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L'impact de la libéralisation financière sur l'intermédiation bancaire

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par Amal Ben Hassena
Université de Sfax : Ecole Supérieure de Commerce de Sfax - Diplôme de maîtrise en Hautes Etudes commerciales 2006
  

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Section 3 : Les conséquences provoqués par la libéralisation financière

1- Les caractéristiques de la libéralisation financière 

1-1) La libéralisation des taux d'intérêt 

Fisher et Smaoui (1997) constatent que la suppression des contrôles des taux d'intérêt est considérée comme étant l'événement central de la libéralisation financière. La suppression du contrôle des taux d'intérêt dans les pays caractérisés par une répression financière s'est traduite par une hausse des taux d'intérêt.

Les taux d'intérêt de la plupart des pays ont été libéralisés et ne sont plus déterminés administrativement. La libéralisation des taux d'intérêt peut être procédée en deux étapes : la première consiste à libéraliser les taux créditeurs, la deuxième consiste à libéraliser les taux débiteurs.

1-2) La libéralisation du secteur financier

Plusieurs pays ont depuis la fin des années 80 et début des années 90 entrepris des programmes de libéralisation du secteur financier pour : introduire les forces du marché ; réduire la domination du secteur public sur les avoirs et les engagements bancaires ; accroître la concurrence ; et relever l'efficacité. Ces mesures qui ont été le plus souvent accompagnées par la restructuration et la recapitalisation, ont amélioré la réglementation dans le but de réhabiliter les systèmes bancaires en crise.

§ Les réformes des marchés financiers

Depuis une trentaine d'années, les marchés de capitaux ont connu de profonds changements qui ont eu pour origine d'importants déséquilibres économiques.

1-Mondialisation

Les différents intervenants sont perpétuellement en quête de financements ou de placements bénéficiant de conditions optimales. Ils ont donc tout naturellement cherché à étendre leurs activités au niveau international.

2-Dérèglementation

La mondialisation évoquée ci-dessus a entraîné la réduction progressive des obstacles entravant la libre circulation des capitaux dans le monde. Dans certains pays, ces contraintes ont tout simplement disparu. C'est notamment ce qui s'est passé en France avec la suppression du contrôle des changes.

3- Globalisation

La mondialisation et la déréglementation simultanées du paysage financier international ont entraîné une globalisation du marché financier, en le décloisonnant pour tendre vers un marché unifié couvrant fonctionnant désormais à l'échelle mondiale. Les informations circulent partout instantanément, le système de cotation est devenu continu et les produits financiers (options, actions, etc.) ont été standardisés : un opérateur peut désormais investir sur les marchés internationaux 24h/24h. En fait, cette globalisation financière a surtout permis aux spéculateurs de profiter de l'ensemble de la sphère financière pour rentabiliser leur capital. On parle, pour illustrer les changements survenus sur les marchés financiers, d'une nouvelle règle ; celle des 3D :

· Désintermédiation 

La désintermédiation correspond au recul de l'économie d'endettement (par l'intermédiaire des banques créditrices) au profit de l'économie de marché financier ; en clair, les entreprises se financent directement sur les marchés financiers (en émettant des obligations, des actions, etc.) au lieu de s'endetter en empruntant auprès des banques. On estime ainsi que 80% des opérations de financement se déroulent aujourd'hui directement sur les marchés financiers ; c'est évidemment la baisse des coûts d'intermédiation qui motive cette pratique. On parle donc de désintermédiation pour nommer la disparition de l'intermédiaire bancaire et de son activité classique de dépôts et de prêts au profit de l'utilisation des produits du marché.

· Décloisonnement 

Le décloisonnement correspond à la fois à l'ouverture des marchés nationaux et à l'élimination des barrières cloisonnant les différents marchés nationaux de capitaux. Ainsi, alors qu'avant le début des années 80, les circuits de financement de nombreux pays étaient autonomes et répondaient chacun à un besoin particulier, des passerelles entre le marché à long terme (bourse) et celui à court terme (marché monétaire) ont été érigées. L'accès aux divers marchés, qui était limité, est ainsi devenu ouvert.

· Déréglementation 

Cette transformation du système financier signe la disparition du contrôle de l'État qui était la règle depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale jusqu'aux années 70 ou 80 et parfois bien plus longtemps. Les systèmes financiers contrôlés par l'État étaient fortement réglementés et conçus pour canaliser les ressources financières vers les secteurs et les objectifs ayant la faveur des pouvoirs publics. La déréglementation consiste à libérer les marchés des interférences administratives et à supprimer les entraves freinant la concurrence entre les agents économiques. La libéralisation financière a pour effet de faire payer très cher aux gouvernements les errements de la politique budgétaire ou monétaire et c'est là un des avantages cruciaux d'un système financier soumis aux règles du marché.

Cette déréglementation vise :

-une baisse des coûts d'obtention de capitaux ;

-une ouverture des marchés nationaux aux non-résidents ;

-le développement d'une économie financière parallèle internationale non-réglementée.

§ Une nouvelle économie financière : des bénéfices considérables

Depuis les années 70, les réformes économiques ont progressivement transformé les systèmes financiers partout dans le monde et entraîné une extraordinaire expansion du rôle des forces du marché dans la formation des prix et l'affectation des ressources financières. Cette nouvelle économie financière a vu éclore toutes sortes de nouveaux instruments financiers qui désigne habituellement la révolution des technologies de l'information et des télécommunications (TIC) et la formidable amélioration de la productivité et du bien-être qui en découlent. Elle se caractérise aussi par une mondialisation rapide et un degré d'intégration sans précédent des marchés de capitaux internationaux. Il y a de fortes chances pour que l'intégration soit de plus en plus poussée à mesure que la révolution financière se poursuit.

La nouvelle économie financière engendre d'énormes bénéfices, tant pour les ménages que pour les entreprises. Par exemple, les particuliers qui épargnent en vue de leur retraite ou les caisses de retraite qui gèrent les cotisations des entreprises et de leurs salariés ont une palette bien plus large de choix de placements entre des actifs nationaux ou internationaux, ce qui leur permet d'obtenir de meilleurs taux de rendement. Les ressources financières sont donc investies plus efficacement, d'où une croissance économique plus forte et de plus hauts niveaux de la vie pour tous. C'est pour recueillir ces bénéfices que tant de pays ont libéralisé leurs systèmes financiers et démantelé les restrictions aux mouvements des capitaux.

§ Développement des marchés financiers

Pour se financer, les entreprises transnationales s'adressent directement à l'épargne. En contournant l'intermédiation bancaire, elles réduisent le coût des capitaux. Le développement des marchés financiers va de pair avec la désintermédiation bancaire. En réalité, il y a eu un changement dans l'activité bancaire. Les grandes banques internationales conseillent les entreprises (introduction en bourse, pertinence d'une émission de valeurs mobilières, fusions - acquisitions) dans le domaine du financement.

Plus précisément, les grandes entreprises trouvent des capitaux en émettant des actions, des obligations ou d'autres titres de créance. Ce qui importe, par rapport à la situation d'intermédiation, c'est que ces valeurs mobilières sont négociables. En d'autres termes le détenteur des valeurs peut à tout moment trouver une contrepartie sur le marché secondaire. La détention de valeurs mobilières négociables permet constamment des arbitrages : par exemple se désengager de valeurs fragilisées pour se positionner sur des valeurs stables (obligations d'Etat).

Cette évolution du financement de l'économie est l'un des moteurs de la spéculation financière.

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"I don't believe we shall ever have a good money again before we take the thing out of the hand of governments. We can't take it violently, out of the hands of governments, all we can do is by some sly roundabout way introduce something that they can't stop ..."   Friedrich Hayek (1899-1992) en 1984