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Le paludisme au cameroun: Connaissances et stratégies de lutte

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par Harcel NANA TOMEN
Institut Sous-régional de Statistique et d'Economie Appliquée - Ingénieur d'Application de la Statistique 2008
  

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Chapitre troisième : ANALYSE DES STRATÉGIES DE LUTTE DES POPULATIONS DU BASSIN NYONG-SANAGA CONTRE PALUDISME

Au chapitre précédent, nous avons présenté et analysé les caractéristiques socio-démographiques et environnementales des populations du Bassin Nyong-Sanaga. Il importe à présent de faire une analyse des pratiques de lutte de ces populations par rapport à l'action des moustiques dans cette région.

Nous entendons ici par pratiques, les comportements sous-tendus par les connaissances et codifiées par la société, que l'individu peut mettre en oeuvre dans une situation donnée (MINSANTE/PNLP, 2006).

3.1. GÉNÉRALITÉS SUR LE PALUDISME

Le paludisme est une maladie parasitaire, transmise à l'homme par l'anophèle femelle et causée par un hématozoaire du genre Plasmodium. Il est encore appelé malaria (de l'italien mal-aria, air vicié et dérive du latin paludis qui signifie marais).

Les premières descriptions cliniques des fièvres palustres, avec les symptômes habituels ont été réalisées par HIPPOCRATE (Vè siècle avant Jésus-Christ). Dès le XVIIè siècle, c'est par l'administration de l'écorce du quinquina que l'on combattait ces fièvres. Le mystère qui les entourait ne fut élucidé qu'en 1880 avec la découverte de l'agent pathogène, le Plasmodium par Alphonse LAVERAN. Son cycle a été décrit plus tard en Italie par GRASSI et al. (1899). Ce sont les travaux de MASSON (1900) qui viendront confirmer le rôle du moustique dans la transmission de cette maladie.

Dès lors, la lutte antivectorielle accompagnée de l'administration de la quinine aux populations devint la principale stratégie de lutte antipaludique. Avec la découverte des insecticides à effet rémanent tel que le DDT (Dichlorodiphenyltrichloéthane), et la mise au point de nouveaux médicaments très efficaces (chloroquine, amodiaquine), cette lutte a connu un succès et un essor sans pareil au cours de la deuxième guerre mondiale.

Les premières résistances des moustiques au Dichlorodiphenyltrichloéthane (DDT) apparurent en Grèce à partir de 1951. Ceci incita à une accélération des opérations de lutte afin d'atteindre l'objectif visé (éradication du paludisme) avant que cette résistance ne soit généralisée. Peu après, la résistance des Plasmodium aux médicaments notamment à la chloroquine vint compromettre les efforts d'éradication de la maladie. En 1969, la 22è assemblée mondiale de la santé confirma l'échec du programme mondial d'éradication du paludisme, adopté lors de la 8è assemblée de Mexico en 1955. Ainsi, la stratégie d'éradication fut remplacée par celle du contrôle avec pour but de :

- réduire la transmission ;

- réduire la morbidité ;

- réduire la mortalité.

Une stratégie mondiale de lutte contre le paludisme, basée sur quatre principes a été définie en 1992 par la conférence ministérielle d'Amsterdam. Ces quatre principes sont :

- le diagnostic et le traitement rapide des cas ;

- la prévention et la lutte antivectorielle ;

- la prévention et l'endiguement des épidémies ;

- le renforcement des capacités nationales (développement et modernisation des structures sanitaires).

En Afrique, l'initiative Roll Back Malaria (faire reculer le paludisme) préconise de réduire de moitié les cas de paludisme d'ici 2010, puis de moitié encore avant 2015 (RBM, 2005). De nos jours, le paludisme reste la principale affection parasitaire dans le monde notamment dans les pays d'Afrique tropicale au Sud du Sahara où il représente la première cause de morbidité et de mortalité. L'OMS estime entre 300 et 550 millions le nombre de cas par an, dont plus de 80% en Afrique subsaharienne. Plus de 1 million de personnes meurent du paludisme chaque année (OMS, 2005).

Au Cameroun, le paludisme est la maladie la plus répandue. À l'exception des zones montagneuses de l'Ouest où son incidence est faible, les cas de paludisme sont reportés sur toute l'étendue du pays (GARDE et al., 1991). La lutte contre cette maladie a commencé dès 1949 à Yaoundé et Douala par les services d'hygiène mobile. Les vastes campagnes de pulvérisation intradomiciliaire d'insecticide menées à partir de 1953 ont conduit à une interruption momentanée de la transmission au Sud Cameroun (LIVADAS et al., 1958). Depuis la fin des années 1980, le paludisme connaît une résurgence alarmante. Le ministère de la santé publique estime à 2 millions le nombre de cas par an, avec 30 à 35 % de décès, dont 40 % d'enfants de moins de 5 ans ; 22 à 23 % des admissions hospitalières sont attribuées au paludisme (MINSANTE, 2002).

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