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L'esprit du temps de pharaon et l'esprit bakongo, esquisse d'une étude des similitudes

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par Magloire Mpembi
Kongo - Docteur en Médecine 2005
  

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III. Les moeurs

Les Egyptiens comme les Bakongo étaient circoncis. Ces derniers continuent d'ailleurs à pratiquer la circoncision sans toujours être en mesure d'en expliquer le sens profond. Ce trait de culture était tellement caractéristique des anciens Egyptiens qu'Hérodote s `y appuiera pour démontrer l'identité ethnique entre ceux-ci et les Colches.(23(*)) Un autre élément de similitude est l'horreur de l'homosexualité commune aux deux peuples.

Dans la mythologie égyptienne elle apparaît comme un attribut de Seth le principe du mal qui n'avait pas hésité à violer son neveu Horus. L'homosexualité a toujours été mal perçu au Kemet(24(*)).

Qu'en était-il chez les Bakongo ?

« Là où le commerce n'était point permis aux Blancs, aucun vice de péché contre nature n'était observé... » (25(*)) Les Capucins faisaient ce constat en en 1747. Deux siècles plus tard, Van Wing déposait dans le même sens : « L'homosexualité semble plutôt rare » (26(*)) ; « Les pratiques d'homosexualité sont regardées comme abominables et châtiées par Nzambi ». (27(*))

Encore une fois la communauté des vues est parfaite.

IV. La mode

« ...le roi et ses courtisans s'habillent d'étoffes faites de palmes (...) ; par devant comme ornements, leur pendaient, à la façon d'un tablier, des peaux délicates et jolies, telles que des peaux de petits tigres, de civettes, de zibelines, de martres et d'animaux semblables, aux quelles on laissait la forme de la tête ». (28(*))

« ...le roi et quelques grands portaient des chaussures à l'antique, comme on en voit aux statues romaines... ». (29(*))

Le port des peaux d'animaux comme ornement et celui des sandales « à l'antique » existait bel et bien en Egypte. A en croire Ki-Zerbo, cette tradition est restée vivace. (30(*))

A propos de la coiffure chez les Bakongo, Pigafetta et Lopez nous apprennent qu' « Ils [Le Roi et ses courtisans] se coiffaient d'un petit bonnet , carré par le haut, de couleur rouge et jaune, qui leur couvrait le sommet de la tête et qui était un ornement plutôt qu'une défense contre l'air et le soleil. » (31(*))

Le couvre-chef bicolore coiffait également la tête du Pharaon : « ...les Pharaons réunirent à nouveau les deux royaumes et c'est pourquoi ils portent la couronne rouge du nord surmontée du bonnet blanc qui était l'insigne des rois du sud. » (32(*))

La présence des deux couleurs était le symbole de l'unification des deux terres. Chez les Bakongo, plusieurs nkisi (33(*)) étaient composés entre autres d'une terre rouge et d'une terre blanche(34(*)).

On le voit, la référence à l'Egypte même sur le plan mystique est constante.

Conclusion

Il arrive souvent que des Africains d'une intelligence supérieure, par « concessionnisme » ou pour sauvegarder des amitiés transculturelles, fassent « le grand écart » au point de tenir un discours scientifique contradictoire. C'est peut-être le drame de Joseph Ki-Zerbo. Tout en affirmant l'existence d'un « substratum d'une parenté originelle » entre l'Egypte (35(*))et les civilisations négro-africaines en raison de la masse et de la diversité des concordances des traits culturels, il explique ces dernières comme étant des « échos amortis et dégradés de la civilisation du Nil », une « estampille estompée mais frappante (sic!) d'une très lointaine fraternité ... » (36(*)).Voilà qui laisse perplexe.

Cet essai a pour objectif d'ébaucher des similitudes entre le Kemet et le Kongo. Il n'a d'intérêt que dans la mesure où les thèmes ici abordés (et d'autres non abordés) seraient approfondis par les chercheurs en communications, histoire, anthropologie culturelle, économie, sociologie, sciences politiques et psychologie...Puissent les champs ici envisagés se révéler féconds.

Magloire MPEMBI d.b. NKOSI MD

Docteur en Médecine (Université Kongo)

Assistant en Neuropsychiatrie (CNPP MONT AMBA UNIKIN)

E-mail : jbmagloirem@yahoo.fr

Website: http://www.afrikadiata.fr.nf

* 23 Cheikh Anta DIOP, Nations nègres et culture..., Paris, Présence Africaine,1979, 4e édition, pp.206-208.

* 24 Lire à cet effet Lise MANNICHE, Sexual Life in Ancient Egypt,London - New York, Editions KPT, 1987.

* 25 La pratique missionnaire des PP. capucins dans les Royaumes de Congo, Angola et contrées adjacentes. Brièbvement exposée pour éclairer et guider les missionnaires destinés à ces saintes missions, Louvain ,1931, p. 82

* 26 Jan VAN WING, op. cit., p.145.

* 27 Jan VAN WING, op. cit., p.147.

* 28 Filipo PIFAFETTA et Duarte LOPEZ, Description du Royaume de Congo et des contrées envoronnantes, Louvain-Paris, Editions Nauwelaerts - Beatrice Nauwelaerts, 1965, p.118.

* 29 Filipo PIFAFETTA et Duarte LOPEZ, op . cit., p.119.

* 30 Joseph KI-ZERBO, op. cit., p.78, note 10.

«Jusqu'au temps des Ptolemées le prêtre qui brûle l'encens devant Philopator est un nègre revêtu d'une peau de lion. »

Le texte de Pigafetta et Lopez rapportant le port des sandales chez les Bakongo AVANT l'arrivée des portugais revêt pour moi une importance capitale. Je me souviens avoir lu en 3e primaire, dans le manuel de lecture utilisé à l'époque et intitulé Avec mon ami Paul un texte dans lequel le héros s'émerveillait devant les chaussures d'un prêtre catholique de passage au village et demandait à son grand père de venir voir l'homme qui portait des pirogues aux pieds. Le patriarche de s'écrier à la vue du prêtre nsa mputu i.e habitudes d'Europe. De là serait venu le kikongo et le lingala nsampatu et sapato

* 31 Filipo PIFAFETTA et Duarte LOPEZ, op. cit. p. 118.

* 32 Marguerite DIVIN, op. cit. p.55.

* 33 J'emploie volontairement le terme kikongo nkisi et non le terme fétiche par lequel on le traduit généralement. Comme Frobenius, « Je n'ai vu dans aucune partie de l'Afrique nègre les indigènes adorer les fétiches ».( Leo FROBENIUS, Histoire de la civilisation africaine,Paris, Gallimard, 1938, 5e édition, p.15.)

Fétiche est une « invention européenne ». Même dans l'esprit du chercheur marxiste le plus athée, jamais il ne germera l'idée selon laquelle le chapelet du catholique est un fétiche. Les rapports que le Mukongo entretient avec les nkisi sont mutatis mutandis ceux que le chrétien entretient avec l'hostie.

* 34 Jan VAN WING, op.cit.

« ...Il y a même un fétiche de chasse spécial aux polygames. C'est le Nkilu, un sac rempli de terre blanche et rouge, de griffes et dents d'animaux sauvages, etc » p. 200

« ...Le kodi di kinzenzi, littéralement la coquille du petit cri-cri, est un gros coquillage rempli de mpemba, terre blanche, de nsadi, terre rouge, de la poussière de feuilles de kitundibela , une espèce de gingembre sauvage, de pépins de courge (mbika malenga) et de poussière de cri-cri, kinzenzi. » p.206.

« Nkita Malari. Ce nkita habite un petit sac contenant entre autres une pierre nkita, de la terre blanche et rouge... » p.499

« Nkwete : sac contenant la terre rouge et blanche » p.505

* 35 Joseph KI-ZERBO, op. cit.

* 36 Joseph KI-ZERBO, op. cit. pp. 82-83.

Cette critique n'attenue en rien le profond respect j'ai pour l'auteur de ces lignes.

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