INTRODUCTION
A partir des années 80, le gouvernement Marocain,
assisté par la Banque Mondiale et le F.M.I, en reconnaissant les effets
sélectifs accordés depuis l'indépendance aux
périmètres irrigués, commence à apprécier le
développement du monde rural; l'objectif étant d'améliorer
les conditions de vie des populations par le biais de projets
intégrés et participatifs.
En effet, si le nombre de pauvres "absolus" a augmenté
entre 1960 et 1977 de près de 1 million, soit près de 45% de la
population rurale vivant au dessous du seuil de pauvreté
évalué à 250 Dollars par an en 1981, ce nombre pourrait
atteindre plus de 10 millions en 1985 en fixant ce seuil à 370$
(1(*)).
A travers la lecture des principaux indicateurs
socioéconomiques de l'activité agricole, il apparaît
clairement que de nouveaux déséquilibres persistent, voire
s'aggravent; ils trouvent tous, en grande partie, leur explication dans un
modèle agricole polarisé(2(*)). En effet, tous les efforts de l'Etat en
matière de développement agricole ont été
orientés vers les périmètres irriguées; les zones
de montagne et le secteur bour en général n'ont pas
bénéficié d'un développement économique et
social comparables à celui des piémonts et des plaines qu'elles
dominent. Ces zones restent sous équipées et le
déséquilibre entre les ressources naturelles et la population
s'est aggravé rapidement ces dernières années. L'une des
principales raisons de cette dégradation réside certainement dans
le déséquilibre entre la population qui y habite et la superficie
de terres agricoles.
Géographiquement, la pauvreté s'étend
surtout dans les régions arides et les zones de montagne. Selon Dresh
j., environ 800000 habitants du Haut Atlas vivent dans leur grande
majorité à l'écart de toute voie de communication. Les
infrastructures de base sont très rares, la croissance
démographie et le cheptel accélèrent la dégradation
des ressources existantes (forêts en particulier).
D'après LAURENT Auclair(3(*)), la situation des zones de montagne n'a cessé
de se dégrader au fil des temps avec un morcellement de plus en plus
accentué des micropropriétés existantes et une
dégradation des ressources naturelles. A cet effet, 66 % des
exploitations auraient une assiette foncière instable et 20% seraient
en grand risque de disparaître par le jeu de succession (4(*)).
En ce qui concerne la reproduction d'une exploitation
agricole, cette fonction ne peut être assurée que si un certain
niveau de revenu est atteint, permettant à la fois d'assurer un niveau
de vie acceptable et de réaliser un surplus susceptible d'élargir
la capacité productive de l'exploitation, de telle sorte que ce niveau
de vie soit garanti et durable. Cette fonction s'avère très
difficile en zone de montagne à cause aussi bien des problèmes
socio-économiques, politiques, techniques que naturels. Le revenu
agricole est généralement faible et insuffisant pour couvrir les
besoins essentiels des populations, d'où le recours à d'autres
activités génératrices de revenus.
Au Maroc, la population qui vit dans les zones de montagne
est estimée à 5 millions en 1995, soit près de 35 % de la
population totale du pays (5(*)). Cette population cultive prés de 700.000 ha
et utilise prés d'un million d'ha de parcours et de forêt. Ce
capital est actuellement en train de se dégrader rapidement du fait de
son surexploitation.
Avec la mise en oeuvre des grands ouvrages hydro agricoles, la
notion de bassins versants et la montagne se sont imposés au
planificateur. Cet intérêt nouveau pour des zones longtemps
marginalisées, a été concrétisé à
travers de nombreux projets d'aménagement et/ou de développement
rural. Ces projets visaient essentiellement la protection des barrages et des
infrastructures d'irrigation, avec parfois des programmes d'intervention sans
rapport avec la problématique spécifique des populations. En
conséquent les résultats obtenus sont très
contrastés.
Le M.A.M.V.A, en 1993, dans sa contribution à une
stratégie de développement rural, a souligné que la crise
de la société montagnarde peut être résumée
en trois types de déséquilibres:
_ Déséquilibre entre ressources naturelles et
population qui constitue la principale cause de dégradation de la
végétation et de l'accélération de
l'érosion.
- Déséquilibre socio-économique se
concrétisant par des revenus faibles.
- Déséquilibre entre zones de montagne et le
reste du pays.
Si la dégradation des ressources devait se
poursuivre, il en résulterait des conséquences graves pour le
pays:
- Emigration de misère ou exode rurale.
- Envasement des barrages.
- Détérioration de l'environnement.
En matière de lutte contre l'érosion, le
Maroc a entamé dés l'indépendance une politique visant
surtout la préservation des ressources forestières,
essentiellement par un arsenal juridique interdisant le défrichement et
l'exploitation du bois vivant. A partir des années 70, le
phénomène d'érosion a pris un essor considérable.
Il en a résulté une politique d'aménagement global des
Bassins Versants et ce par la réalisation d'un ensemble de projets,
certains orientés spécifiquement vers la lutte contre
l'érosion, d'autres ayant une perspective de développement
intégré. En effet, sur une capacité totale de stockage
d'environ un milliard de mètre cubes d'eau, il est estimé que
prés de 800 millions de mètres cubes ont déjà
été perdus par envasement. Cet envasement atteint actuellement un
rythme annuel de prés de 50 millions de mètre cubes, soit 0,5 %
de la capacité totale. Selon le Conseil Supérieur de l'Eau
(CSEC), il faut à partir de l'an 2030, pour maintenir la capacité
installée, la construction d'un barrage de 150 millions de mètres
cubes par an pour compenser le phénomène d'érosion6(*).
Les études sur la consommation des ménages,
quoique de caractère global, font état de grandes
disparités entre le milieu rural et urbain. Selon le rapport sur le
niveau de vie des ménages de 1990/91(7(*)), la dépense moyenne par personne est deux fois
plus forte en milieu urbain qu'en milieu rural. Ces inégalités
devant les dépenses ont régressées au cours de la
période 70/91. Ainsi l'amélioration du niveau de vie des 10 %
des ménages les plus pauvres était plus importante( de l'ordre de
5,7 % en DH constant) que celle observée au niveau des 10 % des
ménages les plus aisés ( 4 % ). L'écart entre les deux
couches précitées est passé de 16 fois en 1985 à
13,9 en 1991.
Au niveau local, les études réalisées
dans ce sens par Mme Bensbaho S.et Ait Lhadj (2) font état d'un niveau
de vie très faible de la population des zones étudiées. Le
niveau de consommation moyen par ménage dans la CR de Tanant est de
27771 /an. La consommation alimentaire représente prés de 70 %
des dépenses totales dont les céréales et le sucre
représentent plus de la moitié.
Le présent travail se propose de contribuer à
l'étude économique de la consommation et des sources de revenus
des ménages situés dans le Bassin Versant de l'Oued Lakhdar,
province d'Azilal.
CHOIX DE LA ZONE D'ETUDE
Le choix de la zone d'étude est justifié
par:
- Sa situation en zone de montagne où le
phénomène d'érosion cause des problèmes
économiques à deux niveaux:
* En amont, par la dégradation du couvert
végétal et du support essentiel à toute culture ( sol
).
* En aval, par le phénomène de
dépôts des solides endommageant surtout les investissements en
place ( envasement des barrages, routes, ponts ...).
- C'est une zone qui entre dans le cadre du projet
d'aménagement des bassins versants où la population est
invitée à participer.Cette étude permet donc de mettre
à la disposition de l'agent de développement les principales
composantes de l'activité économique dans cette zone, lesquelles
sont fournies essentiellement par l'étude de la consommation et des
revenus.
En effet, l'étude de la consommation est
justifiée à la fois par le souci de connaître les modes de
consommation de la population et la recherche d'une stratégie de
développement permettant l'amélioration de leur niveau de vie.
Alors que le mode de consommation se matérialise par une maximisation de
la fonction de demande compte tenu du revenu des ménages, le second
utilise les résultats de cette démarche pou décrire la
structure de la consommation, ensuite prédire la demande
ultérieure et enfin évaluer l'impact de mesures de politique
socio-économique.
Par ailleurs, l'étude de la consommation permet d'une
part, l'évaluation quantitative de la demande finale qui est un outil de
mesure de la croissance et d'autre part de connaître les mutations de la
nature des biens et services consommés qui sont un critère
qualitatif du développement.
OBJECTIFS DE L'ETUDE
Les objectifs essentiels visés par ce travail sont
donc les suivants:
1- l'étude et l'analyse des différentes sortes
de revenus
2- L'analyse des disparités des revenus entre les
ménages et leur impact sur le niveau de consommation.
3- L'impact d'une amélioration de revenus sur le
niveau de vie des ménages.
ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE
THEORIE DU CONSOMMATEUR
I_INTRODUCTION
Le postulat de rationalité constitue le point de
départ de la théorie du consommateur. Ce principe fondamental
suppose tout simplement que le consommateur est capable de choisir parmi tous
les biens qui lui sont accessibles, ceux qui permettent de satisfaire au
maximum ses besoins.
Toutes les informations relatives à la satisfaction
que le consommateur tire de la consommation des différentes
quantités de biens sont contenues dans la notion d'utilité.
L'utilité au sens économique peut être
définie comme étant l'intensité du désir que le
consommateur éprouve pour se procurer d'un bien à un moment
donné et dans des conditions déterminées. L'utilité
est une notion subjective, comme le dit Ch.Gide,"elle naît seulement
quand le désir s'éveille, elle s'évanouit sitôt
qu'il s'éteint. Elle le suit et se promène avec lui de choses en
choses comme l'ombre suit le papillon et ne demeure que là où il
se pose (8(*)) ."
A. Marshall et L. Walras sont les premiers avoir
attribué à l'utilité des nombres (utilité
cardinale), c'est à dire que le consommateur est supposé
être en mesure d'assigner à chaque produit ou combinaison de
produits un nombre représentant le degré ou l'intensité de
l'utilité associée à sa consommation. Ce raisonnement a
permis de dégager les principales propriétés de
l'utilité, en particulier, la satisfaction augmente avec la consommation
(utilité totale croissante) et que le niveau d'utilité provenant
de la consommation d'unités additionnelles diminue avec l'augmentation
de la consommation d'un produit (utilité marginale
décroissante).
Vers la fin du 19ième siècle, les
économistes ont montré que le concept cardinal de
l'utilité n'est pas nécessaire pour l'étude du
comportement du consommateur, il suffit de connaître ses
préférences, c'est à dire, l'ordre dans lequel il classe
les biens qu'il peut acquérir, d'où le concept ordinal de
l'utilité. Ce classement des produits est exprimé
mathématiquement par la fonction d'utilité
D'une façon générale, la fonction
d'utilité n'est pas unique, n'importe quelle fonction monotone et
croissante des quantités consommées de biens peut servir de
fonction d'utilité. Cette fonction est définie en
référence à une période spécifique de
consommation. Cette période ne doit ni trop courte de sorte que le
désir de diversification de la consommation ne puisse être
réalisé, ni trop longue afin que le goût du consommateur,
c'est à dire la forme de la fonction d'utilité, ne change pas.
Toute période intermédiaire est satisfaisante pour l'estimation
de la fonction d'utilité. Ainsi le modèle analysé par
rapport à cette période est un modèle statique et elle ne
prend pas également en considération l'épargne, tout le
revenu est affecté à la consommation.
TAUX MARGINAL DE SUBSTITUTION (TMS)
Le TMS mesure la pente de la courbe d'indifférence en
un point donné; il peut être interprété comme le
taux auquel le consommateur est disposé à substituer une petite
quantité de bien i au bien j.Le TMS peut être mesuré en
observant le comportement effectif des individus; il s'agit en fait du taux
d'échange pour lequel le consommateur est indifférent entre
l'échange et le statu quo, c'est à dire ne désire pas
modifier sa consommation. Le choix optimal du consommateur correspond donc aux
égalités suivantes:
TMSi/j =
dXj/dXi = - Umi/Umj =
-Pi/Pj
LES FONCTIONS DE DEMANDE
Pour étudier la demande du consommateur, on peut
procéder soit en maximisant son utilité sous la contrainte
budgétaire, soit par la minimisation de ses dépenses compte tenu
de son niveau d'utilité: Les deux types de fonctions sont appelés
respectivement, Fonction de demande Ordinaire ou Marshallienne et Fonction de
demande compensée ou Hieksienne.
1- Fonction de demande
Ordinaire:
Soit un consommateur i, disposant d'un revenu Yi et qui
choisit de répartir sa consommation entre n biens de consommation de
prix P1,P2,...........Pn. La demande du bien K
s'écrit:
Qik = Fik
(Yi,P1,......Pk,.....Pn,Z)
(1) où Z est un vecteur de variables socio-économiques.
L'équation (1) est une fonction des prix des produits,
du revenu et d'un certain nombre de variables socio-économiques. Cette
équation est une des solutions de la maximisation de la fonction
d'utilité du consommateur i sous sa contrainte budgétaire:
MAX Ui =
F(qi1,......,qik,.........qin)
(2)
Somme PiQi = Yi
Contrainte budgétaire
Cette dernière équation signifie que les
dépenses du consommateur sont égales à son revenu.
La résolution de l'équation (2) se fait en en
utilisant la méthode de Lagrange:
L = U(Qi) - ì(SPiQi - Yi) (3)
où ì est le multiplicateur de Lagrange
Si les prix sont considérés constants, les
solutions de l'équation (3) correspondent aux fonctions de consommation
représentées par les courbes d'Engel reliant la consommation de
chaque produit en fonction
du revenu.
LES PARAMETRES DE LA FONCTION DE
CONSOMMATION
L'estimation des fonctions de consommation permet de
connaître les valeurs estimées des différents coefficients
à savoir les élasticités revenu et les
élasticités des variables sociodémographiques.
Les coefficients de revenu varient selon la nature des
fonctions de consommation permettent de différencier entre les
différents types de produits: produits normaux,produits
inférieurs,produits de luxe...
L'élasticité revenu ou
l'élasticité de la dépense totale:
Elle peut être définie comme étant la
variation proportionnelle des achats d'un produit par rapport à la
variation proportionnelle du revenu. Sa formule mathématique est la
suivante:
Er = (dqi/dR)(R/qi) i = 1.........n
où
Er est l'élasticité revenu
qi est la quantité consommée du produit i
R est le revenu.
Er peut être soit positive soit négative selon
la nature des biens consommés:
Er > 1 biens de luxe
Er < 0 biens inférieurs
0 < Er < 1 biens nécessaires
Ainsi, la détermination des élasticités
revenu, à travers l'estimation des fonctions de consommation, permet de
connaître l'évolution de la consommation et les
conséquences de tout changement de revenus sur la consommation d'un
produit ou groupe de produits.
Les élasticités des variables
sociodémographiques:
Ce sont les variables Tel que le sexe, l'âge, la taille
du ménage, le niveau d'instruction etc. Ces variables ont un effet
important sur le mode et la structure de consommation. le calcul des
élasticités permet donc d'expliquer le changement de la
consommation d'un bien i par rapport au changement correspondant à ces
variables.
LES MODELES D'ETUDE DE LA CONSOMMATION
L'analyse de la demande:
L'objectif principal de la théorie du comportement du
consommateur est d'expliquer comment un consommateur rationnel choisit ce qu'il
va consommer lorsqu'il est confronté à des variations de prix et
est limité par un niveau de revenu donné. Les fonctions de
demande résultant de cette théorie montrent comment le
consommateur changera sa demande des différents biens lorsque leurs prix
relatifs ou son niveau de revenu changent.
L'estimation des fonctions de demande, telles qu'elles sont
conçues par la théorie du consommateur, est difficilement
réalisable vue le grand nombre de coefficient à estimer. En
effet, s'il y a n produits, le nombre de coefficient à estimer est de
n² + n dont n² coefficients pour les prix et n coefficients pour le
revenu. Par conséquent, si le nombre d'observation n'est pas
supérieur au nombre de coefficient à estimer, il se pose le
problème de degrés de libertés. Afin de pallier à
ce problème, des restrictions sont imposées sur les coefficients
de demande en vue de réduire le nombre de ces dernières. Ces
restrictions sont des équations reliant les différentes
élasticités et réduisant le nombre de coefficients
à estimer. Ces équations sont:
a- La condition d'Engel ou "adding up
restriction"
Epi (dqi/qY) = E (dpiqi/dY) ..................(3)
= E (piqi/Y)(dqi/dY)(Y/qi)
= EWiìR = 1
où : dpiqi/dY est la
propension marginale à consommer du
bien i
Wi est la proportion
budgétaire du bien i
Cette équation signifie que la sommes des
élasticités revenus pondérées par les proportions
budgétaires doit être égale à l'unité. En
d'autres termes, une augmentation dans les dépenses totales doit
être entièrement allouée aux différents produits.
b- Les n équations de
Counot:
Epi(dqi/dpj) = -qj ou EWiEij = -Wj
.........(4)
i = 1..........n
j = 1..........n
c- La condition
d'homogènéité ou les n équations
d'Euler:
Cette condition n'est une restriction que s'il y a illusion
monétaire9(*):
EEij + ìi = 0 i = 1.......n
C'est à dire que la somme des élasticités
prix et de l'élasticité revenu doit être nulle.
d- Les n(n-1) / 2 équations de
Slutsky:
Elles expriment la symétrie des effets de
substitution, c'est à dire que la matrice des termes de substitution est
symétrique:
Sij = Sji
Après les restrictions (a), (b) ou (c) et (d) le
nombre de coefficients indépendants à estimer se réduit
à (n-1)(1/2 n + 1) ce qui est plus aisé à
estimer.
Deux approches fondamentales sont utilisées pour
estimer les coefficients de la fonction de consommation qui sont l'approche
pragmatique et l'approche indirecte.
L'approche pragmatique10(*) :
Dans cette approche, la théorie a un rôle
relativement faible. En d'autres termes, cette approche est fondée sur
l'analyse des caractéristiques de la demande tirée directement de
l'observation du comportement du consommateur bien que les restrictions
théoriques peuvent être testées.
Dans l'approche pragmatique, le problème qui se pose
est celui du choix des formes fonctionnelles appropriées pour
l'estimation de la fonction de consommation. Celles-ci sont nombreuses et
répondent chacune à des objectifs différents. Parmi ces
formes on trouve:
Qi = ai + biD +
ciP + diZ + Ui Forme
linéaire(1)
LogQi =
ai+biLog(D)+ciLog(P)+diLog(Z)+Ui
Forme Log-Log (2)
LogQi =
ai+bi(Log(D))²+ciLog(P)+diLog(Z)+Ui
Forme Log-Log quadratique(3)
Qi = ai + bi(1/D) +
ciP + diZ + Ui Forme inverse (4)
Qi =
ai+biLog(D)+ciLog(P)+diLog(Z)+Ui
Forme semi Log (5)
où:
Qi est la quantité consommée du produit i.
D est la dépense totale ou le revenu.
P est un vecteur des prix du produit i et des autres
produits qui lui sont liés dans la consommation.
Z est un vecteur des variables socio-économiques.
Ui est le terme d'erreur.
La majorité des auteurs qui ont entrepris des
études sur la consommation révèlent que les meilleurs
estimations sont obtenues par l'application du modèle double
logarithmique. Les avantages de ce modèle peuvent se résumer non
seulement par une facilité d'interprétation des résultas,
mais aussi par de meilleurs résultats scientifiques. Cependant, la forme
Log-log présente certains inconvénients en particulier la
condition d'agrégation11(*) ou "adding up restriction" qui, selon Deaton et
J.Muellbouer12(*), ne peut
être satisfaite que si toutes les élasticités sont
égales à l'unité .
L'approche indirecte:
C'est une approche basée essentiellement sur la
théorie. Les fonctions de demande résultant de la maximisation de
la fonction d'utilité sous la contrainte budgétaire doivent
satisfaire toutes les restrictions théoriques. Les principaux
modèles utilisés sont les systèmes linéaires de
dépense (L.E.S) de Stone et le système presque
idéal de demande (A.I.D.S)
- L.E.S
C'est le modèle le plus fréquemment
utilisé dans les analyses empiriques de dépense.Il
présente l'avantage d'être simple et permet une
interprétation économique facile. La forme fonctionnelle du L.E.S
est:
PiQi = aipi + bi(R-SjajPj) i =
1.....n(5)
PiQi est la dépense allouée au groupe I (Pi et
Qi sont les prix et quantités agrégés indexés par
produit au sein du groupe I)
R est la dépense totale du ménage
ai et bi sont les paramètres à estimer
Les élasticités prix et revenus sont:
nii = -1 + (1-bi)ai/Qi .................. (6)
nij = -bi(Pjaj)/PiQi .................... (7)
eR = biR/PiQi .....................(8)
La fonction (5) peut être interprétée
comme suit:
Premièrement, le consommateur achète des
quantités nécessaires de chaque groupe de produits (minimum de
subsistance)ai (i= 1....n) à des prix courants, dépensant aiPi.
Deuxièmement, le consommateur distribue le reste de
son revenu disponible ( R - SajPj ) entre tous les biens à des
proportions fixes bi ( bi est la propension budgétaire du groupe de
produits I). De même aiPi et ( R-SPjaj ) représentent
respectivement la dépense de subsistance et le surnuméraire.
Bien que ce modèle présente l'avantage du
nombre réduit des paramètres à estimer, la forme
fonctionnelle est très restrictive, les produits inférieurs sont
écartés des estimations ( eR = biR/PiQi>0 ).
En outre , aucune combinaison de produits ne peut être
complémentaire et tous les produits sont des substituts (nij<0). De
plus, ce système implique des courbes d'Engel Linéaires et ne
peut donc être envisagé que pour des variations faibles de
revenus.
-LE SYSTEME A.I.D.S
Ce modèle développé par Deaton et
Muelbauer, est utilisé pour l'estimation de la demande.
L'équation générale de l'AIDS est:
Wi = ai + SjYijLnPj + biLn E/P ..........(9)
Wi est la proportion budgétaire du bien i dans le
groupe de produit I
Pj est le prix du produit j dans le groupe I
E est la dépense totale dans le Ième
groupe
P est le prix du Ième groupe défini par:
LnP = a + SjajLnPj + 1/2 SiSj kij LnPi LnPj
Les restrictions théoriques imposées au
modèle sont :
- Agrégation de Counot:
Sj aj = 1
Sibi = 0
- Additing up :
Skij = 0
- Homogénéité de degré
zéro:
Sjkij = 0
- Symétrie de Slutsky:
kij = kji
L'estimation de l'équation (9) se fait par la
méthode des moindres carrées ordinaires puisqu'elle est
linéaire par rapport aux paramètres et aux variables.
Calcul des élasticités:
Elasticité Revenu:
eR = 1 + bi/Wi
Elasticité prix propres:
eii = bii/Wi - ai/Wi - 1
Elasticités prix croisés:
eij = bii/Wi - (ai/Wi)j.
le modèle A.I.D.S a connu quelques applications au
niveau national, cependant , il n'a pas donné de bons résultats
(Amman 1988, Chakri 1992)².
E T U D E M O N O G R A P H I Q U
E
I- APERÇU GENERAL SUR LA PROVINCE D'AZILAL
La province d'Azilal fut créée en 1975 dans le
cadre de la politique de décentralisation suivi par l'Etat et dans le
souci de permettre un développement socio-économique de cette
région longtemps marginalisée.
C'est une région montagneuse située à
cheval entre le Moyen et le Haut Atlas. Elle s'étend sur une superficie
de prés d'un million d'hectare dont 80 % à une altitude
supérieure à 1000m. Les basses altitudes ( < 500m ) sont rares
et se limitent à la zone irriguée faisant partie du
périmètre de Tadla ( 2 % ). Ces caractéristiques
naturelles, favorables pour l'enneigement et l'accumulation de grandes
quantités d'eau, se sont concrétisées par la
réalisation d'importants ouvrages
hydro_éléctriques(Barrages Bin el ouidan,My Youssef,Sidi Driss,
Hassan 1er). Ces ouvrages sont alimentés par trois grands bassins
versants (BV) à savoir:
-BV de l'oued El Abid qui s'étend sur prés de
50 % de la superficie de la province.
-BV de l'Oued Lakhdar couvrant 26 %
-En fin le BV de Tassaout dont l'étendue au sein de la
province est très limité ( 12 % )
La province d'Azilal offre donc d'importantes ressources pour
le développement économique du pays (irrigation,
électricité, ressources forestières...), cependant, elle
demeure une région très pauvre en infrastructure
socio-économique nécessaire pour son développement. La
longueur du réseau routier est limitée à quelques 1060 km
dont seulement la moitié est revêtue, l'accessibilité est
très difficile en particulier pendant les saisons pluvieuses où
certaines régions restent isolées du reste du pays, la couverture
scolaire et l'encadrement sanitaire sont parmi les plus faibles au niveau
National.
Selon le dernier recensement de 1994, la population totale de
la province s'élève à 392.075 hbts et plus de 95 % de
cette population est rurale. Le taux d'accroissement est de 1,5 % ,très
faible par rapport à la moyenne Nationale ( 2,6 % ), ceci peut
être expliqué aussi bien par l'instabilité de la population
étant donné les conditions de vie très difficiles que par
le manque de protection sanitaire. En ce qui concerne la répartition de
la population, elle est surtout concentrée le long des vallées et
dans le Dir ( piemont ); Ainsi , 1/3 de la superficie abrite prés de 75
% de la population.
Le phénomène migratoire et l'exode rural sont
assez fréquents dans la Province. Ils intéressent surtout les
jeunes qui quittent définitivement la région vers d'autres
où les conditions de vie sont plus favorables, ou à
l'étranger. Selon le rapport de la FAO, ce mouvement touche prés
de 2 % de la population. En outre, il convient de signaler l'existence
d'importants mouvements saisonniers vers les régions avoisinantes
à la recherche d'activités rémunératrices, en
particulier, durant les moissons, pendant la récolte de la betterave
etc...
L'activité principale de la population est
l'agriculture , elle occupe plus de 90 % de la population totale active et
procure prés de 70 % du P.I.B de la province dont l'essentiel est fourni
par l'exploitation forestière et l'élevage. Le PIB/hbt qui est de
l'ordre de 1.720 DH en 1985 reste très faible par rapport à la
moyenne nationale ( 5.270 DH ).
En ce qui concerne la Superficie Agricole Utile ( SAU ), elle
ne représente que 18 % de la Superficie Totale (ST). Le morcellement et
l'inégale répartition des terres sont très
accentués. Ainsi, prés de 90 % des exploitants ont moins de 5ha
et le nombre moyen de parcelles par exploitation est Supérieur à
5 ha. Le Melk et le mode de faire valoir directe sont
prépondérants. Le tableau ci-dessous donne la répartition
de la ST.
DESIGNATION
|
SUPERFICIE(HA)
|
%
|
SAU
|
176.000
|
18
|
BOUR
|
160.000
|
91
|
IRRIGUE
|
16.000
|
9
|
FORET
|
389.000
|
39
|
PARCOURS
|
300.000
|
30
|
INCULTES
|
140.000
|
1
|
ST
|
1.005.000
|
100
|
Source: Monographie de la D.P.A d'Azilal,
1994
Les cultures les plus rencontrées sont les
céréales qui représentent prés de 70 % de la SAU,
suivie de la jachère et de l'arboriculture fruitière avec
respectivement 7 et 22 % . Les techniques culturales utilisées sont
traditionnelles et les rendements obtenus demeurent très faibles. Une
grande partie de la production est destinée à
l'autoconsommation. Le tableau ci-après donne l'occupation des sols
pendant la campagne 94/95:
Tab.2 : Occupation des sols
SPECULATIONS
|
SUPERFICIES(HA)
|
%
|
CEREALES
|
113.700
|
65
|
LEGUMINEUSES
|
3.500
|
2
|
FOURRAGES
|
2.500
|
1,5
|
MARAICHAGE
|
1.900
|
1
|
PLANTATION FRUITIERE
|
17.000
|
10
|
JACHERE
|
38.000
|
22
|
TOTAL
|
176.000
|
100
|
Source: Monographie de la D.P.A
d'Azilal. Pour ce qui est de la production animale, il y a une
prédominance de l'espèce caprine et ovine . Les bovins sont mals
représentés et 90 % de l'effectif existant est de race locale.
Les différents troupeaux sont conduits d'une manière extensive
tirant une grande partie de leurs besoins alimentaires des parcours
forestiers. Les effectifs recensés sont les suivants:
Tab.3: Effectifs du cheptel
ESPECES
|
NBRE DE TETES
|
OBSERVATIONS
|
BOVINS
|
52.609
|
90 % de race locale
|
OVINS
|
424.467
|
3,5 % de l'effectif Nationale
|
CAPRINS
|
405.746
|
9 % de l'effectif National
|
EQUIDES
|
51.934
|
|
RUCHES
|
23.293
|
|
II- PRESENTATION DE LA ZONE D'ETUDE
II-1 SITUATION
Le Bassin Versant de l'Oued Lakhdar s'étend sur
prés de 166.000 ha localisé presque entièrement dans le
Centre Sud de la Province d'Azilal (80 %) entre les coordonnées
géographiques suivants:
3128' et 3159' de latitude Nord
69' et 650' de longitude Ouest
Géographiquement, il est limité par:
-Jbel Azurki ( 3.690 m ) et Jbel Aroudan ( 3600 m ) à
l'Est, ces deux massifs font partie du Bassin Versant de l'Oued
Laâbid.
- Au Sud par les Jbels Tarekdid et Mgoun ( 4068 m ) et
Ouougoulzat qui le séparent du Bassin Versant de l'Oued Tassaout.
- A l'Ouest par les Jbels Rats ( 3200 - 1700 m).
- Au Nord par l'agglomération d'Azilal
Administrativement, C'est le cercle d'Azilal qui contient la
plus grande partie du BV ( 85 % ), le reste est situé dans le cercle de
Demnat. Ce sont les communes Rurales de Ait Abbes , Tabant , Abachkou Ait
Mhammed et Ouaoula qui sont les mieux représentées. Le tableau
ci-dessous donne la répartition du BV entre les différentes
communes.
Tab.4: SUPERFICIE DES COMMUNES SITUEES EN TOTALITE OU EN
PARTIE DANS LE BV DE L'OUED LAKHDAR
CERCLE
|
COMMUNE RURALE
|
SUPERFICIE
TOTALE (HA)
|
SUP.DANS LE B.V (HA)
|
%
|
AZILAL
|
ABACHKOU
|
42.290
|
37.880
|
90
|
|
AIT MHAMED
|
55.720
|
34.940
|
63
|
|
TABANT
|
35.070
|
32.920
|
93
|
|
AIT ABBES
|
25.750
|
25.750
|
100
|
|
ZAOUIAT AHANSAL
|
71.500
|
9.020
|
13
|
|
AZILAL
|
68.000
|
1.830
|
3
|
|
TOTAL
|
|
142.340
|
85,4
|
DEMNAT
|
OUAOULA
|
29.970
|
19.570
|
65
|
|
TIFNI
|
46.800
|
440
|
1
|
|
MAJDEN
|
16.800
|
760
|
1,5
|
|
TOTAL
|
|
20.270
|
12,2
|
BZOU
|
TANANT
|
30.000
|
830
|
0,5
|
OUAOUIZEGHT
|
IMI NOULAOUN
|
78.800
|
32,60
|
1,9
|
TOTAL
|
|
|
166.700
|
100
|
Source:Service des
aménagements des forêts
et des B.V.de Marrakech
II-2 MILIEU PHYSIQUE
L'Oued Lakhdar prend naissance dans le Jbel Azourki, sa
longueur est de 29,3 km, l'indice de pente est de 23,2 m/km. Sur le plan
géomorphologique, il y a une prédominance des formations
calcaires qui s'étalent sur prés de 60 % de la ST, suivie d'une
formation marneuse ( 18 % ) localisées respectivement au Centre et au
Nord Ouest du Bassin Versant.
II-2-1 CLIMAT ET VEGETATION
En raison de la prédominance des hautes altitudes, le
climat qui caractérise le bassin versant est de type semi-aride à
l'Ouest et subhumide au Sud. La chute de neige est fréquente durant la
saison hivernale ce qui contribue à une alimentation permanente des
sources acquifères . Le Bassin Versant constitue donc un important
réservoir d'eau.
Le relevé pluviométries des stations
situées à l'intérieur ou à proximité du BV
montre des variations en fonction de l'altitude avec un minima moyen de 427 m/m
à Tanant et un maxima moyen de 682 m/m à Ouazzant (Voir
Graphique)
L'analyse des relevés thermiques des trois stations
montre que la région de Demnat est plus ensoleillée avec un
maxima moyen de +25c. Les températures inférieures à
zéro sont enregistrées durant les mois de Décembre -
Janvier et Février à Ait Mhamed. Les mois les plus secs sont
Juillet-Août avec un maxima de 38 et 34c.
Ainsi et compte tenu de ce qui précède, trois
étages bioclimatiques sont identifiés en fonction du gradient
altitudinal:
- Etage semi-aride frais au Nord sur une altitude allant de
800 à 1500 m.
- Etage semi-aride froid au Centre entre 2000 et 2500 m.
- Etage subhumide au Nord frais au Nord Ouest et froid au Sud
entre 1600 et 4000 m.
II-2-2 OCCUPATION DES SOLS
Etant donné les conditions climatiques difficiles et
le relief accidenté, l'espace cultural est très limité. En
effet, si on exclue la forêt, la part de la ST réservée aux
cultures ne dépasse guère quelques 11 % dont 3 % seulement est
conduite en irrigué le long des Oueds et dans les fonds des
vallées. En conséquence, les habitants ne cessent de multiplier
leurs efforts dans le but d'étendre l'espace cultural, souvent d'une
manière illicite au détriment de la forêt.
La ventilation de la Superficie totale du BV se
présente comme suit:
TAB.N5: VENTILATION DE LA SUPERFICIE TOTALE DU BV
NATURE
|
SUPERFICIE(HA)
|
%
|
SUPERFICIE IRRIGUE
|
5.560
|
3,3
|
SUPERFICIE EN SEC
|
13.300
|
8
|
CULTURES SOUS FORET
|
14.800
|
8,9
|
FORET
|
75.240
|
45,1
|
PARCOURS
|
57.800
|
34,7
|
TOTAL
|
166.700
|
100
|
Source: D.P.A
D'AZILAL
II-3 MILIEU HUMAIN
la population totale à l'intérieur du bassin
versant s'élève à prés de 55.800 ( source: Fiches
communales de 1979 projetées sur 1994, rapport de la FAO, 1995). Cette
population se répartit par commune et par cercle comme l'indique le
tableau suivant:
TAB.N6...REPARTITION DE LA POPULATION
CERCLE
|
C.R
|
P.TOTALE(1)
|
POP.B.V(2)
|
%
|
AZILAL
|
AIT MHAMED
AIT ABBES ABACHKOU
TABANT
|
18.888 8.394 7.753 11.596
|
830 1.000 700 500
|
|
DEMNAT
|
OUAOULA
|
19.745
|
270
|
|
TOTAL
|
|
66.386
|
3.300
|
|
Sources: (1) Direction des statistiques
(2) Rapport de la FAO
DELIMITATION DE LA ZONE D'ETUDE
Les zones retenues pour notre étude sont celles
définies par le projet d'aménagement du bassin versant de l'Oued
Lakhdar². Ce sont des zones jugées prioritaires vu l'état de
dégradation des sols et leur caractère érosif. La
situation et les principales caractéristiques de ces zones se
résument comme suit:
1- BERNAT AMONT
Faisant partie de la C.R de Ait Mhamed, c'est une zone de
moyenne montagne à caractère sylvopastorale; la population est
surtout localisée le long de l'Oued Bernat, affluent de Lakhdar,
là où les possibilités d'irrigation sont offertes. Les
cultures rencontrées sont les céréales , le
maraîchage, les rosacées, et la luzerne. L'élevage est de
type extensif.
2- BERNAT AVAL
C'est le prolongement Sud de la zone précitée
située dans le territoire de la CR de Ait Abbes. Les sols sont pauvres
et pierreux, la forêt constitue la source de vie principale de la
population, les signes d'une surexploitation sont apparents et se manifestent
par une forte érosion . L'élevage caprin est dominant, les
cultures rencontrées sont par ordre d'importance: l'orge, l'olivier, et
l'amandier. L'habitat est peu dispersé.
3- L'AMONT DU BARRAGE HASSAN Ier:
Située dans la C.R de Ouaoula, la superficie
concernée par le projet est de 106 km², soit 30 % de la ST de la
commune. C'est une zone où le peuplement est assez dense, les plaines
sont plus larges avec des sols favorables à l'agriculture ( 60 % de la
ST). Les principales spéculations rencontrées sont la
céréaliculture, l'arboriculture ( olivier et amandier). Leur mode
de conduite est traditionnel et les productions réalisées sont
faibles. L'élevage ovin et caprin de type extensif est dominant.
4- LAKHDAR AMONT OCCIDENTAL:
C'est la zone de hautes montagnes ( 2300 à plus de
3000 m ), d'une superficie de 7600 ha ( 18 % de la ST de la CR ). Très
enclavée, elle présente une forte érosion. De vocation
sylvopastorale, la SAU de la CR ne représente que prés de 3 % de
la ST. L'habitat est sédentarisé et groupé le long de
l'Oued, pratiquant des cultures en irrigué en particulier la pomme de
terre et le pommier. L'élevage caprin et ovin sont dominants.
L'espèce bovine de race améliorée est en nette extension
dans cette zone.
M E T H O D O L O G I E
Toute étude sur la consommation vise le plus souvent
l'estimation des élasticités prix et revenus ainsi que des
variables socio-démographiques susceptibles d'avoir un impact sur la
consommation. Si les quantités et les prix peuvent être
déterminés avec plus de précisions, le revenu est souvent
approché par la dépense totale. Ceci est justifié d'une
part, par la réticence des ménages à déclarer leur
revenu exact et d'autre part, par le fait que la dépense totale
constitue une meilleure approximation de revenu (Chakri,1990).
Cette conception est écartée dans le
modèle économique de ménage agricole car une telle
spécification se désintéresse complètement de la
formation du revenu, de ses sources ainsi que de sa répartition, l'effet
revenu devient difficilement quantifiable.
Dans cette partie méthodologique, on va
présenter les types de données utilisées, la
méthode d'échantillonnage et de quantification des variables
ainsi que le choix du modèle empirique à utiliser pour
l'estimation des fonctions de consommation.
I-NATURE DES DONNEES
Après avoir défini le thème et les
objectifs de notre étude, des sorties successives de reconnaissance ont
été effectuées dans la région pour avoir une
idée générale sur ses caractéristiques
géographiques et sociales. Les contacts avec les différents
services régionaux de l'agriculture et de l'intérieur et la
consultation des documents existants nous a permis de cadrer notre zone et
d'avoir des informations sur ses caractéristiques physiques, humaines,
institutionnelles.... Nous citons dans ce contexte les rapports
réalisés dans le cadre des différents projets de
développement et d'aménagement des bassins versants, la
monographie de la Province d'Azilal....
En ce qui concerne la consommation des ménages, les
études entreprises localement par l'I.A.V nous a permis d'avoir une
idée globale sur les modes de consommation de la population et
d'identifier les produits de consommation au sein du questionnaire.
II-LE QUESTIONNAIRE
Dans le souci de collecter des informations fiables avec le
minimum d'erreurs possible, en plus des informations nécessaires sur la
structure démographique des ménages ( taille, sexe, âge,
activité etc), le questionnaire a été divisé en
deux parties: une partie relative à la consommation et l'autre aux
revenus.
II-1 La consommation
Dans cette partie on a classé tous les produits
consommés par les ménages, distinction faite entre les produits
achetés autoproduits, reçus comme dons ou offerts. Concernant les
dépenses, les informations recueillies se rapportent à une
année entière. Dans le souci de réduire l'effet de
mémoire, on a introduit le concept de périodes de
références dont le choix est fait en fonction des
fréquences d'acquisition des produits.
2-1-1 Dépenses alimentaires: Il s'agit de
relevés rétrospectifs des approvisionnements faits par les
ménages pour faire face à leur consommation annuelle (
céréales, huile d'olive...), mensuelles (farine sucre...),
hebdomadaire ou quotidienne. En ce qui concerne l'autoconsommation, les
différents produits sont évalués au moment de leur
consommation au prix du marché local.
2-1-2 Dépenses non alimentaires: Il s'agit des
dépenses relatives à la scolarisation, à la santé,
à l'habillement, à l'habitat, au transport et loisir, à la
consommation d'énergie, à l'hygiène, à l'achat des
biens durables et autres dépenses.
2-2 Les revenus:
En raison de la dominance de l'activité agricole dans
la région, la grille d'enquête comprend les principales
informations nécessaire à cette activité et permettant
d'aboutir au calcul du revenu agricole ( taille de l'exploitation, nombre
de parcelles, occupation des sols, superficie irriguée,productions et
charges par culture...).
2-2-1 Revenu agricole: C'est le profit à court terme,
ou la marge brute ( MB ) définie comme étant la différence
entre la production brute et les charges variables.
MB(exp) = MB(PV) + MB(PA) où
Exp = Exploitation
PV = Production végétale
PA = Production animale
2-2-2 Revenus hors exploitation
C'est l'ensemble des revenus réalisés en dehors
de l'exploitation agricole, ils regroupent les revenus de transfert, le travail
salarié, les revenus d'autres activités commerciales,
artisanales, touristiques etc.
III- ECHANTILLONNAGE
L'étendue de la zone d'étude ( cinq communes
rurales ), le relief accidenté et l'insuffisance des moyens
matériels et humains sont les principaux facteurs ayant
influencés la taille et le choix de notre échantillon.
Le nombre de ménages enquêtés a
été fixé à 66, soit 2 % du nombre de ménages
du bassin versant.
3-1 Méthode d'échantillonnage:
la méthode adoptée pour le choix de notre
échantillon est aléatoire stratifiée. Disposant du nombre
et des pourcentages d'exploitants par C.R et par classe de superficie ( tableau
N7 ), la répartition de l'échantillon est présentée
au tableau N8
Tableau n7: Répartition des exploitants à
l'intérieur du bassin versant
COMMUNES
RURALES
|
EXPLOITANTS PAR CLASSE DE SAU
|
TOTAL
|
|
< 5ha
|
5-10ha
|
>10ha
|
|
|
|
NRE
|
%
|
N
|
%
|
N
|
%
|
|
|
AIT MHAMED
|
682
|
82
|
143
|
17
|
5
|
1
|
830
|
100
|
AIT ABBES
|
853
|
85
|
140
|
14
|
7
|
1
|
1.000
|
100
|
OUAOULA
|
243
|
90
|
18
|
6
|
9
|
3
|
270
|
100
|
ABACHKOU
|
493
|
98
|
5
|
1
|
2
|
0,4
|
500
|
100
|
TABANT
|
570
|
81
|
120
|
1,7
|
10
|
0,3
|
700
|
100
|
TOTAL
|
2841
|
86
|
426
|
13
|
33
|
1
|
3.300
|
100
|
Sources: - Rapport FAO, C.P MOR.95
- Monographie de la province d'Azilal,DPA
d'Azilal.
Tableau N8: Répartition de l'échantillon
COMMUNES RURALES
|
NOMBRE DE FOYERS
|
REPARTITION DES ENQUETES
|
|
TOTAL
|
ECHANT.
|
< 5ha
|
5-10ha
|
> 10ha
|
AIT MHAMED
|
830
|
16
|
13
|
3
|
0
|
AIT ABBES
|
1.000
|
20
|
17
|
3
|
0
|
OUAOULA
|
270
|
6
|
5
|
1
|
0
|
ABACHKOU
|
500
|
10
|
10
|
0
|
0
|
TABANT
|
700
|
14
|
12
|
2
|
0
|
TOTAL
|
3.300
|
66
|
57
|
9
|
0
|
III- CHOIX DES PRODUITS ALIMENTAIRES
L'enquête a porté sur tous les produits
alimentaires consommés par les ménages durant la période
s'étalant du 1er septembre 94 au 31 Août 95. Ces produits dont le
nombre s'élève à .... sont distribués dans
différents agrégats: céréales et produits
céréaliers, légumineuses, racines et tubercules...etc.
IV-CHOIX DES VARIABLES
4-1 Prix et revenus
Le prix et le revenu sont les principaux paramètres
intervenant dans le choix du consommateur. Le comportement de ce dernier est
aussi déterminé par des paramètres
socio-économiques et démographiques.
4-1-1 Le revenu du ménage
Dans les modèles traditionnels de demande, le revenu
est approché par la dépense totale. Selon L.Jaidi², cette
conception est justifiée du fait que la consommation ne diffère
du revenu que par l'épargne, que celle-ci est faible dans la grande
masse des ménages agricoles et donc la consommation reflète mieux
le niveau du pouvoir d'achat. Dans le même contexte, Friedman
considère que la consommation du ménage est expliquée par
son revenu permanent qui est égale à la moyenne du revenu de la
période et des périodes antérieures. Le même auteur
explique que chaque ménage fixe un niveau de dépense en fonction
de son revenu et qu'il existe toujours une sorte de compensation entre
épargne et revenu. Ainsi, si pendant une période donnée,
les recettes sont exceptionnellement élevées, l'épargne
augmente et sera utilisé au cours des périodes où le
revenu est insuffisant pour couvrir les dépenses de consommation.
4-1-2 Prix
L'estimation de la fonction de demande d'un produit ou groupe
de produits doit expliquer l'effet "prix" à travers les
différentes élasticités. Dans les études
transversales, lorsque les prix ne sont pas disponibles, l'alternative souvent
adoptée est l'utilisation des valeurs unitaires, c'est à dire le
ratio entre la dépense et la quantité. Une autre solution
réside dans l'adoption de l'hypothèse que les variations des prix
sont trop faibles pour être pris en considération. Cette
dernière alternative est jugée valable pour notre étude,
car entre le début et la fin de l'année 1995, les prix des
différents produits ont peu varié.
4-2 Les variables socio-démographiques
Ce sont les variables ayant un impact sur la consommation et
pouvant apprécier le niveau de vie atteint par la population. Ce sont en
particulier:
_ La taille du ménage: C'est le nombre de personnes
vivant dans le ménage. C'est un indicateur de l'existence des
économies d'échelle.
- La composition du ménage: Pour introduire cette
variable dans le modèle de consommation, nous avons choisi la structure
en âge du ménage , exprimée par les unités de
consommation(tableau ci-dessous n9 ). Par ailleurs, l'effet sexe n'est pas pris
en considération dans notre modèle13(*)
Tableau N9: Echelles retenues pou la détermination
des U.C (unités de consommation)
STATUT FAMILIAL
|
U.C
|
CHEF DE MENAGE
|
1
|
AUTRES ADULTES
|
0,7
|
ENFANTS MOINS 15ANS
|
0,5
|
Source: ENCDM 1984/85 Echelle d'Oxford
- Niveau d'instruction: Exprimé par le nombre total de
scolarisés dans le ménage sur la taille du ménage.
- S.A.U et taille du troupeau: La S.A.U et l'élevage
sont les principaux indicateurs de richesse dans la région. Ces deux
paramètres sont introduits dans la fonction tout en supposant qu'ils ont
un effet sur la consommation.
- Le ratio de subsistance: C'est le rapport entre la valeur
de l'autoconsommation et la consommation totale d'un produit. Il exprime la
part de la production totale autoconsommée dans la consommation
alimentaire. Cette variable n'est introduite que dans le cas des produits
autoconsommés et, dans cette zone, une grande partie de la production
est destinée à l'autoconsommation.
- Les variables dites de "montagne": La topographie
accidentée des zones de montagne pose des difficultés aux
populations pour s'approvisionner en denrées alimentaires , en
particulier durant les saisons pluvieuses où certains souks sont
même abondonnés. Cette situation peut influencer le niveau de
consommation des ménages. Ainsi nous avons choisi trois variables dont
deux indicatrices ou dammy variables et une quantitative:
Dammy variables: - Accessibilité au souk difficile:
1
Sans difficultés : 0
Approvisionnement continue des souk :1
discontinue :0
Distance( en Km): Variable quantitative.
4-2 La variable dépendante ou expliquée:
La variable dépendante est la consommation totale,
c'est à dire la somme des valeurs des achats et de l'autoconsommation
des produits consommés par les ménages. La consommation en un
produit i est exprimée en valeur monétaires et non en
quantité. Il reste à signaler que notre étude utilise
essentiellement les fonctions d'Engel et n'inclut pas les prix comme variables
explicatives.
V-LE CHOIX DE LA FORME FONCTIONNELLE:
Dans cette étude nous avons opté pour la forme
bi-logarithmique pour l'estimation des fonctions de consommation dont
l'équation générale est la suivante:
LOG Ci = a + biLogR + ciLogN + diLog(U/N) +
eiLog(I/N) +
fiLog(SAU) + giLogT + hiLogE + iD1 +
jD2 ............(1)
Ci = Consommation totale du produit i
R = Revenu total annuel du ménage
N = taille du ménage
UC/N = Ratio des unités de consommation sur la
taille du ménage
I/N = Ratio nombre de scolarisés sur la taille du
ménage
SAU = Superficie agricole utile
T = Taille du troupeau(Ovins + Caprins)
E = Eloignement du ménage au souk
D1 = Dammy Variable relative à l'acces
D2 = dammy Variable relative à l'approvisionnement du
souk.
L'équation (1) sera estimé exclusivement pour
les produits achetés. Pour les produits qui sont à la fois
achetés et autoconsommés, nous introduisons le ratio de
subsistance(RS). Cependant, l'introduction de ce ratio pose le problème
de multicollinéarité car ce RS est lui même fonction de
toutes les variables précitées.
RSi = LOG Ci = a + biLogR + ciLogN + diLog(U/N) + eiLog(I/N)
+ fiLog(SAU) + giLogT ............(2)
Pour résoudre le problème de
multicollinéarité, nous avons utilisé la méthode
des double moindres carrées (two stages least square). Dans un premier
lieu, les paramètres de l'équation (2) sont estimés par la
méthode de régression des moindre carrées ordinaire (MCO)
ce qui nous permet de déterminer la valeur de RS. Cette valeur
estimée est ensuite utilisée dans l'équation (1) comme
variable indépendante. Les coefficients de cette dernière sont
estimés aussi par la méthode de régression des moindres
carrés ordinaires.
CARACTERISTIQUES GENERALES DES MENAGES
ENQUETES
I- CARACTERISTIQUES SOCIO-DEMOGRAPHIQUES
1-1 TAILLE MOYENNE DES MENAGES
TABLEAU N10: TAILLE MOYENNE DES MENAGES PAR
ZONE
|
ZI
|
Z2
|
Z3
|
Z4
|
Z5
|
TOTAL
|
Nbre d'enq.
|
20
|
6
|
16
|
10
|
14
|
66
|
Taille mou.
|
9,50
|
9,67
|
11,38
|
11,10
|
12,64
|
10,88
|
STD
|
5,97
|
2,36
|
3,59
|
3,86
|
5,16
|
4,88
|
Max.
|
25
|
12
|
20
|
18
|
23
|
|
Min.
|
3
|
6
|
7
|
6
|
7
|
|
Le tableau ci-dessus fait apparaître que la taille
moyenne des ménages à l'interieur du Bassin Versant est
très élevée comparativement à la moyenne Nationale
en milieu rural qui est de l'ordre de 6,7. Sa variation au sein des
différentes zones oscille entre 9,5 à Ait Abbes (ZI) et 12,64
à Abachkou (Z5). Cette situation peut être expliquée par la
persistance structures sociales traditionnelles dans les zones de montagne en
general (société patriercale).
1-2 REPARTITION PAR AGE ET PAR SEXE
TABLEAU N11: REPARTITION DE LA POPULATION PAR AGE
ET PAR SEXE
|
0 à 15ans
|
>15 ans
|
TOTAL
|
|
M
|
F
|
T
|
M
|
F
|
T
|
M
|
F
|
T
|
NBRE
|
171
|
147
|
318
|
214
|
186
|
400
|
385
|
333
|
718
|
MOY.
|
2,62
|
2,16
|
4,78
|
3,26
|
2,8
|
6,06
|
5,98
|
5,0
|
10,88
|
%
|
54
|
46
|
100
|
54,7
|
45,3
|
100
|
54
|
46
|
100
|
La population du Bassin Versant présente des
caractéristiques simulaires à celle de la population
Nationale14(*) en ce qui
concerne aussi bien son âge que sa répartition par sexe. Ainsi, on
constate que 70 % de la population est âgée de moins de 30 ans et
44 % ayant un âge de moins de 15 ans. Sa répartition par sexe fait
ressortir une légère supériorité du sexe masculin (
54 % ).
La population active disponible représente prés
de 56 % de la population totale15(*) ; Ce chiffre est plus important que celui
observé au milieu Rural National en 1990/9116(*) .
1-3 TAILLE DES MENAGES PAR CLASSE DE SAU
TABLEAU N12: TAILLE MOYENNE DES MENAGES PAR CLASSE DE
SUPERFICIE.
|
C L A S S E S D E S.A.U
|
|
0 à 2 ha
|
2 à 4ha
|
4 à 6ha
|
>6ha
|
AVG
|
9,88
|
8,91
|
12,83
|
13,30
|
STD
|
3,41
|
3,75
|
5,39
|
5,68
|
CV (%)
|
35
|
42
|
42
|
43
|
Deux principales observations peuvent être
dégagées du tableau ci-dessus:
1/ La variabilité, exprimée par le rapport
entre l'écart type et la moyenne, est importante ce qui rend difficile
toute interprétation des chiffres.
2/ La taille moyenne des ménages augmente avec la SAU.
Cet accroissement est plus important en passant des deux premières
classes aux deux dernières où la taille moyenne est
multipliée par 1,36. Chakri, 1990, dans la commune Rurale de Timahdit a
constaté que la taille moyenne des ménages est multipliée
par 1,7 en passant de la classe "sans terre" à celle > 20 ha.
1-4 LA SCOLARISATION
Pour l'évaluation du niveau d'éducation dans la
zone étudiée, nous avons utilisé le Ratio
d'éducation, c'est à dire, le rapport des personnes sachant lire
et écrire sur la taille du ménage.
TABLEAU N13: NIVEAU D'INSTRUCTION
MOYEN PAR SEXE ET PAR ZONE (en %).
|
Z1
|
Z2
|
Z3
|
Z4
|
Z5
|
TOTAL
|
MALES
|
44
|
32
|
28
|
51
|
27
|
35,8
|
FEM.
|
4,5
|
3
|
2,6
|
7,5
|
5
|
4,5
|
TOT.
|
25,8
|
16
|
31
|
65
|
17
|
21,3
|
Nbre Enq.
|
20
|
6
|
16
|
10
|
14
|
66
|
Dans le Bassin Versant de Lakhdar, le taux
d'alphabétisation est très faible, seule 21,3 % sait lire et
écrire. Ce taux est inférieur à celui de la moyenne
Nationale Rurale qui est de 28,2 %17(*) . On remarque aussi que 90 % des instruits sont de
sexe mâle.
En ce qui concerne la répartion par zone, les taux les
plus élevés sont enregistrés à Tabant ( 65 % ) et
à Ait Mhamed ( 31 % ). Par contre , les taux les plus faibles sont ceux
de Ouaoula et Abachkou ( 16 % et 17 % ). Cette situation peut être
expliquée par le type d'habitat plus ou moins regroupé dans les
différentes zones et l'insuffisance des établissements scolaires.
Selon l'enquête statistique 1990/91, les conditions de non scolarisation
dans le monde Rural en général et dans les zones de montagne en
particulier sont dues à plusieurs facteurs socio-économiques dont
notamment:
- Le manque d'établissement scolaires ou leur
éloignement par rapport aux habitants
- Les frais de scolarisation
-L'attitude des parents vis à vis de la scolarisation
II- ACTIVITE AGRICOLE
L'agriculture demeure l'activité principale dans la
zone étudiée. Avant de passer à la contribution de
l'activité agricole dans la formation du revenu, nous allons
présenter les principales caractéristiques des exploitations
enquètées, tout en distingant entre la production
végétale et animale.
2-1 PRODUCTION VEGETALE
2-1-1 LA S.A.U
Elle est considérée comme un indicateur de
richesse dans la région. Sa répartition par zone est comme
suit:
TABLEAU N14: SUPERFICIE MOYENNE ( EN HA ) ET NOMBRE
DE PARCELLE PAR ZONE
18(*)
|
Z1
|
Z2
|
Z3
|
Z4
|
Z5
|
TOTAL
|
SAUT(1)
|
4,29
|
2,75
|
4,08
|
4,53
|
3,02
|
3,73
|
BOUR
|
3,86
|
2,63
|
3,22
|
1,60
|
1,20
|
2,50
|
IRR.(2)
|
0,43
|
0,14
|
0,89
|
2,73
|
1,82
|
1,23
|
N.P
|
5,75
|
5,0
|
6,69
|
12,8
|
10,21
|
8,09
|
%(2/1)
|
10
|
4
|
21
|
65
|
60
|
33
|
La SAU moyenne par exploitation dans le Bassin Versant est
de 3,73 ha dont le tiers est irrigué à partir des sources et des
Oueds. Cette dernière est surtout située dans les CR de Tabant (
65 % ) et Abachkou ( 60% ). La parcellisation est plus accentuée dans le
Bassin Versant, en particulier, au niveau des CR où les
possibilités d'irrigation sont élevées. Le mode de faire
valoir direct et le statut melk sont prépondérants.
2-1-1-1 OCCUPATION DES SOLS
Les principales cultures rencontrées dans la
région sont les céréales et les plantations
fruitières qui occupent respectivement plus de 90 % de la SAUT. Les
tableaux n15 et 16 donnent la répartition des principales
cérèales et les plantations fruitières rencontrées
dans les différentes zones. On remarque que la culture de l'orge domine
dans toutes les zones, sa part relativement faible à Tabant et Abachkou
est compensée par la culture du maïs grain. Ceci peut être
expliqué par le fait que ces cultures constituent une base
d'alimentation humaine et animale. Quant aux plantations fruitières, on
révèle l'importance des rosacées fruitières
(pommier,noyer) au sein des deux zones précitées. L'olivier et
l'amandier, conduites de façon extensives, sont surtout
rencontrées à Ouaoula , Ait Abbes et à Ait Mhamed.
TABLEAU N15: PART DE LA SAU OCCUPEE PAR LES CEREALES
( EN % )
|
Z1
|
Z2
|
Z3
|
Z4
|
Z5
|
TOTAL
|
BLE DUR
|
14
|
21
|
13
|
21
|
24
|
18,6
|
ORGE
|
64
|
65
|
66
|
34
|
38
|
53,4
|
MAIS
|
2,3
|
0
|
5
|
15
|
15
|
7,5
|
T.CEREALES
|
80,3
|
86
|
84
|
70
|
77
|
79,5
|
TABLEAU N16: PLANTATION FRUITIERES ( NOMBRE DE PIEDS
PAR EXPLOITATION ET PAR ZONE )
|
Z1
|
Z2
|
Z3
|
Z4
|
Z5
|
TOTAL
|
OLIVIER
|
41
|
49,17
|
2,81
|
0
|
0
|
17,5
|
AMANDIER
|
56
|
76,7
|
14,06
|
0
|
0
|
27,35
|
POMMIER
|
9,35
|
0
|
22,5
|
147,7
|
35
|
38,09
|
NOYER
|
1,85
|
0
|
0,88
|
52,8
|
10
|
10,9
|
Le reste de la SAU est occupé par des cultures qui
diffèrent d'une zone à l'autre en fonction des
disponibilités en eau d'irrigation. Ainsi, la culture de la pommme de
terre occupe une partie non négligeable de la SAU dans les zones de
Tabant et Abachkou ( tableau n17 ). Il est à noter que les
rosacées et la pomme de terre constituent l'essentiel du surplus
commercialisé de la production végétale.
TABLEAU N17: PART DE LA SAU OCCUPEE PAR D'
AUTRES CULTURES
( EN % )
|
Z1
|
Z2
|
Z3
|
Z4
|
Z5
|
TOTAL
|
POMME DE TERRE
|
0
|
0
|
0,7
|
19
|
22
|
7,7
|
LUZERNE
|
2
|
0
|
5
|
8
|
7
|
4,5
|
LENTILLES
|
2
|
4,5
|
0
|
1
|
0
|
1,16
|
2-1-1-2 PRODUCTIONS MOYENNES DES PRINCIPALES
CULTURES
Les productions réalisées durant la campagne
1994/95 varient d'une zone à l'autre selon les disponibilités en
eau d'irrigation. En effet, la sécheresse qui a sévi durant la
campagne, a entrainé des rendements très faibles en bour et a
touché même les cultures irriguées vu l'assèchement
des cours d'eau. Le tableau n19 permet de constater que les productions les
plus importantes sont celles réalisées par la pomme de terre, le
pommier et le noyer.
2-1-1-3 SURPLUS COMMERCIALISE ET
AUTOCONSOMMATION
Nous avons mentionné au début que l'agriculture
de montagne est de type vivrière, c'est à dire qu'une grande
partie de la production est destinée à l'autoconsommation. Dans
le Bassin Versant de Lakhdar, cette situation se confirme surtout pour les
cultures céréalières où presque la totalité
de la production est autoconsommée ( tableau n18 ). Les cultures
déstinées au marché sont surtout la pomme de terre, le
pommier et le noyer.
TABLEAU N18: PART DE LA PRODUCTION COMMERCIALISEE PAR
ZONE ( EN % )
|
Z1
|
Z2
|
Z3
|
Z4
|
Z5
|
TOTAL
|
ORGE
|
0,18
|
0
|
0,74
|
0
|
0
|
0,2
|
BLE DUR
|
0
|
0
|
0
|
5
|
0
|
0,7
|
MAIS
|
0
|
0
|
2,5
|
6,5
|
0
|
1,6
|
POMME DE T.
|
0
|
0
|
83
|
91
|
90
|
53
|
POMMES
|
89,3
|
0
|
97
|
98
|
92
|
84,9
|
NOIX
|
78
|
0
|
72
|
87
|
85
|
72,3
|
TABLEAU N19: PRODUCTION MOYENNE DES PRINCIPALES
CULTURES
( QUINTAL PAR EXPLOTATION )
|
Z1
|
Z2
|
Z3
|
Z4
|
Z5
|
TOTAL
|
ORGE
|
6,6
|
3,17
|
8,5
|
9,35
|
4,14
|
6,64
|
BLE DUR
|
2,8
|
1,68
|
3,06
|
9,44
|
5,2
|
4,28
|
MAIS
|
0,28
|
0
|
0,75
|
4,25
|
2,0
|
1,33
|
POMME DE TERRE
|
-
|
0
|
3,17
|
88,9
|
59
|
26,75
|
OLIVIER
|
1,45
|
0,38
|
0
|
0
|
0
|
0,47
|
AMANDIER
|
0,85
|
0,19
|
0
|
0
|
0
|
0,3
|
POMMIER
|
0,7
|
0
|
1,69
|
37
|
6
|
7,50
|
NOYER
|
0,04
|
0
|
0,14
|
3,4
|
3,18
|
1,24
|
SOURCE: ENQUETE 1995/96
2-2 LA PRODUCTION ANIMALE
L'élevage dans la région est constitué
surtout de troupeaux ovins et caprins. Selon les résultats de nos
enquêtes, ces derniers représentent plus de 97 % de l'ensemble des
effectifs (tableau n20). La répartition des troupeaux par zone montre
que prés de 80 % des effectifs sont situés à Abachkou (
27% ), Ait Mhamed ( 26 %) et à Ait Abbes ( 25 % ). Conduite de
façon extensive, cet élevage bénéficie d'un double
avantages:
- Le caractère sylvo-pastorale de la région
où l'essentiel de l'alimentation est offert par les parcours
forestiers
- La disponibilité de la main d'oeuvre familiale
constituée surtout de jeunes filles et garçons de moins de 15
ans.
En ce qui concerne l'élevage bovin, il est
rencontré surtout dans les zones de Tabant ( 4,1têtes/exploitation
) et de Ait Abbes ( 2,45têtes/exp.).
TABLEAU N21: REPARTITION DES EFFECTIFS PAR
ZONE
( NOMBRE DE TETE MOYEN/ZONE )
|
Z1
|
Z2
|
Z3
|
Z4
|
Z5
|
TOT.
|
BOVINS
|
AVG
|
2,45
|
0,75
|
1,75
|
4,1
|
1,29
|
2,12
|
|
%
|
35
|
3
|
20
|
29
|
13
|
100
|
OVINS
|
AVG
|
26
|
7,7
|
32,4
|
43,1
|
31,7
|
29,7
|
|
%
|
27
|
2,3
|
26
|
22
|
22,7
|
100
|
CAPRINS
|
AVG
|
27,25
|
26,7
|
37,8
|
30
|
54,5
|
42
|
|
%
|
23
|
7
|
26
|
13
|
32
|
100
|
SOURCE: ENQUETE 95/96
EFFECTIFS ET TAILLE DE CHEPTEL OVIN ET
CAPRIN
Les donnée du tableau n22 font apparaître que
20 % des explotants possèdent 46 % des effectifs alors que 30 % des
explotants détiennent seulement 17 %, d'où une répartition
inégalitaire des troupeaux dans la zone.
TABLEAU N22: EFFECTIFS ET TAILLE DE CHEPTEL
OVIN-CAPRIN
CLASSES DE CHEPTEL
|
EXPLOTANTS
|
EFFECTIFS ( OVINS + CAPRINS )
|
|
N
|
%
|
TOTAL
|
%
|
MOY.
|
STD
|
SANS
|
3
|
4,5
|
-
|
-
|
-
|
-
|
1 à 20
|
4
|
6,1
|
49
|
1,1
|
12,25
|
4,15
|
20 à 50
|
22
|
33,3
|
699
|
16,1
|
31,77
|
8,94
|
50 à 100
|
24
|
36,4
|
1579
|
36,5
|
65,79
|
12,22
|
+100
|
13
|
19,7
|
2004
|
46,3
|
154,15
|
41,23
|
TOTAL
|
66
|
100
|
4331
|
100
|
65,62
|
52,07
|
SOURCE: ENQUETE 1995/96
L'élevage est considéré comme une sorte
de trésorerie pour les exploitations agricoles. En effet, le surplus de
revenus est généralement affecté pour l'accroissement des
troupeaux. Le tableau n23 donne la variation des effectifs ovins et caprins
entre le début et la fin de la campagne. On observe une
régression des effectifs au sein de toutes les zones sauf à
Tabant ( Z4 ) où l'effectif ovin s'est accru de +16 %. Cette
regréssion peut être expliquée par les conditions de
secheresse qui a sévi durant la campagne et le recours à
l'élevage pour la satisfaction des besoins imminents, en l'occurence, la
consommation.
TABLEAU N 23: VARIATION DES EFFECTIFS OVINS ET
CAPRINS (EN %)
|
Z1
|
Z2
|
Z3
|
Z4
|
Z5
|
TOT.
|
OVINS
|
-7,5
|
-17,5
|
-14
|
+16
|
-4,4
|
-4
|
CAPRINS
|
-21
|
12,5
|
-7
|
-11,7
|
-2
|
-12,4
|
SOURCE: ENQUETE 95/96
III- ETUDE DES REVENUS
Les principales activités qui alimentent le revenu
sont la SAU, l'élevage et les revenus hors exploitation. Dans ce
chapitre 3 nous allons présenter la contribution de chaque
activité dans la formation du revenu global et d'étudier les
disparités entre les différentes zones et classes de SAUT.
3-1 STRUCTURE DU REVENU
3-1-1 REVENU PAR ZONE
TABLEAU N23: REVENU MOYEN PAR ZONE ( EN DH
)
|
Z1
|
Z2
|
Z3
|
Z4
|
Z5
|
TOT.
|
R.G
|
AVG
|
25708
|
18198
|
25454
|
87385
|
60599
|
41.710
|
|
CV
|
45
|
33,6
|
52,5
|
65
|
48
|
62
|
RAD
|
AVG
|
16798
|
10.782
|
19.672
|
76.985
|
50.592
|
33.249
|
|
%RG
|
65
|
59,2
|
77
|
88,2
|
83
|
79,7
|
RHE
|
AVG
|
8910
|
7.417
|
5.782
|
10.310
|
10.400
|
8.461
|
|
%RG
|
35
|
40,8
|
23
|
11,8
|
17
|
20,3
|
SOURCE: ENQUETE 95/96
Le tableau ci- dessus fait ressortir que le niveau de revenu
moyen annuel dans le Bassin Versant est de l'ordre 41.710 DH. Cette moyenne est
plus importante à celle trouvée par Raki dans la région de
Chaouia19(*) . Le revenu
agricole ( RA ) contribue largement dans la formation du revenu total ( 80 % ),
alors que la part du revenu hors exploitation ( RHE ) est inversement
proportionnelle au RG. En ce qui conserne la répartition du RG, on
remarque de grandes disparités entre les différentes zones.
Ainsi, le RG à Tabant ( Z4 ) est 5 fois Supérieur à celui
réalisé à Ouaoula ( Z2 ) et 3 fois de celui de Ait Abbes (
Z1 ).
3-1-2 REVENUS ET CLASSES DE SAU.
TABLEAU N24: REPARTITION DES REVENUS SELON LES CLASSES
DE TAILLE D' EXPLOITATION
NATURE DE REVENUS
|
CLASSES DE S.A.U ( HA )
|
|
0 à 2
|
2 à 4
|
4 à 6
|
>6
|
REVENU GLOBAL
|
AVG(DH)
|
26.010
|
31.165
|
55.674
|
64.895
|
|
CV (%)
|
64
|
50
|
77
|
122
|
REVENU AGRICOLE
|
AVG(DH)
|
17.482
|
23.757
|
45.135
|
57.875
|
|
CV (%)
|
84
|
50
|
79
|
134
|
|
% RG
|
67
|
76
|
81
|
89
|
REVENU HORS EXPLOITATION.
|
AVG(DH)
|
6.607
|
6.683
|
10.538
|
7.020
|
|
CV(%)
|
77
|
90
|
125
|
135
|
|
%RG
|
33
|
24
|
19
|
11
|
SOURCES: ENQUETE 95/96
On constate que le RG croît avec la taille de la
superficie aussi bien en valeur absolue que relative. La part du RA dans le RG
augmente d'une classe à l'autre tandis que celle relative au RHE diminue
avec la taille des classes. Les coefficient de variation élevés
rendent difficile toute explication de la variation des revenus aussi bien
entre classes qu'au sein d'une même classe. Raki20(*), en 1991, en étudiant
les revenus, a constaté des tendances simulaires.
3-1-3 REVENU AGRICOLE
Comme nous l'avons souligné dans la partie
méthodologie, le revenu agricole est rapproché par la marge
brute.
Les résultats présentés au tableau n26
montrent que le niveau du revenu agricole dans le Bassin Versant est de 33.249
DH avec des disparités importantes d'une région à l'autre.
Ainsi, le R.A le plus faible est réalisé à Ouaoula ( Z2:
11.000 DH ) suivi de Ait Abbes ( Z1: 16800 ) . Le revenu le plus éleve
est celui de Tabant ( Z4: 77.000 ). Ces disparités peuvent être
expliquées par la présence de cultures irriguées, en
particulier la pomme de terre et les plantations fruitières ( pommier,
noyer ) dans les deux dernières zones. On note aussi que la production
animale contribue à prés de 70 % dans la formation du revenu
agricole. La part relativement faible de la production végétale
observée au niveau des deux premières zones est due, d'une part,
à la prédominance des superficies bours, et d'autre part, aux
faibles productions de l'olivier et de l'amandier.
TABLEAU N26: PART DE LA PRODUCTION VEGETALE ET
ANIMALE DANS LA FORMATION DU REVENU
AGRICOLE
|
Z1
|
Z2
|
Z3
|
Z4
|
Z5
|
TOT.
|
MBV (DH)
|
AVG
|
4.387
|
2.117
|
5.644
|
27.334
|
16.971
|
9.709
|
|
%RA
|
26
|
19,6
|
29
|
35,5
|
33,5
|
29,2
|
MBA (DH)
|
AVG
|
12.412
|
8.665
|
14.028
|
29.651
|
33.622
|
23.540
|
|
%RA
|
74
|
80,4
|
71
|
64,5
|
66,5
|
70,8
|
RA
|
AVG
|
16.798
|
10.782
|
19.672
|
76.985
|
50.593
|
33.249
|
SOURCE: ENQUETE 95/96
Par ailleurs, la régression linéaire simple
entre le revenu global et les variables jugées influentes a permis
d'obtenir le résultat suivant:
RG = 1519 + 16000 SAUIR + 1987 UGB + 1153
N
(NS) (6,64) (5,34) (1,76)
R² = 0,73 R²aj =
0,77
Statistiquement, 77% de la variabilité du RG est
expliquée par les variables
retenues, à savoir, la SAU irriguée et le nombre
d'UGB qui sont jugées significatifs
* REVENU AGRICOLE ET CLASSES DE
SUPERFICIE
TABLEAU N27: REVENU AGRICOLE PAR CLASSE DE
SAU.
|
0-2
|
2-4
|
4-6
|
>6
|
TOTAL
|
MBV
|
AVG
|
3675
|
8.214
|
16.835
|
24.513
|
9.709
|
|
CV(%)
|
95
|
103
|
100
|
92
|
97,6
|
|
%RA
|
20,7
|
34,6
|
37,3
|
42,4
|
29,2
|
MBA
|
AVG
|
13.808
|
15.543
|
30.300
|
33.335
|
23.540
|
|
CV
|
90
|
58
|
69
|
75
|
72,4
|
|
%RA
|
79,3
|
65,4
|
62,7
|
57,6
|
70,8
|
RAD
|
AVG
|
17.783
|
23.757
|
45.135
|
57.875
|
33.249
|
SOURCES:ENQUETE 95/96
Le revenu moyen de la production végétale dans
le Bassin Versant est de l'ordre de 10.000 dh. Le niveau le plus faible est
réalisé au sein de la 1ère classe ( 3.675 DH ). Pour ce
qui est du revenu de la production animale, sa contribution dans le revenu
agricole est importante (71 % ), elle augmente avec la taille de superficie
mais sa part relative diminue. Raki ( 1991 ), a souligné l'importance de
l'élevage dans la réduction des écarts de revenus agricole
entre exploitations de taille inférieure à 5 ha et celles de
taille > 20 ha. Les revenus d'élevage dans la première strate
représentent entre 70 et 90 % du revenu agricole.
REVENU AGRICOLE PAR CLASSE DE CHEPTEL (U.G.B)
TABLEAU N24: REPARTITION DU R.A PAR CLASSE DE CHEPTEL
TYPES DE REV.
|
CLASSES D' U.G.B
|
|
< 5
|
5 à 10
|
10 à 20
|
> 20
|
M.B.V
|
AVG(DH)
|
5.906,3
|
6.750,26
|
19.108,36
|
44.243,0
|
|
C.V(%)
|
172
|
77
|
94
|
135
|
|
%RA
|
51
|
31
|
49
|
51
|
M.B.A
|
AVG(DH)
|
5.738,80
|
10.809,53
|
19.627,32
|
42862,70
|
|
CV(%)
|
61
|
35
|
52
|
36
|
|
%RA
|
49
|
69
|
51
|
49
|
RAD
|
AVG(DH)
|
11645,13
|
17559,79
|
38.735,68
|
87.105,7
|
|
CV(%)
|
105
|
35
|
66
|
79
|
Source: Enquête 95/96
Les résultats du tableau ci-dessus montrent que le
revenu agricole croît avec les classes d'UGB. Cet accroissement est plus
important au niveau de la marge brute animale, ce qui explique le rôle
fondamental que joue cette activité dans l'économie des
exploitations.
3-2-2 LES REVENUS HORS EXPLOITATION
3-2-2-1 STRUCTURE DU RHE
TABLEAU N28: STRUCTURE DU RHE PAR ZONE
( MOYENNE PAR EXPLOITATION ) -EN
DH-
|
Z1
|
Z2
|
Z3
|
Z4
|
Z5
|
TOTAL
|
REVENUS ACTIVITES SALARIALES.
|
AVG
|
3.995
|
4.084
|
2.960
|
3.660
|
3.186
|
3882,8
|
|
CV
|
56
|
24
|
23
|
45
|
42
|
52
|
|
%RHE
|
45
|
55
|
51
|
35
|
32
|
47,4
|
REV.AUTRES ACTIVITES.
|
AVG
|
2.315
|
1.500
|
2.118
|
2.740
|
2.357
|
2266,5
|
|
%RHE
|
26
|
20
|
37
|
27
|
24
|
27,8
|
TRANSFERTS RECUS
|
AVG
|
2.600
|
1.833
|
703
|
3.910
|
4.464
|
2664,3
|
|
%RHE
|
29
|
25
|
22
|
38
|
44
|
29,1
|
REVENUS HORS EXP.
|
AVG
|
8.910
|
7.417
|
5.781
|
10.310
|
10.007
|
8460,5
|
SOURCE: ENQUETE
1995/96
Deux observations peuvent être tirées de la
lecture du tableau ci-dessus:
- La contribution des différentes activités dans
la formation du RHE varient au sein d'une même zone.
- Dans ce Bassin Versant, il existe une différentiation
régionale pour une même activité.
Ainsi, l'activité salariale représente la part
la plus importante du RHE ( 47,4 % ), suivie des transferts ( 29 % ) aussi bien
à l'interieur d'une même zone que dans le BV. En effet, dans les
zones à faible revenu agricole, les habitants cherchent des traveaux
saisonniers dans les régions avoisinantes ( Tadla, Kalâ Sraghna..)
ou dans la région même dans le cadre des différents
programmes de soutien lancés par l'Etat suite à la secheresse.
En ce qui conserne les activités commerciales et
autres, la part du RHE la plus importante est rencontrée dans à
Ait Mhamed ( 37 % ). Ceci peut être expliqué par l'existance
d'infrastructures nécessaires au déplacement des habitants
à l'interieur et à l'exterieur de la région.
ETUDE DE LA CONSOMMATION
L'objectif essentiel assigné à cette
étude est l'évaluation de l'impact d'une amélioration de
revenus sur le niveau de vie des ménages, lequel est approché par
la consommation totale, c'est à dire, la somme des dépenses
alimentaires et non alimentaires en tenant compte des produits
autoconsommés, et ce pour une année entière.
I- ETUDE GLOBALE DE LA CONSOMMATION PAR
ZONE
1-1 NIVEAU MOYEN DE LA CONSOMMATION TOTALE
Tableau n30: Consommation moyenne par ménage (en DH
par tête)
ZONES 21(*)
|
Z1
|
Z2
|
Z3
|
Z4
|
Z5
|
TOTAL
|
C.M/M 22(*)
|
AVG
|
23.976
|
26.396
|
33.491
|
31.440
|
35.881
|
29.222
|
|
CV
|
73
|
25
|
30
|
40
|
41
|
43
|
C.M/T 23(*)
|
AVG
|
2.524
|
2.730
|
2.944
|
2.832
|
2.838
|
2.686
|
|
CV
|
33
|
22
|
19
|
62
|
46
|
51
|
SOURCE: ENQUETE 95/96
Dans le Bassin Versant de l'Oued Lakhdar (BV), le niveau
moyen de consommation par ménage est de l'ordre de 29.782 DH. Cette
valeur est inférieure à la moyenne Nationale
révélée par l'enquête de niveau de vie qui
était déjà en 1991 de 38.600 DH 24(*). La variabilité par
rapport à cette moyenne est importante
( 43 % ).
La consommation moyenne par personne est de 2.737 DH, elle
est aussi inférieure à la moyenne Nationale Rurale (3.349 DH),
selon la même source. Ainsi, on peut dire que la population du Bassin
Versant a un niveau de vie faible et vie dans un état de
pauvreté. En effet, selon le rapport de la Banque Mondiale sur la
pauvreté au Maroc 25(*), est considéré pauvre tout
ménage dont la dépense annuelle par personne en milieu Rural, est
inferieure à 2.432 DH de 1981, soit approximativement 3.016 DH de 1995
26(*).
Par ailleurs, on constate l'existante de grandes
disparités entre les différentes zones du Bassin Versant. Ainsi,
la consommation moyenne par tête ( CM/T) dans la Z3 (AIT MHAMED) est la
plus importante ( 2944 dh), par contre les CR de Ait Abbes, Ououla et Abachkou
semblent les plus défavorisées et présentent les niveaux
de consommation le plus faible dans le Bassin Versant.
1-2 LES DETERMINANTS DU REVENU
Dans le chapitre 3 précédent, nous avons
procédé à une analyse qualitative du revenu tel qu'il a
été déclaré par les exploitants. Normalement, ce
même revenu doit être introduit dans le modèle de
consommation comme variable explicative. Or, il s'est averé que
prés de 50 % des observations présentent un revenu total
inférieur à la somme de leurs dépenses. Ainsi, dans ce qui
suit, le revenu est approché par la consommation totale ( voir partie
méthodologie ).
Dans les différentes régressions, le revenu est
considéré comme variable endogène. Le problème de
simultanéité créé par cette variable n'est pas
corrigé, comme nous l'avons fait pour le ratio de subsistance. Le
logiciel utilisé est le LOTUS.
Les paramètres déterminants du
revenu
(Regression Log-Log)
VARIABLES
|
COEFFICIENTS
|
Tobs
|
Constante
|
3,64
|
220*** significatif à -1%
|
N (taille ménage)
|
0,69
|
8,82** significatif à 5%
|
SAUT
|
0,20
|
3,68* significatif à 10%
|
Taille du troupeau
|
-0,01
|
2,12* significatif à 10%
|
Ni (niveau d'instruction)
|
1,05
|
1,05 NS
|
R2 = 0,98
Sur le plan statistique, 98 % de la variabilité du
revenu est expliquée par les variables retenues. Les coefficients des
différentes variables sont tous significatifs sauf pour le niveau
d'instruction. Ainsi, la taille de ménage et la SAUT ont des effets
positifs et significatifs. Les élasticités revenu sont
respectivement de 0,69 et 0,20., c'est à dire que tout accroissement de
1 % de la taille des ménages entraine une augmentation de 0,69 % du
revenu, ce qui signifie l'existance d'économie d'echelle dans le Bassin
Versant. L'effet de la SAUT est moins important que la taille des
ménages et une augmentation de 1 % de la SAUT n'entraine q'une
amélioration de 0,20 % du revenu. On note aussi que toute
amélioration du troupeau de 1 % provoque une diminution du revenu de
0,01 %. ce résultat peut être interprété par le fait
que les exploitants consacrent une part de leur revenu pour l'accroissement des
troupeaux ( trésorerie ). Quant au ratio d'instruction, exprimé
par le rapport du nombre d'instruits sur la taille du ménage, son impact
sur le revenu est non significatif. En fin, le signe positif et significatif de
la constante indique qu'il existe un niveau de revenu initial de
subsistance.
1-3 DETERMINATION DES CLASSES DE REVENU
Cinq classes de revenus ayant le même nombre
d'observation ont été selectionnées, ce qui nous permet
de faire des estimation avec des degrés de liberté identiques (
classes de quartiles, chaque classe contient 20 % des observations ). Les
caracteristiques de chaque classe de revenu sont résumés dans le
tableau suivant:
Tableau n31: Les classes de
revenu
DESIGNATION
|
CLASSES DE REVENUS ( EN DH )
|
|
I
|
II
|
III
|
IV
|
V
|
TOTAL
|
C.T/T(1)
|
AVG
|
2.380
|
2.651
|
2.665
|
2.823
|
2.879
|
2.737
|
|
CV
|
22
|
9
|
5
|
8
|
18
|
48
|
CAT/T(2)
|
AVG
|
1.857
|
2.026
|
2.048
|
2.102
|
2.229
|
2.096
|
|
CV
|
19
|
13
|
9
|
12
|
17
|
23
|
CNAT/T(3)
|
AVG
|
523
|
625
|
617
|
721
|
650
|
641
|
|
CV
|
19
|
20
|
17
|
20
|
30
|
18
|
SOURCE: ENQUETE 1995/96
(1) Consommation Totale par tête
(2) Consommation Alimentaire Totale par tête
(3) Consommation non Alimentaire Totale par tête
Le niveau de la consommation totale moyen ( revenu ) par
tête dans le Bassin Versant est de 2.737 dh. Il croit avec les classes
de revenu mais de façon moins importante. Ainsi, en passant de la classe
I à la classe V, le revenu moyen par tête est multiplié par
1,21 seulement. Mme BENSBAHO S.(1994), a trouvé un coefficient de 1,3
dans la région de Tanant 27(*). Les disparités interclasses, mesurées
par les coefficients de variation, sont faibles, en particulier au sein des
classes intermédiaire. Tout cela permet d'avancer que le niveau de
revenu dans la région ne présente pas de grandes
disparités entre les différentes classes. La CAT/T
croît avec le revenu, sa part dans le budget total est de prés de
80 % et varie très peu d'une classe à l'autre. Enfin, les
dépenses non alimentaires ne représentent que prés de 18 %
du budget total.
1-4 LES DETERMINANTS DE LA CONSOMMATION
ALIMENTAIRE.
Non seulement la consommation alimentaire occupe plus des
trois quarts du budget des ménages, mais elle constitue aussi la
principale composante du revenu. En effet, la consommation alimentaire par
ménage et par tête augmente avec le revenu et montre que tout
accroissement du revenu aura des effets positifs sur l'amélioration du
niveau de vie des populations du Bassin Versant en général et des
ménages les plus pauvres en particulier.
Ainsi, pour mettre en évidence l'impact des
principales variables sur la consommation alimentaire ( Revenu, Taille du
ménage, SAU ), nous avons utilisé la régression double
logarithmique qui a aboutit au résultat suivant:
Log ( CAT ) = 0,22 + 0,72LogR + 0,69 LogN +
0,20LogSAUT
(0,01) (0,04) (0,1)
(0,03)
R² = 0,78
(Les chiffres entre parenthèse représentent
l'écart type)
L'equation ci- dessus montre que la variabilité de la
consommation alimentaire est expliquée à hauteur de 78 % par les
variables retenues. L'effet du revenu est positif et un accroissement de 1 %
permet une amélioration de la Consommation Alimentaire de l'ordre de
0,72 %. L'existence d'économie d'échelle est mise en
évidence par la valeur positive et significative de la variable N (
taille du ménage).
1-5 LES COMPOSANTES DE LA CONSOMMATION
ALIMENTAIRE:
Les principales composantes de la consommation alimentaires
sont:
- Les dépenses monétaires alimentaires: Elles
correspondent à l'ensemble des achats effectués par les
ménages durant une année entiére.
- L'autoconsommation, c'est à dire l'ensemble des
biens produits et autoconsommés.
L'intérêt de l'étude de ces deux
composantes réside dans la détérmination du degrés
d'insertion des ménages dans le marché et le taux de couverture
de leurs besoins.
Tableau N32 Structure de la consommation
alimentaire par personne selon les classes de
revenus
|
CLASSES DE REVENUS -EN DH-
|
|
|
I
|
II
|
III
|
IV
|
V
|
TOT.
|
CMAT/T28(*)
|
AVG
|
1407
|
1452
|
1471
|
1534
|
1610
|
1521
|
|
CV
|
29
|
13
|
17
|
17
|
20
|
50
|
CMAT/CAT29(*)
|
%
|
76
|
72
|
72
|
73
|
72
|
73
|
AUT/T30(*)
|
AVG
|
451
|
573,2
|
576,6
|
569
|
619,4
|
574,8
|
|
CV
|
47
|
47
|
28
|
13
|
29
|
58
|
AUT/CAT
|
%
|
24
|
28
|
28
|
27
|
28
|
27
|
Le tableau ci-dessus fait ressortir les constatations
suivantes:
1/La dépense monétaire alimentaire croit avec
le revenu mais d'une manière peu accentuée. Ainsi, le taux
d'accroissement entre la première et la dernière classe n'est
que de 14 %. La part des achats dans la consommation alimentaire est de 73 % et
varie sensiblement d'une classe à l'autre ce qui montre une
dépendance accrue des ménages vis à vis du
marché.
2/ La valeur moyenne de l'autoconsommation alimentaire par
tête est de 575 dh, elle représente 27 % de l'ensemble des
dépenses alimentaires.
II- ETUDE DE LA CONSOMMATION ALIMENTAIRE PAR GROUPE
DE PRODUITS
Dans ce paragraphe,nous allons procéder à une
analyse de la structure de la consommation alimentaire par groupe de produits,
sans tenir compte de ses composantes ( autoconsommation, achats ). Les
principaux groupes de produits alimentaires retenus sont les
céréales, les légumineuses, les légumes, les
fruits, les huiles, les sucres, les boissons les épices et deux produits
d'origine animale, les viandes et le lait et ses dérivés. La
variation de la consommation des différents groupes par personne et par
classe de revenu ainsi que les proportions budgetaires sont
présentées dans les tableaux n33 et 34.
Tableau n33: Consommation moyenne alimentaire par
groupe de produits en DH par personne et par an selon les classes de
revenu.
PRODUITS
|
CLASSES DE REVENUS
|
|
I
|
II
|
III
|
IV
|
V
|
MOY
|
CEREALES
|
702,03
|
698,86
|
695,55
|
744,49
|
757,54
|
730,7
|
LEGUMIN.
|
25,59
|
28,19
|
29,13
|
35,55
|
46,58
|
34,95
|
LEGUMES
|
251,69
|
224,27
|
234,38
|
223,62
|
229,49
|
231,38
|
FRUITS
|
113,53
|
125,24
|
128,19
|
136
|
138
|
136,61
|
HUILES
|
154
|
169
|
158
|
193
|
186
|
177
|
SUCRES
|
237
|
256
|
276
|
301
|
356
|
301
|
BOISSONS
|
81
|
85
|
88
|
93
|
95
|
90
|
LAIT & DVES
|
42
|
48
|
56
|
60
|
58
|
54
|
EPICES
|
45
|
41
|
42
|
53
|
43
|
45
|
VIANDES
|
349
|
357
|
373
|
368
|
407
|
378
|
Le tableau ci-dessus montre que les céréales,
les viandes, les sucres, les légumes et les fruits sont les produits les
plus consommés dans le Bassin Versant. Pour la plupart des groupes, la
consommation augmente avec le revenu. Les proportions budgétaires (
tableau n34 ) les plus élevées sont celles des
céréales ( 29 % ), suivi des viandes, des sucres et des
légumes avec respectivement 16, 13 et 9 %. Cette structure rappelle
celle trouvée par Mme Bensbaho à Bouhrazen , CR de Tanant (1).
PRODUITS
|
PROPORTIONS BUDG.PAR CLASSE DE REVENU (%)
|
|
W1
|
W2
|
W3
|
W4
|
W5
|
MOY.
|
CEREALES
|
31,2
|
30,2
|
29,2
|
30,2
|
28
|
29
|
LEGUMINEUSES
|
1,1
|
1,2
|
1
|
1,4
|
2
|
1
|
LEGUMES
|
11,2
|
9,7
|
9,8
|
9,1
|
8,6
|
9
|
FRUITS
|
6,4
|
6,7
|
5,4
|
5,1
|
5,2
|
6
|
HUILES
|
7,1
|
7,3
|
6,6
|
8,7
|
7,5
|
8
|
SUCRES
|
11,8
|
12,1
|
11,5
|
12,7
|
14,7
|
13
|
BOISSONS
|
4,3
|
3,7
|
4,4
|
3,9
|
4,4
|
4
|
EPICES
|
2
|
2
|
2
|
2
|
1
|
2
|
LAIT & DVES
|
1,3
|
2,6
|
3,2
|
2,7
|
2,5
|
5
|
VIANDES
|
20,6
|
19,2
|
20
|
15
|
13,7
|
16
|
Tableau N34: Proportions budgétaires des
principaux groupes de produits
selon les classes de revenus
CONCLUSION
L'étude de la consommation des ménages
situés dans le Bassin Versant de l'Oued Lakhdar a montré
que :
- Le niveau de vie des ménages agricoles,
exprimé par la consommation totale est inferieure à la moyenne
rurale nationale. Cette situation est presque identique au niveau de toutes
les régions du Bassin Versant, sauf à Tabant et Ait Mhamed
où le niveau de consommation est peu élevé.
- Les paramètres qui expliquent la variation de la
consommation alimentaire sont le Revenu, la SAUT, la taille du ménage et
le niveau d'instruction. Ces variables expliquent 78 % de la variabilité
de la Consommation .Alimentaire.
- La consommation alimentaire totale constitue en moyenne 82
% de la C.T, cette dernière est elle aussi liée à la
taille du ménage, au revenu, et à la part autoconsommée.
Ces trois variables expliquent 75 % de la variabilité de la
dépense alimentaire totale.
- La structure de la consommation alimentaire montre qu'en
moyenne, les dépenses monétaires représentent 74 % des
dépenses totales alimentaires.
- L'analyse de la CA par groupe de produits
révèle la prédominance des céréales, des
viandes, du sucre, des légumes et des huiles qui absorbent presque la
totalité du budget alimentaire. ESTIMATION DES
ELASTICITES REVENUS
INTRODUCTION
Au cours du chapitre précédent nous avons
procédé à une analyse de la consommation totale et
alimentaire par ménage et par personne dans les différentes
régions du Bassin Versant. L'étude du revenu, approché par
la Consommation Totale a révélé que la population du
Bassin Versant vit dans un état de pauvreté absolue. L'analyse de
la consommation alimentaire nous a permi dans un premier temps de constater la
forte dépendance de la population envers le maché en remarquant
que les achats représentent 74 % du budget alimentaire, en second lieu,
la prédominence des produits d'origine végétale dans la
Consommation Alimentaire, en particulier les céréales.
L'étude de la consommation par classe de revenu a montré une
certaine homogéinité pour la plupart des produits. De ce fait,
nous allons procéder à l'estimation des différents
coefficients de consommation dans tout le Bassin Versant.
Puisque les céréales, les viandes, les sucres,
les légumes, les huiles et les fruits sont les principaux produits
consommés, nous allons nous interesser à l'examen de chaque
produit constituant ces sous agrégats. L'estimation des
différents coefficients est faite en utilisant le modèle double
logarithmique.
6-1 LES DETERMINANTS DE LA CONSOMMATION PAR
PRODUIT
6-1-1 Les céréales
Les céréales occupent en moyenne 29 % du budget
alimentaire moyen par ménage ; La structure de leur consommation par
classe de revenu est présenté dans le tableau n35.
Tab.n35: Importance de chaque céréale
dans la CT des céréales (en %)
VARIABLES
|
CLASSES DE REVENUS
|
|
I
|
II
|
III
|
IV
|
V
|
BV
|
ORGE
|
44
|
30
|
23
|
19
|
16
|
24
|
BLE DUR
|
23
|
22
|
30
|
39
|
37
|
30
|
B.T
|
5
|
11
|
11
|
7
|
11
|
8
|
MAIS
|
4
|
9
|
4
|
3
|
5
|
6
|
FNBT
|
23
|
29
|
32
|
33
|
31
|
32
|
Le blé dur et l'orge sont les céréales
les plus consommés dans la région et occupent prés de 54%
du budget céréalier, suivi de la FNBT, du blé tendre et
du maïs avec respectivement 32 %, 8 % et 6 %.
La faible consommation du BT est due d'une part aux habitudes
alimentaires de la population et d'autre part à sa faible place dans
l'assolement. On remarque aussi que la consommation de l'orge est plus
importante au niveau des classes pauvres, contrairement à celles du
blé dur et de la FNBT dont leur consommation croit avec le revenu .
6-1-1-1 Estimation des paramètres de la
consommation des céréales
agrégées (Régression log-log)
Les principaux déterminants de la consommation des
céréales sont par ordre d'importance le revenu, la taille de
ménage et l'autoconsommation (tableau n36). En effet, les coefficients
de ces variables sont positifs et significatifs. l'impact du revenu sur la
consommation des céréales est important car son accroissement de
1 % s'accompagne d'une augmentation de la demande en céréales de
0,62 %, ce qui permet de les classer parmi les biens nécessaires. Selon
l'enquête sur le niveau de vie de 1990/91, l'élasticité
revenu pour les céréales varie entre 0,25 et 0,99 des classes
aisées aux classes pauvres (1). Sur le plan statistique, le
modèle permet d'expliquer 65% de la variabilité de la demande des
céréales.
La consommation des céréales croît d'une
manière moins proportionnelle avec la taille de ménage,
traduisant ainsi l'existence d'économie d'échelle pour ce sous
agrégat.
L'autoconsommation des céréales a un effet
positif et presque proportionnel sur la consommation totale des
céréales. Quant à la SAU et au niveau d'instruction, ils
ne sont pas significatifs et semblent ne pas influencer la consommation des
céréales.
Tableau n36: Estimation des paramètres de la
consommation des céréales
Variable dépendante: Dépenses totales en
céréales
Variables indépendantes
|
Coefficients
|
tobs.
|
Constante ( C )
|
0,01
|
12***
|
Revenu ( R )
|
0,62
|
22***
|
Taille du ménage (N)
|
0,02
|
8**
|
Ratio de subsistance (RS)
|
0,93
|
1,9*
|
Niveau d'instruction (NS)
|
0,00
|
NS
|
Superficie totale (ST)
|
-0,12
|
NS
|
R2 = 0,66
6-1-1-2 Estimation des paramètres par type de
céréales
Tableau n37: Les élasticités par type
de céréales
VARIABLES IND.
|
BLE DUR
|
ORGE
|
MAIS
|
FNBT
|
|
Coef.
|
tobs
|
Coef
|
tobs
|
Coef
|
tobs
|
Coef
|
tobs
|
C
|
0,2
|
6,4**
|
0,3
|
6,1**
|
0,0
|
1,2 NS
|
0,0
|
2,1 *
|
Rev.
|
0,71
|
17,8**
|
0,72
|
18***
|
0,4
|
2,0 **
|
0,4
|
12 ***
|
N
|
0,12
|
6 **
|
0,52
|
3,5**
|
0,2
|
1,8 *
|
0,3
|
1,8 *
|
RS
|
0,51
|
NS
|
0,88
|
4,6**
|
0,5
|
1,3 NS
|
-
|
|
SAUT
|
0,06
|
NS
|
0,31
|
3,1**
|
0,1
|
1,5 NS
|
0,22
|
1,3 NS
|
I/N
|
0,03
|
NS
|
-0,14
|
2,3**
|
0,0
|
0,5 NS
|
0,4
|
1,8 *
|
R²
|
0,56
|
|
0,63
|
|
0,46
|
|
0,56
|
|
On remarque que les élasticités revenu par type
de céréale sont toutes significatives et varient entre 0,4 pour
le maïs et 0,72 pour le BD et l'orge. Ceci montre que toute
amélioration de revenu de 1 % s'accompagne d'un accroissement de 0,7 %
de la demande de l'orge et du blé dur et seulement 0,4 % de la farine
nationale. En effet, le blé dur et l'orge sont des denrées de
base dans les zones de montagne en général. En ce qui concerne la
FNBT,l'élasticité revenu est de 0,4. Au niveau national, cette
élasticité varie entre 0,45 et - 0,77 de la classe pauvre
à la classe aisée ( enquête sur le niveau de vie des
ménages, 1991 ).
L'impact de la superficie est positif pour les deux produits
mais significatif seulement pour l'orge dont une augmentation de 1 % entraine
un accroissement de 0,3 % de sa consommation.
La consommation des différents produits croît
avec la taille du ménage surtout pour l'orge (0,52) et la FNBT (0,3).
Sur le plan statistique, les variables retenues expliquent
mieux la consommation du blé dur et de la FNBT où R² est de
l'ordre est supérieur à 0,50.
6-1-2 Les viandes
Elles représentent prés de 16 % du budget
alloué à l'alimentation. la dépense moyenne par personne
varie sensiblement d'une classe de revenu à l'autre. la structure de la
consommation totale des viandes montre la prédominance de la viande
caprine ( 50 % de l'ensemble des viandes ) suivie par la viande ovine ( 39 % ),
les volailles ( 8 % ) et les abats ( 5 % ).
Les déterminants de la consommation des viandes
agrégées et par produit sont présentés dans les
tableaux n38 et 39.
Tableau n38: Estimation des paramètres de la
consommation des viandes ( Regression log_log )
Variable dépendante: dépenses totales en
viandes.
Varibles indép
|
Coefficients
|
tobs
|
C
|
0,06
|
0,1
|
R
|
0,84
|
28
|
N
|
0,67
|
2,6
|
RS
|
0,64
|
4
|
SAUT
|
0,04
|
0,75
|
I/N
|
0,05
|
1,25
|
R² = 0,83
L'élasticité revenu de la consommation
des viandes est de l'ordre de 0,84. Ce résultat situe les viandes parmis
les biens nécessaires. La propension marginale à consommer ( PMC
) est de 0,126, il s'agit donc d'un produit élastique. Le coefficient
positif et significatif de la taille du ménage ( 0,67 ) s'explique par
l'existance d'une économie d'échelle dans la zone. L'impact de la
SAU et du niveau d'instruction n'est pas significatif. Le modèle est
hautement significatif, R² est de 0,83.
Estimation des paramètres par type de viande:
Vue la prédominance de la viande caprine dans la
consommation totale des viandes en général et des viandes rouges
en particulier, nous nous sommes limités à l'estimation des
paramètres de ces sous agrégats ainsi que ceux de la viande
blanche.
Tableau n39:Estimation des paramètres de
consommation par type de viandes
VARIABLES
|
VIANDES ROUGES
|
VIADE CAPRINE
|
VIANDE BLANCHE
|
|
Coef.
|
tobs
|
Coef.
|
tobs
|
Coef.
|
tobs
|
Cste
|
0,02
|
2,6 **
|
0,05
|
5,6 **
|
0,01
|
1,6 NS
|
Rev.
|
0,76
|
25,3***
|
0,53
|
3,8 **
|
0,66
|
2,4 **
|
N
|
0,14
|
1,2 NS
|
0,32
|
0,5 NS
|
0,24
|
0,5 NS
|
SAUT
|
-0,03
|
0,5 NS
|
1,09
|
3,1 **
|
-0,08
|
0,4NS
|
I/N
|
0,0
|
0 NS
|
0,23
|
0,9 NS
|
0,23
|
1,8*
|
RS
|
0,25
|
2,3 *
|
0,1
|
1,6 NS
|
0,30
|
1 NS
|
R²
|
0,74
|
0,22
|
0,13
|
Les élasticités revenu des différents
sous agrégats sont toutes positives et significatives. Leurs valeurs
permettent de classer les viandes parmi les biens nécessaires.
L'accroissement du revenu de 1 % s'accompagne d'une augmentation de la
consommation en viandes rouges de 0,76 %, suivie de celle des volailles ( 0,66
% ). Rappelons que cette dernière catégorie est surtout
autoproduite. L'impact de la taille du ménage sur la consommation des
différents types de viandes n'est pas significatif, alors que la
superficie a un effet plus important sur la consommation des viandes caprines.
Quant au RS, sa valeur significative seulement au niveau des viandes
rouges,s'explique par le recours des ménages à l'autoconsommation
des viandes ovines et caprines pendant certaines occasions (fêtes,
moussems...).
De point de vue statistique, les variables retenues ont
permis d'expliquer surtout la variabilité de la consommation des viandes
rouges ( R²=0,74 ). A un niveau plus agrégé, le
modèle est moins significatif.
L'analyse des propensions marginales à consommer
montre que l'amélioration de revenu s'accompagne d'une demande plus
forte en viande rouge et surtout en viandes caprines.
6-1-3 Les légumes
Les légumes absorbent 9 % du budget alimentaire des
ménages. Les principaux produits consommés sont la tomate, la
pomme de terre, l'oignon et les carottes. Leurs parts budgétaire dans la
consommation totale des légumes se présentent comme l'indique le
tableau n40, ci dessous:
Tableau n 40: Proportions budgétaires des
principales légumes
|
Tomate
|
Pomme de terre
|
Oignon
|
Carottes
|
Wi
|
26
|
25
|
22
|
15
|
Les principaux détérminants de la consommation
des légumes agrégées sont présentés dans le
tableau n41. On remarque que les élasticités revenu des
différentes légumes sont presque simulaires et varient entre 0,58
pour la pomme de terre et la tomate et 0,48 pour l'oignon et les carottes. En
ce qui concerne les légumes agrégées, ( tableau n42 ),
l'effet revenu est plus important
( 0,72 ). L'impact de la taille du ménage est
significatif pour la consommation des légumes agrégées et
de la carotte. Les autre variables n'affectent pas la consommation de ce type
de produits. La régression est significative, R² > 0,56.
Tableau N41: Les déterminants de la
consommation des légumes frais
Vbles
|
Tomate
|
P.Terre
|
Oignon
|
Carottes
|
|
Coef.
|
tobs
|
Coef.
|
tobs
|
Coef.
|
tobs
|
Coef.
|
tobs
|
Cste
|
0,00
|
17 ***
|
0,21
|
12 ***
|
0,04
|
7 **
|
0,2
|
2,2 **
|
Rev
|
0,58
|
29 ***
|
0,57
|
29 ***
|
0,54
|
27 ***
|
0,48
|
16 ***
|
N
|
0,13
|
1,4 NS
|
0,11
|
1,0 NS
|
-0,07
|
0,1NS
|
0,33
|
2,5 **
|
SAUT
|
-0,06
|
1,0 NS
|
0,04
|
0,7 NS
|
0,2
|
0,4NS
|
0,07
|
1 NS
|
I/N
|
0,07
|
0,5 NS
|
0,00
|
1,0 NS
|
0,03
|
1 NS
|
0,05
|
0,8 NS
|
R²
|
0,69
|
0,73
|
0,80
|
0,56
|
Tableau n42: Paramètres des légumes
désagrégés
Variables
|
Elasticité des legumes
désagrégées
|
|
Coef.
|
tobs
|
Cste
|
0,0
|
124 ***
|
Rev
|
0,72
|
72 ***
|
N
|
0,32
|
2 *
|
SAUT
|
0,12
|
2 *
|
I/N
|
0,01
|
0,5 NS
|
RS
|
-0,42
|
0,4
|
R²
|
0,89
|
6-1-4 Les sucres
Les sucre représentent en moyenne 13 % du budget
alimentaire total. Cette part augmente sensiblement avec les classes de revenu.
La structure de ce produit est dominée par le pain de sucre. Les
principaux déterminants de ce produit figurent dans le tableau n43. La
consommation du sucre augmente avec le revenu, son élasticité est
de 0,65, c'est à dire que si le revenu croît de 1%, la demande en
pain de sucre augmenté de 0,65%, il s'agit donc d'un bien necessaire.
Cette valeur est Supérieur à celle obtenue par Styker, mais
inferieure à la norme rurale du pays ( 0,84; Laraki ).
La propension marginale à consommer est de 0,084, il
s'agit donc d'une demanche
inélastique. La taille du ménage et la SAU ont
un impact positif et significatif sur la consommation du sucre.
Variables
|
Sucre(pain)
|
|
Coef.
|
Tobs
|
Cste
|
0,03
|
24 ***
|
Rev.
|
0,65
|
32 ***
|
N
|
0,57
|
7,1 *
|
SAUT
|
-0,01
|
0,25 NS
|
I/N
|
0,05
|
1,6 NS
|
PMC
|
0,084
|
R²
|
0,89
|
6-1-5 Les huiles
Les habitants du BV Lakhdar consacrent 8 % de leur budget
alimentaire pour la consommation des huiles. La structure des huiles
consommées montre la prédominance de l'huile de table qui
représente 62 % du budget oleicole. La consommation de l'huile d'olive
tend à croitre avec le revenu, mais au dépens de l'huile de
table. Les paramètres influençant la consommation des huiles sont
le revenu et la taille du ménage(tableau n 44).
Les élasticités revenu sont de l'ordre de 0,64
pour l'huile de table et 0,42 pour l'huile d'olive ce qui permet de les situer
parmi les biens necessaires.
La taille du ménage a un impact positif sur la
consommation des huiles. Les propensions marginales à consommer sont de
... et ....respectivement pour l'huile de table et l'huile d'olive.
Tableau n44: Les pramétres de la consommation
des huiles
Variables
|
Huile de table
|
Huiles d'olive
|
|
Coef.
|
tobs
|
coef.
|
tobs
|
Cste
|
0,00
|
125***
|
0,04
|
26**
|
Rev.
|
0,64
|
16***
|
0,42
|
13 ***
|
N
|
0,13
|
8,2***
|
0,11
|
6,1***
|
SAUT
|
0,01
|
1,0 NS
|
0,0
|
1,2 NS
|
R²
|
65
|
33
|
Wi (%)
|
5
|
3
|
PMC
|
|
Tableau n45: Les déterminants de la
consommation des huiles (désagregées)
Variables
|
Totale huiles
|
|
Coef.
|
tobs
|
Cste
|
0,14
|
2,3 **
|
Rev.
|
0,64
|
16 ***
|
N
|
0,27
|
2,5 **
|
SAUT
|
-0,14
|
1,6 NS
|
I/N
|
0,03
|
0,5 NS
|
R²
|
0,45
|
|
PMC
|
0,05
|
|
6-1-6 Les fruits
Les fruits représentent 6 % du budget alimentaire. Ce
chiffre est Supérieur à la moyenne rurale Nationale
trouvée par l'enquête sur le niveau de vie de 1991 ( 3,9 ). Ceci
peut être expliqué par l'existence de fruits autoproduits tel que
les noix, les amandes et les pommes. Les fruits secs occupent 42 % de
l'ensemble des fruits dont plus de 60 % est autoproduit.
Les variables ayant un impact sur la consommation des fruits
agrégés sont le revenu la taille du ménage et le ratio de
subsistance. Les élasticités de ces variables sont positives et
significatives ( tableau n46 ), leur consommation crit moins
proportionnellement au revenu et à la taille du ménage. L'effet
de l'autoconsommation est plus important, son accroissement de 1% entraine une
amélioration de la consommation des fruits de 3,5 %. La
régression est significative, R² = 0,55.
Par type de fruit, le revenu et la taille du ménage ont
un effet positif sur la consommation des fruits frais, tandis que seul le
revenu et le RS ont une influence sur la consommation des fruits secs.
Statistiquement, le modèle explique mieux la
variabilité de la consommation des fruits frais ( R² = 0,65 ) que
les fruits secs ( R²=0,28 ).
Les propensions marginales à consommer sont très
faibles ce qui montre que la demande en fruits est très
inélastique.
Tableau n46:Déterminants de la consommation
des fruits
Variables
|
Totat fruits
|
Fruits frais
|
Fruits secs
|
|
Coef.
|
tobs
|
Coef.
|
Tobs
|
Coef.
|
tobs
|
Cste
|
0,10
|
2,1 *
|
0,04
|
1,2 NS
|
0,3
|
1,8 *
|
Rev.
|
0,45
|
5,0 **
|
0,60
|
20 ***
|
0,62
|
8,9 **
|
N
|
0,44
|
2,3 *
|
0,18
|
1,3 NS
|
0,35
|
0,9 NS
|
SAUT
|
-0,20
|
1,7 *
|
-0,05
|
0,8 NS
|
-0,30
|
1,8 *
|
I/N
|
-0,03
|
0,5 NS
|
-0,04
|
0,9 NS
|
0,01
|
0,0 NS
|
RS
|
3,45
|
2,8 *
|
-0,21
|
0,0 NS
|
1,04
|
2,1 *
|
R²
|
0,55
|
0,65
|
0,28
|
PMC
|
0,027
|
0,018
|
0,012
|
6-1-7 Les produits laitiers
Les principaux produits laitiers consommés dans la
zone sont le lait frais, le petit lait et le beurre. En raison de l'absence de
marché pour la commercialisation de ces produits dans presque toutes les
zones, les achats sont rares et tout ce qui est produit est
autoconsommé. La part budgétaire des produits laitiers ne
représente que 5 % des dépenses alimentaires totales. Cette part
est inferieure à la moyenne Nationale rurale ( 5,4 )
révélée par l'enquête déjà
citée.
Les principaux déterminants de la consommation des
produits laitiers sont présentés dans le tableau n47.
L'élasticité revenu de l'ordre de 0,52 permet de
considérer ces produits parmi les biens nécessaires. Les
coefficients de la SAUT et du RS sont positifs et significatifs ce qui traduit
l'importance de l'autoconsommation pour ces produits dans la zone.
La régression permet d'expliquer 45% de la
variabilité de la consommation des produits laitiers.
Tableau n47: Déterminants de la consommation
des produits laitiers
Variables
|
Lait & dérivés
|
Lait frais
|
Beurre
|
|
Coef.
|
tobs
|
Coef.
|
tobs
|
Coef.
|
tobs
|
Cste
|
0,00
|
2,2*
|
0,14
|
3,1 **
|
0,01
|
0.0 NS
|
Rev.
|
0,52
|
8,7**
|
0,65
|
9,1***
|
0,69
|
9,9 **
|
N
|
0,08
|
0,4NS
|
0,24
|
2,4**
|
0,44
|
1,7 *
|
SAUT
|
0,26
|
2,4*
|
0,11
|
1,8 *
|
0,08
|
0,5 NS
|
I/N
|
-0,1
|
1NS
|
0,14
|
1,5 NS
|
0,21
|
1,9 *
|
RS
|
0,29
|
1,9*
|
0,21
|
2,4 **
|
0,26
|
1,1 NS
|
R²
|
0,45
|
0,55
|
0,23
|
PMC
|
0,026
|
0,0195
|
0,0138
|
6-1-8 Boissons non alcooliques(thé,
café , autres)
Cette catégorie occupe 4 % du panier des
ménages enquétés. Les principaux produits formant cet
agrégat sont le thé et le café qui représentent
respectivement 64 % et 19 % du budget alloué aux boissons. Les
déterminants de la consommation des boissons agrégés et
par produit ( thé, café ) sont présentés dans le
tableau n48. Il ressort que les variables ayant un impact sur la consommation
des boissons sont le revenu et la taille du ménage. Les coefficients de
ces deux variables sont positives et significatives - respectivement de 0,54 et
0,41 -permettent de classer cette catégorie, à l'instar des
produits précédants, parmis les biens nécessaires. Par
produit,on remarque que l'élasticité revenu du café est
superieure à 1 (1,71), ceci permet de considérer ce produit comme
un bien de luxe.
Au point de vue statistique, les variables retenues permettent
d'expliquer 77 % de la variabilité de la consommation des boissons
agrégées et du thé mais la régression n'est pas
significative pour l'explication de la consommation du café ( R² =
0,12 ).
Tableau n48: Les déterminants de la
consommation des boissons
Variables
|
Boissons n.a
|
Thé
|
Café
|
|
Coef.
|
Tobs
|
Coef.
|
tobs
|
Coef.
|
tobs
|
Cste
|
0,15
|
17***
|
0,32
|
9 **
|
0,01
|
3,1 **
|
Rev.
|
0,57
|
29***
|
0,59
|
30 ***
|
1,71
|
2,2 *
|
N
|
0,41
|
4,1**
|
0,22
|
2,8 **
|
0,39
|
0,8 NS
|
R²
|
0,77
|
0,78
|
0,12
|
PMC
|
0,0228
|
0,0177
|
0,0171
|
VII-LES DEPENSES NON ALIMENTAIRES
Nous étudierons dans ce paragraphe les produits
énergétiques, les frais de santé et d'hygiène, les
dépenses de transport ainsi que celleq relatives à la
scolarisation.
La part des dépenses non alimentaires dans les
dépenses totales est de 23,4 %. Les parts relatives des
différents sous agregats dans les dépenses non alimentaires et
totales figurent dans le tableau n49.
Tableau n48: Proportions budgétaires des
dépenses non alimentaires
Nature
|
% DNA
|
% DT
|
% DT Moy.Nle.Rurale
|
Energie
|
11,5
|
2
|
10,8
|
Habillement
|
35,5
|
7
|
6,1
|
Santé et hygiène
|
16
|
3
|
4,7
|
Transport
|
13
|
3
|
4,5
|
Scolarisation
|
12
|
2
|
3,2
|
Autre
|
12
|
3
|
6
|
Dans le BV Lakhdar, les dépenses d'habillement
représentent la part la plus importante du budget total des
ménages (7 %). Elle est superieure à la moyenne nationale rurale
de 1991 ( 6,1 % ). Les parts des autres postes sont toutes inférieures
aux normes nationales rurales de 1991. Ainsi, les habitants du BV consacrent
seulement 2 % de leur revenu pour les dépenses
énérgétiques . Ceci est dû au fait que le bois de
forêt constitue une source énergétique importante et
gratuite dans tout le BV. En ce qui concerne les autres services, leur faible
part dans las dépenses totales peuvent être expliquées par
le faible revenu de la population et l'insuffisance des infrastructures
nécessaires.
CONCLUSION GENERALE
Nous avons essayé le long de ce travail de
répondre aux deux problématiques posées au départ
à savoir, l'étude des sources de revenu et de la consommation
des ménages agricoles situés dans la zone pilote du projet
d'aménagement du Bassin Versant Lakhdar.
L'étude des revenus - malgré certaines limites
dues en particulier à la réticence des ménages à
déclarer leur revenus exacte et au fait que l'enquête a
porté sur l'année 1994/95 caractérisée par une
sécheresse très sévère - nous a permis de constater
que l'activité agricole reste la source principale de revenus dans
toutes les zones du BV. Approchée par la marge brute ( MB ), le revenu
agricole contribue avec 80% dans la formation du revenu global ( RG ). le
niveau moyen de ce dernier ( RG ) est assez élevé ( 41700 dh )
mais avec de grandes disparités régionales, ainsi à
Ouaoula il est seulement de 18198dh, soit 5 fois moins que celui
réalisé à Tabant.
En raison des caractéristiques sylvopastorales de la
région, la part de la marge brute animale dans le RA est importante ( 71
% ). C'est une élevage extensive dont les espéces caprine et
ovines sont dominantes ( 97 % de l'ensemble des effectifs ). Ces effectifs sont
surtout concentrés à Abachkou
( 32 % ), Ait abbes ( 29 % ) et Ait Mhamed ( 26 % ).
L'élevage bovine, généralement de race locale, est peu
représentée dans le BV ( 2têtes/explotation en moyenne )
avec un maxima à Tabant ( 4,1 t/exp.) où des signes
d'intensification sont apparents ( race
améliorée,luzernière ).
La part de la marge brute vegétale ( MBV ) dans le RA
est de 29 % en moyenne. Là aussi, de grandes disparités existent
entre les différentes régions
et qui sont dues à la présence de certaines
cultures irriguées et en particulier aux bonnes productions du noyer,
pommier et de la pomme de terre. En effet, ces cultures localisées dans
les régions de Tabant et Abachkou expliquent en partie la
differentiation du RG observée. De plus, les faibles productions
d'olivier et d'amandier ont accentué les écarts entre
régions.
La contribution des revenus hors exploitation ( RHE ) dans le
BV est de 8460 dh / an en moyenne, soit 20 % du RG. Cette part est plus
importante dans les regions où le RG est plus faible ( Ouaoula 41 % ;
Ait Abbes 35 % ). La structure des RHE est dominée par les
activités salariales ( 47 % du RHE), suivie des activités
commerciales et autres ( 28 % ) et enfin les transferts avec ( 25 % ).
Côté consommation, l'étude a
montré que la population du BV vit dans un état de
pauvreté absolue. la moyenne de la CT par ménage et par
tête sont respectivement de .......et...... dh, inferieures aux normes
Nationales Rurales qui étaient déjà en 1991 de .....dh et
.....dh. Si on ajoute à cela le taux d'analphabétisation
très élevé et les faibles dépenses de santé,
on peut dire que le niveau de vie dans cette région est très au
deça des normes humanitaires.
Cette étude a montré que la consommation des
ménages est expliquée par la force de travail familial ( taille
de menage ) et leurs richesses ( SAUT ).
La structure de la consommation totale a
révélé l'importance des produits d'origine
végétale par rapport aux produits animaux. Ainsi, par groupe de
produits, cette structure est dominée par les céréales,
les viandes, les légumes, le sucre, les fruits et les huiles qui
occupent la quasi totalité du budget alimentaire des ménages.
L'autoconsommation satisfait en moyenne 26 % de la demande alimentaire totale.
Elle concerne surtout les céréales, le lait et ses
dérivés, les volailles, les viandes ( caprine et ovines ), la
pomme de terre les fruits secs, les pommes et l'huile d'olive.
En plus des facteurs physiques qui obligent les ménages
à s'orienter vers l'autoconsommation, tel que le relief
accidenté, le climat sévére et l'enclavement, d'autres
facteurs socio-économiques entravent la commercialisation de certaines
productions devenues abondantes dans certaines régions du BV. C'est le
cas par exemple de la pomme de terre, du pommier et du lait et ses
dérivés. En effet, ces cultures et produits ont été
introduits et vulgarisées dans le but d'améliorer le niveau de
revenu des populations, or, le manque de marché local capable d'absorber
les productions et l'insuffisance des infrastructures routières pour
leur cheminement vers d'autres marchés, obligent les producteurs
à céder les productions aux intermediaires à des prix
dérisoires ou tout simplement le produit est autoconsommé.
A partir de ce constat, il est nécessaire d'orienter
les efforts vers la création d'institutions professionnelles(
coopératives, groupements, associations) qui pourront contribuer
à l'organisation des circuits de commercialisation et à
l'installation d'unités de stockage et de transformation des
productions. Parallèlement, une intervention d'envergure visant non
seulement l'amélioration des productions existantes, mais aussi la
formation et l'encadrement de la population, seule responsable de la gestion
des ressources existantes.
En ce qui concerne la consommation totale par produit, on a
utilisé le modèle double logarithmique vu sa commodité et
sa meilleur adaptation à des études similaires. Les variables qui
ont un impact sur la consommation des différends produits sont surtout
le revenu , la taille du ménage et la part autoconsommée. Les
élasticités revenus obtenues nous ont permis de classer tous
les produits parmi les biens nécessaires.
* 1Rapport sur le
développement dans le monde, 1990, p.47
* 2Akesbi N. "Enjeux
agricoles " p.115
* 3LAURENT A. "bois de feu et
sociétés rurales en Haut Atlas et régions
présahariennes "E.N.S.A.M, Déc.1991.
* 4 Rapport de la F.A.O,
projet MOR 81/004/1985.
* 5
17 % selon la M.A.M.V.A, cité par le Rapport n98/95 CP MOR 95, vol.1,
Annexe 1,p.5.
*
6rapport n98/95 op.d.cité
* 7 "
Niveau de vie des ménages ". Rapport de synthèse,vol.1, p.87 (
Direction des statistique).
* 8
DALLOZ "économie politique". 1980,p...
* 9
Alain De Janvry and E. Sadoulet, "Demand analysis " p.6: séminaire sur
la modélisation multisectorielle. Juillet 1989.
*
10Robert and King. consumer demand for food
commodities.
* 11
Bentou F. Massel, 1967: consistent Estimation of Expenditure Elasticitys from
cross section data houe holds producing for subsistence. P.135.
* 12
Deaton A. and J.Muelbauer, economies and consommer behavior. P.76.
*
13Chakri A."Etude économique de la
consommation dans la CR de Timahdite",1990.
*
14Selon le rapport sur le niveau de vie des
ménages 1990/90, la population rurale est répartie entre 51,9 %
de sexe mâle et 48,1 % de sexe femelle.
* 15
Est considérée comme active, toute personne dont l'âge est
superieur ou égal à 15 ans.
* 16
Enquête niveau de vie 90/91. op.d.citée
*
17Selon l'Enquête 90/91, op.d.c., ce
taux est calculé sur la base de la population âgée de plus
de 10 ans, alors que nos calculs concernent la population âgée de
plus de 7ans.
* 18
Z1 = Ait Abbes; Z2: Ouaoula; Z3: Ait Mhamed; Z4: Tabant; Z5: Abachkou.
*
19Mohamed R., 1991 "Agriculture et revenus",
acte édition 1991.
* 20
Mohamed R."Agriclture et revenus" op.d.citée.
*
21Z1:AIT ABBES, Z2: OUAOULA, Z3: AIT MHAMED,
Z4: TABANT , Z5: AIT BOUOULLI
* 22
C.T/M: Consommation Totale Moyenne par menage
* 23
C.M/T: Consommation moyenne par tête
* 24
Enquête sur le niveau de vie des ménages 1990/91, Vol.1
P.16
* 25
ENVM 1990/91: option dejà citée
* 26
En prenant un taux d'inflation de 6%.
*
27Souad B."Etude de la consommation et son
impact nutritionnel, CR de Tanant" , IAV, 1991.
* 28
CMAT/T: Consommation Monétaire Alimentaire Totale par
personne.
* 29
CAT: Consommation Alimentaire Totale
*
30AUT./T: Autoconsommation alimentaire par
personne
|
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