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Lutte armée et renaissance de la démocratie en RDC de 1998 à  2006

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par Pacifique Kahimbira Second
Université de Kisangani (RDC) - Licence 2008
  

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INTRODUCTION

0.1 ETAT DE LA QUESTION

Depuis le 30 juin 1960, jour de son indépendance, la République Démocratique du Congo a toujours été fragilisé par la recrudescence des guerres, lesquelles n'avaient pas permis jusque là le fonctionnement du système politique installé par la Belgique, pays colonisateur, la veuille de l'indépendance.

Cette situation a comme fondement : l'hétérogénéité socio - culturelle, la prédominance des sentiments d'appartenance tribale, le manque de cadre compétent suite à l'impréparation des leaders politiques capables d'assurer les responsabilités démocratiques et autres. Cette situation a affecté l'avenir du pays sur le plan politique, mais aussi sur le plan socio - économique.

Plusieurs recherches ont déjà été menées dans le cadre de la crise des institutions et sur la problématique de la Démocratie en République Démocratique du Congo compte tenu de la pertinence de cet objet et de son actualité au monde en général et de façon spécifique en République Démocratique du Congo, pays post-conflit.

C'est ainsi que MUSTAPHA BENCHEMAME1(*) a stigmatisé que, les régimes militaires constituaient de prétexte pour relever le défit de la « faillite » de « l'incompétence » ; de « la corruption » des « querelles politiciennes », dont faisaient montre les civiles afin de mener le pays au développement. Dans ses analyses, il a tenté de répondre à une question fondamentale, à savoir : A quelle phase du développement historique, des sociétés Africaines correspondaient ces régimes militaires ?

Son étude a mis en évidence les considérations suivantes :

v La nature d'un régime politique pouvait être étudié par rapport à l'attitude qu'adopte ce régime face à la division capitaliste internationale du travail ;

v Les régimes militaires intervenaient à l'état d'embryon ou soit à une phase plus avancée qui était plus particulière à l'existence d'une bourgeoisie ;

v Ces régimes représentaient une phase que leur assignait le système capitaliste, qui est une soumission ; il défendait les intérêts capitalistes.

ATOBI MARUMVO2(*), dans ses analyses sur les mouvements de libération et Démocratisation en République Démocratique du Congo ; s'est mis à analyser les points de vue des leaders d'opinions de la ville de Kisangani sur la capacité des mouvements de libération à instaurer la démocratie.

A l'issu de cette étude, il est arrivé aux résultats ci - après :

1. Les apports fournis par les différents mouvements de libération à la démocratisation de la République Démocratique du Congo sont multiples, notamment le démantèlement de la dictature Mobutienne, la fin de la bipolarité partisane et le renouvellement de la classe politique, l'annonce du débat national, la signature des accords de cessez - le - feu de Lusaka, la pression exercée contre le régime autoritaire de Kinshasa ;

2. Concernant les apports susmentionnés, les leaders d'opinions de la ville de Kisangani pensaient que ces contributions ne constituaient pas en soi d'éléments fondamentaux à la démocratisation de la société congolaise, mais plutôt des piliers, de jalons ou des maillons que l'on devait enrichir et améliorer ;

3. Au lieu de favoriser l'instauration d'un Etat de droit, ces mouvements sur terrain, constituaient au contraire l'antithèse de leur prestation à pouvoir libérer le peuple congolais et à démocratiser le Congo. La contradiction flagrante, illustrée par le déplacement de buts poursuivis est susceptible de semer de doute sur leur rôle de « libération d'une part, et d'autre part leur prestation montrait à suffisance que les changements d'une personne à la tête du pays et l'installation des cycles infernales de libérations n'ont pas secrété le changement souhaité ;

4. Le retour aux pratiques autocratiques de la deuxième République dans le chef de ces mouvements, illustre mieux leurs mauvaises volontés de ne vouloir aménager aucun espace à la vie politique libre.

Il a finit par conclure que, les mouvements de libération peuvent prétendre à la libération du peuple congolais et démocratiser le Congo lorsque les principes sacrés de la démocratie (séparation de trois pouvoirs, distinction de l'Etat avec les mouvements, respect des droits humains et autres) seront effectivement appliqués.

A l'issue de son étude sur « la crise de démocratisation en République Démocratique du Congo : une remise en question du constitutionnalisme congolais », BELA3(*) a abouti aux résultats selon lesquels l'invention de la politique au Congo, dépendait plus de la prise en charge des problèmes socio - politiques que des textes constitutionnels ; l'incompatibilité et l'insubordination de ces textes aux réalités congolaises ont eu comme conséquence la rébellion ;

Quant à l'étude menée par MAPESA BALEFELAKA4(*) sur « les luttes armées : obstacles à l'avènement des systèmes démocratiques, réflexion sur les événements survenues en République Démocratique du Congo », il est arrivé aux résultats selon lesquels, l'usage des forces comme moyen de conquête et d'exercice du pouvoir au Congo contribuait à créer d'avantage les fissures en ce sens qu'il est facteur le concentration du pouvoir entre les mains d'une oligarchie exerçant l'exécutif, le judiciaire et le législatif avec comme conséquence : l'exclusion, l'intolérance et la mauvaise gouvernance ;

TAMIDRIBE TANYOBE5(*) en parlant de la démocratie et stabilité des institutions politiques du Congo, voulait rechercher les traces de la démocratie à travers ses valeurs en se penchant plus sur l'aspect « conséquence » sur les institutions politiques de la République. Bien que l'analyse du système « dirigés - dirigeants » par les biais des élections faisait également partie de sa recherche, elle ne constituait qu'un indicateur parmi tant d'autres.

Au bout de ses analyses il constate qu'à chaque moment de l'histoire de la démocratie en République Démocratique du Congo, certains facteurs semblent se répéter : il s'agit de :

- L'instabilité constitutionnelle ; le non respect des textes constitutionnels ; il a invoqué l'exemple de l'acte portant dispositions constitutionnelles relatives à la transition mis au point par la Conférence Nationale Souveraine le 02 Août 1992 et fut unilatéralement révisé et rendu publique par le chef de l'Etat sous l'appellation de l'acte Constitutionnel harmonisé relatif à la période la Transition ou Loi N° 93-001 du 02 avril 1993.

Il a constaté que les gestes politiques liés au réflexe et non au respect de textes ont crée plusieurs confusions politiques honteuses dans le pays.

C'est avec pertinence que AMURI MISAKO6(*) parlant de la relation dialectique entre démocratie et violence, souligne « cette crise de l'espace démocratique (données structurelles au Congo Zaïre) qui est désormais aggravé par la conjoncture des guerres de libérations » à forte pondération externe (prépondérance des alliés et extraversion du leadership a conduit à une autre forme des violences à pondération interne appelée « le phénomène Maï - Maï ».

Ces quelques travaux évoqués, ci - haut, parmi des milliers qui existent, ont certes tous l'avantage d'aborder le problème de la crise des institutions, de la démocratisation et des mouvements de libération en République Démocratique du Congo.

Cependant, une chose reste vraie, aucun d'eux n'a inscrit au centre de sa préoccupation, l'analyse sur les luttes armées et la ré-naissance de la démocratie en République Démocratique du Congo, tel est le pivot de notre étude par rapport aux autres susmentionnés. Plusieurs luttes armées ont déchiré le pays depuis l'indépendance. Il convient de préciser que le présent travail couvre la période allant de l'avènement du Rassemblement Congolais pour la Démocratie RCD en sigle, c'est-à-dire du 2 Août 1998 jusqu'en 2006, il s'atèle juste aux mouvements armés qui ont participés au dialogue inter congolais dont les compromis ont permis l'organisation des élections libres et transparentes en 2006.

En effet, il importe de dire en ce qui concerne la République Démocratique du Congo ; qu'il est l'un des pays du continent Africain dont la politique est restée soumise à une crise aiguë. Depuis son accession à l'indépendance, intervenue le 30 juin 1960 ; les mutations de plusieurs ordres ont marqué particulièrement le domaine politique et de manière générale, l'ensemble des secteurs de la vie nationale. Point n'est besoin de démontrer que les actes politiques posés par les dirigeants étaient désastreux. Comme conséquence, l'instabilité politique permanent.

Pour bien nous appesantir sur cette question, il s'avère nécessaire que nous nous posions une question pertinente : existait - il une démocratie en République Démocratique du Congo ?

En réponse à la question, nous pouvons affirmer qu'il existait bel et bien un système démocratique consacré par la loi fondamentale du 19 mai 1960 et il y a eu élections le 22 mai de la même année au cours des quelles Patrice Emery Lumumba fut désigné premier ministre grâce à sa majorité parlementaire. Perturbé par les crises et rébellions, la démocratie était de nouveau mise en chantier par la constitution de Luluabourg du premier Août 1964, elle fut malheureusement interrompue par le coup d'Etat du 24 novembre 1965 de Joseph Désiré Mobutu alors Lieutenant Colonel ; qui a installé par la suite une longue dictature.

Il a fallu attendre jusqu'aux années 1990 pour que le processus soit de nouveau amorcé par celui là même qui l'avait confisquée, le Marechal Mobutu Sese Seko Kuku Ngwendu Wazabanga.

Le choc des pays socialistes, la politique de PERESTROÏKA engagée par GORBATCHEV dans le sens de restructurer et démocratiser l'URSS, n'a pas épargné bon nombre des régimes dictatoriaux dans le monde en général et en Afrique en particulier, tel fut le cas du Congo à l'époque Zaïre.

Ainsi, après la gestion de la chose publique sans partage pendant près de trente ans, qui a exacerbée la frustration, base de tentions socio - politiques ; et suite à la pression à la fois interne et externe, le régime dictatorial de Mobutu a été obligé de s'ouvrir au libéralisme socio - politique.

C'est pourquoi, le 24 avril 1990 marque le début de la démocratisation au Zaïre (RDC). A cette occasion ; le président Mobutu a annoncé solennellement au peuple Zaïrois les réformes suivantes7(*).

- Introduction du multipartisme à trois et du pluralisme syndical,

- L'abolition de l'institutionnalisation du M.P.R parti Etat et de son

rôle dirigent,

- La réhabilitation des trois pouvoirs traditionnels de l'Etat.

Pour baliser cette nouvelle donne politique du pays et définir un nouvel ordre constitutionnel, la Conférence Nationale Souveraine (CNS) en sigle a été convoquée et organisée à Kinshasa de 1991 à 1992 avec la participation de plus de 2800 Zaïroise et Zaïrois, toutes les tendances politiques et sociales confondues.

La conférence nationale souveraine avait pris les décisions tendant à renforcer l'évolution politique vers le rétablissement d'un Etat de droit et de démocratie durant la troisième république prônée par le gouvernement de la transition de 1992.

Malheureusement, les décisions de la CNS sont restées lettre morte car étant jalonné des conflictualités. La transition était toujours bloquée par des manoeuvres conservatrices et les résistances politiques du président Mobutu, qui ne voulait pas céder le pouvoir. Cette transition démocratique, n'ayant pas réussi à réaliser ses objectifs, est réputée par certains chercheurs être la plus longue de l'Afrique voire du monde8(*).

C'est ainsi que, un mouvement rebelle : l'Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo (AFDL) en sigle est né à l'Est du pays en 1996 pour tenter de restaurer la démocratie et combattre la dictature de Mobutu qui déviait les décisions de la CNS.

Comme souligne Jean CHEVALIER, « le nouveau prince parvenu au pouvoir par la faveur des armes d'autrui ne peut s'affermir et mieux s'enraciner au pouvoir qu'en se rendant indépendant de ceux qui l'ont soutenu dans cette lutte9(*).

Ainsi, Laurent Désiré Kabila, le porte étendard de l'AFDL, qui incarnait l'espoir et la confiance de la population, lesquels n'étaient pas liés seulement à la déroute des armées de Mobutu, mais aussi dus à l'assainissement de l'environnement politique ; a pu faire le contraire.

Il va construire un régime marquant (présentant) sa dérive maffieuse sous le dehors d'un marxisme anachronique. En décembre 1997, le refus des « amis du Congo » d'assister le vieux maquisard dans une logique d'isolement, confirmant son anti - occidentalisme primaire10(*).

C'est dans cette optique que Raymond ARON11(*)dit que « l'amour propre du pouvoir comme le désir de possession transforme les frères en ennemis et les associés en rivaux ».

C'est dans cette perspective que la guerre éclatant de nouveau toujours à l'Est du pays le 02 Août 1998 suite aux divergences d'intérêts entre les alliés.

Il s'est avéré qu'après cinq ans de guerre, la victoire militaire de l'un des belligérants était hypothétique ; d'où l'initiative des négociations pour une issue politique restait la seule solution.

* 1 BENCHENAME, MUSTAPHA, les régimes militaires Africaines, PUF, Paris 1984, P. 13.

* 2 ATOBI MARUMVO., Mouvement de libération et démocratisation en République Démocratique du Congo « analyse des points de vue des leaders d'opinion de la ville de Kisangani », mémoire (inédit) en SPA, FSSAP/UNIKIS, 2000 - 2001.

* 3 BELA C., Crise de démocratisation et rébellion armée en République Démocratique du Congo : une remise en question du constitutionnalisme congolais, TFC (inédit) en SPA, FSSAP, UNIKIS, 1998 - 1999.

* 4 MAPESA BALEFELAKA, Luttes armées, obstacles à l'avènement des systèmes démocratiques : réflexion sur les événements survenus en République Démocratique du Congo, TFC (inédit) en SPA, FSSAP, UNIKIS 1998 - 1999.

* 5 TAMIDRIBE TANYOBE ; Démocratie et stabilité des institutions politiques en République Démocratique du Congo (1960 - 1965, 1990 - 1997 ; 2003 - 2005), mémoire (inédit) en SPA, FSSAP, UNIKIS 2004 - 2005.

* 6 AMURI MISAKO F.D., « espace démocratique et violence au Congo - Zaïre : à propos du phénomène Maï - Maï » in le cahier de l'ISP - Kindu, n° 004, septembre 2004, PP 6 - 7.

* 7 KABUNGU NGOY K. ; La transition démocratique au zaïre, CREDOS, Kinshasa, 1994, P. 17.

* 8 Kabuya Lumuna Sando C. ; espace francophone des droits de la démocratie et de la paix, P. 1, document sur internet le 08/06/2009.

* 9 CHEVALIER J.J. ; les grandes oeuvres politiques des MACHIAVEL à nos jours 9é éd. Armand colin Paris, 1996, P.18, 19.

* 10 BEMBA J. P. ; le choix de la liberté éd. venus, AV. de la révolution 7 Gbadolite RDC p. 5.

* 11 ARON R. ; Démocratie et totalitarisme, PUF, Paris 1965, p. 26.

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld