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Contribution à l'étude de l'état nutritionnel par la méthode du diagnostic foliaire de trois variétés d'abricotier (Prunus armeniaca L.) en zone aride (commune de Doucen - w. Biskra)

( Télécharger le fichier original )
par Abderrahim BENSEGHIR
Université de biskra - ingenieur 2006
  

Disponible en mode multipage

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    REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE

    MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR
    ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE

    UNIVERSITE EL HADJ LAKHDAR

    FACULTE DES SCIENCES

    DEPARTEMENT D'AGRONOMIE

    MEMOIRE

    De Fin d'Etude pour l'Obtention du diplôme d'Ingénieur d'Etat en Agronomie

    SPECIALITE : Phytotechnie

    Option : Cultures Pérennes

    THEME

    Contribution à l'étude de l'état nutritionnel par la méthode du diagnostic foliaire de trois variétés d'abricotier (Prunus armeniaca L.) en zone aride (commune de Doucen - w. Biskra).

    Jury : Présenté par :

    Président  : Mr. OUDJEHIH B. M: BENSEGHIR Abderrahim

    Promoteur : Mr. BENSID A.

    Examinateurs: Mr. MEDJADBA A.

    Mr. BENAZIZA A

    Mme. SERHANE S.

    ANNEE UNIVERSITAIRE 2005 -2006

    Remerciement

    Louange à DIEU, seigneur de l'univers, qui m'a comblé de ses bienfaits, m'a guidé toutes les années d'études et m'a donné la volonté, la patience et le courage pour terminer ce travail.

    Je tiens à exprimer mes vifs remerciements à mon promoteur Mr BENSID A, pour ces précieux conseils et pour tout le temps qu'il ma consacré.

    J'adresse mes remerciements à Mr OUDJEHIH B, qui m'a fait l'honneur de présider le jury.

    Mes remerciements s'adressent aussi à Mr MEDJADBA A, pour toute l'aide et les conseils qu'il m'a accordés à la réalisation de ce mémoire, ainsi que pour m'avoir honoré et accepter de faire partie du jury.

    Mes remerciements également à Mr BENAZIZA A, pour son aide sur le terrain et pour avoir accepté d'examiner mon travail.

    A Mme SERHANE S, pour avoir bien accepté de juger ce travail.

    Mes remerciements vont aussi à Mr M'HANI AHMED pour avoir accepté de réaliser ce travail au niveau de son exploitation agricole et également pour son aide et l'hospitalité qu'il m'a offerte. De même, mes remerciements à Mr RAHEL A et tout le personnel de la direction des services agricoles de Biskra pour leur collaboration.

    Mes vifs remerciements à Mme SORIA, responsable de la bibliothèque pour son aide et sa sympathie.

    J'adresse mes sincères gratitudes à mes amies et collègues de promotion qui ont contribué à la réalisation de ce travail en particulier : Assia, Younes, Lotfi, Salima, Nora, Mihad, Sihem, Loubna, Karima et Houssem.

    Je ne saurais oublier l'aide apportée par mes chères parents et mes frères : Zohir, Naïm et Karim et leur soutien moral durant les moments difficiles.

    Sommaire

    Sommaire

    Introduction

    01

    Première partie : Revue bibliographique

     

    Chapitre I : Importance économique de l'abricotier

     

    1-1/ Dans le monde

    03

    1-2/ En Algérie

    05

    1-3/ Dans la wilaya de Biskra

    07

    Chapitre II : Alimentation minérale de l'abricotier

     

    2-1/ Rôles physiologiques des éléments minéraux

    10

    2-1-1/ L'azote

    10

    2-1-1-1/ La carence en azote

    11

    2-1-1-2/ L'excès de l'azote

    11

    2-1-2/ Le phosphore

    12

    2-1-2-1/ Carence en phosphore

    12

    2-1-2-2/ L'excès de phosphore

    13

    2-1-3/ Le potassium

    13

    2-1-3-1/ Carence en potassium

    13

    2-1-3-2/ L'excès de potassium

    14

    2-1-4/ Le calcium

    14

    2-1-4-1/ Carence de calcium

    15

    2-1-4-2/ L'excès de calcium

    15

    2-1-5/ Le magnésium

    16

    2-1-5-1/ Carence en magnésium

    17

    2-1-6/ Les oligo-éléments

    17

    2-2/ Les interactions entre éléments

    18

    2-2-1/ Les antagonismes

    18

    2-2-2/ Les synergies

    19

    2-3/ Les exportations et les besoins en éléments minéraux de l'abricotier

    19

    2-3-1/ Les exportations par l'arbre

    19

    2-3-2/ Les besoins en fumure de l'abricotier

    20

    Chapitre III : Diagnostic nutritionnel de l'abricotier

     

    3-1/ Le diagnostic visuel

    23

    3-2/ Les essais de fertilisation

    23

    3-3/ L'estimation des exportations

    24

    3-4/ Le profil cultural

    25

    3-5/ L'analyse du sol

    25

    3-6/ L'analyse de la plante

    27

    3-6-1/ L'analyse (des tissus végétaux) de l'arbre sur pied au verger

    27

    3-6-2/ Le diagnostic foliaire

    27

    3-6-2-1/ Historique

    28

    3-6-2-2/ Définition

    28

    3-6-2-3/ But et principe

    28

    3-6-2-4/ Limites du diagnostic foliaire

    29

    3-6-2-5/ Facteurs influençant la composition minérale de la feuille

    30

    3-6-2-5-1/ Facteurs dus à l'arbre

    30

    3-6-2-5-1-1/ Matériel végétal (L'espèce, Le porte-greffe et La variété)

    30

    3-6-2-5-1-2/ L'age de l'arbre

    32

    3-6-2-5-1-3/ La charge en fruits

    32

    3-6-2-5-2/ Facteurs dus à la feuille

    32

    3-6-2-5-2-1/ La position de la feuille sur le rameau porteur

    32

    3-6-2-5-2-2/ L'age de la feuille

    33

    3-6-2-5-3/ Facteurs dus aux techniques culturales

    34

    3-6-2-5-3-1/ L'entretient du sol

    34

    3-6-2-5-3-2/ L'irrigation

    35

    3-6-2-5-3-3/ La fertilisation et les interactions entre éléments

    35

    3-6-2-5-3-4/ L'état de santé et Les traitements phytosanitaires

    36

    3-6-2-5-3-5/ La taille

    36

    3-6-2-5-4/ Facteurs dus aux conditions du milieu

    37

    3-6-2-5-4-1/ Le climat

    37

    3-6-2-5-4-2/ Le sol

    37

    3-6-2-6/ Notion de normes ou valeurs standard

    37

    3-6-3/ Analyse d'organes autres que la feuille

    39

    Conclusion

    40

    Deuxième partie : Déroulement de l'étude

     

    Chapitre IV : Présentation de la région d'étude

     

    4-1/ Situation géographique et administrative

    41

    4-2/ Caractéristiques climatiques

    43

    4-2-1/ Températures

    43

    4-2-2/ Pluviométrie

    44

    4-2-3/ Gelée

    44

    4-2-4/ Vent

    45

    4-2-5/ Humidité relative

    45

    4-2-6/ Evaporation

    46

    4-2-7/ L'héliothermie

    46

    4-3/ Synthèse climatique

    46

    4-3-1/ Diagramme ombrothermique de Gaussen et Bagnouls

    46

    4-3-2/ Climagramme d'EMBERGER

    47

    Conclusion

    48

    4-4/ Les ressources hydriques

    50

    4-4-1/ Eaux de surface

    50

    4-4-2/ Eaux souterraines

    50

    4-5/ Présentation de l'exploitation agricole

    50

    4-6/ Présentation de la parcelle d'étude

    51

    4-6-1/ Production du verger d'étude

    54

    4-62/ Techniques culturales appliquées

    54

    4-6-2-1/ L'entretient du sol

    54

    4-6-2-2/ La taille

    54

    4-6-2-3/ L'irrigation

    54

    4-6-2-4/ Fertilisation

    54

    4-6-2-5/ Traitements phytosanitaires

    55

    4-9-3/ Etats de végétation du verger

    56

    Chapitre V : Matériels et méthodes

     

    5-1/ Matériel végétal

    57

    5-2/ Méthodes

    57

    5-2-1/ Prélèvement des échantillons du sol

    57

    5-2-2/ Prélèvement des feuilles

    57

    5-2-3/ Méthodes des analyses

    60

    5-2-3-1/ Le sol

    60

    5-2-3-2/ Les feuilles

    61

    5-2-4/ Dispositif expérimental et analyse statistique

    61

    Troisième partie : résultats et discussions

     

    Chapitre VI : Résultats et discussions des analyses physicochimiques du sol

     

    6-1/ Analyse physique

    63

    6-1-1/ La texture

    63

    6-1-2/ La matière organique

    64

    6-1-3/ Le calcaire total

    68

    6-1-4/ Le calcaire actif

    68

    6-1-5/ Le gypse

    68

    6-1-6/ Le pH

    69

    6-1-7/ La conductivité électrique

    69

    6-2/ Analyse chimique

    70

    6-2-1/ L'azote

    71

    6-2-2/ Le rapport C/N

    71

    6-2-3/ Le phosphore assimilable

    72

    6-2-4/ Complexe adsorbant

    74

    6-2-4-1/ La garniture cationique

    74

    6-2-4-2/ Le potassium échangeable (K2O)

    75

    6-2-4-3/ Le magnésium échangeable (MgO)

    75

    6-2-4-4/ La capacité d'échange cationique

    75

    Conclusion

    78

    Chapitre VII : Résultats et discussions des analyses chimiques des feuilles

     

    7-1/ L'azote

    79

    7-2/ Le phosphore

    81

    7-3/ Le potassium

    82

    7-4/ Le calcium

    84

    7-5/ Le magnésium

    86

    7-6/ Etude de quelques interactions entre éléments foliaires

    87

    7-6-1/ N + P + K et K + Ca + Mg

    87

    7-6-2/ (N + P) / K

    90

    Conclusion

    90

    Conclusion générale

    92

    Références bibliographiques

     

    Indexe des tableaux

     

    Indexe des figures

     

    Annexe

     

    Introduction

    Introduction

    En Algérie, les zones arides présentent près de 95% du territoire national dont 80% dans le domaine hyperaride où la pluviométrie ne dépasse plus 100 mm. Plus de 95% des sols de ces zones sont soit calcaires, soit gypseux, soit salsodiques (HALITIM, 1988).

    Actuellement et vu l'explosion démographique qui va de paire avec la demande en produits alimentaires, l'Algérie est obligée de développer ses ressources agricoles, c'est pourquoi la mise en valeur des zones arides attire l'attention des organismes de développement et des chercheurs.

    Dans cette perspective, de nombreux programmes de développement ont été entamés dans le sud, ce qui a contribué à une extension rapide des superficies consacrées à diverses cultures, parmi celle-ci les cultures fruitières, telle que l'abricotier, qui ont bénéficiées d'un intérêt particulier. D'où, de récentes plantations ont été réalisées sous des conditions pédoclimatiques qui différent de celles des zones traditionnelles de leur culture.

    Aujourd'hui, et avec l'extension de l'arboriculture fruitière dans ces zones là, caractérisées par la sècheresse prolongée, l'accumulation des sels avec l'irrigation et la nature particulière des sols (calcaires, gypseux, sableux,...), l'objectif essentiel est la maîtrise de la production tant en quantité qu'en qualité dans ces conditions.

    Pour atteindre cet objectif, il faut d'abord évaluer les techniques culturales tenant compte des nouvelles conditions de plantation. L'un des facteurs de cette évaluation est sans doute un contrôle de la nutrition et une fertilisation raisonnée.

    La bonne nutrition de l'abricotier, comme les autres arbres fruitiers, est la conséquence directe de la fertilité du sol, c'est-à-dire la présence en contact des racines, des éléments minéraux en quantités capables de couvrir leurs besoins au moment propice et bien sûr avec une flexibilité à l'absorption.

    Or de nombreux processus qui interviennent dans le sol, ainsi que l'effet du climat et les diverses techniques culturales appliquées peuvent modifier la disponibilité des éléments nutritifs et leur niveau dans la plante.

    Le technicien dispose d'un certain nombre de méthodes de contrôle de la nutrition de l'arbre dont le contrôle visuel, la détermination des exportations en différents éléments par la récolte et le bois de taille, les essais de fertilisation de plein champ, l'analyse du sol et enfin les analyses de la plante en particulier le diagnostic foliaire.

    Ces méthodes sont généralement complémentaires et aident le praticien à mieux connaître le niveau nutritionnel de ses arbres afin d'atteindre l'objectif relatif aux rendements réguliers et élevés.

    BOULAY et al., (1986), notent que les analyses du sol sont absolument nécessaires avant toute plantation afin de fixer le niveau de correction nécessaire. Ensuite, des analyses périodiques du sol doivent être réalisées sur le verger en place, au minimum tous les cinq ans pour contrôler leur
    fertilité (GERMAIN et al., 1999) et pour adapter peu à peu la fumure au couple verger/sol (LICHOU
    et AUDUBERT, 1989)
    .

    Alors, le diagnostic foliaire permet de mesurer les éléments réellement prélevés par la plante et de diagnostiquer des phases de précarence ou de consommation de luxe bien avant l'apparition des symptômes caractéristiques sur la plante dans un sol et sous un climat bien déterminés (RYSER, 1982).

    L'analyse foliaire permet de déterminer le statut alimentaire des arbres, de déceler les déséquilibres nutritionnels, de confirmer le diagnostic visuel s'il y avait une apparition des symptômes et de compléter l'analyse du sol qui indique ses potentialités de fourniture en éléments nutritifs.

    L'ensemble des travaux effectués ces dernières années aux USA, en France, en Espagne, au Maroc et en Tunisie ont confirmé l'intérêt de cette méthode comme moyen de contrôle de l'alimentation minérale des plantes. Cette méthode reste un outil de première importance pour les études théoriques et pratiques sur la nutrition des arbres fruitiers (MARTIN PREVEL et al., 1984) et (GAUTIER, 1987).

    En Algérie, les connaissances en matière de nutrition de l'abricotier sont encore fragmentaires et insuffisantes. Malgré les études limitées dans ce contexte, il existe cependant des travaux intéressants, citons a titre d'exemple ceux de (CHERIF, 1992) et (BENAZIZA, 1997) qui utilisent la technique de diagnostic foliaire pour évaluer l'état nutritionnel des vergers d'abricotier de N'Gaous et de Menaa et ceux de (DERIAS, 1984), (BENABBES, 1990) et (DOUAIBIA, 1993) qui essayent d'édifier des relations entre le dépérissement de l'abricotier et sa nutrition utilisant toujours la même technique.

    A ce propos, notre contribution s'inscrit dans le cadre d'une recherche sur la nutrition minérale de trois variétés d'abricotier cultivées dans une exploitation agricole privée à la commune de Doucen au niveau de la wilaya de Biskra, par la méthode du diagnostic foliaire accompagné par l'analyse du sol, en s'intéressant plus particulièrement aux éléments majeurs (N, P, K, Ca et Mg).

    Ce présent travail se présente comme suit :

    Une première partie est une synthèse bibliographique qui illustre l'importance de la culture de l'abricotier, sa nutrition minérale et les différentes méthodes aidant l'arboriculteur à contrôler cette dernière en particulier le diagnostic foliaire.

    Une deuxième partie est un axée à la connaissance des conditions pédoclimatiques de la région d'étude avec une présentation du site d'échantillonnage, du matériel végétal et des méthodes adoptées dans cette étude.

    En fin, une troisième partie est consacrée aux résultats obtenus et leurs discussions avec les conclusions auxquelles nous avons abouties.

    Première partie : Revue bibliographique

    Importance de la culture de l'abricotier

    1-1/ Dans le monde

    Originaire du Mandchourie, la culture de l'abricotier s'est développée autour du bassin méditerranéen et en Asie centrale. Aujourd'hui encore, c'est dans ce périmètre que se situent les principaux pays producteurs. Nous trouvons ailleurs quelques bassins secondaires, dont les plus importants sont les USA, la Chine et l'Afrique du Sud (LICHOU et al., 1998) (tableau n°01).

    Tableau n° 01 : la production d'abricots dans le monde en 2005

    Zone de Production :

    Superficie (Ha)

    Production (tonnes)

    Rendement
    (Qx/Ha)

    Afrique du Nord

    Maroc

    12 490

    85 000

    68,1

    Algérie

    40 000

    100 000

    25,0

    Tunisie

    13 000

    35 000

    26,9

    Libye

    3 500

    17 500

    50,0

    Total

    68 990

    237500

    34,4

    Proche-orient

    Égypte

    7 500

    73 000

    97,3

    Israël

    830

    8 000

    96,4

    Palestine, Terr.occupés

    500

    1 500

    30,0

    Jordanie

    778

    5 723

    73,6

    Liban

    6 100

    32 000

    52,5

    Syrienne, Rép arabe

    12 600

    101 000

    80,2

    Turquie

    64 000

    370 000

    57,8

    Iran, Rép islamique

    32 000

    285 000

    89,1

    Yémen

    3 500

    6 700

    19,1

    Total

    127 808

    882 923

    69,1

    Extrême-Orient

    Chine

    19 000

    90 000

    47,4

    Inde

    2 400

    10 000

    41,7

    Pakistan

    29 000

    215 000

    74,1

    Total

    50 400

    315 000

    62,5

    Europe du Sud

    Espagne

    19 098

    132 800

    126,6

    France

    14 800

    187 400

    69,5

    Italie

    19 287

    244 048

    126,5

    Croatie

    400

    950

    23,8

    Albanie

    400

    1 700

    42,5

    Grèce

    4 700

    58 000

    123,4

    Slovénie

    31

    800

    258,1

    Total

    58 716

    625 698

    106,6

    Amérique du Nord

    États-Unis d'Amérique

    7 400

    81 790

    110,5

    Canada

    194

    1 210

    62,4

    Total

    7 594

    83 000

    109,3

    Fédération de Russie

    21 000

    82 000

    39,0

    Autres

    100 073

    595 102

    39,0

    (F.A.O., 2005).

    La production mondiale d'abricots est passée de 1 987 417 tonnes en 1984 à 2 782 589 tonnes en 2004 et 2 821 223 tonnes en 2005 (F.A.O., 2005), elle se développe à un rythme modéré et a augmenté de 29,6 % en 20 ans (1984/2005), soit, en moyenne 1,4% par an.

    LICHOU et AUDUBERT (1989) signalent que cette espèce, avec une aire de culture assez limitée et un certain retard technique, reste d'importance modeste par rapport aux grands fruits des régions tempérées.

    L'abricot est classé 20ème fruit cultivé en terme de volume (GRIMPLET, 2004), la pomme lui est 22 fois supérieure, la poire 7 fois, la pêche 5 fois et la prune 3 fois (F.A.O., 2005).

    La production est concentrée dans les zones à climat tempéré plutôt continentales et chaudes. Le pourtour du bassin méditerranéen est prédominant (figure n° 01) où près de 80% de la production mondiale (moyenne de 12 ans : 1994/2005) proviennent d'Europe du Sud, du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord (figure n°02).

    (F.A.O., 2005).

    Figure n° 01 : Production d'abricots en % dans le monde en 2005.

    (F.A.O., 2005).

    Figure n° 02 : Production d'abricots en % dans le monde (1994/2005).

    La Turquie est le premier pays producteur d'abricots, elle fournit près de 13% de la production mondiale, alors que l'Iran et l'Italie occupent la deuxième et la troisième place mondiale avec des tonnages représentant respectivement 10 et 8,5% (F.A.O., 2005).

    En Afrique, l'Algérie occupe la première place avec 25% de la production africaine, la deuxième et la troisième place reviennent au Maroc et à l'Afrique du Sud avec des tonnages représentant respectivement 21,5% et 20,8% de la production africaine (F.A.O., 2005).

    La faible capacité de conservation de l'abricot a des incidences économiques importantes, du fait de la limitation de sa commercialisation aux régions proches et durant une période relativement courte. Ainsi, la quasi totalité des échanges sur le marché de l'abricot se situe dans les pays méditerranéens, et les exportations sont extrêmement limitées (GRIMPLET, 2004).

    1-2/ En Algérie 

    L'Algérie, avec une production, en 2005 de 100 000 tonnes, qui correspond à 3,5% de la production mondiale, occupe la huitième place mondiale. Malgré cette situation qui paraît favorable, la production algérienne d'abricots demeure très faible et encore loin d'atteindre celle enregistrée dans certains pays du monde.

    Le tableau n°02 et la figure n° 03 montrent l'évolution de la culture de l'abricotier en Algérie de 1984 à 2005 où l'on note une certaine fluctuation des superficies occupées par cette espèce.

    Depuis 1992 à 2000, nous remarquons une légère stabilité des superficies réservées à cette culture.

    Après l'an 2000, la culture d'abricotier a connu une extension remarquable où la superficie est passée de 13 390 ha à 40 000 ha en 2005, soit une augmentation de 66%, ce qui correspond à une augmentation annuelle de 13,3%.

    Nous signalons que la période 2000/2005 est marquée par la mise en place du programme national de développement agricole (PNDA) qui a pour objectif de promouvoir l'agriculture algérienne.

    C'est grâce à ce programme que les superficies destinées, non seulement à l'abricotier, mais à l'arboriculture fruitière en générale ont augmenté.

    La production nationale d'abricots se caractérise par une fluctuation d'une année à une autre. Celle-ci oscille moyennement entre 35 000 et 70 000 tonnes par an.

    Depuis l'avènement du PNDA la production est passée de 67 000 tonnes en 2001 à 100 000 tonnes en 2005, ce qui correspond à une augmentation de 33%.

    Le tableau n°02, montre également une instabilité au niveau des rendements qui varient de 23 à 60 quintaux par hectare et qui restent très faibles par rapport à ceux enregistrés dans certains pays (126 Qx / ha en Italie et en Espagne, 123 Qx / ha en Grèce, 110 Qx / ha au U. S. A).

    Cette faiblesse des rendements peut être attribuer à plusieurs causes, entre autre :

    L'insuffisance de connaissances relatives au comportement du matériel végétal (variété et porte-greffe) et ses exigences, le manque d'entretien des plantations, en particulier la taille, l'irrigation, la fertilisation, l'entretien du sol et les traitements phytosanitaires. S'ajoute à ces paramètres le vieillissement et le dépérissement de plantations.

    Tableau n° 02 : Evolution de la culture d'abricotier en Algérie.

    Année

    Superficie
    (ha)

    Rendement

    (Qx/ha)

    Production

    (Tonne)

    1984

    12 000

    45,5

    54 638

    1985

    13 000

    32,6

    42 408

    1986

    9 300

    39,8

    37 033

    1987

    10 500

    34,7

    36 430

    1988

    10 200

    31,9

    32 500

    1989

    14 300

    32,1

    45 925

    1990

    14 010

    25,0

    34 979

    1991

    12 012

    49,3

    59 263

    1992

    12 290

    33,2

    40 785

    1993

    12 560

    55,1

    69 187

    1994

    13 170

    32,4

    42 689

    1995

    13 040

    31,6

    41 233

    1996

    13 460

    59,4

    80 000

    1997

    13 770

    28,9

    39 850

    1998

    13 680

    42,5

    58 110

    1999

    13 950

    53,1

    74 140

    2000

    13 390

    42,1

    56 354

    2001

    22 510

    30,1

    67 724

    2002

    30 990

    23,8

    73 733

    2003

    30 000

    23,3

    70 000

    2004

    30 000

    23,3

    70 000

    2005

    40 000

    25

    100 000

    (F.A.O.,. 2005).

    Figure n° 03 : Evolution de la culture d'abricotier en Algérie.

    1-3/ Dans la wilaya de Biskra

    A la fin 2005, la superficie destinée à l'arboriculture fruitière est estimée à 4 972 ha dont
    3 324 ha en rapport, la production fruitière estimée à cette même période est de 87 788 quintaux (D.S.A., 2005).

    L'abricotier occupe plus de 27% de la superficie total de l'arboriculture avec 1 354 ha dont 63% en rapport (D.S.A., 2005).

    D'un point de vue extension, l'abricotier occupe la deuxième place après le figuier, suivi par le grenadier, le pommier et les agrumes (tableau n°03).

    Tableau n°03 : Situation de l'arboriculture fruitière en 2005 dans la wilaya de Biskra.

    Espèce cultivée

    Superficie totale (ha)

    Superficie en rapport (Ha)

    Production (Qx)

    Rendement (Qx / ha)

    Figuier

    1465

    1151

    39017

    34

    Abricotier

    1354

    849

    24403

    29

    Grenadier

    1268

    942

    17147

    18

    Pommier

    435

    120

    4326

    36

    Agrumes

    158

    97

    ---

    20

    Poirier

    124

    78

    1090

    14

    Néflier

    76

    53

    1138

    21

    Prunier

    56

    21

    218

    10

    Pêcher

    34

    12

    445

    37

    Amandier

    1

    1

    4

    4

    (D.S.A., 2005).

    Le tableau n°04 et la figure n°04 montrent l'évolution de la culture de l'abricotier au cours de la période 1994-2005. Nous constatons que les superficies d'abricotier ont connu une augmentation progressive durant la période 1994-2001 avec un rythme de 2,3% par an.

    La wilaya de Biskra a bénéficié comme le reste des wilayate du PNDA, à cet effet les superficies de cette espèce sont passées de 887 ha en 2001 à 1354 ha en 2005, soit une augmentation de 34,5%.

    Cette augmentation des superficies ne s'est pas répercutée malheureusement au niveau des rendements, qui restent irréguliers et faibles.

    BRETAUDEAU (1979), signale des rendements de 100 à 120 Qx/ha en sol riche et 60 à 100 Qx/ha en sol moyen.

    Comme à l'échelle nationale, la production d'abricots dans la wilaya de Biskra est fluctuante (tableau n°04), elle a été en moyenne de 27 441 Qx pendant douze ans, elle est passée au cours de la période signalée par un maximum de 37 168 Qx en 2002 et un minimum de 8 183 Qx en 1998 et atteint en 2005, 24 403 Qx ce qui correspond à 24,4% de la production nationale.

    Tableau n° 4 : Evolution de la culture d'abricotier dans la wilaya de Biskra.

    Année

    Superficie

    Superficie en rapport

    Production

    En Qx

    Rendement Qx/ha

    1993/1994

    598

    463

    16934

    36,57

    1994/1995

    652

    528

    30410

    57,59

    1995/1996

    663.5

    543

    31353

    57,74

    1996/1997

    723

    572.5

    31726

    55,42

    1997/1998

    743

    586.5

    8183

    13,95

    1998/1999

    720

    570

    24991

    43,84

    1999/2000

    735

    580

    27231

    46,95

    2000/2001

    740

    600

    33139

    55,23

    2001/2002

    887

    600

    37168

    61,95

    2002/2003

    842

    661

    33166

    50,18

    2003/2004

    1107

    762

    30588

    40,14

    2004/2005

    1354

    849

    24403

    29

    (D.S.A., 2005)

    Figure n°04 : Evolution de la culture de l'abricotier dans la wilaya de Biskra.

    Alimentation minérale de l'abricotier

    2-1/ Rôles physiologiques des éléments minéraux

    L'abricotier, comme tous les végétaux autotrophes à besoin pour sa croissance et son développement de la présence d'éléments nutritifs, treize éléments minéraux issus du sol sont indispensables à la croissance des végétaux (tableau n° 05):

    Tableau n° 05 : éléments essentiels à la croissance des végétaux.

    Les éléments nutritifs et leurs
    symboles chimiques :

    Principale forme chimique
    absorbée par la plante :

    Macro-éléments

    Azote (N)

    NH4+, NO3-

    Phosphore (P)

    H2PO4-, HPO4-

    Potassium (K)

    K+

    Soufre (S)

    SO42-

    Magnésium (Mg)

    Mg++

    Calcium (Ca)

    Ca++

    Micro-éléments

    Chlore (Cl)

    Cl-

    Fer (Fe)

    Fe2+

    Zinc (Zn)

    Mn2+

    Cuivre (Cu)

    Cu2+

    Bore (B)

    H3BO3

    Molybdène (Mo)

    MoO42-

    (BOCKMAN et al., 1990).

    2-1-1/ L'azote

    La nécessité de l'azote traduit avant tout sa participation aux protides et aux bases puriques et pyrimidiques des nucléotides, constituant essentiels de la matière vivante et acteurs fondamentaux du métabolisme (BINET et PRUNET, 1967). Etant le constituant essentiel des protéines, il intervient dans les principaux processus de développement de la plante et donc dans la détermination du rendement (F.A.O., 2003).

    L'azote est à la base de la formation des parties vertes de la plante, feuilles et jeunes pousses (BRETAUDEAU et FAURE, 1992).

    Chez les arbres fruitiers, on sait depuis longtemps qu'il existe une relation étroite entre l'alimentation azotée d'une part et l'importance de la floraison et des pousses végétatives d'autre part. Il est donc nécessaire qu'il y ait un taux d'azote suffisant avant la floraison pour subvenir à la croissance et au grossissement des fruits après la nouaison. Il est par contre déconseillé d'apporter de l'azote au cours de la floraison, étant donné que celui-ci va accélérer la poussée végétative au détriment de l'alimentation azotée des fleurs (KHELIL, 1989).

    BRETAUDEAU (1975), signale que sans azote il ne peut y avoir formation de bourgeons et des boutons à fleurs, dans ce sens (GAUTIER, 1987) note que l'équilibre entre les substances azotées et les glucides influe sur la formation des bourgeons floraux et la mise à fruit.

    BOULAY (1984), signale que La coulure et l'alternance sont réduites par une bonne nutrition azotée des arbres.

    2-1-1-1/ Carence en azote

    Le manque d'azote se manifeste par un mauvais état général de l'arbre, un développement réduit et une chlorose des feuilles (GAUTIER, 1987).

    La croissance est stoppée, les feuilles deviennent petites avec des taches orangé-rouge le long de la nervure principale, elles tombent prématurément en automne (BRETAUDEAU et FAURÉ, 1992).

    JAMOUSSI (1980), signale que les symptômes de la carence en azote sur abricotier se présentent comme suit:

    - Les feuilles se développent mal, palissent et finalement virent au jaune-orangé, par fois au rouge ; puis, il se produit une défoliation, qui débute par les feuilles les plus âgées ;

    - La floraison, quand elle a lieu, est suivie d'une importante chute de fleurs,

    - Il en est de même des fruits, après la nouaison, ceux qui subsistent encore sur l'arbre sont de petit calibre, mal colorés, mais possèdent, le plus souvent, de bonnes qualités gustatives ;

    - En outre, les pousses s'épaississent et se rabougrissent, tandis que leurs bourgeons latéraux demeurent à l'état latent ou se nécrosent ;

    - D'autre part, l'écorce du tronc et des branches charpentières devient rouge intense.

    COUTANCEAU (1962) signale un aoûtement hâtif du bois, alors que (BINET et PRUNET, 1967) notent une dormance prolongée et un débourrement retardé des arbres atteints.

    KHELIL (1989), indique que le jaunissement des feuilles y compris les nervures ne doit pas être confondus avec celui provoqué par une attaque de gommose ou de l'asphyxie radiculaire, et si la déficience est peu prononcée, les rendements moyens des arbres affectés sont faibles. Dans les cas graves, elle provoque leur dépérissement et leur mort (JAMOUSSI, 1980).

    2-1-1-2/ L'excès de l'azote

    BINET et PRUNET (1967), signalent que l'excès d'azote se traduit également par des réactions défavorables, le développement excessif des méristèmes cause un allongement exagéré, les glucides disponibles étant insuffisants, la lignification est fortement réduite et les tissus de soutien sont peu développés.

    COUTANCEAU (1962), note que l' excès d'azote se traduit en général  par une végétation active, le développement des feuilles larges de couleur foncée, à chute tardive et une maturité insuffisante des bois causant ainsi la dessiccation des extrémités des pousses . La floraison est faible et la production de fruits de mauvaise conservation et enfin une sensibilité exagérée aux parasites.

    Selon LICHOU et AUDUBERT (1989), un excès d'azote ammoniacal peut induire une carence en magnésie.

    2-1-2/ Le phosphore

    Au niveau cellulaire, le phosphore agit toujours comme élément de liaisons et assure trois grandes fonctions :

    - Fonction plastique : il entre dans la constitution des acides nucléiques du noyau et des phospholipides des membranes en favorisant la multiplication cellulaire (BINET et PRUNET, 1967), (HELLER, 1984), (KHELIL, 1989), (LAFON et al., 1996), (HELLER et al., 1998), (SOLTNER, 1999) et (Anonyme, 2005a).

    - Fonction énergétique : il confère un haut pouvoir énergétique à certaines molécules par la formation des liaisons riches en énergie (adénosine-triphosphate ou ATP).

    - Fonction métabolique : il confère à certaines molécules une réactivité qu'elles ne peuvent avoir en son absence, par exemple le transporteur d'H+ : NADP lors du cycle de KREBS et du cycle de CALVIN (BINET et PRUNET, 1967), (HELLER, 1984), (MATRIN PREVEL et al., 1984), (LAFON et al., 1996), (SOLTNER, 1999) et (F.A.O., 2003).

    Au niveau de l'arbre, le phosphore reste toujours très mobile et facilement mobilisable, lorsque les organes commencent à vieillir, il migre vers les organes les plus jeunes. Il s'avère indispensable à tous les stades de développement du végétal surtout en période de métabolisme intense tels que le départ de végétation et lors de la croissance des organes (feuilles, fruits, ...) (GAUTIER, 1987).

    DEYSSON (1970) ajoute que le phosphore stimule la floraison et (BRETAUDEAU, 1975) signale que cet élément exerce une influence bénéfique sur le développement des racines et la mise à fruits, aussi il évite la coulure des fleurs et assure une bonne maturité et une bonne saveur du fruit.

    2-1-2-1/ Carence en phosphore

    La carence en phosphore est assez rare (BRETAUDEAU et FAURÉ, 1992), quand elle apparaît, elle se manifeste généralement en premier lieu sur les organes les plus âgés (MATRIN PREVEL et al., 1984).

    Le manque de cet élément provoque :

    - Un débourrement tardif suivi du dessèchement des bourgeons, il provoque également un ralentissement du développement des rameaux et des racines (COUTANCEAU, 1962).

    - Les feuilles deviennent plus petites avec coloration terne, puis vert pâle, prenant ensuite une teinte rouille ou pourpre, avec une chute prématurée. 

    - Manque de solidité de la charpente (COUTANCEAU, 1962) et (BRETAUDEAU et FAURÉ, 1992).

    - Fruits petits, bosselés, très colorés, tendres, peu savoureux et acidulés (COUTANCEAU, 1962).

    HUGUET et al., (1978), signalent que les insuffisances sans symptômes visibles ne sont pas à exclure ; elles affecteraient en particuliers l'aptitude des fruits à la conservation.

    BINET et PRUNET (1967) notent que certaines chloroses du type "chlorose ferrique" ne peuvent être guéries par un apport de fer et sont liées en réalité à l'insuffisance du phosphore qui intervient dans la pénétration et la fixation du fer.

    2-1-2-2/ L'excès de phosphore

    L'excès de phosphore est rare (Anonyme, 2005a), (KHELIL, 1989) affirme que les symptômes d'excès en phosphore n'ont pas été signalés en Algérie. Les travaux ayant trait à cette question à l'étranger ont pu montrer que l'excès de phosphore à pour effet une diminution des teneurs en éléments solubles, de l'acidité, et des teneurs en vitamine C, une fumure abondante en phosphore provoque une carence induite de certains oligo-éléments.

    2-1-3/ Le potassium

    C'est un élément essentiel dans la nutrition minérale des arbres fruitiers. (BINET et PRUNET, 1967), (HELLER, 1984), (LAFON et al., 1996), (SOLTNER, 1999), (F.A.O., 2003) et (LEPOIVRE, 2003) ont résumé les principaux rôles physiologiques du potassium au niveau de la cellule par :

    - Le maintient de la pression osmotique, donc la turgescence des vacuoles ;

    - Il assure l'équilibre acido-basique de la cellule en évitant ainsi son acidification : il accompagne les ions NO3- jusqu'à leur lieu de réduction, le retour des ions K+ s'effectuant en compagnie des anions organiques formés lors de cette réduction.

    - Il diminue dans certains cas la transpiration, réduisant ainsi les risques de flétrissement ;

    - Il a aussi des actions catalytiques, agissant alors comme un oligo-élément : le potassium entre dans la constitution de certaines enzymes intervenant  dans la synthèse des protéines, dans la synthèse de l'ATP et dans la photosynthèse.

    Sur l'aspect général de l'arbre, (BRETAUDEAU et FAURÉ, 1992) signale que le potassium assure au fruit sa richesse en sucres, ainsi que la bonne formation des fleurs et l'aoûtement des rameaux. GAUTIER (1987), ajoute que cet élément favorise la qualité des fruits : calibre, coloration et qualité gustative et confère aux arbres une certaine résistance aux maladies et aux ravageurs.

    2-1-3-1/ Carence en potassium

    Une partie du potassium absorbé par les plantes peut être remplacé par le sodium ou le lithium, mais il reste toujours un besoin spécifique en potassium qu'aucun autre cation ne saurait compensé ni remplacé (RIBEREAU GAYON et al., 1971), C'est pourquoi, sa carence comme son excès sont nuisibles à la résistance et à la qualité des produits végétaux (SOLTNER, 1999).

    La carence en potassium perturbe les synthèses protéiques, les entre-noeuds se raccourcissent considérablement. Cette déficience parait entraîner la diminution de la dominance apical et les plantes carencées développent de nombreux rameaux axillaires. En plus, elle provoque l'accumulation des nitrates et surtout de l'ammoniac qui devient toxique, et provoque des nécroses qui débutent au niveau des feuilles âgées (BINET et PRUNET, 1967).

    Les carences potassiques des espèces fruitières se manifestent sur feuilles par des rougissements, des nécroses marginales et par l'enroulement des feuilles vers le haut en
    gouttière (GAUTIER, 1987), l'enroulement des feuilles peut continuer, et leur donne un aspect de cigare et l'ensemble de l'arbre parait grillé (COUTANCEAU, 1962).

    Sur arbres à noyau nous observons, plus que chez les arbres à pépins, des chloroses internervaires précédents les nécroses sur le limbe (KHELIL, 1989), (BAMOUH, 2003).

    Une carence potassique entraîne aussi une mauvaise fructification, les fruits sont moins sucrés, peu colorés, peu parfumés et altérables (LAMONARCA, 1977).

    En fin, nous signalons, que cette carence est très fréquente en Algérie sur arbres fruitiers et vigne (KHELIL, 1989). Elle est essentiellement provoquée par une teneur insuffisante du sol en potassium échangeable et peut survenir dans tous les types de sols. Plusieurs facteurs aggravent le phénomène ou hâtent son apparition :

    - Les exigences particulières de certaines variétés et porte-greffes ;

    - La fertilisation azotée trop élevée ;

    - La sécheresse estivale,

    - Les teneurs élevées du sol en magnésium (antagonisme Mg / K) (DELAS, 2000).

    2-1-3-2/ L'excès de potassium

    KHELIL (1989), signale qu'il est facile à diagnostiquer l'excès de potassium par analyse foliaire, ce dernier provoque également une augmentation du calibre des fruits.

    GAUTIER (1987), signale que l'excès de potasse provoque le blocage de la magnésie et du bore. BERTSCHINGER et al., (2003) indiquent que des excès de potassium peuvent entraîner une mauvaise absorption du calcium, surtout après nouaison.

    2-1-4/ Le calcium

    DELAS (2000), signale que tous les sels de calcium présents dans le sol (carbonates, chlorures, nitrates, phosphates, sulfates, humâtes) peuvent contribuer à la nutrition des plantes en calcium.

    La plante puisent cet élément dans le sol essentiellement sous forme de CaSO4 ou CaH2 (CO3)2 et en accumule des quantités très variables,  les tissus méristèmatiques, les organes jeunes en renferment relativement peu alors qu'il se trouve en quantité plus importantes dans les organes âgés comme les feuilles à l'automne et surtout le bois des arbres (DEYSSON, 1970).

    Le calcium est un constituant des acides pectiques de la lamelle moyenne ; en son absence, les cellules ont tendance à se dissocier. Aussi il peut se cristalliser dans les vacuoles de certaines cellules en formant des sels de calcium avec des acides organiques, il a donc un rôle antitoxique (LAFON et al., 1996), (HELLER et al., 1998) et (F.A.O., 2003), notamment contre l'excès des acides oxalique, tartrique, et citrique, particulièrement abondant dans les tissus âgés (HELLER et al., 1998).

    Le calcium diminue la perméabilité cellulaire et freine la pénétration de l'eau et de la plupart des ions notamment du potassium et du fer, comme il joue un rôle dans le déclanchement des mitoses et l'activation de nombreux enzymes (HELLER, 1984).

    GAUTIER (1987) indique que chez les arbres fruitiers, les besoins en calcium sont plus élevés qu'on ne le croit, en Grande-Bretagne le tronc, la charpente, les rameaux lignifiés d'un arbre de 35 ans contiennent 2,54 kg de calcium, soit plus que l'azote, le phosphore, le potassium et le magnésium qui totalisent 2,17kg.

    Il apparaît également comme un régulateur du métabolisme des fruits, présent en quantité suffisante, il ralentit la respiration, retarde la maturité du fruit, il maintient l'intégrité des cellules du fruit non seulement par son action sur les membranes cellulaires mais aussi en entretenant la synthèse des protéines (GAUTIER, 1987).

    2-1-4-1/ Carence de calcium

    En Algérie, les déficiences en calcium n'ont jamais été signalées, car les sols contiennent généralement des quantités suffisantes pour satisfaire les besoins des plantes (KHELIL, 1989).

    Les carences calciques peuvent être observées en sols très acides ou lorsque la présence d'éléments antagonistes réduisent son assimilation. C'est probablement à cette dernière cause qu'il faut relier les accidents constatés à la suite d'utilisations excessives du fumier, ce dernier étant riche en azote et en potasse, éléments antagonistes du calcium (BRETAUDEAU et FAURÉ, 1992).

    La carence en calcium s'installe rapidement, car le calcium des tissus âgés est difficilement récupérable, elle se remarque par l'altération du sommet végétatif (BINET et PRUNET, 1967), les jeunes feuilles entourant les sommet du rameau sont tordues, se recroquevillent, le limbe est chlorotique, les tissus du mésophylle sont déprimés puis se nécrosent (LEPOIVRE, 2003) et (F.A.O., 2003). Les mêmes carences entraînent l'arrêt de croissance, de la floraison et de la fructification (BINET et PRUNET, 1967) et occasionnent surtout des troubles physiologiques sur fruits (F.A.O., 2003) et (CLINE, 2004).

    2-1-4-2/ L'excès de calcium

    L'antagonisme qu'il manifeste peut avoir des conséquences graves sur l'assimilation de certains éléments nécessaires en augmentant les risques des carences, surtout si ces éléments sont présents à des doses insuffisantes. L'une des principales altérations causées par le calcium semble bien être une fixation exagérée sur les membranes biologiques, avec les troubles de perméabilité qu'elle entraîne (HELLER et al., 1998).

    L'excès de calcium, gêne l'absorption du potassium, du phosphore, du magnésium et des oligo-éléments, notamment le fer et le bore induisant ainsi des chloroses (MARTIN PRÉVÉL et al., 1984), (KHELIL, 1989), (BRETAUDEAU et FAURE, 1992), (LAFON et al., 1996), (HELLER et al., 1998), (BERTSCHINGER et al., 2003), (F.A.O., 2003) et (Anonyme, 2005a).

    Le cas le plus spectaculaire est la carence en fer dite chlorose calcique ou ferrique, que son excès peut provoquer, bien que celle-ci est liée à une malnutrition ferrique, elle comporte des troubles divers et complexes encore assez mal connus (HELLER, 1984).

    Les carences en fer sont fréquentes et provoquées notamment par plusieurs facteurs telle que le pH du sol trop élevé (HELLER et al., 1998), (SOLTNER, 1999) et (LEPOIVRE, 2003), ou un excès de manganèse (Anonyme, 2005a), ou également un excès de calcium(HELLER et al., 1998) et (F.A.O., 2003), cas le plus répandu en Algérie.

    Lorsque l'insuffisance ferrique est faible, les feuilles d'extrémité présentent une coloration jaune, la teinte verte normale persiste au voisinage des nervures, la croissance des bourgeons n'est pas ralentie. Alors qu'en cas de carence grave, la chlorose du feuillage est accélérée, des nécroses irrégulières et intenses apparaissent (COUTANCEAU, 1962).

    MARTIN PRÉVÉL et al., (1984), indiquent que l'excès de calcium détériore le bilan hydrique de la plante.

    Un excès en calcium provoque en plus des perturbations de l'assimilation des autres éléments nutritifs, une mauvaise conservation des fruits Anonyme, (2000).

    2-1-5/ Le magnésium

    Le magnésium est prélevé par la plante sous forme de Mg++ et se réparti en 50% libre dans le jus cellulaire, 30% lié sous forme de pectine, de phosphate et d'oxalate et 20% incorporé de manière complexe dont environ 15% dans la chlorophylle (SOLTNER, 1999).

    Le magnésium est l'élément clé de la conversion de l'énergie lumineuse en énergie chimique, et c'est le seul élément minéral présent dans la chlorophylle, et de lui dépend la formation des sucres, des protéines, des graisses et des vitamines (RYSER ET HELLER, 1997a) et (SOLTNER, 1999).

    On lui attribue encore le rôle d'activateur des fonctions enzymatiques et en particulier les Adénosines Tri Phosphates (BINET et PRUNET, 1967), (DEYSSON, 1970), (KHELIL, 1989), (RYSER et HELLER. 1997), (HELLER et al., 1998), (SOLTNER, 2000) et (Anonyme, 2005a).

    Selon BOUARD et POUGET (1971), l'accolement ou la dissociation des deux sous unités constituant les ribosomes sont des phénomènes qui dépendent de la concentration en ions Mg++.

    Il est aussi essentiel à la fixation du gaz carbonique de l'air et à la synthèse des sucres par le végétal (DELAS, 2000).

    Selon RYSER et HELLER (1997),  de par son importance, le magnésium se rencontre dans toute les parties de la plante, spécialement dans les jeunes feuilles et les organes
    de reproduction. Par son action sur la turgescence et l'épaississement de la paroi cellulaire, il renforce la résistance des cellules et favorise la perméabilité des membranes, comme il contribue aussi à la régulation osmotique.

    GAUTIER (1987), signale que le magnésium se porte vers les zones de croissance active, en période de forte absorption qui se situe en mai -juin, il influe aussi sur la régulation stomatique des feuilles et s'avère nécessaire à la formation des bourgeons.

    Enfin le magnésium favorise la fécondation, la formation des fruits, élève la teneur des végétaux en vitamine A et C et augmente la turgescence (gonflement par hydratation) des tissus (SOLTNER, 2000).

    2-1-5-1/ Carence en magnésium

    Les symptômes de la carence magnésienne sont spécifiques, mais les causes peuvent être diverses, parmi les plus connues, celles liées aux sols légers et filtrants, dont le complexe argilo humique ne retient pas cet élément qui est alors entraîné avec les eaux de drainage (lixiviation). L'autre cause très connue également est celle liée à l'excès d'une fertilisation potassique ou azotée (azote ammoniacal), qui par antagonisme, engendrent la carence en magnésium (RYSER et HELLER, 1997a). (LICHOU et AUDUBERT, 1989), signalent qu'un manque de cet élément est possible en période froide et humide au printemps, par mauvais fonctionnement radiculaire.

    Pour les symptômes de cette carence, RYSER et HELLER (1997a), signalent que La croissance de l'arbre est généralement normale, sur les feuilles la carence se manifeste par une disparition de la chlorophylle entre les nervures, la limite entre la zone verte et la zone jaune est franche. La plage internervaire peut être atteinte jusqu'à l'apparition de nécroses. La carence affecte d'abord les feuilles âgées de la base des rameaux et s'étend ensuite vers le sommet. Elle provoque aussi une chute prématurée des feuilles, une moindre résistance à la sécheresse, avec une baisse de la floraison et de la fructification (GAUTIER, 1987).

    HELLER et al., (1998) signalent que les premiers symptômes n'apparaissent souvent qu'au courant de l'été, les carences graves agissent sur la vigueur des arbres, sur les rendements avec une diminution du poids moyen des fruits et notamment la qualité et l'aptitude à la conservation.

    2-1-6/ Les oligo-éléments

    Le rôle des oligo-éléments se différencie globalement de celui des éléments majeurs, il s'agit d'une fonction catalytique et non d'un rôle plastique, c'est d'ailleurs ce qui explique leur haute efficacité et leur caractère indispensable, malgré les besoins très minimes (DUTHIL, 1973). Les oligo-éléments jouant leurs rôles, soit en tant que composant d'enzymes, soit comme activateurs d'enzymes, de ce fait, le trouble apporté à une action enzymatique par une déficience en oligo-élément se traduit par une altération d'un fonctionnement particulier qui se répercute évidemment sur le fonctionnent générale (COC et COPPNET, 1989). Chaque oligo-élément joue un ou plusieurs rôles spécifiques, les oligo-éléments les plus importants en arboriculture sont : le fer, le bore, le zinc et le manganèse (GAUTIER, 1987) et (BERTSCHINGER et al., 2003).

    Dans cette partie, il nous est apparu inutile de traiter en détail les rôles physiologiques des oligo-éléments du fait que ces derniers n'ont pas fait l'objet d'études dans la partie expérimentale, il sera uniquement pris en considération les interactions entre différents éléments (majeurs ou mineurs).

    2-2/ Les interactions entre éléments

    L'absorption des éléments se fait au niveau des points d'échanges ioniques à la surface des racines. Les éléments fertilisants disponibles ne seront jamais tous absorbés par la plante, le potentiel d'assimilation spécifique d'une espèce végétale et la disponibilité des éléments fertilisants dans le sol sont perturbés par les interactions ioniques (BERTSCHINGER et al., 2003). En effet, la présence d'un élément dans le milieu peut influencer l'absorption d'un autre élément par la plante, ces interactions ioniques varient, et peuvent être soit des antagonismes, généralement les plus répandues, ou des synergismes (Anonyme, 2005a).

    2-2-1/ Les antagonismes

    Parmi les antagonismes les plus importants, nous citons :

    N - K, N - Mg, N - Cu et N - B

    Une fertilisation azotée trop élevée aggrave les risques d'une carence potassique (BRETAUDEAU et FAURÉ, 1992) et (DELAS, 2000).

    LICHOU et AUDUBERT (1989) et RYSER et HELLER (1997), signalent que l'excès d'azote ammoniacal peut induire une carence en magnésium.

    L'absorption du cuivre est limitée par l'abondance des ions nitriques suite à un apport d'engrais azotés (MULDER in SOLTNER, 2000).

    Enfin; un excès en azote peut provoquer une carence en bore (BRETAUDEAU et FAURÉ, 1992)

    P - Cu, P - Zn  et P - Fe

    BINGHAM in SOLTNER (2000), a montré que l'augmentation de la fumure phosphatée se traduit par une diminution de l'assimilabilité du cuivre. De même (LONERAGAN in SOLTNER, 2000) a montré le même phénomène concernant le zinc.

    L'interaction P - Fe est très souvent citée suite au blocage du fer par une richesse de la solution du sol en phosphore (LOUE, 1993) in (BOUKHENOUFA, 1998).

    K - Mg, K - Na, K - Ca, K - B et K - Mn

    L'augmentation de la fumure potassique induit une diminution de l'absorption de Mg et Na (GAUTIER, 1987), (BRETAUDEAU et FAURE, 1992), (RYSER ET HELLER, 1997a), (NAUGHT in SOLTNER, 2000) et (LEPOIVRE, 2003).

    MARTIN PRÉVÉL et al., (1984), signalent que l'antagonisme entre le K et le Mg est réciproque.

    Une Diminution de l'absorption du bore et du manganèse suite à un apport excessif de potassium (GAUTIER, 1987), (WOODRUFF in SOLTNER, 2000) et (BERTSCHINGER et al., 2003).

    Ca - Mg, Ca - K,  Ca - Fe ; Ca - Mn ; Ca - B ; Ca - Cu  et Ca - Zn 

    Selon MARTIN PRÉVÉL et al., (1984), LAFON et al., (1996) et HELLER et al., (1998) le calcium inhibe l'absorption du magnésium et du potassium.

    L'excès de calcium a pour effet soit directement, soit par un relèvement excessif du pH (alcalinisation), d'entraver l'assimilation par les plantes du manganèse (MARTIN PRÉVÉL et al., 1984), (BRETAUDEAU et FAURE, 1992), (HASLER in SOLTNER, 2000), du fer (MARTIN PRÉVÉL et al., 1984), (BRETAUDEAU et FAURE, 1992) et (HELLER et al., 1998), du bore, du cuivre et du zinc (BRETAUDEAU et FAURE, 1992) et (SOLTNER, 2000). Les oligoéléments doivent être chélatés pour être absorbés, et le calcium les remplace dans les complexes de chélation (Anonyme, 2005a).

    Fe - Mn 

    Un excès de manganèse provoque une carence en fer, quelque soit sa concentration dans le milieu (Anonyme, 2005a).

    Cl - B

    Une grande quantité de l'un gène l'absorption de l'autre (MARTIN PRÉVÉL et al., 1984).

    2-2-2/ Les synergies 

    La pénétration membranaire de K+ et Ca++ est favorisée par Cl- et NO3- (Anonyme, 2005a).

    L'absorption des ions phosphoriques est facilitée par les ions de magnésium (LAFON et al., 1996) et (HELLER et al., 1998), ceci serait du à la mise en jeu d'une ATPase activée par Mg (HELLER et al., 1998).

    L'azote ammoniacal favorise la pénétration du phosphore (MARTIN PRÉVÉL et al., 1984). BINET et PRUNET (1967) indiquent que le phosphore intervient dans la pénétration et la fixation du fer, c'est pourquoi certaines chloroses de type "chlorose ferrique" ne peuvent être guéries par un apport de fer et sont liées en réalité à l'insuffisance du phosphore.

    L'existence des interactions ioniques montre que ce ne sont pas seulement les doses totales des différents ions qui sont importantes à la nutrition des plantes, mais aussi les proportions entre les doses (LAFON et al., 1996).

    2-3/ Les exportations et les besoins en éléments minéraux de l'abricotier

    2-3-1/ Les exportations par l'arbre

    Les besoins d'une plante cultivée sont définis comme la quantité d'éléments nutritifs prélevée par la plante et nécessaire à la croissance et à l'élaboration du rendement (DELAS, 2000).

    Les connaissances sur la nutrition minérale de l'abricotier restent encore fragmentaires, les besoins sont calculés d'après les exportations des éléments par les organes ligneux de l'arbre et par les fruits (GAUTIER, 2001).

    Les premiers travaux concernant cet aspect (tableau n° 06) sont ceux de (HUGUET, 1971) cité par (BENAZIZA, 1997) et (GAUTIER, 2001) déterminés sur la variété POLONAIS.

    Tableau n° 06 : Quantités d'éléments minéraux contenus dans les organes ligneux et les fruits
    de l'abricotier. var. Polonais âgée de 5 ans et greffée sur franc.

     

    Par arbre en grammes

    Pour 888 arbres / ha en kilogrammes

    Organes ligneux

    Fruits

    Total par arbre

    Organes ligneux

    Fruits

    Total

    Poids matière sèche

    19 586

     
     
     
     
     

    Azote total

    Phosphore

    Potassium

    Calcium

    Magnésium

    136.3

    16.3

    95.0

    147.5

    13.4

    130.1

    11.3

    110.5

    4.2

    2.4

    266.4

    27.6

    205.5

    151.7

    15.8

    121.0

    14.5

    84.3

    131.0

    11.9

    115.5

    10.0

    98.1

    3.7

    2.1

    236.5

    24.5

    182.4

    134.7

    14.0

     

    Par arbre en milligrammes

    Pour 888 arbres / ha en grammes

    Fer

    Manganèse

    Zinc

    Bore

    1 420

    264

    843

    247

    160

    25

    91

    70

    1 580

    289

    934

    317

    1 260

    234

    749

    219

    142

    22

    81

    62

    1 402

    256

    830

    281

    (HUGUET, 1971) in (GAUTIER, 2001).

    Comme chez les autres espèces à noyau, les absorptions d'azote et de potassium sont particulièrement importantes. Pour les oligo-éléments, les besoins en fer et zinc se révèlent élevés (GAUTIER, 2001).

    GOT (1958) in BENAZIZA (1997) rapporte qu'un verger d'abricotier d'une densité de 250 arbres/ha exporte 90 kg d'azote, 60 kg de phosphore et 100 kg de potassium et que ces valeurs varient avec  l'état de végétation, l'importance de la récolte, les conditions météorologiques, la variété et le porte-greffe.

    2-3-2/ Les besoins en fumure de l'abricotier

    Beaucoup de travaux sont réalisés afin de maîtriser la fumure de l'abricotier avec moins
    de dépenses possibles et sans gaspillage pour obtenir une production d'abricots en quantité suffisante et d'une meilleure qualité. Nous citons ci-dessous quelques données de fumures proposées par certains auteurs :

    HUGUET (1978), recommande pour une production potentielle de 20 tonnes d'abricots / ha, les quantités suivantes :

    - Azote : 150 kg / ha ;

    - Acide phosphoriques : 80 kg / ha ;

    - Potasse : 182 kg / ha.

    LICHOU et AUDUBERT (1989) recommandent la fumure annuelle suivante :

    - Azote : 100 à 120 kg / ha ; répartie comme suit 

    30 à 40 % de la dose en fin d'été, lorsque la croissance est arrêtée ;

    30 à 40 % de la dose en fin d'hiver, un mois avant floraison sous forme ammoniacale, ou 15 jour avant F2 sous forme nitrique.

    20 - 40 % après nouaison, au sol en un épandage ou en irrigation fertilisante en 3 à 4 apports.

    - phosphore : 30 kg / ha

    Ce chiffre indique une réduction par rapport aux deux autres éléments, cette réduction de la consommation du phosphore est une conséquence de sa migration partielle à partir des feuilles vers les parenchymes corticaux, qui aboutit en fin de cycle végétatif à des teneurs foliaires très basses.

    La fumure de fond peut suffire au cours des premières années, à compléter par des apports modérés à partir de la 5e feuille.

    - Potasse : 130 kg / ha 

    En effet, la migration interne du potassium vers les organes pérennes est moins importante que pour l'azote et le phosphore (EGEA, 1972) in (LICHOU et AUDUBERT, 1989), il faut donc le majorer légèrement.

    GAUTIER (2001), indique que sur les arbres en production, la fumure d'entretien des abricotiers avoisine les doses suivantes :

    - Azote : 100 à 150 unités / ha ;

    - Acide phosphoriques : 80 à 100 unités / ha ;

    - Potasse : 150 à 180 unités / ha ;

    L'abricotier se montre exigeant en fumure potassique (BAMOUH, 2003), en effet, les abricots étant plutôt riches en cet élément (GAUTIER, 2001).

    Alors, BERTSCHINGER et al., (2003) indiquent des normes de fumure pour cultures fruitières en phase de pleine production pour les fruits à pépins, à noyau et les baies en fonction du rendement (rendements usuels). Nous avons retenus de ces normes celles correspondantes à l'abricotier (tableau n° 07).

    Tableau n° 07 : Normes de fumures pour l'abricotier en pleine production en fonction du rendement.

    Rendement

    N

    P2O5

    K2O

    Mg

    Kg/m2

    qx/ha

    kg/ha

    kg/ha

    kg/ha

    kg/ha

    1,5

    150

    45

    20

    60

    5

    2

    200

    60

    25

    75

    10

    2,5

    250

    75

    30

    90

    15

    (BERTSCHINGER et al., 2003)

    Cette norme se rapporte à la totalité de la surface de culture. Il est recommandé de fractionner l'apport de l'N en 2 à 3 apports pendant la période de végétation. En général, l'engrais est épandu directement sur la ligne d'arbres, de sorte à mettre les nutriments directement à la disposition des racines, alors qu'un épandage à bandes larges occasionnel sera destiné à promouvoir le développement d'une couverture herbeuse résistante au passage des machines (BERTSCHINGER et al., 2003).

    La fumure d'une culture en phase de croissance présuppose la détermination du rendement visé ultérieurement, en phase de pleine production. La norme est calculée pour ce rendement escompté durant la phase de croissance, (jusqu'au début de la phase de pleine production). Au fur et à mesure, les apports peuvent être majorés d'une demi ou pleine norme corrigée pour soutenir la croissance ligneuse et les premiers rendements. La durée de la phase juvénile dépend du terrain et du type de culture choisi et représente au maximum 5 ans (BERTSCHINGER et al., 2003).

    Diagnostique alimentaire des arbres fruitiers

    En arboriculture fruitière, les problèmes de nutrition s'avèrent très difficiles à appréhender, du fait de la pérennité des arbres et de leur constitution, variété associée à un porte-greffe.

    Le praticien, pour connaître les besoins nutritifs de ses vergers et évaluer leur état nutritionnel dispose de méthodes qualitative et quantitative. La première concerne l'examen du profil cultural et l'identification de symptômes de déficiences qui peuvent apparaître sur le feuillage des arbres (diagnostic visuel). La seconde concerne l'analyse du sol et du végétal, elle concerne également l'installation d'essais de fertilisation et l'estimation des exportations par la plante des différents éléments minéraux absorbés.

    Ces méthodes aident le technicien à mieux connaître le niveau nutritionnel de ses arbres afin d'atteindre un objectif relatif à des rendements élevés et réguliers.

    Dans ce que suit, nous examinerons brièvement chacune des méthodes d'appréciation nutritionnel : le diagnostic visuel, les essais de fertilisation et l'estimation des exportations, l'examen du profil cultural et enfin l'analyse du sol et du végétal.

    3-1/ Le diagnostic visuel

    La constatation d'une végétation anormale doit attirer l'attention de l'arboriculteur, les chloroses, nécroses, déformations d'organes et rabougrissement sont des phénomènes faciles à observer (COUTANCEAU, 1962). Cette méthode rapide n'exige pas d'appareillage particulier et permet de déterminer la nature de l'élément qui manque à la plante dont l'insuffisance provoque des symptômes reconnaissables de carence (figure n° 05) (THEVENET, 1990).

    Néanmoins de nombreux facteurs sont susceptibles de provoquer des symptômes qui ne doivent pas être confondus avec ceux d'une carence tels que : excès d'eau, sécheresse, toxicités, et attaques parasitaires.

    Dans la majorité des cas de végétation anormale, il ne faut donc attribuer à la symptomatologie qu'une valeur indicative, laquelle doit être confirmée par des analyses foliaire et de sol (Anonyme, 1987) in (BOUKHENOUFA, 1998) et (DELAS, 2000).

    3-2/ Les essais de fertilisation

    Les essais de fertilisation sur le terrain sont indispensables pour déterminer les besoins en éléments nutritifs des cultures en relation avec le rendement final obtenu. Dans ces essais, les engrais sont appliqués à des doses connues d'éléments nutritifs, les réponses de la culture sont observées et leurs rendements mesurés (F.A.O., 2003).

    Ces essais constituent le meilleur moyen de déterminer les exigences des cultures et des sols en éléments nutritifs, et d'élaborer des conseils de fumure pour les agriculteurs. En considérant le rendement obtenu, ils nous montreront le degré de validité des recommandations faites, basées sur les analyses du sol et de la plante. L'évaluation économique des résultats rend plus aisée la compréhension par l'agriculteur des besoins en engrais (F.A.O., 2003).

    Cependant, ces essais présentent certains inconvénients en tant que mode de diagnostic de l'alimentation minérale.

    Les résultats sont sujets à de fortes fluctuations, aussi la réduction de l'erreur expérimentale demande-t-elle l'établissement des plans spéciaux pour sa réduction et son évaluation. Ces mêmes résultats ne sont valables que pour la même saison d'expérimentation.

    Les essais de plein champ demandent surtout de très gros travaux et font engager des frais relativement importants pour chaque essai (MALICORNET, 1953).

    (LEPOIVRE, 2003).

    Figure n°05 : Principaux symptômes de carences chez les végétaux.

    3-3/ L'estimation des exportations

    Les arbres fruitiers restent longtemps sur le même terrain, les éléments qu'ils prélèvent dans le sol chaque année servent à la constitution ou au grossissement des différents organes qui restent sur la parcelle (charpente, racines et feuilles) ou sont exportés (fruits et parfois bois de taille).

    Les besoins réels en éléments fertilisants correspondent donc à la somme des prélèvements exportés et des prélèvements immobilisés. Ce mode de calcul conduit à surestimer les besoins réels car dans les prélèvements destinés aux parties ligneuses une certaine proportion correspond à des réserves, sans doute, réutilisables (HUGUET, 1978).

    La connaissance de ces exportations en différents éléments notamment au niveau des organes pérennes, permet d'ajuster les doses des essais de fertilisation et donc de mieux contrôler l'état nutritionnel du verger.

    3-4/ Le profil cultural

    Toute nouvelle plantation doit être précédée de la réalisation d'un profil cultural, seul capable d'apporter un certains nombre de renseignements précis sur l'état physique, chimique et biologique du sol. De nombreux conseilles proposés doivent être corrigés en fonction de critères appréciables aux moyen du profil.

    La profondeur utile du sol, son état structural, l'importance de l'activité biologique, la circulation de l'eau, sont des éléments qui agissent sur la disponibilité en élément fertilisants. Enfin, le choix d'un mode d'irrigation ou d'une technique d'entretien du sol peut être facilité par la connaissance de l'état de la parcelle au moyen du profil cultural.

    Des problèmes agronomiques particuliers (dépérissement, tassements, problèmes nutritionnels....) peuvent être mieux expliqués par l'observation de différents horizons du sol d'un verger en place.

    Dans tous les cas, la réalisation et l'interprétation d'un profil cultural demandent, outre de bonnes connaissances en pédologie et en agronomie et une expérience certaine afin d'en tirer le maximum d'enseignements (GERMAIN et al., 1999).

    3-5/ L'analyse du sol

    Une analyse complète du sol et du sous-sol est indispensable avant plantation, elle permet d'établir la "carte de visite" de la parcelle, et comprend au minimum une analyse granulométrique, la teneur en matière organique, le pH, le calcaire total et éventuellement le calcaire actif, la CEC, et la teneur en éléments majeurs assimilables.

    Un contrôle périodique de la fertilité du sol doit ensuite être réalisé sur le verger en place, au minimum tous les cinq ans, il est alors inutile de refaire une analyse granulométrique.

    Le prélèvement des échantillons du sol revêt une grande importance, il est indispensable de constituer autant d'échantillons qu'il y a de types de sols homogènes dans la parcelle. De plus, chaque échantillon doit comporter un minimum de 10 à 12 prises réparties sur toute la surface fertilisée de la parcelle homogène, et les contrôles périodiques seront faits autant que possible aux mêmes endroits (GERMAIN et al., 1999).

    Donc, l'analyse du sol indique les potentialités de fourniture du sol en éléments nutritifs. (GERARD et GERMAIN, 1994).

    La structure du sol exerce une action directe sur le développement des racines par l'ameublissement et la porosité. Un sol meuble offre peu de résistance à l'extension des racines, la porosité facilite le drainage naturel du sol et entretient une aération nécessaire à la vie radiculaire (GAUTIER, 1987).

    Les argiles et la matière organique du sol sont en mesure de fixer Les éléments fertilisants contenus dans les engrais épandus sur la parcelle, et de les transmettre à la solution du sol sur une longue durée. La plante absorbe les éléments nutritifs essentiellement à partir de la solution du sol (BERTSCHINGER et al., 2003).

    La connaissance de la teneur en argiles permet une meilleure appréciation de la fertilité du sol (CALVET et VILLEMIN, 1986).

    La matière organique favorise l'alimentation minérale de la plante, sa minéralisation est une source continue d'éléments minéraux assimilables par les plantes. L'humus étant un colloïde, il augmente le pouvoir absorbant du sol, la fixation des ions échangeables apportés par les fertilisants se trouve améliorée. La matière organique a également des effets favorables sur les propriétés physiques du sol (amélioration de la perméabilité, de la stabilité, et de la capacité de rétention en eau) (SOLTNER, 2000).

    Le pH est un facteur important de l'assimilabilité des éléments minéraux. En effet, un pH relativement neutre ou peu acide, est favorable à l'assimilation de la plupart des éléments nutritifs (SOLTNER, 2000).

    Alors que, la teneur du sol en calcaire est déterminante pour le choix de la forme des engrais à préconiser et notamment celle des fertilisants phosphatés (GAGNARD et al., 1988), il joue également un rôle prépondérant dans l'immobilisation du phosphore sous forme de phosphate de calcium, avec le blocage des oligo-éléments (KLEIBER et KLEIBER, 1996).

    Au niveau des sols à pH trop faible (sol acide) ou, plus fréquemment élevé, sol alcalin, cas plus répandue en Algérie (F.A.O., 2003), les carences en oligo-éléments sont fréquents suite à la formation d'hydroxydes insolubles (HELLER et al., 1998).

    Suite à tout l'intérêt que revêt l'analyse du sol dans le diagnostic nutritionnel des plantes, cependant certains auteurs notent qu'elle est d'une utilité limitée pour les arbres fruitiers, cultures dont les racines s'enfoncent loin à travers plusieurs couches du sol, parce qu'il est difficile de constituer des échantillons de sol représentatifs de cette rhizosphère. Aussi, pour certains éléments l'analyse et l'appréciation restent délicates. En effet, pour l'azote, élément nutritif essentiel aucune méthode ne permet de doser correctement cet élément, de même pour le potassium, il est souvent difficile de déterminer la partie assimilable (CLINE et BURKE, 1996).

    D'autre part, HUGUET et COPPENET (1992) signalent que l'analyse de sol est moins adaptée au diagnostic de carence en magnésium. Aussi, un manque de phosphore est difficile à diagnostiquer en arboriculture fruitière par la seule analyse du sol (LICHOU et AUDUBERT, 1989).

    Enfin la connaissance de la réserve du sol ne suffit pas à apprécier la part réelle des éléments qui participent à la nutrition des arbres d'autant plus qu'il existe au niveau des racines des phénomènes d'antagonismes qui limitent l'absorption de certains éléments, et que l'excès d'eau, la sécheresse du sol, l'état sanitaire, modifient le fonctionnement des racines (LICHOU et AUDUBERT, 1989).

    3-6/ L'analyse de la plante

    L'analyse des la plante est un outil très utile et particulièrement approprié pour les cultures pérennes, ce qui explique son utilisation très répandue sur arbres fruitiers et vigne (F.A.O., 2003).

    3-6-1/ L'analyse (des tissus végétaux) de l'arbre sur pied au verger

    Certains auteurs préconisent des tests effectués directement sur arbre en plein champ, la partie choisie de la plante est généralement une feuille jeune activement fonctionnelle, qui est agitée dans un produit d'extraction, ou extraction de la sève par pression, déposée sur un papier sensible et traitée à l'aide de réactifs appropriés. Les colorations résultantes sont comparées à celles obtenues avec des concentrations connues d'éléments nutritifs ou à celles des arbres sains productives et bien établies (F.A.O., 2003).

    L'analyse rapide des tissus végétaux sur pied permet de vérifier les signes de carence. En outre, elle aide à détecter des carences qui n'ont pas encore de symptômes visibles. Ces tests ont l'avantage de pouvoir être faits rapidement sur des plantes en place, d'être peu coûteux et de faire des comparaisons entre plantes ou traitements sur le terrain (F.A.O., 2003).

    3-6-2/ Le diagnostic foliaire

    La connaissance de l'état nutritif de l'arbre est un complément utile au raisonnement de la fertilisation, mais chez les arbres fruitiers, hormis dans le cas de recherche, il n'est guère possible d'analyser l'arbre entier : on considère que les feuilles, renouvelées chaque année, constituent un bon témoin de la réaction de l'arbre car elles sont le siège des principales synthèses de la plante, de plus elles sont faciles à prélever et à manipuler sans perturbations excessives de l'arbre (LICHOU et AUDUBERT, 1989).

    En effet, la feuille est le véritable laboratoire de la plante, dans ses tissus se déversent les matières minérales transportées par la sève brute. Ensuite, grâce à l'énergie solaire captée par l'écran chlorophyllien, et au gaz carbonique prélevé dans l'atmosphère, de nombreuses réactions chimiques se produisent incluant les matières minérales. La synthèse de la sève élaborée, véritable aliment de la plante, nécessite la présence de ces dernières en quantités et en proportion définies (RYSER, 1982).

    La connaissance de la composition minérale de la feuille peut donc concourir à apprécier les conditions dans les quelles se déroulent les réactions de métabolisme, une telle connaissance peut conduire à estimer si les éléments indispensables se trouvaient en quantité adéquate pour assurer un bon état nutritionnel (RYSER, 1982).

    L'analyse foliaire mesure les éléments réellement prélevés par la plante et permet de diagnostiquer des phases de précarence ou de consommation de luxe bien avant l'apparition des symptômes caractéristiques sur la plante (RYSER, 1982).

    3-6-2-1/ Historique

    L'analyse végétale est une pratique déjà très ancienne, en 1862, WEINHOLD in (DUDE, 1978) est le premier à concevoir d'utiliser le végétal pour diagnostiquer les besoins des plantes En 1924, LAGATU et ses collaborateurs MAUME et DULAC in (DUDE, 1978), créent la méthode du diagnostic foliaire en travaillant sur la composition minérale des feuilles de vigne

    Les travaux sur la nutrition de l'abricotier sont relativement moins nombreux que ceux consacrés au pêcher et aux espèces fruitières à pépins (MARTIN PEVEL et al., 1984).

    Parmi les premiers travaux sur l'analyse foliaire comme élément de diagnostic de la nutrition de l'abricotier, MARTIN PEVEL et al., (1984), citent ceux de : (CHANDLER et al., 1935), qui ont établi la relation entre la petite feuille (little leaf) ou feuille en rosette et la carence en zinc.

    ASKEW ET WILLIAMS (1939) in (MARTIN PEVEL et al., 1984) mettent en évidence la relation entre les taches brunes sur fruits ou brown spotting et la nutrition en bore, alors que (ALBRIGO et al., 1966) in (MARTIN PEVEL et al., 1984) notent des teneurs élevées des feuilles en azote et le retard de maturité de l'abricot Royal.

    En Algérie la pratique du diagnostic foliaire est toute récente, les premiers travaux ont portés sur le contrôle de l'état nutritionnel des vergers d'agrumes en Mitidja (HAMDI PACHA, 1976), (KHELIL et BENTCHIKOU, 1978), (HALITIM et al., 1978) et (HATATBA, 1978).

    La technique fut employée également sur d'autres espèces fruitières (MEDJADBA, 1979), (BOUSSAIDI, 1980) sur Néflier du Japon et plus récemment sur pommier (BRAI, 1994), (BENEDJAI, 1996), (BENSAADI, 2004) et (MECHOUMA, 2005)

    CHERIF (1992) et BENAZIZA (1997), utilisèrent la même technique pour évaluer l'état nutritionnel des vergers d'abricotier de N'Gaous et de Menaa. Alors que (DERIAS, 1984), (BENABBES, 1990) et (DOUAIBIA, 1993) ont essayé d'établir des relations entre la nutrition de l'abricotier et le dépérissement qui sévit depuis des années et qui est à l'origine d'un arrachage massif des arbres.

    3-6-2-2/ Définition

    Nous appelons diagnostic foliaire à un instant donné, l'état chimique, à l'instant considéré, d'une feuille prise à un emplacement déterminé et convenablement choisie. Le diagnostic foliaire annuel, est la série des états chimiques de cette feuille à diverses époques réparties sur tout le cycle végétatif de l'arbre (LAGATU et MAUME, 1929) in (MALICORNET, 1953).

    GAUTIER (1975) le définit comme étant une méthode qui permet d'évaluer les besoins des végétaux en élément nutritifs, en utilisant la plante elle-même comme indicateur.

    3-6-2-3/ But et principe

    Le diagnostic foliaire permet au vu de la composition minérale des feuilles convenablement choisies de se faire une opinion sur l'état nutritionnel de la plante (HELLER et al., 1998). Cette technique permet de "demander à la plante" si le sol et la fumure lui ont fourni suffisamment d'éléments nutritifs et si ces différents éléments dont la plante a besoin se trouvent dans des proportions correctes, la plante nous donnera des informations fiables sur son statut nutritionnel général à la date de prélèvement des échantillons. C'est ainsi qu'elle indique, le cas échéant, ses besoins supplémentaires en engrais (F.A.O., 2003).

    L'analyse de la feuille constitue une méthode de diagnostic permettant de déterminer les conditions de l'alimentation minérale de l'arbre, elle complète l'analyse du sol qui indique les potentialités de fourniture du sol en éléments nutritifs (GERARD et GERMAIN, 1994) et confirme le diagnostic visuel (HUGUET et COPPENET, 1992).

    L'analyse foliaire permet de connaître la teneur de chaque élément contenu dans la feuille et de déterminer par comparaison avec des analyses établies sur des vergers de référence, le niveau de nutrition du verger (LICHOU et AUDUBERT, 1989).

    Il est possible aussi d'évaluer l'influence, des techniques culturales (irrigation fertilisante, entretien du sol...), des porte-greffes et des variétés sur l'absorption des éléments, et de suivre l'état nutritif des arbres par des analyses périodiques (LICHOU et AUDUBERT, 1989).

    La valeur pratique de l'analyse foliaire a été mainte fois confirmée, elle a fourni des indications utiles en ce qui concerne le redressement de la fumure pour la vigne et les arbres fruitiers (DEMELON, 1968).

    L'analyse foliaire permet également d'établir des doses pratiques de fumure en tenant compte des particularités du sol, du climat, des conditions de cultures, de la végétation et de la production, elle intègre donc l'ensemble des facteurs culturaux (HAMDI PACHA, 1976).

    3-6-2-4/ Limites du diagnostic foliaire

    L'utilisation du diagnostic foliaire, aux fins d'estimer le niveau nutritionnel de la plante, se développe actuellement pour de nombreuses cultures. Cependant, la mise en oeuvre de l'analyse de la feuille est soumise à un certain nombre de contraintes, afin d'assurer la fiabilité des résultats et la validité de l'interprétation (GAGNARD et al., 1988).

    En effet, les facteurs influençant la composition minérale des feuilles étant très nombreux, l'interprétation des analyses s'avère alors difficile (DUDE, 1978) et (MARTIN PREVEL et al., 1984).

    BERTSCHINGER et al., (2003), signalent que les résultats de cette méthode sont fortement dépendants du moment et de l'endroit du prélèvement des échantillons ainsi que du matériel végétal. Il n'existe pas encore de méthode qui permet de standardiser les valeurs mesurées.

    KHELIL (1989), signale qu'il est difficile d'établir des relations directes entre la richesse du sol en éléments fertilisants et leur accumulation dans les feuilles, les indications recueillies par analyses des feuilles ne reflètent que rarement la composition du sol.

    La richesse d'un élément dans la feuille ne signifie pas forcement une croissance normale de l'arbre, comme sa pauvreté ne signifie pas une croissance réduite (KHELIL, 1989), surtout qu'il n'existe pas de relations étroites entre la teneur d'un organe en un élément et l'efficacité physiologique de cet élément (BENTCHIKOU, 1981).

    Quel que soit le résultat de l'analyse d'un élément (faible, bon ou fort), il est possible que cette valeur ne soit pas équilibrée par rapport au reste des autres valeurs (BOURRIE, 2004a).

    Si le diagnostic foliaire signale des anomalies de la nutrition, il ne rend pas compte de leurs origines (GAUTIER, 1987) et (LICHOU et AUDUBERT, 1989) et lorsqu'il permet de reconnaître qu'un élément est déficient, il n'indique pas obligatoirement le correctif à appliquer (GOUNY, 1956) in (MARTIN PREVEL et al., 1984).

    MARCELLE et PORREY (1975) in (DUDE, 1978), affirment qu'il n'existe aucun tableau ou moyen simple de concordance entre la teneur trouvée dans la feuille et la nécessité d'application de telle quantité d'engrais. De même, (GRASSELLY et CROSSA RAYNAUD, 1980) signalent que l'analyse foliaire ne permet pas de définir avec précision des formules de fertilisation annuelle.

    Ces derniers auteurs, ont indiqué que des travaux importants, sur des espèces mieux connues comme le pêcher et le pommier dans des vergers de référence, ont montré des différences dans les teneurs foliaires en élément minéraux, ces écarts rendent donc difficile l'établissement de normes précises.

    3-6-2-5/ Facteurs influençant la composition minérale de la feuille

    La composition minérale des feuilles dépend d'un grand nombre de facteurs qui sont à la fois complexes et variés. A cet égard, l'interprétation des résultats du diagnostic foliaire doit être très prudente (HAMDI PACHA, 1976), (DUDE, 1978) et (GAUTIER, 1987).

    Pour plusieurs auteurs (MATRIN PRÉVEL et al., 1984), (FORESTIER, 1986) et (GAUTIER, 1987), les paramètres susceptibles de modifier ou d'influencer la composition minérale des feuilles peuvent être dus soit à la feuille, soit à l'arbre, soit aux techniques culturales et aux conditions du milieu.

    3-6-2-5-1/ Facteurs dus à l'arbre

    3-6-2-5-1-1/ Matériel végétal (l'espèce, le porte-greffe et la variété)

    - L'espèce

    La teneur des feuilles diffère selon les espèces fruitières, les rosacées à noyau présentent par exemple des concentrations plus élevées en azote et en potassium que les rosacées à pépins (tableau n° 08) (DUDE, 1978).

    Tableau n° 08 : Compositions foliaires tenues pour satisfaisantes (% de matière sèche).

    Elément

    Espèce

    N

    P

    K

    Mg

    Pommier

    2,50

    0,22

    1,60

    0,30

    Poirier

    2,30

    0,20

    1,35

    0,25

    Pêcher

    3,90

    0,30

    2,70

    0,40

    Abricotier

    2,75

    0,25

    2,25

    0,35

    Prunier

    2,35

    0,22

    2,25

    0,30

    (LEVY, 1973) in (DUDE, 1978).

    - Le porte-greffe

    Parmi les objectifs assignés à l'analyse de la feuille, celui qui concerne la recherche de l'influence du porte-greffe sur l'alimentation de l'arbre, qui a été relativement peu étudié dans le cas des Prunus (MATRIN PRÉVEL et al., 1984).

    Selon certains auteurs (TURKEY et al., 1962., AWAD et KENWORTHY, 1963) in (DUDE, 1978) et (BOULAY, 1989), la nature du porte-greffe peut influencer la composition minérale des feuilles surtout pour les cations (K, Ca et Mg), plus que l'azote et le phosphore.

    BERENGER (1977) in BENAZIZA (1997), montre chez la variété Bulida que le porte-greffe influe sur la date de floraison, le pourcentage de la matière sèche des feuilles ainsi que sur leur composition minérale.

    D'après BAJIC et PAUNOVIC (1981) in MATRIN PRÉVEL et al., (1984) dans le cas de l'abricotier greffé sur Myrobolan, le greffage intermédiaire de sept variétés de prunier se traduit par des modifications de la teneur de plusieurs éléments, l'azote, le phosphore, le manganèse, le fer, alors que le potassium, le bore et le zinc ne sont pas affectés par la présence de variétés intermédiaires.

    Pour TURKY et al., (1962) in BOULAY (1989), l'effet du porte-greffe n'est pas majeur, chaque partie de l'arbre influence la nutrition minérale.

    - La variété

    BAJIC et PAUNOVIC (1981) in BENAZIZA (1997) signalent que la composition minérale des feuilles de sept variétés d'abricotier greffées sur le même porte-greffe Myrobolan est très différente.

    HUGUET (1968) in LICHOU et AUDUBERT (1989), montre la différence entre six variétés d'abricotier de point de vue composition minérale des feuilles (tableau n° 09).

    Tableau n° 09 : Teneurs des feuilles de six variétés d'abricotier

    (Prélèvement mi-juillet des feuilles de l'extrémité du rameau).

    Variété

    Royal

    Rouge de Roussillon

    Hâtif de Colomer

    Canino

    Luizet

    Polonais

    Azote total

    % de MS

    3,61

    2,86

    3,00

    2,84

    3,39

    3,62

    Phosphore

    0,25

    0,17

    0,18

    0,20

    0,25

    0,24

    Potassium

    0,65

    2,37

    2,22

    2,38

    2,63

    2,95

    Calcium

    0,74

    1,17

    1,29

    1,14

    0,78

    0,78

    Magnésium

    0,32

    0,41

    0,36

    0,42

    0,37

    0,32

     
     
     
     
     
     
     
     

    Fer

    ppm de MS

    97

    66

    57

    58

    82

    70

    Manganèse

    46

    73

    96

    94

    63

    53

    Zinc

    76

    37

    58

    46

    77

    84

    Cuivre

    27

    13

    10

    15

    31

    25

    Bore

    59

    41

    42

    48

    70

    59

    (HUGUET, 1968) in (LICHOU et AUDUBERTT, 1989).

    Il ressort que les variétés possèdent des compositions minérales des feuilles différentes. Polonais et Canino ont des teneurs foliaires en azote respectivement élevée et faible. Pour les oligo-éléments la feuille de la variété Royal a une teneur en bore la plus élevée avec 70 ppm alors que la variété Rouge du Roussillon possède la teneur la plus faible avec 41 ppm

    KOKSAL (1973) in BOULAY (1989), observe également que l'effet du porte-greffe sur la variation de la composition minérale des feuilles domine celui de la variété.

    3-6-2-5-1-2/ L'age de l'arbre

    GAUTIER (1976) in DUDE (1978), a pu mettre en évidence des changements dans la composition minérale des feuilles liés à l'âge de l'arbre, suite à des expériences de longues durées. Les arbres âgés de 16 à 25 ans ont des taux en calcium et en magnésium plus élevés que les arbres âgés de 9 à 16 ans. Le même auteur a montré qu'à la sixième année de plantation, les arbres présentaient un taux élevé en azote dans les feuilles, particulièrement chez ceux ne recevant pas d'engrais azoté, avec tendance à l'enrichissement potassique dans les feuilles d'arbres âgés.

    THOMPSON in DUDE (1978), avait rapporté une diminution des taux d'azote et de magnésium chez les arbres âgés de plus de 30 ans avec une augmentation de la teneur calcique, mais un maintien du niveau du phosphore normal dans les feuilles.

    3-6-2-5-1-3/ La charge en fruits

    Chez les arbres fruitiers, la composition minérale des feuilles est influencée par l'importance de la récolte, en effet (DUDE, 1978) signale qu'il a été fréquemment démontré que les feuilles avaient une composition différente selon que l'arbre portait une récolte abondante ou non.

    TRZCINSKI (1978) in MATRIN PRÉVEL et al., (1984), a montré chez le pommier en alternance, que les années avec fruits s'accompagnent d'une baisse de la teneur en potassium, et d'une élévation des taux du calcium et du magnésium des feuilles. Ce qui est confirmé par (BOULAY, 1984) chez la même espèce en signalant qu'une forte récolte est à l'origine d'une augmentation des taux d'azote, du calcium et du magnésium et une diminution de la teneur en potassium dans les feuilles du pommier.

    3-6-2-5-2/ Facteurs dus à la feuille

    3-6-2-5-2-1/ La position de la feuille sur le rameau

    L'existence de différences dans la composition chimique entre les feuilles positionnées à la base du rameau ou au sommet a été signalée par différents auteurs tels que (CARPENA et al., 1968) in (MATRIN PRÉVEL et al., 1984) sur la variété Bulida et (HUGUET, 1968) in (LICHOU et AUDUBERTT, 1989) sur six variétés d'abricotier (tableau n° 10).

    Tableau n° 10 : Teneurs des feuilles de six variétés d'abricotier, comparaison des feuilles de l'extrémité et de la base du rameau (Prélèvement mi-juillet).

    Variété

    Royal

    Rouge de Roussillon

    Hâtif Colomer

    Canino

    Luizet

    Polonais

    Place de la feuille sur le rameau

    Extrémité

    Base

    Extrémité

    Base

    Extrémité

    Base

    Extrémité

    Base

    Extrémité

    Base

    Extrémité

    Base

    Azote total

    P cent de MS

    3,61

    2,73

    2,86

    2,44

    3,00

    2,46

    2,84

    2,22

    3,39

    2,69

    3,62

    2,68

    Phosphore

    0,25

    0,19

    0,17

    0,21

    0,18

    0,17

    0,20

    0,16

    0,25

    0,20

    0,24

    0,23

    Potassium

    0,65

    3,68

    2,37

    2,80

    2,22

    2,55

    2,38

    2,80

    2,63

    3,67

    2,95

    3,57

    Calcium

    0,74

    2,54

    1,17

    2,97

    1,29

    3,32

    1,14

    3,17

    0,78

    2,11

    0,78

    2,90

    Magnésium

    0,32

    0,57

    0,41

    0,15

    0,36

    0,51

    0,42

    0,57

    0,37

    0,45

    0,32

    0,63

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    Fer

    ppm de MS

    97

    91

    66

    101

    57

    103

    58

    100

    82

    105

    70

    112

    Manganèse

    46

    78

    73

    95

    96

    77

    94

    128

    63

    65

    53

    82

    Zinc

    76

    45

    37

    64

    58

    51

    46

    49

    77

    57

    84

    63

    Cuivre

    27

    11

    13

    11

    10

    9

    15

    10

    31

    14

    25

    13

    Bore

    59

    36

    41

    34

    42

    30

    48

    37

    70

    44

    59

    41

    (HUGUET, 1968) in (LICHOU et AUDUBERT, 1989).

    3-6-2-5-2-2/ L'age de la feuille

    La teneur d'un élément donné dans la feuille n'est pas constante tout au long de l'année, elle varie en fonction de l'age.

    GUILLEN et al., (1965) in MATRIN PRÉVEL et al., (1984), établissent des équations de régression représentatives des variations de la teneur des éléments en fonction du temps, au cours de l'année, en vue de préciser l'existence d'une période de stabilité, ils donnent par exemple pour le potassium de la variété Bulida l'équation :

    K = 0,70 + 1,80·10-2 - 5,70·10-5 t2.

    où t est exprimé en jours à partir de la floraison.

    Aussi, LEECE et VAN DEN ENDE (1975) in MATRIN PRÉVEL et al., (1984), sur abricotier dans l'hémisphère Sud, expriment les changements saisonniers de la composition minérale de la feuille, et permettent d'établir des courbes de variation annuelle des teneurs de la feuille (figure n° 06).

    Pour GAUTIER (1987) et CLINE et BURKE (1996), l'azote, le phosphore et le potassium accusent un maximum au printemps, puis leur taux diminue progressivement en cours de saison. Pour le phosphore, le taux reste relativement constant à partir de la floraison. Le calcium et le magnésium suivent l'évolution inverse, un minimum au printemps et un maximum en fin de saison.

    LICHOU et AUDUBERT (1989), indiquent que le phosphore a une migration partielle à partir des feuilles vers les parenchymes corticaux, qui aboutit en fin de cycle végétatif à des teneurs foliaires très basses.

    D'une façon générale, MATRIN PRÉVEL et al., (1984) indiquent que les teneurs en azote, phosphore et potassium diminuent progressivement au fur et à mesure du vieillissement de la feuille chez la majorité des espèces, le phénomène est inverse pour le calcium qui augmente avec la sénescence des feuilles.

    Figure n° 06 : Evolution de la composition minérale de la feuille d'abricotier (cv. Trewat)

    (LEECE et VAN DEN ENDE, 1975) in (MATRIN PRÉVEL et al., 1984).

    3-6-2-5-3/ Facteurs dus aux techniques culturales

    3-6-2-5-3-1/ L'entretient du sol

    BAUDRY et BARRALIS (2001), en indiquant les incidences du désherbage chimique des vergers, ont signalé que l'utilisation d'herbicides a régulièrement conduit à des teneurs en azote des feuilles élevées qu'en leur absence.

    De même TROCME et GRAS (1977) in DUDE (1978) ont montré que le désherbage total du sol de verger se traduit par des teneurs foliaires un peu plus élevées en N, P, K, Ca et Mg, par rapport au sol nu travaillé.

    MATRIN PRÉVEL et al., (1984) signalent que l'enherbement en l'absence d'apports supplémentaires d'azote, engendre, dans la plupart des cas, un effet dépressif temporaire et une diminution des teneurs en azote des feuilles au cours des trois à quatre années qui suivent le changement du mode d'entretient du sol.

    BOURRIE (2004b) signale que l'herbe concurrence les arbres et les vignes au niveau de l'assimilation des éléments minéraux mesurée au travers de l'analyse végétale.

    De nombreux auteurs ont mis en évidence des effets contradictoires (quelque fois plus d'assimilation d'éléments et d'autres fois moins), cette variabilité est liée au fait que les porte-greffes n'étant pas identiques d'une situation à l'autre, l'exploitation de l'horizon nouvellement enrichi par l'effet de l'enherbement est différente. De la même manière, les porte-greffes n'assimilent pas tous les éléments de façon identique. Néanmoins pour l'azote, la présence d'enherbement s'avère toujours préjudiciable en terme d'assimilation (BOURRIE, 2004b).

    3-6-2-5-3-2/ L'irrigation

    L'humidité du sol agit également sur la nutrition minérale des plantes (FORESTIER,
    1986)
    . L'absorption minérale est considérablement réduite en milieu sec (MARTINPREVEL et al., 1984).

    La relation qui existe entre l'analyse foliaire, la fumure et le rendement dépend étroitement du niveau d'alimentation hydrique. En conséquence, si les irrigations complémentaires sont appliquées pendant les stades végétatifs correspondant aux exigences élevées d'un élément, l'eau distribuée permet de mieux valoriser l'apport de cet élément (HUGUET, 1977) in (LOUE et al., 1984).

    GAUTIER (1980) in BENAZIZA (1997), indique que l'irrigation agit de façon remarquable sur le cycle végétatif et particulièrement sur l'absorption et la migration des éléments minéraux au niveau de la plante.

    Néanmoins, des essais conduits à différentes doses d'irrigation 100, 50 et 20% de l'ETP n'ont pas montré de différences significatives dans la composition minérale des feuilles chez le pommier (CEMAGREF, 1983).

    3-6-2-5-3-3/ La fertilisation et les interactions entre éléments

    Il est connu que la fumure influence la teneur en éléments minéraux des feuilles, soit directement par l'élément apporté, soit indirectement par antagonisme avec un autre élément (DETOMASI et SCHWARZ, 1995).

    Généralement, une augmentation ou une diminution dans l'application d'azote de 10% change la teneur des feuilles en azote de 0,1% (ANONYME, 2003b) in (BENSAADI, 2004).

    CHEVALIER (1969) in DUDE (1978), indique que la réponse au phosphore est très difficile à montrer en arboriculture, en raison de la faible efficacité des apports d'engrais phosphatés en surface. Leur action serait lente, de même que pour le calcium.

    VAN DER BOON (1964) in BENTAYEB (1998), note que la teneur en potassium de la feuille du pommier (variété Jonathan greffée sur M9) augmente, suite à des apports de potasse, par contre, les teneurs en magnésium et calcium de la feuille diminuent.

    BRETAUDEAU et FAURÉ (1992), signalent que l'utilisation des formes sulfatées des engrais se répercute positivement sur la réserve des arbres en soufre.

    Les effets de concentration et de dilution des éléments minéraux dans les plantes sont des phénomènes communs qui doivent être attentivement considérés dans l'interprétation des résultats en terme d'antagonisme ou synergisme pendant l'absorption (Anonyme., 2006).

    La théorie de l'absorption d'un élément minéral par les végétaux montre qu'elle ne se fait pas de manière indépendante des autres éléments. Le plus souvent on a un antagonisme : une teneur élevée de l'un d'entre eux dans la plante peut freiner, voir empêcher la pénétration d'un autre élément (LOUE et al., 1984).

    3-6-2-5-3-4/ L'état de santé et Les traitements phytosanitaires

    Les maladies infectieuses et parasitaires ainsi que les ravageurs induisent des troubles physiologiques qui se traduisent le plus souvent par des symptômes de carences (KHELIL, 1989), il en est de même pour les traitements phytosanitaires (TROCME, 1970) in (LOUE, 1993).

    BOYNTON et COMPTON (1975) in DUDE (1978), ont montré que des perturbations dans le fonctionnement des racines et des tissus conducteurs et assimilateurs étaient susceptibles d'entraîner une diminution de la teneur des feuilles en K, Mg et N.

    Pour l'abricotier, le premier travail à ce propos a été réalisé par CHANDLER et al. (1935) in (MATRIN PRÉVEL et al., 1984) et qui a abouti à corréler le phénomène de feuilles en rosettes ou "Little leaf" et les très faibles teneurs en zinc de ces organes.

    Et comme les perturbations sanitaires provoquent des variations de la composition minérale des feuilles, les traitements phytosanitaires le font aussi. (LEFEVRE et CHAMET, 2002), publiant des résultats des essais conduits sur abricotier, ont signalé que l'application d'engrais foliaire à base de manganèse pour traiter la rouille, la variété Bergeron connue par sa grande sensibilité à cette maladie, présente une phytotoxicité. Aussi, Monilia laxa sur fleur est l'un des problèmes les plus difficiles à gérer en agrobiologie. Le seul moyen de lutte autorisé contre cette maladie en agriculture biologique est le cuivre avec le risque de phytotoxicité qu'il peut occasionner.

    3-6-2-5-3-5/ La taille

    Chez les plantes pérennes cultivées, la taille peut également modifier l'absorption et l'accumulation des éléments nutritifs (MARTIN PREVEL et al., 1984).

    GAUTIER (1987) indique qu'une taille courte en hiver augmente le taux d'azote, la taille d'été souvent recommandée, elle contribue à diminuer le rapport K+/Ca++ du fruit (PERRING et al., 1974., BUNEMANN et al., 1980) in (MARTIN PREVEL et al., 1984).

    LAMONARCA (1985), affirme que la taille des arbres à une influence considérable sur les exigences nutritionnelles.

    3-6-2-5-4/ Facteurs dus aux conditions du milieu

    3-6-2-5-4-1/ Le climat

    GALLIA et al., (2004), signalent que la composition minérale des feuilles est cohérente avec les conditions climatiques de l'année précédente. Des conditions climatiques défavorables conduisent à de faibles teneurs en bore et en zinc des feuilles d'abricotier.

    Les étés secs favorisent l'apparition d'une carence en bore, parfois les températures anormalement basses au printemps provoquent également cette carence (COC et COPPNET, 1989).

    RYSER et HELLER (1997b), signalent que le climat peut jouer un rôle déterminant dans la disponibilité du manganèse pour les plantes, en effet, une déficience en manganèse peut être aggravée quand le climat est froid et humide, ou lors d'étés secs.

    TREMBLAY et al. (2001), indiquent qu'un temps ensoleillé et chaud améliore l'absorption de l'azote puisque la vitesse de la photosynthèse est plus élevée dans de telles conditions

    3-6-2-5-4-2/ Le sol

    Nous savons que la richesse du sol et les proportions des bases échangeables influencent directement la nutrition minérale de la plante. Les interactions et antagonismes entre éléments très complexes au niveau du sol parfois ne permettraient cependant pas d'utiliser le diagnostic foliaire comme un guide de fertilité très fiable (FORESTIER, 1986).

    La faiblesse des teneurs en argiles dans un sol a un effet bénéfique sur l'alimentation de la culture en potassium, puisque un sol léger contenant peu d'argiles (mois de 100%o) assurera une meilleure alimentation potassique qu'un sol contenant plus de 400%o d'argiles (CALVET et VILLEMIN, 1986).

    Le pH du sol exerce également une influence sur l'assimilation et la disponibilité des éléments minéraux et par conséquent, influence la composition de la plante (HELLER, 1977) et (MARTIN PREVEL et al., 1984).

    3-6-2-6/ Notion de normes ou valeurs standard

    Les résultats de l'analyse foliaire sont exprimés en pour cent de matière sèche (%MS) ou en ppm pour les oligo-éléments, une analyse foliaire ne peut être interprétée que comparativement aux données de référence locale. Celles-ci recueillies par expérimentations spécifiques ou par enquêtes sur des vergers en bon état et peuvent servir de base à l'établissement de valeurs standards de référence (tableaux : n° 11 et n° 12), elles sont encore peu nombreuses sur l'abricotier.

    GAUTIER (1975) signale qu à l'aide du diagnostic foliaire nous cherchons à établir pour chaque élément minéral des niveaux critiques (Figure n° 07), c'est à dire une limite supérieure et une limite inférieure, entre lesquelles l'état de santé de l'arbre est jugé satisfaisant.

    Ce qui est important dans le diagnostic des désordres nutritionnels par l'analyse de la plante c'est les niveaux critiques de carence et de toxicité de chaque élément nutritif dans la plante. La croissance est maximale entre les niveaux critiques de carence et de toxicité (figure n° 07). En pratique et pour plusieurs raisons, les niveaux critiques ne sont pas des valeurs fixes mais des intervalles de valeurs. D'habitude, les niveaux critiques sont définis comme des niveaux auxquels la croissance ou le rendement est 5 à 10 % au dessous du maximum (Anonyme, 2006).

    Donc, la zone limitée par les niveaux critiques de carence et de toxicité corresponde les valeurs d'alimentation optimale que l'on considère comme satisfaisante (consommation de luxe), l'étendue de cette zone varie selon les espèces et peut aussi être différente suivant les variétés et le climat (MARTIN PREVEL et al., 1984).

    LEECE (1975) in LICHOU et AUDUBERT (1989), propose l'utilisation de norme (tableau n° 11) pour l'interprétation des résultats du diagnostic foliaire sur l'abricotier (feuilles médianes, d'un verger de pleine production).

    De même, la station de recherche agronomiques de Changins-Suisse (R.A.C., 1976) in (BERTSCHINGER et al., 2003), propose des références du diagnostic foliaire en arboriculture, stade 75 à 105 jours après la plaine floraison, pour l'abricotier les normes sont mentionné dans le tableau n° 12.

    Tableau  n° 11: Classe des teneurs en éléments minéraux des feuilles d'abricotier en Australie.

    Elément :

    Déficient 

    Faible :

    Normal :

    Elevé :

    Excessif :

    Pour cent de matière sèche

    N

    <1.7

    <1.7 - 2.3

    2.4 - 3.0

    3.1 - 4.0

    >4.0

    P

    <0.09

    <0.09 - 0.13

    0.14 - 0.25

    0.26 - 0.40

    >0.40

    K

    <1.0

    <1.0 - 1.5

    1.6 - 3.0

    3.1 - 4.0

    >4.0

    Ca

    <1.0

    <1.0 - 1.4

    1.5 - 3.0

    3.1 - 4.0

    >4.0

    Mg

    <0.20

    <0.20 - 0.29

    0.30 - 0.80

    0.81 - 1.10

    >1.10

     
     
     

    <0.02

    0.02 - 0.50

    >0.50

     
     
     

    <0.3

    0.3 - 0.6

    >0.6

    ppm de matière sèche

    Fe

    <60

    <60 - 99

    99 - 250

    251 - 500

    >500

    Cu

    <4

    <4 - 5

    5 - 16

    17 - 30

    >30

    Mn

    <20

    <20 - 39

    39 - 160

    161 - 400

    >400

    Zn

    <15

    <15 - 19

    19 - 50

    51 - 70

    >70

    B

    <20

    <20 - 24

    24 - 60

    61 - 80

    >80

    (LÉECE et al., 1975) in (LICHOU et AUDUBERT, 1989).

    Tableau n°12 : Classe des teneurs en éléments minéraux des feuilles d'abricotier.

    Elément :

    Très faible

    Faible

    bon

    élevé

    Très élevé

    N

    <2.19

    2.19-2.40

    2.40-2.80

    2.80-3.01

    >3.01

    P

    <0.133

    0.133-0.159

    0.159-0.209

    0.209-0.235

    >0.235

    K

    <2.30

    2.30-2.58

    2.58-3.14

    3.14-3.42

    >3.42

    Ca

    <1.61

    1.61-1.90

    1.90-2.46

    2.46-2.75

    >2.75

    Mg

    <0.276

    0.276-0.347

    0.347-0.487

    0.487-0.558

    >0.558

    (R.A.C., 1976) in (BERTSCHINGER et al, 2003).

    PREVOT et OLLAGNER, (1956) in MARTIN PREVEL et al., (1984).

    Figure n° 07 : Croissance et rendement de la plante en fonction des teneurs en éléments minéraux foliaires.

    3-6-3/ Analyse d'organes autres que la feuille

    En général, l'état nutritionnel d'une plante est mieux reflété par la concentration d'un élément nutritif des feuilles que par celle d'un autre organe de la plante. Pour certaines espèces et pour certains éléments minéraux, les teneurs peuvent varier entre le limbe et le pétiole et quelques fois, les pétioles sont de meilleurs indicateurs de l'état nutritionnel (Anonyme, 2006).

    L'analyse du pétiole seul a été appliquée à l'étude de la nutrition de la pomme de terre, de la tomate, de la vigne, ... mais très peu sur arbres fruitiers (MARTIN PRÉVEL et al., 1984).

    Pour les cultures arboricoles dont le système floral se développe avant le système foliaire (tel que l'abricotier et le pêcher), l'analyse de la fleur devrait offrir de meilleurs indications sur la nutrition de la plante (BERTSCHINGER et al., 2003). La détermination des teneurs en fer, manganèse, magnésium et azote dans les pétales du pêcher, du poirier et du pommier montre que cette méthode n'est pas encore praticable (SANZ et al., 1997., SANZ et MONTANES, 1995) in (BERTSCHINGER et al., 2003).

    Le bourgeon pourrait également servir de substrat à une analyse permettant de diagnostiquer l'état nutritionnel de la culture. Il n'y a cependant ni études ni indications d'une méthode utilisable dans la pratique (BERTSCHINGER et al., 2003).

    Pour les arbres fruitiers, l'analyse des fruits est le meilleur indicateur, spécialement pour le calcium et le bore en relation avec la qualité des fruits et les conditions de stockage (Anonyme, 2006).

    L'analyse de jeunes fruits pourrait fournir des indications précoces sur le développement qualitatif de celui ci (éventuels troubles physiologiques) et le cas échéant, prendre les mesures qui s'imposent (fumure du sol, des feuilles, limitation de récolte). Les troubles physiologiques sont étroitement liés aux rapports K / Ca et N / Ca ainsi qu'à d'autres données de référence. Alors que l'on dispose de quelques expériences sur les valeurs limites de ces données au moment de la récolte et peu de résultats d'analyses de jeunes fruits (BERTSCHINGER et al., 2003).

    Toutes ces méthodes peuvent, dans le meilleur des cas, servir de base décisionnelle afin de corriger à court terme un déséquilibre nutritionnel de la plante (BERTSCHINGER et al., 2003).

    Conclusion

    Comme chez les autres espèces, la nutrition de l'abricotier est un phénomène complexe. En effet, même si la production ne présente plus véritablement de problèmes, les déséquilibres nutritionnels sont souvent synonymes de variations incontrôlées de la qualité.

    Si les modes de cultures sont différents, les variétés nombreuses et les climatologies variées sur les zones de cultures, les déséquilibres nutritionnels s'expriment toujours selon les mêmes caractéristiques.

    Le diagnostic foliaire est un progrès important qui aide à apprécier l'alimentation minérale globale ou d'identifier un trouble nutritionnel mal défini au simple diagnostic visuel. Il ne se résume pas à de simples analyses de feuilles, pour en tirer des renseignements utiles et les appliquer à la fertilisation des vergers. Il est nécessaire de respecter certaines conditions, telle que la bonne connaissance du sol, des vergers d'étude et les conditions environnementales.

    Finalement, nous signalons que la mise en place de normes standard pour l'interprétation des analyses végétales propres aux conditions de notre pays reste la priorité à prendre en charge à l'avenir sur les espèces fruitières d'importance économique.

    Deuxième partie : Déroulement de l'étude

    Chapitre 1 : Présentation de la région d'étude

    4-1/ Situation géographique et administrative

    Ce travail a eu lieu au niveau d'une exploitation agricole privée dénommée Khaoula Bint
    El-Azoire, appartenant à Monsieur MHANI Ahmed, située dans la commune de Doucen, dans la partie ouest de la wilaya de Biskra (figure n°08).

    La commune de Doucen distante de 80 Km du chef lieu de la wilaya, et de 20 Km de son chef lieu de daïra Ouled Djallel, est traversée par la route nationale n° 46.

    Elle est située à une altitude de 102 m et comprise entre 4°57' et 5°17' de longitude est, et 34°30' et 34°45' de latitude nord.

    D'une superficie de 642 km2, elle est limitée administrativement par les communes suivantes (figure n° 09) :

    - la commune de Chaba à l'ouest ;

    - la commune d' El Ghrouss à l'est et au nord;

    - les communes de Ouled Djalel au Sud ;

    - la commune de Lioua à l'est ;

    - la commune de Still (willaya d'El Oued) au Sud-Est.

    N

    Figure n° 08 : Situation géographique de la région d'étude "Doucen".

    Figure n° 09 : Situation et limites administratives de la région d'étude "commune de Doucen".

    N

    4-2/ Caractéristiques climatiques

    Le climat est l'ensemble des actions de l'atmosphère, c'est un facteur écologique déterminant pour la croissance et le développement des plantes, il intervient directement par ses effets sur les différents processus physiologiques et la succession des stades phénologiques.

    GAUTIER (1987), signale que le climat régional détermine la durée de la période active de la végétation, donne les limites des températures favorables ainsi que la répartition des pluies durant l'année.

    En ce qui concerne l'adaptation de l'abricotier au climat, GAUTIER (2001), signale que, de par son origine, il reste un arbre des pays à climat continental, aux saisons nettement tranchées avec des hivers froids et continus, des printemps secs et des étés ensoleillés.

    De même, GRIMPLET (2004) signale que la culture d'abricotier est principalement située dans une large bande comprise entre 25° et 45° de latitude Nord, souvent en association avec les pêchers, les nectariniers et les pruniers. Cependant, l'abricotier n'est pas aussi adaptable aux conditions climatiques que ces autres espèces fruitières à noyau. Une variété qui produit correctement dans une région est souvent improductive dans une autre. L'abricotier fleurit tôt, ce qui l'expose aux gels de printemps dans la plupart des régions où il est cultivé. L'arbre est assez résistant à la sécheresse, mais nécessite quelques irrigations supplémentaires pour que les fruits atteignent leur potentiel de rendement maximal.

    En Algérie, l'abricotier est un arbre adapté au climat des zones arides, il a besoin de beaucoup de chaleur en été, et une température assez basse en hiver, il est très sensible aux gelées printanières qui perturbent très souvent la floraison et la nouaison (l'I.T.A.F., 2001).

    Pour définir le climat de la région d'étude nous avons exploités les données climatiques de la station météorologique de Biskra portées sur une période de 27 ans (1971/1997). Nous signalons que nous n'avons pas pu disposé des données de la campagne d'étude (2004/2005).

    4-2-1/ Températures

    Les données thermiques mensuelles moyennes sont consignées dans le tableau n° 13.

    Tableau n° 13 : Données thermiques mensuelles moyennes de la région de Biskra (1971-1997).

    Mois

    Janv.

    Fév.

    Mars

    Avril

    Mai

    Jui.

    Jult

    Août

    Sept.

    Oct

    Nov.

    Déc.

    m (°C)

    6,45

    7,40

    9,20

    11,90

    17,40

    21,60

    25,60

    26,00

    20,50

    14,84

    9,80

    7,26

    M (°C)

    18,10

    21,10

    23,60

    27,70

    33,60

    37,80

    41,60

    41,50

    35,10

    29,50

    33,70

    19,50

    (M+m)/2

    12,27

    14,20

    16,40

    19,80

    25,50

    29,70

    33,60

    33,00

    27,50

    22,10

    16,70

    13,38

    (Station météorologique de Biskra, 2004).

    A partir des données du tableau n° 13, nous pouvons déduire que la température moyenne minimale la plus basse est enregistrée durant le mois de janvier avec 6,45°C. La température moyenne maximale la plus élevée concerne le mois de juillet avec 41,6°C. La température moyenne annuelle est de 22,01°C.

    Nous notons aussi des amplitudes thermiques très importantes et qui concernent surtout les mois de janvier avec 11.65 et novembre avec 23.90°C.

    GAUTIER (1987 et 2001), signale que les basses températures hivernales assurent la levée de dormance des bourgeons (pour l'abricotier de 4 à 8°C.) et les températures ambiantes au printemps suffisamment élevées assurent une meilleure floraison et une meilleure nouaison (16°C).

    Les températures enregistrées pour les mois de décembre et janvier semblent répondre aux exigences de cette espèce avec un risque cependant de manque de froid pour une meilleure levée de dormance.

    Nous signalons également que nous avons observé sur le verger d'étude une floraison très abondante cependant échelonnée sur un mois.

    4-2-2/ Pluviométrie

    L'une des principales préoccupations de l'arboriculteur dans les zones arides, reste la disponibilité de l'eau au cours des stades critiques de la culture.

    Pour l'abricotier, une pluviométrie moyenne annuelle de 300 mm assure une récolte acceptable, avec toutefois une tendance marquée à l'alternance, cette dernière peut être combattue aisément par deux à trois irrigations annuelles de 500 m3 / ha (I.T.A.F., 2001).

    Les données pluviométriques mensuelles moyennes sont portées au niveau du tableau n° 14.

    Tableau n° 14 : Données pluviométriques mensuelles moyennes de la région de Biskra (1971-1997).

    Mois

    Janv.

    Fév.

    Mars

    Avril

    Mai

    Jui.

    Jult

    Août

    Sept.

    Oct

    Nov.

    Déc.

    Total

    P en (mm)

    11,90

    8,65

    12,62

    13,20

    11,74

    1,80

    6,00

    7,85

    15,70

    6,37

    6,83

    10,80

    133,46

    (Station météorologique de Biskra, 2004).

    La quantité de pluie moyenne annuelle relevée sur une période de 27 ans est de 133,46 mm, elle reflète la faiblesse de la pluviométrie dans la région de Biskra. En plus de cette faiblesse, nous notons aussi une irrégularité de répartition au cours de l'année.

    La quantité enregistrée est très inférieure à celle des régions favorables à la culture de l'abricotier et ne suffit pas à couvrir ses besoins (300 à 400 mm) (VIDAUD, 1980) in (BENAZIZA, 1997). Les irrigations complémentaires s'avèrent indispensables et nous signalons à ce sujet que cette espèce dans les conditions d'étude est conduite en irriguée.

    4-2-3/ Gelée

    Les arbres fruitiers peuvent subir des dégâts si les basses températures surviennent à un stade sensible de la végétation (GAUTIER, 1987).

    Tableau n°15 : Nombre de jours de gel moyenne sur 27 ans (1971-1997).

    Mois

    Janv

    Fév.

    Mars

    Avril

    Mai

    Jui.

    Jult

    Août

    Sept.

    Oct

    Nov.

    Déc.

    Total

    Nbre de jrs de gel

    4

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    4

    (Station météorologique de Biskra, 2004).

    A partir du tableau n° 15, nous constatons que les gelées dans la région d'étude sont rares, la moyenne annuelle est de 4 jours, précisément au mois du Janvier.

    4-2-4/ Vent

    Le vent, caractérisé par sa fréquence, son intensité et sa direction dominante, est un facteur météorologique non négligeable. D'après GONDE et JUSSIAUX (1980), le vent est utile en aidant au transport du pollen et néfaste quant il provoque la chute des fleurs et des fruits.

    Le Sirocco, vent chaud et sec, et les vents de sable sont ceux les plus fréquents dans la région de Biskra et sont très redoutables pour les arbres fruitiers.

    Le tableau n° 16 montre les vitesses moyennes mensuelles du vent dans la région de Biskra, avec le nombre de jours de Siroco et de vent de sable.

    Tableau n° 16 : Vitesse mensuelle moyenne du vent et nombre de jours de Siroco et de vent de sable
    de la région de Biskra (1971-1997).

    Mois

    Janv

    Fév.

    Mars

    Avril

    Mai

    Jui.

    Jult

    Août

    Sept.

    Oct

    Nov.

    Déc.

    Vitesse (m/s)

    27,8

    29,8

    24,8

    25,8

    24,5

    23,5

    19,9

    23,06

    23,24

    22,2

    20,95

    25,19

    Nbre jrs. Sirocco

    0

    0

    0

    0,5

    4,2

    13,6

    19,3

    17,3

    4,9

    0,2

    0

    0

    Nbre jrs Vent sable

    2

    3,7

    6,4

    9,1

    9,7

    9,7

    7,6

    6,6

    4,7

    3,2

    1,8

    2,1

    (Station météorologique de Biskra, 2004).

    TOUTAIN (1979), signale que la possibilité d'augmenter les irrigations constitue le moyen le plus efficace pour lutter contre les vents chauds, toute fois la végétation périphérique charge le vent d'une certaine humidité et le rend moins agressif.

    4-2-5/ Humidité relative

    Tableau n° 17 : Humidité relative mensuelles moyennes de la région de Biskra (1971-1997).

    Mois

    Janv

    Fév.

    Mars

    Avril

    Mai

    Jui.

    Jult

    Août

    Sept.

    Oct

    Nov.

    Déc.

    H.R (%)

    55,40

    50,02

    43,80

    38,80

    35,60

    29,40

    28,40

    29,90

    39,40

    45,90

    54,70

    57,80

    (Station météorologique de Biskra, 2004).

    Le tableau n° 17 montre que l'humidité relative est élevée durant les mois d'octobre, décembre, janvier et février, alors qu'elle est faible pendant les mois les plus chaud, Juin, Juillet et Août.

    La région de Biskra présente donc une faible humidité relative, avec une moyenne maximale de 57,8% pour le mois de Décembre et une moyenne minimale de 28,4% en de Juillet.

    4-2-6/ Evaporation

    Tableau n° 18 : évaporation mensuelles de la région de Biskra pour la période (1971-1997).

    Mois

    Janv

    Fév.

    Mars

    Avril

    Mai

    Jui.

    Jult

    Août

    Sept.

    Oct

    Nov.

    Déc.

    EV Moy (mm)

    105

    136

    148

    257

    341

    324

    454

    475

    337

    260

    187

    146

    (Station météorologique de Biskra, 2004).

    L'évaporation dans la région d'étude est très importante, surtout quant elle se trouve renforcée par les vents et notamment ce qui sont chauds comme le Sirocco.

    L'évaporation moyenne la plus élevée se concentre au mois d'août avec 475 mm et la plus faible au mois de janvier avec 105 mm.

    En outre, pour compenser cette grande perte, il sera nécessaire d'apporter de l'eau conséquente pendant la période estivale.

    4-2-7/ L'héliothermie

    L'une des caractéristiques du climat saharien est l'importance de l'insolation, car l'atmosphère présente une grande pureté durant toute l'année (TOUTAIN, 1979). La région de Biskra bénéficie d'une grande part d'énergie solaire surtout pendant la période estivale, cette forte luminosité est un facteur favorable pour l'assimilation chlorophyllienne, l'induction florale, le grossissement des fruits et leur coloration, mais elle a en revanche un effet desséchant car elle augmente la température de l'air, et peut être atténuer par des irrigations.

    Le tableau n° 19 montre le nombre moyen d'heures d'insolation (1971-1997) :

    Tableau n°19: nombre moyen d'heures d'insolation de la région de Biskra (1971-1997).

    Mois

    Janv

    Fév.

    Mars

    Avril

    Mai

    Jui.

    Jult

    Août

    Sept.

    Oct

    Nov.

    Déc.

    Insolation

    En heure

    225

    220

    257

    276

    322

    331

    364,9

    336

    280

    256

    237

    218,74

    (Station météorologique de Biskra, 2004).

    Pour ce paramètre climatique, l'abricotier se trouverait dans de meilleures conditions, en effet, GAUTIER (2001), signale que l'abricotier est particulièrement exigeant en lumière aussi bien pour la croissance des pousses que pour l'induction florale. A la floraison, cette espèce exige une période chaude, sèche et ensoleillée.

    4-3/ Synthèse climatique

    4-3-1/ Diagramme ombrothermique de Gaussen et Bagnouls

    Le diagramme ombrothermique de GAUSSEN et BAGNOULS est une méthode graphique qui permet de définir les périodes sèche et humide de l'année, où sont portés en abscisses les mois, et en ordonnées les précipitations (P) et les températures (T), avec P=2T.

    La figure n°10 porte le Diagramme Ombrothermique de la région de Biskra établit à partir des donnés pluviométriques et thermiques moyennes monsuelles calculées sur une période de 27 ans.

    Période sèche

    Figure n° 10 : Diagramme Ombrothermique de la région de Biskra (période 1971-1997).

    Le Diagramme Ombrothermique de la région de Biskra montre que la période sèche s'étale sur la totalité de l'année.

    4-3-2/ Climagramme d'EMBERGER

    Ce climagramme permet, grâce au quotient pluviométrique d'EMBERGER (Q) spécifique au climat méditerranéen, de situer une zone d'étude dans un étage bioclimatique.

    Ce quotient tient compte des précipitations et des températures, il est déterminé comme suit :

    Q = 3,43 x

    P

    M - m

    - Q : le quotient pluviométrique d'Emberger ;

    - P : Pluviométrie annuelle moyenne en mm = à 133.46 mm

    - M : Moyenne maximale du mois le plus chaud  = à 41.60°C

    - m : Moyenne minimale du mois le plus froid =6.45°C

    Après application de la formule, nous obtenons la valeur de Q égale à 13,02, ce dernier situe Biskra dans l'étage saharien à hiver tempéré (figure n° 11).

    Conclusion

    Nous avons déjà noté que GAUTIER (2001), signale que l'abricotier est un arbre des pays à climat continental, aux saisons nettement tranchées : hiver froid et continu, printemps sec, été ensoleillé.

    Selon l'analyse climatique effectuée, les caractéristiques de la région de Biskra, avec un climat nettement contrasté, à hiver frais s'étalant de décembre à février, et à été sec et chaud et très bien ensoleillé, répondent assez bien aux exigences de cette culture.

    Cependant, quelques autres caractéristiques peuvent gêner considérablement cette culture dont les vents de sable pendant toute l'année avec une intensité de fréquence pendant la période estivale, le Sirocco qui coïncide avec la période de végétation en avril, mai et juin jusqu'à octobre, l'intensité de l'évapotranspiration et enfin l'absence de températures basses durant la période de dormance ayant comme risque la non satisfaction des besoins en froid.

    Très Froid Froid Frais Tempéré Chaud Très Chaud

    Limites des étages bioclimatiques.

    Q

    Humide

    Subhumide

    Semi-aride

    Aride

    Biskra

    Saharien

    Figure n° 11 : Situation de la région de Biskra sur le Climagramme d'Emberger.

    Figure n° 11 : Situation de la région d'étude au niveau du climagramme d'EMBERGER.

    4-4/ Les ressources hydriques

    4-4-1/ Eaux de surface

    Malgré la densité du réseau hydrographique, les eaux de surface dans cette commune sont négligeables, Le seul oued important est celui de E'Doucen caractérisé par un écoulement intermittent. Les autres Oueds sont quasiment à sec durant toute l'année (Oued Tamba, Oued Sida, Oued Berrouth et Oued Mlih).

    4-4-2/ Eaux souterraines

    Contrairement aux eaux de surface, les eaux souterraines et artésiennes sont abondantes et caractérisées par des salures et des profondeurs variables, les aquifères mis en évidence sont :

    - La nappe alluviale de quaternaire ou nappe phréatique ;

    - La nappe des sables ou nappe du Miopliocéne ;

    - La nappe des calcaires ou nappe de l'éocène inférieur ;

    - La nappe des grès du continental intercalaire dite "eau albienne".

    Presque tous les forages de la commune sont réalisés dans les deux dernières nappes, les débits extraits sont dans leur majorité appréciables.

    4-5/ Présentation de l'exploitation agricole

    L'exploitation agricole appelée (figure n° 12) "Khaola Binte El-Azouar" se situe à l'emplacement nommé Khafoura, à 8 Km à l'Est du chef lieu de la commune de Doucen, et à 72 Km du chef lieu de la wilaya de Biskra sur la route nationale n° 46 reliant Biskra à Ouled djallel. Cette exploitation est créée en 1997 sur une superficie de 12,5 ha.

    L'exploitation dispose d'un forage de 150 m de profondeur et d'un débit de 44 l / s, nous notons la présence d'un bassin d'eau d'une capacité de 1000 m3 et d'un système d'irrigation localisée.

    Sur le plan plantation fruitière, l'exploitation possède deux hectares de palmiers dattier correspondant à 270 pieds et 3800 arbres fruitiers dont 500 abricotiers. En outre, nous signalons l'installation de 8 serres pour le maraîchage.

    4-6/ Présentation de la parcelle d'étude

    Pour la réalisation de notre travail, nous avons retenu de l'exploitation, un verger contenant 400 arbres d'abricotier (Prunus armeniaca L.) en production, constitués de trois variétés, Bulida (V1), Louzi (V2) et Luizet (V3), greffées sur franc (Mech-mech) (Figures : n° 12 ,13 et 14).

    La plantation a eu lieu en 1998-1999 pour Bulida et en 1999-2000 pour Louzi et Luizet.
    La distance de plantation est de 4,5 m x 4,5 m correspondant à une densité de plantation
    de 493 arbres / ha.

    Figure n° 12 : Croquis plan de l'exploitation agricole.

    Suite au porte-greffe utilisé qui est le franc d'abricotier caractérisé par sa forte vigueur, et l'existence de la vigne en intercalaire (figure n° 15), cette distance de plantation est très insuffisante. En effet, (GAUTIER, 2001) indique que la distance de plantation préconisée pour les porte-greffes très vigoureux (tel que le franc d'abricotier et le prunier Reine-claude) est de 8 m x 8 m
    ou 9 m x 9 m.

    LICHOU et al., (1998) indiquent la distance de 6 m x 4,5 m en utilisant le franc d'abricotier comme porte-greffe.

    Les arbres sont conduits en forme de gobelet à centre ouvert. C'est le mode de conduite généralement pratiqué pour l'abricotier (GAUTIER, 2001), il est bien convenable pour les espèces à noyau (GAUTIER, 1987).

    (a)

    V2 V1

    (b)

    V3 V2

    Figure n° 13 : (a) et (b) vue générale du verger étudié:

    V1 : Bulida ; V2 Louzi ; V3 : Luizet.

    Figure n° 13 : Vue de l'une des variétés étudiées.

    Figure n° 14 : Vue de l'une des variétés étudiées (Louzi).

    L'abricotier

    La vigne

    Figure n° 15 : La présence de la vigne en intercalaire de l'abricotier.

    4-6-1/ Production du verger d'étude

    Le propriétaire indique que les trois variétés durant la campagne précédente (2003-2004) ont eu une production approximative de :

    - Bulida : 80 kg / arbre ;

    - Louzi : 60 kg / arbre ;

    - luizet : 80 à 100 kg / arbre.

    Ce qui correspond à un rendement moyen de 345 Qx / ha et qui s'avère exagéré par rapport aux normes du rendement moyen indiqué par (BRETAUDEAU et FAURÉ, 1992) avec 100
    à 120 Qx/ha en terre riche, même très supérieur aux rendements obtenus aux pays connus comme producteur d'abricots (126 Qx / ha en Espagne et l'Italie).

    4-6-2/ Techniques culturales appliquées

    4-6-2-1/ L'entretient du sol

    Aucun mode d'entretient du sol n'est appliqué à ce verger, le sol reste nu et non travaillé, sauf un désherbage manuel appliqué de temps en temps dans les bassins des arbres, sachant que le développement des adventices est très faible.

    4-6-2-2/ La taille

    Les arbres ont bénéficié durant le repos hivernal d'une taille de fructification, avec des suppressions courtes de rameaux.

    4-6-2-3/ L'irrigation

    Pendant les deux compagnes agricoles : 1998/1999 et 1999/2000, l'irrigation a été appliquée par la méthode de raies, en 2000/2001 le verger a bénéficié de l'installation d'un système d'irrigation localisé (irrigation capillaire). L'apport d'eau se fait tous les huit jours en hiver et tous les deux jours pendant la période de végétation, avec une interruption à la floraison durant un mois.

    4-6-2-4/ Fertilisation

    Avant la plantation, la parcelle a été défoncée et un apport de fumure de fond (organique et minéral) fut effectué.

    La fumure organique d'entretien (fumier de ferme) est apportée tous les deux ans à raison de 6 tonnes / ha, le dernier apport a eu lieu durant la campagne précédente (2003 - 2004).

    La fumure minérale annuelle est apportée soit par épandage directe dans les bassins des arbres a raison de :

    - 500 kg / ha de N P K (11%-15%-15%).

    - 125 kg / ha d'Azote ammoniacal (21%).

    Soit en irrigation fertilisante :

    - 312 kg / ha de L'urée (45% d'azote).

    - 82 kg / ha de Potasse.

    A la lumière de ces données de fertilisation appliquée par l'agriculteur, nous avons pu faire ressortir les quantités en différents éléments apportés au verger (tableau n°20).

    Tableau n°20 : quantités d'éléments (N, P, K) apportées au verger d'étude.

    Engrais :

    Quantité apporter par ha

    Quantité correspondante pour notre verger (0,8 ha)

    Unités d'éléments minéraux
    pour (0,8 ha)

    Total :

    N P K

    (11%-15%-15%)

    500 kg

    400 kg

    N : 44 unités.

    P : 60 unités.

    K : 60 unités.

    N : 155 unités.

    P : 60 unités.

    K : 93,3 unités.

    Ammoniac

    (21%)

    125 kg

    100 kg

    N : 21 unités.

    Potasse

    (50%)

    82 kg

    65,5 kg

    K : 33,3 unités.

    Urée

    (45%)

    312 kg

    250 kg

    N : 90 unités.

    Après avoir calculer les quantités des éléments majeurs (N, P, K) apportées au verger d'étude, nous avons posé la question suivante : Est ce que, ces quantités sont elles suffisantes pour couvrir les besoins des abricotiers de ce verger, en tenant compte la présence de la vigne en intercalaire ?

    Pour cela nous avons estimé les besoins du verger d'étude en tenant compte des besoins de la vigne. Tableau n° 21.

    Tableau n°21 : les besoins nutritionnels du verger d'étude (en kg).

    Elément

    Besoins
    de 888
    arbres / ha

    Quantité correspondante pour 400
    arbres

    Besoins
    de la
    vigne / ha

    Besoins de la vigne par notre verger (0,8 ha)

    Besoins de notre verger

    N

    236.5

    106,5

    20 à 70

    16,2 à 56,7

    122,7 à 163,2

    P

    24.5

    11,0

    3 à 10

    2,43 à 8,1

    13,43 à 19,1

    K

    182.4

    82,2

    25 à 70

    20,25 à 56,7

    102,45 à 138,9

     

    Huguet C (1971)

    correspondance

    DELAS (1987)

    Correspondance

    total

    En comparant les résultats des tableaux n° 08 et 09 nous constatons que la fumure appliquée par l'agriculteur s'avère répondre aux besoins de la parcelle étudiée si le sol ne présente pas des problèmes particuliers qui gênent l'assimilation de cette fumure par la culture (pH élevé, éléments antagonistes, calcaire...).

    4-6-2-5/ Traitements phytosanitaires

    Les traitements phytosanitaires se résument en une application chaque hiver d'huile jaune à raison de 20 kg sur 600 à 700 arbres et un badigeonnage des troncs d'arbres.

    4-6-3/ Etats de végétation du verger

    (a)

    (c)

    (d)

    (b)

    Nous avons noté lors des sorties effectuées quelques symptômes anormaux, qui se résument surtout par des décolorations du feuillage, des brunissements et des nécroses en été après les prélèvements foliaires, et qui peuvent être attribués à des déséquilibres nutritionnels (figure n° 16).

    (e)

    Figure n° 16 : a, b, c, d, et e, quelques symptômes observés sur les abricotiers du verger étudié.

    Chapitre 2 : Matériel et méthode

    5-1/ Matériel végétal

    L'étude a porté sur 3 variétés d'abricotier (Prunus armeniaca L.), cv. Bulida, Louzi et Luizet, greffées sur franc de la même espèce (Mech-mech).

    Les caractéristiques du l'espèce, le porte-greffe et des variétés concernés par notre étude sont portées en annexes.

    5-2/ Méthodes

    5-2-1/ Prélèvement des échantillons du sol

    Le sol du verger étudié semble être homogène de part la pente très faible (terrain plat), la couleur et l'absence de mauvaises herbes, ce qui nous a amené à le considérer comme une parcelle homogène et effectué un seul échantillonnage. Les prélèvements sont effectués à l'aide d'une tarière graduée, sur 4 profondeurs (00 - 20 cm, 20-40 cm, 40-60 cm, 60-80 cm), dans 5 positions différentes du verger, réparties de la façon présentée par la figure n° 17.

    Cependant, du fait la localisation des apports d'engrais au niveau des bassins contenant les arbres, nous avons pratiqué deux prélèvements pour chaque profondeur, l'un dans les bassins, l'autre à l'extérieur de ces derniers sur les interlignes.

    Figure n°17 : Schéma général des prélèvements du sol.

    (Dans les bassins et sur les interlignes).

    Ainsi, les cinq prélèvements de chaque niveau de profondeur sont homogénéisés afin d'obtenir un échantillon moyen d'un kg représentatif de la profondeur considérée, à la fin nous avons obtenu les échantillons finaux à analyser notés ainsi :

    Dans les Bassins : B (00-20 cm), B (20-40 cm), B (40-60cm) et B (60-80cm) ;

    Sur les interlignes : I (00-20 cm), I (20-40 cm), I (40-60cm) et I (60-80cm).

    Les échantillons sont ramenés au laboratoire, étalés, séchés à l'air libre, puis tamisés à 2 mm et conservés dans des sachets jusqu'au moment des analyses.

    5-2-2/ Prélèvement des feuilles

    Les prélèvements foliaires sont effectués selon la méthode proposée par (KENWORTHY, 1964) in (MATRIN PRÉVEL et al., 1984), elle consiste à prélever des feuilles entières (limbe et pétiole), du milieu de la pousse annuelle, 8 à 12 semaines après la pleine floraison (stade F2 de BAGGIOLINI, figure n° 18).

    Pour notre étude, la pleine floraison a eu lieu la deuxième semaine du mois de mars pour les trois variétés. Le prélèvement foliaire a eu lieu le 21 mai 2005 ce qui correspond à la 10ème semaine après la pleine floraison.

    Quatre feuilles entières sont prélevées sur la partie médiane de la pousse annuelle, dans les quatre points cardinaux de la partie équatoriale de l'arbre.

    Les arbres portant des symptômes particuliers et celles de bordure sont exclus de l'échantillonnage.

    Au moment des prélèvements, les fruits étaient déjà mûrs et la récolte a commencé sur Bulida.

    Les feuilles prélevées sont placées dans des sachets en polyéthylène, propres, étiquetées et sont placées ensuite dans une glacière portative à température fraîche.

    Rapidement, au courant de la même journée, les feuilles sont ramenées au laboratoire, soigneusement nettoyées à l'aide du coton afin de les débarrasser des impuretés, elles sont placées à l'étuve à 65°c pendant 48 heures, broyées en fine poudre et conservées dans des flacons jusqu'au moment des analyses.

    Nous avons obtenu finalement 12 échantillons à analyser notés ci-dessous :

    Ø Bulida : V1 Pr1, V1 Pr2, V1 Pr3, V1 Pr4 ;

    Ø Louzi : V2 Pr1, V2 Pr2, V2 Pr3, V2 Pr4 ;

    Ø Luizet : V3 Pr1, V3 Pr2, V3 Pr3, V3 Pr4 ;

    Stade F2 : 50% des fleurs sont ouvertes

    (OSAER et al., 1998).

    Figure n° 18 : Les stades phénologiques de l'abricotier (stade repère de BAGGIOLINI).

    5-2-3/ Méthodes d'analyses

    5-2-3-1/ Le sol

    Le pH : nous avons mesuré le pH eau du sol par électrométrie à l'aide d'un pH - mètre, sur une suspension du sol dans l'eau distillée.

    La conductivité électrique : la CE (ds/m) est déterminée à l'aide d'un conductimètre sur un extrait aqueux au 1/5 du sol.

    Le calcaire total : le dosage du CaCO3 total (%) est réalisé par la méthode volumétrique à l'aide du calcimètre de BERNARD, en décomposant les carbonates de calcium par l'acide chlorhydrique, et mesurant le volume de CO2 dégagé.

    Le calcaire actif : le CaCO3 actif (%) est déterminé par la méthode DROUINEAU - GALET en utilisant l'oxalate d'ammonium qui se combine au calcium du calcaire facile à dissoudre (calcaire actif) pour former des oxalates de calcium insolubles. L'excès d'oxalate d'ammonium est ensuite dosé par une solution de permanganate de potassium en milieu sulfurique.

    Le carbone et la matière organique : le carbone organique (%) est dosé par la méthode ANNE, dont il est oxydé par du bichromate de potassium en excès, en milieu sulfurique. L'excès de bichromate non réduit par le carbone organique est alors titré par une solution de sel de morh (qui réduit les bichromates) en présence de diphénylamine.

    Le taux de la matière organique est déterminé par la formule : MO % = C % x 1,72.

    Le phosphore assimilable : l'extraction et le dosage du phosphore sont réalisés par la méthode JORET- HEBERT qui utilise une solution d'oxalate d'ammonium avec une agitation pendant 2 heures.

    Le P2O5 (ppm) est déterminé par colorimétrie basée sur la formation et la réduction d'un complexe de l'acide phosphorique et de l'acide molybdique par l'acide ascorbique.

    Les lectures à l'aide du colorimètre sont faites à une longueur d'onde de 650 nm.

    L'azote total : N (%) est déterminé par la méthode KJELDAHL, en attaquant à chaud, la matière vivante par l'acide sulfurique (H2SO4) concentré et en présence d'un catalyseur. Puis la solution d'extraction est distillée avec un excès de soude et titrée par H2SO4 (0,05 N).

    Le gypse : le dosage du CaSO4 (%) s'effectué suivant la méthode de BOWER, par précipitation de l'extraction chimique à l'acétone, suivit de mesure de la conductivité électrique.

    La capacité d'échange cationique : la CEC (méq/100g) est déterminée par la méthode internationale à la centrifugation à l'alcool puis la distillation avec un excès de soude.

    Les bases échangeables: Ca++, Mg++, K+, Na+ (méq/100g) : la détermination des bases échangeables est effectuée par la méthode de SCHOLLENBERGER. Le principe repose sur le déplacement des cations par une solution d'acétate d'ammonium normale et neutre.

    - Le dosage de : K+, Na+ se fait par spectrophotométrie à flamme.

    - Le dosage de : Ca++, Mg++ se fait par spectrophotométrie d'absorption atomique.

    Granulométrie : elle est réalisée par la méthode internationale :

    - Destruction de la matière organique par l'H2O2 ;

    - Prélèvement des fractions fines à l'aide de la pipette de ROBINSON ;

    - Tamisage des fractions sableuses.

    La détermination de la granulométrie permet de calculer l'indice de battance de la couche superficielle du sol étudié en utilisant la formule de (CALVET et VILLEMIN, 1986) :

    Pour le sol à pH > 7 :

    IB =

    1,5 LF + 0,75 LG

    - 0,2 (pH - 7)

    A + 10 MO

    Avec

    - A = teneur en Argiles en %.

    - LF = teneur en Limon. Fins en %.

    - LG = teneur en Limons Grossiers en %.

    - MO = teneur en matière organique en %.

    5-2-3-2/ Les feuilles

    L'azote total (en % de M.S) : est déterminé par la méthode KJELDAHL, alors que le dosage des autres éléments (P, K, Ca, Mg et Na) exigent une autre préparation des échantillons.

    La calcination : après l'homogénéisation de la poudre végétale finement broyée, elle est placée à l'étuve pendant une heure à 105°C afin de chasser l'humidité. Ensuite, une prise d'essai de 0.4g est placée au four pendant 5 heures à 500°C pour obtenir une poudre calcinée de couleur blanchâtre.

    La minéralisation : les cendres sont minéralisées à l'aide d'acide chlorhydrique dilué au 1/2, puis filtrées et jaugées dans des fioles de 100 ml.

    Le phosphore (en % de M.S) est déterminé par la méthode JORET - HEBERT ;

    Le potassium et le sodium (en % de M.S) sont déterminés par spectrophotométrie à flamme ;

    Le calcium et le magnésium (en % de M.S) sont déterminés par spectrophotométrie d'absorption atomique.

    5-2-4/ Dispositif expérimental et analyse statistique

    Il est question d'étudier l'état nutritionnel de trois variétés, donc de faire des comparaisons variétales pour chaque élément foliaire. Pour cela nous avons considéré quatre arbres comme étant une répétition, 16 arbres par variétés sont donc repérés pour l'échantillonnage.

    Le dispositif adopté est la randomisation total à un critère de classification, nous avons adopté le logiciel statitcf version 5 pour l'analyse de variance et le test de NEWMAN et KEULS au seuil
    de 5% pour dégager les groupes statistiques.

    Troisième partie : Résultats et discussions

    Chapitre 1 : Résultats des analyses physicochimiques du sol

    6-1/ Analyse physique

    Les résultats des analyses physiques du sol du verger étudié sont consignés dans les tableaux n° 22 et 23.

    Tableau n°22 : Résultats de l'analyse granulométrique du sol de la parcelle étudiée.

    Localisation

    Profondeur

    A%

    LF%

    LG%

    SF%

    SG%

    LT%

    ST%

    Texture

    Bassin

    00-20 cm

    6,76

    6,14

    31,63

    45,61

    9,86

    37,77

    55,47

    Limono-sableux

    20-40 cm

    8,52

    10,50

    27,42

    34,30

    19,26

    37,92

    53,56

    Limono-sableux

    40-60 cm

    4,59

    6,43

    34,38

    32,80

    21,81

    40,80

    54,61

    Limono-sableux

    60-80 cm

    3,77

    9,47

    34,54

    36,93

    15,29

    44,01

    52,22

    Limono-sableux

    Interligne

    00-20 cm

    7,01

    9,35

    33,87

    38,47

    11,30

    43,22

    49,7

    Limono-sableux

    20-40 cm

    6,27

    10,63

    35,05

    35,04

    13,01

    45,68

    48,05

    Limono-sableux

    40-60 cm

    4,76

    7,18

    37,82

    33,46

    16,79

    45,00

    50,24

    Limono-sableux

    60-80 cm

    5,30

    9,27

    35,59

    29,16

    20,68

    44,86

    49,85

    Limono-sableux

    Tableau n° 23 : Résultats des analyses physiques du sol.

    Localisation

    Profondeur

    M.O %

    Calcaire Total %

    Calcaire Actif %

    Gypse %

    pH

    CE ds/m

    Bassin

    00-20 cm

    2,35

    15,95

    5

    14,42

    8,1

    2,31

    20-40 cm

    3,79

    8,73

    0

    14,30

    8,0

    2,39

    40-60 cm

    1,96

    6,84

    0

    14,69

    8,1

    2,41

    60-80 cm

    1,83

    10,63

    4

    14,37

    8,0

    2,46

    Interligne

    00-20 cm

    1,57

    14,43

    2

    14,77

    8,5

    6,68

    20-40 cm

    1,18

    7,97

    0

    14,62

    8,4

    4,37

    40-60 cm

    1,18

    5,32

    0

    14,60

    8,3

    3,16

    60-80 cm

    1,83

    5,32

    0

    15,30

    8,2

    2,78

    6-1-1/ La texture

    Les résultats de l'analyse granulométrique du sol de la parcelle étudiée sont consignés dans le tableau n° 22.

    Cette analyse a pour but de définir la texture du sol, le pourcentage de ses différents éléments constitutifs expliquent ses propriétés physiques et mécaniques liées à la teneur en eau et son mouvement, à son comportement vis à vis de l'air, des racines et des instruments de culture (SOLTNER, 2000) et (PANSU et GAUTHEYROU, 2003).

    Selon les résultats obtenus, le sol du verger étudié est homogène, présente une texture légère limono-sableuse, la couche superficielle ne présente aucune aptitude à la fissuration, avec une stabilité moyenne et l'absence total de risque d'asphyxie (figure n° 19) (BAIZE, 1988).

    La texture sableuse favorise le lessivage des éléments nutritifs par les irrigations abondantes surtout en présence de teneurs faibles en argiles et en matière organique.

    La faiblesse signalée en argiles (moins de 100 %o) pourrait avoir un effet bénéfique sur l'alimentation potassique de la plante (CALVET et VILLEMIN, 1986).

    La granulométrie permet d'évaluer la stabilité structurale du sol et en particulier les risques de battance selon la proportion existante entre les argiles et les limons (CALVET et VILLEMIN, 1986).

    L'indice de battance (IB) de la parcelle est calculé au niveau de la couche superficielle  (CALVET et VILLEMIN, 1986) :

    IB =

    1,5 LF + 0,75 LG

    - 0,2 (pH - 7)

    A + 10 MO

    Pour le sol à pH > 7 :

    Avec

    A = teneur en Argiles en %.

    LF = teneur en Limon. Fins en %.

    LG = teneur en Limons Grossiers en %.

    MO = teneur en matière organique en %.

    Le sol à un indice de battance de 0,86 au niveau du bassin des arbres, donc non battant, sur l'interligne, cet indice est de 1,43, donc peu battant (CALVET et VILLEMIN, 1986).

    6-1-2/ La matière organique

    La matière organique exerce un rôle très important sur le sol, elle améliore ses propriétés physiques (stabilité structurale, capacité de rétention en eau,...) et chimiques par la libération progressif des éléments nutritifs et l'augmentation de leur pouvoir absorbant en éléments minéraux apportés par les engrais (CALLOT et al., 1982).

    L'appréciation du niveau de la matière organique se fait en fonction de la teneur du sol en argiles et celle du calcaire (figure n° 20) (SOLTNER, 2000).

    Figure n° 19 : Relation entre texture et comportements agronomiques du sol.

    (INRA-AVIGNON, 1976 in BAIZE, 1988).

    positionnement du sol étudié

    Le sol du verger étudié possède des teneurs en matière organique comme suit :

    En fonction des argiles :

    Ø La couche : B 00 - 20 cm : Teneur satisfaisante.

    Ø La couche : B 20 - 40 cm : Teneur élevée.

    Ø La couche : B 40 - 60 cm : Teneur faible.

    Ø La couche : B 60 - 80 cm : Teneur faible.

    Ø La couche : I 00 - 20 cm : Teneur faible.

    Ø La couche : I 20 - 40 cm : Teneur très faible.

    Ø La couche : I 40 - 60 cm : Teneur très faible.

    Ø La couche : I 60 - 80 cm : Teneur faible.

    En fonction du calcaire :

    Ø La couche : B 00 - 20 cm : Teneur faible.

    Ø La couche : B 20 - 40 cm : Teneur satisfaisante.

    Ø La couche : B 40 - 60 cm : Teneur très faible.

    Ø La couche : B 60 - 80 cm : Teneur très faible.

    Ø La couche : I 00 - 20 cm : Teneur très faible.

    Ø La couche : I 20 - 40 cm : Teneur très faible.

    Ø La couche : I 40 - 60 cm : Teneur très faible.

    Ø La couche : I 60 - 80 cm : Teneur très faible.

    Dans tous les cas, nous notons des taux de matière organique au niveau des bassins plus élevés par rapport à ceux des interlignes, ceci est la conséquence de l'enfouissement de celle-ci à ce niveau.

    D'autre part, toujours au niveau des bassins des arbres, nous notons un niveau satisfaisant en M.O en surface (couche 00-20 cm). Mais au vu du taux de calcaire existant à ce niveau
    ( 16%), il faut augmenter les apports en matière organique, en effet SOLTNER, (2000) indique que plus le sol est calcaire, plus il bloque la matière organique, dont le taux de cette dernière doit être plus élevé qu'en sol non calcaire, ce que confirme la figure n° 20.

    La couche (20-40 cm) dans les bassins présente un niveau en matière organique satisfaisant (en fonction du calcaire) à élevé (en fonction des argiles), ce niveau est atteint grâce au apports annuels appliqués régulièrement.

    Les couches du sol supérieur à 40 cm ont des teneurs en matière organique faibles à très faibles. Ce qui s'expliquerait par une forte minéralisation de la matière organique apportée lors de l'installation du verger il y a plus de cinq ans et par le manque d'enfouissement des apports d'entretien effectués chaque deux ans.

    Sur les interlignes nous notons des teneurs faibles à très faibles en matière organique, cette pauvreté est due à la localisation des apports de fumure dans les bassins des arbres, et au mode d'entretient du sol appliqué sur les interlignes (sol nu non travaillé) (GAUTIER, 1987).

    Donc, d'une façon générale le niveau de la matière organique sur l'ensemble du sol s'avère faible et des apports de redressement sont indispensables.

    Les niveaux de la matière organique dans le sol :

    a : B 00 - 20 cm. e : I 00 - 20 cm.

    b : B 20 - 40 cm. f : I 20 - 40 cm.

    c : B 40 - 60 cm. g : I 40 - 60 cm.

    d : B 60 - 80 cm. h : I 60 - 80 cm.

    Figure n° 20 : Appréciation du niveau de la matière organique en fonction de la teneur en argiles
    et en calcaire (SOLTNER, 2000).

    6-1-3/ Le calcaire total 

    La teneur en calcaire du sol est déterminante pour le choix de la forme des engrais à préconiser et notamment celle des fertilisants sulfatés (GAGNARD et al., 1988).

    Tableau n° 24 : Normes d'interprétation du taux du calcaire du sol

    (proposées par GEPPA in BAIZE, 1988).

    Taux du calcaire

    < 1 %

    1 à 5 %

    5 à 25 %

    25 à 50 %

    50 à 80 %

    > 80 %

    appréciation

    Non calcaire

    Peu calcaire

    Modérément calcaire

    Fortement calcaire

    Très fortement calcaire

    Excessivement calcaire

    En comparant les valeurs obtenues à celles signalées par (BAIZE, 1988), (tableau n°24), nous constatons que le sol du verger étudié est modérément calcaire sur toutes les couches considérées, ces teneurs tentent à diminue avec la profondeur.

    L'utilisation du porte-greffe franc d'abricotier dans le verger étudier est un choix adéquat (GAUTIER, 2001).

    6-1-4/ Le calcaire actif 

    La connaissance du calcaire actif est indispensable pour juger de l'aptitude fruitière d'un sol (BOUHIER DE L'ECLUSE, 1983).

    La détermination du calcaire actif constitue un bon indice pour guider les arboriculteurs et les viticulteurs à choisir les portes-greffe les mieux adaptés à leurs sols (BAIZE, 1988).

    Le calcaire actif augmente dans le même sens que le calcaire total et influe sur l'immobilisation du phosphore et des oligo-éléments (DOGAR, 1997).

    L'abricotier tolère des taux de calcaire actif allant jusqu'à 10 % (Anonyme, 2005b), les résultats obtenus présentent des taux du calcaire actif inférieurs ou égales à 5% et restent donc toujours inférieur à la limite de tolérance de cette espèce (10%), ce qui évite les risques de chlorose calcaire.

    6-1-5/ Le gypse

    ALPHEN et ROMERO (1971) in F.A.O. (1990), notent qu'à 2% de gypse dans le sol, la croissance des plantes est favorisée, entre 2% et 25% le gypse est peu ou pas défavorable s'il est sous forme poudreuse, mais à plus de 25% il peut causer des réductions considérables de rendements des cultures. Souvent le gypse est associé avec d'autres sels de calcium et des sels de sodium ou de magnésium (F.A.O., 1990).

    Selon HALITIM (2006)**, nous considérons qu'un sol est gypseux à partir d'un taux de CaSO4 de 5% à 10% dans ce sol.

    Selon cette dernière appréciation, le sol étudié est gypseux, mais le taux du gypse ne dépasse pas 15,5% (moins de 25%) donc et selon la F.A.O. (1990), il est peu ou pas défavorable au développement de la culture d'abricotier ou autre culture et surtout qu'il ne forme pas une croûte (le profil cultural réalisé lors de la plantation confirme l'absence d'une croûte).

    Nous observons que les proportions de gypse dans les différentes couches du sol sont homogènes sur l'ensemble du sol avec une moyenne de 14,64%.

    Le calcium provenant à la fois du gypse et du calcaire du sol étudié nous amène à penser qu'il peut y avoir des risques de blocage de certains éléments par antagonisme ou par alcalinisation.

    6-1-6/ Le pH

    L'activité du sol, tout comme la disponibilité de la majeure partie des éléments nutritifs dépend du pH (BERTSCHINGER et al., 2003).

    Selon l'échelle d'interprétation du pH eau signalé par (GAGNARD et al., 1988) (tableau n°25), le sol du verger étudié a une réaction alcaline dans ses différentes couches, elle varie de 8,0 à 8,5.

    Tableau n° 25 : Echelle d'interprétation du pH eau.

    pH eau

    < 5,5

    5,5 - 6,5

    6,5 - 6,8

    6,8 - 7,2

    7,2 - 7,5

    7,5 - 8,5

    > 8,5

    appréciation

    Fortement acide

    acide

    Très légèrement acide

    Voisin de la neutralité

    Légèrement alcalin

    alcalin

    Fortement alcalin

    Les valeurs élevées du pH (7,5 à 8,5) sont fréquemment corrélatives de difficulté d'assimilabilité par les plantes de certains éléments qui leurs sont indispensables (phosphore, zinc, manganèse, cuivre et fer) (GROS, 1979) et (MOREL, 1996) in (BENSAADI, 2004).

    Dans beaucoup de cas, les carences en oligo-éléments sont dues à un pH du sol trop faible (sol acide) ou plus fréquemment un pH du sol trop élevé (sol alcalin) (F.A.O., 2003). Ce dernier entraîne la formation d'hydroxydes insolubles (HELLER et al., 1998).

    La valeur du pH eau favorable à l'arboriculture oscille entre 6,0 et 7,5 (GAUTIER, 2001)
    et (BERTSCHINGER et al., 2003).

    6-1-7/ La conductivité électrique

    La conductivité électrique définie la quantité totale en sels solubles correspondant à la salinité globale du sol, elle dépend de la teneur et de la nature des sels solubles présents dans ce sol (GUESSOUM, 2001).

    Un sol est considéré salé, lorsque la conductivité électrique de l'extrait saturé est supérieure à 4 ds / m à 25°C (DURAND, 1983).

    Les résultats obtenus (tableau n° 23), montrent selon ce dernier auteur que le sol étudié est non salé au niveau des bassins des arbres (CE < 4 ds/m), alors qu'au niveau des interlignes, il n'est salé qu'au niveau de 00 à 40 cm de profondeur (CE > 4 ds/m), les couches du sol de profondeur supérieur à 40 cm ne sont pas salées (CE < 4 ds/m).

    Cette différence de salinité entre les bassins des arbres et les interlignes et sa diminution avec la profondeur des couches considérées sont la résultante de l'utilisation de l'irrigation localisée et de l'évaporation élevée.

    En effet, il est connu que les eaux d'irrigation contiennent toujours plus ou moins de sels dissous, les plantes prennent l'eau et laissent la majeure partie des sels dans le sol. Au moment des irrigations, les sels sont refoulés à la périphérie du bulbe humide, plus particulièrement, au voisinage de la surface du sol.

    Beaucoup d'auteurs s'accordent du niveau de salinité élevé atteint à la périphérie de la sphère humidifiée (AYERS, 1976., AYERS et WESTCOT, 1988) in (BELGHEMAZ, 2000).

    HALITIM et DAOUD (1994) signalent que le développement de l'irrigation, s'il constitue un espoir pour les régions arides, se traduit souvent par une remontée du niveau de la nappe superficielle et par une augmentation de la salinité.

    DUTHIL (1973) classe l'abricotier dans le groupe des plantes sensibles avec le pommier, le poirier, le prunier et le pêcher, qui tolèrent une CE de 1,5 à 3 ds/m.

    La tolérance des plantes à la CE est plus élevée sur les sol gypseux que sur des sols non gypseux (BREINSTAN, 1987) in (GUESSOUM, 2001).

    6-2/ Analyse chimique

    Les analyses chimiques ont pour but la détermination des quantités d'éléments nutritifs à mettre à la disposition de la culture.

    Les résultats de l'analyse chimique du sol de la parcelle étudiée sont mentionnés dans le tableau n° 26.

    Tableau n° 26 : Résultats des analyses chimiques du sol.

    Localisation

    Profondeur

    Carbone %

    l'Azote %

    C/N

    Phosphore assimilable

    (ppm)

    CEC méq/100g

    Les bases échangeables méq/100g

    Na+

    K+

    Ca++

    Mg++

    Bassin

    00-20 cm

    1,37

    0,67

    2,06

    225

    18,60

    9,69

    1,14

    4,66

    1,57

    20-40 cm

    2,20

    0,53

    4,20

    288

    19,60

    9,69

    0,87

    4,85

    3,24

    40-60 cm

    1,14

    0,63

    1,81

    153

    19,40

    9,69

    0,59

    4,89

    3,75

    60-80 cm

    1,06

    0,70

    1,52

    160

    21,20

    9,69

    0,87

    4,90

    4,56

    Interligne

    00-20 cm

    0,91

    0,81

    1,13

    200

    27,20

    18,33

    1,96

    4,87

    1,56

    20-40 cm

    0,68

    0,70

    0,98

    208

    28,00

    15,45

    1,14

    5,24

    5,09

    40-60 cm

    0,68

    0,32

    2,17

    160

    21,20

    12,57

    0,87

    5,41

    3,70

    60-80 cm

    1,06

    0,35

    3,04

    112

    21,60

    11,13

    1,14

    5,37

    3,16

    6-2-1/ L'azote

    Tableau n° 27 : Normes d'interprétation pour l'azote (CALVET ET VELLEMIN, 1986)

    Azote (%)

    KJELDAHL

    Très pauvre

    Pauvre

    Moyen

    Riche

    Très riche

    < 0.05

    0.05- 0.1

    0.1- 0.15

    0.15- 0.25

    > 0.25

    En comparant les résultats obtenus aux normes (tableau n° 27), le sol étudié présente des teneurs en azote très élevées.

    Ces niveaux élevés peuvent s'expliquer d'une part par la richesse des apports annuels pratiqués en surface, et par la présence d'une fumure de fond apportée avant plantation.

    Aussi, les apports de la matière organique jouent un rôle important à l'approvisionnement du sol en azote après sa minéralisation (HELLER et al., 1998), en effet, Le fumier est un excellent amendement organique des productions végétales. Il contient de l'azote sous forme minérale et organique ainsi que de nombreux autres éléments nutritifs (TREMBLAY et al., 2001).

    De même BERTSCHINGER et al. (2003), signale qu'après l'utilisation du fumier mûr, il y aura une augmentation lente de la teneur en azote minéral du sol.

    Malgré la localisation des apport de fumure au niveau des bassins des arbres, nous remarquons que le sol des interlignes présente des teneurs en azote comparables à celles des bassins des arbres, ceci serait du à la grande mobilité de cet élément dans le sol (BERTSCHINGER et al., 2003).

    Dans une bonne terre végétale, la teneur en azote du sol est de l'ordre d'un gramme par kilogramme de terre dans les horizons superficiels, dont 1 à 2% de cette quantité est sous forme minérale et le reste est essentiellement sous forme organique (HELLER et al., 1998).

    6-2-2/ Le rapport C/N

    Le rapport C/N fournit d'utiles indications sur l'évolution de la matière organique du sol et la conduite de la fumure azotée. Aux trois classes de valeur de rapport C/N, correspondent les appréciations suivantes (GAGNARD et al., 1988) :

    Inférieur à 8  : faible ;

    De 8 à 12 : normale ;

    Supérieur à 12 : fort.

    Dans les sols cultivés, le rapport C/N s'abaisse davantage et traduit soit une bonne activité biologique qui conduit à la minéralisation de la matière organique (C/N inférieur à 10), soit une activité biologique réduite qui conduit à une humification (C/N supérieur à 10) (SOLTNER, 2000).

    Selon ces indications et les valeurs du rapport C/N du sol étudié mentionnées dans le tableau n° 26, nous constatons que ce sol avec toutes ses couches analysées présente un rapport C/N faible et cela traduit donc des conditions très favorables de forte minéralisation de la matière organique suite à une bonne activité biologique.

    6-2-3/ Le phosphore assimilable

    C'est l'ensemble des ions en solution et adsorbés qui constitue l'acide phosphorique assimilable (SOLTNER, 2000).

    L'interprétation des teneurs du sol en P2O5 (Tableau n° 28) dépendent de la méthode d'extraction utilisée (GAGNARD et al., 1988). Dans notre cas, nous avons utilisé la méthode (JORET- HEBERT) puisque le sol étudié est modérément calcaire.

    Tableau n° 28 : normes d'interprétation du Phosphore assimilable.

    Sols calcaires avec teneur en argiles inférieur à 120%o

    Classement

    Très Faible

    Faible

    Moyenne

    Fort

    Très fort

    P2O5 assimilable

    (%o) (JORET

    HEBERT)

    >0,05

    0,06- 0,09

    0,10- 0,15

    0,16- 0,20

    > 0,20

    Les tableaux n° 26 et 28 montrent que le sol d'une façon globale présente des teneurs en acide phosphorique assimilable fortes à très fortes au niveau des premières couches (00-20 cm et 20-40 cm), alors qu'en profondeur à partir de 40 cm, le niveau en cet élément reste moyen.

    Si l'on considère les normes établies par (CALVET et VILLEMIN, 1986), les figures n° 21
    et 22 montrent que le sol a des teneurs en phosphore assimilable comme suit :

    En fonction des argiles

    Bassins et Interlignes des arbres

    00-20 et 20-40 cm

    niveau élevé

    40-60 et 60-80 cm

    Niveau satisfaisant

    En fonction de la CEC

    Bassins des arbres

    00-20 et 20-40 cm

    niveau élevé

    40-60 et 60-80 cm

    Niveau un peu faible

     
     
     

    Interlignes des arbres

    00-20, 20-40 et 40-60 cm

    Niveau un peu faible

    60-80 cm

    Niveau faible

    Ces appréciations nous amènent à remarquer que le sol est bien entretenu en surface. La fumure du phosphore apportée reste au niveau des couches superficielles loin des racines de nutrition en profondeur.

    D'après HUGUET (1978), quelque soit la nature du sol, le phosphore est un élément très peu mobile et migre en profondeur en très faible quantité.

    MOUGHLI (2000), signale que les engrais phosphatés apportés au sol libèrent le phosphore sous forme de H2PO4- ou HPO42-, selon le pH du sol. Les anions du phosphore qui n'entrent pas en contact avec les racines ne seront plus absorbés et vont réagir avec des cations tels que le calcium en sol basique et le fer et l'aluminium en sol acide pour former des minéraux qui sont peu solubles et donc moins disponibles pour les plantes, ces réactions sont à l'origine de la très faible mobilité du phosphore dans le sol.

    Donc, un faible enfouissement de la fumure phosphatée s'avère inutile pour approvisionner en phosphore assimilable les arbres productifs.

    Avec cette mauvaise disponibilité du phosphore, il peut y avoir un problème de malnutrition des arbres en cet élément, ceci se confirmera lors de l'interprétation des analyses de la plante.

    Figure n° 21 : Appréciation du niveau de P2O5 assimilable en fonction

    de la teneur en argile (SOLTNER, 2000).

    a : B 00 - 20 cm. e : I 00 - 20 cm.

    b : B 20 - 40 cm. f : I 20 - 40 cm.

    c : B 40 - 60 cm. g : I 40 - 60 cm.

    d : B 60 - 80 cm. h : I 60 - 80 cm.

    Figure n° 22 : Appréciation du niveau de P2O5 assimilable en fonction

    de la C.E.C (SOLTNER, 2000).

    a : B 00 - 20 cm. e : I 00 - 20 cm.

    b : B 20 - 40 cm. f : I 20 - 40 cm.

    c : B 40 - 60 cm. g : I 40 - 60 cm.

    d : B 60 - 80 cm. h : I 60 - 80 cm.

    6-2-4/ Complexe adsorbant 

    6-2-4-1/ La garniture cationique 

    L'analyse des bases échangeables (tableau n° 26) montre une forte fixation des ions Na+ sur le complexe adsorbant par rapport aux autres cations. En effet pour que les méfaits de l'influence de l'ion Na+ puissent se manifester, la concentration de la solution du sol en cet élément doit dépasser la valeur de 70% (DUCHAUFOUR, 1977).

    Nous notons également une richesse en calcium échangeable qui augmente au fur et a mesure de la profondeur. Ce taux élevé en calcium peut engendrer des phénomènes de blocage de plusieurs éléments surtout avec la faiblesse de la matière organique.

    Pour l'appréciation des niveaux en potassium et magnésium échangeables, nous avons utilisé les normes d'appréciation en fonction de la CEC et la teneur du sol en argiles indiqués par (SOLTNER, 2000) et (CALVET et VILLEMIN, 1986), ceci est confirmé également par (MOREL, 1996).

    6-2-4-2/ Le potassium échangeable (K2O)

    Après transformation des résultats (passage de méq/100 g à K2O %o), nous constatons que l'ensemble des couches du sol étudié ont des niveaux élevés en potassium échangeable, que ce soit en fonction de la CEC ou des argiles (figure n° 23 et 24).

    (CALVET et VILLEMIN, 1986), signalent que la faiblesse des teneurs en argiles d'un sol assurera une meilleure alimentation potassique des cultures.

    6-2-4-3/ Le magnésium échangeable (MgO)

    L'appréciation du niveau de magnésium (après transformation des résultats) présente des niveaux en général élevés (figure n° 25 et 26).

    Les teneurs sont suffisantes pour le maintient d'une bonne alimentation magnésienne des arbres.

    6-2-4-4/ La capacité d'échange cationique 

    Tableau n° 29 : Normes d'interprétation pour la C.E.C (CALVET ET VELLEMIN, 1986)

    CEC (meq / 100g du sol) DELMAS et DARTIGUE

    (INRA-France)

    Très Faible

    Faible

    Moyenne

    Elevée

    Très élevée

    < 5

    5 - 10

    10 - 15

    15 - 20

    > 20

    La CEC présente la somme des cations échangeables du complexe adsorbant (GAGNARD et al., 1988), elle représente la réserve totale assimilable du sol en ces éléments. Ce paramètre donne la fertilité chimique du sol (CALVET et VILLEMIN, 1986).

    En se référant aux normes d'interprétations (tableau n° 29), nous remarquons que l'ensemble des couches du sol des bassins présentent des valeurs de la C.E.C élevées, celles de l'interligne sont très élevées.

    Cette différence de la somme des cations échangeables entre les bassins des arbres et les interlignes est probablement due à l'effet de l'irrigation localisée.

    Figure n° 23 : Appréciation du niveau de K2O échangeable en fonction

    de la teneur en argile (SOLTNER, 2000).

    Figure n° 24 : Appréciation du niveau de K2O échangeable en fonction

    de la CEC (SOLTNER, 2000).

    a : B 00 - 20 cm. e : I 00 - 20 cm.

    b : B 20 - 40 cm. f : I 20 - 40 cm.

    c : B 40 - 60 cm. g : I 40 - 60 cm.

    d : B 60 - 80 cm. h : I 60 - 80 cm.

    Figure n°25 : Appréciation du niveau de MgO échangeable en fonction
    de la teneur en argile (SOLTNER, 2000).

    Figure n° 26 : Appréciation du niveau de MgO échangeable en fonction
    de la CEC (SOLTNER, 2000).

    a : B 00 - 20 cm. e : I 00 - 20 cm.

    b : B 20 - 40 cm. f : I 20 - 40 cm.

    c : B 40 - 60 cm. g : I 40 - 60 cm.

    d : B 60 - 80 cm. h : I 60 - 80 cm.

    Conclusion

    De part sa rusticité et son adaptation à des terres aux caractéristiques diverses, l'abricotier s'est bien développé au niveau du sol étudié. La dominance des sables dans le sol offre un milieu perméable et aéré qui facilite la pénétration et l'évolution des racines en profondeur. L'homogénéité du sol, sa texture légère, l'absence des risques de battance, de fissuration et d'asphyxie et sa stabilité structurale moyenne offrent un bon espoir à la réussite de la culture d'abricotier dans de telles conditions.

    Nous notons un excès de calcium dans le sol qui se traduit par la présence du calcaire avec une valeur moyenne de 9,5 % et le gypse avec une moyenne de 14,5 % ce qui peut gène l'assimilation de certains éléments minéraux (antagonisme).

    Malgré que le pH est alcalin et varie de 8 à 8,5, il reste inférieur à la limite de tolérance de l'abricotier signalée par (LOUSSERT, 1976) qu'est 8,9.

    Mais cette alcalinité de la réaction du sol s'ajoute aux méfaits de l'excès de calcium à la limite de l'assimilabilité des éléments nutritifs et en particulier le phosphore et les oligo-éléments. En cas où un besoin en oligo-éléments se manifeste, il est conseillé alors d'apporter les agents de chélation qui forment des molécules organiques complexes et protégent les oligo-éléments contre la fixation et facilitent leur prélèvement par les plantes (F.A.O., 2003).

    Le niveau de la matière organique du sol est faible suite à l'insuffisance des apports et une forte minéralisation de celle-ci.

    De point de vue chimique et pour l'ensemble des couches considérées du sol de la parcelle étudiée l'N et le K2O présentent des teneurs satisfaisantes à élevées.

    Le P2O5 présente des niveaux élevés en surface et faible en profondeur malgré les apports annuels effectués.

    Pour le calcium et le magnésium échangeables, ils présentent des niveaux élevés, le contrôle du rapport entre ces deux éléments est indispensable pour évité l'antagonisme pouvant conduire à des carences.

    Ces teneurs des éléments majeurs jugées satisfaisantes se répercutent-elles au niveau du végétal, l'interprétation des données du végétal le démontrera.

    Chapitre 2 : Résultats des analyses foliaires

    Les résultats des différents éléments dosés au niveau des feuilles et exprimés en pourcentage de matière sèche sont portés au niveau du tableau n° 30.

    Tableau n° 30 : Résultats de l'analyse foliaire.

     

    Variété Bulida : V1

    Variété Louzi : V2

    Variété Luizet : V3

    Pr 1

    Pr 2

    Pr 3

    Pr 4

    Moy

    Pr 1

    Pr 2

    Pr 3

    Pr 4

    Moy

    Pr 1

    Pr 2

    Pr 3

    Pr 4

    Moy

    N%

    2,71

    2,71

    2,89

    2,71

    2,76

    2,63

    2,36

    2,45

    2,80

    2,56

    2,19

    2,45

    2,28

    2,89

    2,45

    P%

    0,05

    0,05

    0,05

    0,04

    0,05

    0,05

    0,07

    0,06

    0,05

    0,06

    0,06

    0,05

    0,06

    0,06

    0,06

    K%

    2,55

    2,55

    2,55

    1,76

    2,35

    1,76

    2,55

    3,33

    1,76

    2,35

    2,55

    3,33

    1,76

    3,33

    2,74

    Ca%

    2,23

    2,05

    1,56

    1,87

    1,93

    1,86

    2,35

    2,23

    1,83

    2,07

    1,84

    2,12

    2,08

    2,16

    2,05

    Mg%

    0,4

    0,7

    0,3

    0,4

    0,5

    0,6

    0,7

    1,1

    0,6

    0,8

    0,2

    0,8

    0,5

    0,5

    0,5

    Pour l'interprétation de résultats foliaires, nous avons retenu les normes de (LEECE et al., 1975) in (LICHOU et AUDUBERT, 1989) (= N1) (tableau n° 11) et celles proposées par la station
    de recherche agronomiques de Changins-Suisse (R.A.C., 1976) in (BERTSCHINGER et al.,
    2003)
    (= N2) (tableau n° 12).

    Pour l'étude des interactions entre éléments, nous avons adopté les normes proposées par (RYSER, 1982) pour les Rosacées fruitières.

    Nous signalons que toutes les analyses de la variance réalisées pour l'ensemble des éléments se sont avérées non significatives (Annexe 4).

    7-1/ L'azote

    Les teneurs foliaires pour cet élément (tableau n° 30) sont variables, la variété Bulida présente la teneure la plus élevée et Luizet la plus faible, la différence est de 0.31%.

    Ces valeurs comparées aux deux normes (figure n° 27 et 28) correspondent au niveau normal d'alimentation (2,4 à 3 pour N1 et 2,41 à 2,8 pour N2) chez les trois variétés.

    Les résultats d'analyse du sol pour cet élément, sont à des niveaux élevés. Nous pouvons dire donc que les teneurs foliaires reflètent bien les niveaux de cet élément dans le sol.

    Au vu de la richesse du sol en azote et des niveaux normaux des feuilles, le bilan de l'azote peut être considéré à l'optimum et son assimilabilité est efficace.

    Nous pouvons également affirmer que les apports d'engrais azotés, effectués ont répondu au besoin de la culture et le fractionnement réalisé par l'agriculteur s'avère efficace.

    Il est cependant important de signaler que probablement les apports effectués et tenant compte de la texture légère du sol de la parcelle, une bonne partie de cet apport est lessivé. C'est pourquoi le bilan (apports - lessivage - assimilation par la plante...) de cet élément en ces circonstances est important à étudier.

    Figure n° 27 : Appréciation des teneurs foliaires en azote par rapport aux normes de LEECE et al., (1975) in (LICHOU et AUDUBERT, 1989).

    Figure n° 28 : Appréciation des teneurs foliaires en azote par rapport aux normes de la (R.A.C., 1975) in (BERTSCHINGER et al., 2003).

    7-2/ Le phosphore

    Les résultats des teneurs foliaires en phosphore pour les trois variétés sont reportés dans le tableau n° 30 et les figures n° 29et 30.

    Figure n° 29 : Appréciation des teneurs foliaires en phosphore par rapport aux normes de LEECE et al., (1975) in (LICHOU et AUDUBERT, 1989).

    Figure n° 30 : Appréciation des teneurs foliaires en phosphore par rapport aux normes
    de La R.A.C. (1976) in (BERTSCHINGER et al., 2003).

    L'examen des résultats montre que les teneurs foliaires en phosphore des trois variétés sont inférieures aux niveaux faibles des deux normes, ce qui nous amène à conclure que les arbres de la parcelle souffrent d'une déficience en cet élément.

    Ces faibles teneurs foliaires confirment également la faiblesse des teneurs du sol en profondeur (au niveau des racines actives) malgré sa richesse en surface. HUGUET (1978), note que cet élément est connu par sa très faible migration en profondeur et reste donc localisé en surface où il a été apporté.

    Le pH alcalin du sol (7,5 à 8,5) est fréquemment corrélative de difficulté d'assimilabilité par les plantes de certains éléments qui leurs sont indispensables tels que le phosphore (GROS, 1979 et MOREL, 1996) in (BENSAADI, 2004).

    MOUGHLI (2000), indique que dans les sols à pH élevé, généralement calcaires, le phosphore des engrais évolue vers des formes insolubles, moins facilement utilisables par le végétal. Aussi, dans les sols sableux alcalins, il y a blocage progressif du phosphore sous formes insolubles (HUGUET, 1978).

    KHELIL (1989), indique qu'en Algérie, l'apport de la fumure phosphatée enrichit davantage l'horizon de surface, cet élément ne parvient plus aux racines en raison de sa faible mobilité et de son blocage par le calcaire et le pH alcalin. La réaction de la plante peut être lente à la fumure phosphatée.

    7-3/ Le potassium

    Les résultats des teneurs foliaires en potassium pour les trois variétés sont représentés dans le tableau n° 30 et les figures n° 31 et 32.

    L'examen de ces résultats montre que les niveaux en potassium sont variables. La variété Luizet à la teneur la plus élevée (2,74 % M.S), Bulida et Louzi ont la même teneur (2,35% M.S).

    Ces teneurs se situent dans la fourchette correspondant à l'alimentation normale selon
    les normes de LEECE et al., (1975) in (LICHOU et AUDUBERT, 1989)..

    Mais les comparaisons aux normes de la (R.A.C., (1976) in (BERTSCHINGER et al., 2003), Bulida et Louzi sont au niveau faible et Luizet présente un bon niveau d'alimentation en potassium. Nous signalons cependant que les couches du sol analysées ont montré des niveaux élevés en potassium échangeable et que les observations effectuées sur végétation durant les prélèvements n'ont pas montré de symptômes particuliers.

    Généralement, les sols sableux (à moins de 100%o d'argiles) assureront une meilleure alimentation potassique des cultures qu'un sol contenant plus de 400%o d'argiles (CALVET et VILLEMIN, 1986). Aussi, la pénétration membranaire des ions K+ est favorisée par la présence des ions NO3- (Anonyme, 2005a).

    Les apports effectués en engrais potassiques seraient à la limite de l'efficacité, placés en surface, le potassium est un élément très peu mobile, mais en sols sableux (à moins de 100%o d'argiles) à faible complexe adsorbant la migration de cet élément peut être rapide et est fonction de

    Figure n°31 : Appréciation des teneurs foliaires en potassium par rapport aux normes de LEECE et al., (1975) in (LICHOU et AUDUBERT, 1989).

    Figure n°32 : Appréciation des teneurs foliaires en potassium par rapport aux normes de La R.A.C. (1976) in (BERTSCHINGER et al., 2003).

    la quantité d'eau infiltrée. Mais ceci doit être considéré avec précaution. En effet, avec des quantités d'eau abondantes, le potassium risque d'être en partie lessivé hors de la portée des racines (HUGUET, 1978).

    La faiblesse des teneurs foliaire en potassium détecté en les comparants aux normes de la R.A.C. (1976) in (BERTSCHINGER et al., 2003), est peut être attribuer à la réduction de la période de plein végétation (débourrement-récolte) en vue des condition écologiques (en particulier la température) caractérisés la région d'où au moment des prélèvements foliaires, les fruits été déjà mûrs et la récolte a commencé sur Bulida, dont le potassium migre partiellement vers les fruits, en effet, GAUTIER (2001), signale que L'abricotier se montre exigeant en potasse, les abricots étant plutôt riches en cet élément. Aussi les courbes de variation des teneurs en éléments minéraux dans les feuilles d'abricotier établit par LEECE et VAN DEN ENDE (1975) in MATRIN PRÉVEL et al., (1984) (figure n° 06), montre que le potassium entre en régression progressif à partit d'environ la 6ème semaine après le F2, nous signalons que notre prélèvement été à la 10ème semaine après F2.

    7-4/ Le calcium

    Les résultats des teneurs foliaires pour les trois variétés sont représentés dans le tableau n° 30 et les figures n° 33 et 34.

    Nous remarquons que la variété Louzi a la teneur foliaire en calcium la plus élevée avec 2,07 % de M.S et Bulida a la teneur la plus faible avec 1,93 % de M.S.

    Selon les normes de LEECE et al. (1975) in (LICHOU et AUDUBERT, 1989), et celles de la R.A.C. (1976) in (BERTSCHINGER et al., 2003), les résultats obtenus montrent des niveaux normaux en cet élément. Ces teneurs reflètent donc la richesse du sol en cet élément.

    En Algérie, les déficiences en calcium n'ont jamais été signalées, car les sols contiennent généralement des quantités suffisantes pour satisfaire les besoins des plantes (KHELIL, 1989). Les analyses de notre sol mettent en évidence une richesse du sol en sels de calcium (CaCO3 et CaSO4) qui sont des pourvoyeurs en Ca.

    Figure n°33 : Appréciation des teneurs foliaires en calcium par rapport aux normes de LEECE et al., (1975) in (LICHOU et AUDUBERT, 1989).

    Figure n°34 : Appréciation des teneurs foliaires en calcium par rapport aux normes de la R.A.C. (1976) in (BERTSCHINGER et al., 2003).

    7-5/ Le magnésium

    Les résultats des teneurs foliaires pour les trois variétés sont représentés dans le tableau n° 30 et les figures n° 35 et 36.

    Figure n° 35 : Appréciation des teneurs foliaires en magnésium par rapport aux normes de LEECE et al., (1975) in (LICHOU et AUDUBERT, 1989).

    Figure n° 36 : Appréciation des teneurs foliaires en magnésium par rapport aux normes de La R.A.C. (1976) in (BERTSCHINGER et al., 2003).

    Les variétés Bulida et Luizet présentent le même niveau en magnésium foliaire qui atteint
    0,5 % de la M.S, Louzi présente les teneurs foliaires les plus élevées.

    Les valeurs obtenues comparées aux normes de LEECE et al., (1975) in (LICHOU et AUDUBERT, 1989), indiquent des niveaux normaux pour les trois variétés.

    Si par contre, nous comparons les résultats aux normes de la R.A.C. (1976) in (BERTSCHINGER et al., 2003), nous notons que Bulida et Luizet ont des teneurs foliaires élevées en magnésium, alors que Louzi a une teneur très élevée.

    Si nous nous référons aux résultats de l'analyse du sol, le magnésium échangeable (MgO) présente lui aussi des niveaux élevés. Nous pensons donc que le Mg du sol s'est répercuté positivement sur les niveaux foliaires en cet élément.

    7-6/ Etude de quelques interactions entre éléments foliaires

    RYSER (1982) et DETOMASI et SCHWARZ (1995), proposent, en plus de l'interprétation des analyses foliaires par éléments, de tenir compte également des interactions existantes entre ces même éléments pour une meilleure appréciation de l'état nutritionnel de la plante.

    Ces interactions sont très susceptibles aux variations et doivent faire l'objet de corrections annuelles en tenant compte des conditions locales et des facteurs influençant la composition minérale de la feuille en particulier le climat de l'année.

    Les normes proposées par RYSER (1982), s'appliquent aux rosacées fruitières des zones tempérées (rosacées à noyau et à pépins) (tableau n° 31).

    Tableau n° 31 : Normes pour interactions entre éléments.

    Niveau

    Rapport

    Très faible

    Faible

    Bon

    Elevé

    Très élevé

    N + P + K

    2.58-3.17

    3.18-3.77

    3.78-4.38

    4.39-4.98

    4.99-5.58

    K + Ca + Mg

    2.02-2.47

    2.48-2.93

    2.94-3.40

    3.41-3.86

    3.87-4.32

    (N + P) / K

    0.91-1.10

    1.11-1.30

    1.31-1.51

    1.52-1.71

    1.72-1.91

    (RYSER, 1982).

    Les résultats des interactions entre éléments pour l'ensemble des trois variétés étudiées sont représentés dans le tableau n° 32.

    Tableau n° 32 : Résultats des interactions entre éléments pour les trois variétés.

    Rapports

    V1
    Bulida

    V2
    Louzi

    V3
    Luizet

    N + P + K

    5,16

    4,97

    5,25

    K + Ca + Mg

    4,78

    5,22

    5,29

    (N + P) / K

    1,20

    1,11

    0,92

    7-6-1/ N + P + K et K + Ca + Mg

    Ces deux sommes facilitent l'appréciation de la fertilité de la culture, une culture sur sol riche ou

    fortement fertilisé aura des sommes beaucoup plus importantes qu'une culture sur sol pauvre (RYSER, 1982). De plus ces sommes permettent de calculer une répartition des éléments en fonction de leur somme respective.

    Les somme N +P + K et K + Ca + Mg au niveau des trois variétés étudiées sont représentées dans le tableau n° 32 et les figures n° 37 et 38.

    Figure n° 37 : Appréciation du rapport N + P + K par rapport aux normes de (RYSER, 1982).

    Figure n° 38 : Appréciation du rapport K + Ca + Mg par rapport aux normes de (RYSER, 1982).

    Les résultats obtenus pour les deux sommes N + P + K et K + Ca + Mg sont variables et se situent à des niveaux élevés à très élevés par rapport à la norme proposée par (RYSER, 1982), nous rappelons que les valeurs individuelles pour les cinq éléments se situent à des niveaux faible pour P à normal pour N, K et Ca et élevé selon les normes de la (R.A.C., 1979) in (BERTSCHINGER et al., 2003) pour Mg.

    D'après (RYSER, 1982), cette situation de niveaux élevée à très élevée pour les deux sommes considérées témoignent d'une forte fertilisation de la parcelle étudiée.

    Ø Triangle N - P - K

    Selon RYSER (1982), le calcul de la proportion de chacun des éléments N, P et K par rapport à la somme N+P+K permet l'expression graphique des résultats dans un triangle.

    Les rapports suivant N.100 / N+P+K, P.100 / N+P+K et K.100 / N+P+K (tableau n°33) positionnent la parcelle au niveau du triangle N-P-K. La parcelle se situe soit au dessus de la référence ce qui suppose un excès d'azote ou une carence en potassium ou alors la parcelle se situe en dessous ou au même niveau que la référence ce qui n'indique ni carence en K ni excès en N.

    Les rapports déterminés et portés sur le triangle N-P-K (figure n° 39) montre que la parcelle se situe au niveau de la référence pour la variété Bulida et Luizet et en dessous de la référence pour Louzi, ce qui n'indique donc ni carence en potassium ni excès en azote selon (RYSER, 1982).

    Tableau n° 33 : Calcul de la proportion des éléments N, P et K par rapport à leur somme.

    Variété

    rapport

    Bulida

    Louzi

    Luizet

    N.100 / N+P+K

    53,49

    51,51

    46,67

    P.100 / N+P+K

    0,97

    1,21

    1,14

    K.100 / N+P+K

    45,54

    47,28

    52,19

    Figure n° 39 : Présentation graphique de la relation entre N, P et K selon (RYSER, 1982).

    7-6-2/ (N + P) / K

    Ce rapport nous informe sur le risque de carence en bore lorsqu'il est élevé ou très élevé. Le tableau n° 32 et la figure n°40 montre que la variété Luizet présente un rapport très faible et que Bulida et Louzi présentent des rapports faibles, ce que nous amène a dire que les trois variétés ne présentent aucun risque de carence en bore.

    Figure n° 40: Appréciation du rapport (N+P) / K par rapport aux normes de RYSER (1982).

    Conclusion

    A la lumière des résultats foliaires obtenus et de leurs interprétations, nous pouvons conclure que la nutrition azotée est au niveau normal pour les trois variétés. Ceci est d'ailleurs confirmé par l'analyse du sol qui révèle une teneur élevée en azote total.

    La migration lente du phosphore et sa concentration dans l'horizon du surface, la présence du gypse et du calcaire et la réaction alcaline du sol privent les racines de l'abricotier de tirer profit du phosphore, la nutrition en cet élément se révèle inférieure à l'optimum, malgré l'absence de symptômes caractéristiques du manque en cet élément lors du prélèvement.

    Les trois variétés présentent une alimentation potassique satisfaisante, les teneurs élevées du sol en cet élément l'expliquent clairement. En effet la texture sableuse facilite l'assimilation de cet élément et les apports sous forme d'engrais s'avère suffisante à couvrir les besoins des arbres, mais il faut toujours prendre précaution vis a vis de l'abondance des eaux d'irrigation qui peuvent entraîner des pertes considérable en cet élément.

    Les teneurs foliaires en calcium et en magnésium sont normales chez les trois variétés.

    Le niveau de la fertilité de la parcelle indiqué par les sommes N + P + K et K + Ca + Mg s'avère bon à élevé, cette fertilité est le résultat d'apports d'engrais.

    Les rapports entre éléments ne nous donnent pas de renseignements clairs sur l'alimentation des arbres (interactions ioniques : antagonisme ou synergisme). Certains auteurs insistent sur des analyses répétées, sur plusieurs années avec des corrections annuelles sur ces mêmes rapports afin de mettre en évidence les risques de carences et les corrections possibles.

    Conclusion générale

    Conclusion générale

    Au vu de la nature des sels constituant les sols des régions arides d'Algérie dont la grande majorité des sols est soit calcaire, soit gypseuse ou salsodiques, avec l'aridité du climat et les méfaits qui accompagnent l'irrigation en particulier l'accumulation des sels solubles en surface, l'objectif de notre travail a été de déterminer l'état nutritionnel des arbres fruitiers dans de telles conditions.

    Pour cela nous avons essayé d'évaluer l'état nutritionnel d'un verger constitué de trois variétés d'abricotier dans la région de Doucen (W. Biskra) par la méthode du diagnostic foliaire complété par l'analyse du sol.

    La nutrition minérale de l'abricotier implique la disponibilité au contact des racines, de quantités suffisantes d'éléments nutritifs susceptibles d'être absorbés avec une vitesse correspondant aux besoins instantanés de la plante. Or de nombreux processus qui interviennent dans le sol, ainsi que l'effet du climat et les diverses techniques culturales appliquées peuvent modifier la disponibilité de ces éléments nutritifs et leur niveau dans la plante.

    Les conclusions que nous pouvons formuler eu égard aux résultats obtenus sont les suivantes :

    L'analyse du sol a permis de montrer que celui-ci est d'une texture légère (limono-sableuse), de stabilité moyenne, peu battant au niveau de l'interligne des arbres, sans risque d'asphyxie et permet un développement idéal du système radiculaire.

    De point de vue physique le sol est gypseux, modérément calcaire et à pH alcalin ce qui peut gêner l'assimilabilité de certains éléments nutritifs en particulier le phosphore et les oligo-éléments.

    La matière organique du sol s'avère faible suite à l'insuffisance des apports, ce qui se répercuterait sur la stabilité structurale et la fertilité chimique du sol. Le maintient d'un taux d'humus optimum dans les sol saharien impose des restitutions régulières de la matière organique surtout à l'aide de fumier de ferme et le bois de taille sous forme broyée qui offrirait une source appréciable de la matière organique.

    L'évolution de la matière organique (apporté sous forme de fumier) appréciée par le rapport C/N indique une bonne activité biologique favorisée par la nature du sol légère, les fortes températures
    et les irrigation abondantes appliquées qui ont conduisent à une minéralisation rapide de la matière organique.

    Les teneurs en N et K2O sont satisfaisantes à élevées, ceci s'explique par deux faits, le premier est l'apport de la fumure du fond à la plantation, le second concerne les apports annuels en surface. Le P2O5 présente un niveau élevé en surface et faible en profondeur malgré les apports annuels effectués. Pour le calcium et le magnésium échangeables, ils présentent des niveaux élevés dans le sol étudié.

    En ce qui concerne l'analyse foliaire, l'alimentation azotée des trois variétés est normale, nous pensons que la quantité d'azote fournie par la fumure d'entretien est largement suffisante et qu'elle est bien disponible au moment critique.

    L'alimentation phosphatée est insuffisante, le redressement rapide de ce manque doit faire appel à des fumures localisées au niveau des racines (HUGUET et al., 1978).

    La nutrition potassique est normale pour les trois variétés selon (LEECE et al., 1975) in (LICHOU et AUDUBERT, 1989), mais les normes de la (R.A.C., 1976) in (BERTSCHINGER et al., 2003)., indiquent une faible alimentation chez les variétés Bulida et Louzi. La représentation graphique par le triangle N-P-K (RYSER, 1982) affirme l'alimentation normale en cet élément signalée par (LEECE et al., 1975) in (LICHOU et AUDUBERT, 1989), l'éventualité d'une carence est écarté, pour cet élément et il est nécessaire de procéder à des contrôles réguliers pour atténuer les risques d'une déficience.

    Les teneurs satisfaisantes en calcium et en magnésium des feuilles résultent d'une bonne fertilité du sol en ces éléments.

    Les interactions ioniques ont montré quelques renseignements, en effet les sommes N+P+K et K+Ca+Mg ont confirmé la bonne fertilité de la parcelle étudiée. L'éventualité d'apparition d'une carence en bore est à écarter eu égard au rapport (N+P)/K pour les trois variétés.

    Les résultats auxquels nous avons aboutis, mettent en évidence tout l'intérêt du diagnostic foliaire comme outil de contrôle de la nutrition des cultures pérennes. Cependant, sa fiabilité s'accroîtrait avec sa répétition pendant plusieurs années consécutives.

    La période d'échantillonnage indiquée par la bibliographie ne semble pas convenir à la région d'étude. En effet, les conditions écologiques locales notamment les températures font que, la période d'activité de l'abricotier se réalise en un temps réduit par rapport aux zones du nord ou en Europe. Ceci doit nous conduire à déterminer cette période dans les conditions locales.

    Aussi, l'absence de normes à l'échelle nationale ou locale, nous amène à être prudent dans l'interprétation des résultats aussi bien du sol que du végétal. C'est pourquoi, des études complémentaires doivent se réaliser dans ces zones d'autant plus que ces dernières sont à priori favorables à la culture de l'espèce étudiée.

    Références bibliographiques

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    78) HUGUET C., HUGUET J-G., TROCME S., 1978 - Carences et toxicités chez les arbres fruitiers., Editions INVUFLEC, Paris., 40 P.

    79) I.T.A.F., 2001 - Plantation et taille de l'abricotier., Brochure de vulgarisation., Imprimerie du 1er mai - Alger., 24 P.

    80) JAMOUSSI B., 1980 - Anales de l'institut nationale de la recherche agronomique de Tunisie, V 53 - Facs 2., imprimerie officielle., Pp 15-17.

    81) KHELIL A., 1989 - Nutrition Et Fertilisation Des Arbres Fruitiers Et De La Vigne., Office Des Publications Universitaires, Ben Aknoun, Alger., 67 P.

    82) KHELIL A., et BENTCHIKOU M.E., 1978 - Variations de la composition minérale des feuilles de clémentinier, Premier essai de détermination de la période de stabilité., Fruits. vo1.34, n°09.

    83) KLEIBER A. et KLEIBER D., 1996 - Nutrition en calcium, penser d'abord au sol., Revue Arbo, fruit., n° 495., Pp 25-31.

    84) LAFON J.P., THARAUD PRAYER C. et LEVY G., 1996 - Boiliogie des plantes cultivées, T1, Organisation/Physiologie de la nutrition., 2ème Edition, Editions Thechniques et Documentations Lavoisier, Paris., 233 P.

    85) LAMONARCA F., 1977 - Les arbres fruitiers, comment les cultivés pour avoir de beaux fruits. Edition., Decvecchi, 219 P.

    86) LAMONARCA F., 1985 - La culture des arbres fruitiers., Editions Vecchi., 221 P.

    87) LEFEVRE M. et CHAMET C., 2002 - Conduite de l'abricotier en Agriculture biologique (Synthèse de 4 années d'observations), Abricotier, Résultats des essais conduits en agriculture biologique depuis 1998., Edition SERFA., 9 P.

    88) LEPOIVRE P., 2003 - Phytopathologie., Edition De Boeck Université rue des minimes 39, B-1000. Bruxelles., 427 P.

    89) LICHOU J., ALBAGNAC G. et AUDERGON J.M.,...., 1998 - Abricot, les variétés, mode d'emploi., Edition Centre Technique Interprofessionnel des Fruits et des Légumes CTIFL., 254 P.

    90) LICHOU J., AUDUBERT A, 1989 - l'Abricotier., Editions La Bayeusaine - Bayeux., 386 P.

    91) LOUE A., 1993 - Les oligo-éléments en agriculture., Editions F. Nathan. Paris., 577 P.

    92) LOUE A., GAGNARD J et MORARD Ph., 1984 - L'analyse végétale (la vigne)., Editions Lavoisier, Paris., pp 197-233.

    93) LOUSSERT 1976 - Abricotier, cours polycopié INA., 48 P.

    94) MALICORNET H., 1953 - Le Diagnostic Foliaire, Principe Des Diverses Méthodes, Application Aux Cultures Tropicales Et Subtropicales., Editions Service de Recherches et de Propagande de la Société Commerciale des Potasses d'Alsace, Mulhouse., 87 P.

    95) MARTIN PRÉVEL P., GAGNARD J., GAUTIER P .,...., 1984 - l'Analyse Végétale dans le Contrôle de l'Alimentation des Plantes Tempérées et Tropicales., Editions technique et documentation, Lavoisier, Paris., 810 P.

    96) MEDJADBA A., 1979 - Essais de mise au point d'une méthode d'échantillonnage foliaire sur néflier de Japon, Etude des phases critiques et besoins en éléments minéraux de quelques vergers en Mitidja et le Sahel., Thèse Ing, Agro, INA, Alger., 47 P.

    97) MOREL R., 1996 - Les sols cultivés., 2ème édition., Editions Lavoisier, Paris., 399 P.

    98) MOUGHLI L., 2000 - Engrais minéraux, Caractéristiques et Utilisations., Bulletin mensuel d'information et de liaison du PNTTA., Transfère de technologie en agriculture, n° 72 Fertilisation des cultures., Ministère de l'agriculture et de développement rural, Maroc., 4 P.

    99) OSAER A., VAYSSE P., JEAN-FRANÇOIS B.,...., 1998 - Gel de printemps, protection des vergers., Editions Centre technique interprofessionnel des fruits et des légumes Ctifl, Paris., 151 P.

    100) PANSU M. et GAUTHEYROU J., 2003 - l'analyse du sol, minéralogique, organique et minérale., Edition Springer-verlag, France., 993 P.

    101) RIBEREAU-GAYON J., PEYNAUD E., 1971 - Sciences et techniques de la vigne, T I, Biologie de la vigne - Sols de vignobles., Editions Dunod, Paris., 725 P.

    102) RYSER J.P., 1982 - Vers l'utilisation pratique du diagnostic foliaire en viticulture et arboriculture., Revue suisse hort. Vit. Arbo, V 14 n° 01., Pp 49-55.

    103) RYSER J.P. et HELLER W., 1997 a - Carence en magnésium en arboriculture., Editions Agroscope RAC et FAW Wädenswil., 4 P.

    104) RYSER J.P. et HELLER W., 1997 b - Carence en manganèse en arboriculture., Editions Agroscope RAC et FAW Wädenswil., 4 P.

    105) SERHANE S., 1991 - Diagnostique foliaire chez la vigne, contribution pour l'élaboration d'un conseil de fumure., Thése ing, Univ Batna., 61 P.

    106) SOLTNER D., 1999 - Les bases de la production végétale, T III, la plante et son amélioration., 2e Edition, Editions Sciences et techniques agricoles "Le Clos Lorelle"- 49130 Saint-Gemmes-Sur-Loire., 304 P.

    107) SOLTNER D., 2000  - Les bases de la production végétale, T I : le sol et son amélioration., 22e Edition, Editions Sciences et techniques agricoles "Le Clos Lorelle"- 49130 Saint-Gemmes-Sur-Loire., 472 P.

    108) THEVENET G.H., 1990 - Diagnostic visuel des carences, quelques éléments de méthodologie., compte rendus de l'académie d'agriculture de France., colloque organisée avec le comefier, vol 76, n° 2., Pp 147-150.

    109) TOUTAIN G., 1979 - Eléments d'agronomie saharienne de la recherche au développement., INRA, Marrakech., 275 P.

    110) TREMBLAY N., SCHARPF H C., WEIER W., 2001 - Régie de l'azote chez les cultures maraîchères, Guide pour une fertilisation raisonnée., ISBN, Canada., 70 P.

    Index des tableaux et des figures

    Index des tableaux

    Tableau n° 01 :

    la production d'abricots dans le monde en 2005 (F.A.O., 2005)

    03

    Tableau n° 02 :

    Evolution de la culture d'abricotier en Algérie (F.A.O., 2005).

    06

    Tableau n° 03 :

    Situation de l'arboriculture fruitière en 2005 dans la wilaya de Biskra (D.S.A., 2005).

    07

    Tableau n° 04 :

    Evolution de la culture d'abricotier dans la wilaya de Biskra (D.S.A., 2005).

    08

    Tableau n° 05 :

    éléments essentiels à la croissance des végétaux (BOCKMAN et al., 1990).

    10

    Tableau n° 06 :

    Quantités d'éléments minéraux contenus dans les organes ligneux et les fruits de l'abricotier. var. Polonais âgée de 5 ans et greffée sur franc (HUGUET, 1971) in (GAUTIER, 2001).

    20

    Tableau n° 07 :

    Normes de fumures pour l'abricotier en pleine production en fonction du rendement (BERTSCHINGER et al., 2003).

    22

    Tableau n° 08 :

    Compositions foliaires tenues pour satisfaisantes (% de matière sèche) (LEVY, 1973 in DUDE, 1979).

    30

    Tableau n° 09 :

    Teneurs des feuilles de six variétés d'abricotier (Prélèvement mi-juillet, des feuilles de l'extrémité du rameau) (HUGUET, 1968) in (LICHOU et AUDUBERT, 1989).

    31

    Tableau n° 10 :

    Teneurs des feuilles de six variétés d'abricotier, comparaison des feuilles de l'extrémité et de la base du rameau (Prélèvement mi-juillet) (HUGUET, 1968) in (LICHOU et AUDUBERT, 1989).

    33

    Tableau n° 11 :

    Classe des teneurs en éléments minéraux des feuilles d'abricotier en Australie (LÉECE et al., 1975) in (LICHOU et AUDUBERT, 1989).

    38

    Tableau n° 12 :

    Classe des teneurs en éléments minéraux des feuilles d'abricotier (R.A.C., 1976) in (BERTSCHINGER et al, 2003).

    38

    Tableau n° 13 :

    Données thermiques mensuelles moyennes de la région de Biskra (1971-1997) (Station météorologique de Biskra, 2004).

    43

    Tableau n° 14 :

    Données pluviométriques mensuelles moyennes de la région de Biskra (19971-1997) (Station météorologique de Biskra, 2004).

    44

    Tableau n° 15 :

    Nombre de jours de gel moyenne sur 27 ans (19971-1997) (Station météorologique de Biskra, 2004).

    45

    Tableau n° 16 :

    Vitesse mensuelle moyenne du vent et nombre de jours de Siroco et de vent de sable de la région de Biskra (19971-1997) (Station météorologique de Biskra, 2004).

    45

    Tableau n° 17 :

    Humidité relative mensuelles moyennes de la région de Biskra (19971-1997) (Station météorologique de Biskra, 2004).

    46

    Tableau n° 18 :

    évaporation mensuelles de la région de Biskra pour la période (19971-1997) (Station météorologique de Biskra, 2004).

    46

    Tableau n° 19 :

    nombre moyen d'heures d'insolation de la région de Biskra (19971-1997) (Station météorologique de Biskra, 2004).

    47

    Tableau n° 20 :

    quantités d'éléments (N, P, K) apportées au verger d'étude.

    55

    Tableau n° 21 :

    les besoins nutritionnels du verger d'étude (en kg).

    55

    Tableau n° 22 :

    Résultats de l'analyse granulométrique du sol de la parcelle étudiée.

    63

    Tableau n° 23 :

    Résultats des analyses physiques du sol.

    65

    Tableau n° 24 :

    Normes d'interprétation du taux du calcaire du sol (GEPPA in BAIZE, 1988).

    68

    Tableau n° 25 :

    Echelle d'interprétation du pH eau (Gagnard et al., 1988).

    69

    Tableau n° 26 :

    Résultats des analyses chimiques du sol.

    70

    Tableau n° 27 :

    Normes d'interprétation d'azote (CALVET et VELLEMIN, 1986).

    71

    Tableau n° 28 :

    normes d'interprétation du Phosphore assimilable (Gagnard et al., 1988).

    72

    Tableau n° 29 :

    Normes d'interprétation de la C.E.C. (CALVET et VELLEMIN, 1986).

    75

    Tableau n° 30 :

    Résultats de l'analyse foliaire.

    79

    Tableau n° 31 :

    Normes pour interactions entre éléments (RYSER, 1982).

    87

    Tableau n° 32 :

    Résultats des interactions entre éléments pour les trois variétés.

    87

    Tableau n° 33 :

    Calcul de la proportion des éléments N, P et K par rapport à leur somme.

    89

    Index des figures

    Figure n° 01 :

    Production d'abricots en % dans le monde en 2005.

    04

    Figure n° 02 :

    Production d'abricots en % dans le monde (1994/2005).

    04

    Figure n° 03 :

    Evolution de la culture d'abricotier en Algérie.

    07

    Figure n° 04 :

    Evolution de la culture d'abricotier dans la wilaya de Biskra.

    09

    Figure n° 05 :

    Principaux symptômes de carences chez les végétaux.

    24

    Figure n° 06 :

    Evolution de la composition minérale de la feuille d'abricotier (cv. Trewat)

    (LEECE et VAN DEN ENDE, 1975) in (MATRIN PRÉVEL et al., 1984).

    34

    Figure n° 07 :

    Croissance et rendement de la plante en fonction des teneurs en éléments minéraux foliaires.

    39

    Figure n° 08 :

    Situation géographique de la région d'étude "Doucen".

    41

    Figure n° 09 :

    Situation et limites administratives de la région d'étude "commune de Doucen".

    42

    Figure n° 10 :

    Diagramme Ombrothermique de la région de Biskra (période 1971-1997).

    47

    Figure n° 11 :

    Situation de la région d'étude au niveau du climagramme d'EMBERGER.

    49

    Figure n° 12 :

    croquis plan de l'exploitation agricole.

    51

    Figure n° 13 :

    (a) et (b) : vue générale du verger étudié:

    V1 : Bulida ; V2 Louzi ; V3 : Luizet.

    52

    Figure n° 14 :

    Vue de l'une des variétés étudiées (Louzi).

    53

    Figure n° 15 :

    La présence de la vigne en intercalaire de l'abricotier.

    53

    Figure n° 16 :

    a, b, c, d, et e, quelques symptômes observés sur les abricotiers du verger étudié.

    56

    Figure n° 17 :

    Schéma général des prélèvements du sol (Dans les bassins et sur les interlignes).

    57

    Figure n° 18 :

    Les stades phénologiques de l'abricotier (stade repère de BAGGIOLINI).

    59

    Figure n° 19 :

    Relation entre texture et comportements agronomiques du sol (INRA-AVIGNON, 1976 in BAIZE, 1988).

    65

    Figure n° 20 :

    Appréciation du niveau de la matière organique en fonction de la teneur en argiles et en calcaire. (SOLTNER, 2000).

    67

    Figure n° 21 :

    Appréciation du niveau de P2O5 assimilable en fonction de la teneur en argile (SOLTNER, 2000).

    73

    Figure n° 22 :

    Appréciation du niveau de P2O5 assimilable en fonction de la C.E.C (SOLTNER, 2000).

    74

    Figure n° 23 :

    Appréciation du niveau de K2O échangeable en fonction de la teneur en argile (SOLTNER, 2000).

    76

    Figure n° 24 :

    Appréciation du niveau de K2O échangeable en fonction de la CEC (SOLTNER, 2000).

    76

    Figure n° 25 :

    Appréciation du niveau de MgO échangeable en fonction de la teneur en argile (SOLTNER, 2000).

    77

    Figure n° 26 :

    Appréciation du niveau de MgO échangeable en fonction de la CEC (SOLTNER, 2000).

    77

    Figure n° 27 :

    Appréciation des teneurs foliaires en azote par rapport aux normes de (LEECE et al. 1975).

    80

    Figure n° 28 :

    Appréciation des teneurs foliaires en azote par rapport aux normes de la (R.A.C., 1975).

    80

    Figure n° 29 :

    Appréciation des teneurs foliaires en phosphore par rapport aux normes de (LEECE et al. 1975).

    81

    Figure n°30 :

    Appréciation des teneurs foliaires en phosphore par rapport aux normes de La R.A.C. (1976).

    81

    Figure n°31 :

    Appréciation des teneurs foliaires en potassium par rapport aux normes de LEECE et al. (1975).

    83

    Figure n°32 :

    Appréciation des teneurs foliaires en potassium par rapport aux normes de La R.A.C. (1976).

    83

    Figure n°33 :

    Appréciation des teneurs foliaires en calcium par rapport aux normes de LEECE et al. (1975).

    85

    Figure n° 34 :

    Appréciation des teneurs foliaires en calcium par rapport aux normes de la R.A.C (1976).

    85

    Figure n° 35 :

    Appréciation des teneurs foliaires en magnésium par rapport aux normes de LEECE et al. (1975).

    86

    Figure n° 36 :

    Appréciation des teneurs foliaires en magnésium par rapport aux normes de La R.A.C. (1976).

    86

    Figure n° 37 :

    Appréciation du rapport N + P + K par rapport aux normes de RYSER (1982).

    88

    Figure n° 38 :

    Appréciation du rapport K +Ca + Mg par rapport aux normes de RYSER (1982).

    88

    Figure n° 39 :

    Présentation graphique de la relation entre N, P et K selon RYSER (1982).

    89

    Figure n° 40 :

    Appréciation du rapport (N+P) / K par rapport aux normes de RYSER (1982).

    90

    Annexe

    Annexe 1

    Dispersion de l'abricotier

    L'abricotier est originaire des régions montagneuses du nord et du nord ouest de la Chine dans le secteur de la grande muraille. Il y est cultivé depuis environ 4000 ans. Il existe des centres d'origine secondaire possibles dans la région autonome du Xinijang et en Russie orientale (Vavilov, 1949). Au cours des siècles suivants, des graines ont été introduites en Asie centrale (Arménie, Perse).

    L'abricotier a été introduit au sud de l'Europe (Grèce) au cours des conquêtes d'Alexandre Le Grand pendant le 4ème siècle avant JC. Il est arrivé en Italie au 1er siècle après JC, en Angleterre en 1542 et aux États Unis pendant le 19ème siècle. L'abricotier a été introduit en France à travers deux routes différentes. Les premières variétés, originaires d'Arménie et d'Afrique du Nord ont été apportées vers l'an 1000 par les arabes dans le sud de la France. Puis, 440 ans plus tard, des variétés plus adaptées aux régions septentrionales provenant de Hongrie et d'Europe centrale ont fait leur apparition (MEHLENBACHER et al., 1990 ; FAUST et al., 1998).

    Mehlenbacher S.A., Cociu V. et Hough L.F. 1990. Apricots (Prunus), in genetic resources of temperate fruit and nut crops. Acta Hort., 290, 65-107.

    Faust, M., Suranyi, D., et Nyujto, F. 1998. Origin and dissemination of apricot. Hort. Rev., 22, 225-266.

    Annexe 2

    Description de l'Abricotier

    Abricotier, arbre fruitier du genre du Prunier, de la famille des Rosacées, originaire de l'est de l'Asie et dont le fruit s'appelle l'abricot. L'arbre est de petite taille (de 4 à 6 m) et ses feuilles en forme de coeur ont de longs pétioles. Les fleurs, blanches ou roses, isolées, apparaissent avant les feuilles. Les abricotiers sont autofertiles. Le fruit est arrondi, à peau duveteuse orange, parfois rouge d'un côté, et sa chair est jaune orangé. On en connaît de nombreuses variétés. Parmi les principales variétés commerciales on peut citer Rouge du Roussillon, qui fournit d'excellents fruits de table et résiste assez bien au gel, Polonais ou orangé de Provence, dont les fruits assez gros, sont plutôt utilisés pour les conserves, Carino, qui donne des fruits de qualité assez moyenne, Bergeron, dont les fruits sont très appréciés pour les conserves, et Hâtif Colomer, dont les fruits ont un goût médiocre mais supportent bien le transport. Les variétés Royal, à grand noyau oblong jaune-rouge n'adhérant pas au fruit et mûrissant tôt dans la saison, Pêche de Nancy, Sucré de Holub, Ampuis et Paviot sont

    cultivées surtout dans les jardins familiaux jusque dans la région parisienne, qui est la limite nord de la culture de l'abricotier. L'abricot est apprécié pour sa saveur délicate. Il est vendu frais ou séché et mis en conserve, sous forme de fruits au sirop, de confitures ou de nectar.

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    L'arbre

    La taille de l'arbre de l'abricotier peut atteindre entre 10 et 15 mètres, mais en culture la taille est maintenue inférieure à 3,5 m. Les feuilles sont caduques. Les fleurs qui apparaissent avant les feuilles sont blanches ou roses, avec 5 sépales, 5 pétales réguliers et plusieurs étamines. Les feuilles sont lisses, grandes et arrondies avec les bords dentelés et un apex en pointe. Le pétiole, de couleur tendant vers le rouge, mesure de 1 à 3 centimètres (GRIMPLET., 2004).

    Le fruit de l'abricotier est une drupe, c'est à dire un fruit simple charnu à noyau qui dérive d'un ovaire infère à un carpelle situé dans le conceptacle caduque au sommet duquel sont fixées les pièces florales.

    La partie externe du péricarpe (mésocarpe et épicarpe) est charnue et comestible (Figure annexe n° 1). La partie interne (endocarpe) est lignifiée (noyau) ; cette partie entoure et protège la graine. On observe à la base du fruit la cicatrice du pédoncule floral et au sommet le point de chute du style. Le sillon que l'on observe sur un côté du fruit représente la suture carpellaire qui s'étend de l'attache du pédoncule à l'apex. Le fruit provient donc d'un seul carpelle, dans lequel une seule graine (parfois deux) se développe(nt).

    Figure annexe 2 : Schéma simplifié d'une coupe longitudinale d'abricot à maturité.

    Le mésocarpe est un tissu majoritairement parenchymateux qui devient mou lorsque le fruit est mûr ; il est fortement vascularisé. Chez les fruits mûrs, le mésocarpe et l'endocarpe sont séparés par une cavité périnucléaire. Le noyau, dans la majorité des variétés est donc libre ou faiblement adhérent, d'où la classification en drupe de ce fruit. Pour certaines variétés, cependant, le noyau est très adhérent (GRIMPLET., 2004).

    Caractéristiques des variétés étudiées :

    BULIDA

    Variété espagnole, essentiellement cultivée dans la région de Murcie, elle représente près de 80% de la production espagnole. La production est destinée à l'industrie et au marché du fruit frais. Sa productivité est élevée en Espagne. Le fruit de calibre moyen est de couleur jaune orangé clair. Il est ferme (LICHOU et al, 1998).

    En Algérie, sa maturité à lieu vers la mi-juin, mais dans notre région d'étude, elle est plus précoce, sa maturité à lieu vers la mi mais.

    LUIZET

    Arbre de grande vigueur, a port buissonnant. Mise à fruit assez lente. Production faible et irrégulière, a floraison semi-tardive. La culture de LUIZET doit être réservée aux zones de climat continental (LICHOU et al, 1998., GAUTIER, 2001).

    Fruit moyen à gros, juteux, de bonne qualité, assez sensible au transport. Sensible aux gelées de printemps, peu sensible à la moniliose sur fleurs.

    La maturité est groupée, ce qui exige une cueillette rapide, leur époque varie selon la région de production (GAUTIER, 2001), dans notre région d'étude (Biskra) elle est vers la dernière semaine du moi de mai.

    LOUZI

    Originaire de M'Sila, cette variété autostérile, vigoureuse, à port étalé, avec des ramifications grêles. Fertile, et peu exigeante en repos végétatif, à cultivée en basses et moyennes altitudes. Produit des fruits moyens à chair très fine (l'ITAF, 2001).

    Dans la région de Biskra, la maturité de la variété LOUZI se situe à la dernière semaine du mois de mai.

    Porte-greffe MECH-MECH

    Le porte-greffe franc d'abricotier de type MECH-MECH assure une plus grande vigueur et une meilleure résistance au dépérissement (l'ITAF, 2001).

    Il est très sensible à l'asphyxie radiculaire, au pourridié et à la bactériose, moyennement tolérant au calcaire actif (chlorose) et très bien tolérant à la verticilliose (LICHOU et al, 1998).

    Le clône A 470 fournit des portes-greffe très homogènes, vigoureux et compatibles avec toutes les variétés (l'ITAF, 2001).

    I.T.A.F., 2001 - Plantation et taille de l'abricotier., Brochure de vulgarisation., Imprimerie du 1er mai - Alger., 24 P.

    Annexe 3

    Sensibilité de l'abricotier au froid printanier (figure annexe n° 2).

    Seuil critique = références France., 10% et 90% de dégâts = références USA.,
    Stades phénologiques d'après BAGGIOLINI in OSAER et al., (1998).

    Figure annexe n° 2 : Abricot, seuils critiques.

    Seuil critique :

     

    -4 °C

    -4 °C

    10 % Dégâts :

    -9,4 °C

     

    -6,2 °C

    90 % Dégâts :

     
     

    -13,8 °C

    Seuil critique :

    -3,5 °C

    -3 °C

    -2,2 °C

    10 % Dégâts :

    -4,9 °C

    -4,3 °C

    -2,9 °C

    90 % Dégâts :

    -10,3 °C

    -10,1 °C

    -5,6 °C

    Seuil critique :

    -0,8 °C

    -0,5 °C

    -0,5 °C

    10 % Dégâts :

     

    -2,6 °C

    -2,3 °C

    90 % Dégâts :

     

    -4,4 °C

    -3,3 °C

    Annexe 4

    Analyse statistique :

    Analyse de la variance

    variable

     

    DDL

    C M

    T F

    Probabilité

    E T

    C V

    N

    Variable total

    11

    0,06

     
     
     
     

    Facteur 1

    2

    0.13

    3.10

    0.0936

     
     

    Résiduelle 1

    9

    0.04

     
     

    0.21

    8,1%

    variable

     

    DDL

    C M

    T F

    Probabilité

    E T

    C V

    P

    Variable total

    11

    0,00

     
     
     
     

    Facteur 1

    2

    0,00

    2,82

    0,1108

     
     

    Résiduelle 1

    9

    0,00

     
     

    0,01

    12,7%

    variable

     

    DDL

    C M

    T F

    Probabilité

    E T

    C V

    K

    Variable total

    11

    0,39

     
     
     
     

    Facteur 1

    2

    0,20

    0,48

    0,6399

     
     

    Résiduelle 1

    9

    0,43

     
     

    0,65

    26,4%

    variable

     

    DDL

    C M

    T F

    Probabilité

    E T

    C V

    Ca

    Variable total

    11

    0,05

     
     
     
     

    Facteur 1

    2

    0,02

    0,41

    0,6800

     
     

    Résiduelle 1

    9

    0,06

     
     

    0,24

    11,8%

    variable

     

    DDL

    C M

    T F

    Probabilité

    E T

    C V

    Mg

    Variable total

    11

    0.06

     
     
     
     

    Facteur 1

    2

    0.10

    2,11

    0,1759

     
     

    Résiduelle 1

    9

    0.05

     
     

    0,22

    39,0%

    Après l'analyse de la variance pour l'ensemble des éléments minéraux déterminés dans les feuilles aucune signification n'est à signaler.

    ñññRésumé :

    Dans le cadre de la nouvelle politique de l'état visant au développement de l'agriculture dans
    le bute d'atteindre la sécurité alimentaire l'arboriculture fruitière a connue une évolution importante, ce qui a entraîné à une extension des plantations fruitières sous des conditions pédoclimatiques qui différent de celles des zones traditionnelles de leur culture, ce qui va absolument influencer le comportement des arbres et en particulier leur nutrition minérale.

    A ce propos, notre contribution s'inscrit dans le cadre d'une recherche sur la nutrition minérale de trois variétés d'abricotier dans une zone aride (commune de Doucen, w. Biskra).

    Ce travail est basé essentiellement sur l'analyse physicochimique du sol et l'analyse chimique des feuilles d'abricotier accompagnées d'un diagnostique visuel lors des prélèvements.

    Les résultats des analyses ont montré une nutrition équilibrée concernant l'azote, le calcium
    et le magnésium. Alors, l'alimentation potassique s'avère juste satisfaisante mais exige un contrôle périodique pour atténuer tout risque d'une carence en cet élément.

    Pour le phosphore, il a des faibles proportions dans les feuilles ce qui traduit une mauvaise alimentation des arbres en cet élément.

    Summary :

    In the framework of the state new policy aiming to develop agriculture in order to reach food security, fruit trees cultivation spred remarquably which led to cultivation under pedoclimatic conditions that differ of those of traditional zones of their cultivation, which is absolutely going to influence trees behavior and especially their mineral nutrition.

    In this connection our contribution inscribes within a research on mineral nutrition of three apricot trees varieties in arid zone (C. Doucen, W. Biskra).

    This work based essentially on physicochemical analysis of soil and chemical analysis of fruit trees leaves accompanied with visual diagnosis at the time of appropriation

    The results of analyses have displayed a balanced nutrition concerning nitrogen, calcium and magnesium. So, potassic feeding is proved satisfying but requires periodic control to avoid any risk of defaulting of this element.

    For the phosphorus it has poor proportion in leaves which explains bad nutrition of trees with element.






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"Enrichissons-nous de nos différences mutuelles "   Paul Valery