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In aids we trust

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par Eddy Basset
Université de Marseille - Diplôme Universitaire SIDA 2006
  

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La défaillance du système de santé

Les guerres, les déplacements de population, ont dans certains pays fait voler en éclat les systèmes de santé ; ailleurs, les politiques prônées par le Fonds Monétaire International (FMI) et la Banque Mondiale, avec leurs exigences de réductions drastiques des dépenses publiques, ont conduit à un résultat à peu près identique. L'état des routes, l'impossibilité de se déplacer faute de moyens de transports, les centaines de kilomètres qui séparent les patients du premier centre de soin, l'absence de structure, le manque de médecins contribuent aussi à un non accès au traitement. Les conditions de vie d'un séropositif Sud africain est atroce, rythmée à la fois par la stigmatisation, la peur et la pauvreté.

Le Burundi par exemple compte environs 400 médecins mais parmi eux la moitié exerce en dehors du pays. En France il y en a 110 (source MSF)! Face à cette pénurie, la stratégie est d'impliquer le personnel paramédical dans la prescription d'antirétroviraux. Sans compter ceux qui sont « aspirés » par le organisations mondiales : ONUSIDA, OMS...

En mai 2007, MSF lançait un cri d'alarme à l'attention des donateurs et des gouvernements pour qu'ils offrent des salaires, des budgets et des formations, et aussi pour qu'ils revoient les règles restrictives de finances qui bloquent l'expansion du personnel soignant dans chaque pays de la région. En attendant, les listes d'attente de traitement en Afrique Australe elles augmentent en raison d'un manque de personnel soignant. L'année 2000 marque le début du programme de MSF en Afrique du Sud dans la banlieue noire pauvre de Khayelitsha (500 000 habitants) et depuis 2001, 7262 adultes et enfants ont été traités. Cependant aujourd'hui, les cliniques sont saturées. Entre mai et décembre 2006, le déclenchement mensuel d'antirétroviraux dans les cliniques de cette province du Cap a chuté de 60 %. Sans davantage de personnel, les listes d'attentes se développeront. 400 patients qualifiés pour une mise sous traitement attendent. Les autorités de santé estiment qu'il faudrait 466 infirmières qualifiées d'ici 2010. Actuellement il n'y en a que 71.

Au Mozambique la situation est la même. MSF rapporte dans la région de Maputo une chute de 30 % des mises sous traitement entre 2005-2006. Dans la zone de Malavane, des patients doivent attendrent jusqu'à deux mois pour commencer un traitement en raison du manque de médecins et d'infirmières - et nombreux sont ceux qui sont morts dans l'attente. L'objectif du Mozambique pour 2007 est de fournir des antirétroviraux pour 95 000 personnes, mais le manque de ressources humaines est identifié comme obstacle principal pour réaliser ces plans. Le ministère de la santé a calculé que le

personnel additionnel suivant serait nécessaire : 130 médecins, 125 « techniciens de médecine », 380 infirmières et 200 aides infirmières, ainsi que 90 postes en pharmacies et 29 personnels de laboratoires.

Le Lesotho compte 89 médecins pour une population de 1,8 millions d'habitants. MSF a délégué les soins VIH autant que faire se peut aux infirmières, mais dans tout le pays 54 % des postes d'infirmières sont actuellement vides - laissant le travail à des aides infirmières ayant seulement deux ans d'expérience. 80 % des médecins exerçant au Lesotho proviennent d'autre pays africains dans l'attente d'obtenir un travail en Afrique du Sud ou ils peuvent gagner d'avantage.

Idem dans la zone de Thyolo au Malawi ou MSF traite 7000 patients VIH. Ce chiffre devrait passer à 10000 vers la fin de l'année, mais le programme est dans l'impasse par manque de personnel soignant. Un aide médical peut voir jusqu'à 200 patients par jour ce qui ne permet pas d'assurer des soins de qualité.

Selon différentes projections, il manquerait en Afrique subsaharienne un million de
professionnels de santé, alors que 20 000 émigrent chaque année.

La limite législative :

Il est important de parler de lois également qui vont très certainement limiter le dépistage et donc la mise sous traitement. Des lois qui condamnent à la peine capitale une personne connaissant son statut et contaminant son partenaire (Burundi) ou l'emprisonnement des homosexuels (Côte d'Ivoire). Globalement, dans la plupart du territo ire sub-saharien, l'homosexualité est un sujet tabou de discussion publique. Le statut légal de l'homosexualité y est assez vague, c'est souvent les préjugés locaux qui prennent le dessus pour interpréter la loi arbitrairement. La majorité des pays de l'Afrique

occidentale et orientale ont criminalisés l'homosexualité. Dans l'Afrique méditerranéenne, les dispositions législatives criminalisant sur l'homosexualité sont en grande partie basées sur la Charia.

La limite culturelle :

Egalement les messages peu lucides des églises ou des guérisseurs et autres marabouts catastrophiques en terme de prévention.

La limite financière :

Enfin, les firmes pour la plupart proposent maintenant des antirétroviraux à prix coûtant. Il est regrettable de constater que de nombreux pays en voie de développement en profitent au passage pour imposer des taxes (parfois jusqu'à + de 40 %) qui réduisent les efforts faits en amont. Tous les pays receveurs devraient abandonner cette politique. C'est ce que tente d'obtenir le réseau RESAPSI en Afrique.

En Europe, les médicaments ARV sont généralement commercialisés 1 an après que la FDA (Found & Drug Administration) ait donné son feu vert pour le marché Nord américain. L'Agence Européenne (EMEA) accorde souvent l'autorisation avec des indications plus limitée (patients en échec d'une première ligne). Lorsque l'AMM européenne est enfin obtenue, chaque pays du Vieux Continent dispose d'une date de commercialisation différente. Cela va du lendemain pour l'Angleterre à deux mois pour la France, voire plus pour d'autres pays européens. On comprend aisément que dans des pays en développement où les structures administratives sont moins bien structurées pour des raisons diverses les délais soient bien plus longs. Comme le souligne Gilead, entre le dépôt d'enregistrement de ses molécules et la commercialisation locale, il s'écoule entre 3 mois à 3 ans. Cela ne contribue pas à la mise à disposition rapide du traitement aux patients fût il a prix coûtant.

Registrations in Access Program Countries

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Viread

Truvada

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Ces déficiences illustrent que le coût du médicament n'est pas le seul frein à l'accès universel. N'oublions pas que dans le VIH, l'adhérence au traitement doit être exceptionnelle et atteindre plus de 95 % pour être pleinement efficace et limiter l'émergence de mutations qui hypothèqueraient le traitement en cours et certaines options ultérieures.

Dans les pays industrialisés, des structures spécifiques (les CISIH en France) ont été crées pour offrir au patient une prise en charge optimale et spécialisée. Des collaborations muti-disciplinaires sont reconnues comme capitale. Des consultations infirmières ont été développées pour soutenir les patients et renforcer l'adhérence. Toutes ces structures n'existent pas dans de nombreux pays.

L'accès aux bilans immuno-virologiques, examens biologiques, pharmacologiques, complémentaires (Scanner, radiographies...) est indispensable, mais trop onéreux ou tout simplement inexistante dans certains pays.

En plus des antirétroviraux et de la continuité d'accès, la rupture des stocks de médicaments est dramatique dans certains pays du Sud.

La transmission mère enfant

 
 

Il me paraît important d'aborder cet aspect. La transmission du VIH se fait aussi dans le cadre de la grossesse surtout durant le troisième trimestre avec un risque maximal pendant la délivrance et dans une moindre mesure in utero. Dans le meilleur des cas, les protocoles à base de Névirapine (Viramune) peuvent permettre de limiter cette transmission du VIH de la mère à l'enfant, mais cette molécule à barrière génétique faible (jamais utilisée en monothérapie dans les pays industrialisés pour cette raison) - génère des mutations (15 à 67 %) dans le cadre des essais réalisés dans les pays en voie de développement. Cela est d'autant plus dramatique lorsque l'on sait que lorsque la mère ou les enfants auront besoin d'un traitement, la trithérapie accessible pour 80 % des patients est la «Triomune » fixe dose contenant de la 3TC + D4T mais aussi et surtout de la Névirapine. Il est clair que dans ce contexte de mutations acquises à la Viramune lors du protocole de prévention de la transmission de la mère à l'enfant le traitement ne sera que partiellement actif et reposera seulement sur la bithérapie 3TC + D4T. Dans le meilleur des cas, malgré la présence d'une prévention antirétrovirale, rappelons que l'allaitement maternel est responsable d'un taux de transmission de VIH majoré (36,7 % dans une étude Kenya / Jama en 2000). Ce dernier est néanmoins difficile à proscrire pour des raisons culturelles, sanitaires et économiques, ainsi que des risques de discriminations envers la mère infectée. Cet exemple illustre là encore les limites et le fait que malgré un traitement efficace disponible d'autres facteurs contribuent à rendre la prise en charge du VIH - qui doit être globale - difficile dans tous les pays et davantage dans certains. Si les femmes étaient traitées en trithérapie pendant la grossesse, l'accouchement et l'allaitement, on ne se poserait plus de problèmes...

Les médias

 
 

Impossible de ne pas évoquer le rôle des médias en terme d'obstacle à la compréhension lorsque l'on aborde ce sujet. Le rôle de la presse est bien sûr indispensable et il ne s'agit nullement ici de le remettre en cause. Nous sommes tous attachés à la liberté de la presse. Flle attire l'attention sur des évènements qui pourraient rester dans l'ombre ou passer sous silence : l'exemple récent du bras de fer qui oppose certaines firmes comme Abbott, MSD ou Novartis au Brésil, à la Thaïlande ou à l'Inde. Flle se devait de couvrir l'actualité qu'était le procès de Pretoria. Néanmoins l'article proposé et tiré de l'International Herald Tribune paru en marge de la Conférence sur les Rétrovirus et les Infections Opportunistes : CROI 2007 (l'évènement annuel de portée mondial de la communauté médicale et scientifique) est assez symptomatique et démonstratif du rôle « délétère » que peut avoir la presse et la responsabilité qu'est la sienne dans l'entretien de cette vision simpliste qu'il y a les bons (les patients), les méchants (les laboratoires) et les redresseurs de torts (les activistes). Que les entreprises du médicament en général fassent des bénéfices (parfois conséquents) est tout à fait normal comme toute entreprise commerciale. Les sociétés qui fabriquent et commercialisent des scanners, des IRM font aussi des bénéfices. Si leurs produits étaient plus accessibles, les dépistages des cancers seraient dispensés de façon plus précoce et répétée. Le dépistage est tout aussi important que les médicaments. Qu'au sein de la spécialité VIH les bénéfices soient importants, c'est un fait (qui en doutait) mais pas plus qu'en cancérologie. De nombreux médecins et chercheurs ont jalousé et reproché à leurs confrères sidénologues de bénéficier de plus de moyens dans la lutte contre le VIH. Mais les avancées ont eu des retombées importantes dans d'autres spécialités. D'autre part ce n'est pas tant le trop du VIH mais le pas assez d'autres spécialité qui étaient dommageables. Je ne pense pas que ce soit intellectuellement honnête d'opposer systématiquement les bénéfices des laboratoires au problème de l'accès. Mettre en avant leurs résultats sur le marché de la bourse est facile. Les fabricants de génériques font aussi des bénéfices. Le problème est donc bien plus compliqué que cela. Il n'en demeure pas moins que les laboratoires doivent poursuivre leurs efforts ou passer par des relais. C'est ce que font déjà certains laboratoires lorsqu'ils ne sont pas implantés sur certains continents. Ils soumettent la promotion de leurs molécules à d'autres laboratoires (concurrents sur le marché des pays du Nord). La presse devrait être plus didactique et pédagogique et présenter ce sujet sous différents angles et non pas toujours dans le même sens. J'ai été surpris de constater que de nombreux médecins dans le VIH ou mêmes certains membres d'associations n'aient qu'une connaissance très limitée de ce sujet sans connaître tous les facteurs qui limitent l'accès aux traitements. Par contre que l'industrie se fasse beaucoup d'argent et défende bec et ongles ses brevets est bien ancré dans les esprits (et pas vraiment faux).

Les associations quant à elles trouvent que les médias soulignent et saluent trop souvent « la bonne santé des laboratoires », félicitent l'industrie pharmaceutique de ses bons résultats. Par ailleurs, très peu de journaux mettent en avant le vécu des malades, le travail des associations et leurs avancées. La plupart du temps, les médias sont à l'affût de « scoops » en matière de traitement et de vaccin, mal compris et qui créent des ravages chez les patients infectés par le VIH.

WHAT (RED) IS

(RED) was created by Bono and Bobby Shriver, Chairman of DATA to raise awareness and money for The Global Fund by teaming up with the world's most iconic brands to produce (PRODUCT)RED branded products. A percentage of each (PRODUCT)RED product sold is given to The Global Fund. The money helps women and children affected by HIV/AIDS in Africa.

What's the meaning of the parentheses or brackets? Well, we call them "the embrace." Each company that becomes (RED) places its logo in this embrace and is then elevated to the power of red. Thus the name -- (PRODUCT)RED.

You, the consumer, can take your purchase to the power of (RED) simply by upgrading your choice. Thus the proposition: (YOU)RED. Be embraced, take your own fine self to the power of (RED). What better way to become a good-looking samaritan?!

HOW (RED) WORKS

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault