1
Burkina Faso Unité - progrès -
Justice
Ministère des Enseignements Secondaire
Ministère de l'Agriculture, de
Supérieur et de la Recherche Scientifique
l'Hydraulique et des
(MESSRS) Ressources Halieutiques
(MAHRH)
Université de Ouagadougou Deuxième
Programme National de
Unité de Formation et de Recherche Gestion des
Terroirs
Sciences Humaines (P.N.G.T 2) UFR/SH
Département de Géographie Coordination
Provinciale
Option : Géographie Rurale
Boulkiemdé/Sanguié
Mémoire de maîtrise Thème
:
LES CULTURES MARAICHERES
dANS L'ECONOMIE bES MENAGES
A REO ET A GOUNbI
Présenté et soutenu par : Sous la direction
de :
BOGNINI Siégnounou Frédéric O.
Koulansouonthé PALE
siebognini@yahoo.fr
Chargé de recherche
2 DEDICACE
A MON PERE ET A MA MERE A TITRE POSTHUME A MON
FRERE
A MES SCEURS
A LA FAMILLE BONDE
A TOUS MES AMIS
A TOUS CEUX QUI N'ONT CESSE DE ME TEMOIGNER LEUR
ATTACHEMENT
JE DEDIE CE MEMOIRE
3 REMERCIEMENTS
Les efforts consentis par certaines personnes à la
réalisation de ce travail exigent de notre part des remerciements.
Nous adressons nos remerciements à tout le corps
enseignant du département de géographie pour la formation
reçu. A notre directeur de mémoire M. PALE O. K.
Frédéric, nous disons grand merci pour la qualité de la
formation et pour ses conseils.
Notre reconnaissance et nos remerciements les plus
sincères au personnel du PNGT2 du
Boulkièmdé/Sanguié pour leur multiple soutien et aux
paysans de Réo et de Goundi pour leur franche collaboration.
A tous les membres de la COMAR, nous disons merci.
Nos remerciements vont également à l'endroit de
Monsieur et Madame DAMIBA, M. Niki BONDE, M. Yéréyavé T.
BONDE, M. BALELEMA, qui nous ont encouragé dans cette initiative et nous
ont manifesté leur soutien constant.
Nous sommes reconnaissants aux amis et frères de chaque
instant, YARO Yaya, YAMEOGO Siaka, BAKOUE Ousmane, COULIBALY Hamed, SANOU
Bakari, SOMA Assonsi, WELGO Adama, KONKOBO Hamadou.
A tous ceux qui n'ont pu être cités, nous leur
disons merci.
4 RESUME
Les cultures maraîchères à Réo et
à Goundi étaient basées sur l'exploitation des jardins de
case. Elles étaient consacrées aux légumes locaux comme
l'aubergine, le gombo, l'oseille, etc. essentiellement pour la consommation
familiale. De nos jours cette activité a connu une nette
évolution. On est passé à une économie de
marché favorisée par la proximité et le
développement des centres urbains comme Koudougou qui augmente sans
cesse les besoins en légumes des citadins. C'est ainsi que les
ménages à Réo et à Goundi ont fait des cultures
maraîchères leur principale activité de contre saison. Ils
sont arrivés à intégrer le maraîchage dans leur
système de production traditionnel prolongeant ainsi en saison
sèche le calendrier agricole des principales cultures.
Les revenus issus du maraîchage font de cette
activité la principale source de revenus des ménages. Les
cultures maraîchères rapportent l'essentiel des revenus parmi les
diverses activités menées par les ménages. Elles ont un
impact positif sur la vie sociale et économique des paysans à
travers la création de nouvelles activités
rémunératrices, l'acquisition des biens d'équipements et
manufacturés, la contribution à la sécurité
alimentaire, à la santé et à l'éducation. Le
maraîchage apparaît donc comme une composante essentielle de
l'économie rurale à Réo et à Goundi, dans le
contexte actuel de la persistance de la pauvreté en milieu
rural.
Mots clés : Burkina Faso - province du
Sanguié - Réo - Goundi - Agriculture - Cultures
maraîchères -Système de production - Ménage -
Economie rurale.
5 LISTE DES SIGLES ET ABREVIATION
AGR: Activités Génératrices
de Revenus
AMB: Action Micro Barrage
BACB: Banque Agricole et Commerciale du
Burkina
BNDT : Base Nationale de Données
Topographiques
BUC : Bibliothèque Universitaire
Centrale
BUNASOLS : Bureau National des Sols
CFA : Centre de Formation Agricole
CIDR : Centre d'Initiation au
Développement de Réo.
CIRD : Centre International de Recherche pour le
Développement
CNCA: Caisse Nationale de Crédits
Agricoles
COMAR : Coopérative
Maraîchère de Réo
CPR : Centre de Promotion Rural
DAV : Délégué Administratif
Villageois
DPAHRH : Direction Provinciale de l'Agriculture,
de l'Hydraulique et des Ressources
Halieutiques.
DRAHRH : Direction Régionale de
l'Agriculture, de l'Hydraulique et des Ressources
Halieutiques.
ETP : Evapo-Transpiration Potentielle
FCFA: Franc de la Communauté
Financière Africaine
INSD : Institut National de la Statistique et de
la Démographie
MAHRH : Ministère de l'Agriculture, de
l'Hydraulique et des Ressources Halieutiques.
NPK : Nitrate Phosphate Potassium
ONG : Organisation Non Gouvernementale
PDLSaB : Projet de Développement Local du
Sanguié et du Boulkièmdé
SDR : Stratégie de développement
Rural
PNGT2 : Deuxième Programme National de
Gestion de Terroir
SDR : Stratégie du Développement
Rural
SOCCOPRAT : Société de
Conservation, de Commercialisation et de Transformation des Produits
Agricoles
SONAPOST: Société Nationale des
Postes et Télécommunication.
UAT : Unité d'Appui Technique
UICN : Union Internationale pour la Conservation
de la Nature
UCOBAM: Union des Coopératives
Maraîchères du Burkina
ZAT: Zone d'Animation Technique
6 INTRODUCTION GENERALE
Dans la plupart des pays de l'Afrique sub-saharienne, les
cultures maraîchères ont été introduites par les
missionnaires blancs et les fonctionnaires de l'administration coloniale en vue
de satisfaire leurs besoins alimentaires.
Au Burkina Faso, ces cultures ont fait leur introduction vers
les années 1920. Les sites de production étaient circonscrits
autour des jardins de case et à proximité des camps militaires
pour approvisionner en légumes les garnisons. Par la suite, le
maraîchage s'est étendu à la périphérie des
villes comme Ouagadougou et Bobo Dioulasso, où les populations
expatriées étaient plus denses.
Au moment des indépendances, ces villes connaissaient
une extension favorisée par l'exode rural et l'explosion
démographique. Cet accroissement de la population suscite une forte
demande en produits maraîchers. La croissance de ces villes et la forte
demande des légumes qui l'accompagne ont constitué le moteur du
développement maraîcher. Selon une étude menée par
Autissier V. (1994), une ville d'un million d'habitants dont la population
augmente de 7% l'an, crée une demande supplémentaire en produits
maraîchers qui nécessite la mise en terre de 50 à 100
hectares de légume chaque année.
Par ailleurs, les grandes périodes de sécheresse
de 1970 à 1973 ont également entraîné un essor
important du maraîchage. L'activité maraîchère
apparaît comme une alternative intéressante à un moment
où les systèmes de production agricole fortement
fragilisés entraînent des déficits céréaliers
récurrents. Dès lors, les paysans s'y intéressent aussi
bien pour améliorer leur ration alimentaire que pour leurs revenus.
I. PROBLEMATIQUE
Au Burkina Faso, le secteur rural occupe une place
prépondérante dans l'économie nationale. L'agriculture qui
emploie plus de 80 % de la population active contribue pour plus de 40% du PIB.
Elle constitue donc la principale source de croissance économique du
pays.
Malgré tout, l'agriculture burkinabé reste en
deçà des attentes des populations. Cette situation tient à
une faible production agricole qui s'oppose à une croissance rapide de
la population (3% par an). En outre, certaines activités
économiques (élevage, pêche et exploitation
forestière) non moins importantes qui autrefois venaient en appoint
comme sources de revenus monétaires, sont aujourd'hui
altérées par la dégradation des conditions
climatiques et les sécheresses à
répétition. Ces facteurs sont également à l'origine
de la prédominance d'une agriculture de subsistance basée sur les
cultures vivrières destinées à l'autoconsommation. Tous
ces éléments concourent à une faible monétarisation
de l'économie rurale.
Pour y faire face, une des mesures prises par les pouvoirs
publics a été de redynamiser l'agriculture en mettant l'accent
sur les cultures de rente notamment le coton. Au vu des résultats
impressionnants (70 à 90 milliards de francs CFA aux producteurs de
coton entre 2002-2003 selon Stratégie de Développement Rural
(SDR), 2004), on est tenté de dire que cette option constitue un enjeu
important pour l'amélioration des conditions de vie des populations
rurales.
En dépit de ces multiples efforts, la pauvreté
sévit avec plus d'acuité en milieu rural. En effet, selon la
dernière Enquête Burkinabé sur les Conditions de Vie des
Ménages (EBCVM) effectuée en 2003, 52,3% de la population rurale
vivent en dessous du seuil absolu de la pauvreté estimé à
82 672 FCFA/ adulte/ an, contre 19,9% de la population urbaine. En terme de
ménage, cette situation représente 43,5% des ménages qui
n'arrivent pas à subvenir à leurs besoins
socio-économiques. Cette persistance de la pauvreté en milieu
rural est également imputable à la faible diversification des
Activités Génératrices de Revenus (AGR).
Toutefois, l'extension des centres urbains et la
diversification des habitudes alimentaires suscitent une demande de plus en
plus croissante en produits agricoles, et constituent des opportunités
pour développer des activités comme le maraîchage.
Cette nouvelle donne explique en partie l'introduction et le
développement des cultures maraîchères aussi bien en zone
périurbaine qu'en campagne. En effet, le maraîchage revêt
une grande importance au Burkina Faso. En 2003, 28 900 hectares y
étaient emblavés pour le maraîchage (Ministère de
l'Agriculture de l'Hydraulique et des Ressources Halieutiques, 2004). En plus,
cette activité est une composante essentielle de la filière
fruits et légumes qui contribue pour plus de 5 milliards au PIB (SDR,
2004). La culture maraîchère fait partie des activités qui
visent l'amélioration des rations alimentaires et des conditions
économiques des ménages en milieu rural. Pour les paysans qui le
pratiquent, le maraîchage prolonge en saison sèche, les cultures
céréalières de la saison des pluies, les initie à
de nouvelles techniques de production et leur procure des revenus
supplémentaires.
Dans la province du Sanguié, la culture
maraîchère a rapporté 748 405 211 francs CFA à 18
964 producteurs en 1997, soit une moyenne de 39 464, 52 francs CFA par
producteur. En effet, dans cette province on dénombre de grandes
superficies emblavées par le maraîchage. La production
maraîchère était estimée à 33 539 tonnes en
2000, ce qui
représentait 13% de la production nationale (INSD,
2000). Cette activité fait la renommée de cette province
considérée comme l'une des capitales des produits
maraîchers au Burkina Faso.
Réo, chef lieu de la province du Sanguié et
Goundi sont des zones réputées pour la culture
maraîchère dans le Sanguié. Les cultures
maraîchères y occupent une place importante dans les
activités agricoles. Elles y ont été introduites par les
missionnaires blancs à l'époque coloniale. L'engouement pour
cette activité se poursuit de nos jours et est manifesté par la
création d'une coopérative maraîchère la
Coopérative Maraîchère de Réo (COMAR) en 1962 pour
pallier les contraintes de production et de commercialisation. En 1985, les
statistiques disponibles au niveau de la Direction Provinciale l'Agriculture de
l'Hydraulique et des Ressources Halieutiques (DPAHRH) du Sanguié
faisaient état de 652 tonnes de produits maraîchers
récoltés dans la province du Sanguié. En 2004, selon la
même source, cette production est passée à 11 095 tonnes.
Réo et Goundi ont respectivement assuré 34,51% et 14,48%
de cette production.
Plusieurs facteurs expliquent le développement de la
culture maraîchère dans ces zones. Il y a d'abord le
développement et la proximité des villes comme Koudougou
situé à 15km de ces localités ainsi que Réo, qui
entraînent une forte demande en légumes. Ensuite il y a le
développement des voies de communication (Nationale 1, 14 et 21) reliant
les deux localités à Ouagadougou et Bobo Dioulasso en passant par
Koudougou. Goundi et Réo profitent de leur position géographique
pour produire et approvisionner ces centres urbains. Le maraîchage y
constitue la principale source de revenus et occupe les ménages en
saison sèche. Cette activité présente donc des
opportunités économiques importantes dans le contexte actuel de
la persistance de la pauvreté en milieu rural.
La présente étude qui s'intitule «
les cultures maraîchères dans l'économie des
ménages à Réo et à Goundi » vise
à analyser l'ampleur de cette activité dans ces localités
tout en mettant en exergue les transformations socio-économiques
induites dans la vie des ménages qui la pratiquent.
Il est donc important de savoir comment s'organisent la
production et la commercialisation des produits maraîchers face aux
besoins croissants des citadins et des populations locales ? Quelles peuvent
être les retombées économiques de cette activité
pour les ménages de Réo et de Goundi ? Ces interrogations nous
ont amené à formuler les hypothèses suivantes :
II. LES HYPOTHESES DE TRAVAIL
L'hypothèse principale de cette étude s'appuie
sur l'idée que la culture maraîchère à Réo et
à Goundi, occupe une place importante dans les activités
agricoles et contribue à l'amélioration de l'économie des
ménages comparativement aux autres activités économiques.
De cette hypothèse principale découlent les hypothèses
secondaires suivantes :
· la culture maraîchère est
intégrée dans le système de production agricole des
paysans de Réo et de Goundi;
· les produits maraîchers contribuent à
l'alimentation des ménages ;
· le maraîchage procure aux ménages des
revenus substantiels qui leur permettent d'améliorer leurs conditions de
vie.
Afin de vérifier ces hypothèses, nous nous sommes
fixés les objectifs ci-après.
III. LES OBJECTIFS DE L'ETUDE
L'objectif principal de cette étude est d'analyser la
place de la culture maraîchère dans les activités agricoles
à Réo et à Goundi, et d'apprécier sa contribution
à l'économie des ménages.
Plus spécifiquement, il s'agit :
· d'étudier les systèmes de production
maraîchère en vigueur et d'analyser leur place dans les
activités agricoles des ménages ;
· d'apprécier la contribution des produits
maraîchers dans l'alimentation des ménages ;
· d'évaluer les revenus du maraîchage et
d'analyser leur impact sur les conditions de vie des ménages.
Pour atteindre ces objectifs, la démarche
méthodologique suivante a été adoptée.
IV. LA METHODOLOGIE
MISE EN OEUVRE
La méthodologie mise en oeuvre comprend essentiellement
deux parties :
· La revue de la littérature
· Les enquêtes de terrain
1. La Revue de la littérature
Au cours de la recherche documentaire, nous avons
consulté des ouvrages d'ordre général sur la production
maraîchère dans les bibliothèques et dans les centres de
documentations. Ainsi, cette recherche documentaire nous a conduit à la
Bibliothèque Universitaire Centrale (BUC), au Centre International de
Recherche pour le Développement (CIRD) et à l' Union
Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN). Sur le terrain, elle a
été complétée par l'exploitation des données
sur la production maraîchère de la Direction Provinciale de
l'Agriculture de l'Hydraulique et des Ressources Halieutiques du
Sanguié.
L'examen des notes bibliographiques montre que plusieurs
auteurs se sont intéressés à la culture
maraîchère comme une activité qui vient en appoint aux
activités économiques des ménages.
Des études comme celle de Autissier V. (1994)
ont abordé les aspects de la production
maraîchère. L'auteur décrit les techniques et
systèmes de production en zone périurbaine et en milieu rural
dans la zone sahélienne de l'Afrique. Il analyse certaines contraintes
liées à la production notamment les difficultés
d'accès aux intrants. Face à cellesci, il propose une
réflexion sur l'organisation des groupements de producteurs et des
coopératives.
Walllon A (1986) identifie et analyse les
paramètres de la production maraîchère en zone
sahélienne, notamment les conditions climatiques. Il donne une
explication à la tendance des systèmes de culture actuels et les
variétés adaptées à la zone.
D'autres auteurs se sont intéressés à la
conservation des produits maraîchers. En effet, les caractères
saisonniers et périssables des légumes hypothèquent les
efforts de développement de leur culture. On constate très
souvent des pertes énormes dues à un manque d'organisation
d'infrastructures et de système de technologie de conservation surtout
lorsqu'il y a surproduction. C'est dans ce cadre que Bavalkova A. et
Doumbia B. (1991) apportent une contribution à la recherche de
solutions aux problèmes de conservation et de transformation des
légumes en diffusant des techniques simples et facilement
applicables.
Parallèlement aux systèmes de production,
d'autres études ont porté sur l'influence des centres urbains
dans la production maraîchère. C'est le cas de Tallet B.
(1999) qui, à travers une description et une analyse de la
filière légume, montre que la proximité du marché
urbain de Bobo-Dioulasso a été un facteur déterminant pour
l'essor de la culture maraîchère.
Nebié O. (1999) dans le même
sens a montré l'incidence démographique de la ville de
Ouagadougou et les changements des habitudes alimentaires sur la production
maraîchère dans les zones périurbaines. En effet, les
espaces réservés au jardinage dans ces zones s'étendent
à la faveur de la demande de plus en plus croissante en
légumes.
L'identification et l'analyse des circuits commerciaux ont
également fait l'objet d'étude dans l'optique de faciliter
l'écoulement des produits maraîchers. C'est dans ce cadre que
Sarni A. (1984) a classé les circuits commerciaux des
légumes dans la région d'Alger en fonction de leur longueur,
celle-ci représentant le nombre de transactions successives entre
producteurs et consommateurs. Il y a identifié les facteurs pouvant
déterminer le choix d'un circuit chez le producteur.
Moustier P. et David O. (2001) à
partir des études réalisées au Congo et à
Madagascar, donnent des éléments de diagnostic des marchés
légumiers afin de rendre l'approvisionnement des consommateurs urbains
plus conforme à leurs besoins. Ils identifient les circuits
d'approvisionnement des villes étudiées où les
légumes proviennent à la fois du système de culture
périurbain et rural.
Bertrand A. (1982) montre
l'intérêt de cette activité pour le Burkina Faso à
partir d'une identification des marchés intérieurs et
extérieurs. Les marchés intérieurs ravitaillés par
les jardins de petite taille sont une source de revenus pour les producteurs.
Pour les marchés extérieurs notamment européens
alimentés par un nombre beaucoup plus réduit d'exploitation plus
grande, l'intérêt peut être analysé en terme de
devise et d'amélioration de la balance commerciale. Ainsi, de
précieuses devises étrangères ont-elles été
fournies par l'exploitation du haricot vert.
Dans le cadre de la phase d'extension des projets
maraîchers des ONG au Burkina Faso, une étude menée par
Retailleau E. (1994) fait une évaluation
économique de l'activité maraîchère. L'étude
a permis de comprendre l'intérêt accordé par l'Etat
Burkinabé et les ONG à la culture maraîchère compte
tenu de ses apports économique, nutritionnel et social au niveau du
ménage.
OUEDRAOGO M. (1993) dans son étude
menée sur les cultures maraîchères à Kongoussi,
aborde l'activité sous un angle économique. Il distingue de
façon globale un impact positif se traduisant par une autonomie
financière des femmes et des jeunes pratiquant le maraîchage.
Cette recherche documentaire nous a permis de cerner les
contours de notre thème et de maîtriser certaines notions
relatives aux systèmes et techniques de production
maraîchère, la commercialisation des produits maraîchers et
l'intérêt socio-économique de la culture
maraîchère. Toutefois, très peu
d'études ont tenté d'analyser la motivation économique
pour cette activité dans le contexte actuel de la persistance de la
pauvreté en milieu rural. La culture maraîchère
étant une activité de contre saison très ancienne à
Réo et à Goundi, son impact du point de vue
socio-économique reste un champ à explorer.
2. Les enquêtes de terrain
Les enquêtes de terrain se sont déroulées
en deux phases. La première phase a porté sur les sites de
production maraîchère à Goundi et à Réo. La
deuxième phase s'est déroulée sur les marchés de
Goundi, Réo et Koudougou.
2.1 L'échantillonnage spatial et
démographique 2.1.1 L'Echantillon spatial
Les zones d'étude sont Réo, chef lieu du
département de Réo et Goundi, village qui relève
administrativement de Réo.
Le choix de ces zones comme cadre spatial de l'étude
repose sur les raisons suivantes:
> Leur accessibilité facile : ces deux
localités sont situées chacune sur une route nationale ;
Nationale 14 pour Goundi et Nationale 21 pour Réo ;
> Leur proximité d'un centre urbain à savoir
Koudougou considéré comme une zone de
consommation et de collecte des produits maraîchers pour
les marchés extérieurs ;
> Un besoin de comparaison entre une localité
possédant une coopérative maraîchère
(Réo) et celle qui n'en possède pas (Goundi).
2.1.2 L'échantillon
démographique
Les ménages pratiquant le maraîchage et les
acteurs commerciaux constituent la population cible de cette étude. Au
total 150 ménages dont 60 à Goundi et 90 à Réo ont
constitué notre échantillon. Cet échantillon
représente 10% des ménages pratiquant le maraîchage dans
chaque localité. Le ménage représente ici l'unité
socio-économique de base au sein de laquelle les différents
membres mettent en commun leurs ressources et satisfont leurs besoins, sous
l'autorité d'une personne appelée chef de ménage. Sur les
marchés des produits maraîchers l'enquête a concerné
20 grossistes, 20 revendeurs et 20 détaillantes.
2.2 La collecte des données
Pour la collecte des données, les techniques
utilisées sont le questionnaire individuel et le guide d'entretien qui
ont été complétés par des observations directes sur
le terrain.
+ Le questionnaire a été adressé aux
producteurs maraîchers de Réo, de Goundi et aux acteurs
commerciaux. La collecte des données auprès des producteurs
portait de façon générale sur les informations
socio-démographiques et économiques des ménages, les
caractéristiques des sites et les systèmes de production
maraîchère, la commercialisation des produits maraîchers,
les revenus et l'utilisation qui en est faite par les ménages. Les
acteurs commerciaux concernés étaient spécifiquement les
grossistes, les revendeurs et les détaillantes. L'enquête nous a
permis de cerner les aires d'échanges, de suivre les transactions sur
les produits maraîchers et de déterminer les circuits
commerciaux.
+ Les informations issues des questionnaires ont
été complétées par des entretiens
réalisés avec les agents techniques de la DPAHRH du
Sanguié et les responsables de la COMAR. Ces entretiens nous ont permis
d'une part de cerner les structures et systèmes d'encadrement des
maraîchers, et d'autre part, de mieux appréhender le contexte dans
lequel s'opèrent la production et la vente des produits maraîchers
avec les partenaires commerciaux.
+ L'enquête a été complétée
par des observations directes sur le terrain. Elles portaient sur :
· L'occupation et la gestion de l'espace
réservé à la culture maraîchère ;
· Les méthodes et techniques d'entretien des jardins
;
· L'organisation de l'espace commercial ;
· Les réalisations faites à partir des
revenus issus du maraîchage.
Le traitement des données recueillies s'est
effectué à partir d'une codification des questionnaires, d'un
dépouillement manuel et à l'ordinateur avec les logiciels
suivants :
· Excel pour le traitement des données, la
réalisation des tableaux et des graphiques ;
· Arc view pour la réalisation des cartes ;
· Word pour le traitement de texte.
V. LES PROBLEMES RENCONTRES
Les difficultés rencontrées lors de cette
étude se situent dans la seconde partie de la démarche
méthodologique, c'est-à-dire les enquêtes de terrain. Il
s'agit notamment de la collecte des données sur les revenus. En effet,
certains producteurs et vendeurs ont souvent montré des
réticences à répondre aux questions relatives aux revenus.
Cela est dû au fait qu'ils nous assimilaient à un agent des
impôts. Cette situation a contribué à allonger le temps des
enquêtes de terrain car il fallait mettre en confiance les producteurs et
les vendeurs. Nous avons donc mené une petite sensibilisation à
l'échelle locale afin de dissiper ces inquiétudes. En outre, nous
avons constaté l'inexistence d'une comptabilité bien tenue par
les ménages ; cela a rendu difficile l'estimation des revenus au cours
des 2 dernières années précédant nos
enquêtes.
Malgré ces difficultés, nous avons pu mener
à bout cette étude qui s'articule sur 3 parties :
> La première partie présente le milieu
physique, humain et économique de la zone d'étude ;
> La deuxième partie décrit les aspects de la
production, de la consommation et de la commercialisation des produits
maraîchers ;
> La troisième partie analyse l'impact du
maraîchage sur les conditions de vie des ménages.
PREMIERE PARTIE : LE CADRE PHYSIQUE ET HUMAIN DES
CULTURES MARAICHERES A REO ET A GOUNDI
CHAPITRE I : LE MILIEU PHYSIQUE
Le milieu physique regroupe un certain nombre de facteurs
naturels tels que le climat, le substratum géologique, le relief, les
sols, le couvert végétal, l'hydrographie etc. La dynamique de ces
éléments conditionne les activités économiques de
l'homme. C'est pourquoi, nous avons dans ce chapitre, analysé
l'influence de ces éléments physiques sur l'ensemble des
activités menées par les ménages dans la zone
d'étude.
I. LA SITUATION GEOGRAPHIQUE
Les zones d'étude Goundi et Réo se situent dans
la province du Sanguié appartenant à la région du
Centre-Ouest. Cette province qui tire son nom du mont Sanguié, est
limitée au Nord par la province du Passoré, au Sud par les
provinces des Balés et du Mouhoun, à l'Est par celles du
Boulkiemdé et de la Sissili et à l'Ouest par la province du
Nayala. La province du Sanguié se subdivise en 10
départements.
Sur le plan administratif Goundi et Réo relèvent
du département de Réo. Réo, chef lieu du
département de Réo et de la province du Sanguié est
situé à 15km au Nord-Ouest de Koudougou, chef lieu de la province
du Boulkiemdé. Il est traversé par la Nationale 21 reliant
Koudougou à Tougan.
Le village de Goundi est situé à environ 10km
à l'ouest de la ville de Koudougou et à 7km au Sud de Réo.
Il est traversé par la Nationale 14 reliant Koudougou à
Dédougou.
17
II. LE CLIMAT
Le département de Réo est sous l'influence du
climat soudano-sahélien caractérisé par l'alternance de 2
saisons bien marquées :
- La saison sèche qui s'étale de mi-novembre
à mi-mai est la période de l'activité
maraîchère. Elle se subdivise en deux grandes périodes. De
mi-novembre à fin février : c'est au cours de cette
période que l'activité maraîchère bat son plein,
compte tenu de la disponibilité en eau et de l'humidité dans les
bas-fonds. La période allant de mars à mi-mai marque la fin de la
saison sèche et de la campagne maraîchère. Dans l'ensemble,
l'activité est beaucoup ralentie eu égard au tarissement des
points d'eau.
- La saison humide allant de mi-mai à novembre
connaît une reprise des précipitations. Les plus fortes pluies
sont enregistrées en juillet et en août. Cette saison est
consacrée aux travaux champêtres pour les cultures
vivrières avec cependant une faible activité
maraîchère réservée à certaines
spéculations comme l'aubergine et les choux.
Afin de mieux cerner les effets du climat sur les
activités agricoles, nous avons analysé trois
éléments atmosphériques à savoir les
précipitations, les températures et les vents.
1. Les précipitations
Le département de Réo est localisé entre
les isohyètes 700 et 900 mm. La moyenne pluviométrique annuelle
calculée sur une période de 30 ans (1974 à 2004) à
partir des données de la station de Réo est de 738,25 mm. Cette
moyenne est en dessous de la moyenne pluviométrique de la zone
estimée à 800 mm. Néanmoins, cette pluviométrie
offre une possibilité de pratiquer une gamme variée de cultures.
Des variations sont observées dans la quantité d'eau recueillie
et leur répartition d'une année à l'autre.
L'évolution en dent de scie des précipitations annuelles (cf.
graphique N°1) montre cette irrégularité. Selon le
même graphique, la tendance des précipitations est à la
baisse au fil des années.
1200
1000
400
800
600
200
GRAPHIQUE 1: EVOLUTION INTER-ANNUELLE DES
PRECIPITATIONS ET DES NOMBRES DE JOURS DE PLUIE DANS LA PROVINCE DU SANGUIE
DE 1974 A 2004
0
40
80
70
60
50
30
20
0
10
années
précipitations
nombre de jours de pluie
Linéaire (précipitations)
Source : Direction de la Météorologie
Nationale
De même, les nombres de jours de pluie
enregistrés au cours de cette période varient d'une année
à l'autre. La moyenne calculée est de 52 jours. La courbe de
variation des nombres de jours de pluie indique de 1980 à 1991 une
baisse relative des jours arrosés. Les jours les moins arrosés
sont observés en 1991 et 2003. Les plus arrosés sont
enregistrés en 1976 et 1979. Dans l'ensemble la tendance est à la
baisse.
Le nombre de jours de pluie et les quantités d'eau
recueillie varient d'une année à l'autre. Les jours pluvieux ne
sont pas fonction de la pluviosité annuelle. En effet, d'une
part, les pluies sont rares et étalées sur une
longue période avec des poches de sécheresse. Cela pose un
problème d'évaporation au cours de la saison pluvieuse
réduisant la disponibilité en eau pour les cultures
maraîchères. D'autre part, elles sont abondantes et
concentrées sur une période courte. Cela peut poser le
problème d'utilité des eaux dans le cycle normal des plantes
cultivées en saison pluvieuse. Néanmoins, leur tendance à
la baisse montre une pluviométrie capricieuse rendant difficile le
calendrier des activités agricoles.
2. Les températures
32
30
28
26
24
22
20
GRAPHIQUE 2: VARIATIONS INTER-ANNUELLES DES
TEMPERATURES MOYENNES DANS LA PROVINCE DU SANGUIE DE 1974 A 2004
années
température
Linéaire (température)
saisons. Ainsi, en saison pluvieuse, les températures
moyennes sont comprises entre 26°C et 29°C ; au cours de la saison
sèche, elles oscillent entre 36 et 40°C. L'amplitude thermique est
de 9,12°C. Les écarts thermiques mensuels faibles permettent de
dégager 4 périodes au cours de l'année :
> De décembre en février, la période
est relativement fraîche et sèche avec des températures
minima absolus de moins de 16°C en décembre. La température
moyenne est de l'ordre de 24°C. De telles températures sont
favorables au développement des légumes.
> De mars à juin ; c'est la période la plus
chaude de l'année avec des températures moyennes de 30°C.
les maxima absolus peuvent atteindre 42°C à l'ombre.
> De juillet à septembre ; cette période
correspond à la seconde période fraîche où des
fléchissements sont observables durant les mois d'abondantes pluies.
Globalement les températures moyennes atteignent 25°C.
> La seconde période chaude de l'année est
observée d'octobre à novembre où on a de
légères augmentations lorsque les précipitations
diminuent. La moyenne thermique est de 28°C.
Le graphique des températures annuelles
enregistrées de 1974 à 2004 montre qu'elles varient d'une
année à l'autre avec cependant une légère
augmentation à partir de 2002. Le même graphique permet de voir
que la tendance générale des températures est à la
hausse.
vitesse du vent (Iv
4,5
2,5
3,5
0,5
1,5
4
2
5
3
0
1
GRAPHIQUE 3: VARIATION DU VENT DANS LA PROVINCE DU
SANGUIE DE 1990 A 2004
mois
vitesse du vent
3. Les vents
Deux types de vent dominent le régime éolien au
niveau de la zone d'étude avec des variations au cours de la saison (cf.
graphique 3):
> Pendant la saison sèche, les vents frais et secs
de direction Nord-Est et Sud-Ouest dominent largement ; ce sont les
alizés continentales chauds ou l'harmattan. Ces vents atteignent une
vitesse moyenne de 3,97 km/h. Pour les cultures maraîchères, le
rôle néfaste de ces vents se traduit par l'accroissement des
besoins en eau surtout en début de saison sèche.
> Pendant l'hivernage, ce sont les alizés maritimes
ou pseudo-mousson, vents frais et humides qui dominent notamment entre les mois
de mai et d'octobre. La vitesse moyenne observée dans la zone est de
3,34 km/h. Pour les cultures maraîchères de saison pluvieuse, ces
vents sont à craindre non seulement pour leur violence pendant les
pluies, mais surtout parce qu'au-delà d'une certaine vitesse (7,2 km/h),
ils augmentent dangereusement la respiration des plantes en renouvellant sans
cesse l'air autour des feuilles (Bertrand A, 1982). Par ailleurs, la vitesse
est considérablement réduite entre août et octobre (1,90
km/h).
Les périodes intermédiaires avril-mai et
novembre-décembre se caractérisent par des incursions alternantes
d'harmattan et d'alizé maritime avec des vitesses atteignant parfois
4,20 km/h surtout lors de la transition vers la saison pluvieuse.
III. LE SUBSTRATUM GEOLOGIQUE ET LE RELIEF
La province du Sanguié s'étend sur le bouclier
africain. Les formations géologiques qui parcourent cette province date
du précambrien inférieur (granite), moyen (massif de roche
vertes, schiste, grès), tertiaire (roche volcano-sédimentaire) et
du quaternaire (migmatiques gneissiques à biotite, cuirasses
ferrugineuses, alluvions).
Sur ces structures géologiques s'est
développé un paysage relativement plat. Mais cette platitude est
par endroit rompue par des bas-fonds, des ravines peu encaissées et des
reliefs résiduels. Les reliefs résiduels sont des affleurements
granitiques dégagés par l'érosion différentielle
à l'image du mont Sanguié, le point le plus culminant de la
région avec ses 521m. Ce relief est situé à l'Est de
Réo. C'est d'ailleurs ce dernier qui a donné son nom à la
province. D'autres reliefs résiduels sont constitués de roches ou
de cuirasses ferrugineuses mises en place au quaternaire. Dans l'ensemble le
relief a une altitude moyenne de 300m (BUNASOLS 1995).
Sur le plan géomorphologique, les formations sont
constituées de collines et butte de roches vertes localisées au
Nord de Réo, de dépressions périphériques au
Sud-Ouest de Réo. On rencontre également des croupes à
peine marquées, des dépôts alluviaux qui bordent le long
des cours d'eau et des vallées. Les vallées, comme celle qui
longe le village de Goundi du Nord au Sud, sont drainées seulement en
saison pluvieuse. Elles sont sinueuses et se présentent en forme de auge
avec des versants à pentes douces. Ces vallées sont faiblement
encaissées et l'eau y coule à fleur de sol. Celles situées
au bas du mont Sanguié, collectent les eaux et matériaux
provenant de ce relief. Sur ces unités morphologiques se sont
développés des sols dont l'aptitude agricole varie d'un endroit
à l'autre.
IV. LES SOLS
Les processus de pédogenèse dominants dans la
région sont de types ferrugineux. Ces processus y ont mis en place des
sols majoritairement ferrugineux tropicaux peu lessivés et
lessivés, et des sols peu évolués.
Dans la partie Nord de la province, les sols sont de type
ferrugineux peu évolué sur matériaux
gravillonnaires. Ces sols ont un horizon de couleur brun
jaunâtre foncé à brun jaunâtre. La texture limoneux
argilo-sableux contient des graviers ferrugineux. Le taux
élevé
de graviers, la faible teneur en eau et en
éléments chimiques constituent un handicap à une
exploitation à des fins agricoles. Le potentiel de fertilité de
ces sols est faible et ils sont sensibles à l'érosion à
cause de leur faible profondeur.
Dans la partie centrale jusqu'au Sud, dont fait partie le
département de Réo, l'horizon pédologique est
dominé par des sols ferrugineux tropicaux (lessivés et
peu lessivés) sur matériaux argilo-sableux à
sablo-arbileux. Ces sols se caractérisent par une richesse en oxyde et
hydroxyde de fer qui leur donne une couleur ocre. Le potentiel agricole est
moyen. Ils sont pauvres en matières organiques et en
éléments chimiques. Par conséquent, ils nécessitent
un amendement organique pour leur amélioration et se prêtent bien
aux cultures maraîchères. Ces sols constituent l'essentiel des
terres de Goundi et de Réo.
Dans les vallées et dépressions à
Réo et à Goundi où s'accumulent des matériaux
d'apports divers, se développent les sols bruns eutrophes et les
vertisols. Ces sols se caractérisent par un humus à
forte activité biologique. Ils sont profonds (>120cm) avec une
texture limono-argileux. L'argile qui les constitue est de type
montmoriollinite. Dans les vertisols, cette proportion d'argile est beaucoup
plus élevée (>30%). Ces sols de moindre superficie
localisés dans les dépressions, ont résulté du
processus de pédogenèse vertique. Ces deux types de sols sont
chimiquement les plus riches. Mais leur mise en valeur est entravée par
leur texture lourde surtout les vertisols. Leur exploitation nécessite
l'utilisation de moyens mécaniques. Ils présentent une bonne
valeur agronomique pour la culture du maïs et du sorgho.
Dans les bas-fonds à Réo et à Goundi
dominent les sols hydromorphes. Ces sols, de
couleur gris à gris clair sont profonds (>120cm). Leur texture est
fine, argilo-limoneuse à argileuse. Le taux de concrétion
ferro-maganique est faible. Ces sols se caractérisent par une forte
teneur en argile. Ils ont une capacité de rétention en eau
très élevée faisant d'eux des sols lourds. Ils sont
beaucoup plus favorables à la riziculture pluviale ou irriguée.
Il en est de même pour les cultures maraîchères et les
patates douces en fins de saison pluvieuse.
V. L'HYDROGRAPHIE
La province du Sanguié est entièrement dans le
bassin versant du fleuve Mouhoun.
Le Mouhoun qui constitue le cours d'eau principal de ce
bassin versant traverse le département de Dassa, longe ceux de
Ténado, Pouni et Zawara et forme une frontière
naturelle avec les provinces du Mouhoun et des Balés. Son
débit est fortement lié aux conditions thermiques et
pluviométriques.
L'ensemble des cours d'eau intermittents qui constitue le
réseau hydrographique peu dense de la province sont tous des affluents
du Mouhoun. Ces cours d'eau sont alimentés par les eaux
pluviales.
Ces affluents sont du Nord au Sud, le Wenar qui
arrose le département de Godyr et de Didyr, le Vranso
alimentant les départements de Kordié, Réo, Kyon, et
Ténado. Au centre, le Marigot de Koudougou traverse
Ténado et Zamo. Au sud, le Bolo arrose le département de
Zawara (cf. carte N°2)
25
Le régime hydrique de ces cours d'eau est calqué
sur les précipitations dont les variations influent sur leur volume.
Ainsi, les périodes de crue correspondent aux mois de juillet,
d'août et le mois de mai en début de la période hivernale.
Ces cours d'eau cessent de couler à partir du mois de janvier formant
des chapelets de mares. Il se développe ainsi des activités de
maraîchage et d'abreuvement du bétail aux abords des mares
permanents. Ces activités agro-pastorales provoquent une
dégradation continue des forêts galeries qu'elles abritent.
Par ailleurs, l'ensemble de ce réseau a permis la mise
en place de nombreuses retenues d'eau comme les barrages de Guido, de Dioro
à Goundi et de Goumedyr à Réo. Il existe aussi des
rivières et marigots saisonniers.
Pour ce qui est des eaux souterraines, il faut noter que les
réserves ne sont pas négligeables. Elles sont estimées
à 465 mm selon le Ministère de l'Agriculture de l'Hydraulique et
des Ressources Halieutiques ( MAHRH). La recharge des nappes est estimée
à 38 mm/an (INSD, 2001) ; ce qui présente un atout pour
développer les cultures maraîchères à partir des
puits.
VI. LA VEGETATION
Le Burkina Faso, par la nature de son climat, sa flore et sa
végétation est inclus dans la région
phytogéographique soudano - zambezienne. Cette région est
divisée en domaines phytogéographiques sahélien et
soudanien.
La province du Sanguié appartient au domaine
phytogéographique soudanien. Celui-ci s'étend au sud du
13ème parallèle avec une durée des saisons
sèches qui varie entre 6 et 7 mois. Le Sanguié dans ce domaine
fait partie du secteur Nord-soudanien situé à l'Ouest entre
12°25' et 13° de latitude nord et à l'Est entre 10°52' et
13° de latitude nord.
La végétation dans le Sanguié est du type
savane arborée en général. Les principales espèces
existantes qui constituent la strate arborescente sont Vitellaria paradoxa,
Parkia
biglobosa, Lanea microcarpa, Andasonia digitata, Tamarindus
indica, Fiadherbia albia, etc.
On observe des différences d'une zone à l'autre.
Au Centre et au Nord, la forte concentration humaine et
l'exploitation agricole ont transformé le couvert végétal
en un vaste tapis de steppe. Le tapis graminéen y est dominé par
les Andropogonées et Cypéracées. Les Andropogonées
sont représentées par Andropogon gayanus, Cymbopogon
proximus, Heterepogo contortus, etc.
La strate ligneuse au centre et une partie du sud montre une
prédominance arbustive parmi laquelle les Combretacées sont bien
représentées. Cette strate est très lâche et
comporte des arbustes dont la hauteur varie entre 4 et 6 m. Les espèces
dominantes sont : Acacia audrogeoni, Acacia gourmaensis, Acacia Senegal,
Bombax costatum, Combretum micranthum, Ximenia americana, etc.
On note dans la partie Sud, le long du fleuve Mouhoun et de
ses affluents des galeries forestières où subsiste une
variété d'espèces ripicoles sahéliennes dont les
plus importantes
sont : Kaya senegalensis, Daniellia oliveri, Mytrgyna
inermis, Diospyros mespiliformis avec
des hauteurs atteignant 7m. De même, sur les sols lourds
et compacts du Mouhoun, le tapis herbacé est dominé par des
espèces sahéliennes (Schoenefeldia gracilis, Cymbopogo
Schonanthus)
Le Sanguié compte également quelques
forêts classées dont celle de Tiogo qui s'étend sur 30 000
ha, de Koalio avec 29 611 ha, de Laba qui couvre 17 800 ha et de Baporo avec 85
657 ha de superficie. On rencontre dans ces forêts des formations qui
constituent les reliques des forêts denses sèches climatiques
d'autrefois (Guinko S. 1984).
CHAPITRE II : LES ASPECTS HUMAINS ET ECONOMIQUES DE LA
ZONE
D'ETUDE
I. LES DONNEES DEMOGRAPHIQUES
1. La Répartition spatiale de la
population
La population de la province du Sanguié connaît
un accroissement régulier depuis 1985. En effet, le Recensement
Général de la Population et de l'Habitat (RGPH) effectué
en 1985 par l'INSD donnait un effectif de 217 277 habitants sur une superficie
de 5 165 km2 soit une densité moyenne de 42
hab/km2. Cette population est passée à 249 583
habitants en 1996 avec un taux d'accroissement de 1,26%. La densité de
la population était estimée à 48,32 hab/km2. En
2000, on dénombrait 262 402 habitants.
L'accroissement de la population s'explique d'une part par une
forte natalité dans la province et d'autre part par les migrations. En
effet, beaucoup viennent d'ailleurs à la recherche de terres cultivables
encore disponibles à l'Ouest et au Sud de la province.
La population de cette province est composée
essentiellement de Gourounsi dans la partie centrale et au Nord, de Nuni et de
Bwaba au sud de la province. On note également la présence des
Mossi un peu partout dans la province.
Il existe un déséquilibre dans la
répartition spatiale de cette population avec une concentration dans le
département de Réo. En effet, le département de Réo
comptait en 1996, 52 611 habitants, soit 21% de la population du
Sanguié. Sa densité estimée à 121hab/km2
était la plus élevée de la province. Cette situation
s'explique par des raisons économiques et surtout l'exode des jeunes
ruraux vers Réo.
Pour les deux localités concernées, le RGPH en
1996 dénombrait une population de 22 534 habitants à Réo
et 4 966 habitants à Goundi. A Réo, cette population était
repartie en 2634 ménages. La taille moyenne du ménage pour cette
même population était de 6,5 personnes/ménage. En 2000,
cette même population était estimée à 23 699
habitants.
La population du village de Goundi, estimée à 4
747 habitants en 1998 était repartie en 643 ménages avec une
taille moyenne de 6 personnes/ménage. L'ensemble de ces ménages
est repartie sur 5 quartiers qui sont Dioro, Badiantolo, Essouboudè,
Difouèlè, Nadjè. La population totale de Goundi
représente 9% de l'effectif départemental.
2. La Structure de la population
La structure de la population de la province du Sanguié
laisse percevoir deux grandes caractéristiques :
> La jeunesse de la population : en 1996, 60% de la
population avait moins de 20 ans, 34,9% avait un âge compris entre 20 et
65 ans. A Goundi, la structure de la population par tranche d'âge
présente 58% de moins de 20ans, 27% âgée de 20 à 64
ans et 5% de plus de 65 ans.
Réo présente les mêmes
caractéristiques avec plus de 60% de jeune. Cette frange jeune migre
beaucoup vers les pays limitrophes notamment la Côte d'Ivoire. Celle-ci
pourrait être fixée par le développement des
activités génératrices de revenus surtout celles de contre
saison comme les cultures maraîchères.
> La seconde caractéristique est l'importance de la
couche féminine : en effet, les femmes constituent 53,56% de la
population totale du Sanguié contre 46,44% d'hommes.
Dans le département de Réo, l'effectif des
femmes est de 15 984 contre 14 093 pour les hommes. Le pourcentage des femmes
est nettement supérieur à celui des hommes dans les
localités de Réo-ville et de Goundi. Elles représentent
53,50% de la population de Goundi et 51,15% de la population de Réo.
Cette situation s'explique par une forte natalité des
filles et l'émigration des hommes.
II. L'ORGANISATION SOCIALE
L'organisation sociale à Goundi et à Réo
est pratiquement identique à celle qui prévaut chez les Gourounsi
dans la province du Sanguié. Les cultivateurs, les griots et forgerons
sont essentiellement les groupes socio-professionnels qui composent la
société lyelé.
Le pouvoir traditionnel est basé sur une organisation
sociale bien définie. Il est du type acéphale centré sur
deux pouvoirs régulant la vie des populations. Il s'agit du pouvoir
coutumier et du pouvoir de la terre. Ces deux pouvoirs sont détenus par
le chef de terre appelé tiékou tjébal en langue
leylé.
Le pouvoir coutumier est matérialisé par un
fétiche. Le chef de terre est tenu de veiller au respect des coutumes,
des normes de la société et d'arbitrer les conflits sociaux des
membres du village. Il est soutenu par le conseil des anciens qui sont les
responsables coutumiers présents dans chaque quartier. Ces responsables
sont appelés tiédjina en leylé. Ils sont
également responsables de chaque lignage. Une décision prise par
ce conseil est transmise à la population par les
tiédjina. Certaines décisions peuvent être prises
au niveau de chaque lignage par les chefs lignagers. En effet, le lignage
correspond à une unité d'habitation et de production agricole
regroupant plusieurs ménages. Au niveau de chaque quartier se trouvent
les douwili tjébal ou responsables de quartier qui sont
chargés d'assister le Délégué Administratif
Villageois (DAV). Ainsi, les informations et décisions administratives
sont transmises aux populations par ces derniers. Le DAV assure le contact
entre le village et l'administration.
Le pouvoir de la terre revêt une grande importance en
pays gourounsi. C'est ainsi qu'il est exercé par l'un des descendants du
premier habitant. Le tiékou tjébal est investi de
l'autorité religieuse issue d'une divinité locale. Il a une
parfaite connaissance du terroir
villageois et du domaine foncier de chaque lignage. C'est
à lui qu'incombe la célébration des cultes liés
à la production agricole et la gestion du système foncier.
III. LE REGIME FONCIER
Le régime foncier à Goundi et à
Réo présente les mêmes similitudes. Pour les gourounsi, la
terre revêt un caractère sacré. En effet, elle est
considérée comme une propriété exclusive des
puissances surnaturelles qui ont présidé à sa formation.
Ces pouvoirs surnaturels assurent sa conservation et sa fertilité.
Ainsi, le droit d'occupation des terres est basé sur un
accord établi entre le premier occupant et les divinités du sol.
Ce pacte est sous la tutelle du chef de terre qui est l'aîné du
lignage des autochtones. Ses pouvoirs ne sont transmis qu'aux descendants
mâles de son patrilignage. Le chef de terre est l'intermédiaire
entre les esprits de la terre et la population. Son rôle est de veiller
à l'application des dispositions foncières, de régler les
litiges fonciers et d'assurer les sacrifices nécessaires à la
fertilité de la terre.
Toute personne désirant s'installer dans le village
s'adresse au chef de terre. Il en est de même pour une demande
d'exploitation de terre. Le chef de terre dans ce cas, attribue la terre au
nouvel exploitant qui n'a que le droit de culture. Ce droit s'étend
à toute sa famille. L'attribution est manifestée par l'offrande
d'un poulet ou d'une pintade. Cette offrande appelée vuy en
leylé permet d'obtenir l'accord des divinités locales.
Les droits fonciers sont également détenus par
le lignage. Le lignage est le lieu d'acquisition du droit d'usage permanent. Le
chef de terre est lui-même membre d'un lignage. Aussi, les nouveaux
exploitants s'adressent-ils au chef lignager qui peut leur octroyer une portion
de terre. Ils disposent ainsi du droit de culture. La terre est
attribuée en pays leylé à celui qui désire
l'exploiter car selon les populations de Réo et de Goundi « on ne
peut refuser la terre à quelqu'un qui veut en tirer sa
subsistance». Le caractère sacré de la terre fait d'elle une
propriété divine qui ne peut être vendue.
Le demandeur peut exploiter la terre mise à sa
disposition. Les fruits des arbres du champ appartiennent au nouvel exploitant.
Cependant, il lui est interdit de faire du reboisement sur cette parcelle. Il
ne peut que faire des aménagements physiques tels que les cordons
pierreux, le Zaï, les demi-lunes, etc.
La femme dans cette société n'a pas directement
accès à la terre. Elle peut en exploiter par
l'intermédiaire de son époux. Cependant, l'exploitation de
certains domaines comme les
bas-fonds ne lui est pas autorisée alors que ce sont
des terres propices au jardinage. De nos jours, ce régime foncier est en
pleine mutation sous l'effet de la pression démographique et des
transformations économiques.
IV. LES ACTIVITES ECONOMIQUES
L'agriculture et l'élevage constituent les deux
principales activités économiques dans la zone. L'agriculture est
l'activité dominante et occupe plus de 90% de la population du
Sanguié (INSD 2001).L'élevage, activité secondaire, est le
fait d'éleveurs peulh et de certains agro-pasteurs. Les autres
activités relèvent de l'artisanat, de la pêche, de la
faune, etc.
1. L'agriculture
La production agricole dans la zone peut être
regroupée en cultures vivrières et en cultures de rentes.
Les cultures vivrières (mil, sorgho, maïs, riz)
sont pratiquées sur des champs familiaux (champs de case ou de brousse)
sous le contrôle du chef de famille. La production est destinée
à la consommation familiale. Les plus importantes sont le sorgho et le
mil qui constituent l'essentiel de l'alimentation de base en pays leylé.
Ces céréales sont suivies de près par le maïs. Le riz
pluvial est cultivé dans les bas-fonds et sur les
périmètres aménagés. Cette activité est
rendue possible à Goundi et à Réo par la présence
des retenues d'eau. La culture du riz fait l'objet d'une exploitation
individuelle. L'ensemble de ces cultures occupe les plus grandes superficies (1
à 5 ha). La culture des tubercules est une activité
réservée uniquement aux hommes. Les principales
spéculations sont la patate douce et l'igname. Cependant, la production
de l'igname est très peu pratiquée. Elle a cessé
d'être cultivée depuis 1986. Cette situation est imputable aux
exigences écologiques de l'igname face à la dégradation
continue de l'environnement que connaît cette zone.
Le coton, l'arachide, le niébé et le vouandzou
constituent l'essentiel des cultures de rente. Ils sont cultivés sur des
champs individuels de brousse sous le contrôle du chef de famille. Elles
constituent des sources de revenus pour faire face aux besoins
socioéconomiques de la famille. Bien qu'il soit la première
source de devise au plan national, le coton y est très peu
cultivé. Cela s'explique par les conditions climatiques et
édaphiques peu favorables à cette culture.
production en tonr
4000
3500
3000
2500
2000
1500
1000
500
0
GRAPHIQUE 5: EVOLUTION DE LA PRODUCTION DU COTON DANS
LA PROVINCE DU SANGUIE DE 1990 A 2003
années
production
Dans l'ensemble, le système agricole est traditionnel.
Il est caractérisé par le faible niveau d'équipement des
agriculteurs, la dépendance quasi exclusive des précipitations
qui sont aléatoires, et le faible niveau d'utilisation des fertilisants.
Toute chose qui explique le caractère déficitaire de la
production vivrière. La traction animale comme force de travail est
très peu utilisée dans la zone. Cette situation reste liée
aux pesanteurs socio-culturelles. Les graphiques suivants nous donnent une
idée sur l'évolution des productions agricoles.
180000
160000
140000
120000
100000
40000
80000
60000
20000
GRAPHIQUE 4: EVOLUTION DE LA PRODUCTION CEREALIERE
(mil, sorgho, maïs et riz) DANS LA PROVINCE DU SANGUIE DE 1990 A
2003
0
années
production
Source : MAHRH/DGPSA/Direction des Statistiques
Agricoles
GRAPHIQUE 6: EVOLUTION DE LA PRODUCTION DES CULTURES DE
RENTES (arachide, sesame,soja et vouandzou) DANS LA PROVINCE DU
SANGUIE DE 1990 A 2003
4500
4000
3500
3000
2500
2000
1500
1000
500
0
production
années
Source : MAHRH/DGPSA/Direction des statistiques
Agricoles
Selon ces graphiques, les productions varient d'une année
à l'autre. Ces variations semblent être liées aux
aléas climatiques et à la pression démographique.
Afin de rentabiliser leurs efforts, les paysans pour la
plupart pratiquent une association de cultures de rentes et de cultures
vivrières. Malgré cela, le déficit céréalier
demeure récurent. Pour pallier cette situation, les populations
mènent des activités de contre saison notamment la culture
maraîchère. La production maraîchère sera
traitée d'avantage dans les parties suivantes du document.
2. L'élevage
L'élevage pratiqué dans la zone d'étude
est du type extensif dans son ensemble. Le cheptel est essentiellement
constitué de bovins, de caprins et d'ovins. On note également
l'élevage des porcins et de la volaille. L'élevage transhumant et
sédentaire sont les 2 types qui caractérisent ce système
extensif.
L'élevage transhumant est pratiqué par les
éleveurs peulh sur 65 à 75% de l'effectif total des bovins (INSD,
2001). L'alimentation du bétail est basée sur l'exploitation du
pâturage naturel à plus de 90%. La transhumance est
observée en début de saison sèche pour l'exploitation des
pâturages post-culturaux. Une autre se tient à partir de janvier
jusqu'en début de saison pluvieuse, période pendant laquelle les
troupeaux sont conduits dans les
provinces du Sud (Ziro, Sissili) et le long du fleuve Mouhoun
à la recherche de pâturage et d'eau.
L'élevage sédentaire est pratiqué par les
agro-pasteurs dans le département de Réo. Il concerne surtout les
petits ruminants, les porcins, les volailles et les bovins. Les bovins dans ce
mode ont un effectif beaucoup plus réduit. La surveillance du
bétail est saisonnière. Elle se passe en hivernage et est
assurée par les enfants quand l'effectif est important. Dans le cas
contraire, les animaux sont gardés attachés à des piquets.
L'alimentation est essentiellement fournie par les pâturages naturels et
des résidus de récolte. Les animaux sont parqués dans les
enclos faits à base de plantes épineuses.
Parallèlement au système extensif se
développe un système intensif pour l'élevage des porcs.
Cette activité concerne beaucoup plus les femmes. Selon l'INSD (2000),
plus de 53% des femmes dans le Sanguié pratiquent ce type
d'élevage. L'activité porcine est une source de revenu non
négligeable pour ces dernières. Elle connaît une nette
amélioration et tend vers le système intensif avec l'appui de
certains projets de développement rural intervenant dans la zone. Outre
les prélèvements faits par les porcs dans la nature, ils
reçoivent un complément alimentaire constitué de
drêches de dolo, de fourrages verts et de résidus de cuisine.
Quant à l'aviculture, elle est traditionnelle et est
pratiquée par les hommes. La volaille représente un
intérêt particulier sur le plan social et permet de subvenir aux
besoins économiques immédiats de la famille.
Tableau 1: Effectifs du cheptel dans la province
du Sanguié de 2001 à 2004
ESPECES
|
BOVINS
|
OVINS
|
CAPRINS
|
PORCINS
|
ASINS
|
EQUINS
|
VOLAILLES
|
ANNEES
|
2001
|
92431
|
166641
|
155167
|
53803
|
11461
|
119
|
727102
|
2002
|
94279
|
171640
|
159522
|
54879
|
11690
|
120
|
748914
|
2003
|
96164
|
176789
|
164616
|
55976
|
11923
|
121
|
771361
|
2004
|
95983
|
176962
|
278740
|
127037
|
24457
|
0
|
814959
|
Source : Ministère des Ressources Animales
Selon le tableau, l'effectif du cheptel est à la hausse,
ce qui prouve un développement relatif de l'activité pastorale
dans cette province.
A titre indicatif, les taux de croît moyen par an des
différentes espèces sont estimés à 2% pour les
bovins, porcins et asins, 3% pour les ovins, caprins et la volaille (MRA
2004).
Si l'agriculture et l'élevage à caractère
extensif constituent les activités dominantes, d'autres dites
secondaires occupent les paysans et jouent également un rôle dans
l'économie des ménages.
3. Les Activités secondaires
La cueillette, la chasse, la pêche et l'exploitation du
bois sont les principales activités secondaires qui occupent les paysans
à Goundi et à Réo en plus de l'agriculture et
l'élevage.
La cueillette concerne les noix de karité, le
néré, les feuilles et les fruits du tamarinier. C'est une
activité essentiellement réservée aux femmes et les
produits sont directement commercialisés ou transformés pour
l'autoconsommation et/ou la commercialisation. La chasse est une pratique
individuelle qui connaît un ralentissement ces dernières
années compte tenu de la rareté du gibier.
Le réseau hydrographique peu dense de la province du
Sanguié, n'offre pas d'assez de possibilités pour la pêche.
Néanmoins à Réo et à Goundi, la pêche est
pratiquée dans quelques retenues d'eau pérennes et temporaires.
Autour du fleuve Mouhoun, la pêche occupe en plus des populations
locales, des migrants venus du Mali. L'exploitation du bois y est
essentiellement destinée aux besoins des ménages.
D'autres activités comme l'artisanat, la soudure, la
maçonnerie, la menuiserie sont assurées par les centres de
formation à savoir le Centre de Promotion Rural (CPR) de Goundi, le
Centre de Formation Agricole (CFA) du Frère Sylvestre1
à Goundi et le Centre d'Initiation au Développement de Réo
(CIDR). Le CPR de Goundi forme chaque deux ans une vingtaine de jeunes
recrutée dans les provinces du Centre-Ouest en techniques modernes
d'agriculture et de maraîchage. Il en est de même pour le CFA
créé en 1965 par le frère Sylvestre et le CIDR qui en plus
du maraîchage initient les populations locales en maçonnerie,
menuiserie, soudure et artisanat.
L'ensemble de ces activités contribue
considérablement à lutter contre le sous-emploi rural et à
satisfaire d'autres besoins fondamentaux de la population.
1 Missionnaire Italien installé à Goundi
en 1940
CHAPITRE III : LE MARAICHAGE A REO ET A GOUNDI
I. L'ORGANISATION DE L'ACTIVITE MARAICHERE
1. Les techniques de culture
Pendant la saison sèche, les travaux auxquels s'adonne
le producteur maraîcher dans son jardin sont la préparation de la
parcelle, le repiquage des pépinières et l'entretien des plants
jusqu'à la maturation.
1.1 La préparation des jardins
La préparation d'un jardin se résume à la
confection de la clôture, des planches et des puits. L'ensemble de ces
activités débute après les premières
récoltes, plus précisément dans le mois d'octobre.
Le défrichement qui intervient tout juste après
les premières récoltes vise à débarrasser les
champs des résidus de récolte et du couvert
végétal. Il est suivi d'un labour qui permet de retourner la
terre sur une certaine profondeur. Il se fait à la daba et à la
pioche. L'ensemble de ces opérations vise à donner au sol une
structure physique convenable à la bonne croissance des plantes.
Les clôtures des jardins sont pour la plupart faites de
tiges de sorgho tressées (plus de 90% des jardins). En revanche, pour
ceux qui disposent de plus de moyens, les clôtures sont faites de briques
en terre battue. Ces jardins se situent autour des concessions. La haie vive
constitue également un moyen de protection des cultures pour les grandes
superficies (plus d'un hectare). Dans l'ensemble, ces clôtures mettent
les cultures à l'abri des animaux en divagation durant cette
période. Les clôtures faites de tige de mil sont
généralement renouvelées chaque année. Les outils
utilisés pour ce travail sont entre autres la pioche, la machette et la
daba pour creuser et placer les perches en bois autour des jardins.
L'inconvénient de cette technique est la disparition progressive de
certaines espèces végétales.
A l'intérieur des jardins, sont confectionnées
des planches en petits rectangles à partir des outils localement
fabriqués (daba, pioche, binette). Les planches sont de tailles
réduites (0,5 m de long sur 0,4 m de large). Elles sont disposées
généralement en spiral autour d'un puits et portent le nom de
giolo en langue locale qui signifie«entourage d'un puits ».
La
superficie moyenne du giolo est de 0,25 ha. Les
superficies sont généralement estimées de façon
traditionnelle par le nombre de giolo qui constitue le jardin. Leur
disposition en spirale facilite selon les producteurs, l'arrosage des cultures.
La confection des planches est accompagnée d'un épandage de
fumure organique.
Une autre préoccupation pendant la préparation
des parcelles et la plus pénible est la mise en état et la
confection de nouveaux puits pour la mise en valeur de nouveaux jardins. Cette
activité réalisée avec les pioches, pelles et sceaux,
nécessite une main d'oeuvre plus importante. La plupart des producteurs
font alors recours au salariat agricole ou aux invitations. Cette situation
concerne 94,23 % des ménages enquêtées à Goundi et
43,54 % à Réo.
Les puits sont confectionnés chaque année dans
la mesure où ils s'éboulent. Cependant, certains
maraîchers, afin de réduire le coût de cette
activité, organisent des entraides pour creuser les puits à tour
de rôle dans leurs jardins.
Planche N°1 : Puisard confectionné
à Réo
(Prise de vue BOGNINI Siégnounou novembre 2005)
Après la préparation des planches et puits, les
jardins sont désormais prets à recevoir les semences et les
pépinières.
1.2 Les semis en pépinières et le
repiquage
Les pépinières sont généralement
préparées 10 jours avant les semis. Après les labours, une
pépinière d'une longueur de 2m sur 1m de large en moyenne est
confectionnée. Les semences sont généralement
achetées dans le commerce à Goundi, Réo ou à
Koudougou. En revanche, les semences d'oignon et d'aubergine locale sont
produites par les maraîchers.
A l'intérieur des pépinières, des sillons
espacés d'environ 10cm sont tracés avec une raie profonde de 5mm.
Les semences y sont enfouis et recouverts de terre. Le paillage est ensuite
étendu. Il consiste à recouvrir la pépinière
d'herbes séchées de paille ou de balle de riz.
Le paillage limite l'évaporation de l'eau du sol,
empêchant celui-ci de se désagréger et de perdre sa fumure
sous l'eau d'arrosage. Tout en limitant la naissance des mauvaises herbes, le
paillage favorise également le développement des racines et la
croissance de la plante.
L'arrosage est effectué au moins deux fois par jour le
matin et le soir où l'air est frais jusqu'à ce que toutes les
graines aient germé et émergé du sol. Le paillage est
ensuite retiré pour éviter la formation de plants longs et
frêles.
Le désherbage est ensuite effectué ainsi que le
binage avec une binette très fine d'une épaisseur de 5 à
6cm. Cette opération permet d'enlever les mauvaises herbes afin qu'elles
ne puissent pas gêner le développement normal des plants.
Le repiquage s'effectue dans les planches déjà
confectionnées et bien arrosées, lorsque les plants ont atteint
selon les producteurs 5 à 7cm de hauteur avec 5 à 6 feuilles pour
toutes les spéculations. Le rendement est beaucoup influencé par
la grosseur des plants au moment de leur repiquage.
Planche N°2 : Pépinière
d'oignon avant et après semi
(Prise de vue BOGNINI Siégnounou novembre 2004)
1.3. Les variétés produites
Dans les deux zones d'étude, Goundi et Réo, la
demande de plus en plus croissante de la population locale et urbaine de
Koudougou et même celles des villes de Ouagadougou et de Bobo Dioulasso,
pousse les paysans à produire davantage en diversifiant les cultures.
Ainsi, une gamme variée d'espèces constitue la production
maraîchère. On y rencontre l'oignon dont le violet de Galmy, le
violet de Garango introduit par le Fère Sylvestre à Goundi en
1965 et le violet de Soumarana qu'on trouve uniquement à Réo.
Pour ce qui est de la tomate, on trouve la Riolo, la Roma VF1, la Marmane, les
Merveilles des marchés marmaudes, l'Inse, la Petomech et la Romaine.
Quant au chou, les espèces cultivées sont le KK cross, le sahel
et le Milan de Cabus qui est beaucoup prisé pour ces grosses pommes. Les
autres espèces sont le poivron, la carotte, les cucurbitacées
dont le concombre et les courgettes, la laitue, la pomme de terre, l'aubergine
locale et violette, le piment, l'oseille, le gombo, le haricot vert, l'ail, le
persil, etc. Ces variétés sont cultivées sur des
superficies qui varient selon leur intérêt économique.
1.4. Les superficies cultivées
De tailles réduites, les jardins à Goundi et
Réo ont des formes sensiblement géométriques dans
l'ensemble. D'une manière générale, les superficies
exploitées par le jardinage varient entre 200m2 et
1500m2. La moyenne pour le village de Goundi est de 471,8 m2 et de
546,6 m2 pour Réo. La technique utilisée pour la
mesure des superficies a été celle du double pas. Cependant,
certains producteurs sont au-dessus de cette moyenne avec plus d'1ha
exploité. L'exploitation des tailles réduites est imputable
à l'insuffisance pluviométrique qui entraîne des
pénuries d'eau pendant la campagne et aux techniques de production
traditionnelles. A titre indicatif, nous n'avons trouvé aucune pompe
à pédale et moto pompe à Goundi au cours de nos
enquêtes.
Sur les parcelles, une combinaison culturale est
effectuée par les producteurs offrant une gamme variée de
spéculations. Les spéculations qui occupent de grandes
superficies sont l'oignon, l'aubergine locale, l'aubergine violette et le chou.
Au cours de la campagne 2003- 2004, la superficie emblavée par l'oignon
était de 24 ha à Réo, le chou 55ha, la tomate 18ha, la
carotte 15ha, le poivron 13ha, la pomme de terre 4ha, le concombre 1,5ha,
l'aubergine locale 24ha et 35ha pour l'aubergine violette. A Goundi, la
superficie emblavée en oignon était de 40 ha contre 10 ha pour le
chou, respectivement 13 et 15 ha pour l'aubergine locale et
l'aubergine violette, 3ha pour la tomate. La superficie
emblavée par la carotte était de 1ha, le poivron 1ha, le
concombre 0,5ha. Les données recueillies sur le terrain nous ont permis
d'estimer les superficies moyennes par spéculation dans le tableau
suivant.
Tableau 2: Superficies emblavées par
spéculation à Réo et à Goundi
Spéculations
|
Superficies moyennes emblavées par
localité(m2)
|
Goundi
|
Réo
|
oignon
|
765,45
|
825,15
|
chou
|
594,6
|
418,5
|
tomate
|
632,30
|
725
|
aubergine violette
|
482
|
527,65
|
aubergine locale
|
316
|
637,33
|
poivron
|
227,96
|
246
|
carotte
|
-
|
534,75
|
pomme de terre
|
150
|
215
|
concombre
|
250
|
350
|
Laitue
|
317,25
|
476,45
|
Gombo
|
-
|
255
|
Oseille
|
75
|
82
|
Haricot vert
|
25
|
75
|
Haricot feuille
|
50
|
55
|
Source : Enquêtes de terrain mai 2004
1.5. Les techniques et les pratiques culturales
Durant la période végétative, binage,
sarclage, désherbage, épandage de fumure organique et d'engrais,
arrosage et traitement phytosanitaire sont les travaux auxquels s'adonne le
producteur en fonction du cycle végétatif de chaque
spéculation.
1.5.1. Les travaux d'entretien des plantes
Après repiquage les jeunes plants
bénéficient de fumure organique épandue à leurs
pieds. Par la suite intervient le binage qui consiste au
désencroûtement des couches superficielles. Il est effectué
au moins une fois par semaine pour favoriser l'infiltration des
eaux d'arrosage et l'aération afin
d'accélérer le développement des plantes.
Cette activité s'accompagne de sarclage pour
détruire les mauvaises herbes notamment autour des planches et des
allées. Après ces opérations, intervient une seconde fois
l'épandage de fumures organiques afin de limiter l'Evapotranspiration
Potentielle (ETP), et augmenter le taux d'humus.
Dans le but d'accroître la production, les producteurs
ont recours à l'engrais chimique notamment le NPK et l'urée.
L'engrais granité de type NPK est composé de nitrate, de
phosphate et de potassium. Pour l'ensemble des spéculations,
l'urée est appliquée une semaine après le repiquage. Quant
au NPK, son utilisation intervient au moins 35 jours après. Les
quantités moyennes utilisées par ménage sont
estimées à 46,168kg de NPK et 17,83kg d'urée pour les
ménages de Goundi, 26,412kg de NPK et 11,79kg d'urée pour ceux de
Réo. Les tableaux 4 et 5 présentent les quantités
utilisées par spéculation. L'épandage des engrais
chimiques se fait à la main. Ces intrants sont achetés dans le
commerce aux prix de 250 F CFA le kg pour l'urée et 275 F CFA le kg pour
le NPK.
Pour certains producteurs organisés à
Réo, l'approvisionnement en engrais chimique est fait par
l'intermédiaire de la Coopérative Maraîchère de
Réo (COMAR) et des groupements maraîchers à 70 F CFA et 280
F CFA le kg respectivement pour l'urée et le NPK.
Planche N3° : Binette pour l'entretien des
plants
Tableau 3: Quantités d'engrais
utiisés par spéculation à Réo
Engrais
|
NPK en Kg
|
Urée en Kg
|
total
|
Spéculations
|
Oignon
|
827,75
|
197,5
|
1025,25
|
Tomate
|
109,5
|
27
|
136,5
|
Chou
|
246,5
|
62,5
|
309
|
Poivron
|
80
|
12,5
|
92,5
|
Carotte
|
171,75
|
65
|
236,75
|
Aubergine locale
|
38
|
2,5
|
40,5
|
Aubergine violette
|
34
|
7
|
41
|
Pomme de terre
|
10
|
5
|
15
|
Laitue
|
7,5
|
0
|
7,5
|
Cucurbitacées
|
37
|
6
|
43
|
TOTAL
|
1562
|
385
|
1947
|
Source : Enquêtes de terrain mai-juin
2004
Tableau 4: Quantités d'engrais
utiisés par spéculation à Goundi
Engrais
|
NPK en Kg
|
Urée en Kg
|
total
|
Spéculations
|
Oignon
|
1163,75
|
185
|
1348,75
|
Tomate
|
251,25
|
28,5
|
279,75
|
Chou
|
523,5
|
51,5
|
575
|
Poivron
|
48,25
|
0
|
48,25
|
Carotte
|
0
|
10
|
10
|
Aubergine locale
|
18,75
|
0
|
18,75
|
Aubergine violette
|
125
|
15
|
140
|
Pomme de terre
|
12,5
|
0
|
12,5
|
Laitue
|
0
|
10
|
10
|
Cucurbitacées
|
105
|
6
|
111
|
TOTAL
|
2 248
|
306
|
2 554
|
Source : Enquêtes de terrain mai-juin
2004
Les plus grandes quantités sont consacrées à
l'oignon qui est la culture dominante. Une autre activité d'entretien
est l'arrosage.
1.5.2 L'arrosage
L'eau d'arrosage provient des puits, bas-fonds et retenues.
L'exhaure se fait par puisard manuel à partir des puisettes en sceau,
calebasse et autres instruments de récupération. Les puits ont
une profondeur moyenne de 5m ; ils sont disposés au centre des planches
pour faciliter l'arrosage. Celui-ci est effectué une fois par jour
pendant les mois de septembre, octobre et novembre en raison des conditions
idéales de la saison. Cependant, l'arrosage s'intensifie pendant
l'harmattan à cause du vent frais et sec qui assèche très
rapidement le sol. Il est ralenti quand les plantes tendent vers leur
maturation. L'arrosage a une fréquence telle
que les plantes n'atteignent pas le point de
flétrissement. L'ETP ne doit donc pas dépasser le seuil hydrique.
Certaines spéculations comme le chou, la pomme de terre, la carotte sont
très exigeantes en eau et nécessitent un arrosage régulier
durant leur cycle végétatif. Selon Autissier (1994), il faut 6000
à 8000 litres par jour pour arroser un jardin d'une superficie moyenne
de 100m2. La superficie moyenne d'un jardin à Réo
étant de 400m2, la quantité d'eau
nécessitée sera estimée à 32 000 litres. A Goundi,
cette quantité peut être estimée à 40 000 litres.
Selon le même auteur, pour 2500m2 de tomate, il faut compter
1750 h d'arrosage avec un puisard de 2m de profondeur. L'arrosage est un
travail pénible qui demande une main d'oeuvre en permanence. Il est
d'autant plus pénible que les puits sont profonds. Dans les
localités de Réo et de Goundi, le tarissement des puits reste une
entrave majeure à la production maraîchère car beaucoup
sont les producteurs qui n'arrivent pas à achever la campagne. Dans ces
conditions, il devient difficile de pratiquer le maraîchage sur de
très grandes superficies. Dans l'ensemble, l'arrosage est
effectué très tôt le matin entre 5 h et 6 h du matin et le
soir après 17 h.
Planche N°4 : Arrosage de jardin autour
d'un giolo
(Prise de vue BOGNINI Siégnounou avril 2005)
Planche N°5 : puisette en sceau
Au cours de leur développement, les plantes ne sont pas
à l'abri d'attaques parasitaires. Les pathologies rencontrées
dans les deux localités sont celles causées par les parasites,
les bactéries et les champignons.
1.5.3. Le traitement phytosanitaire .
Les pathologies dues aux parasites sont celles causées
par les trichoplusia. Ces parasites forment de grands trous sur les
feuilles de chou, haricot vert, laitue, tomate et pomme de terre. Après
repiquage on a souvent de fortes attaques de plutella xylostella et
surtout l'hellula undalis qui détruisent les bourgeons. Les
autres parasites sont les mouches blanches qui détruisent les fruits
notamment la tomate à leur maturité.
Les maladies causées par les champignons sont
essentiellement les pourritures des collets en pépinière trop
dense et trop ombragée provoquées par le pythium
aphanidermatum et le sclerotium. Les fleurs des
cucurbitacées et des légumineuses sont souvent recouvertes de
moisissures noires, provoquées par les
choanephora. Les antrhacnoses, quant à eux,
provoquent des tâches sur les feuilles en leur donnant un
aspect velouté.
La maladie causée par les bactéries est
principalement la galle bactérienne. Le vecteur est le xanthomoas
vesicatoria. Cette pathologie bactérienne se manifeste sur les
feuilles par de petites tâches acqueuses qui les noircissent. Les
feuilles jaunissent par la suite et se dessèchent rapidement. Les
bactéries attaquent précisément la tomate, le chou et les
aubergines.
Pour y faire face, les producteurs utilisent des produits
chimiques comme le Fongicide, la Callidim, le Décis, la Karate et autres
pour le traitement phytosanitaire. Ce traitement est fait de façon
traditionnelle pour la plupart des producteurs avec des feuilles d'arbre qui
servent de moyen d'aspersion. Les appareils ULV et EC sont utilisés par
une minorité. L'acquisition des produits phytosanitaires est fonction
des capacités financières de chaque producteur. La
quantité moyenne utilisée par producteur est estimée
à 2,75l dans la localité de Goundi et concerne 69,23% des
ménages contre 2,40l à Réo pour 82,25% des ménages
enquêtés. Si certains producteurs arrêtent au bout d'une
campagne à cause de l'insuffisance des ressources en eau, d'autres en
effectuent une seconde qui les occupe pendant la saison pluvieuse.
1.5.4. Les cultures maraîchères en saison
pluvieuse
La culture maraîchère à Goundi et à
Réo est beaucoup réduite au cours de la saison pluvieuse. Cette
période est généralement consacrée aux cultures
vivrières. L'activité maraîchère est
réservée uniquement aux espèces adaptées à
une humidité élevée avec cependant des rendements
inférieurs à ceux obtenus en saison sèche. Il s'agit entre
autres du chou, de la tomate, des aubergines, des concombres, des
djabaro et du piment (cf. Photo N°8). Ces cultures permettent de
ravitailler les populations de Réo et de Koudougou en saison pluvieuse,
période pendant laquelle les légumes sont rares.
Leur culture est pratiquée sur des terrains
élevés qui évacuent facilement l'eau. A Goundi, ces
cultures sont pratiquées en amont du barrage de Dioro. Les cultures
maraîchères sont possibles sur ces terrains durant toute
l'année. Les superficies sont généralement très
réduites compte tenu de leur disponibilité et des travaux
champêtres qui occupent les paysans en cette période. L'entretien
des plantes demande beaucoup d'attention et de temps.
Beaucoup d'espèces ne peuvent donner de récoltes
valables en saison de pluie.
Les légumes à tubercules comme la carotte et la
pomme de terre sont infestées d'iules (myriapode noir et luisant qui
s'enroule en spirale quand on le touche) et pourrissent. Les légumes
feuilles ont du mal à lever sous les pluies violentes et les
températures élevées. La laitue par exemple donne de
mauvais résultats par fonte des semis, montaison précoce et des
dégâts occasionnés sur les feuilles par les pluies lui
ôtant toute valeur marchande.
Outre la violence des pluies, en tant que facteur physique
limitant la production d'espèces fragiles, une humidité trop
importante combinée à une température élevée
favorisent le développement de deux catégories de maladies chez
les légumes :
· les maladies fongiques dues aux champignons qui
attaquent les plantes à partir du sol ou par voie aérienne et
provoquent la fonte des semis, des pourritures du collet ou des maladies
vasculaires. Les champignons sont essentiellement les
mucoinées, mildious anthracnos, etc.
· Les maladies d'origine bactérienne et virale, dues
essentiellement aux attaques de pucerons, zonocerus.
Tous ces insectes prolifèrent abondamment en saison
pluvieuse. Toutefois, ces cultures de saison pluvieuse permettent d'augmenter
les revenus des ménages
46 Planche : N°6 : Jardin de piment en
saison pluvieuse
(Prise de vue BOGNINI Siégnounou juillet 2004)
Tableau 5 : Variétés de produits
adaptés à la culture maraîchère des saisons
pluvieuses
Produits
|
Variétés
|
début des semis
|
nombre de
jours de
croissance
|
rendements unitaires t/ha)
|
Chou
|
Sahel
|
juin
|
90
|
10
|
|
Juin
|
120
|
17
|
Aubergine
|
Black beauty
|
avril
|
180
|
20
|
Piment
|
Safi
|
mars
|
180-200
|
8-12
|
Piment doux
|
pepper
|
Février
|
120-180
|
10
|
Tomate
|
Romaine
|
juin
|
150
|
5
|
Cucurbitacée
|
Concombre
|
mai
|
120
|
9
|
|
Source : Enquêtes de terrain mai-juin
2004
1.5.5. Les formes de mécanisation de la production
maraîchère : une alternative pour accroître la
production
Des formations, initiées par les structures
d'encadrement ont porté sur toutes les opérations de production,
de la préparation de jardins à la récolte. L'ensemble de
ces techniques permet d'améliorer le rendement pour accroître le
revenu et également pour un meilleur approvisionnement des centres
urbains. Ces techniques de production moderne diffusées par les agents
techniques de l'agriculture, les projets de développement rural et ONG
intervenant dans la zone, sont beaucoup axées sur l'oignon à
cause de sa valeur commerciale.
Pour cette spéculation, un accent est mis sur la
fertilisation des sols. L'opération prévoit un apport
relativement important d'éléments organiques que minéraux.
En effet, il est
recommandé un apport de 15 à 20 tonnes/ ha de
fumure organique bien décomposée et 200 à 250 kg/ ha
d'engrais sur un sol bien mouillé.
Au stade de repiquage, il est recommandé de
l'urée à raison de 60 à 70 kg/ ha mélangés
à 150 kg/ ha de NPK aux pieds des plantules après 3 semaines.
Cette dose est répétée 45 jours plus tard.
Pendant le cycle végétatif, pour l'arrosage par
aspersion il faut 1L/ m2 chaque 2 jours, tard le soir. Pour ce qui
est de l'irrigation par gravité, il faut un arrosage chaque trois 3
jours.
La modernisation de la production maraîchère
prévoit de substituer aux petites planches, des planches plus longues de
4m de long sur 2m de large au moyen d'un équipement attelé
(charrue plus paire de boeuf). L'ensemble de ces techniques modernes permet
d'obtenir un rendement de 25 à 35 t/ha. Mais, elles sont difficilement
applicables.
1.5.6. Les raisons d'une non-application des techniques
modernes
L'ensemble des innovations pour accroître la production
maraîchère dans la zone d'étude rencontre des
difficultés dans leur application effective pour plusieurs raisons.
En effet, selon l'échantillonnage, le niveau
d'instruction est de 57,40% à Goundi contre 54,84 % à Réo.
Les illettrés représentent 42,6% des producteurs. Leur
instruction qui se résume pour la plupart à une
alphabétisation et quelques formations suivies à l'école
rurale n'est pas à notre avis suffisante pour maîtriser les
techniques modernes de production. Cependant, l'avantage est la solide
expérience que possèdent les producteurs de Goundi et de
Réo. Cette expérience est de 20 ans en moyenne et plus de 40 ans
pour certains.
La fertilisation pour la production de l'oignon est
entravée par le manque de moyen financier. La quantité moyenne
d'engrais chimiques utilisés estimés à 46,168 kg pour le
NPK et 17, 83kg pour l'urée à Goundi ; 26,41kg et 11,79kg
respectivement pour le NPK et l'urée à Réo est largement
en déça des quantités recommandées. Cette situation
est liée en plus du manque de moyens financiers, à un
problème de mentalité. En effet, le paysan gourounsi n'a pas
l'habitude d'investir d'énormes sommes dans son unité
d'exploitation. Sur le plan économique, le risque financier lié
à la rentabilité incertaine des investissements ne facilite pas
la modernisation.
Une autre raison selon les producteurs est que l'engrais
chimique altère la qualité gustative de l'oignon par une hausse
de la teneur en eau et réduit de ce fait la période de
conservation. La différence est vite faite par les commerçants
sur le marché car selon ces derniers, l'oignon produit uniquement avec
de la fumure organique a une écorce beaucoup
plus épaisse que celui produit avec de l'engrais et se
conserverait encore mieux. Cependant, l'utilisation du compost dans le
jardinage est limitée par le manque d'eau.
Le déficit en eau entraîne à la fois une
augmentation de la durée de décomposition des matériaux et
une réduction du volume produit d'où la difficulté de
l'utiliser la même année. En plus, cette même fumure est
utilisée dans les champs pour la culture vivrière. Une autre
contrainte est le besoin alimentaire des animaux qui réduit
considérablement les quantités disponibles des résidus de
récolte pour la production de la fumure. A cela s'ajoute le
caractère extensif de l'élevage et la faible intégration
agriculture-élevage.
L'introduction d'un équipement attelé comme la
charrue pour la confection des planches plus longues est un peu
influencée par les traditions ancestrales. Celles-ci autorisent un
individu à posséder un animal de traction (boeuf ou âne)
que si son père en possède. Dans le cas contraire, pour
l'acquérir, il faudra d'abord en acheter un pour le père vivant
ou décédé en guise de sacrifice avant d'en
posséder. Ce poids social a une grande influence sur la culture
attelée en pays gourounsi.
L'ensemble de ces techniques modernes de production est
difficilement applicable au contexte socio-économique des producteurs
gourounsi. Leur application implique nécessairement des dépenses
pour l'acquisition des facteurs de productions. Par contre, les producteurs
n'ont pas cette habitude de le faire et trouvent la campagne
maraîchère très courte alors que le maraîchage est la
principale source de revenu. La formation à ces techniques de production
passerait par un changement de mentalité pour une meilleure orientation
des revenus dans la production maraîchère.
2. L'encadrement de la production
Le maraîchage à Réo et à Goundi
est une activité purement traditionnelle. Cependant, il
bénéficie d'un encadrement. En effet, l'importance de la
production maraîchère dans le Sanguié (13% de la production
nationale en 2000 selon l'INSD), et les revenus qu'elle procure aux
producteurs, exigent une certaine rigueur dans l'encadrement et l'organisation
des maraîchers. Ce qui explique la création des structures
étatiques pour la supervision des activités et l'organisation des
paysans en groupements maraîchers et en coopérative.
2.1. Les structures étatiques et le système
d'encadrement
Selon les enquêtes de terrain, 42,6% des
maraîchers ne sont pas instruits. Ceux qui le sont ont un niveau qui se
limite au primaire et d'autres au niveau de formation dans les écoles
rurales. Cette situation nécessite une intervention pour vulgariser les
techniques modernes de production en maraîchage.
La structure étatique chargée de l'encadrement
des maraîchers dans le département de Réo est la DPAHRH.
Cette structure est souvent appuyée par des ONG et programme de
développement rural tels que le PNGT2 et l'AMB intervenant dans la
zone.
Le réseau d'encadrement de la DPAHRH pour l'ensemble
des activités agricoles est subdivisé en Zone d'Animation
Technique (ZAT) dans la province du Sanguié. Ces ZAT sont
structurées en 30 Unités d'Appui Technique (UAT) avec 5 UAT par
ZAT. L'ensemble de ces ZAT comprend au total 138 villages dont 32 seulement
sont encadrés. Le nombre d'UAT fonctionnelles est de 16. Pour ce qui est
de la culture maraîchère, l'encadrement concerne 5 ZAT
fonctionnelles qui sont celles de Réo, Kinkiali, Kilsio, Bonyolo et
Goundi.
La DPAHRH intervient dans la mise en place des groupements
maraîchers et des coopératives par l'obtention des certificats
d'agrément. Elle se charge de la sensibilisation des producteurs
à l'esprit coopératif et au respect du règlement
intérieur.
Les agents assurent aux groupements maraîchers,
l'encadrement technique à partir des séances d'animation sur
l'utilisation et le traitement des semences, la mise en place des
pépinières, le repiquage, l'application des engrais, le
traitement phytosanitaire et la conservation des produits maraîchers.
Ainsi, des séances de formation théorique sont organisées
suivies de séances pratiques dans des jardins aménagés
avec les groupements maraîchers.
Mais, en dépit des séances de formation
initiées pour les maraîchers, bon nombre d'entre eux trouvent que
l'assistance technique est insuffisante. Certains producteurs vont
jusqu'à douter du savoir-faire des techniciens. Cette insuffisance se
situe au niveau de l'utilisation des intrants. En effet, l'approvisionnement en
intrants est laissé aux producteurs. Les semences acquises dans le
commerce sont souvent de mauvaises qualités. Les variétés
présentées ne sont pas toujours adaptées aux conditions
éco-climatiques de la région. Les producteurs sont
également confrontés à la qualité douteuse de
certains produits phytosanitaires dont l'application reste sans effet sur les
parasites d'espèces végétales. C'est le cas de la mouche
blanche et de l'hélicoverpa A qui ont fait leur apparition au
cours de la campagne dernière et ont entraîné
d'énormes pertes en fruits de tomate. La mauvaise
utilisation des produits chimiques provoque parfois une
détérioration des plantes. En outre, il n'existe pratiquement pas
de formation aux procédés de gestion des groupements
maraîchers et des coopératives.
2.2. Les structures paysannes
L'importance de la production maraîchère
à Réo et à Goundi a incité les paysans à une
organisation afin de mieux défendre leurs intérêts. Les
structures mises en place sont les groupements maraîchers et une
coopérative à Réo. Ces structures interviennent dans la
production et dans la commercialisation des produits maraîchers.
2.2.1 Les groupements maraîchers
Les groupements maraîchers à Goundi et à
Réo sont des organisations volontaires de producteurs appartenant
généralement à un même quartier. Ces groupements
masculins, féminins et mixtes à caractère
socio-économique permettent aux producteurs de mettre leurs
intérêts en commun. Ainsi, les noms comme
yiguia,korèji, biétolo, sonoyen des groupements de
Goundi et gianwanlè, guiédouniyen, soulouyen ceux de
Réo qui signifient pour la plupart union, solidarité,
fraternité, témoignent de l'intérêt que les
producteurs ont à s'associer. A titre indicatif, selon la DPAHRH du
Sanguié, on dénombrait 25 groupements maraîchers à
Réo et 5 à Goundi.
L'objectif de ces organisations est l'obtention des services
nécessaires à la marche de leurs activités
maraîchères. Ces regroupements leur permettent d'obtenir donc des
financements octroyés par les projets de développement rural
intervenant dans la zone, des facteurs de production (semences, engrais
chimiques, produits phytosanitaires), des équipements modernes et des
formations qui leur permettent d'assimiler les nouvelles techniques de
production.
Le fonctionnement des groupements est assuré par les
membres du bureau exécutif et un comité de gestion. Le
président, le secrétaire général, le
trésorier et leurs adjoints, constituent les membres du bureau
exécutif. Le comité de gestion est subdivisé en
comités de fonction précise : un comité
d'approvisionnement en facteur de production, un comité de supervision
des travaux dans le jardin collectif et un comité de commercialisation
qui se charge d'écouler les produits récoltés. Chaque
groupement dispose d'une caisse alimentée par la quote-part
financière de chaque membre. Les revenus sont issus
des jardins collectifs et la contribution financière des ONG et projet
de développement rural intervenant dans la zone. Ces groupements
maraîchers bénéficient également de prêts
bancaires auprès de certaines institutions financières de la
place notamment la caisse populaire. En plus de ces intérêts
économiques, ces organisations visent la cohésion sociale entre
membre du groupement par le travail participatif. Les revenus tirés des
jardins collectifs sont orientés dans l'achat de matériel
collectif, d'intrants et les cérémonies en fin d'année.
Ils permettent également de subvenir aux besoins
socio-économiques des membres en difficulté.
Cependant, beaucoup sont les groupements qui affirment
n'avoir plus bénéficié de soutien financier et de
formation comme autrefois. L'initiative est individuelle et chacun se consacre
à son jardin. Les jardins collectifs n'existent plus pour certains
groupements. Paradoxalement, on assiste selon la DPAHRH, à une
création multiple ces dernières années de groupements
maraîchers qui ne sont pas reconnus par les services techniques. Ces
regroupements sont beaucoup plus politiques dans le but d'obtenir des
financements et se résument à l'échelle d'une grande
famille.
2.2.2 Les coopératives : La COMAR
La COMAR a été créée en 1962,
suite à une intervention du CRPA pour organiser les paysans de
Réo afin de produire des légumes et fruits compte tenu de sa
potentialité dans ce secteur. La COMAR s'est donc fixée comme
objectifs de :
· promouvoir et encourager la production
maraîchère dans le département de Réo ;
· organiser la commercialisation des produits
maraîchers ;
· assurer la promotion sociale des membres de la
coopérative.
La COMAR compte 67 membres. Elle organise la production
maraîchère par l'approvisionnement en intrants (semences et
engrais chimiques) auprès des producteurs. Les quantités
d'intrants fournis varient d'une année à l'autre en fonction des
commandes faites par les maraîchers.
Dès les premières années de sa
création, la COMAR a équipé les maraîchers du
département en motopompe et grillage à crédit pour
clôture avec l'appui de la Banque Agricole et Commerciale du Burkina
(BACB) l'ex Caisse Nationale de Crédits Agricoles (CNCA). Mais suite
à certaines difficultés financières, ces
équipements ne sont plus fournis. La COMAR a donc axé ses efforts
sur l'exploitation des circuits commerciaux.
Ainsi, la structure organise la commercialisation des fruits et
légumes en direction de
Ouagadougou à l'Union des Coopératives
Maraîchères du Burkina (UCOBAM) et à la
Société de Conservation, de Commercialisation et de
Transformation (SOCCOPRAT). La COMAR s'est intéressée à la
SOCCOPRAT après la faillite de l'UCOBAM.
La COMAR dispose d'un magasin de stockage dans tous les chefs
lieux de départements de la province du Sanguié. Les produits
collectés sont acheminés à partir d'un camion. Ces
produits sont ensuite conservés dans une chambre froide au siège
de La COMAR. La COMAR permet aux maraîchers d'écouler leurs
oignons en période d'engorgement.
3. L'organisation spatiale de la production
maraîchère
La localisation des jardins à Réo et à
Goundi est fonction du mode d'accès à l'eau et à la fumure
organique. On y rencontre deux grands modes d'accès à l'eau en
fonction des ressources et du type d'exploitation. Il s'agit du puisage
à partir des puisards ou des puits permanents, et le puisage direct dans
les retenues d'eau. Ces modes d'exhaures donnent lieu à des jardins
isolés et à des jardins autour des retenues d'eau.
3.1. Les jardins isolés
Ces jardins sont localisés autour des concessions
notamment dans le mois de novembre, période pendant laquelle l'eau est
encore disponible dans les puits (cf.photo N°7). Le critère de
choix de ces parcelles est la proximité et la facilité de les
enrichir en fumure organique. En général, un ou plusieurs puits y
sont creusés pour l'arrosage. Les jardins autour des concessions sont
clôturés par des tiges de sorgho tressées, de haies mortes
d'épineux ou de seccos, ou parfois d'un véritable mur de
terre.
L'occupation de l'espace réservé au jardinage
évolue vers les bas-fonds avec arrosage par puisard. La mise en valeur
de ces bas-fonds est effectuée à partir du mois de janvier,
période à laquelle les excès d'eau de l'hivernage sont
évacués. La texture du sol permet ainsi de conserver une
humidité résiduelle suffisante.
Planche N°7 : Jardin autour d'une
concession à Réo
(Prise de vue BOGNINI Siégnounou mai 2004)
3.2. Les jardins autour des points d'eau : cas du barrage
de Dioro à Goundi
La construction du barrage de Dioro en 1984 a permis
de multiplier les jardins autour de la retenue d'eau et d'augmenter de ce fait
le nombre de maraîchers au cours de ces dernières années.
Cette retenue d'eau a également favorisé l'augmentation du nombre
de culture annuelle, ce qui permet d'étaler la production au cours de
l'année. Elle fait la renommée du quartier Dioro en
matière de production maraîchère.
Les jardins sont situés en amont et en aval de ce
point d'eau (cf.photo N°8). En amont, les pentes sont douces et les
jardins sont mis en culture au fur et à mesure de la descente de l'eau.
Ainsi, en fonction de leur position topographique, les jardins portent 1
à 3 cycles de maraîchage annuel. Les jardins à 2 ou 3
cycles de culture sont situés sur des pentes relativement douces, ce qui
permet une exploitation de l'espace au fur et à mesure de la descente de
l'eau. Pour les jardins à 1 cycle, les pentes brutes réduisent
considérablement l'espace disponible pour l'activité
maraîchère au cours de l'année. Dans tous les cas,
l'accès facile à l'eau permet de gagner en temps à
l'arrosage. Cependant, cette exploitation intensive du barrage est faite de
façon traditionnelle dans la mesure où on note l'absence totale
du pompage mécanique
54 Planche N°8 : Jardin autour du
barrage de Dioro
(Prise de vue BOGNINI Siégnounou mai 2004)
4. La récolte et le transport des produits
maraîchers
4.1. Les techniques de récoltes
Les spéculations sont classées en
différentes catégories suivant la partie de la plante
consommée.
Ainsi, on distingue:
· Les légumes à bulbes, à tubercules
ou à racine (oignon, ail, pomme de terre, carotte) ;
· Les légumes à feuilles (oseille, laitue,
haricot feuille, etc) ;
· Les légumes à fruits et graines : ces
légumes regroupent la famille des solanacées (tomate, aubergine,
etc.) les cucurbitacées (concombre, courgette).
Pour l'ensemble de ces spéculations, on distingue deux
types de récoltes :
> La récolte simple effectuée une seule fois
pour les légumes à bulbe, à tubercule et d'autres
légumes à feuille comme le chou et la laitue.
> La récolte continue durant le cycle
végétatif de la plante pour les légumes à fruits et
les légumes feuilles.
Les récoltes dans le deuxième cas sont faites
sous forme de cueillette contrairement aux spéculations à une
seule récolte où les produits sont déterrés. Le
matériel aratoire utilisé est généralement
composé de daba et de pioche. La récolte intervient après
flétrissure des
feuilles qui est le signe de maturité physiologique de
la plante.
Les récoltes continues sont effectuées les
jours de marché qui se tiennent tous les 3 jours à Réo et
à Goundi ceci, dans le but de faciliter l'écoulement. Dans
l'ensemble, les récoltes se déroulent entre le mois de janvier et
de juin (cf. calendrier des cultures maraîchères).
Les feuilles d'oignon et d'aubergine locale sont
également récoltées. Les feuilles d'oignons sont
séchées et commercialisées, tandis que celles d'aubergine
locale sont directement commercialisées ou consommées.
L'oignon est cultivé et récolté 3 fois
pendant la campagne maraîchère chez certains producteurs. En
effet, les premiers oignons repiqués en août sur les terrains
plats sont récoltés en octobre. Après cette
récolte, les planches sont reconstituées et d'autres oignons sont
repiqués. Ceux-ci sont récoltés dans les bas-fonds.
Intervient également en juin la récolte des djabaro. Ces
oignons ne produisent pas de bulbe par manque d'eau. Des spéculations
sont récoltées hors campagne maraîchère notamment en
saison pluvieuse. Il s'agit du gombo, des aubergines locales et violettes et
quelque fois le chou et la tomate. Le tableau suivant indique le nombre de
récoltes par spéculation au cours de la campagne
maraîchère.
Tableau 6: Nombre de récoltes
effectuées par spéculation à Goundi et à
Réo
Spéculations
|
Cycles végétatifs (nombre de
jour)
|
Types de légume
|
Nombre de récolte
|
Oignon
|
90
|
Bulbe
|
01
|
Chou
|
60 à 70
|
Pomme
|
01
|
Tomate
|
60
|
Fruit
|
08 à 10
|
Poivron
|
45
|
Fruit
|
02 à 04
|
Aubergine locale
|
45
|
Fruit
|
05
|
Aubergine violette
|
120
|
Fruit
|
07 à 10
|
Concombre
|
45
|
Fruit
|
06
|
Carotte
|
90
|
Racine
|
01
|
Haricot vert
|
45
|
Fruit
|
06
|
Laitue
|
45
|
Feuille
|
01
|
Pomme de terre
|
85
|
Tubercule
|
01
|
Ail
|
120
|
Bulbe
|
01
|
|
Source : Enquêtes de terrain mai-juin
2004
4.2. Les quantités récoltées
Les statistiques sur les quantités des produits
maraîchers sont insuffisantes et très peu fiables en raison de
l'absence des relevés d'une campagne à l'autre. Néanmoins,
les chiffres disponibles pour la campagne 2003-2004 traduits sous forme de
graphique donnent une idée approximative sur la production
maraîchère dans les 2 localités.
prodution en tonnes
1000
100
10
1
GRAPHIQUE 7: PRODUTION MARAICHERE A GOUNDI POUR LA
CAMPAGNE 2003-2004
spéculations
Source : DPAHRH du Sanguié mai 2004
production en tonnes
10000
1000
100
10
1
GRAPHIQUE 8: PRODUCTION MARAICHERE A REO POUR LA
CAMPAGNE 2003-2004
spéculations
Source : DPAHRH du Sanguié mai 2004
Dans les ménages enquêtés, les
quantités récoltées ont été estimées
à partir des rendements de chaque spéculation. Ces rendements ont
été fournis par les services techniques du DPAHRH. Ils ont
été ensuite confrontés aux superficies de chaque
spéculation. Ainsi, les quantités produites par les
ménages sont transcrites dans le tableau suivant.
Tableau 7 : Répartition des ménages
en fonction des spéculations cultivées et des uantités
produites
Spéculations
|
Quantités produites en kg à
Goundi
|
Quantités produites en kg à
Réo
|
Pourcentage des
ménages à Goundi
|
Pourcentage des
ménages à Réo
|
Oignon
|
40475
|
36400
|
92,30%
|
90,32%
|
Choux
|
8967
|
7526,25
|
59,96%
|
43,52%
|
Tomate
|
7800
|
5205
|
44,23%
|
24,20%
|
Aubergine locale
|
1050
|
982
|
13,46%
|
9,60%
|
Aubergine violette
|
820
|
1425
|
7,69%
|
4,8%
|
Concombre
|
347
|
986
|
15,38%
|
8%
|
Poivron
|
2700
|
1280
|
13,46%
|
6,4%
|
Carotte
|
-
|
1325
|
0%
|
16,10%
|
Pomme de terre
|
300
|
1286
|
7,69%
|
8%
|
|
Sources : Enquêtes de terrain mai-juin
2004
Le tableau montre que les plus grandes quantités
produites sont l'oignon, le chou et la tomate. Selon les producteurs, le choix
des spéculations repose sur un certain nombre de facteurs qui sont entre
autres : la facilité d'acquisition des semences, d'entretien, de
conservation, d'écoulement, la rémunération, et le faite
qu'elles soient intégrées dans les habitudes alimentaires. Pour
ce qui est de l'oseille, le gombo et les feuilles de haricot même si les
quantités produites sont difficilement estimables, il n'en demeure pas
moins qu'elles
soient importantes. Ces spéculations sont plus
cultivées par les femmes dans la mesure oüelles
réduisent les dépenses consacrées à l'alimentation
de la famille. Elles sont d'ailleurs
intégrées dans les habitudes alimentaires des
populations locales.
Il est aussi important de noter que la tendance de la
production maraîchère des 2 localités est en
corrélation avec le climat de la région. Selon le graphique
suivant, l'on se rend compte que de façon générale les
quantités produites entre 1996 et 2004 sont en phase avec les
quantités de pluie enregistrées. On peut donc penser que la
disponibilité de l'eau reste la condition sine qua num pour une
production maraîchère.
precipitations en mm
1000
400
300
200
900
800
600
500
700
100
0
GRAPHIQUE 9 : CORRELATION ENTRE LA PODUCTION
MARACHERE ET LES PRECIPITATIONS DE 1996 A 2004 A REO ET A
GOUNDI
1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002
2003
années 0
4000
8000
2000
6000
12000
10000
production en tonnes
précipitations production
Sources : DPAHRH du Sanguié et
météorologie nationale
4.3. La collecte et le transport des produits
maraîchers
4.3.1. Les méthodes de collecte
La période de collecte des produits maraîchers
est fonction du début des activités maraîchères.
Elle est donc liée au cycle végétatif de chaque
spéculation. Dans l'ensemble, la campagne maraîchère
démarre au mois d'octobre-novembre. Les premières récoltes
sont attendues dans les mois de décembre et janvier. A la récolte
les moyens de collecte sont constitués de sac de jute de 50 et 100 kg
qui ont servi à l'importation de céréales ou de semences
de coton. Ces sacs sont réservés à la collecte des
oignons, choux, poivrons, concombres, courgettes, aubergines locales et
violettes et du gombo. La cuvette de 25 kg communément appelée la
«tine» sert de collecte pour la tomate et également pour le
poivron. Le panier est généralement utilisé pour les
produits comme la carotte, les feuilles de haricot, l'oseille. Les caisses de
25 kg en bois servent de moyen de collecte uniquement pour la pomme de terre.
La charrette est moins utilisée comme moyen de collecte compte tenu des
faibles quantités enlevées. En revanche, elle sert de moyen de
collecte pour le chou lorsque les quantités sont élevées.
Tous ces moyens de collecte tiennent généralement compte de la
qualité des produits pour que ceux-ci ne soient pas endommagés
lors du transport.
4.3.2. Le transport des produits maraîchers
L'inorganisation et le manque de coordination des
activités commerciales amènent soit le commerçant à
se déplacer sur le site pour acheter les produits, soit le
maraîcher à écouler sa récolte par petite
quantité sur les marchés locaux de Goundi, Réo et Zoula
(localité située au Sud de Réo) ou à la transporter
à Koudougou. Ces producteurs et vendeurs disposent de 5 moyens pour
acheminer leurs produits sur le marché :
· Les femmes plus précisément les
productrices et les épouses des producteurs transportent les produits
sur leurs têtes sur une distance moyenne de 3 et 7 km respectivement pour
les marchés locaux de Zoula et Réo en provenance de Goundi, et de
4 km et 7 km pour les marchés de Zoula et Goundi en provenance de
Réo.
· Les producteurs et vendeurs se déplacent
à vélo sur une distance de 15 km en direction de Koudougou. Les
quantités moyennes transportées sont de 1 à 2 sacs
d'oignon, de chou, d'aubergine locale et violette. Avec ce moyen de locomotion,
les producteurs et vendeurs ne peuvent qu'effectuer en moyenne 2 voyages par
jour.
· La mobylette est le moyen de transport des producteurs
et des vendeurs les plus fortunés. Ce moyen de locomotion est plus
rapide et transporte une grande quantité de produits, environ 4 à
5 sacs de 50kg pour les spéculations comme l'oignon, le chou,
l'aubergine locale et violette, et souvent la tomate.
· Un autre moyen est la charrette asine qui transporte une
quantité plus importante de produits maraîchers. Cependant
celui-ci n'est pas beaucoup utilisé.
· Enfin, il y a les véhicules de transport en
commun constitués de car et de camion reliant l'axe
Dédougou-Koudougou en passant par Goundi et l'axe TouganKoudougou en
passant par Réo. Ces véhicules sont le plus empruntés par
les grossistes et les revendeurs dans la mesure où ils transportent une
quantité très élevée de produits
maraîchers.
Parmi ces moyens de transport, le vélo est le plus
utilisé par les ménages. Cependant, il ne permet pas de
transporter une quantité importante de produits maraîchers.
5. Les techniques de conservation des produits
maraîchers : cas de l'oignon
La plupart des ménages en milieu urbain comme en
milieu rural ont recours à l'oignon comme condiment de base pour la
préparation de leur sauce. Ces ménages connaissent donc une
demande constante en oignon tout au long de l'année. Cependant les
marchés locaux et urbains ne peuvent pas absorber instantanément
les grandes quantités d'oignon produites au cours de l'année.
Face à cette situation et dans l'optique d'accroître les revenus
des producteurs afin d'améliorer leur condition de vie, des projets de
développement rural notamment le PNGT2 ont initié une
série de formations pour la conservation des oignons. Le stockage de ces
oignons permet de prolonger la commercialisation sur la grande partie de
l'année. En effet, de nombreuses formations sur les techniques de
conservation de cette spéculation à partir des séchoirs
ont été initiées à l'endroit des maraîchers
les années précédentes. Mais celles-ci se sont
soldées par des échecs tout simplement parce qu'elles ne tenaient
pas compte du contexte socio-économique des 2 localités.
Les techniques modernes de conservation initiées par le
PNGT2 sont de deux sortes :
· La conservation des oignons bulbes dans un silo en paille
;
· La conservation des oignons découpés sur
plastique.
Pour la première technique, les oignons bulbes sont
conservés dans un silo en paille. Ce silo est entièrement
construit en bois avec 2 étagères distantes de 0,4 à 0,5m.
Le silo a une dimension de 3m de long sur 2,5m de large avec une hauteur
moyenne de 2,5m. Le toit peut avoir une ou deux pentes. Sur les
étagères faites en secco, deux couches d'oignon peuvent
être étalées. La capacité de stockage pour
l'ensemble du silo est estimée à 15 tonnes soit environ 30 sacs
d'oignon de 50kg. Ces oignons peuvent être stockés pendant 6
à 7 mois. Le silo est utilisé pendant 3 ans maximums, avec
renouvellement du toit. Le suivi consiste à enlever chaque semaine les
oignons décomposés pour ne pas affecter les autres. Les pertes
peuvent être évaluées entre 5 et 10% des quantités
stockées.
Les facteurs influençant l'aptitude à la
conservation sont d'ordre héréditaire et technique. Les facteurs
héréditaires sont liés à la qualité
gustative de la variété de l'oignon stocké, la
durée de la période de dormance naturelle, la couleur des
tuniques, leur nombre et leur épaisseur. Les variétés
aptes à la conservation sont le violet de garango, de
galmy et de
soumarana que l'on retrouve dans les deux
localités. Les facteurs d'ordre techniques sont
antérieurs à la récolte. Il s'agit de
qualité de l'arrosage et des engrais chimiques qui augmentent la teneur
en eau et amincissent les tuniques.
Les autres facteurs limitant sont les germes pathogènes
lors du stockage et les rats.
Pour y faire face, une plaque anti-rat en tôle sous forme
d'entonnoir est fixée à chaque perche à quelques
mètres du sol.
La deuxième technique consiste à couper les
oignons récoltés en rondelle ou en lanière après
avoir épluché la première écorce. Ces oignons
découpés sont ensuite trempés pendant 15 à 20 mn
dans une solution de vinaigre en raison de 30cl pour un litre d'eau. Il sont
séchés sur un plastique noir. La conservation de ces oignons
séchés peut enfin se faire dans des récipients ou des sacs
dans un endroit sec. Ils peuvent être conservés pendant toute la
saison sèche.
Par ailleurs, les ménages pratiquent des techniques
traditionnelles de conservation qui consistent à verser les oignons sur
du sable humide de manière à ne pas les superposer. Les oignons
sont généralement étalés dans des cases rondes ou
des locaux inhabités mais très bien aérés. Des
pertes sont souvent causées par l'humidité ou le contact avec le
sel qui provoque des pourrissements.
6. Le calendrier des cultures maraîchères et
le calendrier agricole des cultures pluviales
L'objectif principal des cultures vivrières est le
plus souvent de subvenir aux besoins alimentaires des ménages.
Cependant, la production maraîchère est entièrement
destinée à la commercialisation. L'agriculture pluviale est la
principale activité économique à Réo et à
Goundi. Elle occupe la population pendant la période hivernale.
L'activité maraîchère est la principale en saison
sèche. Les tableaux suivant donnent un aperçu des travaux
champêtre et des cultures maraîchers à Réo à
Goundi.
Tableau 8: Calendrier des cultures
maraîchères
Récoltes
Mois
Oct.
|
Nov.
|
Déc.
|
Janv.
|
Fév.
|
Mars
|
Avril
|
Mai
|
Juin
|
Activités
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Sémi et repiquage
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Sarclo-binage
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
engrais NPK + Urée
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Traitement phyto
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Source : Enquêtes de terrain mai-juin
2004
Tableau 9 : Calendrier des travaux agricoles des
principales cultures (sorgho, mais, mil, arachide, riz) à Réo et
à Goundi
Récolte
Mois
Mai
|
Juin
|
Juillet.
|
Août.
|
Sept..
|
Oct.
|
Nov.
|
Activités
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Sarclage
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Source : Enquêtes de terrain mai-juin
2004
Les travaux agricoles s'étendent de mai a novembre,
tandis que ceux réservés à la culture
maraîchère débutent en octobre pour prendre fin en juin.
Les travaux champêtres des principales cultures vivrières sont
donc une suite des cultures maraîchères en saison sèche. En
d'autres termes, la culture maraîchère prolonge le calendrier
agricole traditionnel. Elle occupe les populations en saison sèche. Elle
résout tant soit peu le problème de sous emploi en
milieu rural. Il n'existe aucune contrainte d'un calendrier sur
l'autre. Les périodes d'inactivitéd'un calendrier sont mises
à profit pour préparer les activités de l'autre.
II. LES FORMES D'UTILISATION DE LA PRODUCTION
MARAICHERE
Il existe 2 formes d'utilisation des produits
maraîchers récoltés : ces produits sont consommés
par les ménages. Ils constituent donc une source d'alimentation. Ils
sont également utilisés dans la médecine traditionnelle
pour le traitement de certaines maladies
1. Les produits maraîchers comme une source
d'alimentation
Les produits maraîchers sont des sources
diversifiées de calories, vitamines, de sels minéraux dont
l'organisme a besoin pour son fonctionnement. Les légumes contiennent
également des glucides et protéines. Les vitamines que
contiennent les légumes sont essentiellement les vitamines A, B1, B2,
B3, PP, C et E.
Pour les couvertures des besoins en vitamine A, beaucoup de
ménages ne peuvent pas compter sur les produits animaux souvent chers.
Aussi, la cellulose est-elle un glucide non digestible dont l'absorption
facilite le transit intestinal. Or si elle est abondante dans les grains de
céréales, elle se trouve dans le son qui n'est pas
consommé.
Par contre, selon Bertrand A. (1982), les légumes
verts en contiennent une grande qualité de 0,5% à 1,5%. La
richesse en sels minéraux et en vitamines est le principal atout des
légumes dans une région où l'alimentation est basée
sur les céréales. La teneur en sels minéraux (calcium,
potassium, fer) rend l'eau facilement assimilable par l'organisme et certains
d'entre eux sont facilement transportables. Par ailleurs, la teneur en eau des
légumes frais reste la plus élevée de tous les aliments
solides ; 77% pour la pomme de terre et 80 à 95% pour les légumes
dits verts.
Il est souhaitable de faire cuire les légumes le moins
longtemps possible et dans des marmites couvertes, afin de réduire
l'oxydation par l'air qui détruit les éléments nutritifs.
En effet, un légume ne peut être considéré de haute
valeur nutritionnelle que s'il est consommé cru. Mais les carottes sont
consommées crues dans les deux localités.
Les carences en légume dans l'alimentation peuvent
provoquer une diminution de la résistance aux attaques microbiennes.
Chez les enfants, les carences peuvent causer le marasme, le kwashiorkor et
autres avitaminoses.
Malgré la richesse nutritionnelle des légumes,
la part de la production utilisée dans l'alimentation de la famille du
maraîcher est très faible. En effet, le maraîchage n'a pas
été adopté par les paysans gourounsi pour leur
alimentation. Les légumes doivent avant tout apporter un revenu. Et ne
dit-on pas que ``le cordonnier est le plus mal chaussé ? `` Les
producteurs réservent généralement les meilleurs
légumes pour la vente et se contentent des moins bons ou des invendus
pour la consommation. Dans certains cas, toute la production est
orientée vers la commercialisation, ceci pour les variétés
comme la pomme de terre, la laitue, les concombres, les carottes et les
haricots verts. Toujours est-il que les ménages améliorent leurs
rations alimentaires en consommant certains légumes.
Les produits maraîchers consommés par les
ménages sont essentiellement l'oignon, le chou, la tomate locale et les
aubergines. Les quantités varient selon la taille du ménage. Les
quantités moyennes consommées par ménage peuvent
être estimées à 5kg/semaine pour l'oignon, 3kg/semaine pour
la tomate et 2kg/semaine pour les aubergines. Pour ce qui est du gombo, de
l'oseille, des feuilles de haricot, de l'oignon et de l'aubergine locale,
même si la quantification d'autoconsommation est difficilement estimable,
il n'en demeure pas moins qu'elle soit importante. Ces légumes sont
intégrés dans les habitudes alimentaires des paysans gourounsi.
Selon une étude menée par MOUSTIER P., DAVID O.( 2001) sur les
ménages africains, les fréquences de consommation sont
supérieures à 4 fois/semaine pour la tomate locale, les
légumes feuilles ainsi que l'oignon. Dans l'ensemble, à Goundi et
à Réo, les fréquences de consommation diminuent
progressivement au fur et à mesure que les récoltes
diminuent.
Ces produits maraîchers sont généralement
associés au tô de mil ou sorgho qui constitue l'aliment de base en
pays gourounsi. Ils permettent d'assaisonner les sauces. En revanche, les
feuilles de chou, d'aubergine locale, et d'oignon sont souvent cuites
simplement avec de l'eau. Elles sont ensuite essorées et
assaisonnées de beurre de karité. Elles sont consommées
simplement ou accompagnées de tô. Dans le tableau suivant, nous
avons énuméré les valeurs nutritives des légumes et
certains aliments consommés par les ménages
Tableau 10 : Composition chimique de quelques
aliments (par 100 g de partie comestible)
Culture
|
Eau
%
|
Energie Kcal
|
Protéines (g)
|
Lipide s (g)
|
Glucide s (g)
|
Ca (mg)
|
Fe (mg)
|
Vit. A
(U.I.)
|
Vit. B1 (mg)
|
Vit. B2 (mg)
|
Vit. C
(mg)
|
Acide Nicotinique (mg)
|
Légumes - Racines - Tubercules et bulbes
Carotte
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Oignons
|
90
|
30
|
0,9
|
0
|
6,7
|
40
|
0,7
|
13 000
|
0,07
|
0,06
|
6
|
0,56
|
|
87
|
37
|
1
|
0
|
8,2
|
30
|
0,4
|
250
|
0,03
|
0,1
|
15
|
0,1
|
|
94
|
16
|
1,2
|
0
|
2,8
|
38
|
1,6
|
0
|
0,05
|
0,03
|
25
|
0,15
|
Légumes feuilles
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Chou vert
|
90
|
26
|
3
|
0,2
|
3
|
85
|
1
|
500
|
0,10
|
0,10
|
50
|
0,35
|
Manioc
|
80
|
53
|
7,0
|
1
|
10
|
?
|
?
|
10 000
|
0,14
|
0,26
|
300
|
?
|
Laitue
|
94
|
14
|
1,4
|
0
|
2
|
35
|
0,7
|
2 000
|
0,05
|
0,04
|
7
|
0,18
|
Patate douce
|
80
|
40
|
3,5
|
0,5
|
8
|
?
|
?
|
4 000
|
0,1
|
?
|
25
|
?
|
Légumes fruits
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Aubergine
|
93
|
20
|
1
|
0
|
4
|
15
|
1
|
0
|
0,04
|
0,05
|
25
|
0,7
|
Haricot
|
90
|
30
|
2
|
0
|
5,5
|
64
|
1,4
|
600
|
0,8
|
0,12
|
20
|
0,5
|
Concombre
|
96
|
10
|
0,6
|
0
|
1,8
|
10
|
0,3
|
200
|
0,04
|
0,05
|
10
|
0,18
|
Gombo
|
90
|
29
|
1,8
|
0
|
5,5
|
70
|
1
|
1 000
|
0,1
|
0,1
|
25
|
0,7
|
Tomate
|
92
|
18
|
1
|
0
|
3,5
|
9
|
0,4
|
1 200
|
0,05
|
0,04
|
25
|
0,7
|
Céréales
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Mil
|
11
|
355
|
10,0
|
2,5
|
73
|
20
|
5,0
|
0
|
0,6
|
0,1
|
0
|
1,0
|
Riz
|
12
|
352
|
7,0
|
0,5
|
80
|
5
|
1,0
|
0
|
0,06
|
0,03
|
0
|
1,0
|
Maïs
|
12
|
363
|
10,0
|
4,5
|
71
|
12
|
2,5
|
0- 600
|
0,35
|
0,13
|
0
|
2,0
|
Tubercules
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Igname
|
54 - 84
|
104
|
2,0
|
0,2
|
24
|
10
|
1,2
|
0 - 200
|
0,1
|
0,03
|
10
|
0,4
|
Manioc
|
49 - 74
|
153
|
0,7
|
0,2
|
37
|
25
|
1,0
|
0
|
0,07
|
0,03
|
30
|
0,7
|
Pomme de terre
|
70 - 85
|
75
|
2,0
|
0
|
12
|
10
|
0,7
|
0
|
0,1
|
0,03
|
5 - 50
|
1,5
|
Légumineuse à graines
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Haricot niébé
|
10
|
340
|
22,0
|
1,5
|
60
|
90
|
5,0
|
0 - 50
|
0,5
|
0,25
|
0
|
2,0
|
Arachide
|
6
|
579
|
27,0
|
45,0
|
17
|
50
|
2,5
|
0
|
0,9
|
0,15
|
0
|
17,0
|
|
0 = trace Sources : Cultures vivrières tropicales,
Westphal et AI, 1985
Nutrition humaine en Afrique tropicale, Latham M.C., 1979
En plus de leurs valeurs alimentaires, les légumes sont
utilisés dans la pharmacopée traditionnelle en pays gourounsi.
2. Les vertus thérapeutiques et cosmétiques
des produits maraîchères
Outre l'autoconsommation, les produits maraîchers font
l'objet d'une utilisation médicamenteuse dans la société
gourounsi. Ils sont intégrés dans la pharmacopée
traditionnelle pour le traitement de certaines maladies. Selon les
ménages, ces maladies sont entre autre les brûlures, les maladies
diarrhéiques, la varicelle, les ulcères,.
· Pour les brûlures, les ménages utilisent des
feuilles d'oignon écrasées en application sur les parties du
corps brûlé.
· Les maladies diarrhéiques sont traitées
avec les feuilles de tomate pétries mélangées à de
l'eau. Cette substance est utilisée comme purgatif.
· La varicelle est traitée avec l'ail
écrasé appliqué sur la peau.
· L'ail écrasé mélangé au dolo
donne une solution buvable qui permet de soigner les ulcères.
· Les feuilles de tomate soignent certaines dermatoses en
l'occurrence les dartres. Les produits maraîchers sont également
orientés vers la commercialisation qui constitue la fonction
première. Cet aspect sera détaillé en profondeur dans la
deuxième partie.
CONCLUION PARTIELLE
De l'analyse du milieu physique à Réo et
à Goundi, il ressort que la pluviométrie est peu favorable aux
activités agricoles. Sur le plan pédologique, la zone dispose de
sols de bonne qualité pour l'agriculture. Cependant, ils sont soumis de
façon intensive à l'érosion éolienne et pluviale.
De façon générale, on note une dégradation
progressive des ressources naturelles rendant de plus en plus difficile la
pratique des activités agro-sylvo-pastorales qui autrefois constituaient
les principales sources de revenus. Cette situation pousse les paysans
à
s'intéresser aux cultures maraîchères qui
bénéficient de conditions favorables. Ces cultures constituent la
principale activité de contre saison dans la zone et occupent la plupart
des paysans pendant la saison sèche. Dans l'ensemble, les techniques de
production sont traditionnelles. Cependant, la production est entravée
par le manque d'eau réduisant les superficies exploitées. Le
système d'encadrement reste encore à parfaire pour une impulsion
de l'application des techniques modernes de production. La deuxième
partie permettra de cerner l'impact socio-économique des cultures
maraîchères sur les conditions de vie des ménages.
DEUXIEME PARTIE : L'IMPACT SOIO-ECONOMIQUE DES CULTURES MARAICHERES A REO
ET A GOUNDI
|
CHAPITRE I : LA COMMERCIALISATION DES PRODUITS
MARAICHERS ET
LES REVENUS
I. LA COMMERCIALISATION
La commercialisation des produits maraîchers dans les 2
localités se fait à travers 2 grands circuits de distribution :
le circuit spontané et le circuit structuré.
1. Les circuits de distribution des produits
maraîchers à Goundi et à Réo
1.1. Les circuits spontanés
Au cours de nos investigations sur le terrain, nous avons pu
identifier 4 principaux circuits spontanés à Goundi et à
Réo allant du producteur au consommateur. Ces circuits ont
été classés en fonction de leur longueur, la longueur
représentant le nombre de transactions successives entre le producteur
et les consommateurs. Ils sont animés par des producteurs non
affiliés à une coopérative. Ces circuits sont
traditionnels et relèvent du secteur informel.
Le circuit qui va directement du producteur au consommateur
est animé par les producteurs eux-mêmes et les épouses de
ces derniers. Dans ce circuit, le producteur écoule luimême une
partie de sa production sur le marché local et sur les marchés de
koudougou notamment dans les hôtels et restaurants. Les produits
concernés par ce circuit sont la tomate, le poivron, et quelque fois les
aubergines. Dans les hôtels, les produits écoulés sont la
pomme de terre, le haricot vert et quelque fois la carotte. La vente se fait au
détail. Le choix de ce circuit est donc déterminé par la
nature fragile et périssable des produits dans l'optique de les mettre
rapidement à la portée des consommateurs.
Le second circuit est animé par les producteurs, les
détaillantes et les consommateurs. Les détaillants des
marchés de Koudougou dans un premier cas se déplacent sur les
sites de production à vélo ou à cyclomoteur. Dans un
second cas, les producteurs se déplacent vers les détaillantes
sur les marchés de quartier avec leurs produits. Ces détaillantes
s'intéressent à l'achat
en gros des choux, aubergines, oignons en plus des tomates et
poivrons. Ces produits sont ensuite vendus aux consommateurs en détail
sur les différents marchés des quartiers ou yaar.
Le troisième beaucoup plus complexe et long fait
intervenir plusieurs acteurs à savoir les producteurs, les grossistes,
les détaillantes et les consommateurs. Il existe 2 cas de figure comme
dans le précédent. Les grossistes basés à Koudougou
s'approvisionnent dans un premier cas dans les marchés locaux et dans
les jardins où ils se rendent. Le mouvement des grossistes est
observé en début et vers la fin de la campagne
maraîchère, périodes pendant lesquelles les produits sont
rares. Ce mouvement est imputable à la faiblesse de l'offre et
corrélativement au haut niveau des prix sur le marché. Le second
cas, correspond à la période d'abondance où les produits
maraîchers sont livrés aux grossistes par les producteurs. Pendant
cette période, les grossistes collectent aussi la production à
certains points de la route établis en concertation avec les producteurs
sur les axes Réo-Koudougou et Goundi-Koudougou. Cette période est
caractérisée par une augmentation de l'offre. Ce qui a une
répercussion sur les prix. Les produits commercialisés sont les
mêmes que dans le second circuit. Les détaillantes se
déplacent vers les marchés de gros pour acheter les
légumes aux grossistes. Elles se chargent ensuite de la vente au
détail sur les marchés de quartier.
Le quatrième circuit concerne uniquement l'oignon. Dans
ce circuit, les acteurs sont les producteurs, les demi-grossistes et les
grossistes. Les demi-grossistes collectent les oignons sur les sites de
production ou sur les marchés locaux. Ces produits sont ensuite revendus
à des grossistes établis à des endroits précis
à Koudougou qui les exportent vers les pays côtiers. Les tableaux
suivants nous donnent des éclaircissements sur les lieux de vente des
produits maraîchers.
Tableau 11: Répartition des ménages
de Goundi selon les lieux de vente des produits maraîchers
Lieux de vente
|
Koudougou (%)
|
Goundi (%)
|
spéculations
|
Oignon
|
45,84
|
54,16
|
Chou
|
42,11
|
57,89
|
Tomate
|
0
|
100
|
Aubergine locale
|
25
|
75
|
Aubergine violette
|
25
|
75
|
Poivron
|
50
|
50
|
Concombre
|
66,67
|
33,33
|
Pomme de terre
|
100
|
0
|
Laitue
|
100
|
0
|
Carotte
|
100
|
0
|
Gombo
|
100
|
0
|
Oseille
|
0
|
100
|
Source : Enquêtes de terrain mai-juin
2004
Tableau 12: Répartition des ménages
de Réo selon les lieux de vente des produits
maraîchers
Lieux de vente
|
Koudougou (%)
|
Réo (%)
|
spéculations
|
Oignon
|
77,35
|
22,65
|
Chou
|
42,85
|
57,15
|
Tomate
|
0%
|
100
|
Aubergine locale
|
28,57
|
71,43
|
Aubergine violette
|
33 ,33
|
66,67
|
Poivron
|
50
|
50
|
Concombre
|
100
|
0
|
Pomme de terre
|
100
|
0
|
Laitue
|
100
|
0
|
Carotte
|
100
|
0
|
Gombo
|
33,33
|
66,67
|
Source : Enquêtes de terrain mai-juin
2004
Selon ces tableaux, les produis maraîchers comme la
pomme de terre, le concombre, la carotte et la laitue, sont directement vendus
a Koudougoou. Ces produis sont plus consommés par les citadins. Les
autres produits son vendus sur les 2 marchés (Koudougoou et
marché local). Toutefois, les produits vendus sur les marchés
locaux prennent ensuite la direction de Koudougoou. Toute la tomate est vendue
sur les marchés locaux à cause de son caractère fragile et
périssable.
1.2. Les circuits structurés
A Réo, on note l'existence d'un réseau
commercial plus ou moins organisé au niveau de la COMAR concernant
l'oignon en direction de Ouagadougou. Ce circuit est entretenu par les
producteurs affiliés à la COMAR. Il est animé par la
SOCCOPRAT (Société de Conservation, de Commercialisation et de
Transformation des Produits Agricoles) qui se charge de l'achat, de la
transformation et de la revente de ces produits. La collecte auprès des
producteurs et le stockage sont assurés par la COMAR à
Réo. Certaines données sont disponibles sur ce circuit. A titre
indicatif, pour la campagne maraîchère 2003-2004 51 tonnes
d'oignon ont été conservées et vendues à la
SOCCOPRAT. Autrefois, ce circuit était animé par l'UCOBAM (Union
des Coopératives Maraîchères du Burkina) et 90 tonnes lui
ont été livrées pendant la campagne 1991- 1992. Le prix
d'achat de la COMAR auprès des producteurs varie entre 50 et 60 FCFA/kg.
Ces oignons sont revendus à 150 FCFA/kg à la SOCCOPRAT. Des
contrats sont établis entre cette société et la COMAR.
Ces contrats qui se passent en début de campagne
portent sur les quantités à fournir et les prix d'achat des
oignons. Ce secteur moderne dans la province du Sanguié est bien
structuré du fait des exigences quant à la qualité et
délais de livraison. Il permet de résoudre le problème
d'écoulement des oignons en période d'abondance. Malgré
cette organisation, beaucoup de producteurs sont réticents à ce
circuit car ils trouvent que les prix d'achats des oignons qui varient entre 50
et 60 FCFA/kg ne sont pas rémunérateurs. En
réalité, les producteurs ne s'intéressent à ce
circuit qu'en période d'abondance (mars-avril) pour faciliter
l'écoulement de leurs oignons. Les prix à cette période
sont pratiquement les mêmes qu'à Koudougou. En dehors de celle-ci,
les producteurs préfèrent transporter leurs produits pour les
vendre à Koudougou oà
ils trouvent un prix plus satisfaisant. La recherche de gain
maximal commande que les transactions se fassent à Koudougou, principal
centre urbain proche de Goundi et Réo,
oàl'acheminement des produits est facilité par le bon
réseau routier.
2. La typologie des marchés et les acteurs
commerciaux
Les produits maraîchers récoltés à
Goundi et à Réo forment entre producteurs et consommateurs un
flux diversifié prenant 2 principales directions : 5% sont
destinés à l'autoconsommation et 95% à la
commercialisation. Cette commercialisation s'effectue sur les marchés
locaux de Goundi, Réo, Zoula et le marché de Koudougou
considéré comme le plus grand centre de consommation, les
marchés régionaux et sous régionaux.
2.1. Les marchés locaux
La commercialisation des produits maraîchers y est
faible et porte surtout sur les produits vites périssables, difficiles
à transporter compte tenu de leur fragilité. Ce sont la tomate,
le poivron, les feuilles de haricot, le gombo, l'oseille, l'aubergine locale.
La commercialisation de l'aubergine violette et l'oignon sur ces marchés
est très faible.
La commercialisation se fait uniquement les jours de
marché qui se tiennent tous les 3 jours à Goundi, Réo et
à Zoula. La tenue cyclique des marchés dans les 3
localités est un avantage pour les producteurs. Ces localités
disposent toutes d'aires d'échanges. La clientèle est
essentiellement constituée des ménages et revendeuses venant de
Koudougou, Goundi, Réo et Zoula. Les femmes s'intéressent plus
à l'achat en gros. La vente au détail est le fait des
productrices et des épouses des producteurs. Sur ces marchés, on
retrouve également de la pomme de terre, le haricot vert, la carotte
mais en très faible quantité compte tenu du fait qu'ils ne sont
pas intégrés dans les habitudes alimentaires des populations
locales. Cette gamme de produits est généralement vendue aux
fonctionnaires résidant dans la zone. Ces produits leur sont
généralement livrés dans les lieux de service.
En dehors des jours de marché, la commercialisation
s'effectue aux abords des routes Goundi-Koudougou et Réo-Koudougou
(cf.Photo N°9). Les clients qui s'y approvisionnent sont
principalement des passagers. Cependant, même les jours
de marché, certaines revendeuses s'installent aux abords de ces voies
car selon elles, les prix sont deux à trois fois plus
élevés qu'au marché. Les clients étant des
passagers toujours pressés, ceux-ci n'ont pas le temps de
débattre sur les prix fixés. Au vu de la nature des clients pour
la plupart constitués de grossistes et revendeurs, l'on pourrait
affirmer que ces marchés locaux sont plutôt des zones
d'approvisionnement des produits maraîchers en direction de Koudougou.
Planche N°9 : Vente de produits
maraîchers sur l'axe Goundi- Koudougou
(Prise de vue BOGNINI Siégnounou mai 2004)
2.2. Le marché de Koudougou, principal pôle
d'attraction des produits maraîchers
Pour les 2 provinces Boulkiemdé et Sanguié,
Koudougou apparaît comme un pôle d'attraction. Koudougou est le
principal centre urbain et à titre indicatif, sa population est
passée de 51 926 habitants en 1985 à 72 490 habitants en 1996
selon l'INSD. En 2001, cette même population était de 129 214
habitants. La densité moyenne estimée à 195
hab/km2 en 1985 a pratiquement doublé en 2001 soit 221
/km2.
Cette croissance démographique s'accompagne tout
naturellement des besoins alimentaires propres aux citadins. Goundi et
Réo étant situés à proximité de ce centre
urbain, le marché de Koudougou reste le plus important pour les produits
maraîchers avec plus de 80% de
vente.
La commercialisation des produits maraîchers
relève plus du secteur informel. Ce secteur mobilise une multitude
d'acteurs qui sont entre autre les producteurs-vendeurs, les
grossistesrevendeurs, demi-grossistes, les revendeuses et les
détaillantes.
La vente des produits maraîchers sur les
différents marchés se fait en gros et en détail. La vente
en gros se fait à des endroits précis. Ces lieux sont
situés au centre de la ville non loin du grand marché. Cependant,
certains lieux sont réservés uniquement à l'achat en gros
des oignons destinés à être écoulés sur les
marchés régionaux et sous-régionaux. La provision en
oignon est continue tout au long de la campagne.
La vente au détail est pratiquée un peu partout
dans la ville de Koudougou. Dans ce secteur informel, les femmes prennent une
part active dans la mesure où la vente au détail des tomates,
choux, aubergines locales et violettes, concombres, carottes et autres leur
revient. Les lieux de vente se situent dans le marché central et les
marchés de quartier, dans les gares routières, aux abords des
routes, des supermarchés et hôtels. Les principaux clients sont
les ménages et les restauratrices. La forte concentration des
revendeuses et détaillantes aux abords des supermarchés comme
« BON MARCHE » et dans les gares routières, s'expliquerait par
l'affluence d'une clientèle notamment les voyageurs. Pour ce qui est des
hôtels de la place comme PHOTO LUXE la pomme de terre, les carottes, le
haricot vert constituent la gamme des produits qui y sont livrés. Il en
est de même pour les restaurants et les lieux de service public.
Comparativement aux autres marchés, le marché du
quartier ?Burkina? situé à l'entrée de la ville de
Koudougou sur l'axe Réo-Koudougou présente une
particularité. On y observe la vente en détail et en gros. Une
place est utilisée pour la vente en gros. Cet espace commercial est
situé aux abords de la route. L'autre partie surtout l'intérieur
du marché est réservée à la vente au détail.
Ce marché reçoit les détaillantes des autres
marchés de quartier.
Les sources d'approvisionnement chez les revendeuses et
détaillantes pour les marchés de quartier sont
diversifiées : producteurs, grossistes et demi-grossistes. La
fréquence de l'approvisionnement est fonction de l'écoulement, de
la nature des produits, de la capacité de stockage de chaque revendeuse
et détaillante, ainsi que les moyens financiers dont disposent
celles-ci. Chez les détaillantes, la provision est faite pratiquement
tous les jours du fait de la nature périssable des produits.
L'approvisionnement des marchés de quartier est aussi
assuré par les détaillantes elles-
mêmes. En effet, très tôt le matin,
à bicyclette ou à vélomoteur, elles se rendent à
Goundi ou à Réo pour l'achat des produits maraîchers. Elles
regagnent ensuite les marchés de quartier à Koudougou où
elles se consacrent durant toute la journée à la vente au
détail à la botte pour les carottes, feuilles de haricot et
oseille, ou au tas pour les autres produits.
Planche 10 : vente en gros d'oignon sur le
marché de Koudougou
(Prise de vue BOGNINI Siégnounou mars 2005)
2.3. Les marchés régionaux
Koudougou, principal pôle d'attraction n'arrive pas
à absorber à lui seul la totalité des produits
maraîchers. Ce pôle sert aussi de zone de collecte pour certains
marchés régionaux. Une autre partie est donc
déversée sur les marchés régionaux de Ouagadougou,
Bobo-Dioulasso, Léo. Le choix de Koudougou comme ville de collecte
repose sur la quantité, la qualité, la diversité des
produits maraîchers, la proximité et le bon réseau routier
qui relie Koudougou à ces villes. Pour ces marchés, le circuit
est animé par des grossistes basés à Koudougou qui
sont rejoints par des grossistes-revendeurs venant des différents
marchés régionaux. Ainsi, ces marchés sont
approvisionnés depuis Koudougou en oignon bulbe et feuille, chou,
tomate, aubergine locale et violette, carotte, poivron, etc. Les
marchés de Ouagadougou et Bobo- Dioulasso sont approvisionnés
à partir de la Nationale 14 rejoignant la Nationale
1. L'approvisionnement de Léo est fait à partir la Nationale
14. Les produits maraîchers proviennent
essentiellement de Goundi et de Réo.
Pour les marchés de Ouagadougou, Bobo-Dioulasso, et
Léo le circuit commercial paraît relativement structuré. En
effet, les grossistes de Koudougou sont contactés sur place par ceux des
autres localités lorsque le besoin se fait sentir dans leur ville
d'origine. Les grossistes de Koudougou à leur tour
dépêchent des intermédiaires auprès des producteurs
de Goundi et de Réo. Ces intermédiaires collectent les
différentes spéculations sur le site et sur les marchés
locaux. Les produits regagnent Koudougou pour être livrés aux
grossistes. Le transport des produits maraîchers vers les centres urbains
est assuré par des véhicules de transport en commun des
sociétés de la place ou des véhicules particuliers de
transport des produits maraîchers.
L'organisation commerciale observée au niveau des
grossistes de Koudougou et grossistes-revendeurs des marchés
régionaux ne profite pas aux producteurs qui gagneraient plus si ceux-ci
arrivaient à vendre directement leurs produits aux grossistes-revendeurs
des marchés régionaux. En réalité, pour ce qui est
des oignons par exemple, le sac de 50 kg d'oignon est revendu par les
grossistes de Koudougou à un prix deux à trois fois plus
élevé que le prix d'achat auprès des producteurs. Ce qui
leur permet de réaliser un bénéfice de plus de 100% sur
chaque sac vendu. Certains grossistes affirment pouvoir vivre uniquement de la
vente de cette spéculation. Une meilleure organisation des producteurs
permettrait certainement de mieux défendre leurs
intérêts.
2.4. Les marchés sous-régionaux
Le marché de Koudougou est également
exploré par les grossistes venant des pays côtiers voisins. Il
s'agit de la Côte d'Ivoire, du Togo, et du Ghana. Ces grossistes
s'intéressent plus à l'oignon et s'adressent une fois à
Koudougou aux grossistes de la place. Ceux-ci se chargent de la collecte des
oignons depuis les sites maraîchers et les marchés locaux.
Le choix de Koudougou pour l'achat des oignons s'explique par
la présence en quantité et surtout en qualité. Le violet
de Garango est beaucoup prisé à cause de sa saveur et se conserve
mieux. Une autre raison est sa proximité, l'accès très
facile compte tenu du bon réseau routier et ferré. Le transport
en direction de ces pays est fait avec des remorques. La Côte d'Ivoire
était autrefois approvisionnée par la voie ferrée. Avec la
crise socio-politique, ce marché est approvisionné par le
réseau routier soit en transitant par le Ghana pour les villes du sud
comme
Abidjan, soit par le nord du pays pour les villes du centre et du
nord. Cette situation qui allonge le trajet a réduit le nombre de
grossistes venant de ce pays.
Ainsi, chaque année, d'énormes quantités
d'oignon sont vendues sur les marchés sousrégionaux. Ceux-ci
absorbent plus de 90% des oignons stockés par les grossistes de
Koudougou. En période d'abondance (mars, avril), les oignons sont
conservés puis vendus en juillet, août et septembre au moment
où ils sont rares. Ce qui renchérit les gains des grossistes car
le prix de vente du sac de 50 kg à cette période se situe entre
20 000 FCFA et 35 000 FCFA contre 10 000 FCFA en période d'abondance.
Les quantités écoulées sur les marchés
sous-régionaux sont difficilement estimables. Cependant, le tableau
suivant fournit des indications sur les quantités ainsi que les valeurs
monétaires de certains produits maraîchers exportés par le
Burkina Faso dans la sous région.
Tableau 13 : Exportation des produits
maraîchers en volume et en valeurs au Burkina Faso de 1999 à
2002
Années
|
1999
|
2000
|
2001
|
2002
|
produits
|
Quantités en tonnes
|
Valeurs en
FCFA
|
quantités en tonnes
|
Valeurs en FCFA
|
quantités en tonnes
|
Valeurs en FCFA
|
quantités en tonnes
|
Valeurs en
FCFA
|
Oignon
|
79 505
|
4 067 500
|
304 130
|
13 766 500
|
491 864
|
14 819 000
|
1 311 360
|
39 162 500
|
Chou
|
29 740
|
200 000
|
28 300
|
447 500
|
194 700
|
2 825 000
|
148 600
|
4 200 000
|
Tomate
|
372 453
|
32 684 940
|
11 000
|
280000
|
1 197 993
|
67 957 300
|
2 011 720
|
229 502 300
|
Pomme de
terre
|
72 250
|
6025 000
|
57 000
|
2 749 500
|
588
|
30 000
|
ND
|
ND
|
Oignon sec
|
35 400
|
2 990 000
|
24 000
|
2 640 000
|
ND
|
ND
|
ND
|
ND
|
Autres
|
212 325
|
12 432 000
|
252 879
|
2 676 344
|
544 970
|
64 000
|
156 100
|
7 871 299
|
Source : Annuaire de commerce extérieur du
Burkina Faso 1999-2002 ND=Non Disponible
3. La vente et le mécanisme de fixation des prix
Sur les différents marchés, les prix des
produits maraîchers connaissent des fluctuations au cours de
l'année. En réalité, les prix de vente sont liés
à la qualité des légumes, à l'offre sur les
marchés et à la nature des transactions.
Ainsi, au moment des premières récoltes les prix
connaissent une hausse pour l'ensemble des
spéculations. Le prix d'achat aux producteurs sont :
350 FCFA à 400 FCFA/kg en octobre, novembre et décembre pour
l'oignon. Pour le chou, le kg est vendu à 150 FCFA d'octobre en novembre
à raison de 7 500 FCFA le sac de 50 kg. La tomate 40 FCFA à 60
FCFA de novembre en janvier ; l'aubergine locale 60 FCFA/kg de novembre en
décembre ; l'aubergine violette 50 FCFA à 60 FCFA/kg pour la
même période ; le prix du kg du poivron d'octobre en
décembre se situe entre 48 FCFA et 60 FCFA. L'unité locale de
mesure pour la tomate, l'aubergine locale et violette est »la tine».
En revanche, en période d'engorgement, l'unité locale de mesure
de l'aubergine violette et locale est le sac de 50 kg.
En période d'engorgement de mi-janvier à
mi-mars, les produits pullulent sur les marchés locaux et surtout celui
de Koudougou. Ceci entraîne une forte chute des prix de vente qui oblige
les paysans à brader leurs produits pour ne pas subir des avaries dues
à leur périssabilité. Beaucoup de clients en sont
conscients si bien qu'une affluence est observée sur les marchés
en fin de journée. Les prix sont même fixés par les
acheteurs.
Ainsi l'oignon est vendu à un prix compris entre 60
FCFA et 80 FCFA/kg ; la tomate 18 FCFA à 24 FCFA/kg ; le chou 50 FCFA
à 80 FCFA/kg ; l'aubergine locale est vendue à 24 FCFA/kg :
l'aubergine violette 20 FCFA/kg et le poivron à 10 FCFA/kg.
Les prix proposés aux producteurs connaissent une
hausse relative à partir du mois de mai et jusqu'en août. Cette
situation est imputable à la diminution progressive de l'offre sur les
marchés. En dehors des oignons issus des stocks qui continuent à
arriver sur les marchés, les autres spéculations se font rares.
Ainsi, le prix de l'oignon passe de 120 FCFA à 240 FCFA/kg ; la tomate
de 60 FCFA à 140 FCFA/kg ; le chou est vendu entre 100 FCFA et 150
FCFA/kg ; l'aubergine locale 60 FCFA à 80 FCFA/kg ; l'aubergine violette
entre 50 FCFA et 60 FCFA/kg ; le prix du poivron passe de 87,5 FCFA à
100 FCFA le kg.
Contrairement à ces spéculations produites et
vendues au cours de l'année, les produits comme la pomme de terre, la
carotte, le haricot vert et le concombre font une brève apparition sur
le marché. Cette période se situe de février en avril.
Compte tenu de la courte durée, les prix sont relativement stables.
Ainsi, la pomme de terre est vendue à un prix compris
entre 300 FCFA et 400 FCFA le kg ; le panier de la carotte est vendu entre 7
500 FCFA et 8 000 FCFA ; le haricot vert entre 300 et 500 FCFA le kg ; le
concombre est vendu à moins de 40 FCFA le kg. Cependant, cette
spéculation fait son apparition également en période
hivernale et un prix très rémunérateur est
offert aux producteurs qui sont par ailleurs peu nombreux. Ce
prix est de 100 FCFA le kg. Du point de vue rentabilité, l'oignon reste
la spéculation la plus rentable malgré les multiples fluctuations
de ses prix de vente.
Dans la chaîne allant du producteur au consommateur, les
produits maraîchers prennent de plus en plus de valeurs monétaires
dans la mesure où chacun des acteurs tire profit. A travers les
enquêtes menées auprès des grossistes jusqu'aux
détaillantes, il ressort que le prix de vente est fixé
généralement en prenant en compte le prix d'achat et les divers
coûts de commercialisation (transport, emballage) auxquels on ajoute une
somme forfaitaire tenant lieu de bénéfice. Chez ces acteurs
commerciaux, la qualité du produit influe sur la fixation des prix. En
effet, lorsqu'il n'est pas vendu le jour de son arrivée, le produit perd
une valeur au fil du temps dans la mesure où il est difficilement
conservable. Dans ce cas, le détaillant ou le grossiste ne cherche plus
que le coût d'achat de son produit.
Tableau 14: Unités de vente selon le type
de légume
Légumes feuilles
|
Légumes fruits, légumes racines, chou,
légumes bulbes
|
Vente en gros
|
Vente au détail
|
Vente en gros
|
Vente au détail
|
Sac de 50kg
|
bottes
|
-cuvettes (25kg) -caisses (50kg) -paniers
-sacs (50 et 100kg)
|
-Tas
-Unité -kg
|
Source : Enquêtes de terrain mai-juin 2004
II. LES REVENUS DU MARAICHAGE
L'estimation des revenus du maraîchage à
Réo et à Goundi a été l'une des tâches les
plus ardues à réaliser. En effet, face à la question des
revenus, les populations affichent une certaine réticence. Ainsi, on
note souvent une sous-estimation des quantités vendues et leur prix ou
une surestimation des coûts de production. Dans ce cas, les revenus bruts
restent inférieurs aux dépenses effectuées, ce qui fait
croire que la marge bénéficiaire est soit dérisoire ou
même inexistante. Ces difficultés ne nous ont pas permis de saisir
les revenus des deux années précédant nos enquêtes.
Cette situation est aussi liée au fait que les ménages
enquêtés sont pour la plupart illettrés et ne disposent pas
de comptabilités régulièrement tenues permettant de faire
des
calculs. Les revenus nets du maraîchage ont
été calculés à partir des revenus bruts dont nous
avons soustrait les coûts de production du jardinage. En
réalité, ce revenu net est la recette réalisée au
cours de l'année. Pour cela, nous avons d'abord saisi les coûts de
production par ménage et les revenus bruts à travers les
quantités vendues et leurs prix. Ainsi, nous avons pu estimer les
revenus nets par ménage et par spéculation.
1. L'estimation des revenus du maraîchage dans les
ménages
Pendant la culture des légumes, les ménages
effectuent des dépenses pour l'entretien des plantes. Les sommes
dépensées représentent les coûts de production qui
ont été estimés en comptabilisant tous les montants en
intrants et en main-d'oeuvre salariée. Les dépenses en intrant
renferment les frais d'achat des engrais, des semences, de la fumure organique,
du matériel, des produits phytosanitaires, etc.
Les coûts de production des ménages varient d'un
ménage à l'autre. La plupart des ménages à
Réo et à Goundi dépensent des sommes comprises entre 30000
et 80000 FCFA pour l'entretien de leur jardin. Les ménages à
Réo dépensent en moyenne 27 214,91 FCFA. Ceux de Goundi sont
largement au-dessus de cette moyenne avec 57 150,96 FCFA/ménage. Ces
coûts de production sont fonctions des superficies exploitées et
des spéculations cultivées. A l'unité de surface, à
Goundi, les charges de production sont de 80 760 FCFA/ha et de 78 500 FCFA/ha
pour Réo.
Les revenus bruts du maraîchage ont été
estimés en tenant compte des prix d'achat des produits maraîchers
auprès des ménages. Ce revenu représente le gain
monétaire que chaque ménage a réalisé après
avoir écoulé tous les produits. Ces revenus sont
influencés par les variations des prix sur les marchés. Ils sont
élevés lorsque la demande est forte en produits maraîchers
et réciproquement. Les revenus bruts se situent entre 8 500 FCFA et 797
250 FCFA à Goundi. A Réo, ils sont situés entre 1000 FCFA
et 820 500 FCFA La moyenne pour les ménages de Goundi est de 141 296,15
FCFA contre 113 912,25 FCFA pour les ménages de Réo. La plupart
des ménages réalisent des gains inférieurs à 100
000 FCFA et des gains compris entre 100 000 et 200 000 FCFA.
Les revenus nets ont été ensuite estimés
en faisant la soustraction des revenus bruts des charges de production. Les
résultats obtenus nous ont permis de faire une répartition des
ménages
en fonction des revenus nets tirés de l'activité
maraîchère. Les figures suivantes donnent une idée sur
cette répartition.
GRAPHIQUE 10: REPARTITION DES MENAGES A REO SELON
LES REVENUS NETS DU MARAÎCHAGE
3%
5% 2%
6%
2%
54%
28%
moins de 750000 750000-150000 150000-225000 225000-300000
300000-375000 375000-450000 plus de 450000
Source : Enquêtes de terrain mai-juin 2004
GRAPHIQUE 11: REPARTITION DES MENAGES DE GOUNDI SELON
LES REVENUS NETS DU MARAÎCHAGE
6% 4% 4%
8%
8%
60%
10%
moins de 750000 750000-150000 150000-225000 225000-300000
300000-375000 375000-450000 plus de 450000
Source : Enquêtes de terrain mai-juin 2004
674 250 FCFA pour 76,47% des ménages ayant
réalisé un bénéfice à Goundi. Le revenu net
moyen pour le village de Goundi est de 119 731,25 FCFA/ménage. Parmi ces
ménages 28,20% sont au-dessus de la moyenne. Le revenu le plus
élevé est estimé à 674 250 FCFA.
A Réo, le revenu net moyen est estimé à 94
993,70 FCFA/ménage ; 17,24 % des
ménages sont au-dessus de cette moyenne avec comme revenu
le plus élevé 668 500FCFA. Ceux ayant accusé une perte au
cours de l'année représentent 6,45 % des ménages
enquêtés.
Pour l'ensemble des ménages à Réo et
à Goundi, le revenu net moyen annuel pour le maraîchage est de 107
362,48 FCFA.
Une attention particulière a été
accordée aux femmes productrices vu le rôle qu'elles jouent dans
l'économie des ménages. Ainsi, le revenu net moyen annuel de
celles-ci est de 24 326,66FCFA à Goundi et 109 270,31FCFA à
Réo. Les superficies exploitées par ces dernières
n'excèdent pas 250m2 dans les 2 localités.
2. L'estimation des revenus du maraîchage par
spéculation
Les revenus des spéculations ont été
estimés à l'unité de surface qui est le mettre
carré. Nous avons dans ce cas déterminé les marges brutes
à partir des prix d'achat des produits maraîchers auprès
des ménages. Afin d'harmoniser les calculs, nous avons utilisé
les prix moyens des produits maraîchers sur les marchés. Ces prix
ont été multipliés par le rendement de chaque
spéculation. L'étude a tenu compte des produits maraîchers
destinés plus à la commercialisation. Les autres étant
plus orientés vers l'autoconsommation. Les spéculations
commercialisées sont : l'oignon, le chou, la tomate, le poivron, la
carotte, les pommes de terres, l'aubergine violette et les haricots verts. La
comparaison de leur revenu à l'hectare est illustrée dans le
tableau suivant : Tableau 15: Revenus bruts en FCFA/m2 par
spéculation
Spéculations
|
Oignon
|
Chou
|
Tomate
|
Poivron
|
Pomme de terre
|
Carotte
|
Haricots verts
|
Revenus bruts moyens en
FCFA/m2
|
2340
|
1650
|
1680
|
1000
|
5250
|
18000
|
6500
|
Source : Enquête de terrain mai 2004
Les résultats économiques varient de façon
importante suivant les cultures. Le tableau
révèle que les revenus bruts des
spéculations comme la carotte, la pomme de terre et les haricots
verts sont nettement supérieurs aux revenus bruts des
cultures dominantes (oignon, chou, tomate, poivron). On découvre donc
que la production des pommes de terre, des carottes et haricots verts, permet
d'obtenir des revenus plus élevés que les autres
spéculations. Ces cultures valorisent mieux le travail du
maraîcher. Cependant, ces variétés sont très peu
cultivées par les paysans. En effet, ces produits s'écoulent
difficilement au cours de la campagne compte tenu de la faible
clientèle. De plus, il n'existe pratiquement pas de
débouchés en dehors de Koudougou et Réo. Ces
produits abondent les marchés au même moment. Le risque
d'effondrement des prix est élevé.
Les autres spéculations, bien que leurs revenus
à l'hectare soient moins élevés, elles sont les plus
cultivées. En effet, la motivation pour ces cultures est due au fait
qu'elles s'écoulent facilement. Elles bénéficient d'une
clientèle plus large. Parmi ces variétés, l'oignon reste
le produit maraîcher qui procure plus de revenus monétaires aux
ménages de Réo et de Goundi malgré les multiples
fluctuations de ses prix sur les marchés. Sa longue période de
conservation fait qu'il est commercialisé durant toute l'année.
Le succès de la culture de l'oignon dans cette région peut
s'expliquer par le fait que les maraîchers souhaitent maximiser leurs
recettes, même si ce n'est pas la culture qui valorise le mieux.
L'oignon est suivi de près par le chou, la tomate et le poivron.
3. La comparaison avec les revenus des autres
activités
3.1. Les revenus agricoles
L'objectif principal des cultures vivrières est de
subvenir aux besoins alimentaires du ménage. Cependant, certains
ménages arrivent à dégager des excédents qui sont
commercialisés. La production varie d'un ménage à l'autre
à Goundi et à Réo.
Dans l'ensemble, les quantités produites sont faibles
et lors de nos investigations sur le terrain, la plupart des ménages
enquêtés dans les 2 localités affirment avoir recours
à l'achat de céréales pendant la période de
soudure. Elle est une preuve que cette activité ne procure pas assez de
revenus aux ménages. D'autres déclarent que leurs terres sont
pauvres et n'arrivent pas à produire suffisamment pour pouvoir
vendre. La commercialisation des céréales est
souvent observée dans certains ménages précisément
pendant la période de récolte et ceci dans le but de
subvenir à des besoins sociaux pressants dans la mesure
où il n'existe pratiquement pas d'AGR pendant cette période.
Cependant, les patates douces et le riz pluvial sont les
produits agricoles les plus commercialisés. Cette situation s'explique
par le fait que ces cultures ne sont pas intégrées dans les
habitudes alimentaires des populations. Elles sont destinées uniquement
à la vente.
La vente de ces produits concerne 32% des ménages
enquêtés et procure un revenu annuel variant entre 12 000 et 45
000 FCFA à Goundi et 15 000 à 42 500 à Réo. Les
cultures de rente comme le coton sont pratiquement inexistantes. A titre
indicatif, la culture du coton a cessé d'être pratiquée
à Goundi depuis 1990. Dans la province, le coton est cultivé au
sud et à l'ouest où les terres sont encore fertiles.
3.2. Les revenus de l'élevage
A Réo et à Goundi, les revenus tirés de
cette activité proviennent essentiellement de la vente des volailles,
des petits ruminants et des porcs. La volaille est vendue pour faire face
à certains besoins sociaux urgents. Les revenus de cette vente sont
compris entre 1 500 et 15 500 FCFA pour 40% des ménages. Les petits
ruminants sont vendus pour faire face aux grosses dépenses (maladies,
cérémonie). La moyenne est estimée à 14 400 FCFA
pour les ménages concernés (21% des ménages).
La vente des porcs procure des revenus souvent
intéressants aux ménages. La vente de ces animaux qui rapporte en
moyenne 31 000FCFA/ ménage/an est surtout réservée aux
femmes. Ces revenus permettent aux ménages de pouvoir supporter souvent
les coûts de production des cultures maraîchères en
début de campagne. Le petit élevage procure plus de revenus aux
ménages. Cependant, l'activité agro-pastorale ne permet pas
à elle seule de subvenir aux multiples dépenses des
ménages. Ainsi, ils mènent d'autres activités afin de
diversifier leurs sources de revenu.
3.3. Les revenus des autres activités
économiques
négligeables qui, cependant fluctuent en fonction de la
pluviométrie. Les revenus de ces activités sont difficilement
estimables par les acteurs. A cela s'ajoute l'absence de comptabilité
formelle. Néanmoins, d'après leur déclaration, les
montants pour l'activité des femmes se situent entre 500 et 5000 FCFA
par an. La pêche à Goundi concerne 10% des ménages. Elle
est traditionnelle et pratiquée sur le barrage de Dioro. Le revenu moyen
pour ces ménages est de 4500 FCFA/an.
L'artisanat et le commerce concernent très peu de
ménages enquêtés à Réo (7,5%). Les articles
vendus procurent à ces derniers 25 700 FCFA en moyenne/an.
D'une façon générale, l'ensemble de ces
activités procure des revenus importants aux ménages notamment
les activités agro-pastorales. Selon l'INSD (1998), l'agriculture et
l'élevage au Burkina Faso procurent 37,9% du revenu monétaire des
ménages.
Cependant, de nos jours, avec la forte pression
démographique conjuguée aux mauvaises pratiques et techniques
d'exploitation des ressources naturelles affectant de façon
irréversible les potentialités des systèmes forestier et
agricole déjà fragiles, ces sources de revenus arrivent
difficilement à faire face aux dépenses des ménages.
Certaines activités comme la culture de l'igname ont cessé
d'être pratiquées. Ce sont ces raisons qui ont poussé les
ménages à diversifier leurs sources de revenu en intégrant
les cultures maraîchères dans leur système de
production.
3.4. La part du maraîchage dans les revenus des
ménages
L'un des objectifs de l'étude des revenus de l'ensemble
des activités économiques des ménages de Réo et de
Goundi est d'évaluer le revenu annuel par ménage. Il existe
plusieurs méthodes d'estimation du revenu moyen annuel par ménage
selon les disciplines et les contextes. Pour notre étude, nous avons
estimé le revenu annuel en s'inspirant d'une méthode simple
utilisée par TAHYO .M (2000) sur la détermination des facteurs
socio-économiques pour la prise en charge du paludisme dans les villages
de Bakaribougou et Samandeni dans la province du Houet. En effet, elle consiste
à additionner les revenus tirés de chaque activité
économique par ménage. Le regroupement des résultats de
l'ensemble des revenus a permis de rassembler les ménages par quintile
de revenu dans le graphique ci-dessous.
GRAPHIQUE 12: REPARTITION DES MENAGES DE REO ET DE
GOUNDI SELON LES REVENUS MONETAIRES ANNUELS DES ACTIVITES ECONOMIQUES
SANS LE MARAÎCHAGE
27%
5%
12%
40%
16%
moins de 50000 50000-70000 70000-90000 90000-110000 plus de
110000
Source : Enquêtes de terrain mai-juin 2004
Selon le graphique La majorité des ménages
à Goundi et à Réo ont un revenu annuel compris entre 70
000 et 111 000 FCFA. Ces quintiles regroupent 67% des ménages
enquêtés. Le revenu moyen à Goundi est estimé
à 102 809 FCFA et 98 602 FCFA pour Réo. Les revenus
monétaires de chaque activité économique ont
été ensuite comparés entre eux. L'objectif étant de
montrer la part de la culture maraîchère dans l'économie
des ménages. Cette comparaison est transcrite dans le graphique suivant
:
cultures maraîchères cultures vivrières
commerce et artisana t pèche élevage autres
GRAPHIQUE 13: REPARTITION DES SOURCES DE REVENUS DES
MENAGES DE REO ET DE GOUNDI
9%
3% 4% 17%
6%
61%
Source : Enquêtes de terrain mai-juin 2004
Ainsi, l'on constate que la culture maraîchère
rapporte à elle seule 61% des revenus monétaires comparativement
à la moyenne nationale estimée à 8,5% en 2003 selon
l'INSD. Elle reste de ce fait la principale source de revenu pour les paysans
gourounsi. Cette activité de contre saison leur permet de subvenir
à leurs besoins socio-économiques essentiels.
CHAPITRE II : L'UTILISATION DES REVENUS DU MARAICHAGE
Les maraîchers de Goundi et Réo tout en
produisant des légumes, gagnent de quoi accroître leurs moyens
d'existence. Les recettes occasionnées par les cultures
maraîchères sont dans l'ensemble consacrées aux besoins des
ménages. Les apports des cultures maraîchères à
l'amélioration des conditions de vie de ces ménages sont
essentiellement économique et social.
I. LE ROLE ECONOMIQUE DES CULTURES MARAICHERES
1. La création de nouvelles sources de revenu : cas
de l'élevage
réinvestissent dans l'élevage à travers
l'achat d'animaux (petits ruminants, volaille, porcs, etc.) et leur entretien.
Ce type de dépense est estimé à 8 387,5 FCFA en moyenne
à Réo contre 24 613 FCFA à Goundi et concerne 21,15% des
ménages à Goundi et 25,80% à Réo. L'apport du
maraîchage est surtout remarquable au niveau de l'embouche porcine.
L'élevage des porcs est l'apanage des femmes. L'embouche porcine permet
d'accroître le revenu des femmes. Le principe consiste à acheter
un porc à l'engraisser et à le revendre. Le
bénéfice généré par cette activité
constitue une garantie pour la satisfaction des besoins familiaux
(santé, éducation, alimentation, habillement, etc.) et les
besoins futurs notamment l'achat d'intrant (semences, engrais, produits
chimiques, etc.) en début de campagne maraîchère. Presque
la totalité des ménages enquêtés affirment avoir
accru leur revenu à partir de ce type d'élevage. En plus de la
diversification des activités économiques, l'élevage
contribue à l'équilibre socio-culturel. En effet, les revenus
issus du maraîchage sont également consacrés à
l'achat de petits ruminants et de la volaille. Ces animaux
sont le plus souvent utilisés lors des cérémonies
coutumières.
2. La contribution à la sécurité
alimentaire
Les cultures maraîchères contribuent de
façon considérable à la sécurité alimentaire
à Réo et à Goundi. La sécurité alimentaire
s'inscrit dans le cadre de la déclaration universelle des droits de
l'homme en 1948 et particulièrement dans la déclaration de Rome
en 1996. Elle a pour objectif de permettre à tout être humain, un
accès physique et économique, à tout moment, à une
nourriture suffisante, saine et nutritive lui permettant de satisfaire ses
besoins énergétiques et ses préférences
alimentaires pour une vie saine et active. Cela suppose que tout être
humain ou une unité de population qui peut s'étendre au
ménage doit pouvoir se nourrir convenablement en période de crise
alimentaire. Ce qui n'est pas le cas dans les ménages de Réo et
de Goundi. Selon les enquêtes, 96,77% des ménages à
Réo et 92,30% à Goundi font recours à l'achat de
vivres.
Ces achats concernent les céréales notamment le
mil et le sorgho uniquement pour faire face à la période de
soudure. En effet, l'agriculture pluviale est pratiquée sur des terres
appauvries et dégradées qui ne procurent que des récoltes
insuffisantes. Les revenus issus du maraîchage permettent d'assurer une
part importante des besoins alimentaires des ménages. En moyenne, 46 881
FCFA issuent du revenu du maraîchage à Goundi contre 27 313,33
FCFA à Réo sont utilisés à des fins alimentaires.
Ces sommes sont fonctions de la taille du ménage. Les ménages
effectuant des dépenses de moins de 30 000 FCFA
à 90 000 FCFA ont une taille moyenne de 5 personnes/ménage contre
7 personnes/ménage pour ceux qui dépensent plus. Les
dépenses alimentaires estimées lors des enquêtes ont
donné les résultats suivants :
GRAPHIQUE14: REPARTITION DES MENAGES EN FONCTION DES
SOMMES CONSACREES A L'ALIMENTATION PAR AN
6%
7% 1%
31%
55%
moins de 30000 30000-60000 60000-90000 90000-120000 Plus de
120000
Source : Enquêtes de terrain mai-juin 2004
3. L'acquisition d'équipements et des bien
manufacturés
D'importantes sommes sont généralement
réservées par les ménages de Goundi et de Réo
à l'acquisition d'équipements et de bien manufacturés.
Compte tenu de la gamme étendue de ces biens, l'étude n'a
considéré que les équipements agricoles, les moyens de
transport, les postes radio, l'habillement et l'habitat. Le choix de ces
équipements a été guidé par la facilité
d'estimation de leur coût.
Pour l'équipement agricole, les enquêtes ont
montré qu'a part le petit matériel (daba, pioche), il est rare de
répertorier les équipements modernes. Cette situation est peut
être liée aux pesanteurs socio-culturels qui entravent la pratique
de l'agriculture attelée. Selon les ménages, l'acquisition du
petit matériel se fait pratiquement chaque année après la
vente des produits maraîchers. Le coût moyen de ces
équipements est estimé en moyenne à 1 200F CFA à
Goundi et à 2 300F CFA à Réo. L'achat d'équipement
agricole n'a concerné que 12% de l'ensemble de
l'échantillon.
L'amélioration des conditions de vie des ménages
à Goundi et Réo est associée à l'acquisition des
moyens de locomotion. Il s'agit des motocyclettes et bicyclettes dont les
maraîchers affirment avoir possédé à partir des
revenus du maraîchage. 92% des ménages enquêtés
à Réo et à Goundi possèdent au moins une
bicyclette. Pour cette campagne 2003-2004, 30% des ménages
enquêtés dans les 2 localités ont acquis au moins une
bicyclette. Le montant de ce bien varie entre 55 000 F CFA ET 75 000 F CFA.
Pour la rubrique poste radio, 75% des ménages
enquêtés à Réo et 65% à Goundi
déclarent avoir au moins acheté un poste radio. Le coût
moyen de ce bien est de 15 500 F CFA pour l'ensemble de l'échantillon.
Les ménages possédant ce bien ont consenti une somme allant de
3500F CFA à 75 000F CFA. Ces appareils leur permettent de s'informer sur
les aspects de la vie nationale et régionale à travers des
stations de radios locales comme la voix du Sanguié et Radio palabre.
Ces stations ont des émissions animées en langue leylé.
Le signe d'aisance se manifeste également par l'achat
de tenues vestimentaires pour la famille. L'estimation des frais d'habillement
a été faite sur la base d'une fête appelée le 21.
Cette fête se tient lorsque le jour de marché coïncide un
dimanche. Elle se déroule dans les 2 localités une fois dans le
mois. 44,23% des ménages enquêtés à Goundi et 69,35%
à Réo estiment que le montant affecté annuellement
à l'achat de vêtements fluctue entre 9 000F CFA et 50 000F CFA. Si
à Goundi les ménages dépensent en moyenne 19 717, 39F
CFA/an, à Réo la somme moyenne consentie à l'habillement
est de 25 159, 97F CFA/an. Les résultats montrent que les ménages
à Réo investissent plus pour l'habillement. Cela pourrait
s'expliquer par l'importance accordée à cette fête à
Réo.
Des transformations sont également observées au
niveau de l'habitat. A Goundi et à Réo, on voit s'ériger
des constructions rectangulaires en banco amélioré. D'autres
habitats sont revêtus de ciment et couvertes de tôles
ondulées ou entièrement construites en ciment grâce
à ces revenus.10, 76% des ménages enquêtés dans les
deux localités ont consacrés 912 000 FCFA à la
modernisation de leur habitat soit en moyenne 76 000F CFA/ ménage
concerné. D'importantes sommes sont également
réservées par les ménages de Goundi et de Réo
à d'autres fins comme les produits de consommation courants
(pétrole, huile, savon, carburant, etc.) qu'ils se procurent à
Koudougou après la vente des produits maraîchers. Il se
développe ainsi un mouvement pendulaire de flux entre ville et village
induit par les paysans qui vont écouler leurs produits et
repartir avec des denrées qu'on ne trouve pas dans leur
village. Ceci est un signe de complémentarité entre ville et
village. Ces sommes sont difficilement estimables par ces ménages.
Néanmoins, la moyenne peut être estimée à 2835,71 F
CFA pour les ménages de Réo et de Goundi.
4. L'épargne
Tout véritable essor économique passe
nécessairement par l'épargne. L'épargne reflète la
capacité financière des maraîchers. Certains ménages
arrivent à dégager des excédents de revenu du
maraîchage qui leur servent d'épargnes afin de pouvoir faire face
aux éventuels besoins socioéconomiques. A Goundi, la moyenne de
cette épargne est estimée à 100 551 FCFA pour 28,84% des
ménages. A Réo, 45,16% des ménages enquêtés
ont pu épargner. La moyenne d'économie est de 69 018,75
FCFA/ménage.
L'importance de ces sommes vient corroborer l'idée que
la capacité financière des ménages est plus ou moins
liée au développement du maraîchage. La plupart de ces
ménages pratique la thésaurisation. Ceux qui ne la pratiquent pas
préfèrent investir dans d'autres secteurs notamment
l'élevage. Le capital investi constitue une garantie pour la
satisfaction des besoins socio-économiques.
Chez les femmes, les recettes générées
par la culture maraîchère sont orientées dans les
dépenses d'entretien de la famille car en pays gourounsi certaines
tâches comme, écraser le mil, l'achat de bois, huile, savons,
condiments, incombent à la femme.
Ces dernières, ont également une
préférence pour l'achat d'animaux précisément le
porc, et le mil pour le commerce du dolo. Toute chose qui améliore le
pouvoir économique de la femme et partant le bien être de la
famille. Elles peuvent de ce fait être indépendantes vis à
vis de leurs époux. Certaines affirment pouvoir épauler souvent
leurs époux en ce qui concerne les frais de scolarité des
enfants.
II. LE ROLE SOCIAL DES CULTURES MARAICHERES
1. L'apport à l'éducation et à la
santé.
L'apport du maraîchage à l'éducation
réside dans la scolarisation des enfants. 55,76% des chefs de famille
à Goundi et 80,64% à Réo déclarent avoir inscrit
leurs enfants à l'école primaire et secondaire. Les
dépenses qui servent aux frais de scolarité et à l'achat
de fourniture scolaire sont estimées en moyenne à 18 017,70F
CFA/an à Réo et 11 648,27F CFA/an à Goundi. Ces moyennes
sont nettement supérieures à la moyenne nationale du groupe
socio-économique des agriculteurs estimée à 7 032F CFA
selon l'INSD. On a pu constater que 30% des ménages à Réo
et 58,62 % à Goundi sont au-dessus de cette moyenne.
Les chefs de ménage arrivent à assurer la
santé des membres de la famille avec les revenus du maraîchage. Ce
type de dépense à concerné 40,38% des ménages
enquêtés à Goundi et 35,48% à Réo. Les chefs
de ménage à Goundi ont dépensé en moyenne 36
818,18F CFA contre 13 520F CFA à Réo. Seule la moyenne de Goundi
est supérieure à la moyenne nationale estimée à 22
135F CFA. Selon les enquêtes, 57,14% des ménages à Goundi
ont effectué des dépenses supérieures à cette
moyenne nationale. Cependant à Réo, d'autres ménages, soit
18,18%, sont audessus de cette moyenne Les dépenses pour la santé
concernent essentiellement les frais d'hospitalisation et de soins dans la
médecine moderne et traditionnelle. Cette situation permet à la
population d'améliorer leurs conditions de vie.
2. Les cérémonies
La contribution des cultures maraîchères à
l'équilibre social est perçue à travers l'utilisation des
revenus pour les cérémonies coutumières. Les
cérémonies absorbent à elles seules respectivement 23,26%
et 21,07% des dépenses à Goundi et à Réo. Cette
part considérable des revenus consacrés aux
cérémonies trouve sa justification dans les coutumes
leylé. En effet, selon les populations, la réussite sociale de
ces cérémonies se mesure au montant des dépenses
effectuées. En plus, la saison sèche reste la
période réservée à ces cérémonies
(funérailles, baptêmes, etc). Les sommes consenties aux
cérémonies varient entre 4 000F CFA et 200 000F CFA. Ceci est le
fait de 73,07% des ménages enquêtés à Goundi et
91,93% à Réo En moyenne, elles sont estimées à 40
452,65 F CFA/ménage à Goundi et 17 116,65 F CFA/ménage
à Réo. Ces moyennes sont largement au-dessus de la moyenne
nationale estimée à 3 052F CFA/ménage/an en milieu rural.
Les sommes consenties aux cérémonies sont
généralement utilisées pour l'achat de boissons, de
nourriture, la dote pour les mariages et d'animaux pour sacrifice et
consommation.
3. La fixation des jeunes dans leurs terroirs
Au cours de la collecte des données, nous avons pu
rencontrer des jeunes et adultes qui s'adonnent à la production
maraîchère à travers l'entretien des plantes dans les
jardins familiaux ou individuels. La fixation des jeunes dans leurs terroirs
est donc amorcée par le développement de cette activité de
contre saison. Ce qui contribue à ralentir les migrations Ces jeunes
affirment ne plus se déplacer en saison sèche vers Koudougou
principal pôle d'attraction, pour un emploi. Parmi ces jeunes on retrouve
certains rapatriés de la Côte d'Ivoire pour qui, les cultures
maraîchères offrent de nouvelles opportunités.
CHAPITRE III : PERSPECTIVES ET SUGGESTIONS
I. LES PERSPECTIVES
Les cultures maraîchères à Réo et
à Goundi sortent du cadre où elles offraient aux cultures
principales de saison des pluies, la meilleure façon de prolonger le
calendrier agricole traditionnel. Le maraîchage est désormais
perçu comme un moyen d'accéder à des revenus
monétaires. Ainsi, selon la DPAHRH, les superficies emblavées par
le jardinage sont passées de 248,3ha en 1985 à plus de 640ha en
2004 pour l'ensemble du département de Réo. Cependant, une
meilleure organisation de la production et de la commercialisation des produits
maraîchers permettra de donner un véritable essor
économique au plan local, régional et même national. Des
potentialités existent au niveau de la production et de la
commercialisation.
Pour la production, les conditions climatiques de la zone y
sont favorables au développement des cultures maraîchères.
On note aussi l'existence de points d'eau comme celui du barrage de Dioro
à Goundi. Il faudrait une meilleure mise en valeur de ce point d'eau qui
a accru le nombre de maraîchers et augmenter de ce fait les superficies
emblavées par le jardinage. Les cultures maraîchères
bénéficient également de l'appui des projets de
développement rural notamment le PNGT2 depuis 2004, dans le cadre
stratégique de lutte contre la pauvreté. L'assistance se
manifeste par des subventions en pompes à pédale aux groupements
maraîchers, le buisage des puits et des initiations aux techniques de
conservation des produits maraîchers. L'amélioration de cette
assistance ne pourrait qu'optimiser l'impact économique des cultures
maraîchères sur les populations locales. Il faudrait
également inciter les maraîchers à s'organiser en
groupements maraîchers. Ces structures pourront faciliter l'appui,
l'assistance technique et la vulgarisation des nouvelles techniques de
production. L'abondance de la fumure est perceptible à Réo et
à Goundi. Pour mieux rentabiliser la production fumière, la
vulgarisation des fosses fumières s'avère nécessaire pour
les cultures maraîchères. Cependant, elle doit être suivie
d'un encadrement technique.
Pour ce qui est de la commercialisation, l'existence du
marché urbain de Koudougou qui est une ville en pleine croissance,
demeure un atout pour l'écoulement des produits maraîchers. Ce
centre urbain augmente sans cesse les besoins en produits maraîchers. Des
efforts sont donc consentis ces dernières années à la
diversification des variétés cultivées. Ainsi, à
Réo et à Goundi, un intérêt est accordé aux
spéculations comme la carotte, la pomme de terre et les haricots verts
afin de satisfaire les besoins et changements alimentaires des citadins. Par
ailleurs, au delà de Koudougou, il existe les marchés
régionaux et sous-régionaux qui sont des lieux
d'écoulement des produits maraîchers. Ils permettent de
désengorger le marché de Koudougou surtout en oignon. Cependant,
l'organisation des maraîchers en coopérative pourrait permettre
d'établir des circuits directs de commercialisation entre producteurs de
Réo et de Goundi. Ce qui améliorait les revenus des
producteurs.
II. LES SUGGESTIONS
Le maraîchage à Réo et à Goundi a
atteint une certaine ampleur, à la fois comme culture
autoconsommée et en tant que culture commercialisée,
destinée à ravitailler les centres urbains. Cette activité
est rendue possible par les conditions climatiques favorables au
développement des
légumes.
Cependant, les références techniques des
producteurs sont basées sur les expériences acquises depuis des
générations. Elles sont demeurées pratiquement identiques
depuis l'introduction des cultures maraîchères. En effet, la
perception paysanne de la modernisation des techniques de cultures est
influencée par les facteurs socio-culturels et économiques. En
outre, la production maraîchère ne bénéficie pas
d'un système d'encadrement adéquat. Tous ces facteurs concourent
à de faibles rendements.
La commercialisation des produits maraîchers à
Réo et à Goundi reste une contrainte majeure pour les
producteurs. Les circuits de commercialisation sont pour la plupart
traditionnels. Koudougou demeure le principal centre où tous les
produits maraîchers sont acheminés. Il en découle une
saturation du marché durant les périodes d'engorgement et par
conséquent une baisse des prix offerts aux producteurs. A cette
étroitesse du marché s'ajoute le manque de technique moderne de
conservation et l'instabilité des prix.
L'instabilité des prix des produits maraîchers
influent sur les revenus. Mais cette activité rentable
qui améliore sensiblement le niveau de vie des ménages,
connaît un certain nombre de difficultés qu'il serait
indispensable de surmonter.
Ainsi, une ébauche de solutions face à ces
contraintes passe nécessairement dans un premier temps par
l'amélioration de l'accès aux semences adaptées. Pour les
maraîchers produisant eux-mêmes une partie de leurs semences, un
appui à la sélection des semences serait préconisé.
Un catalogue de variétés recommandées pourrait être
diffusé auprès des fournisseurs d'intrants et mêmes les
producteurs. La production des légumes souffre particulièrement
de manque d'eau de fin de saison sèche et des puisards qui
s'éboulent. Face à cette situation, il s'agira d'aménager
les retenues d'eau par le contrôle régulier de leur envasement
à partir de profil topographique régulier et de buser les
puisards. Il faudrait également doter les groupements maraîchers
de motopompes ou pompes à pédale par des subventions.
Dans un second temps, dans le but de mieux approvisionner les
centres urbains et accroître les revenus des producteurs, il faudrait
pousser les maraîchers tout en mettant les moyens à leur
disposition, à s'organiser en coopérative maraîchère
pour faciliter la commercialisation des produits maraîchers. Cette
organisation permettrait de mieux exploiter les circuits commerciaux et dans
une moindre mesure trouver une solution face à l'engorgement du
marché de Koudougou par l'exploration des marchés
régionaux et sous-régionaux. Il faudrait
également renforcer les capacités existantes de
la COMAR qui est une structure expérimentée dans ce domaine.
Cette organisation passe nécessairement par l'amélioration des
techniques de conservation adaptées au contexte socio-économique
des producteurs. En outre, les organismes de développement rural
intervenant dans la zone travaillent exclusivement avec les producteurs sur les
problèmes de la production et de la commercialisation. Les
commerçants ne sont pas associés. Les commerçants et
producteurs ne se rencontrent que pour des opérations d'achat sur les
marchés. Face à cette situation, nous suggérons que soit
instauré un cadre de concertation entres ces 2 acteurs afin qu'ils
puissent ensemble analyser les problèmes de commercialisation et
proposer des mesures d'amélioration des circuits de
commercialisation.
Enfin, pour ce qui est des revenus dégagés par
le maraîchage, une sensibilisation des producteurs pour un investissement
dans les facteurs de production nécessaires à l'évolution
des cultures sous pluie ou du maraîchage serait préconisée
afin de mieux améliorer leur condition de vie.
CONCLUSION PARTIELLE
L'analyse des circuits de distribution montre que la
commercialisation des produits maraîchers à Réo et à
Goundi souffre d'une étroitesse des marchés. La commercialisation
des produits maraîchers relève plus du secteur informel. Les
circuits modernes sont ceux entretenus par la COMAR. En plus du
maraîchage, les ménages pratiquent diverses activités
économiques qui constituent des sources de revenus. L'analyse de la
situation de l'ensemble de ces activités montre que le maraîchage
contribue à l'amélioration de l'économie des
ménages à Réo et à Goundi. Il demeure ainsi la
principale source de revenus des ménages.
Les revenus issus des cultures maraîchères sont
utilisés pour la satisfaction des besoins essentiels des ménages.
Le maraîchage améliore ainsi, les conditions de vie des paysans
par les transformations socio-économiques qu'il induit. Cependant,
l'incidence des cultures maraîchères sur la vie des ménages
pourrait être optimisée si toutefois les contraintes liées
à la production et à la commercialisation pouvait être
réduites et les revenus orientés plus vers les secteurs
rentables.
CONCLUSION GENERALE
Le maraîchage à Réo et à Goundi a
atteint une certaine ampleur, à la fois comme culture
autoconsommée et en tant que culture commercialisée,
destinée à ravitailler les centres urbains.
Cette activité est rendue possible par les conditions
climatiques favorables au développement des légumes. Le
maraîchage demeure la principale activité de contre saison pour
les paysans gourounsi.
Au début de l'étude, 3 hypothèses ont
été émises :
· La culture maraîchère est
intégrée dans le système de production agricole des
paysans de Réo et de Goundi ;
· Les produits maraîchers contribuent à
l'alimentation des ménages ;
· Le maraîchage procure aux ménages des
revenus substantiels qui leur permettent d'améliorer leur condition de
vie ;
Au terme de cette étude, ces hypothèses
peuvent-elles être confirmées ?
1. Le maraîchage à Réo et à Goundi
est une activité de contre saison qui se pratique depuis des
décennies. Il prolonge le calendrier agricole des cultures pluviales et
occupe les mêmes espaces que les champs de céréales. On
note aucune contrainte du calendrier agricole sur celui des cultures
maraîchères et vice versa. Cette hypothèse est donc
confirmée.
2. A travers nos enquêtes, nous avons pu constater que
certains produits maraîchers sont consommés par les
ménages. Cependant, ces quantités sont très faibles. En
outre, une gamme variée de produits notamment la pomme de terre, la
carotte, les haricots verts, la laitue, le concombre etc., sont très peu
consommés par les ménages du fait qu'ils ne sont pas
intégrés dans les habitudes alimentaires de ceux-ci. Les
quantités des produits maraîchers consommés sont
difficilement estimables par les ménages. L'objectif principal de la
production est la recherche de revenus monétaires. Fort de ce constat,
nous pouvons dire que l'hypothèse 2 n'est que partiellement
confirmée.
3. plus de 90% des ménages enquêtés
considèrent que leurs revenus monétaires annuels
s'améliorent par la pratique du maraîchage. Les cultures
maraîchères ont assuré 61% des revenus monétaires
des ménages enquêtés à Réo et à Goundi
au cours de l'année 2004. elles ont un impact sur le niveau de vie des
populations vu
que celles-ci arrivent à acquérir des biens
manufacturés, d'assurer leur sécurité
alimentaire, leur santé et la scolarisation des enfants.
De plus, le maraîchage permet de pratiquer autres activités
économiques comme l'élevage. L'hypothèse 3 est donc
confirmée.
D'une façon générale, les cultures
maraîchères permettent aux ménages d'améliorer leurs
conditions de vie. Elles apparaissent donc comme une alternative face à
l'accroissement de la pauvreté en milieu rural. Par ailleurs, au regard
du rôle socioéconomique que les cultures maraîchères
jouent dans la vie des ménages à Réo et à Goundi,
il convient, d'organiser les producteurs en groupements maraîchers et en
coopératives. L'organisation en groupements maraîchers
faciliterait l'approvisionnement en moyens de production modernes et en
intrants. Quant aux coopératives maraîchères, elles peuvent
permettre de réduire les problèmes liés à
l'écoulement des produits maraîchers à travers des
débouchés fixes et réguliers.
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LISTE DES CARTES
CARTE N° 1 : SITUATION DE LA ZONE D'ETUDE ..17
CARTE N°2 : RESEAU HYDROGRAPHIQUE DE LA PROVINCE DU SANGUIE
25
LISTE DES PLANCHES PHOTOGRAPHIQUES
PHOTO N°1 : Puisard confectionné à Réo
|
37
|
PHOTO N°2 : Pépinière d'oignon avant et
après semi
|
.38
|
PHOTO N3° : Binette pour l'entretien des plants
|
.41
|
PHOTO N°4 : Arrosage de jardin autour d'un giolo
|
43
|
PHOTO N°5 : puisette en sceau
|
43
|
PHOTO: N°6 : Jardin de piment en saison pluvieuse
|
46
|
PHOTO N°7 : Jardin autour d'une concession à
Réo
|
53
|
PHOTO N°8 : Jardin autour du barrage de Dioro
|
.54
|
PHOTO N°9 : Vente de produits maraîchers sur l'axe
Goundi- Koudougou
|
74
|
PHOTO N°10 : Vente en gros d'oignon sur le marché de
Koudougou
|
76
|
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1: Effectifs du cheptel dans la province du
Sanguié de 2001 à 2004 34
Tableau 2: Superficies emblavées par spéculation
à Réo et à Goundi 40
Tableau 3: Quantités d'engrais utilisés par
spéculation à Réo 42
Tableau 4: Quantités d'engrais utilisés par
spéculation à Goundi 42
Tableau 5 : Variétés de produits adaptés
à la culture maraîchère des saisons pluvieuses 46
Tableau 6: Nombre de récoltes effectuées par
spéculation à Goundi et à Réo 55
Tableau 7 : Répartition des ménages en fonction des
spéculations cultivées et des quantités
produites 57
Tableau 8: Calendrier des cultures maraîchères 61
Tableau 9 : Calendrier des travaux agricoles des principales
cultures (sorgho, mais, mil, arachide,
riz) à Réo et à Goundi 62
Tableau 10 : Composition chimique de quelques aliments (par 100 g
de partie comestible) 65
Tableau 11: Répartition des ménages de Goundi selon
les lieux de vente des produits 71
Tableau 12: Répartition des ménages de Réo
selon les lieux de vente des produits 71
Tableau 13 : Exportation des produits maraîchers en volume
et en valeurs au Burkina Faso de
1999 à 2002 78
Tableau 14: Unités de vente selon le type de légume
80
106 LISTE DES GHRAPHIQUES
Graphique 1 : Evolution inter-annuelle des
précipitations et nombre de jours de pluies dans la province du
Sanguié de 1974 à 2004 .19 Graphique 2 : Evolution inter-annuelle
des températures dans la province du Sanguié de 1974 à
2004 20
Graphique 3 : Variation des vents dans la province du
Sanguié de 1990 à 2004 ..21
Graphique 4 : Evolution de la production
céréalières ( mil, sorgho, maïs et riz) dans la
province du Sanguié de 1990 à 2004 32 Graphique 5 : Evolution de
la production du coton dans la province du Sanguié de 1990 à 2004
32 Graphique 6 : Evolution de la production des cultures de rente ( arachide,
soja, sésame et
vouadzou) dans la province du Sanguié de 1990 à
2004 33
Graphique 7 : Production maraîchère à Goundi
pour la campagne 2003 - 2004 ..56
Graphique 8 : Production maraîchère à
Réo pour la campagne 2003 - 2004 56
Graphique 9 : Correlation entre production
maraîchère et les précipitations à Réo et
à Goundi de 1996 à 2004 58 Graphique 10 : Répartition des
ménages à Réo selon les revenus nets du maraîchage
.82
Graphique 11 : Répartition des ménages à
Goundi selon les revenus nets du
maraîchage 82 Graphique 12 : Répartition des
ménages à Goundi à Réo selon les revenus
monétaires annuels
des activités économiques sans le maraîchage
87
Graphique 13 : Répartition des sources de revenus des
ménages à Goundi à Réo ..88
Graphique 14 : Répartition des ménages en fonction
des sommes consacrées à l'alimentation par an 90
ANNEXES
ANNEXE I : LEXIQUE DES NOMS DE QUELQUES LEGUMES
CULTIVES
NOM EN FRANÇAIS
|
NOM LATIN
|
FAMILLES
|
Aubergine douce
|
Solanum melongena
|
Solanacées
|
Aubergine amère
|
Solanum aethiopicum
|
Solanacées
|
Carotte
|
Daucus carota
|
Ombelliféres
|
Chou de Bruxelles
|
Brassica oleracea gemmifera
|
Crucifères
|
Chou fleur
|
Brassica oleracea var .botrytis
|
Crucifères
|
Chou de chine
|
Brassica sinensis
|
Crucifères
|
Chou petsaï
|
Brassica pekinensis
|
Crucifères
|
Chou moutarde
|
Brassica juncea
|
Crucifères
|
Chou pommé
|
Brassica oleracea var . capita
|
Crucifères
|
Concombre
|
Cucumis sativus
|
Cucurbitacées
|
Courge
|
Cucurbita pepo et moschata
|
Cucurbitacées
|
Courgette
|
Cucurbita pepo
|
Cucurbitacées
|
Epinard importé
|
Spinacia oleracea
|
Chenopodiacées
|
Epinard baselle
|
Bidens pilosa
|
Composées
|
Gros piment
|
Capsicum annuum
|
Solanacées
|
Petit piment
|
Capsicum frutescens
|
Solanacées
|
haricot
|
Phaseolus vulgaris
|
Papilionacées
|
Laitue
|
Lactuca sativa
|
Composées
|
Melon doux
|
Cucumis melo
|
Cucurbitacées
|
Oignon
|
Allium cepa
|
Liliacées
|
Oseille de Guinée
|
Hibiscus sabdariffa
|
Malvacées
|
Oseille importée
|
Rumex acetosa
|
Ploygonacées
|
Pastèque
|
Citrullus lanatus
|
Cucurbitacées
|
Persil
|
Petroselium sativum
|
Ombellifère
|
Poireau
|
Allium porrum
|
liliacées
|
Poivron
|
Capsicum annuum
|
Solanacées
|
Pomme de terre
|
Solanum tuberosum
|
Solanacées
|
tomate
|
Lycopersicon esculentum
|
Solanacées
|
Source : Les cultures maraîchères en zone
sahélienne1985
ANNEXE II : CYCLE ET RENDEMENT DE QUELQUES CULTURES
MARAICHERES
|
Cycle (jours)
|
|
|
30
|
60
|
90
|
120
|
150
|
180
|
210
|
240
|
270
|
300
|
330
|
360
|
Aubergine
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
250
|
- 400
|
Carotte
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
150
|
- 400
|
Chou
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
250
|
- 400
|
Chou - fleur
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
80 - 200
|
Concombre
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
300
|
- 800
|
Courgette
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
200
|
- 400
|
Gombo
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
140
|
- 290
|
Haricot nain filet
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
30 - 90
|
Haricot rames
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
60 - 120
|
Laitue
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
150
|
- 250
|
Melon
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
100
|
- 200
|
Oignon
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
200
|
- 300
|
Piment
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
80 - 150
|
Poivron
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
100
|
- 300
|
Pomme de terre
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
150
|
- 400
|
Tomate
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
150
|
- 500
|
Source : CDH 1987
= Cycle de production
ANNEXE III
OUTILS DE COLLECTE DES DONNEES
QUESTIONNAIRE N°1
POPULATION CIBLE : MENAGES
LOCALISATION DE LA ZONE
Village Quartier Département Province
IDENTIFICATION DES MENAGES
Nom : Ethnie :
Taille du ménage :
Prénom(s) : Autochtone
Age : Allochtone
Sexe :
1. Etes-vous propriétaire ou employé dans ce
jardin ? oui non
2. Depuis quand pratiquez-vous la culture
maraîchère ? mois : années :
3. Etes-vous scolarisés ? oui non si oui, quel est votre
niveau d'étude ?
4. Etes-vous alphabétisés ? oui non
PRODUCTION
5. Quels sont les modes d'accès à la terre ? don
héritage prêt autres :
6. A qui appartient le jardin que vous exploitez ? individuel
familial groupement
maraîcher autre :
7. Quelle est la superficie de votre jardin ?
8. Quels sont les produits maraîchers que vous cultivez
?
tomate oignon chou poivron laitue cucurbitacées aubergine
locale aubergine
violette carotte Autres :
9. Quels sont les superficies par produit ?
Spéculations
|
Superficies en m2
|
oignon
|
|
chou
tomate
poivron
laitue
cucurbitacées
aubergine locale
aubergine violette
carotte
Autres
10. Quelles sont les quantités produites par
spéculation ?
Spéculations
|
Quantités en kg
|
oignon
chou
tomate
poivron
laitue
cucurbitacées
aubergine locale
aubergine violette
carotte
Autres
11. Quelle est la culture dominante dans votre jardin et
pourquoi ?
12. Quelles sont les différentes périodes de
production ?
Outillage et intrants
13. Quels outils et produits chimiques utilisez-vous dans votre
jardin ?
Intrants
Semences
Engrais
Matériels
Prix unitaires
Prix total
Prix unitaires
Prix total
Quantités
Produits phytosanitaires
Quantités
Entretien des plantes
14. Comment arrosez-vous vos jardins ? puits forage retenue
d'eau autres :
15. Y a t-il des traitements phytosanitaires sur les cultures
?
16. Comment se fait la pulvérisation des insecticides
?
17. Combien de personnes travaillent sur votre parcelle ?
18. Avez-vous souvent recours à la main-d'oeuvre ? Oui
non si oui,
pour quel travail et combien s'élève le coût
?
19. organisation du calendrier des cultures
maraîchères
Mois
Activités
Préparation jardins
Sémi et repiquage
Sarclo-binage
engrais NPK + Urée
Traitement phytosanitaire
|
Récoltes
Niveau d'encadrement et organisation
20. Faites-vous partie d'un groupement maraîcher ou d'une
coopérative ? oui non
Si oui, nommez le et depuis quand existe t-il ?
21. Existe t-il une structure qui vous appui dans la production
? oui non Si oui, nommez la et à quel niveau de la production elle
vous appui ?
entretien du jardin commercialisation conservation des produits
autres
22. Obtenez-vous des prêts bancaires pour la production ?
oui non Si oui, de la part de quelle structure et à combien
s'élève t-il ?
23. Quelles sont vos difficultés rencontrées dans
la production ?
Problème phytosanitaire problème d'eau
Qualité des intrants Autres :
QUESTIONNAIRE N° 2
Commercialisation des produits maraîchers
Revenus bruts
1. Quels sont les produits commercialisés ?
2. Quelles sont les périodes de Commercialisation ?
Spéculations
|
Périodes de
commercialisation
|
oignon
|
|
chou
|
|
tomate
|
|
poivron
|
|
laitue
|
|
cucurbitacées
|
|
aubergine locale
|
|
aubergine violette
|
|
carotte
|
|
Autres
|
|
|
3. Quelles quantités vendez-vous par période ?
Spéculations
|
Quantités en kg
|
Périodes
|
oignon
chou
tomate
poivron
laitue
cucurbitacées
aubergine locale
aubergine violette
carotte
Autres
Spéculations
|
Quantités en kg
|
Gains en FCFA
|
oignon
chou
tomate
poivron
laitue
cucurbitacées
aubergine locale
aubergine violette
carotte
4.A combien estimez-vous vos gains par produits vendus ?
5. Quelles sont vos unités de mesure pour chaque produit
?
Spéculations
|
Unités de mesure
|
oignon
chou
tomate
poivron
laitue
cucurbitacées
aubergine locale
aubergine violette
carotte
Autres
Circuits de commercialisation
6. A qui vendez-vous vos produits maraîchers ?
7. D'où viennent vos clients ?
8. Qui sont vos principaux clients ?
9. Déplacez-vous vers vos clients ? oui non Si oui,
avec quels moyens de locomotion et sur quelle distance ?
Marché
Distance
Moyen de
locomotion
Frais de transport
1=pieds 3=mobylette 5= bâché 7=autres à
préciser
2=vélo 4= charrette 6=camion
10.Vendez-vous individuellement ou collectivement ?
Si vous vendez collectivement, expliquez comment cette et avec
qui cette vente est organisée ? 11. Existe t-il un système
d'intermédiaire ? oui non
Si oui, expliquez à quel niveau, pour quels produits et
pour quels marchés ?
12.Selon, où est-ce que vos clients revendent ces produits
?
13.Existe t-il une structure qui vous appui dans la
commercialisation de vos produits ? oui non
Si oui, nommez la et comment vous appui t-elle ?
Fluctuation des prix
14. Quels sont les différents prix des produits vendus par
période ?
Spéculations
|
Quantités en kg
|
Unité de
mesure
|
Prix bas
|
Prix normal
|
Prix élevés
|
oignon
|
|
|
|
|
|
chou
|
|
|
|
|
|
tomate
|
|
|
|
|
|
poivron
|
|
|
|
|
|
laitue
|
|
|
|
|
|
cucurbitacées
|
|
|
|
|
|
aubergine locale
|
|
|
|
|
|
aubergine violette
|
|
|
|
|
|
carotte
|
|
|
|
|
|
Autres
|
|
|
|
|
|
Autoconsommation
15. Quels sont les produits que vous consommez ?
16. Quelles sont les fréquences de consommation ?
17. Quelles sont les quantités consommées?
Spéculations
|
Quantités consommées
|
oignon
chou
tomate
poivron
laitue
cucurbitacées
aubergine locale
aubergine violette
carotte
Utilisation des revenus
18. Utilisez-vous vos revenus pour vos besoins
socio-économiques ? oui non
Si oui, lesquels ?
Postes de dépense
Types de dépense
Alimentation
Habillement
Education
Santé
Loyer
Transport
Moyen de construction
Cérémonies
Autres à préciser
Estimation de la somme
Bicyclette
Mobylette
Charrette
Voiture
Animaux
Espèces
|
Effectifs achetés
|
Prix
|
Bovin
|
|
|
Ovin
|
|
|
Caprin
|
|
|
porcin
|
|
|
Volaille
|
|
|
Equin
|
|
|
Asin
|
|
|
Autres à préciser
|
|
|
Moyens de déplacement
Moyens de production
Type
|
Nombre
|
Sommes
|
Charrue
|
|
|
Semoir
Charrette
Daba
Engrais
Autres outils et intrants
Equipements ménagers
Poste radio
Télévision
Ustensiles de cuisine
Autres
Huile
Savon
Condiment
Boisson
Pétrole
Carburant
Autres besoins
Produits de consommation courantes
Types de pèche
Revenus
QUESTIONNAIRE N° 3
RECUEIL DES DONNEES ECONOMIQUES DES MENAGES
Activités principales du ménage
Agriculture
Cultures vivrières
Types de culture
|
Superficies
|
Quantités produites
|
Quantités vendues
|
Revenus
|
Mil
|
|
|
|
|
Maïs
|
|
|
|
|
Riz
|
|
|
|
|
Sorgho
|
|
|
|
|
Niébé
|
|
|
|
|
Patate
|
|
|
|
|
Igname
|
|
|
|
|
Voandzou
|
|
|
|
|
Autres à préciser
|
|
|
|
|
Cultures de rente
Types de culture
|
Superficie
|
Quantités produites
|
Quantités vendues
|
Revenus
|
Coton
|
|
|
|
|
Arachide
|
|
|
|
|
Sésame
|
|
|
|
|
Soja
|
|
|
|
|
Autres à préciser
|
|
|
|
|
Elevage
Espèces
|
|
Effectifs
|
Effectifs vendus
|
Revenus
|
Bovin
|
|
|
|
|
Ovin
|
|
|
|
|
Caprin
|
|
|
|
|
porcin
|
|
|
|
|
Volaille
|
|
|
|
|
Equin
|
|
|
|
|
Asin
|
|
|
|
|
Autres préciser
|
à
|
|
|
|
Pèche
Arboriculture
Types de culture
|
Superficies
|
Quantités récoltées
|
Quantités vendues
|
Revenus
|
Mangues
|
|
|
|
|
Papayes
|
|
|
|
|
Goyaves
|
|
|
|
|
Citrons
|
|
|
|
|
Autres à préciser
|
|
|
|
|
Autres activités
économiques
Types d'activités
|
Dépenses liées à
l'activité
|
Revenus
|
Vente de dolo
|
|
|
Mécanique
|
|
|
Vente de noix de karité
|
|
|
Salariat agricole
|
|
|
Artisanat
|
|
|
commerce
|
|
|
Autres à préciser
|
|
|
QUESTIONNARE N°4
POPULATION CIBLE :VENDEURS ET
REVENDEURS
Identification
Nom : Ethnie :
Prénom (s) : Taille du ménage :
Age : Origine : ...
Sexe :
Nom du marché :
1. Etes-vous : producteur-vendeur grossiste demi-grossiste
détaillant commerçant autres :
2. Depuis quand vendez-vous les produits maraîchers ?
Organisation du commerce
3. Achetez-vous collectivement ou individuellement ? Si vous
achetez collectivement, expliquez comment et avec qui cet achat est
organisé ?
4. Avec quel moyen de transport effectuez-vous ce commerce ?
1=vélo 2=mobylette 4= bâché 6=transport
commun
3= charrette 5=camion 7=autres à préciser
5. Quels sont les produits que vous vendez ?
6. Quelles sont les quantités que vous achetez par
période ?
7. Quelles sont les quantités que vous arrivez à
écouler ?
Spéculations
|
Quantités achetées
|
Quantités vendues
|
oignon
chou
tomate
poivron
laitue
cucurbitacées
aubergine locale
aubergine violette
carotte
Autres
8. Qui sont clients ? consommateurs directs grossistes
demi-grossiste détaillant
9. Quel est le nombre de clients par jour ?
10. D'où viennent-ils ?
11. A qui est-ce qu'ils revendent selon vous ?
12. Vendez-vous vos produits hors de Koudougou ? oui non
Si oui, précisez les lieux de vente ?
13. Quelles sont les unités de mesure à votre
niveau ?
14. Quels sont les différents prix de vente par
unité de mesure ? Fluctuation des prix
15. Quels sont les différents prix de vente par
période ?
Spéculations
|
Quantités en kg
|
Unité de
mesure
|
Prix bas
|
Prix normal
|
Prix élevés
|
oignon
|
|
|
|
|
|
chou
|
|
|
|
|
|
tomate
|
|
|
|
|
|
poivron
|
|
|
|
|
|
laitue
|
|
|
|
|
|
cucurbitacées
|
|
|
|
|
|
aubergine locale
|
|
|
|
|
|
aubergine violette
|
|
|
|
|
|
carotte
|
|
|
|
|
|
Autres
|
|
|
|
|
|
|
16. Quelles sont les modalités de fixation des prix ?
17. Quelle est votre marge bénéficiaire ?
18. A combien estimez vos gains en fin de saison ?
19. Comment stockez-vous vos produits ?
20. Existe t-il des méventes et à quelle
période ?
21. Quelles sont vos difficultés concernant
l'écoulement ?
GUIDE D'ENTRETIEN AVEC LES AUTORITES
COUTUMIERES
Date de l'enquête :
Nom de l'enquêté :
Département :
Village :
Quartier ou secteur :
1. Quelle est l'origine du nom du village ?
2. Qui est le fondateur du village ?
3. D'ou venaient les premiers habitants ?
4. Quelle est l'organisation sociale qui prévaut dans le
village ?
5. Quel est le régime foncier qui prévaut dans le
village ?
6. Comment se prennent les décisions
macro-économiques dans le village ?
7. Depuis quand pratiquez-vous la culture
maraîchère ?
8. Qui a introduit la culture maraîchère dans le
village et depuis quand ?
9. Quelle activité prédominait avant
l'introduction de la culture maraîchère ?
10. Pourquoi pratiquez-vous la culture maraîchère
?
GUIDE D'ENTRETIEN AVEC LES AGENTS TECHNIQUES DE
L'AGRICULTURE
Date de l'enquête :
Nom de l'enquêté :
Département : Village :
Quartier ou secteur :
Qualification :
1. Comment est structuré votre service ?
2. Comment intervenez-vous sur le terrain ?
3. Depuis quand encadrez-vous des maraîchers ?
4. Combien de groupement maraîcher encadrez-vous vos
maraîchers ?
5. Comment encadrez-vous vos maraîchers ?
6. Arrivent-ils à mettre en application les nouvelles
techniques de production ? Si non, pourquoi et quelles sont les
difficultés ?
7. Quelles appréciations faites-vous de la production
maraîchère ?
8. Quelles appréciations faites-vous du niveau technique
des maraîchers ?
9. A quel niveau de la production encadrez - vous les
maraîchers ? Entretien des plantes récolte conservation
10. Quelles sont selon vous les difficultés
rencontrées par les maraîchers ? Acquisition d'intrants
Qualité des intrants Moyens financiers
Problèmes phytosanitaires Ecoulement des produits
récoltés Autres
11. Quelles sont selon vous les solutions ?
GUIDE D'ENTRETIEN AVEC LA COMAR
1. Depuis quand la COMAR existe t-elle ?
2. Pourquoi avez-vous créé la COMAR ?
3. La COMAR compte combien de membres ?
4. Comment fonctionne t- elle ?
5. A quel niveau de la production intervenez-vous ? Octroie
d'intrants Encadrement de maraîchers Commercialisation Autres
6. Avec quelle structure organisez-vous la commercialisation
?
7. Quelles sont les produits livrés à cette
structure ?
Spéculations
|
|
oignon
|
|
chou
|
|
tomate
|
|
poivron
|
|
laitue
|
|
cucurbitacées
|
|
aubergine locale
|
|
aubergine violette
|
|
carotte
|
|
Autres
|
|
|
8. Quelles sont les quantités livrées et leur prix
de vente ?
Spéculations
|
Quantités en kg
|
Prix
|
oignon
|
|
|
chou
|
|
|
tomate
|
|
|
poivron
|
|
|
laitue
|
|
|
cucurbitacées
|
|
|
aubergine locale
|
|
|
aubergine violette
|
|
|
carotte
|
|
|
Autres
|
|
|
|
9. Comment se fait la collecte des produits maraîchers
?
10. Quels sont vos moyens de collecte ?
11. Bénéficiez-vous de l'appui de certaines
structures bancaires ? Si oui lesquelles ?
12. A combien s'élève ce prêt bancaire ?
13. Disposez-vous d'un compte bancaire ?
14. A combien s'élève ce compte bancaire ?
15. Quelles sont vos difficultés rencontrées dans
l'écoulement des produits ?
125 TABLE DES MATIERES
DEDICACE 2
REMERCIEMENTS 3
RESUME 4
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATION 5
INTRODUCTION GENERALE 6
I. PROBLEMATIQUE 6
II. LES HYPOTHESES DE TRAVAIL 9
III. LES OBJECTIFS DE L'ETUDE 9
IV. LA METHODOLOGIE
MISE EN OEUVRE 9
1. La Revue de la littérature 10
2. Les enquêtes de terrain 12
2.1 L'échantillonnage spatial et démographique
12
2.1.1 L'Echantillon spatial 12
2.1.2 L'échantillon démographique 12
2.2 La collecte des données 13
V. Les problèmes rencontrés 14
CHAPITRE I : LE MILIEU PHYSIQUE 16
I. LA SITUATION GEOGRAPHIQUE 16
II. LE CLIMAT 18
1. Les précipitations 18
2. Les températures 19
3. Les vents 21
III. LE SUBSTRATUM GEOLOGIQUE ET LE RELIEF 22
IV. LES SOLS 22
V. L'HYDROGRAPHIE 23
VI. LA VEGETATION 26
CHAPITRE II : LES ASPECTS HUMAINS ET ECONOMIQUES DE LA
ZONE 27
D'ETUDE 27
I. LES DONNEES DEMOGRAPHIQUES 27
1. La Répartition spatiale de la population 27
2. La Structure de la population 28
II. l'Organisation sociale 29
III. Le régime foncier 30
IV. LES ACTIVITES ECONOMIQUES 31
1. L'agriculture 31
2. L'élevage 33
3. Les Activités secondaires 35
CHAPITRE III : LE MARAICHAGE A REO ET A GOUNDI
36
I. L'ORGANISATION DE L'ACTIVITE MARAICHERE 36
1. Les techniques de culture 36
1.1 La préparation des jardins 36
1.2 Les semis en pépinières et le repiquage 38
1.3. Les variétés produites 39
1.4. Les superficies cultivées 39
1.5. Les techniques et les pratiques culturales 40
1.5.1. Les travaux d'entretien des plantes 40
1.5.2 L'arrosage 42
1.5.3. Le traitement phytosanitaire . 44
1.5.4. Les cultures maraîchères en saison pluvieuse
45
1.5.5. Les formes de mécanisation de la production
maraîchère : une alternative
pour accroître la production 46
1.5.6. Les raisons d'une non-application des techniques modernes
47
2. L'encadrement de la production 48
2.1. Les structures étatiques et le système
d'encadrement 49
2.2. Les structures paysannes 50
2.2.1 Les groupements maraîchers 50
2.2.2 Les coopératives : La COMAR 51
3. L'organisation spatiale de la production
maraîchère 52
3.1. Les jardins isolés 52
3.2. Les jardins autour des points d'eau : cas du barrage de
Dioro à Goundi 53
4. La récolte et le transport des produits
maraîchers 54
4.1. Les techniques de récoltes 54
4.2. Les quantités récoltées 56
4.3. La collecte et le transport des produits maraîchers
58
4.3.1. Les méthodes de collecte 58
4.3.2. Le transport des produits maraîchers 59
5. Les techniques de conservation des produits maraîchers
: cas de l'oignon 60
6. Le calendrier des cultures maraîchères et le
calendrier agricole des cultures pluviales
61
II. LES FORMES D'UTILISATION DE LA PRODUCTION MARAICHERE
62
1. Les produits maraîchers comme une source d'alimentation
62
2. Les vertus thérapeutiques et cosmétiques des
produits maraîchères 66
CONCLUION PARTIELLE 66
CHAPITRE I : LA COMMERCIALISATION DES PRODUITS
MARAICHERS ET ... 69
LES REVENUS 69
I. LA COMMERCIALISATION 69
1. Les circuits de distribution des produits maraîchers
à Goundi et à Réo 69
1.1. Les circuits spontanés 69
1.2. Les circuits structurés 72
2. La typologie des marchés et les acteurs commerciaux
73
2.1. Les marchés locaux 73
2.2. Le marché de Koudougou, principal pôle
d'attraction des produits maraîchers 74
2.3. Les marchés régionaux 76
2.4. Les marchés sous-régionaux 77
3. La vente et le mécanisme de fixation des prix 78
II. LES REVENUS DU MARAICHAGE 80
1. L'estimation des revenus du maraîchage dans les
ménages 81
2. L'estimation des revenus du maraîchage par
spéculation 83
3. La comparaison avec les revenus des autres activités
84
3.1. Les revenus agricoles 84
3.2. Les revenus de l'élevage 85
3.3. Les revenus des autres activités économiques
85
3.4. La part du maraîchage dans les revenus des
ménages 86
CHAPITRE II : L'UTILISATION DES REVENUS DU MARAICHAGE
88
I. LE ROLE ECONOMIQUE DES CULTURES MARAICHERES
88
1. La création de nouvelles sources de revenu : cas de
l'élevage 88
2. La contribution à la sécurité
alimentaire 89
3. L'acquisition d'équipements et des bien
manufacturés 90
4. L'épargne 92
II. LE ROLE SOCIAL DES CULTURES MARAICHERES
93
1. L'apport à l'éducation et à la
santé. 93
2. Les cérémonies 93
3. La fixation des jeunes dans leurs terroirs 94
CHAPITRE III : PERSPECTIVES ET SUGGESTIONS 94
I. LES PERSPECTIVES 94
II. LES SUGGESTIONS 95
Conclusion partielle 97
CONCLUSION GENERALE 98
BIBLIOGRAPHIE 100
ANNEXES 107
|