WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Contribution à  la stratégie de sélection de génotypes de piments (capsicum annuum,l) adaptés aux conditions tropicales chaudes et humides

( Télécharger le fichier original )
par Tristan NONDAH
Ecole Nationale Supérieure d'Agriculture, Thiès / SENEGAL - Ingénieur Agronome 2004
  

Disponible en mode multipage

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

DEDICACES

Avec la Grâce du Très Haut sans qui rien n'aurait été possible aujourd'hui...

A SAVOU, ma mère ; tu n'auras jamais tort d'avoir toujours cru en moi et d'avoir fait de moi ce que je suis devenu.

A mon PERE, pour la rigueur qui m'a façonné...

A mes frères Blandine, Guy Patrick, Diane Olive, Marie Emma, Yannick Larry, Loïc Jeffrey, je vous serai toujours reconnaissant de tant d'affection et de sacrifices consentis, quelle chance ai-je de vous avoir ?!...Et toute ma famille

A mes `'frères'' Hugues et Ismaël pour tous les moments de joie, de peine et de galère. Nos dreams deviennent de plus en plus réalité et le `'HIT'' a sans doute commencé son envol vers les sommets, soyez prêts !

Sheila, pour ton soutien sans faille et tout ton amour, trouve ici l'expression de toute ma gratitude ainsi que mon amour réciproque

A Lamine et Mariétou Kamara, remerciements infinis pour avoir fait de moi un privilégié par vos soins affectueux...J'ai des larmes que je ne peux retenir !

A Lysiane, Marcelle, Ginette, Raïssa, formidables et spéciales que vous êtes, si vous n'aviez pas été là, il aurait fallu vous créer. Gros bisous !

A Bernardin, Jeanne et ses frères, Stan, Judy, Tidiane,

A Cynthia, , Marlène, Tina, Gali, Alix, Anouchka, encore merci pour vos leçons de sympathie

A mes amis d'Awendjé...

A tous les membres du « Kongossa » de la 8 C, particulièrement Khassim, Lamine `'Niak'', Francis, Guy Blaise `'Kirikou'' sans oublier mon grand, Simon.

A tous ceux que j'aurais `'oublié'', faute de place, sachez que je vous porte dans mon

A tous les braves et valeureux agriculteurs qui ont été victimes du péril acridien, sans oublier tous ceux (agents, techniciens et volontaires) qui ont contribué à mener la lutte.

Une pensée très pieuse pour vous tous qui êtes déjà partis ; une spéciale pour ma grand-mère Alphonsine `'Kaka'', tu aurais du voir ton Petit papa aujourd'hui. Je ne t'oublie de là où tu es Taylor, ton vide ne sera jamais comblé dans la famille. Toi non plus, Michel Wabo, durant tout mon séjour à l'ENSA, ton souvenir m'est resté gravé. Que Dieu vous garde !

I. REMERCIEMENTS

A l'issue de ce modeste travail qui couronne notre passage à l'ENSA, qu'il me soit permis ici d'adresser mes sincères remerciements à tous ceux là qui de loin ou de près y ont joué un rôle :

· Pr. Papa Ibra Samb et Dr. Abdoulaye Dramé respectivement Directeur et Directeur des études de l'ENSA, et à travers eux, l'ensemble du corps professoral et du personnel de l'école.

· Messieurs Moussa Fall et Alioune Coly anciens Directeur et Directeur des études qui m'ont permis d'intégrer cette école et de réaliser un rêve d'enfance.

· Dr.Saliou Ndiaye, Chef du Département `'PV'', le grand frère avant d'être l'enseignant, toujours là, avec les mots qui suffisaient, quand il le fallait.

· La Direction de TROPICA SEM et particulièrement à Dr. Rémi Nono-Womdim pour m'avoir ouvert les portes de la station `'Baobab'', sans jamais ménager aucun effort pour m'assurer les conditions de travail les meilleures. En plus de la rigueur scientifique, de la disponibilité....Je garde en admiration le charisme du Chef mais surtout la grande sympathie d'un Aîné.

· Dr. Alain Palloix de l'INRA pour son importante contribution à ce travail et son action dans la recherche sur les piments. J'ai été honoré de travailler avec un spécialiste de renommée mondiale.

· Tous les membres du Jury pour l'honneur que vous me faites d'évaluer ce travail

· Mamadou Sarr et Fatoumata Coly, mes `'compagnons techniques'' pour tout leur soutien dans ce travail. Et à travers eux, l'ensemble du personnel de la station de Keur Ndiaye Lô pour m'avoir intégré vraiment comme un des leurs.

· Monsieur Ibrahima Diop de la maintenance, messieurs Hann et Fall, sans oublier madame Faye de la bibliothèque, monsieur Ibrahima Bâ et tout le personnel de l'ENSA.

· Ma `'Promo'' d'origine, la 19e, d'abord. Ensuite à ma `'Promo'' d'adoption, la 20e pour tous les moments communs de dur labeur mais surtout pour l'ambiance formidable. Mention spéciale à mes confrères `'PV 2004'' ; Sémou, Seyny, Bassirou et Halimatou

· L'ensemble de la Communauté étrangère ; Carole, Stella, Noëlla, Djihane, Les `'Centro'', Ali, Christian, Fanéli, Barry

· A tous mes anciens particulièrement Nicolas Bassène, Francis Bouba, Richard, Toka, Yves, .. et Mes cadets, Iso Diatta, Ndiaga, Nabou, Bintou., Modou Marie et tout le reste

II. Résumé

Le piment doux (Capsicum annuum L.) est une plante maraîchère de grande importance connue et cultivée de par le monde. Son adaptation à des conditions tropicales chaudes et humides pose cependant des problèmes en ce sens que la chaleur humide et la forte pression parasitaire qui y sont relatives affectent grandement la culture. D'où la nécessité de développer des variétés dites tolérantes à cet environnement.

Pour ce faire, la sélection d'un matériel adapté passe par l'intégration de caractères de résistance et d'adaptation portées par une espèce voisine, en l'occurrence C. chinense réputée tolérante car présentant d'intéressantes caractéristiques en saison pluvieuse.

En conditions d'hivernage, il a été procédé à l'évaluation et la caractérisation d'une quarantaine de génotypes, produits de la première génération d'un rétrocroisement ou backcross de plusieurs lignées de populations d'origines diverses.

Il ressort de notre analyse que dans l'ensemble (93 %), tous les génotypes ont démontré un comportement positif généralisé du point de vue de l'adaptation et donc de la tolérance à la chaleur humide. Les résultats suivants :

*Deux niveaux de vigueur ; bonne vigueur (49 %) et vigueur moyenne (44 %),

*10 % de levée tardive,

*Un rythme de croissance et un niveau d'encombrement moyens supérieurs à la moyenne des témoins,

*88 % des génotypes présentaient une précocité de floraison,

*La fructification est normale pour 62 % de l'ensemble du matériel et le poids moyen des fruits est fort appréciable,

*Du point de vue de leur conformation, les idéotypes recherchés constituent la grande majorité des fruits obtenus à raison de 67 % de carrés de type `'Yolo'' et 31 % de demi-longs de type `'Lamuyo''.

Sur la base de ces indicateurs quelques génotypes ont été `'choisis'' pour affiner davantage la sélection par conséquent une meilleure fixation des caractères de tolérance et d'adaptation aux conditions tropicales chaudes et humides.

Mots-clés :Capsicum annuum, Capsicum chinense, adaptation, résistance, hivernage, backcross

III. Abstract

Sweet pepper (Capsicum annuum L) is an important fruit vegetable widely known and grown in the world.

However in hot and humid tropics, sweet pepper is susceptible to all kinds of diseases and the too heavy rainful is harmful to the crops, for it causes poor fruit set and rotting of the fruits.

For this reason, it's necessary to develop varieties possessing both adaptation to this kind of environment and resistance to major diseases.

The appropriate breeding work need the use of resistance genes of a closely relative species like the hot and aromatic pepper (Capsicum chinense) in which is reported good adaptation and tolerance to hot and humid conditions.

During the rainy season, evaluation and characterization of about forty genotypes resulting from the first generation backcrossing of various cultivars intercrossed has been performed. The analysis has allowed to find out significant adaptation traits in the material such as:

*Suitable vigour level; 49 % (good vigour) and 44 % (middle vigour),

*Acceptable growth rhythm and plant canopy,

*88 % of genotypes showed few days to flowering,

*62 % normal fruit setting,

*Suitable fruit weight and size,

*Fruits types: 67 % `'Yolo'' and 31 % `'Lamuyo''.

Some genotypes have been chosen to confirm and improve the followed results. The breeding work is likely to deal with fixation of these significant characters.

Key words: Capsicum annuum, Capsicum chinense, hot an humid conditions, backcrossing, adaptation

IV. LISTE DES ACRONYMES

AFD : Analyse Factorielle Discriminante

CDH : Centre de Développement de l'Horticulture

ENSA : Ecole Nationale Supérieure d'Agriculture

INRA : Institut National de Recherche Agronomique (France)

ISTA : International Seed Testing Association

LISTE DES TABLEAUX

Titre

Page

1

Les vitamines du poivron

9

2

Les minéraux du poivron

9

3

Les composants du poivron

10

4

Les noms vernaculaires africains

10

5

Les besoins en eau par système d'irrigation

13

6

Génétique des caractères

22

7

Relevé météorologique de l'hivernage 2004

28

8

Liste des parents initiaux

29

9

Récapitulatif des croisements

30

10

Liste du matériel total testé

32

11

Suivi de la fertilisation

33

12

Traitements phytosanitaires effectués

34

13

Relevé pathologique

46

14

Les corrélations totales des variables

56

15

Comparatif des principales familles

59

LISTE DES FIGURES

Titre

Page

1

Les fruits

4

2

Coupe longitudinale du fruit

5

3

Les types variétaux de poivrons

6

4

Coupe d'une fleur

8

5

Symptômes de TMV sur fruit

15

6

Pucerons sur les feuilles

15

7

Symptômes de CMV sur une feuille

15

8

Symptômes de CMV sur les fruits

15

9

Plante affectée par le flétrissement

19

10

Aperçu des fruits récoltés

21

11

Situation de la zone des Niayes

27

12

Système élémentaire pour goutte à goutte

35

13

Répartition de la levée

39

14

Evolution de la levée

40

15

Evolution de la croissance moyenne

41

16

Evolution de la croissance comparée à mi-cycle et à la récolte

42

17

Evolution du niveau d'encombrement

43

18

Evolution des dimensions foliaires

44

19

Evolution du niveau de vigueur

45

20

Distribution de la floraison

47

21

Evolution de la floraison

47

22

Distribution de la fructification

48

23

Evolution de la fructification

49

24

Evolution de la première récolte

50

25

Evolution de la seconde récolte

50

26

Comparaison des deux récoltes

51

27

Evolution du rendement moyen par plante

52

28

Evolution du poids moyen des fruits

53

29

Evolution du calibre moyen des fruits

54

30

Evolution du nombre moyen de graines

55

31

Distribution de la couleur des fruits avant maturité

57

32

Distribution de la couleur des fruits à maturité

57

V. SOMMAIRE

Pages

Dédicaces................................................................................................II

Remerciements........................................................................................III

Résumé...................................................................................................IV

Abstract...................................................................................................V

Liste des acronymes.................................................................................VI

Liste des tableaux.....................................................................................VI

Liste des figures......................................................................................VII

INTRODUCTION GENERALE.......................................................................1

Première partie : Synthèse bibliographique

Généralités sur la plante et sa culture......................................................2

Le genre Capsicum..........................................................................2

Origine et distribution..............................................................2

Systématique et botanique : caractères généraux.......................2

Les espèces cultivées :caractéristiques principales....................3

L'espèce Capsicum annuum.............................................................3

Morphologie et types variétaux.................................................3

Morphologie..................................................................4

Types variétaux.............................................................5

Développement de la plante.............................................6

Mode de reproduction et biologie florale....................................7

mode de reproduction.....................................................7

Modalités de l'autogamie.................................................7

Biologie florale...............................................................7

L'abscission des organes reproducteurs....................................8

Importance de la culture................................................................8

Valeur nutritive........................................................................9

Les divers usages ..................................................................9

Nomenclature vernaculaire.....................................................10

Agronomie de Capsicum annuum.........................................................10

Exigences écologiques..................................................................10

Conduite et pratiques culturales.....................................................11

Semis et plantation................................................................11

Fertilisation et irrigation.........................................................12

Rôle des principaux éléments minéraux...........................12

Estimation des besoins et modalités pratique de la fumure12

Les besoins en eau........................................................12

Entretien cultural..................................................................12

Lutte contre les mauvaises herbes..................................12

Paillage ou mulching......................................................12

Utilisation des filets d'ombrage.......................................12

Tuteurage.....................................................................13

Les contraintes majeures de la culture.............................................14

les problèmes phytosanitaires.................................................14

les maladies virales.......................................................14

les maladies fongiques...................................................16

les maladies bactériennes..............................................18

Les ennemis animaux.............................................................19

Les accidents physiologiques.................................................20

Récolte et conservation..................................................................20

Génétique du piment (Capsicum annuum, L)..........................................22

Relations cytogénétiques........................................................22

Génétique des caractères.......................................................22

Qualité et sélection du piment..................................................23

Critères de qualité..................................................................23

Méthodes de sélection............................................................23

Sélection massale.........................................................23

Méthode généalogique différée (ou bulk)..........................23

La filiation unipare (ou SSD)...........................................24

Le backcross................................................................24

La sélection récurrente..................................................24

Facteurs influençant la production de semences hybrides..........24

La qualité d'une semence.......................................................24

Les hybrides et la production de semences..............................24

Expression de l'hétérosis.......................................................25

Justification de l'utilisation de C. chinense...............................25

Un point sur la recherche....................................................................26

Seconde partie : Méthodologie

Cadre de l'étude..................................................................................27

Localisation..................................................................................27

Agro-écologie du site.....................................................................27

Matériels et Méthode...........................................................................29

Matériel végétal.............................................................................29

Listing des parents initiaux.....................................................29

Tableau général des croisements............................................29

Matériel testé........................................................................31

Méthodologie................................................................................33

Dispositif expérimental...........................................................33

Fiche technique de l'essai......................................................33

Observations réalisées...........................................................36

Pendant la phase végétative...........................................36

Caractères quantitatifs..............................................36

Caractères qualitatifs................................................37

Pendant la phase générative...........................................37

Caractères quantitatifs..............................................37

Caractères qualitatifs................................................38

Traitement statistique des données..........................................38

Limites méthodologiques........................................................38

Résultats et discussion........................................................................39

Evaluation du matériel végétal.................................................39

En phase végétative...............................................................39

Caractères quantitatifs...................................................39

Evolution de la levée des plantes...............................39

Evolution de la hauteur des plantes...........................40

La canopée ou encombrement...................................42

Les dimensions foliaires.................................44

Caractères qualitatifs....................................................45

Le port....................................................................45

La vigueur générale..................................................45

L'état sanitaire.........................................................46

En phase générative...............................................................46

Caractères quantitatifs...................................................46

La précocité de floraison...........................................46

Evolution de la fructification......................................48

Le rendement et ses composantes.............................49

Le rendement génotypique moyen relatif........49

Le rendement génotypique moyen par plante..52

Le poids moyen des fruits............................53

Le calibre moyen des fruits..........................54

Le rendement grainier par génotype..............54

Caractères qualitatifs....................................................56

La couleur des fruits.................................................56

Avant maturité............................................56

A maturité..................................................57

L'état sanitaire........................................................58

Caractérisation globale du matériel végétal..............................58

Conclusion générale et perspectives........................................................61

Références bibliographiques....................................................................63

VI. INTRODUCTION GENERALE

Le piment doux (Capsicum annuum L.) plus connu sous le terme générique de poivron est une plante maraîchère originaire d'Amérique tropicale, très appréciée pour ses fruits surtout consommés en tant que légumes.

C'est une plante qui revêt une grande importance, tant du point de vue économique, du point de vue alimentaire que du point de vue de la recherche, en sélection et amélioration variétales notamment.

Depuis quelques années en effet la production mondiale de poivrons n'a cessé de s'accroître, passant de 10.769.000 tonnes en 1991 à 22.168.000 tonnes en 2002 (FAO, 2003), soit du simple au double en l'espace d'une décennie.

Les poivrons sont réputés être des sources importantes de vitamines, contribuant ainsi grandement à l'amélioration de la ration et de l'équilibre alimentaire. Ils représentent en plus, au même titre que les aubergines et les courgettes par exemple, d'excellents produits de diversification de la production agricole.

Cependant, la culture du piment (Capsicum annuum L.) se heurte à quelques problèmes d'adaptation dans certaines zones agro-écologiques.

En zone tropicale chaude et humide par exemple, la quantité et la qualité de la production se trouvent généralement et essentiellement affectées par la forte pression parasitaire liée aux conditions climatiques extrêmes. D'où, des rendements souvent aléatoires liés à l'adaptation à cet environnement qui mettent en exergue l'épineux problème de l'étalement de la production maraîchère sur toute l'année.

Si jusqu'à maintenant, de nombreux travaux ont été menés sur le poivron, ils ont conduit essentiellement à de pertinents résultats sur les diverses voies de résistance génétique à la prolifération des multiples ennemis de la culture. Et à ce titre certaines variétés présentent d'ailleurs d'intéressantes résistances aux maladies. Les questions liées à l'adaptation aux conditions tropicales chaudes et humides demeurent donc d'actualité et s'associent désormais à des programmes de recherche privilégiés.

Dans cette dynamique, le présent travail s'inscrit dans le cadre d'un programme de sélection dont l'objectif est le développement de variétés de poivrons adaptées aux conditions intertropicales. A terme, ces variétés devraient s'adapter à la chaleur humide en cumulant aussi bien des facteurs tant de résistances, d'adaptation que de tolérance à ces conditions.

Il s'agira donc pour nous, d'étudier les caractéristiques du développement végétatif et génératif vis à vis de la chaleur humide à travers une évaluation différentielle du comportement de plusieurs génotypes sélectionnés.

En définitive, nous tenterons de mettre en exergue les combinaisons qui révéleront les meilleures propriétés adaptatives et qui seront susceptibles d'être suivies dans le cadre d'une sélection créatrice ou d'une innovation variétale.

I. Généralités sur la plante et sa culture

I.1. Le genre Capsicum

I.1.1. Origine et distribution

Kalloo (1989) de même que De Witt & Bosland (1993) rapportent que les premières variétés de Capsicum, genre créé par Valerius Cordus en 1506 (Chaux & Foury, 1994), seraient originaires d'une zone localisée entre les montagnes sud brésiliennes à l'est, la Bolivie à l'ouest, le Paraguay et le nord Argentine au sud. Ils qualifient cette zone comme `'aire centrale'' où auraient été représentées toutes les principales espèces domestiquées du genre. Harlan (1987) pour sa part, précise deux zones d'origine ; le centre mésoaméricain pour C. annuum et le centre d'Amérique du sud pour les autres espèces. Les Capsicum se seraient alors répandus à travers les Amériques avant d'être domestiqués indépendamment dans la zone du Mexique (C. annuum), en Amazonie (C. chinense) et dans les régions méridionales d'Amérique centrale (C. frutescens). Les deux autres espèces (C. baccatum et C. pubescens) sont restées principalement confinées en Amérique du sud (De Witt & Bosland, 1993).

L'histoire nous enseigne que Christophe Colomb rapporta du piment en Europe au retour de son premier voyage à la conquête d'une nouvelle route des épices en 1493.

I.1.2. Systématique et botanique : caractères généraux

Le piment appartient au genre Capsicum de la grande famille des Solanaceae comme les aubergines (Solanum melongena, S. aethiopicum), la tomate ( Lycopersicon esculentum), la pomme de terre (Solanum tuberosum) ou encore la tabac ( Nicotiana tabacum).

Dans la sous-classe des Aristidae du groupe des Dicotylédones évoluées caractérisés par la gamopétalie (pétales soudés), les Solanaceae appartiennent à l'ordre des Polémoniales, à port herbacé et à ovaire supère. (Guignard, 1996)

La classification du genre est assez confuse (Purseglove, 1984). On dénombre une vingtaine de formes spécifiques et de nombreuses variétés botaniques. De deux (02) (Purseglove, 1984) à cinq (05) (Eshbaugh, 1977 cité par Chaine-Dogimont, 1993) espèces ont été domestiquées et sont les plus fréquemment cultivées suivant les régions du monde;

C.. annuum, C.. baccatum, C.. chinense, C.. frutescens, C. pubescens.

La saveur piquante de certaines espèces qualifiées de « piments  forts » (par opposition aux « piments doux ») est liée à la présence de la Capsaïcine (C18H27NO3), substance irritante du groupe des vanillyl-amides localisée au niveau du placenta (Anu & Peter, 2000) et dont la plus forte concentration se rencontre au voisinage des graines (Messiaen, 1975)

Chez les Capsicum, les graines sont lisses, plus plates que celles d'aubergine. La germination est identique à celle de la tomate et de l'aubergine.

Les feuilles sont glabres et lancéolées alors que les fleurs sont blanches en général et semblables à celles d'aubergine mais avec des dimensions plus réduites.

Les Capsicum produisent des fruits de forme et de taille variables ; verts avant leur maturité pour prendre des colorations jaunes, rouges ou violacées aux stades les plus avancés .

Les fruits peuvent être allongés, flexueux, coniques, globuleux à 3 ou 4 loges (lisses ou flexueux), sphériques ou plats côtelés.

I.1.3. Les espèces cultivées :caractéristiques principales

On peut distinguer les diverses espèces de Capsicum cultivées principalement par leur type de développement ; annuel ou vivace, mais aussi par certains caractères morphologiques (Messiaen, 1975). Greenleaf (1986) pour sa part fait état d'une combinaison entre les caractéristiques des fleurs et des fruits. Ainsi on a :

· Capsicum frutescens L. : espèce vivace dont la hauteur des plants dépend du climat, à feuillage fin, à fleurs souvent en bouquets (Williams et al, 1991) insérées par paires. Les feuilles sont parfois ovoïdes (De Witt & Bosland, 1993). Le pédoncule floral est droit à la floraison et les fruits sont allongés coniques (parfois ronds),très piquants mais peu parfumés. Ils sont faciles à sécher.

· Capsicum chinense Jacq. : a un feuillage plus large et plus gaufré que C. frutescens, mais pousse lui, plus lentement que C. annuum. Il est plus vivace que C. frutescens et peut donner au bout de 3 ou 4 ans des arbustes de 1,5 m de haut avec des troncs de 2 ou 3 cm de diamètre. Ses fruits (2 à 6 par noeud) sont de forme variée, en lanterne, ou très plats côtelés, très piquants (jusqu'à 250 000 sur l'échelle de Scoville) à doux (Grubben & El Tahir, 2004) et très parfumés. L'espèce est, de plus réputée pour sa longue période de récolte, ses besoins presque nuls en pesticides et son coût de production très appréciable. Son cycle varie entre 80 et 120 jours en moyenne. Les semences sont lentes à germer. Grubben & El Tahir (2004) ajoutent que l'espèce est très appréciée en saison des pluies pour sa vigueur et sa grande résistance à l'anthracnose et aux viroses.

· Capsicum pubescens Ruiz et Pav., se caractérise par ses feuilles ovoïdes très poilues (d'où d'ailleurs son nom) et ses fleurs bleues, ses graines noires et irrégulières. L'espèce est caractéristique des zones élevées (Chaine-Dogimont, 1993). C'est un grand buisson pérenne qui peut s'élever jusqu'à 3 m de haut. Son cycle de croissance est d'au moins 120 jours. Ses fruits se déshydratent et ne se conservent pas bien. (Eshbaugh, 1977 cité par Chaine-Dogimont, 1993)

· Capsicum baccatum L. : est une espèce qui se distingue par sa corolle blanche marquée de chevrons jaunes et ses étamines libres. Elle est surtout utilisée comme condiment. Elle est caractéristique des Andes, zone dans laquelle on rencontre également sa forme sauvage (Pickersgill, 1971 citée par Chaine-Dogimont, 1993). Son cycle est d'environ 120 jours et les plants de C. baccatum ont du fait de leur persistance, une tendance arbustive. De Witt & Bosland (1993) ont défini dans ce groupe deux formes sauvages (baccatum et microcarpum) ainsi qu'une forme domestiquée (pendulum)

· Capsicum annuum L. que nous étudierons plus amplement par la suite est une espèce annuelle comme son nom l'indique. On rencontre dans cette espèce en général des variétés à fruits doux mais aussi quelques variétés à fruits piquants.

I.2. L'espèce Capsicum annuum

I.2.1. Morphologie et types variétaux

I.2.1.1. Morphologie

· C'est une plante herbacée de 0,5 à 1, 5 m de haut dont le système radiculaire est un pivot assez fort avec des racines qui ont une tendance à se développer latéralement dans un rayon de 0,30 à 0,50 cm. La tige se lignifie progressivement d'où la tendance à un mode pérennant (Chaux & Foury, 1994)

· Les feuilles sont simples, larges, molles, pétiolées et alternes, très souvent glabres. Elles sont ovales à elliptiques plus ou moins allongées, à sommet aigu ; chacune est opposée à la feuille du sympode (= axe+ feuille + fleur).

· Les fleurs sont généralement solitaires, quelques fois par paires ou en bouquets. Elles sont petites, blanches, terminales, bisexuées et habituellement pentamériques. La corolle est composée de cinq (05) pétales soudés qui lui donnent l'aspect d'un tube. Les étamines alternent avec les lobes des pétales et le style est unique.

· Le fruit (Fig 1.) est une baie indéhiscente avec un épais pédoncule qui varie suivant la forme ou la saveur (piquante ou douce). Le péricarpe est coriace et charnu d'après la description de Rajput & Parulekar (1998). La baie développe un ovaire bicarpellaire avec un placenta axial. Ce dernier porte les graines.

(Fig 2.)

· Les graines sont réniformes, plates, à tégument lisse et de couleur jaune paille. Leur taille est jugée variable d'après Belleti & Quagliotti (1988) en fonction des conditions dans lesquelles elles mûrissent ; l'environnement général de la plante-mère, la position de la baie sur celle-ci, leur nombre par fruits, le moment de la récolte et celui de leur extraction du fruit. Un gramme compte environ entre 140 (Purseglove, 1984) et 150 graines (Chaux & Foury, 1994), et peuvent conserver 50 % de leur viabilité pendant trois (03) ans lorsqu'elles sont dans un lieu propre, sec et sombre (Ashworth, 1991)

Figure 1 : les Fruits

(a) (b)

Figure 2 : Coupe longitudinale d'un fruit

I.2.1.2. Types variétaux

Il en existe plusieurs qu'on peut regrouper en trois classes : les carrés, les rectangulaires et les triangulaires (Fig.3)

· Les carrés : on y distingue les carrés américains, italiens et hollandais. La forme est régulière en général, globuleuse chez les carrés italiens. Les parois sont épaisses et fermes, permettant ainsi la mécanisation de la récolte et du conditionnement chez les carrés américains ou type `' blocky''. Les carrés hollandais ont un calibre plus petit que les autres.

· Les rectangulaires : on distingue dans ce groupe ; les ½ longs, les ¾ longs et les longs. Les fruits sont larges, épais, fermes, lisses, réguliers et bien colorés, en jaune ou rouge essentiellement.

· Les triangulaires : appelés aussi « cornés » (Mercier, 1999), ils sont proches des types sauvages d'origine. On rencontre dans ce groupe, des formes piquantes. Les fruits sont en général lisses et épais. Ils sont caractérisés par une large gamme de coloris allant du blond très clair en passant par l'orange, le jaune et le rouge à maturité.

Il faut enfin ajouter qu'il existe également des formes condiformes et subsphériques plus aplaties, principalement utilisées pour l'industrie de transformation.

(source PHM n° 365-366)

Figure 3 :. les types variétaux de poivrons

I.2.1.3. Développement de la plante

Après un développement végétatif monopodial sur 7 à 9 étages, le message floral est perçu au niveau du méristème terminal qui donne une à deux fleurs isolées.

Les bourgeons subterminaux (bourgeons axillaires des dernières feuilles formées) donnent ensuite un axe qui ne porte qu'une seule feuille et se termine à son tour par une fleur unique.

D'après Chaux & Foury (1994), la tendance à la dichotomie serait alors le fait du développement d'une ébauche de 2e feuille pouvant axiller un second bourgeon caulinaire.

I.2.2. Mode de reproduction et biologie florale

I.2.2.1. mode de reproduction

Le piment C. annuum L. est une plante annuelle préférentiellement autogame (Chaine-Dogimont, 1993) ou encore autogame facultatif (Pochard et al, 1992 ). Ses fleurs sont pentamériques et hermaphrodites, et elles sont fréquemment visitées par les insectes d'où une allogamie résiduelle qui en résulte.

Poulos (1993) note que chez la plupart des cultivars, les fleurs diffèrent par la position des stigmates en relation avec les anthères. Ainsi, les fleurs à longs styles dont les stigmates s'étendent au-delà des étamines sont plus susceptibles de pollinisation croisée que les fleurs à styles courts où l'autopollinisation est surtout de mise.

De Witt & Bosland (1993) ajoutent que la pollinisation croisée chez le piment C. annuum L. s'accentue avec la structure de la fleur (Fig.4) mais aussi la présence de nectar qui attire les insectes.

Diverses méthodes d'autofécondation peuvent être utilisées : fermeture des fleurs à la colle ou avec une bande adhésive, isolement de la plante. Les cas de castration manuelle sont délicats du fait de la fragilité des fleurs et des sacs polliniques. C'est un procédé très utilisé pour la production de semences hybrides commerciales, rapportent Pochard et al (1992)

I.2.2.2. Modalités de l'autogamie

L'autogamie est une fécondation forcée et exclusive d'un individu par lui-même. Elle est assurée au plan anatomique par la structure de la fleur qui facilite l'autofécondation et empêche l'hybridation. Cependant, 5 conditions biologiques doivent être réunies à la fois :

Fleurs hermaphrodites, avec étamines et pistil,

Contact ou proximité étamines-stigmates,

Synchronismes des floraisons mâle et femelle,

Absence de systèmes d'auto-incompatibilité et de stérilité mâle, au moins pendant la période de réceptivité,

Fleurs closes, ou au moins stigmates protégés durant leur période de réceptivité

I.2.2.3. Biologie florale

Le nombre de jours requis pour la floraison dépend principalement de la variété et des conditions environnementales. Rajput & Parulekar (1998) estiment que pour la plupart des variétés, la floraison commence au bout de 40 jours après le repiquage. Les fleurs sont souvent solitaires mais dans certains cas, elles apparaissent en bouquets. Elles sont bractées, pédicellées et bisexuées (hermaphrodites).

La réceptivité du stigmate devient effective à partir du jour de l'anthèse (Kalloo, 1988 ; Rajput & Parulekar, 1998) et demeure jusqu'à 2 jours après celle-ci (Rajput & Parulekar, 1998).

Si d'aucuns jugent le moment à partir duquel les grains de pollen deviennent fertiles, un jour avant l'anthèse (Rajput & Parulekar, 1998), d'autres le situent le jour de l'anthèse (Kalloo, 1988).

D'après Kalloo (1988), la durée de l'anthèse est comprise entre 5 et 6 heures alors que celle de la déhiscence varie entre 8 et 11 heures.

De nombreux auteurs enfin s'accordent sur le fait que C. annuum est classiquement une plante à autofécondation qui connaît cependant des taux variables de pollinisation croisée naturelle. Kalloo (1988) révèle pour les groupes de vecteurs suivants ; abeilles et thrips et autres insectes des taux respectivement compris entre 7 et 37 %, et entre 2 et 78 %.

Figure 4 : coupe d'une fleur

I.2.3. L'abscission des organes reproducteurs

Encore appelée « coulure », c'est un phénomène majeur caractérisé par la chute des boutons floraux, des fleurs et des jeunes fruits chez C. annuum dont il constitue un facteur limitant de la production. Les principales causes de ce phénomène sont liées à des contraintes environnementales extrêmes (température, humidité, luminosité) mais aussi à la pression parasitaire (Wien et al., 1988).

Les fleurs ouvertes puis les boutons floraux sont les premiers organes reproducteurs perdus après un ombrage de plus de 90 %. Pour Chaux & Foury (1994), une profusion de fleurs par rapport à la surface assimilatrice représente un risque constitutif de coulure. Wien et al. (1998) imputent un rôle central à l'interaction entre différents régulateurs de croissance dans le mécanisme général de la chute des organes reproducteurs mais aussi végétatifs.

D'après eux, les feuilles ou boutons floraux fonctionnels et non sénescents produisent une auxine ainsi que d'autres promoteurs de croissance qui diffusent en dehors de l'organe, le long du pétiole ou du pédicelle et de cette façon empêchent toute abscission.

En réalité, en conditions difficiles ou sous l'influence d'une maladie ou des dommages d'insectes, les feuilles ou boutons floraux infectés accroissent leur production d'éthylène, un gaz régulateur de croissance qui va réduire le taux d'auxine produite par l'organe considéré, diminuer le taux d'auxine transporté vers le pédicelle ou le pétiole et ainsi accélérer le phénomène d'abscission.

Autrement dit, selon Wien et al. (1988), c'est l'équilibre entre les niveaux d'éthylène et d'auxine et probablement d'autres promoteurs de croissance produits par l'organe en développement qui détermine ou le maintien ou l'abscission des boutons floraux et des feuilles.

I.3. Importance de la culture

I.3.1. Valeur nutritive

Une des principales caractéristiques nutritionnelles du poivron est sa très grande richesse en vitamines (tabl.1). C'est le légume frais qui renferme le plus de vitamine C après le persil (Anonyme, 2004). La provitamine A (carotène) atteint aussi des niveaux intéressants (jusqu'à 3,5 mg / 100 g chez les poivrons rouges). On a recensé également des vitamines du groupe B ( de 0,02 à 0,7 mg selon les vitamines) ainsi que de la vitamine E (1,4 mg / 100 g).

On a par ailleurs identifié de nombreux minéraux (tabl.2) et oligo-éléments dont du potassium, du phosphore, du magnésium, du calcium. Le fer est présent accompagné du cuivre, du manganèse et du zinc.

Malgré sa richesse en vitamines la composition (tabl.3) du poivron fait de lui, un fruit au niveau énergétique modeste (Anonyme, 2004) ;

Ä Les glucides ( ou sucres) varient entre 2,2 et 4,7 g aux 100 g. Il s'agit surtout du glucose et du fructose, tandis que le saccharose n'apparaît que sous forme de traces.

Ä Les protides végétaux représentent environ 0,7 à 1,9 % du total.

Ä Les lipides (ou graisses) ne dépassent pas 0,2 à 0,4 g aux 100 g

Ä Les fibres sont relativement abondantes (2 g aux 100 g)

Tableau1 : les vitamines du poivron

I.4. Vitamines

Vitamine C (acide ascorbique)

Provitamine A (carotène)

Vitamine B1 (thiamine)

Vitamine B2 (riboflavine)

Vitamine B3 ou PP (nicotinamide)

Vitamine B5 (acide panothénique)

Vitamine B6 (pyridoxine)

Vitamine B9 (acide folique)

Vitamine E ( tocophérols)

II. III. Minéraux

(mg)

Potassium

170.0

Phosphore

26.00

Calcium

9.000

Magnesium

13.00

Sodium

2.000

Chlore

18.00

Fer

0.400

Cuivre

0.100

Zinc

0.200

Manganèse

0.100

Tableau 2 : les minéraux du poivron

IV. Composants

(g)

Glucides

3.50

Protides

1.10

Lipides

0.30

Eau

91.0

Fibres alimentaires

2.00

Tableau 3 : les composants du poivron

IV.1.1. Les divers usages

Le piment doux est cultivé pour de multiples usages. On lui reconnaît principalement un usage alimentaire en tant que légume ; consommé cru ou non, mur ou non. Les fruits sont parfois mis en conserves ; entiers pelés ou coupés en lanières, appertisés au vinaigre, surtout dans les pays à haut niveau de vie, rapportent Pochard et al. (1992). Les fruits sont aussi dans certains cas transformés en poudre, séchés ou fermentés.

Palloix & Phaly (1996) évoquent aussi un usage religieux chez les Incas du Pérou et un usage médicinal  comme stimulant histaminique.

C'est enfin selon Dupriez & De Leener (1987) un excellent laxatif et analgésique.

IV.1.2. Nomenclature vernaculaire

Du fait de sa grande distribution, le piment Capsicum annuum L. est bien connu de par le monde et sous des appellations différentes suivant les zones géographiques ; Deghi mirch en Hindi, Pilipili hoho en Swahili, Sipen ngonpo en Tibétain. Dupriez & De Leener (1987) ont rapporté les autres noms suivants de la zone tropicale africaine :

Tableau 4 : Les noms vernaculaires africains

Langues

C. annuum, L

V. Langues

C. annuum, L

Dendi

VI. Touka

Maka

Bage anini

Bobo

Kepanano sa

Mifi

Sog ndog

Dagara

Simaa

Fufuldé Foulbé

Atangou

Dioula

Foronto bani

Ashanti

Mako

Mooré

Foronto

Bambara

Furondo kumba

Banganté

Sôg nekale

Yoruba

Tatase, atarodo

Bassa

Tomato hilôba

Mandingue Socé

Kano

Douala

Ndongo mindene

Malinké

Foronto

Akposso

Djakali

Mina

Gboyébéssé

Ewondo

Ondongo eprwebe

Wolof

Kani

VII. Agronomie de Capsicum annuum

VII.1. Exigences écologiques

Le piment doux est une des plantes maraîchères les plus thermophiles. Son développement optimal s'observe dans la fourchette des températures variant entre 16 et 26° C (Messiaen, 1975).

Même si la plante n'est pas très sensible au photopériodisme, pour des amplitudes nycto-diurnes faibles (ordre de 5° C) le comportement peut varier selon le niveau de la moyenne journalière (Chaux & Foury, 1994). Elle requiert d'après Messiaen (1975) des éclairements inférieurs à 50% du rayonnement solaire naturel, surtout pour les jeunes plants et son zéro végétatif se situe à 14° C.

Messiaen (1975) recommande la culture de Capsicum annuum L. durant les mois frais et dans la mesure du possible, sous ombrage naturel (papayers, jeunes bananiers ou haies d'arbustes) ou artificiel (grillages artificiels).

Le piment s'adapte bien à la saison sèche des climats sahéliens ou `'Sud chinois'' c'est à dire dans les régions localisées entre 25 à 30 ° de latitude. La culture se développe de plus en plus en savane durant la saison sèche.

La plante requiert enfin des sols souples, profonds, à humidité circulante (Laumonnier, 1979), mais s'adapte assez bien à une large gamme de sols tant qu'ils sont bien drainés. Williams et al. (1991) estiment que C. annuum peut avoir une bonne croissance dans les plaines sableuses. Le facteur humus est d'importance pour cette culture exigeante par rapport à d'autres Solanacées telles les aubergines ou la tomate. Le PH convenable semble se situer entre 6.5 et 7.

VII.2. Conduite et pratiques culturales

VII.2.1. Semis et plantation

En conditions tropicales, le choix variétal se restreint encore à quelques variétés présentant une forte rusticité, toutefois il convient de rechercher des variétés résistantes et susceptibles de forte productivité.

Les conditions de culture restent les mêmes d'après Desai et al (1997) quelle qu'en soit la finalité de la production ; fruits frais pour le marché ou production grainière.

Les semences provenant de fruits à maturité complète seront semées en pépinière composée de terre légère et fraîche (Kroll, 1994), les poivrons se prêtant mal au semis direct car moins compétitifs vis à vis des mauvaises herbes. De plus, l'importante pression parasitaire dont ils sont susceptibles fait que le choix du terrain participe déjà à la lutte phytosanitaire préventive intégrée contre les nuisibles telluriques.

Le repiquage en place définitive sera effectué entre 25 et 40 jours après semis, en doubles lignes (voire triples) espacées de 1 m avec des écartements variant entre 0,4 et 0,8 m en tous sens, selon le type variétal utilisé.

Laumonnier (1979) préconise une plantation pas très profonde, le collet légèrement au-dessus du sol, car la plante est très sensible à un certain nombre de maladies du collet.

Il sera nécessaire de prendre en compte les précédents favorables tels que les Alliacées, les céréales, la canne à sucre, l'amarante, le chou au détriment des Solanacées notamment les aubergines et dans une moindre mesure les Astéracées et les Légumineuses.

VII.2.2. Fertilisation et irrigation

VII.2.2.1. Rôle des principaux éléments minéraux

L'azote N :

C'est un élément de croissance dont l'excès doit être évité notamment en phase de floraison et de fructification. Toutefois sa carence est à l'origine de branches courtes, rabougries et peu nombreuses avec des petites feuilles déformées (Mitra, 1990). La couleur de ces dernières évolue progressivement du vert clair à un vert plus ou moins jaunâtre et elles se détachent prématurément. De plus les fruits sont petits, maigres et chlorosés.

Le phosphore P :

C'est un élément de stabilisation de la plante (croissance radiculaire) et de fructification. Il doit être optimisé en phase de développement (floraison - fructification).

En cas de carence de cet élément, Mitra (1990) dans sa description des symptômes trouve que les feuilles sont petites, resserrées et incurvées de l'intérieur. Les vieilles feuilles jaunissent avec des bords roses. Les fruits sont menus et déformés. D'où, une nutrition correcte de cet élément influence positivement la résistance de la plante à certaines maladies.

Le potassium K :

C'est aussi un élément de croissance et de fructification dont la disponibilité peut-être influencée par de fortes teneurs en sodium du sol (cas des sols salés).

Sa carence perturbe la croissance de la plante. Le nombre de feuilles est très réduit, leur taille petite et leur couleur jaunâtre.

Mitra (1990) rapporte que des petites lésions nécrotiques peuvent se développer le long des nervures avant d'entraîner une défoliation.

VII.2.2.2. Estimation des besoins et modalités pratique de la fumure

Le bilan suivant 117 (N) - 87 (P) - 177 (K) correspondant à un équilibre 1-0,7-1,5, constitue une moyenne basée sur trois (03) estimations rapportées, avec un apport moyen de fumier de 15 à 20 t/ha (Tropicasem, 2004). Le CDH préconise dans les conditions du Sénégal, 90-90-180 qui peut-être couvert à base de 10-10-20.

Les conditions optimales des apports seront :

· Azote : fractionnement tout au long du cycle

· Phosphore : apport en fond (60 % environ), disponibilité en début de phase reproductive

· Potassium : disponibilité de la floraison à la première récolte (15 % en fond, fractionnement)

· Calcium et Magnésium : apport en fond

VII.2.2.3. Les besoins en eau

Ils peuvent se répartir en besoins intrinsèques et en besoins en termes d'irrigation ; les premiers correspondant à la quantité d'eau consommée par le couple plante-sol, c'est à dire à l'évapotranspiration de la culture (ET culture) qui a été calculée à partir de l'évapotranspiration de référence (ET0). Ils sont d'environ 4,5 mm/j soit 4,5l/m²/jour (Tropicasem, 2001). Les seconds en fonction du mode d'apport (irrigation de surface, aspersion ou micro-irrigation), du climat, du type de sols et des éventuelles pertes inhérentes peuvent être synthétisés comme suit  en fonction des stades phénologiques de la culture:

Tableau 5 : Les besoins en eau par système d'irrigation

Système d'irrigation

Phase 1(semis-levée ; 20j) (l/m²/j)

Phase 2 (jeune plante ; 50j) (l/m²/j)

Phase 3 (plante adulte ; 230j) (l/m²/j)

Apports totaux (m3/ha)

Irrigation de surface

4

6.5

11.2

30000

Aspersion

3

4.5

7.8

20800

Micro-irrigation

3

3

5.34

14200

(Tropiculture n°54 - mars 2001)

VII.2.3. Entretien cultural

VII.2.3.1. Lutte contre les mauvaises herbes

Le contrôle des mauvaises herbes dont la croissance rapide affecte l'ensoleillement (De Witt & Bosland, 1993) est une des plus importantes opérations dans la réussite d'une culture de poivrons qu'ils compétissent en plus pour les nutriments et l'humidité du sol. Il peut se faire soit manuellement soit mécaniquement. Mais l'utilisation d'herbicides devient de plus en plus fréquente.

Aux stades jeunes, un binage peut s'avérer utile pour minimiser les mauvaises herbes et ameublir le sol pour en améliorer l'aération. Plusieurs désherbages seront nécessaires.

VII.2.3.2. Paillage ou mulching

C'est une technique qui s'est avérée efficace en ce sens que l'application d'un matériel à la surface du sol retarde la croissance des adventices, conserve l'humidité en maintenant uniforme la température du sol. La culture a un meilleur aspect et les rendements s'en trouvent ainsi améliorés

VII.2.3.3. Utilisation des filets d'ombrage

Ils ont un effet positif sur le bon développement des plantes. En ce sens, El-Aidy et al (1989) ont démontré leur nette influence ; les filets d'ombrage améliorent sensiblement la hauteur des plants, la surface foliaire, les poids frais et secs des plants ainsi que la qualité des fruits et le rendement total.

VII.2.3.4. Tuteurage

Au fur et à mesure de leur croissance, les plants seront régulièrement tuteurer afin d'éviter toute rupture des ramifications qui affectent le rendement.

VII.3. Les contraintes majeures de la culture

Le poivron est d'autant plus sensible à une grande variété de maladies que sa culture a lieu en saison humide où les dégâts sont les plus importants. Il est de plus passible de nombreuses attaques d'insectes et de parasites, et d'accidents physiologiques.

VII.3.1. les problèmes phytosanitaires

VII.3.1.1. les maladies virales

D'après Poulos (1987), une trentaine de virus différents sont supposés attaquer les Capsicum et les maladies qui s'en suivent sont en général sous les tropiques, les plus importantes en terme de gravité des dégâts. Elles surviennent souvent en complexe dans une même culture et dans une même plante.

· La mosaïque du tabac : elle est provoquée par le TMV (Tobacco Mosaic Virus) appartenant au type des tobamovirus. C'est un virus qui se transmet par contact. La maladie est caractérisée par une mosaïque du feuillage, vert clair à blanc (Gébré-Sélassié et al., 1994) et l'apparition de plages mal colorées sur les fruits, ou des réactions nécrotiques plus ou moins graves selon les stades végétatifs et les variétés sur les feuilles et les tiges (Messiaen et al, 1991). La croissance des plantes est ralentie, les fruits sont marbrés, de maturation irrégulière avec un aspect souvent bosselé (fig.5) (Gébré-Sélassié et al., 1994).

La lutte passe par l'utilisation de semences garanties sans virus, c'est à dire avec une observation rigoureuse des règles prophylactiques ; désinfection des semences, trempage des graines contaminées dans une solution à 10 % de phosphate trisodique pendant 30 minutes. Mais aussi l'utilisation de variétés résistantes qui reste à l'heure actuelle le moyen le plus efficace et le plus économique.

· La mosaïque du concombre : c'est une maladie causée par le CMV (Cucumber MosaicVirus) qui se transmet par différentes espèces de pucerons (fig.6) sous le mode non persistant, c'est à dire qu'il est transmissible immédiatement après la prise de nourriture du vecteur. Et la capacité de transmettre est de courte durée, quelques minutes selon Gébré-Sélassié et al. (1994). Elle se manifeste par des symptômes de ring-spots nécrotiques sur les feuilles (fig.7) adultes au moment de l'infection, puis une mosaïque chlorotique et déformante du feuillage ultérieur (on parle de forme filiforme). Les fruits déjà formés au moment de l'infection présentent des dessins creux en forme d'anneaux et des lignes sinueuses qui les déprécient et les rendent sensibles aux coups de soleil (fig.8). Par contre la fructification ultérieure est annulée (Messiaen et al., 1991).

Une lutte attentive sera nécessaire contre les pucerons vecteurs de cette maladie, ceci dès le stade de la production des plants. (Laumonnier, 1979)

Figure 5 : Symptômes du TMV sur fruit

Figure 6 : Pucerons sur les feuilles

Figure 7 : Symptômes de CMV sur une feuille

Figure 8 : Symptômes de CMV sur les fruits

D'autres types de virus adaptés suivant les climats et les continents ont été également évoqués :

§ Le virus Y de la pomme de terre (PVY) des régions tempérées, méditerranéennes et subtropicales de l'Ancien et du Nouveau Monde.

Transmis selon le mode non persistant par de nombreuses espèces de pucerons. Il se manifeste soit par une mosaïque verte le long des nervures (`'vein banding'' en anglais), soit par une nécrose commencant par les nervures et gagnant parfois les pétioles, les tiges et les fruits. Les feuilles, les fleurs et les fruits les plus atteints tombent (Gébré-Sélassié et al., 1994).

§ Le Pepper veinal mottle virus (PVMV) africain

Il est encore appelé virus de la panachure du poivron. Il cause de très sévères déformations du feuillage ; les feuilles sont très petites, cloquées, avec une mosaïque verte sur cloques et nervures. Les plants sont rabougris (Déclert, 1990).

§ Le Tobacco etch virus (TEV) plus spécialement Nord américain,

§ Le Pepper mottle virus (PMV) du sud des Etats-Unis,

§ Le Chili veinal mottle virus (CVMV) qui sévit dans le sud-est asiatique,

§ Le virus du flétrissement de la fève ou Brood bean wilt virus (BBWV) au sud de l'Italie et du Maroc,

§ La mosaïque de la luzerne ou Alfalfa mosaic virus (AMV)

Dans tous les cas, la plupart des symptômes d'infestations virales sont des tâches, des marbrures, des déformations et décolorations des feuilles, la production de feuilles anormales ainsi qu'une croissance générale rabougrie (Agromisa, Agrodok n°13 )

VII.3.1.2. les maladies fongiques

· Oïdium : son agent causal Leveillula taurica a une évolution très rapide marquée par un feutrage blanc à la face inférieure des feuilles qui coïncide avec une nécrose en `'point de tapisserie'' (Messiaen et al, 1991) aboutissant à leur dessèchement et à une défoliation des plantes (Déclert, 1990). La croissance des fruits ralentit et la floraison s'arrête. C'est une maladie très développée par temps chaud en l'absence de pluies. Mais elle est cependant favorisée par une humidité assez élevée (70 à 80%) surtout la nuit. Dans les conditions du Sénégal où elle est considérée comme la principale maladie (CDH, 1986), elle est très redoutée en saison sèche. La détermination biologique de cette maladie peut se faire par détection et identification des conidies à la loupe binoculaire ou par examen microscopique de ruban adhésif appliqué sur la face inférieure des taches. Les aubergines et la tomate en sont des plantes hôtes.

· L'anthracnose des fruits : son agent causal est soit Colletotrichum capsici, soit Colletotrichum nigrum et elle a des dégâts importants par temps de pluie.

Les symptômes consistent selon Déclert (1990) en de larges plages de pourritures humides en général sur l'extrémité ou les flancs des fruits, colorées en brun et progressivement déprimées. Selon les cas, elles se couvrent d'une mince gelée rose orangée, masse de conidies d'acervules (cas de C. nigrum) ou de ponctuations noires en disposition circulaire et concentrique (cas de C. capsici). Les fruits tombés sur le sol constituent une source importante de contamination.

· La cercosporiose : elle est causée par Cercospora capsici en saison de pluies. Sur les feuilles jeunes, on observe de petites taches grises, arrondies, qui mesurent 2 à 5 mm de diamètre et deviennent irrégulières, délimitées par une marge fine, brun foncé et prolongées par un halo jaune clair. Les tissus nécrosés se percent par petites plaques. Les feuilles jaunissent, se dessèchent et tombent. Les répercussions sur la production sont généralement faibles. (Déclert, 1990)

· La corynesporiose : provoquée par Corynespora cassiicola en saison des pluies et sous hygrométrie et température élevées, elle se distingue par des petites taches foliaires brunes, arrondies à irrégulières, de 4 à 6 mm de diamètre se rapportant à Corynespora. Elles se caractérisent par leur marge épaisse, constituée de plis très rapprochés lui donnant un certain relief. Le centre de la tache se crevasse, mais la trouaison n'est pas totale, les tissus nécrosés restant en général attachés au pourtour de la tache. Limitées aux feuilles âgées, les attaques ne sont pas importantes. (Déclert, 1990)

· Le dépérissement des rameaux : son agent causal est Choanephora cucurbitarum par temps pluvieux. En dessous des extrémités, les rameaux jeunes sont atteints de pourriture brune ; ils se recouvrent d'un duvet clairsemé hyalin abondant, surmonté de pulvérulence noire (fructification du champignon parasite, aisément identifiable à la loupe).

Les rameaux atteints s'affaissent, pendent et se dessèchent. La production des fruits est sévèrement réduite.

Amaranthus spp, Solanum melongena, le gombo, le haricot, la laitue, la pastèque sont des plantes hôtes du pathogène. La lutte devrait consister en la pulvérisation de bouillies de Captane ou de Thirame (30-40 g/dal) (Déclert, 1990)

· Le dépérissement à sclérotes : son agent est Sclerotium rolfsii. Les feuilles jaunissent, se flétrissent et tombent. On observe souvent, au voisinage immédiat du collet, la présence de petites mèches blanches soyeuses, plus ou moins agrégées aux particules de terre, et de petits sclérotes blancs à beiges (brunissant avec le temps).

Les racines sont l'objet d'une pourriture sèche très importante. Selon le degré d'infestation du sol en sclérotes (cultures précédentes), les plantations peuvent être fortement décimées. (Déclert, 1990)

· Le mildiou des fruits : causée par Phytophthora capsici en saison des pluies. Il se distingue par une pourriture blême se développant sur la partie apicale du fruit, et qui apparaît moins déprimée et moins ridée que pour l'anthracnose.

Les fruits atteints tombent sur le sol, où ils achèvent leur décomposition.

L'identification de Phytphthora peut-être rapidement obtenue avec la technique des pastilles de pétunia.

La protection des fruits est assurée par des pulvérisations de bouillies de Captafol (30-40 g/dal), de Dichlofluanide (10-20 g/dal) ou d'émulsions de Triforine (10-20 ml/dal). (Déclert, 1990)

· La moisissure des feuilles : elle est provoquée par Cercospora unamunoi sous hygrométrie élevée. La moisissure se manifeste par des lésions chlorotiques diffuses, subcirculaires à allongées, ayant pour dimension 3 à 12 mm. Elles se distinguent de celles de l'oïdium par l'examen de la face inférieure des feuilles, où se trouvent des taches nécrosées, brun grisâtre, circulaires à arrondies, mesurant 2 à 10 mm et entourées d'un halo vert clair. Une plage finement pulvérulente brun olivâtre les recouvre. Les feuilles atteintes s'enroulent, se dessèchent et se détachent. Les fruits sont petits et difformes. (Déclert, 1990)

· La stemphyliose : causée par Stemphylium sp. en saison sèche, cette affection se caractérise par la présence de petites taches foliaires arrondies, de 2 à 3 mm de diamètre, grises et annelées de noir, avec une marge en bourrelet épais ; le centre se fend et se troue ultérieurement. Les dégâts sont peu importants. (Déclert, 1990)

· Les taches foliaires blanches : causées par Mycosphaerella sp, cette affection se caractérise sur les jeunes feuilles au sommet de la plante par des petites taches, blanches à grisâtres, mesurant 2 à 4 mm, de contour irrégulier à anguleux, entourées d'une marge brune, et en général, localisées au centre de la feuille, le long de la nervure principale.

Les parenchymes nécrosés se détachent, créant une trouaison du feuillage. Les dégâts ne sont pas importants.

Dans le cadre de la lutte, la pulvérisation de bouillies de Mancozèbe ou de Zirame peut-être recommandée. (Déclert, 1990)

· Les taches noires duveteuses des fruits : elles ont pour agent causal est Curvularia sp sous hygrométrie élevée. On observe une tache noire veloutée sur le flanc des fruits, recouvrant une plage de pourriture à évolution lente. Les dégâts ne sont ni importants, ni fréquents. (Déclert, 1990)

· La fonte de semis : causée par Pythium aphanidermatum sur sol contaminé ou détrempé. Déclert (1990) décrit un dépérissement des plantules, débutant par le flétrissement généralisé du feuillage. Le plus souvent le collet apparaît anormalement aminci. Rapidement les collets brunissent, les plantules versent et disparaissent en quelques jours sous l'effet d'une macération totale. Arrachées, les racines apparaissent anormalement courtes et effilochées.

VII.3.1.3. les maladies bactériennes

· Le flétrissement bactérien : c'est une maladie importante causée par Ralstonia solanacearum. Ses symptômes sont un jaunissement et un flétrissement des plus vieilles feuilles basales. La caractéristique de cette maladie est le brusque et rapide dessèchement par temps ensoleillé suite à une période pluvieuse (fig.9).

On peu diagnostiquer la maladie en coupant les racines ou les tiges. Les plantes affectées produisent une sève sombre et les tissus radiculaires internes sont colorés en brun.

Les moyens de lutte sont une meilleure prise en compte de `'l'effet précédent''...

· La moucheture bactérienne : elle est causée par Xanthomonas axonopodis p.v vesicatoria décrit en 1994 par Bouzar et al. (Bassim et al., 2004) , ses symptômes consistent en l'apparition de petites formations véreuses sur les feuilles et les fruits, que d'autres pathogènes peuvent utiliser pour infecter les fruits. Les saisons très pluvieuses favorisent l'infestation qui réduit considérablement la fructification et la qualité des fruits.

Les rotations culturales et le traitement de semences à la chaleur (25 minutes à 50° C) sont de bons moyens de lutte préventive.

Figure 9 : Plante affectée par le flétrissement

VII.3.2. Les ennemis animaux

Ce sont principalement :

· Les vers des fruits

o Heliothis armigera encore appelé Helicoverpa armigera (Noctuelle de la tomate) dont les chenilles vert clair à brun noir (3,5 - 4 cm) trouent et évident les fruits en les pourrissant.

o Cryptophlebia leucotreta dont les chenilles rosâtres (1,5 cm) creusent des galeries dans la chair du fruit qui pourrit.

· La mouche méditerranéenne des fruits : Ceratis capitata dont la femelle pond ses oeufs sous la peau des fruits et les asticots se nourrissent de la chair en y creusant des galeries.

· Le puceron vert : Myzus persicae dont les importantes colonies sous les feuilles entraînent la déformation de celles-ci et des pousses terminales arrêtant ainsi la croissance.

· Les acariens, essentiellement la femelle de Polyphagotarsonemus latus (0,125 à 0,2 mm et invisible à l'oeil nu) qui, en suçant la sève depuis la face inférieure des feuilles cause une nécrose.

· Les mouches blanches

Bemisia tabaci dont les adultes tiennent sur la face inférieure des feuilles et aspirent la sève de la plante

Aleurodicus dispersus qui suce la sève de la plante depuis la face inférieure des feuilles

VII.3.3. Les accidents physiologiques

Ils sont causés par des carences en nutriments ou des conditions climatiques extrêmes telles que la sécheresse ou la température.

· Fissures ou craquelures des fruits suite à un gonflement trop important du fruit, qui se développent sous l'effet de trop fortes températures et des variations d'humidité.

Le paillage est un excellent moyen de prévention.

· Coups de soleil : ils sont caractérisés par des lésions nécrotiques grises à la surface du fruit dont les parties exposées jaunissent en premier.

Dans ce cas, des haies vives, sources d'ombrage peuvent s'avérer utiles

· Les taches noires ou tâches amères (stip)  : causées par la carence en calcium ou par des concentrations trop élevées de cations comme NH4+, K+, Mg?+ dans le sol. Dans ce cas la salinité du sol peut être réduite par un abondant arrosage qui filtrera les sels.

· Absence de graines dans les fruits ; sous l'effet de température ou d'une luminosité trop faible, la fertilité des fleurs et par voie de conséquence le nombre de graines dans les fruits est réduit.

· Nécrose apicale (blossom-end rot) consécutive à un déficit hydrique important est favorisée par le manque de calcium. Les jeunes fruits sont plus sensibles que les fruits à plein grossissement ; la partie terminale des fruits devient beige.

VII.4. Récolte et conservation

Selon les variétés et le but de la production, la période de récolte peut varier. Les poivrons sont généralement récoltés verts (fig.10), manuellement, avec leur pédoncule lorsque les fruits n'ont pas encore atteint la maturité complète car étant d'un meilleur rapport (Beniest, 1987) quoique nutritionnellement meilleurs à l'état mûr (jaunes ou rouges selon les variétés. Il est recommandé de prévoir la récolte entre 50 et 55 jours après la floraison pour les fruits verts (Laumonnier, 1979) ou 60 à 80 jours repiquage (Beniest, 1987). Dans ce cas, les risques de pourriture, d'attaques d'insectes ou de coups de soleil sont limités.

La récolte peut durer trois (03) mois ou plus tant que les niveaux de maladies sont contrôlables ou alors que la production devient insignifiante.

Les rendements en fruits frais sont de l'ordre de 10 à 20 tonnes à l'hectare mais théoriquement des rendements de 40 tonnes sont possibles alors que les rendements en grains sont de l'ordre de 120 kg/ha.

Pour Chaux & Foury (1994), le piment C. annuum peut être conservé plusieurs semaines en chambre froide à 7-10° C sous H.R. de 90-95 %. Un film perforé donne satisfaction pour le maintien de la qualité du produit.

Dans la pratique, la durée d'entreposage peut atteindre le mois.

Figure 10 : Aperçu des fruits récoltés

VIII. Génétique du piment (Capsicum annuum L.)

VIII.1. Relations cytogénétiques

Tous les Capsicum ont un nombre de chromosomes identique : 2n = 2x = 24.

De nombreuses études ( morphologiques, résultats d'intercroisements, zymogrammes) ont permis de s'accorder sur l'existence de deux groupes distincts : l'un à fleurs violettes et l'autre à fleurs blanches ( Chaux & Foury, 1994). C'est pourquoi Pochard et al (1992) ont indiqué que C. annuum ne peut se croiser avec le groupe d'espèces à fleurs violettes. Par contre, il se croise facilement avec C. chinense et difficilement avec C. baccatum.

Ces mêmes auteurs évoquent aussi les différences de translocations entre espèces, C. annuum différant de C. chinense et de C. baccatum respectivement par une et trois translocations.

Les travaux de Greenleaf (1986) sur les possibilités de croisements interspécifiques et la fertilité des hybrides issus de ces croisements et les caryotypes de quelques espèces nous renseignent davantage sur les possibilités ou non de certains croisements interspécifiques.

VIII.2. Génétique des caractères

Elle pourrait se résumer aux caractères recensés dans le tableau suivant :

Tableau 6 : Génétique des caractères

Caractère

Nombre de gènes

Types d'action du gène

Orientation du fruit

Monogénique (up+ up+)

Etat pendant domine érigé

Couleur du fruit

Monogénique

Rouge domine orange

Longueur du pédicelle

Monogénique

Court domine long

Saveur piquante

Monogénique

Piquante domine douce

Forme du fruit

Monogénique

Raccourcie ou arrondie domine forme anguleuse

Apex du fruit

Monogénique

Pointe incomplète domine carrée

Texture de la chair

Monogénique

Douce,molle,fruit facilement séparé du calice domine fruit fortement attaché au calice

Tenure de la plante

Monogénique

Erigé,grand,élevé domine écrasé

Envergure de la plante

Monogénique

Déployé domine érigé

Lobes des fruits

Monogénique

Multilobé domine bilobé

Production des grains

Monogénique

« graineux » domine sans grains

Stérilité complète

 

Fertilité complète domine stérilité

Stérilité femelle

 

Fertilité femelle domine stérilité

Source : Génétique des caractères (Peter K. V., 1998)

VIII.3. Qualité et sélection du piment

VIII.3.1. Critères de qualité

Ils sont nombreux et variables suivant les habitudes de consommation et d'usages des fruits de piment (Capsicum annuum L.). Ils déterminent ainsi les objectifs de sélection. Et au-delà de la recherche d'idéotypes adaptés aux conditions culturales des zones tropicales chaudes et humides qui nous intéressent, nous pouvons retenir à la suite de Hennart (1996), quoique la notion de qualité soit difficile à cerner, que les fruits de qualité présentent les caractéristiques suivantes :

Ä régularité du point de vue de la forme et du calibre qui dépend de la disposition sur la plante ; les fruits se gênant souvent les uns les autres lorsqu'ils sont volumineux, surtout lors de la première nouaison,

Ä la paroi doit être généralement épaisse pour faciliter la manutention et la conservation,

Ä la coloration doit être la plus foncée possible, en vert ou à maturité,

Ä l'existence d'une extrémité à 4 loges est également un critère de qualité.

Par ailleurs Chaux & Foury (1994) signalent en plus que les critères de fermeté, d'intégrité représentent des normes à la commercialisation. Et selon les normes françaises, pour un fruit de première catégorie la largeur ne doit pas être inférieure à :

o poivron long pointu : 30 mm

o forme carrée, épointée : 50 mm

o forme carrée, pointue : 40 mm

o forme aplatie (« tomate ») : 55 mm

VIII.3.2. Méthodes de sélection

Selon Poulos (1993), les méthodes de sélection les plus appropriées sont la sélection massale, la sélection de lignées pures, le backcross ou rétrocroisement, la méthode pedigree et la sélection généalogique par filiation monograine ou unipare (ou Single Seed Descent, SSD). Leur choix est fonction d'après Moreno-Gonzalez & Cubero (1993) de certains facteurs tels le système de reproduction, l'hétérosis, la structure cytogénétique, la différenciation entre les caractères qualitatifs et quantitatifs, l'action des gènes, l'héritabilité et la combinaison entre méthodes classiques et spéciales

VIII.3.2.1. Sélection massale

Les individus reproducteurs sont choisis dans la masse des plantes cultivées et leur descendance est elle-même cultivée en masse, sans séparation. Conséquences :

· il y a un seul cycle de reproduction par an,

· l'efficacité de la sélection est influencée par la précocité d'expression des caractères

· la valeur de la sélection faite dépend de l'héritabilité des caractères

VIII.3.2.2. Méthode généalogique différée (ou bulk)

Elle est une suite de la précédente qui a pour effet la mise en dose double des caractères récessifs, donc leur apparition, ce qui se révèle un avantage dans la mesure où ces caractères récessifs sont intéressants.

VIII.3.2.3. La filiation unipare (ou SSD)

Méthode utilisée surtout pour les plantes à cycle court, donnant plusieurs générations par an. Pendant 6 à 7 générations, on prélève une graine par plante et on la ressème. On garde ainsi un exemplaire au moins de chaque plante de la population de départ, sans en éliminer.

Ensuite on pratique une sélection généalogique sur ces plantes devenues homozygotes suite aux multiplications successives.

VIII.3.2.4. Le backcross

Il est utilisé surtout pour introduire un caractère déficient chez certaines lignées qui manquent d'une qualité même si l'ensemble des autres est satisfaisant. On l'a principalement utilisée pour introduire des gènes de résistances aux maladies ou modifier un caractère biochimique ou alors pour l'introduction de stérilité mâle dans le but de créer des variétés hybrides

VIII.3.2.5. La sélection récurrente

On peut évoquer la création de « populations sources » par sélection récurrente qui serviront par d'autres, à la sélection de variétés fixées, homogènes et stables.

La méthode est dite récurrente car elle procède par cycles successifs ; la population améliorée produite à la fin de chaque cycle sert aussitôt de matériel de départ pour le cycle suivant. Le nombre de cycles étant très variable, des plantes de ces populations peuvent à tout moment être extraites pour la création variétale.

VIII.4. Facteurs influençant la production de semences hybrides

VIII.4.1. La qualité d'une semence

De façon générale, elle peut être appréciée à travers divers critères quantitatifs définis par les normes internationales (ISTA) dont les plus importants sont :

o Le pouvoir initial de germination,

o La vigueur germinative,

o La pureté spécifique et variétale,

o L'état sanitaire,

o Le taux d'humidité,

o Le poids de 1000 graines en rapport avec le nombre moyen de graines au gramme

VIII.4.2. Les hybrides et la production de semences

Les hybrides ne peuvent être reproduits par leurs utilisateurs car ils entreraient en disjonction génétique, altérant l'homogénéité et le niveau de productivité de la variété.

La production de semences hybrides est réalisée dans des conditions pratiques qui visent un double objectif :

o Maximiser le rendement en semences hybrides à travers un dispositif qui assure un taux maximum de plantes femelles car elles présentent le meilleur rendement en garantissant une meilleure qualité,

o Eviter les autofécondations ou les hybridations indésirables car l'homogénéité et la pureté génétique des hybrides exigent d'éviter les pollinisations parasites du parent femelle provoquées par du pollen étranger ou par une autofécondation

VIII.4.3. Expression de l'hétérosis

L'expression de l'hétérosis qui désigne la supériorité des hybrides de première génération sur les parents impliqués dans le croisement, c'est à dire l'augmentation de la vigueur de la descendance, est influencée par les facteurs environnementaux.

La qualité de quelques hybrides peut varier au fil des ans en fonction des conditions qui ont prévalu au cours de l'année de production des semences. Kalloo (1989) révèle que les meilleures conditions pour une production de semences de qualité et en quantité sont : une température moyenne, l'intensité lumineuse, l'humidité et une bonne fertilité du sol.

Chez Capsicum annuum, Kalloo (1989) tout comme Doshi & Shukla (2000) rapportent des taux d'hétérosis élevés pour le rendement en fruits frais, le nombre de fruits par plante, leur longueur, leur épaisseur et leur taille.

VIII.5. Justification de l'utilisation de C. chinense

Parce qu'il n'existe pas toujours à l'intérieur de l'espèce travaillée les caractéristiques que l'on désire introduire dans la variété à créer, on fait appel à des plantes d'espèces voisines ; formes spontanées, résistantes (Demarly & Sibi, 1989). Pour Palloix et al (1995), la recherche de gènes de résistance doit être menée dans des variétés ou des espèces très différentes du type variétal souhaité. Ainsi, la plupart des résistances ont été découvertes dans des piments cultivés ou sauvages dont les plantes parfois pérennes en zone tropicale produisent des petits fruits « brûlants ». Sous ce rapport, de nombreux auteurs ont évoqué plusieurs raisons liées aux caractéristiques de C. chinense pour justifier son utilisation comme source pour le transfert de gènes de résistance sur C. annuum. Parmi eux :

Ö Saccardo & Ramulu (1977) ont révélé que C .chinense était une importante source de résistances aux maladies et présentait des taux de fructification ainsi qu'un rendement en grains par plante intéressants chez les produits d'un back-cross d'hybrides F1, principalement lorsque C. chinense est femelle ;

Ö Kounowsky et al (1985) ont affiné les recherches en précisant que C .chinense était porteur de résistances au TMV, au TEV, et à Verticillium entre autres ;

Ö Les travaux de Cheng (1988) ont révélé enfin d'intéressantes caractéristiques comme un péricarpe doux, vert foncé de certaines variétés de C. chinense semblables aux C .annuum bien que les fruits soient plus petits et les formes différentes. Les C. chinense croissent en conditions humides comme pérennes deux (02) à quatre (04) années exempts de maladies ou d'attaques d'insectes. Leur période de production est longue et les fruits sont croustillants, doux et sans aigreur.

Ce sont là, autant de raisons valables qui pourraient justifier et servir à l'étude du potentiel de fructification sous conditions difficiles, dans notre cas, humides, et d'augmenter la taille des fruits et l'épaisseur du péricarpe chez C.annuum.

IX. Un point sur la recherche...

Depuis la création des premiers types de poivrons hybrides ( comme le « Lamuyo » créé en 1973 par l'INRA), la recherche sur piment n'a cessé d'évoluer et les approches sont désormais aussi nombreuses que variées en s'orientant par exemple vers « la résistance génétique aux bioagresseurs » (Palloix et al., 2001). La recherche comprend toutefois plusieurs axes, depuis la cartographie du génome jusqu'aux outils pour la sélection et l'innovation variétale en passant par la construction de résistances, l'analyse de résistances aux parasites ou encore l'estimation d'indices de distances génétiques entre les variétés.

I. Cadre de l'étude

I.1. Localisation

L'essai a été mené à la station `'Baobab'' de Tropica Sem sise à Keur Ndiaye Lô, localité située dans le département de Rufisque, c'est à dire dans la zone climatique subcanarienne qui caractérise la bande côtière du Sénégal : les Niayes (fig.11).

Figure 11 : Situation de la zone des Niayes

I.2. Agro-écologie du site

Ce milieu assez original est constitué des dunes et dépressions souvent inondées par l'affleurement de la nappe phréatique. La zone est caractérisée par la circulation des alizés maritimes soufflés par les courants froids des Açores. On y distingue une saison humide concentrée sur trois mois (juillet, août et septembre) et une saison sèche qui dure les autres neuf mois (Fall et al., 2001).

La température mensuelle la plus chaude oscille autour de 27.5 °C et survient en juillet et août. Elle peut légèrement s'élever selon Fall et al. (2001) du fait de la présence de l'harmattan. Un important taux d'humidité relative est lié à la proximité de la mer.

Les précipitations sont dictées par la présence de la mousson en provenance du sud issue de l'anticyclone de Sainte-Hélène durant l'hivernage. (Fall et al., 2001)

Les sols de type minéraux à pseudo gley sont argilo-sableux, légèrement calcaires, assez lourds, riches en matières organiques, avec une forte capacité de rétention.

La végétation est constituée d'une savane arborée clairsemée où les espèces dominantes sont Adansonia digitata, Acacia raddiana ou encore Zizyphus mauritiana. Du fait de la présence dans la zone de nombreuses exploitations, des espèces nouvelles telles Leuceana.., Eucalyptus, Camadulensis utilisées comme brise-vents sont de plus en plus abondantes. Le tapis herbacé est essentiellement composé de Graminées saisonnières et d'Euphorbiacées.

Durant la période couvrant la durée de notre essai, les données consignées dans le tableau X suivant ont été enregistrées par les services météorologiques.

Tableau 7 : Relevé météorologique de l'hivernage 2004

 

Juillet

Août

Septembre

Octobre

Novembre

Décembre

Température moyenne (°C)

27

27,8

28,4

27

25,4

18,6

Température maximum (°C)

30

31,5

33,5

37,6

33,6

28,2

Température minimum (°C)

23

21,5

24

21

17

14

Humidité relative (%)

87,5

71,6

88,4

69,5

91,7

70

87

53

86,4

41,2

88,6

47,6

Total des précipitations (mm)

92

118

80

-

-

-

( Source : Service météorologie Dakar-Yoff, 2004)

II. Matériels et Méthode

II.1. Matériel végétal

A l'origine des lignées de piments issues de populations de petits fruits de type chinense (Chi 59 et Chi 45), brûlants, choisis pour leur résistance et leur adaptation à l'hivernage mais aussi pour leur forte productivité, ont été croisées à des variétés de piments doux à gros fruits d'origines géographiques diverses (poivrons tropicaux et poivrons tempérés) sélectionnés ou pour leur adaptation en saison fraîche et sèche ou pour leurs caractéristiques horticoles.

La première génération des produits de ces croisements qui a subi un premier backcross, a donné le matériel d'étude dont il est question d'en faire une évaluation.

II.1.1. Listing des parents initiaux

Tableau 8 : Liste des parents initiaux

Code génotype

Caractéristique

010239

Poivron doux tropical 1

010240

Poivron doux tropical 2

010241

Poivron doux tropical 3

012042

Poivron doux tropical 4

010249

F1 (Vania x Chi 8)

010250

Vania, poivron tempéré résistant à CMV et TMV

010255

F1 (Vania x Chi 45)

010258

(F1010239 x Chi 59)

010259

I1(F1010239 x Chi 59)

010260

BC1[(F1010239 x Chi 59)1

010172

Se 100

Obtentions INRA, résistantes au potyvirus

010173

Se 101

010174

Se 102

010175

Se 103

010176

Se 104

001225

Piment résistant

II.1.2. Tableau général des croisements

Dans ce tableau, tous les croisements recensés ont abouti à la constitution du matériel de départ de notre étude.

Tableau 9 : Récapitulatif des croisements (Cf. page suivante)

 

010172

010173

010174

010175

010176

010258

010259

010250

001225

010242

010260

010239

 

Se 100

Se 101

Se 102

Se 103

Se 104

(F1010239 x Chi 59)

I1(F1010239 x Chi 59)

Vania

????

 

BC1[(F1010239 x Chi 59)1

 

010239

IX.1. X

IX.2. X

x

x

x

x

x

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

IX.3. 010259

 
 
 
 
 
 
 

IX.4. x

 
 
 

x

I1(F1010239 x Chi 59)

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

010250

 
 
 
 
 
 
 
 

IX.5. x

x

x

 

Vania

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

010249

 
 
 
 
 
 
 

IX.6. x

 
 
 
 

F1 Vania x Chi 8

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

010241

IX.7. X

X

X

X

X

 
 
 

IX.8. IX.9. IX.10. IX.11. X

 
 

IX.12. IX.13. X

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

010242

IX.14. X

IX.15. X

X

X

 
 
 
 

IX.16. IX.17. IX.18. IX.19. X

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

010240

x

x

x

x

x

 
 
 

IX.20. IX.21. IX.22. IX.23. X

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

010255

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

IX.24. x

 

F1 (Vania x Chi 45)

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

II.1.3. Matériel testé

Des génotypes issus du matériel obtenu par les précédents croisements, rétrocroisés, ont constitué notre matériel listé dans le tableau ci-dessous, auxquels ont été associés deux témoins de référence ; 001237 pour la qualité et le type de fruits et 040133 pour la résistance aux maladies et l'adaptation en saison fraîche et sèche.

Tableau 10 : Liste du matériel total testé ( Cf. page suivante)

X. CodeGénotypes

Génération

Fournisseur

Parents

Ancêtre

030187

BC

TRS

010239x010172

 

030188

BC

TRS

010239x010173

 

030189

BC

TRS

010239x010174

 

030190

BC

TRS

010239x010175

 

030191

BC

TRS

010239x010176

 

030192

BC

TRS

010239x010258

 

030193

BC

TRS

010239x010259

 

030194

BC

TRS

010240x010172

 

030195

BC

TRS

010240x010173

 

030196

BC

TRS

010240x010174

 

030197

BC

TRS

010240x010175

 

030198

BC

TRS

010240x010176

 

030199

BC

TRS

010241x010172

 

030200

BC

TRS

010241x010173

 

030201

BC

TRS

010241x010174

 

030202

BC

TRS

010241x010175

 

030203

BC

TRS

010241x010176

 

030204

BC

TRS

010242x010172

 

030205

BC

TRS

010242 x G10010173

 

030206

BC

TRS

010242 x 010174

 

030207

BC

TRS

010242 x 010175

 

030208

BC

TRS

010249 x 010250

 

030209

BC

TRS

010250 x 001225

 

030210

BC

TRS

010250 x 010242

 

030211

BC

TRS

010250 x 010260

 

030212

BC

TRS

010255 x 010250

 

030213

BC

TRS

010259 x 010239

 

030214

BC

TRS

010259 x 010250

 

040199

BC1

TRS

 

030187

040200

BC1

TRS

 

030187

040201

BC1

TRS

 

030187

040202

BC1

TRS

 

030187

040203

BC1

TRS

 

030188

040204

BC1

TRS

 

030188

040205

BC1

TRS

 

030188

040206

BC1

TRS

 

030189

040207

BC1

TRS

 

030189

040208

BC1

TRS

 

030189

040209

BC1

TRS

 

030190

040210

BC1

TRS

 

030190

040211

BC1

TRS

 

030190

040212

BC1

TRS

 

030190

040213

BC1

TRS

 

030191

040214

BC1

TRS

 

030191

040215

BC1

TRS

 

030191

040216

BC1

TRS

 

030191

II.2. Méthodologie

II.2.1. Dispositif expérimental

Pour cette étude qui se devait essentiellement de caractériser nos différents génotypes de façon à mieux appréhender et cerner leurs comportements héréditaires respectifs, nous avons adopté un dispositif en blocs, sans répétition, avec des lignes simples.

II.2.2. Fiche technique de l'essai

Ö Le semis a été effectué le 27 juillet 2004 sur plaques alvéolaires avec du terreau professionnel. Pour chaque génotype, nous avons semé 1 à 2 graines par alvéole, selon la disponibilité en semences. Les plaques ont ensuite été placées sous ombrière dans le tunnel réservé aux pépinières.

Ö La plantation en place définitive a eu lieu le 08 septembre 2004 sur la parcelle C1 d'une superficie de 2500 m². Un mois avant, le sol a subi un labour profond et une quinzaine de jours avant plantation, un hersage et un passage au vibroculteur ont été effectués.

Ö Les écartements pratiqués : 0,40 cm sur les lignes et 0,60 cm entre les lignes

Ö La protection phytosanitaire a consisté au cours du cycle en une série de traitements tant préventifs que curatifs dont les détails sont consignés dans le tableau 12

Ö L'irrigation était assurée par un dispositif élémentaire de « goutte à goutte » (fig.12) à 2 bars pendant 45 mn à 1 heure chaque jour.

Ö Entretien des cultures :

Ä Du semis à la plantation,les plants ont été régulièrement arrosés et traités au Rovral contre les agents de fonte de semis

Ä Des sarclo-binages ont été effectués à la demande afin de supprimer les adventices

Ä Un tuteurage a permis de maintenir les plantes bien dressées face à l'action du vent et sous le poids des fruits.

Ö La fertilisation a consisté en l'apport d'éléments fertilisants à P + 40, P + 60 et P + 75 jours comme présenté sur le tableau :

Ö La récolte a eu lieu à la maturité physiologique, au stade vert, sur les plantes utiles.

Tableau 11 : Suivi de la fertilisation

Période

Eléments

Quantité

P+40

18-46-00

7kg

K2SO4

4 kg

Urée

4 kg

P+60

Urée

6 kg

Sulfate de potasse

18 kg

P+75

K2SO4

10 kg

Nitard mix

2 kg

9-23-30

10 kg

Urée

10 kg

Tableau 12 : Traitements phytosanitaires effectués

Date

Produit utilisé

Ravageurs contrôlés

Nom

(formulation)

Matière active

Dose appliquée

17/09/04

dequinèbe

 
 
 
 
 
 
 
 

06/10/04

Charamba

Vélizia

 
 
 

11/10/04

Acaron

Vélizia

 
 
 

12/10/04

Rovral (P.M)

Iprodione

15g /10L

 

22/10/04

Spiclopride

Vélizia

 
 
 

26/10/04

Vélizia

 
 
 

28/10/04

Orthène 50

Anvil

Vélizia

Acéphate

7,5g / 10L

Insectes

10/11/04

Décis

Vélizia

Néolon

Deltaméthrine

12,5g/ha

Aleurodes,thrips

12/11/04

Vélizia

 
 
 

22/11/04

Acaron

Vélizia

 
 
 

Figure 12 : Système élémentaire pour `'goutte à goutte''

II.2.3. Observations réalisées

Elles ont porté sur les caractéristiques du développement végétatif, de la production et de la tolérance aux maladies et ravageurs.

II.2.3.1. Pendant la phase végétative

II.2.3.1.1. Caractères quantitatifs

â Croissance végétative

Le rythme de croissance de plantes a pu être apprécié à travers d'une part, l'évolution de la levée des différents génotypes semés et d'autre part à travers la hauteur des plantes et le niveau d'encombrement foliaire associé par conséquent aux dimensions foliaires.

Les mesures de la hauteur des plantes et du niveau d'encombrement ont été effectuées respectivement à P + 34 j (c'est à dire 34 jours après plantation) et à P + 57 j (57 jours après plantation) sur 10 plantes choisies au hasard, mais assez représentatives de l'ensemble des plants, pour chaque génotype.

Dans le cas des dimensions foliaires, elles ont été mesurées sur 5 plantes pour chaque génotype, alors que l'évolution de la levée chez les différents génotypes de notre étude a consisté en un suivi de la vitesse de germination.

Remarque : pour les génotypes dont le nombre de plantes après semis était inférieur à 10, les moyennes ont été faites sur un nombre de plantes moindre pour ce qui est de la mesure de la hauteur ou du niveau d'encombrement.

â Suivi de l'évolution de la levée :

L'opération a consisté à établir sur la base du nombre de jours entre la date de semis et la date de germination de la graine, la durée de la levée. L'apparition effective d'un bourgeon de germination a été le critère pris en compte pour chaque génotype.

â La hauteur des plantes :

Sur chaque plante retenue, la plus grande hauteur a été mesurée à l'aide d'un décamètre. Puis la moyenne de toutes les hauteurs a été calculée pour chaque génotype.

â L'encombrement foliaire :

Son évaluation a consisté à mesurer de façon croisée, les deux plus grands diamètres de la frondaison de chaque plante retenue, d'en calculer une `'surface d'encombrement'' puis d'en faire la moyenne sur l'ensemble des plantes retenues pour chaque génotype.

â Les dimensions foliaires :

Une plante assez représentative de l'ensemble a été choisie dans chaque génotype en fonction de sa bonne tenue. Dix (10) feuilles prélevées sur les étages inférieurs (05) et sur les étages supérieurs (05) ont été mesurées suivant la plus grande longueur et la plus grande largeur.

II.2.3.1.2. Caractères qualitatifs

Les observations ont porté essentiellement sur le port des plantes, la vigueur générale ainsi que l'état sanitaire général.

Le port :

Il s'agissait d'établir une distinction entre les types de port des plantes de nos différents génotypes.

La vigueur générale :

Sur la base d'une appréciation visuelle de l'ensemble des plantes, chaque  génotype a été classé suivant 6 classes caractérisant 6 niveaux d'observations. L'appréciation des niveaux se faisant de façon croissante. (niveau 1 = manque total de vigueur, plante presque tombante, niveau 2 = faible vigueur, niveau 3 = vigueur moyenne, niveau 4 = assez bonne vigueur, niveau 5 = bonne vigueur, niveau 6 = excellente vigueur ou plante vigoureuse)

L'état sanitaire général :

Il a été observé sur chaque génotype en établissant un listing des symptômes pathologiques notés sur l'ensemble des plantes.

II.2.3.2. Pendant la phase générative

II.2.3.2.1. Caractères quantitatifs

Les observations ont porté essentiellement sur :

La précocité de la floraison :

Elle a été estimée à travers le nombre de jours entre la plantation et l'apparition des boutons floraux sur au moins une plante pour chaque génotype. En même temps, une distinction a été établie en listant les numéros sur lesquels l'anthèse avait déjà eu lieu.

Le nombre de fruits par plante ou encore niveau de nouaison :

Il a été mesuré en comptant sur... pieds par numéros, le nombre de fruits noués

Le rendement et ses composantes :

o Rendement génotypique 

o Poids moyen des fruits

o Calibre / dimensions des fruits

o Rendement moyen grainier génotypique

II.2.3.2.2. Caractères qualitatifs

La couleur des fruits immatures : suivant l'intensité, la couleur des fruits à été classée sur une échelle de 1 à 6.

La couleur des fruits à maturité : les fruits ont été classés suivant qu'ils soient Rouges ou Jaunes.

L'état sanitaire

II.2.4. Traitement statistique des données

Ici, il s'agit pour nous d'essayer d'avoir une meilleure connaissance de notre matériel végétal à travers:

Une caractérisation des différents génotypes sur la base de leurs caractères végétatifs et génératifs,

Une évaluation de leurs rendements respectifs ainsi que des composantes de ceux-ci.

Pour ce faire, nous avons eu recours à l'utilisation du tableur Microsoft EXCEL et du logiciel SPSS avec lequel certaines données ont fait l'objet d'une analyse factorielle discriminante.

II.2.5. Limites méthodologiques

Les résultats de cette étude auraient pu être encore plus pertinents si nous n'avions pas rencontré quelques entraves au bon déroulement de nos travaux comme :

o Un démarrage quelque peu tardif lié à des problèmes de calendrier académique

o Un défaut logistique lié à l'absence de carmin acétique qui nous aurait permis de déterminer l'index de fertilité pollinique des plantes

III. Résultats et discussion

III.1. Evaluation du matériel végétal

III.1.1. En phase végétative

III.1.1.1. Caractères quantitatifs

III.1.1.1.1. Evolution de la levée des plantes

La levée pour nos différents génotypes a eu lieu entre 7 et 20 jours après semis et le diagramme qui suit représente pour chaque date, la proportion des génotypes relatifs.

Figure 13 : Répartition de la levée

Nous voyons que 10% de nos génotypes sont quelque peu en marge avec des levées au bout de 20 jours. Mais dans l'ensemble, 67% des génotypes ont levé entre 7 et 10 jours qui correspondent respectivement à la duré de la levée chez les témoins 001237 et 040133.

En considérant que la levée chez C. annuum intervient entre 3 et 7 d'après Chaux & Foury (1994), on peut dire que tous les génotypes ayant levé au-delà de 7 jours sont un peu tardifs et au-delà de 12 jours on peut parler de levée tardive.

Toutefois, la distribution pour les différents génotypes se présente comme suit :

Figure 14 : Evolution de la levée

Pour les principales familles, on note que :

030187 a levé au bout de 10 jours alors que 040201 et 040202 ont levé au bout de 7 jours.

030188 a levé au bout de 8 jours comme 040203, 040204 alors que 040205 a levé au bout de 7 jours.

030189 a levé en 8 jours contre 7 pour 040206, 040207 et 040208

030190 a levé en 9 jours contre 7 jours pour 040211 et 040212

030191 a levé en 9 jours alors que 040213, 040214 et 040215 ont levé au bout de 7 jours

Dans tous les cas,on remarque que 10 % de nos génotypes sont très largement en marge avec une levée au bout de 20 jours (030214, 030213)

III.1.1.1.2. Evolution de la hauteur des plantes

Elle a été appréciée dans un premier temps à travers la hauteur moyenne des plantes à mi-cycle dans chaque génotype et le graphique qui suit nous montre l'évolution moyenne de la hauteur des plantes :

Figure 15 : Evolution de la croissance moyenne

Ä Seuls 3 génotypes ont une hauteur moyenne en dessous de 15 cm (030214, 040412, 030213)

Ä 1 seul génotype a une hauteur moyenne de plus de 25 cm (030191)

Ä L'essentiel des génotypes ayant une hauteur moyenne comprise entre 15 et 25 cm

Ä Nos témoins 9 (001237) et 13 (040133) culminent respectivement à 22.5 cm et à 17.6 cm d'où leur moyenne de 20,5 cm qui semble être celle d'une grande partie de nos génotypes.

Pour ce qui est des principales familles, on note essentiellement une nette différence entre 030188 et 040205 (respectivement 19.5 cm contre 13.1 cm) et une légère entre 030189 (17.7 cm) et 040206 (20.11 cm), 040207 (22.5 cm) et 040208 (23.8 cm).

030190 supérieur à 040211 et 040212

Ensuite, la hauteur des plantes a été appréciée à travers une comparaison entre la hauteur moyenne à mi-cycle et la hauteur moyenne des plantes au moment de la première récolte, comme le montre le graphique suivant pour voir la progression de la croissance:

Figure 16 : Evolution de la croissance comparée à mi-cycle et à la récolte

Dans ce cas, les plus fortes progressions ont été notées pour 030188, 030198, 030204, 030205. Par contre 030202 et 040212 présentaient les progressions les plus faibles entre le niveau de croissance à mi-cycle et la hauteur des plantes à la récolte.

Le témoin 001237 présente une légère régression alors que 040133 présente lui une faible progression.

III.1.1.1.3. La canopée ou encombrement

On a pu l'apprécier en comparant pour chaque génotype, le niveau moyen d'encombrement comme représenté sur le graphique suivant. On voit que les niveaux moyens d'encombrement sont les plus importants pour 030214, 030190, 01237, 030192 et 030189.

Dans l'ensemble, la plupart des génotypes ont des niveaux d'encombrement relativement proches sauf pour 040213, 040212 et 030196 qui présentent les niveaux d'encombrement les plus bas.


Figure 17 :Evolution du niveau d'encombrement

III.1.1.1.4. Les dimensions foliaires

Figure 18 : Evolution des dimensions foliaires

Pour l'essentiel des génotypes, la surface foliaire moyenne est comprise entre 80 et 100 cm². Quatre génotypes présentent des dimensions foliaires supérieures à 120 cm² ( le témoin 040133, 040204, 040207 et 030200) alors que 6 génotypes ont des dimensions foliaires comprises entre 100 et 120 cm². Un seul génotype a des dimensions foliaires inférieures à 80 cm².

L'analyse factorielle discriminante que nous avons effectuée à l'aide du logiciel SPSS sur les variables qui précèdent nous a permis de voir que le nombre de jours à partir duquel avait lieu la levée des plantes de nos différents génotypes n'avait pas de lien direct avec la hauteur moyenne, les dimensions foliaires ou encore le niveau d'encombrement. Ce, du fait qu'entre ces variables, il existe une corrélation négative (cf.  Tableau des corrélations totales). Autrement dit, la levée des plants n'influe pas sur la croissance générale et le développement végétatif. Cependant, la croissance était bien corrélée aux dimensions foliaires et au niveau d'encombrement tout comme, les dimensions foliaires et le niveau d'encombrement étaient corrélés entre eux.

La lenteur de la germination pourrait s'expliquer par l'héritabilité de ce caractère propre à

C. chinense dont les semences sont réputées lentes à germer

III.1.1.2. Caractères qualitatifs

Pour ceux-ci, nous avons obtenu les résultats suivants :

III.1.1.2.1. Le port

Nous avons pu simplement constater que la quasi-totalité de nos génotypes présentaient des plantes à port dressé ou érigé. Pour deux d'entre eux,on a tout de même noté la présence d'une seule plante dans chacun des cas, à port évasé : 030202 et 030213. On a bien la confirmation que le port dressé, érigé domine le port écrasé, évasé.

III.1.1.2.2. La vigueur générale

Selon les classes établies, les niveaux de vigueur sont représentés par le graphique suivant :

Figure 19 : Evolution du niveau de vigueur

Trois classes de vigueur se distinguent nettement et on remarque que dans l'ensemble,nos génotypes se sont bien comportés vis à vis des conditions climatiques auxquelles ils ont été confrontés. Toutefois, trois génotypes ont un niveau de vigueur relativement bas car en dessous du niveau moyen 040208, 030211 et 030201.

Cela nous montre que le critère de vigueur a bel et bien été déjà fixé ce niveau de sélection correspondant à la première génération de backcross. Mais les caractéristiques de la lignée pure recherchée seront progressivement fixés suite à plusieurs croisements avec cette lignée qu'on qualifiera de `'récurrente''.

III.1.1.2.3. L'état sanitaire

En utilisant certaines clés de détermination phytopathologiques, nous sommes parvenus à diagnostiquer dans notre matériel, quelques pathologies sur la base de l'inventaire de leurs symptômes. Et les pathologies suivantes ont été notés :

1- Cercosporiose due à Cercospora capsici :

2- Moisissure des feuilles due à Cercospora unamonoi ;

3- Corynesporiose due à Corynespora cassiicola ;

4- Dépérissement des rameaux du à Choanephora cucurbitarum ;

5- Dépérissement à sclérotes du à Sclérotium rolfsii

Tableau 13 : Relevé pathologique

Pathologie (soupçonnée)

Génotypes affectés

Cercosporiose

040203,040202,040206,030200,030201,030206,040211,030197,

Moisissure des feuilles

030189,030199,030206,040201,040207

Corynesporiose

030196,030203

Dépérissement des rameaux

040202,030199,030196,030200,030206

Dépérissement à sclérotes

34 génotypes

Les dégâts les plus importants et les plus signifiants ont été notés dans les cas de dépérissement à sclérotes dans la mesure où cette pathologie se manifeste sur les racines et le collet des plantes. Elle entraîne de ce fait une pourriture sèche très importante qui décime les plantes qui après jaunissement et flétrissement du feuillage meurent.

Quelques cas de chute de boutons floraux ou de fleurs caractéristiques de la coulure ont été observés mais la fréquence des pieds affectés et la quantité des organes perdus ne permettaient pas d'en faire des statistiques importantes.

III.1.2. En phase générative

III.1.2.1. Caractères quantitatifs

III.1.2.1.1. La précocité de floraison

On a pu établir 7 classes correspondant au nombre de jours à partir desquels, la floraison a commencé, pour chaque génotype. Le diagramme suivant nous montre la répartition des proportions de nos génotypes en fonction du nombre de jours.

Figure 20 : Distribution de la floraison

Figure 21 : Evolution de la floraison

L'essentiel des génotypes ayant fleuri entre 31 et 33 jours.

Pour les principales familles, on note que :

030187 a fleuri au bout de 31 jours alors que 040201 et 040202 ont fleuri respectivement au bout de 33 et 32 jours.

030188 a fleuri au bout de 33 jours contre 32 jours pour 040203, 31 jours pour 040204 et 37 jours pour 040205.

030189 a fleuri après 31 jours comme 040206, contre 33 jours pour 040207 et 040208

030190 a fleuri au bout de32 jours contre 31 jours pour 040211 et 39 jours pour 040212

030191 a fleuri au bout de32 jours comme 040215 alors que 040213 a fleuri au bout de 33 jours.

Comparativement C. chinense pousse plus lentement que C. annuum. A ce niveau on ne peut pas savoir dans quel sens évolue la fixation de ce caractère pour expliquer la lenteur ou la relative vitesse de floraison. Cependant, en considérant la moyenne de jours requis pour la floraison de Rajput & Parulekar (1998) de 40 jours chez C. annuum, nous pouvons dire que les 88 % de génotypes de notre matériel ayant fleuri au bout de 33 jours (moyenne des extrêmes) présentent une précocité du point de vue de la floraison.

III.1.2.1.2. Evolution de la fructification

L'évolution de la fructification a permis de constaté qu'entre 2 et 3 jours après le début de la floraison, c'est à dire entre 33 et 35 jours après plantation plus de la moitié de nos génotypes (62 %) avait commencé à fructifier, comme le montre le diagramme suivant :

Figure 22 : Distribution de la fructification

Les premières plantes à avoir fleuri ont été évidemment les premières à avoir fructifié et pour les génotypes n'ayant pas encore fructifié, elle s'est ensuite progressivement déroulée sauf pour les génotypes que nous n'avons pas récoltés comme 030192, 030193, 030213 et 030214.

Une comparaison du taux de fructification et du taux de floraison confirme bien la corrélation négative qui existe entre les variables Fructification et floraison.

Par la suite, le nombre de fruit moyen par plante par génotype a été représenté sur le graphique suivant :

Figure 23 : Evolution de la fructification

Le graphique de la figure 23 ci-dessus nous montre que 8 génotypes ne présentent aucun fruit sur l'ensemble des plantes (040201, 030193, 030192, 030214, 040212, 030211, 030213, 040202). Deux génotypes se distinguent avec des productions moyennes par plante supérieures à 6 fruits (030195 et 030197) pendant que trois autres se distinguent avec des productions moyennes par plantes inférieures à 2 fruits (040213, 030190 et 040133)

III.1.2.1.3. Le rendement et ses composantes

III.1.2.1.3.1. Le rendement génotypique moyen relatif

Dans un premier temps, nous avons établi, en considérant les deux premières récoltes effectuées, le rendement génotypique moyen relatif représenté par les graphiques ci-dessous :

-la première récolte

Figure 24 : Evolution de la première récolte

-la seconde récolte

Figure 25 : Evolution de la seconde récolte

Figure 26 : Comparaison des deux récoltes

On note qu'à partir du génotype 24 (030191), les rendements sont plus importants et plus souvent supérieurs à 10 kg avec des pics à 25 kg lors de la première récolte pour 030191 et 20.8 kg pour 030197. Lors de la deuxième récolte, on a 29.8 kg pour 030197, 26.12 kg pour 030196 ou encore 25.84 kg pour 030203.

Nos principales familles présentent des rendements élevés par rapport aux descendants issus de backcross (matériel homozygote) sauf pour 030190.Dans l'ensemble, nous notons une nette différence entre les rendements des individus et ceux de leurs descendants issus du premier backcross.

III.1.2.1.3.2. Le rendement génotypique moyen par plante

Figure 27 : Evolution du rendement moyen par plante

Le génotype 030195 on le voit présente de loin le rendement moyen par plante, le plus élevé (1059,644 g) alors que les témoins ont respectivement 526,284 g et 47,39 g pour 001237 et 040133.

III.1.2.1.3.3. Le poids moyen des fruits

Pour chacun des nos différents génotypes, le poids moyen d'un fruit a été estimé et le graphique de la figure 28 qui suit, nous en donne un aperçu.

Figure 28 :Evolution du poids moyen des fruits

Nous pouvons classer l'ensemble de nos génotypes en deux groupes, en ce qui concerne le poids moyen des fruits dans la mesure où le graphique ci-dessus nous montre deux niveaux ; un premier où le poids moyen des fruits est inférieur à 100grammes et un second où le poids moyen des fruits est supérieur à 100 grammes. Nos témoins 001237 et 040133, appartiennent à ce groupe avec respectivement 97.46 et 94,78 grammes.

030200 a les fruits dont le poids moyen est le plus élevé alors que 030202 a les fruits dont le poids moyen est le plus faible.

III.1.2.1.3.4. Le calibre moyen des fruits

Figure 29 : Evolution du calibre moyen des fruits

Les fruits issus de différents génotypes de notre étude sont de calibre relativement moyen, cependant quelques numéros présentent des fruits d'assez gros calibre comme 030194 (72.8 cm²) qui a possèdent les fruits de plus gros calibre, 040212 (54.06 cm²) ou encore 030205 (54.02 cm²) et 030200 (51.8 cm²). Les témoins 001237 et 040133 ont respectivement comme calibre moyen des fruits ; 42.16 et 28.6 cm².

III.1.2.1.3.5. Le rendement grainier par génotype

Pour évaluer le rendement de nos différents génotypes en graines, le graphique qui va suivre nous donne la répartition dans chacun du nombre de graines par fruit pour chacun des génotypes.

Figure 30 : Evolution du nombre moyen de graines

Le nombre de graines par fruit est très variable mais dans l'ensemble, il est voisin de 100 graines. Dans trois cas, il excède 150 (030195, 030206, 030199). Les témoins présentent des fruits à 101,8 graines pour 001237 contre 96 graines pour 040133.

Suivants les résultats de notre analyse factorielle discriminante, la première récolte est :

très fortement corrélée de façon positive à la seconde récolte,

bien corrélée positivement au poids moyen des fruits et au calibre moyen des fruits,

faiblement corrélée positivement au nombre moyen de graines par fruit

La seconde récolte est bien corrélée positivement au poids moyen des fruits et au calibre moyen des fruits et nettement moins au nombre moyen de graines.

Le poids moyen des fruits est très fortement corrélé de façon positive au calibre moyen des fruits et nettement moins au nombre moyen de graines par fruit.

De façon générale, le tableau de corrélations totales nous montre que toutes les composantes du rendement sont liées entre elles.

Tableau 14 : Les corrélations totales des variables

ELV CRS DIF CAN FLO FRT PRE DRE PFR CAM NGR

ELV 1.000

CRS -0.457 1.000

DIF -0.037 0.040 1.000

CAN -0.299 0.469 0.127 1.000

FLO 0.736 -0.376 -0.048 -0.299 1.000

FRT -0.299 0.391 0.014 0.465 -0.313 1.000

PRE -0.192 0.392 -0.014 0.177 -0.306 0.522 1.000

DRE -0.238 0.358 -0.023 0.120 -0.270 0.456 0.890 1.000

PFR -0.605 0.471 0.044 0.276 -0.437 0.394 0.520 0.515 1.000

CAM -0.552 0.614 0.028 0.404 -0.352 0.464 0.537 0.565 0.723 1.000

NGR -0.363 0.290 -0.065 0.190 -0.265 0.248 0.297 0.266 0.389 0.364 1.000

Signification des variables :

ELV: évolution de la levée en nombre de jours après semis

CRS: croissance en nombre de jours après semis

DIF: dimensions foliaires

CAN: canopée ou niveau d'encombrement

FLO: floraison en nombre de jours après semis

FRT: fructification (nombre de fruits par plante)

PRE: première récolte

DRE: deuxième récolte

PFR: poids moyen des fruits

CAM: calibre moyen des fruits

NGR: nombre moyen de graines par fruit

III.1.2.2. Caractères qualitatifs

III.1.2.2.1. La couleur des fruits

III.1.2.2.1.1. Avant maturité

Les différents degrés de vert sont répartis en classe suivant que la couleur soit très foncée, claire, brillante,etc. Et trois classes ont été établies ; la classe III avec une coloration vert `'normal'', la classe IV avec une coloration vert foncé et la classe V avec une coloration vert très foncé et brillant.

Et le diagramme nous montre que plus de la moitié des génotypes de notre étude ont des fruits à immaturité dont la couleur appartient à la classe IV

Figure 31 : Distribution de la couleur des fruits avant maturité

III.1.2.2.1.2. A maturité

A maturité, les fruits ont été classés selon leur couleur et le digramme suivant donne les proportions des différentes couleurs obtenues dans nos génotypes.

85 % des fruits sont rouges à maturité, 10 % sont jaunes et 5 % présentent des fruits rouges et jaunes

Figure 32 : Distribution de la couleur des fruits à maturité

III.1.2.2.2. L'état sanitaire

Pendant la phase reproductive, les plantes ont été principalement attaquées par la mouche méditerranéenne des fruits ; Ceratis capitata dont les piqûres sur les fruits ont ouvert la voie à plusieurs pathologies identifiées à l'aide de clés de détermination, parmi lesquelles  on peut citer:

les taches noires duveteuses sur les fruits dues à Curvularia sp. (1)

le mildiou des fruits du à Phytophthora capsici (2)

l'anthracnose due à Colletotrichum nigrum (3)

Du fait des dégâts très importants de la mouche méditerranéenne, l'estimation des dégâts des maladies citées plus haut s`est quelque peu biaisée.

Toutefois, pour l'ensemble on a noté  (1) : très peu ; (2) : peu et (3) : importante.

III.2. Caractérisation globale du matériel végétal

D'après notre analyse factorielle discriminante, il serait prématuré de tirer des conclusions générales sur la base de ce seul essai, toutefois, les résultats obtenus nous ont permis de mettre en évidence quelques faits intéressants. Nous avons obtenu une classification en 8 groupes basée principalement sur la forme des fruits d'où nous parvenons nettement à distinguer les `'carrés'', les `'rectangulaires'' et les `'triangulaires'' dans les proportions suivantes :

Groupes

Type variétal

Effectif en %

1 , 2 , 3 , 4

Carré

67.69

5, 6

Rectangulaire

31.28

7, 8

Triangulaire

1.03

L'analyse nous donne un taux de 67.2 % d'individus bien classés par rapport aux différents groupes comme pour confirmer la tendance `'carrée'' de fruits de la plupart des génotypes constituant notre matériel végétal.

L'analyse pourrait encore être affinée pour nos différents groupes dans la mesure où les différences provenant des types variétaux ne sont pas importantes.

En effet dans le type `'carré'' regroupant les groupes 1, 2, 3 et 4, on peut évoquer l'existence de carrés américains (`'blocky''), hollandais et même italiens (§ I.2.1.2).

Dans le type `'rectangulaire'', il faut évoquer les types demi-longs ou trois-quarts longs. Le type `'demi-long'' est également un type très apprécié constituant par conséquent avec les `'carrés'' les types variétaux les plus intéressants, car étant le type désirable.

Cependant, tous nos groupes sont assez proches les uns des autres dans la mesure où généalogiquement,tous les individus sont proches ; selon les cas, juste un des parents mâles ou femelle diffère.

De plus, notre matériel étant en ségrégation, nous avons des fruits à 3 ou 4 loges.

Les principales familles :

030187 : les fruits qui présentent des bonnes caractéristiques horticoles sont de type `'carré'' appartenant aux quatre groupes alors que pour ce qui est de :

040201 et 040202, on retrouve respectivement une forte proportion de carrés du groupe 1 (60%) et une forte proportion de carrés du groupe 2 (60%).

030188 : les fruits sont de type carré des groupes 1 et 2 essentiellement alors que pour 040203 et 040204 on retrouve des carrés de tous les groupes (1, 2, 3 et 4) et pour 040205 on a une forte proportion de carrés du groupe 1 (60%).

030189 : les fruits sont à 50%, des carrés du groupe 4. On retrouve les mêmes proportions pour 040206 et 040207 alors que pour 040208 on a une forte proportion de carrés du groupe 1 (60%).

030190 : on retrouve une proportion importante de rectangulaires du groupe 6 (70%) alors que pour 040211 on a 70% de carrés des groupes 1, 2, 3 et 4 et pour 040212, on a 70% de rectangulaires du groupe 5.

030191 : on a 70% de carrés alors que pour 040213 on retrouve 80% de rectangulaires, 70% de carrés pour 040215 et 70% de rectangulaires du groupe 5 pour 040216.

Nous pouvons donc voir que pour les principales familles, il existe encore une hétérogénéité liée à la disjonction des caractères que nous évoquions déjà plus haut. De plus, les performances relativement faibles dans certains cas, pourraient être attribuées soit à un défaut de sélection soit à l'effet des gènes récessifs

Tableau 15 : Comparatif des principales familles

Génotype

CRS (cm)

FLO (jours)

FRT

RDT(kg)

NGR

030187

22.25

31

5.4

26.46

166

040201

22.9

33

0

2.38

95.3

040202

19.1

32

0

3.4

70.6

030188

19.5

33

3.2

10.58

149.5

040203

21

32

2.6

4.44

121.1

040204

20.6

31

2.4

2.98

107.4

040205

13.1

37

3.4

3.38

96

030189

17.7

31

4.4

17.16

98.7

040206

20.11

31

2.7

8.06

119.7

040207

22.5

33

5.4

7.98

69

040208

23.8

33

3.2

11.38

127.4

030190

23.33

32

1.6

0.6

74.1

040211

18.9

31

4.2

7.3

135.6

040212

12.5

39

0

3.22

95.5

030191

26.6

32

5

45.32

96.8

040213

22.2

33

1.5

4.18

62.5

040215

21.1

32

4.6

12.5

105.3

040216

21.5

32

4.6

4.98

119.3

Le tableau qui précède nous permet de dire que les caractères ici répertoriés ; le niveau de croissance, la précocité de floraison, le nombre de fruits par plante, le rendement en poids de fruits et le rendement grainier sont assez significatifs pour porter un choix sur le 030187 et le 030191 dans la mesure où ces numéros présentent un bon niveau pour l'ensemble des caractères choisis même si pour le rendement en poids de fruits, on note une grande différence (26.46 kg contre 45.32 kg) qui pourrait s'expliquer par le fait que dans le cas de 030191, les fruits comprennent aussi bien des formes rectangulaires que carrées. Alors que pour le 030187,on ne retrouve que des formes carrées.

Mais en comparaison, la descendance des backcross est moins intéressante (car inférieure) du point de vue des caractères choisis sauf dans le cas de 030190 où les descendants sont supérieurs.

Par ailleurs, il faut noter que les descendants homozygotes de backcross présentent un rendement grainier satisfaisant même si de façon générale leur production fruitière reste faible. Sans doute du fait de la disjonction des caractères.

D'un point de vue global, nous pouvons retenir que dans l'ensemble nos génotypes présentent des valeurs de caractères acceptables car le plus souvent voisines ou supérieures à celles de nos témoins 01237 et 040133. Certains génotypes se sont très bien comportés pour un ou deux caractères parfois avec des valeurs extrêmes. D'autres avec des valeurs de caractères de caractères moyennes ou voisines de celles des témoins méritent un plus grande attention en ce sens qu'ils représentent pour les critères choisis,les meilleurs génotypes.

Dans ce groupe, en fonction de l'ensemble des caractères étudiés, on peut citer une dizaine de génotypes :

030187 qui présente une bonne adaptation comme en témoignent sa bonne vigueur (classe 4), sa bonne nouaison (5,4 fruits), sont rendement génotypique moyen par plante (670,734 g), ses fruits carrés et son rendement moyen en graines.

030189

030191

030194

030195

030196

030200

030197

030201

030207

Sur le plan de la généalogie, il faut souligner que les génotypes choisis ci-dessus ont pour parent femelle 010239 (030187, 030189 et 030191) ou les poivrons tropicaux n° 2 ; 010240 (030194, 030195, 030196 et 030197), n° 3 ; 010241 (030200 et 030201) et n° 4 ; 010242 (030207).

X.1. Conclusions et perspectives

Proposer des voies et moyens stratégiques pour la sélection de piments (Capsicum annum L.) adaptés à la chaleur humide, tel était l'objectif majeur de notre étude qui se devait en outre de « déceler » parmi les génotypes de notre matériel d'étude, ceux qui répondent au critère de conformation de fruits.

En effet, si l'objectif était de sélectionner, en conditions hivernales, les meilleurs génotypes adaptés, la saveur douce et la forme des fruits ; des gros carrés de type `'Yolo'' et des demi-longs de type `'Lamuyo'' devaient s'adjoindre à cette adaptation.

Dans notre essai, il ressort que pour la plus grande partie des génotypes constituant notre matériel végétal, un comportement positif généralisé a été noté pour ce qui est de l'adaptation à des conditions de températures et d'humidité défavorables à la culture de poivrons.

Un taux important (49 %) de génotypes présente un niveau de vigueur, indice indéniable et fondamental d'une bonne adaptation, semblable à celui des témoins. Quelques-uns (44 %), quoique bien adaptés également présentent cependant un niveau de vigueur moyen. Ce qui démontre aussi que les résistances aux divers bio-agresseurs liés à cet environnement ont été bien héritées de la part des parents initiaux à travers les cycles de sélection précédents.

Cette tendance se confirme avec l'appréciation d'autres critères tels que le rythme de croissance, la canopée ou niveau d'encombrement des plantes et même les dimensions foliaires. Donc, du point de vue du développement végétatif,

Un autre aspect relatif au caractère aléatoire de la production du fait d'une pression parasitaire et virale très importante est également pris en compte dans ce cycle de sélection.

On note des taux moyens de productivité en fruits de l'ordre de 7 à 8 fruits qui sont fort appréciables lorsqu'on sait qu'en moyenne, une plante produit une bonne quinzaine de fruits.

Ce sont donc là, des caractères qui permettent de caractériser une bonne adaptation certes mais également des voies qu'il convient de poursuivre et d'améliorer pour affiner la sélection adaptative des piments à l'hivernage.

Ainsi, la combinaison du plus grand nombre de critères nous a permis d'élire dans l'ensemble de notre matériel, des génotypes qui en plus de répondre positivement à l'adaptation aux conditions climatiques ont pu produire des fruits de qualité recherchée à savoir des formes carrées de type `'Yolo'' et des formes demi-longues de type `'Lamuyo''. On peur citer 030187, 030189, 030191, 030194, 030195, 030196, 030197, 030200, 030201, 030207.

Comme on le voit, cette étude, avec son double objectif s'est avérée concluante dans l'ensemble. Toutefois, il convient de relativiser les résultats obtenus dans la mesure où le travail de sélection est un travail de longue haleine dont l'accumulation des confirmations de résultats positifs seule, est une gageure de succès. Un questionnement demeure cependant à propos de la `'chute des performances'' des homozygotes dans la mesure où le lien entre l'effet dépressif des performances et la parfaite homozygotie reste à établir.

C'est pourquoi dans la poursuite de ce travail sélectif, nous préconisons de :

â Poursuivre le travail entrepris en décalant le cycle de la plante pour qu'il soit en plus grande partie calé entre les mois de juillet et d'août pour que les plantes soient plus confrontées à la rudesse de l'hivernage. Cela permettra d'avoir des résultats encore plus significatifs.

â Essayer de réaliser des rétrocroisements sur le matériel d'origine généalogique poivrons tropicaux n° 2, n° 3 et n° 4 pour avoir une idée de leurs comportements respectifs à comparer avec les ancêtres.

â Introduire dans les prochains cycles de sélection un témoin de type Chinense à observer pour mieux caractériser l'adaptabilité du matériel au moyen d'une comparaison directe.

â De tester encore les produits homozygotes issus de rétrocroisements des principales familles pour permettre de trouver une réponse à la baisse des performances de ces derniers par rapport aux parents issus de la sélection généalogique classique.

AGROMISA, [nd]. Capsicum growing. AGRODOK n° 13, Agromisa, Wageningen, Pays-Bas, 22 p

ANONYME, 2004. www.aprifel.com: Fiches nutritionnelles pour produits ; le poivron.

ANU A. & PETER K. V., 2000. The chemistry of paprika. Capsicum & Eggplant Newsletter n° 19, juin 2000.P Belletti, Ed. University of Turin (DIVAPRA-Agricultural Genetics) ,Italy,

pp 19-22

ASHWORTH S., 1991. Seed to seed: seed saving techniques for the vegetable gardener. Seed Saver Publications, Decorah, Iowa / USA, 222 p

BASSIM H., BASSIM E., JONES J. B., MINSAVAGE G. V., DICKSTEIN E. R., 2004. Bacterial spot of tomato and pepper caused by Xanthomonas axonopodis p.v vesicatoria in the Western Mediterranean Region of Turkey. Plant Disease, Vol. 88, Number 1, January 2004, p 85.

BELLETI P., QUAGLIOTTI L., 1988. Problems of seed production and storage of pepper. In: AVRDC, 1989. Tomato and Pepper production in the Tropics; Proceedings of the International Symposium on Integrated Management Practices. Tainan, Taiwan. 21-26 march 1988, pp 28-41

BENIEST J. , 1987. Guide pratique du maraîchage au Sénégal, CDH. Dakar, 144 p

CDH, 1986. Les cultures maraîchères au Sénégal : bilan des activités de 1972 à 1985. ISRA-CDH, Dakar / Sénégal, 265 p

CHAINE-DOGIMONT C., 1993. Etude génétique de trois systèmes de résistance par hypersensibilité ou séquestration aux trois virus principaux infectant le piment (Capsicum annuum L.). Thèse de docteur, INA-PG. Paris, 194 p

CHENG S.S., 1988. The use of Capsicum chinense as sweet pepper cultivars and sources for gene transfer. In: AVRDC, 1989. Tomato and Pepper production in the Tropics; Proceedings of the International Symposium on Integrated Management Practices. Tainan, Taiwan. 21-26 march 1988, pp 55-62

CHAUX C. & FOURY C., 1994. Productions Légumières. Tome 3 : Légumineuses potagères - Légumes fruits. Coll. « AGRICULTURE D'AUJOURD'HUI : Sciences, Techniques, Applications ».Tec & Doc. Lavoisier, Paris, France. 563 p

DECLERT C., 1990. Manuel de phytopathologie maraîchère tropicale : cultures de Côte d'Ivoire. Coll. « Didactiques ». Editions de l'ORSTOM, Paris, 333 p

DEMARLY Y. & SIBI M., 1989. Améliorations des plantes et biotechnologies. Universités Francophones « Sciences en marche ».Editions John Libbey Eurotext, Paris, France. 152 p

DESAI B.B., KOTECHA P.M., SALUNKHE D.K., 1997. Seeds handbook : biology, production, processing and storage. Marcel Dekker, Inc., New York, USA. 627 p

DE WITT D., BOSLAND P. W., 1993.The pepper garden. Ten Speed Press. Berkeley, California, USA. 240 p

DOSHI K. M. & SHUKLA P. T., 2000. Expression of heterosis in chilli (Capsicum annuum L.). In: Capsicum & Eggplant Newsletter n° 19, juin 2000. P. Belletti, Ed. University of Turin (DIVAPRA-Agricultural Genetics) ,Italy, pp 66-69

DUPRIEZ H., LEENER Ph. de, 1987. Jardins et vergers d'Afrique. Terres et Vie / CTA. Editions L'harmattan. Nivelles, Belgique, 354 p

EL-AIDY F., EL-AFRY M., IBRAHIEM F., 1988. The influence of shade nets on the growth and yield of sweet pepper. In: AVRDC, 1989. Tomato and Pepper production in the Tropics; Proceedings of the International Symposium on Integrated Management Practices. Tainan, Taiwan. 21-26 march 1988, pp 345 - 348

FALL A. S., FALL S. T., CISSE I., BADIANE A. N., DIAO M. B., FALL C. A., 2001. Caractéristiques de la zone des Niayes. Dans: FALL S. T. & FALL A. S., 2001.Cités horticoles en sursis ? L'agriculture dans les grandes Niayes au Sénégal. Editions CRDI, Ottawa (Ontario), Canada, 120 p.

FAO, 2003. Annuaire de la production 2002, vol. n° 56. Collection FAO Statistiques n° 176. Rome, 261 p

GEBRE - SELASSIE K., GOGNALONS P., MARCHOUX G., 1994. ; Poivron : les viroses sous abris et plein champ. FRUITS & LEGUMES, n°120 - juin 94, pp 52 - 55

GUIGNARD J-L., 1996. Botanique. 10e édition révisée. Collection « ABREGES ». Masson, Paris, 278 p

GREENLEAF W. C., 1986. Pepper Breeding. In: Mark J-Basset, Ed., 1986. Breeding Vegetables Crops, Part I. AVI Publishing. Pp 67-134

GRUBEN G. J. H & EL TAHIR I. M., 2004. Capsicum annuum L. In: GRUBEN G. J. H & DENTON O. A. (Editors). Plant Resources Of Tropical Africa 2. Vegetables. PROTA Foundation, Wageningen, Netherlands / Backhuys Publishers, Leiden, Netherlands / CTA, Wageningen, Netherlands. Pp 154 - 163.

HARLAN J.R., 1987. Les plantes cultivées et l'homme. ACCT/ CILF, collection « Techniques Vivantes ». Presses Universitaires de France, 414 p

HENNART J.W., 1995.  Qualité et sélection du piment. PHM - Revue Horticole, décembre 1995-janvier 1996, n°365-366, pp 52 - 55

KALLOO, 1988. Vegetable breeding, Vol. I. CRC Press, Inc. Boca Raton / Florida, USA, 239 p

KOUNOWSKY J.S., TODOROVA J.J., STOIMENOVA E.S., 1985. Capsicum chinense source of resistance to Leveillula solanacearum F. Sp capsici Gol. And Tobacco Mosaic Virus. CAPSICUM NEWSLETTER n°4. pp....

KROLL R. , 1994. Les cultures maraîchères. Coll. « Le technicien d'agriculture tropicale ». Maisonneuve et Larose. ACCT / CTA, Paris, France, 219 p

LAUMONNIER R. , 1979. Les cultures légumières et maraîchères, tome III. 3e édition. Collection « Encyclopédie Agricole » Editions J-B. Baillière, Paris, France, 276 p

MERCIER J.F., 1995. La culture du piment. PHM - Revue Horticole, décembre 1995-janvier 1996, n°365-366, pp 44 - 51

MESSIAEN C.M. , 1975. Le potager tropical, tome 2 : cultures spéciales. Collection « Techniques vivantes ». Presses Universitaires de France, 197 p

MESSIAEN C.M., BLANCARD D., ROUXEL. F., LAFON R., 1991.Les maladies des plantes maraîchères. Ed. INRA, Paris, France, 552 p

MITRA S. K., 1990. Chilli. In : MITRA S. K., SADHU M. K., BOSE T. K., 1990. Nutrition of vegetable crops. Ed. Naya Prokash. Calcutta, India, pp 101 - 105

MORENO-GONZALEZ J. & CUBERO J. I., 1993. Selection strategies and choice of breeding methods. In: HAYWARD M. D., BOSEMARK N. O., ROMAGOSA I., 1993. Plant Breeding: principles and prospects. Plant breeding series 1. Chapman & Hall, London, pp 281-313

PALLOIX A., PHALY T., 1995. Histoire du piment : de la plante sauvage aux variétés modernes. PHM - Revue Horticole, décembre 1995-janvier 1996, n°365-366, pp 41- 43

PALLOIX A., DAUBEZE A.M., NEMOUCHI G., RUFFINATO A., 1995. Maladies et ravageurs, les solutions apportées par la lutte génétique. PHM - Revue Horticole, décembre 1995-janvier 1996, n°365-366, pp 56 - 61

PALLOIX A., LEFEBVRE V., CARANTA C., DAUBEZE A.M., MOURY B., PFLIEGER S., AHMED E.A., THALUIS A., RUFFEL S. & CHENG C.M., 2001. Recherches sur le piment. Rapport d'activités 1997-2000 de l'Unité de Génétique et d'Amélioration des Fruits et Légumes. INRA Avignon - Montfavet. France, pp

PETER K.V., 1998. Genetics and Breeding of vegetables. Indian Council of Agricultural Research, New Delhi. India, 333 p

POCHARD E., PALLOIX A., DAUBEZE A.M., 1992. Le piment. Dans : GALLAIS A. et BANNEROT H., éditeurs., 1992. Amélioration des espèces végétales cultivées : objectifs et critères de sélection. Ed. INRA, Paris, pp 420 - 434

POULOS J. M., 1993. Pepper breeding. In : CHADHA M. L., AMZAD HOSSAIN A. K. M., MONOWAR HOSSAIN S. M., 1993. Breeding of Solanaceous and cole crops : A compilation of lecture materials of training course held in Bari, Joydebpur, Gazipur, Bangladesh 29 september-3 october 1991. AVRDC, Taipei. Pp 85-121

PURSEGLOVE J.W., 1984. Tropical Crops : Dycotiledons. Ed. Longman Group Ltd, Singapore, 719 p

RAJPUT J. C., PARULEKAR Y. R., 1998. Capsicum. In: SALUNKHE D. K., KADDAM S. S., 1998. Handbook of vegetable science and technology; production, composition, storage and processing. Marcel Dekker, Inc. New York , USA, pp 203 - 224

SACCARDO F. & K. SREE RAMULU., 1977. Cytological investigations in the genus Capsicum. « CAPSICUM 77 » Comptes rendus du 3e congrès EUCARPIA sur la génétique et la sélection du piment, 5-8 juillet 1977. Station d'Amélioration des Plantes maraîchères, INRA, Avignon - Montfavet, France, pp 51-66

TROPICASEM, 2001. En savoir plus sur le piment : gestion de l'eau et irrigation en culture intensive. Tropiculture n° 54, mars 2001. Edition Tropicasem, Dakar / Sénégal, pp 4-5

TROPICASEM, 2004. Mieux réussir la fertigation du piment. Tropiculture n° 92, mai 2004. Edition Tropicasem, Dakar / Sénégal, pp 1-2

WIEN H. C., TRIPP K. E., HERNANDEZ-ARMENTA R. & TURNER A. D., 1988. Abscission of reproductive structures in pepper: causes, mechanisms and control. In: AVRDC, 1989. Tomato and Pepper production in the Tropics; Proceedings of the International Symposium on Integrated Management Practices. Tainan, Taiwan. 21-26 march 1988, pp 150-165

WILLIAMS C.N., UZO J.O., PEREGRINE W.T.H., 1991. Vegetable Production in the Tropics. «Intermediate Tropical Agriculture series». Ed. Longman Scientifical & Technical. Malaysia, 179 p






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Enrichissons-nous de nos différences mutuelles "   Paul Valery