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Impact du pyrène en microcosmes aquatiques

( Télécharger le fichier original )
par Nicolas Cauzzi
Université de Metz - DEA 2002
  

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Tableau 6 : Taux de survie des invertébrés aquatiques introduits dans les microcosmes témoins

 

Taux de survie (%) moyen dans les systèmes témoins Craie

10 jours

21 jours

28 jours

D. magna

80

88

41

H. azteca

82

82

82

C. riparius

74

74

57

 

Taux de survie (%) moyen dans les systèmes témoins Tourbe

10 jours

21 jours

28 jours

D. magna

85

77

64

H. azteca

82

77

81

C. riparius

88

71

52

Ce même critère suivi à 21 et 28 jours d'essai montre une stabilité variable des populations d'organismes introduits dans les systèmes témoins. Le développement des chironomes est globalement favorisé dans le sédiment Craie et ce phénomène pourrait être lié aux différences de disponibilité de la matière carbonée présente dans les sédiments utilisés. L'introduction de cellulose comme source principale de matière carbonée dans des sédiments artificiels peut parfois entraîner un développement de C. riparius et de H. azteca inférieur à celui observé comparativement sur des sédiments naturels de qualité diverses car ces composés sont probablement difficilement métabolisables par les organismes (Ankley et al., 1994 ; Kemble et al., 1999). Le sédiment Tourbe utilisé dans cette étude possède une phase organique composé en majorité de matière organique végétale incomplètement dégradée, ce qui suppose qu'elle soit très riche en composés cellulosiques. Une étude menée sur l'influence de différents sédiments (dont le sédiment Tourbe utilisé dans cette étude) sur la croissance de C. riparius a montré que dans des conditions où la quantité de nourriture apporté n'est pas limitante (soit 1.4 mg de TetraMin/larve) la croissance des organismes est légèrement influencée par le type de sédiment dans lequel ils évoluent mais le comportement des émergences ne subit aucune modification. Dans des conditions d'apport en nourriture limitantes, comme c'est le cas dans les essais plurispécifique réalisés (5 mg de TetraMinpour l'ensemble des organismes introduits, soit au mieux 0.14 mg/individu si l'on ne compte que les chironomes et les amphipodes), le sédiment Tourbe s'est révélé défavorable à la croissance des larves et à l'émergence des chironomes adultes (travaux d'Alexandre Péry au Cemagref de Lyon). Les explications fournies mettent en cause la qualité de la matière organique du sédiment ainsi que la granulométrie du sédiment qui peut constituer un obstacle à la réalisation du tube dans lequel l'organisme commence à s'alimenter et entame son développement. Ces résultats peuvent en partie expliquer les différences de développement des chironomes dans les deux sédiments utilisés.

La survie des daphnies dans les systèmes témoins s'est révélée très hétérogène entre les essais réalisés. Lors de l'essai plurispécifique n°1, le taux de mortalité important des daphnies dans les systèmes témoins du sédiment Craie nous a conduit à effectuer, pour le second essai, un lessivage des sédiments qui a affecté de manière favorable la survie de l'ensemble des invertébrés au niveau de ce sédiment. Dans le sédiment Tourbe des traitements témoins, la survie des daphnies en fin d'essai est proche de 60% dans les deux essais réalisés. Le tamisage des sédiments après extraction a permis d'éliminer la plupart des organismes macroscopiques autochtones présents dans les prélèvements. Malgré cette précaution, nous avons observer en cours d'essai l'apparition d'un certain nombre d'organismes animaux (larves d'éphémères, copépodes, ostracodes, bryozoaires) certainement déjà présents à l'état larvaire dans le sédiment d'origine ainsi que le développement de pathologie parasitaire (non identifiée) chez un nombre important de daphnies introduites dans des systèmes contenant un sédiment de type Tourbe. La présence d'organismes indigènes dans les sédiments utilisés pour la conduite des essais en microcosme peut, suivant les espèces et les densités observées, entraîner un biais dans les résultats de critère toxicité chroniques (Reynoldson et al., 1994), notamment par consommation d'une partie de la nourriture destinée aux organismes entrant dans la réalisation des tests. Vu les résultats de poids sec obtenus, notamment dans le sédiment Craie où ce phénomène n'a pas été observé, il est difficile d'affirmer si oui ou non il a influencé les résultats fournis par les systèmes témoins basés sur un sédiment de type Tourbe. Mais il ne faut pas oublier que la quantité de nourriture apportée dans les systèmes est restée limitante et que tout prélèvement autre que ceux réalisés par les organismes introduits est à même d'accentuer ce déficit. Ceci serait particulièrement vrai dans le sédiment Tourbe ou la matière organique présente ne semble pas être facilement utilisable par les organismes. La dureté des eaux surnageantes mesurées au-dessus du sédiment Tourbe (méthode HACH ) a toujours été supérieure au seuil de 200 mg CaCO3/L, valeur en-dessous de laquelle ce facteur devient limitant pour les cladocères. La survie des daphnies au-dessus du sédiment Tourbe peut donc être expliquée par un ensemble de conditions internes aux systèmes et qui se sont montrées défavorables pour leur développement. La présence dans ce sédiment de germes potentiellement pathogènes pour les organismes, ne doit pas être écartée des facteurs qui ont pu influencer la survie des daphnies.

La survie des amphipodes n'est pas affectée par la qualité de la phase sédimentaire et se montre dans de nombreux cas, homogène entre les systèmes témoins des deux sédiments avec des valeurs dépassant très souvent (83% des mesures) la valeur de 80% de taux de survie en fin d'essai. Les amphipodes sont sensibles à l'ammoniaque total, indépendamment des valeurs de pH rencontrées, avec des CL50-96 h de l'ordre de 20 mg/L (Borgmann, 1994 ; Ankley et al., 1996b). Dans nos essais, la survie des organismes dans les systèmes témoins s'est montrée élevée, ce qui peut appuyer les résultats d'analyses qui ont montré de faibles teneurs en NH4+ dans les eaux surnageantes et les eaux interstitielles des systèmes.

Des essais préliminaires réalisés sur des systèmes identiques à ceux mis en place dans cette étude avaient mis en évidence des problèmes de développements des lentilles d'eau au-dessus du sédiment Craie. Les hypothèses formulées à la suite des ces essais suspectaient une chélation importante du phosphore par les sels calcaires du sédiment. Dans les essais réalisés, nous avons pu observer que le développement des lentilles d'eau est là encore favorisé au-dessus du sédiment Tourbe, avec une apparition des symptômes (frondes dégénérescentes ou chlorosées) plus importante au-dessus du sédiment Craie. Les analyses réalisées sur les eaux surnageantes des systèmes n'ont pas montré de différences marquées des teneurs en ion PO43- au-dessus des deux sédiments. Le développement des lentilles a pu être favorisé par les conditions physico-chimiques générales rencontrées au-dessus du sédiment Tourbe.

2. Partition et effets du pyrène dans les microcosmes aquatiques

Malgré les différences de comportement des organismes au niveau des systèmes témoins, la contamination des sédiments par le pyrène à la teneur choisie dans le cadre des ces essais (50 ppm) a permis de mettre en évidence un certain nombre de modifications dans le comportement général des systèmes contaminés. Le niveau de contamination des sédiments a été choisi en concertation avec les différents partenaires engagés aux cotés du L.S.E dans ce programme de recherche (concentration adaptée au suivi de la minéralisation du pyrène en microcosmes., travaux développés par Yves Jouanneau, laboratoire BBSI du CEA à Grenoble) et en fonction d'un certain nombre de données acquises en préliminaire aux essais plurispécifiques et lors des essais monospécifiques (Godde, 2001). Les essais monospécifiques réalisés en 2001 ont montré l'apparition d'effets toxiques du pyrène (survie et croissance) sur les amphipodes et les chironomes à partir d'un teneur dans les sédiments de 20 ppm.. L'essai monospécifique réalisé cette année visait l'étude de la bioaccumulation du pyrène par des daphnies exposées de façon contrôlés à des sédiments contaminés et la réponse du compartiment bactérien à une gamme de concentrations. Les résultats montrent que la densité bactérienne du sédiment Craie peut être affectée par la présence de pyrène à partir d'une teneur nominale de 10 ppm. Pour toutes ces raisons, nous avons adopté une teneur des sédiments égale à 50 ppm de pyrène dans les systèmes plurispécifiques, qui devait logiquement permettre d'observer des effets de la contamination sur les organismes. Ce choix prend également en compte l'adsorption potentielle du pyrène en solution sur les parois en verre des contenants utilisés (surface plus importante que dans les essais monospécifiques), facteur pouvant réduire sa biodisponibilité. Cette teneur devait également nous permettre d'observer des teneurs en pyrène décelables dans les compartiments abiotiques des microcosmes (sédiment, eaux surnageantes, eaux interstitielles).

