CHAPITRE III : LE MARAICHAGE A REO ET A GOUNDI
I. L'ORGANISATION DE L'ACTIVITE MARAICHERE
1. Les techniques de culture
Pendant la saison sèche, les travaux auxquels s'adonne
le producteur maraîcher dans son jardin sont la préparation de la
parcelle, le repiquage des pépinières et l'entretien des plants
jusqu'à la maturation.
1.1 La préparation des jardins
La préparation d'un jardin se résume à la
confection de la clôture, des planches et des puits. L'ensemble de ces
activités débute après les premières
récoltes, plus précisément dans le mois d'octobre.
Le défrichement qui intervient tout juste après
les premières récoltes vise à débarrasser les
champs des résidus de récolte et du couvert
végétal. Il est suivi d'un labour qui permet de retourner la
terre sur une certaine profondeur. Il se fait à la daba et à la
pioche. L'ensemble de ces opérations vise à donner au sol une
structure physique convenable à la bonne croissance des plantes.
Les clôtures des jardins sont pour la plupart faites de
tiges de sorgho tressées (plus de 90% des jardins). En revanche, pour
ceux qui disposent de plus de moyens, les clôtures sont faites de briques
en terre battue. Ces jardins se situent autour des concessions. La haie vive
constitue également un moyen de protection des cultures pour les grandes
superficies (plus d'un hectare). Dans l'ensemble, ces clôtures mettent
les cultures à l'abri des animaux en divagation durant cette
période. Les clôtures faites de tige de mil sont
généralement renouvelées chaque année. Les outils
utilisés pour ce travail sont entre autres la pioche, la machette et la
daba pour creuser et placer les perches en bois autour des jardins.
L'inconvénient de cette technique est la disparition progressive de
certaines espèces végétales.
A l'intérieur des jardins, sont confectionnées
des planches en petits rectangles à partir des outils localement
fabriqués (daba, pioche, binette). Les planches sont de tailles
réduites (0,5 m de long sur 0,4 m de large). Elles sont disposées
généralement en spiral autour d'un puits et portent le nom de
giolo en langue locale qui signifie«entourage d'un puits ».
La
superficie moyenne du giolo est de 0,25 ha. Les
superficies sont généralement estimées de façon
traditionnelle par le nombre de giolo qui constitue le jardin. Leur
disposition en spirale facilite selon les producteurs, l'arrosage des cultures.
La confection des planches est accompagnée d'un épandage de
fumure organique.
Une autre préoccupation pendant la préparation
des parcelles et la plus pénible est la mise en état et la
confection de nouveaux puits pour la mise en valeur de nouveaux jardins. Cette
activité réalisée avec les pioches, pelles et sceaux,
nécessite une main d'oeuvre plus importante. La plupart des producteurs
font alors recours au salariat agricole ou aux invitations. Cette situation
concerne 94,23 % des ménages enquêtées à Goundi et
43,54 % à Réo.
Les puits sont confectionnés chaque année dans
la mesure où ils s'éboulent. Cependant, certains
maraîchers, afin de réduire le coût de cette
activité, organisent des entraides pour creuser les puits à tour
de rôle dans leurs jardins.
Planche N°1 : Puisard confectionné
à Réo
(Prise de vue BOGNINI Siégnounou novembre 2005)
Après la préparation des planches et puits, les
jardins sont désormais prets à recevoir les semences et les
pépinières.
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