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Impact de la publicité sur le changement d'attitudes des individus envers le sida

( Télécharger le fichier original )
par Pierre Kamtchouing Noubissi
Ecole Superieure des Sciences Economiques et Commerciales de l'Universite de Douala - Diploôme d'Etudes Superieures Approfondies en Gestion Marketing 2001
  

Disponible en mode multipage

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    INTRODUCTION GENERALE

    Plus d'une décennie après de pandémie due au virus du Sida, le nombre de personnes infectées ne cesse de croître. Cette maladie affecte les individus intervenant dans tous les secteurs de l'activité économique et augmente la pauvreté.1(*)

    En 1985, le Cameroun comptait 21 personnes atteintes par la maladie du Sida. Ce chiffre est passé de 5375 en 1995 à 13576 en 1997 (ministère de la santé publique 1998), le nombre de personnes avoisine aujourd'hui 606438. (Ministère de la santé publique 2000)

    Le nombre de femmes infecté est plus élevé que celui des hommes. En effet, les études menées par l'ONUSIDA (1999) dans la tranche d'âge de 15 à 49 ans dans la ville de Yaoundé ont montré que 8% des femmes qui ont subi le test de dépistage du Sida étaient infectées contre 4% chez les hommes.

    Il est donc légitime de se poser la question de savoir ce qui pourrait être à l'origine de cet accroissement rapide. Deux voies d'explication nous semblent possibles, celle de l'accroissement de la population ou alors la politique de lutte contre le Sida mise en place par le gouvernement camerounais. La deuxième possibilité nous parait être la plus pertinente. En effet, ce sujet renvoie à des interrogations essentielles parmi lesquelles celle de savoir dans quelle mesure la publicité peut modifier l'indifférence des individus envers le Sida ?

    Étant donné l'absence d'un vaccin et le coût très élevé des traitements actuellement disponibles, le seul moyen d'enrayer la pandémie reste la prévention. Le ministère de la santé publique en relation avec les associations de lutte contre le Sida a élaboré des programmes de communication ayant pour but d'informer et d'éduquer la population sur les modes de transmission du virus ainsi que les moyens de le contacter. Par ailleurs compte-tenu du nombre de plus en plus important de personnes touchées par la maladie, il devient nécessaire de se pencher sur l'importance de l'utilisation des messages publicitaires dans la stratégie de lutte contre le Sida. Le but de telles campagnes serait d'amener un changement de valeur et de croyance des individus. Dès lors, il s'agirait d'influencer les attitudes des individus envers le sida et ses corollaires ou de façon plus spécifique d'augmenter l'enthousiasme à leurs égards. C'est en tenant compte de ces différents intérêts que nous avons pensé faire un travail de recherche pour la lutte contre le Sida au Cameroun. Car, compte tenu du contexte actuel où la pandémie du Sida ralentit les efforts des camerounais dans leurs luttes quotidiennes contre la pauvreté et le sous développement, il est plus qu'urgent de trouver des réponses aux phénomènes. La publicité sur le Sida au Cameroun peut-elle modifier les attitudes des individus envers cette dernière ?

    Plus précisément, quel peut être l'impact de la publicité sur le changement de croyances et de valeurs des individus envers le Sida au Cameroun?

    Est-il lié au contenu du message publicitaire ou alors aux variables propres à l'environnement socioculturel de l'individu ?

    Pour répondre à ces question, nous essayerons de voir dans quelle mesure les attitudes développées par les individus à la suite de l'exposition à un message publicitaire peuvent - être modifiées sous l'influence des variables modératrices.

    Pour aider à mieux comprendre ce travail de recherche, le présent mémoire a été divisé en deux parties.

    La première, « Les effets de la publicité sur la formation sociale des individus », présente le cadre théorique de l'étude. On y décrira les mécanismes d'action de la communication publicitaire à caractère social dans le premier chapitre ainsi que leurs effets sur les attitudes des individus dans le second chapitre.

    La deuxième, « Essai de vérification empirique des effets de la publicité sur le changement d'attitudes des individus envers le Sida », s'attache aux éléments de la première et consacre l'étude sur les données empiriques chapitre par chapitre.

    Nous avons ainsi pris soin d'indiquer la méthodologie de la recherche qui conduit à l'analyse des données et à l'interprétation des résultats aux troisième et quatrième chapitres.

    Ce plan a été adopté pour traduire avec une plus grande clarté la réalité que nous voulons expliquer qui est celle de l'importance de l'utilisation de la publicité comme élément de communication et de persuasion dans la résolution des problèmes sociaux.

    PARTIE I

    LES EFFETS DE LA PUBLICITE SUR LA FORMATION SOCIALE DES INDIVIDUS

    « La publicité n'est pas seulement une partie du marketing social, elle en est une partie essentielle »

    Kotler Philip

    INTRODUCTION PARTIELLE

    La communication marketing que développe actuellement les organisations a largement dépassé le domaine du marchand pour se retrouver dans le non marchand. Marginal au début, la communication marketing occupe actuellement une place de choix dans les organisations. Pour résoudre les problèmes sociaux, les organisations n'hésitent plus à utiliser les techniques du marketing à travers la publicité, ceci dans le but de générer chez les individus de nouveaux comportements qui ne sont pas très différents de l'acte d'achat.

    Les campagnes de lutte contre les effets négatifs de la drogue, du tabac ou d'autres problèmes sociaux dans le monde peuvent porter témoignage du rôle positif de la publicité dans le combat des organisations pour l'instauration dans notre société de nouveaux comportements. Cet engouement pour la communication publicitaire peut s'expliquer par l'accroissement quantitatif de médias et supports dans tous les pays du monde.

    Cependant, si la publicité peut avoir des effets positifs sur le changement d'attitudes des individus, elle peut également avoir des effets négatifs. La compréhension de ce phénomène passe par l'élaboration d'un cadre théorique basé sur l'approche psychologique, et qui s'efforcera de démontrer le processus de formation de l'attitude pour telle ou telle possibilité et d'identifier les variables explicatives du comportement.

    Cette partie a pour objectif de présenter dans un premier temps les fondements de la publicité et sa mise en oeuvre. En effet, la publicité entend que processus de communication et étant une partie du marketing social peut avoir plusieurs objectifs : informer et persuader l'individu en apportant une solution qui permettra de résoudre le problème social à travers la communication publicitaire.

    Pour comprendre et expliquer l'impact de la publicité sur le changement d'attitudes des individus envers le Sida, cette partie présente dans le premier chapitre les principales théories existantes dans le domaine, leur structuration, ainsi que l'influence des variables qui les composent sur la formation des attitudes des individus.

    Dans le second chapitre, et après évaluation des modèles existants, la construction d'un modèle théorique intégrant les variables endogènes et exogènes permettra d'opérationnaliser le problème que nous voulons résoudre.

    CHAPITRE I

    LA PLACE DE LA PUBLICITE DANS LA RESOLUTION DES PROBLEMES SOCIAUX

    De tous les modes de communication de l'organisation, la publicité est celui qui a été le plus étudié et pour lequel on a développé le plus de méthodes et de techniques. L'utilisation de la publicité dans la formation sociale des individus n'a pas été en reste. En effet au fil du temps, la publicité est devenue un élément essentiel et indispensable du marketing social. Ce déferlement est difficilement appréciable dans ses conséquences; il favorise la démocratisation et crée un encombrement tel que l'homme de la rue sollicité par l'information est incapable d'absorber tant de messages. La publicité suscite des réactions de défense qui peuvent se traduire par l'inattention, l'indifférence ou l'oubli. Cette exploration préalable permettra non seulement de mieux comprendre les mécanismes par lesquels on communique le message publicitaire, mais aussi comment celui auquel le message est destiné le reçoit, s'en défend et y répond. La nature de la publicité, les mécanismes d'action (ou persuasion) et de réponse, la publicité et le marketing social formeront donc les trois sections de ce chapitre sur la place de la publicité dans la formation sociale des individus.

    Section 1 : Concept de publicité

    Plusieurs concepts ont été utilisés pour traduire la nature réelle de la publicité dans la gestion de la communication de l'organisation et son marché mais, on s'est très souvent limité aux organisations marchandes. Nous essayerons dans cette section d'élargir la notion de publicité aux organisations non marchandes et ceci dans le management de leur marketing social pour qui la publicité en est une partie essentielle.

    § 1 - Définition

    Les effets de la publicité sur le comportement de l'individu sont souvent exagérés par les observateurs. On lui donne parfois plus d'influence et de force qu'elle n'a réellement.

    Une partie du problème sur l'impact de la publicité réside dans la connaissance de ce qu'elle est et n'est pas. La publicité n'est pas une information désintéressée et souvent, son contenu informatif est très pauvre2(*).

    Leduc définit la publicité comme étant : « L'ensemble de moyens destinés à informer le public et à le convaincre d'acheter un produit ou un service »3(*).

    On dit aussi que la publicité est toute forme de communication non interactive utilisant un support payant, mis en place pour le compte d'un émetteur identifié en tant que tel4(*). Ces définitions mettent en évidence le caractère informatif et non désintéressé de la publicité mais ne permettent pas de percevoir son champ d'application.

    La définition qui est proposée ici est celle de Nickels5(*), pour qui la publicité pourrait être : « toute forme de communication non personnelle, payée, orientée vers l'offre et la demande, les personnes, les lieux, les idées, les produits, les services et les grandes causes par les entreprises, le gouvernement, les organisations non profit et les personnes qui sont reconnues dans l'information ».

    Cette définition nous parait être plus complexe dans la mesure où elle rend compte de l'utilisation de la publicité non seulement dans le marketing marchand, mais aussi social.

    § 2 - Les différentes acceptions du terme publicité

    On parle de publicité pour désigner les formes de communication qui peuvent être très différentes dans le fond. Les types de publicité peuvent être différenciés selon la nature du support et selon l'objet.

    2.1. - Les types de publicité selon la nature du support

    2.1 .1 - La publicité média

    La publicité est assimilée au sens large à la publicité média, c'est à dire celle qui utilise comme support les médias de masse à savoir la radio, la télé, la presse, le cinéma et l'affichage.

    2.1.2 - La publicité directe

    Cette publicité utilise les techniques du marketing direct et peut être une publicité avec coupon réponse ou une communication réellement individualisée puisqu'elle se fait à partir des fichiers des individus qui sont de mieux en mieux renseignés sur les caractéristiques du consommateur.

    2.1.3 - La publicité sur le lieu de vente (PLV)

    Il s'agit d'une forme de publicité qui se fait sur le lieu de vente et peut être considéré comme un véritable média6(*). Ce moyen de communication regroupe les techniques de promotion et de merchandising.

    2.2 - Les types de publicité selon l'objet

    On distingue deux types de publicité selon l'objet : la publicité produit et la publicité de firmes.

    2.2.1 - La publicité produit

    C'est la forme la plus connu, elle vise à faire connaître l'existence et les caractéristiques d'un produit, d'une image ou d'une idée, et à inciter à l'achat.

    2.2.2 - La publicité de firme

    Cette forme de publicité qui promeut l'image de l'organisation tout entière ou de la firme possède une panoplie d'outils qui inclut le sponsoring, les relations publiques, la communication dite événementielle...

    § 3 - Réévaluation de la notion de publicité

    C'est en 1971 qu'on voit apparaître pour la première fois l'expression « Marketing social » 7(*). Ses auteurs suggéraient de transplanter les concepts et les techniques du marketing commercial dans le secteur du social pour « vendre » des idées, des causes et des réalisations sociales8(*). C'est ainsi qu'est apparue une nouvelle forme de publicité qui, par rapport à la publicité sociale qui agit dans une atmosphère de messages concurrentiels, et parfois contradictoires, est un modeste et honnête effort de communication ayant pour but de faire prendre conscience d'une idée sociale. Pour le spécialiste du marketing social, cette forme de publicité sera une partie intégrante de son plan marketing9(*).

    Section 2 : La publicité comme un processus de communication sociale

    Il n'est pas possible de parler de la théorie de la communication mais plutôt des théories de communication10(*). La publicité est un vecteur de communication qui n'échappe pas à ce constat. En effet, deux conceptions s'opposent : celle de la transmission d'un message à sens unique, et l'autre qui inclut la notion de rétroaction ou feed-back.

    § 1 - Les éléments de la communication

    Communiquer c'est mettre en commun une information, une idée ou une attitude11(*). Pour ce faire, quatre éléments sont nécessaires:

    1.1 - La source ou émetteur

    La source de la communication du marketing social est l'organisation ou l'entreprise responsable du changement social qui projette et entreprend une action concertée pour transformer les attitudes ou le comportement d'un groupe cible.

    Toute fois, le consommateur ne connaît pas toujours la source réelle du message ; il est possible en effet de distinguer une source réelle et une source apparente perçue par le récepteur comme la seule source du message12(*). La relation récepteur/source et la nature de la source peuvent influencer positivement ou négativement la communication. Nous avons en exemple une publicité sur l'hygiène et la salubrité réalisée par une entreprise de nettoyage urbain qui fait des efforts pour rendre la ville propre et demande à la population de collaborer à la réalisation de cet objectif.

    1.2 - Le message.

    L'organisation ou l'entreprise chargée du changement qui communique, émet un message qu'elle va essayer de coder de façon à ce qu'il soit en accord avec le schéma de référence du récepteur. Le pouvoir persuasif d'un message dépend non seulement de la nature et de l'intensité de son thème mais également de sa structure13(*) surtout lorsque celui-ci touche des problèmes d'intérêt général comme les causes sociales (santé, environnement, sécurité...) ou lorsque le message est d'ordre personnel.

    1.3 - Le support ou canal

    Le support par lequel le message est véhiculé influence son impact sur le récepteur. Le responsable du changement social doit par conséquent choisir un médium qui lui permet de transmettre judicieusement sa communication. Les canaux peuvent être classés en deux grandes catégories : les canaux personnels et les canaux impersonnels14(*)

    1.3.1 - Les canaux personnels

    Les canaux personnels expriment une relation personnelle entre le vendeur et l'acheteur. Il peut s'agir d'un entretien de face à face, d'une communication téléphonique ou d'une messagerie électronique.

    1.3.2 - Les canaux impersonnels

    Les canaux impersonnels rassemblent les médias qui acheminent les messages sans contact personnalisé avec l'audience. Ces canaux renferment les médias de masse à savoir la radio, la télévision et l'affichage, qui sont les plus utilisés par le marketing social.

    1.4 - Le récepteur ou l'audience

    Le récepteur d'une communication en marketing social est tout individu ou organisation faisant parti du groupe cible dont on vise une transformation. Il s'agit de faire évoluer le groupe cible d'un état S vers un état S' dans un délai et un temps donné15(*). Ceci justifie les études réalisées sur les cibles par rapport à leur fréquentation des différents médias et supports.

    § 2 - Communication, transmission d'un message

    La transmission du message a fait l'objet de plusieurs travaux de recherche dont les plus connus sont ceux de Claude Shannon et Norbert Wiener.

    2.1 - Le modèle de Shannon

    Claude Shannon définit le processus de communication comme étant une théorie mathématique qui vient conclure les recherches entreprises par Bell pour l'amélioration du rendement télégraphique.

    Le modèle de Shannon est linéaire et constitue un concept d'information pris dans un sens abstrait de grandeur statistique16(*) compatible avec l'ordinateur et la logique informatique ; l'influence du cadre de la recherche est évidente sur le modèle

    Figure 1.1 : Système de communication de Shannon

    Récepteur

    source

    Destinataire

    Signal reçu

    Signal émis

    Emetteur

    Message Bruit Message

    Source : Jean-Marc décaudin, op. Cit. p 16.

    L'émetteur transforme l'information reçue de la personne qui parle en signaux qui sont ensuite transportés par un canal vers le destinataire, les bruits causés par des parasites ou l'orage peuvent perturber la communication.

    La théorie mathématique de la communication a connu un grand succès et a vu son application dans de nombreuses disciplines comme par exemple la linguistique. Mais toutefois, ce modèle est critiquable pour sa linéarité, son oubli du rôle du contenu de l'information, son a priori sur la passivité du récepteur et la neutralité des médias17(*).

    2.2 - Le modèle de Norbert Wiener

    Les recherches de Norbert Wiener apportent un concept essentiel à toute théorie de la communication : la rétroaction ou le feed-back18(*). Ces travaux permettent d'enrichir le modèle de schannon en introduisant dans le processus de communication la notion du feed-back, qui va donner une portée universelle au principe. Cette notion périme l'idée de linéarité du processus de communication étant donné que l'effet rétroagit sur la cause.

    Figure 1.2 : Processus de communication

    Récepteur

    Message

    Emetteur

    Canal Canal

    Rétroaction

    Source : Jean-Marc Décaudin op. Cit. p 18.

    Les modèles de Schannon et wiener sont complémentaires mais, la littérature récente sur la communication critique le modèle à sens unique avec feed-back. Par exemple Robertson19(*) lui trouve deux fautes fondamentales :

    1- Le modèle suppose que la plupart des messages arrivent au niveau du consommateur.

    2- Si le message arrive au niveau du consommateur, il y aura une réponse d'achat. Robertson20(*) affirme que dans la réalité, un grand nombre de messages arrivent au niveau du consommateur mais, très peu provoquent une réponse directe. Si une réponse a lieu, il n'est pas possible de démontrer qu'elle est directement liée à la campagne de communication.

    2.3- Le modèle adapté à la communication du marketing social

    Robertson cite des chercheurs comme Berelson, Shramm, Bauer et Klapper qui ont été les premiers à montrer que la communication pouvait être comprise comme une transaction avec une audience ou un marché ; considéré comme des participants actifs dans le processus de communication21(*).

    La communication du marketing social doit être un moyen de transmettre des informations à son marché. Ces informations doivent donc dépendre non seulement des besoins du marché, mais aussi des buts de l'organisation émettrice. Dans cette optique, la théorie de la communication épouse les concepts marketing qui sont basés sur des actions séquentielles en deux temps22(*).

    Ce modèle montre le rôle fondamental que doit jouer l'organisation émettrice dans ce processus de communication, où elle doit être à l'écoute de son marché, pour identifier la demande afin d'élaborer une communication capable de satisfaire ses objectifs.

    Figure 1.3 : Modèle simplifié de communication à deux voies

    Messages publicitaires à caractère social

    Individu ou organisation appartenant au groupe cible

    Organisation émettrice

    Messages de la demande du marché

    ( problèmes sociaux)

    Source : Adapté de william G. Nickels, op. Cit. p 89.

    Ce modèle s'est enrichi au cours du temps pour intégrer aujourd'hui des éléments nouveaux qui interviennent dans le processus et qui sont issus d'une synthèse des différentes théories.

    Figure 1.4 : Synthèse des différentes théories

    Messages publicitaires à caractère social

    médias

    Organisation émettrice

    Décodage

    Codage

    Bruit

    Feed-back

    Adoption ou non d'un nouveau comportement

    Individu ou organisation appartenant au groupe cible

    Source : Adapté de Kotler et Dubois, op. Cit. p 558.

    Pour que la communication soit effective, le codage et le décodage doivent être en phase. Un message a plus de chance d'être compris s'il s'inscrit dans à la fois dans le champ de référence de l'émetteur et du récepteur23(*).

    § 3 - Les problèmes de la communication publicitaire

    L'utilisation de la publicité dans la résolution des problèmes sociaux peut avoir des conséquences annexes que le responsable du changement doit prévoir pour mieux les annuler. Parmi ces problèmes, on peut noter la sémantique, la sémiologie et l'utilisation de la peur.

    3.1 - Communication publicitaire et sémantique

    La sémantique est l'étude du langage considéré du point de vue du sens24(*). Probablement, il s'agit du plus gros problème de la communication en général et de la publicité en particulier ; le sens des mots peut avoir une très grande influence sur le comportement de l'individu qui peut varier d'une personne à une autre. Le sens varie avec l'émetteur, le récepteur et le niveau de connaissance de chacun d'eux, le langage et la situation25(*). Dans un contexte bien déterminé, les mots peuvent avoir une certaine efficacité qu'ils perdront dans une autre situation. La vérité des mots que l'on utilise pour communiquer une idée est une véritable aventure risquée parce que les mots sont extrêmement variables26(*)

    Lorsqu'un message publicitaire est conçu, on doit s'assurer que les mots qui traduisent le caractère persuasif du message ont un même sens aussi bien pour l'émetteur que pour le récepteur. Emettre donc une communication revient à imaginer ce qu'il faut dire pour provoquer la réponse chez le récepteur.

    3.2 - Communication publicitaire et sémiologie

    Le public ne peut pas communiquer réellement une pensée ou une idée, il peut seulement communiquer des symboles qui représentent leurs pensées et leurs idées.

    La sémiologie développée à partir des travaux de F. Sausure et de R. Barthes se définit comme l'étude des systèmes de signes non linguistiques27(*), c'est une forme de communication utilisée par tout le monde.

    La sémiologie divise le signe en deux termes, le signifiant et le signifié ; ce que nous sommes et ce que nous disons a une très grande influence sur notre comportement. Le signifiant est le contenu du message alors que le signifié est l'interprétation que nous pouvons lui donner. Evidement, toute publicité persuasive combine les messages verbaux et non verbaux. Tout le problème se trouve au niveau du codage du signifié en signifiant. Cette étape est essentielle dans la construction d'un message cohérent et compréhensible aussi bien par l'émetteur que le récepteur.

    Une publicité sera donc efficace si à chaque signifiant correspond un signifié28(*). On peut alors dire que chaque signe est monosémique, et le récepteur n'aura aucune difficulté pour l'interpréter ; c'est le cas de la croix rouge, du préservatif...

    Mais, dans le quotidien, il arrive que le signifiant corresponde à plusieurs signifiés, on dit alors que le signe est polysémique. Tout émetteur de signes doit alors choisir et définir son mode d'expression en fonction de ses objectifs et de son environnement. La publicité des causes sociales n'échappe pas à cette règle, le responsable du changement doit faire attention à cet aspect du problème pour maximiser les chances d'obtention d'un effet sur les groupes cibles.

    3.3- La satiété du message

    Plusieurs organisations reconnaissent la place de la répétition dans la communication publicitaire mais, le vrai problème reste de savoir le moment auquel il faut s'arrêter29(*). En effet lorsqu'un message arrive à satiété, son effet positif peut être remplacé par un effet négatif et inversement ; ceci se complique encore lorsque les messages n'ont pas la même fréquence de satiété30(*). Les messages humoristiques peuvent perdre un peu plus rapidement leurs impacts.

    Les études menées pour déterminer la période optimale de diffusion d'un message ont montré que la seule voie pour minimiser les effets négatifs serait de l'adapter à une cible bien précise. L'évaluation de la communication publicitaire permettra de savoir si le message a eu un effet sur l'audience cible. La durabilité du message dépendra de la persuasion profonde des arguments présentés31(*).

    3.4 - La peur en publicité

    L'utilisation des stratégies de changement incluant la peur peut avoir des conséquences qui auront des effets secondaires. Le recours à des messages publicitaires fondés sur la peur ou la menace à fait l'objet de nombreuses recherches en marketing et dans d'autres domaines tels que les sciences politiques ou l'éducation des enfants32(*)

    Les campagnes antidrogue réalisées aux Etats unis vers 1960 ont augmenté l'usage actuel de ces mêmes drogues. Dans la première étape de la campagne, les programmes firent exagérément appel à la peur. De nombreux jeunes ne crurent pas à ces messages justement à cause de leur exagération et de leur origine (professeur...)33(*)

    Par la suite, les campagnes furent axées sur l'information et atteignirent des jeunes qui n'avaient jamais entendu parler ou penser drogue et eurent souvent l'effet de piquer à la curiosité. Ils se mirent ainsi à discuter drogue avec leurs copains et surent ainsi bientôt comment l'utiliser sans danger. Ainsi une publicité massive a davantage provoqué une curiosité initiale que la crainte chez les adolescents et leur a fait découvrir et expérimenter la drogue34(*).

    Il n'y a pas très longtemps on pensait que l'efficacité des messages était proportionnelle au degré de peur suscité : une célèbre étude de Janis et Fesbash35(*) montra plutôt qu'un message modéré était plus efficace. Mais la peur s'accompagne aussi d'un effet d'inhibition. Une peur trop intense peut déclencher chez l'individu un mécanisme de défense qui conduit à éviter le message publicitaire, à nier la menace, à choisir ou à déformer les éléments du message ou encore à considérer la solution proposée avec l'ampleur des dangers36(*). La solution réside donc dans la prévision des effets contraires du changement pour les annuler. Ceci passe par une affectation disproportionnée des ressources du marketing social aux segments du marché en fonction du niveau de peur suscitée.

    En outre, pour être totalement efficace, la communication doit présenter une solution qui soit crédible et en rapport avec le niveau de peur suscité. Sinon, l'individu ignore ou minimise la menace.

    Section 3 : Publicité et marketing social

    La publicité joue un rôle fondamental dans le marketing social dans la mesure où elle permet de faire prendre connaissance d'un problème social, persuader les individus à changer d'attitudes, et d'adopter un nouveau comportement.

    § 1 - Publicité et création de la conscience sociale

    Avant que la publicité à caractère social ne soit effective, l'organisation émettrice doit être sûre que le problème social existe. Nous avons en exemple la vaccination des enfants qui est un véritable problème social dans plusieurs pays d'Afrique. Certaines populations néanmoins, ne connaissent pas la vaccination des enfants comme un problème majeur, ceci à cause d'un manque d'information sur le problème social.

    L'avantage de la publicité est de permettre à l'organisation émettrice de faire à ce que chacun puisse être au courant de l'existence du problème, et de mobiliser l'opinion derrière la solution de changement qu'elle propose pour le résoudre. Pour persuader les donateurs afin qu'ils puissent soutenir les programmes de lutte contre l'insalubrité, ils doivent être informés du problème, des conséquences que cela pourra avoir si on ne réagit pas immédiatement, et la meilleure façon de résoudre le problème.

    Dans la prise de conscience sociale, des arguments persuasifs peuvent être plus efficaces même si les individus trouvent toujours moyen de discuter s'il faut ou non adopter ce nouveau comportement. Prise de conscience sociale et processus éducatif ont des effets durables parce qu'ils posent le problème à un niveau de valeurs et de croyances profondes37(*).

    § 2 - Publicité et éducation sociale des individus

    Dans un contexte marqué par la lutte pour le développement, la compétitivité et la diversification des pôles de pouvoir, une priorité demeure : communiquer pour se faire comprendre et agir. Dans cette optique, la publicité apparaît comme une arme du marketing social utilisée par les organisations émettrices pour éduquer la population dans la perspective de l'adoption d'un comportement nouveau comme solution à un problème qui se pose dans la société.

    Les panneaux de vulgarisation et de promotion d'une idée de changement privilégient l'image pour communiquer de façon attrayante et accessible à ceux pour qui la lecture est difficile. Ceci ne peut se faire que si l'on possède une analyse des mécanismes du comportement spontané des publics, des décisions réfléchies et des réactions ultérieures à l'usage du produit social que l'on propose.

    La publicité étant un moyen de communication utilisant les médias de masse, permet d'atteindre un grand nombre d'individus à la fois. Le produit social que l'on propose ou le service que l'on va mettre au point doit posséder des qualités éducatives profondément reliées aux besoins de base non seulement dans l'optique d'un apprentissage de chaque individu, mais surtout dans le contexte des attitudes de groupe où sont engagées les personnes38(*).

    § 3 - Publicité et stratégie de changement social

    La publicité dans les campagnes pour le changement de comportement peut être définie comme une stratégie pour une réflexion des campagnes « horizontales » ou psychologiques39(*). En effet, ces actions poursuivent un objectif particulier : sensibiliser l'opinion publique à la dimension morale, sociale et économique d'un fléau social pour atteindre des objectifs significatifs.

    En conjuguant diverses formes de communication : formation, information, publicité et relation publique, on arrive à une situation qui nécessite une structure compétente souple et réactive mais, certains reprochent à la publicité de ne pas être une science exacte40(*), et la créativité publicitaire éprouve quelques difficultés à s'inscrire dans le cadre de la communication sociale car, ce type de communication s'adresse au citoyen et non au consommateur.

    Dans aucune société démocratique, on ne peut mettre en oeuvre une politique de lutte contre un fléau social sans avoir crée au préalable par l'information un état d'esprit favorable à l'adoption des mesures même les plus contraignantes pour l'individu41(*).

    La campagne pour le port de la ceinture de sécurité en France constitue un cas exemplaire qui permet de développer des stratégies de communication libres et variées dont l'efficacité est facile à mesurer. En effet le marketing de l'usage de la ceinture de sécurité a permis de dégager une véritable stratégie pour modifier attitudes et comportements sur ce problème en France.

    Tableau 1.1 : Bilan ceinture de sécurité en France 1974

    (Direction des services routiers)

    Ceinture de sécurité

    Source : Gendarmerie nationale

    1974

    I - Usagers impliqués dans des accidents à bord de véhicules équipés de ceinture de sécurité

    - Total des conducteurs et passagers

    - Portaient la ceinture

    - Ne portaient pas la ceinture de sécurité

    - Tués avec la ceinture

    Taux de mortalité

    - Sauvés sans la ceinture

    Taux de mortalité

    - Sauvés par la ceinture

    - Tués pour ne pas avoir respecté l'obligation du port

    102677

    54988 (53.06%)

    47689 (46.4%)

    1057

    1.92%

    2017

    4.24%

    1272

    1100

    II - Usagers impliqués dans des accidents à bord de véhicules non équipés

    - Rase campagne

    - En ville

    1230

    710

     

    III - Estimation du nombre total de personnes supplémentaires qui auraient été sauvées par l'utilisation générale de la ceinture

    3100

    Source : Direction de la gendarmerie nationale française, 1974.

    En 1974, les estimations de la direction sécurité routière font apparaître que 1272 personnes ont été sauvées parcequ'elles portaient la ceinture de sécurité. Cependant, 1100 ont été tuées parcequ'elles ne portaient pas la ceinture de sécurité alors que leur véhicule impliqué dans l'accident en était équipé.

    En mars 1975, la campagne de sensibilisation « un petit clic vaut mieux qu'un grand choc » a permis d'augmenter le taux d'utilisation de la ceinture de sécurité de 10% en un mois42(*).

    Ce premier chapitre nous a permis d'évaluer la place que peut avoir la publicité dans la résolution des problèmes sociaux. Il nous a fait comprendre que la publicité peut avoir une certaine efficacité dans la résolution des problèmes sociaux mais, à condition que certains éléments soient réunis, comme la connaissance de la psychologie, la sociologie et l'anthropologie des consommateurs du bien social.

    CHAPITRE II

    ACTIONS DE LA PUBLICITE ET CHANGEMENT D'ATTITUDES DES INDIVIDUS

    Dans l'univers de la communication, la fonction de la publicité est double : si elle doit informer, c'est pour persuader. Si elle doit dire l'avantage qu'une solution proposée apporte dans la résolution d'un problème social, c'est pour provoquer une action positive de la part des individus.

    Elle doit donc agir de façon à modifier les attitudes du public et à lui faire adopter un comportement favorable. Il s'en suit que, pour faire une publicité efficace, la condition nécessaire est donc de bien connaître la structure du contenu psychologique sur lequel elle agit ainsi que les courants environnants qui l'influencent. Les variables explicatives du changement, les modèles explicatifs de l'attitude et l'apprentissage, ainsi que le changement d'attitude des individus constitueront les trois sections de ce chapitre.

    Section 1 : Les variables explicatives du changement

    L'influence de la culture, la psychologie, la sociologie et l'anthropologie sur la publicité en particulier et le marketing en général est devenue une issue sociale majeure. Les effets de ces variables sur le comportement développé par les individus à la suite d'une exposition à un message publicitaire sont si grands qu'il serait intéressant d'en déceler les mécanismes.

    § 1 - Les variables socioculturelles

    Les variables socioculturelles ont une très grande influence sur le changement d'attitudes des individus. En effet, le message publicitaire doit être en rapport avec leur champ de référence. Parmi ces variables, on peut citer la culture et la sous-culture.

    1.1 - La culture

    La culture est un ensemble complexe qui se réfère généralement aux connaissances et croyances, à l'art, la morale, les coutumes et toutes les autres capacités et habitudes qui façonnent le comportement des individus.

    Le processus culturel d'assimilation est appelé socialisation. Il s'agit d'un processus qui prend forme depuis la plus tendre enfance et se perpétue tout au long de notre existence.

    Un changement mineur du comportement d'un individu n'est que le résultat de multiples sous cultures acquis durant la période d'existence. La culture n'influence pas seulement la manière selon laquelle nous agissons et percevons les choses, mais aussi comment nous voulons que les autres nous perçoivent. Il est bien rare d'avoir une définition univoque d'un problème dans différents milieux sociaux43(*).

    L'impact de la culture sur le système de valeur des individus peut affecter le destin d'un produit social. Avoir des enfants est une idée profondément ancrée avec des sens culturels distincts qui doivent être appréhendés par le spécialiste du marketing social avant l'introduction de tout plan d'intervention44(*). Ainsi donc, le marketing du planning familial ne sera pas forcement le même le même pour tous les groupes économiques. Ce qui est accepté dans une culture sera peut-être tabou dans une autre ; le concept stimulus/réponse45(*) n'est pas directe mais, l'acceptation ou le rejet du message est prédéterminé par des préjugés culturels. L'existence du Sida ainsi que l'adoption des méthodes préventives pourraient être influencées par la religion, les facteurs ethniques et le niveau d'éducation.

    1.1.1- La religion

    La religion est un facteur culturel qui intervient dans la formation et la conduite des attitudes et du comportement des individus. Il s'agit d'un ensemble de valeurs qui orientent inconsciemment les attitudes et les comportements des individus à l'intérieur d'un groupe social46(*).

    De telles valeurs peuvent affecter l'avenir d'un bien social. Par exemple dans la lutte contre le Sida l'église Catholique est contre l'utilisation du préservatif, mais prône plutôt l'abstinence et la fidélité. Ainsi donc une publicité sur le Sida qui présente le préservatif comme réponse au problème que pose cette pandémie ne pourrait avoir un effet sur certains fidèles de la religion Catholique.

    1.1.2 - Les facteurs ethniques

    Les facteurs ethniques ont une très grande influence sur la perception des systèmes de valeur culturels par les individus. Ces facteurs peuvent affecter l'avenir d'une publicité relative à un bien social. L'excision des jeunes filles par exemple est une pratique ancrée dans les traditions de certaines ethnies africaines ; une publicité contre le Sida dirigée vers ces peuples et prônant des solutions pour s'en préserver et qui ignore ces pratiques risquerait de ne pas atteindre ses objectifs. Le responsable du changement doit être capable de les identifier pour les intégrer dans l'élaboration des messages publicitaires proposant une solution comme élément de résolution d'un problème social.

    La communication publicitaire est la plus concernée par l'influence que la culture a sur l'importance des messages, le sens qu'ils revêtent et comment ils font accepter les produits, les services, les causes sociales et les idées. La segmentation du marché permet à l'homme du marketing social d'identifier des cibles et d'élaborer des messages culturels adaptés à leur environnement47(*).

    1.2 - La sous-culture

    Il existe au sein de toute société, un certain nombre de groupes culturels, qui permettent à leurs membres de s'identifier de façon plus précise à un modèle de comportement donné48(*).

    On distingue quatre types de sous cultures : les groupes de nationalités, les groupes religieux, les groupes ethniques et les groupes régionaux 49(*). Dans un même pays, on peut avoir plusieurs sous-cultures. Le responsable du marketing social doit faire particulièrement attention aux sous cultures qui peuvent avoir une profonde incidence sur le comportement des individus face à un message publicitaire. En effet l'appréhension du message ne sera pas le même d'un groupe à un autre.

    §2 - Les variables socio-démographiques

    La simple observation des différences existantes entre les beaux quartiers et les grands ensembles suffit à montrer que la société est un tout différencié50(*). Ceci nous amène à rechercher l'influence des classes sociales sur le changement d'attitudes des individus envers un problème social.

    On appelle classe sociale des groupes relativement homogènes et permanents, ordonnés les uns par rapport aux autres et dont les membres partagent les systèmes de valeurs, le mode de vie, les intérêts et les comportements51(*). Cette définition permet de mettre en exergue l'influence des classes sociales sur la formation des attitudes et des comportements des individus dans un groupe social.

    Le revenu et la profession occupent une place considérable dans la détermination des classes sociales mais, ces variables ne sont pas les seules car il y a également le niveau d'instruction et l'âge. Dans les études menées sur les attitudes des individus et le sida52(*), trois variables socio-démographiques ont été identifiées : l'âge, le sexe et le niveau d'éducation.

    2.1 - L'âge

    Les individus appartenant à une même tranche d'âge peuvent avoir une même attitude envers un bien social, ce qui leur permet de s'identifier de façon plus précise à un modèle de comportement donné. C'est ainsi que l'on distingue les groupes de génération (adolescent, junior, senior...)

    Les études menées par Royse, Dhopper et Hatch53(*), Royse et Birge54(*) montrèrent que les attitudes des individus envers les personnes malades du Sida étaient liées à l'âge.

    2.2 - Le sexe

    Les attitudes des individus envers un bien social ne diffèrent pas seulement avec l'âge, il existe d'autre variable comme sexe qui influence grandement la conduite de certains problèmes sociaux. Dans la lutte contre le Sida, les études menées par Corinne Berneman et pascale Lassagne55(*) sur l'attitude des individus atteints ont montrées que le sexe et le changement d'attitudes des individus étaient liés. Ce résultat implique une intégration dans l'élaboration des messages publicitaires les éléments propres à chaque groupe.

    2.3 - Le niveau d'éducation

    Le niveau d'éducation est la variable socio-démographique acquise par l'individu tout au long de son existence dans les groupes comme la famille, l'école, les amis...

    L'éducation a une très grande influence (positive ou négative) sur le niveau de compréhension des individus envers une campagne publicitaire proposant une solution à la résolution d'un problème social. Les individus ayant des niveaux d'éducation différents peuvent avoir des attitudes et des comportements différents ( écologie, économie, politique et ethnique).56(*)

    Tout problème social dépend (depuis sa formulation jusqu'à sa mise en pratique ) d'une minutieuse étude du jeu des communications entre les différents groupes d'intérêts en présence. C'est dans ce jeu que le problème doit être posé et que le changement s'enfoncera. La classe sociale influence donc la réception et l'exposition aux messages publicitaires. Les slogans eux-mêmes doivent souvent être différenciés dans la mesure où les codes linguistiques ne sont pas les mêmes.

    § 3 - Les variables psychosociologiques

    Le Changement d'attitudes et de comportement d'un individu face à un produit social ne peut pas être expliqué à partir des seuls facteurs socioculturels57(*). Un individu vit en interaction avec d'autres personnes pour former un groupe. Celles par qui à un moment donné sont liées par des relations qui déterminent en partie le comportement de chacun de leurs membres...

    3.1 - Les groupes de références

    Un individu est influencé par les nombreux groupes primaires (famille, voisins, amis ) et secondaire auxquels il appartient. Il est également admiratif et se dissocie des groupes auxquels il n'appartient pas (champion sportif, vedette de cinéma...)58(*). Ceci nous montre que chaque individu est à la fois une structure originale de motivations profondes et un citoyen faisant partie d'un groupe social qui détermine ses attitudes. L'attitude envers le sida sera différente lorsqu'on passe des camionneurs aux prostitués, des homosexuels aux hétérosexuels. Chacun est à la fois une structure originale de motivations profondes et un citoyen prenant part à des groupes et partageant avec eux certaines attitudes59(*). C'est à la croisée de ces exigences que les publics énoncent certaines composantes de leur bien être, la qualité de la vie à laquelle ils aspirent et leurs soucis d'appartenance.

    Les groupes de référence interviennent de trois façons60(*) :

    1) Ils présentent à l'individu des modèles de comportement et de mode de vie ;

    2) Ils influencent ses attitudes et l'image qu'il se fait de lui-même ;

    3) Ils engendrent enfin des pressions en faveur d'une certaine conformité de comportement.

    Ces opportunités peuvent être largement utilisées en publicité qui, grâce au processus d'apprentissage, essaie de générer un changement de comportement durable.

    3.2 - Le statut civil et la famille

    Chaque individu est membre de deux familles dans sa vie. La première est celle dans laquelle il est né, et la seconde qui résulte du mariage est formée par les conjoints et les enfants. La famille d'orientation61(*) a une très grande influence sur l'établissement de certaines valeurs, croyances et morales dans la mesure où chaque membre peut conditionner l'adoption d'une nouvelle attitude.

    De tous les groupes interpersonnels, c'est la famille de procréation62(*) qui exerce l'influence la plus profonde et la plus durable sur les attitudes, opinions et valeurs d'un individu.

    Les différents membres de la famille affectent sa perception des messages publicitaires ; c'est ainsi qu'aussi bien dans les sociétés africaines que dans le reste du monde, l'époux peut résister à une communication sur le planning familial, l'épouse en est favorable alors que les enfants veulent un petit frère.

    Le statut civil des individus peut avoir une influence sur les attitudes qu'ils développent envers un bien social. C'est ainsi que les célibataires peuvent avoir un comportement différent de celui des mariés ou des veufs en effet, certaines études notamment ceux de Corinne Berneman et pascale Lassagne63(*) ont montrées qu'il existait un lien entre ces différents groupes et les attitudes qu'ils développaient envers les personnes malades du Sida.

    La communication publicitaire n'est pas simplement dirigée d'une personne ou une organisation vers une cible individuelle. La cible de la communication publicitaire est constituée dans sa totalité d'un ensemble de groupes familiaux, permettant ainsi aux messages d'être partiellement acceptés par les adultes et les enfants, les hommes et les femmes, et quelques fois par les grands-parents. Il faut donc souvent séparer judicieusement les canaux de transmission de ces messages vers les différentes cibles.

    3.3 - Les leaders d'opinion

    Les leaders d'opinion sont des individus dont le statut dans leurs groupes respectifs est élevé64(*). Ceci les rend plus perméable à l'idée de changer leur comportement puisqu'ils contribuent pour une grande part à la fixation des normes du groupe auxquels ils appartiennent. Les leaders d'opinion interviennent beaucoup dans le changement d'attitudes des individus, cette opportunité est très utilisée en publicité. En effet, beaucoup de personnes se rappellent avoir vu de grands leaders comme Nelson Mandela65(*) être utilisé pour la promotion des grandes causes dans le monde.

    Autrefois, on pensait que les leaders d'opinion appartenaient surtout aux milieux privilégiés et étaient imités en raison du « snobisme »66(*). Aujourd'hui, on admet qu'ils se répartissent dans toutes les couches de la société et qu'une personne jouissant d'une certaine autorité dans un domaine peut être suiveur dans un autre.

    Trois traits peuvent caractériser séparément ou conjointement la position du leader dans un groupe : son pouvoir de leader est fondé soit sur son aptitude à personnifier les valeurs qui réunissent le groupe, soit sur son expertise, soit sur sa position particulière dans le réseau de communication du groupe67(*). En effet, il est le plus aimé du groupe, il est celui qui a le plus de savoir sur le plus grand nombre de sujets intéressant la vie du groupe.

    Le responsable du changement dans le marketing social atteint les leaders d'opinion en identifiant leurs caractéristiques personnelles, leurs habitudes d'écoute, de lecture et en élaborant des messages qui leur seront spécialement destinés. Il est difficile de trouver qui est le véritable leader dans un groupe car suivant le produit social, le leader ne sera pas le même. Pour les causes sociales, les hommes d'églises et les leaders de la communauté ont souvent une très grande influence sur le groupe.

    Section 2 : Les modèles explicatifs de l'attitude

    L'attitude est la variable qui a retenu et retient encore le plus d'attention. En effet, l'un des objectifs fondamentaux du marketing n'est - il pas d'influencer nos attitudes ?68(*)

    Les modèles d'attitudes doivent donc être perçus comme des guides qui permettent de mieux délimiter le champ d'investigation dans la mesure où l'attitude de l'individu reste encore quelque chose de très complexe. Les deux principaux modèles d'attitude sont: le modèle de la psychologie classique et le modèle des attributs multiples.

    § 1- Le modèle de la psychologie classique

    Une attitude résume les évaluations (positives ou négatives), les relations émotionnelles et les prédispositions à agir vis à vis d'un objet ou d'une idée.69(*)

    Ces prédispositions sont apprises par l'individu tout au long de son existence et sous l'impulsion d'un mélange de croyances et de sentiments plus ou moins favorables. L'attitude est fonction de l'apprentissage et de l'expérience. Elle se manifeste par un ensemble de réponses qui constituent pour le modèle de la psychologie classique ses trois composantes à savoir les composantes cognitive, affective et conative. Ce modèle fournit un cadre simple et logique à l'attitude tout en permettant une analyse à trois dimensions qui n'est pas sans pertinence en marketing. En effet, le modèle dit de la hiérarchie des effets développés par Lavidge et Steiner70(*) en est une belle illustration de l'application du modèle de la psychologie classique en marketing.

    1.1 - La composante cognitive

    La composante cognitive est un élément de la connaissance ou des croyances factuelles à propos des objets ou des idées considérées. Il s'agit des caractéristiques qu'un individu attribue à un objet ou un produit social.

    1.2 - La composante affective

    La composante affective se comprend plus aisément par la clarté relative du mot affectif. Il s'agit des sentiments éprouvés pour l'objet ou l'idée étudiée. Cette dimension de l'attitude peut se résumer par le « j'aime » ou « je n'aime pas ».71(*)

    1.3 - La composante conative

    La composante conative encore appelé (comportementale) cherche à inclure une relation entre la réaction que vous avez à l'égard de l'objet ou l'idée et la tendance à l'action qui veut dire en marketing social « j'adhère » ou « je n'adhère pas ». Cette composante comportementale n'est pas toujours présente à la différence des deux précédents72(*). Un individu peut avoir une attitude favorable à la protection de l'environnement mais n'applique pas les principes d'hygiène et salubrité. On remarque que dans ce cas, ce n'est pas le comportement effectif qui est concerné mais, l'intention de comportement.

    2 § - Le modèle par attributs multiples

    Le modèle par attributs multiples est un modèle explicatif de l'attitude qui met en relation l'évaluation d'un objet en fonction des caractéristiques et de l'importance relative de chacun. En effet, un individu ne recherche pas seulement à savoir si le produit social est « bon » ou « mauvais » mais comment il le compare à certaines caractéristiques. Exemple:

    Pollution: destruction de la couche d'ozone, déforestation, augmentation du niveau de la mer, sécheresse, maladies...

    Ce modèle est facilement applicable aux recherches en marketing et correspond à une certaine réalité puisque nos décisions en tant que consommateurs, se fondent sur bien d'attributs qui n'ont pas systématiquement la même signification à nos yeux. La première chose à se demander est : quels sont les attributs du modèle sur lesquels repose l'attitude du consommateur du produit social ?

    Pour le responsable du changement, cela consiste à identifier ce qui est pris en considération dans la formation de l'attitude de son public cible à l'égard d'un produit social. Cette information peut provenir des études antérieures, des entrevues de groupes...

    Dans un deuxième temps, il faut évaluer l'importance relative des attributs en identifiant la valeur que l'individu donne à chacun de ces critères.

    §3 - Les attitudes des individus et la publicité

    3.1 - Importance de l'attitude dans la résolution des problèmes sociaux

    L'attitude est la variable fondamentale dans l'étude de la conduite sociale des individus. En effet, elle détermine le comportement qu'un individu à l'égard d'un produit, d'une idée ou d'un bien social et est elle-même influencée par toutes sortes de stimuli (opinion d'ensemble, critique publiée dans les journaux, l'expérience, les messages publicitaires...) Les attitudes nous permettent de nous adapter rapidement à des situations diverses et de percevoir la vision d'un monde très complexe par les stéréotypes et les croyances qu'elles contiennent.73(*)

    C'est ainsi qu'apparaît toute l'importance des variables d'attitudes en particulier surtout en ce qui concerne les recherches marketing. Pour un bon nombre d'entre elles, est-ce que ce n'est pas l'influence de certains stimuli que nous essayons de mesurer ou alors les raisons de certains comportements ? La notion d'attitude a un niveau de compréhension basée sur l'intuition. C'est ici que se retrouve toute la difficulté du responsable du changement qui doit cerner correctement les différentes attitudes qui interviennent dans la résolution du problème social car, on ne mesure pas ce qui n'est qu'intuitif. En effet à un niveau plus spécifique, se situe enfin l'intention proprement dite issue de l'attitude générale mais directement reliée à la décision d'acquisition éventuelle de l'objet 74(*) (Intention d'essayer une idée....)

    3.2 - Attitudes des individus envers la publicité

    L'attitude envers la publicité peut se définir comme une prédisposition à répondre favorablement ou défavorablement à un stimulus particulier durant une occasion d'exposition particulière75(*). Cette définition justifie l'approche sémiologique de la publicité et permet de voir que le moindre signe peut-être décodé par un individu et jouer sur la formation de son attitude.

    Si l'on se réfère aux travaux menés sur l'attitude envers la marque, on constate que la connaissance de la marque et l'attitude envers la publicité ont une influence sur l'attitude envers la marque considérée. Les auteurs tels que H Batra et Ray76(*), Holbrook et Batra77(*) ont montré que ces deux variables ont une influence sur l'attitude envers la marque. Dans le cadre de cette étude, L'attitude envers la marque est transposée au comportement (enthousiasme que les individus manifestent envers une maladie), tandis que la connaissance de la marque se réfère à la connaissance du Sida.

    3.3 - Attitudes des individus face à la publicité

    Le quotidien des individus est rythmé par une multitude de sollicitation qui sont des messages émis par des sources de nature diverses. Ces derniers sont incapables de gérer cet ensemble de messages tant sur le plan de la quantité que de celui de la qualité78(*) (messages contradictoires, informations inutiles...)

    Luz, Mackenzie et Belch79(*) ont démontré qu'il existait un certain nombre d'antécédents à l'attitude face à la publicité tels que les perceptions sur la publicité en terme de contenu, la crédibilité du message, l'attitude envers la publicité en général et vis à vis de l'annonceur en particulier. Il en est de même de Holbrook et Batra80(*) qui ont démontré que la réaction au contenu de la publicité avait une influence sur l'attitude développée envers cette dernière. Dans le cadre de cette recherche, nous allons nous intéresser uniquement aux réactions au contenu de la publicité.

    3.4 - Influence de la réalité socioculturelle sur le changement d'attitudes des individus envers un bien social

    Changer une attitude comporte un coût pour l'individu qui est d'autant plus grand que cette attitude renvoie à une valeur forte, à une expérience significative ou de façon plus générale à un produit jugé important81(*) . La plus grande particularité du marketing social est d'évoluer dans un environnement socioculturel où le terrain sur lequel on agit et les bénéficiaires sont les mêmes personnes. Des considérations qui précèdent, on voit bien que les analyses psychosociologiques conditionnent la compréhension des réseaux d'influence et des échelles de valeurs auxquelles se réfèrent les groupes humains. Ceux-ci constituent les publics dont la fréquentation est sollicitée82(*). La psychologie individuelle ne saurait expliquer les conduites de l'homme qu'elle qu'en soit la profondeur, l'accent doit être mis sur la réorganisation d'un appareil conceptuel socioculturel orienté vers une action non dispersée. Celle-ci devrait être une idée directrice totalisante : style de vie, valeurs et tendances évolutives au sein de la société globale, phénomènes de transculturation et d'acculturation, échelles d'attitudes...

    Tous ces instruments doivent s'insérer dans une réflexion sur les problèmes même que l'on a à traiter, sur la réalité du social que l'on manipule, sur le changement d'attitudes et le réveil des publics avec lesquels on a longtemps voulu communiquer sans accepter les implications d'une authentique communication.83(*)

    La figure ci-dessous présente le modèle de Guy Serraf84(*) qui met en relation les différentes composantes de la réalité socioculturelle et leur influence sur les attitudes et la conduite des individus. Les flèches indiquent les divers mécanismes des modes d'interactions qui interviennent dans la création des courants psycho-socio-culturels (C.P.S.C) dont dépendent les conduites des publics.

    , la dimension de la psychologie individuelle.

    , la dimension de sociologie et des phénomènes macroscopiques.

    Au centre nous observons les différents éléments de la réalité des déterminants de la conduite. Les attitudes articulées sur les motivations et envisagées sur les triples modalités cognitif, affectif et conatif ; Les courants culturels ; les problèmes sociaux qui transposent de façon consciente ce que les courants sociaux ont provoqué dans la mentalité des individus et selon les domaines sensibles du milieu environnant. L'ensemble du modèle est innervé par les flux psychosociologiques (idées, influences, images) qui circulent dans les diverses composantes et intègrent leurs forces.

    Figure 2.2 : Modèle général de la mise en relation des différentes composantes de la réalité socioculturelle.

    FLUX PSYCHOLOGIQUE

    Différentes

    dimensions

    de la structure

    sociale

    - ECOLOGIQUE

    - ECONOMIQUE

    - DEMOGRAPHIQUE

    - POLITIQUE

    - ETHNIQUE

    - VALEURS

    Motivations

    des personnes

    et formes

    d'équilibre

    psychologique

    - MOI

    - SUR MOI

    - MODELE D'AUTORITE

    - IDEAL DU MOI

    - G Conduites

    Problèmes sociaux

    F H

    F

    - B Courants psycho-socio-culturel (CPSC)

    I

    F

    D

    Attitudes

    A

    C

    Niveau cognitif

    Niveau

    comportemental

    F

    Niveau affectif

    FLUX PSYCHOLOGIQUE

    Source : Guy Serraf, op. Cit, p 58.

    Légende:

    : Distribution des tendances fondamentales et des motivations ; répartition des types psychologiques (systèmes d'équilibre personnel)

    : Etat de la structure sociale ; système d'interaction des différentes dimensions qui la constitue ; niveaux et substructures.

    A: Eventail des attitudes induites par la culture donnée ; formulation du jeu des directions entre lesquelles les groupes et les individus se répartissent en tenant compte du degré d'intensité vers un certain pôle et de la façon dont y sont

    impliqués les trois niveaux constitutifs de l'attitude.

    B: Identification des courants psycho-socio-culturels (CPSC) en cause à un moment historique de la culture considérée : historique de l'émergence de chaque CPSC et des significations et valeurs qu'il apporte.

    C: Typologie des publics concernés et définis par rapport à tel courant ou au courant dominant.

    D: Degré d'interaction entre les CPSC dans la structure globale de la culture : liaisons, conflits, synergies, dimensions de la société particulièrement concernées et actives.

    E: Formulation des problèmes sociaux pour les différents types de publics en présence.

    F: Dynamique qui lie les différentes parties de la culture : les forces et les processus. Systèmes d'influences (canaux, leaders, relais), structure et dynamique des groupes humains qui ressentent les courants sociaux.

    G: Réalisation des conduites de groupes ou individuelles : signe de la façon dont se traduisent en actes ou en manifestation les problèmes et les courants qui les sous-tendent ou les expriment.

    H: Eventail des rôles que peuvent jouer les individus dans la dynamique sociale : intériorisation pour chaque personne : projets, désirs et craintes qui vont trouver des voies de résolution par des conduites

    I: Organisation des problèmes sociaux formulés avec les domaines considérés de la réalité sociale apparaissant à la conscience ; organisation de l'idéologie des communications et du langage permettant d'insérer socialement les problèmes émergés.

    Section 3 : Apprentissage et changement d'attitudes des individus

    Plusieurs théories ont été développées pour expliquer les relations qui peuvent exister entre l'attitude et l'apprentissage. parmi ces théories, deux ont particulièrement retenu notre attention, il s'agit de la théorie classique S-R et la théorie opérante R-R.

    1§ - Concept d'apprentissage

    L'apprentissage joue un rôle important dans le changement d'attitudes des individus envers un bien social. Il essaie d'expliquer les mécanismes intervenants à l'intérieur de la « boîte noire » et s'efforce de décrire leur évolution dans le temps au fur et à mesure que l'on acquiert de l'expérience.

    1.1 - Définition

    L'apprentissage peut avoir plusieurs définitions. Pour Kotler et Dubois, « on appelle apprentissage les modifications intervenues dans le comportement d'une personne à la suite de ses expériences passées85(*) ». Engel et Blackwell définissent l'apprentissage comme « le changement permanent dans la tendance des réponses dues aux effets de l'expérience 86(*) ». Très souvent, l'apprentissage est défini comme le changement dans le comportement des individus au cours duquel ils sont concernés par la façon selon laquelle ils acquièrent les nouvelles attitudes, les critères d'évaluation et les formes de construction qui ne manifestent pas immédiatement leurs expressions. Il existe également des changements dans le comportement qui ne doivent pas être considérés comme apprentissage. Il s'agit des réflexes, de l'instinct, des changements causés par la maturation.87(*)

    1.2 - Les types d'apprentissages

    Selon Engel et Blackwell, on distingue deux voies fondamentales de classification des types d'apprentissages : associative et cognitive.88(*)

    L'apprentissage associatif, le type le plus fondamental, implique la réalisation de nouvelles associations ou connexions entre deux événements dans un environnement. Souvent, on trouve cette description comme étant l'approche connective de l'apprentissage.89(*)

    L'apprentissage cognitif est la plus complexe et implique l'interprétation des perceptions présentes à la lumière des informations passées.90(*)

    Certains livres décrivent actuellement l'apprentissage comme un processus d'information.

    2§ - Les théories de l'apprentissage et les modèles de communication persuasive

    Dans la théorie de l'apprentissage, les deux principaux modèles sont : le conditionnement classique S-R et le conditionnement opérant R-R. Pour la communication persuasive, plusieurs modèles de communication existent pour expliquer ce qui se passe dans la transmission des messages.

    2.1 - Les théorie d'apprentissage

    2.1.1 - La théorie classique S-R

    Dans le conditionnement classique, des stimuli (S) inconditionnels comme la nourriture qui produisent une réponse (R) inconditionnelle sont appariés avec des stimuli neutres (S) comme le son d'une cloche, d'une sonnerie, la lumière... qui deviennent des stimuli conditionnels. L'expérience de Pavlov est le modèle du conditionnement classique le plus en vue. Les programmes de communication publicitaire sont quelque fois construit sur ce modèle qui est connu sous le nom de théorie S-R et qui est très utilisé dans la résolution des problèmes sociaux.

    Situation sociale

    Figure 2.3 : Le conditionnement classique dans la résolution des problèmes sociaux

    Problème générant une situation sociale

    Stimulus Réponse

    Inconditionnel Inconditionnelle

    Message publicitaire proposant une solution au problème social

    Résolution du problème social

    Stimulus réponse Réponse

    Conditionnel Conditionnelle

    mémorisation ...

    Source : Adapté de Engel et Blackwell op. Cit. p 239.

    Le stimulus inconditionnel (problème social) provoque une situation qui atteint progressivement toutes les couches de la société. Ceci entraîne une réponse inconditionnelle qui se manifeste par un malaise social (maladie, accident de circulation, augmentation de la pauvreté...). Un message publicitaire jouant le rôle de stimulus conditionnel, provoque une réponse conditionnelle qui peut-être une méthode de résolution du problème social orientée vers un public cible dont la réaction peut être favorable ou défavorable. Cette méthode sera ensuite mémorisée au cours du temps.

    2.1.2 - La théorie opérante R-R

    Le conditionnement opérant, encore appelé apprentissage instrumental ou renforcement de la réponse, grâce à l'accroissement de la probabilité de réponse, provoque un renforcement de l'adoption de la nouvelle attitude ou du nouveau comportement. Par rapport à la théorie du conditionnement classique S-R, l'individu soumis l'expérimentation peut subir une sanction ou obtenir une récompense en fonction de sa réaction au stimulus. Ces deux théories peuvent être combinées dans une stratégie de changement sociale pour promouvoir et renforcer l'adoption d'un nouveau comportement.

    2.2 - Les modèles de communication persuasive

    En général, le responsable marketing du changement attend de son public cible une réponse cognitive, affective ou comportementale. En d'autres termes, la réaction souhaitée peut prendre la forme d'une connaissance, d'un sentiment ou d'un comportement91(*). Plusieurs modèles de communication ont été proposés pour rendre compte des liens unissant les différentes étapes de ce processus parmi lesquelles le modèle de la hiérarchie des effets le modèle de communication...

    Certains auteurs ont présenté l'action de la communication par une succession d'étapes différentes (cognitives, affective et conatives ) précédant un résultat donné92(*). Toutes ces approches séquentielles sont basées sur la hiérarchie des effets. Parmi ces approches, le modèle d'apprentissage (connaissance

    Attitude comportement) correspond à un type de processus assez raisonné. Le modèle de l'AIDA est souvent cité en exemple de modèle d'apprentissage.

    Le modèle de communication est le plus complexe dans la mesure où il renferme certaines étapes du processus de communication qui peuvent influencer la qualité des réponses cognitives, affectives et conatives.

    Ces modèles très schématiques doivent être adaptés pour traduire la réalité que nous voulons expliquer qui est celui des effets de la publicité sur la formation sociale des individus et qui nous permettra de construire le cadre conceptuel de notre recherche.

    §3 - Conception du modèle théorique

    Selon Dussart93(*), un modèle est une représentation simplifiée d'un phénomène, d'un processus d'un système d'interactions dynamiques, représentation qui spécifient les éléments du processus ou variables, et la nature des relations entre ces éléments. En comportement de l'individu, un modèle représente sous une forme plus ou moins schématique les interactions, effets directs ou rétroactifs des éléments du système de prise de décision.

    3.1 - Présentation du modèle

    L'objectif du modèle que nous proposons est de décrire et d'expliquer le processus qui traduit les effets d'un stimulus publicitaire sur le changement d'attitudes des individus envers le Sida. Il s'agit d'un modèle de la hiérarchie des effets du type stimulus attitudes comportement : cela signifie que le modèle prend en considération les variables endogènes intervenants dans la «boîte noire », précise les mécanismes internes ainsi que l'influence des variables exogènes sur la génération des comportements des individus. Le modèle, résume sous forme d'un schéma (voir modèle schématique) repose sur quatre grands groupes de variables.

    - Les stimuli d'entrée (message publicitaire) ;

    - Les variables intervenants dans la boîte noire ;

    - Les variables de sortie (comportement) ;

    - Les variables exogènes qui agissent sur la boîte noire (âge, sexe, religion, statut civil...)

    3.2 - Modèle schématique

    Figure 24 : Modèle du changement d'attitudes envers le Sida

    Stimulus publicitaire

    Réactions face à la publicité

    Connaissance du Sida

    Attitudes envers la publicité

    Sexe

    Statut civil

    comportement

    Age

    Religion

    Source : Nos recherches

    3.3 - Les hypothèses du modèle

    Notre travail de recherche découle des travaux réalisés par certains auteurs, en particulier ceux de Berneman et Lassagne 94(*)qui ont travaillé sur l'impact de la publicité sur l'empathie développé envers les personnes malades du Sida.

    3.3.1 - Variation de comportement

    La première hypothèse que nous formulerons à trait à l'impact de la publicité sur le comportement. En effet, nous nous attendons à une augmentation du score moyen de mesure de comportement (enthousiasme) des individus à la suite de l'exposition au message publicitaire, ceci nous amène à poser l'hypothèse suivante :

    H1 : L'exposition à un message publicitaire influence positivement et significativement le comportement de l'individu envers le Sida.

    3.3.2 - Variables socio-démographiques

    L'hypothèse ci-dessous met en exergue l'influence des variables socio-démographiques sur le comportement des individus envers le Sida.

    H2 : Les variables socio-démographiques influencent significativement le comportement des individus envers le Sida.

    Dans le souci de mieux opérationnaliser cette hypothèse en fonction des variables identifiées dans le modèle théorique, elle peut-être fractionnée en trois sous hypothèses :

    H2.1 : Le sexe des répondants a une influence positive et significative sur leur comportement .

    H2.2 : Le statut civil des répondants a une influence positive et significative sur leur comportement.

    H2.3 : L'âge des répondants a une influence positive et significative sur leur comportement.

    3.3.3 - Contenu de la publicité et l'attitude envers cette dernière

    En ce qui concerne le contenu de la publicité et l'attitude développée envers cette dernière, deux hypothèses peuvent être retenues :

    H3 : La réaction au contenu de la publicité influence positivement et significativement l'attitude développée envers cette dernière.

    H4 : L'attitude face à la publicité et la connaissance du Sida ont une influence positive sur le comportement développée envers le Sida.

    3.3.4 - Variables socioculturelles

    Une hypothèse peut-être retenue pour évaluer l'effet des variables socioculturelles sur le comportement des individus envers le Sida.

    H5 : Les courants socioculturels influencent le comportement de l'individu envers le Sida.

    Cette hypothèse peut-être fractionnée en deux sous hypothèses ceci dans le souci d'opérationnaliser les variables socioculturels identifiés dans le modèle théorique.

    H5.1 : Le niveau d'éducation a une influence le comportement des individus envers le Sida.

    H5.2 : La religion a une influence sur le comportement des individus envers le Sida.

    3.4 - Interprétation

    Ce modèle met en évidence les mécanismes du fonctionnement de la «boîte noire » entend que lieu où se forge les attitudes des individus ainsi que l'influence de certaines variables environnementales sur ce processus. Il présente les caractéristiques d'un modèle théorique et scientifique et propose une structure explicative du comportement sous l'influence de certaines variables comme la connaissance du Sida et l'attitude envers la publicité.

    Ce chapitre montre que les actions de la publicité sur le changement d'attitudes des individus ne peuvent être possibles que si l'on intègre dans les modèles d'élaboration des messages, les variables endogènes à l'individu ainsi que celles relatives à son environnement socioculturel. La publicité sur le Sida ne doit pas échapper à cette règle quel que soit l'endroit où l'on se trouve . Dans le cas Camerounais, l'important serait d'effectuer une vérification empirique pour en déceler les particularités.

    CONCLUSION PARTIELLE

    Cette première partie a tenté de mettre en évidence l'incroyable complexité du mécanisme d'action de la publicité sur le changement d'attitudes des individus. Le choix d'un individu est affecté par l'interaction subtile de facteurs socioculturels, socio-démographiques, psychosociologiques...

    Elle a présenté ensuite les méthodes de gestion de la communication publicitaire en retraçant ce qui devrait être fait pour éviter les effets contraires ou l'absence d'effets.

    Parmi les modèles de communication évoqués, un a retenu tout particulièrement notre attention : Celui de hiérarchie des effets qui est un modèle du type S-R qui prend en compte les variables intervenants à l'intérieur de la « boîte noire », précise les mécanismes internes et s'efforce de décrire leur évolution dans le temps au fur et à mesure que l'individu acquiert de l'expérience.

    Cette partie a abouti enfin de compte après avoir développer le concept de publicité et présenter les modèles de management intégrés, à l'obtention d'un modèle de communication publicitaire spécifique au cas de la lutte contre le Sida.

    Le modèle spécifique obtenu à l'issue de l'étude théorique met l'accent sur les variables qui affectent le comportement de l'individu envers le Sida, et à la suite de l'exposition à un stimulus publicitaire. L'apprentissage et l'attitude représentent les variables importantes dans ce modèle, ceci sans oublier les variables exogènes provenant de l'environnement socioculturel de l'individu.

    Fort de cette analyse, la question de notre travail de recherche reste d'actualité : La publicité sur le Sida au Cameroun peut-elle modifier le changement d'attitudes des individus envers cette dernière ?

    PARTIE II

    ESSAI DE VERIFICATION EMPIRIQUE DES EFFETS DE LA PUBLICITE SUR LE CHANGEMENT D'ATTITUDES DES INDIVIDUS ENVERS LE SIDA

    « La vérité des mots que l'on utilise pour communiquer une idée ou une image est une véritable aventure risquée parce que les mots sont extrêmement variables. » 

    Nickels G. Williams

    INTRODUCTION PARTIELLE

    La résolution de tout problème en marketing, que ce soit en recherche fondamentale ou appliquée, nécessite une approche scientifique et partant rigoureuse, laquelle garantira le caractère professionnel de l'étude et donc du résultat final95(*). Cette constatation présuppose que, face à un problème social, le spécialiste du marketing soit capable d'établir une démarche rigoureuse pour aboutir à ce résultat. Pour cela, il doit essayer d'opérationnaliser les variables à manipuler en les adaptants à la situation en présence. Cette adaptation ne peut être possible que grâce à une bonne connaissance du sujet à traiter. Le spécialiste du marketing social ne peut y arriver que grâce à une recherche documentaire et exploratoire qui lui permettra de bien cerner le problème à traiter.

    Une fois ce préalable établit, le responsable du marketing social doit être capable d'élaborer un plan d'analyse en fonction des relations identifiées et de mettre sur pied les techniques de traitement et les outils statistiques nécessaires. La vérification des effets de la publicité sur le changement d'attitudes des individus envers le Sida ne peut être possible que si l'on intègre tous les principes de la démarche marketing.

    Cette partie énumère dans le troisième chapitre et en premier lieu la méthodologie de la recherche, ceci après une revue de l'environnement de la publicité des causes sociales au Cameroun.

    Les différents intervenants dans le domaine sont mis en exergue et analysés en fonction de l'importance de leur intervention, ceci débouche sur les différentes techniques de recherche qui ont permis de réaliser cette étude. Cette partie présente ensuite les objectifs de l'étude  qui ont guidé le choix de la méthodologie et l'élaboration des instruments de mesure.

    Dans le quatrième chapitre, les résultats de l'étude sont présentés par une analyse des réactions des répondants après exposition au message publicitaire ainsi que la confirmation des hypothèses testées. Cette analyse des résultats permet enfin de tirer les conclusions et les limites de l'étude.

    CHAPITRE III

    METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE

    La recherche ne s'impose pas, elle fait appel à une démarche méthodique et rigoureuse soutenue par des outils d'analyse précis, qui donne à l'étude son label de qualité96(*). La valeur d'une recherche en marketing ou en sciences sociales est aussi liée à sa pertinence pour la prise de décision dans les organisations.

    Ce chapitre fait d'abord un aperçu de l'environnement publicitaire des causes sociales au Cameroun dans la première section. Il présente ensuite la démarche utilisée pour aboutir aux résultats à l'issue de notre travail de recherche dans les sections deux et trois.

    Section 1 : Environnement de la publicité des causes sociales au Cameroun, recherche documentaire et exploratoire

    L'environnement de la publicité des causes sociales au Cameroun est formé d'un ensemble d'acteurs qui interviennent directement ou indirectement dans le processus de régulation.

    §1 - L'environnement de la publicité sociale au Cameroun

    L'environnement de la publicité au Cameroun a subi de rapides et profonds changements depuis 1985. Le domaine social n'a pas été en reste. En effet, il a vu l'intensification d'une nouvelle forme de publicité orientée vers la santé, la sécurité, l'hygiène, la protection de l'environnement...

    De tels ajustements demandent qu'on soit apte à observer et à analyser toutes les facettes du phénomène de ces changements parmi lesquels on peut citer :

    - La crise économique qui secoue le Cameroun depuis les années 1987 ;

    - L'augmentation de la pauvreté, avec ses corollaires sur la dégradation de la santé des citoyens ;

    - L'évolution de la pandémie du Sida ;

    - La prise de conscience dans le monde d'une nécessité de la protection de l'environnement ;

    - La vocation citoyenne de certaines entreprises,

    - Les lois sur la libération de l'audio visuelle...

    Le marché publicitaire camerounais est considéré au sens d'un système d'interaction entre toutes les organisations qui jouent un rôle dans le processus publicitaire97(*).

    Figure 3.1 : Les différents intervenants du système publicitaire social au Cameroun

    Institution de contrôle Institution de support

    Agences de publicité

    Médias

    Cabinet de consultation marketing

    Pouvoir public

    ou Etat

    camerounais

    Annonceurs spécialisés dans les causes sociales

    Consommateurs camerounais

    Source : Adapté de Aaker et Myers, 1987 dans Antoinette Essomba et Norman Turgeon, op. Cit. 1992.

    Comme il apparaît à la figure 1, les différents groupes d'acteurs en interaction dans ce système sont : les annonceurs des causes sociales, les institutions de support, les institutions de contrôle et les consommateurs.

    1.1 - Les annonceurs spécialisés dans les causes sociales

    Est considéré comme annonceur toute institution privée ou publique qui fait usage des médias pour atteindre son objectif organisationnel98(*).

    Au Cameroun, le domaine des causes sociales est composé de trois catégories d'annonceurs. La première catégorie comprend les annonceurs privés, la seconde les annonceurs publiques et la troisième les organisations à but non lucratif.

    1.1.1- Les annonceurs Privés

    Cette catégorie ne comprend que quelques annonceurs parmi lesquels on peut citer Hysacam (Société de nettoyage urbain), la société nationale d'électricité, la société camerounaise des dépôts pétroliers...

    Ces entreprises exécutent tout le processus en étroite collaboration avec les agences de publicité et les cabinets conseils en management.

    1.1.2 - Les annonceurs publics et administratifs 

    La deuxième catégorie d'annonceur est constituée par l'Etat à travers ses différents ministères, les communes urbaines et rurales. Les ministères de la santé publique, de l'environnement, des transports et de la ville utilisent le plus souvent la publicité comme instrument de stratégie de changement social. La conception et la réalisation des messages publicitaires sont effectuées par la cellule de communication de ces ministères99(*).

    1.1.3 - Les organisations à but non lucratif

    C'est dans cette catégorie que se retrouve le plus grand nombre d'annonceurs des causes sociales. Nous avons dans ce segment toutes les organisations nationales et internationales qui ont une vocation sociale. Parmi ces organisations, on peut citer l'organisation mondiale de la santé (OMS), le Fond des nations unis pour l'enfance (UNICEF), l'ONUSIDA, la FAO, le programme de marketing social...

    1.2 - Les institutions de support

    La profession de publicité au Cameroun s'exerce dans le cadre des agences conseils en publicité ; des agences de régie publicitaire, des courtiers en publicité, et les cabinets conseils en management.100(*) La loi n0 88/016 du 16 décembre 1988 fait une distinction nette entre ces différents intervenants et clarifie les conditions de pratique de la profession. Cette loi ne dit rien sur la situation des organisations non profit.

    1.3 - Les agences conseils en publicité

    Une agence conseil en publicité est une société agrée assumant des fonctions spécifiques notamment :

    - L'utilisation des méthodes créatives et de marketing ainsi que des stratégies publicitaires globales basées sur les objectifs de l'annonceur.

    - L'élaboration des plans médias à transmettre aux sociétés ou structures de régie.

    Les agences conseils en publicité sont localisées pour la plupart à Douala où près de 80% des activités industrielles et commerciales sont concentrées. Elles sont de taille moyenne, employant 10 à 15 personnes101(*). Les organisations non profit, les communes et les administrations commencent à faire à faire appel aux agences conseils en publicité car pendant très longtemps, celle-ci ont bénéficié des services de leur propre cellule de communication qui très souvent n'avait pas l'expertise et les moyens logistiques requis102(*). Au Cameroun, les principales agences conseils en publicité intervenant dans le social sont :

    - Nelson Mc Cann Erickson

    Créer en 1985 au Cameroun sous l'appellation de nelson and patners, elle est aujourd'hui associée au groupe Mc Cann Erickson après avoir été lié à RSG France. Elle détient les mandats de plusieurs clients.

    - L'IRESCO (Institut de recherche sur les comportements)

    L'IRESCO est une organisation non gouvernementale nationale installée au Cameroun depuis 1993 et spécialisée dans les études sur le comportement. Elle opère exclusivement dans le social et assure la création publicitaire dans le domaine de la santé publique. Elle détient les mandats de plusieurs organisations non gouvernementales internationales et locales, elle jouit également d'une forte présence sur le marché de la publicité à caractère social de l'Afrique centrale et de l'Ouest.

    1.4- Les agences de régie publicitaire

    Une agence de régie publicitaire est une structure professionnelle chargée d'assurer la commercialisation d'un support publicitaire.103(*) Elle réalise des techniques qu'elle présente au support.

    Elle représente également le support auprès de ses clients et peut utiliser à cette fin des courtiers et des démarcheurs en publicité. Les principales agencent de régie publicitaire au Cameroun sont :

    - Cameroun Publi-Expension

    Dès sa création, cette agence hérite des activités auparavant accomplies par l'agence HAVAS qui servait à la fois d'agence de publicité et de voyage mais, depuis 1988, avec la restructuration du secteur, Cameroun Publi-Expension est devenue une simple agence de régie publicitaire. Elle détient ainsi le monopole de la vente d'espace dans le journal Cameroon Tribune et assure la régie pour certains médias.

    - Média Plus

    Média plus est une agence de régie publicitaire spécialisée dans la vente d'espace publicitaire pour le compte des communes. Elle détient l'exclusivité dans certaines villes: Douala, Yaoundé, Kribi...

    Tableau 3.1 : Tarifs de location d'espace pratiqués par Média Plus en Fcfa (HT) mai 2000

    Durée (mois)

    Surface

    Du panneau

    3

    6

    12

    2 m2

    42000

    72000

    120000

    12 m2

    87000

    174000

    348000

    18 m2

    130500

    261000

    522000

     

    Source : Tableau établi à partir des archives de média plus.

    Les tarifs de location des espaces augmentent avec la surface du panneau publicitaire mais, cette augmentation n'est pas proportionnelle.

    1.5- Les courtiers en publicité

    Le courtier ou démarcheur en publicité est un collaborateur d'une agence de régie publicitaire rémunéré à la commission. Dans le domaine du social, la profession de courtier est encore inexistante du fait de la faible utilisation des agences de régie publicitaire.

    1.6- Les cabinets conseils en management

    Les cabinets conseils en management interviennent surtout dans la réalisation des études de marché, des tests et prétests publicitaires. Cette dernière institution est peu développée au Cameroun et très peu de cabinets présents sur le marché sont capables de fournir des informations nécessaires à la réalisation des plans de communication. De plus la majorité des annonceurs du social font souvent appel aux organisations non gouvernementales comme L'IRESCO. Ces organisations dans la majorité des cas ne sont pas à la hauteur de leur tâche104(*). Parmi les cabinets conseils en management exerçant au Cameroun, on peut citer Cible, Prima Conseil...

    1.7 - Les médias

    Dans la terminologie publicitaire, on appelle média tout moyen de communication qui permet d'atteindre le public visé104(*).

    Au Cameroun, on distingue traditionnellement les mass média qui atteignent le public de façon massive et les autres (voitures publicitaires, enseignes lumineuses...) Dans le domaine du social, la radio, la télévision, la presse, l'affichage et le cinéma sont les médias les plus utilisés.

    - La télévision

    L'introduction de la publicité dans les programmes télévisés depuis 1987 a radicalement changé le paysage publicitaire camerounais. Ce médium a beaucoup d'engouement auprès des annonceurs des causes sociales, c'est ainsi que l'on a vu apparaître sur le petit écran, des messages publicitaires portant sur la prévention routière, le planning familial, la lutte contre l'alcoolisme ou encore la prévention contre le Sida. A cause du développement technologique et la libéralisation de l'audio visuel, ce médium n'est plus le seul apanage de la cameroon radio and télévision. Aujourd'hui, la concurrence est aussi bien nationale qu'internationale (CFI, TV5, canal horizon...)

    - La radio

    La radio après avoir occupé la première place jusqu'en 1981, se retrouve en 3e position en 1987 avec 22% des dépenses publicitaires totales105(*). Ce recul s'expliquerait par la forte concurrence de la télévision, l'insuffisance du temps d'antenne accordé à la diffusion des spots publicitaires. Pour La CRTV, le temps d'antenne réservé à la publicité est de 55 minutes par jour pour les stations provinciales et 20 minutes par jour pour la station nationale, avec un temps de diffusion journalier moyen de 1130 à 1260 minutes106(*). On note également la présence des radios communautaires créées dans le cadre des conventions entre le gouvernement camerounais et l'organisation des nations unis pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO) : Radio Kembong, radio Dana, radio Fotouni, radio Oku...

    La libération de l'audiovisuel a permis la création d'un certain nombre de

    chaînes privées qui vont sûrement changer le paysage publicitaire camerounais.

    Source : figure établie à partir des données de l'annuaire statistique du Cameroun, Direction de la comptabilité nationale 1999.

    La langue de diffusion la plus utilisée au Cameroun est le français, sa fréquence d'utilisation hebdomadaire suit une courbe en V qui atteint son minimum à une durée de diffusion journalière de 5840 minutes et son maximum à 7630 Minutes.

    L'anglais est la seconde langue de diffusion la plus utilisée mais à la différence du français, la courbe de diffusion est en dents de scie et subit de faibles variations.

    Les langues nationales sont les moins utilisées cela dénote le bon niveau d'éducation des camerounais qui est l'un des plus élevés d'Afrique centrale.

    - La presse

    La presse écrite représente par elle-même un médium multiple. Il existe en effet de nombreuses catégories qui peuvent être classés dans trois grands types: les quotidiens, les périodiques et la presse technique.

    Tableau 3.2 : Etat de la diffusion et des ventes de la presse au Cameroun (mai 2000)

    Titres

    Tirage

    Mensuel

    Bi hebdomadaire

    Hebdomadaire

    Quotidien

    % moyen des invendus

    -Cameroon Tribune

    -La Nouvelle Expression

    -Quotidien

    -Messager

    - Galaxie

    - Le Libéral

    -Challenge Nouveau

    - Dikalo

    - Planète jeune

    - Entre nous jeunes

    1200

    1700

    5000

    7000

    3500

    2000

    2000

    400

    8000

    3000

    *

    *

    *

    *

    *

    *

    *

    *

    *

    *

    36

    28

    43

    28

    46

    52

    50

     

    Source : tableau établi à partir des archives de Messa presse

    La majorité des titres a une parution hebdomadaire, on note la présence des presses spécialisées avec une parution mensuelle et qui s'adresse à une cible précise. C'est le cas des magazines « Entre nous jeunes » et « Planète jeune » qui sont destinés aux jeunes et utilisés comme support de la publicité socio-éducative pour la sensibilisation contre le Sida. De plus en plus on voit apparaître dans la presse camerounaise des messages publicitaires orientés vers les grandes causes.

    - Le cinéma

    Ce média traverse une crise depuis l'avènement de la télévision en 1985 et par la suite avec l'arrivée de la télévision par câble : En 1994 le Cameroun comptait 35 salles de cinéma (voir annexe 3) avec 15421 sièges (voir figure 3.3) ce nombre est passé à 26 pour une capacité de 10774 sièges en 1998. Cette diminution du nombre de salles est à l'origine du faible engouement manifesté par les annonceurs à l'égard de ce médium.

    Source : figure établie à partir des données de l'annuaire statistique du Cameroun, Direction de la statistique 1999.

    - L'affichage

    L'affichage intégré dans le décor urbain se présente comme le plus ancien véhicule de la communication publicitaire, et le plus familier. En captant l'attention du passant plus ou moins indifférent, plus ou moins analphabète, il se donne pour rôle de lui communiquer un message aussi peu équivoque que possible107(*) .

    Au Cameroun, la publicité des causes sociales par voie d'affichage s'est rapidement développée Ces deux dernières années, concomitamment avec le développement des concepts marketing. L'affichage est un média multiforme qui peut être utilisé sur les murs, les routes, sur les moyens de transport et les mobiliers urbains. La forme des supports est également très variable : simple affiche papier de plus ou moins grande dimension, support métal...

    Dans ce contexte, l'affiche s'est imposée comme un média majeur dans la communication publicitaire108(*) grâce à sa possibilité de toucher le plus grand nombre et surtout grâce à la facilité de décodage qu'elle offre.

    1.8 - Les institutions de contrôle

    Les institutions de contrôle sont des structures étatiques ou non qui jouent un rôle régulateur dans le domaine de la communication publicitaire sociale, commerciale ou politique ceci depuis la restructuration du secteur en 1988.

    - L'Etat

    C'est la principale institution de contrôle de la communication publicitaire, dans la mesure où il fabrique tous les textes de lois créant les organismes de contrôle ou de mise en place d'un système de communication organisé.

    - Le gouvernement

    En tant qu'organe exécutif de l'Etat, le gouvernement à travers un bon nombre de ministères régularise la communication de masse au Cameroun.

    Plusieurs lois visant à restructurer le secteur publicitaire ont été promulguées depuis 1988. Ces lois viennent combler le vide juridique qui a longtemps entouré la pratique publicitaire au Cameroun.

    - Les organismes

    Plusieurs structures ou organes régularisent la communication au Cameroun :

    Le conseil national de communication

    Le conseil national de communication décide des conditions d'accès aux médias publics dans un sens d'équité et d'impartialité.

    Le conseil national de publicité

    Le conseil national de publicité détermine les conditions d'accès aux professions publicitaires et décide de l'octroi ou du retrait des agréments.

    Les collectivités publiques

    Les collectivités publiques gèrent directement l'espace urbain publicitaire de la municipalité et collectent les taxes auprès des régisseurs qui exercent sur leur territoire.

    2§ - Recherche documentaire

    Notre recherche documentaire s'est déroulée en deux phases :

    La première a consisté à passer en revue les différentes théories existantes dans le domaine. Pour cela, nous avons eu recours à toutes les sources de données auxquelles nous pouvions accéder. Les articles de Corinne Berneman et Pascale Lassagne109(*), Antoinette Essomba et Norman Turgeon110(*) ont été d'un grand apport dans l'élaboration du cadre conceptuel (voir figure 3.4) et la connaissance du paysage publicitaire camerounais. D'autres publications ont également soutenu nos recherches cependant, nous les avons insérés dans les références bibliographiques.

    La seconde phase nous a conduit dans les archives de la direction de la statistique et de la comptabilité nationale, de l'organisation mondiale de la santé (OMS), de l'ONUSIDA, des ministères de la santé et de la communication, de la Cameroon radio and télévision (CRTV)... où nous avons collecté des informations quantitatives.

    Cette recherche documentaire nous a permis de dégager les items nécessaires à la rédaction de la première partie de notre travail.

    3§ - La recherche exploratoire

    Nous avons rencontré un échantillon de personnes ressources susceptibles de nous fournir les informations pertinentes sur l'évolution des comportements concernant le Sida au Cameroun et les actions publicitaires menées en vue d'influencer les attitudes des individus.

    Notre démarche s'est déroulée en deux phases :

    La première phase a consisté à des entretiens semi-directifs et en profondeur avec 5 responsables marketing repartis de la manière suivante :

    - 2 responsables marketing des ONG ;

    - 1 responsable marketing du ministère de la santé ;

    - 1 responsable marketing d'une commune urbaine ;

    - 1 responsable marketing d'une société privée faisant dans la publicité des causes sociales.

    Ces entretiens ont abouti à l'élaboration d'un guide d'entrevue.

    La seconde phase a consisté à réalisation de 10 entretiens en profondeur répartis comme suit :

    - 2 étudiants ;

    - 2 parents ;

    - 2 vendeurs à la sauvette ;

    - 1 militaire ;

    - 1 coiffeur ;

    - 2 élèves.

    Toutes ces personnes faisaient partie de la cible d'une campagne publicitaire portant sur le Sida.

    Le guide d'entrevue a été administré suivant le plan de recherche exploratoire. L'annexe 1 expose le contenu de chacune des rubriques et sous rubriques du guide d'entrevue.

    Section 2 : Identification et opérationnalisation du problème

    1§ - Définition du problème

    Les Camerounais seraient indifférents à l'existence du Sida et ses corollaires, ceci malgré le nombre élevé de messages publicitaires qui ont été réalisés sur le sujet. Cette indifférence semble liée à l'impact de la publicité, aux individus et à l'environnement qui les accompagnent.

    2§ - Besoin en information

    Une revue de la littérature existante sur le sujet nous a permis d'élaborer un cadre conceptuel des effets d'une publicité appelant au changement d'attitude des individus après exposition à un message publicitaire.

    L'objectif principal de cette étude était de fournir au ministère de la santé et aux organisations non gouvernementales les éléments d'aide à la décision pour lutter efficacement contre l'expansion du Sida au Cameroun.

    Comme objectifs spécifiques de ce travail de recherche, nous avions à déterminer :

    · La mesure dans laquelle la publicité est susceptible d'augmenter l'enthousiasme des individus envers le Sida.

    · L'influence de l'attitude envers la publicité sur le comportement (niveau d'enthousiasme) des individus

    · L'influence des variables socioculturelles sur le comportement (niveau d'enthousiasme des individus) des individus envers le Sida

    · L'influence des variables socio-démographiques sur le comportement (niveau d'enthousiasme) des individus envers le Sida

    Pour atteindre nos objectifs, nous nous sommes appuyés sur les items suivants :

    - La connaissance du Sida ;

    - La variation du comportement (enthousiasme);

    - Les variables socio-démographiques ;

    - Le contenu de la publicité ;

    - Les variables socioculturelles.

    Section 3 : Le cadre de la recherche, la collecte et le traitement des données

    Cette étape de notre méthodologie essaie d'ériger les fondations de la recherche qui constituerons le cadre de notre raisonnement scientifique

    § 1 - Le cadre de la recherche

    Il renvoie à un triple choix :

    - Le type de recherche ;

    - La méthode de collecte des données ;

    - Le choix des instruments de mesure.

    1.1- Le type de recherche

    Deux étapes ont été retenues pour atteindre les objectifs de collecte d'informations : la recherche exploratoire et la recherche causale.

    1.1.1 - La recherche exploratoire

    La première étape de cette recherche a consisté à passer en revue les différents écrits existant dans le domaine, grâce aux multiples publications portant sur le marketing social en général et sur la publicité à caractère social en particulier, ainsi que la consultation des archives de la direction de la statistique et de la comptabilité nationale du Cameroun, de l'organisation mondiale de la santé, de l'ONUSIDA...

    La seconde étape a été réalisée grâce aux entrevues avec les différents acteurs opérant dans le domaine des causes sociales au Cameroun (public cible, organisations non gouvernementales, ministères, entreprises publiques et privées...)

    La connaissance du marché n'aurait pas été possible sans les entretiens semi-directifs et en profondeur avec les individus faisant partie du public cible d'une campagne publicitaire sur le sida.

    1.1.2 - La recherche causale

    Nous avons utilisé l'expérimentation comme méthode privilégiée de notre recherche causale, avec un plan informel « après avec contrôle ». Cette étude a consisté à la mesure du comportement d'un échantillon divisé en deux groupes. Le premier groupe soumis à l'exposition d'un message appelant à un changement d'attitudes et de comportement envers le Sida a constitué l'échantillon test. Le second groupe a été formé pour constituer l'échantillon de contrôle. La méthode de différence a été adopté comme technique privilégiée de cette étude.

    1.2 - La méthode de collecte des données

    Une combinaison de trois méthodes de collecte des données a été retenue. Il y a d'abord celles qui ont fait l'objet d'un développement dans la présentation de la phase exploratoire. La recherche documentaire dans les ministère de la santé et de la communication, à l'Organisation mondiale de la santé (OMS), à l'ONUSIDA, à La direction de la statistique et de la comptabilité nationale...

    Les entrevues se sont réalisées auprès des individus faisant parti de la cible d'une publicité socio-éducative. Notons que l'objectif commun était la définition du problème et sa conversion en besoin d'informations. Ensuite nous nous sommes référés à une méthode de collecte qui était l'expérimentation sur le terrain et dont la finalité était de générer des données pertinentes répondant aux besoins de l'étude.

    1.3 - Le choix des instruments de mesure

    Selon Jean Perrien et alui111(*), «les instruments de mesure peuvent être définis comme les supports matériels nécessaires à la collecte des données ; dans la plupart des cas, il s'agira du questionnaire ». Dans le cadre de notre étude, le questionnaire a été retenu comme instrument de mesure.

    Le questionnaire a été adapté des travaux de différents auteurs. L'échelle de mesure du comportement comprenant 8 énoncés a été adaptée d'une échelle mesurant l'empathie humaine alors que l'attitude a été mesurée de 11 énoncés adaptés de l'étude de Holbrook et Batra112(*) dont 4 mesurait l'attitude face à la publicité et 7 l'attitude envers son contenu. Ces énoncés ont été mesurés par une échelle allant de 1 à 5 où 1 indiquait «absolument pas d'accord » et 5 «tout à fait d'accord ».

    La connaissance du Sida comprenait 15 énoncés mesurés par vrai, faux, ne sais pas. Ces énoncés provenaient pour la plupart des travaux de Corinne Berneman et Pascale Lassagne113(*) et les items identifiés à l'issu de l'étude exploratoire.

    § 2 - La collecte des données

    La collecte des données s'est articulée autour des axes suivants : l'élaboration du plan d'échantillonnage, la formation des enquêteurs, le contrôle et le traitement des données.

    2.1 - Le plan d'échantillonnage

    Il a concerné la définition de la population, le cadre et l'unité d'échantillonnage, la méthode d'échantillonnage et la taille de l'échantillon.

    2.1.1- Définition de la population

    Notre population cible a été constituée par des personnes physiques, toutes catégories socioculturelles confondues. Il s'est agi des jeunes et adultes qui appartenaient au segment de la population (15 à 45 ans) le plus touché par la pandémie du Sida.

    2.1.2- Le cadre d'échantillonnage

    Notre travail n'a pas pu bénéficier d'une base de sondage pouvant faciliter le choix de notre échantillon.

    2.1.3- Unité d'échantillonnage

    Nous avons choisi comme unité de référence tout individu capable de subir l'expérimentation et répondre au questionnaire pour lui-même.

    2.1.4 - La méthode d'échantillonnage

    Compte tenu de l'absence d'une base de sondage et selon le type de recherche adopté, nous avons opté pour un échantillon non probabiliste dont la constitution a été effectuée grâce aux quotas marginaux. Les éléments discriminatoires de notre échantillon correspondaient à l'âge et au sexe.

    2.1.5 - Sélection de l'échantillon

    Du fait de la modicité des moyens disponibles, la ville de Douala a servi de lieu d'expérimentation. D'autres arguments ont plaidé pour le choix de cette ville : c'est la capitale économique du Cameroun et elle constitue un creuset dans lequel viennent se fondre les différentes composantes socioculturelles du pays.

    Puisque nous voulions expliquer un phénomène, c'est l'échantillon expérimental qui a été adopté. Il est clair dans ce cas qu'il n'était pas nécessaire d'avoir un échantillon représentatif. Bien plus, un tel échantillon aurait conduit à des difficultés : il y aurait peu d'observations dans les classes extrêmes et avec très peu de chance de trouver des observations dans certaines cases114(*).

    Nous avons choisi un échantillon de 120 individus divisé en 2 groupes : les sous échantillons de test et de contrôle de 60 individus chacun. Ces individus ont effectivement participé à l'expérimentation.

    Tableau 3.3 : Répartition de l'échantillon

    Sexe

    Age

    Hommes

    Femmes

    Test

    Contrôle

    Test

    Contrôle

    15 à 24 ans

    25 à 34 ans

    35 à 44 ans

    10

    10

    10

    10

    10

    10

    10

    10

    10

    10

    10

    10

    Source : Nos recherches

    2.2 - Formation des expérimentateurs et l'aspect pratique de l'expérimentation

    2.2.1- La formation des expérimentateurs

    La formation des expérimentateurs s'est faite avant et pendant le déroulement de l'expérimentation, avec pour objectif de donner aux concernés la philosophie du questionnaire et les techniques d'expérimentation, en leur faisant comprendre certaines notions très complexes. Il a fallu également un suivi pour s'assurer que les enseignements reçus ont été maîtrisés. Eventuellement, faire des corrections le cas échéant; ceci au cours des séances de travail intermittent.

    2.2..2 - Aspect pratique

    120 individus ont effectivement participé à l'expérimentation qui s'est déroulé en deux phases :

    phase 1

    Dans un premier temps, le comportement (enthousiasme) des répondants de l'échantillon de contrôle a été mesurée avec un questionnaire ne contenant que l'échelle de mesure de comportement.

    Phase 2

    L'expérimentation incluant la manipulation du stimulus (affiche publicitaire) a été ensuite réalisée auprès des répondants de l'échantillon test.

    L'aspect pratique s'est effectuée de façon alternative entre la première et la seconde phase. Les lieux d'expérimentation étaient les domiciles des différents répondants habitant les quartiers d'arrondissement de la ville de Douala.

    Tableau 3.4 : Répartition de l'échantillon en fonction de l'âge et du lieu d'expérimentation (quartiers résidentiels des arrondissements de la ville de Douala)

    L H

    Age

    Douala I

    Douala II

    Douala III

    Douala IV

    Douala V

    cont

    test

    cont

    test

    cont

    test

    cont

    test

    cont

    Test

    15 à 24 ans

    4

    4

    4

    4

    4

    4

    4

    4

    4

    4

    25 à 34 ans

    4

    4

    4

    4

    4

    4

    4

    4

    4

    4

    35 à 44 ans

    4

    4

    4

    4

    4

    4

    4

    4

    4

    4

    Source: Nos recherches

    L H : Lieux d'habitations ; Cont: Contrôle

    2.3 - Le contrôle

    Chaque questionnaire collecté nous est parvenu entier nous permettant ainsi de vérifier la régularité des réponses. Les questionnaires incomplets ont été retournés aux répondants pour être compléter dans le cas des questions omises.

    § 3 - Le traitement des données

    3.1 - Codification des données

    Une grille de codification a été élaborée, ce qui a permis l'introduction des données dans l'ordinateur.

    3.2 - Le dépouillement

    Le dépouillement a été réalisé sur ordinateur grâce au logiciel SPSS.

    3.3 - Plan d'analyse des données

    Les techniques d'analyse qui ont été utilisées dans cette étude comportent des tests d'association mesurés par la statistique du « khi deux », des mesures de corrélation ainsi que l'utilisation des régressions linéaires et du test (T-Pair) en fonction du type de données utilisées. Les niveaux d'enthousiasme et la connaissance du Sida (fort, moyen, faible) ont été calculés pour chaque répondant en se basant sur la fréquence de distribution des observations. Les niveaux d'enthousiasme plutôt que les scores moyens ont été utilisés pour tester les hypothèses 3, 4, et 5.

    La méthodologie ainsi décrite nous a permis de vérifier les liens de causalité entre le stimulus publicitaire et les attitudes générées à la suite de l'expérimentation.

    Cette méthodologie a intégré tous les éléments nécessaires à la minimisation des risques de biais.

    CHAPITRE IV

    IMAPCT DE LA PUBLICITE SUR LE CHANGEMENT D'ATTITUDES DES INDIVIDUS ENVERS LE SIDA

    Ce chapitre qui présente les résultats de ce travail de recherche, est la conséquence d'une tentative de vérification dans le contexte camerounais, des résultats trouvés par un certain nombre d'auteurs dans la prévention du Sida par l'utilisation de la publicité.

    Cet exercice trouve sa justification dans la satisfaction des objectifs de l'étude ainsi que les considérations d'ordre méthodologiques. Dès lors, investir dans la recherche de l'information pour l'élaboration des messages publicitaires apportant une solution aux problèmes qui se posent dans notre environnement apparaît comme un impératif. Ainsi donc, la réaction des individus après exposition à l'affiche publicitaire pourrait expliquer le changement d'attitudes des individus envers le Sida.

    Tableau 4.1 : Profil socio-démographique des répondants

    Variables

    Fréquence (00)

    Echantillon Test

    Echantillon de contrôle

    Classe d'âge

    15 à 24 ans

    25 à 34 ans

    35 à 44 ans

    Non-réponse

    N

    15.8 0/0

    47.4 0/0

    36.8 0/0

    1

    58

    23.72 0/0

    28.81 0/0

    47.6 0/0

    59

    Statut civil (échantillon test uniquement)

    Célibataire

    Marié ou concubin

    Séparé ou divorcé

    Veuf (veuve)

    Non réponse

    N

    77.2 %

    17.5 %

    1.8 %

    3.5 %

    1

    58

    Sexe

    Hommes

    Femmes

    N

    30 (52.6 %)

    27 (47.4 %)

    58

    29 (49.5 %)

    30 (50.84 %)

    59

    Source : Nos recherches

    Section 1 : Analyse des réactions des individus à l'issue de l'exposition au message publicitaire

    L'analyse descriptive des résultats concerne la réaction face à la publicité, l'attitude envers la publicité, la connaissance du Sida, les variables socio- démographiques et socioculturelles.

    § 1 - La réaction face à la publicité

    Les répondants avaient cinq choix possibles sur cette échelle allant de « pas du tout d'accord » (score de 1) à « tout à fait d'accord » (score de 5) Les scores moyens obtenus sur cette échelle sont représentés au tableau 4.2.

    Comme nous pouvons le constater, les quatre premiers énoncés ont obtenu des scores supérieurs à la moyenne (moyenne théorique = 3) démontrant ainsi que les répondants étaient majoritairement en accord. En effet, sur le premier énoncé 51.7 % de l'échantillon (soit 30 personnes) ont eu des scores au moins égaux à quatre. Ainsi, la moitié des personnes interrogées a généralement trouvé que la publicité essayait de créer une certaine ambiance.

    Pour ce qui a trait au second énoncé, nous constatons que la majorité des répondants 58.7 % soit (33 personnes) était en accord sur le fait que la publicité était attrayante, 12 personnes ont adopté la position de neutralité.

    De plus, 74.1 % de l'échantillon (soit 43 personnes) se disaient au moins en accord avec le troisième énoncé (« la publicité a tout de suite retenue mon attention ») alors que 8.6 % soit 5 (personnes) ont adopté une position neutre.

    En ce qui concerne les énoncés ayant obtenus des scores inférieurs à la moyenne théorique, deux d'entre eux (énoncés 5 et 6) ont obtenu des scores supérieurs à deux..

    Pour les informations contenues dans la publicité (énoncé 5), 56.5% des répondants (soit 33 personnes) n'étaient pas en accord avec l'énoncé. Ainsi, nous pouvons constater que les répondants ont généralement démontré de l'intérêt pour les informations contenues dans la publicité.

    Pour l'énoncé 7 le score moyen obtenu démontre que la majorité des répondants 48 personnes (soit 82.7 %) a obtenu des scores supérieurs à 3, Ce qui montre que dans leur ensemble, les répondants ont trouvé que la publicité avait un caractère instructif et informatif alors que 2 répondants (3.4%) n'ont pas été en accord avec l'énoncé.

    Finalement si nous revenons à l'énoncé 6, nous remarquons que 24 personnes (41.4%) n'ont pas été en accord cette l'énoncé (scores 1 et 2 sur l'échelle) qui disait que cette publicité cherchait à susciter la peur et l'anxiété alors que 23 personnes (39.7%) étaient en accord avec l'énoncé.

    En outre nous avons évalué la fidélité de l'échelle en calculant le coefficient Alpha de Cronbach sa valeur relativement élevée (0.744) montre la présence d'une certaine cohérence dans les résultats. Ce fait vient confirmer la fiabilité de cette échelle qui avait déjà été testée dans d'autres études.

    Tableau 4.2 : Les scores moyens obtenus sur l'échelle de la réaction face à la publicité

    Enoncés

    (Par ordre décroissant de score moyen)

    Score moyen
    Ecart type

    1- La publicité était informative

    4.0862

    1.2324

    2- La publicité a tout de suite retenue mon attention

    3.6724

    1.4435

    3- La publicité suggérait une réponse à un problème

    3.4828

    1.3144

    4- La publicité était attrayante

    3.3621

    1.2663

    5- La publicité essayait de créer une certaine ambiance

    3.1379

    1.4074

    6- La publicité cherchait à susciter la peur ou l'anxiété

    2.7414

    1.5282

    7- La publicité contenait des informations qui ne m'intéressaient pas

    2.1034

    1.2799

    Source : Nos recherche

    § 2- attitudes envers la publicité

    L'échelle d'attitude envers la publicité contenait quatre énoncés que les répondants devaient évaluer sur un continuum allant de 1 à 5 (le chiffre 1 représentant la formulation négative de l'énoncé). Le tableau 4.3 représente les quatre énoncés et les scores moyens respectivement obtenus par les répondants. Afin de rendre la présentation des résultats plus compréhensibles, nous avons choisi de regrouper le score de la manière suivante :

    - Si le score est de 1 ou 2, l'attitude est considérée comme étant négative envers l'énoncé ;

    - Si le score est de 3, l'attitude de l'individu est considérée comme étant neutre ;

    - Si le score moyen est supérieur à 3, l'attitude est positive envers l'énoncé.

    Les résultats nous ont permis de constater que les enquêtés ont généralement eu des attitudes positives envers les énoncés de l'attitude face à la publicité

    Tableau 4.3 : Répartition des répondants sur les énoncés de l'échelle de mesure d'attitude envers la publicité

    Enoncés

    Attitude négative

    Fréq (%)

    Attitude neutre

    Fréq (%)

    Attitude positive

    Fréq (%)

    1- Je fais confiance à l'information donnée par la publicité

    7

    12

    12

    20.7

    26

    67.2

    2- Je réagis favorablement à cette publicité

    5

    8.6

    7

    12.1

    43

    74.1

    3- La publicité est bonne

    8

    14.54

    9

    16.36

    38

    69

    4- J'ai aimé la publicité

    7

    12

    15

    25.9

    33

    56.9

     

    Source : Nos recherches

    Nous pouvons noter que 67.2% (soit 36 personnes) ont fait confiance à l'information donnée par cette publicité (score 4 et 5 sur l'échelle), alors que 20.7% (soit 12 personnes) de l'échantillon test ont adopté une position de neutralité et que 7 personnes (soit 12% des répondants) ont jugé qu'ils ne faisaient pas confiance à l'information donnée par la publicité présentée.

    De plus 74.1% des répondants (soit 43 personnes) ont réagi favorablement à la publicité présentée alors que 12.1% (soit 7 répondants) ont adopté la position de neutralité. 5 personnes (soit 8.6% de répondants) ont jugé que la publicité n'inspirait pas confiance alors que 5.2% (-soit 3 personnes) n'ont pas donné de réponse à cette question.

    Finalement, nous notons que 56.9% des répondants (soit 33 individus) ont aimé la publicité tandis que 7 (personnes soit 18%) ont réagi défavorablement.

    Tableau 4.4 : Les scores moyens de l'attitude envers la publicité

    Enoncés

    (Par ordre décroissant selon le score moyen)

    Score moyen

    Ecart type

    1- Je fais confiance à l'information donnée par la publicité

    3.7241

    1.1207

    2- Je réagis favorablement à cette publicité

    3.6379

    1.2383

    3- La publicité est bonne

    3.6207

    1.1212

    4- J'ai aimé la publicité

    3.4138

    1.2145

     

    Source : Nos recherches

    Si nous poussons notre analyse un peu plus loin, nous constatons que les score moyens des différents énoncés liés à l'attitude envers la publicité ont des valeurs supérieures à 3 et inférieures à 4 avec des écarts types supérieurs à 1. Nous pouvons donc dire que globalement, les répondants ont manifesté une attitude favorable envers la publicité.

    La mesure de la fidélité de l'échelle d'attitudes par le coefficient Alpha de Cronbach a donné une valeur de 0.779, ce qui montre une fois de plus la fiabilité de cette échelle.

    § 3- Le comportement

    Tel que mentionné dans la méthodologie, nous avons effectué deux mesures de comportement dans cette étude. La première mesure a été prise sans exposition à l'affiche publicitaire et la seconde après que les répondants l'aient vue.

    La mesure de comportement utilisée comprenait huit énoncés mesurés sur une échelle de LIKERT à cinq points. Nous avons adopté la convention suivante :

    - les scores 1et 2 représentent les personnes faiblement enthousiastes ;

    - le score 3 représente un enthousiasme moyen ;

    - les scores 4 et 5 représentent les personnes fortement enthousiastes.

    Les résultats des deux mesures de comportement sont présentés au tableau 4 où CPT1 fait référence à la mesure de comportement sur l'échantillon de contrôle et CPT2 à la mesure de comportement sur l'échantillon test.

    Tableau 4.5 : Scores moyens obtenus des deux mesures de comportement

    Enoncés

    Score moyen

    Ecart type

    CPT1

    CPT2

    CPT1

    CPT2

    1- ça me rend triste de voir quelqu'un malade

    4.2034

    3.9310

    1.1262

    1.2823

    2- J'ai tendance a être insensible aux problèmes des autres

    2.4557

    2.3621

    1.2638

    1.5067

    3- J'ai peur d'être malade

    2.2881

    2.2931

    1.2738

    1.4869

    4- J'ai tendance à garder mon sang froid quand je dois annoncer une mauvaise nouvelle à quelqu'un

    3.2881

    3.1552

    1.3902

    1.3993

    5 - Quand un(e) ami(e) commence à me parler de ses problèmes, j'essaie d'orienter la conversation sur un autre sujet

    1.7458

    1.7586

    0.7789

    1.0648

    6- Je ne crois pas aux rumeurs

    2.9661

    3

    1.1739

    1.2566

    7- Je suis capable de prendre une décision sans être influencé

    3.7627

    3.7931

    1.3434

    1.1959

    8- Je me rends compte que je reste calme malgré l'agitation qui règne autour de moi

    3.8644

    3.7414

    1.2382

    1.1632

    Source : Nos recherches

    · La comparaison des scores moyens obtenus sur les énoncés au cours

    des deux mesures de comportement

    En premier lieu, nous pouvons constater la diminution des scores moyens de comportement pour sur 4 énoncés (1, 2, 4 et 8). Les énoncés 3, 5, 6 et 7 ont vu leur score moyen augmenter entre la première et la seconde mesure. Ainsi de façon générale, il y a eu une diminution du score moyen de mesure de comportement dans la mesure où la première mesure de comportement donne une valeur globale de 24.5763 alors que la seconde donne une valeur plus faible soit 24.0345.

    Tableau 4.6 : Répartition des répondants sur les énoncés de l'échelle de mesure de comportement

    Enoncés

    CPT 1

    (En pourcentage)

    CPT 2

    (En pourcentage)

    1

    2

    3

    1

    2

    3

    1

    13.6

    3.4

    83

    13.8

    10.3

    74.1

    2

    61

    11.9

    23.8

    53.5

    10.3

    29.3

    3

    66.1

    11.9

    22.1

    51.7

    12.1

    29.8

    4

    33.5

    13.6

    52.5

    25.8

    13.8

    55.2

    5

    89.9

    5.1

    5.1

    75.8

    8.6

    15.5

    6

    28.8

    33.9

    35.6

    25.8

    34.5

    36.2

    7

    25.4

    6.8

    59.3

    10.3

    12.1

    77.6

    8

    17

    11.9

    71.2

    10.3

    12.1

    74.1

    Source : Nos recherches

    Légende :

    1 : Enthousiasme faible (score 1 et 2 sur l'échelle)

    2 : Enthousiasme moyen (score 3 sur l'échelle)

    3 : Enthousiasme fort (score 4 et 5 sur l'échelle

    Pour l'augmentation du niveau d'enthousiasme sur les énoncés 2, 3.4 et 8 nous pouvons dire en ce qui concerne l'énoncé 4 que 33.5% des répondants se sont avérés faire preuve d'un faible enthousiasme lors de la première mesure alors que ce nombre a été de 25.8% à la deuxième mesure.

    Pour les énoncés 2 et 3, le passage de la position faiblement enthousiaste n'a pas beaucoup évolué lors des deux mesures. En effet ce nombre est passé de 61% pour l'énoncé 2 et 66.1% pour l'énoncé 3 à la première mesure à 53.5% et 51.7% à la deuxième mesure. Néanmoins, Le nombre de répondants faiblement enthousiaste a diminué entre les deux mesures.

    En ce qui concerne l'énoncé 8, nous remarquons que 17% des répondants se situaient dans la catégorie faiblement enthousiaste lors de la première mesure alors que ceux-ci représentaient 10.3% lors de la deuxième mesure..

    Au niveau des énoncés 5, 6 et 7 on observe une réelle augmentation du niveau d'enthousiasme des répondants. En effet, l'item enthousiasme fort est passé de 51.3% à 77,6% pour l'énoncé 7 ceci entre les deux traitements. Cette remarque peut-être également fait pour les énoncés 5 et 6 où on est passé de 5.1% à 15.5% pour le premier et de 35.6 à 96.2 pour le second.

    Pour ce qui a trait à l'énoncé 1, on remarque une diminution d'enthousiasme entre la première et la deuxième mesure. En effet, on est passé de 84 % de répondants manifestant un fort enthousiasme lors de la première mesure à 74.1% à la deuxième mesure.

    Si on s'en tient à cette analyse, on peut dire que le comportement a changé positivement entre les deux mesures. Mais, la comparaison faite avec l'analyse de la moyenne montre plutôt le contraire. En effet, on observe globalement une diminution du score moyen de mesure de comportement entre les deux mesures. Cette contradiction peut s'expliquer par les grandes valeurs présentes dans la première mesure qui ont tiré la moyenne vers le haut.

    · Le changement de comportement

    Au cours de l'expérimentation, nous avons pu constater que les moyennes obtenues sur les deux mesures de comportement furent respectivement de 24.5763 et 24.0345 avec des écarts types de 3.7056 et 5.7673, alors que la moyenne théorique de l'échelle était de 24. Ainsi, nous pouvons dire que les répondants démontrent une baisse d'enthousiasme. Nous notons une diminution de celle-ci entre les deux traitements.

    Afin de vérifier si cette différence est significative, nous avons utilisé un test permettant de faire des comparaisons entre les deux moyennes obtenues sur les sous échantillon test et de contrôle de notre échantillon. Les résultats (T-Test pair) démontrent que la différence entre ces deux mesures n'est pas significative (t= -0.606 donc P= 0.5456) Nous pouvons affirmer que le comportement mesurée au cours de la première expérimentation n'est pas très différente de celui mesuré au cours de la deuxième expérimentation

    Par conséquent, nous rejetons l'hypothèse 1 qui suggérait une augmentation du score moyen de mesure de comportement entre la première et la deuxième mesure.

    L'exposition au message publicitaire n'a pas une influence positive et significative sur le comportement de l'individu envers les Sida.

    Il est difficile à ce niveau de faire une analyse d'inférence sur les déterminants ayant influencé cette variation.

    Cette faible variation peut être due à la présentation de l'affiche et à la connaissance du Sida. Cette faible variation peut aussi avoir été provoquée par l'évocation du thème Sida dans l'étude. En effet lors du premier traitement, les répondants ne savaient pas que la problématique était reliée au Sida.

    Par contre lors de la deuxième mesure de comportement, les personnes interrogées ont été informées du sujet de l'étude avant de remplir le questionnaire. Bien que cet effet ne soit pas quantifiable, nous croyons que celui-ci a pu avoir un faible impact sur les résultats. Le calcul de la fiabilité de l'échelle grâce au coefficient Alpha de Cronbach a donné les valeurs de 0.68 pour l'échantillon test et 0.13 pour l'échantillon de contrôle.

    § 4- Connaissance du Sida

    Les répondants ont généralement une bonne connaissance du Sida, ceci est illustré par les résultats présentés dans le tableau 4.6. En effet, après de nombreuses années de campagne portant sur la prévention du Sida, les personnes interrogées savent que le Sida existe bel et bien dans notre environnement (91.4%), les moyens qui permettent de se prémunir contre la maladie (89.7%), la façon dont le virus est transmis (70.7%) et le fait que les hétérosexuels sont également concernés par cette pandémie (70.7%)

    Par ailleurs les répondants démontrent une bonne connaissance en ce qui concerne la transmission du virus par contact social (énoncés 6 et 7) puisque 81% des répondants ont donné une bonne réponse à l'énoncé 6 et 93.1% à l'énoncé 7. Néanmoins le taux de réponses correctes diminue lorsque les énoncés portent sur les modes de transmission nécessitant une interaction directe avec le sang contaminé : 38 réponses exactes sur l'énoncé « le Sida peut être transmis par transfusion sanguine » soit 65.5% et 27.6% des répondants ont donné une mauvaise réponse. Ce résultat pourrait être attribuable à la compréhension que les répondants ont eu du terme «  transfusion ».

    12.1% des répondants n'ont pas donné une bonne réponse à l'énoncé 15 « le guérisseur traditionnel soigne le Sida », il apparaît un certain manque d'information ou l'existence d'informations erronées sur le sujet. Il en est de même pour l'énoncé 2 où 5.2% des répondants pense que le Sida est un syndrome inventé pour décourager les amoureux. Mais, dans l'ensemble, on peut affirmer que ce tabou se perd progressivement car, 91.4% des répondants soit (33 personnes) ont donné la bonne réponse.

    Tableau 4.7 : Distribution des réponses sur l'échelle de connaissance du Sida

    Enoncés

    Bonne réponse

    Mauvaise réponse

    reréponse

    NSP

    Fréq

    %

    Fréq

    %

    Fréq

    %

    1- Le sida est causé par un virus

    53

    91.4

    3

    5.2

    2

    3.4

    2- Le Sida est un syndrome inventé pour décourager les amoureux

    53

    91.4

    3

    5.2

    2

    3.4

    3- Une personne peut transmettre le virus du Sida sans nécessairement être malade

    38

    65.5

    13

    22.4

    7

    12.2

    4- Le Sida est causé par une sorte de bactérie

    39

    67.2

    16

    10.3

    13

    22.4

    5- Le Sida peut être transmis par le sperme

    41

    70.7

    10

    17.2

    7

    12.1

    6- On peut contacter le Sida comme on attrape le rhume

    47

    81

    13

    5.2

    8

    13.8

    7- Le Sida peut être transmis en serrant la main d'une personne d'une personne malade

    54

    93.1

    1

    1.7

    3

    5.2

    8- Utiliser le condom réduit les risques de contamination

    52

    89.7

    3

    5.2

    3

    5.2

    9- Il n'existe pas de vaccin contre le Sida

    37

    63.8

    5

    8.6

    16

    27.6

    10- Les hétérosexuels ne peuvent pas contacter le Sida

    41

    70.7

    8

    13.8

    9

    15.5

    11- Le Sida est une création des laboratoires américains

    30

    51.7

    5

    23.86

    23

    39.7

    12- Le virus du sida peut être transmis en embrassant une personne malade

    40

    69

    13

    22.4

    5

    8.6

    13- Le Sida peut être transmis par les objets souillés

    37

    66

    12

    21.42

    6

    10.7

    14- Le Sida peut être transmis par transfusion sanguine

    38

    165.5

    16

    27.6

    4

    6.9

    5- Le guérisseur traditionnel soigne le Sida

    31

    53.4

    7

    12.1

    20

    34.5

    Source : Nos recherches

    § 5- Les variables socioculturelles

    En ce qui concerne les variables socioculturelles, la question concernant le niveau d'éducation des répondants a montré que 98.2% de personnes interrogées (soit 56 personnes) avaient été à l'école. 57.9% des répondants (soit 33 personnes) avaient un niveau universitaire et 35.1% (soit 3 personnes) avaient un niveau du primaire.

    Pour ce qui est de la religion 47.4% des répondants (soit 27 personnes) étaient de religion catholique. 33.3% (soit 19 personnes) étaient de religion protestante alors que 5.3% (soit 3 personnes) étaient de religion musulmane et 14% (soit 8 personnes) d'autres religions.

    § 6- commentaires sur l'étude

    Etant donné que le but de notre étude était de voir dans quelle mesure une publicité sur le Sida pouvait influencer le comportement des individus envers le Sida, nous avons choisi de restreindre notre analyse aux seuls commentaires faits sur l'affiche publicitaire. A cette fin, nous allons classer les réponses obtenues selon deux catégories : les réactions au message et les réactions concernant les aspects visuels utilisés dans cette publicité. Il faut en outre noter que le message publicitaire utilisé avait été diffusé à très faible échelle bien avant la réalisation de l'étude.

    · Les réactions aux messages

    Premièrement, en ce qui concerne l'information véhiculée par cette affiche, les résultats suivants ont été observés :

    En premier lieu 12 personnes ont trouvé que le Sida était une réalité au Cameroun.

    - Le Sida est une réalité, Ce n'est pas seulement ce que les gens racontent.

    - Le message est d'actualité et le mot « KONGOSSA » qui signifie commérage colle bien avec la réalité camerounaise.

    Ces réactions permettent de confirmer certaines réponses sur les énoncés

    concernant les tabous et rumeurs sur le Sida. En effet 91.4% des répondants ont donné une bonne réponse à la question « le Sida est un syndrome inventé pour décourager les amoureux »

    Deuxièmement nous avons noté que la bonne compréhension du message a généralement conduit à porter des commentaires positifs ou négatifs, « la publicité a tout de suite retenue mon attention » ou « la publicité n'est pas bonne ». Ce résultat nous apparaît être pertinent. En effet, lorsqu'une personne ne comprend pas le message publicitaire véhiculé, elle n'évaluera pas la publicité de façon positive et inversement. Cette explication est renforcé par les travaux de Mitchell115(*) , de Petty, Cacioppo et Schumann116(*), Luz, Mackenzie et

    Belch117(*) ainsi que corinne Berneman et Pascale Lassagne 118(*). En effet, ces auteurs s'entendent pour dire que la façon dont la publicité est réalisée (« ad exécution ») va avoir une influence sur l'attitude envers le Sida.

    · Les aspects visuels de la publicité

    En ce qui concerne les aspects visuels de la publicité, les commentaires portent généralement sur le point d'exclamation représentant un préservatif. Deux personnes ont fait les commentaires suivants :

    - Ça fait rire ;

    - Ça donne envie de lire le message ;

    - ça suscite un certain étonnement.

    Ces commentaires montrent que la publicité essayait de créer une certaine ambiance.

    Les résultats obtenus sur les commentaires nous amènent à effectuer les remarques suivantes : le taux de réponses relativement élevé en ce qui concerne la réaction à la publicité montre que les personnes interrogées ont été intéressées par l'étude à laquelle ils ont participé. Nous pouvons donc penser que les réponses fournies sont fiables puisque le répondant était libre de remplir cette rubrique.

    Section 2 : Tests d'hypothèses

    Les analyses bivariées ont pour objectif de s'intéresser aux relations qui peuvent exister entre les variables prises deux à deux119(*). Dans le cadre de cette étude, nous avons utilisé les différentes techniques d'analyses bivariées pour tester les hypothèses.

    § 1- Le comportement et les variables socio-démographiques

    Nous avons émis une hypothèse concernant les relations qui peuvent exister entre le niveau d'enthousiasme après avoir vu l'affiche publicitaire et les variables socio-démographiques. Cette hypothèse fut fractionnée en trois sous hypothèses, soit l'âge, le sexe et le statut civil.

    Ces trois hypothèses furent analysées par des tabulations croisées et furent testées à l'aide du test d'association du « khi deux » pour lequel nous avons fixé le seuil critique à 0.05 (soit un niveau de confiance de 95%). En effet ce test était le plus approprié étant donné que nous étions en présence de variables catégoriques.

    - Hypothèse 2.1 : Vérification

    Tableau 4.8 : Contingence entre le sexe et le comportement

    Valeur globale de l'enthousiasme

    Sexe

    Total

     

    Féminin

     

    5

    10

    154

    Moyennement enthousiaste

    5

    3

    8

    Fortement enthousiaste

    19

    14

    33

    Total

    29

    27

    56

     

    Source : Nos recherches

    Ce tableau montre que 2 cellules (soit 33.3%) ont des fréquences théoriques inférieures à 5. L'hypothèse qui stipulait que le sexe des répondants a une influence positive et significative sur leur comportement ne peut donc être vérifiée.

    - Hypothèse 2.2 : Vérification

    Tableau 4.9 : Contingence entre le statut civil et le comportement des répondants

    Valeur globale de l'enthousiasme

    Sexe

    Total

     

    Marié

     

    13

    2

    15

    Moyennement enthousiaste

    7

    1

    8

    Fortement enthousiaste

    26

    7

    33

    Total

    46

    10

    56

     

    Source : Nos recherches

    L'analyse de ce tableau de contingence entre le comportement et le statut civil des répondants montre que 2 cellules (soit 33.3%) ont des fréquences théoriques inférieures à 5. L'hypothèse concernant la relation entre le sexe et le comportement des répondants ne peut donc pas être vérifié.

    - Hypothèse 2.3. : Vérification

    Tableau 4.10 : Contingence entre l'âge et le comportement des répondants

    Valeur globale de l'enthousiasme

    Âge

    Total

    15 à 34 ans

    35 à 44 ans

     

    Faiblement enthousiaste

    9

    6

    15

    Fortement enthousiaste

    26

    15

    41

    Total

    235

    21

    56

    Source : Nos recherches

    L'analyse de ce tableau montre que toutes les cellules ont des fréquences théoriques supérieures à 5. Pour permettre à cette hypothèse d'être vérifiable, les cellules de certaines lignes et colonnes du tableau de contingence originel ont été regroupées. Le résultat du test d'association à l'aide de la statistique du khi deux est présenté au tableau ci-dessous.

    Tableau 4.11 : Mesure d'association entre le comportement et les variables socio-démographiques

    Variables

    Khi deux calculé

    Valeur théorique du khi deux

    Age des répondants

    0.481

    5.99

    Source : Nos recherches

    Contrairement à ce qui était supposé, nous n'obtenons pas de différence statistiquement significative entre le comportement et l'âge des répondants, nous rejetons l'hypothèse 2.3.

    · L'âge des répondants n'a pas d'influence sur le degré d'enthousiasme

    des individus envers le Sida.

    § 2 - réaction face à la Publicité et attitude envers cette dernière

    - Hypothèse 3 : Vérification

    Pour tester la relation existante entre la réaction face à la publicité et l'attitude développée envers cette dernière, nous avons eu recours à une régression simple. La réaction face à la publicité à été utilisée comme variable indépendante et l'attitude développée envers cette dernière comme variable dépendante.

    Nous nous attendions à ce que la réaction face à la publicité ait une influence sur l'attitude développée envers cette dernière. L'analyse de la régression effectuée entre ces deux variables (à un seuil de confiance de 95%) démontre une relation significative.

    L'analyse de la variance (ANOVA) donne une valeur de Fisher de 43.647 (p= 0.00) supérieur à la valeur critique qui est de 4 à des degrés de libertés de 1 et 56.

    L'hypothèse 3 n'est donc pas rejetée, la réaction au contenu de la publicité a une influence significative sur l'attitude développée envers cette dernière. De plus le coefficient de régression entre ces deux variables est positif (0.662). Ainsi, ce résultat implique que plus la réaction face à la publicité est bonne plus l'attitude envers cette dernière augmente.

    Cependant dans le cadre de notre étude, bien que la régression entre ces deux variables soit significative, nous pouvons noter que la réaction face à la publicité n'explique que 42.38% de la variance de l'attitude face à la publicité (R2 ajusté = 0.438)

    D'une autre part nous avons constaté que l'échelle de la réaction face à la publicité a obtenu un coefficient Alpha de Cronbach de 0.774. Cette échelle est ainsi apparue comme unidimensionnelle. De plus les résultats de l'analyse univariée effectuée sur les commentaires émis sur la publicité ont montré que la majorité des réactions a été prise en compte dans l'échelle utilisée. Nous pensons donc que les résultats obtenus sur les commentaires peuvent avoir eu une incidence sur l'attitude développée envers cette dernière.

    § 3 - Le comportement, la connaissance du Sida et l'attitude envers la publicité

    Dans le but de tester notre quatrième hypothèse, nous avons eu recours à la régression multiple entre le comportement, en tant que variable dépendante, l'attitude face à la publicité et la connaissance du Sida en tant que variables indépendantes.

    - Hypothèse 4 : Vérification

    Les résultats obtenus sur le modèle général (soit la relation entre le comportement, la connaissance du Sida et l'attitude) nous donne une valeur de Fisher de 19.279 (P= 0.00) alors que la valeur théorique à un seuil de confiance de 95% et à des degrés de liberté de 2 et 55 est de 3.23. Ce résultat est donc significatif. De plus si nous regardons les coefficients de corrélation des deux variables indépendantes avec le comportement, nous obtenons les résultats suivants :

    · Le coefficient de corrélation entre le comportement et l'attitude envers la publicité est significatif à un seuil de confiance de 99% (R= 0.639, P= 0.000)

    · Le coefficient de corrélation entre le comportement et la connaissance du Sida n'est pas significatif à un seuil de 99% (R= 0.213, P= 0.109)

    L'hypothèse 4 selon lequel l'attitude et la connaissance du Sida ont une influence sur comportement envers la publicité n'est donc pas rejeté.

    Cependant la corrélation entre l'attitude et le comportement est significative et positive, c'est à dire que lorsque l'attitude augmente, le score moyen de mesure de comportement augmente également.

    De plus si nous nous attachons au coefficient de régression, nous notons que pour l'attitude, ce coefficient va dans le sens attendu (coefficient de régression = 0.662). En revanche, en ce qui concerne la connaissance du Sida, le coefficient de régression est négatif (-0.064). Dès lors, ce résultat suggère que plus la connaissance du Sida augmente, plus le score moyen de mesure de comportement diminue. Ce résultat est contraire à celui que nous attendions. Nous pouvons également noter que les deux variables n'expliqueraient que 39.1% de la variance (R2 = 0.391).

    § 4 - Le comportement et les variables Socioculturelles

    En ce qui concerne les courants socioculturels et le comportement, nous avons essayé de mettre en exergue les relations existantes entre la religion et le comportement d'une part, le niveau d'éducation et le comportement d'autre part.

    La mesure de l'association entre ces variables grâce à la statistique du khi deux à un seuil de confiance de 95% a donné les résultats suivants :

    - Hypothèse 5.1 : Vérification

    Tableau 4.12 : Contingence entre le niveau d'éducation et le comportement des répondants

    Valeur globale de l'enthousiasme

    Niveau d'éducation

    Total

     

    Universitaire

     

    7

    8

    15

    Fortement enthousiaste

    17

    24

    41

    Total

    24

    32

    56

     

    Source : Nos recherches

    L'analyse de ce tableau montre que toutes les cellules ont des fréquences théoriques supérieures à 5 ceci grâce aux regroupements des cellules des lignes et colonnes effectué sur le tableau originel. Cette hypothèse est donc vérifiable.

    Tableau 4.13 : Valeur du khi deux obtenues entre le niveau d'éducation et le comportement

    Variable

    Khi deux calculé

    Valeur théorique du khi deux

    Niveau d'éducation

    1.38

    5.99

     

    Source : Nos recherches

    L'analyse de ce tableau donne une valeur du khi deux de 1.38 alors que la valeur théorique est de 5.99. Ce résultat n'est pas statistiquement significatif, ce qui nous amène à rejeter les hypothèses 5.1 : L'appartenance à un groupe n'influence pas le degré d'enthousiasme de l'individu envers le sida.

    - Hypothèse 5.2 : Vérification

    Tableau 4.14 : Contingence entre la religion et le comportement des répondants

    Valeur globale de l'enthousiasme

    Religion

    Total

     

    Protestant et autres

     

    12

    11

    23

    Fortement enthousiaste

    15

    18

    33

    Total

    27

    29

    56

     

    Source : Nos recherches

    Toutes les cellules de ce tableau ont de fréquences théoriques supérieures

    à 5. Pour y arriver, nous avons regroupé les cellules de certaines lignes et colonnes. Cette hypothèse est donc vérifiable.

    Tableau 4.15 : Valeur du khi deux obtenues entre la religion et le comportement

    Variable

    Khi deux calculé

     

    Religion

    0.24

    5.99

     

    Source : Nos recherches

    L'analyse du test du khi deux donne une valeur de 0.24 qui est inférieure à la valeur théorique (5.99), ceci montre que le résultat n'est pas statistiquement significatif : la religion n'a pas d'influence sur le comportement de l'individu envers le Sida.

    Section 3 : Implications marketing et sociales

    Les résultats de cette étude revêtent une double implication qui peut-être

    envisagée sur les plans marketing et social.

    Sur le plan marketing cette étude montre que les techniques du marketing commercial peuvent facilement être transposées au marketing social. En effet, les résultats de l'étude sur la marque affirmaient que la connaissance de la marque et l'attitude face à la publicité avaient une influence sur l'attitude envers la marque considérée120(*). Ce travail de recherche nous a également permis d'opérationnliser les variables des modèles de communication existants en occurrence celui de la hiérarchie des effets basés sur l'apprentissage, ceci grâce à la méthode expérimentale « après » avec contrôle.

    A l'issu de cette étude, il apparaît que :

    - l'âge, la religion et le niveau d'éducation n'ont pas d'influence sur les attitudes des individus envers le Sida ;

    - la réaction au contenu de la publicité a une influence certaine et significative sur l'attitude développée envers cette dernière

    - l'attitude envers la publicité et la connaissance du Sida ont une influence sur le comportement de l'individu.

    Sur le plan social que le comportement des individus envers le Sida a diminué lors du passage de la première mesure à la seconde (de 24.5763 à 24.035), nous restons néanmoins dans la zone « fortement enthousiaste ». Cette diminution n'est donc qu'apparente car la moyenne de l'échelle utilisée est de 24. Ce résultat montre que malgré la bonne connaissance du Sida et l'effet du message publicitaire, les répondants resteraient insensibles. Ce constat nous amène à nous poser des questions sur la qualité de l'affiche publicitaire utilisée ainsi que celle des campagnes de communication sur le Sida au Cameroun. Cette remarque pourrait faire l'objet d'un travail de recherche en science Sociale.

    Recommandations

    Compte tenu des résultats obtenus à l'issue de ce travail de recherche, les spécialistes du marketing social qui veulent utiliser la publicité comme outil opérationnel dans leur stratégie de communication doivent adopter la conduite suivante :

    - élaborer des messages qui tiennent compte de l'environnement socioculturel de la population cible ;

    - ces messages ne doivent plus être orientés vers une communication informative sur le Sida, mais elles doivent plutôt donner des solutions concrètes et les techniques de mise en pratique pour stopper l'évolution de la pandémie ;

    - l'attitude envers la publicité et la connaissance du Sida ayant une influence sur le comportement développé envers cette dernière, les spécialistes du marketing social gagneraient en intégrant dans les messages publicitaires, les items permettant à la cible de développer un comportement favorable. En effet, la corrélation entre l'attitude et le comportement étant positive et significative, plus l'attitude envers la publicité est positive, et plus le comportement des individus envers le Sida est favorable ;

    - en ce qui concerne la connaissance du Sida et le comportement, la corrélation entre ces deux variables a montré que plus la connaissance du sida est élevée chez l'individu, plus son attitude est défavorable et par conséquent son comportement. Les spécialistes du marketing social doivent tenir compte du niveau de connaissance que les populations cibles ont du Sida lorsqu'ils élaborent les messages publicitaires qui leurs seront destinées.

    CONCLUSION PARTIELLE

    Cette partie nous permis de mettre en exergue l'impact que la publicité peut avoir sur le changement d'attitudes des individus envers le Sida. Le message publicitaire testé n'a modifié que virtuellement l'attitude des individus envers le Sida mais, plusieurs autres hypothèses qui avaient déjà été testées par un certain nombre d'auteurs ont pu être vérifiées.

    Cette étude apporte une modeste contribution à la lutte contre le Sida au Cameroun et dans le monde. Elle montre la place que peut occuper la publicité dans la résolution des problèmes sociaux, surtout en ce moment où la bataille contre la protection de l'environnement, la santé pour tous et la sécurité sont des mots qui dirigent notre quotidien

    CONCLUSION GENERALE

    Les résultats obtenus dans cette étude nous ont permis de constater une diminution apparente du score moyen de mesure de comportement après exposition au message publicitaire, l'existence d'une relation entre la réaction face à la publicité et l'attitude développée envers cette dernière d'une part et d'autre part celle existante entre le comportement, la connaissance du Sida et l'attitude envers cette dernière. Toutes les autres hypothèses ont été rejetées.

    Ces résultats bien que décevant à priori, trouvent leurs explications dans les limites d'ordres méthodologiques et conceptuelles.

    Les limites liées à la méthodologie portent à la fois sur l'instrument de mesure utilisé, l'affiche publicitaire, le traitement effectué et le choix de l'échantillon. En effet dans le questionnaire soumis aux répondants, la variable d'intérêt principal était une échelle mesurant l'enthousiasme or, celle-ci était reprise des échelles utilisées dans un contexte général de mesure d'empathie humaine et n'était donc pas spécifique à une échelle mesurant l'enthousiasme des individus envers le Sida. Nous pensons qu'il s'agit là d'un manquement indéniable à cette étude.

    L'instrument de manipulation que nous avions utilisé était une affiche publicitaire qui avait déjà été diffusée par l'OMS et le ministère de la santé mais, à très faible échelle. Il se pourrait donc qu'elle a eu une influence sur les répondants. En outre, nous avons noté que plusieurs répondants n'ont pas compris le sens ou les intentions de l'affiche. Ce manque de compréhension peut-être dû non seulement au terme utilisé dans la communication « KONGOSSA » mais aussi au traitement auquel les répondants ont été soumis, étant donné qu'ils n'ont peut-être pas été exposés à l'affiche plusieurs fois et de façon certaine une seule fois, ce qui n'était peut-être pas suffisant pour engendrer des réactions affectives que nous souhaitions mesurer.

    Finalement, le choix de l'échantillon était loin d'être parfait, non pas parce qu'il était non probabiliste, mais plutôt parce que sa composition n'était pas très homogène. Par conséquent, l'élaboration d'un échantillon représentatif aurait pu avoir une influence sur le résultat des hypothèses où l'on tentait de mesurer l'influence de ces variables sur le comportement de l'individu. De même les résultats concernant la connaissance du Sida étaient particulièrement bons ce qui nous a néanmoins permis de mesurer adéquatement la relation entre la connaissance du Sida et les attitudes envers la publicité. Le choix d'un échantillon restreint et non probabiliste ne permet pas de généraliser les résultats obtenus à l'ensemble de la population.

    En ce qui concerne les limites de l'étude, nous nous devons de dire que plusieurs variables ont été omises de l'étude alors qu'elles auraient dû être considérées, notamment, les variables relatives au degré d'implication de l'individu, à la crédibilité de la publicité, de l'humeur des répondants au moment de l'exposition au message publicitaire...

    Compte tenu de la rareté d'études visant à mesurer les réactions face aux publicités sur le Sida au Cameroun, on ne peut qualifier cette étude que d'exploratoire. Le manque de résultats probants engendre des recherches futures intéressantes. Celles-ci devraient en premier lieu remédier aux limites que nous avons évoquées plus haut. Dans un deuxième temps, nous pensons qu'elles devraient être orientées vers la recherche du message publicitaire le plus efficace en comparant les réactions affectives d'une même population face à plusieurs messages publicitaires ou alors les réactions affectives de deux ou plusieurs populations face à un message publicitaire.

    Cette étude permet d'ouvrir un pan de voile sur la participation des hommes de marketing à la résolution des problèmes sociaux qui se posent dans notre pays et particulièrement celui du Sida. Les chercheurs qui vont se lancer dans ce domaine dans l'avenir pourront non seulement refaire l'expérimentation avec un échantillon de taille plus grande et l'utilisation de plusieurs types de médias, mais aussi l'orienter vers un autre aspect du problème qui pourrait être l'impact que la publicité peut avoir sur l'empathie développée envers les personnes malades du Sida.

    BIBLIOGRAPHIE

    I - ARTICLES

    1- BARTHES René, «  Présentation et Sémiologie », « In Rhéthorique », Communication no 4 , Seuil, 1964.

    2 - BERNEMAN Corinne et LASSAGNE Pascale, « Impact de la publicité sur l'Empathie développé envers les personnes malades du Sida », Cahier de Recherche des HEC, n0 94-02, Janvier 1994, 24 p.

    3 - COUSSINEAU Alain et BASTIN Etienne , « Méthodologie de la recherche », Enseignement et Gestion n012 Octobre 1975, p. 37 - 71.

    4 - DHOOPER, Surijit Singh, ROYSE D. David et TRAN V Thanh, « Social work practionners attitudes towards Aids victimes », The Journal of Applied Social Sciences, vol 12, n0 1 Fall/winter, 1987-88, p. 108 - 123.

    5 - ESSOMBA Antoinette et NORMAN TURGEON, « Une revue de la Structure et des Intervenants du marché publicitaire camerounais », Revue Française de Marketing, , n0 137, 1992, p. 37 - 47.

    6 - HOLBROK Morris B. et BATRA Rajeev , « Assessing the role of emotions as mediators of consumers responses to advertising », Journal of Consumer Research, vol 14, December 1987, p. 404 - 420.

    7 - KOTLER Philip, «Atteindre les objectifs Sociaux à travers un Marketing social », Revue Française de Marketing, cahier 60, Janvier-Février 1971, p. 27 à 44.

    8 - KOTLER Philip et ZALTMAN Gerald , « Social Marketing and Approch for Planet Social Change », Journal of Marketing, July 1972, p. 3 - 12.

    9 - LABIDOIRE André ,« Sécurité routière : un Marketing de profit collectif », Revue Française de Marketing ,Janvier-Février 1976, cahier 60 p. 27 - 44.

    10 - MITCHELL Andrew A. et OLSON C. Jerry , « Are Product Attitude Beliefs the Only Mediator of Advertising Effects on Brand Attitude? », Journal of Marketing Research, vol 18, August 1981, p. 318 - 332.

    11 - PETTY Richard E, CACIOPPO T John et SCHUMAN David, « Central and Peripherical Routes to Advertising Effectiveness : The Moderating Involvement », Journal of Consumer Research, vol 10, September 1983, p. 135 - 146.

    12 - ROYSE David, DHOOPER Singh Surijit et RUSSEL HATCH Laurie, « Undergraduate and Graduate Students' Attitudes Towards AIDS », Psychological Reports, n 0 60, 1987, p. 1185 - 1186.

    13 - ROYSE David and BIRGE Barbara, « Homophobia and Attitudes Towards Aids patients: Among Medical, Nursing and Paramedical Students », Psychological Reports, no 61, 1987 p 1185 - 1186.

    14 - Serraf Guy, « Propositions pour définir un véritable Marketing des problèmes sociaux », Revue Française de Marketing, cahier 6, Janvier - Février 1976, p 71.

    II - OUVRAGES

    1 - COLIN Chery, « On Humour Communication » (Cambrage) Massachusetts, MIT press, 1957.

    2 - DECAUDIN Jean Marc, « La Communication Marketing concepts, techniques et stratégies », édition Economica, collection gestion, 1995, 117 p

    3 - DUBOIS Bernard, « Comprendre le Consommateur », 2e édition, Paris Dalloz, 1994

    4 - DUSSART Christian, « Comportement du Consommateur et Stratégie du Marketing » Mc Graw Hill éditeur, 1983, 554 p.

    5 - ENGEL F James et BLACKWELL D Roger, « Consumer Behavior », 4e édition, Holt, Renehart et Wiston, Dryden press, New-york 1982.

    6 - KOTLER Phillip et DUBOIS Bernard, « Marketing management », Publi-union, 9e édition, Paris 1997, 789 p.

    7 - LEDUC Robert, « La Publicité, une Force au Service de l'Entreprise » Dunod Bo-pré, 9e édition, 1987.

    8 - LENDREVIE Jacques et LINDON Denis, « Mercator, Théories et Pratiques du Marketing », Dalloz, 5e édition, 1998, 514p.

    9 - NICKELS William G, « Marketing, Communication and Promotion », columbus Grid, Ohio 1976, 502 p.

    10 - PERRIEN Jean, CHERON Emmanuel J et ZINS Michel, « Recherche Marketing : Méthodes et Décisions » Gäetan Morin, Montréal, 1984, 615 p.

    11 - ROBERT Paul, « Le Dictionnaire Alphabétique et Analogique de la langue française », société du nouveau LITTRE, Paris 1972, 1969 p.

    12 - ROBESTON S Thomas, « Innovation, Behavior and Communication » New york Holt rine, Hart and winston, inc 1971

    III - REVUES

    1 - Annuaire statistique de la comptabilité nationale, Ministère de l'économie et des finance, 1998.

    2 - MINISTERE DE LA SANTE PUBLIQUE, «Faire face au VIH/Sida, la Stratégie Camerounaise », 1999.

    2 - Programme national de recherche sur le Sida, « Priorité à la Recherche sur le VIH/Sida/MST/TB », 1999.

    IV - MEMOIRE

    1 - TOUKAM Georges Bertin, « Le Message publicitaire au Cameroun : analyse de son contenu et de son impact sur le comportement du consommateur », mémoire de fin d'études en vue de l'obtention du diplôme d'études supérieures de commerce, ESSEC-DOUALA, 1989.

    IV - CONFERENCE

    1 - Femmes Sida et Développement, Douala mai 2000.

    V - LOIS

    1 - Lois n0 88/016 du 16 décembre 1988.

    2 - Décret n0 89/1218 du 28 juillet 1989 portant organisation et fonctionnement du conseil national de la publicité

    3 - Annuaire statistique de la comptabilité nationale du Cameroun, 1999

    ANNEXES

    I - MESSAGE PUBLICITAIRE TESTE

    II - GUIDE D'ENTRETIEN

    III - QUESTIONNAIRE DES ECHANTILLONS TEST ET CONTRÔLE

    IV - DONNEES OBTENUES A PARTIR DE L'ANNUAIRE SATISTIQUE DE LA COMPTABILITE NATIONALE

    V - DECRET N0 89 / 1218 DU 28 JUILLET 1989 Portant organisation du Conseil National de la Publicité

    * 1 Conférence Femme, SIDA et Développement, Douala mai 2000

    * 2 Lendrevie Jacques et Lindon Denis, « Mercator, Théorie et pratique du Marketing », Dalloz, 5e édition, 1997, p 344.

    * 3 Leduc Robert, «La Publicité, une Force au service de l'Entreprise » Dunod Bo-pré, 9e édition, 1987, p 152.

    * 4 Kotler Philip et Dubois Bernard, « Marketing management », Publi union, 9e édition, 1997, p 586.

    * 5 Nickels G. William, «Marketing, Communication and Promotion », columbus Grid, Ohio 1976

    * 6 Voir Lendrevie Jacques et Lindon Denis; op. cit. p 345.

    * 7 Kotler Philip et Zaltman Gerald, « Social Marketing and Approch to planet Social Change », Journal of Marketing, July 1971, p 3 à 12.

    * 8 Kotler Philip, « Atteindre les objectifs sociaux à travers un Marketing social », Revue Française d e Marketing, Janvier- Février 1976, cahier 60, p 32.

    * 9 Kotler Philip ; idem. p 32 - 33.

    * 10 Décaudin Jean-Marc, «La Communication Marketing, concepts, techniques, stratégies », édition Economica, 1995 p 7.

    * 11 Voir Lendrevie Jacques et Lindon Denis; op. Cit. p 324.

    * 12 Voir Décaudin Jean-Marc; op. cit. p 11.

    * 13 Kotler Philip et Dubois Bernard ; op. Cit. p 567.

    * 14 Kotler Philip et Dubois Bernard ; idem. p 569.

    * 15 Kotler Philip ; op. cit. p 31.

    * 16 Décaudin Jean-Marc ; op. Cit. p 14.

    * 17 Decaudin Jean marc ; idem. p 15.

    * 18 Decaudin Jean marc ; ibid. p 17

    * 19 Robertson S. Thomas , « Innovation, Behavior and Communication », (New - York : Holt, rine hart and wiston, inc, 1971), p 123.

    * 20 Robertson S. Thomas; idem. p 123.

    * 21 Robertson S. Thomas ; ibid. p 128.

    * 22 Voir Kotler Philip et Dubois Bernard ; op. Cit. p 49.

    * 23 Kotler Philip et Dubois Bernard ; op. cit. p 559.

    * 24 Robert Paul , « Dictionnaire Alphabétique et Analogique de la langue française », société nouveau LITTRE, 1972, p 1632.

    * 25 Voir Colin Chery , « On Human Communication » (cambrage Massachusetts): MIT press, 1957, P 10.

    * 26 Kotler Philip et Dubois Bernard ; op. Cit. P565 .

    * 27 Barthes René. «Présentation et de sémiologie», «In rhétorique», Communication no 4, seuil 1964.

    * 28 Decaudin Jean-Marc; op. Cit. p 9.

    * 29 Voir. Nickels G. Williams; op. Cit. p 101.

    * 30 C'est le cas de plusieurs messages publicitaires élaborés sur un même thème.

    * 31 Kotler Philip; op. Cit., p 42.

    * 32 Kotler Philip et Dubois Brnard ; op. cit. p 556.

    * 33 Voir Kotler Philip ; op. Cit. p 43.

    * 34 Kotler Philip ; idem. p 43.

    * 35 Voir « Drug », Ed Bummer, Bahavior today, November 13, 1972, p 2.

    * 36 Kotler Philip et Dubois Bernard ; op. Cit. p 556.

    * 37 Kotler Philip; op. Cit. p 42.

    * 38 Voir Serraf Guy, « Propositions pour définir un véritable Marketing des problèmes sociaux », Revue Française de Marketing, cahier 6, Janvier - Février 1976, p 71.

    * 39 Voir Labidoire André, « Sécurité routière : un Marketing de profit collectif », Revue Française de Marketing, cahier 6, Janvier - Février 1976, p 106.

    * 40 Labidoire André ; Idem. p 107.

    * 41 Labidoire André ; Ibid. p 107.

    * 42 Labidoire André ; ibidem, P 103.

    * 43 Serraf Guy ; op. Cit. p 60.

    * 44 Kotler Philip ; op. Cit. p 35.

    * 45 Voir la section concernant l'apprentissage et le changement d'attitudes des individus

    * 46 voir Kotler Philip et Dubois Bernard ; op. Cit. p 188.

    * 47 Voir Nickels G. William; op. cit. p 91.

    * 48 Kotler Philip et Dubois Bernard ; op. Cit. p 196.

    * 49 Dubois Bernard, «Comprendre le consommateur », 2e édition. (Paris Dalloz, 1994), p 183.

    * 50 Kotler Philip et Dubois Bernard ; op. cit. p 196.

    * 51 Dubois Bernard ; op. cit. p 183.

    * 52 Berneman Corinne et Pascale Lassagne, « Impact de la publicité sur l'empathie développée envers les personnes malades du Sida » Cahier de recherche des HEC n0 94-02, Janvier 1994

    * 53 Royse David, Surijit Singh Dhooper et Laurie Russel Hatch, « Undergraduate and graduate students' attitudes towards Aids », Psychological reports n 0 60, 1987, p 1185 à 1186.

    * 54 Royse David et Birge Barbara, « Homophobia and attitudes Towards Aids patients Among medical, Nursing and paramedical students », Psychological reports, no 61, 1987 p 1185 à 1186.

    * 55 Berneman Corinne et pascale Lassagne ; op.Cit.

    * 56 Voir Serraf Guy ; op. Cit.

    * 57 Voir section précédente.

    * 58 Dubois Bernard ; op. Cit. p 187.

    * 59 Serraf Guy ; op. Cit. p 73.

    * 60 Dubois Bernard ; op. Cit. p 187.

    * 61 Il s'agit de la famille de naissance de l'individu.

    * 62 Il s'agit de la famille formée par le conjoint et les enfants.

    * 63 Berneman Corinne et Lassagne Pascale; op.Cit.

    * 64 Lendrevie Jacques et Lindon Denis ; op. Cit. p 85.

    * 65 Il s'agit de l'ancien président de la République sud africaine; Il est aujourd'hui utilisé dans les spots publicitaires de beaucoup d'organisations internationales (ONU...) pour la recherche de la paix dans le monde.

    * 66 Dubois Bernard ; op. Cit. p 187.

    * 67 Voir Lendrevie Jacques et Lindon Denis ; op. Cit. p 85.

    * 68 Engel F. James , Blackwell R. et Kollat D, « Consumer behavior », 3e édition. Hindale III : The Dryden Press 1978.

    * 69 Voir Mark Fitzgerald, « Decentralizing control of purchasing », Editor and publidher, 18 Juin 1994 dans Kotler Philip et Dubois Bernard ; op. Cit. p 211.

    * 70 Voir le paragraphe sur les modèles de communication publicitaire.

    * 71 Lendrevie Jacques et Lindon Denis ; op. cit. p 71.

    * 72 Fishbein M, «An investigation of relationships between beliefs about an object and attitude that object » dans Lendrevie Jacques et Lindon Denis, Idem, p70

    * 73 Voir Lendrevie Jacques et Lindon Denis ; op. Cit. p 71.

    * 74 Voir Dussart Christian, « Comportement du Consommateur et Stratégie du Marketing » Mc Graw-Hil. Editeurs, 1983, 554 P.

    * 75 Luz Richard, « Affective and cognitive antecedents to attitudes toward Ad : a conceptual framework » dans Decaudin Jean Marc ; op. Cit. p 35.

    * 76 Batra Rajeev et Ray L. Micheal , « Affective response Mediating Accceptance of Advertising » dans Decaudin Jean Marc; op. Cit. p 34.

    * 77 Holbrook Morris B et Batra Rajeev, « Assesing the Role of Emotions as Mediators of Consumers Responses to  Advertising », Journal of Consumer Research, Vol 14, December 1987, P. 37 - 47.

    * 78 Decaudin Jean Marc ; op. Cit. p 29.

    * 79 Luz Richard J , Mackenzie Scott B et Belch George, «Attitude toward the Ad as mediator of advertising effectiveness : Determinants and consequences » dans Berneman Corinne et Lassagne Pascale; op. Cit.

    * 80 M. B Holbrook et R Batra dans Decaudin Jean Marc; op. Cit.

    * 81 Voir Lendrevie Jacques et Lindon Denis ; op. Cit. p 72.

    * 82 Voir Serraf Guy ; op. Cit. p 56.

    * 83 Serraf Guy ; Idem. p 57.

    * 84Serraf Guy ; Ibid. p58.

    * 85 Kotller Philip et Dubois Bernard ; op. Cit. p 210.

    * 86 Engel F. James et Blackwell R. ; op. Cit. p 236.

    * 87 Il s'agit de composante la neuro-musculaire.

    * 88 Engel F. James et Blackwell R.; op. Cit. p 237.

    * 89 Engel F. James et Blackwell R.; idem. p 237.

    * 90 Engel F. James et Blackwell R.; ibid. p 237.

    * 91 Kotler Philip et Dubois Bernard ; op. Cit. p 563.

    * 92 Voir Decaudin Jean Marc; op. Cit. p 14.

    * 93 Voir. Dussart Christian ; op. Cit.

    * 94 Berneman Corinne et Lassagne Pascale; op. cit.

    * 95 Voir Dussart Christian ; Op. Cit. p 42

    * 96 La valeur accordée aux résultats obtenus à l'issue de l'étude dépendra de la méthodologie utilisée.

    * 97 Essomba Antoinette et Norman Turgeon, «Une Revue de la Structure Publicitaire camerounaise »,  Revue

    Française de Marketing, no 137, 1992, p 38.

    * 98 Aaker David et John G Myers «Advertising Management » dans. Essomba Antoinette et Norman. Turgeon ; op. cit. p38.

    * 99 Extrait des entretiens avec le chef de la cellule de communication du ministère de la santé publique, avril 2000.

    * 100 Voir Publicité au Cameroun, loi n0 88/016 du 16 décembre 1988

    * 101 Essomba Antoinette et Norman Turgeon ; op. Cit. p 43.

    * 102 Voir les déclarations du Pr Koulla Shiro du comité national de lutte contre le Sida, «conférence Femme, Sida et Développement », Douala mai 2000.

    * 103 Voir publicité au Cameroun loi n0 88/016 du 16 décembre 1988.L

    * 104 Extrait des entretiens avec le Docteur Fansi Théodoret Marie Enseignant à L'ESSEC, Directeur du cabinet CIBLE.

    * 104 Robert Leduc ; op. Cit. p 89.

    * 105 Essomba Antoinette et Norman Turgeon ; op. Cit. p 47.

    * 106 Extrait des entretiens avec le chef de station de la CRTV- Littoral, mai 2000.

    * 107 Esomba Antoinette et Norman Turgeon ; op. Cit. p 49.

    * 108 Esomba Antoinette et Norman Turgeon ; idem, p 45

    * 109 Berneman Corinne et Lassagne Pascale; op. Cit

    * 110 Esommba Antoinetteet Norman Turgeon ; op. Cit. p 46.

    * 111 Perrien Jean, Cheron Emmanuel J, Zins Michel «  Recherche en Marketing : Méthodes et Décisions » Gäetan Morin, Montréal, 19084, p 48.

    * 112 Holbrok Morrris B.et Batra Rajeev ; op. Cit.

    * 113 Berneman Corinne et Lassagne Pascale; Op. Cit.

    * 114 Voir Coussineau Alain et Etienne Bastin «Méthodologie de la recherche » , Enseignement et gestion n 12 Octobre, 1975.

    * 115 Mitchell Andrew A. et Olon C. Jerry, « Are product Attribute beliefs the only mediators of Advertising effects on brand Attitude ? », Journal of Marketing Research, vol 18, August 1981, p 318 - 543

    * 116 Luz J. Richard, Mackenzie B. Scott et Belch George, «Attitude toward the Ad as mediator of advertising effectiveness : Determinants and consequences » dans Corinne Berneman et Pascale Lassagne ; op. Cit.

    * 117 Petty Richard, Caccioppo T. John et Schumann David, « Centraland Peripherical Routes to Advertising : the Moderating roles of Iinvolvement », Journal of Consumer Research, vol 10, September 1983, p 135 à 146.

    * 118 Corinne Berneman et Pascale Lassagne ; op. Cit.

    * 119 Voir Perrien, Cheron et Zins ; op. Cit. p 390.

    * 120 Voir Batra Rajeev et Ray L. Micheal dans Décaudin Jean Marc ; op. Cit






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