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Incidence du produit intérieur brut sur l'évolution de la pauvreté en RDC: de 2003 a 2007

( Télécharger le fichier original )
par Fundi MABRUKI
Université libre de Kinshasa - Graduat 2010
  

Disponible en mode multipage

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République Démocratique du Congo

MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR

ET UNIVERSITAIRE

UNIVERSITE LIBRE DE KINSHASA

FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE GESTION

15ème RUE Q/INDUSTRIEL

B.P. 1 333 KINSHASA LIMETE

INCIDENCE DU PRODUIT INTERIEUR BRUT SUR L'EVOLUTION DE LA PAUVRETE EN RD CONGO : de 2003 à 2007 

MABRUKI FUNDI

Travail de Fin de Cycle présenté et défendu pour l'obtention de Titre de Gradué en Sciences Economiques et de Gestion

Directeur : Chargé de Cours Albert MPOLESHA

Année Académique 2009-2010

EPIGRAPHE

Au nom de Dieu le Très Miséricordieux, le Tout Miséricordieux

«  Lis, par le nom de ton Seigneur qui a créé, qui a créé l'homme d'un caillot de sang. Lis ! Car ton Seigneur, le Très Noble, c'est Lui qui a enseigné par la plume».

CORAN, Sourate 96 : 1-4

DEDICACE

A mes enfants,

`'Seule la voie du savoir, vous ouvrira la porte de la réussite sociale''.

MABRUKI FUNDI

AVANT-PROPOS

A l'issue de ce cycle de graduat en Sciences Economiques et de Gestion, nous nous donnons le devoir de remercier de tout coeur tous ceux qui ont contribué à notre formation.

Notre reconnaissance s'adresse en premier lieu à Allah, le Tout Miséricordieux qui, par sa grâce nous a permis d'arriver au terme de notre premier cycle.

Notre reconnaissance s'adresse aussi aux autorités académiques, au Doyen de la Faculté, à tous nos professeurs, chefs de travaux et assistants de l'U.L.K. Malgré les multiples difficultés et l'environnement difficile qu'est le milieu universitaire, ils nous ont dispensé un enseignement de qualité.

Nous remercions particulièrement, le chargé de cours Albert MPOLESHA et le Chef des Travaux MBOYO NKULI qui, en dépit de leurs multiples occupations, ont bien voulu accepter de diriger notre travail de fin de cycle. Aussi, leur rigueur, leurs remarques et suggestions nous ont largement inspiré.

Notre reconnaissance s'adresse également à notre famille. Notamment à notre chère épouse MOZA OMARI FATU et à nos enfants AZIZA FUNDI, OMARI FUNDI, ISSA FUNDI, ALI FUNDI, DJUMA FUNDI et RASHIDI FUNDI mort le 09 juin 2010, qui ont tous consenti des sacrifices énormes. Qu'ils soient tous ici honorés.

Nous ne pouvons pas oublier nos collègues avec qui nous avions commencé et partagé des moments à la fois agréables et difficiles à l'ULK notamment Jérôme VAVAY, Daniel KUFINGILA, Michel, AMIDA MOHANED sans oublier tous les autres condisciples car ils sont nombreux.

Enfin, tous ceux qui, de près ou de loin, nous ont apporté leur soutien moral, matériel ou financier, qu'ils acceptent nos remerciements.

MABRUKI FUNDI

SIGLES ET ABREVIATIONS

BM  : Banque Mondiale

BCC  : Banque Centrale du Congo

CDF  : Franc Congolais

CESCN  : Commission des Etudes Statistiques et des Comptes Nationaux

DSCRP  : Document de Stratégie de Croissance et de Réduction de la

Pauvreté

EDS  : Enquête Démographique et Sanitaire

EPP  : Ecole Primaire Publique

FAO  : Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et

l'Agriculture

FEC  : Fédération des Entrepreneurs du Congo

FMI  : Fonds Monétaire International

GECAMINES : Générale des Carrières et des Mines du Congo

IDH  : Indice de Développement Humain

ISBLSM  : Institutions Sans But Lucratif au Service des Ménages

MIBA  : Société Minière de Bakwanga

MICS 1  : Multiple Indicateurs Clustrer Survey 1

MICS 2  : Multiple Indicateurs Clustrer Survey 2

NZ  : Nouveau Zaïre

OMD  : Objectif du Millénaire pour le Développement

OMS  : Organisation Mondiale de la Santé

ONG  : Organisme non gouvernemental

PMA : Pays moins avancés

PEG  : Programme Economique du Gouvernement

PIB  : Produit Intérieur Brut

PNUD  : Programme des Nations Unies pour le Développement

RDC  : République Démocratique du Congo

RD-Congo  : République Démocratique du Congo

RM  : Reste du Monde

RSEN  : Renouveau du Système Educatif de la République Démocratique

du Congo

SF  : Société Financière

SIDA : Syndrome Immuno Déficience Acquis

SNF  : Société Non Financière

TBS  : Taux Brut de Scolarisation

TNS  : Taux Net de Scolarisation

UEH  : Université d'Etat d'Haïti

ULK : Université Libre de Kinshasa

USA  : Etats-Unis d'Amérique

VIH : Virus d'Immuno-Déficience Humaine

LISTE DES GRAPHIQUES

Graphique 2.1. Evolution en % de la production du cuivre, cobalt et du diamant, 2004-2007............27

Graphique 3.1. Evolution du PIB en %, 2003-2007..................................................................35

Graphique 3.2. Utilisation du PIB en %, 2003-2007..................................................................43

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 2.1. Production du cuivre, cobalt et du diamant, 2003-2007(Cuivre et cobalt en tonnes

et diamant en carats) .......................................................................................27

Tableau 2.2. Répartition des frais de fonctionnement des institutions et quelques ministères

en CDF.........................................................................................................28

Tableau 3.1. Taux de croissance de différents secteurs et composantes, 2003-2007(Variation en

% par rapport à l'année précédente) ..................................................................34

Tableau 3.2. Effectifs des travailleurs de l'administration publique et du secteur privé (en milliers)....37

Tableau 3.3. Utilisation du PIB (en millions de CDF courant de 2000), 2003-2007)........................42

Tableau 3.4. Utilisation du PIB (variation en %), 2003-2007......................................................42

Tableau 3.5. Croissance du PIB et du revenu par tête, 2003-2007.............................................43

Tableau 3.6. Situation de l'éducation à Kinshasa et en RDC.....................................................45

Tableau 3.7. L'accès aux services de santé et de la santé maternelle.........................................47

0. INTRODUCTION

0.1. PROBLEMATIQUE

Depuis l'accession de notre pays à la souveraineté nationale et internationale, l'évolution du produit intérieur brut (P.I.B en sigle), n'a pas permis la création suffisante des richesses pour assurer un bien être à tous en vue de lutter efficacement contre la pauvreté.

L'économie de la RDC serait l'une des économies les moins compétitives d'Afrique1(*), la RDC faisant partie des pays les moins avancés (PMA), étant classé en 2006 parmi les dix pays les plus pauvres du monde. Sa structure économique est comparable à celle des autres pays de l'Afrique centrale, mais son économie est handicapée par une guerre civile larvée et par un des niveaux de corruption les plus élevés du monde2(*).

La RDC, un des pays les plus vastes et les plus peuplés du continent africain, n'a pas le niveau de vie qui devrait correspondre à ses immenses ressources naturelles.

En dépit de l'abondance des matières premières dont regorge la RDC, les secteurs structurés de l'économie congolaise se sont pour ainsi dire effondrés sous l'effet d'une gestion calamiteuse de la chose publique. Le produit intérieur brut par tête d'habitant est l'un des plus bas du monde. Il est actuellement estimé à moins de 80 $US par tête d'habitant. Aussi, les pouvoirs publics sont incapables de mettre en place des politiques économiques pouvant permettre de créer des richesses pour améliorer la situation sociale de la population.

Aujourd'hui, l'importance du P.I.B dans le diagnostic économique n'est plus à démontrer car, il est l'indicateur de croissance économique c'est-à-dire celui qui mesure la valeur des biens et services produits par les unités résidentes et disponible pour les emplois finals, pivot de la comptabilité nationale. L'économie congolaise a connu globalement au-delà des fluctuations conjoncturelles, un déclin du PIB réel et avec comme conséquence une pauvreté accentuée.

Après la sévère récession de la décennie 1990-2000, la situation macroéconomique a connu un rebond relatif à partir de 2002 et est demeuré relativement stable jusqu'en 2005 grâce à la mise en oeuvre d'une politique budgétaire et monétaire prudente, avec une relative accalmie des affrontements armés et à une partielle réunification du pays3(*).

Alors que 80% de la population vit en milieu rural et que le pays bénéficie de conditions naturelles très favorables, l'agriculture est réduite à des activités de subsistance et sa productivité est parmi la plus faible d'Afrique. Les cultures de rente, qui représentaient 40% de la valeur des exportations en 1960, ne jouent plus qu'un rôle marginal suite à l'abandon d'une grande partie de plantations4(*).

Considérée comme le moteur de l'économie congolaise, l'industrie minière représente aujourd'hui 13,2% du PIB, contre 25% dans les années 805(*).

Les décennies de mauvaise gouvernance, de conflits, de dégradation du tissu économique et social, de délabrement des infrastructures de base, ont plongé la majorité de la population congolaise dans la pauvreté.

Ce déclin continu du P.I.B de la RDC est dû aussi à des facteurs divers notamment :

- L'impréparation des cadres dirigeants avant l'accession de la RDC à sa souveraineté nationale et internationale ;

- Les guerres civiles ;

- Les politiques économiques non cohérentes dont la zaïrianisation (nationalisation) ;

- Les pillages de 1991 et 1993 qui ont détruit le tissu économique et provoqué le chômage et la fuite des capitaux étrangers

- La corruption et la délinquance financière des ressources de l'Etat.

Au regard de ce qui précède, nous pouvons nous poser la principale question suivante :

- Quelle est l'incidence de l'évolution du P.I.B sur la pauvreté en RDC de 2003 à 2007 ?

A cela, nous pouvons ajouter d'autres sous questions ci-dessous :

- L'évolution du PIB de la RDC est-elle positive, mitigée ou négative entre 2003 et 2007

- Que nous révèle l'évolution du P.I.B de la RDC sur le plan socio-économique.

0.2. HYPOTHESES DE TRAVAIL

Pour notre étude, nous formulons les hypothèses suivantes :

- En analysant l'évolution du P.I.B de la RDC, la création des richesses a été mitigée entre 2003 et 2007 malgré une reprise de l'activité économique à partir de 2002

- L'accumulation des richesses intérieures est jugée insuffisante et se fait remarquer par la pauvreté que vit la population congolaise.

0.3. METHODES ET TECHNIQUES DE RECHERCHE

Toute démarche scientifique utilise de manière variable un groupe de méthodes. Dans notre étude et pour vérifier nos hypothèses, nous utiliserons principalement :

- La méthode historique : c'est grâce à elle que nous passerons en revue certaines données du P.I.B et de la pauvreté de la RDC sur une période de 5 ans (2003-2007).

- La méthode comparative : elle nous permettra de comprendre comment les données du P.I.B se rapportant à des périodes différentes ont été comparées en rapport avec la pauvreté.

Ces méthodes seront accompagnées des techniques ci-après :

- La technique documentaire par la consultation des ouvrages et autres

documents relatifs à notre sujet

- La technique statistique non seulement pour la présentation et la collecte des données mais également pour l'exploitation et l'interprétation des données du P.I.B de la période allant de 2003 à 2007

- Des consultations sur webographie pour compléter nos investigations par les informations et les données utiles.

0.4. CHOIX ET INTERET DU SUJET

Au terme de notre premier cycle d'études universitaires, nous avons choisi d'analyser le rapport entre le PIB et de la pauvreté en RDC. Nous avons voulu comprendre ce phénomène et le lien qui existe entre ces deux agrégats.

L'intérêt est double : passer d'abord en revue les différentes théories sur le PIB et la pauvreté ensuite analyser l'évolution du P.I.B de la RDC de 2003 à 2007  en comparant les données d'une année à une autre tout en mettant en exergue la situation socio-économique de la population.

0.5. DELIMITATION SPATIO-TEMPORELLE

Sur le plan spatial, notre champ d'étude se limite à la RD Congo et sur le plan temporel notre période d'investigation va de 2003 à 2007. Le souci de nous limiter dans l'espace temporel de 5 ans est d'avoir des données fiables, qui ont un sens et qui peuvent être interprétées.

0.6. CANEVAS DE TRAVAIL

Compte tenu de nos hypothèses, notre étude est subdivisée en 3 chapitres suivants :

Chapitre I : Généralités conceptuelles sur la pauvreté et le PIB (Produit intérieur brut). A la section 1, nous présenterons la pauvreté et son concept, les types de pauvreté, les indicateurs de la pauvreté, la spécifité de la pauvreté en RDC en général et en particulier à Kinshasa et les causes de la pauvreté et à la section 2, nous essayerons de définir le PIB, sa formation, ses objectifs, ses limites et du rôle des secteurs institutionnels dans la formation du PIB.

Chapitre II : Dégradation économiques généralisée de 2003 à 2007. La première section nous montrera la distorsion dans la structure du P.I.B, la section 2 concerne la chute de production du cuivre, du cobalt et diamant, mamelles de l'économie congolaise, la section 3 nous présentera le déclin et abandon du secteur agricole et dans la section 4 nous parlerons de la destruction du tissu commercial et industriel.

Chapitre III : Incidence de l'évolution négative du P.I.B et l'aggravation de la pauvreté. Nous parlerons à la section 1 de l'évolution du PIB par secteur économique de 2003 à 2007, la deuxième section tablera sur l'évolution des emplois en RD Congo de 2003 à 2007, la troisième section mettra en accent sur les causes de la perte d'emplois et la section quatre, sera destiné à l'aggravation de la pauvreté.

Une conclusion générale mettra fin à notre étude.

CHAPITRE I. GENERALITES CONCEPTUELLES SUR LA PAUVRETE ET LE PIB.

Les économistes utilisent beaucoup de sigles ou abréviations et l'un des plus courants est le P.I.B, qui signifie produit intérieur brut. Il sert communément de point de référence pour la santé de l'économie.

D'une manière générale, on note que lorsque le PIB augmente, la richesse du pays augmente, il y a création des emplois, donc résorption des chômages et diminution de la pauvreté. Plusieurs auteurs distinguent la pauvreté en l'opposant à la richesse.

C'est encore le vieux concept « genre de vie » qu'il faudra peut être prendre en compte dans son ensemble6(*).

1. La pauvreté

Décrire la pauvreté, dans un pays en développement constitue pour un économiste une tâche de première importance compte tenu de l'ampleur actuelle de la pauvreté dans de nombreux pays de l'Afrique subsaharienne7(*).

Quand on réfléchit aux racines de la persistance des situations de pauvreté, y compris dans les pays riches, on ne peut pas évacuer la question des inégalités et des rapports de domination qui les accompagnent. Pour deux raisons : la première tient à la définition de la pauvreté, la seconde, à l'explication des situations de pauvreté aujourd'hui8(*).

1.1.Définition du concept de la pauvreté

La plupart des auteurs ont essayé de donner une définition de la pauvreté. Mais un parcours cursif des définitions proposées montrent combien chaque auteur se sent limité pour donner une définition précise. Certains auteurs s'appuient seulement sur l'aspect `'revenu'' pour distinguer le pauvre du riche, mais cela ne suffit pas. Il faut ajouter quelque chose de plus pour faire cette distinction.

C'est encore le vieux concept « genre de vie » qu'il faudra peut être prendre en compte. Encore faut-il prendre le genre de vie dans son ensemble9(*).

La littérature sur le concept de la pauvreté n'a pas encore trouvé une homogénéité dans son ensemble. En effet, cette dernière repose sur plusieurs manières de définir la pauvreté selon les différentes écoles.

Selon KALONJI NTALAJA, la pauvreté est un phénomène complexe, il change selon les circonstances des lieux et de temps, et à l'état actuel de la recherche, il n'existe ni concept universel, ni théorie cohérente de pauvreté : un vide relatif est aussi manifeste au niveau de méthodes d'analyse de ce phénomène10(*).

Pour Wresinsiki, la pauvreté est l'absence d'une ou de plusieurs sécurités notamment celle de l'emploi qui permet à la personne d'assumer ses obligations professionnelles, familiales, sociales et de jouir de ses droits fondamentaux11(*).

Selon la Commission Européenne, la pauvreté est un phénomène couvrant dans son acception non seulement l'absence de revenus et de ressources financières, mais inclut aussi la notion de vulnérabilité, ainsi que des facteurs tels que l'absence d'accès à une alimentation adéquate, à l'éducation et à la santé, aux ressources naturelles et à l'eau potable, à la terre, à l'emploi et au crédit, à l'information et à la participation politique, aux services et aux infrastructures12(*).

1.1.2. Multidimentionnalité du concept de la pauvreté

Pauvreté est un concept multidimensionnel, ce qui le rend difficile à définir. Il est intéressant, afin de bien cerner le concept, de se référer à l'origine du terme « pauvreté ». Sa racine latine est pauper (peu ou petit) qui est elle-même proche du grec peina (la faim). La traduction grecque du mot « pauvreté » est aporia qui signifie absence de chemin. Nous voyons qu'en dominant les deux origines, nous aboutissons à une double conception de la pauvreté : c'est une notion à la fois quantitative - peu, petit, le manque de nourriture - et, qualitative, en ce sens qu'elle traduit la condition psychologique de celui ou celle qui ne peut trouver son chemin. Nous pouvons, aussi, retenir que chaque école ou conception amène ses propres recommandations en matière de mesures à prendre pour combattre ce fléau. Elle épouse différentes formes. La revue de la littérature sur le concept de pauvreté est extrêmement abondante et elle est caractérisée par un niveau d'ambigüité très élevé dans son rapport à la théorie économique. Elle fournit plusieurs façons de définir la pauvreté, qui conduisent évidemment à une identification différente des pauvres. Le débat conceptuel sur la pauvreté apparaît lorsqu'on aborde la nature de la chose manquante13(*).

1.1.3. Cadre théorique de la pauvreté

Concept aux formes multiples, la pauvreté est un phénomène tant sociologique, qu'économique ou encore anthropologique. Mais les objectifs assignés à chaque corps scientifique sont bien différents. Ainsi, ceux de l'économiste consistent à identifier puis à quantifier le phénomène dans un contexte donné.

Cependant les approches sont diverses, d'une école de pensée à une autre. Ce paragraphe nous permettra de voir la conception de certains courants comme ceux des classiques, marxistes, néoclassiques, structuralistes et celle des contemporains.

1.1.3.1. Selon les classiques14(*)

Pauvres et riches ont toujours vécu côte à côte, toujours inconfortablement, parfois de manière périlleuse. Plutarque affirmait que : « les déséquilibre entre les riches et les pauvres est la plus ancienne et la plus fatale des Républiques. Les problèmes résultant de cette existence est particulièrement celui de la justification de la fortune de quelques uns face à la mauvaise fortune des autres, sont des préoccupations de l'être aujourd'hui ».

De nombreux économistes venant de divers courants économiques se sont déjà penchés sur la manière d'orienter l'économie nationale en vu d'assurer le bien-être de tout le monde.

Ainsi, les théories de la pensée classique ne restent pas indifférentes sur les moyens à mettre à branle pour créer les conditions de vivre dans la société. C'est dans cette lignée qu'Adam Smith, qui est considéré comme le fondateur de l'économie politique (1713-1790), dans la fameuse «  Enquête sur la nature et les causes de la richesse des nations » commence par l'étude de la division du travail, car c'est elle, selon lui qui produit l'opulence générale. La richesse d'une nation, selon lui, est constituée de «toutes choses nécessaires et commodes à la vie que permet d'obtenir le travail annuel d'une nation ». Une situation qui peut générer d'extrême abondance des biens matériels. Cette abondance veut faire penser qu'il n'y pas de place pour la misère, voire la pauvreté dans la division du travail.

Pour David Ricardo15(*) de sa part, voit les causes de la pauvreté dans d'autres horizons. La pauvreté est le résultat du faible salaire attribué aux travailleurs ne pouvant répondre à leurs besoins.

Quant à Thomas Malthus de son côté, dans l'énoncé de la loi de la population, voit cette dernière « s'accroître de façon spontanée selon une progression géométrique, alors que les moyens de substance ne croissant au mieux que selon une progression arithmétique. La croissance de la population finira donc par butter sur une contrainte de moyens de subsistance disponibles. D'où une source d'inquiétude, car selon lui, lorsque la population s'accroît, la quantité de subsistances par tête d'habitant décroît, « l'offre de la main-d'oeuvre étant en excédent par rapport à sa demande, le salaire nominal baisse 16(*)».

Les grands philosophes utilitaristes du 17è et 18è S, tels Bentham, Mill et Smith17(*), dont les idées reposent sur les notions d'individualisme et de rationalité, ont inspiré une définition monétaire de la pauvreté. Selon eux, est considéré comme pauvre tout individu manquant des ressources nécessaires pour assurer les besoins de sa famille, compte tenu des normes en vigueur dans la société comme les normes alimentaires, les normes vestimentaires, etc18(*).

Ainsi être pauvre, ce n'est pas pouvoir subvenir aux besoins de sa famille, ne pas disposer de capital suffisant pour assurer sa descendance. Cette vision de la pauvreté propose de fixer un seuil minimal correspondant aux normes nutritionnelles : il s'agit des ressources minimales permettant de se procurer les biens alimentaires dont les valeurs nutritionnelles couvrent les besoins journaliers individuels. Ce seuil minimal, complété par un seuil non alimentaire, sous entendu les biens de consommation non alimentaire, définit un seuil de pauvreté monétaire.

Mais, Karl Marx19(*) considère la pauvreté comme une sorte d'oppression. Ici, la pauvreté s'entend comme fruit de l'organisation économique elle-même de la société, qui exploite les uns tout en excluant les autres du système de production.

En somme, nous pouvons dire que les classiques dégagent une vision sur la pauvreté comme un manque de ressources monétaires autrement dit, comme une expression de privation.

1.1.3.2. Selon les néoclassiques20(*)

A priori, nous devons noter qu'une très grande partie des idées théoriques trouvées chez les néoclassiques ont été développées par les classiques. Nous prenons le cas du principe d'utilité qui a été développé par J.B.Say. Mais, nous considérons aussi que le philosophe J. Bentham qui en 1789, formule le plus clairement ce qu'il appelle : « la nature a placé l'humanité sous le gouvernement de deux maîtres souverains, la peine et le plaisir, c'est à eux seuls de démontrer ce que nous devons faire et de déterminer ce que nous ferons ».

Pour les utilitaristes, la chose en question, c'est le bien-être économique. Certains font parfois référence au bien-être économique sous le terme anglais economic welfare.

Les welfarists ramènent le concept du bien-être soit directement au concept d'utilité, soit indirectement via le terme du bien-être économique comme l'utilité générée par la consommation totale. L'utilité elle-même est conçue comme un état mental, tel que le bonheur, le plaisir ou la satisfaction du désir procuré à une personne par la consommation (ou la possession) des biens et services.

Selon les néoclassiques, `'un individu qui n'arrive pas à maximiser le nécessaire afin de combler ses besoins en termes des biens et services est en situation de pauvreté''. Dans ce sens, on croit que le concept de pauvreté tire ses origines de la théorie microéconomique moderne et découle de l'hypothèse de base que les individus maximisent leur bien-être.

1.1.3.3. Selon les structuralistes21(*)

Selon cette école de pensée latino-américaine, la pauvreté tire son origine dans les types de relations développés par les pays pauvres (Sud) avec les pays industrialisés (Nord). Ils constatent que ces rapports (Nord-Sud) ne sont profitables unilatéralement qu'aux pays développés alors que les pays en voie de développement voient leurs termes de l'échange se dégrader constamment.

1.1.3.4. Approches contemporaines22(*)

Selon l'approche de John Friedman (1992), dans son article paru dans la Revue Internationale des sciences sociales, il tente de modeler sa réflexion sur la pauvreté structurelle dans un modèle d'autonomisation axé sur l'économie familiale : « la famille a besoin de produire ses propres moyens de subsistance qui constituent la base du pouvoir social ». Suivant l'analyse de la pauvreté structurelle, la pauvreté est le produit des données de l'ordre socio-économique qui tendent à entraîner un exode général des petits paysans arrachés de leur terre23(*).

1.1.4. Autres réflexions

Amartya SEN, lui, selon le professeur C. Morrison, « fonde ses réflexions sur la pauvreté en termes de capacités ou incapacités des individus à répondre à leurs besoins de base, ce qu'il appelle encore CAPABILITIES24(*).

Pour la Banque Mondiale, dans son rapport de 2001 sur le développement dans le monde apparaît avec une nouvelle définition de la pauvreté. Selon la BM, la définition ayant été axée sur la consommation et le revenu permettant de satisfaire les besoins essentiels est trop étroite. Présentement, la pauvreté élargie, selon le rapport, comprend 3 parties :

- Accès au capital sous toutes ses formes : capital éducatif, physique, financier, moyens de production (terre), capital social lié aux relations et obligations réciproques ;

- Sécurité : les pauvres souffrent de leur vulnérabilité à des risques souvent liés : maladies, mauvaise récolte, violence, épidémie, conflits ou guerre civile, désastres naturels,

- Participation au pouvoir : les pauvres sont souvent exclus ou discriminés à cause de leur caste, race ou ethnie.

1.1.4.1. Types de pauvreté25(*)

Le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) distingue trois types de pauvreté : la pauvreté monétaire, alimentaire et humaine.

1.1.4.2. La pauvreté monétaire26(*)

Il y a pauvreté monétaire lorsqu'on est dans une situation où le revenu du citoyen est insuffisant pour satisfaire ses besoins de subsistance. La Banque mondiale mesure la pauvreté monétaire en fixant le niveau de revenu à 1 $/personne/jour. Aussi, d'après l'analyse de la pauvreté vue sous l'angle de revenu : «  est pauvre toute personne qui vit avec moins d'un dollar américain par jour ».

