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Effet de la fatigue sur la variation des paramètres

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par Amine CHOUKOU
Université Paris 11 - Master controle moteur 2008
  

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Université de Paris-Sud XI

UFR STAPS
Laboratoire Contrôle Moteur et Perception
UPRES EA 4042

Mémoire de recherche
pour l'obtention du Master 2e année

en Sciences de la Motricité Spécialité : Contrôle Moteur

Effet de la fatigue sur la variation des paramètres

mécaniques et métaboliques au cours de répétitions

de 100m sprint

Présenté par :
Mohamed-Amine CHOUKOU

Sous la Codirection de :

Guillaume Laffaye et Serge Le Bo2ec

2008-2009

Plan

1. Introduction

1

2. Partie

théorique

3

2.1. La performance en course de vitesse

2.1.1. La phase d'accélération initiale

2.1.2. La phase de course à vitesse maximale

2.1.3. La phase de décélération

2.2. La modélisation de la raideur mécanique au cours de la course : rêve et

choix 6

2.2.1. Le modèle symétrique 2.2.2. Le modèle asymétrique

2.3. Les méthodes de calcul de la raideur

mécanique 7

2.3.1. La méthode analytique

2.3.2. La méthode sinusoïdale

2.4. Les paramètres mécaniques du

SMM 9

2.4.1. La force musculaire

2.4.2. La vitesse de la course

2.4.3. La raideur mécanique

2.5. La fatigue

musculaire 11
2.5.1. Effet de la fatigue sur la performance

2.5.2. Modèle de la fatigue

2.5.2.1. Modèle énergétique/déplétion des réserves

énergétiques

2.5.2.2. Modèle neuromusculaire

2.5.2.3. Modèle biomécanique

2.5.2.4. Modèle complexe

Hypothèses

15

3. Méthodologie

........16

3.1. Population

3.2. Protocol expérimental

3.3. Modélisation de la course

3.4. Variables étudiées

3.5. Mesure des paramètres cinétiques

3.6. Observations de la cinématique de la course

3.7. Mesure de la lactatémie

3.8. Analyse statistique

4. Résultats

.....22

5. Discussion

......30

6. Conclusion
.....33

Bibliographie

........36

Annexes

39

1. Introduction

Le sprint regroupe les courses à pied dans lesquelles le sprinter doit courir sur une faible distance à la vitesse la plus rapide possible. Le 100 mètres (100m) est un sprint court parcouru en ligne droite. Le record actuel de la « distance reine » est détenu par le jamaïcain Usain Bolt 9.69s, selon le site officiel du mouvement olympique (16/08/2008, Jeux Olympiques de Pékin). C'est-à-dire que l'homme le plus rapide de la planète parcoure le 100m à une vitesse moyenne de 10.3 1 m.s-1.

Le 100m sprint est reparti en 3 phases ; successivement l'accélération initiale, la course à vitesse maximale et la décélération (voir figure n°1). Un tel effort intense et de courte durée nécessite des sources énergétiques immédiatement disponibles (Phosphocréatine) permettant une accélération maximale lors de la première phase de la course. L'effort est supramaximal au cours de la deuxième phase de la course. Il permet d'atteindre et de maintenir la vitesse maximale. Ce rendement mécanique ne peut pas être enduré jusqu'à la fin du 100m, ce qui explique la décélération.

Figure n°1 : Les trois phases du 100m sprint

La diminution de la vitesse de course entraîne des modifications des différents paramètres mécaniques et énergétiques du 100m. Cette étude traitera les causes

possibles de la diminution de la performance avec la fatigue induite par la répétition de sprint. Cette dernière est habituellement utilisée dans la programmation des séances de sprint. Quelles sont les causes de la fatigue ? Quelles sont les conséquences sur la performance ? Comment l'athlète s'y adaptera-t-il ?

2. Partie théorique

2.1. La performance en course de vitesse

Lors d'une compétition de sprint, l'athlète doit courir sur une faible distance le plus rapidement possible. Le 100m sprint requiert des ressources anaérobies pour produire l'énergie nécessaire à la contraction musculaire dans un délai aussi bref que le temps écroulé au 100m. Les réactions chimiques qui se déroulent dans la cellule musculaire en manque d'oxygène, produisent de l'adénosine triphosphate (ATP) et génère du lactate (voir annexe 1). Ce rendement métabolique est converti en une puissance mécanique (« mechanical output ») qui permet de créer et d'entretenir la vitesse de course.

De nos jours, les écarts entre les performances chez les athlètes de haut niveau se calculent aux centièmes de secondes en dessous des 10s pour les hommes et en dessous de 11s pour les femmes. Le 100m implique une contribution de 48% de phosphocréatine, de 48% de glycolyse anaérobie et de 4% de glycolyse aérobie dans la production d'adénosine triphosphate (ATP) [25] (voir figure n°2). Lors d'une étude plus récente, Bret et al. (2001) ont constaté une part plus importante de l'utilisation des glycogènes (76.2 %) qui s'accompagne de 20% de phosphagènes.

L'épreuve de 100m sprint commence par un départ en starting-block. Ce dernier est donné par un coup de pistolet du starter (stimulus sonore). Le temps de latence qui s'étale entre la présentation de ce stimulus auditif et la réponse de l'athlète est appelé communément « temps de réaction ». Il est estimé à 1 20ms environ [20]. Mero et al. (1992) ont démontré par des enregistrements électromyographiques de l'activité musculaire lors du départ, que la réponse au signal peut être découpée en deux périodes : un temps « pré-moteur » au cours duquel on n'enregistre qu'une activité neuromusculaire (sans mouvement), et un temps « moteur » au cours duquel on enregistre une activité musculaire, qui traduit la force musculaire et qui est suffisante pour déclencher le mouvement de départ. Le temps de réaction lors du départ est très court chez les experts mais n'est pas corrélé avec le niveau de performance [20].

Le 100m sprint se déroule en trois phases : « accélération initiale », « course à vitesse maximale » et « la décélération » [7, 9, 20, 21] (voir figure n°1). Dans les paragraphes suivants, nous allons détailler les différents phénomènes physiologiques et mécaniques spécifiques à chacune des phases.

2.1.1. La phase d'accélération initiale

L'accélération initiale requiert principalement la dégradation des phosphagènes qui sont disponibles immédiatement mais en très faibles réserves, et secondairement la phosphocréatine pour régénérer rapidement de l'ATP. Les glycogènes sont aussi sollicités dès les premières secondes du sprint [16, 28].

D'un point de vue technique, le sprinter accélère après avoir quitté le bloc de départ, en augmentant la longueur et la fréquence de ses foulées. Le centre de gravité du corps de l'athlète se situe en avant par rapport au point de contact avec le sol pendant les deux premiers appuis, et passe derrière le point de contact à partir du troisième contact au sol (bassin en rétroversion). Le sprinter attaque, appuie et pousse sur l'avant- pied uniquement et ainsi, les pressions se concentrent au niveau des articulations métatarsiennes. Au cours de cette phase, la fréquence de la foulée (SF) et le temps d'envol (tf) augmentent alors que le temps de contact (tc) diminue [23].

Par ailleurs, Mero et al. (1981) ont constaté une forte corrélation entre la vitesse de course (v) et les forces propulsives (F) précisément lors du premier contact au sol témoignant ainsi du caractère propulsif du départ et de l'accélération de début de course. Selon Chelly et al. (2001), l'accélération initiale de début de course est l'expression de la puissance mécanique et la production de forces propulsives des membres inférieurs. La puissance mécanique détermine l'accélération initiale au début du 100m et permet aussi de soutenir la vitesse maximale au cours de la deuxième phase du sprint [9, 10, 20].

2.1.2. La phase de course à vitesse maximale

Cette phase représente la période au cours de laquelle l'athlète peut atteindre sa vitesse maximale de course. Cette dernière correspond à un effort supramaximal qui

épuise la glycolyse anaérobie [3]. Cette dernière se déroule en manque d'oxygène et extrait des glycogènes les protons (H+) et leur électron. Au cours d'un effort intense et court tel que le 100m, les protons s'accumulent dans la cellule musculaire en entraînant une acidose (acidité du milieu). La présence des lactates dans le sang ([La]) témoigne ainsi de l'état d'oxydation du milieu lors de l'effort. En effet, Hirvonen et al. (1987) ont constaté une augmentation de la concentration sanguine en lactate (4.5 mmol.l-1) après 40m sprint chez des athlètes de haut niveau. Les concentrations moyennes en lactates enregistrées après le 100m chez 12 athlètes (1 0.7s), en compétition nationale officielle, ont été proches de 8.51mmol.l-1 [15].

Au cours de cette phase, la raideur mécanique du système musculosquelettique permet, selon une étude menée par Chelly et al. (2001) chez une population de handballeurs confirmés, de maintenir le plus haut niveau de vitesse par l'optimisation du rapport amplitude-fréquence de la foulée. D'après Mero et al. (1992), l'amplitude de la foulée stagne au cours de la deuxième phase du sprint alors que l'athlète tente d'augmenter la fréquence de sa foulée (estimée à 5 Hz à vitesse maximale) afin de courir le plus vite possible.

Par ailleurs, Bret et al. (2002) ont démontré, que la raideur des membres inférieurs (kleg) prédit l'accélération lors de cette phase chez des sprinters de niveau régional à national. McMahon et al. (1987) ont précédemment constaté que kleg restait constante quelque soit la vitesse de course. Cela n'est pas le cas pour Chelly et al. (2001), qui considèrent qu'une raideur très importante des membres inférieurs constitue un facteur limitant de la vitesse. Cela se traduit par une diminution des oscillations verticales du centre de gravité du corps à vitesse maximale quasi-constante. La raideur mécanique pourrait ainsi être un facteur déterminant de la performance dans cette zone du 100m sprint [7, 9, 20, 21]. C'est dans cette optique que les membres inférieurs peuvent être modélisés par un ressort (R) portant une charge (M) représentant le poids et l'inertie du reste du corps (tronc + membres supérieurs), constituant ainsi le modèle masse-ressort de la course (ou « spring mass model », SMM) [17, 22, 23]. Ce modèle sera discuté ultérieurement.

2.1.3. La phase de décélération

Cette phase correspond à la fin de la phase de maintien de la vitesse maximale qui correspond à la déplétion des réserves en glycogènes. L'acidose métabolique altère le fonctionnement de la glycolyse anaérobie et provoque la diminution de la puissance mécanique. Au cours de la décélération, la fréquence de la foulée diminue et l'amplitude augmente [20]. Selon une étude menée par Morin et al. (2003) sur une population de sprinters « experts », aucun facteur mécanique mesuré n'a été lié à la décélération à la fin du 100m. En cherchant l'effet de la fatigue sur la variation des paramètres mécaniques du SMM chez des « novices », ces mêmes chercheurs ont démontré que la décélération est due à la diminution de la raideur verticale [22].

Dans les paragraphes suivants, on exposera les différents modèles et méthodes de calcul de la raideur mécanique au cours de la course.

2.2. La modélisation de la raideur mécanique au cours de la course

La modélisation du corps de l'athlète en situation de course permet de mesurer, entre autres, la raideur mécanique des membres inférieurs qui complète l'observation cinétique et cinématique de sa performance. Les modèles de la raideur mécanique permettent de comprendre les transferts de l'énergie élastique au niveau des membres inférieurs. On distingue 2 modèles disponibles à ce jour : le modèle symétrique et le modèle asymétrique.

2.2.1. Le modèle symétrique

Au cours de l'appui, le pied est fixé au sol avec une vitesse égale à zéro, alors que le centre de masse continue son mouvement vers l'avant avec sa propre vitesse. Cela peut être modélisé par un pendule inversé (ou « spring loaded inverted pendulum » S.L.I.P) constitué par un ressort linéaire fixé au sol, qui représente les membres inférieurs, et qui supporte une masse (M) représentant la masse du haut du corps. Le S.L.I.P illustre la succession de mouvements de flexion-extension des membres inférieurs. Ceci correspond à un cycle d'étirement-raccourcissement (« stretch shortening cycle » SSC), durant lequel l'énergie élastique est stockée et restituée (voir Figure n° 2) [18].

Figure n° 2: Modèle symétrique (S.L.I.P). [McMahon et al. (1990)]

« è » : angle d'envol, « AL » : déplacement du centre de masse, « L0 »: longueur de la jambe-ressort,
« Lmax »: longueur maximale de la jambe au cours de l'appui, « CM » centre de masse de M.

2.2.2. Le modèle asymétrique

Le modèle asymétrique d'Alexander (1990) considère le corps humain comme étant trois segments rigides, i.e. un tronc et deux segments égaux représentant les membres inférieurs (cuisse + jambe). Le centre de masse se trouve au niveau du bas du tronc et représente le centre de masse de tout le modèle. Le système est analysé en deux dimensions (2D) avec le pied comme origine (voir figure n°3) [1].

Figure n°3: modèle asymétrique. [Alexander (1990)]

(« a » : longueur des membres inférieurs, « è »: angle d'incidence au sol, « Ö » : angle du genou) 2.3. Les méthodes de calcul de kleg

L'acquisition et les calculs des différentes données cinétiques et cinématiques dépendent de la disponibilité des outils techniques technologiques et de la nature de l'expérimentation (voir tableau n°1).

Tableau n°1 : méthodes de calcul de kleg au cours du sprint

Méthode

Auteur

Formules

Avantages et inconvénients

 

Farley et al.
(1999)

kleg= Ó kjoint
kjoint = ÄMjoint Äèjoint

- Nécessite un système de capture du mouvement (caméras), et des plates formes de force.

- calculs des forces et moments de
force par la dynamique inverse.

 

Morin et al.
(2005)

-1

kleg = F · ÄL

max

- Utilisable dans des conditions de terrain

- Calcul rapide de la raideur mécanique

- Nécessite un radar pour

enregistrer les vitesses instantanées et des semelles équipées de

capteurs de pression (switches) pour enregistrer les temps d'envol et de contact

Ä = L - L 2 - ( vt 2) 2 + Ä y

L c c

F ( t ) = F max × sin[( Ð t c ) · t ]

- 1

k vert = F · Ä y c

max

F max =mg·(Ð 2)·[(t f t c )+1)]

2 2

t t

F max c c

Ä = - · + ·

y c2 g

m Ð 8

Abréviations : « m »: la masse corporelle (m), « g » : accélération de la pesanteur (m.s-2), « F »: force (N), « k »: la raideur (kN.m-1), « Ayc » : le déplacement vertical du centre de masse, « AL » : l'abaissement de la jambe ressort (m), « L »: la longueur de la jambe (m), « M »: le moment de force (N.m-1), « è » : angle articulaire (° : degré), « tf »: temps d'envol (s), « tc »: temps de contact (s).

2.3.1. La méthode analytique

La méthode analytique suppose que la raideur totale des membres inférieurs est égale à la somme des raideurs articulaires des articulations (kjoint) impliquées dans le

mouvement, i.e. la hanche, le genou et la cheville (voir figure n° 4). La raideur articulaire est égale au produit de la variation du moment de force par la variation de l'angle articulaire (voir tableau n°1).

Figure n° 4 : Modèle masse ressort. [Farley et al. (1999)]

La raideur de la jambe est la somme des raideurs de chaque articulation, « è »
représente l'articulation des trois angles de la jambe.

2.3.2. La méthode sinusoïdale

La courbe de la force en fonction du temps (F(t)) de la jambe ressort est périodique. Cette oscillation revête une forme sinusoïdale [2]. La courbe F(t) est définie par l'équation suivante [22] (voir annexe 2):

F(t) = Fmax × sin ( Ð t)

CT

Cette méthode ne nécessite pas la mesure de la force. Elle utilise un minimum de paramètres anthropométriques et cinétiques pour calculer la raideur des membres inférieurs (kleg) et la raideur verticale du système (kvert) (voir annexe 2): la vitesse au moment du contact au sol (vc), la masse corporelle (m), la longueur des membres inférieurs (lleg), le temps de contact (tc), et le temps d'envol (tf). Elle a été récemment utilisée par Morin et al. (2005) pour évaluer la course sur tapis de course et sur piste.

2.4. Les paramètres mécaniques du SMM

2.4.1. La force musculaire

Mero et al. (1981) ont démontré l'effet du type de fibre sur la vitesse de course. En effet, les vitesses de départ, de la phase d'accélération et de la phase de course à vitesse constante ont été corrélées avec la proportion de fibre de type II dites rapides, ou «fast twitch » (FT) du vaste externe (muscle de la cuisse dont la fonction principale est l'extension du genou). Une corrélation positive a été mise en évidence également entre la proportion de fibres FT du même muscle et la résultante des forces propulsives au cours de la vitesse maximale, ce qui témoigne de l'importance de la force musculaire dans la production de mouvement rapide.

La course est une activité cyclique dont les contractions musculaires sont plyométriques. Dans ce type de mouvements, une force élevée est produite par la composante contractile des muscles et/ou grâce à la capacité des structures musculotendineuses à stocker et restituer l'énergie élastique, et permet donc de développer une grande puissance, une fois couplée avec des valeurs maximales de vitesse [10, 19, 20].

2.4.2. La vitesse de course

La vitesse de course est le produit de la fréquence de la foulée (SF) et la longueur de la foulée. Elle a été calculée, par exemple, aux alentours de 8.1 m.s-1 selon une étude récente de Morin et al (2005) menée avec des étudiants en éducation physique (non spécialistes en sprint). L'augmentation de la vitesse est une élévation de la fréquence gestuelle tout en augmentant l'amplitude de la foulée. Cette dernière, étant mécaniquement et morphologiquement limitée, est optimisée lors de la course à vitesse maximale, par une fréquence gestuelle maximale, pour favoriser une meilleure production de vitesse [20, 23]. Mero et al (1992) suggèrent que SF joue un rôle plus décisif sur la vitesse de course que la longueur de la foulée.

On remarque que la vitesse de course est significativement différente aussi bien entre 40 et 60 mètres qu'entre 60 et 80 m, ce qui témoigne de découpage commun de la course de vitesse en trois phases qui ont été déjà décrites auparavant et schématisées sur la figure n°1.

2.4.3. La raideur mécanique prédit-elle la vitesse de course ?

Morin et al. (2005) ont montré que la performance au 100m sprint était proportionnelle à la raideur verticale et que la raideur des membres inférieurs restait inchangée (kleg =19,6 kN.m-1, environ) quelque soit la valeur maximale de la vitesse. Cette étude confirme les résultats observés par Chelly et al. (2001) qui ont mis en évidence une corrélation significative entre la raideur des membres inférieurs au cours de sauts verticaux et la vitesse maximale atteinte au cours d'un 40m sprint.

Par ailleurs, Bret et al. (2002) ont constaté que la raideur des membres inférieurs prédit les changements de vitesse entre les différentes phases du sprint chez les experts. Ainsi, la valeur la plus élevée de la raideur détermine la capacité du sprinter d'atteindre sa vitesse maximale au cours de la deuxième phase du 100m. Par ailleurs, Chelly et al. (2001) ont suggéré une limitation probable de kleg à une valeur optimale même à des vitesses élevées, étant donné que le cycle étirement-raccourcissement des muscles des membres inférieurs nécessite un minimum de flexion des genoux et des chevilles. La vitesse dépend, selon ces chercheurs, de deux paramètres : la puissance musculaire, qui est nécessaire pour l'accélération initiale au cours de la première phase de la course, et la raideur des membres inférieurs, qui permet d'atteindre la vitesse maximale au cours de la deuxième phase du sprint [9].

Dans la littérature, la raideur mécanique semble affecter directement la performance au 100m sprint et constitue ainsi un facteur mécanique important pour la compréhension de la régulation des facteurs biomécaniques au cours de la course ainsi que la variation de l'effort au cours de chaque phase du 100m.

2.5. La fatigue musculaire 2.5.1. Modèles de la fatigue

2.5.1.1. Modèle énergétique/déplétion des réserves énergétiques

Le corps a besoin de sources énergétiques indispensables à la réalisation du mouvement. Le métabolisme s'adapte à chaque type d'effort en approvisionnant les muscles. Les réserves énergétiques sont susceptibles d'être épuisées. La déplétion des réserves provoque l'atténuation de l'activité musculaire. Selon le modèle énergétique, la

fatigue est donc provoquée par deux mécanismes principaux : un approvisionnement insuffisant des muscles actifs en ATP, et une déplétion des substrats énergétiques.

La fatigue se manifeste par « la réduction de la capacité de performance lors d'un travail intense ». « La fatigue musculaire ou physique relève de modification dans le muscle squelettique (chutes des réserves, accumulation d'acide lactique) » [27]. D'après Cerretelli (2002), les mécanismes oxydatifs impliqués dans une épreuve de courte durée ne sont pas en mesure, une fois épuisées les réserves de phosphocréatine, de fournir l'énergie nécessaire pour soutenir (avec l'énergie venant de la glycolyse anaérobie) les charges imposées.

La fatigue peut être expliquée par l'augmentation de la concentration de sang en lactate ([La]). Il provient de la transformation des pyruvates en lactates sous l'influence de la lacticodéshydrogénase (LDH), en présence d'un co-facteur le NAD+. Le lactate peut être formé à partir d'acides aminés, en particulier dans les états de catabolisme protéique intense (effort bref et/ou intense) [24].

2.5.1.2. Modèle neuromusculaire

Dans ce modèle, la diminution de la capacité de production de force maximale n'est pas due à l'incapacité des processus énergétiques de fournir l'énergie nécessaire à l'effort au niveau de l'organe périphérique, y compris les muscles squelettiques. Elle est plutôt d'ordre neuromusculaire, c'est-à-dire au niveau du recrutement des unités motrices par le système nerveux central.

La fatigue est associée à des perturbations au niveau de la commande nerveuse et aussi à des modifications au niveau musculaire. Les principales causes de la fatigue peuvent être la réduction de la conduction nerveuse ou la réduction de la réponse musculaire au stimulus transmis par le système nerveux. Le modèle neuromusculaire explique la fatigue, à un niveau périphérique, par la détérioration de l'efficacité des composantes intramusculaires [14].

2.5.1.3. Modèle biomécanique

Le sprint est l'expression d'une puissance de travail importante qui permet de produire et maintenir un haut niveau de vitesse. Cette puissance est le résultat d'une dépense énergétique. L'efficacité technique dépend alors de la disponibilité des réserves énergétiques.

La fatigue correspond à la diminution de l'efficacité technique. Selon cette théorie, l'optimisation de l'efficacité du mouvement résulte d'une déplétion moins rapide des réserves énergétiques, et d'une élévation de la température du corps atténuée. Seulement 25 % de l'énergie produite par l'organisme est utilisé pour la contraction musculaire et le reste assure la régulation des échanges thermiques [3].

2.5.1.4. Modèle complexe

La fatigue est une expression physique d'une sensation. Lors de la course, l'effort est régulé en boucle, à un niveau central dans le système nerveux et dans les muscles à un niveau périphérique. Gibson et al. (2004) suggère que la réalisation d'un exercice physique est gouvernée par une commande centrale qui intègre et calcule tous les signaux sensoriels afin de maintenir une homéostasie et permettre une « sensation de fatigue acceptable par l'athlète ». Ce processus est un exemple de système dynamique non-linéaire dans lequel les processus physiologiques interagissent comme une partie du système global en régulant l'effort avant, pendant et après l'exercice.

La fatigue provoque un changement inconscient de la foulée qui sera véhiculé vers le système nerveux central (SNC) qui contrôle le recrutement des unités motrices (afférences) [26]. Lors du sprint en particulier, l'effort est à la fois court et intense. Cela ne laisse pas de délais aux commandes centrales pour varier les degrés de sollicitation musculaire. La manifestation de la fatigue est dans ce cas là inconsciente. Elle est en effet la résultante d'un ensemble de feedbacks physiologiques, biochimiques et sensoriels qui ne sont pas forcément associés à la variation de la production de force musculaire et qui sont ressentis lors de la récupération.

2.5.2. Effet de la fatigue sur la performance

La fatigue diminue la performance globale au 100m sprint [23]. Elle se manifeste par l'incapacité d'endurer la vitesse maximale atteinte lors des premières secondes du sprint. La décélération de fin de course est une conséquence directe de la fatigue musculaire qui est expliquée par l'épuisement des réserves de glycogènes vers la fin de la deuxième phase du sprint [28]. En effet, Zouhal et al. (2002) ont démontré que la glycolyse anaérobie jouait un rôle non négligeable dans la production de l'énergie indispensable à la réalisation de sprint de durée inférieure à 6 secondes.

Morin et al. (2006) ont démontré que la performance au 100m sprint diminue avec la fatigue induite par la répétition d'un effort maximal. En effet, la vitesse moyenne du quatrième 100m, mesurée chez des novices, correspond à 92.7 % de leur première répétition.

Nous nous intéressons à l'étude de la fatigue sur la performance au 100m par la mise en relief de la relation entre la déplétion des réserves énergétiques et la variation des paramètres mécaniques, principalement la raideur des membres inférieurs, au cours de la répétition de sprint.

Hypothèses :

Fort de ces connaissances théoriques, nous émettons les hypothèses suivantes :

(1) La raideur mécanique permet de conserver la vitesse maximale de course au cours du 100m sprint.

(2) La raideur des membres inférieurs est corrélée avec la diminution de la vitesse de course lors de la répétition de 100m sprint.

(3) La diminution de la vitesse avec la fatigue est liée à l'augmentation des taux de lactates sanguins.

*******

3. Méthodologie

Tous les sujets ont donné leur libre consentement pour participer à cette expérience et nous ont autorisés à utiliser leurs résultats à des fins scientifiques.

Figure n°5 : Schéma récapitulatif du protocole expérimental

3.1. Population

Notre population se compose de huit sprinters (hommes) de niveau régional (Ile de France) qui courent le 100m en 1 1,54s (#177; 0,37). Les sujets sont en moyenne âgés de 19 #177;2,06 ans, mesurent 1,80 #177;0,07m et pèsent 72,88 #177;5,78 kg.

3.2. Protocole expérimental

Nous avons demandé aux sujets de courir 4 × 100m, avec un départ debout, le plus rapidement possible, après avoir effectué leur échauffement standard. Les sprinters étaient équipés de chaussures d'athlétisme avec pointes.

Les 4 répétitions sont séparées de 3 minutes de récupération semi-active (marche). Nous considérons ce type de répétition comme un protocole induisant une fatigue musculaire. La récupération imposée est insuffisante pour laisser apparaître des quantités maximales de lactates sanguins après chaque 100 m. Dans la littérature, les concentrations sanguines en lactate augmentent entre 5 et 9 minutes suite à un sprint court et intense [11, 13].

3.3. Modélisation de la course

Nous avons choisi le modèle symétrique de McMahon et al. (1990) car il considère les membres inférieurs comme une seule composante du système sans tenir compte des proportions segmentaires (voir figure n°3). Le bas du corps du sprinter est donc modélisé par un ressort linéaire simple de raideur (k) et d'une longueur égale à la distance entre le grand trochanter et le sol.

Dans ce modèle, les membres supérieurs font partie du haut du corps. Leurs mouvements ne seront pas étudiés en tant que tel durant ce travail de recherche, bien que leur rôle soit primordial dans la mobilisation du tronc par une flexion constante de l'angle bras/avant-bras qui évite l'excès de mouvement naturel d'antépulsion (dans le plan antéropostérieur) et de rétropulsion (vers l'extérieur) dus au positionnement vers l'avant, le haut, et l'extérieur de la cavité glénoïde de l'articulation de l'épaule.

Nous avons opté pour la méthode sinusoïdale proposée par Morin et al. (2005) pour évaluer les paramètres mécaniques de la course (voir tableau n°1). Cette méthode permet de calculer la raideur des membres inférieurs et la raideur verticale avec un minimum de paramètres (tc, tv, v, L, M) (voir annexe n°2) et dans des conditions de terrain.

3.4. Variables étudiées

Les variables étudiées sont réparties en 3 groupes :

3.4.1. paramètres de la foulée : - temps de contact (tc),

- temps d'envol (tf),

- L'abaissement du centre de masse (?L)

- l'amplitude et la fréquence (SF) de la foulée.

3.4.2. paramètres mécaniques de la course: - la force (F),

- la vitesse (v),

- la raideur des membres inférieurs (kleg) - la raideur verticale (kvert).

3.4.3. variable physiologique :

- concentration sanguine en lactate [La].

3.5. Mesure des paramètres cinétiques

Le temps de contact et le temps d'envol ont été mesurés par un « Locotest » (Techno-Concept) (voir Image n°1). Ce dernier consiste en un système d'acquisition sans fils du mouvement qui se compose de deux semelles et d'une ceinture, contenant des capteurs de pressions et des accéléromètres. Cet appareillage est embarqué sur le sujet. Le Locotest est connecté via des modules à un ordinateur par une liaison « Bluetooth » qui facilite l'expérimentation sur terrain (voir figure n°5). Le deuxième avantage de ce dispositif est la mesure des accélérations sur 2 axes, haut-bas et avant- arrière.

Image n°1 : Locotest (Techno-concept)

Les mesures des vitesses instantanées du coureur ont été réalisées grâce à un radar « Stalker ATS » (image n°2) échantillonné à 250 Hz et placé à une hauteur de 1

mètre du sol ( hauteur de la taille du sprinter), et à 3 mètres de la ligne de départ (voir figure n°5).

Nous avons déterminé les vitesses instantanées au 30, 60, 80 et 100m en correspondant le moment de passage de l'athlète entre les lattes, obtenus sur la vidéo, et la vitesse correspondante obtenues par le radar.

Image n°2: Radar (Stalker ATS)

3.6. Observation de la cinématique de la course

La course a été filmée à l'aide d'une caméra (25hz) placée à 7 mètres du couloir de course et centrée au niveau du 50m de façon à filmer la totalité du 100m. Ce dernier a été découpé en 4 portions en plaçant des lattes, de part et d'autre du couloir, au niveau du 30m, 60m, 80m et 100m, pour éviter la parallaxe du mouvement et compter le nombre d'appuis à chaque phase. Les athlètes ont été avisés de leur temps au 100m et la récupération a été limitée à 3 minutes, en utilisant un chronomètre manuel. Ce découpage nous permet d'observer la variation des paramètres de la foulée au cours des différentes phases du 100m, i.e. l'amplitude et la fréquence de la foulée. Pour ce faire, Nous compterons le nombre d'appuis par portions. Ceci nous permettra de calculer l'amplitude moyenne de la foulée, en divisant la distance par le nombre d'appui d'un seul pied, et la fréquence moyenne de la foulée qui est le produit du nombre d'appui d'un pied par le temps parcouru par phase.

3.7. Mesure de la lactatémie

La prise de sang lors de la récupération est la seule méthode de mesure de la lactatémie sur terrain. Nous avons prélevé du sang en appui sur l'index d'une main et en faisant une piqure de l'autre. Le doigt est désinfecté à chaque prélèvement avec du coton imbibé d'alcool. Une fois l'index piqué, nous récupérons une goutte de sang par une lamelle pour l'introduire dans le Lactate Pro (voir image n° 3). La lecture du taux de lactate se fait directement sur l'écran de l'appareil.

Image n° 3 : Lactate Pro

Les mesures ont été réalisées par un appareil de mesure du lactate sanguin, le « lactate-pro », de la façon suivante (voir tableau n°2):

· 1 premier prélèvement sanguin au repos [L0],

· 4 prélèvements (après une minute de repos) après chaque

100m, et à 3mn, 5mn et 7mn lors de la récupération passive

jusqu'à enregistrer la concentration maximale des lactates

dans le sang.

Tableau n° 2 : Organisation des prélèvements sanguins

Au Repos

Après 100m-1

Après 100m-2

Après 100m-3

Après 100m-4

Après
3mn

Après 5mn

Après 7mn

[La] 0

[La] 1

[La] 2

[La] 3

[La] 4

[La] 5

[La] 6

[La] 7

La variation de la lactatémie (?[La]) est calculée en déduisant la concentration de sang en lactate du repos ([La0]) de la valeur de la lactatémie à un instant t de l'expérience [Lax].

?[La] = [Lax] - [La0]

3.8. Analyse statistique

On a effectué une analyse de la variance « ANOVA » avec mesures répétées et le test post-hoc LSD de Fisher afin de tester l'effet de la fatigue sur la variation des paramètres cinétiques et cinématiques de la course au cours des 4 répétitions de sprint. Nous avons également étudié les corrélations (r de Bravais-Pearson) entre les concentrations sanguines de lactate, les paramètres biomécaniques et les paramètres de performance des 4 répétitions de 100m. Le seuil de signification a été fixé à p<0,05.

138

136

134

132

130

128

126

124

122

120

118

116

114

195

190

185

180

175

170

165

160

155

150

145

140

Figure n°6: Evolution du temps de contact au cours de la répétition
(4 x 100m)

Figure n° 7: Evolution du temps d'envol au cours de la répétition
(4 x 100m)

1 2 3 4

1 2 3 4

Séries de 100m

Séries de 100m

4. Résultats

4.1. Le temps de contact (tc) et le temps d'envol (tf)

Le temps de contact moyen est égal à 125 #177;0.01ms. Le temps d'envol est égal à 170 #177;0.01ms. Ni l'un ni l'autre ne varie avec la répétition de 100m sprint [F (3,21) <1].

4.2. L'abaissement du centre de masse (AL)

L'abaissement du centre de masse est égal à 0.17 #177; 0.02m en moyenne. L'abaissement du centre de masse ne varie pas avec la répétition [F (3,21) <1].

0,22

0,21

0,20

0,19

0,18

0,17

0,16

0,15

0,14

0,13

Figure n°8: Evolution de l'abaissement du centre de masse au
cours de la répétition (4 x 100m)

1 2 3 4

Séries de 100m

4.3. La fréquence (SF) et l'amplitude de la foulée

La fréquence de la foulée est calculée à 3.9 #177;0.27Hz en moyenne avec des valeurs comprises entre 3.45 et 4.4 Hz. Elle diminue au cours des 4 x 100m de 3.99 #177;0.25Hz au cours du premier sprint à 3.9 #177;0.26Hz au cours de la quatrième répétition [F (3,21) = 3.13; p<0.05]. Le test post hoc LSD de Fisher a montré une différence significative entre SF du 3ème et le 4ème sprint. La fréquence de la foulée diminue avec la fatigue.

L'amplitude de la foulée est égale à 2.08 #177;0. 14m en moyenne avec des valeurs qui fluctuent entre 1.83 et 2.33m. Elle diminue avec la répétition de 2.06 #177;0.14m lors de la première répétition à 2.03 #177;0.12m au cours du quatrième sprint [F (3,21) = 4.22; p<0.05]. Le test post-hoc LSD de Fisher a montré une différence significative entre la deuxième et la quatrième répétition.

La longueur de la foulée est corrélée avec la vitesse au 100m [r = 0.67; p<0.05]. L'amplitude de la foulée diminue avec la diminution de la vitesse de course.

2,4

2,3

2,2

2,1

2,0

1,9

1,8

7,0 7,2 7,4 7,6 7,8 8,0 8,2 8,4 8,6

Vitesse de course du premier 100m (m.s-1)
Figure n°11: Relation entre la vitesse et l'amplitude de la foulée

95% de confiance

29

28

27

26

25

24

23

22

21

31

30

Figure n° 12: Evolution de la force maximale au cours de la
répétition ( 4 x 100m)

1 2 3 4

Séries de 100m

4.4. La force (F)

La force des sujets qui constituent notre échantillon est égale à 2.68 #177; 0.26 kN en moyenne. Elle ne varie pas significativement avec la répétition [F (3,21) <1]. La répétition n'affecte pas la force des membres inférieurs.

4.5. La performance au 100m

Le temps au 100m (12.43 #177;0.55s) augmente significativement de 12.24 à 12.71 m.s-1 ; [F (3,21) = 4.19; p<0.05]. La vitesse de course est égale à 8.06 #177;0.34m.s-1. Elle diminue significativement (8.36%): [F (3,21) = 4,03 ; p<0.05], de 8.18 #177;0.29m.s-1 au premier 100m à 7.89 #177;0.42 m.s-1 au quatrième sprint. Le test post-hoc LSD de Fisher indique une différence significative entre les performances du premier et du dernier sprint et aussi celles de la deuxième et de la quatrième répétition. La performance au 100m diminue avec la répétition.

4.6. La raideur des membres inférieurs (kleg)

La raideur des membres inférieurs a été évaluée à 15.86 #177;2.76 kN.m-1 en moyenne et les valeurs sont comprises entre 11.06 et 19.84 kN.m-1. Elle évolue de 16.05 #177;2.59 kN.m-1 lors du première 100m à 17,16 #177;1.42 kN.m-1 lors du dernier sprint. Cependant, la différence n'est pas significative entre les 4 répétitions [F (3,21) <1]. La raideur des membres inférieurs n'est pas affectée par la fatigue au cours du 4×1 00m.

21

20

19

18

17

16

15

14

13

12

11

10

Figure n°14 : Evolution de la raideur des membres inférieurs au cours de la
répétition (4 x 100m)

1 2 3 4

Séries de 100m

4.7. La raideur verticale (kvert)

La raideur verticale a été évaluée à 69.53 #177;6.35kN.m-1 en moyenne avec des valeurs rangées entre 57.21 et 77.95 kN.m-1. Elle évolue de 72.57 #177;5.65 kN.m-1 lors du premier 100m à 69.5 #177;2.85 kN.m-1 lors du dernier sprint, mais la différence n'est pas significative entre les 4 répétitions [F (3,21) <1].

La raideur verticale varie dans le même sens que le temps de contact [r = 0.77; p<0.05] et l'abaissement maximal des membres inférieurs [r = 0.8; p<0.05], au cours du 100m. Elle est inversement corrélée [r = -0.62; p<0.05] avec la variation de la force maximale.

82

(r = -,76)

80

95% de confiance

78

76

74

72

70

68

66

64

62

60

58

56

112 114 116 118 120 122 124 126 128 130 132 134 136 138

Figure n°15: Relation de la raideur verticale avec le temps de contact

Temps de contact (ms)

(56)

(58)

95% de confiance

(60)

(62)

(64)

(66)

(68)

(70)

(72)

(74)

(76)

(78)

(80)

0,13 0,14 0,15 0,16 0,17 0,18 0,19 0,20 0,21 0,22 0,23

Abaissement du centre de masse (m)

Figure n°16: Relation entre l'abaissement du centre de masse et la raideur
verticale

(56)

(58)

(60)

(62)

(64)

(66)

(68)

(70)

(72)

(74)

(76)

(78)

(80)

22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32

Figure n°17: Relation entre la raideur verticale et la force maximale
aucours d'un 100m sprint

Force maximale (kN)

95% de confiance

4.8. Les concentrations sanguines en lactate ([La])

Les concentrations de sang en lactates augmente significativement de 8.71 #177; 1.56 au premier sprint à 14.76 #177; 2.08 mmol/l à la quatrième répétition: [F (3, 21) = 35.37; p<0.05] (Voir Figure n°7). Le test post-hoc LSD de Fisher montre une différence significative entre les 4 répétitions de 100m. Les concentrations sanguines en lactate augmentent avec la répétition de 100m à vitesse maximale.

5. Discussion

Les valeurs moyennes du temps de contact (125 ms), du temps d'envol (170 ms), et de l'abaissement du centre de masse (0.17 m) sont supérieures à celles de la littérature. Par exemple, Morin et al. (2006) ont constaté, chez des étudiants en éducation physique et sportive, un temps de contact qui varie avec la répétition (120.5 ms) et un temps d'envol moyen égal à 144.5 ms qui reste inchangé. Dans les 2 études, l'abaissement du centre de masse ne fluctue pas significativement au cours de la répétition. La fatigue n'affecte pas l'abaissement du centre de masse.

La différence de durée des temps de contact et d'envol peut s'expliquer par le port de chaussure d'athlétisme chez les sujets de notre population ce qui n'est pas le cas chez les novices qui ont participé à l'étude de Morin et al. (2006). Le temps de contact est plus élevé chez les experts. Selon Bishop et al. (2006), le port de chaussures à pointes augmente la flexion dorsale de la cheville lors de l'atterrissage. Cela peut expliquer partiellement l'élévation des valeurs du temps de contact au sol chez les experts sans pour autant expliquer la différence des valeurs en fonction de l'expertise.

L'amplitude de la foulée, qui est égale à 2.08 m en moyenne, semble normale par rapport aux résultats de la littérature. Mero et al. (1992) l'ont moyenné entre 2 et 2.6m. En comparant nos résultats à cette étude, nous remarquons que la fréquence de la foulée (3.9 Hz) était inférieure à 5Hz, sachant que cette valeur correspondait à une valeur enregistrée chez des sprinters experts. Les fréquences de la foulée de notre population ont diminué de 9 % entre la première et la dernière répétition. Ces résultats ressemblent à ceux de Morin et al. (2006) chez une population de novices, i.e. une diminution de 8.03 % dans des conditions identiques à celle de notre protocole expérimental. L'entraînement ne permet pas de diminuer l'effet de la fatigue sur la fréquence de la foulée.

Les valeurs de la force maximale du premier sprint (2.76 kN) sont supérieures à celles de Mero et al. (1992) chez des experts en condition de course à vitesse maximale (1.76 kN). Ces chercheurs ont démontré que la force maximale augmentait dans le même sens que la vitesse de course (9.96 m.s-1). La différence des valeurs de la force

maximale peut donc être expliquée par les différences de performance entre les deux populations.

Les valeurs moyennes de la force maximale (2.68 kN) sont similaires aux résultats de Morin et al. (2006) chez des novices et dans un protocole identique à celui de notre expérimentation. A notre connaissance, aucune étude n'a démontré, à ce jour, que la répétition de 100m à vitesse maximale affecte la force des membres inférieurs.

Le temps au 100m a été calculé à 12.43 s, c'est à dire que nos sujets ont couru en moyenne à une vitesse égale à 8.06 m.s-1 sur l'ensemble des 4 répétitions. La performance du premier 100m (12.43 s) est nettement inférieure au record du monde du 100m qui est égale à 9.69 s. La performance de notre population est éloignée de celle énoncée au début (11.54 s). Cela peut être expliqué par la différence de motivation entre une compétition officielle et une expérimentation scientifique. Le protocole (4 x 100m) est compris par les athlètes comme étant un protocole de fatigue. Cela n'éloigne pas l'hypothèse que les sprinters répartissent leurs énergies, et ne courent pas chaque sprint avec la vitesse maximale possible, comme l'indique notre consigne orale.

La vitesse de course a diminué de 8.18 m.s-1 au premier 100m à 7.89 m.s-1 au quatrième sprint, c'est-à-dire de 8.36 %. Morin et al. (2006) ont constaté une diminution de 11.6 % dans des conditions similaires chez des novices, avec une vitesse moyenne qui diminue de 8.10 m.s-1 au premier sprint à 7.10 m.s-1 à la quatrième répétition. La baisse de la performance avec la fatigue due à la répétition est plus élevée chez les novices (3.5 %). L'expertise permet de diminuer les effets de la fatigue sur la performance au 100m.

La raideur des membres inférieurs a évolué de 16.05 #177;2.59 kN.m-1 lors de la première répétition de 100m à 17,16 #177;1.42 kN.m-1 au cours de la dernière répétition. Elle diminue de 19.5 kN.m-1 à 18.3 kN.m-1 chez des novices dans des conditions similaires [23]. La fatigue n'affecte la raideur des membres inférieurs, ni chez experts, ni chez les novices. Est-ce une stratégie du système nerveux central pour contrôler les différents paramètres mécaniques ? La raideur des membres inférieurs est-elle une

variable macroscopique commandée par le SNC pour conserver et optimiser les paramètres de la foulée au cours de la course ?

La raideur verticale diminue de 72.57 à 69.5 kN.m-1 entre le premier et le dernier sprint. Ces valeurs sont supérieures à celles des novices [23] dont la raideur verticale diminue significativement de 93.9 à 74.9 kN.m-1. Morin et al. (2006) ont constaté que la diminution de la raideur verticale est la conséquence de la diminution de la vitesse. Cela n'est pas le cas chez les experts dont la raideur verticale ne varie pas avec la répétition. La fatigue n'affecte pas la raideur verticale chez les sprinters confirmés.

Au cours du 100m, la raideur verticale varie dans le même sens que le temps de contact et l'abaissement maximal des membres inférieurs. La raideur verticale permet de soutenir le temps de contact et l'abaissement du centre de masse au cours d'un 100m sprint. Cela permet au système musculotendineux de restituer de l'énergie élastique au cours d'un temps court, ce qui explique l'insensibilité de l'abaissement du centre de masse à la décélération de fin de course. La raideur verticale permet d'optimiser la foulée lors d'un 100m en réduisant le temps de contact et la fluctuation verticale du centre de masse.

Les taux de lactate enregistrés sont similaires à ceux de Bret et al. (2001) qui ont démontré une corrélation entre la performance (11.7s) et les concentrations de lactate sanguin (12.5 mmol.l-1) lors de compétition officielle de 100m, ce qui n'est pas le cas pour Hautier et al. (1994) qui ont constaté des taux de lactates inférieurs aux valeurs enregistrées par Bret et al. (2001) (8.5 mmol.l-1) et indépendants des performances au 100m (valeurs de lactates enregistrées lors d'une compétition officielle). De même, Nummela et al. (1992) ont démontré que les concentrations de sang en lactates n'étaient corrélées qu'avec la performance finale au 400m et qu'elles étaient indépendantes de celles des distances inférieures, i.e. le 300, le 200 et le 100m. Les filières énergétiques sollicitées lors d'une série de 4 répétitions de 100m (anaérobie alactique) ne sont pas les mêmes que celles sollicitées lors d'une épreuve 400m (anaérobie lactique), donc, il n'est pas possible de comparer nos résultats à ceux de Nummela et al. (1992).

6. Conclusion

Le but de cette étude était d'étudier la variation des paramètres cinétiques et cinématiques au cours de la répétition de sprint (4 × 100m) et l'effet de la fatigue physiologique sur la performance au 100m.

Notre première hypothèse était l'effet de la raideur mécanique sur la conservation de la vitesse maximale de course. Nous avons prouvé que la raideur verticale affecte indirectement la performance au cours du 100m, en faisant varier les paramètres de la foulée. Notre hypothèse n'est pas confirmée car nous n'avons démontré aucune relation directe entre la raideur des membres inférieurs ou la raideur verticale et la vitesse de course. Au cours du 100m sprint, l'abaissement des membres inférieurs et le temps de contact varient dans le même sens que la raideur verticale. Cela nous amène à conclure que des valeurs optimales de raideur verticale sont nécessaires pour optimiser la restitution de l'énergie élastique au cours du cycle étirement- raccourcissement, ce qui permet le maintien de la vitesse maximale.

Nous avons émis l'hypothèse que la raideur des membres inférieurs est corrélée avec la diminution de la vitesse de course au cours de la répétition de 100m. Nous avons démontré que la performance au 100m diminue avec la répétition de 4 × 100m, et que l'expertise permet de diminuer les effets de la fatigue. Cette dernière n'affecte ni la raideur des membres inférieurs ni la raideur verticale.

Notre protocole amène à une fatigue périphérique qui affecte les paramètres de la foulée. Le temps de contact, le temps d'envol et l'abaissement du centre de masse reste inchangés au cours de la répétition. La fatigue induit une diminution de l'amplitude et de la fréquence de la foulée à travers les répétitions de 100m. Cela empêche les sprinters experts de garder leur haut niveau de vitesse et à décélérer à la fin de la course. Chez les novices [23], la fatigue induit une diminution de la fréquence de la foulée qui s'accompagne d'une diminution du temps de contact. Le temps d'envol reste inchangé. Cela n'est pas le cas pour les experts de notre expérience car la fatigue affecte leurs fréquences et leurs amplitudes de foulée indépendamment des paramètres temporels.

L'insensibilité de la raideur des membres inférieurs et de la raideur verticale des athlètes experts à la répétition se présente comme un processus d'adaptation à la fatigue. Selon Nummela et al. (1992), cette dernière induit une augmentation de la durée de la contraction musculaire responsable de la prolongation du temps de contact au sol. Le temps de contact ne varie pas avec la fatigue due à la répétition de sprint. Les fluctuations verticales du centre de masse sont ainsi réduites par la conservation du temps de contact et de l'abaissement des membres inférieurs. Chez les experts, la raideur des membres inférieurs est restée inchangée avec la répétition de 100m. La conservation d'une certaine valeur de la raideur mécanique est-elle une stratégie du SNC pour gérer les différents paramètres mécaniques ?

La diminution de la performance avec la répétition peut être expliquée, au niveau énergétique, par l'augmentation des concentrations de lactate. Notre troisième hypothèse est confirmée. Le métabolisme anaérobie est incapable d'endurer un effort supramaximal sur une durée telle que celle du 100m. L'accumulation des lactates sanguins avec la répétition de sprint est due à l'enchaînement de répétition de course à vitesse maximale avec des récupérations incomplètes, donc à la sommation des taux de lactate de chaque 100m.

Notre travail de recherche a permis de mieux comprendre la variation des paramètres biomécaniques avec la répétition et l'effet de la fatigue physiologique sur la performance au 100m sprint. Ceci présente un constat intéressant qui permet d'appréhender les causes et les effets de la fatigue sur la performance, sans pour autant expliquer les interactions entre les différents systèmes du corps humain. En effet, le système musculosquelettique est piloté par des commandes centrales, c'est-à-dire par le SNC qui reçoit des afférences relatives à la fatigue, i.e. des informations physiologiques, biomécaniques, sensorielles et psychologiques. Dans le modèle complexe [26], ces rétroactions sont envoyées par les différents systèmes impliqués dans la réalisation de l'exercice, sont centralisées et intégrées par le système nerveux et enfin transformée de façon inconsciente en sensation de fatigue.

Les résultats de notre étude sont à compléter avant de pouvoir être publiés et généralisés. Les données qu'y ont été recueillies présentent un échantillon de 8

sprinters. Des études neuromusculaire et psychologique s'avèrent nécessaires pour compléter notre interprétation de la fatigue et répondre aux questionnements suivants:

- Comment sont traitées les différentes rétroactions dans le système nerveux ?

- Quels sont les modes et les délais d'ajustement de l'effort ?

Pour répondre à cela, nous proposons d'utiliser notre méthode d'expérimentation et de la compléter par des enregistrements électromyographiques (« EMG ») de l'activité musculaire des membres inférieurs et une étude de la poulaine afin de comprendre l'adaptation des experts à l'effort et à la fatigue.

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19. Mero, A., Luthtanen, P., Viitasalo, J.T., Komi, P.V. (1981). Relationships between the maximal running velocity, muscle fiber characteristics, force production and force relaxation of sprinters. Scandinavian Journal of Sports Sciences, 3(1), 16-22.

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Annexe 1

Schéma du métabolisme anaérobie du glucose [Cerretelli (2002)]

ATP : adénosine-triphosphate, (-1 ATP) = 1 molécule d'ATP utilisée, (+2) =2 molécule d'ATP produite.

Annexe 2

Calcul de la raideur mécanique par la méthode sinusoïdale [Morin et al. (2005)]

- Liste des paramètres utilisés pour le calcul de kleg et kvert :

Abréviation

Paramètres utilisés

Unité de mesure

Fmax

la force de réaction au sol

N (Newton)

G

accélération de la Pesanteur = 9.81 à Paris

m.s-2

L

distance grand trochanter-sol (dans la position debout)

m (mètre)

ÄL-1

la compression maximale du ressort (membre inférieur)

M

M

la masse corporelle

kg (kilogramme)

V

la vitesse de course

m.s-1

tc

temps contact

ms (Millisecondes)

tf

temps d'envol

ms (Millisecondes)

Äyc

déplacement maximal du centre de masse pendant la phase de contact (déterminé par double intégration de l'accélération verticale par rapport au temps)

M

· Equation de calcul de la raideur verticale (kvert) en kN.m-1 :

- 1

kvert = F ·Äy c

max

Avec ; F max =mg·(Ð 2)·[(t f t c )+1)]

2

Avec ; ÄL = L - L2 - (vt c 2)2 + Äy c

2

F t

Et, Ä = - ·

y + ·

max c c

t

g

c Ð 2

m 8

·

ÄL- 1

Equation de calcul de la raideur du membre inférieur (kleg) en kN.m-1 :

max

kleg=F ·






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"Entre deux mots il faut choisir le moindre"   Paul Valery