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Typologie des exploitations et étude de rentabilité des cultures fourragères dans les sytèmes de production du Bassin arachidier du Sénégal

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par Alexandre Diouf
Ecole Nationale Supérieure d'Agriculture de Thiès - Ingénieur AgroEconomiste 2002
  

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République du Sénégal
********************
Ministère de l'Education
**************************

Ecole Nationale Supérieure d'Agriculture (ENSA)- Thiès
*********************************************************************
Département Economie et Sociologie rurales
********************************************************

Typologie des exploitations et étude de la rentabilité des cultures fourragères dans les systèmes de production du Bassin arachidier du Sénégal.

Par Alexandre DIOUF

Mémoire de fin d'études pour l'obtention du grade d'Ingénieur agronome.

Spécialisation : Economie et Sociologie rurales

Directeur de stage : M. Roger PONTANIER, Coordonnateur de l'US Jachère

Maîtres de Stage : M. Georges RIPPSTEIN, Chercheur au CIRAD

Laurence BOUTINOT, Chercheur au CIRAD

Membres du jury

Pr. Papa Ibra SAMB

Directeur de l'ENSA

Président

Dr. Abdoulaye DRAME

Directeur des études de l'ENSA

Membre

M. Boubacar NDIAYE

Chef du département Economie et Sociologie rurales

Membre

M. Georges RIPPSTEIN

Chercheur CIRAD

Rapporteur

M. Gilbert BOSSA

Enseignant au CESAG

Membre

M. Amadou Tamsir DIOP

Chercheur ISRA

Membre

Novembre 2002

RESUME

Le Bassin arachidier du Sénégal, longtemps marqué par une monoculture d'arachide, subit actuellement une dégradation avancée des potentiels de production de ses terres. Plusieurs programmes qui tentent d'améliorer les conditions de vie de ses populations ont été lancés dans le cadre du développement de l'élevage qui est une activité largement pratiquée dans la zone.

Dès lors, il convenait, pour rester dans la dynamique d'amélioration des conditions de vie des populations, de trouver des technologies qui seraient des solutions à la fertilité dégradée des terres cultivées, et à l'alimentation du bétail présent.

C'est pourquoi, les cultures fourragères introduites dans la zone dans le cadre du projet Jachère, ont été adoptées par une diversité de producteurs.

La typologie des exploitations ayant adopté la technologie fourragère a montré qu'il s'agissait de trois grands groupes de producteurs dont l'âge semblait être un critère déterminant dans l'appartenance à l'un ou à l'autre des groupes.

Toutefois, l'analyse de rentabilité réalisée sur ces cultures a montré qu'en dehors du niébé (Vigna unguiculata), aucune d'entre elles (A.hypogea; Sorghum bicolor) ne présentaient un intérêt financier immédiat pour l'exploitation. Mais la conversion en lait et en viande de ces cultures paraissait intéressante, particulièrement dans cette zone à traditions d'éleveurs.

En outre l'augmentation des rendements sur les cultures succédant aux fourrages pourrait justifier une immobilisation de la terre pour la production fourragère.

Mots -clés : jachère, fourrages, typologie, rentabilité

SUMMARY

The groundnut (Arachis hypogea) Basin of Senegal, marked a long time by a monoculture with groundnut, currently undergoes an advanced degradation of the potentials of production of its grounds. Several programs which try to improve the living conditions of its populations are launched within the framework of a development of the breeding which is an activity largely practised in the zone.

Consequently, it was appropriate, to remain in the dynamics of improvement of the living conditions of the populations, to find technologies which would be solutions with the degraded fertility of the cultivated grounds, and with the animal feed present. The fodder crops introduced into the zone with the project «Jachère», were adopted by a diversity of producers.

The typology of the exploitations having adopted fodder technology showed that they were three great groups of producers whose age seemed to be a criterion determining with the membership of one or with the other of the groups. However, the analysis of profitability carried out on these cultures showed that apart from niébé (Vigna unguiculata) , none of them (A.hypogea; Sorghum bicolor) were of immediate financial interest for the exploitation. But conversion into milk and meat of these cultures appeared interesting, particularly in this zone with traditions of stockbreeders. Moreover the increase in the outputs on the cultures succeeding it, could justify an immobilization of the ground for fodder production.

Key words: Fallow, fodders, typology, profitability

RESUMEN

La Cuenca de cacahuete (Arachis hypogea) del Senegal mucho tiempo caracterizado por un monocultivo al cacahuete, sufre actualmente una degradación avanzada de los potenciales de producción de sus tierras. Varios programas que intentan mejorar las condiciones de vida de sus poblaciones se lanzaron en el marco de un desarrollo de la ganadería que es una actividad ampliamente practicada en la zona.

Por lo tanto, convenía, para permanecer en la dinámica de mejora de las condiciones de vida de las poblaciones, encontrar tecnologías que serían soluciones a la fertilidad deteriorada de las tierras cultivadas, y a la alimentación del ganado presente.

Los cultivos forrajeros introducidos en la zona con el proyecto «Jachere», fueron adoptados por una diversidad de productores.

La tipología de las explotaciones que adoptaban la tecnología forrajera puso de manifiesto que se trataba de tres grandes grupos de productores cuya edad parecía ser un criterio determinante a la pertenencia al una o al otros de los grupos. No obstante, el análisis de rentabilidad realizado sobre estos cultivos puso de manifiesto que fuera de Vigna unguiculata, ninguna de entre ellos (A. Hypogea ; Sorghum bicolor) no presentaban un interés financiero inmediato por la explotación. Pero la conversión en leche y en carne de estos cultivos parecía interesante, especialmente en esta zona a tradiciones de ganaderos.

Por otro lado el aumento de los rendimientos sobre los cultivos que sucedían a ella, puede alinear una inmovilización de la tierra para la produccion de los forrajes..

Palabras clave: barbecho, forrajes, typologia, rentabilidad,

DEDICACES

Au terme de ce travail, j'ai une pensée particulière pour mon ami, Michel WABO.

Puisse la terre du Cameroun où tu reposes désormais, t'être légère.

AVANT PROPOS

Ce travail est l'aboutissement d'un long cheminement scolaire, qui a nécessité de la part de plusieurs personnes, des sacrifices pour moi. Qu'elles trouvent ici un objet de ma reconnaissance envers elles.

-A mes parents, frères et soeurs,

-Au Directeur de l'ENSA, Monsieur Pape Ibrahima Samb, à son prédécesseur Monsieur Fall

-Au Directeur des Etudes Monsieur Abdoulaye Dramé.

-Au Chef du Département d'Economie et de Sociologie rurales, Monsieur Boubacar Ndiaye,

- A Messieurs Saliou Ndiaye et Abdoulaye Dieng, et à travers eux tout les professeurs de l'ENSA.

-A Monsieur Roger Pontanier (pour l'aide scientifique, et le financement de cette étude)

-A Monsieur Christian Floret, , pour votre accompagnement dans ce travail

-A mes encadreurs, Madame Laurence Boutinot et Monsieur Georges Rippstein (reconnaissance infinie),

-A Monsieur Gilbert Bossa (CESAG) pour votre disponibilité et vos recommandations,

-Au Docteur Amadou Tamsir Diop (ISRA), pour sa disponibilité.

-A Messieurs Kremer et Malé Sao de PAGERNA (Kaolack), pour votre collaboration.

-A Monsieur Samba Kanté et à Mme Sarr (Maty Bocoum), ANCAR Fatick

-A Monsieur Patrice Diatta, World Vision Fatick,

-Au personnel de L'ENSA : Ibrahima Diop, Madame Dramé, Mme Sy, Mme Sagna, Gueye, à Hann et à Razak Fall, à Robert, Diouf, Ndiaye, Bâ ;Louis,Hyacinthe,Cissé Gueye, Mané, Badji et tous les autres.

-A Monsieur Baïdy ly pour le soutien logistique sur le terrain et les séjours passés ensemble dans les villages,

-A Monsieur Iba Mal, pour ta gentillesse et ta compréhension,

-Aux Prêtres de la paroisse Saint Jean Baptiste de Thiès et à la communauté de Peykouk,

-Au Directeur du collège Saint Gabriel et à tous ses professeurs.

-Aux producteurs des villages de Mbam, Ndiaye Ndiaye, Ndour Ndour, Mbadaoune, et Diamafara.

-Au Chef de village de Mbam et à sa famille,

- A Cheikh Dieng et à sa famille,

-A Sambou Ndiaye et à sa famille,

-A Omar Dramé et à sa famille.

Ma reconnaissance à la grande famille que forme l'IRD,

-A Youm, Lamine, Ndeye Fatou, Yacinthe, Mahécor, Matthieu, Sané, Traoré,Marème et à tous les autres.

-A Venceslass Goudiaby, et à tous les autres camarades étudiants du laboratoire : Mariama, Saliou, Ndeye Fatou, Farma, Mahécor, John, Fidèle, Diémé, Marie, Daouda, Djigal, Chimène, Binta, Oumou.

-A Pierre Tène, Oumar Ndiaye, Bernadette Ndione et à Awa.

-A Suz et Val de l'ESPT

Merci aussi aux amis Babacar Kébé, Babou Dramé, Djibril Sarr, Amadou Bâ, Alioune Kaéré, Omar Mbengue,

Diaw et Sarr, Bamba, Gora, endurance.

A Aloys, Audace et à Richard, et à tous vos compatriotes bonne continuation

Diop le maire, Clément, Rémy, Jean Michel, bonne continuation à vous aussi.

Merci à tous mes camarades Elèves-Ingénieurs de l'ENSA.

LISTE DES ABREVIATIONS

AFCM

Analyse Factorielle des Composantes Multiples

Alt.

Altitude

CESAG

Centre Africain d'Etudes Supérieures en Gestion

CIRAD

Centre de coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le Développement

IEMVT

Institut d'Elevage et de Médecine Vétérinaire des pays Tropicaux

ENSA

Ecole Nationale Supérieure d'Agriculture

FAO

Food and Agricultural Organization

FCFA

Franc de la Communauté Française d'Afrique

GPS

Global Positionning System

Ha

Hectare

IRD

Institut de Recherche pour le Développement

ISRA

Institut Sénégalais de Recherches Agricoles

MOT

Main d'oeuvre temporaire

MS

Matière Sèche

MSU

Michigan State University

ONCAD

Office National de Commercialisation et de l'Assistance au Développement

ONG

Organisation Non Gouvernementale

PAGERNA

Projet d'Aménagement et de Gestion des Ressources Naturelles

PAPEL

Projet d'Appui pour la Promotion de L'Elevage

PIB

Produit Intérieur Brut

PROCORDEL

Projet de Coordination pour le Développement de l'Elevage

SODEVA

Société de Développement et de Vulgarisation

UBT

Unité de Bétail Tropical

UF

Unité Fourragère

UFL

Unité Fourragère Lait

UFV

Unité Fourragère Viande

UTH

Unité Travail Homme

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1

Localisation au GPS des villages étudiés............................................................................

11

Tableau 2

Proportion des agro éleveurs enquêtés..........................................................................

13

Tableau 3

Moyennes des variables caractéristiques des groupes.................................................................

28

Tableau 4

Moyennes des variables des groupes sans Diamafara.................................................................

44

Tableau 5

Coût du matériel agricole selon les exploitations.............................................................

50

Tableau 6

Coût du matériel agricole selon la spéculation et le type d'exploitation............................................

50

Tableau 7

Coefficients d'occupation des terres selon les spéculations..................................................

51

Tableau 8

Coût du matériel agricole par hectare de spéculation et par an.......................................................

51

Tableau 9

Coût d'entretien annuel des animaux de trait par type d'exploitation.......................................

52

Tableau 10

Coût d'entretien des animaux de trait par spéculation par an.........................................................

53

Tableau 11

Coût d'entretien des animaux de trait par hectare de spéculation...........................................

53

Tableau 12

Coût de la Main d'oeuvre temporaire par an et par culture............................................................

54

Tableau 13

Coût de la main d'oeuvre temporaire par hectare de culture et par an...............................................

55

Tableau 14

Valeur des semences au prix du marché.................................................................................

56

Tableau 15

Productions des cultures fourragères............................................................................

58

Tableau 16

Rendements des différentes cultures non fourragères.................................................................

58

Tableau 17

Comptes d'exploitation des cultures dans les exploitations sans MOT....................................

60

Tableau 18

Comptes d'exploitation des cultures dans les exploitations avec MOT....................................

62

Tableau 19

Résultats des simulations sur les chiffres d'affaire critique..................................................

64

Tableau 20

Valeurs bromatologiques des cultures fourragères.....................................................................

67

Tableau 21

Disponibilités théoriques en UF et en MAD d'un hectare de culture fourragère..........................

67

Tableau 22

Besoins en UF et en MAD de l'UBT locale pour l'entretien et la production.............................

68

Tableau 23

Nombre de jours de production de lait permise chez la vache laitière par les UF et les MAD par hectare de culture........

71

Tableau 24

Nombre de jours de production de viande permise par les UF et les MAD par hectare de culture fourragère............................................................................................................

73

Tableau 25

Valeur monétaire des productions de lait et de viande permises par hectare de culture fourragère....

73

Tableau 26

Rendement d'un champ de maïs selon l'histoire culturale du terrain.......................................

76

Tableau 27

Effet de divers itinéraires techniques sur arachide et sorgho...........................

77

LISTE DES FIGURES

Figure 1

Situation de la zone d'étude dans le profil météorologique du Sénégal...............

17

Figure 2

Evénements pluvieux à Ndour Ndour en 2002...............................................

18

Figure 3

Répartition des cultures pluviales selon les villages.........................................

22

Figure 4

Répartition de la surface des cultures pluviales selon les villages.........................

23

Figure 5

Cultures fourragères par rapport aux cultures pluviales selon les villages................

24

Figure 6

Répartition des UBT selon les villages.........................................................

25

Figure 7

Répartition des Revenus extra agricoles selon les villages.................................

26

Figure 8

Groupes obtenus par l'Analyse Factorielles des Correspondances Multiples.............

29

Figure 9

Evolution des différents groupes dans le temps..............................................

34

Figure 10

Opposition des deux grands pôles du système..................................................

37

Figure 11

Distribution des classes d'âge à Ndour Ndour.................................................

38

Figure 12

Distribution des classes d'âge à Ndiaye Ndiaye..............................................

39

Figure 13

Répartition des classes de revenus de l'élevage selon les villages.........................

40

Figure 14

Répartition des classes de revenus extra agricoles selon les villages......................

41

Figure 15

Distribution des classes d'âge à Mbadaoune..................................................

42

Figure 16

Distribution des classes d'âge à Diamafara...................................................

43

SOMMAIRE

RESUME ii

SUMMARY iii

RESUMEN iv

DEDICACES v

AVANT PROPOS vi

LISTE DES ABREVIATIONS vii

LISTE DES TABLEAUX viii

LISTE DES FIGURES ix

INTRODUCTION 5

PREMIERE PARTIE : CONTEXTE DE L' ETUDE 6

CHAPITRE 1 : Présentation de l'étude 7

1- Problématique 7

2- Objet de L'étude 9

3- Résultats attendus 10

CHAPITRE 2- Méthodologie 11

1- Identification des zones et choix des villages 11

2 -Les enquêtes exploratoires 12

3- L'échantillonnage 12

4- Les enquêtes systématiques 13

5- Analyse des résultats 14

CHAPITRE 3 - Présentation de la zone d'étude 15

1- Milieu physique 15

1-1- Géologie 15

1-2- Sols 15

1-3- Climat 17

1-4- Végétation 18

2- Milieu humain 19

2-1- Démographie 19

2-2- Activités socio-économiques 20

DEUXIEME PARTIE - RÉSULTATS ET ANALYSES 21

CHAPITRE 1 -Typologie des exploitations et réflexions sur les systèmes d'exploitation 22

1- Les activités de production au niveau des cinq villages. 22

1-1- L'agriculture 22

1-2- L'élevage. 25

2- Typologie des exploitations avec une analyse multivariée 28

3- Réflexion sur la combinaison des variables 32

4- Réflexions sur la typologie réalisée 35

5- Confirmation des hypothèses de la classification. 38

5-1- Age et revenus issus de l'élevage 38

5-2- Revenus issus des activités extra agricoles et âge 41

6- Réflexions sur l'évolution des systèmes d'exploitation 44

CHAPITRE 2 -Analyse de la rentabilité des cultures fourragères 46

I- Détermination de la rentabilité 46

1- Approche sur la détermination des coûts de production 47

1-1- Définition des concepts économiques 47

1-1-1- Coûts fixes 47

1-1-2- Coûts variables 47

1-1-3- Marge sur coûts variables 48

1-1-4- Chiffre d'affaire critique 48

1-2- Détermination des coûts de production 49

1-2-1- Calcul des amortissements 49

1-2-2- Coût des autres intrants : semences, engrais et produits phytosanitaires 55

2- Estimation des produits d'exploitation 57

2-1- Estimation des rendements des cultures fourragères 57

2-2- Estimation des rendements des autres cultures 58

II- Résultats d'exploitation 60

1- Compte d'exploitation des cultures sans main d'oeuvre temporaire 60

2- Compte d'exploitation des cultures avec main d'oeuvre temporaire 62

3- Analyse des résultats d'exploitation 64

CHAPITRE 3- Les cultures fourragères dans l'alimentation animale 67

1- Généralités sur les valeurs alimentaires des fourrages 67

2- Valeur bromatologique des fourrages 69

3- Equivalent-ration des cultures fourragères 70

3-1- Evaluation des besoins d'entretien des bovins 70

3-2- Utilisation des fourrages pour la production de lait 71

3-3- Utilisation des fourrages pour la production de viande 72

CHAPITRE 4- Les cultures fourragères sur jachères de courte durée, dans la restauration de la fertilité des sols 75

1- Effets de Stylosanthes 76

2- Effet de l'arachide 77

CHAPITRE 5- Les cultures fourragères dans l'intensification de la production 78

CONCLUSIONS ET PERSPECTIVES 82

BIBLIOGRAPHIE 85

ANNEXES 88

INTRODUCTION

Le Sénégal est le pays situé entre les latitudes 12°10' et 16°40' Nord et les longitudes 12°10 et 17°30 Ouest totalisant une superficie globale de 197 000 Km2.

L'économie sénégalaise est essentiellement agricole : 70% de la population totale se concentre dans le secteur agricole, secteur qui fournit 17 % du PIB (Anonyme, 1994).

Dès l'indépendance, le Sénégal a adopté une politique de développement axée sur l'agriculture. L'arachide constituait le moteur de l'économie de traite héritée du système colonial. Mais cette politique n'a pas donné les résultats escomptés.

En effet, le non remboursement des dettes a fini par avoir raison du système de crédit à la production, et l'Etat s'est désengagé en laissant les producteurs prendre leurs propres initiatives.

Les grandes surfaces emblavées d'arachide se sont concentrées essentiellement, pendant longtemps, dans la zone qui couvre approximativement, les régions administratives de Fatick, de Kaolack, et des portions de Thiès et Louga : c'est le Bassin arachidier du Sénégal.

De nos jours, ce bassin connaît une forte pression démographique sur ses terres, entraînant la disparition des jachères.

Le manque de pâturages fait que les troupeaux se déplacent sur de longues distances, alors que les aléas climatiques, les impacts de la monoculture et la très faible utilisation des engrais due à leur coût élevé ou à leur indisponibilité récurrente dans la zone contribuent toujours à y tempérer la productivité des terres.

Il est apparu alors que l'amélioration de la production agricole et la fourniture au bétail d'un fourrage de qualité passe par une introduction de cultures fourragères dans l'exploitation.

PREMIERE PARTIE : CONTEXTE DE L' ETUDE

CHAPITRE 1 : Présentation de l'étude

1- Problématique

Le Bassin arachidier (près de 30% de la superficie géographique nationale) produit environ les trois quarts de la production vivrière (céréales), et de la production arachidière. Fortement peuplé et cultivé en continu dans les zones les plus exploitées, il est en voie de dégradation et de paupérisation.

Le modèle d'exploitation mis en place depuis des décennies en remplacement de la pratique de la jachère, est basé sur une culture principale mécanisée et fertilisée : l'arachide cultivée en rotation avec le mil, qui n'a pas résisté aux évolutions climatiques.

Dans les années 80, les rigueurs du Programme d'ajustement structurel, allant de pair avec la pression démographique croissante, ont définitivement compromis le fragile équilibre antérieur. Malgré les nombreuses recherches et projets réalisés dans cette zone au cours de ces derniers temps, peu de solutions ont été trouvées pour enrayer le processus en cours, et en particulier freiner la dégradation de l'environnement, et donc des terres cultivées.

En outre, le nombre croissant du bétail depuis plusieurs années, conjugué à une démographie galopante, a aboutit à l'urbanisation poussée et à la mise en culture des terres jadis laissées pour le pâturage (Calkins, 1990). Cette urbanisation a conduit à une réduction des terres cultivées et des zones pâturables.

La forte pression exercée sur ces terres s'est par la suite traduite par une baisse des potentiels de production de cette zone (Buldgen et al, 1990 ; Guerin et al. 1986 ; Lhoste et al., 1993 ; Pelissier, 1966).

Par ailleurs, le programme d'insémination artificielle sur les bovins, initié par le gouvernement dans la zone pour permettre aux producteurs de mieux intensifier leur élevage appelle certaines mesures d'accompagnement pour sa bonne marche, notamment du point de vue de l'alimentation des bovins pour qu'ils puissent conserver et exprimer leurs capacités de production.

Il s'agit dès lors de trouver des technologies solutionnant l'un (restauration de la fertilité des sols), l'autre (alimentation des bovins), ou les deux problèmes à la fois.

Une approche possible aurait été de mettre les terres dégradées en jachère et de trouver une autre méthode pour alimenter le bétail.

Mais, Masse et al. (1998) ont montré qu'il faudrait 19 ans de temps de jachère dans un sol ferrugineux tropical du Sénégal, pour n'augmenter le stock organique du sol que de 50%.

Floret et al. (2000), vont plus loin et disent que dans le sud du Bassin arachidier, la mise en jachère des terres ne permet ni la reconstitution de la fertilité, ni une production fourragère significative : cette alternative n'est pas rentable.

Les cultures fourragères apparaissent dès lors comme une alternative à prendre en compte en ce sens qu'elles se présentent comme solution aux deux problèmes que sont : l'alimentation du bétail et la restauration de la fertilité dégradée des sols (Burton, 1976 ; Musa et al., 1974 ; Oke , 1967 ; Whiteman, 1971).

2- Objet de L'étude

S'Il existe un consensus qui admet que le développement du Sénégal peut passer par notre agriculture, il n'en va pas de même lorsqu'il s'agit d'identifier les voies à suivre avec cette agriculture pour arriver à ce développement.
Et c'est parce que ce développement peut passer par plusieurs voies, que les cultures fourragères sont considérées comme importantes.

En effet, l'introduction des cultures fourragères dans nos systèmes de production a pour principal objectif d'accroître et d'améliorer la production animale (viande et lait) qui est liée à la valeur alimentaire du fourrage.

Cette introduction des cultures fourragères, doit permettre, aussi, à la fois une restauration et une augmentation de la fertilité des sols par le jeu des transferts d'azote de la légumineuse vers le sol, azote qui peut être mobilisé pour les cultures succédant à la légumineuse, et pour les graminées, l'augmentation des stocks de matière organique et des éléments nutritifs (Floret et al., 2000).

La présente étude se donne pour objet principal, de faire la typologie des producteurs qui pratiquent la culture fourragère dans le bassin arachidier du Sénégal et d'analyser la rentabilité de ces cultures dans la zone.

La typologie de ces producteurs se fera grâce à des variables qualitatives et quantitatives des exploitations. Celle-ci permettra par la suite de pouvoir définir ou circonscrire les possibilités d'une adoption d'abord puis d'une adaptation de ces types de cultures dans le contexte des systèmes de production de la zone étudiée.

L'étude de la rentabilité se propose de faire une analyse coûts/bénéfices des cultures fourragères en comparaison avec les autres cultures caractéristiques des exploitations et en comparaison entre elles-mêmes.

Enfin, cette étude des cultures fourragères se veut être un préalable à une introduction à grande échelle de la technologie dans le cadre d'une intensification durable de l'élevage mais aussi dans le cadre d'une possibilité de restauration de la fertilité des sols.

3- Résultats attendus

L'introduction d'une nouvelle technique agraire dans un milieu est toujours une entreprise qui nécessite une considération de plusieurs facteurs : sociaux, culturels, économiques, et écologiques.

Toute nouvelle technique, qui induit des dépenses substantielles, nécessite, pour être adaptée et adoptée par les producteurs, une étude qui atteste de sa rentabilité.

Au terme de cette étude, nous voulons faire une typologie des catégories de producteurs qui ont adopté dans leurs systèmes de production les cultures fourragères.

Nous cherchons à savoir si les gains de rendements permis par les cultures fourragères par rapport à des sols en jachère peuvent justifier une immobilisation de la terre et du capital.

De même, nous voulons savoir s'il est rentable, à des niveaux financiers et sociaux significatifs pour le producteur, de limiter les surfaces cultivées de mil, d'arachide ou de toute autre culture au profit des variétés fourragères de niébé, de sorgho ou d'arachide.

Plusieurs autres questions relèvent aussi de la préoccupation de cette étude :

- quelle est l'équivalent-ration des cultures fourragères proposées : est-il plus rentable de faire du lait ou de la viande avec les cultures fourragères ?

-Quel peut être l'apport des cultures fourragères dans l'augmentation de la fertilité des sols ?

-Quelle place peuvent occuper ces cultures dans la perspective d'une intensification de la production ?

L'étude de la rentabilité des cultures fourragères et la typologie des acteurs de cette filière peuvent constituer des bases d'une intensification de la production chez les agro éleveurs en ce sens qu'elles permettent de connaître les caractéristiques et donc les limites de production de ces producteurs et les actions à mener pour une amélioration du système.

CHAPITRE 2- Méthodologie

1- Identification des zones et choix des villages

Pour faire cette étude, ont été associés à la revue bibliographique, des enquêtes socio-économiques et des essais de cultures fourragères dans quatre zones (Diamafara, Mbadaoune, Ndiaye Ndiaye et Ndour Ndour). Un village avec une très forte proportion d'agro-éleveurs (Mbam) a été choisi pour compléter les quatre premiers.

Ce choix se justifie par le fait que les agro-éleveurs de Mbam ne font pas de la culture fourragère bien que disposant de terres cultivables et un cheptel bovin important. Ce village complémentaire a servi à déterminer, en comparaison avec les autres, les raisons qui fondent l'adoption ou non de la culture fourragère au sein de l'exploitation.

L'appartenance de la zone au programme d'insémination artificielle des bovins initié par plusieurs programmes (PAPEL, PROCORDEL), et les nouveaux problèmes d'alimentation des animaux en général et des métis en particulier, les possibilités offertes par ces cultures pour la restauration de la fertilité des sols dégradés sont autant de critères dont procède l'identification de la zone à étudier.

La localisation au GPS des villages étudiés est donnée par le tableau 1.

Tableau 1 : Localisation des villages étudiés

 

Diamafara

Mbadaoune

Mbam

Ndiaye Ndiaye

Ndour Ndour

N

13°55,939'

14°12,081'

14°07,106'

14°17,80'

14°06,429

W,O

15°36,289'

16°01,452'

16°25,964'

16°25,513'

16°18,327'

Altitude (m)

69

22

37

23

40

2 -Les enquêtes exploratoires

Il a été fait deux missions exploratoires sur le terrain avant de commencer l'étude proprement dite.

La première mission a servi à prendre contact avec les producteurs pour présenter le programme et s'entretenir avec eux sur les motivations de l'étude. Cette mission a permis de cerner dans l'ensemble les caractéristiques de la zone et les systèmes d'exploitation.

A partir de cela, un questionnaire d'enquête a été confectionné et testé sur quelques producteurs lors d'une deuxième mission sur le terrain. Ce questionnaire a été ensuite corrigé en tenant compte des disponibilités de réponses des producteurs.

C'est seulement à la fin de cette phase qu'un questionnaire définitif a été élaboré et a servi aux enquêtes formelles.

3- L'échantillonnage

Les enquêtes exploratoires ont montré que les producteurs de cultures fourragères étaient tous des agro éleveurs : ils avaient à la fois des animaux et des terres cultivées.

Partant de cela et des motivations de l'étude (meilleure alimentation du bétail, restauration de la fertilité des sols dégradés), nous avons choisi comme unité statistique l'agro éleveur c'est à dire un producteur possédant à la fois des animaux et des terres cultivables.

L'échantillonnage aléatoire simple, basé sur les réflexions de Norman et al. (1988), a été choisi comme méthode afin de déterminer l'identité des personnes à enquêter.

Pour ce faire, nous avons recensé dans toutes les zones d'étude le nom des producteurs. Ensuite, tous les producteurs disposant de terres et d'un troupeau ont été sélectionnés et numérotés. Un tirage aléatoire a par la suite permis de connaître le nom des personnes à soumettre aux enquêtes systématiques.


Selon les zones d'étude, le taux de sondage a varié entre 56 et 69% par souci de représentativité. Nous obtenons :

Tableau 2 : Proportion des agro-éleveurs enquêtés

 

Diamafara

Mbadaoune

Mbam

Ndiaye Ndiaye

Ndour Ndour

Total/Moyenne

Nombre d'agro-éleveurs

15

15

18

13

12

73

Nombre d'enquêtés

10

10

10

9

7

46

Taux de sondage (%)

67

67

56

69

58

63

4- Les enquêtes systématiques

Une fois le nombre et l'identité des agro-éleveurs connus, des enquêtes systématiques ont été faites au niveau de chaque zone pour déterminer et évaluer les coûts de production, mais aussi la quantité et la valeur des produits obtenus.

Ensuite les enquêtes ont porté sur les caractéristiques économiques et sociodémographiques des exploitations.

Ce travail a été fait au niveau de 46 exploitations dont 36 alliant agriculture ,élevage et cultures fourragères, et 10 autres n'incluant pas dans leurs système de production les cultures fourragères proprement dites bien que disposant de bétail et de terres cultivables.

5- Analyse des résultats

Après avoir recueilli toutes ces données, nous avons procédé à la transformation ou à l'estimation de certaines valeurs :

*Les revenus issus de l'élevage sont ceux déclarés par les producteurs eux-mêmes : il s'agit de leurs productions de lait, des revenus tirés de l'embouche ou de la location d'animaux de trait.

*Les revenus issus de l'agriculture sont des estimations de leurs revenus qu'ils tirent des terres cultivées. La superficie de chaque spéculation est multipliée au rendement escompté de la culture dans cette zone en année normale. Ces rendements nous sont fournis par les plans stratégiques d'aménagement et de développement des régions de Fatick et de Kaolack.

*Les revenus issus des activités extra agricoles sont une estimation par les producteurs eux-mêmes des revenus qu'ils tirent des activités qu'ils mènent dans ou hors de l'exploitation et qui ne concernent ni l'agriculture, ni l'élevage. Il s'agit essentiellement du commerce, de l'artisanat ou du transport.

Nous avons par la suite, procédé à leur traitement grâce à différents logiciels :

-Access pour la gestion de la base de données,

-Excel pour les calculs et les constructions des graphiques, et la statistique descriptive,

-Stat ITCF (Institut Technique des Céréales et Fourrages), pour faire la typologie avec une Analyse Factorielle des Correspondances Multiples (AFCM),

-Word et PowerPoint pour le traitement de texte et la présentation du présent document.

CHAPITRE 3 - Présentation de la zone d'étude

1- Milieu physique

1-1- Géologie

Deux types de formations coexistent dans le bassin arachidier : le Primaire et le Précambrien, représentées par des roches cristallines dures, et des formations sédimentaires, plus récentes (Secondaire, Tertiaire, et Quaternaire) d'origine continentale.

Dans le Nord, les marnes et calcaires de l'Eocène sont couverts de sables au Nord-est, le plateau de Thiès atteint 130 m.

Le reste du bassin est formé de plaines uniformes traversées par les vallées du Sine, du Saloum et des marigots qui disparaissent avec la saison sèche. Des mares temporaires soumises à l'ensablement pendant la saison sèche servent d'abreuvoirs au bétail.

Les formations sédimentaires présentent des nappes intercalaires de très grandes dimensions tel que le Maestrichien du continental intercalaire qui donne des nappes de très grands débits.

Les roches cristallines imperméables tels que le granite, donnent rarement des nappes, sauf en cas de faille.

Au centre, la diminution de la pluviométrie compromet la recharge des eaux souterraines soumises à une forte exploitation.

1-2- Sols

Le Bassin arachidier est caractérisé par une diversité pédologique propre à la zone tropicale (sols ferrugineux tropicaux) avec l'existence de sols intrazonaux (sols hydromorphes, sols halomorphes).

On y distingue :

- Des sols ferrugineux tropicaux lessivés ou « dior » qui sont des sols meubles et perméables .Ils subissent une migration en profondeur des éléments minéraux, ce qui se traduit la plupart du temps par une carence en azote, phosphore et potasse. Leur dégradation est accentuée par les effets néfastes de l'érosion éolienne qui soustrait au sol tout son potentiel en éléments fertilisants.

Ces sols constituent un domaine spécifiquement propice à la culture du mil et de l'arachide, mais du fait de leur appauvrissement progressif, ils ne permettent que des rendements médiocres.

- Des sols ferrugineux tropicaux non lessivés ou « deck » qui, du fait de leur texture fine, renferment une forte proportion de limons et une teneur en argile élevée. Ils sont riches en matières organiques et en éléments minéraux, ce qui justifie leur aptitude à une large gamme de culture (arachide, mil, sorgho, manioc,...).

- Des sols deck-dior qui sont des sols de transition entre les deck et les dior ; leur fertilité est variable et dépend de la proportion de chacun des types de sols.

- Des sols halomorphes : ils sont le plus souvent salins acidifiés : ce sont les « tannes ». Ces sols, à cause de leur salinité et de leur hydromorphie, sont, du point de vue agricole, très limités. Ils n'offrent qu'une utilisation agricole marginale. Toutefois, on y rencontre un développement de quelques halophytes.

- Des sols hydromorphes : ces sols se rencontrent le plus souvent dans les vallées. Ce sont des sols bruns, sans limitations marquées. Leur hydromorphie est due à la proximité de la nappe et à l'accumulation des eaux de pluies.

En saison sèche, ces sols argileux ou argilo sableux fortement exposés à l'insolation se craquellent.

1-3- Climat

La zone de l'étude est localisée entre les isoyèthes 300 et 600 mm. Le profil météorologique du Sénégal présenté dans la figure 1 nous donne une vision plus précise du climat au niveau de la zone étudiée.

*Diamafara

*Mbam

*Mbadaoune

*Ndour Ndour

*Ndiaye Ndiaye

Figure 1 : Situation de la zone d'étude dans les diagrammes ombrothermiques du Sénégal

La température moyenne est de 28 °C, elle atteint par moment plus de 34°C. Mais cette température fluctue beaucoup au cours de l'année.

Les relevés pluviométriques de la station de Ndour Ndour nous donne une idée plus précise de la situation au cours de cette année 2002 :

Figure 2 : Evénements pluvieux de la station de Ndour Ndour en 2002

La pluviométrie cette année a atteint un cumul de 543 mm dans la zone. Cependant elle a été inégalement répartie dans le temps, il y a eu deux pause pluviométriques assez longues , ce qui a conduit presque partout où les expériences ont été menées à un re-semis des cultures et à un stress hydrique très sévère des plantes. Ceci d'ailleurs va se répercuter sur le rendement des cultures à tous les niveaux.

1-4- Végétation

La zone d'étude présente une diversité dans ses formations végétales. Toutefois la transition entre ces formations est insensible.

Au sud du bassin on peut noter deux grands ensembles :

-le domaine sahélo soudanien

-et le domaine soudanien

Le premier est le domaine des associations entre Faidherbia albida et des taillis de combrétacées (Combretum micranthum, C. glutinosum,...). On y retrouve des peuplements d'Acacia seyal et de Adansonia digitata sur sols calcaires.

Le second est constitué de savanes et de grands arbres tels Khaya senegalensis, Pterocarpus ericinaceus, et Parkia biglobosa. Il est tapissé d'un couvert herbacé dense. On y rencontre dans ses dépressions des espèces du genre Cynodon sp. Vetiveria nigritana ou Eragrostis sp.

La production des pâturages du bassin est jugée satisfaisante dès que la pluviométrie dépasse 400 mm, cependant, on note une certaine dégradation liée à une surcharge (vers les forages et les points d'eau) ou à une avancée de l'arachide (CIRAD, IEMVT, 1986). « Cette dégradation se manifeste par la disparition des espèces de graminées pérennes à la faveur d'autres espèces annuelles de valeur moindre : Tephrosia sp. Zornia glochidiata, Alysicarpus ovalifolius ». (Dieng, 1985).

Ces dernières ont une faible productivité et disparaissent rapidement en cours de saison sèche, laissant le sol exposé, à l'érosion éolienne.

2- Milieu humain

2-1- Démographie

La région de Fatick couvre une superficie de 7735 Km2, soit 4,4% du territoire national et compte, d'après le recensement de la population datant de 1997, 580 000 habitants soit 7,3% de la population nationale pour une densité de 64 habitants au Km2. Cette population de Fatick, d'après le même recensement a un taux de croissance de 1,8% par an.

La région de Kaolack couvre pour sa part, une superficie de 16010 Km2, soit 8,15% du territoire national. D'après le recensement de la population datant de 1997, elle renferme 11,5% de la population nationale, soit 980 000 habitants à la densité de 50 habitants au Km2. cette population a un taux de croissance plus élevée que celle de Fatick : 2,5% par an.

2-2- Activités socio-économiques

Les activités socioéconomiques sont principalement marquées dans les deux régions par l'agriculture et l'élevage.

De part et d'autre, on note aussi un développement progressif du commerce occasionnel surtout pendant la saison sèche, et plus à Kaolack qu'à Fatick un développement du secteur informel sur toute l'année et des industries de transformation des produits agricoles, principalement.

La région de Kaolack, spécialisée dans la production des céréales et des oléagineux dont l'arachide constitue la principale spéculation (Mbengue, 2002), totalise une superficie emblavée de 760904 hectares et dispose de 11,8% du cheptel bovin national (Anonyme, 1997).

La région de Fatick a une superficie cultivée de 248394 hectares et dispose de 7,8% du cheptel bovin national, soient 210190 animaux (Anonyme, 1997).

C'est une région qui s'est aussi spécialisée dans la production arachidière et de céréales vivrières comme le mil et le sorgho.

L'exploitation du sel est une nouvelle activité qui y prend forme et rapporte beaucoup de revenus, depuis l'avancée des terres salées, il y a de cela quelques années.

DEUXIEME PARTIE - RÉSULTATS ET ANALYSES

CHAPITRE 1 -Typologie des exploitations et réflexions sur les systèmes d'exploitation

1- Les activités de production au niveau des cinq villages.

1-1- L'agriculture

Les villages étudiés sont différents tant dans leurs systèmes de production que dans leurs compositions sociales.

La figure 3 donne une répartition de la surface cultivée selon les cultures :

Figure 3 : Répartition des cultures pluviales selon les villages

La tendance générale est à l'exploitation de grandes surfaces de céréales, particulièrement vivrières. Le mil occupe les plus grandes surfaces emblavées avec 55% de la surface totale cultivée.

Ensuite l'arachide vient en deuxième position avec 31 % de la superficie totale. Ceci est l'illustration de la volonté des producteurs à assurer d'abord les besoins alimentaires de l'exploitation ensuite, d'assurer les autres besoins des membres de l'exploitation par la vente des cultures de rente.

Figure 4 : Répartition de la surface des cultures pluviales selon les villages

Il apparaît que les villages de Ndour Ndour et de Ndiaye Ndiaye occupent le moins d'espace pour les cultures pluviales.

Par contre Diamafara, Mbam et Mbadaoune emblavent de manière sensiblement égale les mêmes superficies qui sont presque deux fois plus grandes que celles mises en culture par les deux précédents villages.

Ceci pourrait s'expliquer par le fait qu'il y a eu moins de producteurs sondés à Ndour Ndour et à Ndiaye Ndiaye que dans les autres villages, mais la différence entre nombre de sondés entre ces villages n'est pas si significative pour pouvoir expliquer une différence aussi grande (le double) dans les superficies cultivées : la réponse à cet état de fait doit être recherchée ailleurs.

L'importance des surfaces cultivées en arachide est une caractéristique du milieu d'étude qui appartient au bassin arachidier.

Figure 5 : Cultures fourragères par rapport aux cultures pluviales selon les villages

En règle générale les surfaces emblavées en cultures pluviales vivrières ou de rente sont 10 à 20 fois plus grandes que celles des cultures fourragères.

Ces proportions de surfaces emblavées pourraient faire penser que les besoins en cultures fourragères sont totalement satisfaits au niveau de la zone d'étude, mais la majorité des producteurs sondés, affirment avoir besoin de plus du double de la superficie fourragère dont ils disposent.

La superficie des cultures fourragères est donc bien réduite par rapport aux cultures pluviales. A Mbadaoune, à Ndour Ndour, à Diamafara et à Ndiaye Ndiaye, les interventions du projet PAGERNA et JACHERE dans le domaine des cultures fourragères justifient que ces villages aient adoptés cette technologie.

1-2- L'élevage.

En règle générale, l'ensemble des sondés possède des animaux. Toutefois la répartition des animaux selon les individus appartenant au même village ou non, est très inégale. La répartition des UBT selon les villages est donnée par la figure 6 :

Figure 6 : Répartition des UBT selon les villages

Le village de Mbam dispose de beaucoup plus d'animaux que les autres villages. Il est suivi en cela de Ndiaye Ndiaye puis de Mbadaoune. Diamafara et Ndour Ndour se révèlent être ceux qui disposent de moins d'animaux.

Ici encore la différence de sondage est trop négligeable entre les villages pour expliquer des différences aussi grandes dans la répartition des animaux.

L'explication de cet état de fait est, une fois encore, à trouver ailleurs.

2- Les activités extra agricoles

Les producteurs du Bassin arachidier, comme d'ailleurs la majorité des producteurs évoluant sous des conditions climatiques aléatoires, cherchent à sécuriser leurs revenus en investissant dans les activités extra agricoles, moins soumis au risque climatique, qui est très grand dans la zone.

Ce nouveau type de comportement, qu'imposent les lois de la nature, est diversement suivi par les producteurs. La répartition des revenus extra agricoles en fonction des villages nous en donne une idée.

Figure 7 : Répartition des revenus extra agricoles selon les villages

La figure montre que les revenus extra agricoles sont presque également répartis au sein de l'échantillon pour les quatre villages que sont Diamafara, Ndour Ndour, Mbam et Mbadaoune.

Par contre, le village de Mbam gagne plus du double que les autres villages pour ce type de revenus, l'explication à cette situation ne saurait se trouver dans la différence du nombre de sondés au sein des villages, cette différence étant négligeable.

Elle se trouve certainement dans d'autres facteurs que nous tentons de trouver à l'aide d'une typologie des exploitations.

2- Typologie des exploitations avec une analyse multivariée

Trente quatre variables de l'enquête correspondant au total à cent quinze modalités, ont été choisies pour faire cette typologie grâce à la technique de l'analyse factorielle des correspondances multiples.

Ces variables ont été retenues parce qu'elles reflètent les aspects socio-économiques des systèmes d'exploitation largement étudiés par plusieurs auteurs (Pelissier 1966 ; Bulgen et al 1994 ; Lericollais 1980 ; Diouf 1990).

Pour mieux cerner et caractériser les groupes définis, une classification des individus a été réalisée en fonction de leur proximité au centre d'inertie des différents agrégats qui se formaient, les caractéristiques des individus appartenant au même groupe étant les caractéristiques englobés par l'agrégat sur le plan qui rassemblait le maximum d'information.

Cette analyse a permis de discerner quatre principaux groupes, pour lesquels sont présentés au tableau 3, les moyennes de quelques variables fortement discriminantes :

Tableau 3 : Moyennes des variables caractéristiques des groupes

 

V

I

J

V-

Proportion (%)

37

17

33

13

Age de l'exploitant (ans)

59

47,3

45,9

59,8

Revenus issus de l'élevage (FCFA/an)

92,1

114

45,6

285

Revenus issus de l'agriculture (FCFA/an)

542

576

651

718

Revenus issus des activités extra agricoles (FCFA/an)

113

155

169

250

Nombre de houes (houes/exploitation)

2,5

1,9

1,6

2,5

Nombre de semoirs (semoirs/exploitation)

1,58

1,6

1,2

2

Nombre de charrettes (charrettes/exploitation)

1,47

1

0,86

0,66

Nombre d'UTH (UTH/exploitation)

6,54

6,57

5,48

11,42

Nombre d'UBT (UBT/exploitation)

10,82

15,72

4,37

44,13

La contribution combinée de ces 9 (sur 35) variables à l'inertie totale expliquée par les axes factorielles 1,2 et 3 est de 31,4 ; 34,3 ; et 28,5% respectivement (Voir annexes).

Ceci veut dire que ces variables peuvent aussi refléter, à elles seules, la typologie réalisée en raison de leur importance dans l'analyse.

Une typologie qui ne prendrait pas en compte l'âge, par exemple ferait perdre 7,7% de l'information totale sur ces trois axes. Il s'en suivrait une modification des groupes suite à la modification des paramètres ayant servi à faire la classification déjà obtenue. La figure 8 fait une présentation des résultats de l'AFCM en localisant la position des centres d'inertie des différents groupes obtenus :

Groupe I

Axe 1

Groupe J

Groupe V

Axe 2

« Grandes valeurs »

« Faibles valeurs »

Groupe V-

Figure 8 : Groupes obtenus par L'Analyse Factorielle des correspondances multiples

-Le groupe « J » est le deuxième en importance, il comprend quinze producteurs soit 32,6% de l'échantillon global. La moyenne d'âge dans ce groupe est de 45,9 ans. C'est par observation le groupe des «valeurs faibles » pour toutes les variables à l'exception des revenus issus de l'agriculture et des revenus issus des activités extra agricoles où il conserve les « hautes valeurs ».

Du point de vue équipement, c'est aussi le groupe le moins fourni, avec en moyenne 1,2 semoirs par exploitation, 1,6 et 0,86 houes et charrette respectivement pour ses exploitations.

En moyenne nous rencontrons 5,48 UTH et 4,37 UBT dans les exploitations du groupe. Ce groupe est formé en majorité des jeunes exploitants : 33% des exploitants appartenant à ce groupe soient 10 % de l'échantillon globale ont moins de 39 ans.

-Le groupe « V » : C'est le groupe qui renferme le plus d'individus, il regroupe 17 producteurs, soient 37% de l'échantillon total. La moyenne d'âge de ce groupe est de 59 ans. C'est le groupe des producteurs les plus âgés, il est aussi par observation celui des « grandes valeurs » pour la majorité des variables de la typologie. On compte en moyenne dans ce groupe 2,5 ; 1,58, et 1,47 de houes de semoirs et de charrettes, respectivement.

Les producteurs appartenant à ce groupe ont en moyenne 10,82 UBT, l'exploitation renfermant 6,54 UTH.

A titre de comparaison, 90% des producteurs de Ndiaye Ndiaye appartiennent à ce groupe contre 12,5 % pour Ndour Ndour, 45% pour Mbadaoune, 52% pour Mbam ; on ne retrouve aucun producteur appartenant à ce groupe dans le village de Diamafara.

-le groupe « I » C'est celui des valeurs intermédiaires pour beaucoup de variables. La moyenne d'âge dans ce groupe est de 47,3 ans. On y retrouve 8 producteurs soient seulement 17% de l'échantillon total.

C'est le groupe qui tire le plus de revenus de l'élevage en moyenne 114 000 F par exploitation par année contre 92 000 et 45 000 pour les groupes V et I respectivement.

Ses revenus issus de l'agriculture et des activités extra agricoles sont intermédiaires entre ceux des groupes V et I.

Dans ce groupe, les exploitations ont en moyenne 1,9 houes, 1,6 semoirs et une charrette. Elles renferment 6,57 UTH et disposent de 15,72 UBT.

-Le groupe « V- » ressemble à plus d'un titre au groupe « V » en cela que la moyenne d'âge dans les deux groupes tourne autour de 59 ans en plus du fait que ces deux groupes renferment les exploitations les plus équipées.

Les exploitations de ce groupe ont les plus grandes moyennes en ce qui concerne le nombre d'UBT : 44,13 contre 4,37 pour le groupe « J », 15,72 et 10,82 pour les groupes I et V respectivement.

En outre, il faut noter que les exploitations de ce groupe renferment le plus grand nombre d'UTH.

Ces caractéristiques du groupe V- font que, c'est celui qui tirent le plus de revenus de l'agriculture 718 000 F en moyenne par exploitation contre 651, 576, et 542 pour respectivement les groupes J, I, et V.

Ce qu'il faut en plus noter, c'est que ce groupe renferme bien peu d'individus seulement 13% de l'échantillon globale, mais tous les individus appartenant à ce groupe sont du village de Mbam, seulement 3 producteurs appartenant au village de Mbam ne sont pas localisés dans ce groupe.

3- Réflexion sur la combinaison des variables

Les structures des exploitations et les clés de répartition dans les différents groupes laissent croire que l'âge des exploitants est un paramètre déterminant dans la répartition des individus.

L'âge est un critère important dans la classification réalisée, Il faut à ce propos remarquer que les modalités de plusieurs variables sont corrélées à l'âge de l'exploitant : plus l'âge augmente, plus l'exploitation s'équipe, et plus les revenus issus de l'élevage s'augmentent. Mais, plus l'âge augmente, moins les revenus issus des activités extra agricoles deviennent importants.

On peut donc supposer qu'il y aura une augmentation du cheptel des petites exploitations au fur et à mesure du temps, lorsque l'âge des exploitants augmente. Donc les exploitations commencent par appartenir au Groupe J au début de leur existence, avant de terminer dans le groupe V en passant au préalable par le groupe intermédiaire.

Cette dynamique, schématisée avec le schéma précédent peut être formulée comme suit : Tout exploitant, au fil du temps, essaie d'améliorer ses revenus par l'augmentation de ses facteurs de production : il augmente son cheptel et s'équipe de plus en plus, il a recours à la main d'oeuvre temporaire et utilise les engrais de manière à tirer le maximum de revenus de la production.

Les revenus issus des activités extra agricoles lui servent de base pour le réinvestissement dans les activités de production. Pour mieux soutenir cette thèse, on remarque que c'est dans les groupes d'âge les plus avancés que l'on rencontre le plus grand nombre de producteurs qui font de la jachère et c'est dans ce même groupe de producteurs que se rencontre la majorité des producteurs qui ont de grands pâturages (parce qu'il ont plus d'animaux)

L'évolution de l'exploitation connaît une dynamique semblable notamment par l'acquisition de valeurs basses, pour les variables au départ (groupe J) , qui vont s'accroître (groupe I) vers les grandes valeurs (Groupe V) jusqu'à la division de l'exploitation par le jeu des mariages d'un de ses membres ou par le jeu de l'héritage dans la famille des terres qui, divisées renferment les faibles valeurs caractéristiques du groupe J (superficie, matériels, élevage...).

Les enfants qui héritent devraient pouvoir suivre la même évolution au moment de la prise en charge d'autres terres qu'il louent ou reçoivent comme don.

Cette dynamique des exploitations conduit à la mise en place de piliers de plus en plus solides en faveur de l'agriculture de subsistance avec comme cadre l'exploitation agricole traditionnelle.

Groupe V

Groupe J

Groupe I

Axe 2

Axe 1

« Grandes valeurs »

des variables

« Faibles valeurs »

des variables

Dislocation par héritage ou par mariages

Acquisition de nouvelles terres par prêt, location ou achat

Acquisition de nouvelles terres par prêt ou par don

Figure 9 : Evolution des différents groupes dans le temps

4- Réflexions sur la typologie réalisée

La distribution des individus en quatre groupes inspire certaines réflexions.

Le groupe V-, constitué essentiellement de producteurs du village de Mbam est en fait une fraction du groupe V avec lequel il présente beaucoup de caractéristiques en commun. La seule différence significative entre ces deux grands groupes est le fait que les exploitations appartenant au groupe V-, et donc au village de Mbam ne font pas de cultures fourragères alors que ceux du groupe V en font.

Ces deux groupes forment donc une seule et même entité caractérisée par un âge assez avancé des exploitants, le plus grand nombre d'UTH et des exploitations bien équipées.

Cette entité « V V- » à son tour se rapproche du groupe I par le nombre d'UBT et d'UTH, la proximité des âges moyennes des groupes, et l'équipement assez bien soutenu des exploitations. Elles obtiennent les plus grands revenus issus de l'agriculture et de l'élevage, et les moindres revenus issus des activités extra agricoles. C'est le pôle des grands agro-éleveurs, qui se consacrent essentiellement à l'agriculture avec un troupeau intégré dans l'exploitation. Ils s'adonnent à des activités extra agricoles par occasion et n'en font nullement une priorité.

Ces exploitants déclarent dans leur majorité avoir besoin de plus de terres pour travailler et pour se nourrir, ils font le plus souvent recours à la main d'oeuvre temporaire soit pour faire paître leur bétail, soit pour cultiver leurs terres, en plus de la main d'oeuvre familiale.

A ce pôle de grands agro-éleveurs, fait face un autre pôle que forme le groupe J.

Zone des exploitations les moins équipées, ce pôle renferme les exploitants qui tirent l'essentiel de leurs revenus des activités extra agricoles et de l'agriculture. L'élevage est de loin le domaine qui procure le moins de ressources à ces exploitants, d'ailleurs ils n'en font pas une priorité, préférant détenir peu d'animaux 4,37 UBT seulement par exploitation en moyenne.

Nous disons alors que le groupe J forme le pôle des « nouveaux agriculteurs » avec pour stéréotype, l'exploitant disposant de beaucoup de terres, moyennement équipé avec deux animaux de trait, deux bovins et moins d'une demi douzaine de petits ruminants.

Ces exploitations ont assez de main d'oeuvre (à la hauteur de leur équipement) et déclarent presque tous, ne pas avoir besoin de plus de terre pour travailler, ils sont en général autosuffisants à 90% sur le plan alimentaire (provenant de la production), en moyenne, 10% de leur nourriture seulement provient des activités extra agricoles (commerce, transport, artisanat...).

Ceci s'explique par le fait que la majorité des exploitants appartenant au groupe J sont du village de Diamafara, qui est très éloigné des centres villes (plus d'une demi-journée de marche pour atteindre le plus proche lieu de commerce).

Les exploitants de ce groupe ne font généralement pas recours à la main d'oeuvre temporaire et utilisent très peu les engrais minéraux.

Il est intéressant, au point de vue économique, de chercher à mettre en commun les groupes qui présentent des ressemblances sur le plan du matériel particulièrement.

En effet, dans l'établissement des comptes d'exploitation, les groupes ayant le même niveau d'équipement auront les mêmes comptes sans grandes différences.

Les groupes V , V- et I faisant à la fois recours à la main d'oeuvre temporaire, utilisant des engrais, et ayant sensiblement le même niveau d'équipement peut être rassemblé dans le même pôle des agro éleveurs qui cherchent à intensifier leurs productions.

Le groupe J, quant à lui pourra former un pôle à lui seul car ses caractéristiques sont bien différentes des deux autres groupes.

Finalement , ce sont deux grandes entités qui s'opposent : celle des valeurs hautes, formée des groupes V, I et V- et celle des valeurs basses, formée du groupe J,

Figure 10 : Opposition des deux grands pôles du système

Valeurs hautes

des variables

Valeurs basses

des variables

Pôle V I V-

Pôle J

Axe 2

Axe 1

5- Confirmation des hypothèses de la classification.

Après avoir fait la classification des producteurs, il parait intéressant de chercher à vérifier si les hypothèses posées lors de l'interprétation des données peuvent être vérifiées de manière effective par une observation plus attentive des résultats.

5-1- Age et revenus issus de l'élevage

Il apparaît avec l'analyse réalisée, que les jeunes appartiennent au groupe J avec une moyenne d'âge de 45,9 ans et de petits revenus issus de l'élevage ; que les plus âgés appartiennent à l'entité « V I V- » avec une moyenne d'âge de 55,4 ans et de grands revenus issus de l'élevage.

La distribution des classes d'âge pour deux villages est donnée par les graphiques suivants :

Figure 11 : Distribution des classes d'âge à Ndour Ndour

Figure 12 : Distribution des classes d'âge à Ndiaye Ndiaye

La distribution des classes d'âge à Ndiaye Ndiaye et à Ndour Ndour laisse apparaître une prédominance des producteurs âgés (Groupe V I V-) dans le premier village et dans le second village une dominance des jeunes producteurs (Groupe J).

Dans la logique de la classification qui a été opérée, Ndiaye Ndiaye devrait renfermer une grande proportion de producteurs avec de grands revenus issus de l'élevage et Ndour Ndour une grande proportion de producteurs avec de petits revenus issus de l'élevage.

D'après la composition des villages de Ndiaye Ndiaye et de Ndour Ndour, nous pouvons dire, que le premier appartient au groupe des villages avec des producteurs âgés tandis que le second village appartient plutôt au groupe des villages avec des producteurs plus jeunes.

La figure 13 nous donne la répartition des classes de revenus issus de l'élevage en fonction des villages :

Figure 13 : Répartition des classes de revenus de l'élevage selon les villages

En 1000 F

La répartition des classes de revenus issus de l'élevage fait apparaître que Ndour Ndour englobe plus de 60% des producteurs ne tirant que des revenus négligeables de l'élevage, le reste des producteurs de ce village tire des revenus entre 1000 et 99000 F par an.

Ndiaye Ndiaye, englobe 30% des producteurs aux grands revenus issus de l'élevage et 13% de ceux ayant leurs revenus entre 1000 et 99000 F par an. Il n'y a pas à Ndiaye Ndiaye de producteurs qui ne tirent pas de revenus de l'élevage.

Ceci permet de valider les hypothèses posées au départ en ce qui concerne la répartition des

producteurs selon l'âge et leur liaison avec les revenus : ceux qui sont les plus jeunes sont de petits éleveurs, tandis que les plus âgés se tournent davantage vers l'élevage.

5-2- Revenus issus des activités extra agricoles et âge

Figure 14 : Répartition des classes de revenus extra agricoles selon les villages

Les villages de Mbadaoune et de Diamafara se caractérisent par l'absence des exploitants qui n'ont pas de revenus extra agricoles, tandis que celui de Ndiaye Ndiaye est caractérisé par une dominance de ce genre de producteurs.

Dans la logique de la typologie réalisée, les jeunes producteurs tendent à avoir les plus grands revenus extra agricoles, tandis que les plus âgés tendent à appartenir aux classes de revenus extra agricoles les plus basses.

Mbadaoune et Diamafara devraient donc être caractérisés par une dominance des jeunes producteurs tandis que Ndiaye Ndiaye devrait en principe être caractérisé par une dominance des producteurs plus âgés, ce qui a été montré précédemment

Les figures 11 et 12 qui suivent nous donnent les répartitions des classes d'âge à Mbadaoune et à Ndiaye Ndiaye.

Figure 15 : Distribution des classes d'âge à Mbadaoune

Le village de Mbadaoune est en effet bien marqué par une importance de la classe d'âge 40-49 ans. Plus de la moitié des producteurs qui appartiennent à cette classe d'âge se retrouve dans ce village.

Bien que la classe d'âge 32-39 ans ne soit pas représentée dans le village, les classes d'âge supérieures sont aussi faiblement représentées.

C'est pourquoi dans la classification qui est faite, le village de Mbadaoune est un village appartenant à la classe d'âge intermédiaire. De ce fait, elle doit garder les caractéristiques de ce groupe.

Figure 16 : Distribution des classes d'âge à Diamafara

Le village de Diamafara est marqué par une absence totale des classes d'âge supérieures allant de 60 à 84 ans. Toutefois, les autres classes d'âge inférieures sont bien représentées dans ce village, particulièrement celle allant de 40 à 49 ans.

Les villages de Diamafara et de Mbadaoune sont effectivement dominés par les jeunes producteurs, ceci milite en faveur d'une exactitude de la typologie réalisée.

L'importance d'une telle démarche est de s'assurer que les groupes définis par l'analyse multivariée correspondent bien à la réalité.

Ceci permet de minimiser les erreurs conséquentes à une mauvaise classification sur les comptes d'exploitation des groupes ainsi définis.

6- Réflexions sur l'évolution des systèmes d'exploitation

La typologie résultante de l'analyse des données inspire des réflexions qui s'étendent sur plusieurs domaines.

Les producteurs appartenant au groupe J bénéficient des revenus issus de l'agriculture les plus élevés, alors que ce ne sont que de nouveaux producteurs. Ceci peut s'expliquer par le fait que ces jeunes producteurs aient bénéficié du programme des « terres neuves », retirés qu'ils sont dans les villages les plus reculés, ils ont eu accès à de larges surfaces jusqu'alors non exploitées.

Ces terres, encore fertiles, leur procurent des rendements supérieurs à ceux obtenus par les autres producteurs, plus âgés qui ont fait des décennies à exploiter les mêmes terres.

Pour preuve, 34% des producteurs appartenant à ce groupe J sont du village de Diamafara (village le plus récemment crée, il y a 50 ans de cela).

Mais, il convient de noter que cette expansion des terres, s'est arrêtée depuis quelques années. C'est pourquoi, en annulant le phénomène « terres neuves » avec le village de Diamafara ôté de l'échantillon, on peut alors voir l'évolution des systèmes d'exploitation.

Dans ce cas, les moyennes des variables, fournit par le tableau 4 deviennent :

Tableau 4 : Moyennes des variables des groupes sans Diamafara

 

V

I

J-Diam

Effectifs

17,00

8,00

10,00

Age exploitant (ans)

59,00

47,30

46,70

Nombre actifs (actifs/exploitation)

6,54

6,57

5,25

Revenus issus de l'agriculture (F/exploit.)

542,00

576,00

581,00

Revenus issus de l'élevage (F/exploit.)

92,10

114,00

52,00

Revenus issus d'activités extra agricoles (F/exploitation)

113,00

155,00

182,00

Nombre charrettes (charrettes/exploitation)

1,47

1,00

0,90

Nombre houes (houes/exploitation)

2,50

1,90

1,60

Nombre semoir (semoirs/exploitation)

1,58

1,60

1,00

Nombre UBT (UBT/exploitation)

10,82

15,72

5,70

Surface moyenne cultures pluviales (ha/exploitation)

7,59

9,06

8,10

Surface cultivée /actif (ha/actif)

1,16

1,37

1,54

En règle générale, les valeurs basses des variables appartiennent au groupe J-Diam, à l'exception des revenus issus de l'agriculture et des activités extra agricoles.

Les revenus issus de l'agriculture pour ce nouveau groupe sont les plus élevés simplement à cause d'un individu affecté au groupe qui gagne près de 1500000 F par an, mis à part celui ci, 50% des individus appartenant à ce groupe ont des revenus issus de l'agriculture inférieurs à 540 000 F, c'est à dire inférieurs aux revenus des deux autres groupes plus âgés.

La valeur des revenus issus des activités extra agricoles est la plus élevée de tous les groupes, ceci dénote une tendance des jeunes à délaisser les activités de production en général au profit des autres types d'activités comme le commerce, l'artisanat ou le transport.

Toutefois, on note qu'au fur et à mesure que l'âge de l'exploitant augmente, il y a aussi l'équipement qui augmente pour l'exploitation, donc on peut penser que le développement des activités extra agricoles est en quelque sorte, bénéfique aux activités de production en ce sens que les revenus issus des premières servent à l'investissement dans les secondes activités.

Le groupe I obtient les grandes valeurs parce que c'est le pôle des exploitations qui intensifient la production, ils font recours à la main d'oeuvre temporaire, louent et achètent de nouvelles terres, utilisent les engrais augmentent leurs animaux et donc la fertilisation organique qui en résultent et obtiennent par la suite de bons résultats d'exploitation.

Il ressort de cette analyse, que la tendance qui prévaut actuellement dans cette partie du Bassin arachidier est celle qui voit au début de petites exploitations où le chef s'adonne à des activités extra agricoles, gagne de l'argent qu'il investit par la suite dans les activités de production de l'exploitation (par achat de matériel, et d'animaux,...).

L'exploitation qui en résulte s'agrandit au fil du temps, se développe, perd de sa productivité sous l'effet de la mise en culture prolongée et se disloque à la suite des mariages et des héritages, donnant naissance à d'autres petites exploitations qui suivent le même trajet.

CHAPITRE 2 -Analyse de la rentabilité des cultures fourragères

I- Détermination de la rentabilité

Les exploitations de la zone étudiée présentent des diversités autant dans leur appartenance géographique, que dans leurs systèmes d'exploitation.

Une approche possible dans la détermination de la rentabilité des cultures fourragères dans un tel contexte serait de l'étudier par type d'exploitation afin de mieux cerner la variabilité.

Simplement, la technologie des cultures fourragères est une pratique très récente dans cette zone, les investissements pour ces cultures ne diffèrent pas de manière significative entre les exploitations : les semences proviennent dans la majorité des cas des projets, et le niveau de fertilisation négligeable car les producteurs préfèrent mettre le peu d'engrais dont ils disposent sur les autres cultures de rente ou vivrières.

En outre, la non disponibilité des semences pour tous les paysans limite partout la surface fourragère exploitée. Ces surfaces se situent entre 0,25 et 2 ha pour toutes les exploitations, quelque soit leur groupe auquel ils appartiennent.

C'est pourquoi, dans l'établissement des comptes d'exploitation de ces cultures, nous uniformisons les contenus de manière à tirer un compte modèle qui prévaut pour les deux grands ensembles d'exploitation que constituent les groupes J et « VI ».

Gregerson et al. , (1980), cités par Bâ (1998) et par Garba (2002), notent que les étapes de l'analyse financière sont, entre autres :

-la détermination des facteurs de production

-la détermination des prix du marché des facteurs de production et des produits

-le calcul de la rentabilité.

Gittinger (1982), Bridier et al. (1987), pour leur part affirment que les objectifs assignés à cette tâche sont en partie :

-la définition des incidences financières : il s'agit de déterminer les incidences financières de l'activité sur les agents qui participent à son exécution,

-le jugement de l'efficacité de l'utilisation des ressources

1- Approche sur la détermination des coûts de production

Les coûts de productions sont représentés par l'ensemble des frais occasionnés par l'exploitation d'une culture.

Dans le cas présent, nous calculerons, pour toutes les spéculations, les coûts d'exploitation de l'hectare de culture pour pouvoir aboutir à des comptes homogènes.

1-1- Définition des concepts économiques

Le montant des diverses charges peut dépendre du niveau ou du volume d'activité de l'exploitation, comme il peut ne pas en dépendre. On est ainsi amené à distinguer des coûts fixes et des coûts variables.

1-1-1- Coûts fixes

Les coûts fixes sont représentés par l'ensemble des charges dont le montant reste stable, quelque soit le niveau de production de l'exploitation.

En fait, cette fixité n'est prise en compte que si, dans l'intervalle de variation de l'activité, la structure et l'organisation de l'entreprise ne changent pas ou changent peu, d'où le nom de coûts de structure qui leur est donné.

1-1-2- Coûts variables

Les coûts variables, au contraire des précédents, sont un ensemble de charges qui voient leur montant directement influencés par le niveau d'activité de l'exploitation. Ils sont fréquemment considérés comme approximativement proportionnels à ce niveau d'activité.

Ces coûts variables trouvent naissance dans les opérations d'exploitation, ils correspondent à des consommations de facteurs de production liés directement au volume des opérations de production, d'où le nom de coûts opérationnels qui leur est aussi donné.

1-1-3- Marge sur coûts variables

La marge sur coûts variables correspond à la différence entre le produit monétaire d'une culture donnée et ses coûts variables. Cette marge est souvent confondue avec le bénéfice engendré par la culture car les paysans, ne procèdent pas dans leurs calculs des coûts de production, à l'amortissement de leur matériel.

Pour obtenir le bénéfice net généré par la culture, il faut soustraire de cette marge sur coûts variables, le montant des coûts fixes.

1-1-4- Chiffre d'affaire critique

Le chiffre d'affaire critique pour une culture, est la valeur minimale du produit monétaire à partir de laquelle la marge sur coûts variables couvre entièrement les coûts fixes.

Pour cette valeur caractéristique, la culture n'occasionne dans l'exploitation ni pertes, ni bénéfices ; le chiffre d'affaire est donc égal au total des charges correspondantes.

Le seuil de rentabilité correspond à l'équilibre qui découle de la couverture des coûts fixes par cette marge sur coûts variables.

1-2- Détermination des coûts de production

Les coûts de productions pour nos cultures sont représentés par les amortissements du matériel de l'exploitation, l'entretien des animaux de trait et le coût des autres intrants comme les engrais, la main d'oeuvre temporaire, ...

1-2-1- Calcul des amortissements

Les amortissements du matériel se font au prorata des superficies cultivées.

1-2-1-1 -Coût de l'équipement agricole

Ce calcul des amortissements se fait en deux étapes :

-d'abord il y a le calcul du coût annuel,

-ensuite le calcul du coût par hectare de culture.

L'amortissement annuel d'un facteur de production pour une culture est le produit du coût annuel du facteur par la surface relative occupée par la culture dans l'exploitation.

Le calcul du coût annuel est fait en prenant la valeur d'origine du matériel, divisée par sa durée de vie.

Dans la zone étudiée, la majorité du matériel agricole utilisée est déjà amortie car datant de la période de l'ONCAD et de la SODEVA.

Ceci fait que l'amortissement est nul. Toutefois, les paysans paient beaucoup de frais de réparation de ce matériel.

La difficulté d'estimation de ces frais de réparation à cause de leur variabilité dans l'espace et dans le temps, nous a amené à faire le calcul des amortissements sur la base du prix de l'élément neuf.

Le petit matériel quant à lui est renouvelé presque à chaque campagne. C'est pourquoi, au lieu de parler d'amortissement pour ce matériel, nous parlerons plutôt de renouvellement. Les frais inhérents à ce matériel sont donc des frais d'achat.

Le calcul du coût du matériel se fera selon le type d'exploitation. Nous avons d'après la typologie deux grands ensembles : les exploitations appartenant au pôle « J » et les exploitations du pôle « V I ».

Les premières sont relativement bien équipées mais le sont moins que les secondes, par conséquent, elles supportent des amortissements plus légers.

Nous obtenons ainsi :

Tableau 5 : Coût annuel du matériel agricole selon les exploitations

 

Valeur

(FCFA)

Durée de vie (ans)

Type V I

Type J

Matériel

 
 

Nombre/ha

Coût annuel (F)

Nombre/ha

Coût annuel (F)

Charrette

60000

10

1,23

7380

0,86

5160

Semoir

25000

10

2,20

5500

1,60

4000

Houe

25000

10

1,59

3975

1,2

3000

Coupe-coupe

2000

3

3

2000

2

1333,33

Ngossi

750

2

3

1125

2

750

Ngobane

150

1

3

450

2

300

Total (FCFA/an)

 
 
 

20430

 

14543,33

Nous obtenons la charge en matériel supportée par spéculation en multipliant le coût annuel de chaque matériel par le taux d'occupation du terrain par la spéculation.

Le tableau ci-dessous, nous donne ces valeurs :

Tableau 6 : Coût du matériel agricole (F) selon la spéculation et le type d'exploitation

Culture/type

%

Type V I (FCFA)

Type J (FCFA)

Arachide

0,32

6538

4654

Niébé

0,01

143

102

Sorgho

0,07

1430

1018

Mil

0,51

10419

7417

Maïs

0,03

613

436

Total

 

19143

13627

Pour les deux types d'exploitations ici mises en cause, la moyenne des superficies emblavées par spéculation est donnée par le tableau suivant :

Tableau 7 : Coefficients d'occupation des terres selon les spéculations

 

Arachide

Mil

Sorgho

Mais

Niébé

V I

1,5

4

1

1

1

J

2,9

3,4

1

1,27

1

Pour calculer le coût de l'amortissement du matériel par hectare de culture, nous prendrons le coût annuel du matériel par culture que nous diviserons par le nombre moyen d'hectares de culture par groupe.

Par convention, nous avons pris égale à 1 hectare de superficie emblavée toute culture dont la moyenne est inférieure à l'unité.

Ceci se justifie par le fait que, en deçà de 1 hectare, les charges inhérentes à une culture peuvent être confondues, dans leur majorité , à des charges fixes, c'est à dire que l'augmentation de la superficie à cultiver jusqu'à 1 hectare, n'entraîne pas d'augmentation significative de charges.

Finalement, le coût par hectare de culture par spéculation et par groupe est de :

Tableau 8 : Coût du matériel agricole par hectare de spéculation et par an (F/ha/an).

 

Type V I (F/ha)

Type J (F/ha)

Arachide

4358,4

1604,78

Niébé

143,01

101,8

Sorgho

1430,1

1018,03

Mil

2604,83

2181,5

Maïs

612,9

343,54

Total

9149,24

5249,66

1-2-1-2- Coût de la traction animale

Le coût de la traction animale est représenté par la somme des coûts d'alimentation et de soins pour les animaux travaillant.

A l'instar du calcul du coût du matériel, ce calcul du coût d'entretien des animaux se fera en deux étapes :

-nous calculerons d'abord le coût annuel par type d'exploitation,

-ensuite nous calculerons le coût que doit supporter chaque spéculation.

Ce coût par spéculation est donné en tenant compte de l'occupation du terrain par culture.

Dans la zone étudiée, « le prix de revente des animaux est supérieur au prix d'achat » (Martin, 1991).

C'est pourquoi, l'amortissement des animaux de trait n'est en réalité qu'un coût d'entretien des animaux, le producteur récupérant la somme investie pour son achat lors de la vente.

La plus-value générée par cette revente des animaux étant très variable selon le temps et le lieu, nous simplifierons les calculs en adoptant par convention que le producteur revend ses animaux au même prix qu'il les avait achetés.

Le coût annuel de la traction animale par hectare et par type d'exploitation est donné par le tableau 9 :

Tableau 9 : Coût d'entretien annuel des animaux de trait par type d'exploitation

 
 

Type "V I"

Type J

 

Coût d'entretien (FCFA)

Nombre/ha

(Anim./ha)

Coût annuel

(FCFA/an)

Nombre/ha

(Anim./ha)

Coût annuel

(FCFA/ha)

Cheval

26500

1,2

31800

0,6

13020

Ane

21700

0,7

15190

0,5

10850

Paire de boeufs

67400

0,2

13480

0,1

6740

Total (F/ha)

 
 

60470

 

30610

Le coût d'entretien des animaux de trait supporté par type de spéculation est donné par le tableau 10 :

Tableau 10 : Coût d'entretien des animaux de trait par spéculation par an

 

%

Type V I (FCFA)

Type J (FCFA)

Arachide

0,32

19350

9795

Niébé

0,01

423

214

Sorgho

0,07

4233

2143

Mil

0,51

30840

15611

Maïs

0,03

1814

918

Total

 

56660

2682

Nous obtenons le coût de la traction animale par hectare de culture en divisant ce coût annuel par le nombre moyen d'hectares emblavé par type d'exploitation et par spéculation. Nous obtenons :

Tableau 11 : Coût d'entretien des animaux de trait par hectare de spéculation

 

Type V I (F/ha)

Type J (F/ha)

Arachide

12900,27

3377,66

Niébé

423,29

214

Sorgho

4232,9

2142

mil

7709,93

4591,50

Mais

1814,1

723,07

Total

27080,48

19297,29

1-2-1-3- Coût de la main d'oeuvre

La main d'oeuvre rémunérée en valeur (en argent ou en nature) est en général engagée par les exploitations « V I », les exploitations du type J ne faisant pas recours à cette main-d'oeuvre rémunéré dans la majorité des cas.

Nous ne comptabiliserons pas le coût de la main d'oeuvre familiale comme étant une charge à supporter par le producteur (la rémunération à cette main d'oeuvre encore dite supplétive peut être considérée comme étant la nourriture, les soins, et le logement que le chef d'exploitation fournit à tout membre de son entité).

Toutefois, nous calculerons dans les comptes d'exploitation qui résulteront de nos estimations la valorisation de cette main d'oeuvre pour mieux en apprécier l'efficience selon le type de producteur et selon la spéculation.

Pour ces exploitations qui font recours à la main-d'oeuvre rémunérée, nous avons noté en moyenne la présence de deux (2) temporaires auxquels l'exploitant donnent en fin de campagne la somme globale approximative de 70 000 F.

Cette somme est forfaitaire et varie selon les producteurs, certains parmi eux ont aussi un mode de recours par nature : le temporaire consacre une partie de son temps à travailler dans les terres du chef d'exploitation, et une autre partie de son temps à travailler dans une parcelle qui lui a été allouée en compensation de ses services.

Le produit de cette terre revient en intégralité au temporaire.

Nous estimons le produit de cette terre « marginale » égale à la valeur en argent perçu par les temporaires rémunérées en argent.

Tableau 12 : Coût de la main d'oeuvre temporaire annuel par culture

 

%

Type V I (FCFA)

Type J (FCFA)

Arachide

0,32

22400

0

Niébé

0,01

490

0

Sorgho

0,07

4900

0

Mil

0,51

35700

0

Maïs

0,03

2100

0

Total

 

65590

0

Nous obtenons le coût de la main d'oeuvre temporaire par hectare de culture en divisant ce coût annuel de la main d'oeuvre par le nombre moyen d'hectares emblavés par type de d'exploitation par spéculation. Nous obtenons ainsi :

Tableau 13 : Coût de la main d'oeuvre temporaire par hectare de culture

 

Type V I (F/ha)

Type J (F/ha)

Arachide

14933,33

0

Niébé

490

0

Sorgho

4900

0

Mil

8925

0

Maïs

2100

0

Total

31348,33

0

1-2-2- Coût des autres intrants : semences, engrais et produits phytosanitaires

Le coût des semences fourragères est l'un des postes de dépense les plus importants. Pour le producteur quelque soit son groupe d'appartenance, ce coût des semences consomme en moyenne le tiers (1/3) du montant que constitue les charges variables.

Le prix des semences des autres spéculations non fourragères est le même que le prix de vente du même produit à la récolte, car c'est à ce moment que les meilleures semences sont sélectionnées et gardées pour la saison à venir.

Le tableau 14 donne la valeur des semences au prix du marché, donc à leur prix d'acquisition par tout producteur dans la zone d'étude.

Tableau 14 : Valeur des semences au prix du marché

 

FCFA/Kg

FCFA/ha

Arachide fourragère (Fleur 11)

1500

90000

Niébé fourrager (TN 88-63)

1000

15000

Sorgho fourrager (CE 145)

500

5000

Arachide non fourragère

125

15000

Sorgho/Mil non fourragers

100

1500

Maïs

120

25000

Niébé non fourrager

160

32000

Les engrais minéraux ne sont pas d'habitude utilisés et lorsqu'ils le sont, c'est à des doses très faibles par rapport à celles recommandées par la recherche.

En général, les engrais utilisés sont l'urée (46% d'azote), et le ternaire 10-10-20 sur les champs d'arachide et parfois de mil et de sorgho.

Les doses utilisées de ces engrais varient largement d'un producteur à un autre, cette dose n'est visiblement pas fonction du groupe d'appartenance des individus car dans l'un comme dans l'autre des groupes, on rencontre des paysans qui utilisent les engrais à grande échelle comme on n'en rencontre aussi qui ne font de l'engrais qu'une utilisation marginale, préférant se servir du fumier produit par les animaux de l'exploitation.

La valeur de ce fumier peut être comptabilisée comme charge dans la production agricole, mais pour notre cas, nous la supposons compensée par les résidus de récolte que les animaux prélèvent dans tous les champs en culture, à la fin de la récolte.

Donc, si la culture a pour but principale la production de graine, la valeur des fanes issus de cette production sera considérée comme nulle car consommée par les animaux de l'exploitation qui en retour donnent aux cultures du fumier servant à leur production, la valeur de ce fumier est lui aussi considéré comme nulle.

Si la culture à pour but la production de fourrages, nous comptabilisons alors la valeur de ces fourrages à raison de 40 F le kilogramme de fanes d'arachide et de niébé et de 30 F le kilogramme de feuilles de sorgho.

Ces prix sont ainsi fixés en raison de l'appétibilité des fourrages par les animaux, et de la disposition sur le marché de ce produit.

Pour pouvoir le vendre à ces prix, nous avons supposé un stockage de quatre (4) mois après la récolte où les pâturages n'ont plus assez de fourrages pour nourrir tout le bétail. Ce temps correspond aussi à la période où la majorité des propriétaires de bétail font recours à l'achat de produits industriels ou de fanes pour nourrir leurs animaux.


2- Estimation des produits d'exploitation

2-1- Estimation des rendements des cultures fourragères

L'estimation des produits d'exploitation est faite de manière différente selon que l'on soit en présence d'une spéculation fourragère ou de son corollaire non fourrager.

Pour ce qui est des cultures fourragères, nous avons fait le suivi des parcelles des semis et avons nous-mêmes estimé les rendements.

Pour le sorgho et le niébé fourrager, deux coupes ont été réalisées en général, alors que pour l'arachide une seule coupe a été faite.

Dans tous les cas, le cumul des produits des différentes coupes opérées est donné par le tableau 15 :

Tableau 15 : Productions des cultures fourragères

 

Production de fanes/paille (Kg/ha)

Production de graines (Kg/ha)

CE 145 (Sorgho)

515

25

Fleur 11 (Arachide)

918

100

TN 88-63 (Niébé)

837

25

2-2- Estimation des rendements des autres cultures

Les autres cultures de l'exploitation n'ont pas fait l'objet du même suivi que celles fourragères.

Toutefois il a été tenu compte dans l'estimation de leurs rendements des chiffres fournis par le Plan d'aménagement de la région de Fatick qui estime en moyenne les rendements des différentes cultures dans la zone.

Ces chiffres sont valables pour toutes les années sans calamités (pluies suffisantes et régulières, températures moyennes, pas de feux, ni d'inondation,...).

Tableau 16 : Rendements des différentes cultures non fourragères

 

Rendements moyens avec MOT kg/ha

Rendements moyens sans MOT kg/ha

Arachide

1200

900

Mil

700

600

Niébé

450

450

Maïs

900

750

Sorgho

800

500

Les différences dans les rendements obtenus au niveau des cultures non fourragères peuvent s'expliquer à la fois par l'augmentation de la main d'oeuvre occasionnée par les travailleurs temporaires. Ceci permet d'exécuter les tâches au niveau du champ avec une qualité supérieure.

Ensuite, les exploitations qui utilisent la main d'oeuvre temporaire sont le plus souvent celles qui intensifient leurs productions en utilisant des engrais et des produits phytosanitaires, plus que celles qui ne font pas recours à la main d'oeuvre temporaire.

En effet, les propriétaires des terres faisant recours à la main d'oeuvre temporaire cherchent à maximiser leurs rendements par les engrais pour pouvoir payer leurs travailleurs temporaires et rentabiliser les investissements occasionnés.

II- Résultats d'exploitation

1- Compte d'exploitation des cultures sans main d'oeuvre temporaire

 

Unité de quantité

Fleur 11

TN 88-63

CE 145

 

Arachide

Niébé

Sorgho

Mil

Mais

Coûts fixes

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Amortissement matériel

FCFA/ha

1604

101

1018

 

2320

60

294

2182

344

Amortissement magasin

FCFA/ha

101

1000

3500

 

0

0

3500

2500

2000

Entretien animaux de trait

FCFA/ha

3378

214

2142

 

5120

480

1120

4592

723

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Total coûts fixes

FCFA/ha

5083

1315

6660

 

7440

540

4914

9273

3067

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Coûts variables

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Main d'oeuvre temporaire

FCFA/ha

0

0

0

 

0

0

0

0

0

Semences

FCFA/ha

90000

15000

5000

 

15000

5000

1500

1500

25000

Engrais

FCFA/ha

18500

4500

15000

 

25000

0

5000

10000

10000

Autres charges

FCFA/ha

3500

5200

1250

 

5000

100

500

3000

2500

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Total Coûts variables

FCFA/ha

112000

24700

21250

 

45000

5100

7000

14500

37500

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

COÛT TOTAL

FCFA/ha

117083

26015

27910

 

52440

5640

11914

23773

40567

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Rendements moyens
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Fanes/paille

Kg/ha

918

837

515

 

0

0

0

0

0

Prix unitaire

FCFA/kg

40

40

30

 

40

40

30

40

40

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Unité de quantité

Fleur 11

TN 88-63

CE 145

 

Arachide

Niébé

Sorgho

Mil

Mais

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Valeur

FCFA/ha

36720

33480

15450

 

0

0

0

0

0

Graines/Grains

Kg/ha

100

25

25

 

900

450

500

600

750

Prix unitaire

FCFA/kg

750

1000

500

 

110

75

80

110

120

Valeur

FCFA/ha

75000

25000

12500

 

99000

33750

40000

66000

90000

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Produit monétaire

FCFA/ha

111720

58480

27950

 

99000

33750

40000

66000

90000

Marge brute

FCFA/ha

-280

33780

6700

 

54000

28650

33000

51500

52500

Marge nette

FCFA/ha

-5363

32465

40

 

46560

28110

28086

42227

49433

Point mort (graines)

Kg/ha

156

26

56

 

477

75

149

216

338

Point mort (fanes)

Kg/ha

2927

650

930

 

1311

141

397

594

1014

Main d'oeuvre familiale

JT/ha/actif

48

30

35

 

34

25

33

48

30

Productivité MOF

F/JT/actif

2328

1949

799

 

2912

1350

1212

1375

3000

2- Compte d'exploitation des cultures avec main d'oeuvre temporaire

 

Unité de quantité

Fleur 11

TN 88-63

CE 145

 

Arachide

Niébé

Sorgho

Mil

Maïs

Coûts fixes

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Amortissement matériel

FCFA/ha

4358,4

143,01

1430,10

 

4358,40

143,01

1430,10

2605

613

Amortissement magasin

FCFA/ha

3200

10000

10000

 

0

0

0

2500

2000

Entretien animaux de trait

FCFA/ha

12900

423,29

4232,90

 

12900

423,29

4232,90

7710

1814

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Total coûts fixes

FCFA/ha

20458,40

10566,30

15663,00

 

17258,40

566,30

5663

12815

4427

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Coûts variables

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

1-Main d'oeuvre temporaire

FCFA/ha

14933,33

490

4900

 

10850

350

2450

8925

2100

2-Location terre

FCFA/ha

9600

600

2100

 

9600

600

2100

0

0

3-Semences

FCFA/ha

90000

15000

5000

 

15000

5000

1500

1500

25000

4-Engrais

FCFA/ha

18500

4500

15000

 

25000

0

5000

15000

10000

5-Autres charges

FCFA/ha

3500

5200

1250

 

5000

100

500

3500

5200

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Total Coûts variables

FCFA/ha

136533,3

25790

28250

 

65450

6050

11550

28925

42300

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

COÛT TOTAL

FCFA/ha

156991,7

36356,30

43913

 

82708,40

6616,30

17213

41740

46727

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Unité de quantité

Fleur 11

TN 88-63

CE 145

 

Arachide

Niébé

Sorgho

Mil

Maïs

Fanes/paille

Kg/ha

918

837

515

 

0

0

0

0

0

Prix unitaire

FCFA/kg

40

40

30

 

40

40

30

40

40

Valeur

FCFA/ha

36720

33480

15450

 

0

0

0

0

0

Graines/Grains

Kg/ha

100

25

25

 

1200

450

800

700

900

Prix unitaire

FCFA/kg

750

1000

500

 

110

75

80

110

120

Valeur

FCFA/ha

75000

25000

12500

 

132000

33750

64000

77000

108000

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Produit monétaire

FCFA/ha

111720

58480

27950

 

132000

33750

64000

77000

108000

Marge brute

FCFA/ha

-24813,33

32690

-300

 

66550

27700

52450

48075

65700

Marge nette

FCFA/ha

-45271,73

22123,70

-15963

 

49291,60

27133,70

46787

35260

61273

Point mort (graines)

Kg/ha

209,32

36,36

87,83

 

751,89

88,22

215,16

379

389

Point mort (fanes)

Kg/ha

3924,79

908,91

1463,77

 

2067,71

165,41

573,77

1043

1168

Main d'oeuvre familiale

JT/ha/actif

40

20,00

15

 

34

25

33

48

30

Productivité MOF

F/JT/actif

2793

2924

1863,33

 

3882,35

1350

1939,39

1604

3600

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

3- Analyse des résultats d'exploitation

Les marges nettes par hectare générées par les cultures fourragères d'arachide et de sorgho sont négatives autant pour les exploitations avec main d'oeuvre temporaire que pour les exploitations sans main d'oeuvre temporaire.

Pour le niébé, les exploitations sans MOT (exploitations du type J) font un meilleur résultat par hectare que ceux avec MOT et ceci découle du fait que les premières utilisent moins d'intrants et en général ont des sols plus fertiles donc à plus grande productivité que les secondes (exploitations du type V I).

Pour toutes les autres cultures non fourragères, les marges nettes par hectare sont positives elles entraînent donc au niveau de l'exploitation des rentrées d'argent effectives.

Toutefois, dans les exploitations avec MOT, il faut noter que de toutes ces cultures rentables, le niébé fourrager est celui qui fait le résultat le moins bon avec une marge nette de 22123 F/ha.

Pour les exploitations avec MOT le niébé fourrager est la deuxième culture la plus rentable après l'arachide, mais cet état des faits peut être corrigé avec un apport plus soutenu en fertilisants chez le niébé.

De manière générale, la non rentabilité financière des cultures fourragères provient du prix élevé de leurs semences qui coûtent en moyenne dix fois plus que les semences non fourragères, mais aussi du stress hydrique qu'ont connu les cultures avec la pause pluviométrique enregistrée cette année.

D'ailleurs, ce manque d'eau est le plus souvent la cause déterminante dans la non rentabilité des cultures fourragères : « dans le domaine aride, pratiquement aucune culture fourragère ne s'est révélée rentable sans irrigation. » (Pagot, 1985).

L'irrégularité de la pluviométrie, le manquement à observer les normes recommandées par la recherche en matière d'itinéraire technique (fertilisation, date de semis, date de récolte,...) et la faible valorisation en argent des fanes (principale production de nos variétés fourragères) sont autant de facteurs qui atténuent la rentabilité financière des cultures fourragères.

Les rendements obtenus avec ces essais sur les cultures fourragères sont très faibles. En effet, selon Morou (2002) citant Dugue (1995), dans des conditions similaires au Nord du Cameroun, les rendements moyens de matière sèche étaient de 1,4 à 1,7 t/ha pour l'arachide, de 1,2 t/ha pour le niébé et de 1,87 t/ha pour le sorgho.

Toutefois, les cultures fourragères participent dans l'exploitation à nourrir des animaux et à augmenter la fertilité des sols. C'est pourquoi il convient de comptabiliser dans leurs effets l'aspect « bénéfice induit » par ces autres utilisations.

Malgré ces résultats pour les cultures fourragères, les producteurs affirment dans leur ensemble que les cultures fourragères leur sont très bénéfiques.

Il faut comprendre dans cette attitude que, comme l'ont souligné Malassis et al. (1992), et Badouin (1985), les paysans ne considèrent pas dans le calcul de leurs charges ce qui ne leur coûtent que du travail familial ou n'entraîne pas de sortie d'argent : la marge sur les coûts variables est confondue à la marge nette occasionnée par les cultures.

Pour le Niébé, financièrement, elle peut être une culture fourragère rentable. Pour l'arachide et le sorgho, il a été fait des simulations sur la production de graine dans le but de savoir la production en graine qui doit s'accompagner de leurs productions obtenues en fanes, afin de recouvrer les coûts occasionnés par les cultures.

Le tableau 19 nous donne les résultats de ces tests qui cherchent les productions qui permettraient d'atteindre les chiffres d'affaire critique.

Tableau 19 : Résultats des simulations sur les chiffres d'affaire critique

 

AVEC MOT

SANS MOT

Fleur 11

CE 145

Fleur 11

CE 145

Graines/grains

160

57

107

25

Fanes/Paille

918

515

918

515

Les rendements en fanes obtenus sont supposés constants même avec une augmentation du poids des graines. Il s'agira donc de laisser la fructification continuer jusqu'à obtenir les poids souhaitables en graines.

Ces productions en graines avec l'arachide ou en grains avec le sorgho peuvent être obtenues, et même dépassées, si l'on se réfère aux fiches techniques de ces deux variétés. En effet, avec la CE 145, il a été obtenu en milieu contrôlé un rendement moyen 2900 kg avec 13 essais. La Fleur 11 quant à elle, a un rapport gousse/paille moyen.

CHAPITRE 3- Les cultures fourragères dans l'alimentation animale

1- Généralités sur les valeurs alimentaires des fourrages

Les fourrages contiennent une proportion importante de fibre de détergent neutre (FDN). Ils sont nécessaires dans la ration animale sous forme de longues particules pour maintenir le bon fonctionnement du rumen.

Ils peuvent être pâturés ou récoltés et préservés sous forme d'ensilage ou de foin. La ration des vaches taries peut être composée presque entièrement de fourrages si la qualité est satisfaisante.

Par contre, chez la vache en début de lactation la ration doit contenir au moins 35% de fourrages (Soltner, 1996) pour y maintenir suffisamment de fibres. Les fourrages ont les caractéristiques principales suivantes :

Ils possèdent un grand volume par unité de poids (une faible densité). Cette caractéristique est importante parce que la vache ne peut ingérer un fourrage que jusqu'à la limite permise par la capacité (le volume) de son rumen.

Ils sont riches en fibre et pauvres en énergie par comparaison avec les concentrés.

Ils possèdent un contenu variable en protéines. Les légumineuses contiennent de 15 à 23% de protéines en fonction du stade de maturité; les graminées par contre varient en général de 8 à 18% de protéines (en fonction du stade de maturité et du niveau de fertilisation azotée); et les résidus de récoltes (pailles) contiennent de 3 à 4% de protéines.

Donc, la valeur nutritive des fourrages peut varier fortement. D'un côté, une jeune herbe est riche en protéine et elle contient une fibre jeune très digestible. D'un autre côté, la paille, par exemple, est un aliment très pauvre à cause de sa richesse en fibre indigestible et sa faible teneur en protéines.

Les fourrages de bonne qualité peuvent intervenir pour deux tiers de la ration d'une vache qui ingère 2,5 à 3% de son poids vif sous forme de fourrage (Faye, 1986).

Les fourrages de bonne qualité dans une ration équilibrée fournissent la majorité de l'énergie et des protéines nécessaires pour la production laitière.

Le type de sol et les conditions climatiques sont les facteurs principaux qui influencent le type de fourrages produits dans une exploitation. Les graminées ont besoin d'engrais azoté et de beaucoup d'humidité.

La valeur nutritive des fourrages est influencée fortement par le stade de maturité de la récolte.

La croissance végétale peut se résumer en trois stades successifs :

-stade végétatif,

-stade de floraison,

-stade de formation des semences.

En général, la valeur nutritive d'un fourrage est la plus élevée pendant le stade végétatif et elle est la plus faible au stade de formation des semences.

Au cours du vieillissement de la plante, la teneur en énergie digestible, en protéine, en calcium et en phosphore diminue alors que la teneur en fibre augmente (ainsi que la quantité de lignine dans la fibre).

La lignine est indigestible et restreint la digestibilité de la cellulose et des hémicelluloses par les microbes du rumen (Pagot, 1985). Donc, les fourrages récoltés à un stade de maturité précoce sont en général de bonne qualité mais leur valeur nutritive diminue au cours de la maturation de la plante.

La quantité maximale de matière sèche digestible d'une culture fourragère est obtenue :

- au début de l'épiaison chez les graminées,

- au stade final du bourgeonnement chez les légumineuses,

- lorsque le grain de sorgho arrive au stade vitreux (Pagot, 1985).

La perte de valeur nutritive avec le vieillissement de la plante est inévitable. Le potentiel de production laitière à partir du fourrage diminue chaque jour que le stade optimal de récolte est dépassé.

2- Valeur bromatologique des fourrages

Il paraît intéressant de voir quelle est la meilleure destination de la culture fourragère pour un agro-éleveur.

Nous prenons pour référence 1 hectare de culture fourragère.

La valeur bromatologique de ces fourrages varie en fonction de plusieurs paramètres comme la richesse du sol en éléments fertiles, le stade végétatif de la plante, le mode de conservation du fourrage,...

Pour notre cas présent, les rendements obtenus avec les essais de cultures fourragères sont de 837 Kg MS/ha, 918 et 515 Kg MS/ha pour, respectivement le Niébé, l'arachide et le sorgho.

Les valeurs alimentaires de ces fourrages en UF et en MAD qui servent à la production sont données dans le tableau 20 :

Tableau 20 : Valeur bromatologique des cultures fourragères

 

UF

MAD g/Kg MS

Arachide

0,6

80

Niébé

0,7

74

Sorgho

0,3

14

Si nous rapportons ces valeurs à l'hectare de culture, nous obtenons :

Tableau 21 : Disponibilités théoriques en UF et en MAD d'un hectare de culture fourragère

 

UF/ha

g MAD/ha

Niébé

585

61.938

Arachide

550

73.440

Sorgho

154

7.210

A ce propos, il convient de tenir un bon itinéraire pour gagner presque du double de ces disponibilités par une augmentation des rendements en matière sèche ou en UF et en MAD.

En effet, le fait de couper les fanes avant arrachage, ou même avant formation des graines les rend beaucoup plus riches. En outre, d'autres herbacées comme Stylosanthes sp., peuvent aussi contenir autant d'UF et de MAD sinon plus que ces taux obtenus.

3- Equivalent-ration des cultures fourragères

D'après les résultats de nos enquêtes, dans la zone, les vaches locales qui produisent du lait le font en moyenne 4 mois durant l'année pour une production journalière de 2 litres.

Les vaches issues de l'insémination artificielle qui produisent du lait, quant à elles le font pendant 5 mois pour une moyenne de production de 6 litres par jour.

Les besoins en UF et en MAD de l'UBT locale sont donnés par le tableau 22 :

Tableau 22 : Besoins en UF et en MAD de l'UBT locale pour l'entretien et la production

Besoins

UF

MAD

Entretien

2,3

125

Entretien+Déplacement

2,7

151

Gain de poids

200g/jour

3,4

186

300g/jour

3,7

204

Production laitière

1 litre/jour

3,1

211

2 litres/jours

3,5

271

3 litres/jour

3,8

331

3-1- Evaluation des besoins d'entretien des bovins

Nous prenons comme référence l'UBT (vache de 250 Kg qui ingère 6,25 Kg de MS/jour) produisant 2 litres de lait/jour pour les vaches locales, et une vache issue de l'insémination artificielle qui pèse 400 Kg et produit en moyenne 6 litres de lait par jour.

Leurs besoins azotés et énergétiques sont la somme de leurs besoins d'entretien et de leurs besoins de production.

Pour l'UBT locale, les besoins d'entretien sont de 2,7 UF et de 151 g de MAD par jour , y compris l'énergie nécessaire aux déplacements.

Les Besoins d'entretien en UF de la vache issue de l'insémination artificielle et qui pèse 400 kg sont donnés par la formule :

· Besoins d'entretien = 1,4 + 0,6 x Poids Vif/100 (Soltner, 1996),

soient 3,8 UF par jour.

Pour les MAD, les besoins d'entretien sont donnés par la formule suivante :

· Besoins en MAD= 0,6 x Poids vif (Soltner, 1996),

soient 240 g de MAD par jour pour cette vache.

Pour ces vaches de l'insémination artificielle, il ne sera pas pris en compte le déplacement des animaux, car pour pouvoir conserver ses capacités de production, la vache doit être stabulée et nourrie entièrement au piquet.

3-2- Utilisation des fourrages pour la production de lait

Pour l'UBT locale, la production de deux litres de lait nécessite, si l'on tient compte des besoins d'entretien la somme de 3,5 UF et de 271 g de MAD.

La production d'un litre de lait à 4 % de matières grasses nécessite 0,4 UF et 60 g de MAD en moyenne (Pagot, 1985). Donc les besoins de production de 5 litres de lait chez la vache issue de l'insémination sont de 2 UF et de 300 g de MAD.

Pour cette vache donc les besoins journaliers sont de 5,8 UF et de 540 g de MAD.

Le tableau 23 nous donne le nombre de jours de production de lait permis par hectare de culture fourragère chez la vache locale et celle de l'insémination :

Tableau 23 : Nombre de jours de production de lait permise chez la vache laitière   par les UF et les MAD par hectare de culture

 

Vache locale

Vache de l'insémination

Nombre de jour de production de lait permis par

UF

MAD

UF

MAD

Niébé

167,4

228,55

101,01

114,7

Arachide

157,37

270,99

94,96

136

Sorgho

44,14

26,60

26,63

13,35

La production de lait permise par hectare de culture est le produit du nombre de jours de production permis par hectare de culture par le volume journalier de production.

La production de lait permise par l'hectare de culture est la plus petite production permise avec les UF et les MAD car ces deux éléments doivent être simultanément consommées pour qu'il y ait production du lait.

Finalement, l'hectare de niébé peut permettre la production de 334 litres de lait, alors que l'hectare d'arachide en permet 314 et celui de sorgho seulement 53 litres chez la vache locale.

Chez la vache issue de l'insémination artificielle par contre, l'hectare de niébé permet la production de 505 litres de lait alors que l'hectare d'arachide en permet 475 et l'hectare de sorgho 67 litres.

Ces résultats vont dans le même sens que ceux trouvés par plusieurs auteurs : en matière de production de lait, avec des légumineuses fourragères, ce sont les calories (représentées par les UF) et non les protéines (représentés par les MAD) qui risquent de limiter la production (Dirven, 1965 ; Hardison, 1966 ; Hamilton et al., 1970).

3-3- Utilisation des fourrages pour la production de viande

L'UBT produisant 300 g de viande par jour est ici notre référence.

Pour autant, il faudrait, pour connaître ses besoins en UFV et en MAD ajouter aux besoins d'entretien de l'UBT sous les conditions d'exploitation du bassin arachidier (2,7 UF et 151 g de MAD) ses besoins pour la production

Pour pouvoir assurer ses besoins d'entretien et assurer une production de 300 g de viande par jour, il faudrait à l'UBT la valeur de 3,7 UF et de 204 MAD par jour.

Le tableau 24 nous donne le nombre de jours permis de production de 300 g de viande par l'hectare de culture fourragère :

Tableau 24 : Nombre de jours de production de viande permis par les UF et les MAD par hectare de culture fourragère

Nombre de jours de production permis de 300 g de viande

UF

MAD

Niébé

158

303,61

Arachide

148

360

Sorgho

41,75

35,34

La production totale en viande permise par l'hectare de culture fourragère est le produit du nombre de jours de production permis par l'hectare de culture par 300 g qui est la valeur de la production journalière.

Les productions de viande permises alors par l'hectare de culture fourragère sont de 47 Kg pour le niébé, 44 Kg pour l'arachide et seulement 10 kg pour le sorgho.

Le litre de lait est valorisé à 350 F tandis que le Kg de viande (poids vif) est valorisé à 1000 F, dans ce cas alors, nous obtenons la valeur des productions permises par l'hectare de culture :

Tableau 25 : Valeur monétaire des productions de lait et de viande permises par hectare de culture fourragère.

Valeur monétaire des productions (FCFA/ha)

Lait de la vache locale

Lait de la vache inséminée

Viande

Niébé

116900

176750

47400

Arachide

109900

166250

44400

Sorgho

18550

23450

10600

Le niébé apparaît comme la culture fourragère la plus rentable lorsqu'il s'agit de produire de la viande ou de produire du lait. C'est donc la culture fourragère la plus intéressante pour les emboucheurs et pour les producteurs de lait.

La vache issue de l'insémination apparaît aussi comme étant l'animal qui transforme avec plus d'efficacité la culture fourragère en produits finis.

La différence dans les productions permises par le niébé et l'arachide n'est pas si significative pour permettre de renoncer à l'une des cultures au profit de l'autre. En effet, la détection du meilleur moment de coupe chez ces plantes participerait à annuler cette différence.

Les quantités d'UF contenues dans les fourrages sont trop basses et limitent fortement les productions. Une meilleure rentabilité du système pourra être obtenue en intégrant dans la ration des concentrés à haute teneur énergétique comme la mélasse.

Il apparaît aussi que le sorgho est la culture fourragère la moins intéressante lorsqu'il s'agit de produire du lait ou de produire de la viande, dans les conditions de production du bassin arachidier.

Toutefois pour pouvoir espérer conserver les rendements ici obtenus avec les cultures de fourrages, il faudrait intégrer la culture fourragère d'arachide ou de niébé (qui sont toutes les deux des légumineuses) dans un système de rotation culturale légumineuse-graminée, pour éviter les pertes de production occasionnées par une monoculture à la légumineuse.

Pour ceci il est recommandé d'intégrer la culture fourragère de niébé ou d'arachide dans la rotation qui inclut une culture de mil ou de sorgho produisant essentiellement des grains pour pouvoir mieux rentabiliser le système.

Dans le cadre d'une intensification de l'élevage, il serait possible de produire beaucoup plus de lait et de viande avec une économie des fourrages en intégrant dans l'alimentation des animaux de l'urée (46% N) pour un apport en azote (MAD) et de la mélasse pour un apport en énergie (UF).

Ces deux éléments peuvent être acquis à des prix très bas et sont susceptibles d'être introduits dans l'alimentation des ruminants à des doses recommandées (l'urée peut s'intégrer dans la ration à hauteur de 1/3 des besoins azotées de l'animal, et la mélasse jusqu'à 30% des besoins énergétiques) et coûteront moins chère qu'une alimentation exclusivement fourragère.

CHAPITRE 4- Les cultures fourragères sur jachères de courte durée dans la restauration de la fertilité des sols

L'étude de la rentabilité des cultures fourragères, et particulièrement des légumineuses fourragères dans les systèmes de production ne peut se faire sans une prise en compte de l'apport de la culture sur la fertilité du sol et donc sur l'augmentation des rendements des cultures suivantes.

Dans les parcelles où ont été cultivées le niébé, l'arachide et le sorgho fourragers, il a aussi été introduit d'autres cultures fourragères dans l'optique d'une restauration de la fertilité des sols dégradés. Il s'agissait comme cultures de Stylosanthes hamata et de Andropogon gayanus

Ces deux cultures n'ont pas fait l'objet d'une intensification, elles ont été disséminées par éclats pour A. gayanus ou à la volée pour S. hamata sans tenir compte des recommandations de la recherche en matière d'écartement, de fertilisation ou d'irrigation.

Il a été observé un développement de ces types de plantes partout où elles ont été disséminées, leur comportement en terme de productivité semble être à la mesure de l'itinéraire emprunté.

Ceci laisse croire que ces cultures pourraient être rentables du point de vue financier et au delà, intéressantes dans un rôle de restauration de la fertilité des terres dégradées et de raccourcissement des jachères.

Pour pouvoir se prononcer de manière systématique sur l'apport réel des légumineuses en terme d'augmentation de l'azote du sol ou de bénéfice de la plante succédant à la légumineuse sur un sol, il faudrait faire des études sur de longues années.

Les résultats que nous utilisons ici, nous servent à illustrer notre point de vue sur une restauration de la fertilité des sols où a été préalablement cultivé une légumineuse.

1- Effets de Stylosanthes

L'effet de Stylosanthes sp. a été étudié par Powel (1984) et les résultats obtenus étaient à plus d'un titre révélateurs.

Il a été planté du maïs sur sol qui a été auparavant soumis à une culture fourragère pour une durée de 1 à 3 ans afin de voir la quantité d'azote rendue disponible par la légumineuse.

Du maïs a aussi été cultivé sur des sols parallèles qui ont subi une monoculture de 3 ans de maïs et sur des sols qui ont été laissées en jachère pure.

Le rendement en grain du maïs cultivé sur sol préalablement exploité avec du Stylosanthes était supérieur de manière significative à celui du maïs cultivé sur sols soumis à la monoculture.

Les rendements du maïs obtenus sur les sols en jachère ou préalablement exploités avec Stylosanthes ont été comparés avec la courbe de réponse du maïs à la fertilisation azotée sur sol soumis à une monoculture, ceci, dans le but de quantifier l'azote rendu disponible par la légumineuse.

Le tableau 26 récapitule les résultats obtenus :

Tableau 26 : Rendements d'un champ de maïs selon l'histoire culturale du terrain

Histoire culturale

Rendement en grain du maïs à 0 Kg de N/ha

Apport en N (Kg/ha) correspondant pour rendement similaire

 
 
 

Monoculture maïs 3 ans

461

 

Jachère nue

1275

30

Stylosanthes hamata (2 ans)

1369

32

Stylosanthes hamata (3 ans)

2505

90

Stylosanthes guianensis (1 an)

1643

44

Stylosanthes guianensis (2 ans)

2696

100

Il apparaît que une jachère, même nue a un rôle important dans l'augmentation des rendements des sols.

Si sur cette jachère, une légumineuse est cultivée, l'effet de l'augmentation du rendement se manifeste encore plus.

2- Effet de l'arachide

L'enrichissement du sol en azote, imputable à la précédente arachide sur sol où du sorgho est cultivé a donné lieu à des estimations variant entre 20 et 60 Kg d'azote au Togo et au Botswana (Shilling, 996).

Les résultats du tableau 27 récapitulent les résultats des expériences qui ont été menés sur la succession arachide-sorgho.

Tableau 27 : Effet de divers itinéraires techniques sur arachide et sorgho

Azote (kg/ha)

Type de rotation

Rendements sorgho (grains kg/ha)

0

Sorgho- Sorgho

Arachide- Sorgho

819

1407

40

Sorgho- Sorgho

Arachide- Sorgho

1365

1806

60

Sorgho- Sorgho

Arachide- Sorgho

1510

1421

Il apparaît ici que la fixation rhizobienne de l'arachide ne permet pas de négliger la fertilisation à l'azote. Simplement, cet apport d'azote doit être faite dès le début de la levée qui est un instant où les nodosités ne sont pas encore bien formées et ne répondent donc pas suffisamment à la demande de la plante en azote.

Le précédent « arachide » a des effets très favorables (qui ne tiennent pas tous à la fixation rhizobienne), car il y a aussi l'enrichissement du sol en matières organiques par les racines, les tiges et les feuilles des plantes qui ont été abandonnées sur le sol.

Pour l'arachide, comme pour le Stylosanthes, l'effet bénéfique de l'apport en azote peut être justifié par le fait que les nodosités n'ont pas acquis leur plein développement, elles ne sont donc pas complètement fonctionnelles.

CHAPITRE 5- Les cultures fourragères dans l'intensification de la production

L'intensification de la production est le résultat d'un comportement qui cherche à obtenir d'un facteur sa capacité maximale de production.

Donc, il n'existe pas de seuil minimal à atteindre pour pouvoir parler d'intensification. On peut intensifier avec un seul facteur de production comme on peut aussi le faire en combinant plusieurs facteurs (matériel de travail, sélection génétique, engrais,...).

Ce n'est pas par rapport au nombre de facteurs de production que l'on définit l'intensification mais c'est par rapport au niveau d'exploitation de chaque facteur.

Dans notre échantillon, nous pouvons dire que tous les producteurs cherchent à intensifier, mais que aucun parmi eux n'a atteint un niveau élevé dans l'intensification.

*Les producteurs du pôle J cherchent à intensifier leur production agricole en essayant d'obtenir le meilleur rapport surface cultivée/actif. Cette intensification se base sur une meilleure utilisation de la main d'oeuvre qui intervient par surface cultivée.

*Les producteurs du pôle « VIV-» cherchent quant à eux à intensifier leurs productions agricoles en mettant des engrais, et en faisant recours à la main d'oeuvre temporaire.

En ce qui concerne l'élevage, les villages de Mbam et de Ndiaye Ndiaye sont sur une voie d'intensification grâce au programme d'insémination artificielle (intensification de la production de lait) dont ils ont bénéficié, 18% des producteurs concernés par nos enquêtes ont des métis.

Dans les villages, l'intensification de l'élevage se manifeste aussi par la pratique de l'embouche, bovine ou ovine (intensification de la production de viande).

Les cultures fourragères, à elles seules, semblent ne pas pouvoir apporter une notable intensification agricole par les gains de rendements qu'elles permettent sur les cultures qui leur succèdent : les engrais minéraux en permettent beaucoup plus.

Pour qu'elles puissent induire, à elles seules, de manière significative, une intensification agricole, il faudrait les utiliser comme engrais verts, c'est-à-dire les enfouir dans le sol après fauche, sauf peut être pour certaines graminées comme Andropogon sp., Panicum sp.,...

Or, dans cette zone, le bétail est si important et son alimentation si difficile à obtenir au long de l'année. Les producteurs tendraient plutôt à utiliser les fourrages pour nourrir le bétail que pour l'enfouir dans le sol.

Toutefois, ces types de cultures peuvent participer en partie à une intensification de la production agricole, lorsqu'elles sont cultivées en association avec d'autres cultures dans le cadre du transfert d'azote et de matière organique vers les autres cultures et vers le sol.

L'intensification de l'élevage, elle, ne pourra se faire sans intégration dans l'exploitation des cultures fourragères.

En effet, l'insuffisance des ressources fourragères est le problème majeur empêchant de satisfaire la demande accrue de lait et de viande (Shelton, 2000).

En outre, de nombreuses études sur ces cultures fourragères ont recommandé une intensification de la production eu égard à l'évolution du contexte économique et de la croissance démographique (Rippstein, 2000).

Cette intensification de l'élevage est une pratique qui exigera que les métis soient nourris exclusivement en stabulation et que les autres animaux reçoivent en quantité suffisante leurs besoins alimentaires d'entretien et de production.

Et même lorsqu'ils ne sont pas en production, ces animaux devront toujours être nourris convenablement, car l'expression et la conservation de leurs performances zootechniques dépendent en grande partie de l'hygiène dans laquelle ils sont élevés, mais aussi et surtout de leur alimentation.

Pour pouvoir réussir cette intensification de l'élevage, il faudrait en plus des cultures fourragères, introduire dans l'exploitation un système de complémentation alimentaire pour les animaux : sous-produits agro-industriels (comme la farine de riz, la bagasse, ...), pierres à lécher, compléments vitaminés,...

Ceci permettra de remédier à certaines carences, surtout en phosphore se traduisant par une pathologie multiforme depuis le pica (prédisposant au botulisme) jusqu'à la fièvre vitulaire en passant par la tétanie de lactation (Valenza, 1981).

Le producteur pourra plus facilement atteindre la couverture des besoins azotés et énergétiques de ses animaux (spécialement des ruminants), en intégrant dans leurs rations de l'urée (46 % N), et de la mélasse.

Ces deux éléments sont digestibles chez les ruminants et constituent des sources d'éléments azotés et énergétiques à haute valeur et à prix compétitifs par rapport à une alimentation exclusivement fourragère.

Il faut remarquer que, pratiquement, tous les producteurs de la zone, qui ont bénéficié du programme d'insémination artificielle ont intégré leurs métis dans les troupeaux de bovins locaux.

Les rigueurs du soleil, combinées à la fatigue générée par les longs déplacements dans les parcours à la recherche de l'herbe (qui d'ailleurs est pauvre et ne peut à elle seule satisfaire les besoins des animaux) sont autant de facteurs qui atténuent le potentiel de production escompté avec ces animaux.

L'introduction des cultures fourragères, qu'elles soient des légumineuses ou des graminées peut participer à une lutte contre l'érosion, hydrique ou éolienne. Ces plantes, quand elles sont des herbacées couvrent ou ombragent le sol de manière à le protéger de la dessiccation et de l'exposition directe au soleil (Bayer et al.1999)..

Ceci est de nature à protéger la faune du sol, responsable en grande partie de la décomposition de la matière organique dans le sol.

Dans l'ensemble, on note une tentative chez tous les éleveurs à intensifier leurs productions, mais le manque d'informations par rapport aux techniques appliquées, de formation, est une limite sérieuse à l'atteinte des résultats attendus.

CONCLUSIONS ET PERSPECTIVES

Il apparaît au terme de l'analyse, que les producteurs de cultures fourragères dans le Sud du Bassin arachidier du Sénégal, peuvent être classés dans trois grands groupes dont l'âge semble être le critère déterminant.

Les producteurs plus âgés sont ceux qui se tournent vers l'agriculture, font recours à la main d'oeuvre temporaire, possèdent beaucoup d'animaux, avec un système d'élevage extensif, et gagnent les plus petits revenus des activités extra agricoles : Ce sont de vrais agro-pasteurs traditionnels.

Les producteurs les plus jeunes sont ceux là qui gagnent de grandes sommes de la terre avec l'intensification en utilisant des produits phytosanitaires, des engrais. Ils ne conservent d'habitude dans leurs exploitations que peu d'animaux, bien souvent destinés à la traction animale.

Ces jeunes producteurs sont aussi ceux qui gagnent le maximum de revenus extra agricoles par le commerce et les autres activités hors exploitation.

Toutefois, il apparaît aussi que les revenus issus de ces activités hors exploitation servent au réinvestissement dans les activités de production en augmentant le nombre d'animaux dans l'exploitation, et le matériel agricole.

Entre ces deux entités, existe une autre qui peut être considérée comme intermédiaire. Ce groupe est celui des agro-éleveurs cherchant à intensifier toutes les productions : ils utilisent la main d'oeuvre temporaire, les engrais, possèdent le plus grand nombre d'animaux et ont des exploitations bien équipées. Leurs revenus extra agricoles sont importants tout de même, mais leurs principaux revenus leur proviennent de l'élevage.

L'élevage apparaît donc ici comme étant « une banque » pour les producteurs : leurs épargnes sont représentées par les animaux et les revenus qu'ils en tirent en constituent « les intérêts ». C'est pourquoi les cultures fourragères jouent un grand rôle dans ce système car il permet de sécuriser « l'épargne ».

En dehors du rôle qu'elles jouent pour améliorer la fertilité des sols, les cultures fourragères n'a de valeur appréciable, que dans la mesure où elles sont converties en produits animaux.

Le rendement des investissements pour une telle entreprise dépend donc de l'aptitude de l'exploitant à la convertir en produits commercialisables, ainsi que du temps pendant lequel il peut le maintenir en production.

L'exploitation rationnelle des cultures fourragères est donc un compromis entre les besoins des plantes et ceux des animaux : il s'agit de comprendre quand on doit sacrifier la plante au profit de l'animal et quand on doit accepter un préjudice immédiat pour le bétail en vue d'avantages ultérieurs pour la plante.

L'amélioration des conditions de vie de cette frange de producteurs peut être diversement obtenue. Cependant, pour tout projet de développement, la méthode la moins pénible pourrait être celle qui part des réalités socioéconomiques du milieu d'impact.

Dans cette zone, l'élevage est considérée comme étant le moyen d'épargne le plus sûr, c'est pourquoi, nous avançons que toute initiative qui développerait cette activité va dans le sens d'une amélioration du niveau de vie des populations. Et dans un tel contexte, les cultures fourragères prennent une autre dimension.

Néanmoins, les difficultés majeures d'adoption de ces cultures sont de trois ordres : le problème foncier, le problème de temps dans le calendrier cultural et le problème lié à la multiplication semencière.

La faible disponibilité des terres cultivables favorise systématiquement les emblavures céréalières au détriment des parcelles fourragères pérennes.

Dans un environnement incertain comme c'est le cas au Sénégal en général et dans la zone étudiée en particulier, la stratégie de gestion des risques commande que le producteur accorde la priorité sinon l'exclusivité aux cultures vivrières.

Dans ce sens, on observe que les producteurs de cette zone adoptent plus facilement le niébé et l'arachide à double fin (production de fanes et production de graines servant à l'alimentation humaine) que les cultures fourragères strictes (herbes destinées uniquement à l'alimentation animale).

Le calendrier cultural des espèces fourragères est pratiquement le même que celui des céréales. Il se pose alors un problème d'allocation de la main d'oeuvre qui se fait au détriment de la culture fourragère, le plus souvent.

Enfin, la faible disponibilité en semences constitue la contrainte majeure au développement des cultures fourragères.

En effet, la demande est largement supérieure à l'offre et les coûts sont prohibitifs. L'essor de tout programme fourrager devra donc passer par la maîtrise de la production semencière, par les paysans eux-mêmes.

Aussi, pensons nous que, pour une adoption à grande échelle des cultures fourragères dans cette zone, il serait bon :

· d'y introduire des variétés à cycle plus court, car le déficit pluviométrique est particulièrement important dans la zone, et l'irrégularité des pluies récurrente.

· De mieux former les producteurs aux techniques d'exploitation de ces types de cultures. Ils pourront ainsi mieux produire (en qualité et en quantité) en suivant les normes recommandées.

· De mieux former les producteurs aux techniques de productions animales (alimentation, hygiène et prophylaxie, embouche, exploitation du troupeau...).

· D'améliorer les parcours naturels, par l'introduction de graminées et de légumineuses fourragères, herbacées ou ligneuses pour mieux combler le déficit alimentaire des animaux.

· D'aider les producteurs à mettre en place un système organisationnel pour qu'ils puissent eux-mêmes assurer la pérennité du système en produisant par leurs propres moyens les semences pour les plantes annuelles.

· De chercher à étendre les surfaces fourragères par une introduction de graminées et légumineuses vivaces, qui ne demandent donc pas un re-semis pour chaque nouvelle année.

· De mette en place un dispositif qui permettrait de voir l'apport réel de ces cultures en terme de transfert d'azote sous nos conditions de culture.

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ANNEXES

 

axe 1

axe 2

axe 3

Age

2,9

1,9

2,9

Revenus de l'élevage

6,6

1,9

4,9

Revenus de l'agriculture

3,3

5

1,2

Revenus extra agricoles

3,7

1,6

1,1

Nombre de houes

0,7

5,3

0,2

Nombre de semoirs

2,7

5

4,3

Nombre de charrettes

0,4

8,2

3,1

Nombre d'UTH

4,3

1,9

4,6

Nombre d'UBT

6,8

3,5

6,2

 
 
 
 

Total

31,4

34,3

28,5

Contribution de quelques variables à l'inertie expliquée par les axes factoriels 1, 2 et 3






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