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Concurrence et Innovation, peut-on parler de corrélation ?

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par Pierre PREISSER
Université Paris 1 - DEA economie industrielle 2007
  

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Effet de la concurrence sur une firme

Nous allons reprendre le modèle développé par Dasgupta et Stiglitz (1980) auquel Boone a rajouté deux caractéristiques importantes. Premièrement, les firmes sont asymétriques dans leurs capacités à réduire leurs coûts de production. Deuxièmement, Boone analyse l'effet d'une modification de la pression concurrentielle plutôt que de regarder la corrélation entre la concentration et l'intensité de la recherche.

Considérons un agent qui a une idée pour introduire un nouveau bien (aussi noté ) dans le marché et un processus d'innovation . Ce processus correspond à l'investissement que l'agent doit faire pour réduire le coût marginal de production de son bien à un niveau .

Le jeu est constitué de deux périodes. À la première période, chaque agent décide ou non d'entrer sur le marché avec un nouveau bien, s'il entre, combien doit-il investir pour améliorer l'efficacité de son procédé de production. À la seconde période, le nombre de firme dans le marché et leurs niveaux de coût sont connaissances communes. Les firmes produisent leurs biens et choisissent leurs variables stratégiques (prix ou quantité) indépendamment et simultanément.

À l'équilibre de Nash de la deuxième période, l'agent dont le coût de production est peut obtenir la récompense que l'on note , où représente le nombre de firmes présente dans le marché. Ainsi, trois sources de pression concurrentielles sont explicitement introduites comme argument de la fonction de profit. En effet, plus faible est le coût de production des concurrents, plus intense est la concurrence. Il en va de même pour le nombre d'entreprises, plus il y'en a, plus la concurrence est intense. La troisième source de pression concurrentielle est , qui mesure l'agressivité des interactions entre les firmes.

Boone fait l'hypothèse suivante sur la fonction de profit et le processus d'innovation :

§ Hypothèse 1 :

Les fonctions et satisfont les propriétés suivantes :

(i) est deux fois différentiable en et satisfait , , et pour tout 

Ê Ce qui suggère que la réduction des coûts marginaux requiert un grand effort d'investissement ;

(ii) est une fonction non décroissante en et est une fonction non croissante en  ;

Ê Les agents low-i ont une meilleure idée que les agents high-i, dans le sens où ils doivent investir moins pour obtenir leurs innovations.

(iii) est deux fois différentiable en , , et ;

Ê Cela permet de s'assurer que la dérivée première est une fonction continue et que la dérivée seconde existe ;

(iv) et pour  ;

Ê Ceci suppose que la firme fait un profit plus élevé lorsque son coût de production est plus faible que ceux de ses concurrents;

(v) pour chaque , , , et  ;

Ê Ce qui garanti la concavité de la fonction objectif ; et

(vi) il existe une valeur telle que pour chaque valeur de , , et , on vérifie que .

Ê Autrement dit, l'incitation à réduire les coûts de production n'est pas infinie, elle s'arrête pour une valeur des coûts proche de zéro.

Focalisons nous maintenant sur la manière dont le paramètre affecte l'équilibre de Nash de première période, appelé équilibre connecté.

· Définition 2 :

Pour une fonction de profit et un niveau de concurrence donné, l'équilibre connecté de première période est défini par les quatre propriétés suivantes :

(i) Le niveau de coût optimal : le niveau de coût de chaque agent qui entre sur le marché, satisfait  ;

(ii) Connexion : si l'agent entre sur le marché, alors l'agent entre également ;

(iii) Récompense : le dernier agent, indicé par , fait un profit positif (ou nul) s'il entre sur le marché, ; et

(iv) La condition de libre entrée : tous les agents feront un profit négatif.

è En d'autres termes, à l'équilibre connecté, chaque agent choisit le niveau de coût qui maximise son profit moins son coût d'innovation, en considérant le nombre de firmes actives sur le marché et leurs coûts de production comme donnés.

Cet équilibre est dit connecté parce que tous les agents sont actifs sur le marché. Le dernier agent qui rentre sur le marché fait un profit non négatif, tandis que l'entrée n'est pas profitable pour l'agent. Puisque l'équilibre est connecté, mesure le nombre de firmes actives dans le marché. Cette définition suppose implicitement que les récompenses sont décroissantes en , le lemme suivant montre que c'est effectivement le cas.

o LEMME 1 :

est (faiblement) décroissante en .

On va considérer l'effet de la pression concurrentielle sur l'incitation d'une firme à investir dans une innovation de produit ou de procédé, sachant que les décisions d'investissement des autres firmes sont fixées. Autrement dit, on considère et pour et donné.

o Corollaire 1 :

Pour et fixé, nous savons que :

(i) Une firme est confiante dans le cas où et  ;

(ii) Une firme est impatiente dans le cas où et  ;

(iii) Une firme est combative dans le cas où et , et

(iv) Une firme est découragée dans le cas où et

è Pour une firme combative ou découragée, une élévation de la pression concurrentielle réduit l'incitation des firmes à investir dans une innovation de produit.

è Pour une firme confiante ou impatiente, une telle augmentation améliore l'incitation à entreprendre une activité de R&D dans une innovation de produit, puisque cette augmentation leur permet d'exploiter au mieux leurs avantages de coûts.

Les firmes confiantes et impatientes ont un coût de production plus faible que celui des firmes combatives et découragées (définition 1), cela peut s'interpréter comme l'effet de « sélection » décrit par Vickers (1995).

Puisque l'incitation à innover est réduite par l'intensité de la concurrence pour des firmes combatives ou découragées,, cela signifie que le pouvoir de monopole et les profits sont réduits. C'est en ce sens, qu'Aghion et Howitt (1992) identifient l'argument Schumpétérien.

Pour des firmes impatientes ou combatives, un surcroît de concurrence mène à un investissement plus élevé dans une innovation de procédé . C'est ce que l'on nomme par effet « d'adaptation ». Les firmes s'adaptent à la concurrence en augmentant leur productivité.

è Aussi, les effets d'adaptation et de sélection suggèrent qu'une élévation de la pression concurrentielle améliore l'efficacité moyenne de l'industrie.

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"La première panacée d'une nation mal gouvernée est l'inflation monétaire, la seconde, c'est la guerre. Tous deux apportent une prospérité temporaire, tous deux apportent une ruine permanente. Mais tous deux sont le refuge des opportunistes politiques et économiques"   Hemingway