Globalement les résultats obtenus dans le cadre de cette étude montrent, à la concentration de pyrène nominalement introduite dans les sédiments, une gamme d'effets variés de la contamination sur les critères biologiques létaux et sublétaux retenus pour les organismes introduits dans les systèmes. (tableau 7). Les résultats concernant le suivi de la population de daphnies introduites dans les systèmes témoins et contaminés sont difficilement interprétables à cause des problèmes posés par la survie des organismes. Néanmoins les résultats montrent que la reproduction des organismes est ponctuellement affectée sur 28 jours par la contamination des sédiments. Cet effet du pyrène a également été observé chez Limnodrilus hoffmeistri (oligochète) avec une CI25-28 jours (reproduction) de 59 mg/g de sédiment sec (Lotufo, 1996). La contamination semble également avoir affecté cette activité chez les amphipodes comme le montre l'absence de couple en amplexus en fin d'essai dans les systèmes contaminés. Des observations réalisées en cours d'essai ont permis de mettre en évidence d'autres différences comportementales entre les organismes des systèmes témoins et contaminés. La réaction d'évitement du sédiment observée chez les amphipodes au-dessus du sédiment Craie contaminé, a également été mise en évidence chez Lumbriculus variegatus dans le cadre d'essais de toxicité aiguë portant sur un sédiment naturel contaminé à 100 ppm de pyrène (Leppanen et Kukkonen, 1998). La différence de réactivité à un stimulus lumineux des daphnies, observée entre les systèmes contaminés et non contaminés, bien que clairement marquée dans cette étude, n'est pas évoquée dans la littérature.

Les essais monospécifique n'avaient pas montré sur 14 jours d'effet létal et sublétal de la contamination sur les chironomes à la plus forte concentration en pyrène introduite dans ce sédiment (200 ppm). Un des essais plurispécifiques de cette étude a permis de mettre en évidence un effet marqué de la contamination à 50 ppm sur l'émergence des chironomes, effet cependant non confirmé dans l'essai n°2. D'une manière globale, les tests de toxicité réalisés en présence de sédiments contaminés artificiellement ont montré un faible effet du pyrène sur la survie de différents organismes benthiques tel que R. abronius et L. variegatus (Kukkonen et Landrum, 1994), mais les résultats obtenus ici montrent que la survie des chironomes peut être affectée à 21et 28 jours par la contamination du sédiment Craie (essai n°1). Les essais monospécifiques réalisés sur Hyalella azteca ont montré que la survie et la croissance des amphipodes diminuent sensiblement dans le sédiment Craie à partir de 20 ppm de pyrène et sont fortement affectées à 200 ppm (Godde, 2001). La concentration intermédiaire de 50 ppm choisie dans cette étude affecte logiquement la survie des amphipodes dans les microcosmes plurispécifiques mis en place. Ce type de résultats a été mis en évidence pour un autre amphipode Diporeia spp, dans différents sédiments naturels dopée à des teneurs en pyrène voisines de celle utilisée dans cette étude (comprise entre 30 et 100 ppm) (Landrum et al., 1992). Ces deux séries de tests s'accordent pour montrer une absence d'effet de la contamination sur la survie et la croissance de ces organismes dans le sédiment Tourbe. L'absence de données concernant les teneurs réelle en pyrène des eaux interstitielles, ajouté au fait que nous ne pouvons pas présenter ici de données concernant la bioaccumulation du pyrène par les organismes de ces systèmes, ne permettent pas de réaliser une analyse plus fine de nos résultats. Néanmoins, les mesures réalisées sur les eaux interstitielles du sédiment Craie (Godde, 2001) montrent que les teneurs en pyrène des eaux interstitielles observées à 14 jours d'essais (entre 15 et 20 ug/L) sont très supérieures à celles observées pour le sédiment Tourbe (entre 0 et 5 ug/L) à partir d'une contamination des sédiments à 20 ppm de pyrène. Ces teneurs sont corrélées avec les taux de survie des amphipodes exposés au dessus des sédiments et correspondent dans le cas du sédiment Craie à la valeur de CE50-48 heures observée pour le pyrène en phase aqueuse dans des conditions identiques. Dans les eaux surnageantes, les teneurs mesurées à la même date au-dessus du sédiment Craie, quoique beaucoup plus faibles, se sont révélées également supérieures à celles observées au-dessus du sédiment Tourbe à partir d'une teneur nominale des sédiments égale à 20 ppm de pyrène. Ces résultats nous permettent donc de supposer, qu'à la teneur de 50 ppm utilisée dans cette étude, le pyrène a adopté un comportement identique dans les systèmes plurispécifiques, en admettant néanmoins que les conditions expérimentales de ces essais ont pu nettement modifier l'aspect quantitatif de la répartition du pyrène observée lors des essais monospécifiques entre le sédiment et les différentes phases aqueuses présentes dans les systèmes. Dans cette étude, la survie et le développement des amphipodes au-dessus des sédiments Craie et Tourbe contaminé indiquent un schéma similaire des effets toxiques du pyrène suivant la qualité de la phase sédimentaire contaminée. Le développement des lentilles n'a pas été affecté dans les microcosmes à la concentration en pyrène utilisé, ce qui est logique car aucune réponse de ces organismes n'a été mise en évidence dans le cadre d'essais monospécifiques utilisant un sédiment Craie dopé à 200 ppm de pyrène.

Les résultats obtenus lors de l'essai monospécifique sur sédiment Craie ont montré des niveaux d'activité leucine-aminopeptidase très supérieurs à ceux qui ont été observés pour l'activité ß-D-Glucosidase, ce qui nous a conduit à conserver ce paramètre de suivi dans le cadre des essais plurispécifiques, ceci afin de disposer d'une échelle de valeurs susceptibles de mettre en évidence les effets des traitements appliqués sur ce paramètre. Le suivi des systèmes plurispécifiques n'a pas mis en évidence d'effets de la contamination sur les activités exoenzymatiques du compartiment bactérien des sédiments. La densité bactérienne des sédiments est par contre ponctuellement affectée par la présence de pyrène. Globalement les niveaux d'activité enzymatiques leucine-aminopeptidase et ß-D-Glucosidase ainsi que les densités bactériennes mesurées lors des trois bioessais sont faibles : certaines études ont montré des niveaux d'activités correspondants supérieurs à 80 umol/h/gramme de sédiment sec, dans des sédiments naturels fraîchement prélevés et dopés à 300 mg/kg d'un mélange de fluoranthène, de phénanthrène et de benzo(k)fluoranthène ou non dopés (Verrhiest et al., 2002). Des densités bactériennes mesurées en parallèle montrent des valeurs supérieures à celles obtenues dans cette étude (> 109 bactéries/g de sédiment frais). Le traitement appliqué aux sédiments après prélèvement ainsi que leur stockage pendant une durée relativement longue (5 à 8 mois) à basse température et à l'obscurité ont sûrement dû considérablement affecter la réponse des communautés bactériennes autochtones. De plus les conditions expérimentales mise en place dans les systèmes diffèrent considérablement des conditions environnementales des sédiments in situ.

Le suivi de Mycobacterium 6PY1 montre que cette souche bactérienne est capable de se développer dans les systèmes mis en place avec un préférence marquée pour le sédiment Tourbe, comme le montrent les étalements sur couche de pyrène ainsi que la densité bactérienne observée à 28 jours dans le traitement MT2. Les résultats montrent néanmoins que la présence de ces bactéries n'entraîne pas de différence marquée au niveau du développement global des organismes dans le sédiment Tourbe contaminé. Des travaux réalisés sur la souche Mycobacterium PYR1 montrent que le potentiel de dégradation des bactéries est augmenté par la dissolution du pyrène en phase aqueuse (Ramirez et al., 2001). Au cours de ce programme de recherche, il a été démontré que la quantité de pyrène en phase aqueuse (dissous ou fixé à des particules en suspension) est favorisée dans les systèmes monospécifiques par les caractéristiques physico-chimiques du sédiment Craie. Au cours du deuxième essai plurispécifique réalisé, l'inoculation de Mycobacterium 6PY1 dans le sédiment Craie contaminé entraîne une diminution des effets de la contamination sur la survie des amphipodes ainsi que sur le niveau de reproduction des daphnies. Ce type d'effet n'est pas constaté au niveau du sédiment Tourbe contaminé qui s'oppose, de par sa forte teneur en matière organique, à la solubilisation du pyrène. L'absence de dégradeurs dans les sédiments d'origine (les étalements de suspensions sédimentaires sur couche de pyrène n'ont pas montré la présence dans les sédiments de souches bactériennes capable de dégrader ce composé) indique que le développement de ces organismes a été probablement favorisé par la dégradation du pyrène en solution (eaux surnageantes et eaux interstitielles) dans les systèmes du traitement MC2, malgré un développement visiblement moins important de la souche inoculée au niveau du sédiment Craie. La forte présence de Mycobacterium 6PY1 dans le sédiment Tourbe, au bout de 28 jours d'essai, est peut-être lié à l'utilisation de substrats carbonés autres que le pyrène (théoriquement faiblement disponible dans ce sédiment) et qui se sont montré favorables au développement de cette souche (Boldren et al., 1993).

Les données de bioaccumulation et de survie fournies dans les cas d'expositions contrôlées de jeunes daphnies à un sédiment Craie dopé ont permis de montrer que l'exposition des cladocères au pyrène des eaux surnageantes est favorisée par la présence de particules en suspension contaminées. Le log BCF moyen obtenu est de 4.29 #177; 0.093 sur la base des poids secs et de 3.29 #177; 0.093 sur la base des poids frais. Cela correspond à un BCF (poids frais) moyen de 1986 #177; 445 L/g très proche des valeurs comprises entre 1000 et 2000 L/g obtenues par Nikkilä et Kukkonen (2001) dans des eaux de différentes teneurs en COD et dopées à 1.2 ug de pyrène/L. Dans le travail de ces auteurs, la valeur de 2100 L/g est obtenue pour une eau de DOC < 0.2 mg/L et, pour une eau de DOC égal à 9.4 mg/L ils obtiennent environ 1900 L/g. Nos résultats sont également proches des valeurs obtenues par Southworth et al. (1978) sur Daphnia pulex exposé à 50 ug/L. Ces auteurs obtiennent en effet un BCF (poids frais) de 2702, 245. Il aurait été logique d'observer pour les daphnies un effet de la contamination (en terme de modification des taux de survie) au-dessus des eaux surnageantes du sédiment Tourbe qui est potentiellement une source importante de fines particules et de M.O.D susceptibles d'être ingérées par les organismes. Akkanen et collaborateurs (2001) ont montré que la quantité et la qualité de la M.O.D d'eaux provenant de différents sites naturels influence de manière prépondérante la biodisponibilité du pyrène pour D. magna. Les résultats obtenus dans cette étude ne permettent pas de se prononcer quant à l'influence de ce paramètre sur la survie des organismes car de nombreux facteurs biotiques et abiotiques relatifs au sédiment Tourbe natif semblent défavorables à la survie des cladocères.

Certaines études montrent que le temps de contact durant le processus de dopage entre des sédiments naturels et le pyrène, ainsi que la durée de stockage des sédiments contaminés artificiellement, influent de manière importante sur la biodisponibilité de ce composé pour Diporeia spp (Landrum et al., 1992). Dans le cadre de notre étude nous n'avons pas observé de période d'équilibrage entre le sédiment et le pyrène introduit via le dopage (l'US-EPA recommande une durée de 1 mois à l'obscurité et à 4°C). Cette omission volontaire, l'hétérogénéité potentielle des lots de sédiments utilisés (les temps de stockage avant utilisation ont varié entre 3 et 6 mois) ainsi que celle du dopage sont peut-être à l'origine de la forte toxicité du pyrène qui a été observée pour les daphnies dans l'essai plurispécifique n°1 et d'une manière globale, de la variabilité des réponses parfois observée entre les systèmes d'un même traitement. Les analyses réalisées lors des essais monospécifiques (Godde, 2001) ont montré des rendements de dopage variant entre 75% et 243% pour le sédiment Craie et variant entre 57% et 97% pour le sédiment Tourbe. La texture du sédiment (qui influe sur l'adhérence du sédiment aux parois de la flasque utilisée pour le dopage) peut être mise en cause dans cette hétérogénéité du dopage, ainsi que les caractéristiques physico-chimiques des lots de sédiments utilisés qui peuvent varier avec la période et le site de prélèvement. Il faut également garder à l'esprit que le nombre de réplicats mis en oeuvre, qui s'est avéré suffisamment important pour mettre en évidence des effets de la contamination sur certains critères sublétaux suivis sur 28 jours, a pu se révéler parfois trop faible pour faire apparaître des différences significatives des traitements appliqués sur des critères suivis uniquement dans le cadre des sacrifices.

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand