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Soins préventifs et baisse de la mortalité infantile au Burkina Faso

( Télécharger le fichier original )
par Hermann BADOLO
IFORD - DESS 2007
  

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Les opinions émises dans le présent mémoire sont propres à son auteur et ne sauraient
en aucun cas engager l'Institut de Formation et de Recherche Démographiques

DEDICACE

A la mémoire de mon grand père, feu Raymond Nébongnè BADOLO,
Il m'a tout donné sans rien recevoir en retour,
Il a su semer sans penser à celui qui va récolter,
A tous ceux qui me sont chers,
A tous ceux qui oeuvrent à petite ou à grande échelle pour un monde
plus juste et humain
Je vous dédie ce travail de recherche.

REMERCIEMENTS

Le mémoire de fin d'études sanctionne deux ans de formation à l'Institut de Formation et de Recherche Démographiques (IFORD). C'est, d'une part, l'une des conditions à remplir pour l'obtention du Diplôme d'Etudes Supérieures Spécialisées en Démographies (DESSD), et d'autre part, il est destiné, à l'initiation des étudiants à la recherche démographique.

Cette recherche a été menée sous la direction du Pr Evina Akam que nous tenons ici à remercier pour sa disponibilité, sa rigueur aussi bien dans la méthode que dans la rédaction. Nous remercions également :

> La direction de l'Institut National de la Statistique et de la Démographie (INSD) du Burkina Faso, ainsi que la direction du Projet de Développement du Système Statistique National (PDSSN) qui ont tous mis en oeuvre pour nous permettre de suivre cette formation.

> La Direction de l'IFORD et la Coordination de la formation de longue durée, qui n'ont pas ménagé leurs efforts pour que la formation arrive à terme, en dépit de nombreuses difficultés.

> Mr Léon Mudubu, Dr Hélène Kamdem, Pr Jean Wakam, Dr Gervais Beninguisse, pour leur disponibilité, leur collaboration et leurs conseils tout au long de notre formation et dans la conduite de cette recherche.

> Tous les camarades de la 27eme promotion et tous les étudiants de la 28eme promotion de l'IFORD.

Nos remerciements vont à l'endroit de Mr Savadogo qui nous a fournis les statistiques du ministère de la santé.

A nos tantes Mme Bambara Agnès et Mme Zigani Madeleine et notre cousin Olivier Badolo qui ont toujours cru en nous, pour leurs conseils et leurs soutiens de tout ordre durant notre formation.

TABLE DE MATIERES

DEDICACE ii

REMERCIEMENTS iii

TABLE DE MATIERES vii

LISTE DES TABLEAUX ix

LISTE DES FIGURES ET GRAPHIQUES x

RÉSUMÉ xi

INTRODUCTION 12

CHAPITRE I: CONTEXTE GENERAL DE L'ETUDE 17

1.1. Contexte culturel 18

1.1.1 Des sociétés majoritairement rurales et agricoles 18

1.1.2 Des traditions 18

1.1.3 Des mutations en cours 19

1.2 Situation démographique 20

1.3 Situation sanitaire 24

1.4 Grandes orientations politiques pour la population 28

CHAPITRE II: CADRE THERIQUE 30

2.1. Revue de la littérature 30

2.1.1 Facteurs de la mortalité des enfants 30

a) Variables liées à la mère 31

b) Variables liées à l'enfant 36

c) Variables liées au contexte 38

2.1.2. Théories de la baisse de la mortalité 39

a) Technologie sanitaire ou révolution de la médecine 40

b) Développement économique 41

c) Amélioration de l'état nutritionnel 42

d) Culture et comportement en matière de santé 42

2.2. Cadre conceptuel 43

2.2.1 Hypothèses 45

a) Hypothèse générale 45

b) Hypothèses spécifiques 46

2.2.2 Définition des concepts 46

a) Mortalité infantile 46

b) Les caractéristiques d'identification sociale de la mère 47

c) Comportements des mères 47

d) Pratiques préventives en matière de soins de santé 47

2.2.3 Variables utilisées dans l'étude 47

a) Variable dépendante 47

b) Variables indépendantes 47

CHAPITRE III : METHODOLOGIE 49

3.1. Présentation des sources de données utilisées 49

3.1.1. Objectifs des trois enquêtes EDS 49

3.1.2. Plan de sondage 50

3.1.3. Questionnaires 50

3.2. Méthodes d'analyse 51

3.3. Evaluation de la qualité des données utilisées 53

3.3.1 Evaluation de l'âge déclaré des mères 54

a) Indice de Whipple 55

b) Indice de Myers 56

3.3.2 Evaluation des déclarations de la parité moyenne 58

3.3.3 Evaluation de la qualité de l'âge au décès 61

a) Evolution des proportions des décès d'enfants selon l'âge déclaré des mères 61

b) Evaluation de la qualité des données à partir de la distribution par âge des enfants

décédés 63
CHAPITRE IV: PRATIQUES PREVENTIVES DES MERES EN MATIERE DE

SOINS DE SANTE ET MORTALITE INFANTILE 65

4.1 Pratiques des mères en matière de suivi médical de la grossesse et de

l'accouchement et risque de mortalité infantile 65

4.1.1 Age de la grossesse au moment de la première visite prénatale 65

4.1.2 Nombre de visites prénatales 68

4.1.3 Injection antitétanique reçue par la mère pendant la grossesse. 70

4.1.4 Lieu et assistance à l'accouchement 72

4.2. Vaccination des enfants et mortalité infantile 76

4.2.1 Vaccination BCG 77

4.2.2 Vaccination DTP 78

4.2.3 Vaccination rougeole 80

4.2.4 Vaccination poliomyélite 82

4.3. Pratiques nutritionnelles des mères et mortalité infantile 83

4.3.1 Durée d'allaitement 83

4.3.2 Poids de l'enfant à la naissance 85

4.4 Variation de la mortalité infantile selon les pratiques en matière de soins préventifs et les caractéristiques d'indentification sociale de la mère 87
4.4.1 Variation de la mortalité infantile selon les pratiques en matière de soins préventifs

et les caractéristiques d'indentification sociale de la mère entre 1998 et 2003 87

4.4.2 Variation de la mortalité infantile selon les pratiques en matière de soins préventifs et les caractéristiques d'indentification sociale de la mère entre 1993 et 1998 90 4.4.3 Variation de la mortalité infantile selon les pratiques en matière de soins préventifs et les caractéristiques d'indentification sociale de la mère entre 1988 et 1993 91

CONLUSION GENERALE 93

BIBLIOGRAPHIE 97

ANNEXES xiv

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1.1: Principaux indicateurs démographiques d'après RGPH de 1996 21

Tableau 1.2 : Évolution des accouchements assistés entre 1993 et 2003 (en %) 28

Tableau 3.1: Indices de Myers 56

Tableau 3.2: Répartition des femmes au cours des trois EDS et du RGPH-1996 57

Tableau 3.3 : Les taux de fécondité général obtenus méthodes indirectes d'estimation de Rachad et Brass 59
Tableau 3.4: Répartition des enfants nés vivants et des enfants décédés selon le groupe d'âges

de la mère 61

Tableau 3.5 : Proportions des âges au décès non déclarés 63

Tableau 3.6: Proportion des décès néonatals parmi les décès infantiles selon les EDS 64

Tableau 4.1: Evolution de la variation du risque de mortalité infantile selon l'âge de la grossesse au moment de la première visite prénatale 66
Tableau 4.2: Evolution de la variation du risque de mortalité infantile selon le nombre de

visites prénatales effectuées par la mère durant la grossesse. 69
Tableau 4.3: Evolution de la variation du risque de mortalité infantile selon le nombre

d'injections antitétaniques reçues par la mère durant la grossesse 71
Tableau 4.5: Evolution de la variation du risque de mortalité infantile selon l'assistance à

l'accouchement 75
Tableau 4.6 : Evolution de la variation du risque de mortalité infantile selon la vaccination

contre la tuberculose 78
Tableau 4.7: Evolution de la variation du risque de mortalité infantile selon la vaccination

contre la diphtérie 79
Tableau 4.8: Evolution de la variation du risque de mortalité infantile selon la vaccination

contre la rougeole 81
Tableau 4.9: Evolution de la variation du risque de mortalité infantile selon la vaccination

contre la poliomyélite 82
Tableau 4.10: Evolution de la variation du risque de mortalité infantile selon la durée

d'allaitement 84
Tableau 4.11: Evolution de la variation du risque de mortalité infantile selon le poids à la

naissance 86

LISTE DES FIGURES ET GRAPHIQUES

Figure1.1: Evolution de la mortalité infantile et infanto-juvénile entre 1960 et 2003 22

Figure1.2: L'évolution de l'espérance de vie à la naissance entre 1985 et 1996 22

Figure 1.3 : Structure des soins de santé au Burkina Faso en 2001 26

Figure1.4. : Évolution de la couverture vaccinale des enfants de 0 à 11 mois (en %) entre

1997 et 2003 27

Figure 2.1 : Schéma conceptuel de l'étude 45

Figure 2.7: Schéma d'analyse de l'étude 48

Figure 3.1: Diagramme de Lexis montrant la période quinquennale précédent les enquête 52

Graphique 3.1 : Répartition des mères selon leur âge 54

Graphique3.2 : Répartition des femmes enquêtées et des femmes recensées selon le groupe

d'âges 57

Graphique3.3 : Evolution des parités moyennes selon l'âge de la mère 59

Graphique3.4: Evolution des parités moyennes selon le groupe d'âge de la mère 60

Graphique 3.5: Evolution des proportions des décès selon le groupe 'âges 62

Graphique3.6: Evolution des proportions des décès selon le groupe 'âges 62

Graphique4.1: Répartition des enfants de moins d'un an selon l'âge de la grossesse au

moment du premier contrôle prénatale 66

69

Graphique4.3: Répartition des enfants de mois d'un an selon le nombre d'injections

antitétaniques reçues par la mère au cours de la grossesse 71

Graphique4.4: Répartition des enfants de moins d'un an selon le lieu de l'accouchement 73

Graphique4.5: Répartition des enfants selon la qualité du personnel ayant assisté à l'accouchement 73
Graphique4.7: Répartition des enfants de moins d'un an selon la vaccination contre la

diphtérie 79
Graphique4.8: Répartition des enfants de moins d'un an selon la vaccination contre la

rougeole 81

81

Graphique4.9: Répartition des enfants selon la vaccination contre la poliomyélite 82

Graphique4.10: Répartition des enfants selon la durée d'allaitement au sein 84

Graphique4.11 : Répartition des enfants de moins d'un an selon le poids à la naissance 86

Graphique4.12: Variation de la mortalité infantile selon les pratiques en matière de soins préventifs et les caractéristiques d'indentification sociale de la mère entre 1998 et 2003 89
Graphique4.13: Variation de la mortalité infantile selon les pratiques en matière de soins

préventifs et les caractéristiques d'indentification sociale de la mère entre 1993 et 1998 91
Graphique4.14: Tendance de la mortalité infantile selon les pratiques en matière de soins

préventifs et les caractéristiques d'indentification sociale de la mère entre 1993 et 1998 92

RÉSUMÉ

Dans tous les pays en développement, notamment en Afrique de l'Ouest et particulièrement au Burkina Faso où le niveau de mortalité infantile reste très élevé, l'amélioration de la santé infantile dépend autant, sinon plus, de l'application de connaissances acquises à travers l'utilisation des centres de santé que de nouvelles découvertes de la médecine.

Cette étude explore les influences des pratiques des soins préventifs en matière de santé sur la baisse de la mortalité infantile au Burkina Faso. Elle a ainsi été réalisée à partir des données des trois EDS réalisées au Burkina Faso en 1992, 1998/99 et en 2003.

L'analyse des données de ces enquêtes montre que malgré une baisse, la mortalité infantile au Burkina reste élevée: sur 1000 enfants nés vivants au cours de la période 1998- 2003, 81 sont morts avant leurs premiers anniversaire. Durant la période 1988-2003 le pays a connu une amélioration de la couverture vaccinale (en ce qui concerne les vaccins tels que le BCG, le DTP, Le vaccin anti rougeoleux et le vaccin contre la poliomyélite) et de la fréquentation des centres de santé par les femmes pendant la grossesse. Parmi les vaccins délivrés aux enfants avant leur premier anniversaire et les soins médicaux reçus par la mère pendant la grossesse, le vaccin contre la rougeole et les injections antitétaniques reçues par la mère pendant les visites prénatale, paraissent être les principaux responsables de la baisse de la mortalité infantile. L'état nutritionnel fournit un bon pronostic de la survie. L'indicateur nutritionnel utilisé ici (la durée d'allaitement au sein maternel) est fortement corrélé avec la survie de l'enfant. Le risque de décès infantile diminue régulièrement lorsque la durée d'allaitement au sein augmente.

INTRODUCTION

Dans les pays développés, le déclin de la mortalité était déjà visible à la fin du XIXe siècle ; dans les pays en développement, une baisse importante de la mortalité n'a été enregistrée que peu après la fin de la deuxième guerre mondiale. L'ampleur de la baisse initiale dans les pays en développement a été si impressionnante qu'on s'est demandé au cours des années 60 et 70 si l'écart de mortalité entre pays développés et pays en développement n'allait pas se réduire considérablement d'ici à la fin du siècle. La tendance à la baisse de la mortalité semblant être un phénomène mondial, on ne s'est pas beaucoup penché sur l'analyse critique des facteurs qui en étaient précisément responsables. Les ressources nationales et celles provenant de donateurs ont ainsi été plus largement utilisées, à travers les programmes de santé, pour obtenir des baisses encore plus importantes. Par exemple, divers programmes axés sur la survie de l'enfant, tels que le Programme Elargi de Vaccination (PEV), ont élaboré des stratégies assez souples pour atteindre certaines cibles de mortalité de l'enfant dans les pays participants. Pour y parvenir, les efforts ont surtout porté sur l'amélioration de la couverture vaccinale, le recours généralisé à la thérapie par réhydratation orale en cas de diarrhée, l'amélioration de l'état nutritionnel de la mère et de l'enfant et la diminution du nombre de grossesses à haut risque. Les stratégies précises permettant d'atteindre cette série d'objectifs ont été laissées à l'appréciation de chaque pays.

La baisse de la mortalité est consécutive à l'amélioration des conditions de vie, d'hygiène et à la mise en place des soins de santé primaires, en particulier la nutrition et le logement. Les politiques de santé publique ont été appliquées dans le monde entier. Elles étaient ciblées sur l'eau potable, l'assainissement, l'hygiène, les vaccinations, la santé maternelle, l'alimentation des enfants etc. Ces politiques se poursuivent avec la mise au point et la distribution des médicaments modernes ainsi qu'avec l'application de diverses actions de médecine. Toutes ces actions se sont traduites par une baisse significative de la mortalité des jeunes enfants et des jeunes adultes. L'espérance de vie à la naissance en Afrique, qui était estimée à 37 ans en 1950-1955, atteint 53 ans dans les années 1990 (Akoto, 1994), soit un gain de 16 ans en 45 ans. Cette baisse était surtout due à la diminution de la mortalité par maladies infectieuses et celle des autres causes de mortalité, dont certaines étaient ellesmêmes des conséquences lointaines des infections antérieures (Preston, 1980).

Durant les cinq dernières décennies, la mortalité en général et celle des enfants en particulier a connu un recul important en Afrique. Malgré cette baisse enregistrée, le niveau de mortalité infantile et juvénile du continent reste encore le plus élevé au monde. Le taux de mortalité infantile et juvénile est maintenant proche de 89 pour mille en Afrique alors qu'il est de 23 pour mille en Amérique Latine, 29 pour mille en Asie de l'Est et de 62 pour mille en Asie du Sud1. La baisse continue de la mortalité en général et celle de la mortalité des jeunes enfants en particulier, reste l'objectif unanimement visé par tous les gouvernements de tous les Etats africains. Pour ce faire, ces derniers mettent l'accent sur l'élaboration et la mise en oeuvre de politiques de santé efficaces afin de réduire davantage ces niveaux et les disparités existantes entre les différentes couches sociales de la population. Or ces politiques ne peuvent produire les résultats attendus que si les facteurs qui sont à l'origine de cette baisse sont bien appréhendés et que les actions entreprises les cibles.

S'il est aisé d'identifier les facteurs associés à la mortalité, une approche explicative ou la mise en oeuvre des programmes susceptibles d'agir favorablement sur le phénomène étudié, nécessite d'identifier non seulement les relations existantes entre celui-ci et les facteurs de risque qui lui sont associés (effets directs ou indirects), mais aussi les interactions existantes entre ces derniers, en tentant de les ordonner selon leur proximité. Aussi l'analyse de la mortalité, ne doit-elle pas nécessairement tenir compte du temps et du lieu. Outre ces facteurs contextuels, il est important de tenir compte de toute une série de caractéristiques individuelles, appelées souvent caractéristiques socio-démographiques dans les études de mortalité et de santé. Ces caractéristiques présentent fréquemment des différentiations systématiques de mortalité (ou de morbidité) et exercent soit un effet direct ou indirect sur la mortalité.

A l'instar d'autres pays africains, le Burkina Faso connaît un niveau élevé de mortalité en général et celui de la mortalité infantile en particulier. Selon les résultats de l'Enquête Démographique et de Santé réalisée en 2003 (EDSBF-III), près d'un enfant sur cinq (195%o) meurt avant l'âge de cinq ans et parmi mille naissances vivantes, 81 n'atteignent pas leur premier anniversaire. Les données disponibles montrent que la mortalité infantile connaît une tendance à la baisse depuis les années 1960. Le taux de mortalité infantile (TMI) est passé

1 UNFPA, State of world population 2007

182%o en 1960-61 à 107%o en 1996 et à 81%o en 2003. Malgré cette baisse, le niveau de mortalité infantile reste encore élevé.

La mise en oeuvre, le suivi et l'évaluation des programmes de santé nécessaires pour réduire la mortalité infantile exigent la détermination et la compréhension des facteurs responsables du niveau élevé de ce phénomène, car comme le fait remarqué Barbieri (1991), « l'efficacité des programmes de santé dépend en grande partie de la capacité à comprendre les processus responsables des niveaux élevés de la mortalité des enfants dans le tiers monde ». En outre, l'accent souvent mis sur les maladies évitables grâce à la vaccination et la thérapie en cas de diarrhée, par opposition à un ensemble plus vaste et plus complet de programmes de santé communautaires, avait entraîné des effets de substitution en matière de morbidité et de mortalité. En d'autres termes, on sauvait des enfants de la rougeole ou de la diarrhée pour les laisser mourir d'autres causes que ne couvraient pas ces interventions. Lorsqu'ils étaient importants, ces effets de substitution étaient susceptibles d'avoir une forte incidence sur le rythme auquel s'effectuait la baisse de la mortalité. Ces préoccupations ont conduit à entreprendre des recherches sur la nature, les caractéristiques et les déterminants de la baisse de la mortalité chez l'enfant. Certains auteurs, comme Younoussi (1997), ont tenté d'expliquer ce phénomène au niveau individuel en examinant les caractéristiques biologiques, comportementales, démographiques et socioéconomiques. D'autres ont élucidé les mécanismes par lesquels divers déterminants modifient la mortalité des enfants. D'autres encore ont cherché à expliquer les écarts observés en tenant compte des différences d'environnement, de culture et de conditions de vie matérielles des enfants et des familles. L'impossibilité de préciser les relations de cause à effet reliant la mortalité de l'enfant à ses déterminants proches ou lointains a conduit à une multiplication d'initiatives axées sur la survie de l'enfant. Il est donc nécessaire et urgent de connaître les facteurs qui déterminent le plus ce phénomène afin d'identifier ou d'orienter les actions sanitaires déjà mises en oeuvre pour améliorer davantage la situation et réduire les inégalités flagrantes en matière de santé persistantes entre les enfants des différentes couches sociales.

En dehors des inégalités face aux risques de décès, les enfants sont exposés en amont aux inégalités face aux recours aux soins. Ces inégalités résultent de plusieurs facteurs d'ordre institutionnel, économique et culturel. Les comportements des mères en matière de soins préventifs constituent l'un des déterminants directs.

En premier lieu, les mères sont les premières responsables des soins accordés aux enfants. Elles sont garantes du maintient de la santé des enfants en leurs assurant les conditions de prévention de la maladie, l'alimentation et l'hygiène corporelle des enfants et le cas échéant, les amener dans les centres de santé pour les soins, (Ouédraogo. C, 1994). En second lieu, dans les schémas explicatifs de la mortalité des enfants, les comportements sanitaires des mères constituent des variables intermédiaires par lesquelles les facteurs socioéconomiques et culturels agissent en partie sur ce phénomène.

Dans un contexte de changement institutionnel et de lutte contre la pauvreté impliquant, l'amélioration du système sanitaire, les comportements des mères ont un impact important sur la survie de leurs enfants. La meilleure stratégie pour améliorer la survie des enfants serait un développement durable permettant une amélioration du niveau de vie. Celle proposée ici est une stratégie possible au niveau individuel. Elle consiste à mobiliser les femmes et les amener à adopter des comportements favorables à la survie des enfants. Leur capacité à mieux tirer profit des services de santé mis à leur disposition et d'assumer leur responsabilité dans la gestion des problèmes sanitaires est importante pour améliorer la survie des enfants.

Fort de ces considérations, nous nous proposons dans cette étude de répondre à la question suivante: « les soins préventifs que les femmes apportent à leurs enfants contribuentils significativement à l'amélioration de la survie des enfants de moins d'un an au Burkina Faso? ». Ainsi, nous nous intéressons aux soins préventifs pour identifier parmi eux les variables qui sont à l'origine de la baisse de la mortalité infantile au Burkina Faso.

Cette étude a pour objectif de mettre en évidence les facteurs de la baisse du niveau de la mortalité infantile, facteurs sur lesquels les actions des décideurs politiques devraient porter afin d'améliorer davantage la survie des enfants de moins d'un an au Burkina Faso.

Plus spécifiquement, cette étude veut :

+ Etudier l'évolution des principaux facteurs préventifs entre 1992 et 2003.

+ Identifier les principaux facteurs préventifs associés à la baisse de la mortalité infantile. Autrement dit, nous cherchons à savoir si les pratiques en matière de suivi médicale de la grossesse, de vaccination et de nutrition ont contribué à la baisse de la mortalité infantile au Burkina Faso.

Pour atteindre ces objectifs, ce travail est articulé en quatre chapitres. Le premier chapitre présente l'intérêt et le contexte général de l'étude. Le cadre théorique fait l'objet du deuxième chapitre. C'est ici que l'état des connaissances sur les facteurs de la mortalité des enfants et sur les théories explicatives de la baisse de la mortalité sont exposés. Partant de ces éléments, un cadre conceptuel de l'étude est élaboré ainsi que quelques hypothèses de recherche à tester. Le troisième chapitre porte sur la présentation de la méthodologie. Il présente les données utilisées, en fait une évaluation de la qualité et présente les méthodes d'analyse à utiliser. Le dernier chapitre est consacré aux analyses de l'incidence des comportements préventifs des mères sur la mortalité des enfants de moins d'un an.

Cette étude se termine par une conclusion générale qui rappelle les points saillants des différentes sections de cette étude. Quelques recommandations pour l'action et une piste d'ouverture dans les perspectives de recherche dans le futur sont formulées à la lumière des résultats.

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand