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Analyse des déterminants de l'adoption et de la diffusion du dispositif amélioré d'étuvage du riz dans la commune de glazoue

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par Gabriel LAWIN
Université d'Abomey-Calavi - diplôme d'Ingénieur Agronome Option : Economie, Socio- Anthropologie et Communication 2006
  

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5.4.2. Le décorticage du riz paddy

Le décorticage du riz paddy consiste à le débarrasser des balles et sons de façon à le rendre comestible. En effet, le riz tel qu'on le récolte, est constitué du grain proprement dit ou caryopse, protégé de glumes et de glumelles. On le rend comestible grâce au décorticage qui le débarrasse des balles (enveloppe très dure) en conservant ou non, tout ou parti des couches dures du péricarpe, qui contient l'ensemble des sels minéraux et des vitamines.

Dans la commune de Glazoué, on distingue deux systèmes de décorticage : le décorticage manuel et le décorticage mécanique.

5.4.2.1 Le décorticage manuel

Le décorticage est réalisé traditionnellement par les femmes au moyen de mortier et de pilons. Pour obtenir un riz décortiqué, les femmes effectuent deux à trois pilages successifs. Chaque pilage est suivi d'un vannage. L'opération se déroule en deux phases : le décorticage proprement dit et le polissage. Le polissage consiste à ajouter du grain de sable fin ou des glumes au riz cargo issu du décorticage et à piler jusqu'à l'obtention des grains un peu plus lisses. Selon Houndékon (1996), une femme décortique en moyenne 5,13 kg de paddy étuvé en une heure et 7 kg pour le riz non étuvé avec un rendement moyen de 65% dont 5% de petites brisures.

Le décorticage manuel est considéré comme très pénible par les femmes qui sont disposées à payer pour faire réaliser cette opération par des prestataires (les meuniers). Selon nos enquêtes, le système de décorticage manuel n'est pratiqué par les femmes que pour de très petites quantités de paddy. L'existence de décortiqueuses dans nos villages d'étude est un facteur qui favorise cette option.

Notons que le riz décortiqué manuellement comporte généralement beaucoup d'impuretés (cailloux, pierres et grains non décortiqués) qui demandent beaucoup de travail de triage lors de sa préparation. Ce qui diminue sa qualité.

5.4.2.2. Le décorticage mécanique

Le décorticage mécanique est, dans la zone d'étude, le système de décorticage le plus pratiqué. Il s'agit du décorticage réalisé à l'aide de décortiqueuse de type Engelberg. La décortiqueuse de type Engelberg est composée essentiellement d'une Trémie d'aluminium,

d'un arbre cannelé en fonte, tournant à l'intérieur d'un carter muni d'un tamis à la base, et d'une lame d'acier jouant un rôle de freinage des grains (voir photo 4).

Photo 4: Décortiqueuse de type Engelbert

Le décorticage est effectué par un principe de friction / cisaillement lors du passage des grains entre le cylindre et la lame. Les décortiqueuses Engelberg utilisées dans notre zone d'étude sont actionnées par des moteurs thermiques Diesel. Selon Houndékon (1996), la capacité horaire de ces moulins est d'environ de 100 kg. On distingue deux versions de décortiqueuse de type Engelberg : la version mobile et la version fixe. C'est cette dernière qui est rencontrée dans notre zone d'étude. Le prix pratiqué par les décortiqueuses est de 10FCFA /kg à Glazoué et 12 FCFa /kg à Magoumi et à Ouèdèmè.

5.5. La commercialisation du riz local

La commercialisation du riz paddy est assurée exclusivement par des commerçants privés dans la commune de Glazoué. Le circuit de commercialisation du paddy comporte trois types de commerçants : les grossistes collecteurs, les grossistes transformateurs et les détaillants transformateurs. Les grossistes collecteurs sont ceux qui achètent le riz à bas prix au moment de la récolte, le stockent pour le revendre deux à six voir dix mois après. En effet, le paddy est mis dans des sacs de jutes puis entreposer dans des magasins, sur du bois ou des briques, pour le stockage. Les grossistes collecteurs s'assurent du séchage complet des grains paddy avant leur achat pour le stockage. Elles s'assurent que le paddy est complètement sec lorsque la balle se détache facilement du grain en le frottant entre la paume des deux mains ou lorsque le grain produit un son aigu sous la dent. Selon les commerçants, lorsque le paddy n'est pas bien sec, il se développe des moisissures dans le stock qui créent de dommage au paddy ; ce qui constitue des pertes. Le paddy non bien sec se conserve mal.

Les grossistes transformateurs ont pour but non pas de revendre le paddy brut mais de s'approvisionner en matière première pour la transformation. Ils achètent le paddy soit des producteurs soit des collecteurs. Les détaillants transformateurs sont ceux qui achètent le paddy en petite quantité auprès du producteur ou du collecteur grossiste, l'étuvent et le font décortiquer et procèdent aussitôt à sa vente. La figure 6 présente le circuit de commercialisation du riz local dans la commune de Glazoué.

PRODUCTEURS

COLLECTEURS

GROSSISTES

DETAILLANTS
TRANSFORMATEURS

MEUNIERS DECORTIQUEURS

CONSOMMATEURS

DETAILLANTS

GROSSISTES
TRANSFORMATEURS

Décorticage

Figure 6 : Circuit de commercialisation du riz local Source : Enquête, 2006

> Les unités/instruments de mesure

Le tableau 11 montre les instruments de mesure du riz dans la zone d'étude ainsi que leurs équivalences en kilogrammes. Les équivalences concernent la contenance des unités en riz paddy.

Tableau 11: instruments de vente du riz

Nom de l'instrument/unité Equivalence en kilogramme (kg)

Bassia 33.25

Tchaga 25

Sogo 1.75

Tongolo 0.7

Source : Enquête, 2006

> Les taxes

Le commerçant doit faire face à deux types de taxe sur le marché de Glazoué. Il s'agit de la taxe communale qui s'élève à 100 FCFA par sac de riz cargo et la taxe de gestion du marché ou droit de place fixée à 100 FCFA par « marché ».

> Le financement

Pour financer leurs activités, les transformatrices et commerçantes ont besoin de capital. De nos enquêtes, il ressort qu'il s'agit d'un facteur limitant et les principales sources de financement sont les fonds propres, les prêts auprès des amis et parents. Les transformatrices pensent qu'elles sont exclues du secteur financier formel compte tenu des exigences pour l'octroi de crédit à ce niveau. Elles trouvent le taux d'intérêt appliqué par les institutions formelles de crédit (CLCAM5, CREP6, ASF7) élevé, le délai de remboursement inadéquat ainsi que les garanties exigées inopportunes. Les besoins de financement généralement exprimés par les transformatrices sont les crédits pour l'achat du paddy en période d'abondance où les prix sont bas. En effet, en période d'abondance (Décembre- Janvier), le prix de la bassine ou "bassia" oscille autour de 4000 FCFA contre 7500FCFA en période de pénurie (Juillet- Septembre).

5 CLCAM : Casse Locale de Crédit Agricole Mutuel

6 CREP : Caisse Rural d'Epargne et de Prêt 7 ASF : Association des Services Financiers

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"Ceux qui rêvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rêvent de nuit"   Edgar Allan Poe