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Cultures maraà®chères dans l'économie des ménages à  Réo et à  Goundi dans la province du Sanguié au Burkina Faso

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par Siégnounou BOGNINI
Université de Ouagadougou - Maitrise 2006
  

Disponible en mode multipage

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1

Burkina Faso
Unité - progrès - Justice

Ministère des Enseignements Secondaire Ministère de l'Agriculture, de

Supérieur et de la Recherche Scientifique l'Hydraulique et des

(MESSRS) Ressources Halieutiques

(MAHRH)

Université de Ouagadougou Deuxième Programme National de

Unité de Formation et de Recherche Gestion des Terroirs

Sciences Humaines (P.N.G.T 2)
UFR/SH

Département de Géographie Coordination Provinciale

Option : Géographie Rurale Boulkiemdé/Sanguié

Mémoire de maîtrise
Thème :

LES CULTURES MARAICHERES

dANS L'ECONOMIE bES MENAGES

A REO ET A GOUNbI

Présenté et soutenu par : Sous la direction de :

BOGNINI Siégnounou Frédéric O. Koulansouonthé PALE

siebognini@yahoo.fr Chargé de recherche

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DEDICACE

A MON PERE ET A MA MERE A TITRE POSTHUME A MON FRERE

A MES SCEURS

A LA FAMILLE BONDE

A TOUS MES AMIS

A TOUS CEUX QUI N'ONT CESSE DE ME TEMOIGNER LEUR ATTACHEMENT

JE DEDIE CE MEMOIRE

3
REMERCIEMENTS

Les efforts consentis par certaines personnes à la réalisation de ce travail exigent de notre part des remerciements.

Nous adressons nos remerciements à tout le corps enseignant du département de géographie pour la formation reçu. A notre directeur de mémoire M. PALE O. K. Frédéric, nous disons grand merci pour la qualité de la formation et pour ses conseils.

Notre reconnaissance et nos remerciements les plus sincères au personnel du PNGT2 du Boulkièmdé/Sanguié pour leur multiple soutien et aux paysans de Réo et de Goundi pour leur franche collaboration.

A tous les membres de la COMAR, nous disons merci.

Nos remerciements vont également à l'endroit de Monsieur et Madame DAMIBA, M. Niki BONDE, M. Yéréyavé T. BONDE, M. BALELEMA, qui nous ont encouragé dans cette initiative et nous ont manifesté leur soutien constant.

Nous sommes reconnaissants aux amis et frères de chaque instant, YARO Yaya, YAMEOGO Siaka, BAKOUE Ousmane, COULIBALY Hamed, SANOU Bakari, SOMA Assonsi, WELGO Adama, KONKOBO Hamadou.

A tous ceux qui n'ont pu être cités, nous leur disons merci.

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RESUME

Les cultures maraîchères à Réo et à Goundi étaient basées sur l'exploitation des jardins de case. Elles étaient consacrées aux légumes locaux comme l'aubergine, le gombo, l'oseille, etc. essentiellement pour la consommation familiale. De nos jours cette activité a connu une nette évolution. On est passé à une économie de marché favorisée par la proximité et le développement des centres urbains comme Koudougou qui augmente sans cesse les besoins en légumes des citadins. C'est ainsi que les ménages à Réo et à Goundi ont fait des cultures maraîchères leur principale activité de contre saison. Ils sont arrivés à intégrer le maraîchage dans leur système de production traditionnel prolongeant ainsi en saison sèche le calendrier agricole des principales cultures.

Les revenus issus du maraîchage font de cette activité la principale source de revenus des ménages. Les cultures maraîchères rapportent l'essentiel des revenus parmi les diverses activités menées par les ménages. Elles ont un impact positif sur la vie sociale et économique des paysans à travers la création de nouvelles activités rémunératrices, l'acquisition des biens d'équipements et manufacturés, la contribution à la sécurité alimentaire, à la santé et à l'éducation. Le maraîchage apparaît donc comme une composante essentielle de l'économie rurale à Réo et à Goundi, dans le contexte actuel de la persistance de la pauvreté en milieu rural.

Mots clés : Burkina Faso - province du Sanguié - Réo - Goundi - Agriculture - Cultures maraîchères -Système de production - Ménage - Economie rurale.

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LISTE DES SIGLES ET ABREVIATION

AGR: Activités Génératrices de Revenus

AMB: Action Micro Barrage

BACB: Banque Agricole et Commerciale du Burkina

BNDT : Base Nationale de Données Topographiques

BUC : Bibliothèque Universitaire Centrale

BUNASOLS : Bureau National des Sols

CFA : Centre de Formation Agricole

CIDR : Centre d'Initiation au Développement de Réo.

CIRD : Centre International de Recherche pour le Développement

CNCA: Caisse Nationale de Crédits Agricoles

COMAR : Coopérative Maraîchère de Réo

CPR : Centre de Promotion Rural

DAV : Délégué Administratif Villageois

DPAHRH : Direction Provinciale de l'Agriculture, de l'Hydraulique et des Ressources

Halieutiques.

DRAHRH : Direction Régionale de l'Agriculture, de l'Hydraulique et des Ressources

Halieutiques.

ETP : Evapo-Transpiration Potentielle

FCFA: Franc de la Communauté Financière Africaine

INSD : Institut National de la Statistique et de la Démographie

MAHRH : Ministère de l'Agriculture, de l'Hydraulique et des Ressources Halieutiques.

NPK : Nitrate Phosphate Potassium

ONG : Organisation Non Gouvernementale

PDLSaB : Projet de Développement Local du Sanguié et du Boulkièmdé

SDR : Stratégie de développement Rural

PNGT2 : Deuxième Programme National de Gestion de Terroir

SDR : Stratégie du Développement Rural

SOCCOPRAT : Société de Conservation, de Commercialisation et de Transformation des Produits Agricoles

SONAPOST: Société Nationale des Postes et Télécommunication.

UAT : Unité d'Appui Technique

UICN : Union Internationale pour la Conservation de la Nature

UCOBAM: Union des Coopératives Maraîchères du Burkina

ZAT: Zone d'Animation Technique

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INTRODUCTION GENERALE

Dans la plupart des pays de l'Afrique sub-saharienne, les cultures maraîchères ont été introduites par les missionnaires blancs et les fonctionnaires de l'administration coloniale en vue de satisfaire leurs besoins alimentaires.

Au Burkina Faso, ces cultures ont fait leur introduction vers les années 1920. Les sites de production étaient circonscrits autour des jardins de case et à proximité des camps militaires pour approvisionner en légumes les garnisons. Par la suite, le maraîchage s'est étendu à la périphérie des villes comme Ouagadougou et Bobo Dioulasso, où les populations expatriées étaient plus denses.

Au moment des indépendances, ces villes connaissaient une extension favorisée par l'exode rural et l'explosion démographique. Cet accroissement de la population suscite une forte demande en produits maraîchers. La croissance de ces villes et la forte demande des légumes qui l'accompagne ont constitué le moteur du développement maraîcher. Selon une étude menée par Autissier V. (1994), une ville d'un million d'habitants dont la population augmente de 7% l'an, crée une demande supplémentaire en produits maraîchers qui nécessite la mise en terre de 50 à 100 hectares de légume chaque année.

Par ailleurs, les grandes périodes de sécheresse de 1970 à 1973 ont également entraîné un essor important du maraîchage. L'activité maraîchère apparaît comme une alternative intéressante à un moment où les systèmes de production agricole fortement fragilisés entraînent des déficits céréaliers récurrents. Dès lors, les paysans s'y intéressent aussi bien pour améliorer leur ration alimentaire que pour leurs revenus.

I. PROBLEMATIQUE

Au Burkina Faso, le secteur rural occupe une place prépondérante dans l'économie nationale. L'agriculture qui emploie plus de 80 % de la population active contribue pour plus de 40% du PIB. Elle constitue donc la principale source de croissance économique du pays.

Malgré tout, l'agriculture burkinabé reste en deçà des attentes des populations. Cette situation tient à une faible production agricole qui s'oppose à une croissance rapide de la population (3% par an). En outre, certaines activités économiques (élevage, pêche et exploitation forestière) non moins importantes qui autrefois venaient en appoint comme sources de revenus monétaires, sont aujourd'hui altérées par la dégradation des conditions

climatiques et les sécheresses à répétition. Ces facteurs sont également à l'origine de la prédominance d'une agriculture de subsistance basée sur les cultures vivrières destinées à l'autoconsommation. Tous ces éléments concourent à une faible monétarisation de l'économie rurale.

Pour y faire face, une des mesures prises par les pouvoirs publics a été de redynamiser l'agriculture en mettant l'accent sur les cultures de rente notamment le coton. Au vu des résultats impressionnants (70 à 90 milliards de francs CFA aux producteurs de coton entre 2002-2003 selon Stratégie de Développement Rural (SDR), 2004), on est tenté de dire que cette option constitue un enjeu important pour l'amélioration des conditions de vie des populations rurales.

En dépit de ces multiples efforts, la pauvreté sévit avec plus d'acuité en milieu rural. En effet, selon la dernière Enquête Burkinabé sur les Conditions de Vie des Ménages (EBCVM) effectuée en 2003, 52,3% de la population rurale vivent en dessous du seuil absolu de la pauvreté estimé à 82 672 FCFA/ adulte/ an, contre 19,9% de la population urbaine. En terme de ménage, cette situation représente 43,5% des ménages qui n'arrivent pas à subvenir à leurs besoins socio-économiques. Cette persistance de la pauvreté en milieu rural est également imputable à la faible diversification des Activités Génératrices de Revenus (AGR).

Toutefois, l'extension des centres urbains et la diversification des habitudes alimentaires suscitent une demande de plus en plus croissante en produits agricoles, et constituent des opportunités pour développer des activités comme le maraîchage.

Cette nouvelle donne explique en partie l'introduction et le développement des cultures maraîchères aussi bien en zone périurbaine qu'en campagne. En effet, le maraîchage revêt une grande importance au Burkina Faso. En 2003, 28 900 hectares y étaient emblavés pour le maraîchage (Ministère de l'Agriculture de l'Hydraulique et des Ressources Halieutiques, 2004). En plus, cette activité est une composante essentielle de la filière fruits et légumes qui contribue pour plus de 5 milliards au PIB (SDR, 2004). La culture maraîchère fait partie des activités qui visent l'amélioration des rations alimentaires et des conditions économiques des ménages en milieu rural. Pour les paysans qui le pratiquent, le maraîchage prolonge en saison sèche, les cultures céréalières de la saison des pluies, les initie à de nouvelles techniques de production et leur procure des revenus supplémentaires.

Dans la province du Sanguié, la culture maraîchère a rapporté 748 405 211 francs CFA à 18 964 producteurs en 1997, soit une moyenne de 39 464, 52 francs CFA par producteur. En effet, dans cette province on dénombre de grandes superficies emblavées par le maraîchage. La production maraîchère était estimée à 33 539 tonnes en 2000, ce qui

représentait 13% de la production nationale (INSD, 2000). Cette activité fait la renommée de cette province considérée comme l'une des capitales des produits maraîchers au Burkina Faso.

Réo, chef lieu de la province du Sanguié et Goundi sont des zones réputées pour la culture maraîchère dans le Sanguié. Les cultures maraîchères y occupent une place importante dans les activités agricoles. Elles y ont été introduites par les missionnaires blancs à l'époque coloniale. L'engouement pour cette activité se poursuit de nos jours et est manifesté par la création d'une coopérative maraîchère la Coopérative Maraîchère de Réo (COMAR) en 1962 pour pallier les contraintes de production et de commercialisation. En 1985, les statistiques disponibles au niveau de la Direction Provinciale l'Agriculture de l'Hydraulique et des Ressources Halieutiques (DPAHRH) du Sanguié faisaient état de 652 tonnes de produits maraîchers récoltés dans la province du Sanguié. En 2004, selon la même source, cette production est passée à 11 095 tonnes. Réo et Goundi ont respectivement assuré 34,51% et 14,48% de cette production.

Plusieurs facteurs expliquent le développement de la culture maraîchère dans ces zones. Il y a d'abord le développement et la proximité des villes comme Koudougou situé à 15km de ces localités ainsi que Réo, qui entraînent une forte demande en légumes. Ensuite il y a le développement des voies de communication (Nationale 1, 14 et 21) reliant les deux localités à Ouagadougou et Bobo Dioulasso en passant par Koudougou. Goundi et Réo profitent de leur position géographique pour produire et approvisionner ces centres urbains. Le maraîchage y constitue la principale source de revenus et occupe les ménages en saison sèche. Cette activité présente donc des opportunités économiques importantes dans le contexte actuel de la persistance de la pauvreté en milieu rural.

La présente étude qui s'intitule « les cultures maraîchères dans l'économie des ménages à Réo et à Goundi » vise à analyser l'ampleur de cette activité dans ces localités tout en mettant en exergue les transformations socio-économiques induites dans la vie des ménages qui la pratiquent.

Il est donc important de savoir comment s'organisent la production et la commercialisation des produits maraîchers face aux besoins croissants des citadins et des populations locales ? Quelles peuvent être les retombées économiques de cette activité pour les ménages de Réo et de Goundi ? Ces interrogations nous ont amené à formuler les hypothèses suivantes :

II. LES HYPOTHESES DE TRAVAIL

L'hypothèse principale de cette étude s'appuie sur l'idée que la culture maraîchère à Réo et à Goundi, occupe une place importante dans les activités agricoles et contribue à l'amélioration de l'économie des ménages comparativement aux autres activités économiques. De cette hypothèse principale découlent les hypothèses secondaires suivantes :

· la culture maraîchère est intégrée dans le système de production agricole des paysans de Réo et de Goundi;

· les produits maraîchers contribuent à l'alimentation des ménages ;

· le maraîchage procure aux ménages des revenus substantiels qui leur permettent d'améliorer leurs conditions de vie.

Afin de vérifier ces hypothèses, nous nous sommes fixés les objectifs ci-après.

III. LES OBJECTIFS DE L'ETUDE

L'objectif principal de cette étude est d'analyser la place de la culture maraîchère dans les activités agricoles à Réo et à Goundi, et d'apprécier sa contribution à l'économie des ménages.

Plus spécifiquement, il s'agit :

· d'étudier les systèmes de production maraîchère en vigueur et d'analyser leur place dans les activités agricoles des ménages ;

· d'apprécier la contribution des produits maraîchers dans l'alimentation des ménages ;

· d'évaluer les revenus du maraîchage et d'analyser leur impact sur les conditions de vie des ménages.

Pour atteindre ces objectifs, la démarche méthodologique suivante a été adoptée.

IV. LA METHODOLOGIE MISE EN OEUVRE

La méthodologie mise en oeuvre comprend essentiellement deux parties :

· La revue de la littérature

· Les enquêtes de terrain

1. La Revue de la littérature

Au cours de la recherche documentaire, nous avons consulté des ouvrages d'ordre général sur la production maraîchère dans les bibliothèques et dans les centres de documentations. Ainsi, cette recherche documentaire nous a conduit à la Bibliothèque Universitaire Centrale (BUC), au Centre International de Recherche pour le Développement (CIRD) et à l' Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN). Sur le terrain, elle a été complétée par l'exploitation des données sur la production maraîchère de la Direction Provinciale de l'Agriculture de l'Hydraulique et des Ressources Halieutiques du Sanguié.

L'examen des notes bibliographiques montre que plusieurs auteurs se sont intéressés à la culture maraîchère comme une activité qui vient en appoint aux activités économiques des ménages.

Des études comme celle de Autissier V. (1994) ont abordé les aspects de la production maraîchère. L'auteur décrit les techniques et systèmes de production en zone périurbaine et en milieu rural dans la zone sahélienne de l'Afrique. Il analyse certaines contraintes liées à la production notamment les difficultés d'accès aux intrants. Face à cellesci, il propose une réflexion sur l'organisation des groupements de producteurs et des coopératives.

Walllon A (1986) identifie et analyse les paramètres de la production maraîchère en zone sahélienne, notamment les conditions climatiques. Il donne une explication à la tendance des systèmes de culture actuels et les variétés adaptées à la zone.

D'autres auteurs se sont intéressés à la conservation des produits maraîchers. En effet, les caractères saisonniers et périssables des légumes hypothèquent les efforts de développement de leur culture. On constate très souvent des pertes énormes dues à un manque d'organisation d'infrastructures et de système de technologie de conservation surtout lorsqu'il y a surproduction. C'est dans ce cadre que Bavalkova A. et Doumbia B. (1991) apportent une contribution à la recherche de solutions aux problèmes de conservation et de transformation des légumes en diffusant des techniques simples et facilement applicables.

Parallèlement aux systèmes de production, d'autres études ont porté sur l'influence des centres urbains dans la production maraîchère. C'est le cas de Tallet B. (1999) qui, à travers une description et une analyse de la filière légume, montre que la proximité du marché urbain de Bobo-Dioulasso a été un facteur déterminant pour l'essor de la culture maraîchère.

Nebié O. (1999) dans le même sens a montré l'incidence démographique de la ville de Ouagadougou et les changements des habitudes alimentaires sur la production maraîchère dans les zones périurbaines. En effet, les espaces réservés au jardinage dans ces zones s'étendent à la faveur de la demande de plus en plus croissante en légumes.

L'identification et l'analyse des circuits commerciaux ont également fait l'objet d'étude dans l'optique de faciliter l'écoulement des produits maraîchers. C'est dans ce cadre que Sarni A. (1984) a classé les circuits commerciaux des légumes dans la région d'Alger en fonction de leur longueur, celle-ci représentant le nombre de transactions successives entre producteurs et consommateurs. Il y a identifié les facteurs pouvant déterminer le choix d'un circuit chez le producteur.

Moustier P. et David O. (2001) à partir des études réalisées au Congo et à Madagascar, donnent des éléments de diagnostic des marchés légumiers afin de rendre l'approvisionnement des consommateurs urbains plus conforme à leurs besoins. Ils identifient les circuits d'approvisionnement des villes étudiées où les légumes proviennent à la fois du système de culture périurbain et rural.

Bertrand A. (1982) montre l'intérêt de cette activité pour le Burkina Faso à partir d'une identification des marchés intérieurs et extérieurs. Les marchés intérieurs ravitaillés par les jardins de petite taille sont une source de revenus pour les producteurs. Pour les marchés extérieurs notamment européens alimentés par un nombre beaucoup plus réduit d'exploitation plus grande, l'intérêt peut être analysé en terme de devise et d'amélioration de la balance commerciale. Ainsi, de précieuses devises étrangères ont-elles été fournies par l'exploitation du haricot vert.

Dans le cadre de la phase d'extension des projets maraîchers des ONG au Burkina Faso, une étude menée par Retailleau E. (1994) fait une évaluation économique de l'activité maraîchère. L'étude a permis de comprendre l'intérêt accordé par l'Etat Burkinabé et les ONG à la culture maraîchère compte tenu de ses apports économique, nutritionnel et social au niveau du ménage.

OUEDRAOGO M. (1993) dans son étude menée sur les cultures maraîchères à Kongoussi, aborde l'activité sous un angle économique. Il distingue de façon globale un impact positif se traduisant par une autonomie financière des femmes et des jeunes pratiquant le maraîchage.

Cette recherche documentaire nous a permis de cerner les contours de notre thème et de maîtriser certaines notions relatives aux systèmes et techniques de production maraîchère, la commercialisation des produits maraîchers et l'intérêt socio-économique de la culture

maraîchère. Toutefois, très peu d'études ont tenté d'analyser la motivation économique pour cette activité dans le contexte actuel de la persistance de la pauvreté en milieu rural. La culture maraîchère étant une activité de contre saison très ancienne à Réo et à Goundi, son impact du point de vue socio-économique reste un champ à explorer.

2. Les enquêtes de terrain

Les enquêtes de terrain se sont déroulées en deux phases. La première phase a porté sur les sites de production maraîchère à Goundi et à Réo. La deuxième phase s'est déroulée sur les marchés de Goundi, Réo et Koudougou.

2.1 L'échantillonnage spatial et démographique 2.1.1 L'Echantillon spatial

Les zones d'étude sont Réo, chef lieu du département de Réo et Goundi, village qui relève administrativement de Réo.

Le choix de ces zones comme cadre spatial de l'étude repose sur les raisons suivantes:

> Leur accessibilité facile : ces deux localités sont situées chacune sur une route nationale ; Nationale 14 pour Goundi et Nationale 21 pour Réo ;

> Leur proximité d'un centre urbain à savoir Koudougou considéré comme une zone de

consommation et de collecte des produits maraîchers pour les marchés extérieurs ;

> Un besoin de comparaison entre une localité possédant une coopérative maraîchère

(Réo) et celle qui n'en possède pas (Goundi).

2.1.2 L'échantillon démographique

Les ménages pratiquant le maraîchage et les acteurs commerciaux constituent la population cible de cette étude. Au total 150 ménages dont 60 à Goundi et 90 à Réo ont constitué notre échantillon. Cet échantillon représente 10% des ménages pratiquant le maraîchage dans chaque localité. Le ménage représente ici l'unité socio-économique de base au sein de laquelle les différents membres mettent en commun leurs ressources et satisfont leurs besoins, sous l'autorité d'une personne appelée chef de ménage. Sur les marchés des produits maraîchers l'enquête a concerné 20 grossistes, 20 revendeurs et 20 détaillantes.

2.2 La collecte des données

Pour la collecte des données, les techniques utilisées sont le questionnaire individuel et le guide d'entretien qui ont été complétés par des observations directes sur le terrain.

+ Le questionnaire a été adressé aux producteurs maraîchers de Réo, de Goundi et aux acteurs commerciaux. La collecte des données auprès des producteurs portait de façon générale sur les informations socio-démographiques et économiques des ménages, les caractéristiques des sites et les systèmes de production maraîchère, la commercialisation des produits maraîchers, les revenus et l'utilisation qui en est faite par les ménages. Les acteurs commerciaux concernés étaient spécifiquement les grossistes, les revendeurs et les détaillantes. L'enquête nous a permis de cerner les aires d'échanges, de suivre les transactions sur les produits maraîchers et de déterminer les circuits commerciaux.

+ Les informations issues des questionnaires ont été complétées par des entretiens réalisés avec les agents techniques de la DPAHRH du Sanguié et les responsables de la COMAR. Ces entretiens nous ont permis d'une part de cerner les structures et systèmes d'encadrement des maraîchers, et d'autre part, de mieux appréhender le contexte dans lequel s'opèrent la production et la vente des produits maraîchers avec les partenaires commerciaux.

+ L'enquête a été complétée par des observations directes sur le terrain. Elles portaient sur :

· L'occupation et la gestion de l'espace réservé à la culture maraîchère ;

· Les méthodes et techniques d'entretien des jardins ;

· L'organisation de l'espace commercial ;

· Les réalisations faites à partir des revenus issus du maraîchage.

Le traitement des données recueillies s'est effectué à partir d'une codification des questionnaires, d'un dépouillement manuel et à l'ordinateur avec les logiciels suivants :

· Excel pour le traitement des données, la réalisation des tableaux et des graphiques ;

· Arc view pour la réalisation des cartes ;

· Word pour le traitement de texte.

V. LES PROBLEMES RENCONTRES

Les difficultés rencontrées lors de cette étude se situent dans la seconde partie de la démarche méthodologique, c'est-à-dire les enquêtes de terrain. Il s'agit notamment de la collecte des données sur les revenus. En effet, certains producteurs et vendeurs ont souvent montré des réticences à répondre aux questions relatives aux revenus. Cela est dû au fait qu'ils nous assimilaient à un agent des impôts. Cette situation a contribué à allonger le temps des enquêtes de terrain car il fallait mettre en confiance les producteurs et les vendeurs. Nous avons donc mené une petite sensibilisation à l'échelle locale afin de dissiper ces inquiétudes. En outre, nous avons constaté l'inexistence d'une comptabilité bien tenue par les ménages ; cela a rendu difficile l'estimation des revenus au cours des 2 dernières années précédant nos enquêtes.

Malgré ces difficultés, nous avons pu mener à bout cette étude qui s'articule sur 3 parties :

> La première partie présente le milieu physique, humain et économique de la zone d'étude ;

> La deuxième partie décrit les aspects de la production, de la consommation et de la commercialisation des produits maraîchers ;

> La troisième partie analyse l'impact du maraîchage sur les conditions de vie des ménages.

PREMIERE PARTIE : LE CADRE PHYSIQUE ET HUMAIN DES CULTURES
MARAICHERES A REO ET A GOUNDI

CHAPITRE I : LE MILIEU PHYSIQUE

Le milieu physique regroupe un certain nombre de facteurs naturels tels que le climat, le substratum géologique, le relief, les sols, le couvert végétal, l'hydrographie etc. La dynamique de ces éléments conditionne les activités économiques de l'homme. C'est pourquoi, nous avons dans ce chapitre, analysé l'influence de ces éléments physiques sur l'ensemble des activités menées par les ménages dans la zone d'étude.

I. LA SITUATION GEOGRAPHIQUE

Les zones d'étude Goundi et Réo se situent dans la province du Sanguié appartenant à la région du Centre-Ouest. Cette province qui tire son nom du mont Sanguié, est limitée au Nord par la province du Passoré, au Sud par les provinces des Balés et du Mouhoun, à l'Est par celles du Boulkiemdé et de la Sissili et à l'Ouest par la province du Nayala. La province du Sanguié se subdivise en 10 départements.

Sur le plan administratif Goundi et Réo relèvent du département de Réo. Réo, chef lieu du département de Réo et de la province du Sanguié est situé à 15km au Nord-Ouest de Koudougou, chef lieu de la province du Boulkiemdé. Il est traversé par la Nationale 21 reliant Koudougou à Tougan.

Le village de Goundi est situé à environ 10km à l'ouest de la ville de Koudougou et à 7km au Sud de Réo. Il est traversé par la Nationale 14 reliant Koudougou à Dédougou.

17

II. LE CLIMAT

Le département de Réo est sous l'influence du climat soudano-sahélien caractérisé par l'alternance de 2 saisons bien marquées :

- La saison sèche qui s'étale de mi-novembre à mi-mai est la période de l'activité maraîchère. Elle se subdivise en deux grandes périodes. De mi-novembre à fin février : c'est au cours de cette période que l'activité maraîchère bat son plein, compte tenu de la disponibilité en eau et de l'humidité dans les bas-fonds. La période allant de mars à mi-mai marque la fin de la saison sèche et de la campagne maraîchère. Dans l'ensemble, l'activité est beaucoup ralentie eu égard au tarissement des points d'eau.

- La saison humide allant de mi-mai à novembre connaît une reprise des précipitations. Les plus fortes pluies sont enregistrées en juillet et en août. Cette saison est consacrée aux travaux champêtres pour les cultures vivrières avec cependant une faible activité maraîchère réservée à certaines spéculations comme l'aubergine et les choux.

Afin de mieux cerner les effets du climat sur les activités agricoles, nous avons analysé trois éléments atmosphériques à savoir les précipitations, les températures et les vents.

1. Les précipitations

Le département de Réo est localisé entre les isohyètes 700 et 900 mm. La moyenne pluviométrique annuelle calculée sur une période de 30 ans (1974 à 2004) à partir des données de la station de Réo est de 738,25 mm. Cette moyenne est en dessous de la moyenne pluviométrique de la zone estimée à 800 mm. Néanmoins, cette pluviométrie offre une possibilité de pratiquer une gamme variée de cultures. Des variations sont observées dans la quantité d'eau recueillie et leur répartition d'une année à l'autre. L'évolution en dent de scie des précipitations annuelles (cf. graphique N°1) montre cette irrégularité. Selon le même graphique, la tendance des précipitations est à la baisse au fil des années.

1200

1000

400

800

600

200

GRAPHIQUE 1: EVOLUTION INTER-ANNUELLE DES PRECIPITATIONS ET DES NOMBRES
DE JOURS DE PLUIE DANS LA PROVINCE DU SANGUIE DE 1974 A 2004

0

40

80

70

60

50

30

20

0

10

années

précipitations

nombre de jours de pluie

Linéaire (précipitations)

Source : Direction de la Météorologie Nationale

De même, les nombres de jours de pluie enregistrés au cours de cette période varient d'une année à l'autre. La moyenne calculée est de 52 jours. La courbe de variation des nombres de jours de pluie indique de 1980 à 1991 une baisse relative des jours arrosés. Les jours les moins arrosés sont observés en 1991 et 2003. Les plus arrosés sont enregistrés en 1976 et 1979. Dans l'ensemble la tendance est à la baisse.

Le nombre de jours de pluie et les quantités d'eau recueillie varient d'une année à l'autre. Les jours pluvieux ne sont pas fonction de la pluviosité annuelle. En effet, d'une part, les pluies sont rares et étalées sur une longue période avec des poches de sécheresse. Cela pose un problème d'évaporation au cours de la saison pluvieuse réduisant la disponibilité en eau pour les cultures maraîchères. D'autre part, elles sont abondantes et concentrées sur une période courte. Cela peut poser le problème d'utilité des eaux dans le cycle normal des plantes cultivées en saison pluvieuse. Néanmoins, leur tendance à la baisse montre une pluviométrie capricieuse rendant difficile le calendrier des activités agricoles.

2. Les températures

32

30

28

26

24

22

20

GRAPHIQUE 2: VARIATIONS INTER-ANNUELLES DES TEMPERATURES
MOYENNES DANS LA PROVINCE DU SANGUIE DE 1974 A 2004

années

température

Linéaire (température)

saisons. Ainsi, en saison pluvieuse, les températures moyennes sont comprises entre 26°C et 29°C ; au cours de la saison sèche, elles oscillent entre 36 et 40°C. L'amplitude thermique est de 9,12°C. Les écarts thermiques mensuels faibles permettent de dégager 4 périodes au cours de l'année :

> De décembre en février, la période est relativement fraîche et sèche avec des températures minima absolus de moins de 16°C en décembre. La température moyenne est de l'ordre de 24°C. De telles températures sont favorables au développement des légumes.

> De mars à juin ; c'est la période la plus chaude de l'année avec des températures moyennes de 30°C. les maxima absolus peuvent atteindre 42°C à l'ombre.

> De juillet à septembre ; cette période correspond à la seconde période fraîche où des fléchissements sont observables durant les mois d'abondantes pluies. Globalement les températures moyennes atteignent 25°C.

> La seconde période chaude de l'année est observée d'octobre à novembre où on a de légères augmentations lorsque les précipitations diminuent. La moyenne thermique est de 28°C.

Le graphique des températures annuelles enregistrées de 1974 à 2004 montre qu'elles varient d'une année à l'autre avec cependant une légère augmentation à partir de 2002. Le même graphique permet de voir que la tendance générale des températures est à la hausse.

vitesse du vent (Iv

4,5

2,5

3,5

0,5

1,5

4

2

5

3

0

1

GRAPHIQUE 3: VARIATION DU VENT DANS LA PROVINCE DU SANGUIE DE
1990 A 2004

mois

vitesse du vent

3. Les vents

Deux types de vent dominent le régime éolien au niveau de la zone d'étude avec des variations au cours de la saison (cf. graphique 3):

> Pendant la saison sèche, les vents frais et secs de direction Nord-Est et Sud-Ouest dominent largement ; ce sont les alizés continentales chauds ou l'harmattan. Ces vents atteignent une vitesse moyenne de 3,97 km/h. Pour les cultures maraîchères, le rôle néfaste de ces vents se traduit par l'accroissement des besoins en eau surtout en début de saison sèche.

> Pendant l'hivernage, ce sont les alizés maritimes ou pseudo-mousson, vents frais et humides qui dominent notamment entre les mois de mai et d'octobre. La vitesse moyenne observée dans la zone est de 3,34 km/h. Pour les cultures maraîchères de saison pluvieuse, ces vents sont à craindre non seulement pour leur violence pendant les pluies, mais surtout parce qu'au-delà d'une certaine vitesse (7,2 km/h), ils augmentent dangereusement la respiration des plantes en renouvellant sans cesse l'air autour des feuilles (Bertrand A, 1982). Par ailleurs, la vitesse est considérablement réduite entre août et octobre (1,90 km/h).

Les périodes intermédiaires avril-mai et novembre-décembre se caractérisent par des incursions alternantes d'harmattan et d'alizé maritime avec des vitesses atteignant parfois 4,20 km/h surtout lors de la transition vers la saison pluvieuse.

III. LE SUBSTRATUM GEOLOGIQUE ET LE RELIEF

La province du Sanguié s'étend sur le bouclier africain. Les formations géologiques qui parcourent cette province date du précambrien inférieur (granite), moyen (massif de roche vertes, schiste, grès), tertiaire (roche volcano-sédimentaire) et du quaternaire (migmatiques gneissiques à biotite, cuirasses ferrugineuses, alluvions).

Sur ces structures géologiques s'est développé un paysage relativement plat. Mais cette platitude est par endroit rompue par des bas-fonds, des ravines peu encaissées et des reliefs résiduels. Les reliefs résiduels sont des affleurements granitiques dégagés par l'érosion différentielle à l'image du mont Sanguié, le point le plus culminant de la région avec ses 521m. Ce relief est situé à l'Est de Réo. C'est d'ailleurs ce dernier qui a donné son nom à la province. D'autres reliefs résiduels sont constitués de roches ou de cuirasses ferrugineuses mises en place au quaternaire. Dans l'ensemble le relief a une altitude moyenne de 300m (BUNASOLS 1995).

Sur le plan géomorphologique, les formations sont constituées de collines et butte de roches vertes localisées au Nord de Réo, de dépressions périphériques au Sud-Ouest de Réo. On rencontre également des croupes à peine marquées, des dépôts alluviaux qui bordent le long des cours d'eau et des vallées. Les vallées, comme celle qui longe le village de Goundi du Nord au Sud, sont drainées seulement en saison pluvieuse. Elles sont sinueuses et se présentent en forme de auge avec des versants à pentes douces. Ces vallées sont faiblement encaissées et l'eau y coule à fleur de sol. Celles situées au bas du mont Sanguié, collectent les eaux et matériaux provenant de ce relief. Sur ces unités morphologiques se sont développés des sols dont l'aptitude agricole varie d'un endroit à l'autre.

IV. LES SOLS

Les processus de pédogenèse dominants dans la région sont de types ferrugineux. Ces processus y ont mis en place des sols majoritairement ferrugineux tropicaux peu lessivés et lessivés, et des sols peu évolués.

Dans la partie Nord de la province, les sols sont de type ferrugineux peu évolué sur matériaux gravillonnaires. Ces sols ont un horizon de couleur brun jaunâtre foncé à brun jaunâtre. La texture limoneux argilo-sableux contient des graviers ferrugineux. Le taux élevé

de graviers, la faible teneur en eau et en éléments chimiques constituent un handicap à une exploitation à des fins agricoles. Le potentiel de fertilité de ces sols est faible et ils sont sensibles à l'érosion à cause de leur faible profondeur.

Dans la partie centrale jusqu'au Sud, dont fait partie le département de Réo, l'horizon pédologique est dominé par des sols ferrugineux tropicaux (lessivés et peu lessivés) sur matériaux argilo-sableux à sablo-arbileux. Ces sols se caractérisent par une richesse en oxyde et hydroxyde de fer qui leur donne une couleur ocre. Le potentiel agricole est moyen. Ils sont pauvres en matières organiques et en éléments chimiques. Par conséquent, ils nécessitent un amendement organique pour leur amélioration et se prêtent bien aux cultures maraîchères. Ces sols constituent l'essentiel des terres de Goundi et de Réo.

Dans les vallées et dépressions à Réo et à Goundi où s'accumulent des matériaux d'apports divers, se développent les sols bruns eutrophes et les vertisols. Ces sols se caractérisent par un humus à forte activité biologique. Ils sont profonds (>120cm) avec une texture limono-argileux. L'argile qui les constitue est de type montmoriollinite. Dans les vertisols, cette proportion d'argile est beaucoup plus élevée (>30%). Ces sols de moindre superficie localisés dans les dépressions, ont résulté du processus de pédogenèse vertique. Ces deux types de sols sont chimiquement les plus riches. Mais leur mise en valeur est entravée par leur texture lourde surtout les vertisols. Leur exploitation nécessite l'utilisation de moyens mécaniques. Ils présentent une bonne valeur agronomique pour la culture du maïs et du sorgho.

Dans les bas-fonds à Réo et à Goundi dominent les sols hydromorphes. Ces sols, de couleur gris à gris clair sont profonds (>120cm). Leur texture est fine, argilo-limoneuse à argileuse. Le taux de concrétion ferro-maganique est faible. Ces sols se caractérisent par une forte teneur en argile. Ils ont une capacité de rétention en eau très élevée faisant d'eux des sols lourds. Ils sont beaucoup plus favorables à la riziculture pluviale ou irriguée. Il en est de même pour les cultures maraîchères et les patates douces en fins de saison pluvieuse.

V. L'HYDROGRAPHIE

La province du Sanguié est entièrement dans le bassin versant du fleuve Mouhoun.

Le Mouhoun qui constitue le cours d'eau principal de ce bassin versant traverse le département de Dassa, longe ceux de Ténado, Pouni et Zawara et forme une frontière

naturelle avec les provinces du Mouhoun et des Balés. Son débit est fortement lié aux conditions thermiques et pluviométriques.

L'ensemble des cours d'eau intermittents qui constitue le réseau hydrographique peu dense de la province sont tous des affluents du Mouhoun. Ces cours d'eau sont alimentés par les eaux pluviales.

Ces affluents sont du Nord au Sud, le Wenar qui arrose le département de Godyr et de Didyr, le Vranso alimentant les départements de Kordié, Réo, Kyon, et Ténado. Au centre, le Marigot de Koudougou traverse Ténado et Zamo. Au sud, le Bolo arrose le département de Zawara (cf. carte N°2)

25

Le régime hydrique de ces cours d'eau est calqué sur les précipitations dont les variations influent sur leur volume. Ainsi, les périodes de crue correspondent aux mois de juillet, d'août et le mois de mai en début de la période hivernale. Ces cours d'eau cessent de couler à partir du mois de janvier formant des chapelets de mares. Il se développe ainsi des activités de maraîchage et d'abreuvement du bétail aux abords des mares permanents. Ces activités agro-pastorales provoquent une dégradation continue des forêts galeries qu'elles abritent.

Par ailleurs, l'ensemble de ce réseau a permis la mise en place de nombreuses retenues d'eau comme les barrages de Guido, de Dioro à Goundi et de Goumedyr à Réo. Il existe aussi des rivières et marigots saisonniers.

Pour ce qui est des eaux souterraines, il faut noter que les réserves ne sont pas négligeables. Elles sont estimées à 465 mm selon le Ministère de l'Agriculture de l'Hydraulique et des Ressources Halieutiques ( MAHRH). La recharge des nappes est estimée à 38 mm/an (INSD, 2001) ; ce qui présente un atout pour développer les cultures maraîchères à partir des puits.

VI. LA VEGETATION

Le Burkina Faso, par la nature de son climat, sa flore et sa végétation est inclus dans la région phytogéographique soudano - zambezienne. Cette région est divisée en domaines phytogéographiques sahélien et soudanien.

La province du Sanguié appartient au domaine phytogéographique soudanien. Celui-ci s'étend au sud du 13ème parallèle avec une durée des saisons sèches qui varie entre 6 et 7 mois. Le Sanguié dans ce domaine fait partie du secteur Nord-soudanien situé à l'Ouest entre 12°25' et 13° de latitude nord et à l'Est entre 10°52' et 13° de latitude nord.

La végétation dans le Sanguié est du type savane arborée en général. Les principales espèces existantes qui constituent la strate arborescente sont Vitellaria paradoxa, Parkia

biglobosa, Lanea microcarpa, Andasonia digitata, Tamarindus indica, Fiadherbia albia, etc.

On observe des différences d'une zone à l'autre.

Au Centre et au Nord, la forte concentration humaine et l'exploitation agricole ont transformé le couvert végétal en un vaste tapis de steppe. Le tapis graminéen y est dominé par les Andropogonées et Cypéracées. Les Andropogonées sont représentées par Andropogon gayanus, Cymbopogon proximus, Heterepogo contortus, etc.

La strate ligneuse au centre et une partie du sud montre une prédominance arbustive parmi laquelle les Combretacées sont bien représentées. Cette strate est très lâche et comporte des arbustes dont la hauteur varie entre 4 et 6 m. Les espèces dominantes sont : Acacia audrogeoni, Acacia gourmaensis, Acacia Senegal, Bombax costatum, Combretum micranthum, Ximenia americana, etc.

On note dans la partie Sud, le long du fleuve Mouhoun et de ses affluents des galeries forestières où subsiste une variété d'espèces ripicoles sahéliennes dont les plus importantes

sont : Kaya senegalensis, Daniellia oliveri, Mytrgyna inermis, Diospyros mespiliformis avec

des hauteurs atteignant 7m. De même, sur les sols lourds et compacts du Mouhoun, le tapis herbacé est dominé par des espèces sahéliennes (Schoenefeldia gracilis, Cymbopogo Schonanthus)

Le Sanguié compte également quelques forêts classées dont celle de Tiogo qui s'étend sur 30 000 ha, de Koalio avec 29 611 ha, de Laba qui couvre 17 800 ha et de Baporo avec 85 657 ha de superficie. On rencontre dans ces forêts des formations qui constituent les reliques des forêts denses sèches climatiques d'autrefois (Guinko S. 1984).

CHAPITRE II : LES ASPECTS HUMAINS ET ECONOMIQUES DE LA ZONE

D'ETUDE

I. LES DONNEES DEMOGRAPHIQUES

1. La Répartition spatiale de la population

La population de la province du Sanguié connaît un accroissement régulier depuis 1985. En effet, le Recensement Général de la Population et de l'Habitat (RGPH) effectué en 1985 par l'INSD donnait un effectif de 217 277 habitants sur une superficie de 5 165 km2 soit une densité moyenne de 42 hab/km2. Cette population est passée à 249 583 habitants en 1996 avec un taux d'accroissement de 1,26%. La densité de la population était estimée à 48,32 hab/km2. En 2000, on dénombrait 262 402 habitants.

L'accroissement de la population s'explique d'une part par une forte natalité dans la province et d'autre part par les migrations. En effet, beaucoup viennent d'ailleurs à la recherche de terres cultivables encore disponibles à l'Ouest et au Sud de la province.

La population de cette province est composée essentiellement de Gourounsi dans la partie centrale et au Nord, de Nuni et de Bwaba au sud de la province. On note également la présence des Mossi un peu partout dans la province.

Il existe un déséquilibre dans la répartition spatiale de cette population avec une concentration dans le département de Réo. En effet, le département de Réo comptait en 1996, 52 611 habitants, soit 21% de la population du Sanguié. Sa densité estimée à 121hab/km2 était la plus élevée de la province. Cette situation s'explique par des raisons économiques et surtout l'exode des jeunes ruraux vers Réo.

Pour les deux localités concernées, le RGPH en 1996 dénombrait une population de 22 534 habitants à Réo et 4 966 habitants à Goundi. A Réo, cette population était repartie en 2634 ménages. La taille moyenne du ménage pour cette même population était de 6,5 personnes/ménage. En 2000, cette même population était estimée à 23 699 habitants.

La population du village de Goundi, estimée à 4 747 habitants en 1998 était repartie en 643 ménages avec une taille moyenne de 6 personnes/ménage. L'ensemble de ces ménages est repartie sur 5 quartiers qui sont Dioro, Badiantolo, Essouboudè, Difouèlè, Nadjè. La population totale de Goundi représente 9% de l'effectif départemental.

2. La Structure de la population

La structure de la population de la province du Sanguié laisse percevoir deux grandes caractéristiques :

> La jeunesse de la population : en 1996, 60% de la population avait moins de 20 ans, 34,9% avait un âge compris entre 20 et 65 ans. A Goundi, la structure de la population par tranche d'âge présente 58% de moins de 20ans, 27% âgée de 20 à 64 ans et 5% de plus de 65 ans.

Réo présente les mêmes caractéristiques avec plus de 60% de jeune. Cette frange jeune migre beaucoup vers les pays limitrophes notamment la Côte d'Ivoire. Celle-ci pourrait être fixée par le développement des activités génératrices de revenus surtout celles de contre saison comme les cultures maraîchères.

> La seconde caractéristique est l'importance de la couche féminine : en effet, les femmes constituent 53,56% de la population totale du Sanguié contre 46,44% d'hommes.

Dans le département de Réo, l'effectif des femmes est de 15 984 contre 14 093 pour les hommes. Le pourcentage des femmes est nettement supérieur à celui des hommes dans les localités de Réo-ville et de Goundi. Elles représentent 53,50% de la population de Goundi et 51,15% de la population de Réo.

Cette situation s'explique par une forte natalité des filles et l'émigration des hommes.

II. L'ORGANISATION SOCIALE

L'organisation sociale à Goundi et à Réo est pratiquement identique à celle qui prévaut chez les Gourounsi dans la province du Sanguié. Les cultivateurs, les griots et forgerons sont essentiellement les groupes socio-professionnels qui composent la société lyelé.

Le pouvoir traditionnel est basé sur une organisation sociale bien définie. Il est du type acéphale centré sur deux pouvoirs régulant la vie des populations. Il s'agit du pouvoir coutumier et du pouvoir de la terre. Ces deux pouvoirs sont détenus par le chef de terre appelé tiékou tjébal en langue leylé.

Le pouvoir coutumier est matérialisé par un fétiche. Le chef de terre est tenu de veiller au respect des coutumes, des normes de la société et d'arbitrer les conflits sociaux des membres du village. Il est soutenu par le conseil des anciens qui sont les responsables coutumiers présents dans chaque quartier. Ces responsables sont appelés tiédjina en leylé. Ils sont également responsables de chaque lignage. Une décision prise par ce conseil est transmise à la population par les tiédjina. Certaines décisions peuvent être prises au niveau de chaque lignage par les chefs lignagers. En effet, le lignage correspond à une unité d'habitation et de production agricole regroupant plusieurs ménages. Au niveau de chaque quartier se trouvent les douwili tjébal ou responsables de quartier qui sont chargés d'assister le Délégué Administratif Villageois (DAV). Ainsi, les informations et décisions administratives sont transmises aux populations par ces derniers. Le DAV assure le contact entre le village et l'administration.

Le pouvoir de la terre revêt une grande importance en pays gourounsi. C'est ainsi qu'il est exercé par l'un des descendants du premier habitant. Le tiékou tjébal est investi de l'autorité religieuse issue d'une divinité locale. Il a une parfaite connaissance du terroir

villageois et du domaine foncier de chaque lignage. C'est à lui qu'incombe la célébration des cultes liés à la production agricole et la gestion du système foncier.

III. LE REGIME FONCIER

Le régime foncier à Goundi et à Réo présente les mêmes similitudes. Pour les gourounsi, la terre revêt un caractère sacré. En effet, elle est considérée comme une propriété exclusive des puissances surnaturelles qui ont présidé à sa formation. Ces pouvoirs surnaturels assurent sa conservation et sa fertilité.

Ainsi, le droit d'occupation des terres est basé sur un accord établi entre le premier occupant et les divinités du sol. Ce pacte est sous la tutelle du chef de terre qui est l'aîné du lignage des autochtones. Ses pouvoirs ne sont transmis qu'aux descendants mâles de son patrilignage. Le chef de terre est l'intermédiaire entre les esprits de la terre et la population. Son rôle est de veiller à l'application des dispositions foncières, de régler les litiges fonciers et d'assurer les sacrifices nécessaires à la fertilité de la terre.

Toute personne désirant s'installer dans le village s'adresse au chef de terre. Il en est de même pour une demande d'exploitation de terre. Le chef de terre dans ce cas, attribue la terre au nouvel exploitant qui n'a que le droit de culture. Ce droit s'étend à toute sa famille. L'attribution est manifestée par l'offrande d'un poulet ou d'une pintade. Cette offrande appelée vuy en leylé permet d'obtenir l'accord des divinités locales.

Les droits fonciers sont également détenus par le lignage. Le lignage est le lieu d'acquisition du droit d'usage permanent. Le chef de terre est lui-même membre d'un lignage. Aussi, les nouveaux exploitants s'adressent-ils au chef lignager qui peut leur octroyer une portion de terre. Ils disposent ainsi du droit de culture. La terre est attribuée en pays leylé à celui qui désire l'exploiter car selon les populations de Réo et de Goundi « on ne peut refuser la terre à quelqu'un qui veut en tirer sa subsistance». Le caractère sacré de la terre fait d'elle une propriété divine qui ne peut être vendue.

Le demandeur peut exploiter la terre mise à sa disposition. Les fruits des arbres du champ appartiennent au nouvel exploitant. Cependant, il lui est interdit de faire du reboisement sur cette parcelle. Il ne peut que faire des aménagements physiques tels que les cordons pierreux, le Zaï, les demi-lunes, etc.

La femme dans cette société n'a pas directement accès à la terre. Elle peut en exploiter par l'intermédiaire de son époux. Cependant, l'exploitation de certains domaines comme les

bas-fonds ne lui est pas autorisée alors que ce sont des terres propices au jardinage. De nos jours, ce régime foncier est en pleine mutation sous l'effet de la pression démographique et des transformations économiques.

IV. LES ACTIVITES ECONOMIQUES

L'agriculture et l'élevage constituent les deux principales activités économiques dans la zone. L'agriculture est l'activité dominante et occupe plus de 90% de la population du Sanguié (INSD 2001).L'élevage, activité secondaire, est le fait d'éleveurs peulh et de certains agro-pasteurs. Les autres activités relèvent de l'artisanat, de la pêche, de la faune, etc.

1. L'agriculture

La production agricole dans la zone peut être regroupée en cultures vivrières et en cultures de rentes.

Les cultures vivrières (mil, sorgho, maïs, riz) sont pratiquées sur des champs familiaux (champs de case ou de brousse) sous le contrôle du chef de famille. La production est destinée à la consommation familiale. Les plus importantes sont le sorgho et le mil qui constituent l'essentiel de l'alimentation de base en pays leylé. Ces céréales sont suivies de près par le maïs. Le riz pluvial est cultivé dans les bas-fonds et sur les périmètres aménagés. Cette activité est rendue possible à Goundi et à Réo par la présence des retenues d'eau. La culture du riz fait l'objet d'une exploitation individuelle. L'ensemble de ces cultures occupe les plus grandes superficies (1 à 5 ha). La culture des tubercules est une activité réservée uniquement aux hommes. Les principales spéculations sont la patate douce et l'igname. Cependant, la production de l'igname est très peu pratiquée. Elle a cessé d'être cultivée depuis 1986. Cette situation est imputable aux exigences écologiques de l'igname face à la dégradation continue de l'environnement que connaît cette zone.

Le coton, l'arachide, le niébé et le vouandzou constituent l'essentiel des cultures de rente. Ils sont cultivés sur des champs individuels de brousse sous le contrôle du chef de famille. Elles constituent des sources de revenus pour faire face aux besoins socioéconomiques de la famille. Bien qu'il soit la première source de devise au plan national, le coton y est très peu cultivé. Cela s'explique par les conditions climatiques et édaphiques peu favorables à cette culture.

production en tonr

4000

3500

3000

2500

2000

1500

1000

500

0

GRAPHIQUE 5: EVOLUTION DE LA PRODUCTION DU COTON DANS LA
PROVINCE DU SANGUIE DE 1990 A 2003

années

production

Dans l'ensemble, le système agricole est traditionnel. Il est caractérisé par le faible niveau d'équipement des agriculteurs, la dépendance quasi exclusive des précipitations qui sont aléatoires, et le faible niveau d'utilisation des fertilisants. Toute chose qui explique le caractère déficitaire de la production vivrière. La traction animale comme force de travail est très peu utilisée dans la zone. Cette situation reste liée aux pesanteurs socio-culturelles. Les graphiques suivants nous donnent une idée sur l'évolution des productions agricoles.

180000

160000

140000

120000

100000

40000

80000

60000

20000

GRAPHIQUE 4: EVOLUTION DE LA PRODUCTION CEREALIERE (mil,
sorgho, maïs et riz) DANS LA PROVINCE DU SANGUIE DE 1990 A 2003

0

années

production

Source : MAHRH/DGPSA/Direction des Statistiques Agricoles

GRAPHIQUE 6: EVOLUTION DE LA PRODUCTION DES CULTURES DE RENTES
(arachide, sesame,soja et vouandzou) DANS LA PROVINCE DU SANGUIE
DE 1990 A 2003

4500

4000

3500

3000

2500

2000

1500

1000

500

0

production

années

Source : MAHRH/DGPSA/Direction des statistiques Agricoles

Selon ces graphiques, les productions varient d'une année à l'autre. Ces variations semblent être liées aux aléas climatiques et à la pression démographique.

Afin de rentabiliser leurs efforts, les paysans pour la plupart pratiquent une association de cultures de rentes et de cultures vivrières. Malgré cela, le déficit céréalier demeure récurent. Pour pallier cette situation, les populations mènent des activités de contre saison notamment la culture maraîchère. La production maraîchère sera traitée d'avantage dans les parties suivantes du document.

2. L'élevage

L'élevage pratiqué dans la zone d'étude est du type extensif dans son ensemble. Le cheptel est essentiellement constitué de bovins, de caprins et d'ovins. On note également l'élevage des porcins et de la volaille. L'élevage transhumant et sédentaire sont les 2 types qui caractérisent ce système extensif.

L'élevage transhumant est pratiqué par les éleveurs peulh sur 65 à 75% de l'effectif total des bovins (INSD, 2001). L'alimentation du bétail est basée sur l'exploitation du pâturage naturel à plus de 90%. La transhumance est observée en début de saison sèche pour l'exploitation des pâturages post-culturaux. Une autre se tient à partir de janvier jusqu'en début de saison pluvieuse, période pendant laquelle les troupeaux sont conduits dans les

provinces du Sud (Ziro, Sissili) et le long du fleuve Mouhoun à la recherche de pâturage et d'eau.

L'élevage sédentaire est pratiqué par les agro-pasteurs dans le département de Réo. Il concerne surtout les petits ruminants, les porcins, les volailles et les bovins. Les bovins dans ce mode ont un effectif beaucoup plus réduit. La surveillance du bétail est saisonnière. Elle se passe en hivernage et est assurée par les enfants quand l'effectif est important. Dans le cas contraire, les animaux sont gardés attachés à des piquets. L'alimentation est essentiellement fournie par les pâturages naturels et des résidus de récolte. Les animaux sont parqués dans les enclos faits à base de plantes épineuses.

Parallèlement au système extensif se développe un système intensif pour l'élevage des porcs. Cette activité concerne beaucoup plus les femmes. Selon l'INSD (2000), plus de 53% des femmes dans le Sanguié pratiquent ce type d'élevage. L'activité porcine est une source de revenu non négligeable pour ces dernières. Elle connaît une nette amélioration et tend vers le système intensif avec l'appui de certains projets de développement rural intervenant dans la zone. Outre les prélèvements faits par les porcs dans la nature, ils reçoivent un complément alimentaire constitué de drêches de dolo, de fourrages verts et de résidus de cuisine.

Quant à l'aviculture, elle est traditionnelle et est pratiquée par les hommes. La volaille représente un intérêt particulier sur le plan social et permet de subvenir aux besoins économiques immédiats de la famille.

Tableau 1: Effectifs du cheptel dans la province du Sanguié de 2001 à 2004

ESPECES

BOVINS

OVINS

CAPRINS

PORCINS

ASINS

EQUINS

VOLAILLES

ANNEES

2001

92431

166641

155167

53803

11461

119

727102

2002

94279

171640

159522

54879

11690

120

748914

2003

96164

176789

164616

55976

11923

121

771361

2004

95983

176962

278740

127037

24457

0

814959

Source : Ministère des Ressources Animales

Selon le tableau, l'effectif du cheptel est à la hausse, ce qui prouve un développement relatif de l'activité pastorale dans cette province.

A titre indicatif, les taux de croît moyen par an des différentes espèces sont estimés à 2% pour les bovins, porcins et asins, 3% pour les ovins, caprins et la volaille (MRA 2004).

Si l'agriculture et l'élevage à caractère extensif constituent les activités dominantes, d'autres dites secondaires occupent les paysans et jouent également un rôle dans l'économie des ménages.

3. Les Activités secondaires

La cueillette, la chasse, la pêche et l'exploitation du bois sont les principales activités secondaires qui occupent les paysans à Goundi et à Réo en plus de l'agriculture et l'élevage.

La cueillette concerne les noix de karité, le néré, les feuilles et les fruits du tamarinier. C'est une activité essentiellement réservée aux femmes et les produits sont directement commercialisés ou transformés pour l'autoconsommation et/ou la commercialisation. La chasse est une pratique individuelle qui connaît un ralentissement ces dernières années compte tenu de la rareté du gibier.

Le réseau hydrographique peu dense de la province du Sanguié, n'offre pas d'assez de possibilités pour la pêche. Néanmoins à Réo et à Goundi, la pêche est pratiquée dans quelques retenues d'eau pérennes et temporaires. Autour du fleuve Mouhoun, la pêche occupe en plus des populations locales, des migrants venus du Mali. L'exploitation du bois y est essentiellement destinée aux besoins des ménages.

D'autres activités comme l'artisanat, la soudure, la maçonnerie, la menuiserie sont assurées par les centres de formation à savoir le Centre de Promotion Rural (CPR) de Goundi, le Centre de Formation Agricole (CFA) du Frère Sylvestre1 à Goundi et le Centre d'Initiation au Développement de Réo (CIDR). Le CPR de Goundi forme chaque deux ans une vingtaine de jeunes recrutée dans les provinces du Centre-Ouest en techniques modernes d'agriculture et de maraîchage. Il en est de même pour le CFA créé en 1965 par le frère Sylvestre et le CIDR qui en plus du maraîchage initient les populations locales en maçonnerie, menuiserie, soudure et artisanat.

L'ensemble de ces activités contribue considérablement à lutter contre le sous-emploi rural et à satisfaire d'autres besoins fondamentaux de la population.

1 Missionnaire Italien installé à Goundi en 1940

CHAPITRE III : LE MARAICHAGE A REO ET A GOUNDI

I. L'ORGANISATION DE L'ACTIVITE MARAICHERE

1. Les techniques de culture

Pendant la saison sèche, les travaux auxquels s'adonne le producteur maraîcher dans son jardin sont la préparation de la parcelle, le repiquage des pépinières et l'entretien des plants jusqu'à la maturation.

1.1 La préparation des jardins

La préparation d'un jardin se résume à la confection de la clôture, des planches et des puits. L'ensemble de ces activités débute après les premières récoltes, plus précisément dans le mois d'octobre.

Le défrichement qui intervient tout juste après les premières récoltes vise à débarrasser les champs des résidus de récolte et du couvert végétal. Il est suivi d'un labour qui permet de retourner la terre sur une certaine profondeur. Il se fait à la daba et à la pioche. L'ensemble de ces opérations vise à donner au sol une structure physique convenable à la bonne croissance des plantes.

Les clôtures des jardins sont pour la plupart faites de tiges de sorgho tressées (plus de 90% des jardins). En revanche, pour ceux qui disposent de plus de moyens, les clôtures sont faites de briques en terre battue. Ces jardins se situent autour des concessions. La haie vive constitue également un moyen de protection des cultures pour les grandes superficies (plus d'un hectare). Dans l'ensemble, ces clôtures mettent les cultures à l'abri des animaux en divagation durant cette période. Les clôtures faites de tige de mil sont généralement renouvelées chaque année. Les outils utilisés pour ce travail sont entre autres la pioche, la machette et la daba pour creuser et placer les perches en bois autour des jardins. L'inconvénient de cette technique est la disparition progressive de certaines espèces végétales.

A l'intérieur des jardins, sont confectionnées des planches en petits rectangles à partir des outils localement fabriqués (daba, pioche, binette). Les planches sont de tailles réduites (0,5 m de long sur 0,4 m de large). Elles sont disposées généralement en spiral autour d'un puits et portent le nom de giolo en langue locale qui signifie«entourage d'un puits ». La

superficie moyenne du giolo est de 0,25 ha. Les superficies sont généralement estimées de façon traditionnelle par le nombre de giolo qui constitue le jardin. Leur disposition en spirale facilite selon les producteurs, l'arrosage des cultures. La confection des planches est accompagnée d'un épandage de fumure organique.

Une autre préoccupation pendant la préparation des parcelles et la plus pénible est la mise en état et la confection de nouveaux puits pour la mise en valeur de nouveaux jardins. Cette activité réalisée avec les pioches, pelles et sceaux, nécessite une main d'oeuvre plus importante. La plupart des producteurs font alors recours au salariat agricole ou aux invitations. Cette situation concerne 94,23 % des ménages enquêtées à Goundi et 43,54 % à Réo.

Les puits sont confectionnés chaque année dans la mesure où ils s'éboulent. Cependant, certains maraîchers, afin de réduire le coût de cette activité, organisent des entraides pour creuser les puits à tour de rôle dans leurs jardins.

Planche N°1 : Puisard confectionné à Réo

(Prise de vue BOGNINI Siégnounou novembre 2005)

Après la préparation des planches et puits, les jardins sont désormais prets à recevoir les semences et les pépinières.

1.2 Les semis en pépinières et le repiquage

Les pépinières sont généralement préparées 10 jours avant les semis. Après les labours, une pépinière d'une longueur de 2m sur 1m de large en moyenne est confectionnée. Les semences sont généralement achetées dans le commerce à Goundi, Réo ou à Koudougou. En revanche, les semences d'oignon et d'aubergine locale sont produites par les maraîchers.

A l'intérieur des pépinières, des sillons espacés d'environ 10cm sont tracés avec une raie profonde de 5mm. Les semences y sont enfouis et recouverts de terre. Le paillage est ensuite étendu. Il consiste à recouvrir la pépinière d'herbes séchées de paille ou de balle de riz.

Le paillage limite l'évaporation de l'eau du sol, empêchant celui-ci de se désagréger et de perdre sa fumure sous l'eau d'arrosage. Tout en limitant la naissance des mauvaises herbes, le paillage favorise également le développement des racines et la croissance de la plante.

L'arrosage est effectué au moins deux fois par jour le matin et le soir où l'air est frais jusqu'à ce que toutes les graines aient germé et émergé du sol. Le paillage est ensuite retiré pour éviter la formation de plants longs et frêles.

Le désherbage est ensuite effectué ainsi que le binage avec une binette très fine d'une épaisseur de 5 à 6cm. Cette opération permet d'enlever les mauvaises herbes afin qu'elles ne puissent pas gêner le développement normal des plants.

Le repiquage s'effectue dans les planches déjà confectionnées et bien arrosées, lorsque les plants ont atteint selon les producteurs 5 à 7cm de hauteur avec 5 à 6 feuilles pour toutes les spéculations. Le rendement est beaucoup influencé par la grosseur des plants au moment de leur repiquage.

Planche N°2 : Pépinière d'oignon avant et après semi

(Prise de vue BOGNINI Siégnounou novembre 2004)

1.3. Les variétés produites

Dans les deux zones d'étude, Goundi et Réo, la demande de plus en plus croissante de la population locale et urbaine de Koudougou et même celles des villes de Ouagadougou et de Bobo Dioulasso, pousse les paysans à produire davantage en diversifiant les cultures. Ainsi, une gamme variée d'espèces constitue la production maraîchère. On y rencontre l'oignon dont le violet de Galmy, le violet de Garango introduit par le Fère Sylvestre à Goundi en 1965 et le violet de Soumarana qu'on trouve uniquement à Réo. Pour ce qui est de la tomate, on trouve la Riolo, la Roma VF1, la Marmane, les Merveilles des marchés marmaudes, l'Inse, la Petomech et la Romaine. Quant au chou, les espèces cultivées sont le KK cross, le sahel et le Milan de Cabus qui est beaucoup prisé pour ces grosses pommes. Les autres espèces sont le poivron, la carotte, les cucurbitacées dont le concombre et les courgettes, la laitue, la pomme de terre, l'aubergine locale et violette, le piment, l'oseille, le gombo, le haricot vert, l'ail, le persil, etc. Ces variétés sont cultivées sur des superficies qui varient selon leur intérêt économique.

1.4. Les superficies cultivées

De tailles réduites, les jardins à Goundi et Réo ont des formes sensiblement géométriques dans l'ensemble. D'une manière générale, les superficies exploitées par le jardinage varient entre 200m2 et 1500m2. La moyenne pour le village de Goundi est de 471,8 m2 et de 546,6 m2 pour Réo. La technique utilisée pour la mesure des superficies a été celle du double pas. Cependant, certains producteurs sont au-dessus de cette moyenne avec plus d'1ha exploité. L'exploitation des tailles réduites est imputable à l'insuffisance pluviométrique qui entraîne des pénuries d'eau pendant la campagne et aux techniques de production traditionnelles. A titre indicatif, nous n'avons trouvé aucune pompe à pédale et moto pompe à Goundi au cours de nos enquêtes.

Sur les parcelles, une combinaison culturale est effectuée par les producteurs offrant une gamme variée de spéculations. Les spéculations qui occupent de grandes superficies sont l'oignon, l'aubergine locale, l'aubergine violette et le chou. Au cours de la campagne 2003- 2004, la superficie emblavée par l'oignon était de 24 ha à Réo, le chou 55ha, la tomate 18ha, la carotte 15ha, le poivron 13ha, la pomme de terre 4ha, le concombre 1,5ha, l'aubergine locale 24ha et 35ha pour l'aubergine violette. A Goundi, la superficie emblavée en oignon était de 40 ha contre 10 ha pour le chou, respectivement 13 et 15 ha pour l'aubergine locale et

l'aubergine violette, 3ha pour la tomate. La superficie emblavée par la carotte était de 1ha, le poivron 1ha, le concombre 0,5ha. Les données recueillies sur le terrain nous ont permis d'estimer les superficies moyennes par spéculation dans le tableau suivant.

Tableau 2: Superficies emblavées par spéculation à Réo et à Goundi

Spéculations

Superficies moyennes emblavées par localité(m2)

Goundi

Réo

oignon

765,45

825,15

chou

594,6

418,5

tomate

632,30

725

aubergine violette

482

527,65

aubergine locale

316

637,33

poivron

227,96

246

carotte

-

534,75

pomme de terre

150

215

concombre

250

350

Laitue

317,25

476,45

Gombo

-

255

Oseille

75

82

Haricot vert

25

75

Haricot feuille

50

55

Source : Enquêtes de terrain mai 2004

1.5. Les techniques et les pratiques culturales

Durant la période végétative, binage, sarclage, désherbage, épandage de fumure organique et d'engrais, arrosage et traitement phytosanitaire sont les travaux auxquels s'adonne le producteur en fonction du cycle végétatif de chaque spéculation.

1.5.1. Les travaux d'entretien des plantes

Après repiquage les jeunes plants bénéficient de fumure organique épandue à leurs pieds. Par la suite intervient le binage qui consiste au désencroûtement des couches superficielles. Il est effectué au moins une fois par semaine pour favoriser l'infiltration des

eaux d'arrosage et l'aération afin d'accélérer le développement des plantes.

Cette activité s'accompagne de sarclage pour détruire les mauvaises herbes notamment autour des planches et des allées. Après ces opérations, intervient une seconde fois l'épandage de fumures organiques afin de limiter l'Evapotranspiration Potentielle (ETP), et augmenter le taux d'humus.

Dans le but d'accroître la production, les producteurs ont recours à l'engrais chimique notamment le NPK et l'urée. L'engrais granité de type NPK est composé de nitrate, de phosphate et de potassium. Pour l'ensemble des spéculations, l'urée est appliquée une semaine après le repiquage. Quant au NPK, son utilisation intervient au moins 35 jours après. Les quantités moyennes utilisées par ménage sont estimées à 46,168kg de NPK et 17,83kg d'urée pour les ménages de Goundi, 26,412kg de NPK et 11,79kg d'urée pour ceux de Réo. Les tableaux 4 et 5 présentent les quantités utilisées par spéculation. L'épandage des engrais chimiques se fait à la main. Ces intrants sont achetés dans le commerce aux prix de 250 F CFA le kg pour l'urée et 275 F CFA le kg pour le NPK.

Pour certains producteurs organisés à Réo, l'approvisionnement en engrais chimique est fait par l'intermédiaire de la Coopérative Maraîchère de Réo (COMAR) et des groupements maraîchers à 70 F CFA et 280 F CFA le kg respectivement pour l'urée et le NPK.

Planche N3° : Binette pour l'entretien des plants

Tableau 3: Quantités d'engrais utiisés par spéculation à Réo

Engrais

NPK en Kg

Urée en Kg

total

Spéculations

Oignon

827,75

197,5

1025,25

Tomate

109,5

27

136,5

Chou

246,5

62,5

309

Poivron

80

12,5

92,5

Carotte

171,75

65

236,75

Aubergine locale

38

2,5

40,5

Aubergine violette

34

7

41

Pomme de terre

10

5

15

Laitue

7,5

0

7,5

Cucurbitacées

37

6

43

TOTAL

1562

385

1947

Source : Enquêtes de terrain mai-juin 2004

Tableau 4: Quantités d'engrais utiisés par spéculation à Goundi

Engrais

NPK en Kg

Urée en Kg

total

Spéculations

Oignon

1163,75

185

1348,75

Tomate

251,25

28,5

279,75

Chou

523,5

51,5

575

Poivron

48,25

0

48,25

Carotte

0

10

10

Aubergine locale

18,75

0

18,75

Aubergine violette

125

15

140

Pomme de terre

12,5

0

12,5

Laitue

0

10

10

Cucurbitacées

105

6

111

TOTAL

2 248

306

2 554

Source : Enquêtes de terrain mai-juin 2004

Les plus grandes quantités sont consacrées à l'oignon qui est la culture dominante. Une autre activité d'entretien est l'arrosage.

1.5.2 L'arrosage

L'eau d'arrosage provient des puits, bas-fonds et retenues. L'exhaure se fait par puisard manuel à partir des puisettes en sceau, calebasse et autres instruments de récupération. Les puits ont une profondeur moyenne de 5m ; ils sont disposés au centre des planches pour faciliter l'arrosage. Celui-ci est effectué une fois par jour pendant les mois de septembre, octobre et novembre en raison des conditions idéales de la saison. Cependant, l'arrosage s'intensifie pendant l'harmattan à cause du vent frais et sec qui assèche très rapidement le sol. Il est ralenti quand les plantes tendent vers leur maturation. L'arrosage a une fréquence telle

que les plantes n'atteignent pas le point de flétrissement. L'ETP ne doit donc pas dépasser le seuil hydrique. Certaines spéculations comme le chou, la pomme de terre, la carotte sont très exigeantes en eau et nécessitent un arrosage régulier durant leur cycle végétatif. Selon Autissier (1994), il faut 6000 à 8000 litres par jour pour arroser un jardin d'une superficie moyenne de 100m2. La superficie moyenne d'un jardin à Réo étant de 400m2, la quantité d'eau nécessitée sera estimée à 32 000 litres. A Goundi, cette quantité peut être estimée à 40 000 litres. Selon le même auteur, pour 2500m2 de tomate, il faut compter 1750 h d'arrosage avec un puisard de 2m de profondeur. L'arrosage est un travail pénible qui demande une main d'oeuvre en permanence. Il est d'autant plus pénible que les puits sont profonds. Dans les localités de Réo et de Goundi, le tarissement des puits reste une entrave majeure à la production maraîchère car beaucoup sont les producteurs qui n'arrivent pas à achever la campagne. Dans ces conditions, il devient difficile de pratiquer le maraîchage sur de très grandes superficies. Dans l'ensemble, l'arrosage est effectué très tôt le matin entre 5 h et 6 h du matin et le soir après 17 h.

Planche N°4 : Arrosage de jardin autour d'un giolo

(Prise de vue BOGNINI Siégnounou avril 2005) Planche N°5 : puisette en sceau

Au cours de leur développement, les plantes ne sont pas à l'abri d'attaques parasitaires. Les pathologies rencontrées dans les deux localités sont celles causées par les parasites, les bactéries et les champignons.

1.5.3. Le traitement phytosanitaire .

Les pathologies dues aux parasites sont celles causées par les trichoplusia. Ces parasites forment de grands trous sur les feuilles de chou, haricot vert, laitue, tomate et pomme de terre. Après repiquage on a souvent de fortes attaques de plutella xylostella et surtout l'hellula undalis qui détruisent les bourgeons. Les autres parasites sont les mouches blanches qui détruisent les fruits notamment la tomate à leur maturité.

Les maladies causées par les champignons sont essentiellement les pourritures des collets en pépinière trop dense et trop ombragée provoquées par le pythium aphanidermatum et le sclerotium. Les fleurs des cucurbitacées et des légumineuses sont souvent recouvertes de

moisissures noires, provoquées par les choanephora. Les antrhacnoses, quant à eux,

provoquent des tâches sur les feuilles en leur donnant un aspect velouté.

La maladie causée par les bactéries est principalement la galle bactérienne. Le vecteur est le xanthomoas vesicatoria. Cette pathologie bactérienne se manifeste sur les feuilles par de petites tâches acqueuses qui les noircissent. Les feuilles jaunissent par la suite et se dessèchent rapidement. Les bactéries attaquent précisément la tomate, le chou et les aubergines.

Pour y faire face, les producteurs utilisent des produits chimiques comme le Fongicide, la Callidim, le Décis, la Karate et autres pour le traitement phytosanitaire. Ce traitement est fait de façon traditionnelle pour la plupart des producteurs avec des feuilles d'arbre qui servent de moyen d'aspersion. Les appareils ULV et EC sont utilisés par une minorité. L'acquisition des produits phytosanitaires est fonction des capacités financières de chaque producteur. La quantité moyenne utilisée par producteur est estimée à 2,75l dans la localité de Goundi et concerne 69,23% des ménages contre 2,40l à Réo pour 82,25% des ménages enquêtés. Si certains producteurs arrêtent au bout d'une campagne à cause de l'insuffisance des ressources en eau, d'autres en effectuent une seconde qui les occupe pendant la saison pluvieuse.

1.5.4. Les cultures maraîchères en saison pluvieuse

La culture maraîchère à Goundi et à Réo est beaucoup réduite au cours de la saison pluvieuse. Cette période est généralement consacrée aux cultures vivrières. L'activité maraîchère est réservée uniquement aux espèces adaptées à une humidité élevée avec cependant des rendements inférieurs à ceux obtenus en saison sèche. Il s'agit entre autres du chou, de la tomate, des aubergines, des concombres, des djabaro et du piment (cf. Photo N°8). Ces cultures permettent de ravitailler les populations de Réo et de Koudougou en saison pluvieuse, période pendant laquelle les légumes sont rares.

Leur culture est pratiquée sur des terrains élevés qui évacuent facilement l'eau. A Goundi, ces cultures sont pratiquées en amont du barrage de Dioro. Les cultures maraîchères sont possibles sur ces terrains durant toute l'année. Les superficies sont généralement très réduites compte tenu de leur disponibilité et des travaux champêtres qui occupent les paysans en cette période. L'entretien des plantes demande beaucoup d'attention et de temps.

Beaucoup d'espèces ne peuvent donner de récoltes valables en saison de pluie.

Les légumes à tubercules comme la carotte et la pomme de terre sont infestées d'iules (myriapode noir et luisant qui s'enroule en spirale quand on le touche) et pourrissent. Les légumes feuilles ont du mal à lever sous les pluies violentes et les températures élevées. La laitue par exemple donne de mauvais résultats par fonte des semis, montaison précoce et des dégâts occasionnés sur les feuilles par les pluies lui ôtant toute valeur marchande.

Outre la violence des pluies, en tant que facteur physique limitant la production d'espèces fragiles, une humidité trop importante combinée à une température élevée favorisent le développement de deux catégories de maladies chez les légumes :

· les maladies fongiques dues aux champignons qui attaquent les plantes à partir du sol ou par voie aérienne et provoquent la fonte des semis, des pourritures du collet ou des maladies vasculaires. Les champignons sont essentiellement les mucoinées, mildious anthracnos, etc.

· Les maladies d'origine bactérienne et virale, dues essentiellement aux attaques de pucerons, zonocerus.

Tous ces insectes prolifèrent abondamment en saison pluvieuse. Toutefois, ces cultures de saison pluvieuse permettent d'augmenter les revenus des ménages

46
Planche : N°6 : Jardin de piment en saison pluvieuse

(Prise de vue BOGNINI Siégnounou juillet 2004)

Tableau 5 : Variétés de produits adaptés à la culture maraîchère des saisons pluvieuses

Produits

Variétés

début des semis

nombre de

jours de

croissance

rendements unitaires t/ha)

Chou

Sahel

juin

90

10

 

Juin

120

17

Aubergine

Black beauty

avril

180

20

Piment

Safi

mars

180-200

8-12

Piment doux

pepper

Février

120-180

10

Tomate

Romaine

juin

150

5

Cucurbitacée

Concombre

mai

120

9

 

Source : Enquêtes de terrain mai-juin 2004

1.5.5. Les formes de mécanisation de la production maraîchère : une alternative pour accroître la production

Des formations, initiées par les structures d'encadrement ont porté sur toutes les opérations de production, de la préparation de jardins à la récolte. L'ensemble de ces techniques permet d'améliorer le rendement pour accroître le revenu et également pour un meilleur approvisionnement des centres urbains. Ces techniques de production moderne diffusées par les agents techniques de l'agriculture, les projets de développement rural et ONG intervenant dans la zone, sont beaucoup axées sur l'oignon à cause de sa valeur commerciale.

Pour cette spéculation, un accent est mis sur la fertilisation des sols. L'opération prévoit un apport relativement important d'éléments organiques que minéraux. En effet, il est

recommandé un apport de 15 à 20 tonnes/ ha de fumure organique bien décomposée et 200 à 250 kg/ ha d'engrais sur un sol bien mouillé.

Au stade de repiquage, il est recommandé de l'urée à raison de 60 à 70 kg/ ha mélangés à 150 kg/ ha de NPK aux pieds des plantules après 3 semaines. Cette dose est répétée 45 jours plus tard.

Pendant le cycle végétatif, pour l'arrosage par aspersion il faut 1L/ m2 chaque 2 jours, tard le soir. Pour ce qui est de l'irrigation par gravité, il faut un arrosage chaque trois 3 jours.

La modernisation de la production maraîchère prévoit de substituer aux petites planches, des planches plus longues de 4m de long sur 2m de large au moyen d'un équipement attelé (charrue plus paire de boeuf). L'ensemble de ces techniques modernes permet d'obtenir un rendement de 25 à 35 t/ha. Mais, elles sont difficilement applicables.

1.5.6. Les raisons d'une non-application des techniques modernes

L'ensemble des innovations pour accroître la production maraîchère dans la zone d'étude rencontre des difficultés dans leur application effective pour plusieurs raisons.

En effet, selon l'échantillonnage, le niveau d'instruction est de 57,40% à Goundi contre 54,84 % à Réo. Les illettrés représentent 42,6% des producteurs. Leur instruction qui se résume pour la plupart à une alphabétisation et quelques formations suivies à l'école rurale n'est pas à notre avis suffisante pour maîtriser les techniques modernes de production. Cependant, l'avantage est la solide expérience que possèdent les producteurs de Goundi et de Réo. Cette expérience est de 20 ans en moyenne et plus de 40 ans pour certains.

La fertilisation pour la production de l'oignon est entravée par le manque de moyen financier. La quantité moyenne d'engrais chimiques utilisés estimés à 46,168 kg pour le NPK et 17, 83kg pour l'urée à Goundi ; 26,41kg et 11,79kg respectivement pour le NPK et l'urée à Réo est largement en déça des quantités recommandées. Cette situation est liée en plus du manque de moyens financiers, à un problème de mentalité. En effet, le paysan gourounsi n'a pas l'habitude d'investir d'énormes sommes dans son unité d'exploitation. Sur le plan économique, le risque financier lié à la rentabilité incertaine des investissements ne facilite pas la modernisation.

Une autre raison selon les producteurs est que l'engrais chimique altère la qualité gustative de l'oignon par une hausse de la teneur en eau et réduit de ce fait la période de conservation. La différence est vite faite par les commerçants sur le marché car selon ces derniers, l'oignon produit uniquement avec de la fumure organique a une écorce beaucoup

plus épaisse que celui produit avec de l'engrais et se conserverait encore mieux. Cependant, l'utilisation du compost dans le jardinage est limitée par le manque d'eau.

Le déficit en eau entraîne à la fois une augmentation de la durée de décomposition des matériaux et une réduction du volume produit d'où la difficulté de l'utiliser la même année. En plus, cette même fumure est utilisée dans les champs pour la culture vivrière. Une autre contrainte est le besoin alimentaire des animaux qui réduit considérablement les quantités disponibles des résidus de récolte pour la production de la fumure. A cela s'ajoute le caractère extensif de l'élevage et la faible intégration agriculture-élevage.

L'introduction d'un équipement attelé comme la charrue pour la confection des planches plus longues est un peu influencée par les traditions ancestrales. Celles-ci autorisent un individu à posséder un animal de traction (boeuf ou âne) que si son père en possède. Dans le cas contraire, pour l'acquérir, il faudra d'abord en acheter un pour le père vivant ou décédé en guise de sacrifice avant d'en posséder. Ce poids social a une grande influence sur la culture attelée en pays gourounsi.

L'ensemble de ces techniques modernes de production est difficilement applicable au contexte socio-économique des producteurs gourounsi. Leur application implique nécessairement des dépenses pour l'acquisition des facteurs de productions. Par contre, les producteurs n'ont pas cette habitude de le faire et trouvent la campagne maraîchère très courte alors que le maraîchage est la principale source de revenu. La formation à ces techniques de production passerait par un changement de mentalité pour une meilleure orientation des revenus dans la production maraîchère.

2. L'encadrement de la production

Le maraîchage à Réo et à Goundi est une activité purement traditionnelle. Cependant, il bénéficie d'un encadrement. En effet, l'importance de la production maraîchère dans le Sanguié (13% de la production nationale en 2000 selon l'INSD), et les revenus qu'elle procure aux producteurs, exigent une certaine rigueur dans l'encadrement et l'organisation des maraîchers. Ce qui explique la création des structures étatiques pour la supervision des activités et l'organisation des paysans en groupements maraîchers et en coopérative.

2.1. Les structures étatiques et le système d'encadrement

Selon les enquêtes de terrain, 42,6% des maraîchers ne sont pas instruits. Ceux qui le sont ont un niveau qui se limite au primaire et d'autres au niveau de formation dans les écoles rurales. Cette situation nécessite une intervention pour vulgariser les techniques modernes de production en maraîchage.

La structure étatique chargée de l'encadrement des maraîchers dans le département de Réo est la DPAHRH. Cette structure est souvent appuyée par des ONG et programme de développement rural tels que le PNGT2 et l'AMB intervenant dans la zone.

Le réseau d'encadrement de la DPAHRH pour l'ensemble des activités agricoles est subdivisé en Zone d'Animation Technique (ZAT) dans la province du Sanguié. Ces ZAT sont structurées en 30 Unités d'Appui Technique (UAT) avec 5 UAT par ZAT. L'ensemble de ces ZAT comprend au total 138 villages dont 32 seulement sont encadrés. Le nombre d'UAT fonctionnelles est de 16. Pour ce qui est de la culture maraîchère, l'encadrement concerne 5 ZAT fonctionnelles qui sont celles de Réo, Kinkiali, Kilsio, Bonyolo et Goundi.

La DPAHRH intervient dans la mise en place des groupements maraîchers et des coopératives par l'obtention des certificats d'agrément. Elle se charge de la sensibilisation des producteurs à l'esprit coopératif et au respect du règlement intérieur.

Les agents assurent aux groupements maraîchers, l'encadrement technique à partir des séances d'animation sur l'utilisation et le traitement des semences, la mise en place des pépinières, le repiquage, l'application des engrais, le traitement phytosanitaire et la conservation des produits maraîchers. Ainsi, des séances de formation théorique sont organisées suivies de séances pratiques dans des jardins aménagés avec les groupements maraîchers.

Mais, en dépit des séances de formation initiées pour les maraîchers, bon nombre d'entre eux trouvent que l'assistance technique est insuffisante. Certains producteurs vont jusqu'à douter du savoir-faire des techniciens. Cette insuffisance se situe au niveau de l'utilisation des intrants. En effet, l'approvisionnement en intrants est laissé aux producteurs. Les semences acquises dans le commerce sont souvent de mauvaises qualités. Les variétés présentées ne sont pas toujours adaptées aux conditions éco-climatiques de la région. Les producteurs sont également confrontés à la qualité douteuse de certains produits phytosanitaires dont l'application reste sans effet sur les parasites d'espèces végétales. C'est le cas de la mouche blanche et de l'hélicoverpa A qui ont fait leur apparition au cours de la campagne dernière et ont entraîné d'énormes pertes en fruits de tomate. La mauvaise

utilisation des produits chimiques provoque parfois une détérioration des plantes. En outre, il n'existe pratiquement pas de formation aux procédés de gestion des groupements maraîchers et des coopératives.

2.2. Les structures paysannes

L'importance de la production maraîchère à Réo et à Goundi a incité les paysans à une organisation afin de mieux défendre leurs intérêts. Les structures mises en place sont les groupements maraîchers et une coopérative à Réo. Ces structures interviennent dans la production et dans la commercialisation des produits maraîchers.

2.2.1 Les groupements maraîchers

Les groupements maraîchers à Goundi et à Réo sont des organisations volontaires de producteurs appartenant généralement à un même quartier. Ces groupements masculins, féminins et mixtes à caractère socio-économique permettent aux producteurs de mettre leurs intérêts en commun. Ainsi, les noms comme yiguia,korèji, biétolo, sonoyen des groupements de Goundi et gianwanlè, guiédouniyen, soulouyen ceux de Réo qui signifient pour la plupart union, solidarité, fraternité, témoignent de l'intérêt que les producteurs ont à s'associer. A titre indicatif, selon la DPAHRH du Sanguié, on dénombrait 25 groupements maraîchers à Réo et 5 à Goundi.

L'objectif de ces organisations est l'obtention des services nécessaires à la marche de leurs activités maraîchères. Ces regroupements leur permettent d'obtenir donc des financements octroyés par les projets de développement rural intervenant dans la zone, des facteurs de production (semences, engrais chimiques, produits phytosanitaires), des équipements modernes et des formations qui leur permettent d'assimiler les nouvelles techniques de production.

Le fonctionnement des groupements est assuré par les membres du bureau exécutif et un comité de gestion. Le président, le secrétaire général, le trésorier et leurs adjoints, constituent les membres du bureau exécutif. Le comité de gestion est subdivisé en comités de fonction précise : un comité d'approvisionnement en facteur de production, un comité de supervision des travaux dans le jardin collectif et un comité de commercialisation qui se charge d'écouler les produits récoltés. Chaque groupement dispose d'une caisse alimentée par la quote-part

financière de chaque membre. Les revenus sont issus des jardins collectifs et la contribution financière des ONG et projet de développement rural intervenant dans la zone. Ces groupements maraîchers bénéficient également de prêts bancaires auprès de certaines institutions financières de la place notamment la caisse populaire. En plus de ces intérêts économiques, ces organisations visent la cohésion sociale entre membre du groupement par le travail participatif. Les revenus tirés des jardins collectifs sont orientés dans l'achat de matériel collectif, d'intrants et les cérémonies en fin d'année. Ils permettent également de subvenir aux besoins socio-économiques des membres en difficulté.

Cependant, beaucoup sont les groupements qui affirment n'avoir plus bénéficié de soutien financier et de formation comme autrefois. L'initiative est individuelle et chacun se consacre à son jardin. Les jardins collectifs n'existent plus pour certains groupements. Paradoxalement, on assiste selon la DPAHRH, à une création multiple ces dernières années de groupements maraîchers qui ne sont pas reconnus par les services techniques. Ces regroupements sont beaucoup plus politiques dans le but d'obtenir des financements et se résument à l'échelle d'une grande famille.

2.2.2 Les coopératives : La COMAR

La COMAR a été créée en 1962, suite à une intervention du CRPA pour organiser les paysans de Réo afin de produire des légumes et fruits compte tenu de sa potentialité dans ce secteur. La COMAR s'est donc fixée comme objectifs de :

· promouvoir et encourager la production maraîchère dans le département de Réo ;

· organiser la commercialisation des produits maraîchers ;

· assurer la promotion sociale des membres de la coopérative.

La COMAR compte 67 membres. Elle organise la production maraîchère par l'approvisionnement en intrants (semences et engrais chimiques) auprès des producteurs. Les quantités d'intrants fournis varient d'une année à l'autre en fonction des commandes faites par les maraîchers.

Dès les premières années de sa création, la COMAR a équipé les maraîchers du département en motopompe et grillage à crédit pour clôture avec l'appui de la Banque Agricole et Commerciale du Burkina (BACB) l'ex Caisse Nationale de Crédits Agricoles (CNCA). Mais suite à certaines difficultés financières, ces équipements ne sont plus fournis. La COMAR a donc axé ses efforts sur l'exploitation des circuits commerciaux.

Ainsi, la structure organise la commercialisation des fruits et légumes en direction de

Ouagadougou à l'Union des Coopératives Maraîchères du Burkina (UCOBAM) et à la Société de Conservation, de Commercialisation et de Transformation (SOCCOPRAT). La COMAR s'est intéressée à la SOCCOPRAT après la faillite de l'UCOBAM.

La COMAR dispose d'un magasin de stockage dans tous les chefs lieux de départements de la province du Sanguié. Les produits collectés sont acheminés à partir d'un camion. Ces produits sont ensuite conservés dans une chambre froide au siège de La COMAR. La COMAR permet aux maraîchers d'écouler leurs oignons en période d'engorgement.

3. L'organisation spatiale de la production maraîchère

La localisation des jardins à Réo et à Goundi est fonction du mode d'accès à l'eau et à la fumure organique. On y rencontre deux grands modes d'accès à l'eau en fonction des ressources et du type d'exploitation. Il s'agit du puisage à partir des puisards ou des puits permanents, et le puisage direct dans les retenues d'eau. Ces modes d'exhaures donnent lieu à des jardins isolés et à des jardins autour des retenues d'eau.

3.1. Les jardins isolés

Ces jardins sont localisés autour des concessions notamment dans le mois de novembre, période pendant laquelle l'eau est encore disponible dans les puits (cf.photo N°7). Le critère de choix de ces parcelles est la proximité et la facilité de les enrichir en fumure organique. En général, un ou plusieurs puits y sont creusés pour l'arrosage. Les jardins autour des concessions sont clôturés par des tiges de sorgho tressées, de haies mortes d'épineux ou de seccos, ou parfois d'un véritable mur de terre.

L'occupation de l'espace réservé au jardinage évolue vers les bas-fonds avec arrosage par puisard. La mise en valeur de ces bas-fonds est effectuée à partir du mois de janvier, période à laquelle les excès d'eau de l'hivernage sont évacués. La texture du sol permet ainsi de conserver une humidité résiduelle suffisante.

Planche N°7 : Jardin autour d'une concession à Réo

(Prise de vue BOGNINI Siégnounou mai 2004)

3.2. Les jardins autour des points d'eau : cas du barrage de Dioro à Goundi

La construction du barrage de Dioro en 1984 a permis de multiplier les jardins autour de la retenue d'eau et d'augmenter de ce fait le nombre de maraîchers au cours de ces dernières années. Cette retenue d'eau a également favorisé l'augmentation du nombre de culture annuelle, ce qui permet d'étaler la production au cours de l'année. Elle fait la renommée du quartier Dioro en matière de production maraîchère.

Les jardins sont situés en amont et en aval de ce point d'eau (cf.photo N°8). En amont, les pentes sont douces et les jardins sont mis en culture au fur et à mesure de la descente de l'eau. Ainsi, en fonction de leur position topographique, les jardins portent 1 à 3 cycles de maraîchage annuel. Les jardins à 2 ou 3 cycles de culture sont situés sur des pentes relativement douces, ce qui permet une exploitation de l'espace au fur et à mesure de la descente de l'eau. Pour les jardins à 1 cycle, les pentes brutes réduisent considérablement l'espace disponible pour l'activité maraîchère au cours de l'année. Dans tous les cas, l'accès facile à l'eau permet de gagner en temps à l'arrosage. Cependant, cette exploitation intensive du barrage est faite de façon traditionnelle dans la mesure où on note l'absence totale du pompage mécanique

54
Planche N°8 : Jardin autour du barrage de Dioro

(Prise de vue BOGNINI Siégnounou mai 2004)

4. La récolte et le transport des produits maraîchers

4.1. Les techniques de récoltes

Les spéculations sont classées en différentes catégories suivant la partie de la plante consommée.

Ainsi, on distingue:

· Les légumes à bulbes, à tubercules ou à racine (oignon, ail, pomme de terre, carotte) ;

· Les légumes à feuilles (oseille, laitue, haricot feuille, etc) ;

· Les légumes à fruits et graines : ces légumes regroupent la famille des solanacées (tomate, aubergine, etc.) les cucurbitacées (concombre, courgette).

Pour l'ensemble de ces spéculations, on distingue deux types de récoltes :

> La récolte simple effectuée une seule fois pour les légumes à bulbe, à tubercule et d'autres légumes à feuille comme le chou et la laitue.

> La récolte continue durant le cycle végétatif de la plante pour les légumes à fruits et les légumes feuilles.

Les récoltes dans le deuxième cas sont faites sous forme de cueillette contrairement aux spéculations à une seule récolte où les produits sont déterrés. Le matériel aratoire utilisé est généralement composé de daba et de pioche. La récolte intervient après flétrissure des

feuilles qui est le signe de maturité physiologique de la plante.

Les récoltes continues sont effectuées les jours de marché qui se tiennent tous les 3 jours à Réo et à Goundi ceci, dans le but de faciliter l'écoulement. Dans l'ensemble, les récoltes se déroulent entre le mois de janvier et de juin (cf. calendrier des cultures maraîchères).

Les feuilles d'oignon et d'aubergine locale sont également récoltées. Les feuilles d'oignons sont séchées et commercialisées, tandis que celles d'aubergine locale sont directement commercialisées ou consommées.

L'oignon est cultivé et récolté 3 fois pendant la campagne maraîchère chez certains producteurs. En effet, les premiers oignons repiqués en août sur les terrains plats sont récoltés en octobre. Après cette récolte, les planches sont reconstituées et d'autres oignons sont repiqués. Ceux-ci sont récoltés dans les bas-fonds. Intervient également en juin la récolte des djabaro. Ces oignons ne produisent pas de bulbe par manque d'eau. Des spéculations sont récoltées hors campagne maraîchère notamment en saison pluvieuse. Il s'agit du gombo, des aubergines locales et violettes et quelque fois le chou et la tomate. Le tableau suivant indique le nombre de récoltes par spéculation au cours de la campagne maraîchère.

Tableau 6: Nombre de récoltes effectuées par spéculation à Goundi et à Réo

Spéculations

Cycles végétatifs (nombre de jour)

Types de légume

Nombre de récolte

Oignon

90

Bulbe

01

Chou

60 à 70

Pomme

01

Tomate

60

Fruit

08 à 10

Poivron

45

Fruit

02 à 04

Aubergine locale

45

Fruit

05

Aubergine violette

120

Fruit

07 à 10

Concombre

45

Fruit

06

Carotte

90

Racine

01

Haricot vert

45

Fruit

06

Laitue

45

Feuille

01

Pomme de terre

85

Tubercule

01

Ail

120

Bulbe

01

 

Source : Enquêtes de terrain mai-juin 2004

4.2. Les quantités récoltées

Les statistiques sur les quantités des produits maraîchers sont insuffisantes et très peu fiables en raison de l'absence des relevés d'une campagne à l'autre. Néanmoins, les chiffres disponibles pour la campagne 2003-2004 traduits sous forme de graphique donnent une idée approximative sur la production maraîchère dans les 2 localités.

prodution en tonnes

1000

100

10

1

GRAPHIQUE 7: PRODUTION MARAICHERE A GOUNDI POUR LA CAMPAGNE 2003-2004

spéculations

Source : DPAHRH du Sanguié mai 2004

production en tonnes

10000

1000

100

10

1

GRAPHIQUE 8: PRODUCTION MARAICHERE A REO POUR LA CAMPAGNE 2003-2004

spéculations

Source : DPAHRH du Sanguié mai 2004

Dans les ménages enquêtés, les quantités récoltées ont été estimées à partir des rendements de chaque spéculation. Ces rendements ont été fournis par les services techniques du DPAHRH. Ils ont été ensuite confrontés aux superficies de chaque spéculation. Ainsi, les quantités produites par les ménages sont transcrites dans le tableau suivant.

Tableau 7 : Répartition des ménages en fonction des spéculations cultivées et des uantités produites

Spéculations

Quantités produites en kg à Goundi

Quantités produites en kg à Réo

Pourcentage des

ménages à Goundi

Pourcentage des

ménages à Réo

Oignon

40475

36400

92,30%

90,32%

Choux

8967

7526,25

59,96%

43,52%

Tomate

7800

5205

44,23%

24,20%

Aubergine locale

1050

982

13,46%

9,60%

Aubergine violette

820

1425

7,69%

4,8%

Concombre

347

986

15,38%

8%

Poivron

2700

1280

13,46%

6,4%

Carotte

-

1325

0%

16,10%

Pomme de terre

300

1286

7,69%

8%

 

Sources : Enquêtes de terrain mai-juin 2004

Le tableau montre que les plus grandes quantités produites sont l'oignon, le chou et la tomate. Selon les producteurs, le choix des spéculations repose sur un certain nombre de facteurs qui sont entre autres : la facilité d'acquisition des semences, d'entretien, de conservation, d'écoulement, la rémunération, et le faite qu'elles soient intégrées dans les habitudes alimentaires. Pour ce qui est de l'oseille, le gombo et les feuilles de haricot même si les quantités produites sont difficilement estimables, il n'en demeure pas moins qu'elles

soient importantes. Ces spéculations sont plus cultivées par les femmes dans la mesure elles réduisent les dépenses consacrées à l'alimentation de la famille. Elles sont d'ailleurs

intégrées dans les habitudes alimentaires des populations locales.

Il est aussi important de noter que la tendance de la production maraîchère des 2 localités est en corrélation avec le climat de la région. Selon le graphique suivant, l'on se rend compte que de façon générale les quantités produites entre 1996 et 2004 sont en phase avec les quantités de pluie enregistrées. On peut donc penser que la disponibilité de l'eau reste la condition sine qua num pour une production maraîchère.

precipitations en mm

1000

400

300

200

900

800

600

500

700

100

0

GRAPHIQUE 9 : CORRELATION ENTRE LA PODUCTION MARACHERE ET LES
PRECIPITATIONS DE 1996 A 2004 A REO ET A GOUNDI

1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003

années 0

4000

8000

2000

6000

12000

10000

production en tonnes

précipitations production

Sources : DPAHRH du Sanguié et météorologie nationale

4.3. La collecte et le transport des produits maraîchers

4.3.1. Les méthodes de collecte

La période de collecte des produits maraîchers est fonction du début des activités maraîchères. Elle est donc liée au cycle végétatif de chaque spéculation. Dans l'ensemble, la campagne maraîchère démarre au mois d'octobre-novembre. Les premières récoltes sont attendues dans les mois de décembre et janvier. A la récolte les moyens de collecte sont constitués de sac de jute de 50 et 100 kg qui ont servi à l'importation de céréales ou de semences de coton. Ces sacs sont réservés à la collecte des oignons, choux, poivrons, concombres, courgettes, aubergines locales et violettes et du gombo. La cuvette de 25 kg communément appelée la «tine» sert de collecte pour la tomate et également pour le poivron. Le panier est généralement utilisé pour les produits comme la carotte, les feuilles de haricot, l'oseille. Les caisses de 25 kg en bois servent de moyen de collecte uniquement pour la pomme de terre. La charrette est moins utilisée comme moyen de collecte compte tenu des faibles quantités enlevées. En revanche, elle sert de moyen de collecte pour le chou lorsque les quantités sont élevées. Tous ces moyens de collecte tiennent généralement compte de la qualité des produits pour que ceux-ci ne soient pas endommagés lors du transport.

4.3.2. Le transport des produits maraîchers

L'inorganisation et le manque de coordination des activités commerciales amènent soit le commerçant à se déplacer sur le site pour acheter les produits, soit le maraîcher à écouler sa récolte par petite quantité sur les marchés locaux de Goundi, Réo et Zoula (localité située au Sud de Réo) ou à la transporter à Koudougou. Ces producteurs et vendeurs disposent de 5 moyens pour acheminer leurs produits sur le marché :

· Les femmes plus précisément les productrices et les épouses des producteurs transportent les produits sur leurs têtes sur une distance moyenne de 3 et 7 km respectivement pour les marchés locaux de Zoula et Réo en provenance de Goundi, et de 4 km et 7 km pour les marchés de Zoula et Goundi en provenance de Réo.

· Les producteurs et vendeurs se déplacent à vélo sur une distance de 15 km en direction de Koudougou. Les quantités moyennes transportées sont de 1 à 2 sacs d'oignon, de chou, d'aubergine locale et violette. Avec ce moyen de locomotion, les producteurs et vendeurs ne peuvent qu'effectuer en moyenne 2 voyages par jour.

· La mobylette est le moyen de transport des producteurs et des vendeurs les plus fortunés. Ce moyen de locomotion est plus rapide et transporte une grande quantité de produits, environ 4 à 5 sacs de 50kg pour les spéculations comme l'oignon, le chou, l'aubergine locale et violette, et souvent la tomate.

· Un autre moyen est la charrette asine qui transporte une quantité plus importante de produits maraîchers. Cependant celui-ci n'est pas beaucoup utilisé.

· Enfin, il y a les véhicules de transport en commun constitués de car et de camion reliant l'axe Dédougou-Koudougou en passant par Goundi et l'axe TouganKoudougou en passant par Réo. Ces véhicules sont le plus empruntés par les grossistes et les revendeurs dans la mesure où ils transportent une quantité très élevée de produits maraîchers.

Parmi ces moyens de transport, le vélo est le plus utilisé par les ménages. Cependant, il ne permet pas de transporter une quantité importante de produits maraîchers.

5. Les techniques de conservation des produits maraîchers : cas de l'oignon

La plupart des ménages en milieu urbain comme en milieu rural ont recours à l'oignon comme condiment de base pour la préparation de leur sauce. Ces ménages connaissent donc une demande constante en oignon tout au long de l'année. Cependant les marchés locaux et urbains ne peuvent pas absorber instantanément les grandes quantités d'oignon produites au cours de l'année. Face à cette situation et dans l'optique d'accroître les revenus des producteurs afin d'améliorer leur condition de vie, des projets de développement rural notamment le PNGT2 ont initié une série de formations pour la conservation des oignons. Le stockage de ces oignons permet de prolonger la commercialisation sur la grande partie de l'année. En effet, de nombreuses formations sur les techniques de conservation de cette spéculation à partir des séchoirs ont été initiées à l'endroit des maraîchers les années précédentes. Mais celles-ci se sont soldées par des échecs tout simplement parce qu'elles ne tenaient pas compte du contexte socio-économique des 2 localités.

Les techniques modernes de conservation initiées par le PNGT2 sont de deux sortes :

· La conservation des oignons bulbes dans un silo en paille ;

· La conservation des oignons découpés sur plastique.

Pour la première technique, les oignons bulbes sont conservés dans un silo en paille. Ce silo est entièrement construit en bois avec 2 étagères distantes de 0,4 à 0,5m. Le silo a une dimension de 3m de long sur 2,5m de large avec une hauteur moyenne de 2,5m. Le toit peut avoir une ou deux pentes. Sur les étagères faites en secco, deux couches d'oignon peuvent être étalées. La capacité de stockage pour l'ensemble du silo est estimée à 15 tonnes soit environ 30 sacs d'oignon de 50kg. Ces oignons peuvent être stockés pendant 6 à 7 mois. Le silo est utilisé pendant 3 ans maximums, avec renouvellement du toit. Le suivi consiste à enlever chaque semaine les oignons décomposés pour ne pas affecter les autres. Les pertes peuvent être évaluées entre 5 et 10% des quantités stockées.

Les facteurs influençant l'aptitude à la conservation sont d'ordre héréditaire et technique. Les facteurs héréditaires sont liés à la qualité gustative de la variété de l'oignon stocké, la durée de la période de dormance naturelle, la couleur des tuniques, leur nombre et leur épaisseur. Les variétés aptes à la conservation sont le violet de garango, de galmy et de

soumarana que l'on retrouve dans les deux localités. Les facteurs d'ordre techniques sont

antérieurs à la récolte. Il s'agit de qualité de l'arrosage et des engrais chimiques qui augmentent la teneur en eau et amincissent les tuniques.

Les autres facteurs limitant sont les germes pathogènes lors du stockage et les rats.

Pour y faire face, une plaque anti-rat en tôle sous forme d'entonnoir est fixée à chaque perche à quelques mètres du sol.

La deuxième technique consiste à couper les oignons récoltés en rondelle ou en lanière après avoir épluché la première écorce. Ces oignons découpés sont ensuite trempés pendant 15 à 20 mn dans une solution de vinaigre en raison de 30cl pour un litre d'eau. Il sont séchés sur un plastique noir. La conservation de ces oignons séchés peut enfin se faire dans des récipients ou des sacs dans un endroit sec. Ils peuvent être conservés pendant toute la saison sèche.

Par ailleurs, les ménages pratiquent des techniques traditionnelles de conservation qui consistent à verser les oignons sur du sable humide de manière à ne pas les superposer. Les oignons sont généralement étalés dans des cases rondes ou des locaux inhabités mais très bien aérés. Des pertes sont souvent causées par l'humidité ou le contact avec le sel qui provoque des pourrissements.

6. Le calendrier des cultures maraîchères et le calendrier agricole des cultures pluviales

L'objectif principal des cultures vivrières est le plus souvent de subvenir aux besoins alimentaires des ménages. Cependant, la production maraîchère est entièrement destinée à la commercialisation. L'agriculture pluviale est la principale activité économique à Réo et à Goundi. Elle occupe la population pendant la période hivernale. L'activité maraîchère est la principale en saison sèche. Les tableaux suivant donnent un aperçu des travaux champêtre et des cultures maraîchers à Réo à Goundi.

Tableau 8: Calendrier des cultures maraîchères

Récoltes

Mois

Oct.

Nov.

Déc.

Janv.

Fév.

Mars

Avril

Mai

Juin

Activités

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Sémi et repiquage

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Sarclo-binage

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

engrais NPK + Urée

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Traitement phyto

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Source : Enquêtes de terrain mai-juin 2004

Tableau 9 : Calendrier des travaux agricoles des principales cultures (sorgho, mais, mil, arachide, riz) à Réo et à Goundi

Récolte

Mois

Mai

Juin

Juillet.

Août.

Sept..

Oct.

Nov.

Activités

 
 
 
 
 
 
 
 

Sarclage

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Source : Enquêtes de terrain mai-juin 2004

Les travaux agricoles s'étendent de mai a novembre, tandis que ceux réservés à la culture maraîchère débutent en octobre pour prendre fin en juin. Les travaux champêtres des principales cultures vivrières sont donc une suite des cultures maraîchères en saison sèche. En d'autres termes, la culture maraîchère prolonge le calendrier agricole traditionnel. Elle occupe les populations en saison sèche. Elle résout tant soit peu le problème de sous emploi en

milieu rural. Il n'existe aucune contrainte d'un calendrier sur l'autre. Les périodes d'inactivitéd'un calendrier sont mises à profit pour préparer les activités de l'autre.

II. LES FORMES D'UTILISATION DE LA PRODUCTION MARAICHERE

Il existe 2 formes d'utilisation des produits maraîchers récoltés : ces produits sont consommés par les ménages. Ils constituent donc une source d'alimentation. Ils sont également utilisés dans la médecine traditionnelle pour le traitement de certaines maladies

1. Les produits maraîchers comme une source d'alimentation

Les produits maraîchers sont des sources diversifiées de calories, vitamines, de sels minéraux dont l'organisme a besoin pour son fonctionnement. Les légumes contiennent également des glucides et protéines. Les vitamines que contiennent les légumes sont essentiellement les vitamines A, B1, B2, B3, PP, C et E.

Pour les couvertures des besoins en vitamine A, beaucoup de ménages ne peuvent pas compter sur les produits animaux souvent chers. Aussi, la cellulose est-elle un glucide non digestible dont l'absorption facilite le transit intestinal. Or si elle est abondante dans les grains de céréales, elle se trouve dans le son qui n'est pas consommé.

Par contre, selon Bertrand A. (1982), les légumes verts en contiennent une grande qualité de 0,5% à 1,5%. La richesse en sels minéraux et en vitamines est le principal atout des légumes dans une région où l'alimentation est basée sur les céréales. La teneur en sels minéraux (calcium, potassium, fer) rend l'eau facilement assimilable par l'organisme et certains d'entre eux sont facilement transportables. Par ailleurs, la teneur en eau des légumes frais reste la plus élevée de tous les aliments solides ; 77% pour la pomme de terre et 80 à 95% pour les légumes dits verts.

Il est souhaitable de faire cuire les légumes le moins longtemps possible et dans des marmites couvertes, afin de réduire l'oxydation par l'air qui détruit les éléments nutritifs. En effet, un légume ne peut être considéré de haute valeur nutritionnelle que s'il est consommé cru. Mais les carottes sont consommées crues dans les deux localités.

Les carences en légume dans l'alimentation peuvent provoquer une diminution de la résistance aux attaques microbiennes. Chez les enfants, les carences peuvent causer le marasme, le kwashiorkor et autres avitaminoses.

Malgré la richesse nutritionnelle des légumes, la part de la production utilisée dans l'alimentation de la famille du maraîcher est très faible. En effet, le maraîchage n'a pas été adopté par les paysans gourounsi pour leur alimentation. Les légumes doivent avant tout apporter un revenu. Et ne dit-on pas que ``le cordonnier est le plus mal chaussé ? `` Les producteurs réservent généralement les meilleurs légumes pour la vente et se contentent des moins bons ou des invendus pour la consommation. Dans certains cas, toute la production est orientée vers la commercialisation, ceci pour les variétés comme la pomme de terre, la laitue, les concombres, les carottes et les haricots verts. Toujours est-il que les ménages améliorent leurs rations alimentaires en consommant certains légumes.

Les produits maraîchers consommés par les ménages sont essentiellement l'oignon, le chou, la tomate locale et les aubergines. Les quantités varient selon la taille du ménage. Les quantités moyennes consommées par ménage peuvent être estimées à 5kg/semaine pour l'oignon, 3kg/semaine pour la tomate et 2kg/semaine pour les aubergines. Pour ce qui est du gombo, de l'oseille, des feuilles de haricot, de l'oignon et de l'aubergine locale, même si la quantification d'autoconsommation est difficilement estimable, il n'en demeure pas moins qu'elle soit importante. Ces légumes sont intégrés dans les habitudes alimentaires des paysans gourounsi. Selon une étude menée par MOUSTIER P., DAVID O.( 2001) sur les ménages africains, les fréquences de consommation sont supérieures à 4 fois/semaine pour la tomate locale, les légumes feuilles ainsi que l'oignon. Dans l'ensemble, à Goundi et à Réo, les fréquences de consommation diminuent progressivement au fur et à mesure que les récoltes

diminuent.

Ces produits maraîchers sont généralement associés au tô de mil ou sorgho qui constitue l'aliment de base en pays gourounsi. Ils permettent d'assaisonner les sauces. En revanche, les feuilles de chou, d'aubergine locale, et d'oignon sont souvent cuites simplement avec de l'eau. Elles sont ensuite essorées et assaisonnées de beurre de karité. Elles sont consommées simplement ou accompagnées de tô. Dans le tableau suivant, nous avons énuméré les valeurs nutritives des légumes et certains aliments consommés par les ménages

Tableau 10 : Composition chimique de quelques aliments (par 100 g de partie comestible)

Culture

Eau

%

Energie Kcal

Protéines (g)

Lipide s (g)

Glucide s (g)

Ca (mg)

Fe (mg)

Vit. A

(U.I.)

Vit. B1 (mg)

Vit. B2 (mg)

Vit. C

(mg)

Acide Nicotinique (mg)

Légumes - Racines - Tubercules et bulbes Carotte

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Oignons

90

30

0,9

0

6,7

40

0,7

13 000

0,07

0,06

6

0,56

 

87

37

1

0

8,2

30

0,4

250

0,03

0,1

15

0,1

 

94

16

1,2

0

2,8

38

1,6

0

0,05

0,03

25

0,15

Légumes feuilles

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Chou vert

90

26

3

0,2

3

85

1

500

0,10

0,10

50

0,35

Manioc

80

53

7,0

1

10

?

?

10 000

0,14

0,26

300

?

Laitue

94

14

1,4

0

2

35

0,7

2 000

0,05

0,04

7

0,18

Patate douce

80

40

3,5

0,5

8

?

?

4 000

0,1

?

25

?

Légumes fruits

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Aubergine

93

20

1

0

4

15

1

0

0,04

0,05

25

0,7

Haricot

90

30

2

0

5,5

64

1,4

600

0,8

0,12

20

0,5

Concombre

96

10

0,6

0

1,8

10

0,3

200

0,04

0,05

10

0,18

Gombo

90

29

1,8

0

5,5

70

1

1 000

0,1

0,1

25

0,7

Tomate

92

18

1

0

3,5

9

0,4

1 200

0,05

0,04

25

0,7

Céréales

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Mil

11

355

10,0

2,5

73

20

5,0

0

0,6

0,1

0

1,0

Riz

12

352

7,0

0,5

80

5

1,0

0

0,06

0,03

0

1,0

Maïs

12

363

10,0

4,5

71

12

2,5

0- 600

0,35

0,13

0

2,0

Tubercules

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Igname

54 - 84

104

2,0

0,2

24

10

1,2

0 - 200

0,1

0,03

10

0,4

Manioc

49 - 74

153

0,7

0,2

37

25

1,0

0

0,07

0,03

30

0,7

Pomme de terre

70 - 85

75

2,0

0

12

10

0,7

0

0,1

0,03

5 - 50

1,5

Légumineuse à graines

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Haricot niébé

10

340

22,0

1,5

60

90

5,0

0 - 50

0,5

0,25

0

2,0

Arachide

6

579

27,0

45,0

17

50

2,5

0

0,9

0,15

0

17,0

 

0 = trace Sources : Cultures vivrières tropicales, Westphal et AI, 1985

Nutrition humaine en Afrique tropicale, Latham M.C., 1979

En plus de leurs valeurs alimentaires, les légumes sont utilisés dans la pharmacopée traditionnelle en pays gourounsi.

2. Les vertus thérapeutiques et cosmétiques des produits maraîchères

Outre l'autoconsommation, les produits maraîchers font l'objet d'une utilisation médicamenteuse dans la société gourounsi. Ils sont intégrés dans la pharmacopée traditionnelle pour le traitement de certaines maladies. Selon les ménages, ces maladies sont entre autre les brûlures, les maladies diarrhéiques, la varicelle, les ulcères,.

· Pour les brûlures, les ménages utilisent des feuilles d'oignon écrasées en application sur les parties du corps brûlé.

· Les maladies diarrhéiques sont traitées avec les feuilles de tomate pétries mélangées à de l'eau. Cette substance est utilisée comme purgatif.

· La varicelle est traitée avec l'ail écrasé appliqué sur la peau.

· L'ail écrasé mélangé au dolo donne une solution buvable qui permet de soigner les ulcères.

· Les feuilles de tomate soignent certaines dermatoses en l'occurrence les dartres. Les produits maraîchers sont également orientés vers la commercialisation qui constitue la fonction première. Cet aspect sera détaillé en profondeur dans la deuxième partie.

CONCLUION PARTIELLE

De l'analyse du milieu physique à Réo et à Goundi, il ressort que la pluviométrie est peu favorable aux activités agricoles. Sur le plan pédologique, la zone dispose de sols de bonne qualité pour l'agriculture. Cependant, ils sont soumis de façon intensive à l'érosion éolienne et pluviale. De façon générale, on note une dégradation progressive des ressources naturelles rendant de plus en plus difficile la pratique des activités agro-sylvo-pastorales qui autrefois constituaient les principales sources de revenus. Cette situation pousse les paysans à

s'intéresser aux cultures maraîchères qui bénéficient de conditions favorables. Ces cultures constituent la principale activité de contre saison dans la zone et occupent la plupart des paysans pendant la saison sèche. Dans l'ensemble, les techniques de production sont traditionnelles. Cependant, la production est entravée par le manque d'eau réduisant les superficies exploitées. Le système d'encadrement reste encore à parfaire pour une impulsion de l'application des techniques modernes de production. La deuxième partie permettra de cerner l'impact socio-économique des cultures maraîchères sur les conditions de vie des ménages.

DEUXIEME PARTIE : L'IMPACT SOIO-ECONOMIQUE DES CULTURES MARAICHERES A REO ET A GOUNDI

CHAPITRE I : LA COMMERCIALISATION DES PRODUITS MARAICHERS ET

LES REVENUS

I. LA COMMERCIALISATION

La commercialisation des produits maraîchers dans les 2 localités se fait à travers 2 grands circuits de distribution : le circuit spontané et le circuit structuré.

1. Les circuits de distribution des produits maraîchers à Goundi et à Réo

1.1. Les circuits spontanés

Au cours de nos investigations sur le terrain, nous avons pu identifier 4 principaux circuits spontanés à Goundi et à Réo allant du producteur au consommateur. Ces circuits ont été classés en fonction de leur longueur, la longueur représentant le nombre de transactions successives entre le producteur et les consommateurs. Ils sont animés par des producteurs non affiliés à une coopérative. Ces circuits sont traditionnels et relèvent du secteur informel.

Le circuit qui va directement du producteur au consommateur est animé par les producteurs eux-mêmes et les épouses de ces derniers. Dans ce circuit, le producteur écoule luimême une partie de sa production sur le marché local et sur les marchés de koudougou notamment dans les hôtels et restaurants. Les produits concernés par ce circuit sont la tomate, le poivron, et quelque fois les aubergines. Dans les hôtels, les produits écoulés sont la pomme de terre, le haricot vert et quelque fois la carotte. La vente se fait au détail. Le choix de ce circuit est donc déterminé par la nature fragile et périssable des produits dans l'optique de les mettre rapidement à la portée des consommateurs.

Le second circuit est animé par les producteurs, les détaillantes et les consommateurs. Les détaillants des marchés de Koudougou dans un premier cas se déplacent sur les sites de production à vélo ou à cyclomoteur. Dans un second cas, les producteurs se déplacent vers les détaillantes sur les marchés de quartier avec leurs produits. Ces détaillantes s'intéressent à l'achat

en gros des choux, aubergines, oignons en plus des tomates et poivrons. Ces produits sont ensuite vendus aux consommateurs en détail sur les différents marchés des quartiers ou yaar.

Le troisième beaucoup plus complexe et long fait intervenir plusieurs acteurs à savoir les producteurs, les grossistes, les détaillantes et les consommateurs. Il existe 2 cas de figure comme dans le précédent. Les grossistes basés à Koudougou s'approvisionnent dans un premier cas dans les marchés locaux et dans les jardins où ils se rendent. Le mouvement des grossistes est observé en début et vers la fin de la campagne maraîchère, périodes pendant lesquelles les produits sont rares. Ce mouvement est imputable à la faiblesse de l'offre et corrélativement au haut niveau des prix sur le marché. Le second cas, correspond à la période d'abondance où les produits maraîchers sont livrés aux grossistes par les producteurs. Pendant cette période, les grossistes collectent aussi la production à certains points de la route établis en concertation avec les producteurs sur les axes Réo-Koudougou et Goundi-Koudougou. Cette période est caractérisée par une augmentation de l'offre. Ce qui a une répercussion sur les prix. Les produits commercialisés sont les mêmes que dans le second circuit. Les détaillantes se déplacent vers les marchés de gros pour acheter les légumes aux grossistes. Elles se chargent ensuite de la vente au détail sur les marchés de quartier.

Le quatrième circuit concerne uniquement l'oignon. Dans ce circuit, les acteurs sont les producteurs, les demi-grossistes et les grossistes. Les demi-grossistes collectent les oignons sur les sites de production ou sur les marchés locaux. Ces produits sont ensuite revendus à des grossistes établis à des endroits précis à Koudougou qui les exportent vers les pays côtiers. Les tableaux suivants nous donnent des éclaircissements sur les lieux de vente des produits maraîchers.

Tableau 11: Répartition des ménages de Goundi selon les lieux de vente des produits maraîchers

Lieux de vente

Koudougou (%)

Goundi (%)

spéculations

Oignon

45,84

54,16

Chou

42,11

57,89

Tomate

0

100

Aubergine locale

25

75

Aubergine violette

25

75

Poivron

50

50

Concombre

66,67

33,33

Pomme de terre

100

0

Laitue

100

0

Carotte

100

0

Gombo

100

0

Oseille

0

100

Source : Enquêtes de terrain mai-juin 2004

Tableau 12: Répartition des ménages de Réo selon les lieux de vente des produits maraîchers

Lieux de vente

Koudougou (%)

Réo (%)

spéculations

Oignon

77,35

22,65

Chou

42,85

57,15

Tomate

0%

100

Aubergine locale

28,57

71,43

Aubergine violette

33 ,33

66,67

Poivron

50

50

Concombre

100

0

Pomme de terre

100

0

Laitue

100

0

Carotte

100

0

Gombo

33,33

66,67

Source : Enquêtes de terrain mai-juin 2004

Selon ces tableaux, les produis maraîchers comme la pomme de terre, le concombre, la carotte et la laitue, sont directement vendus a Koudougoou. Ces produis sont plus consommés par les citadins. Les autres produits son vendus sur les 2 marchés (Koudougoou et marché local). Toutefois, les produits vendus sur les marchés locaux prennent ensuite la direction de Koudougoou. Toute la tomate est vendue sur les marchés locaux à cause de son caractère fragile et périssable.

1.2. Les circuits structurés

A Réo, on note l'existence d'un réseau commercial plus ou moins organisé au niveau de la COMAR concernant l'oignon en direction de Ouagadougou. Ce circuit est entretenu par les producteurs affiliés à la COMAR. Il est animé par la SOCCOPRAT (Société de Conservation, de Commercialisation et de Transformation des Produits Agricoles) qui se charge de l'achat, de la transformation et de la revente de ces produits. La collecte auprès des producteurs et le stockage sont assurés par la COMAR à Réo. Certaines données sont disponibles sur ce circuit. A titre indicatif, pour la campagne maraîchère 2003-2004 51 tonnes d'oignon ont été conservées et vendues à la SOCCOPRAT. Autrefois, ce circuit était animé par l'UCOBAM (Union des Coopératives Maraîchères du Burkina) et 90 tonnes lui ont été livrées pendant la campagne 1991- 1992. Le prix d'achat de la COMAR auprès des producteurs varie entre 50 et 60 FCFA/kg. Ces oignons sont revendus à 150 FCFA/kg à la SOCCOPRAT. Des contrats sont établis entre cette société et la COMAR.

Ces contrats qui se passent en début de campagne portent sur les quantités à fournir et les prix d'achat des oignons. Ce secteur moderne dans la province du Sanguié est bien structuré du fait des exigences quant à la qualité et délais de livraison. Il permet de résoudre le problème d'écoulement des oignons en période d'abondance. Malgré cette organisation, beaucoup de producteurs sont réticents à ce circuit car ils trouvent que les prix d'achats des oignons qui varient entre 50 et 60 FCFA/kg ne sont pas rémunérateurs. En réalité, les producteurs ne s'intéressent à ce circuit qu'en période d'abondance (mars-avril) pour faciliter l'écoulement de leurs oignons. Les prix à cette période sont pratiquement les mêmes qu'à Koudougou. En dehors de celle-ci, les producteurs préfèrent transporter leurs produits pour les vendre à Koudougou oà

ils trouvent un prix plus satisfaisant. La recherche de gain maximal commande que les transactions se fassent à Koudougou, principal centre urbain proche de Goundi et Réo, l'acheminement des produits est facilité par le bon réseau routier.

2. La typologie des marchés et les acteurs commerciaux

Les produits maraîchers récoltés à Goundi et à Réo forment entre producteurs et consommateurs un flux diversifié prenant 2 principales directions : 5% sont destinés à l'autoconsommation et 95% à la commercialisation. Cette commercialisation s'effectue sur les marchés locaux de Goundi, Réo, Zoula et le marché de Koudougou considéré comme le plus grand centre de consommation, les marchés régionaux et sous régionaux.

2.1. Les marchés locaux

La commercialisation des produits maraîchers y est faible et porte surtout sur les produits vites périssables, difficiles à transporter compte tenu de leur fragilité. Ce sont la tomate, le poivron, les feuilles de haricot, le gombo, l'oseille, l'aubergine locale. La commercialisation de l'aubergine violette et l'oignon sur ces marchés est très faible.

La commercialisation se fait uniquement les jours de marché qui se tiennent tous les 3 jours à Goundi, Réo et à Zoula. La tenue cyclique des marchés dans les 3 localités est un avantage pour les producteurs. Ces localités disposent toutes d'aires d'échanges. La clientèle est essentiellement constituée des ménages et revendeuses venant de Koudougou, Goundi, Réo et Zoula. Les femmes s'intéressent plus à l'achat en gros. La vente au détail est le fait des productrices et des épouses des producteurs. Sur ces marchés, on retrouve également de la pomme de terre, le haricot vert, la carotte mais en très faible quantité compte tenu du fait qu'ils ne sont pas intégrés dans les habitudes alimentaires des populations locales. Cette gamme de produits est généralement vendue aux fonctionnaires résidant dans la zone. Ces produits leur sont généralement livrés dans les lieux de service.

En dehors des jours de marché, la commercialisation s'effectue aux abords des routes Goundi-Koudougou et Réo-Koudougou (cf.Photo N°9). Les clients qui s'y approvisionnent sont

principalement des passagers. Cependant, même les jours de marché, certaines revendeuses s'installent aux abords de ces voies car selon elles, les prix sont deux à trois fois plus élevés qu'au marché. Les clients étant des passagers toujours pressés, ceux-ci n'ont pas le temps de débattre sur les prix fixés. Au vu de la nature des clients pour la plupart constitués de grossistes et revendeurs, l'on pourrait affirmer que ces marchés locaux sont plutôt des zones d'approvisionnement des produits maraîchers en direction de Koudougou.

Planche N°9 : Vente de produits maraîchers sur l'axe Goundi- Koudougou

(Prise de vue BOGNINI Siégnounou mai 2004)

2.2. Le marché de Koudougou, principal pôle d'attraction des produits maraîchers

Pour les 2 provinces Boulkiemdé et Sanguié, Koudougou apparaît comme un pôle d'attraction. Koudougou est le principal centre urbain et à titre indicatif, sa population est passée de 51 926 habitants en 1985 à 72 490 habitants en 1996 selon l'INSD. En 2001, cette même population était de 129 214 habitants. La densité moyenne estimée à 195 hab/km2 en 1985 a pratiquement doublé en 2001 soit 221 /km2.

Cette croissance démographique s'accompagne tout naturellement des besoins alimentaires propres aux citadins. Goundi et Réo étant situés à proximité de ce centre urbain, le marché de Koudougou reste le plus important pour les produits maraîchers avec plus de 80% de

vente.

La commercialisation des produits maraîchers relève plus du secteur informel. Ce secteur mobilise une multitude d'acteurs qui sont entre autre les producteurs-vendeurs, les grossistesrevendeurs, demi-grossistes, les revendeuses et les détaillantes.

La vente des produits maraîchers sur les différents marchés se fait en gros et en détail. La vente en gros se fait à des endroits précis. Ces lieux sont situés au centre de la ville non loin du grand marché. Cependant, certains lieux sont réservés uniquement à l'achat en gros des oignons destinés à être écoulés sur les marchés régionaux et sous-régionaux. La provision en oignon est continue tout au long de la campagne.

La vente au détail est pratiquée un peu partout dans la ville de Koudougou. Dans ce secteur informel, les femmes prennent une part active dans la mesure où la vente au détail des tomates, choux, aubergines locales et violettes, concombres, carottes et autres leur revient. Les lieux de vente se situent dans le marché central et les marchés de quartier, dans les gares routières, aux abords des routes, des supermarchés et hôtels. Les principaux clients sont les ménages et les restauratrices. La forte concentration des revendeuses et détaillantes aux abords des supermarchés comme « BON MARCHE » et dans les gares routières, s'expliquerait par l'affluence d'une clientèle notamment les voyageurs. Pour ce qui est des hôtels de la place comme PHOTO LUXE la pomme de terre, les carottes, le haricot vert constituent la gamme des produits qui y sont livrés. Il en est de même pour les restaurants et les lieux de service public.

Comparativement aux autres marchés, le marché du quartier ?Burkina? situé à l'entrée de la ville de Koudougou sur l'axe Réo-Koudougou présente une particularité. On y observe la vente en détail et en gros. Une place est utilisée pour la vente en gros. Cet espace commercial est situé aux abords de la route. L'autre partie surtout l'intérieur du marché est réservée à la vente au détail. Ce marché reçoit les détaillantes des autres marchés de quartier.

Les sources d'approvisionnement chez les revendeuses et détaillantes pour les marchés de quartier sont diversifiées : producteurs, grossistes et demi-grossistes. La fréquence de l'approvisionnement est fonction de l'écoulement, de la nature des produits, de la capacité de stockage de chaque revendeuse et détaillante, ainsi que les moyens financiers dont disposent celles-ci. Chez les détaillantes, la provision est faite pratiquement tous les jours du fait de la nature périssable des produits.

L'approvisionnement des marchés de quartier est aussi assuré par les détaillantes elles-

mêmes. En effet, très tôt le matin, à bicyclette ou à vélomoteur, elles se rendent à Goundi ou à Réo pour l'achat des produits maraîchers. Elles regagnent ensuite les marchés de quartier à Koudougou où elles se consacrent durant toute la journée à la vente au détail à la botte pour les carottes, feuilles de haricot et oseille, ou au tas pour les autres produits.

Planche 10 : vente en gros d'oignon sur le marché de Koudougou

(Prise de vue BOGNINI Siégnounou mars 2005)

2.3. Les marchés régionaux

Koudougou, principal pôle d'attraction n'arrive pas à absorber à lui seul la totalité des
produits maraîchers. Ce pôle sert aussi de zone de collecte pour certains marchés régionaux. Une
autre partie est donc déversée sur les marchés régionaux de Ouagadougou, Bobo-Dioulasso, Léo.
Le choix de Koudougou comme ville de collecte repose sur la quantité, la qualité, la
diversité des produits maraîchers, la proximité et le bon réseau routier qui relie Koudougou à ces
villes. Pour ces marchés, le circuit est animé par des grossistes basés à Koudougou qui sont
rejoints par des grossistes-revendeurs venant des différents marchés régionaux. Ainsi, ces
marchés sont approvisionnés depuis Koudougou en oignon bulbe et feuille, chou, tomate,
aubergine locale et violette, carotte, poivron, etc. Les marchés de Ouagadougou et Bobo-
Dioulasso sont approvisionnés à partir de la Nationale 14 rejoignant la Nationale 1.
L'approvisionnement de Léo est fait à partir la Nationale 14. Les produits maraîchers proviennent

essentiellement de Goundi et de Réo.

Pour les marchés de Ouagadougou, Bobo-Dioulasso, et Léo le circuit commercial paraît relativement structuré. En effet, les grossistes de Koudougou sont contactés sur place par ceux des autres localités lorsque le besoin se fait sentir dans leur ville d'origine. Les grossistes de Koudougou à leur tour dépêchent des intermédiaires auprès des producteurs de Goundi et de Réo. Ces intermédiaires collectent les différentes spéculations sur le site et sur les marchés locaux. Les produits regagnent Koudougou pour être livrés aux grossistes. Le transport des produits maraîchers vers les centres urbains est assuré par des véhicules de transport en commun des sociétés de la place ou des véhicules particuliers de transport des produits maraîchers.

L'organisation commerciale observée au niveau des grossistes de Koudougou et grossistes-revendeurs des marchés régionaux ne profite pas aux producteurs qui gagneraient plus si ceux-ci arrivaient à vendre directement leurs produits aux grossistes-revendeurs des marchés régionaux. En réalité, pour ce qui est des oignons par exemple, le sac de 50 kg d'oignon est revendu par les grossistes de Koudougou à un prix deux à trois fois plus élevé que le prix d'achat auprès des producteurs. Ce qui leur permet de réaliser un bénéfice de plus de 100% sur chaque sac vendu. Certains grossistes affirment pouvoir vivre uniquement de la vente de cette spéculation. Une meilleure organisation des producteurs permettrait certainement de mieux défendre leurs intérêts.

2.4. Les marchés sous-régionaux

Le marché de Koudougou est également exploré par les grossistes venant des pays côtiers voisins. Il s'agit de la Côte d'Ivoire, du Togo, et du Ghana. Ces grossistes s'intéressent plus à l'oignon et s'adressent une fois à Koudougou aux grossistes de la place. Ceux-ci se chargent de la collecte des oignons depuis les sites maraîchers et les marchés locaux.

Le choix de Koudougou pour l'achat des oignons s'explique par la présence en quantité et surtout en qualité. Le violet de Garango est beaucoup prisé à cause de sa saveur et se conserve mieux. Une autre raison est sa proximité, l'accès très facile compte tenu du bon réseau routier et ferré. Le transport en direction de ces pays est fait avec des remorques. La Côte d'Ivoire était autrefois approvisionnée par la voie ferrée. Avec la crise socio-politique, ce marché est approvisionné par le réseau routier soit en transitant par le Ghana pour les villes du sud comme

Abidjan, soit par le nord du pays pour les villes du centre et du nord. Cette situation qui allonge le trajet a réduit le nombre de grossistes venant de ce pays.

Ainsi, chaque année, d'énormes quantités d'oignon sont vendues sur les marchés sousrégionaux. Ceux-ci absorbent plus de 90% des oignons stockés par les grossistes de Koudougou. En période d'abondance (mars, avril), les oignons sont conservés puis vendus en juillet, août et septembre au moment où ils sont rares. Ce qui renchérit les gains des grossistes car le prix de vente du sac de 50 kg à cette période se situe entre 20 000 FCFA et 35 000 FCFA contre 10 000 FCFA en période d'abondance. Les quantités écoulées sur les marchés sous-régionaux sont difficilement estimables. Cependant, le tableau suivant fournit des indications sur les quantités ainsi que les valeurs monétaires de certains produits maraîchers exportés par le Burkina Faso dans la sous région.

Tableau 13 : Exportation des produits maraîchers en volume et en valeurs au Burkina Faso de 1999 à 2002

Années

1999

2000

2001

2002

produits

Quantités
en tonnes

Valeurs en

FCFA

quantités
en tonnes

Valeurs en FCFA

quantités
en tonnes

Valeurs en FCFA

quantités
en tonnes

Valeurs en

FCFA

Oignon

79 505

4 067 500

304 130

13 766 500

491 864

14 819 000

1 311 360

39 162 500

Chou

29 740

200 000

28 300

447 500

194 700

2 825 000

148 600

4 200 000

Tomate

372 453

32 684 940

11 000

280000

1 197 993

67 957 300

2 011 720

229 502 300

Pomme de

terre

72 250

6025 000

57 000

2 749 500

588

30 000

ND

ND

Oignon sec

35 400

2 990 000

24 000

2 640 000

ND

ND

ND

ND

Autres

212 325

12 432 000

252 879

2 676 344

544 970

64 000

156 100

7 871 299

Source : Annuaire de commerce extérieur du Burkina Faso 1999-2002 ND=Non Disponible

3. La vente et le mécanisme de fixation des prix

Sur les différents marchés, les prix des produits maraîchers connaissent des fluctuations au cours de l'année. En réalité, les prix de vente sont liés à la qualité des légumes, à l'offre sur les marchés et à la nature des transactions.

Ainsi, au moment des premières récoltes les prix connaissent une hausse pour l'ensemble des

spéculations. Le prix d'achat aux producteurs sont : 350 FCFA à 400 FCFA/kg en octobre, novembre et décembre pour l'oignon. Pour le chou, le kg est vendu à 150 FCFA d'octobre en novembre à raison de 7 500 FCFA le sac de 50 kg. La tomate 40 FCFA à 60 FCFA de novembre en janvier ; l'aubergine locale 60 FCFA/kg de novembre en décembre ; l'aubergine violette 50 FCFA à 60 FCFA/kg pour la même période ; le prix du kg du poivron d'octobre en décembre se situe entre 48 FCFA et 60 FCFA. L'unité locale de mesure pour la tomate, l'aubergine locale et violette est »la tine». En revanche, en période d'engorgement, l'unité locale de mesure de l'aubergine violette et locale est le sac de 50 kg.

En période d'engorgement de mi-janvier à mi-mars, les produits pullulent sur les marchés locaux et surtout celui de Koudougou. Ceci entraîne une forte chute des prix de vente qui oblige les paysans à brader leurs produits pour ne pas subir des avaries dues à leur périssabilité. Beaucoup de clients en sont conscients si bien qu'une affluence est observée sur les marchés en fin de journée. Les prix sont même fixés par les acheteurs.

Ainsi l'oignon est vendu à un prix compris entre 60 FCFA et 80 FCFA/kg ; la tomate 18 FCFA à 24 FCFA/kg ; le chou 50 FCFA à 80 FCFA/kg ; l'aubergine locale est vendue à 24 FCFA/kg : l'aubergine violette 20 FCFA/kg et le poivron à 10 FCFA/kg.

Les prix proposés aux producteurs connaissent une hausse relative à partir du mois de mai et jusqu'en août. Cette situation est imputable à la diminution progressive de l'offre sur les marchés. En dehors des oignons issus des stocks qui continuent à arriver sur les marchés, les autres spéculations se font rares. Ainsi, le prix de l'oignon passe de 120 FCFA à 240 FCFA/kg ; la tomate de 60 FCFA à 140 FCFA/kg ; le chou est vendu entre 100 FCFA et 150 FCFA/kg ; l'aubergine locale 60 FCFA à 80 FCFA/kg ; l'aubergine violette entre 50 FCFA et 60 FCFA/kg ; le prix du poivron passe de 87,5 FCFA à 100 FCFA le kg.

Contrairement à ces spéculations produites et vendues au cours de l'année, les produits comme la pomme de terre, la carotte, le haricot vert et le concombre font une brève apparition sur le marché. Cette période se situe de février en avril. Compte tenu de la courte durée, les prix sont relativement stables.

Ainsi, la pomme de terre est vendue à un prix compris entre 300 FCFA et 400 FCFA le kg ; le panier de la carotte est vendu entre 7 500 FCFA et 8 000 FCFA ; le haricot vert entre 300 et 500 FCFA le kg ; le concombre est vendu à moins de 40 FCFA le kg. Cependant, cette spéculation fait son apparition également en période hivernale et un prix très rémunérateur est

offert aux producteurs qui sont par ailleurs peu nombreux. Ce prix est de 100 FCFA le kg. Du point de vue rentabilité, l'oignon reste la spéculation la plus rentable malgré les multiples fluctuations de ses prix de vente.

Dans la chaîne allant du producteur au consommateur, les produits maraîchers prennent de plus en plus de valeurs monétaires dans la mesure où chacun des acteurs tire profit. A travers les enquêtes menées auprès des grossistes jusqu'aux détaillantes, il ressort que le prix de vente est fixé généralement en prenant en compte le prix d'achat et les divers coûts de commercialisation (transport, emballage) auxquels on ajoute une somme forfaitaire tenant lieu de bénéfice. Chez ces acteurs commerciaux, la qualité du produit influe sur la fixation des prix. En effet, lorsqu'il n'est pas vendu le jour de son arrivée, le produit perd une valeur au fil du temps dans la mesure où il est difficilement conservable. Dans ce cas, le détaillant ou le grossiste ne cherche plus que le coût d'achat de son produit.

Tableau 14: Unités de vente selon le type de légume

Légumes feuilles

Légumes fruits, légumes racines, chou, légumes bulbes

Vente en gros

Vente au détail

Vente en gros

Vente au détail

Sac de 50kg

bottes

-cuvettes (25kg) -caisses (50kg) -paniers

-sacs (50 et 100kg)

-Tas

-Unité -kg

Source : Enquêtes de terrain mai-juin 2004

II. LES REVENUS DU MARAICHAGE

L'estimation des revenus du maraîchage à Réo et à Goundi a été l'une des tâches les plus ardues à réaliser. En effet, face à la question des revenus, les populations affichent une certaine réticence. Ainsi, on note souvent une sous-estimation des quantités vendues et leur prix ou une surestimation des coûts de production. Dans ce cas, les revenus bruts restent inférieurs aux dépenses effectuées, ce qui fait croire que la marge bénéficiaire est soit dérisoire ou même inexistante. Ces difficultés ne nous ont pas permis de saisir les revenus des deux années précédant nos enquêtes. Cette situation est aussi liée au fait que les ménages enquêtés sont pour la plupart illettrés et ne disposent pas de comptabilités régulièrement tenues permettant de faire des

calculs. Les revenus nets du maraîchage ont été calculés à partir des revenus bruts dont nous avons soustrait les coûts de production du jardinage. En réalité, ce revenu net est la recette réalisée au cours de l'année. Pour cela, nous avons d'abord saisi les coûts de production par ménage et les revenus bruts à travers les quantités vendues et leurs prix. Ainsi, nous avons pu estimer les revenus nets par ménage et par spéculation.

1. L'estimation des revenus du maraîchage dans les ménages

Pendant la culture des légumes, les ménages effectuent des dépenses pour l'entretien des plantes. Les sommes dépensées représentent les coûts de production qui ont été estimés en comptabilisant tous les montants en intrants et en main-d'oeuvre salariée. Les dépenses en intrant renferment les frais d'achat des engrais, des semences, de la fumure organique, du matériel, des produits phytosanitaires, etc.

Les coûts de production des ménages varient d'un ménage à l'autre. La plupart des ménages à Réo et à Goundi dépensent des sommes comprises entre 30000 et 80000 FCFA pour l'entretien de leur jardin. Les ménages à Réo dépensent en moyenne 27 214,91 FCFA. Ceux de Goundi sont largement au-dessus de cette moyenne avec 57 150,96 FCFA/ménage. Ces coûts de production sont fonctions des superficies exploitées et des spéculations cultivées. A l'unité de surface, à Goundi, les charges de production sont de 80 760 FCFA/ha et de 78 500 FCFA/ha pour Réo.

Les revenus bruts du maraîchage ont été estimés en tenant compte des prix d'achat des produits maraîchers auprès des ménages. Ce revenu représente le gain monétaire que chaque ménage a réalisé après avoir écoulé tous les produits. Ces revenus sont influencés par les variations des prix sur les marchés. Ils sont élevés lorsque la demande est forte en produits maraîchers et réciproquement. Les revenus bruts se situent entre 8 500 FCFA et 797 250 FCFA à Goundi. A Réo, ils sont situés entre 1000 FCFA et 820 500 FCFA La moyenne pour les ménages de Goundi est de 141 296,15 FCFA contre 113 912,25 FCFA pour les ménages de Réo. La plupart des ménages réalisent des gains inférieurs à 100 000 FCFA et des gains compris entre 100 000 et 200 000 FCFA.

Les revenus nets ont été ensuite estimés en faisant la soustraction des revenus bruts des charges de production. Les résultats obtenus nous ont permis de faire une répartition des ménages

en fonction des revenus nets tirés de l'activité maraîchère. Les figures suivantes donnent une idée sur cette répartition.

GRAPHIQUE 10: REPARTITION DES MENAGES A REO SELON LES
REVENUS NETS DU MARAÎCHAGE

3%

5% 2%

6%

2%

54%

28%

moins de 750000 750000-150000 150000-225000 225000-300000 300000-375000 375000-450000 plus de 450000

Source : Enquêtes de terrain mai-juin 2004

GRAPHIQUE 11: REPARTITION DES MENAGES DE GOUNDI SELON LES
REVENUS NETS DU MARAÎCHAGE

6% 4% 4%

8%

8%

60%

10%

moins de 750000 750000-150000 150000-225000 225000-300000 300000-375000 375000-450000 plus de 450000

Source : Enquêtes de terrain mai-juin 2004

674 250 FCFA pour 76,47% des ménages ayant réalisé un bénéfice à Goundi. Le revenu net moyen pour le village de Goundi est de 119 731,25 FCFA/ménage. Parmi ces ménages 28,20% sont au-dessus de la moyenne. Le revenu le plus élevé est estimé à 674 250 FCFA.

A Réo, le revenu net moyen est estimé à 94 993,70 FCFA/ménage ; 17,24 % des

ménages sont au-dessus de cette moyenne avec comme revenu le plus élevé 668 500FCFA. Ceux ayant accusé une perte au cours de l'année représentent 6,45 % des ménages enquêtés.

Pour l'ensemble des ménages à Réo et à Goundi, le revenu net moyen annuel pour le maraîchage est de 107 362,48 FCFA.

Une attention particulière a été accordée aux femmes productrices vu le rôle qu'elles jouent dans l'économie des ménages. Ainsi, le revenu net moyen annuel de celles-ci est de 24 326,66FCFA à Goundi et 109 270,31FCFA à Réo. Les superficies exploitées par ces dernières n'excèdent pas 250m2 dans les 2 localités.

2. L'estimation des revenus du maraîchage par spéculation

Les revenus des spéculations ont été estimés à l'unité de surface qui est le mettre carré. Nous avons dans ce cas déterminé les marges brutes à partir des prix d'achat des produits maraîchers auprès des ménages. Afin d'harmoniser les calculs, nous avons utilisé les prix moyens des produits maraîchers sur les marchés. Ces prix ont été multipliés par le rendement de chaque spéculation. L'étude a tenu compte des produits maraîchers destinés plus à la commercialisation. Les autres étant plus orientés vers l'autoconsommation. Les spéculations commercialisées sont : l'oignon, le chou, la tomate, le poivron, la carotte, les pommes de terres, l'aubergine violette et les haricots verts. La comparaison de leur revenu à l'hectare est illustrée dans le tableau suivant : Tableau 15: Revenus bruts en FCFA/m2 par spéculation

Spéculations

Oignon

Chou

Tomate

Poivron

Pomme
de terre

Carotte

Haricots verts

Revenus bruts moyens en

FCFA/m2

2340

1650

1680

1000

5250

18000

6500

Source : Enquête de terrain mai 2004

Les résultats économiques varient de façon importante suivant les cultures. Le tableau

révèle que les revenus bruts des spéculations comme la carotte, la pomme de terre et les haricots

verts sont nettement supérieurs aux revenus bruts des cultures dominantes (oignon, chou, tomate, poivron). On découvre donc que la production des pommes de terre, des carottes et haricots verts, permet d'obtenir des revenus plus élevés que les autres spéculations. Ces cultures valorisent mieux le travail du maraîcher. Cependant, ces variétés sont très peu cultivées par les paysans. En effet, ces produits s'écoulent difficilement au cours de la campagne compte tenu de la faible clientèle. De plus, il n'existe pratiquement pas de débouchés en dehors de Koudougou et Réo. Ces produits abondent les marchés au même moment. Le risque d'effondrement des prix est élevé.

Les autres spéculations, bien que leurs revenus à l'hectare soient moins élevés, elles sont les plus cultivées. En effet, la motivation pour ces cultures est due au fait qu'elles s'écoulent facilement. Elles bénéficient d'une clientèle plus large. Parmi ces variétés, l'oignon reste le produit maraîcher qui procure plus de revenus monétaires aux ménages de Réo et de Goundi malgré les multiples fluctuations de ses prix sur les marchés. Sa longue période de conservation fait qu'il est commercialisé durant toute l'année. Le succès de la culture de l'oignon dans cette région peut s'expliquer par le fait que les maraîchers souhaitent maximiser leurs recettes, même si ce n'est pas la culture qui valorise le mieux. L'oignon est suivi de près par le chou, la tomate et le poivron.

3. La comparaison avec les revenus des autres activités

3.1. Les revenus agricoles

L'objectif principal des cultures vivrières est de subvenir aux besoins alimentaires du ménage. Cependant, certains ménages arrivent à dégager des excédents qui sont commercialisés. La production varie d'un ménage à l'autre à Goundi et à Réo.

Dans l'ensemble, les quantités produites sont faibles et lors de nos investigations sur le terrain, la plupart des ménages enquêtés dans les 2 localités affirment avoir recours à l'achat de céréales pendant la période de soudure. Elle est une preuve que cette activité ne procure pas assez de revenus aux ménages. D'autres déclarent que leurs terres sont pauvres et n'arrivent pas à produire suffisamment pour pouvoir vendre. La commercialisation des céréales est souvent observée dans certains ménages précisément pendant la période de récolte et ceci dans le but de

subvenir à des besoins sociaux pressants dans la mesure où il n'existe pratiquement pas d'AGR pendant cette période.

Cependant, les patates douces et le riz pluvial sont les produits agricoles les plus commercialisés. Cette situation s'explique par le fait que ces cultures ne sont pas intégrées dans les habitudes alimentaires des populations. Elles sont destinées uniquement à la vente.

La vente de ces produits concerne 32% des ménages enquêtés et procure un revenu annuel variant entre 12 000 et 45 000 FCFA à Goundi et 15 000 à 42 500 à Réo. Les cultures de rente comme le coton sont pratiquement inexistantes. A titre indicatif, la culture du coton a cessé d'être pratiquée à Goundi depuis 1990. Dans la province, le coton est cultivé au sud et à l'ouest où les terres sont encore fertiles.

3.2. Les revenus de l'élevage

A Réo et à Goundi, les revenus tirés de cette activité proviennent essentiellement de la vente des volailles, des petits ruminants et des porcs. La volaille est vendue pour faire face à certains besoins sociaux urgents. Les revenus de cette vente sont compris entre 1 500 et 15 500 FCFA pour 40% des ménages. Les petits ruminants sont vendus pour faire face aux grosses dépenses (maladies, cérémonie). La moyenne est estimée à 14 400 FCFA pour les ménages concernés (21% des ménages).

La vente des porcs procure des revenus souvent intéressants aux ménages. La vente de ces animaux qui rapporte en moyenne 31 000FCFA/ ménage/an est surtout réservée aux femmes. Ces revenus permettent aux ménages de pouvoir supporter souvent les coûts de production des cultures maraîchères en début de campagne. Le petit élevage procure plus de revenus aux ménages. Cependant, l'activité agro-pastorale ne permet pas à elle seule de subvenir aux multiples dépenses des ménages. Ainsi, ils mènent d'autres activités afin de diversifier leurs sources de revenu.

3.3. Les revenus des autres activités économiques

négligeables qui, cependant fluctuent en fonction de la pluviométrie. Les revenus de ces activités sont difficilement estimables par les acteurs. A cela s'ajoute l'absence de comptabilité formelle. Néanmoins, d'après leur déclaration, les montants pour l'activité des femmes se situent entre 500 et 5000 FCFA par an. La pêche à Goundi concerne 10% des ménages. Elle est traditionnelle et pratiquée sur le barrage de Dioro. Le revenu moyen pour ces ménages est de 4500 FCFA/an.

L'artisanat et le commerce concernent très peu de ménages enquêtés à Réo (7,5%). Les articles vendus procurent à ces derniers 25 700 FCFA en moyenne/an.

D'une façon générale, l'ensemble de ces activités procure des revenus importants aux ménages notamment les activités agro-pastorales. Selon l'INSD (1998), l'agriculture et l'élevage au Burkina Faso procurent 37,9% du revenu monétaire des ménages.

Cependant, de nos jours, avec la forte pression démographique conjuguée aux mauvaises pratiques et techniques d'exploitation des ressources naturelles affectant de façon irréversible les potentialités des systèmes forestier et agricole déjà fragiles, ces sources de revenus arrivent difficilement à faire face aux dépenses des ménages. Certaines activités comme la culture de l'igname ont cessé d'être pratiquées. Ce sont ces raisons qui ont poussé les ménages à diversifier leurs sources de revenu en intégrant les cultures maraîchères dans leur système de production.

3.4. La part du maraîchage dans les revenus des ménages

L'un des objectifs de l'étude des revenus de l'ensemble des activités économiques des ménages de Réo et de Goundi est d'évaluer le revenu annuel par ménage. Il existe plusieurs méthodes d'estimation du revenu moyen annuel par ménage selon les disciplines et les contextes. Pour notre étude, nous avons estimé le revenu annuel en s'inspirant d'une méthode simple utilisée par TAHYO .M (2000) sur la détermination des facteurs socio-économiques pour la prise en charge du paludisme dans les villages de Bakaribougou et Samandeni dans la province du Houet. En effet, elle consiste à additionner les revenus tirés de chaque activité économique par ménage. Le regroupement des résultats de l'ensemble des revenus a permis de rassembler les ménages par quintile de revenu dans le graphique ci-dessous.

GRAPHIQUE 12: REPARTITION DES MENAGES DE REO ET DE GOUNDI SELON
LES REVENUS MONETAIRES ANNUELS DES ACTIVITES ECONOMIQUES SANS
LE MARAÎCHAGE

27%

5%

12%

40%

16%

moins de 50000 50000-70000 70000-90000 90000-110000 plus de 110000

Source : Enquêtes de terrain mai-juin 2004

Selon le graphique La majorité des ménages à Goundi et à Réo ont un revenu annuel compris entre 70 000 et 111 000 FCFA. Ces quintiles regroupent 67% des ménages enquêtés. Le revenu moyen à Goundi est estimé à 102 809 FCFA et 98 602 FCFA pour Réo. Les revenus monétaires de chaque activité économique ont été ensuite comparés entre eux. L'objectif étant de montrer la part de la culture maraîchère dans l'économie des ménages. Cette comparaison est transcrite dans le graphique suivant :

cultures maraîchères cultures vivrières commerce et artisana t pèche élevage autres

GRAPHIQUE 13: REPARTITION DES SOURCES DE REVENUS DES MENAGES DE REO ET DE GOUNDI

9%

3% 4% 17%

6%

61%

Source : Enquêtes de terrain mai-juin 2004

Ainsi, l'on constate que la culture maraîchère rapporte à elle seule 61% des revenus monétaires comparativement à la moyenne nationale estimée à 8,5% en 2003 selon l'INSD. Elle reste de ce fait la principale source de revenu pour les paysans gourounsi. Cette activité de contre saison leur permet de subvenir à leurs besoins socio-économiques essentiels.

CHAPITRE II : L'UTILISATION DES REVENUS DU MARAICHAGE

Les maraîchers de Goundi et Réo tout en produisant des légumes, gagnent de quoi accroître leurs moyens d'existence. Les recettes occasionnées par les cultures maraîchères sont dans l'ensemble consacrées aux besoins des ménages. Les apports des cultures maraîchères à l'amélioration des conditions de vie de ces ménages sont essentiellement économique et social.

I. LE ROLE ECONOMIQUE DES CULTURES MARAICHERES

1. La création de nouvelles sources de revenu : cas de l'élevage

réinvestissent dans l'élevage à travers l'achat d'animaux (petits ruminants, volaille, porcs, etc.) et leur entretien. Ce type de dépense est estimé à 8 387,5 FCFA en moyenne à Réo contre 24 613 FCFA à Goundi et concerne 21,15% des ménages à Goundi et 25,80% à Réo. L'apport du maraîchage est surtout remarquable au niveau de l'embouche porcine. L'élevage des porcs est l'apanage des femmes. L'embouche porcine permet d'accroître le revenu des femmes. Le principe consiste à acheter un porc à l'engraisser et à le revendre. Le bénéfice généré par cette activité constitue une garantie pour la satisfaction des besoins familiaux (santé, éducation, alimentation, habillement, etc.) et les besoins futurs notamment l'achat d'intrant (semences, engrais, produits chimiques, etc.) en début de campagne maraîchère. Presque la totalité des ménages enquêtés affirment avoir accru leur revenu à partir de ce type d'élevage. En plus de la diversification des activités économiques, l'élevage contribue à l'équilibre socio-culturel. En effet, les revenus issus du maraîchage sont également consacrés à l'achat de petits ruminants et de la volaille. Ces animaux sont le plus souvent utilisés lors des cérémonies coutumières.

2. La contribution à la sécurité alimentaire

Les cultures maraîchères contribuent de façon considérable à la sécurité alimentaire à Réo et à Goundi. La sécurité alimentaire s'inscrit dans le cadre de la déclaration universelle des droits de l'homme en 1948 et particulièrement dans la déclaration de Rome en 1996. Elle a pour objectif de permettre à tout être humain, un accès physique et économique, à tout moment, à une nourriture suffisante, saine et nutritive lui permettant de satisfaire ses besoins énergétiques et ses préférences alimentaires pour une vie saine et active. Cela suppose que tout être humain ou une unité de population qui peut s'étendre au ménage doit pouvoir se nourrir convenablement en période de crise alimentaire. Ce qui n'est pas le cas dans les ménages de Réo et de Goundi. Selon les enquêtes, 96,77% des ménages à Réo et 92,30% à Goundi font recours à l'achat de vivres.

Ces achats concernent les céréales notamment le mil et le sorgho uniquement pour faire face à la période de soudure. En effet, l'agriculture pluviale est pratiquée sur des terres appauvries et dégradées qui ne procurent que des récoltes insuffisantes. Les revenus issus du maraîchage permettent d'assurer une part importante des besoins alimentaires des ménages. En moyenne, 46 881 FCFA issuent du revenu du maraîchage à Goundi contre 27 313,33 FCFA à Réo sont utilisés à des fins alimentaires. Ces sommes sont fonctions de la taille du ménage. Les ménages

effectuant des dépenses de moins de 30 000 FCFA à 90 000 FCFA ont une taille moyenne de 5 personnes/ménage contre 7 personnes/ménage pour ceux qui dépensent plus. Les dépenses alimentaires estimées lors des enquêtes ont donné les résultats suivants :

GRAPHIQUE14: REPARTITION DES MENAGES EN FONCTION DES SOMMES CONSACREES A L'ALIMENTATION PAR AN

6%

7% 1%

31%

55%

moins de 30000 30000-60000 60000-90000 90000-120000 Plus de 120000

Source : Enquêtes de terrain mai-juin 2004

3. L'acquisition d'équipements et des bien manufacturés

D'importantes sommes sont généralement réservées par les ménages de Goundi et de Réo à l'acquisition d'équipements et de bien manufacturés. Compte tenu de la gamme étendue de ces biens, l'étude n'a considéré que les équipements agricoles, les moyens de transport, les postes radio, l'habillement et l'habitat. Le choix de ces équipements a été guidé par la facilité d'estimation de leur coût.

Pour l'équipement agricole, les enquêtes ont montré qu'a part le petit matériel (daba, pioche), il est rare de répertorier les équipements modernes. Cette situation est peut être liée aux pesanteurs socio-culturels qui entravent la pratique de l'agriculture attelée. Selon les ménages, l'acquisition du petit matériel se fait pratiquement chaque année après la vente des produits maraîchers. Le coût moyen de ces équipements est estimé en moyenne à 1 200F CFA à Goundi et à 2 300F CFA à Réo. L'achat d'équipement agricole n'a concerné que 12% de l'ensemble de

l'échantillon.

L'amélioration des conditions de vie des ménages à Goundi et Réo est associée à l'acquisition des moyens de locomotion. Il s'agit des motocyclettes et bicyclettes dont les maraîchers affirment avoir possédé à partir des revenus du maraîchage. 92% des ménages enquêtés à Réo et à Goundi possèdent au moins une bicyclette. Pour cette campagne 2003-2004, 30% des ménages enquêtés dans les 2 localités ont acquis au moins une bicyclette. Le montant de ce bien varie entre 55 000 F CFA ET 75 000 F CFA.

Pour la rubrique poste radio, 75% des ménages enquêtés à Réo et 65% à Goundi déclarent avoir au moins acheté un poste radio. Le coût moyen de ce bien est de 15 500 F CFA pour l'ensemble de l'échantillon. Les ménages possédant ce bien ont consenti une somme allant de 3500F CFA à 75 000F CFA. Ces appareils leur permettent de s'informer sur les aspects de la vie nationale et régionale à travers des stations de radios locales comme la voix du Sanguié et Radio palabre. Ces stations ont des émissions animées en langue leylé.

Le signe d'aisance se manifeste également par l'achat de tenues vestimentaires pour la famille. L'estimation des frais d'habillement a été faite sur la base d'une fête appelée le 21. Cette fête se tient lorsque le jour de marché coïncide un dimanche. Elle se déroule dans les 2 localités une fois dans le mois. 44,23% des ménages enquêtés à Goundi et 69,35% à Réo estiment que le montant affecté annuellement à l'achat de vêtements fluctue entre 9 000F CFA et 50 000F CFA. Si à Goundi les ménages dépensent en moyenne 19 717, 39F CFA/an, à Réo la somme moyenne consentie à l'habillement est de 25 159, 97F CFA/an. Les résultats montrent que les ménages à Réo investissent plus pour l'habillement. Cela pourrait s'expliquer par l'importance accordée à cette fête à Réo.

Des transformations sont également observées au niveau de l'habitat. A Goundi et à Réo, on voit s'ériger des constructions rectangulaires en banco amélioré. D'autres habitats sont revêtus de ciment et couvertes de tôles ondulées ou entièrement construites en ciment grâce à ces revenus.10, 76% des ménages enquêtés dans les deux localités ont consacrés 912 000 FCFA à la modernisation de leur habitat soit en moyenne 76 000F CFA/ ménage concerné. D'importantes sommes sont également réservées par les ménages de Goundi et de Réo à d'autres fins comme les produits de consommation courants (pétrole, huile, savon, carburant, etc.) qu'ils se procurent à Koudougou après la vente des produits maraîchers. Il se développe ainsi un mouvement pendulaire de flux entre ville et village induit par les paysans qui vont écouler leurs produits et

repartir avec des denrées qu'on ne trouve pas dans leur village. Ceci est un signe de complémentarité entre ville et village. Ces sommes sont difficilement estimables par ces ménages. Néanmoins, la moyenne peut être estimée à 2835,71 F CFA pour les ménages de Réo et de Goundi.

4. L'épargne

Tout véritable essor économique passe nécessairement par l'épargne. L'épargne reflète la capacité financière des maraîchers. Certains ménages arrivent à dégager des excédents de revenu du maraîchage qui leur servent d'épargnes afin de pouvoir faire face aux éventuels besoins socioéconomiques. A Goundi, la moyenne de cette épargne est estimée à 100 551 FCFA pour 28,84% des ménages. A Réo, 45,16% des ménages enquêtés ont pu épargner. La moyenne d'économie est de 69 018,75 FCFA/ménage.

L'importance de ces sommes vient corroborer l'idée que la capacité financière des ménages est plus ou moins liée au développement du maraîchage. La plupart de ces ménages pratique la thésaurisation. Ceux qui ne la pratiquent pas préfèrent investir dans d'autres secteurs notamment l'élevage. Le capital investi constitue une garantie pour la satisfaction des besoins socio-économiques.

Chez les femmes, les recettes générées par la culture maraîchère sont orientées dans les dépenses d'entretien de la famille car en pays gourounsi certaines tâches comme, écraser le mil, l'achat de bois, huile, savons, condiments, incombent à la femme.

Ces dernières, ont également une préférence pour l'achat d'animaux précisément le porc, et le mil pour le commerce du dolo. Toute chose qui améliore le pouvoir économique de la femme et partant le bien être de la famille. Elles peuvent de ce fait être indépendantes vis à vis de leurs époux. Certaines affirment pouvoir épauler souvent leurs époux en ce qui concerne les frais de scolarité des enfants.

II. LE ROLE SOCIAL DES CULTURES MARAICHERES

1. L'apport à l'éducation et à la santé.

L'apport du maraîchage à l'éducation réside dans la scolarisation des enfants. 55,76% des chefs de famille à Goundi et 80,64% à Réo déclarent avoir inscrit leurs enfants à l'école primaire et secondaire. Les dépenses qui servent aux frais de scolarité et à l'achat de fourniture scolaire sont estimées en moyenne à 18 017,70F CFA/an à Réo et 11 648,27F CFA/an à Goundi. Ces moyennes sont nettement supérieures à la moyenne nationale du groupe socio-économique des agriculteurs estimée à 7 032F CFA selon l'INSD. On a pu constater que 30% des ménages à Réo et 58,62 % à Goundi sont au-dessus de cette moyenne.

Les chefs de ménage arrivent à assurer la santé des membres de la famille avec les revenus du maraîchage. Ce type de dépense à concerné 40,38% des ménages enquêtés à Goundi et 35,48% à Réo. Les chefs de ménage à Goundi ont dépensé en moyenne 36 818,18F CFA contre 13 520F CFA à Réo. Seule la moyenne de Goundi est supérieure à la moyenne nationale estimée à 22 135F CFA. Selon les enquêtes, 57,14% des ménages à Goundi ont effectué des dépenses supérieures à cette moyenne nationale. Cependant à Réo, d'autres ménages, soit 18,18%, sont audessus de cette moyenne Les dépenses pour la santé concernent essentiellement les frais d'hospitalisation et de soins dans la médecine moderne et traditionnelle. Cette situation permet à la population d'améliorer leurs conditions de vie.

2. Les cérémonies

La contribution des cultures maraîchères à l'équilibre social est perçue à travers l'utilisation des revenus pour les cérémonies coutumières. Les cérémonies absorbent à elles seules respectivement 23,26% et 21,07% des dépenses à Goundi et à Réo. Cette part considérable des revenus consacrés aux cérémonies trouve sa justification dans les coutumes leylé. En effet, selon les populations, la réussite sociale de ces cérémonies se mesure au montant des dépenses

effectuées. En plus, la saison sèche reste la période réservée à ces cérémonies (funérailles, baptêmes, etc). Les sommes consenties aux cérémonies varient entre 4 000F CFA et 200 000F CFA. Ceci est le fait de 73,07% des ménages enquêtés à Goundi et 91,93% à Réo En moyenne, elles sont estimées à 40 452,65 F CFA/ménage à Goundi et 17 116,65 F CFA/ménage à Réo. Ces moyennes sont largement au-dessus de la moyenne nationale estimée à 3 052F CFA/ménage/an en milieu rural. Les sommes consenties aux cérémonies sont généralement utilisées pour l'achat de boissons, de nourriture, la dote pour les mariages et d'animaux pour sacrifice et consommation.

3. La fixation des jeunes dans leurs terroirs

Au cours de la collecte des données, nous avons pu rencontrer des jeunes et adultes qui s'adonnent à la production maraîchère à travers l'entretien des plantes dans les jardins familiaux ou individuels. La fixation des jeunes dans leurs terroirs est donc amorcée par le développement de cette activité de contre saison. Ce qui contribue à ralentir les migrations Ces jeunes affirment ne plus se déplacer en saison sèche vers Koudougou principal pôle d'attraction, pour un emploi. Parmi ces jeunes on retrouve certains rapatriés de la Côte d'Ivoire pour qui, les cultures maraîchères offrent de nouvelles opportunités.

CHAPITRE III : PERSPECTIVES ET SUGGESTIONS

I. LES PERSPECTIVES

Les cultures maraîchères à Réo et à Goundi sortent du cadre où elles offraient aux cultures principales de saison des pluies, la meilleure façon de prolonger le calendrier agricole traditionnel. Le maraîchage est désormais perçu comme un moyen d'accéder à des revenus monétaires. Ainsi, selon la DPAHRH, les superficies emblavées par le jardinage sont passées de 248,3ha en 1985 à plus de 640ha en 2004 pour l'ensemble du département de Réo. Cependant, une meilleure organisation de la production et de la commercialisation des produits maraîchers permettra de donner un véritable essor économique au plan local, régional et même national. Des potentialités existent au niveau de la production et de la commercialisation.

Pour la production, les conditions climatiques de la zone y sont favorables au développement des cultures maraîchères. On note aussi l'existence de points d'eau comme celui du barrage de Dioro à Goundi. Il faudrait une meilleure mise en valeur de ce point d'eau qui a accru le nombre de maraîchers et augmenter de ce fait les superficies emblavées par le jardinage. Les cultures maraîchères bénéficient également de l'appui des projets de développement rural notamment le PNGT2 depuis 2004, dans le cadre stratégique de lutte contre la pauvreté. L'assistance se manifeste par des subventions en pompes à pédale aux groupements maraîchers, le buisage des puits et des initiations aux techniques de conservation des produits maraîchers. L'amélioration de cette assistance ne pourrait qu'optimiser l'impact économique des cultures maraîchères sur les populations locales. Il faudrait également inciter les maraîchers à s'organiser en groupements maraîchers. Ces structures pourront faciliter l'appui, l'assistance technique et la vulgarisation des nouvelles techniques de production. L'abondance de la fumure est perceptible à Réo et à Goundi. Pour mieux rentabiliser la production fumière, la vulgarisation des fosses fumières s'avère nécessaire pour les cultures maraîchères. Cependant, elle doit être suivie d'un encadrement technique.

Pour ce qui est de la commercialisation, l'existence du marché urbain de Koudougou qui est une ville en pleine croissance, demeure un atout pour l'écoulement des produits maraîchers. Ce centre urbain augmente sans cesse les besoins en produits maraîchers. Des efforts sont donc consentis ces dernières années à la diversification des variétés cultivées. Ainsi, à Réo et à Goundi, un intérêt est accordé aux spéculations comme la carotte, la pomme de terre et les haricots verts afin de satisfaire les besoins et changements alimentaires des citadins. Par ailleurs, au delà de Koudougou, il existe les marchés régionaux et sous-régionaux qui sont des lieux d'écoulement des produits maraîchers. Ils permettent de désengorger le marché de Koudougou surtout en oignon. Cependant, l'organisation des maraîchers en coopérative pourrait permettre d'établir des circuits directs de commercialisation entre producteurs de Réo et de Goundi. Ce qui améliorait les revenus des producteurs.

II. LES SUGGESTIONS

Le maraîchage à Réo et à Goundi a atteint une certaine ampleur, à la fois comme culture autoconsommée et en tant que culture commercialisée, destinée à ravitailler les centres urbains. Cette activité est rendue possible par les conditions climatiques favorables au développement des

légumes.

Cependant, les références techniques des producteurs sont basées sur les expériences acquises depuis des générations. Elles sont demeurées pratiquement identiques depuis l'introduction des cultures maraîchères. En effet, la perception paysanne de la modernisation des techniques de cultures est influencée par les facteurs socio-culturels et économiques. En outre, la production maraîchère ne bénéficie pas d'un système d'encadrement adéquat. Tous ces facteurs concourent à de faibles rendements.

La commercialisation des produits maraîchers à Réo et à Goundi reste une contrainte majeure pour les producteurs. Les circuits de commercialisation sont pour la plupart traditionnels. Koudougou demeure le principal centre où tous les produits maraîchers sont acheminés. Il en découle une saturation du marché durant les périodes d'engorgement et par conséquent une baisse des prix offerts aux producteurs. A cette étroitesse du marché s'ajoute le manque de technique moderne de conservation et l'instabilité des prix.

L'instabilité des prix des produits maraîchers influent sur les revenus. Mais cette activité rentable qui améliore sensiblement le niveau de vie des ménages, connaît un certain nombre de difficultés qu'il serait indispensable de surmonter.

Ainsi, une ébauche de solutions face à ces contraintes passe nécessairement dans un premier temps par l'amélioration de l'accès aux semences adaptées. Pour les maraîchers produisant eux-mêmes une partie de leurs semences, un appui à la sélection des semences serait préconisé. Un catalogue de variétés recommandées pourrait être diffusé auprès des fournisseurs d'intrants et mêmes les producteurs. La production des légumes souffre particulièrement de manque d'eau de fin de saison sèche et des puisards qui s'éboulent. Face à cette situation, il s'agira d'aménager les retenues d'eau par le contrôle régulier de leur envasement à partir de profil topographique régulier et de buser les puisards. Il faudrait également doter les groupements maraîchers de motopompes ou pompes à pédale par des subventions.

Dans un second temps, dans le but de mieux approvisionner les centres urbains et accroître les revenus des producteurs, il faudrait pousser les maraîchers tout en mettant les moyens à leur disposition, à s'organiser en coopérative maraîchère pour faciliter la commercialisation des produits maraîchers. Cette organisation permettrait de mieux exploiter les circuits commerciaux et dans une moindre mesure trouver une solution face à l'engorgement du marché de Koudougou par l'exploration des marchés régionaux et sous-régionaux. Il faudrait

également renforcer les capacités existantes de la COMAR qui est une structure expérimentée dans ce domaine. Cette organisation passe nécessairement par l'amélioration des techniques de conservation adaptées au contexte socio-économique des producteurs. En outre, les organismes de développement rural intervenant dans la zone travaillent exclusivement avec les producteurs sur les problèmes de la production et de la commercialisation. Les commerçants ne sont pas associés. Les commerçants et producteurs ne se rencontrent que pour des opérations d'achat sur les marchés. Face à cette situation, nous suggérons que soit instauré un cadre de concertation entres ces 2 acteurs afin qu'ils puissent ensemble analyser les problèmes de commercialisation et proposer des mesures d'amélioration des circuits de commercialisation.

Enfin, pour ce qui est des revenus dégagés par le maraîchage, une sensibilisation des producteurs pour un investissement dans les facteurs de production nécessaires à l'évolution des cultures sous pluie ou du maraîchage serait préconisée afin de mieux améliorer leur condition de vie.

CONCLUSION PARTIELLE

L'analyse des circuits de distribution montre que la commercialisation des produits maraîchers à Réo et à Goundi souffre d'une étroitesse des marchés. La commercialisation des produits maraîchers relève plus du secteur informel. Les circuits modernes sont ceux entretenus par la COMAR. En plus du maraîchage, les ménages pratiquent diverses activités économiques qui constituent des sources de revenus. L'analyse de la situation de l'ensemble de ces activités montre que le maraîchage contribue à l'amélioration de l'économie des ménages à Réo et à Goundi. Il demeure ainsi la principale source de revenus des ménages.

Les revenus issus des cultures maraîchères sont utilisés pour la satisfaction des besoins essentiels des ménages. Le maraîchage améliore ainsi, les conditions de vie des paysans par les transformations socio-économiques qu'il induit. Cependant, l'incidence des cultures maraîchères sur la vie des ménages pourrait être optimisée si toutefois les contraintes liées à la production et à la commercialisation pouvait être réduites et les revenus orientés plus vers les secteurs rentables.

CONCLUSION GENERALE

Le maraîchage à Réo et à Goundi a atteint une certaine ampleur, à la fois comme culture autoconsommée et en tant que culture commercialisée, destinée à ravitailler les centres urbains.

Cette activité est rendue possible par les conditions climatiques favorables au développement des légumes. Le maraîchage demeure la principale activité de contre saison pour les paysans gourounsi.

Au début de l'étude, 3 hypothèses ont été émises :

· La culture maraîchère est intégrée dans le système de production agricole des paysans de Réo et de Goundi ;

· Les produits maraîchers contribuent à l'alimentation des ménages ;

· Le maraîchage procure aux ménages des revenus substantiels qui leur permettent d'améliorer leur condition de vie ;

Au terme de cette étude, ces hypothèses peuvent-elles être confirmées ?

1. Le maraîchage à Réo et à Goundi est une activité de contre saison qui se pratique depuis des décennies. Il prolonge le calendrier agricole des cultures pluviales et occupe les mêmes espaces que les champs de céréales. On note aucune contrainte du calendrier agricole sur celui des cultures maraîchères et vice versa. Cette hypothèse est donc confirmée.

2. A travers nos enquêtes, nous avons pu constater que certains produits maraîchers sont consommés par les ménages. Cependant, ces quantités sont très faibles. En outre, une gamme variée de produits notamment la pomme de terre, la carotte, les haricots verts, la laitue, le concombre etc., sont très peu consommés par les ménages du fait qu'ils ne sont pas intégrés dans les habitudes alimentaires de ceux-ci. Les quantités des produits maraîchers consommés sont difficilement estimables par les ménages. L'objectif principal de la production est la recherche de revenus monétaires. Fort de ce constat, nous pouvons dire que l'hypothèse 2 n'est que partiellement confirmée.

3. plus de 90% des ménages enquêtés considèrent que leurs revenus monétaires annuels s'améliorent par la pratique du maraîchage. Les cultures maraîchères ont assuré 61% des revenus monétaires des ménages enquêtés à Réo et à Goundi au cours de l'année 2004. elles ont un impact sur le niveau de vie des populations vu

que celles-ci arrivent à acquérir des biens manufacturés, d'assurer leur sécurité

alimentaire, leur santé et la scolarisation des enfants. De plus, le maraîchage permet de pratiquer autres activités économiques comme l'élevage. L'hypothèse 3 est donc confirmée.

D'une façon générale, les cultures maraîchères permettent aux ménages d'améliorer leurs conditions de vie. Elles apparaissent donc comme une alternative face à l'accroissement de la pauvreté en milieu rural. Par ailleurs, au regard du rôle socioéconomique que les cultures maraîchères jouent dans la vie des ménages à Réo et à Goundi, il convient, d'organiser les producteurs en groupements maraîchers et en coopératives. L'organisation en groupements maraîchers faciliterait l'approvisionnement en moyens de production modernes et en intrants. Quant aux coopératives maraîchères, elles peuvent permettre de réduire les problèmes liés à l'écoulement des produits maraîchers à travers des débouchés fixes et réguliers.


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LISTE DES CARTES

CARTE N° 1 : SITUATION DE LA ZONE D'ETUDE ..17

CARTE N°2 : RESEAU HYDROGRAPHIQUE DE LA PROVINCE DU SANGUIE 25

LISTE DES PLANCHES PHOTOGRAPHIQUES

PHOTO N°1 : Puisard confectionné à Réo

37

PHOTO N°2 : Pépinière d'oignon avant et après semi

.38

PHOTO N3° : Binette pour l'entretien des plants

.41

PHOTO N°4 : Arrosage de jardin autour d'un giolo

43

PHOTO N°5 : puisette en sceau

43

PHOTO: N°6 : Jardin de piment en saison pluvieuse

46

PHOTO N°7 : Jardin autour d'une concession à Réo

53

PHOTO N°8 : Jardin autour du barrage de Dioro

.54

PHOTO N°9 : Vente de produits maraîchers sur l'axe Goundi- Koudougou

74

PHOTO N°10 : Vente en gros d'oignon sur le marché de Koudougou

76


LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1: Effectifs du cheptel dans la province du Sanguié de 2001 à 2004 34

Tableau 2: Superficies emblavées par spéculation à Réo et à Goundi 40

Tableau 3: Quantités d'engrais utilisés par spéculation à Réo 42

Tableau 4: Quantités d'engrais utilisés par spéculation à Goundi 42

Tableau 5 : Variétés de produits adaptés à la culture maraîchère des saisons pluvieuses 46

Tableau 6: Nombre de récoltes effectuées par spéculation à Goundi et à Réo 55

Tableau 7 : Répartition des ménages en fonction des spéculations cultivées et des quantités

produites 57

Tableau 8: Calendrier des cultures maraîchères 61

Tableau 9 : Calendrier des travaux agricoles des principales cultures (sorgho, mais, mil, arachide,

riz) à Réo et à Goundi 62

Tableau 10 : Composition chimique de quelques aliments (par 100 g de partie comestible) 65

Tableau 11: Répartition des ménages de Goundi selon les lieux de vente des produits 71

Tableau 12: Répartition des ménages de Réo selon les lieux de vente des produits 71

Tableau 13 : Exportation des produits maraîchers en volume et en valeurs au Burkina Faso de

1999 à 2002 78

Tableau 14: Unités de vente selon le type de légume 80

106
LISTE DES GHRAPHIQUES

Graphique 1 : Evolution inter-annuelle des précipitations et nombre de jours de pluies dans la province du Sanguié de 1974 à 2004 .19 Graphique 2 : Evolution inter-annuelle des températures dans la province du Sanguié de 1974 à

2004 20

Graphique 3 : Variation des vents dans la province du Sanguié de 1990 à 2004 ..21

Graphique 4 : Evolution de la production céréalières ( mil, sorgho, maïs et riz) dans la province du Sanguié de 1990 à 2004 32 Graphique 5 : Evolution de la production du coton dans la province du Sanguié de 1990 à 2004 32 Graphique 6 : Evolution de la production des cultures de rente ( arachide, soja, sésame et

vouadzou) dans la province du Sanguié de 1990 à 2004 33

Graphique 7 : Production maraîchère à Goundi pour la campagne 2003 - 2004 ..56

Graphique 8 : Production maraîchère à Réo pour la campagne 2003 - 2004 56

Graphique 9 : Correlation entre production maraîchère et les précipitations à Réo et à Goundi de 1996 à 2004 58 Graphique 10 : Répartition des ménages à Réo selon les revenus nets du maraîchage .82

Graphique 11 : Répartition des ménages à Goundi selon les revenus nets du

maraîchage 82
Graphique 12 : Répartition des ménages à Goundi à Réo selon les revenus monétaires annuels

des activités économiques sans le maraîchage 87

Graphique 13 : Répartition des sources de revenus des ménages à Goundi à Réo ..88

Graphique 14 : Répartition des ménages en fonction des sommes consacrées à l'alimentation par an 90


ANNEXES

ANNEXE I : LEXIQUE DES NOMS DE QUELQUES LEGUMES CULTIVES

NOM EN FRANÇAIS

NOM LATIN

FAMILLES

Aubergine douce

Solanum melongena

Solanacées

Aubergine amère

Solanum aethiopicum

Solanacées

Carotte

Daucus carota

Ombelliféres

Chou de Bruxelles

Brassica oleracea gemmifera

Crucifères

Chou fleur

Brassica oleracea var .botrytis

Crucifères

Chou de chine

Brassica sinensis

Crucifères

Chou petsaï

Brassica pekinensis

Crucifères

Chou moutarde

Brassica juncea

Crucifères

Chou pommé

Brassica oleracea var . capita

Crucifères

Concombre

Cucumis sativus

Cucurbitacées

Courge

Cucurbita pepo et moschata

Cucurbitacées

Courgette

Cucurbita pepo

Cucurbitacées

Epinard importé

Spinacia oleracea

Chenopodiacées

Epinard baselle

Bidens pilosa

Composées

Gros piment

Capsicum annuum

Solanacées

Petit piment

Capsicum frutescens

Solanacées

haricot

Phaseolus vulgaris

Papilionacées

Laitue

Lactuca sativa

Composées

Melon doux

Cucumis melo

Cucurbitacées

Oignon

Allium cepa

Liliacées

Oseille de Guinée

Hibiscus sabdariffa

Malvacées

Oseille importée

Rumex acetosa

Ploygonacées

Pastèque

Citrullus lanatus

Cucurbitacées

Persil

Petroselium sativum

Ombellifère

Poireau

Allium porrum

liliacées

Poivron

Capsicum annuum

Solanacées

Pomme de terre

Solanum tuberosum

Solanacées

tomate

Lycopersicon esculentum

Solanacées

Source : Les cultures maraîchères en zone sahélienne1985

ANNEXE II : CYCLE ET RENDEMENT DE QUELQUES CULTURES MARAICHERES

 

Cycle (jours)

 
 

30

60

90

120

150

180

210

240

270

300

330

360

Aubergine

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

250

- 400

Carotte

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

150

- 400

Chou

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

250

- 400

Chou - fleur

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

80 - 200

Concombre

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

300

- 800

Courgette

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

200

- 400

Gombo

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

140

- 290

Haricot nain filet

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

30 - 90

Haricot rames

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

60 - 120

Laitue

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

150

- 250

Melon

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

100

- 200

Oignon

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

200

- 300

Piment

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

80 - 150

Poivron

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

100

- 300

Pomme de terre

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

150

- 400

Tomate

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

150

- 500

Source : CDH 1987

= Cycle de production

ANNEXE III

OUTILS DE COLLECTE DES DONNEES

QUESTIONNAIRE N°1

POPULATION CIBLE : MENAGES

LOCALISATION DE LA ZONE

Village Quartier Département Province

IDENTIFICATION DES MENAGES

Nom : Ethnie :

Taille du ménage :

Prénom(s) : Autochtone

Age : Allochtone

Sexe :

1. Etes-vous propriétaire ou employé dans ce jardin ? oui non

2. Depuis quand pratiquez-vous la culture maraîchère ? mois : années :

3. Etes-vous scolarisés ? oui non si oui, quel est votre niveau d'étude ?

4. Etes-vous alphabétisés ? oui non

PRODUCTION

5. Quels sont les modes d'accès à la terre ? don héritage prêt
autres :

6. A qui appartient le jardin que vous exploitez ? individuel familial groupement

maraîcher autre :

7. Quelle est la superficie de votre jardin ?

8. Quels sont les produits maraîchers que vous cultivez ?

tomate oignon chou poivron laitue cucurbitacées aubergine locale aubergine

violette carotte Autres :

9. Quels sont les superficies par produit ?

Spéculations

Superficies en m2

oignon

 

chou

tomate

poivron

laitue

cucurbitacées

aubergine locale

aubergine violette

carotte

Autres

10. Quelles sont les quantités produites par spéculation ?

Spéculations

Quantités en kg

oignon

chou

tomate

poivron

laitue

cucurbitacées

aubergine locale

aubergine violette

carotte

Autres

11. Quelle est la culture dominante dans votre jardin et pourquoi ?

12. Quelles sont les différentes périodes de production ?

Outillage et intrants

13. Quels outils et produits chimiques utilisez-vous dans votre jardin ?

Intrants

Semences

Engrais

Matériels

Prix unitaires

Prix total

Prix unitaires

Prix total

Quantités

Produits phytosanitaires

Quantités

Entretien des plantes

14. Comment arrosez-vous vos jardins ? puits forage retenue d'eau autres :

15. Y a t-il des traitements phytosanitaires sur les cultures ?

16. Comment se fait la pulvérisation des insecticides ?

17. Combien de personnes travaillent sur votre parcelle ?

18. Avez-vous souvent recours à la main-d'oeuvre ? Oui non si oui,

pour quel travail et combien s'élève le coût ?

19. organisation du calendrier des cultures maraîchères

Mois

Activités

Préparation jardins

Sémi et repiquage

Sarclo-binage

engrais NPK + Urée

Traitement phytosanitaire

Récoltes

Niveau d'encadrement et organisation

20. Faites-vous partie d'un groupement maraîcher ou d'une coopérative ? oui non

Si oui, nommez le et depuis quand existe t-il ?

21. Existe t-il une structure qui vous appui dans la production ? oui non
Si oui, nommez la et à quel niveau de la production elle vous appui ?

entretien du jardin commercialisation conservation des produits autres

22. Obtenez-vous des prêts bancaires pour la production ? oui non
Si oui, de la part de quelle structure et à combien s'élève t-il ?

23. Quelles sont vos difficultés rencontrées dans la production ?

Problème phytosanitaire problème d'eau Qualité des intrants Autres :

QUESTIONNAIRE N° 2

Commercialisation des produits maraîchers Revenus bruts

1. Quels sont les produits commercialisés ?

2. Quelles sont les périodes de Commercialisation ?

Spéculations

Périodes de

commercialisation

oignon

 

chou

 

tomate

 

poivron

 

laitue

 

cucurbitacées

 

aubergine locale

 

aubergine violette

 

carotte

 

Autres

 
 

3. Quelles quantités vendez-vous par période ?

Spéculations

Quantités en kg

Périodes

oignon

chou

tomate

poivron

laitue

cucurbitacées

aubergine locale

aubergine violette

carotte

Autres

Spéculations

Quantités en kg

Gains en FCFA

oignon

chou

tomate

poivron

laitue

cucurbitacées

aubergine locale

aubergine violette

carotte

4.A combien estimez-vous vos gains par produits vendus ?

5. Quelles sont vos unités de mesure pour chaque produit ?

Spéculations

Unités de mesure

oignon

chou

tomate

poivron

laitue

cucurbitacées

aubergine locale

aubergine violette

carotte

Autres

Circuits de commercialisation

6. A qui vendez-vous vos produits maraîchers ?

7. D'où viennent vos clients ?

8. Qui sont vos principaux clients ?

9. Déplacez-vous vers vos clients ? oui non
Si oui, avec quels moyens de locomotion et sur quelle distance ?

Marché

Distance

Moyen de

locomotion

Frais de transport

1=pieds 3=mobylette 5= bâché 7=autres à préciser

2=vélo 4= charrette 6=camion

10.Vendez-vous individuellement ou collectivement ?

Si vous vendez collectivement, expliquez comment cette et avec qui cette vente est organisée ? 11. Existe t-il un système d'intermédiaire ? oui non

Si oui, expliquez à quel niveau, pour quels produits et pour quels marchés ?

12.Selon, où est-ce que vos clients revendent ces produits ?

13.Existe t-il une structure qui vous appui dans la commercialisation de vos produits ? oui non

Si oui, nommez la et comment vous appui t-elle ?

Fluctuation des prix

14. Quels sont les différents prix des produits vendus par période ?

Spéculations

Quantités en kg

Unité de

mesure

Prix bas

Prix normal

Prix élevés

oignon

 
 
 
 
 

chou

 
 
 
 
 

tomate

 
 
 
 
 

poivron

 
 
 
 
 

laitue

 
 
 
 
 

cucurbitacées

 
 
 
 
 

aubergine locale

 
 
 
 
 

aubergine violette

 
 
 
 
 

carotte

 
 
 
 
 

Autres

 
 
 
 
 

Autoconsommation

15. Quels sont les produits que vous consommez ?

16. Quelles sont les fréquences de consommation ?

17. Quelles sont les quantités consommées?

Spéculations

Quantités consommées

oignon

chou

tomate

poivron

laitue

cucurbitacées

aubergine locale

aubergine violette

carotte

Utilisation des revenus

18. Utilisez-vous vos revenus pour vos besoins socio-économiques ? oui non

Si oui, lesquels ?

Postes de dépense

Types de dépense

Alimentation

Habillement

Education

Santé

Loyer

Transport

Moyen de construction

Cérémonies

Autres à préciser

Estimation de la somme

Type

Nombre

Sommes

Bicyclette

Mobylette

Charrette

Voiture

Animaux

Espèces

Effectifs achetés

Prix

Bovin

 
 

Ovin

 
 

Caprin

 
 

porcin

 
 

Volaille

 
 

Equin

 
 

Asin

 
 

Autres à préciser

 
 

Moyens de déplacement

Moyens de production

Type

Nombre

Sommes

Charrue

 
 

Semoir

Charrette

Daba

Engrais

Autres outils et intrants

Equipements ménagers

Type

Nombre

Sommes

Poste radio

Télévision

Ustensiles de cuisine

Autres

Huile

Savon

Condiment

Boisson

Pétrole

Carburant

Autres besoins

Produits de consommation courantes

Type

Quantités

Sommes

Types de pèche

Revenus

QUESTIONNAIRE N° 3

RECUEIL DES DONNEES ECONOMIQUES DES MENAGES Activités principales du ménage

Agriculture

Cultures vivrières

Types de culture

Superficies

Quantités
produites

Quantités vendues

Revenus

Mil

 
 
 
 

Maïs

 
 
 
 

Riz

 
 
 
 

Sorgho

 
 
 
 

Niébé

 
 
 
 

Patate

 
 
 
 

Igname

 
 
 
 

Voandzou

 
 
 
 

Autres à préciser

 
 
 
 

Cultures de rente

Types de culture

Superficie

Quantités
produites

Quantités vendues

Revenus

Coton

 
 
 
 

Arachide

 
 
 
 

Sésame

 
 
 
 

Soja

 
 
 
 

Autres à préciser

 
 
 
 

Elevage

Espèces

 

Effectifs

Effectifs vendus

Revenus

Bovin

 
 
 
 

Ovin

 
 
 
 

Caprin

 
 
 
 

porcin

 
 
 
 

Volaille

 
 
 
 

Equin

 
 
 
 

Asin

 
 
 
 

Autres préciser

à

 
 
 

Pèche

Arboriculture

Types de culture

Superficies

Quantités récoltées

Quantités vendues

Revenus

Mangues

 
 
 
 

Papayes

 
 
 
 

Goyaves

 
 
 
 

Citrons

 
 
 
 

Autres à préciser

 
 
 
 

Autres activités économiques

Types d'activités

Dépenses liées à

l'activité

Revenus

Vente de dolo

 
 

Mécanique

 
 

Vente de noix de karité

 
 

Salariat agricole

 
 

Artisanat

 
 

commerce

 
 

Autres à préciser

 
 

QUESTIONNARE N°4

POPULATION CIBLE :VENDEURS ET REVENDEURS

Identification

Nom : Ethnie :

Prénom (s) : Taille du ménage :

Age : Origine : ...

Sexe :

Nom du marché :

1. Etes-vous : producteur-vendeur grossiste demi-grossiste détaillant commerçant
autres :

2. Depuis quand vendez-vous les produits maraîchers ?

Organisation du commerce

3. Achetez-vous collectivement ou individuellement ? Si vous achetez collectivement, expliquez comment et avec qui cet achat est organisé ?

4. Avec quel moyen de transport effectuez-vous ce commerce ?

1=vélo 2=mobylette 4= bâché 6=transport commun

3= charrette 5=camion 7=autres à préciser

5. Quels sont les produits que vous vendez ?

6. Quelles sont les quantités que vous achetez par période ?

7. Quelles sont les quantités que vous arrivez à écouler ?

Spéculations

Quantités achetées

Quantités vendues

oignon

chou

tomate

poivron

laitue

cucurbitacées

aubergine locale

aubergine violette

carotte

Autres

8. Qui sont clients ? consommateurs directs grossistes demi-grossiste détaillant

9. Quel est le nombre de clients par jour ?

10. D'où viennent-ils ?

11. A qui est-ce qu'ils revendent selon vous ?

12. Vendez-vous vos produits hors de Koudougou ? oui non

Si oui, précisez les lieux de vente ?

13. Quelles sont les unités de mesure à votre niveau ?

14. Quels sont les différents prix de vente par unité de mesure ? Fluctuation des prix

15. Quels sont les différents prix de vente par période ?

Spéculations

Quantités en kg

Unité de

mesure

Prix bas

Prix normal

Prix élevés

oignon

 
 
 
 
 

chou

 
 
 
 
 

tomate

 
 
 
 
 

poivron

 
 
 
 
 

laitue

 
 
 
 
 

cucurbitacées

 
 
 
 
 

aubergine locale

 
 
 
 
 

aubergine violette

 
 
 
 
 

carotte

 
 
 
 
 

Autres

 
 
 
 
 
 

16. Quelles sont les modalités de fixation des prix ?

17. Quelle est votre marge bénéficiaire ?

18. A combien estimez vos gains en fin de saison ?

19. Comment stockez-vous vos produits ?

20. Existe t-il des méventes et à quelle période ?

21. Quelles sont vos difficultés concernant l'écoulement ?

GUIDE D'ENTRETIEN AVEC LES AUTORITES COUTUMIERES

Date de l'enquête :

Nom de l'enquêté :

Département :

Village :

Quartier ou secteur :

1. Quelle est l'origine du nom du village ?

2. Qui est le fondateur du village ?

3. D'ou venaient les premiers habitants ?

4. Quelle est l'organisation sociale qui prévaut dans le village ?

5. Quel est le régime foncier qui prévaut dans le village ?

6. Comment se prennent les décisions macro-économiques dans le village ?

7. Depuis quand pratiquez-vous la culture maraîchère ?

8. Qui a introduit la culture maraîchère dans le village et depuis quand ?

9. Quelle activité prédominait avant l'introduction de la culture maraîchère ?

10. Pourquoi pratiquez-vous la culture maraîchère ?

GUIDE D'ENTRETIEN AVEC LES AGENTS TECHNIQUES DE L'AGRICULTURE

Date de l'enquête :

Nom de l'enquêté :

Département : Village :

Quartier ou secteur :

Qualification :

1. Comment est structuré votre service ?

2. Comment intervenez-vous sur le terrain ?

3. Depuis quand encadrez-vous des maraîchers ?

4. Combien de groupement maraîcher encadrez-vous vos maraîchers ?

5. Comment encadrez-vous vos maraîchers ?

6. Arrivent-ils à mettre en application les nouvelles techniques de production ? Si non, pourquoi et quelles sont les difficultés ?

7. Quelles appréciations faites-vous de la production maraîchère ?

8. Quelles appréciations faites-vous du niveau technique des maraîchers ?

9. A quel niveau de la production encadrez - vous les maraîchers ? Entretien des plantes récolte conservation

10. Quelles sont selon vous les difficultés rencontrées par les maraîchers ? Acquisition d'intrants Qualité des intrants Moyens financiers

Problèmes phytosanitaires Ecoulement des produits récoltés Autres

11. Quelles sont selon vous les solutions ?

GUIDE D'ENTRETIEN AVEC LA COMAR

1. Depuis quand la COMAR existe t-elle ?

2. Pourquoi avez-vous créé la COMAR ?

3. La COMAR compte combien de membres ?

4. Comment fonctionne t- elle ?

5. A quel niveau de la production intervenez-vous ? Octroie d'intrants Encadrement de maraîchers Commercialisation Autres

6. Avec quelle structure organisez-vous la commercialisation ?

7. Quelles sont les produits livrés à cette structure ?

Spéculations

 

oignon

 

chou

 

tomate

 

poivron

 

laitue

 

cucurbitacées

 

aubergine locale

 

aubergine violette

 

carotte

 

Autres

 
 

8. Quelles sont les quantités livrées et leur prix de vente ?

Spéculations

Quantités en kg

Prix

oignon

 
 

chou

 
 

tomate

 
 

poivron

 
 

laitue

 
 

cucurbitacées

 
 

aubergine locale

 
 

aubergine violette

 
 

carotte

 
 

Autres

 
 
 

9. Comment se fait la collecte des produits maraîchers ?

10. Quels sont vos moyens de collecte ?

11. Bénéficiez-vous de l'appui de certaines structures bancaires ? Si oui lesquelles ?

12. A combien s'élève ce prêt bancaire ?

13. Disposez-vous d'un compte bancaire ?

14. A combien s'élève ce compte bancaire ?

15. Quelles sont vos difficultés rencontrées dans l'écoulement des produits ?

125
TABLE DES MATIERES

DEDICACE 2

REMERCIEMENTS 3

RESUME 4

LISTE DES SIGLES ET ABREVIATION 5

INTRODUCTION GENERALE 6

I. PROBLEMATIQUE 6

II. LES HYPOTHESES DE TRAVAIL 9

III. LES OBJECTIFS DE L'ETUDE 9

IV. LA METHODOLOGIE MISE EN OEUVRE 9

1. La Revue de la littérature 10

2. Les enquêtes de terrain 12

2.1 L'échantillonnage spatial et démographique 12

2.1.1 L'Echantillon spatial 12

2.1.2 L'échantillon démographique 12

2.2 La collecte des données 13

V. Les problèmes rencontrés 14

CHAPITRE I : LE MILIEU PHYSIQUE 16

I. LA SITUATION GEOGRAPHIQUE 16

II. LE CLIMAT 18

1. Les précipitations 18

2. Les températures 19

3. Les vents 21

III. LE SUBSTRATUM GEOLOGIQUE ET LE RELIEF 22

IV. LES SOLS 22

V. L'HYDROGRAPHIE 23

VI. LA VEGETATION 26

CHAPITRE II : LES ASPECTS HUMAINS ET ECONOMIQUES DE LA ZONE 27

D'ETUDE 27

I. LES DONNEES DEMOGRAPHIQUES 27

1. La Répartition spatiale de la population 27

2. La Structure de la population 28

II. l'Organisation sociale 29

III. Le régime foncier 30

IV. LES ACTIVITES ECONOMIQUES 31

1. L'agriculture 31

2. L'élevage 33

3. Les Activités secondaires 35

CHAPITRE III : LE MARAICHAGE A REO ET A GOUNDI 36

I. L'ORGANISATION DE L'ACTIVITE MARAICHERE 36

1. Les techniques de culture 36

1.1 La préparation des jardins 36

1.2 Les semis en pépinières et le repiquage 38

1.3. Les variétés produites 39

1.4. Les superficies cultivées 39

1.5. Les techniques et les pratiques culturales 40

1.5.1. Les travaux d'entretien des plantes 40

1.5.2 L'arrosage 42

1.5.3. Le traitement phytosanitaire . 44

1.5.4. Les cultures maraîchères en saison pluvieuse 45

1.5.5. Les formes de mécanisation de la production maraîchère : une alternative

pour accroître la production 46

1.5.6. Les raisons d'une non-application des techniques modernes 47

2. L'encadrement de la production 48

2.1. Les structures étatiques et le système d'encadrement 49

2.2. Les structures paysannes 50

2.2.1 Les groupements maraîchers 50

2.2.2 Les coopératives : La COMAR 51

3. L'organisation spatiale de la production maraîchère 52

3.1. Les jardins isolés 52

3.2. Les jardins autour des points d'eau : cas du barrage de Dioro à Goundi 53

4. La récolte et le transport des produits maraîchers 54

4.1. Les techniques de récoltes 54

4.2. Les quantités récoltées 56

4.3. La collecte et le transport des produits maraîchers 58

4.3.1. Les méthodes de collecte 58

4.3.2. Le transport des produits maraîchers 59

5. Les techniques de conservation des produits maraîchers : cas de l'oignon 60

6. Le calendrier des cultures maraîchères et le calendrier agricole des cultures pluviales

61

II. LES FORMES D'UTILISATION DE LA PRODUCTION MARAICHERE 62

1. Les produits maraîchers comme une source d'alimentation 62

2. Les vertus thérapeutiques et cosmétiques des produits maraîchères 66

CONCLUION PARTIELLE 66

CHAPITRE I : LA COMMERCIALISATION DES PRODUITS MARAICHERS ET ... 69

LES REVENUS 69

I. LA COMMERCIALISATION 69

1. Les circuits de distribution des produits maraîchers à Goundi et à Réo 69

1.1. Les circuits spontanés 69

1.2. Les circuits structurés 72

2. La typologie des marchés et les acteurs commerciaux 73

2.1. Les marchés locaux 73

2.2. Le marché de Koudougou, principal pôle d'attraction des produits maraîchers 74

2.3. Les marchés régionaux 76

2.4. Les marchés sous-régionaux 77

3. La vente et le mécanisme de fixation des prix 78

II. LES REVENUS DU MARAICHAGE 80

1. L'estimation des revenus du maraîchage dans les ménages 81

2. L'estimation des revenus du maraîchage par spéculation 83

3. La comparaison avec les revenus des autres activités 84

3.1. Les revenus agricoles 84

3.2. Les revenus de l'élevage 85

3.3. Les revenus des autres activités économiques 85

3.4. La part du maraîchage dans les revenus des ménages 86

CHAPITRE II : L'UTILISATION DES REVENUS DU MARAICHAGE 88

I. LE ROLE ECONOMIQUE DES CULTURES MARAICHERES 88

1. La création de nouvelles sources de revenu : cas de l'élevage 88

2. La contribution à la sécurité alimentaire 89

3. L'acquisition d'équipements et des bien manufacturés 90

4. L'épargne 92

II. LE ROLE SOCIAL DES CULTURES MARAICHERES 93

1. L'apport à l'éducation et à la santé. 93

2. Les cérémonies 93

3. La fixation des jeunes dans leurs terroirs 94

CHAPITRE III : PERSPECTIVES ET SUGGESTIONS 94

I. LES PERSPECTIVES 94

II. LES SUGGESTIONS 95

Conclusion partielle 97

CONCLUSION GENERALE 98

BIBLIOGRAPHIE 100

ANNEXES 107






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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus