VIII : fréquence des services ayant accueilli les enquêtés au CHU YO lors de leur précédent séjour.

n=16

Services d'accueil Fréquence Pourcentage(%)

Urgences

traumatologie

9 56.25

 

Gynéco-Obstétrique 3 18.75

Ophtalmologie 8 50

Cardiologie 3 18.75

Urgences médicales 10 62.5

Neurologie 7 43.75

Les services d'urgences ont été les plus sollicités par les enquêtés ayant une expérience des services au CHU YO.

5.1.9.1 Répartition des enquêtés selon leur satisfaction du motif pour lequel ils étaient venus à l'hôpital.

Ce sont 9 enquêtés soit, 56.25% de ceux ayant déjà une expérience dans l'utilisation des services de l'hôpital qui n'ont pas obtenu satisfaction en matière de prestations de soins.

5.1.9.2 Fréquence des raisons de non satisfaction selon les enquêtés ayant déjà bénéficié des soins à l'hôpital.

Tableau IX : fréquence des motifs d'insatisfaction des enquêtés ayant déjà bénéficié des soins à l'hôpital.

n = 9

Raisons de non satisfaction Fréquence Pourcentage(%)

Frais de prise en charge élevés. 3 33.33

Le manque d'attention portée aux plaintes des patients.

2 22.22

 

Mauvais accueil. 7 77.78

Rackettage. 5 55.56

Ignorance des procédures d'accès aux soins.

7 77.78

 

Temps d'attente opératoire long. 8 88.89

68

Difficultés d'accès aux médecins.

4 44.44

 

Le temps d'attente très long et le mauvais accueil sont les principaux sources d'insatisfaction des enquêtés.

5.1.10) Fréquence des opinions des enquêtés sur les prestations actuelles des soins dans le service de Traumato Orthopédie.

Tableau X : fréquence des opinions des enquêtés sur les prestations actuelles des soins dans le service de Traumato Orthopédie.

n=36

69

Opinions

Réponses

Fréquence

Pourcentage

(%)

La communication entre soignants et soignés est bonne.

Oui

10

27.78

 

26

72.22

La restauration est de bonne qualité.

Oui

20

55.56

 

16

44.44

Le coût de la prise en charge est acceptable.

Oui

3

8.33

 

33

91.67

L'administration du traitement se fait à temps.

Oui

36

100

 

0

 

L'hôtellerie est propre.

Oui

8

22.22

 

28

77.78

Le temps d'attente opératoire est long.

Oui

20

55.56

 

16

44.44

Report de l'intervention.

Oui

4

11.11

 

Non encore
programmé.

0

La visite des malades se fait régulièrement.

Oui

36

100

 

0

0

La consolidation osseuse après

Oui

31

86.11

 

70

intervention chirurgicale est lente.

 
 
 
 

3

13.89

 

Les enquêtés ont une bonne perception sur la restauration, la régularité de la visite des malades hospitalisés et la promptitude dans l'administration des traitements. Cependant, le temps d'attente, la communication, le coût élevé de la prise en charge des traumatismes et La consolidation osseuse lente après intervention chirurgicale sont des perceptions négatives selon les enquêtés.

Plusieurs enquêtés ont signalé la présence d'insectes (cafards) dans les salles.

5.1.11) Répartition selon le report l'intervention chirurgicale.

Ce sont 4 enquêtés, soit 11.11% de l'effectif qui ont vu leur intervention chirurgicale reportée pour diverses raisons. Ce report a entrainé un sentiment de tristesse et de résignation selon les enquêtés.

5.1.12) Répartition des enquêtés selon la durée du séjour à l'hôpital

n=36

E f f

e c i

f s

12

10

4

8

0

6

2

Moins d'1 sem

12

7

1 sem 2 sem 3 sem 4 sem 5 sem 6 sem

5

4 4

0

2

Durée de séjour à l'hôpital

Graphique 6 : Répartition des enquêtés selon la durée de séjour à l'hôpital.

71

Les enquêtés sortis en moins d'une semaine de séjour sont les plus représentés.

72

5.1.13) Source de la prise en charge financière des soins selon les enquêtés.

Tableau XI : Fréquence des sources de prise en charge financière chez les enquêtés.

n=36

Source de prise en Fréquence Pourcentage(%)

charge financière des soins.

Patient lui-même Famille Employeur Assureur

28

36

5

1

77.78
100
13.88
2.77

 

La famille constitue la principale source de prise en charge financière des enquêtés.

5.1.14 Personnes à la charge de l'enquêté.

Les résultats de l'étude, 28 enquêtés, soit 77.78% ont des personnes directement à leur charge.

73

5.1.14.1 Répartition des enquêtés selon le nombre de personnes à nourrir.

Tableau XII : Répartition des enquêtés selon le nombre de personnes à nourrir.

n=28

Nombre de

personnes à Effectif Pourcentage(%)
nourrir

4 2 7.14

6 7 25

7 10 35.71

10 8 28.58

12 1 3.57

TOTAL 28 100

Les enquêtés ayant plus de 6 personnes en charge sont les plus nombreux. La moyenne est d'environs 8 personnes en charge avec des extrêmes de 4 et 12 personnes.

5.1.15 Capacité des patients à honorer toutes les ordonnances prescrites par le chirurgien.

Ce sont 56% des enquêtés qui n'ont pas pu honorer toutes les ordonnances prescrites contre 44% qui ont pu rendre disponible tous les médicaments demandés par le personnel soignant.

5.1.16 Soutien du service en médicaments, en matériel d'ostéosynthèse ou en exonération.

Aucun patient n'a bénéficié d'un appui. Le service n'a pas de soutien en matériel, en médicaments pour les malades. Il n'ya pas non plus d'exonération pour les examens, l'hospitalisation et les actes chirurgicaux.

5.1.17 Fréquence de la source de décision de sortie contre avis médical.

Tableau XIII : Répartition des enquêtés sur la source de décision de sortie contre avis médical.

n=36

Source de la décision Effectif Pourcentage (%)

Patient lui-même 8 22

La famille 27 75

L'employeur 1 3

74

TOTAL 36 100

75

La famille constitue la principale source de décision de sortie contre avis médical.

5.1.18 Fréquence des motifs de sortie contre avis médical.

Tableau XIV: Fréquence des motifs de sortie contre avis médical.

n=36

Motifs Fréquence Pourcentage(%)

Reports de 4 11

l'intervention.

L'influence familiale 26 72.22

Insuffisance d'argent. 25 69

Peur de l'intervention. 9 25

Procédure de prise en charge longue.

Hôtellerie

inconfortable.

Guérison rapide sous le secret mystique du rebouteux.

8 22

4 11

18 50

 

L'influence familiale et l'insuffisance d'argent sont les motifs majeurs évoqués pour sortir contre avis médical.

76

5.1.19 Répartition des enquêtés selon la destination après leur sortie de l'hôpital.

Ce sont 33 enquêtés, soit 91% qui déclarent se rendre chez le tradipraticien pour poursuivre les soins contre 9%, soit 3 enquêtés qui se sont rendus dans les structures privées de soins.

5.1.20 Eléments de crainte dans le traitement des fractures par la médecine moderne selon les enquêtés.

> le plâtre :

Tableau XV : fréquence des motifs de craintes pour le traitement des fractures par le plâtre.

n=36

Craintes évoquées Fréquence Pourcentage(%)

Inconfort du plâtre 29 80.56

Longue immobilisation 15 41.67

Possibilités de complications 20 55.56

Guérison lente sous plâtre 19 52.78

Raideurs articulaires 17 47.22

77

L'inconfort du plâtre est la crainte la plus évoquée par les enquêtés. > L'intervention chirurgicale

Tableau XVI : fréquence des motifs de craintes pour le traitement des fractures par l'intervention chirurgicale.

n=36

Craintes évoquées Fréquence Pourcentage(%)

Douleurs post opératoires 12 33.33

Peur de l'anesthésie 18 50

Echec de l'intervention 15 41.47

La peur de l'anesthésie est évoquée par la majeure partie des enquêtés.

5.1.21 Informations sur l'état de la maladie, l'évolution et les éventuelles complications.

Ce sont 84% des enquêtés qui ne sont pas informés de l'état de leur maladie, de l'évolution et des éventuelles complications.

78

5.1.21.1 Sources de l'information reçue sur la maladie.

Tableau XVII : fréquence de la source de l'information sur la maladie de l'enquêté.

n = 6

Sources Fréquence Pourcentage(%)

Médecin 5 83

Infirmier/ère 3 50

Voisins de lit d'hôpital 1 17

Les informations sur la maladie sont données à 83% par les médecins.

5.1.22 Informations sur les étapes du traitement d'une fracture à l'arrivée dans le service.

Ce sont 83% qui n'ont pas d'informations sur les étapes du traitement tandis que 17% disent avoir reçu l'information.

79

5.1.23 Connaissances des enquêtés sur les complications possibles d'une fracture.

Ce sont 27 enquêtés, soit 75% qui connaissent les complications possibles d'une fracture.

Les types de complications possibles d'une fracture citées par les enquêtés

Tableau XVIII : Fréquence des complications possibles d'une fracture selon les enquêtés.

n=27

Complications Fréquence Pourcentage(%)

Amputation 24 88.89

Décès 5 18.51

Déformation du membre 25 92.59

La majorité des enquêtés savent que des complications sont possibles en cas de fracture et la déformation du membre est l'une des complications la plus citée.

80

5.1.24 Connaissances des facteurs favorisant les complications d'une fracture selon les enquêtés.

Ce sont 31 enquêtés, soit 86.11% qui connaissent les facteurs favorisant les complications d'une fracture.

Tableau XIX : fréquence de connaissances des enquêtés sur les facteurs favorisant les complications d'une fracture.

n=31

Facteurs de complications Fréquence Pourcentage

(%)

Manque de soins appropriés 23 74.19

Manque d'hygiène 19 61.29

Quelques facteurs de complications des fractures sont connus par 61.29% des enquêtés qui ont cité.

81

5.1.25 Informations données par les agents sur la possibilité de revenir à l'hôpital selon les enquêtés.

Ce sont 81% des enquêtés qui n'ont pas reçu d'informations sur la possibilité de revenir à l'hôpital en cas d'échec du traitement entrepris chez le rebouteux ou en structure privée de soins. Cependant, 19% sont informés qu'ils peuvent revenir en cas d'échec.

5.1.26 Consentement du patient à revenir en cas d'échec du traitement entrepris après sortie contre avis médical.

Ce sont 9 enquêtés, soit 25% qui acceptent revenir en cas d'échec pendant que 27 enquêtés soit 75% ne comptent plus revenir.

5.1.26.1 Motifs du refus de revenir à l'hôpital en cas d'échec du traitement entrepris dans d'autres structures de soins.

Ceux qui ne veulent plus revenir l'ont motivé par :

- La honte

- La peur de l'amputation

- La peur du coût élevé pour le traitement

5.1.27 Suggestions des enquêtés

Les suggestions suivantes ont été recueillies :

Tableau XX : fréquence des suggestions formulées par les enquêtés.

n=36

Suggestions

Subventionner le coût du traitement des ostéosynthèses.

Désinfecter les salles d'hospitalisation pour les débarrasser des cafards.

Amélioration de la communication soignants-soignés.

Création d'un cadre d'échange chirurgiens-rebouteux.

Fréquence

Pourcentage(%)

36

100

29

81

20

56

14

39

 

82

La subvention du coût de traitement est suggéré par tous les enquêtés.

CHAPITRE VI

83

84

6. Discussion et synthèse des résultats de l'étude.

L'analyse des différents outils de collecte des données que nous avons utilisés au cours de notre enquête, nous permet de mener la discussion. Elle sera essentiellement basée sur le guide d'entretien.

6.2 Discussion.

L'objectif général de notre étude est de déterminer les facteurs favorisant les sorties contre avis médical dans l'unité d'hospitalisation de la Traumatologie du CHU Yalgado Ouédraogo.

La discussion des résultats de notre enquête va nous permettre de mettre en exergue l'influence des différents facteurs évoqués dans nos hypothèses sur la sortie contre avis médical.

C'est aussi le lieu d'établir un rapprochement entre nos résultats et ceux d'autres études antérieures. Pour ce faire, notre discussion portera sur :

y' Les caractéristiques générales des enquêtés y' Les caractéristiques socio culturelles.

y' La perception que les usagers ont de l'hôpital.

6.2.1 Les caractéristiques générales des enquêtés.

· Le sexe

L'analyse des résultats montre que la majorité des enquêtés, soit 69.44% sont des hommes. Ce résultat est supérieur à celui de SINGBEOGO V.

85

[29] qui trouve 59.63% d'hommes ayant fait recours au reboutage dans le District Sanitaire de Ziniaré en 2008.

Le taux de 69.44% d'hommes ne reflète pas la réalité de la population générale du Burkina où les femmes sont les plus nombreuses et représentent environs 52% selon l'INSD en 2006.

Ce surnombre des hommes peut s'expliquer en partie du fait que les hommes dans le cadre de leurs activités professionnelles sont amenés à se déplacer plus fréquemment que les femmes, d'où leur exposition aux traumatismes.

Les hommes sont ceux qui ont le pouvoir d'achat plus élevé que les femmes. Ils ont les moyens de se soigner tandis que la femme subit les desiderata de l'homme. Au Burkina, la pauvreté a un visage féminin et ce sont les hommes qui ont le pouvoir de décision.

· L'âge

Les adultes jeunes sont les plus représentatifs dans l'étude (38%). Nos résultats sont supérieurs à ceux de ZANGO K. [30] qui a noté 28% d'adultes sortis contre avis médical au CHR de Ouahigouya en 2008.

Les adultes jeunes assurent la majeure partie de la production. Etre immobilisé par une maladie fait perdre la productivité non seulement pour eux, mais aussi pour la famille. Cette situation peut les amener à aller vers d'autres points de traitement dans l'espoir d'être pris en charge le plus vite. Pour cela, ils vont se rendre en clinique s'ils ont les moyens ou chez le rebouteux où ils auraient confiance avec le secret espoir d'avoir un traitement miraculeux.

~ Le lieu de résidence

86

Plus de la moitié des enquêtés sont issus du milieu urbain (68%). Cette forte proportion pourrait s'expliquer par le fait que le CHU YO est implanté à Ouagadougou. La proximité de la zone de consultation qui est l'hôpital pourrait expliquer le nombre plus élevé en milieu urbain.

Le trafic routier est plus intense à Ouagadougou. Avec le nombre élevé de véhicules automobiles et les engins à deux roues, cela expose les habitants des centres urbains à de traumatismes ostéo articulaires. Enfin, l'existence d'un grand nombre de structures de soins modernes et traditionnels favorise le choix de quitter l'hôpital pour choisir d'autres types de soins.

~ La profession

Il ressort de notre analyse que les cultivateurs et les femmes au foyer représentent respectivement 33.33% et 22.22%.

Nos résultats corroborent ceux de SINGBEOGO V. [29] qui a noté 43% de cultivateurs et 29.8% de ménagères. Ceci est le reflet de la population générale au Burkina. Les cultivateurs et les femmes sont reconnus comme étant la frange la plus pauvre des couches socio professionnelles. Selon l'INSD, plus de 45% de la population vit en dessous du seuil de la pauvreté. On peut dire qu'il y a une relation entre profession et source de revenu ; c'est à travers la profession que l'on mobilise les ressources financières. Les conditions de vie précaires et le faible revenu des patients sont des obstacles à la prise en charge des

87

traumatismes ostéo articulaires. Par manque de ressources financières, ces patients, même s'ils veulent les soins à l'hôpital, ils sont obligés de sortir sous décharge car leur revenu ne leur permet pas supporter le coût de l'intervention.

En matière d'emploi, l'Afrique subsaharienne occupe la deuxième place, toutes régions confondues pour le ratio emploi des adultes/population mais affiche le niveau le plus bas pour la productivité du travail. Plus de la moitié des personnes ayant un emploi dans cette région étaient des travailleurs extrêmement pauvres et plus de 3/4 des travailleurs occupent un emploi précaire. [31]

En l'absence d'exonération de coûts dans les soins, cette catégorie de personnes aura des difficultés à s'adapter. Par conséquent, elles sont obligées de faire recours aux rebouteux chez qui le paiement du traitement est différé. Chez le rebouteux, le paiement en nature est accepté. La profession est donc un facteur déterminant la sortie contre avis médical.

~ La situation matrimoniale

La proportion des enquêtés mariés a été la plus importante. Cette situation s'explique par le fait que dans nos sociétés, quand un homme atteint l'âge requis du mariage mais n'est pas encore marié, il n'a pas de considération.

Par ailleurs, le fait d'être marié et surtout d'être homme impose des responsabilités. En effet, il apparait dans notre étude que les enquêtés ont en moyenne 8 personnes à leur charge. Pour jouer pleinement ce rôle qui est de subvenir aux besoins fondamentaux de la famille, il est obligé d'éviter les longues périodes d'immobilisations. La conséquence qui s'en suit est de recourir à des soins qu'on pense pouvoir rétablir la situation le

88

plus tôt possible. C'est le cas du recours au rebouteux ou à des cliniques privées.

· Le motif d'hospitalisation

Les résultats de notre étude ont révélé que 69.44% des enquêtés qui ont signé la décharge étaient hospitalisés pour fracture fermée du membre. Les fractures ouvertes ont été 30.56%. Les fractures du membre inférieur ont été les plus nombreuses dans notre série.

Avec la sensibilisation, la population a fini par comprendre qu'une fracture est grave lorsqu'elle est ouverte, car la fracture expose le patient à des infections et à d'autres types de complications si le traitement n'est pas bien conduit.

En l'absence de plaies au niveau du foyer de fracture, les patients pensent que le danger est écarté et que par conséquent, ils peuvent se rendre chez le tradithérapeute dans l'espoir de guérir vite.

Aussi, après les examens radiographiques, certains malades peuvent être rassurés soit par les agents, soit à la vue des clichés radiographiques de la fracture. Selon l'expérience que les enquêtés, les rebouteux réussit mieux le traitement des fractures fermées que les fractures ouvertes.

6.2.2 Les caractéristiques socio culturelles

· L'influence familiale.

89

Dans les sociétés africaines et en particulier au Burkina, en cas de maladie, la famille se mobilise pour soutenir le malade. Ce soutien est d'ordre matériel et psychologique.

Dans la présente étude, la famille participe à 100% dans la prise en charge financière du patient. Si un patient est économiquement dépendant de son entourage, il ne peut que se plier à la décision de ceux qui le prennent en charge.

L'homme n'existe qu'en société et il est indéniable que certains de ses comportements, ses manières de penser, de sentir et d'agir ne soient pas indépendants des valeurs du groupe social auquel il appartient. Ces valeurs s'imposent à l'individu. Il existe une co-relation entre influence familiale sur le patient et sortie contre avis médical dans la mesure où c'est la famille qui détient le dernier mot au sujet du malade.

Nos résultats ont révélé que l'influence familiale est le motif avancé par la majorité des enquêtés (72.22%) pour signer la décharge.

YEYE H. [9] avait noté que 44.4% des patients avaient quitté l'hôpital sous pression familiale.

Bien souvent, l'état de dépendance dû à la souffrance, à l'insuffisance des ressources financières et à l'impotence physique laisserait peu de choix au malade.

~ La confiance au rebouteux.

Le recours aux rebouteux représente la majorité des destinations après avoir signé la décharge, soit 91%.

90

Le traitement moderne des traumatismes osseux a été introduit dans nos sociétés à la faveur de la colonisation.

Jadis, les sociétés humaines avaient mis en place des méthodes et des pratiques liées à leurs modes de vie, à leur organisation afin de faire face aux menaces qui affectent leur santé. La pratique de reboutage fait partie de ces mécanismes mis au point. Le rebouteux partage avec sa communauté la même histoire, les mêmes conditions de vie et, plus encore, les mêmes symboles.

Aussi s'inscrit-il parfaitement dans son environnement rural ou urbain. Il n'y a aucune rupture culturelle ou symbolique avec la communauté dont il est issu et avec laquelle il partage les mêmes conditions de vie. Le plus souvent, il détient son savoir-faire de son père qui l'a hérité de ses aïeux. De par les méthodes parfois mystiques que le rebouteux utilise, les sociétés traditionnelles ont fait confiance à cette catégorie de thérapie et de nos jours, elle est toujours en vigueur.

Cette tendance corrobore l'étude menée par BAKO E. [32] qui relève que pour 66.1% des enquêtés, la principale raison a été la confiance aux rebouteux et 65.5% des enquêtés ont estimé que les méthodes du rebouteux sont plus efficaces.

Aussi avons-nous été témoins dans bien de cas des patients d'un niveau de vie aisé, à l'abri du besoin financier, qui ont signé une décharge pour se rendre chez le rebouteux.

Il y aurait une force culturelle qui les y attire.

91

6.2.3 Opinions des enquêtés sur les soins dans le service de Traumato-Orthopédie.

~ La communication soignants-soignés.

La communication est un élément clé pour le bon fonctionnement d'un service. Elle crée confiance et crédibilité dans les soins.

Dans notre étude, seulement 27.28% des enquêtés disent être satisfaits de la communication entre soignants et soignés.

ZANGO K. [30] a noté que 56% des enquêtés n'ont pas été informés sur leurs pathologies. Certaines informations doivent être portées à la connaissance du patient.

SANOGO B. [33] a mené une étude sur la communication inter personnelle soignants-soignés au Centre Hospitalier Universitaire Pédiatrique Charles De Gaulle et a noté que 30% n'ont pas de renseignements sur le traitement et a conclu qu'il existe une faible pratique en matière d'information.

Retenir des informations, c'est permettre au malade de croire à certains de ses préjugés. Un patient informé sur les procédures de la prise en charge est apte à suivre les consignes du prescripteur. Le code de déontologie insiste et interpelle le personnel soignant à toujours communiquer avec les patients.

Le manque d'information maintient le patient dans son ignorance et constitue assez souvent un frein aux soins. Il fait croire au patient que ses

92

préjugés sont fondés car les rumeurs naissent là où il n'y a pas d'informations.

Ces résultats interpellent les agents à une communication avec les patients. Certains patients seraient restés s'ils savaient les risques encourus en allant chez un rebouteux.

Par ailleurs, certains n'ont pas reçu l'information selon laquelle ils pourraient revenir à l'hôpital en cas d'échec chez le tradithérapeute. Après avoir tenté de convaincre le patient de rester jusqu'à la réalisation du traitement définitif, si celui-ci maintient sa position de partir, les agents de santé en pareille circonstance doivent rassurer le patient qu'ils sont toujours à sa disposition et qu'il peut toujours revenir les voir à tout moment en cas de besoin.

· Le coût de la prise en charge d'une fracture en milieu hospitalier

Dans notre étude, ce sont 8.33% des enquêtés qui estiment que le coût des soins sont abordables. Cela sous-entend que 91.67% ont jugé que le coût est élevé.

Pour BAKO E. [32] qui a mené une étude sur les facteurs favorisant le recours à l'orthopédiste traditionnel dans la ville de Koudougou en 2006, sur 174 enquêtés, plus de 2/5 ont déclaré que « le coût moins élevé chez le rebouteux» était la raison de faire recours à ces derniers.

Quant à YEYE H. [9] il a noté lors d'une étude sur les acquis et les limites de la médecine traditionnelle en matière de prise en charge des fractures de membres dans le District Sanitaire de Ouahigouya que sur 9

93

enquêtés qui ont transité dans une formation sanitaire avant de recourir chez le rebouteux, 5 patients soit 55.55% ont avancé comme raison le coût élevé des soins.

Ce sont 33.33% des enquêtés qui avaient jugé le séjour insatisfaisant du fait du coût élevé des prestations. Même les enquêtés qui n'avaient pas d'expérience sur l'utilisation des services de l'hôpital ont jugé que le coût des soins est élevé.

Un calcul approximatif du coût d'une ostéosynthèse permet de comparer ce coût avec les tranches de dépenses moyennes de consommation de l'échelle du niveau de vie. Le coût minimal subventionné d'une intervention chirurgicale s'élève à environs120 250 F CFA, soit 240.5 dollars US. Ce coût dépasse largement les dépenses moyennes annuelles d'un individu classé à l'échelle de vie "pauvreté extrême " où la dépense moyenne annuelle est inférieure à 52 440f CFA. (Confère tableau I : Présentation des quintiles de niveau de vie par personne).

Or, au Burkina plus de 45%de la population se trouvent dans cette situation. On peut donc comprendre que la situation financière soit difficile pour ces enquêtés en l'absence d'exonération et de prise en charge financière par l'hôpital.

Il convient de noter qu'à propos des coûts des médicaments et de l'intervention, tous les patients enquêtés n'ont pas eux-mêmes acheté les médicaments et matériels d'intervention mais ils se sont souvent renseignés auprès de leurs voisins de lits qui ont accepté se soumettre au traitement par la chirurgie.

· Le temps d'attente opératoire.

94

Ce sont 55.56% des enquêtés qui affirment que le temps opératoire est assez long. Dans certaines fractures, le membre malade est immobilisé par une traction sur le plan du lit ou sur un appareillage conçu à cet effet. La traction peut durer pendant au moins 3 semaines. Cela semble une période de longue attente insupportable pour le patient, ayant la hantise de guérir le plus tôt possible. La longue attente est un facteur de stress chez le malade ; ce qui peut conduire ce dernier à vouloir quitter l'hôpital. Chez le rebouteux, ou dans les structures privées des soins modernes, l'accès aux soins est immédiat. Le long délai d'attente opératoire de certains malades serait probablement dû à un bilan préopératoire incomplet, à l'insuffisance d'organisation du personnel du bloc opératoire et à l'insuffisance de la réanimation préopératoire.

· Crainte du traitement des fractures par la médecine moderne.


·
· Le plâtre

En ce qui concerne le plâtre, 80.56% des enquêtés ont peur de l'inconfort lié à la pose du plâtre. Ces résultats corroborent une étude menée à Ouagadougou en 2000 par NACOULMA H. [34] qui a montré que 37.4% des personnes qui ont ignoré l'hôpital lors de leurs traumatismes ont clairement incriminé le plâtre.

95

Du reste, les complications liées au plâtre (compression sous plâtre, déplacement secondaire, syndrome de Volkmann) peuvent créer une perception négative du plâtre.

· . L'intervention chirurgicale

L'intervention chirurgicale d'une fracture consiste à aborder l'os malade à travers une incision sur la peau. Cela nécessite une abolition complète de toute sensibilité par une anesthésie locorégionale ou générale avec une induction au sommeil. Ce sommeil est comparé à une mort dont le réveil n'est pas souvent évident, parce que les patients sont parfois témoins de décès subit per ou post opératoire.

D'autre part, la chirurgie a enregistré d'énormes succès en matière d'intervention mais malheureusement, il y a parfois des cas d'échec tel que rupture de matériel d'ostéosynthèse, infection après ostéosynthèse, douleurs résiduelles.

Certains patients préfèrent conserver leur membre même déformé que d'avoir un membre amputé.

Ces raisons pourraient motiver un refus de l'intervention au profit du traitement traditionnel.

· . Report de l'intervention chirurgicale

Les résultats de notre étude ont révélé que 11.11% des enquêtés ont vu leur intervention reportée.

Ce taux est nettement en dessous de celui de RENE N. [35] qui a mené son étude sur les facteurs limitant le respect du rendez-vous

96

opératoire au bloc chirurgical de traumatologie du CHU YO a rapporté un taux de 42.10% en 2008.

Nos résultats révèlent une amélioration de la qualité des soins en matière de report des interventions. Ces efforts sont à maintenir pour minimiser davantage le taux de reports des interventions.

Les raisons du report sont entre autre l'insuffisance de matériel technique, le non respect du processus de préparation pré opératoire par le patient, l'insuffisance de temps pour exécuter les programmes opératoires. Quelle que soit la raison du report, il laisse un sentiment de désolation, de tristesse pouvant créer un choc psychologique.

Cette situation engendre de nombreuses conséquences au niveau du patient qui sont entre autre l'augmentation de la durée du séjour à l'hôpital, augmentation de l'angoisse. Cela contribue non seulement à ternir l'image de l'hôpital, mais aussi à amener les patients à aller dans d'autres structures de soins.

6.3 Synthèse des résultats

Notre étude a porté sur 36 patients reçus en unité d'hospitalisation de traumatologie du CHU YO de Ouagadougou pour traumatismes ostéo articulaires.

Cette étude nous a permis de dégager des points positifs et des points à améliorer.

Points positifs :

·

97

La restauration est bien appréciée par l'ensemble des patients.

· Visite régulière des malades hospitalisés.

· Les pansements, de même que l'administration des anticoagulants, des antibiotiques et antalgiques, se font dans les délais requis.

Les points à améliorer :

· La communication entre soignants et soignés est insuffisante.

· Le coût de l'ostéosynthèse est élevé.

· La connaissance des patients sur les risques de complications d'une fracture est insuffisante.

· Absence d'exonération dans le service.

· Le rebouteux constitue le principal recours après la sortie de l'hôpital.

.

6.4 Vérification des hypothèses.

Les résultats de l'enquête dans l'unité d'hospitalisation de Traumato-Orthopédie indiquent que l'influence de la famille et la confiance au traitement traditionnel sont les raisons évoquées par les enquêtés pour sortir avis médical. Dans notre série, 91% des enquêtés ont fait recours aux rebouteux contre 9% qui se sont rendus en clinique privée pour poursuivre les soins. Les caractéristiques générales des enquêtés qui ont signé la décharge sont essentiellement de catégorie socioprofessionnelles défavorisées.

Ces résultats permettent de vérifier notre hypothèse selon laquelle les facteurs socioculturels favorisent les SCAM.

98

D'autre part, la qualité de l'accueil (insuffisance de communication entre soignants et soignés) ; la qualité de la prestation (reports des interventions, temps d'attente opératoire long) ainsi que le coût élevé de l'ostéosynthèse ont motivé les patients à sortir contre avis médical. Cela confirme notre deuxième hypothèse.

.

CHAPITRE VII

7. Recommandations / Suggestions

100

Au regard des résultats obtenus par notre étude, il nous semble opportun de formuler des suggestions en vue d'améliorer la prise en charge des traumatismes ostéo articulaires en Unité d'hospitalisation de la Traumatologie Orthopédie du Centre Hospitalier Universitaire Yalgado Ouédraogo de Ouagadougou.

A court terme

Au personnel soignant de l'unité d'hospitalisation de la Traumatologie-Orthopédie.

. Améliorer la communication avec les patients en leur donnant les informations nécessaires sur leur maladie.

. Fournir toutes les informations relatives aux étapes de la prise en charge d'un traumatisme ostéo articulaire, ainsi que la possibilité de revenir à l'hôpital en cas de besoin.

Aux autorités du Centre Hospitalier Universitaire Yalgado Ouédraogo.

. Subventionner le coût de l'ostéosynthèse.

. Désinfecter régulièrement les salles d'hospitalisation de la Traumatologie- Orthopédie.

. Fournir des supports d'informations du patient au personnel de santé.

Au ministère de la santé.

. Subventionner le coût de l'ostéosynthèse.

A moyen et long terme

101

Au personnel soignant de l'unité d'hospitalisation de la traumatologie.

. Faire des séances de sensibilisation des malades et accompagnateurs sur les procédures de prise en charge des traumatismes.

Aux autorités du Centre Hospitalier Universitaire Yalgado Ouédraogo.

. Organiser des sessions de formation en communication inter personnelle à l'intention du personnel de l'unité d'hospitalisation de la Traumatologie.

. Organiser des journées portes ouvertes du CHU YO au cours desquelles toutes les procédures administratives et techniques seront portées à la connaissance du grand public.

Au ministère de la santé.

. Renforcer le personnel médical pour la prise en charge des pathologies ostéo articulaires.

. Activer les études de faisabilité d'une assurance maladie afin que les populations puissent bénéficier d'une prise en charge financière en cas de maladie.

. Créer un cadre de concertation chirurgiens orthopédistes-rebouteux afin d'améliorer leur niveau de connaissances des rebouteux en matière de traumatologie, ce qui amènerait les rebouteux à ne traiter que les cas bénins, à dépister ceux qui dépasseraient leurs

102

compétences en les orientant vers les structures sanitaires adéquates.

 
 
 
 
 
 
 

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Conclusion

104

Cette étude a porté sur les facteurs favorisant les sorties contre avis médical en unité d'hospitalisation de Traumatologie du CHU YO de Ouagadougou.

Elle a pour but de contribuer à l'amélioration de la prise en charge des traumatismes ostéo articulaires.

Nous avons à travers un guide d'entretien adressé aux patients collecté les données relatives aux facteurs socio culturels, la perception des patients vis-à-vis des prestations de soins qu'offre l'hôpital.

Après une analyse des données, nous avons mis en évidence un certain nombre de facteurs qui favorisent les sorties contre avis médical par la décharge.

Les principales causes de sortie contre avis médical se résument à :

· . L'influence familiale sur le patient.

· . L'incapacité des patients à supporter le coût de l'ostéosynthèse.

· . La peur du plâtre ou de l'intervention.

· . La confiance du traitement chez le rebouteux.

· . Le délai opératoire long

Les résultats de l'étude nous ont permis de confirmer nos hypothèses.

Nous avons formulé des suggestions dans le but de participer un tant soit peu à la réduction des décharges et d'améliorer la prise en charge des traumatismes dans l'unité d'hospitalisation de la Traumatologie. Cela

105

permettra d'éviter les conséquences parfois néfastes et redoutables du traitement traditionnel.

Notre étude n'a pas la prétention d'avoir couvert tous les aspects des sorties contre avis médical. Pour cela, il serait souhaitable que d'autres études soient entreprises dans ce sens. Il s'agira par exemple des études sur :

~ La qualité du traitement chez le rebouteux,

~ La qualité de la prise en charge chirurgicale à l'hôpital ~ L'accessibilité financière des populations aux soins chirurgicaux et sur

~ L'organisation du service dans le but d'améliorer la qualité des prestations.

Nous demeurons convaincus que toute action entreprise dans ce domaine ne sera pas vaine.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

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8) CHU Yalgado Ouédraogo : Rapports annuels d'activités de Traumatologie-Orthopédie du de 2007 à 2010.

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12) A. Rogier, F. Rodet, G. Mor, M. Gérard, L. Accad, M. Caussin-zante Responsabilité médicale ; La référence pour les hôpitaux, médecins, juristes. Ed. ESKA 2005, Paris, 886p

13) YOUMACHEV G : Traumatologie et Orthopédie 3° Edition ; Editions Mir 1981, Moscou, I-110, GSP 472p

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www.web.medecin.fr/rapport/refusdesoins.pdf consulté le 25 Avril 2011 à 11h35

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http://www.agora-2.org/colloque/pses2005nsf/conference/Les rebouteux consulté le 15 Décembre 2010 à 16h05

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YODA J. C: étude des facteurs socioculturels limitant l'utilisation des services de santé modernes par les populations dans la province du Seno. ENSP DAS Ouagadougou 1995, 94p

18) Institut National de la Statistique et de la Démographie (2007)-BF : Analyse des résultats de l'enquête annuelle sur les conditions de vie des ménages. 182p

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21) GASPARUTO G. : Communication entre partenaires de soins. Ed. LAMARRE, Paris 1992 ; 192p

22) Direction des Etudes et de la Planification (DEP) du ministère de la santé. Annuaires statistiques 2006.

23) PNUD : Rapports 1998-1999 sur la coopération et le développement.

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27)

110

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31) Organisation des Nations Unies : Objectifs du Millénaire pour le Développement- rapport 2009

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34) NACOULMA H. (2000) Traitement des traumatismes ostéo articulaires : les facteurs de recours à l'orthopédie traditionnelle à Ouagadougou. ENSP DAS Ouagadougou 65p

35) RENE N. (2008) Les facteurs limitant le respect du rendez-vous opératoire au bloc chirurgical de traumatologie du CHU YO. Mémoire ENSP Ouagadougou 82p

111

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Guide d'entretien destiné aux patients

Bonjour mesdames, mesdemoiselles et messieurs !

Ce guide d'entretien dont l'anonymat du répondant sera garanti vous est adressé dans le cadre de la préparation d'un mémoire de fin d'études d'attaché de santé en chirurgie à l'Ecole Nationale de Santé Publique de Ouagadougou. Cette étude qui a reçu l'accord des autorités du Centre Hospitalier Universitaire-Yalgado Ouédraogo a pour but d'étudier les facteurs favorisant les sorties contre avis médical dans l'unité d'hospitalisation de Traumato-Orthopédie du CHU Yalgado Ouédraogo. Aucun indice ne permettra de remonter jusqu'à vous. La fiabilité de cette étude dépendra en partie de votre collaboration et de la sincérité de votre réponse.

Merci !

NB : Pour les questions à choix multiple, cochez vos réponses selon les cases correspondantes.

Enquêté numéro

1) Sexe :

2) Age .............

3) Lieu de résidence de l'enquêté :

Milieu urbain / / Milieu semi urbain / / Milieu rural / /

__ __ __

4) Niveau d'instruction : alphabétisé : oui /_/ non /_/ primaire /_/ secondaire /_/ supérieur /_/

5) Profession de l'enquêté :

b

Cultivateur /__/ Ménagère /__/ Secteur informel /__/ Préciser

c

Salarié : /__/ Elève /Etudiant /__/ Retraité /__/

6) Situation matrimoniale : Célibataire /_/ Marié(e) /_/ Veuf -Vve /_/ Divorcé(e) /_/

7) Comment êtes vous venu à l'hôpital? Par vous-même /_/ Par les sapeurs pompiers /_/

Par référence / _/ Autres (préciser)

8) Motif d'hospitalisation :

9) Avez-vous déjà reçu des soins dans cet hôpital avant cette maladie ? Oui /__/ Non / __/

9a) Si oui, dans quel service ?

9b) Avez-vous été satisfait du motif pour lequel vous étiez venu ? Oui /__/ Non /__/

9c) Si non, pourquoi ?

Frais de prise en charge élevés Oui /__/ Non/__/ Inattention portée aux patients Oui/__/ Non/__/

Mauvais accueil Oui/__/ Non/__/ ; Rackettage Oui/__/ Non /__/

Ignorance des procédures d'accès aux soins Oui /__/ Non/__/

Temps d'attente très long Oui/__/ Non/__/ ; Difficultés d'accès aux médecins Oui/__/ Non/__/

Autres :

10) Quelle est votre perception actuelle des soins dans ce service ?

La communication entre soignants-soignés est bonne : Oui / / Non / /

La restauration est de bonne qualité : Oui /__/ Non /__/

Le coût de la prise en charge est acceptable : Oui /__/ Non /__/

L'administration du traitement des malades hospitalisés se fait à temps : Oui /__/ Non /__/

L'hôtellerie est propre : Oui /__/ Non /__/

Le temps d'attente pour l'intervention est long : Oui /__/ Non /__/

Il y a des reports de l'intervention : Oui /__/ Non /__/

d

La visite des malades se fait régulièrement : Oui /__/ Non /__/

La consolidation osseuse est lente après une intervention chirurgicale : Oui /__/ Non /__/

Autres :

11) Votre chirurgien vous a-t-il déjà programmé et l'intervention a été reportée ? Oui /__/ Non /__/

Si oui, quels ont été vos sentiments ?

12) Combien de temps avez-vous passé dans ce service ? / / mois, / / jours.

13) Qui prend en charge les frais de vos soins depuis votre admission à l'hôpital ? Vous-même /__/, La famille /__/, Votre employeur /__/, Votre mutuelle /__/ Une société d'assurance /__/, Autre /__/

14) Avez-vous des personnes directement à votre charge ? Oui /__/ Non /__/ Si oui, combien de personnes ? /__/

15) Avez-vous pu honorer toutes les ordonnances prescrites au cours de votre séjour ? Oui /__/

Non /__/

16) Avez-vous reçu un soutien du service en :

Médicaments Oui /__/ Non /__/

Matériel d'ostéosynthèse Oui /__/ Non /__/

Exonération Oui /__/ Non /__ /

Si oui, lesquelles ?

17) La décision de sortir a été prise par :

Vous-même /__/, Votre famille /__/, Votre employeur /__/, Autre /_ /

18) Quelles sont les raisons qui vous amènent à quitter l'hôpital ?

19) Où comptez-vous poursuivre le traitement de votre maladie ?

e

En clinique oui /__/ non /__/

Chez le rebouteux oui /__ / non /__/ Autres (préciser)

20) Qu'est ce que vous redoutez dans le traitement des fractures par la chirurgie ? - Le plâtre Oui /__ / Non /__/

- L'intervention chirurgicale Oui /__ / Non /__/

Autres (préciser)

21) Avez-vous été informé de l'état de votre maladie, l'évolution et les éventuelles complications pouvant survenir ? Oui /__/ Non /__/

Si oui, par qui ? Un agent de santé du service : Médecin /__/ , Infirmier/ère /__/ Garçon /Fille de salle /__/

Par un agent de santé d'un autre service /__/ Un parent /__/

Un ami /__/, Votre voisin de lit d'hôpital /__/, Autres (préciser la source)

22) Le personnel de santé vous a-t-il expliqué à votre arrivé les étapes du traitement d'une fracture à l'hôpital? Oui /__/ Non /__/

23) Quelles sont les complications possibles d'une fracture ?

24 ) Qu'est ce qui peut favoriser ces complications ?

25)

f

Vous a-t-on rassuré que vous pouvez toujours revenir si vous changez d'avis ? Oui /__/ Non /__/

26) Consentez-vous revenir en cas d'échec du traitement que vous allez entreprendre en sortant contre avis médical ? Oui /__/ Non /__/

Si non, pourquoi ?

27) Quelles sont vos suggestions pour l'amélioration de la prise en charge des traumatismes

ostéo-articulaires à l'hôpital ?






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