2-Méthodes de l'Analyse financière
Il existe différentes approches de la compréhension
de la situation financière de l'entreprise.
Cependant, cinq des méthodes les plus utilisés
seront brièvement présentées :
2-1- Analyse en tendance ou étude d'une
même entreprise sur plusieurs exercices.
Objectif : mettre en évidence de « clignotants »
révélant les difficultés importantes auxquelles
l'entreprise fait face.
Pour étudier le passé, diagnostiquer le
présent et prévoir l'avenir ; seul une analyse sur plusieurs
exercices permet de dégager des tendances et des évolutions.
Cette étude peut être également appliquée sur des
états prévisionnels élaborés par l'entreprise.
2-2- Analyse comparative ou comparaison par
secteur
Objectif : juger l'entreprise par rapport
à la moyenne des entreprises de son secteur.
La comparaison des performances financières (SIG et
ratios) d'une entreprise à celle dites caractéristiques des
entreprises du même secteur permet de s'assurer du caractère
anormal ou normal des principaux éléments analysés (e.g.
délai clients, rotation des stocks, structure financière,
etc.).C'est le domaine du benchmarking3.
Le prolongement de cette analyse est celle de l'analyse
normative ou les règles dites d'orthodoxie. La comparaison est faite
avec des normes propres à certaines professions (Chiffres d'affaire au
m2 pour les supermarchés, ratio des accords de classement,
prix de la nuitée dans l'hôtellerie, etc.).
3 Benchmarking : méthode d'amélioration
des organisations qui permet d'identifier les meilleures pratiques
2-3- Méthode des scores ou crédit
scoring4
Objectif : diagnostiquer de manière préventive les
difficultés des entreprises.
La technique est apparue en 1930 et consiste à
déterminer des ratios qui soient des indicateurs avancés (deux
à trois ans d'avance) des difficultés des entreprises. Ceux-ci
sont supposés différents de ceux des entreprises « normales
».Une fois ces ratios établis , il suffit de calculer leurs valeurs
agrégées pour une entreprise donnée et de les comparer
à celle des ratios des entreprises ayant connu des difficultés ou
des défaillances. Les ratios sont agrégés dans une
fonction discriminante permettant de distinguer les entreprises saines des
entreprises défaillantes.
Celle-ci a la forme générale suivante :
Z = a + ? âi × Ri, a = constante,
âi = poids relatif du ratio Ri,
Ri = ratios et i = 1, 2, 3....n, le nombre de ratios retenu.
La valeur de Z est une moyenne nettement inférieure sur
l'échantillon des entreprises défaillantes que sur
l'échantillon des entreprises saines.
De nombreuses fonctions discriminantes ont été
élaborées. La dernière date, en France, est celle du score
de Banque de France Industriel (BDFI, 1997). Celle-ci est le résultat
d'une combinaison linéaire de sept ratios prenant en compte l'ensemble
des aspects économiques de l'entreprise (deux ratios liés
à la rentabilité, une aux dettes fiscales et sociales, 1 au
délai de crédit fournisseur, une au taux d'endettement, une
à la structure de l'endettement et une aux taux d'intérêt
apparent). En fonction de la valeur prise par le score BDFI, une entreprise
d'un secteur d'activité donné peut être
intégrée dans une classe de risque différente comme suit
:
4 Méthode des scores : extrait de Cohen(E) :
Analyse financière, éd. Economica, Paris
Tableau n°2 : Une présentation de la
méthode des scores
Score BDFI
|
Probabilité de défaillance dans les
|
|
3 ans
|
Score < - 2.4
|
40%
|
2,4 < Score < -1
|
30%
|
-1 < Score < -0,4
|
15%
|
-0,4< Score < 0,4
|
11%
|
0,4< Score < 1,6
|
4%
|
1,6 < Score
|
1%
|
Source : Banque de France Industrie
(BDFI, 1997)
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