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L'Appropriation de l'internet par la presse béninoise

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par Abdel Kader Babatoundé KPADONOU
Université d'Abomey-Calavi - Technicien Supérieur en Archivistique 2002
  

Disponible en mode multipage

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ECOLE NATIONALE D'ADMINISTRATION ET DE MAGISTRATURE ENAM

********

CENTRE DE FORMATION AUX CARRIERES DE L'INFORMATION

CEFOCI

********

REPUBLIQUE DU BENIN

********

MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE MESRS

********

UNIVERSITE D'ABOMEY-CALAVI

********

FILIERE : ARCHIVISTIQUE

******

L'APPROPRIATION DE L'INTERNET PAR

LA PRESSE BENINOISE

Sous la direction de

M. Jean TCHOUGBE

Directeur du Campus Numérique

Francophone de Cotonou

Réalisé et soutenu par

Abdel Kader B. KPADONOU

ANNNEE ACADEMIQUE 2001 - 2002

XVIIIe PROMOTION

1999 - 2002

L'Ecole Nationale d'Administration et de Magistrature n'entend donner aucune approbation, ni improbation aux opinions émises dans ce mémoire. Ces opinions doivent être considérées comme propres à son auteur.

DEDICACE

A la mémoire de ma feue mère Assana DJIBRIL

A mes défunts frères et soeur Faïsol, Israfil, Lawal et Moussiliath.

A mon père El Hadj Saliou KPADONOU

A mon oncle Awal NAGNIMI et son épouse

A Mme Fatima SANOUSSI

A Mme Latifatou KPADONOU née INOUSSA

A mon frère Issiaka et à mes soeurs Islamyath, Amdalath, Madinath, Chèrifath et Madjidath.

A tous les journalistes béninois,

je dédie le présent travail.

REMERCIEMENTS

Mes remerciements s'adressent à :

- M. Jean TCHOUGBE, Directeur du Campus Numérique Francophone qui malgré ses multiples occupations a suivi ce travail.

- M. Hippolyte DJIWAN, Rédacteur en Chef NTIC et Doc du quotidien Le Matinal et Président du réseau Pratic-Bénin.

- Tous les professeurs du CEFOCI et particulièrement M. Bankolé ABATI.

- M. Roméo GBAGUIDI de la XVIIème promotion du CEFOCI.

- Tous les journalistes qui ont répondu à mon questionnaire et à toute leur rédaction. Par cette même occasion, je présente toutes mes excuses à ces rédactions dont j'ai enfreint les "Entrée interdite à toute personne étrangère à la rédaction".

- M. Simon GOUDJO.

Qu'il me soit permis de remercier également tous les étudiants de la XVIIIème promotion du CEFOCI. Nos discussions sur le sujet ont été très édifiantes quant à son étude.

Que tous ceux qui ont contribué d'une manière ou d'une autre à la réalisation de ce mémoire et tous mes amis trouvent à travers ces lignes le témoignage de ma sincère gratitude.

« Le monde de la communication connaît de profondes mutations. L'apparition du multimédia et d'Internet ne sont qu'un versant du développement de nouveaux supports permis par la révolution numérique »

Serge GUERIN, La Cyberpresse : la presse et l'écrit off line, on line. P.137.

SIGLES ET ABREVIATIONS PRINCIPAUX

ABP  : Agence Bénin Presse

AUPELF  : Association des universités partiellement ou totalement de langue

Française

CED : Centre d'Education à Distance

EIT : Espace Informatique et Télécommunication

FTP : File Transfer Protocole

HAAC : Haute Autorité de l'Audiovisuel et de la Communication

IRC  : Internet Relay Chat

Kbps : Kilobits par seconde

Mbps : Mégabits par seconde

MCPTN  : Ministère de la Communication et de la Promotion des Technologies

Nouvelles

MPREPE : Ministère du Plan de la Restructuration Economique et de la

Promotion de l'Emploi

Ntic : Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication

ODEM : Observatoire de la Déontologie et de l'Ethique dans les Médias

OING : Organisations Internationales Non Gouvernementales

ONG : Organisations Non Gouvernementales

OPT : Office des Postes et Télécommunications

REFER : Réseau Francophone de l'Education et de la Recherche

SECNI : Société d'Etude de Conseil et de Négoce Informatique

WAIS : World Area Information Server

WWW : World Wide Web

SOMMAIRE

INTRODUCTION

Première partie: LA PRESSE ET SON UTILISATION DE L'INTERNET

Chapitre I : GENERALITES

Section 1 : L'internet

Section 2 : La presse

Chapitre II : L'INTERNET, UN OUTIL INDISPENSABLE POUR LA

PRESSE

Section 1 : Préalables à l'utilisation de l'internet par la presse

Section 2 : Analyse des opportunités de l'internet pour la presse

béninoise

Deuxième partie: DE L'UTILISATION DE L'INTERNET PAR LA

PRESSE BENINOISE

Chapitre I : ENQUETE MENEE AUPRES DES ORGANES DE PRESSE

SUR LEUR UTILISATION DE L'INTERNET

Section 1 : L'enquête et ses résultats

Section 2 : Interprétation et analyse des résultats

Chapitre II : STRATEGIES D'ACTIONS POUR UNE MEILLEURE

UTILISATION DE L'INTERNET PAR LES MEDIAS

Section 1 : Des réalisations considérables

Section 2 : Recommandations

CONCLUSION

Memoir Abstract

Internet is a tool without which men can not do in the field of communication, for it interests are found in all activities sectors.

Internet exists since 1968 but it has been officially introduced in Benin in 1995 during the organization of the 6th Heads of states conference and french speaking countries governments. Since then, Internet has been revealed as the keymaster of development. Press constitutes a great factor regarding the role it plays in democracy rooting in Benin. Press is then opened to a variety of opportunities. This very press must owe his dynamism to Internet. That is why our topic in the framework of our dissertation in archives sciences at the University of Abomey-Calavi is :

INTERNET APPROPRIATION IN BENIN PRESS

The use of Internet by a press organization requires a performing hardware, an Internet service, different from others services such as : the marketing, the schedule, editorial, publising and the transport. These journalists must be well trained for the Internet remains for press, a source of information. Among them we have websites, usenet, wais and telnet sites.

Besides, the press organization must have at disposal their own website, presenting them as presenters, showing a synthesis of national news. On the website, there must be on one hand a heading of dialogues on line among journalists, and among journalists and people on the other hand.

The Benin press organization that do not use Internet, have talk about the inexistence of financial means, for most the time.
All the press organization that are connected on Internet, use the electronical mail and the world wide web but very few of them use the others services. Almost all this others peoples use Internet for information research. The main problem that the press organization, that are connected, face, is the debit very low of the connection and the inexistence of a performing hardware.

As regards the journalists training, thirty six press organizations have participated in Internet training. The press organization would like the Internet connection almost free charge, and also reward the best production and publication of the "Ntic".

The use of Internet in Benin press is not so good, so as to let people profit from it advantages. Things have been done. Nevertheless, effort remain to do by the government and the presenters of Benin press. The formers must help the press organization to get connected and to improve their connection, and to have a performing hardware. They also must create a multimedia centre for journalists. The presenters must count on themselves and have their own Internet connection and website.

Benin press agency website must be active and the high audiovisual and communication authority must also have it own website.

INTRODUCTION

Lorsqu'il y a 5000 ans avant J-C, les premiers hiéroglyphes faisaient leur apparition au coeur de la civilisation égyptienne, personne n'était en mesure de soupçonner la richesse de leurs implications futures aussi bien aux plans scientifique que technologique. Ces hiéroglyphes présageaient l'écriture dont l'invention constituait une victoire radicale de l'homme sur la nature. C'est cette invention qui a accouché tout le reste du triomphe scientifique et de la longue marche de l'homme vers la conquête de son bien-être, vers sa victoire sur la nature. L'écriture était donc incontournable dans les activités humaines et tout devait s'y appuyer.

La quête perpétuelle du bien-être, de l'amélioration de ses conditions d'existence a été la marque essentielle voire commune de l'espèce humaine. Les inventions et les progrès scientifiques et techniques enregistrés en Asie, en Europe et en Amérique, à diverses époques et dans plusieurs domaines et qui se basaient sur l'écriture en sont une manifestation indéniable.

Dans le domaine de la communication, des moyens ont été successivement inventés. La curiosité scientifique devrait se fonder sur les insuffisances des inventions précédentes et conduire à la découverte d'instruments techniquement plus performants. Du livre (1455), on est passé au journal (1605) ; du télégraphe aérien (1790), en passant par le télégraphe électrique (1837), on est arrivé au téléphone (1876). L'invention du cinéma (1895) sera suivie de celles de la radio (1896), de la télévision (1928) et du magnétoscope (1957).

Le reste de la deuxième moitié du XXème siècle enregistrera la découverte de moyens encore plus performants comme l'internet, le CD audio, le CD-ROM, le DVD et l'apparition de la communication par câble et par satellite. Au nombre de ces derniers moyens, l'internet paraît le plus populaire et le plus utilisé en ce début de troisième millénaire.

Au Bénin, le constat est qu'il a gagné la plupart des secteurs d'activités. Plusieurs organismes, qu'ils soient publics ou privés, qu'ils soient d'ordre politique, juridique, économique, social ou culturel, ont fait de ce nouveau moyen de communication, une alternative essentielle à leur existence. Cela peut s'expliquer : cet outil s'adapte à toutes sortes d'activités.

S'il est un secteur qui ne doit pas rester en marge de cette approche de l'utilisation de l'internet, c'est bien celui de la presse. La presse dans une démocratie qui s'édifie est un facteur essentiel. Elle constitue le quatrième pouvoir et doit se connecter à cet univers virtuel, qui lui offre d'énormes possibilités, si elle tient à son dynamisme. Il serait alors inconcevable que l'on puisse envisager des organes de presse se passant de l'outil internet. Evaluer le degré de son utilisation dans cette presse sera certainement une entreprise capitale et c'est ce qui justifie le choix de ce thème dans le cadre de la rédaction de notre mémoire de fin de formation en archivistique, filière des Sciences et Techniques de l'Information Documentaire :

L'APPROPRIATION DE L'INTERNET PAR LA PRESSE BENINOISE

- Quelles sont les opportunités qu'offre l'internet à la presse ?

- Quelle proportion de la presse béninoise utilise l'internet ?

- Quels sont les organes de presse qui y sont connectés ?

- Quels sont les usages de l'internet qui sont faits par les organes de presse connectés ?

- Quelles sont les difficultés rencontrées dans leur utilisation de l'internet ?

- Quels sont les organes qui ne sont pas connectés à l'internet ?

- Pourquoi ne sont-ils pas connectés ?

- Comment peut-on amener les organes de presse à mieux intégrer l'internet à leur existence si ce n'est pas encore le cas ?

Telles sont les questions auxquelles cette étude devra apporter des essais de réponses. Ces approches de réponses s'établiront par l'intermédiaire de la recherche documentaire, par des entretiens avec des personnes ressources et par un questionnaire distribué dans les organes de presse afin de déterminer les caractéristiques de l'internet "médiatique" béninois.

Dans cette perspective, notre étude s'articulera autour de deux grands axes qui constituent d'ailleurs les deux grandes parties de ce travail.

Première partie : La presse et son utilisation de l'internet.

Deuxième partie : De l'utilisation de l'internet par la presse béninoise.

PREMIERE PARTIE

LA PRESSE ET SON UTILISATION DE L'INTERNET

Dans cette première partie, nous essayerons de comprendre les termes importants et de présenter les caractéristiques - préalables et opportunités - de l'utilisation de l'internet par la presse.

CHAPITRE I : GENERALITES

La présente étude mettant en rapport la PRESSE et l'INTERNET, elle ne saurait occulter dans son entrée en matière une certaine approche de définition de ces concepts-clé. Qu'est-ce que l'INTERNET ? Qu'entend-on par PRESSE ? Ce premier chapitre est consacré à la présentation de l'INTERNET (section 1) et de la PRESSE (section 2).

SECTION 1 : L'INTERNET

Pour bien appréhender l'INTERNET en tant que outil de communication, nous aborderons successivement son historique et ses services avant de retracer son apparition, son évolution et sa situation actuelle au Bénin.

PARAGRAPHE 1 : HISTORIQUE ET SERVICES

A- Historique

A la fin des années 60, la guerre froide qui opposait depuis 1945 les Etats-Unis et l'URSS ainsi que leurs alliés respectifs était dans sa phase de détente. Entre les deux blocs, on assiste à un « relâchement de tension [et à] un mouvement vers la coopération »1(*). Néanmoins, chaque superpuissance se tenait sur ses gardes et la méfiance réciproque, qui en découlait, stimulait les recherches dans les universités et les centres scientifiques. Aux Etats-Unis, le ministère de la défense disposait d'un département dénommé Advanced Research Projects Agency (ARPA) qui était composé de plusieurs centres militaires de recherche éparpillés sur le territoire américain. Les chercheurs travaillant dans ces centres devaient communiquer entre eux, ce qui impliquait la mise en place d'un réseau informatique susceptible d'une part de connecter tous « les ordinateurs (...) nombreux, géographiquement distants, de marque et de génération différente »2(*) et d'autre part de résister à toute explosion nucléaire déclenchée par la partie ennemie. Les réflexions menées dans ce sens ont débouché en 1969 sur la mise en place du réseau ARPAnet reliant tous les scientifiques de la défense américaine. Au lendemain de cette naissance de ARPAnet, d'autres réseaux, quasi-similaires ou non, verront le jour dans quelques centres civiles ou dans des universités. On pourrait citer entre autres réseaux THEORYNET de l'Université de Wisconsin, USENET et BITNET qui respectivement en 1977, 1979 et 1981 mettaient en contact par courrier électronique plusieurs chercheurs et universitaires dans le monde. C'est le cas aussi en France du réseau Cyclades reliant des scientifiques d'universités. Mais une difficulté majeure va apparaître : s'il était facile de communiquer entre chercheurs dans un même réseau, ce n'était pas le cas pour un échange d'informations d'un réseau à l'autre parce que ces sites utilisaient des protocoles de communication divers. La nouvelle équation à résoudre était la conception d'un protocole de transmission uniforme capable donc d'interconnecter ces réseaux. Pour ce, Vint CERF et Bob KAHN, deux informaticiens américains, élaborèrent en 1982 le protocole de transmission commun TCP/IP. Il faut entendre par TCP « Transmission Control Protocol » et par IP « Internet Protocol ». C'est l'instauration de l'internet. A partir de ce nouveau pas, plusieurs réseaux dans le monde entier peuvent s'interconnecter, qu'ils soient militaires, éducatifs, gouvernementaux, commerciaux, publics, privés, américains ou non. C'est ce qui justifie l'appellation « réseau des réseaux » utilisée pour désigner l'internet.

En 1989, pour « coordonner le développement d'Internet en Europe »3(*), le Réseau IP européen (RIPE) est créé. Ce réseau sera rejoint par l'Europe de l'Est après la signature du Traité de Moscou qui mettait fin au sort du régime communiste.

Quant aux USA, l'administration de l'internet est retirée au début des années 90 à la National Science Foundation par le président Bill CLINTON et est confiée aux sociétés commerciales privées. Le grand public pourra désormais accéder à ce nouveau moyen de communication. Qu'en est-il de la connectivité à l'internet dans les pays du Sud ?

Ils ont été reliés à l'internet à la fin des années 1980. Si en Amérique Latine, cette connexion a été rendue possible grâce à l'Alliance for Progressive Communication (APC), l'Afrique a, quant à elle, bénéficié de trois projets à savoir : le projet RIO de l'Institut de Recherche pour le Développement (IRD) en 1992, le projet REFER (Réseau Francophone de l'Education et de la Recherche) de l'Association des Universités partiellement ou totalement de langue française (AUPELF) en 1994 et de l'Initiative Leland en 1996. Les deux premiers projets étaient essentiellement destinés aux universités d'Afrique francophone pour favoriser la recherche et le dernier était consacré à « l'installation de liaisons spécialisées haut débit (64 à 128 kbps) entre l'Internet américain et l'opérateur national de télécommunications »4(*) dans une vingtaine de pays africains. A l'heure actuelle, tous les pays africains sont connectés à l'internet.

Du nord au sud, cet outil est devenu incontournable et suscite donc de la part de ses utilisateurs de multiples intérêts qui sont certainement liés aux différents services qu'il offre.

B- Les services du réseau internet

L'internet offre une gamme très variée de services dont les plus importants sont les suivants :

1- La messagerie électronique

Est regroupé sous cette expression tout service impliquant un processus d'échanges d'informations entre deux ou plusieurs personnes. On distingue l'Electronical mail (E-mail), l'IRC, les groupes de news.

a- L'Electronical mail

C'est le service le plus ancien du réseau internet. Aussi en est-il le plus répandu et le plus utilisé. Il permet d'envoyer des messages à un ou plusieurs correspondants à la seule condition que l'expéditeur et le destinataire se soient au préalable identifiés sur le réseau. Pour s'identifier, il faut disposer d'une adresse électronique qui doit toujours comporter le caractère typographique @.

Exemple d'adresse électronique : valery@free.com. valery permet d'identifier l'utilisateur et free.com indique le site qui héberge cette boîte électronique. Un mot de passe sert aussi de clé à la boîte.

Ce service comporte plusieurs avantages :

- tout message électronique peut être envoyé à une ou plusieurs personnes à la fois ;

- tout message électronique atteint toujours le ou les destinataires auxquels il est envoyé. Peu importe que ces derniers soient absents ou non, peut importe leur situation géographique sur le globe ;

- tout message électronique peut comporter du texte, du son ou des images ;

- le coût d'envoi d'un courrier électronique est de loin préférable à celui du timbre-poste.

b- L'Internet Relay Chat (IRC)

Il présente pratiquement les mêmes caractéristiques que l'e-mail. La particularité ici réside dans la communication en temps réel qu'il offre. Les internautes connectés au même moment peuvent donc échanger des informations en direct sur n'importe quel sujet.

c- Les groupes de news ou Usenet

Ce sont des forums électroniques qui regroupent plusieurs personnes sur un sujet précis. Comme l'IRC, ils favorisent aussi la communication en direct. Lorsqu'un participant émet un point de vue ou pose une question, les autres peuvent le lire et réagir en direct par rapport à son message. Il existe dix mille (10.000) thèmes5(*) différents sur lesquels les newsgroups échangent des idées en toute liberté. La liberté étant une donnée impliquant toujours une réglementation, ces groupes de news sont administrés par un modérateur qui se charge de faire régner l'ordre et la discipline « en surveillant le type de message émis »6(*).

Pour assister à un newsgroup, il est indispensable de consulter régulièrement sa boîte électronique qui risque d'être encombrée de messages. Les serveurs usenet du monde entier conservent pendant un certain délai tous les messages envoyés dans les newsgroups, délai pendant lequel il est possible de lire ses messages.

A ce service, s'apparentent les listes de diffusion. Il faut pour accéder à ces listes s'abonner par l'intermédiaire d'une adresse électronique. Chaque abonné reçoit dans sa boîte une série de messages sur un sujet défini.

2- Le FTP File Transfer Protocol

Ce service de l'internet permet d'accéder aux serveurs de fichiers qui en conservent et en assurent la diffusion. Pour se connecter à un serveur FTP, il suffit de s'identifier par une adresse électronique. Sur un serveur FTP, on peut télécharger un fichier contenant soit du texte, soit du son, soit des images.

3- Le TELNET

Encore appelé émulation de terminal, le Telnet favorise l'accès à un serveur distant afin d'interroger ses bases de données. Cet accès nécessite la disposition d'un compte. Cette technique est surtout utilisée dans le cadre de recherches documentaires et ne fournit que des éléments pouvant conduire aux informations dont l'usager a besoin.

4- Le World Area Information Server WAIS

Il remplit les mêmes fonctions que le Telnet à la seule différence que les résultats de recherche ici sont des textes entiers indexés à l'aide de mots-clé. L'utilisateur doit donc maîtriser la technique d'interrogation sans laquelle la recherche ne sera jamais aisée.

5- Le World Wide Web

C'est la « toile d'araignée à l'échelle mondiale »7(*). Il a été créé en 1992 par Tim BERNERS-LEE, chercheur au Cern, laboratoire européen pour la physique des particules à Genève. Par rapport à Gopher son aîné qui a été conçu « en 1991 par l'Université du Minnesota »8(*), il est un outil de navigation offrant deux avantages :

- il est constitué de liens hypertextes qui permettent de se déplacer soit à l'intérieur d'un même document, soit d'un document à un autre sur un même site web, soit d'un site web à un autre.

- il favorise l'emploi d'une interface conviviale pour la diffusion d'informations combinant texte, son, photos et images animées.

Les déplacements sur le web exigent l'utilisation d'un navigateur. Les navigateurs les plus connus sont Internet Explorer et Netscape Navigator. Tout site web est identifié par une adresse sous la forme http://www.nomdusite.suffixe.

Dans l'exemple http://www.microsoft.com, microsoft est le nom du site et .com est le suffixe. Les suffixes se rapportent :

· Soit à la situation géographique de la structure présentée par le site : .bj pour le Bénin, .fr pour la France, .de pour l'Allemagne, .ca pour le Canada ;

· Soit à son domaine d'activités : .com pour les sociétés commerciales, .org pour les organismes à but non lucratif, .net pour les fournisseurs d'accès internet, .info pour les services d'informations.

Pour concevoir un site web, on utilise un langage appelé Langage Hyper Text Makup Language (HTML).

L'internet, qui à l'origine avait pour seul cadre l'armée et ensuite les milieux académiques et scientifiques, pénétra peu à peu dans les ménages après que son administration ait été confiée aux entreprises privées. C'est cette charpente de l'évolution de l'internet que décrit Luciano FLORIDI lorsqu'il affirme à la page 7 de Internet que « le réseau des réseaux s'est étendu des casernes aux universités, puis a pénétré dans les foyers de millions de citoyens ordinaires,... ». Aujourd'hui, on peut tout faire sur l'internet eu égard à ses services que nous venons d'examiner. Entre autres, on peut diffuser ou rechercher des informations, envoyer des messages voire échanger même en temps réel. On peut téléphoner, et même vendre des produits. Aucune société ne peut donc échapper à cette nouvelle existence virtuelle qu'il instaure. Le Bénin reste-t-il en marge de cette existence ? C'est à cette interrogation qu'essayera de répondre le paragraphe suivant.

PARAGRAPHE 2 : SITUATION DE L'INTERNET AU BENIN

Avant de procéder à l'examen proprement dit des caractéristiques actuelles de l'internet béninois, nous essayerons de voir comment ce pays a été annexé par le village planétaire instauré par le « réseau des réseaux » et les grandes mutations qui y ont été réalisées sur ce plan.

A- Historique de l'internet au Bénin

Même si « quelques rares béninois jouissaient depuis 1994 »9(*) d'une portion de l'internet qu'est le courrier électronique, grâce à l'entreprise Benin Online Service System (BOSS) qui en offrait l'utilisation par le protocole UUCP (Unix to Unix Copy Program), ce n'est qu'en novembre 1995 que le Bénin a été officiellement connecté au réseau internet. Cette connexion a été réalisée alors que le pays s'apprêtait à accueillir à Cotonou le VIème (sixième) Sommet des chefs d'Etat et de gouvernement francophones. L'année suivante, seront mis en service les serveurs du Centre Syfed-Refer dans le cadre du projet REFER de l'AUPELF, de la Société d'Etude de Conseil et de Négoce Internationale (SECNI) et du Ministère du Plan de la Restructuration Economique et de la Promotion de l'Emploi (MPREPE). Le débit de la connexion, qui était de 64 kilobits par seconde (Kbps), sera élevé à partir de 1998 à 128 Kbps grâce à l'Initiative Leland.

Jusqu'en 1999, le Bénin a participé à plusieurs rencontres internationales sur les Ntic à Cotonou et à l'étranger. D'autres serveurs de fournisseurs d'accès ont été également mis en service et ont ainsi porté le nombre de fournisseurs d'accès internet à huit (8) : Office des Postes et Télécommunications (OPT), MPREPE, Centre Syfed, SECNI, Société Espace Informatique et Télécommunication (EIT), Firsnet, Arts Bobos, Sobiex Informatique. Le nombre de cybercentres qui était de quatre (4) ou cinq (5) en 1997 s'est vu porté à plus de cinquante (50). Les prestations offertes par les fournisseurs d'accès variaient entre 7.500 et 350.000F10(*) selon les services demandés. Les cybercentres variaient leur prix : pour dix (10) messages envoyés par mois, les internautes payaient entre 1.000F et 9.000F. Il faut également noter qu'il existait en dehors des acteurs précités plusieurs organismes participant au développement des Ntic au Bénin. C'est le cas de l'Initiative Leland, du Réseau de Communication pour le Développement Humain et Durable (RCDHD), de l'ONG ORIDEV, du Réseau ANAIS (Advisory Network for African Information Strategies) section Bénin, du projet FORST Formation à distance en santé du travail en Afrique francophone section Bénin, de l'Internet Society-Bénin, du Système d'Information et de Suivi de l'Environnement sur l'Internet (SISEI) de l'Agence Béninoise pour l'Environnement (ABE) et du Centre de Formation en Informatique du Bénin situé à Bohicon. Cette même année 1999, il a été procédé à la première célébration de la Fête de l'Internet au Bénin (FIB).

En l'an 2000, le nombre de fournisseurs d'accès internet n'a pas évolué, celui des cybercentres a « augmenté de façon exponentielle (...). On peut dénombrer plusieurs centaines de cybercentres »11(*). La connexion permanente à un débit de 64 kbps coûte chez les fournisseurs d'accès internet 900.000F par mois pour les ONG et autres institutions à but non lucratif alors qu'elle s'élevait à 1.200.000F par mois pour les entreprises. Dans les cybercentres, la navigation coûtait approximativement 1.500F l'heure sauf au Centre d'Education à Distance (CED) où elle se faisait à 2.000F compte tenu certainement de sa connexion internet satellitaire. A l'ensemble des acteurs cités plus haut, se sont ajoutés entre autres le CED, VINOTIC, Sayi Center, la Jeune Chambre Economique.

En l'an 2001, le nouveau gouvernement installé après les présidentielles comporte en son sein un ministère des nouvelles technologies dénommé Ministère de la Communication et de la Promotion des Technologies Nouvelles (MCTPN). C'est un pas déterminant de l'Etat béninois qui montre ainsi l'importance qu'il accorde aux Ntic et plus précisant à l'internet. Par ailleurs, au début du mois de juillet, le débit de la connexion nationale à l'internet est porté à 1 Mégabit par seconde (Mbps) par l'OPT qui offrira désormais l'accès à l'internet à 22F la minute alors qu'il était de 51F. Le coût de connexion horaire dans les cybercentres a légèrement baissé. Il était en moyenne de 800F l'heure. Cette baisse était liée à la prolifération encore plus accrue de ces cybercentres dans la ville de Cotonou, leur nombre ayant évolué par rapport à l'année 2000.

B- L'internet béninois en 2002

La bande passante qui à la fin de l'année 2001 était de 1 Mbps a été, en janvier 2002, portée à 2 Mbps12(*) par l'opérateur national des télécommunications. Néanmoins, « des liaisons indépendantes au niveau de certains prestataires de services Internet »13(*) s'ajoutent à cette connexion nationale.

Au nombre des fournisseurs d'accès, on peut citer l'OPT, le MPREPE14(*), le Campus Numérique Francophone (ex Centre Syfed) qui a été inaugurée le 20 septembre 2002, SECNI, EIT, Arts Bobo, Sobiex Informatique, AIB Dophia, Africa Computing Bénin, Elodia, Euraf, Afripa télécom et Unitec.

En ce qui concerne les contenus béninois, ils se font de plus en plus remarqués sur le net. En effet, chaque mois, un site web au moins est lancé sur le net.

Pour ce qui est des cybercentres, il en existe dans les villes principales comme Cotonou, Porto-Novo, Abomey-Calavi, Ouidah, Abomey, Bohicon, Lokossa, Parakou et Natitigou où a été lancée officiellement la 4ème édition de la fête de l'internet. A Cotonou, les cybercentres « poussent comme des champions »15(*). Chaque semaine un cybercentre y voit le jour. Les prix pour la connexion varient entre 300 à 350 et 500F l'heure. Ce n'est pas le cas dans les autres villes où ces prix sont un peu plus élevés. Les cybercentres n'y foisonnent pas comme à Cotonou.

Des visites dans quelques cybercentres de Cotonou, de Porto-Novo et d'Abomey-Calavi nous ont permis de constater que la plupart des jeunes scolaires et étudiants, qui s'y connectent à l'internet, s'adonnent à la "tchatche" ou ouvrent des sites érotiques. Rares sont ceux qui utilisent l'internet pour la recherche. Aussi, avons-nous constaté que la plupart des cybercentres offrent des conditions de travail précaires (micro-ordinateurs en mauvais état, salles non climatisées, débit de connexion trop lent, déconnexion fréquente). Il est d'ailleurs impossible de fixer avec exactitude le nombre de cybercentres opérant dans la ville de Cotonou. Aucune formalité administrative n'est exigée à leur installation et il suffit de disposer d'un abonnement téléphonique et du matériel informatique nécessaire pour mettre en place un cybercentre. Une réglementation s'impose en ce qui concerne l'installation et le fonctionnement de tels centres sur le territoire national.

Notons également qu'il existe au Bénin un énorme fossé entre la connexion internet du sud et celle du nord. Souhaitons vivement que ce déséquilibre soit corrigé avec les deux projets suivants :

- le protocole d'accord d'un montant de 125.000$ US signé le 02 mai 2002 par le MCPTN. Ce protocole soutiendra l'élaboration par ce ministère d'un cadre politique et réglementaire et d'une stratégie nationale de développement des Ntic ;

- le projet SAT qui améliorera l'extension de l'internet aux autres localités du Bénin. Il a été inauguré le 28 mai 2002 à Dakar. Il s'agit d'un câble sous-marin dénommé "Sat-3/Wasc/Safe" qui a pour objectif essentiel de connecter douze (12) pays d'Afrique, dont le Bénin, par la mer au réseau mondial de câbles à fibres optiques.

SECTION 2 : LA PRESSE

Le concept peut prêter parfois à une certaine confusion. Il convient donc de définir son cadre sémantique dans l'optique de notre étude à travers quelques notions générales avant de présenter la presse au Bénin.

PARAGRAPHE 1 : QUELQUES NOTIONS GENERALES

SUR LA PRESSE

A- Définition

Le terme presse revêt des sens divers. Selon Le Petit Robert Dictionnaire de la Langue Française, il permet de désigner une foule ou une bousculade, une machine conçue pour comprimer, emboutir ou garder fermée quelque chose ; une machine à imprimer, une nécessité de se hâter, l'enrôlement forcé jusqu'en 1668 des matelots dans la marine royale et dans le domaine de l'information et de la communication l'« ensemble des journaux ; activité, monde du journalisme ». Cette dernière définition paraît être la mieux en adéquation avec notre travail mais lorsqu'elle restreint la presse à l'ensemble des journaux, cela porte à croire que la presse n'est que écrite. Pour pallier cette restriction, le Dictionnaire encyclopédique des Sciences de l'Information et de la Communication entend par presse, l'ensemble des journaux et des journalistes quel que soit le média (papiers, radio, télévision). La presse regroupe donc l'ensemble des chaînes de radiodiffusion, les chaînes de télévision et les journaux. C'est ce sens plus large de la presse qui devra chaque fois être perçu dans le cadre de ce travail. Nous recourons également au terme médias pour désigner les organes de presse écrite et de presse audiovisuelle bien qu'il recouvre en dehors de ces organes le cinéma et les affichages.

B- Typologie

A travers la définition du terme presse, il ressort deux grands types de presse : la presse écrite et la presse audiovisuelle.

1- La presse écrite

Elle est constituée de l'ensemble des périodiques encore appelés journaux. Plusieurs critères permettent de distinguer la presse écrite. Il s'agit de la périodicité, de l'espace couvert par le journal, du public visé et du sujet ou des sujets traités.

Selon la périodicité, on peut avoir les quotidiens, les hebdomadaires, les mensuels, les trimestriels, les semestriels, les annuels.

Selon l'espace couvert, on a la presse écrite locale, la presse écrite départementale, la presse écrite nationale, la presse écrite internationale.

Selon le public visé, on peut distinguer : la presse écrite féminine, la presse écrite pour enfants, la presse écrite pour jeunes. Ces différentes presses écrites développent des sujets qui intéressent respectivement les femmes, les enfants et les jeunes.

Selon le sujet traité, il y a deux catégories de presse écrite. On distingue les journaux d'informations générales qui abordent plusieurs thèmes à la fois et les journaux d'informations spécialisées qui ne s'attachent qu'à un domaine précis. Ainsi, on a, par exemple, la presse écrite d'informations sportives, la presse écrite d'informations économiques, la presse écrite d'informations musicales.

2- La presse audiovisuelle

Sous cette appellation sont regroupées les stations de radiodiffusion et de télévision. Comme au niveau de la presse écrite, on pourrait distinguer selon le domaine les radios et télévisions généralistes qui traitent d'informations et diffusent les émissions dans tous les domaines ; les radios et télévisions musicales dont les programmes ne sont constitués que de pages musicales entrecoupées ou non de quelques brèves séquences d'informations et de publicité ; les radios et télévisions thématiques qui se spécialisent dans un domaine particulier. La zone de couverture peut aussi fonder une différenciation des organes de presse audiovisuelle. Ainsi, peut-on avoir des radios et télévisions régionales, des radios et télévisions locales, des radios et télévisions nationales, des radios et télévisions internationales.

Avec l'avènement des Ntic, le canal de diffusion utilisé par un organe de presse audiovisuelle (radios et télévisions) peut également constituer un élément de classification : on pourrait distinguer les radios et télévisions en ondes hertziennes, les radios et télévisions recevables par le câble ou par satellite, les radios et télévisions recevables par l'internet. Avant d'être accessible par le câble, par satellite ou par l'internet, une radio ou une télévision reste d'abord hertzienne. La tendance est de plus en plus portée vers l'utilisation de plusieurs canaux à la fois.

Qu'un organe de presse soit écrit ou audiovisuel, son appartenance à l'Etat donc au secteur public ou au secteur privé constitue aussi un critère de classification. Un organe de presse peut donc être public ou privé.

C- Acteurs de la presse

En premier lieu, viennent les journalistes. Sans eux, il n'est pas possible de parler de la presse dans une société. Leurs principales activités se résument à la recherche, à la collecte, au traitement et à la diffusion des informations. Le journaliste est donc un «récepteur et un diffuseur d'informations »16(*). Il doit observer dans ses fonctions un certain nombre de règles pour éviter des dérapages éventuels au niveau du public. C'est ce qui justifie dans chaque Etat l'existence de lois qui régissent les activités des organes de presse.

Ensuite, suivent les associations de journalistes qui favorisent une union dynamique face aux obstacles qu'ils peuvent rencontrer dans leurs fonctions et organisent des rencontres d'échanges destinées à améliorer leurs prestations.

Si les organes de presse à travers les hommes de médias doivent, comme nous l'avions précisé un peu plus haut, se conformer à une réglementation déterminée, il faut bien des structures qui puissent la faire respecter. C'est l'importance de l'existence des institutions de contrôle et de régulation au sein de la presse.

Par ailleurs, un organe de presse ne peut exister sans un public, car les informations diffusées ne sont destinées qu'à un public réel ou potentiel. Pour qu'un organe de presse existe, il faut également des lecteurs, auditeurs ou téléspectateurs. Le public constitue donc un acteur de la presse.

La presse joue donc un rôle non négligeable dans un pays. Elle informe le public sur des faits, l'éduque et participe à son épanouissement. La presse béninoise remplit-elle ces fonctions ? Pour répondre à cette interrogation, nous apprécierons sa situation à l'heure actuelle.

PARAGRAPHE 2 : LA PRESSE BENINOISE

Avant qu'elle ne soit à son stade actuel, la presse béninoise a dû traverser plusieurs étapes marquantes qui méritent d'être rappelées. Nous présenterons donc les différents changements qu'elle a subis depuis son origine. Ce rappel permettra d'aborder la question de sa situation en 2002.

A- Bref aperçu historique

Le Bénin a connu sur le plan politique, outre les royautés qui existaient déjà au XVème siècle la période coloniale, la période d'instabilité politique qui a succédé aux indépendances et la période révolutionnaire qui a pris fin avec la Conférence des forces vives de la nation. Cet événement est à l'origine de l'ère démocratique qui prévaut actuellement dans le pays. L'historique de la presse béninoise arpentera donc les différentes étapes de son histoire politique depuis la période coloniale.

1- Les origines de la presse béninoise: d'une presse au service du colonisateur à une presse engagée

A partir de 1894, le Dahomey devient une colonie française. Partout sur ce petit territoire allant de l'Atlantique au large du fleuve Niger, seuls les intérêts français étaient légitimes. Noirs et blancs devaient donc se consacrer au maintien de ces intérêts coloniaux. La presse avait alors pour seul leitmotiv le soutien de l'action coloniale et n'était pour ce faire qu'aux mains des colons. Ainsi, L'Echo du Dahomey17(*) 1er journal à paraître au Dahomey à partir du 23 juillet 1905 fut « créé et géré par un commerçant français du nom de Crescent »18(*) et Le Bénin qui a suivi ses pas à partir de 1907.

A l'époque, les activités de presse étaient régies par la loi française de 1881 qui interdisait à l'intelligentsia africaine de créer ses propres organes de presse. Ce n'est qu'à la faveur de la première guerre mondiale qu'ont été assouplis les rapports entre les blancs et les autochtones dahoméens que ces derniers pourront mettre en place des organes de presse entièrement gérés par eux. Cette autorisation a été effective grâce à la nationalité française que quelques dahoméens ont obtenue « pour avoir combattu aux côtés des troupes françaises pendant la guerre »19(*). Bien entendu, ces nouveaux journaux, qui ont fait leur apparition à partir de 1920 dans les grandes villes comme Cotonou, Porto-Novo, Ouidah et Abomey avaient la dent dure envers les autorités coloniales locales. Au nombre de ceux-ci, on peut citer Le Guide du Dahomey, La Voix du Dahomey, Le Phare du Dahomey, La Presse Portonovienne, Le Courrier du Golfe du Bénin, L'Echo des Cercles et L'Etoile du Dahomey. Les libertés politiques accordées à ses colonies par la France à la fin de la seconde guerre mondiale feront augmenter le nombre d'organes de presse jusqu'en 1960. Selon Marie-Soleil FRERE, la colonie du Dahomey enregistra de 1946 à 1960 la création d'une cinquantaine d'organes de presse écrite20(*). Dans cette masse de journaux ayant accompagné la colonie dans sa marche vers l'indépendance, mentionnons tout au moins France Dahomey qui était un organe de presse écrite gouvernementale, La Croix du Dahomey publié par le clergé catholique et Radio Cotonou qui existait depuis le 07 mars 1953.

La presse dahoméenne était à la veille de l'indépendance très diversifiée du point de vue de l'option éditoriale. Cohabitaient la presse syndicale, la presse partisane, la presse religieuse, des journaux très acerbes et ceux qui soutenaient l'action coloniale. Cette situation pourra-t-elle survivre avec le départ de l'homme blanc ?

2- Des lendemains instables d'indépendance au régime révolutionnaire : une presse béninoise muselée

Contrairement à ce à quoi l'on pouvait s'attendre, les nouveaux dirigeants imposèrent une situation qui mettait en cause l'épanouissement de la presse : plus de journaux privés. L'organe de presse écrite gouvernementale de la période coloniale, France Dahomey, sera remplacé à partir de 1960 par L'Aube Nouvelle, hebdomadaire qui deviendra, le 1er août 1967, quotidien sous le nom de Daho-Express.

De 1960 à 1972, le Dahomey connut une instabilité politique caractérisée par « des coups d'Etat à répétition »21(*). Le dernier coup d'Etat c'est-à-dire celui du 26 octobre 1972 marqua la fin de l'imbroglio politique dans lequel le pays était plongé depuis l'indépendance. Il instaura un régime révolutionnaire qui ne sera pas aussi complaisant avec la presse. Les organes de presse changeront de dénomination à l'image de l'Etat devenu Bénin et ceci pour marquer le passage à une nouvelle ère politique. Le quotidien gouvernemental Daho Express devient en 1975 Ehuzu, Radio Cotonou devenue en 1958 Radio Dahomey sera désignée par La Voix de la Révolution et l'Agence Dahoméenne de Presse (ADP) qui fonctionnait depuis 1960 devient l'Agence Bénin Presse (ABP). Le quotidien national, la radio nationale et la radio locale d'Etat de Parakou, qui émettait depuis le 23 mars 1983, étaient tous contrôlés par les barons de la révolution et de ce fait remplissaient pleinement leur rôle de griot du régime marxiste-léniniste. Ils ne pouvaient diffuser ou publier que ce qui était autorisé par les dirigeants. L'Etat concentrant entre ses mains les moyens de circulation de l'information, il se développait, en dehors de La Croix, un journal catholique paru depuis la période coloniale, une presse clandestine. On pourrait en citer La Flamme du Parti Communiste, Combat des scolaires et étudiants, Les lances intrépides du comité préparatoire de la réunification de la jeunesse et La Voix des Travailleurs du Bénin de la Centrale des syndicats des travailleurs du Bénin.22(*)

3- Le Bénin du renouveau démocratique et le pluralisme médiatique

Dans la seconde moitié de la décennie 1980, le régime marxiste-léniniste sera confronté aux pressions tant intérieures qu'extérieures. Les autorités politiques étaient contraintes de procéder à un relâchement de leurs méthodes trop coercitives. C'est ainsi qu'ils autorisèrent deux journaux de presse privée à paraître. Il s'agit de La Gazette du Golfe, hebdomadaire qui parut le 1er mars 1988, de Tam-tam express, bimensuel qui parut le 19 juin 1988 et de La Récade, mensuel culturel paru pour la première fois en juin 1989. Ce sont ces organes de presse rejoints par L'Opinion le 15 février 1990 qui se chargeront d'informer les populations sur les activités de la conférence nationale des forces vives qui a eu lieu à Cotonou du 19 au 28 février 1990.

Pendant la période de transition qui succéda à cette conférence, d'autres organes de presse virent le jour dont Le Forum de la semaine, L'Observateur, Le Soleil, 24 heures, Le Canard du Golfe, Le Satirique, Le Quotidien, Libération, L'Indépendant, Je sais tout, La Voix du Bénin, L'Union, L'Eveil. Le quotidien gouvernemental Ehuzu devint le 1er mai 1990 La Nation et La Voix de la Révolution redevint Radio Cotonou. Survécurent la radio locale d'Etat de Parakou, la télévision nationale et le journal catholique La Croix. Tous ces organes de presse publique ou privée devant couvrir les premières élections présidentielles de l'ère démocratique, l'instauration d'une instance de contrôle des médias pendant le scrutin se faisait nécessaire. Ainsi a été créé le 21 janvier 1991 le Conseil National de l'Audiovisuel et de la Communication qui n'était qu'une instance provisoire.

La constitution du 11 décembre 1990 ayant prévu parmi les institutions inhérentes à la démocratie la Haute Autorité de l'Audiovisuel et de la Communication (HAAC) à travers ses articles 8, 24, 56, 142 et 146, cette dernière ne sera mise sur pied qu'après la promulgation de la loi organique n°92-021 du 21 août 1992. Elle servira désormais d'instance de régulation et de contrôle des médias.

Le 20 août 1997, il sera voté par l'Assemblée Nationale la loi n°97-010 portant libéralisation de l'espace audiovisuel et dispositions pénales spéciales relatives aux délits en matière de presse et de communication audiovisuelle. Cette loi a constitué l'origine de l'explosion de la presse audiovisuelle au Bénin. Ainsi, plusieurs organes de la presse audiovisuelle privée ont commencé à voir le jour.

En 1997, il a été institué l'Aide de l'Etat à la presse privée et le 06 octobre 1998, il a été procédé à la création de l'Observatoire de la Déontologie et de l'Ethique dans les Médias (ODEM) qui est un organe d'autorégulation constitué entièrement d'hommes de médias. Il a été installé le 03 mai 1999 et le code de déontologie de la presse béninoise qui servira de "bréviaire" aux « journalistes et techniciens de la communication »23(*) sera adopté par cette institution le 24 septembre de la même année.

Alors qu'elle ne servait que les intérêts de la métropole au départ et était devenue très critique après la première guerre mondiale, la presse béninoise est, aujourd'hui, libre et autonome après avoir été de 1960 à 1990 confinée dans les mains des dirigeants politico administratifs.

Comment se présente la presse béninoise à l'heure actuelle ? En d'autres termes, combien d'organes de presse compte-t-elle ? Quelles sont les structures de contrôle ? Combien d'associations peut-on y rencontrer ?

B- Situation de la presse béninoise en 2002

Le Bénin compte actuellement plus de 95 organes de presse répartis comme suit :

Presse écrite publique : 3 organes

Presse écrite privée : 55 organes

Presse audiovisuelle  : 32 organes dont 4 radios du secteur public et 26 du secteur privé pour ce qui est des chaînes de radiodiffusion et une télévision publique nationale et une télévision privée commerciale non cryptée pour ce qui concerne les télévisions. Il faut noter qu'à ces radios, s'ajoutent les radios rurales locales qui sont au nombre de 524(*).

Depuis le 05 août 2002, la HAAC procède au dépouillement de 93 dossiers de stations de radiodiffusion et de télévision privées. Certainement, le nombre d'organes de presse audiovisuelle privée augmentera dans les mois à venir ainsi que la zone de couverture de certaines chaînes émettant déjà s'étendra davantage.

L'ABP dont le siège est à Cotonou (Département de l'Atlantique) dispose d'une agence locale dans chacun des autres départements25(*). Elle compte donc cinq (5) agences régionales à savoir l'ABP Atacora, l'ABP Borgou, l'ABP Mono, l'ABP Ouémé et l'ABP Zou.

Les associations professionnelles de journalistes sont au nombre de 15 et participent au dynamisme de la presse à travers des rencontres périodiques, des séminaires, des formations initiées à l'intention de leurs membres.

Le cadre juridique des activités de journalisme est défini par plusieurs textes dont les plus importants sont :

- la loi n°60-12 du 30 juin 1960 sur la liberté de la presse et l'ordonnance n°69-22 PR/MJL du 04 juillet 1969 modifiant l'article 25 de cette loi ;

- la constitution du 11 décembre 1990 aux termes de ses articles 8, 24, 56, 142 et 146 ;

- la loi n°92-021 du 21 août 1992 portant création de la HAAC ;

- la loi n°97-010 du 20 août 1997 portant libéralisation de l'espace audiovisuelle et dispositions pénales spéciales relatives aux délits en matière de presse et de communication audiovisuelle ;

- le code de déontologie de la presse béninoise adoptée le 24 septembre 1999.

A l'heure actuelle, une convention collective régissant les rapports employés-employeurs d'organes de presse est en cours d'élaboration.

Les instances de régulation sont la HAAC et l'ODEM.

Les organes de presse béninoise arrivent qu'en même à remplir leur fonction principale quelle que soit leur catégorie. Ils parviennent à tenir informées les populations sur les faits, qu'ils aient pour cadre leur environnement immédiat ou non. Au niveau des radios, elles ont dans leurs programmes des émissions interactives de grande audience surtout dans les villes de Porto-Novo et de Cotonou.

La situation de l'internet au Bénin est acceptable. Celle de la presse ne l'est pas moins. La presse pourrait donc se servir de l'internet dans ses activités. Quelles sont les applications de l'internet pour la presse béninoise si elle l'utilise ? En d'autres termes, quelles sont les opportunités qu'offre l'internet pour la presse béninoise ?

CHAPITRE II : L'INTERNET, UN OUTIL INDISPENSABLE POUR LA PRESSE

Comme cela a été précisé plus haut, l'internet est devenu un outil incontournable à tout secteur d'activité. Chaque catégorie professionnelle peut adapter les applications de ce moyen de communication contemporain à ses propres activités. Vinton CERF ne disait-il pas qu' « Internet is for Everyone »26(*). Il existe donc des applications de l'internet qui s'adaptent au monde du journalisme. Mais les organes de presse doivent disposer d'un certain nombre de moyens pour l'utiliser. L'analyse des opportunités de l'internet pour la presse (section 2) se fera précéder de l'énumération des moyens indispensables pour son utilisation efficiente (section1).

SECTION 1 : PREALABLES A L'UTILISATION DE L'INTERNET PAR LA PRESSE

Les moyens devant favoriser l'utilisation de l'internet par la presse ne sont pas spécifiques au domaine du journalisme. Ces moyens sont indiqués pour tout autre secteur d'activité. Seulement, nous observons quelques fois des spécificités pour la presse. Il s'agira des moyens matériels, des moyens financiers et des moyens humains.

PARAGRAPHE 1 : LES MOYENS MATERIELS ET FINANCIERS

A- Les moyens matériels

L'internet est une « alliance de l'informatique et des télécommunications, la télématique au véritable sens du terme »27(*). De cette définition, se dégagent les principaux éléments constitutifs de l'internet : l'informatique et les télécommunications. L'accès à l'internet n'est donc possible que par un ordinateur (informatique) et par un moyen de télécommunication (téléphone, câble, satellite). La ligne téléphonique reste le moyen fréquemment utilisé. Un modem permet de réaliser la connexion entre l'ordinateur et la ligne téléphonique, le câble ou le satellite. En définitive, pour utiliser l'internet, il faut disposer d'un ordinateur, d'une ligne téléphonique et d'un modem.

Pour un organe de presse, c'est ce dispositif qui sera utilisé. Cependant, il y a quelques spécificités à relever. Toutes les personnes participant à l'animation d'un organe de presse doivent avoir accès au réseau. Vu leur nombre, un seul ordinateur serait insuffisant. C'est la raison fondamentale pour laquelle pour un organe de presse, il est nécessaire de disposer de plusieurs ordinateurs réservés à la connexion à l'internet. Aussi choisira-t-on de préférence un modem dont la vitesse favorise un transfert très rapide des données.

A tous ces moyens principaux sans lesquels un organe de presse ne peut accéder à l'internet, s'ajoutent d'autres accessoires moins nécessaires mais indispensables à son utilisation dans toutes ses potentialités. Il s'agit des outils suivants : les cartes son, les casques, les caméras numériques, les cartes de capture vidéo, les micros. Par ailleurs, pour mieux coordonner son utilisation de l'internet, un média peut aussi disposer d'un service internet à l'instar de la rédaction, des services administratif, technique et commercial, du service transport, de la publication et du service des programmes. Ce service internet devra être bien équipé des moyens techniques énumérés plus haut et s'occupera essentiellement de questions ayant trait à l'internet au sein de l'organe de presse. Il assurera, entre autres, la connexion à l'internet, le développement permanent du site web de l'organe de presse, ce qui implique une mise à jour régulière des informations accessibles sur ce site. Cependant, ce ne sont pas seulement les informations qui doivent subir une mise à jour. Le matériel employé pour utiliser l'internet nécessite un renouvellement après un certain nombre de temps. L'état de fonctionnement des moyens techniques détermine aussi la rapidité d'une connexion internet.

B- Les moyens financiers

L'acquisition des moyens matériels, leur maintenance et leur renouvellement, l'installation et le fonctionnement d'un service internet exigent d'importants moyens financiers. Tout projet de connexion internet ou d'achat de matériel informatique doit du point de vue financier être étudié à l'avance, en collaboration avec le service internet.

Les moyens financiers ne seront pas seulement destinés à couvrir les moyens techniques. Ils serviront également à mieux former les professionnels des médias à l'internet et à engager un personnel spécialisé pour le maintien de ces moyens techniques.

PARAGRAPHE 2 : LES MOYENS HUMAINS

L'utilisation de l'internet dans un organe de presse implique un savoir-faire de la part de toutes les personnes - qui l'animent - qu'elles soient des professionnelles des médias ou non. Ce savoir-faire n'est pas seulement dévolu aux journalistes. Ainsi, le secrétaire administratif d'un média doté d'une connexion internet doit être capable de s'en servir. Aussi la présence d'informaticiens dans un organe de presse s'avère-t-elle nécessaire. Dans l'optique d'une véritable appropriation de l'internet par la presse béninoise, nous nous intéresserons aux journalistes et aux informaticiens.

A- Les professionnels des médias

Avant qu'il ne soit question d'une appropriation de l'internet par un organe de presse, il faut que ses journalistes y accèdent au sein même de leur organe de presse. C'est dans ce cadre que s'inscrit l'hypothèse d'un service internet dans un organe de presse.

Pour utiliser adéquatement l'internet, les journalistes doivent subir une formation initiale qui doit régulièrement être mise à jour puisque les applications de l'internet sont très évolutives. Chaque jour de nouvelles méthodes de travail sur internet sont découvertes et des sites web sont créés par millier. Pour s'adapter à ce développement incontrôlable de l'internet, des rencontres ou séminaires de formation doivent être organisés sur les services de l'internet. De telles séances peuvent être organisées par les associations de journalistes et les institutions de contrôle et de régulation des médias telles que la HAAC et l'ODEM et le MCPTN. Par ailleurs, l'anglais étant la langue la plus utilisée sur l'internet, ces hommes des médias doivent être formés à sa pratique.

B- Les techniciens en informatique

Chargés entre autres de la maintenance de l'appareillage informatique, ce sont eux qui décideront par exemple s'il faut ou non renouveler un micro-ordinateur. Selon ses moyens financiers, un organe de presse peut engager des spécialistes en maintenance informatique ou avoir recours aux compétences d'un service externe de maintenance informatique. Ces techniciens doivent être également associés à toute décision portant instauration d'un service internet.

L'emploi de ces moyens dont la liste n'est pas exhaustive assure à la presse une utilisation dynamique de l'internet. Les ressources de l'internet offrent certainement plusieurs avantages pour qu'un organe de presse puisse lui consacrer autant de moyens.

SECTION 2 : ANALYSE DES OPPORTUNITES DE L'INTERNET POUR LA PRESSE BENINOISE

L'internet, comme nous le précisions dans le premier chapitre de notre étude, dispose entre autres applications de la messagerie électronique, du FTP, du Telnet ou émulation de terminal, du WAIS et du World Wide Web. L'analyse des opportunités de l'internet prendra en compte ces services et se fera par rapport aux activités de journalisme d'une part et aux relations entre acteurs de la presse d'autre part.

PARAGRAPHE 1 : OPPORTUNITES DE RECHERCHE ET DE DIFUSSION DE L'INFORMATION

Rechercher, collecter, traiter et diffuser : ce sont les opérations essentielles effectuées par un organe de presse. Pour ces opérations, l'internet regorge d'importantes opportunités qui se présentent comme suit.

A- L'internet : une mine d'informations pour la presse béninoise

L'information est l'essence même de la presse. C'est l'élément sans lequel un organe de presse ne peut exister. Pour mettre à la disposition du grand public l'information, les journalistes doivent pouvoir en disposer après recherche. Ils peuvent procéder à cette recherche par des investigations personnelles, lesquelles impliquent une présence sur le terrain pour des constats, des enquêtes ou des interviews. En dehors de cet investissement personnel, les journalistes peuvent se rapporter aux agences de presse qu'elles soient nationales ou internationales.

Le réseau internet constitue un véritable espace de partage de l'information. En effet, tout ordre d'informations y circule : informations économiques, politiques, sportives, culturelles et scientifiques. Ces informations sont disponibles sur les multitudes de sites web, sur les serveurs Telnet, Wais et Usenet. Par exemple, les agences de presse de pays occidentaux disposent de leur site web sur le net. C'est le cas de l'AFP (France : www.afp.com), de Reuter (Grande Bretagne : www.reuters.com), de Tass (Russie : www.itar-tass.com), de UK Press Association (Grande Bretagne : www.pa.press.net).

S'agissant des informations fournies par l'ABP, elles doivent être disponibles sur le web à travers quelques synthèses. Ainsi, les organes de presse écrite recevront les informations qu'elle fournit par e-mail. L'existence d'un site web au niveau de l'ABP serait donc un élément facilitateur des rapports entre cette institution et les organes de presse tant nationaux qu'étrangers. Sur le plan interne, l'ABP constitue un représentant sûr pour les organes de presse à travers ses agences locales dans les départements. Les médias ne pouvant pas toujours être présents sur le terrain pour effectuer eux-mêmes leur constat des faits, ils ont la possibilité de se servir de l'ABP comme intermédiaire. Ce rôle de l'ABP serait accompli avec une rapidité et une facilité indéniables dans l'hypothèse de la connexion non seulement de cette structure mais aussi des organes de presse au réseau internet.

A l'instar des agences de presse et de ses propres investigations, les « informations diffusées par ses confrères »28(*) constituent pour un homme de médias une source complémentaire d'informations. Les organes de presse béninoise peuvent s'inspirer des informations émises par les articles, les reportages radiophoniques ou télévisuels de leurs confrères internationaux qui disposent de plus de moyens techniques, en matière de recherche et de collecte de l'information, et qui, par conséquent, arrivent à marquer de leur présence n'importe quel territoire où se produit un événement. Ces organes de presse développent des sites web qui leur permettent de diffuser les informations qui ont été présentées par leur support écrit, par la radio ou par la télévision. Radio France Internationale (RFI) dispose d'un site web www.rfi.fr qui présente entre autres, chaque jour une synthèse de l'actualité. Ce site permet de suivre les journaux et les émissions en direct ou en différé. Le journaliste d'un organe de presse béninois peut se connecter à ce site pour en collecter des informations qu'il ne pourrait obtenir par ses propres enquêtes sur le terrain.

L'animateur d'une émission radiophonique ou télévisuelle ou le rédacteur d'un article spécialisé trouvera toujours sur le web des informations qui puissent l'aider à meubler cette émission ou cet article. Il suffit de trouver aux moyens des moteurs de recherche les sites qui se consacrent à ce domaine spécifique du savoir. Par exemple, l'animateur d'une émission sportive trouvera sur le site www.sports.com des informations très utiles pour sa réalisation.

Dans un organe de presse, la recherche sur l'internet n'a pas seulement pour finalité la mise à la disposition des lecteurs, auditeurs ou téléspectateurs des faits marquant de l'actualité ou d'informations diverses. L'utilisation de l'internet peut aussi aider les journalistes à renforcer leurs aptitudes professionnelles. Comme dans tout ordre de métier, les hommes des médias doivent s'imprégner des nouvelles mutations qu'enregistrent leurs fonctions. L'internet étant en quelque sorte le moyen de communication répondant le mieux à l'auto-formation, les journalistes peuvent se former en ligne aux techniques de leurs professions et à l'anglais. Il existe des sites réservés à cet effet et à titre indicatif nous pourrions citer www.ecole.multimedia.com, www.pressonline.com et www.journalisme.com . Les journalistes béninois peuvent perfectionner leur professionnalisme sur ces sites.

L'internet constitue inévitablement une source intarissable d'informations pour la presse béninoise. Néanmoins, il ne faut pas perdre de vue que toute information n'est pas publiable. Le principe qui impose la vérification de l'exactitude des faits29(*) avant leur publication étant incontournable dans le monde du journalisme, la problématique de la publication d'informations recueillies sur l'internet reste entièrement posée.

B- L'internet : stimulant d'une diffusion plus efficace d'informations

Par le biais de l'outil internet, un organe de presse, qu'il soit un journal, une radio ou une télévision, peut non seulement rechercher des informations mais aussi en diffuser.

Lorsqu'il est de la presse écrite, un organe de presse peut sur son site procéder à la présentation de résumés des articles les plus importants de sa parution. C'est cette alternative qui convient le mieux aux journaux béninois : ne pas mettre en ligne toutes les informations véhiculées par le support écrit. En effet, quel intérêt les internautes ont-ils à se procurer en échange d'un prix un journal entièrement publié en ligne ? Ces résumés d'articles ne doivent traiter que des sujets ayant rapport à l'actualité nationale.

A quoi ça sert de diffuser des informations sur l'actualité internationale, alors qu'elle est suffisamment traitée par les organes de presse internationaux ? Seuls les commentaires se démarquant de ceux de leurs confrères étrangers peuvent à la rigueur être diffusés.

En ce qui concerne les chaînes de radiodiffusion et de télévision, elles peuvent à l'instar des organes de presse écrite présenter quelques synthèses de l'actualité nationale sur leur site internet. A cela s'ajoute la possibilité pour les radios et télévisions disposant de moyens techniques nécessaires, la diffusion sur leur site de la quasi-totalité de leur programme. Pour ce faire, ils devront passer au préalable de l'analogique au numérique.

La diffusion de synthèses sur l'actualité nationale a pour avantage essentiel de mettre à la disposition des béninois qui se sont établis à l'étranger des informations qu'il leur serait quasi-impossible d'obtenir en suivant les médias occidentaux de renom. Ainsi un immigré béninois résidant à l'autre bout du monde, plus précisément à Seattle une vile américaine située sur le Pacifique peut être tenu régulièrement informé sur son pays par l'intermédiaire du site web d'un organe de presse béninois. Par l'internet, les béninois de l'extérieur pourront se tenir régulièrement informés et à moindre coût des réalités quotidiennes de leur pays d'origine à travers les sites web des organes de presse. La mise à jour régulière de ces sites - on aurait souhaité une périodicité de 24 heures pour la mise à jour - pourrait pallier la carence en informations locales dont souffre la diaspora béninoise.

Cependant, cette diaspora béninoise n'est pas la seule destinataire des informations diffusées en ligne par les organes de presse. L'extérieur, les ONG et les institutions spécialisées des Nations Unies auront en temps réel accès à l'essentiel de l'actualité nationale. Supposons qu'un incendie se produise dans une localité proche du fleuve Ouémé dans le département du Plateau30(*). Une telle information relayée par le site internet d'un organe de presse béninois pourrait être reçue par un organisme international qui dépêchera une mission dans cette localité pour sauver des vies humaines ou donnera des instructions à sa représentation au Bénin.

Les sites web d'organe de presse béninois sont aussi le véhicule de la culture nationale à travers le monde. Pour ce, ces organes doivent intégrer sur leur site des documents textes, sons ou images présentant un pan de la diversité culturelle béninoise. Il serait vain pour ces sites de prétendre peindre toute la dimension culturelle du pays tellement il est riche du point de vue culturel. On peut y retrouver, par exemple, la description d'un rythme traditionnel ou la présentation des rites religieux vodoun dans le sud-Bénin. Dans cette perspective, une chaîne de radio ou de télévision diffusant par internet ses émissions doit privilégier dans ses pages musicales les rythmes traditionnels locaux. Le web offrant un espace très conviviale favorisant des déplacements en tout sens, ses sites peuvent comporter des liens hypertextes capables de renvoyer les internautes sur des sites spécialisés sur la culture béninoise.

Notons que la publicité occupe une place importante dans les activités génératrices de revenus d'un organe de presse privée. Il existe des organes qui ne survivent que par son biais. Une publicité véhiculée par un journal ou une publicité audiovisuelle peut être reprise sur un site web. Une publicité en ligne a l'avantage de disposer d'une cible plus large que toute autre forme de publicité. La presse béninoise gagnerait davantage par cette publicité la confiance d'annonceurs, qu'ils soient nationaux ou internationaux, publics ou privés.

Les journaux peuvent sur leur site web disposer des archives de leurs anciennes parutions. Les numéros peuvent être archivés pendant 5 ans au moins. Cet archivage aura pour avantage d'aider les journalistes à rechercher rapidement des informations pour écrire des articles et les internautes qui souhaiteront avoir des informations sur des événements passés. Il faudra éviter d'alourdir le site en essayant d'éliminer les parutions ou synthèses d'actualités qu'ils jugent dépassés tout en conservant le support écrit.

N'oublions pas que le site web d'un organe de presse doit être référencé lors de sa conception. Cela permettrait lors de la recherche par les internautes étrangers désireux d'avoir des informations sur le Bénin de les porter également vers les sites d'organes de presse. On peut connaître le Bénin à travers le site web d'un média. Ces sites doivent comporter des espaces d'évaluations qui offrent aux usagers l'occasion de faire part de leurs besoins en informations et de leur appréciation par rapport à la configuration de ces sites. Des statistiques qui puissent fournir le nombre de visiteurs et leur nationalité par exemple seront également tenues.

PARAGRAPHE 2 : LE "NEW DEAL" DES RELATIONS ENTRE ACTEURS DES MEDIAS

Avec l'apparition du réseau internet, c'est une nouvelle dynamique que connaissent les relations qui peuvent exister d'une part, entre les journalistes, et, d'autre part, entre ces derniers et les lecteurs, auditeurs et téléspectateurs.

A- La messagerie électronique : un moyen de communication adapté aux activités de journalisme

Dans la vie d'un organe de presse, des échanges instantanés d'informations peuvent se révéler nécessaires pour la parution d'un journal ou la réalisation d'un reportage. La messagerie électronique constitue donc un moyen de communication efficace et rapide.

Un journaliste de la presse écrite envoyé spécialement pour couvrir un événement dans une localité située par exemple à 400 km de Cotonou peut s'il a accès au réseau internet transmettre ses écrits en pièces jointes par un e-mail à sa rédaction au lieu de parcourir tout le trajet retour avant de les déposer. Les bureaux régionaux des organes de presse écrite dans les autres départements ont intérêt à se doter d'une connexion internet pour se conformer à un principe aussi capital que celui de la diffusion de nouvelles fraîches.

Selon Philippe BACHMAN, « l'information est une denrée périssable »31(*). Il faut donc la diffuser avec le minimum de retard possible. L'e-mail est le service de l'internet le plus adapté à la diffusion instantanée des informations. Dans un organe de presse audiovisuelle, une équipe de reportage ou de réalisation d'une émission peut s'en servir pour signaler les difficultés techniques rencontrées sur le terrain. Un organe de presse doit donc disposer d'une boîte électronique. L'utilisation de l'e-mail s'impose en définitive à tout organe de presse. Les échanges entre les hommes de médias et les instances de régulation de la presse peuvent également s'établir par ce biais. A cet effet, la HAAC, le MCPTN et l'ODEM doivent disposer eux-mêmes d'adresse électronique.

Les forums ou groupes de news constituent un creuset d'échanges entre journalistes. Les listes de discussion sont elles aussi une source d'informations pour ces derniers. Une discussion instaurée sur un sujet brûlant de l'actualité nationale suscitera toujours un engouement de la part des hommes de médias béninois. Une liste de discussion peut servir de cadre à une telle conférence électronique. Ces journalistes y échangent leur point de vue ou leur position par rapport à un sujet précis. Ils pourront relever eux-mêmes les insuffisances de leur analyse sur tel événement politique, économique, culturel, sportif ou social et s'informer davantage sur l'actualité.

Les associations professionnelles de journalistes peuvent elles aussi organiser des conférences électroniques, histoire de débattre de questions qui ont trait à leur domaine. Par exemple, les membres du Réseau des Journalistes Economistes du Bénin (Réseau-JEB) ont la possibilité de débattre en direct de questions économiques.

Tout newsgroup nécessitant un modérateur, les journalistes peuvent s'entendre pour en désigner en leur sein ou au sein des organes de régulation comme la HAAC et l'ODEM.

Sur le plan externe, les newsgroups internationaux peuvent accueillir les journalistes béninois. Selon leur sujet de prédilection, ils pourront participer à ces réunions virtuelles en temps réel. Ainsi, les chroniqueurs sportifs peuvent s'inscrire à un newsgroup qui porte sur le football et y exprimer chaque fois leur point de vue, dialoguer pour apprécier les positions de leurs confrères étrangers sur le sport roi.

Les newsgroups apparaissent ainsi comme des interfaces sur lesquelles les journalistes gagneront du point de vue de la connaissance sur tel ou tel autre sujet et partageront des expériences sur le plan professionnel.

B- Une nouvelle approche des relations avec le public

Traditionnellement, les informations diffusées par un organe de presse n'impliquent pas un feed-back de la part de ceux qui les reçoivent. Progressivement certains organes de presse écrite ont inséré dans leur grille "un courrier des lecteurs", tribune sur laquelle ces derniers interviennent pour réagir par rapport à l'actualité ou aux points de vue émis par un rédacteur dans son article. Des émissions radiophoniques et télévisuelles consacrées à l'actualité ont par la suite imité ces organes de presse écrite.

Avec l'internet, apparaît l'interactivité de la presse. Le lecteur cesse d'être « un récepteur passif »32(*). Il devient désormais « un acteur qui réagit, complète ou conteste l'émetteur d'une opinion ou d'une information »33(*). L'auditeur et le téléspectateur peuvent à l'instar du lecteur « commenter (une information), interpeller le journaliste ou ajouter un fait complémentaire »34(*). Ces réactions du public seront reçues par les organes de presse sur leur site à travers l'e-mail ou une liste de discussion. Dans la conception de son site web, un organe de presse béninois peut prévoir par exemple une rubrique intitulée "Ecrivez-nous" par laquelle le public présentera ses points de vue par rapport à un sujet donné. Cette rubrique sera dotée d'une adresse électronique à laquelle les réactions seront envoyées.

L'instauration d'un forum électronique ou liste de discussion favoriserait également ces échanges entre le public et les journalistes d'un organe de presse. La communication ici s'établit en temps réel et l'avantage primordial réside dans le fait que sur un même sujet, plusieurs personnes peuvent discuter en direct. Ces discussions seront très fructueuses entre le public et les journalistes. Le premier manifeste toujours un intérêt dans le cadre d'un dialogue avec les hommes du quatrième pouvoir, il peut quelques fois afficher ses démarcations par rapport à leurs commentaires et les amener à appliquer d'autres options à leurs analyses. Quant aux journalistes, c'est l'occasion de déceler les limites de leurs réflexions et d'évaluer l'impact de leurs papiers sur le public.

Dans la perspective d'un newsgroup entre les journalistes et le public, la nécessité d'un modérateur s'impose. Lorsque cette conférence se tient entre les utilisateurs et les journalistes d'un organe de presse déterminé, le modérateur est choisi parmi l'un des animateurs de cet organe de presse. En ce qui concerne une discussion avec des journalistes de plusieurs organes de presse, le modérateur sera choisi par ses confrères journalistes ou sera désigné parmi les conseillers de la HAAC ou les membres de l'ODEM.

En définitive, l'internet constitue pour la presse béninoise une source fertile en informations et un moyen par lequel elle peut diffuser ses informations. Un organe de presse pourrait présenter des synthèses de l'actualité nationale et internationale. L'accent serait beaucoup plus mis sur l'actualité nationale. Le site d'un organe de presse doit présenter en dehors de l'actualité :

- l'identité de cet organe de presse à travers ses journalistes, son siège, sa dénomination ;

- un tableau indicatif de ses rubriques (cas d'un organe de presse écrite) ou de ces émissions accompagnées de leur horaire et de leur durée (cas des radios et télévisions) ;

- une page publicitaire ;

- une tribune de dialogue, d'échanges entre journalistes ou entre eux et le public ;

- une fenêtre qui ouvre au monde entier la richesse culturelle béninoise.

Si cette section ne se borne qu'aux avantages procurés par l'internet à un organe de presse, il n'en demeure pas moins que ce réseau des réseaux peut aussi engendrer des inconvénients à une telle structure. En effet, la non fiabilité des informations et le manque de confiance peuvent entraver les échanges sur l'internet. Au cours d'un forum électronique, de fausses nouvelles peuvent être envoyées par les participants. Nous pourrions citer à titre d'exemple ce cas vécu par M. Hippolyte DJIWAN, rédacteur en chef Ntic et Doc du journal Le Matinal. Lors d'un newsgroup organisé par ce quotidien à l'occasion de la commémoration des 42 ans d'indépendances du Bénin, les internautes béninois de l'intérieur et de l'extérieur étaient invités à faire des commentaires. Parmi les participants à cette rencontre, un internaute béninois, qui résidait à Cotonou, a fait savoir qu'il intervenait depuis le Canada. Pendant la mise en page de cette conférence virtuelle sur son support papier, l'un des animateurs du journal, qui connaissait le "fameux béninois du Canada" a pu éviter que son témoignage soit publié.35(*) Le choix du non approfondissement de ces inconvénients de l'internet dans cette étude s'inscrit dans son objectif primordial : inciter la presse béninoise à utiliser l'internet. Nous nous contentons donc de ce sobre développement des menaces de l'internet pour la presse.

Au regard des avantages énumérés que le réseau internet garantit à la presse en générale et aux médias béninois en particulier, il serait inconcevable que la presse béninoise n'apprivoise pas ce moyen de communication. Les organes de presse béninois utilisent-ils l'internet ? Quelles sont les difficultés qu'ils rencontrent dans cette utilisation?

DEUXIEME PARTIE

DE L'UTILISATION DE

L'INTERNET

PAR LA PRESSE BENINOISE

Pour apprécier leur utilisation de l'internet, nous nous sommes rapprochés des organes de presse par l'intermédiaire d'une enquête.

CHAPITRE I : ENQUETE AUPRES DES ORGANES DE PRESSE SUR

L'UTILISATION DE L'INTERNET

Il s'agira ici de présenter d'une part l'enquête et d'autre part ses résultats avant de les interpréter.

SECTION 1 : L'ENQUETE ET SES RESULTATS

PARAGRAPHE 1 : PRESENTATION DE L'ENQUETE

A- Les objectifs de l'enquête

Les objectifs de l'enquête peuvent être présentés au moyen des interrogations suivantes :

- Quels sont réellement les organes de presse qui utilisent l'internet ?

- Quels sont les services de l'internet qu'ils utilisent et à quelles fins ?

- Quels sont les organes de presse qui n'utilisent pas l'internet et pourquoi ?

- Selon ces organes de presse, quelles actions faut-il mener pour qu'ils utilisent davantage l'internet ?

Autant d'interrogations qui nous ont amené à élaborer un questionnaire constitué de trois grandes parties à savoir : identification de l'organe de presse enquêté, usage de l'internet et souhaits pour une affirmation plus grande sur l'univers internet des organes de presse béninois.

Deux catégories de questions ont été utilisées : les questions ouvertes et les questions fermées.

Après cette élaboration du questionnaire et la correction qui a suivi son test sur trois organes de presse, nous avons procédé à son administration sur le terrain.

B- Administration du questionnaire

Compte tenu du temps qui nous était imparti pour la rédaction de notre étude, nous avons choisi soumettre notre questionnaire aux organes de presse des deux plus grandes villes du Bénin à savoir Cotonou et Porto-Novo. A cette contrainte du temps, s'ajoute le fait que la majeure partie des organes de presse de ce pays se trouvent concentrés dans le sud et plus précisément dans ces deux villes. Par ailleurs, ne pouvant pas parcourir tous ces organes, nous avons préféré, aux organes de presse d'informations spécialisées, les organes de presse généralistes. Ainsi, les radios et périodiques à vocation confessionnelle par exemple n'ont pas été soumis à notre questionnaire. C'est sur cette base que nous avons défini les organes de presse qui seront enquêtés.

Au début de l'administration de ce questionnaire, nous avons opté pour l'enquête par envoi. Il s'agissait pour nous de déposer auprès de chaque organe de presse notre questionnaire, qui serait affecté au directeur de publication, pour les organes de presse écrite et aux directeurs des radios et télévisions. Cette option n'a pu convenir à nos attentes pour les premiers questionnaires distribués : soit ces directeurs ne disposaient pas du temps nécessaire pour y répondre, soit la lourdeur administrative obligeait notre questionnaire à subir les traitements d'une lettre administrative. Rares sont les questionnaires auxquels les directeurs ont répondu dans un délai de vingt quatre heures (24h). Cette alternative devrait donc être renforcée par l'enquête directe avec n'importe quel journaliste de la rédaction pouvant nous fournir les informations dont nous avions besoin. Un rendez-vous fixait le jour de notre rencontre et le questionnaire était ainsi rempli par le biais d'un entretien. Il nous revenait de relever les réponses données par notre interlocuteur.

Sur les 41 questionnaires qui ont été distribués, nous avons pu obtenir 39 réponses, soit un taux de réponse de 95,21%.

On peut alors se demander les résultats auxquels cette enquête a abouti.

PARAGRAPHE 2 : PRESENTATION DES RESULTATS

Notre questionnaire étant divisé en partie, la présentation de ses résultats s'établira autour de l'identité des organes de presse enquêtés, de leur utilisation de l'outil internet et de leurs aspirations par rapport à cette utilisation.

A- Identité des organes de presse enquêtés

Cette première partie a pour objectif de situer les organes de presse dans chacune des deux villes où l'enquête a été effectuée, de déterminer ceux qui disposent d'une boîte électronique, d'identifier leur typologie et leur secteur d'activité.

En ce qui concerne leur situation géographique, sur les 39 organes de presse qui ont répondu à notre questionnaire, 34 sont installés à Cotonou et 5 seulement à Porto-Novo. Parmi ces organes, 27 disposent d'une adresse électronique.

Quant à leur typologie, on distingue des journaux, des radios et une télévision des secteurs public et privé comme l'indique le tableau ci-dessous :

Tableau N°1 : Typologie et secteur d'activité des organes de presse

Types des organes de presse

Presse écrite

Presse audio visuelle

Total

Quotidiens

Périodiques

Radios

Télévisions

Secteur d'activités

Public

Privé

Public

Privé

Public

Privé commercial

Privé non commercial

Privé

Nombres d'organes

01

17

00

11

02

06

01

01

39

Au niveau des périodiques, nous dénombrons six (6) hebdomadaires, deux (2) bihebdomadaires, deux (2) bimensuels et un (1) bimestriel.

B- De leur utilisation de l'internet et de leur souhait

1- Usage de l'internet par les organes de presse

Il a été demandé aux organes enquêtés si l'internet constitue pour eux un outil nécessaire (question n°5). Ils ont répondu comme suit :

Tableau N°2 : De la nécessité de l'internet pour un organe de presse.

Modalités

Effectif

Fréquence

Oui

39

100%

Non

00

0%

Total

39

100%

Question N°6 : Pour qu'on soit en présence d'une utilisation effective de l'internet par un organe de presse, il faut qu'il dispose d'une connexion internet. C'est ce qui justifie cette question à laquelle les organes de presse devraient répondre soit par oui soit par non.

Tableau N°3 : De la connexion des organes de presse au réseau internet.

Types des organes

Quotidiens

Périodiques

Radios

Télévision

Total

Fré-

quence

Secteur

Moda-lités

Public

Privé

Privé

Public

Privé ccial36(*)

Privé non ccial37(*)

Privé

Oui

1

14

3

1

4

0

1

24

61,53%

Non

0

3

8

1

2

1

0

15

38,47%

L'étude de l'utilisation de l'internet s'est effectuée par rapport aux organes de presse ayant une connexion internet. Nous nous sommes limités simplement à savoir les raisons pour lesquelles les autres organes ne disposent pas d'une connexion internet à travers la question n°17. Ainsi, les questions nos 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15 et 16 ne concernent que les organes ayant une connexion internet. Ces derniers sont au nombre de 24 soit 61,53% des organes enquêtés.

Question N°7 : Question à choix multiples, elle montre les services de l'internet que ces organes connectés utilisent.

Tableau N°4 : Services de l'internet utilisés.

Modalités

Effectif

Fréquence

E-mail

24

100%

World Wide Web

24

100%

Groupes de news ou forums électroniques

8

33,33%

FTP ou transfert de fichier

8

33,33%

Telnet

0

00%

WAIS

0

00%

Autres

0

00%

Question N°8 : Comme la question précédente, c'est une question à choix multiples qui montre les fins auxquelles l'utilisation de ces services est destinée.

Tableau N°5 : Fins auxquelles les services sont utilisés.

Modalités

Effectif

Fréquence

Recherche d'informations

23

95,83%

Présentation de l'organe de presse

13

54,16%

Diffusion de synthèse de l'actualité

11

45,83%

Auto-formation en journalisme

07

29,16%

Discussion entre journalistes

05

20,83%

Publicité

05

20,83%

Discussion entre journalistes et public

03

12,50%

Diffusion des émissions

01

04,16%

Autres

00

00%

Question N°9 : Elle permet de connaître l'effectif des organes de presse ayant un site web propre à eux. Les organes enquêtés avaient la possibilité de répondre par "oui", par "non", par "il est en cours de conception" et par "sera conçu ultérieurement". Mais ces quatre modalités ont été regroupées en 2 à savoir "oui" et "non". "Non" rassemble aussi la troisième et la quatrième modalité. Comme nous l'avions fait au niveau de la question n°6, nous présenterons les résultats à la fois par secteur d'activité et par type d'organes de presse.

Tableau N°6 : Disposition d'un site web.

Types des organes

Quotidiens

Périodiques

Radios

Télévision

Total

Fré-

quence

Secteur

d'activités

Modalités

Public

Privé

Privé

Public

Privé ccial

Privé

Oui

0

11

1

0

2

0

14

58,33%

Non

1

3

2

1

2

1

10

41,67%

Mentionnons toutefois que parmi les dix (10) organes ne disposant pas d'un site web, sept (7) ont leur site web en cours de conception et deux (2) projettent le concevoir plus tard.

Les questions n°10, n°11 et n°12 concernent donc les organes de presse disposant d'un site :

Question N°10: Cette question permettra d'identifier les rubriques qui constituent les sites de ces organes de presse. Elles sont à choix multiples.

Tableau N°7 : Des rubriques constituant le site.

Modalités

Effectif

Fréquence

Présentation de l'organe de presse

13

92,58%

Présentation des rubriques

12

85,71%

Synthèse de l'actualité

11

78,57%

Publicité

06

42,85%

Messagerie

05

35,71%

Dialogues

04

28,57%

Présentation des émissions

02

14,28%

Autres

01

07,14%

NB : La modalité "autres" renferme : présentation des archives.

Question N°11: Elle permettra de déterminer les organes de presse qui vulgarisent la culture béninoise à travers leur site.

Tableau N°8 : Vulgarisation de la culture béninoise.

Modalités

Effectif

Fréquence

Oui

04

28,57%

Non

10

71,43%

Question N°12: Dans l'hypothèse que le site web d'un organe de presse doit être mis à jour quotidiennement, nous avons essayé de connaître la périodicité de la mise à jour des sites des 14 organes qui en disposent. Parmi ces sites :

- huit (8) sont mis à jour quotidiennement ;

- un (1) trois fois par semaine ;

- un (1) tous les trois jours ;

- un (1) site est mis à jour à chaque parution ;

- un (1) site est mis à jour lorsqu'il y a de nouveaux articles à proposer au public ;

- le treizième (13ème) organe de presse n'a retenu aucune périodicité quant à la mise à jour de son site et le quatorzième (14ème) est resté sans réponse sur la question.

Question N°13, N°14 et N°15: Dans l'optique de l'utilisation par un organe de presse connecté au réseau internet sont indispensables un service internet autonome et, la présence d'un journaliste spécialiste des Ntic et des techniciens en informatique. Il s'agit de savoir ce qu'il en est dans les organes de presse connectés.

Tableau N°9 : De l'existence d'un service internet, d'un journaliste spécialiste des Ntic et de techniciens en informatique.

Modalités

Existence d'un service internet autonome

Présence d'un journaliste spécialiste des Ntic

Présence de techniciens en informatique

oui

non

oui

non

oui

non

Effectif

4

20

16

8

18

6

Fréquence

16,67%

83,33%

66,67%

33,33%

75%

25%

Pour ce qui est de la question relative aux techniciens en informatique, nous avons prévu trois (3) modalités. Mais dans cette présentation des résultats, nous confondons les deux (2) dernières. Ainsi les cinq (5) organes ayant répondu qu'ils recourent temporairement à leur compétence ont été considérés comme répondant par la négative.

Question N°16: L'objectif ici est de déterminer les problèmes auxquels les organes connectés sont confrontés, dans leur utilisation de l'internet. En d'autres termes, ce sont les difficultés qui freinent cette utilisation qui seront mises en exergue. Cette question est à choix multiples. N'oublions pas que les organes connectés sont au nombre de 24.

Tableau N°10 : Obstacles à l'utilisation de l'internet par les organes de presse ayant une connexion internet.

Modalités

Effectif

Fréquence

Débit de connexion trop faible

12

50%

Manque de matériel informatique

10

41,66%

Problème de déconnexion fréquente

09

37,50%

Coupure d'électricité

05

20,83%

Autres

04

16,66%

Mauvaise connaissance de l'anglais

02

08,33%

NB : La modalité « Autres » renferme le coût de la connexion et le manque de moyens financiers.

Question N°17: Après avoir pris connaissance des difficultés que rencontrent les organes de presse dotés d'une connexion internet, nous avons cherché à savoir les raisons qui expliquent la non connexion des autres organes. Pour un petit rappel, mentionnons que ces derniers sont au nombre de 15 sur l'ensemble des organes enquêtés. Cette question est également à choix multiples.

Tableau N°11 : Des raisons de la non connexion de certains organes de presse au réseau internet.

Modalités

Effectif

Fréquence

Manque de moyens financiers

13

86,66%

Manque de matériel informatique

05

33,33%

Non initiation des journalistes à l'internet

01

06,66%

Autres

01

06,66%

Ignorance des opportunités de l'internet

00

00,00%

NB : La modalité « Autres » renferme : manque de volonté politique.

Question N°18: L'utilisation de l'internet par les organes exige une formation préalable des journalistes que leur structure ait une connexion internet ou non. C'est la raison pour laquelle cette question s'adresse à tous les organes de presse enquêtés. Ces organes de presse, faut-il le rappeler, sont au nombre de 39. Ceux dont les journalistes ont suivi au moins une formation devaient répondre par "oui" et ceux dont les journalistes n'en ont pas suivi par "non".

Tableau N°12 : De la participation des journalistes à un séminaire-formation sur les Ntic : sur l'internet.

Modalités

Effectif

Fréquence

Oui

36

92,31%

Non

03

07,69%

Total

39

100%

2- Des actions envisageables

En ce qui concerne les mesures à prendre pour que la presse utilise mieux l'internet, nous avons fait quelques propositions. Les organes de presse enquêtés avaient donc à cocher nos propositions selon leurs souhaits, selon leurs voeux. Cette question n°19 est à choix multiples.

Tableau N°13 : Actions à mener pour que la presse soit stimulée à un meilleur apprivoisement de l'internet.

Modalités

Effectif

Fréquence

Recycler régulièrement les journalistes

32

82,05%

Rendre quasi-gratuit le coût de connexion des organes de presse

32

82,05%

Primer les meilleurs articles, reportages audiovisuels ou émissions sur les Ntic

24

61,53%

Primer annuellement les meilleurs sites web de médias

17

43,58%

Autres

06

15,38%

NB : Les actions exprimées dans la modalité « Autres » ont pour nom le passage de l'analogique au numérique, la dotation des organes de presse en matériel informatique, la formation de journalistes webmestre38(*) et la maîtrise préalable de l'outil informatique par les journalistes.

Tels sont les résultats auxquels notre enquête a conduit. Ils suscitent quelques commentaires que voici.

SECTION 2 : INTERPRETATION ET ANALYSE DES RESULTATS

Notre enquête a dégagé de façon globale deux catégories d'organes de presse par rapport à l'utilisation de l'internet dans leurs locaux. D'un côté, on distingue les organes de presse qui disposent d'une connexion internet et de l'autre ceux qui n'en disposent pas. Seulement, il ne faut pas perdre de vue que la non-disposition d'une connexion internet par un organe de presse n'implique pas qu'il n'utilise pas l'outil internet. Il peut l'utiliser à l'extérieur, c'est-à-dire dans un centre d'accès internet. Dans cette étude, nous avons privilégié l'examen des organes de presse qui sont connectés à l'internet et avons relevé les raisons de la non-connexion des autres à l'internet. Notre démarche consistera alors à présenter les caractéristiques communes à ces deux catégories d'organes de presse d'une part et les caractéristiques qui leur sont propres.

PARAGRAPHE 1 : CARACTERISTIQUES COMUNES DES

ORGANES DE PRESSE PAR RAPPORT A

L'UTILISATION DE L'INTERNET

Il sera question ici de l'ensemble des 39 organes de presse qui ont répondu à nos interrogations.

A- De leur opinion par rapport à l'usage de l'internet

L'internet est-il un outil nécessaire dans les activités d'un organe de presse ? Telle est la question qui nous a permis d'évaluer l'opinion des organes de presse enquêtés sur la nécessité de l'usage de l'outil internet par eux. Tous les organes de presse interrogés sur la question (voir tableau n°2) ont trouvé que l'outil internet est indispensable. Cela nous réjouit puisque le contraire aurait mis en cause toute l'importance du présent travail dans le cadre de notre mémoire de fin de formation. Tous les organes de presse sont donc conscients d'une réalité : l'internet est un outil nécessaire pour leurs activités ; ils ne peuvent pas se passer de ce puissant moyen de communication.

Pour utiliser l'internet, un organe de presse doit disposer, entre autres, de journalistes formés à cet outil. Cette utilisation passe par l'initiation voire la formation des hommes de médias. Sur les 39 organes de presse enquêtés, 36 disposent de journalistes ayant été formés au moins une fois aux utilisations de l'internet (voir tableau n°12).

Tous les organes de presse sont conscients des avantages ou opportunités dont regorge l'outil internet. Mais, tous n'ont pas des journalistes formés à son utilisation.

Cela peut s'expliquer par une certaine "ségrégation" dans la sélection des organes de presse devant envoyer leur journaliste en formation. Or dans le cadre de telles formations, aucun organe ne doit être laissé pour compte et pour cause. Tous ont besoin de disposer de journalistes formés. Toutefois, c'est déjà un pas que 92,31% des organes enquêtés aient leurs journalistes formés aux usages de l'internet.

B- Des souhaits des organes de presse pour une meilleure utilisation de l'internet

Des quatre (4) propositions qui ont été faites, (voir tableau n°13), le recyclage régulier des journalistes et la quasi-gratuité de la connexion des médias à l'internet ont été les plus choisis par nos enquêtés (soit 82,05%). La deuxième action, quoique relevant de l'utopie selon certains organes, a été cochée par nos enquêtés.

Les journalistes accordent une certaine primauté à leur formation aux utilisations de l'internet. Donc avant toute autre action, il faudra selon eux la formation. Dans la même proportion (taux de 82,05% des organes enquêtés), ils souhaitent la baisse voir la quasi-gratuité de leur connexion au réseau internet. C'est la preuve que les coûts d'abonnement à l'internet pratiqués à l'heure actuelle au Bénin sont élevés et ne peuvent pas être continuellement supportés par ces organes de presse qui risquent d'abandonner cette connexion et orienter cet investissement vers d'autres secteurs jugés prioritaires.

Il faut aussi remarquer que plus de la moitié des organes enquêtés (soit 61,53%) souhaitent qu'un prix soit décerné aux meilleurs articles et productions audiovisuelles sur les Ntic. Ces organes de presse reconnaissent ainsi l'ampleur de leur rôle dans la vulgarisation des Ntic, dans la vulgarisation des enjeux de ces nouvelles technologies.

Si le pourcentage des organes qui souhaitent décerner un prix annuel aux meilleurs sites web est inférieur à 50%, (43,58% exactement) cela s'explique par le faible taux d'organes de presse disposant d'un site web. La proportion des organes de presse disposant d'un site a été calculée par rapport aux organes ayant une connexion qui sont au nombre de 24.

D'autres actions non négligeables ont été aussi proposées par les organes de presse :

- la formation de journalistes webmestre et la maîtrise de l'outil informatique : la formation tient à coeur les journalistes, sans elle toute utilisation de l'internet serait superficielle ;

- le passage de l'analogique au numérique : souhaité par un organe de presse audiovisuelle (une radio), elle montre la volonté manifeste à s'approprier réellement les Ntic ;

- la dotation des médias en matériel informatique : cette proposition rappelle le besoin en matériel informatique de certains médias. Sans matériel informatique, on ne peut utiliser les Ntic et spécialement l'internet.

Tels sont les éléments qui caractérisent les organes de presse qu'ils soient connectés au réseau internet ou non. Quels sont les éléments caractéristiques qui leur sont propres ?

PARAGRAPHE 2 : CARACTERISTIQUES PROPRES A

CHAQUE CATEGORIE D'ORGANES DE PRESSE

Il s'agit de présenter les éléments qui caractérisent les organes de presse connectés au réseau internet et ceux qui caractérisent les organes de presse n'utilisant pas l'internet dans leurs locaux.

A- Les organes de presse connectés à l'internet

Ils représentent 61,53% des organes de presse enquêtés (voir tableau n°3). Alors que les quotidiens y occupent une place importante, les périodiques y sont faiblement représentés. Les quotidiens accordent un grand intérêt à l'utilisation de l'internet par rapport aux périodiques. Cela est dû aux moyens dont ils disposent, lesquels moyens sont nettement supérieurs à ceux des hebdomadaires, bimensuels, bimestriels ou autres. Les quotidiens sont donc plus connectés à l'internet que les périodiques. Au niveau de la presse écrite, sur les 29 organes enquêtés, 18 organes sont connectés tandis qu'au niveau de la presse audiovisuelle, 6 organes sont connectés sur les 10 organes enquêtés. On constate que la presse écrite (les quotidiens surtout) tend à mieux s'approprier l'internet que la presse audiovisuelle.

1- Les services de l'internet et leur utilisation

En ce qui concerne l'utilisation des services de l'internet, l'e-mail et le world wide web viennent en tête. C'est la confirmation du principe selon lequel ces deux services sont les plus populaires et les plus connus de l'internet. Sur les 24 organes de presse, seulement 8 utilisent les groupes de news et 8 téléchargent des fichiers. Aucun organe n'emploie les autres services comme le Telnet, le WAIS.

La recherche d'informations est le mobile fondamental d'utilisation de l'internet. 95,83% des organes de presse connectés utilisent l'internet ou les outils de l'internet pour la recherche. Il n'y a que cette opportunité qui est plus perçue par les médias béninois connectés. 54,16% de ces organes utilisent l'internet pour donner des informations sur leurs activités et sur leur structure. Ils sont très peu ceux qui présentent une synthèse de l'actualité ou diffusent des émissions. Sur 18 organes de presse écrite, 11 procèdent à la mise en ligne d'une synthèse de l'actualité alors qu'un organe sur les 6 radios et télévision diffuse ses émissions par l'internet. Aussi, l'auto-formation en techniques journalistiques est-elle effectuée par 7 organes sur 24. La plupart des organes de presse ne connaissent donc pas les opportunités d'éducation à distance qu'offre l'internet. L'interactivité favorisée par le web n'est pas encore perçue comme une occasion à saisir puisque 5 organes de presse seulement participent à une discussion en temps réel entre journalistes et 3 à une discussion entre les journalistes et le public. 20,83% des organes utilisent l'internet pour la publicité.

L'importance accordée à la recherche d'informations et la diffusion de synthèses de l'actualité montre la restriction faite par les organes de presse des opportunités que l'outil internet leur offre. La faible proportion d'organes utilisant les groupes de news par exemple explique les faibles pourcentages enregistrés par l'enquête en ce qui concerne la discussion entre journalistes d'une part et les forums électroniques entre journalistes et public d'autre part.

2- Les sites web des organes connectés

Qu'un organe de presse dispose d'un site web qui lui est propre est le minimum qu'on puisse exiger lorsqu'il utilise l'internet. Un site web peut non seulement permettre à l'organe de se faire connaître dans toutes ses dimensions, mais aussi favoriser la diffusion de synthèse de l'actualité, la diffusion d'émissions pour les organes de presse audiovisuelle, la présentation d'une publicité en ligne.

Sur les 24 organes de presse qui sont connectés au réseau internet, 14 organes disposent d'un site web soit un pourcentage de 58,33% (voir tableau n°6). Si cette proportion d'organes se situe un peu en dessus de la moyenne, il faut remarquer qu'elle n'est constituée que d'organes de presse privée. En effet, aucun organe de presse publique ne dispose d'un site web. Aussi, la plupart des organes n'ayant pas un site web ont affirmé que leur site est en cours de conception. Ils sont au nombre de 7. Ce taux montre bien que les organes de presse reconnaissent l'importance d'un site web pour leurs activités. A côté des organes qui disposent déjà d'un site web, il existe d'autres qui ne l'ont pas encore mais qui l'auront à court terme puisqu'il est en phase de conception. Les intérêts d'un site web sont énormes et sur les 14 organes qui en disposent la quasi-totalité présente son organe de presse, la totalité présente ses rubriques (cas des journaux) ou ses émissions (cas des radios). Les autres rubriques du site ont trait dans l'ordre d'importance à la synthèse de l'actualité, à la publicité et à la messagerie électronique. Un seul organe de presse écrite présente ses archives. Il paraît évident à ce niveau que les organes de presse s'attachent seulement à présenter leur organe, leur rubrique ou émission, une synthèse de l'actualité plutôt que d'y installer une interface d'échanges où aurait lieu la discussion en direct entre journalistes et entre journalistes et public.

A ces organes de presse qui disposent d'un site web, nous avons demandé de nous en fournir l'adresse (voir en annexe 2 la liste d'adresses de sites web d'organes de presse béninois). L'examen de ces adresses nous permet de retenir deux catégories de site web : les sites web qui sont réellement propres aux organes enquêtés et ceux qui ne constituent qu'une page ou des pages sur un site appartenant à une autre structure. Les premiers ont une adresse de la forme www.denominationdelorganedepresse.extension et sont au nombre de 8. Les 6 autres ont une adresse de la forme www.denominationdelastructureproprietairedusite.extension/nomdelorganedepresse.

Cela revient à dire que dans la réalité, 8 organes de presse disposent d'un site web digne du nom et propre à eux et les autres n'ont que l'une des pages d'un site web d'informations qui ne leur appartient pas.

Très peu d'organes disposent sur leur site de liens hypertextes vers des sites culturels ou diffusent la culture béninoise. Seulement 4 organes (voir tableau n°8) vulgarisent cette culture. La musique béninoise en particulier, la culture béninoise en générale souffre d'une promotion insuffisante et cette faible proportion d'organes vulgarisant cette richesse culturelle par les sites web en est une émanation logique. Déjà sur la plupart des radios installées à Cotonou et Porto-Novo, on diffuse plus de musiques étrangères que locales. Ce n'est donc pas sur un site web que cette carence culturelle peut être réparée.

Si les sites web des organes de presse ne bénéficient pas d'une même périodicité de mise à jour, c'est certainement à cause des informations qui y sont diffusées. 8 sites parmi les 14 au total sont mis à jour quotidiennement parce qu'ils informent au jour le jour sur l'actualité. Les autres ont opté pour une périodicité qui s'adapte aux informations qui y sont diffusées. C'est le cas d'un site qui n'est mis à jour qu'à l'occasion de la mise sur le marché de nouveaux articles par l'organe de presse propriétaire. Ce site a donc un contenu de portée commerciale.

3- Des conditions indispensables à l'utilisation de l'internet par ces organes

Sur les 24 organes de presse, seules les conditions comme présence de journalistes spécialistes des Ntic et présence de techniciens en informatique, sont remplis par la plupart des organes de presse (voir tableau n°9). Insignifiant est cependant le nombre d'organes qui disposent d'un service internet. Sur l'ensemble des organes connectés, seulement 4 disposent d'un service internet autonome. Il est d'ailleurs plus facile d'engager un personnel, que de mettre sur pied une structure internet autonome dénommée SERVICE INTERNET dont l'objectif essentiel serait de coordonner l'utilisation par l'organe de l'internet. Le capital humain pouvant animé une telle structure est présent dans la plupart de ces organes de presse. Le problème ne devrait plus se poser en principe pour leur mise en place. Cette situation dénote aussi de la non-connaissance de l'importance d'un tel service pour un organe de presse.

4- Atteintes à l'utilisation de l'internet

Dans l'ordre croissant, les handicaps qui freinent l'utilisation de l'internet par ces organes de presse ayant la connexion internet ont pour nom :

- débit de connexion trop faible ;

- manque de matériel informatique ;

- déconnexion fréquente ;

- coupure d'électricité ;

- coût de la connexion et manque de moyens financiers ;

- mauvaise connaissance de la langue anglaise.

La moitié des organes de presse enquêtés ont trouvé que le débit de la connexion demeure le problème majeur rencontré dans l'utilisation de l'internet. Or, ce débit joue énormément sur la navigation, sur la recherche d'informations. Ces organes de presse n'ont pas une liaison indépendante et disposent d'un débit de connexion trop faible, c'est ce qui explique cette plainte par rapport au débit. Le manque de matériel informatique et le coût de la connexion sont tous deux liés au manque de moyens financiers. Pour avoir une connexion internet acceptable, le matériel informatique doit être performant. Par ailleurs, un débit de connexion trop faible et un manque de matériel informatique performant lié au manque de moyens financiers ne peuvent impliquer qu'une déconnexion fréquente. La coupure d'électricité constitue aussi un problème à l'utilisation de l'internet mais elle n'est évoquée que par 05 organes de presse sur les 24 enquêtés. La non connaissance de l'anglais ne constitue pas un problème important dans cette utilisation. Seulement, 2 enquêtés l'ont soulevé. Ce sont des cas isolés qui peuvent subir une initiation à la pratique de cette langue. L'anglais doit donc être perçu comme un obstacle négligeable.

B- Les organes de presse non connectés au réseau internet dans leurs locaux

Les organes qui ne disposent pas d'une connexion internet dans leurs locaux sont un peu négligés par cette étude et pour cause. Il fallait mieux connaître ceux qui en disposent afin de relever leurs insuffisances lesquelles pourront édifier ceux qui se préparent également à en disposer.

Les organes dont il s'agit ici constituent 38,47% des organes enquêtés (voir tableau n°3). Sur 29 organes de presse écrite, 11 dont 8 périodiques ne sont pas connectés. Sur 10 organes de presse audiovisuelle, 4 ne sont pas connectés. Ces chiffres confirment l'analyse, faite un peu plus haut, selon laquelle la presse écrite tend à mieux utiliser l'internet que la presse audiovisuelle. Au niveau de cette presse écrite, les quotidiens utilisent plus l'internet que les périodiques.

La raison qui empêche la connexion de ces organes au réseau internet est le manque de moyens financiers. En effet, 86,66% de ces organes manquent de moyens financiers pour se connecter.

Le manque de matériel informatique est lié au manque de moyens financiers même si 33,33% pensent que c'est cette deuxième raison qui bloque l'utilisation de l'internet dans leurs locaux.

A ces raisons s'ajoutent le manque de volonté politique et la non initiation de journalistes à l'internet. Il est vrai que chacune de ces deux dernières raisons n'ont été évoquées que par un seul organe de presse. Aucun organe de presse n'a souligné l'ignorance des opportunités de l'internet. Seulement un seul a évoqué la non initiation des journalistes à l'internet, ce qui veut dire : bien que n'ayant pas une connexion internet, ces organes ont qu'en même vu leurs journalistes participés à une formation sur les Ntic et principalement sur l'internet. Le coût de la connexion donc le manque de moyens financiers reste en premier lieu ce qui dissuade ces organes de presse à s'offrir une connexion internet ; tous connaissant les opportunités énormes et non exhaustives de l'outil internet dans le cadre de leurs activités.

Que les organes de presse soient connectés au réseau internet ou non, tous ont besoin de s'apprivoiser cet outil de travail. Il importe que des actions soient envisagées dans cette optique.

CHAPITRE II : STRATEGIES D'ACTIONS POUR UNE MEILLEURE

UTILISATION DE L'INTERNET PAR LES MEDIAS

Cette étude ne saurait faire des propositions concrètes sans tenir compte des efforts qui ont été consentis dans le cadre de l'utilisation de l'internet par la presse béninoise. Il convient donc de récapituler toutes les actions qui ont été posées dans ce sens avant de présenter nos propositions.

SECTION 1 : DES REALISATIONS CONSIDERABLES

Dans le domaine des Ntic et plus précisément de l'internet, plusieurs formations ont été effectuées à l'intention des journalistes. A ces formations, s'ajoutent l'émission Ntic magazine, l'existence de quelques sites web, les forums mis sur pied et une association des journalistes pour l'appropriation et la promotion des Ntic.

PARAGRAPHE 1 : TABLEAU SYNTHETIQUE DES FORMATIONS DE JOURNALISTES SUR L'UTILISATION DE L'INTERNET

Parmi les structures qui ont abrité et/ou organisé ces formations, le Centre d'Education à Distance (CED) demeure l'acteur principal.

A- Les formations effectuées ou abritées par le CED

Ces formations sont au nombre de deux :

1- Formation à la gestion des parcs informatiques

Cette formation qui était intitulée la "Maintenance des parcs informatiques des organes de presse" a été organisée par le CED en collaboration avec l'Association Béninoise des Journalistes pour une Presse Indépendante (ABJPI) du 26 au 30 août 2002. Elle s'inscrivait dans le cadre de l'aide de l'Etat à la presse privée.

2- Formation au multimédia

Abritée par le CED Bénin, cette formation qui entrait aussi dans le cadre de l'aide de l'Etat à la presse privée a eu lieu du 23 au 27 septembre 2002 et a vu la participation de 40 journalistes. Elle a été organisée par le CED et l'Association des Journalistes Indépendants du Bénin (AJIB) et a été lancée par un conseiller de la HAAC. Ce séminaire- formation était constitué de deux modules : l'internet multimédia et l'initiation au logiciel Access.

B- Formations organisées par d'autres structures

Ces structures sont le Centre de Documentation des Services de l'Information (CDSI) et l'ONG Pratic-Bénin.

1- Formation sur le thème " journalisme et Internet"

Cette formation qui s'est déroulée au CDSI du 04 au 15 septembre 2000 avait pour objectif essentiel « de renforcer la capacité des journalistes aux Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication (NTIC) et notamment à l'outil Internet »39(*). 20 journalistes « seulement »40(*) de la presse publique et privée ont participé à cet atelier de formation qui a bénéficié du concours du Ministère de la Culture et de la Communication de l'époque, de la Banque International des Etats Francophones (BIEF) et de l'ONG ORIDEV d'où les formateurs étaient issus.

2- Les formations initiées par Pratic-BENIN41(*)

Ce réseau de journalistes a été l'initiateur d'une formation sur la recherche à l'internet qui a eu lieu le 03 août 2002. Elle a rassemblé une vingtaine de journalistes de la presse écrite et audiovisuelle. Elle complétait une autre formation organisée un peu plus tôt par cette même association sur l'initiation au réseau internet.

Pour que les organes de presse intègrent l'utilisation de l'internet à leurs activités, ce ne sont pas seulement des formations de journalistes qui ont été organisées. D'autres stratégies ont été développées.

PARAGRAPHE 2 : D'AUTRES ACTIONS FONDAMENTALES

A- La disposition de site web

En dehors des sites web des organes de presse que nous avons déjà évoqués dans l'analyse des résultats de notre enquête, l'ODEM dispose d'un site web dont l'adresse est la suivante : www.h2com.com/odem.

L'Union des Journalistes de la Presse Privée du Bénin (UJPB) dispose aussi de son site : www.h2com.com/ujpb.

Comme on le constate, ces sites sont intégrés à un site d'informations générales appartenant à une agence de communication dénommée H2COM. Ce sont en réalité des pages qui sont intégrés au site principal www.h2com.com. Sur ce site, il y a entre autres deux liens qui permettent de faire connaître l'ODEM et l'UJPB. Des sites d'informations générales sur le Bénin permettent également d'avoir la carte médiatique de ce pays. On pourrait en citer quelques uns. Il s'agit de :

- www.mediaben.org

- www.opays.com

- www.benin-passion.com

- www.bj.refer.org/benin

- www.beninensis.net

- www.webfirstplus.com

B- La participation à quelques forums

Le site de l'UJPB comporte une rubrique "forum" qui permet aux membres de cette association professionnelle et à toute autre catégorie d'internautes, en quête d'informations sur l'association, d'échanger.

Les journalistes béninois ont participé du 11 février au 07 avril 2002 à un forum virtuel sur la liste de discussion Africa-Net. Cette rencontre virtuelle s'est déroulée autour de quatre thèmes dont "Internet et journalisme en Afrique : enjeux et usages".

Un autre forum qui a été abandonné parce que n'obtenant pas la participation des journalistes auxquels il était destiné a réuni pendant un an MM. Ken LOHENTO, Pascal ZANTOU et Hippolyte DJIWAN. Ce forum avait pour adresse : plumebj@groups.com.

S'il a été abandonné, c'est parce qu'il n'était pas très animé. Les internautes béninois marquaient par leur absence.

C- L'émission Ntic magazine : une initiative louable

Démarré le 23 juillet 2001 sur Atlantique FM, la "Radio Leader", Ntic magazine ou Ntic mag est animé par Joël KUEGAH. Cette émission est une grande première dans le paysage audiovisuel béninois. Elle est née de l'idée originale de son animateur qui avait décelé un manque de productions audiovisuelles dans le domaine des Ntic au Bénin. Elle compte plusieurs rubriques à savoir :

- Trucs et astuces : présentant quelques astuces permettant d'utiliser facilement l'internet ;

- Actualités : les nouvelles informations relatives à l'internet y sont présentées ;

- Invitées : un invité, professionnel des Ntic, explique une notion, une portion de l'internet ou donne des informations sur l'utilisation de l'internet ;

- Bonnes adresses : des adresses de sites sont présentées aux auditeurs avec les informations et les opportunités qu'ils offrent ;

- Courriers : lecture des lettres des auditeurs qui peuvent poser des questions, faire des suggestions et demander des correspondants.

Elle est diffusée toutes les semaines : les lundi à 18h30 et les mercredi à 17h30 (rediffusion). S'il faut s'en tenir au nombre d'e-mails qui constituent le courrier des lecteurs de cette émission, on peut affirmer qu'elle est très écoutée par le public, surtout dans le monde scolaire et estudiantin et aussi par les professionnels des Ntic. Seulement, toute l'émission est préparée à l'extérieur, la radio Atlantique FM ne disposant pas d'une connexion internet. L'émission n'a également aucun soutien financier de la part des autorités de la chaîne en particulier et de l'Office de Radiodiffusion et Télévision du Bénin (ORTB) dont elle dépend. L'animateur se connecte donc à l'internet à ses propres frais dans les cybercafés ou bénéficie quelque fois de bons de navigation de la part des promoteurs ou gérants de ces centres d'accès internet.

Un site web www.ortb.org a été conçu par l'animateur de cette émission. Conçu dans le but de fournir des informations sur l'ORTB, il ne comporte que deux liens qu'on peut cliquer et qui peuvent conduire vers les éléments caractéristiques des émissions Ntic mag et Dimanche-Dimanche, une émission de la télévision ORTB.

Les autres liens ne sont pas encore actifs parce que ce site n'est que provisoire. Il sera rendu officiel au cas où l'ORTB procédera à son achat. L'animateur de cette émission souhaite vivement voir Ntic mag diffusé par la "chaîne mère" Radio Cotonou (ORTB) dont la zone de couverture est plus étendue que celle de Atlantique FM, et saisi par des annonceurs ou sponsors qui, pour l'instant, se font très rares.

D- L'association Pratic-Bénin

Le 24 novembre 2001, il a été mis sur pied le Réseau béninois des Journalistes pour la promotion et l'Appropriation des Nouvelles technologies de l'information et de la communication. Ce réseau est appelé Pratic-Bénin. Cette association a pour objectifs :

- la formation de ses membres, des journalistes béninois et étrangers sur les Ntic et leurs enjeux ;

- la sensibilisation des responsables des organes de presse et des journalistes pour l'appropriation des Ntic ;

- la sensibilisation des populations aux enjeux des Ntic pour le développement à la base à travers des publications et des émissions ;

- le développement et la promotion du cyber journal pour renforcer la présence du Bénin sur l'internet.

Depuis sa création jusqu'à l'heure actuelle, Pratic-Bénin a à son actif l'organisation de séminaires de formation sur l'initiation des journalistes à l'internet et sur la maîtrise des moteurs de recherche. Dans le cadre de la célébration de la fête de l'internet édition 2002, il a animé le 19 mars, une conférence sur le thème :"Internet : jeunesse et sexe" pour sensibiliser, les jeunes et les éducateurs de tous les niveaux et les parents en particulier, sur la dépravation des moeurs que constitue la visite des sites pornographiques par les jeunes internautes béninois42(*). Le réseau ne compte pas s'arrêter en si bon chemin. Il projette poursuivre la sensibilisation pour l'abandon de la visite des sites érotiques, la formation des journalistes et se lance un défi majeur : la mise en place d'une association africaine des journalistes en Ntic. Son site web est actuellement en cours de conception.

On ne peut en aucun cas négliger toutes ces actions se rapportant à l'appropriation des Ntic par les journalistes.

SECTION 2 : RECOMMANDATIONS

Nos propositions d'actions pour une meilleure utilisation de l'internet par les organes de presse béninois visent les autorités politico-administratives, les médias et les associations professionnelles de journalistes.

PARAGRAPHE 1 : L'ETAT : UN ROLE DERMINANT A JOUER

Les institutions de l'Etat intervenant dans le domaine de la communication telles que le MCPTN et la HAAC doivent se rendre plus dynamiques dans l'assistance des médias en matière de l'internet.

A- Les actions du MCPTN

C'est un atout indéniable que le Bénin dispose d'un ministère qui s'occupe à la fois de la communication et des technologies nouvelles. Dans sa promotion des technologies nouvelles, il doit s'attacher à doter les organes de presse de matériel informatique performant. L'aide de l'Etat à la presse privée n'étant pas une aide financière directe mais plutôt un simple règlement des opérations d'achat effectuées par les organes de presse, elle est insuffisante pour que ces derniers se dotent de matériel informatique dont le manque, qui résulte d'un manque de moyens financiers, a été souligné par la majeure partie de nos enquêtés. Le ministère peut instaurer une "Maison des Ntic pour les médias", un centre multimédia où les journalistes pourront avoir un accès internet optimal. En attendant que les organes de presse qui n'ont pas encore une connexion internet s'en dotent, leurs journalistes pourront utiliser gratuitement l'internet dans ce centre qui serait à l'image du CED Bénin et qui sera réservé à la formation des seuls professionnels de la communication. L'instauration d'un tel centre a aussi l'avantage de mieux coordonner la formation des journalistes.

Le ministère doit également aider les organes de presse à se doter de connexion indépendante, de connexion satellitaire. Cette dotation résoudra non seulement le débit de connexion trop faible mais aussi le problème de déconnexion fréquente, deux problèmes qui affectent l'utilisation de l'internet dans les organes de presse. Dans cette optique, ce ministère peut, en partenariat avec l'opérateur national des télécommunications OPT qui est d'ailleurs sous sa tutelle et les autres fournisseurs d'accès internet, étudier à la baisse leur coût de connexion à l'internet. Il est vrai que certains organes de presse enquêtés ont qualifié d'utopique la proposition selon laquelle il faut rendre quasi-gratuit la connexion des médias à l'internet, mais, eu égard au rôle qu'ils jouent dans l'enracinement de la démocratie et aux opportunités que leur offre l'internet, le jeu en vaut bien la chandelle. On pourrait pour ce faire appliquer des tarifs spéciaux à leur utilisation de l'internet, des tarifs forfaitaires.

B- Les suggestions à l'endroit de la HAAC

La HAAC devrait se doter d'un site web qui donne des informations sur ses membres, ses décisions, ses activités, ses sessions ordinaires et sur le paysage médiatique du pays. Sur son site, il pourrait également être prévu un forum rassemblant la participation des hommes des médias et de ces conseillers à des débats portant sur des sujets ayant trait à la presse.

La rubrique "formations" de l'aide de l'Etat à la presse privée devrait être mieux coordonnée par la HAAC. Tous les organes de presse doivent pouvoir envoyer un journaliste à ces formations. Un effort doit donc être consenti pour que tous les organes soient représentés. La mise en place du centre multimédia évoqué un peu plus haut pourrait résoudre la restriction du nombre d'organes de presse participant due au fait qu'ils ne pouvaient pas tous être représentés à la fois et au nombre très limités de places disponibles pour la formation. L'élaboration du projet d'un tel centre s'appesantira nécessairement sur le nombre d'organes de presse existant et sur des estimations portant sur l'installation de nouveaux organes. Ne perdons pas de vue que les journalistes pourront être divisés en groupe pour assister à une même formation mais un tel centre éviterait d'inviter seulement 20 ou 40 journalistes sur la kyrielle de radios, de télévisions et de journaux dont disposent le Bénin.

Les mesures que nous venons d'exposer permettront d'aider les organes de presse n'ayant pas encore une connexion internet de s'en doter et permettront d'optimiser la connexion internet de ceux qui en disposent déjà. La HAAC devrait installer des commissions qui puissent évaluer les résultats des formations sur le terrain et voir si ces formations théoriques et pratiques ont été mises en application dans les organes de presse. Il serait important par exemple que des journalistes webmestre soient formés. Une telle formation doit être suivie d'une évaluation qui puisse permettre de savoir après un certain délai si les organes de presse qui ont été représentés se sont dotés d'un site web.

L'Etat à travers ces institutions ne peut pas à lui seul aider les organes de presse à mieux s'approprier l'internet. C'est également le rôle des mécènes, des ONG et des OING spécialisées en Ntic qui peuvent entre autres doter les organes de presse d'appareil informatique performant. Toutefois, les organes de presse et les associations professionnelles de journalistes doivent se prendre en charge.

PARAGRAPHE 2 : RESPONSABILITES DES ORGANES DE

PRESSE ET DES ASSOCIATIONS DE

JOURNALISTES

A- Les organes de presse

Des efforts doivent être consentis par les organes de presse n'ayant pas encore une connexion internet à en avoir, les opportunités de l'internet étant nombreuses. Ces opportunités ne sont pas offertes seulement par ses services e-mail et web. Les autres services tels les groupes de news, le FTP, le Telnet sont également d'une utilité importante. Les utilisations du web et de l'e-mail devraient être dépassées.

Tous les organes de presse devraient pouvoir se doter d'un site web propre à eux, un site web qui puisse être mis à jour quotidiennement lorsqu'il fournit des informations sur l'actualité tant nationale qu'internationale. Cette mise à jour serait, entre autres, le rôle du journaliste webmestre. D'un autre côté, leur site doit se constituer en une interface de vulgarisation de la culture béninoise à travers le monde entier. En effet, la culture béninoise souffre d'un certain manque de promotion. S'il est vrai qu'il existe des contenus culturels béninois sur le web, la visite du site d'un organe de presse peut permettre déjà d'avoir des informations sur la culture béninoise. L'internaute n'aurait donc pas besoin de se transposer sur un site culturel avant d'avoir des informations sur le Bénin. Aussi la visite du site web d'un organe de presse peut-elle amener l'internaute à jeter un coup d'oeil sur les pages culturelles même si les informations culturelles n'étaient pas l'objet de sa connexion à ce site. Ces sites web doivent également disposer d'une liste de discussions qui puisse favoriser une conférence entre journalistes et public. Pourquoi ne peut-on pas mettre sur pied une compétition annuelle qui récompense les meilleurs sites web de médias ? Cela incitera les organes de presse à appliquer à leur site web tous les paramètres énumérés ci-dessus et ceux qui ne disposent pas encore d'un site web à s'en doter.

Les organes de presse doivent à travers leurs productions ou publications vulgariser les Ntic et particulièrement l'internet pour que les populations puissent s'informer de leurs enjeux pour le développement. Ces réalisations seront régulièrement primées par une commission qui associerait la HAAC, le MCPTN et Pratic-Bénin. Souhaitons que Atlantique FM soit imité par ses confrères par rapport à Ntic mag qui a besoin d'être encouragé pour une bonne continuation.

L'ABP qui a une connexion internet lui permettant entre autres d'obtenir des informations de la part de ses confrères tels l'agence PANA, l'A.F.P. et Chine Nouvelles, doit rendre actif son site web qui ne l'est pas encore. Ses représentations départementales doivent pouvoir être dotées d'une connexion internet pour rendre plus facile la transmission des informations qui actuellement se fait par téléphone ou par fax. Son adresse e-mail abpben@bow.intnet.bj pourrait faciliter cette opération.

La nécessité d'un service internet s'impose dans les organes de presse et il urge qu'ils dotent leurs structures de ce service.

L'effort devra également être fait par les radios et télévisions afin de passer de l'analogique au numérique.

B- Les associations de journalistes

Elles ne disposent pas pour la plupart d'un site web, excepté l'UJPB, même si ce site dépend de celui de l'agence H2COM. Elles doivent se doter de site web qui puisse donner des informations sur leurs activités.

Il urge donc qu'à leur tête Pratic-Bénin finisse la conception de son site et procède à son lancement. Peut-être qu'une telle réalisation inciterait ses associations-soeurs à l'imiter. Pratic-Bénin doit également être associé à toute activité visant à favoriser l'appropriation des Ntic par les médias.

CONCLUSION

Par l'outil internet, un organe de presse peut non seulement rechercher des informations mais aussi en diffuser. Il rend plus efficace et plus rapide la communication entre ses animateurs et assure la discussion en ligne entre d'une part, les journalistes, et, d'autre part, entre eux et les lecteurs, auditeurs et téléspectateurs. Les organes de presse béninois peuvent profiter de cet outil pour mieux vulgariser la culture béninoise qui à l'heure actuelle souffre d'une faible promotion sur le plan international.

Dans la réalité, l'utilisation de l'internet par les organes de presse béninois reste relativement en dessous de ce qu'elle devrait être même si plus de la moitié des organes enquêtés a une connexion internet. Parmi ces derniers, tous ne profitent pas effectivement des opportunités qu'offre l'internet. Ils se limitent aux échanges de correspondances et à l'utilisation de l'application web pour la recherche d'informations alors que les forums électroniques par exemple peuvent leur permettre d'échanger sur des sujets de l'actualité et de déceler ainsi les forces et les faiblesses de leurs écrits. Une minorité de ces organes présente la culture béninoise sur son site et dispose d'un service internet distinct des autres services.

Il urge donc que cette sous-utilisation de l'internet soit corrigée. Des actions doivent être menées par l'Etat à travers le MCPTN et la HAAC pour aider les organes de presse, qui utilisent l'internet à l'extérieur de leurs locaux, à disposer d'une connexion internet et pour améliorer la connexion des autres organes. La formation des journalistes aux usages de l'internet doit également être mieux coordonnée pour que tous les organes soient tous représentés d'une part, et que de l'autre, une commission puisse évaluer son impact sur la pratique de l'internet par eux. Ces formations doivent amener les journalistes à démythifier l'outil informatique et les familiariser aux utilisations de l'internet. Le mécénat privé pourrait également se développer pour doter les organes d'appareil informatique ou d'une connexion internet.

Mais cela ne signifie en aucun cas que les organes de presse ne doivent pas se prendre en charge eux-mêmes. C'est à eux qu'appartiennent les rôles les plus importants. Après une connexion internet, ils doivent instaurer un service internet, éviter de se limiter à l'envoi et à la réception de courrier électronique et à la recherche d'informations. Ils doivent disposer d'un site dont la conception doit prévoir une tribune de débats en ligne.

Cette étude de l'utilisation de l'internet par les médias béninois que nous avons réalisée a porté sur des organes de presse des villes de Cotonou et Porto-Novo. Elle n'a pas pris en compte tout le territoire national et s'est déroulé en août, septembre et octobre 2002. L'internet évolue à un rythme vertigineux et des milliers de sites web sont lancés chaque jour dans le monde entier. Il suffit qu'un des organes de presse que nous avions enquêtés et qui n'a pas un site web s'en dote dans le mois de novembre 2002 pour que notre travail soit en partie dépassé. Cheikh Hamidou KANE n'a-t-il pas écrit dans L'aventure ambiguë que « La vérité que révèle la science est une vérité partielle, et tant qu'il y aura de l'avenir, toute vérité sera partielle. La vérité se place à la fin de l'histoire.» Il serait intéressant que cette étude soit actualisée chaque année pour retracer l'évolution de l'internet "médiatique" béninois et pour décrire la réelle situation de l'internet dans la presse. Par ailleurs, cette étude s'inscrivait dans le cadre de la rédaction d'un mémoire de fin de formation et ne pouvait par conséquent embrasser à la fois d'autres questions importantes plus spécifiques. Au nombre de celles-ci, on peut avoir : sur les sites web des organes de presse, la navigation est-elle aisée. Ces sites web sont-ils référencés ? Les gestionnaires de ces sites disposent-ils des statistiques de consultations ? Ces sites sont-ils visités régulièrement ? Quelles sont les nationalités des visiteurs ? Sont-ce seulement des béninois ? Quelles sont les rubriques qui attirent le plus les internautes ? La publicité sur ces sites est-elle payante ? Cette publicité est-elle constituée d'une simple affichage du logo de la structure présentée ou le logo est-il un lien hypertexte pouvant conduire au site web de cette structure ? Autant de questions qui méritent d'être traitées ultérieurement pour compléter cette étude.

BIBLIOGRAPHIE

B-1 Monographies

1-1 BA, Abdoul. Télévisions, paraboles et démocraties en Afrique noire.

Paris, Canada : L'Harmattan, 1996. 187p.

1-2 BACHMAN, Philippe. Communiquer avec la presse écrite et

audiovisuelle. Paris : CFPJ, 1996. 173p.

1-3 CHASSE, Dominique, WHITNEY, Greg. Guide de rédaction des

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Polytechnique de Montréal, 1997. 177p.

1-4 CHENEAU-LOQUAY, Annie. Enjeux des technologies de la

communication en Afrique : du téléphone à Internet. Paris : Karthala,

2000. 402p.

1-5 FLORIDI, Luciano. Internet. Paris : Flammarion, 1998. 127p.

1-6 FRERE, Marie-Soleil. Presse et démocratie en Afrique francophone : les

mots et les maux de la transition au Bénin et au Niger. Paris : Karthala,

2000. 540p.

1-7 GROUPEMENT FRANÇAIS DE L'INDUSTRIE DE

L'INFORMATION. 7 clés juridiques pour Internet. Paris : AFNOR,

1998. 108p.

1-8 GUERIN, Serge. La cyberpresse : la presse et l'écrit off line, on line. Paris : Hermès, 1996. 148p.

1-9 HABRAKEN, Joe, KRAYNAK, Joe. Internet 6. en. 1. Paris: Simon&

Schuter Mac Millan, 1997. 521p.

1-10 INSTITUT PANOS. Internet à l'usage des journalistes africains. Paris :

Institut Panos, Karthala, 1999. 95p.

1-11 INSTITUT PANOS ET L'UNION DES JOURNALISTES D'AFRIQUE

DE L'OUEST. Le pluralisme radiophonique en Afrique de l'Ouest.

Paris : L'harmattan, 1993. Tome1, 163p.

1-12 LAMIZET, Bernard, SILEM, Ahmed. Dictionnaire encyclopédique des

Sciences de l'Information et de la Communication. Paris : Ellipses,

1997. 590p.

1-13 LARDY, Jean-Pierre. Recherche d'informations sur l'internet : outils et

méthodes. 5e éd. Paris : ADBS, 1998. 100p.

1-14 MICRO APPLICATION. Dictionnaire de l'informatique et de l'Internet.

Paris : Micro application, 1998.

1-15 OBSERVATOIRE DE LA DEONTOLOGIE ET DE L'ETHIQUE DANS

LES MEDIAS. Etude sur l'état des médias au Bénin : 1988-2000.

Cotonou : Fondation Friedrich Ebert, 2001.

1-16 TEYSSIER, Jean Pierre. La télévision change de siècle : les années

numériques. Paris : Le cherche midi, 1998. 189p.

1-17 VASSEUR, Frédéric. Les médias du futur. 3e éd. Paris : PUF, 1996. 127p.

B-2 Articles

2-1 AZONWAKIN, Alexis. « Historique politique du Dahomey au Bénin

d'aujourd'hui : les hauts et les bas d'une Nation en quête de son

identité ». Fraternité. N°162, juill. 2000. P.4.

2-2 DJIWAN, Hippolyte. « Développement des Ntic au Bénin : un vide

juridique à combler ». Le Matinal. N°1378, sept. 2002. P.4.

2-3 GBEKAN, Firmin. « Conférence de presse Pratic-Bénin : l'internet et le

sexe au coeur des débats ». Le Matinal. N°1226, mars 2002. P.5.

B-3 Mémoires

3-1 AZANDJEME, Marcel P. La presse écrite de 1990 à 1997. 1996. 28p.

Mémoire de fin de formation du premier cycle en documentation,

Abomey-Calavi : ENA.

3-2 LOHENTO, Ken. Radioscopie de la connexion du Bénin à l'internet.

1997. 71p. Mémoire de fin de formation du premier cycle en

documentation, Abomey-Calavi : ENA.

B-4 Rapport

4-1 DEGILA, François. Rapport général de l'atelier de formation sur le

thème « Journalisme et internet ».

B-5 Autres sources d'informations

5-1 LOHENTO, Ken. Etude- l'internet au Bénin de 1995 à 2000. 30 p.

http: //www.anais.org /ARTICLES/ARTICLE93.HTML.

5-2 OKANLA, Moussa. Relations internationales : cours. Université

d'Abomey-Calavi. Faculté de Droit et des Sciences Politiques.

3e année. 2001-2002.

5-3 UNION DES JOURNALISTES DE LA PRESSE PRIVEE DU BENIN.

Agenda de la Presse et de la Communication 2002. 6 e éd. Cotonou :

Fondation Friedrich Ebert, 2001.

5-4 www.africacomputing.org

5-5 www.beninensis.net

5-6 www.mediaben.org

5-7 www.opays.com

5-8 www.oridev.org

5-9 www.ortb.org

5-10 www.webfirst.com

ANNEXES

1- Questionnaire de recherche

2- Liste d'adresses des sites web d'organes de presse béninois

QUESTIONNAIRE DE RECHERCHE

Madame, Monsieur,

Je suis Abdel Kader KPADONOU, étudiant en 3ème année d'Archivistique au Centre de Formation aux Carrières de l'Information (CEFOCI) sous tutelle de l'Ecole Nationale d'Administration et de Magistrature (ENAM) de l'Université d'Abomey-Calavi (UAC).

Dans le cadre de la rédaction de mon mémoire de fin de formation, j'ai choisi réfléchir sur le thème : L'APPROPRIATION DE L'INTERNET PAR LA PRESSE BENINOISE. C'est à cet effet que j'ai élaboré ce questionnaire qui me permettra d'évaluer l'utilisation de l'internet par votre organe de presse. Je vous saurai gré de bien vouloir y répondre.

Soyez-en déjà rassurés, le caractère confidentiel des renseignements que vous mettrez à ma disposition sera rigoureusement respecté dans leur traitement.

Je vous remercie d'avance pour votre précieuse collaboration.

Abdel Kader B. KPADONOU

Archivistique 3 CEFOCI/ENAM

babatoundek@yahoo.fr

03 BP 211 Porto-Novo BENIN

I- Identification de l'organe de presse enquêté :

1- Dénomination de l'organe de presse

...............................................................................................................

2- Son adresse :

- BP.................................................................................................

- Téléphone........................................................................................

- Boîte électronique...............................................................................

- Siège :.............................................................................................

3- Votre organe de presse est :

? Un quotidien

? Un périodique (Préciser la périodicité : mensuel, bimensuel, hebdomadaire ou

autres).........................................................................................................

? Une radiodiffusion sonore

? Une télévision

4- Secteur d'activité:

? Secteur public

? Secteur privé commercial

? Secteur privé non commercial

II- De l'usage de l'internet par votre organe de presse :

5- Pour un organe de presse, l'internet est-il un outil nécessaire ?

? Oui

? Non

6- Votre organe de presse a-t-il une connexion internet ?

? Oui

? Non

(Si vous répondez "non", passez à la question n°17)

7- Quels sont les services de l'internet que vous utilisez ?

? l'e-mail

? les groupes de news ou forums électroniques ou usenet

? le FTP ou transfert de fichier

? le telnet

? le WAIS

? le World Wide Web

? autres (à préciser)..................... ............

8- A quelles fins utilisez-vous ces services ?

? Recherche d'informations

? Auto-formation en techniques journalistiques

? Diffusion de synthèses de l'actualité nationale et internationale

? Diffusion de vos émissions (pour les organes de presse audiovisuelle)

? Discussion électronique entre journalistes

? Discussion électronique entre les hommes de medias et le public

? Présentation de votre organe de presse

? Publicité

? Autres (à préciser)...... .................

9- Disposez-vous d'un site web propre à votre organe ?

? Oui (donnez ici son adresse http://www.......................................................................)

? Non

? Il est en cours de conception

? Il sera conçu ultérieurement

(Si vous ne répondez pas par "oui", passez à la question n°13)

10- Quelles sont les rubriques qui constituent ce site web?

? Présentation de votre organe de presse et des journalistes

? Présentation des rubriques (pour les journaux)

? Présentation des émissions (pour les radios et télévisions)

? Synthèse de l'actualité

? Publicité

? Messagerie

? Dialogues

? Autres (à préciser)......... ................................

11- Sur votre site peut-on trouver une fenêtre sur la culture béninoise ou des liens vers des sites culturels béninois ?

? Oui

? Non

12- Quelle est la périodicité de la mise à jour de votre site ?........................

...................................

13- Au nombre des services qui participent au fonctionnement de votre organe de presse (service administratif, service commercial, service technique, service des programmes, publication, rédaction) y a-t-il un service internet autonome ?

? Oui

? Non

14- Parmi vos journalistes, en est-il un spécialiste des Ntic ?

? Oui

? Non

15- Comptez-vous au sein du personnel des techniciens en informatique ?

? Oui

? Non

? Nous recourrons temporairement à leur compétence.

16- Quels sont les obstacles qui freinent l'utilisation de l'internet par votre organe de presse ?

? Manque de matériel informatique

? Mauvaise connaissance de l'anglais

? Problème de déconnexion fréquente

? Débit de connexion trop faible

? Coupure d'électricité

? Autres (à préciser).................................................................................

(passez à la question n°18)

17- Pourquoi n'utilisez-vous pas l'internet dans vos locaux ?

? Manque de moyens financiers

? Manque de matériel informatique

? Ignorance des opportunités de l'internet

? Non initiation des journalistes à l'internet

? Autres (à préciser)

18- Vos journalistes ont-il participé une fois à un séminaire-formation sur les Ntic et précisément sur l'internet ?

? Oui

? Non

III- D'une meilleure présence sur l'internet des organes de presse béninois :

19- Selon vous, quelles actions peut-on mener pour que la presse béninoise s'apprivoise davantage l'internet ?

? Recyclage régulier des journalistes aux utilisations de l'internet

? Rendre quasi-gratuit le coût de connexion des médias à l'internet

? Primer les meilleurs sites web des médias chaque année

? Primer les meilleurs articles, reportages audiovisuels ou émissions sur les Ntic

? Autres (à préciser)......... ..............................

20- Quelles suggestions pourriez-vous faire dans le cadre de ce travail de mémoire ?

LISTE D'ADRESSES DES SITES WEB D'ORGANES DE PRESSE BENINOIS(*)

1- www.latribunedelacapitale.com

2- www.lematinalonline.com

3- www.webfirstplus.com/laurore

4- www.mediaben.org/lesechosdujour

5- www.le-progres.info

6- www.mediaben.org/liberte

7- www.geoaties.com/laction2002

8- www.lepointauquotidien.info

9- www.lerepublicain.org

10- www.lematin.bj

11- www.webfirstplus.com/fraternite

12- www.jinfoplus.fr.st

13- www.planetefm.com

14- www.eit.bj/GolfeFM.htm

* 1- Moussa OKANLA. Cours de Relations Internationales. Université d'Abomey-Calavi : FADESP/ 3ème année. 2001-2002.

* 2 - Frédéric VASSEUR. Les médias du futur. 3è éd. Paris : PUF, 1992. P.52.

* 3 - Luciano FLORIDI. Internet. Paris : Flammarion, 1998. P.31.

* 4 - Pascal RENAUD. Historique de l'internet du Nord au Sud. P.98 in CHENEAU-LOQUAY, Annie. Enjeux des technologies de la communication en Afrique : du téléphone à Internet. Paris : Karthala, 2000. 402 p.

* 5 - Ce nombre a été avancé en 1998 par Micro application dans son Dictionnaire de l'informatique et de l'Internet.

* 6 - Groupement Français de l'Industrie de l'Information. 7 clés juridiques pour Internet. Paris : AFNOR, 1998. P.104.

* 7 - Bernard LAMIZET, Ahmed SILEM. Dictionnaire encyclopédique des sciences de l'information et de la communication. Paris : Ellipses, 1997. P.316.

* 8 - Ibid.

* 9 - Ken LOHENTO. Etude-l'internet au Bénin de 1995 à 2000. http://www.anais.org/ARTICLES/ARTICLE93.HTML. P.2.

* 10 - Les prix fournis dans ce document sont en FCFA, monnaie utilisée au Bénin.

* 11 - Ken LOHENTO. Etude-l'internet au Bénin de 1995 à 2000. http://www.anais.org/ARTICLES/ARTICLE93.HTML. P.24.

* 12 - Hippolyte DJIWAN. « Développement des Ntic au Bénin : un vide politique à combler ». Le Matinal. N°1378, sept.2002. P.4.

* 13 - Yaovi ATOHOUN. « Message du Président du COFIB : la fête pour tous ». Orit@. N°25, mars 2002 Spécial fête de l'Internet. P.2.

* 14 - Ce ministère est devenu aujourd'hui MCCAGPD (Ministère d'Etat Chargé de la Coordination de l'Action Gouvernementale, de la Prospective et du Développement).

* 15 - Hippolyte DJIWAN. « Développement des Ntic au Bénin : un vide politique à combler ». Le Matinal. N°1378, sept.2002. P.4.

* 16 - Philippe BACHMAN. Communiquer avec la presse écrite et audiovisuelle. Paris : CFPJ, 1996. P.27.

* 17 - Dans ce document, les dénominations des organes de presse sont mentionnées en caractères italiques.

* 18 - OBSERVATOIRE DE LA DEONTOLOGIE ET DE L'ETHIQUE DANS LES MEDIAS. Etude sur l'état des médias au Bénin : 1988-2000. Cotonou : Fondation Friedrich Elbert. 2001. P.20.

* 19 - Marie-Soleil FRERE. Presse et démocratie en Afrique francophone : les mots et les maux de la démocratie au Bénin et au Niger. Paris : Karthala, 2000. P.27.

* 20 - Ibid.

* 21 - Alexis AZONWAKIN. « Historique politique du Dahomey au Bénin d'aujourd'hui : les hauts et les bas d'un Nation en quête de son identité ». Fraternité. N°162, juill. 2000. P.4.

* 22 - Nous citons ici Marie-Soleil FRERE, P.54.

* 23 - Préambule du Code de déontologie de la presse béninoise fourni par l'Agenda de la Presse et de la Communication 2002.

* 24 - Nous tenons ces chiffres de l'Agenda de la Presse et de la Communication 2002 qui a été réalisé dans le dernier trimestre de l'an 2001. Le nombre d'organes de presse écrite aurait assurément augmenté depuis ce moment.

* 25 - Nous faisons référence ici à l'ancienne répartition territoriale. Selon cette répartition, le Bénin compte 6 départements.

* 26 - Cette citation de Vinton CERF a été utilisée par M. Yaovi ATOHOUN, Président du COFIB 2002 dans son message à l'occasion de la fête de l'internet.

* 27 - Frédéric VASSEUR. Les médias du futur. 3è éd. Paris : PUF, 1996. P. 50.

* 28 - Philippe BACHMAN. Communiquer avec la presse écrite et audiovisuelle. Paris : CFPJ, 1996. P.27.

* 29 - Aux termes de l'article 2 du Code de Déontologie de la Presse Béninoise, le journaliste ne publie que les informations dont ils auraient établi la véracité et l'exactitude.

* 30 - Il s'agit d'un département du sud-est Bénin.

* 31 - Philippe BACHMAN. Communiquer avec la presse écrite et audiovisuelle. Paris : CFPJ, 1996. P.28.

* 32 - Serge GUERIN. La cyberpresse : la presse et l'écrit off line, on line. Paris : Hermès, 1996. P.42.

* 33 - Ibid.

* 34 - Ibid. P.43.

* 35 - Entretien avec M. Hippolyte DJIWAN en septembre 2002.

* 36 - Lire Privé commercial

* 37 - Lire Privé non commercial

* 38 - Journalistes concepteurs et gestionnaires de sites web.

* 39 - François DEGILA, directeur du CDSI. Rapport général de l'atelier de formation sur le « Journalisme et Internet ».

* 40 - Ibid.

* 41 - Voir informations sur Pratic-Bénin dans le paragraphe suivant.

* 42 - Firmin GBEKAN. « Conférence de presse de Pratic-Bénin : L'internet et le sexe au coeur des débats ». Le Matinal. N°1226, mars 2002. P.5.

* Cette liste a été établie à la suite de notre enquête en Octobre 2002. Les organes de presse qui n'ont pas reçu notre questionnaire peuvent disposer de sites web qui n'aient été pris en compte dans cette liste






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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault