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Signe et expression dans les réécritures des recherches logiques de Husserl

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par Lydia AZI
Université de Lille 3 - Master 1 2014
  

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CONCLUSION

Le fonctionnement de l'expression peut paraître parfois très simple, mais lorsqu'on étudie plus précisément son fonctionnement, le lien entre signe, signification et signifié devient plus obscur. Dans la première édition des Recherches Logiques, Husserl propose une définition de l'expression qui serait un indice qui peut mener à la signification. Husserl la considère alors comme une sous catégorie de signe qui peuvent signifier un contenu idéalement. Cependant, dans les réécritures, il redéfinit grandement les limites du concept du signe et d'indice.

Le domaine du signe est le domaine de la logique et des significations idéales, qui crée une correspondance avec le domaine de la phénoménologie. Mais la correspondance, même dans le discours, n'est pas véritablement totale. Entre le locuteur et le destinataire, il y a une intentionnalité, une notification et une prise de sens qui n'existe pas dans une relation égalitaire. Malgré cette inégalité, l'expression est possible et s'approche de la vérité logique, dans l'espace intersubjectif du discours. L'expression, c'est le caractère effectivement signifiant du signe, c'est le signe qui mène au signifié. C'est une transition entre un son et un objet qui n'ont en apparence, rien en commun. Ce qui apparaît comme nouveau dans les réécritures des Recherches, c'est bien la nouvelle perspective que Husserl adopte vis-a-vis du signe. Les signes ne sont plus des signes sémiologiques, il y a une possibilité de signes non catégoriaux, de signes en dehors des langues naturelles mais qui posséderaient le même fonctionnement que le signe autrefois traité dans la première édition.

La distinction entre les signes et les marques s'éclaircit dans les réécritures, ce qui permet de nouvelles précisions en matière de signification. La marque, comme le signe est porteuse d'une tendance, mais ce n'est pas la même tendance que celle qui apparaît comme une nécessité dans l'expérience de la signification.

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La tendance de l'attente, c'est celle qui régit le fonctionnement de la marque. La marque fait un lien associatif lié à nos expériences entre un objet et l'anticipation d'une présence. Le signe lui, provoque un lien de nécessité lorsqu'il est actuellement connu du sujet, il y a une correspondance, et plus encore, le signe n'existe pas pour lui même ; il existe pour quelque chose d'autre : le signifié. Mais l'expression existe dans un espace intersubjectif, et c'est dans cet espace qu'elle prend tout son sens.

Les travaux de Bühler paraissent en 1909 et Husserl étudie consciencieusement ses Recensions sur Marty, où il s'interroge sur la possible fonction d'influence du locuteur. Si cette fonction existe telle que Marty la décrit, il n'est pas possible d'attribuer au signe dans le discours une fonction objective, puisqu'il est teinté de l'importance des vécus psychiques du locuteur. Or pour Husserl, le lien entre le signe et la signification est un lien idéal, il ne change pas, il y a une conscience de l'intentionnalité du locuteur chez le destinataire qui ne lui laisse pas simplement une place passive dans la réception des messages. C'est une notification de sens, mais ce sens ne sera jamais le même si il est destiné à plusieurs destinataires. La signification est alors le produit d'un signe arbitraire que le locuteur et le destinataire connaissent et reconnaissent. Mais qu'est ce que le signe en soi, qu'est ce qui provoque la présence d'un signifié ? Lorsqu'on observe l'expérience phénoménologique, il paraît alors évident que le fondement même de toute transition vers le signifié est la présence d'un Wortlaut, d'un son, sur lequel se base les différents actes intentionnels qui le lient au signe. Mais comment une telle chose est possible ? C'est bien parce qu'il existe une tendance du devoir qui lie strictement un signe à son signifié, une tendance de connaissance singulière. Mais cette tendance n'est pas comparables aux actes catégoriaux et l'acte de signification devient alors obscur, puisqu'il n'est pas vraiment un acte, si il n'est pas intentionnel.

Le lien entre le Wortlaut et le signifié n'a rien de subjectif, il s'impose à une conscience dans une association de vécus de manière nécessaire, de manière infra-

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intentionnel. On peut alors conclure que certainement, sous les fondements capitaux de l'intentionnalité dans le domaine de la phénoménologie, il existe en matière de signification des nécessités liées à l'idéalité de la signification. La signification devient alors quelque chose qui n'est plus dans l'acte de vouloir d'une conscience, mais dans l'acte de pouvoir : si le signe est l'objet d'une reconnaissance actuelle, je suis alors capable de connaître son signifié, mais même si la signification paraît intentionnelle dans la Kundgabe et la Kundnahme, l'association fondamentale entre signe et signifié est une tendance, visiblement indépendante de toute intentionnalité.

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"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon