I.3. Eléments de la
rémunération
Rappelons que le salaire est calculé par jour et
payé à la fin du mois avec généralement un acompte
à la quinzaine. Les appointements sont calculés par mois et
payés à la fin du mois auquel ils se rapportent. Le traitement
est calculé par an en un montant global, divisé en douze tranches
dont chacune est payée le vingtième jour du mois
précédent celui auquel le traitement se rapporte12.
I.3.1. Processus de la détermination du salaire
Le salaire est fixé librement dans le cadre de la
convention collective ou du contrat de travail. Mais quelques règles
sont à respecter notamment : le salaire ne peut être
inférieur au SMIG horaire, ni aux salaires minimaux fixés par la
convention collective. L'employeur doit en outre assurer
l'égalité de rémunération entre homme et femmes.
Signalons que le salaire fixé librement par les deux
parties est aussi appelé le salaire conventionnel ou contractuel.
La loi prévoit ce qu'on appelle salaire minimal
légal. Il s'agit du SMIG (Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti)
qui a pour but l'assurance du minimum vital à chaque employé.
Donc salaire conventionnel ou contractuel ne peut en aucun cas être
inférieur au SMIG, mais bien sûr, au contraire,
supérieur.
Le SMIG varie en fonction de la qualification professionnelle
des travaux. Ce qui explique l'utilisation du concept salaire minimaux
légaux au lieu de salaire minimal.
La loi prévoit cinq catégories professionnelles
: le manoeuvre ordinaire, le manoeuvre spécialisé, le travailleur
semi-qualifié, le travailleur qualifié et le travailleur
hautement qualifié13.
Un tableau des salaires minimaux est ressorti en fonction de
ces qualifications professionnelles, il est réexaminé de temps en
raison de l'évolution du coût de vie.
12 Chr. Van Lierde, op-cit, p15
13 Chr. Van Lierde, idem
Tableau N°01 : TABLEAU DU SALAIRE MINIMUM
INTERPROFESSIONNEL GARANTI, DES ALLOCATIONS FAMILIALES MINIMA ET DE LA
CONTRE VALEUR DU LOGEMENT Applicable à partir du
1er Janvier 2008
Catégorie
|
|
Allocations familiales
|
Contrevaleur du logement
|
Manoeuvre I
|
II
Travailleur specialise =
|
Travailleur semi- qualifié
III
|
Travailleur qualifié
IV
|
V
Travailleur hautement
>
qualifie
|
Maîtrise VI
|
Cadre collaborateur VII
|
Echelon
|
Ordinaire
|
Lourd
|
|
1
|
2
|
3
|
1
|
2
|
|
1
|
2
|
3
|
4
|
1
|
2
|
3
|
4
|
|
|
Classe
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
6
|
7
|
8
|
9
|
10
|
11
|
12
|
13
|
14
|
15
|
16
|
17
|
|
|
Tension
|
100
|
116
|
133
|
154
|
178
|
206
|
237
|
274
|
317
|
366
|
422
|
488
|
564
|
651
|
752
|
868
|
1000
|
|
|
Taux en FC
|
1680
|
1949
|
2234
|
2587
|
2990
|
3451
|
3982
|
4603
|
5326
|
6149
|
7090
|
8198
|
9475
|
10937
|
12634
|
14582
|
16800
|
168
|
33,6
|
Taux en $
|
3
|
3,48
|
3,99
|
4,61
|
5,34
|
6,16
|
7,11
|
8,22
|
9,51
|
10,98
|
12,66
|
14,64
|
16,92
|
19,53
|
22,56
|
26,04
|
30
|
|
|
Colonne
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
6
|
7
|
8
|
9
|
10
|
11
|
12
|
13
|
14
|
15
|
16
|
17
|
18
|
19
|
20
|
Pour un taux de : 560/1$
Source : Archives de SONAMO (Service d'Organisation Nationale de
la Main d'OEuvre)/Beni
I.3.1. Eléments intervenant dans le calcul de la
rémunération
Le calcule de la rémunération fait intervenir
généralement le temps effectif de travail, une série
d'autres avantages, les heures supplémentaires, les périodes de
congé annuel,...
Le temps effectif est l'élément très
important. En effet, le nombre des jours prestés pendant la
période considérée, permet le calcul du salaire proprement
dit ou du salaire de base.
A ce salaire de base, certains avantages sont
augmentés. A ce niveau, nous avons par exemple : les gratifications, les
primes et les avantages en nature, déterminés dans le contrat ou
par les usages.
Les gratifications
Ce sont les sommes d'argents remises par l'employeur pour marquer
à son personnel sa satisfaction de travail accompli. Elles peuvent
prendre toute une série de forme : treizième mois, double mois,
prime de vacance, prime de fin d'année, participation aux
bénéfices, prime pour événement familial
(naissance, mariage, décès,...)
En réalité, les gratifications ne sont pas
obligatoires, mais elles sont des pures libéralités de
l'employeur. Il en résulte d'une part que le taux et les conditions
d'attribution demeurent à la discrétion de l'employeur et d'autre
part que le salarié ne pourra en exiger le renouvèlement.
Les primes
Ce sont des sommes versées par l'employeur dans le
souci d'obtenir un meilleur résultat, une production accrue, continue,
de meilleure qualité ou au moindre prix de revient.
Nous pouvons citer par exemple
La prime de technicité : vise à encourager
un travailleur particulièrement compétent.
La prime de pénibilité : tient compte des
conditions de travail,
La prime de rendement : consiste en un supplément
proportionnel à l'évaluation de la production.
La prime tendant à récompenser la
fidélité :
Prime d'ancienneté : visant la
stabilité du personnel Prime d'assiduité :
visant à combattre l'absentéisme.
Les congés de circonstances
Pour les événements heureux ou pénibles de
la vie privée du travailleur, le Législateur a prévu des
jours de congé, appelés «congés de
circonstance».
Les jours fériés
légaux
Pour lesquels le travailleur a droit à son salaire
ordinaire.
Si un jour férié coïncide avec un Dimanche,
le congé tombe le jour ouvrable précédent. Il n'est pas
à confondre avec le jour chômé, pendant lequel le travail
est suspendu sur une décision des autorités.
Les heures supplémentaires
Le Législateur a fixé la durée maximale de
travail à 8 heures par jour et de 48 heures par semaine.
Les heures augmentées à cette durée
légale sont à donner droit à une augmentation de la
rémunération. Cette majoration s'effectue de la manière
suivante :
30% : pour les deux premières heures au delà des 48
heures hebdomadaires,
60% : pour les heures suivantes,
100% : soit double salaire pour les heures supplémentaires
prestées le jour de repos hebdomadaires ou les jours
fériés légaux.
Exemples des jours fériés
légaux :
01/01 : Fête de nouvel an
01/05 : Fête de Travail
25/12 : Fête de Noël
30/06 : Fête de l'indépendance en R.D Congo
Le congé annuel
Le travailleur a droit chaque année à un
congé. La nécessité de celui-ci est à la
santé du travailleur et ce dernier ne peut y renoncer dans le but par
exemple, d'obtenir une double rémunération pendant cette
période.
Modèle d'une fiche de paie Décompte
d'appointement du travailleur Exemplaire destiné à
l'employeur14
RETENUES
SONAS
Pension
UnitZ
Cadeza
Avantages spéciales
Contribution sur rémunération
CASOP
Divers
ALLOCATIONS FAMILIALES Nombre d'enfants
Transport
Logement
Indemnité non taxable
REMUNERATION
Salaire de base Jours (heures)
Congé payés Jours
Jours de maladie ou accident Jours
Heures supplémentaires Heures
Heures
Jours Férié et Dimanche
Nom et post-nom
Numéro d'ordre
Matricule INSS (N°carte pension)
Nature de l'emploi
Classification légale
Montant Net payé , le 20
Signature du Travailleur Nom et Adresse de
l'employé
Période du au 20....
Montant soumis à retenue pension
Total des retenues
Net
Brut total
Signature
14 Archives de SONAMO (Service d'Organisation
Nationale de la Main d'Oeuvre)/Beni
2. LE SALAIRE
Le salaire est une rémunération d'un travail
payé régulièrement par un employeur à ses
employés en vertu d'un contrat de travail15.
La notion de salaire n'est pas uniquement employée
pour les ouvriers et employés. Elle recouvre aussi les diverses primes
touchées en plus de salaire habituel par les employés, les
honoraires en cas des professions libérales et les retenues des chefs
d'entreprises.
Remarquons qu'il n'y a pas vraiment trop de différence
entre la rémunération et salaire. Tel que nous l'avions
défini ci-haut, le salaire est différent du point de vue du
salarié et de l'employeur. Le salarié reçoit un salaire
réel qui correspond au salaire brut duquel ont été
soustraits les prélèvements à la charge du salarié.
L'employeur paie quant à lui un certain montant de charges patrimoniales
en plus du salaire brut.
Le salaire peut être calculé de manières
différentes : il existe le salaire au rendement destiné à
encourager la productivité des travailleurs, le salaire au temps, le
salaire à prime qui comprend une base fixe et une prime si certaines
conditions sont satisfaites ou encore le salaire à la tâche ou
à la pièce16.
Le salaire est le résultat d'une négociation
entre l'employeur et l'employé. La liberté de l'un et de l'autre
peut cependant être limitée par l'existence de certaines
conventions collectives, résultat de négociations collectives et
qui fixent les taux de salaires minimums ou de dispositifs légaux.
3. LA SATISFACTION
Le concept satisfaction est conçu comme un contentement
ou un plaisir qui résulte de l'accomplissement de ce qu'on entend ou de
ce qu'on désire.
Pour satisfaire une personne, il faut connaitre le genre de
récompense qui pourra le mieux résoudre et répondre
à ses besoins. Choisir la récompense appropriée est
souvent assez difficile. Pour certains, ce sera une bourse de salaire ou un bon
bureau, pour d'autre un billet pour une partie de tierce ou un simple
dîné.
Dans le comportement organisationnel, l'attitude envers le
travail ou d'une tâche particulière présente plus
d'intérêt. Cette attitude est souvent désignée comme
la satisfaction professionnelle. Dans le sens le plus général, la
satisfaction
professionnelle est un état émotionnel
agréable ou positif découlant de l'expression favorable que l'on
retient de son travail ou des expériences17. Cette impression
ou ce sentiment semble se produire quand le travail correspond au besoin ou
à la valeur des individus.
Cependant, il sied que dans le milieu professionnel
s'avère un facteur capital. Elle se présente parfois comme une
simple notion. En effet, au sein de l'organisation, une personne peut ou ne pas
être satisfaite. Pourtant, il vaut mieux considérer que cette
satisfaction professionnelle se compose d'une série d'attitudes envers
le travail qui peuvent correspondre aux divers aspects de son travail. Par
exemple, un instrument de mesure sous le nom de l'indice de description de
l'emploi (job description) détermine la satisfaction en fonction de cinq
aspects particuliers de travail d'une personne : le salaire, la promotion, la
hiérarchie, le travail lui - même, le collègue de
travail.
Les causes de la satisfaction professionnelle ou
mécontentement varient d'une personne à une autre pour beaucoup
d'employés, il semble que les raisons se trouvent suivant
l'intérêt du travail, la passion que l'on retrouve pour son
métier, les exigences qu'il suscite.
Notons que la satisfaction professionnelle présente
aussi ses conséquences.
C'est ici qu'apparait avec pertinence, combien il est
difficile d'établir un lien entre les attitudes et le comportement. Par
exemple, selon une idée communément rependue et pleine de bons
sens, la satisfaction professionnelle devrait entraîner un meilleur
rendement c'est-à-dire «un travail heureux est un bon
travailleur». Pourtant des nombreuses études ont
démontré qu'il n'existe généralement pas de
relation simple et directe entre les attitudes professionnelles et la
qualité du travail accompli.
Notons également que les attitudes
générales permettent plutôt de prévoir ces relations
d'ensemble et que les attitudes particulières sont plus
précisément liées à des relations
spécifiques. Ce principe explique en moitié pourquoi le rapport
que l'on s'attendait à trouver entre la satisfaction professionnelle et
la prestation n'existe pas le plus souvent globalement la satisfaction
professionnelle reflète une attitude très générale.
Elle recouvre une série d'attitudes nombreuses à propos de divers
aspects de travail. La généralité d'exécutions
d'une tâche particulière comme la préparation d'un rapport
mensuel ne découle pas nécessairement de l'attitude
générale.
17 E. LOCK, Nature and causes of job
satisfaction, in éd. Hand book of Industrial and
organization psychology Chicago, 1976.
Tableau n° 01 : Les effets et divers facteurs
liés au travail sur la
satisfaction professionnelle18
Facteurs liés au travail
|
Effet
|
· Travail lui - même :
|
|
- Gage travail
- Exigences physiques
|
- Le travail contenant un gage mental que
l'individu peut réussir à remplir est une source
de satisfaction,
- Le travail fatiguant et décevant,
|
- Intérêt personnel
- Système de facteur
|
- Le travail intéressant sur le plan personnel est
satisfaisant,
- Les récompenses qui sont équitables et qui
correspondent correctement à la performance réalisée sont
satisfaisantes.
|
· Les conditions du travail
|
- La satisfaction dépend de l'adéquation, les
|
|
- Sur le plan physique
|
conditions de travail et le besoin physique,
|
- Réalisation d'un objectif
- Le moi
- Les autres membres de l'organisation
|
- Les conditions de travail qui mettent en avant
la réalisation d'un objectif sont satisfaisantes,
- L'estime de soi favorise la satisfaction professionnelle,
- Les individus seront satisfaits ou superviseurs, des
collègues qui voient les choses de la même manière
qu'eux.
|
- Le management
|
- Les individus seront satisfaits. Processus
destiné à les aider à obtenir de
récompenses.
|
- Les avantages divers
|
Les individus seront mécontents si
l'organisation leur assigne le rôle conflictuel et/ou
des rôles ambigus,
- Pour la plupart des travailleurs, les avantages n'ont pas un
fort impact en matière de satisfaction professionnelle.
|
18 C.T. Mukito Walyuva, Cours de question
approfondie de Gestion de Ressources Humaines, L1 Sciences
Commerciales et Financières, Cours inédit, 2007 - 2008.
4. LA MOTIVATION
La motivation est l'ensemble des impulsions, des
désirs, des besoins, des préférences soit internes, soit
externes qui incitent une personne à réagir
favorablement19.
Pour JOCELYN JACQUES, la motivation peut se définir
comme un comportement actif orienté vers un but. Il faut alors
considérer trois éléments, qui nécessairement,
doivent faire partie au moment où l'on veut définir la
motivation20.
Il faut voir ce qui pousse une personne à agir
c'est-à-dire les besoins, le caractère dynamique ou l'action ou
encore le comportement et l'élément qui soutient l'action en
cours d'exécution c'est-à-dire le but.
Ces trois éléments constituent le cycle de la
motivation qui peut se schématiser de la manière ci-après
:
Besoin
But
Comportement
La motivation est donc ce qui stimule ou suscite un
comportement. Ce qui dirige les conduites et nourrit la tendance à
persévérer. Elle déclenche l'activité de
l'individu, le pousse à atteindre le but, à prolonger l'action
quand le but n'est pas atteint, à arrêter l'activité quant
le but est atteint.
4.1. Origines de la motivation
La motivation tire ses origines sous deux ordres :
l'intérieur et l'extérieur.
La motivation à l'intérieur de l'individu dite
d'origine intrinsèque correspond aux valeurs, aux besoins et aux
croyances de l'individu.
La motivation à l'extérieur de l'individu ou
motivation extrinsèque est issue du milieu. Ses sources sont davantage
liées aux conditions de travail, aux règles et aux normes
présentes dans une organisation.
19 Amédé MATSORO MITONDO,
Eléments de Psychologie Générale,
éd. Uzima Tele, Goma (Nord-Kivu)/RDC, 1998, p95
20
4.2. La motivation
professionnelle21
Elle se définit comme la volonté de fournir un
effort important afin d'atteindre les objectifs fixés par l'entreprise,
volonté conditionnée par la capacité dudit effort à
satisfaire un besoin personnel. Plus simplement, la motivation est fonction de
3 éléments : l'effort, les objectifs de l'entreprise et les
besoins. Bien que la motivation puisse s'appliquer dans son sens le plus
général, à toutes sortes d'objectifs, l'attention
particulière accordée ici aux comportements des individus dans le
travail explique qu'on s'intéresse uniquement aux objectifs de
l'entreprise.
L'idée d'«effort» correspond à une
mesure d'intensité. Lorsqu'une personne ne se sent motivée, elle
travaille plus dur, plus longtemps. Elle s'implique davantage dans sa
tâche. Pour autant, ce surcroît d'effort a peu de chance de
profiter à l'entreprise s'il faut prendre en compte non seulement
l'intensité des efforts, mais aussi leur qualité et
privilégier ceux qui s'accordent avec les objectifs de l'entreprise et
s'orientent vers leur réalisation. La motivation doit enfin être
envisagée comme un processus de satisfaction des besoins. D'où le
schéma ci-contre :
Besoin non Tension Pulsion
satisfait dynamique
Comportement de recherche
Besoin satisfait
Reduction de la tension
4.3. La motivation économique
La théorie de juste salaire ou la motivation
économique peut être résumée comme suit : les hommes
travaillent tout simplement pour obtenir un salaire leur permettant de
satisfaire certains besoins en dehors de leur travail. Ils cherchent à
éliminer le «freinage» de la production. Taylor propose
à ce fait la solution comme suit : une juste rémunération
et une rationalisation de l'organisation.
La juste rémunération est celle dont le calcul
est compréhensible et contrôlable.... et qui correspond à
l'attente du salarié. L'écart entre le salaire attendu et le
salaire reçu est source d'insatisfaction, donc de
démotivation.
21 Stephen Robbons & David Decenzo,
Management, l'essentiel des concepts pratiques,
4ème éd. Learson Eduction inc, Paris, 2004, 286
Aujourd'hui encore, le salaire reste l'un des premiers
facteurs de motivation. Toutefois, dans certaines circonstances (notamment en
situation de sécurité d'emploi), un salaire élevé
peut donner satisfaction au salarié, sans le «pousser»
à travailler.
4.4. Les théories de la
motivation22
D'une façon générale, la motivation est
subdivisée en deux catégories à savoir : théories
du contenu et théorie du processus.
|