1.1.4.3. La pauvreté alimentaire

La pauvreté alimentaire prend en compte les besoins minima en termes alimentaires. D'habitude, les Institutions des Nations Unies utilisent deux méthodes de prise en compte : la méthode de l'équilibre calorico-protéique de la FAO et la méthode anthropométrique de l'OMS. Selon la FAO, toute personne adulte qui consomme moins de 2 300 calories par jour est considérée comme pauvre. L'OMS, quant à elle, utilise le rapport anthropométrique chez les enfants : le rapport poids/âge qu'elle compare aux indicateurs retenus pour une population d'enfants normaux27(*).

1.1.4.4. La pauvreté humaine28(*)

Le PNUD a réussi à agréger plusieurs de ces indicateurs en un indicateur unique, l'indice de développement humain (IDH) celui-ci se concentre sur trois éléments : espérance de vie, l'alphabétisation et le revenu pour jouir des conditions de vie convenables. L'intérêt de cet indicateur est de mettre en évidence le fait qu'un degré relativement élevé de développement humain peut être obtenu malgré la faiblesse de revenu national. En 1997, le PNUD a introduit un autre indicateur composite, relatif à la pauvreté humaine (IPH). Selon une étude du milieu de l'année 1980 dans les grandes villes de la RDC, la pauvreté frappe près de 80% de la population urbaine.

1.1.5. Les indicateurs de la pauvreté29(*)

Un indicateur de pauvreté sert à mesurer ou identifier les pauvres en recourant à des variables observables qui permettent d'approcher approximativement la réalité à laquelle cette pauvreté peut être attachée.

Un indicateur de la pauvreté diffère de la mesure de la pauvreté ou de l'indice de la pauvreté. L'indicateur de la pauvreté identifie les pauvres en étudiant les variables mesurables qui permettent de palper approximativement la réalité de cette pauvreté.

Les mesures et les indices de pauvreté, quant à eux, vont plus loin que les indicateurs de pauvreté car ils donnent un sens précis au niveau critique appelé seuil de pauvreté.

Les indicateurs de la pauvreté sont :

- Le revenu ;

- L'accès à l'assainissement,

- Le logement,

- L'accès à l'eau,

- L'accès à l'électricité,

- L'accès aux soins de santé,

- L'accès à l'éducation,

- L'espérance de vie,

- etc.

1.1.5.1. Les domaines de la pauvreté

Par domaine de la pauvreté, il faut attendre un domaine de la vie privée ou sociale par où la pauvreté est révélée. Une classification par domaine est étroitement liée aux dimensions de la pauvreté. Il faut retenir 20 domaines30(*) :

1. Nutrition et sécurité alimentaire 11. Services et dépenses publiques

2. Santé et Hygiène 12. Crédit

3. Revenu 13. Implication sociale

4. Contrôle de naissance 14. Vulnérabilité aux crises

5. Actifs 15. Travaux ménagers

6. Education et information 16. Infrastructures économiques

7. Habitat 17. Travail

8. Propriété terrienne et agriculture 16. Droit et liberté

9. Sécurité civile 19. Perception de la pauvreté

10. Dignité personnelle 20. Habillement

1.1.5.2. Spécificité de la pauvreté en RDC

Cette section aborde la spécificité de la pauvreté en RD Congo qui est le premier Objectif du Millénaire pour le Développement (OMD). Elle traitera 2 phénomènes essentiels liés à la pauvreté notamment l'explosion démographique et les crises politiques et économiques. L'exode rural est très élevé en RD Congo au détriment des campagnes rurales.

1.1.6. L'explosion démographique à Kinshasa

La population de la ville Kinshasa a augmenté d'une façon vertigineuse. En 1881, Kinshasa comptait 5 000 habitants. Elle s'est rapidement accrue pour atteindre 200 000 habitants en 1960. L'explosion, c'est à l'indépendance, Kinshasa est passé de 200 000 habitants en 1960 à près de 6 000 000 habitants en 2003 sur une population totale estimée à plus ou moins 70 millions pour tout le pays31(*).

Aujourd'hui, Kinshasa à elle seule, représente 34,2% de toute la population urbaine de la RDC. La structure de la population kinoise laisse voir l'image d'une population caractéristique des pays en voie de développement avec une forte proportion de jeunes et une faible proportion de personnes âgées et une pauvreté permanente.

Le taux de croissance démographique en RD Congo s'est maintenu à un niveau constant de plus de 3%, n'a fait qu'aggraver la pauvreté de la population congolaise.

1.1.6.1. Les crises politiques et économiques

Depuis l'indépendance, la RDC ne connaît que des guerres civiles qui se sont succédé et qui ont aggravé la situation économique. A cela, il faut ajouter les choix des politiques économiques comme la nationalisation (zaïrianisation) des entreprises de 1973, les pillages de 1991 et de 1993 qui ont complètement détruit le tissu économique et entraîné la fuite des capitaux étrangers. Toutes ces crises politique et économique ne font que s'accentuer au fil de temps, poussant ainsi les villageois dans un état de pauvreté totale à quitter les villages pour venir vivre à Kinshasa.

1.1.6.2. Les causes de la pauvreté32(*)

Plusieurs facteurs entrent en ligne de compte pour déterminer les causes de la pauvreté. Du résultat des consultations participatives auprès des populations, partenaires nationaux et internationaux, il ressort les causes suivantes :

- La mauvaise gouvernance : c'est la politique qui peut faire le bonheur ou le malheur d'un peuple. Aussi, les politiques en RDC sont incapables et corrompus. Cette mauvaise gouvernance couvre l'ensemble du domaine de gestion publique. Les autorités publiques sont incapables d'avoir une vision des problèmes de développement et ne mettent en place aucune planification pour sortir la population de la pauvreté dans laquelle elle vit. La RDC est classée parmi les 6 premiers pays les plus corrompus du monde ;

- Les valeurs sociales : les us et coutumes, les valeurs sociales en général, sont à la base de la pauvreté. Ceci s'observe à travers le traitement inégal réservé aux femmes dans les domaines de la culture et du loisir, dans la gestion des ressources humaines en matière d'emplois et de salaires, des infrastructures socio-économiques ;

- Manque des ressources financières : par manque de revenu, la population vit ce que nous avons appelé la pauvreté monétaire ;

- L'ignorance : qui influe sur le traitement inégal réservé aux femmes, sur le manque d'entretien des infrastructures, de l'environnement, l'absence de la productivité et du travail.

2. Le produit intérieur brut

C'est en consultant les statistiques des pays qui n'ont pas encore développé les comptes nationaux que l'on se rend compte combien il est difficile de mesurer l'activité économique globale. Les informations collectées, pour chaque domaine de production, étaient partielles et disparates.

Ainsi, pour savoir ce qui se passait dans l'économie tout entière, des systèmes de comptabilité nationale furent adoptés dans les grands pays.

Sans remonter aux précurseurs de la comptabilité nationale (Quesnay, Lavoisier, Vauban, au XVIIIème S) ni aux prolongements dans les travaux macroéconomiques de la pensée économique classique (Smith, Ricardo, Marx, au XIXème S), on épinglera pour notre étude deux moments pivots du P.I.B33(*).

L'Union Soviétique en 1923, pose le premier jalon et c'est assez logique. Sa volonté de planification centrale de l'économie exigeait d'avoir une vision claire de grands agrégats du tissu de production. Donc, le P.I.B égale outil de planification, cela reste conceptuellement vrai aujourd'hui, y compris dans les économies du marché34(*).

Le second jalon prend forme après la crise de 1929-1934 avec la montée en force progressive de la théorie Keynésienne et son accent- crise du capitalisme aidant- sur la relance de l'économie par les dépenses publiques et, donc sur l'importance d'une connaissance fine de leviers de comptabilité nationale.

On doit à Keynes les principaux agrégats utilisés aujourd'hui, dont les premières systématisations sous forme de P.I.B verront le jour au lendemain de la 2ème guerre mondiale.

La priorité était alors de construire les économies dévastées et, pour mesurer les progrès accomplis, le P.I.B en sera l'aune35(*).

On notera aussi que suite à la demande du congrès américain en 1932, Simon Kuznets a créé une comptabilité nationale aux Etats-Unis, et donc inventé le produit intérieur brut, en 1934, afin de mesurer l'effet de la grande dépression sur l'économie. On ne disposait à cette époque d'aucun indicateur synthétique.

1.2.1. Définition

Les divers comptes qui permettent la formation des grandeurs caractéristiques de l'activité économique nationale sont des quantités globales ou agrégats correspondant à des ensembles statistiques bien définis. Les agrégats présentent dans des optiques différentes le circuit économique : approche par la production, approche par les dépenses et approches par les revenus.

Dans le cadre de notre travail, nous adoptons les définitions suivantes :

- Par la production

Le PIB est la somme des valeurs ajoutées créées dans l'économie au cours d'une certaine période36(*).

La valeur ajoutée par une firme durant le processus de production est la valeur de sa production moins la valeur de ses consommations intermédiaires37(*).

Les consommations intermédiaires regroupent les biens et les services ayant servi à la réaliser la production durant la période et ayant disparu dans le processus de production (ils ont une durée de vie inférieure à un an)38(*)

- Par les dépenses

Le PIB est la valeur (en euros, en dollars, etc.) des biens et services `'finaux'' produits dans l'économie durant une période donnée39(*). Cela peut aussi être conçu comme la somme des valeurs ajoutées par les entreprises le long de la chaîne de production de ces biens finaux.

- Par les revenus

Le PIB est la somme des revenus distribués dans l'économie au cours d'une période donnée.

Considérons les revenus dont dispose une entreprise après avoir payés ses consommations intermédiaires :

- Une partie de ces revenus est prélevée par l'Etat sous la forme des taxes (impôts indirects) ;

- Une partie sert à payer les salaires (revenu du travail) ;

- Le reste va dans la caisse de l'entreprise.

Dans le cadre de cette étude on s'intéressera plus à la première approche qui concerne la production. En effet, le P.I.B correspond à la valeur totale de la production économique interne des biens et services marchands par l'ensemble des agents économiques résidents.

1.2.2. P.I.B marchand et P.I.B non marchand

La comptabilité nationale, dans la formation du P.I.B, calcule le P.I.B marchand et le P.I.B non marchand :

- Le P.I.B marchand mesure la production des biens et services qui s'échangent sur un marché ou qui sont susceptibles de s'échanger moyennant le paiement d'un prix. Ainsi, le P.I.B marchand est calculé à partir des valeurs ajoutées des entreprises et est évalué au prix du marché.

- Le P.I.B non marchand fournit une estimation de l'ensemble des services fournis par les administrations publiques à titre gratuit. Il obéit à une logique d'équité, de justice sociale.

1.2.3. Importance du P.I.B40(*)

La croissance économique est appréciée à travers les variations des principaux indicateurs économiques définis par la comptabilité nationale.

Les économistes utilisent les variables P.I.B, inflation et chômage pour suivre d'année en année les évolutions économiques et les comparer entre pays. Au delà de cette simple mesure des évolutions, cependant, ils s'efforcent d'expliquer celles-ci dans le but, éventuellement, de les améliorer.

En résumé, de tout temps, on a procédé à la comparaison de la richesse nationale, du produit national et du revenu national des divers pays. A l'heure actuelle, on y recourt très largement, soit que l'on veuille apprécier dans le temps l'évolution du potentiel productif, de la productivité ou du bien être d'une nation, soit que l'on souhaite classer les nations selon leur niveau d'activité économique ou leur niveau de bien être40(*).

1.2.3.1 Les limites du P.I.B41(*)

Une idée simple est très largement répandue dans la littérature économique selon laquelle plus la croissance du P.I.B est forte, plus le bien être collectif et individuel pourra être lui-même élevé. Cette proposition, pour n'être pas complètement fausse, pose cependant un certain nombre de problèmes. En effet, la croissance du P.I.B peut s'accompagner de déséquilibres économiques et sociaux  graves : augmentation des inégalités des richesses, fort taux de chômage, exclusion et pauvreté42(*).

1.2.3.2. Le P.I.B, une estimation et non une mesure exacte

Les méthodes de calcul de grands agrégats ne sont pas homogénéisées dans l'ensemble des pays. Le calcul du P.I.B implique une saisie d'informations auprès des agents économiques pour estimer la valeur ajoutée. La confiance que l'on peut accorder aux renseignements ainsi collectés va donc, en premier lieu, dépendre des moyens matériels et humains dont les organismes chargés d'élaborer les statistiques disposent. Dans les pays développés, ces moyens existent, ainsi les entreprises sont obligées de tenir une comptabilité précise, selon des règles normalisées, identiques pour toutes les firmes (bilan, compte de résultats,...) et doivent dégager certains soldes, dont la valeur ajoutée, qui seront ensuite pris en compte par les statisticiens nationaux pour le calcul du P.I.B.

La situation dans nombre de pays du Tiers monde est souvent différente. Le degré de fiabilité des indicateurs fournis, tel que le P.I.B, est alors nettement plus faible que celui dans les pays développés.

1.2.4. Economie réelle et informelle

Certaines richesses ne sont pas prises en compte dans le P.I.B. Le produit de l'économie souterraine, c'est-à-dire de l'ensemble des activités qui échappent au contrôle de l'Etat, est occulté.

Par ailleurs, certains biens détruits par l'activité humaine ne sont pas comptabilisés dans les consommations intermédiaires et n'apparaissent donc pas avec un signe négatif dans le calcul du P.I.B.

Ensuite, une partie de la production n'est pas prise en compte ou est sous-évaluée. Sont ainsi concernées :

- L'exclusion du travail domestique

- L'exclusion du travail bénévole

- L'économie souterraine ou plus communément appelé travail au noir

- La production non marchande de l'Etat est souvent sous-évaluée.

1.2.5. Rôle des secteurs institutionnels dans la formation du PIB

L'activité économique peut être définie comme l'allocation des ressources découlant de l'interaction des décisions de divers groupes socio-économiques qualifiés d'agents économiques43(*).

Les économistes disent alors qu'il s'agit d'un ménage ou une personne morale c'est-à-dire une entreprise, une administration publique ou une association. Les unités institutionnelles ayant la même activité principale et la même source principale sont regroupées en six secteurs institutionnels44(*) :

· Les ménages ;

· Les sociétés non financières (SNF) ;

· Les sociétés financières ;

· Les administrations publiques ;

· Les institutions sans but lucratif au service au service des ménages (ISBLSM) ;

· Le Reste du Monde (RM).

L'ensemble des unités non résidentes, dans la mesure où elles entretiennent des relations économiques avec des unités résidentes, sont regroupées dans une catégorie appelée Reste du Monde45(*).

Chacun rassemble des unités institutionnelles, c'est-à-dire les unités qui disposent d'une comptabilité complète et d'une autonomie de décision dans l'exercice de leurs fonctions principales.

1.2.5.1. Les ménages46(*)

La fonction principale des ménages est la consommation à partir de ressources principales obtenues de deux manières :

· D'une part par la rémunération des facteurs de production, à savoir le travail, la terre et le capital ;

· D'autre part, par les transferts effectués par d'autres secteurs institutionnels à destination des ménages.

En effet, les ménages sont le principal débouché de l'économie. C'est d'eux que l'offre de travail s'adresse et ils exercent une influence profonde sur la marche des entreprises en décidant de l'allocation de leurs revenus entre achats de biens et services d'une part, épargne et placement d'autre part.

Si les entreprises sont des centres de décisions pour ce qui touche la production des biens et services, ainsi que l'allocation et la combinaison des ressources productives, les ménages sont principalement les centres où sont prises les décisions relatives à l'offre de travail et à l'utilisation des revenus. En choisissant leur approvisionnement en bien et services, les ménages orientent la production et en déterminent indirectement l'ampleur. En épargnant, ils fournissent aux entreprises les capitaux financiers nécessaires à la réalisation des investissements en vue de maintenir ou, le cas échéant, d'accroitre la production47(*).

1.2.5.2. Les sociétés non financières

Les sociétés non financières regroupent l'ensemble des sociétés et quasi-sociétés ayant les statuts juridiques d'entreprise dont la fonction principale est de produire des biens et services marchands dont le prix de vente est constitué du coût de la production et d'une marge bénéficiaire dans un but lucratif48(*).

Etant agents responsables de la production, c'est à eux qu'incombe la mise en oeuvre des facteurs de production (travail, capital et ressources naturelles), activité qui les amène à exercer une influence déterminante sur le degré de l'emploi dans l'économie ainsi que sur le volume des investissements.

Enfin, leurs ressources sont le résultat de la production et des éventuelles subventions versées par les administrations publiques.

1.2.5.3. Les sociétés financières49(*)

Les sociétés financières (ou SF) sont constituées par l'ensemble des sociétés et quasi sociétés dont la principale fonction est d'offrir des services et intermédiation financière et/ou d'exercer des activités financières auxiliaires. Leurs ressources sont des fonds provenant des engagements financiers50(*).

Aussi, les sociétés financières mettent en rapport les agents ayant des besoins de financement à la recherche des fonds avec ceux ayant les capacités de financement et recherchant des placements.

1.2.5.4. Les administrations publiques51(*)

Les administrations publiques sont regroupées sous le sigle APU. La fonction principale de ces unités institutionnelles est de produire des services non marchands et/ou d'effectuer des opérations de redistribution des revenus ou du patrimoine national. Elles tirent la majeure partie de leurs ressources des contributions obligatoires (impôts et taxes).

L'Etat se trouve en tête de cette catégorie d'agents avec ses services traditionnels : l'administration générale, l'éducation, la promotion de la santé publique, la justice et la police, la défense, l'infrastructure et l'aménagement du territoire, etc.

1.2.5.5. Les institutions sans but lucratif au service des ménages52(*)

Les institutions sans but lucratif au service des ménages (ISBLSM) regroupent diverses structures dont certaines sont des associations. Leur point commun est de produire des services pour les ménages, d'autre part, elles sont financées par des cotisations volontaires et parfois par la vente des biens et services.

Du point de vue économique en RDC de la façon dont la comptabilité nationale les prend en compte, les ISBLSM affichent un rôle négligeable ; il en résulte que dans les statistiques globales, leur consommation est ajoutée à celle des ménages53(*).

1.2.5.6. Le reste du monde

Le secteur reste du monde (RM) ne représente pas un véritable secteur institutionnel. Il enregistre les opérations que les unités institutionnelles résidentes entretiennent avec les unités institutionnelles non résidentes (Importations/Exportations).

1.2.5.7. Classification par secteurs économiques

En RDC, la comptabilité nationale est basée sur les secteurs économiques :

- Le secteur primaire qui comprend l'agriculture, la sylviculture, la pêche, l'élevage et les mines ;

- Le secteur secondaire : comprend les industries, les bâtiments et les travaux publics. Le secteur secondaire part de produits réalisés dans le secteur primaire ;

- Le secteur tertiaire représenté par les services et le commerce.

Le premier chapitre vient de nous familiariser avec les concepts pauvreté et P.I.B. Nous sommes ainsi fixés quant à la compréhension de ces deux concepts. La compréhension du P.I.B nous permettra d'aborder le chapitre deux dont l'objet est la dégradation économique généralisée de 2003 à 2007.

CHAPITRE II : DEGRADATION ECONOMIQUE GENERALISEE DE 2003 A 2007

L'évolution de la situation économique d'un pays est analysée à partir de l'évolution des principaux agrégats de quatre secteurs de l'économie à savoir :

- Le secteur réel (la croissance économique, l'inflation et la consommation des biens et services)

- Le secteur finances publiques (la pression fiscale et le déficit public)

- Le secteur monétaire (l'offre et la demande de la monnaie),

- Les relations extérieures (le taux de change, les réserves internationales, le déficit de la balance commerciale et la dette extérieure.

Les facteurs qui expliquent la dégradation socio-économique de la RDC sont anciens et nombreux. Ils datent de l'indépendance du pays en 1960 et ont évolué successivement, se consolidant toujours davantage à cause d'une gestion peu orthodoxe. Ces facteurs sont entrés en synergie avec les ajustements politiques et structurels du FMI et BM.

Ces indicateurs constituent le cadre économique et financier dans lequel l'activité économique se réalise.

La RDC serait l'une des économies les moins performantes d'Afrique, faisant partie des pays les moins avancés (PMA) et étant classée en 2006 parmi les dix pays les plus pauvres du monde.

2.1. Dégradation économique généralisée

La République Démocratique du Congo connaît depuis 19960, une situation socio-économique aussi dramatique que préoccupante - son produit intérieur brut (PIB) a marqué un net recul de -1,4% dès l'année 1989 ; entre 1988 et 1997, la baisse cumulée du PIB commercialisé est de l'ordre de 34,8% alors que la population de la RD Congo s'accroît de 3,1% chaque année.

De plus le pouvoir d'achat de la population s'est fortement dégradé à cause d'une hyperinflation qui a atteint 355% contre 10 000 % en 1994 et 8 828% en 1993.

La monnaie nationale a connu une forte dépréciation car son taux de change pour un $US est passé de 3 Nouveaux Zaïres (NZ) en octobre 1993, 155 000 NZ à fin décembre 1996 ; 110 000 NZ à fin décembre 1997, 1,55 FC à fin juillet 1998, 3,5 FC en décembre 1998 et 10,50 FC en août 199954(*).

Par ailleurs, les budgets annuels de l'Etat, entre 1990 et 1999 ont été en deçà de 500 millions de dollars américains. Ces budgets furent exécutés difficilement parce que d'une part, les recettes escomptées ne furent jamais réalisées et d'autre part, l'Etat avait du refaire, en 1995 et 1996, des cessions au service de la dette, vis-à-vis de son créancier privilégié qui est le Fonds Monétaire International.

S'agissant de la dette en général, il convient de rappeler que son montant s'évaluerait à environ 14 milliards de dollars américains alors que le PIB, en 1998, est estimé à moins de 5 milliards de $US. Donc, l'endettement global est de 300% environ par rapport au produit intérieur brut (PIB) ; ce qui est excessif et insoutenable.

Dans ce chapitre, nous nous pencherons sur l'économie réelle car, ce secteur constitue le champ d'action de notre étude.

2.1.1. Distorsion dans la structure du PIB en RD Congo

La distorsion de la structure du PIB a été observée de 1990 à 2001. En effet, l'activité de production a été caractérisée par une atonie d'une telle ampleur que le PIB était régulièrement en régression. Entre 1990 et 2001, cet agrégat a ainsi baissé d'environ 52% pendant que la population s'est accru de près de 35% entraînant un recul de la production des secteurs institutionnels et de la consommation des ménages55(*).

2.1.2. Les causes de la distorsion dans la structure du PIB

Parmi les causes de cette évolution en régression du PIB, on peut citer :

- Accroissement exponentiel d'une dette extérieure dont le service s'avérera de plus en plus lourd au fil de temps ;

- Rupture dès 1991 de la coopération bilatérale et multilatérale qui privera définitivement la RDC d'importants apports financiers dont il avait besoin ;

- Les pillages de 1991 et 1993 qui ont détruit le tissu économique et provoquer la fuite des capitaux étrangers ;

- Les guerres de 1996 et 1998 ainsi que les conflits armés qui ont également conduit à la destruction de l'outil de production et ont eu comme corollaires le découragement des investisseurs étrangers et le tarissement de l'aide publique au développement, principale source de financement de l'investissement public ;

- La mauvaise gestion de la chose publique ;

- Insuffisance des crédits bancaires en faveur des secteurs productifs ;

- Désordre monétaire et financier se traduisant par la présence au pays de plusieurs zones monétaires.

Les conflits ont eu un impact énorme sur la distorsion dans la structure du PIB. En effet, les infrastructures de base ont souffert d'un manque d'entretien et des dégâts physiques, de nombreuses institutions étant totalement saccagées. Nombreuses aussi, sont des entreprises qui ont perdu leurs avoirs, leurs biens, leur personnel et leurs réseaux commerciaux. L'économie toute entière a été transformée et désormais axée sur l'agriculture de subsistance et l'activité informelle, à cause de l'effondrement des exportations.

A cela, il faut ajouter, les infrastructures délabrées, l'existence d'un cadre légal incertain et de la corruption, un manque d'ouverture économique et financière du gouvernement. Tout cela constitue des obstacles à l'investissement et à la croissance économiques.

Après une baisse réelle ininterrompue du PIB de 5,5% en moyenne par an entre 1991 à 2000, le taux de croissance est devenu positif passant de -2,1% en 2001, à 3,5% en 2002, à 5,7% en 2003, à 6,6% en 2004 et à 6,5% en 2005 grâce aux reformes structurelles dans tous les secteurs de l'économie nationale56(*).

Le secteur tertiaire est dominé par les transports et les télécommunications. Surtout cette dernière branche a attiré des investisseurs (Vodacom, Zain, Tigo et CCT) avec l'expansion de la téléphonie mobile qui permet de relier les principales villes du pays grâce au système GSM. La forte augmentation des abonnés (de quelques milliers seulement au début de la décennie à plus de 6 500 000 en 2007) a eu un impact important sur le PIB57(*).

L'analyse de la distorsion dans la structure du PIB de 2003 à 2007 laisse voir que l''économie de la RDC demeure encore fragile malgré la reprise de la croissance en 2002. Cette reprise de la croissance a eu lieu suite au retrait des troupes d'occupation ainsi que par plusieurs missions du FMI et de la BM. Ces deux institutions financières internationales sont intervenues pour mettre en place des plans de développement. En dépit de ces efforts, une grande part de l'économie de la RDC reste cependant hors des indicateurs du PIB, l'économie souterraine restant majoritaire.

2.1.3. Chute de production du cuivre, cobalt et du diamant, mamelles de l'économie congolaise

La production minière, qui a commencé voilà plus d'un siècle, a joué un rôle important dans la gestion économique de la RDC depuis l'indépendance jusqu'à la fin des années 80. En effet, le sous-sol de la RDC est compté parmi les plus riches au monde au regard de la géologie et de la minéralogie. Etant donné cet avantage naturel, la défaillance de l'économie de la RDC est généralement attribuée à «la malédiction des ressources naturelles»58(*).

LA RDC possède des gisements contenant une cinquantaine de minerais recensés mais seulement une douzaine de ces derniers sont exploités.

Les réserves du diamant, du cuivre et du cobalt sont très importantes. La RDC est le pays qui possède la deuxième réserve mondiale en cuivre avec 10% du total recensé sur la planète et surtout les plus importantes réserves de cobalt (près de 50%). Les recettes d'exportation atteignaient en 1990 environ un milliard de dollars américains59(*).

La chute de la production du cuivre et du cobalt a commencé avec celle de la GECAMINES. Avec une concession de plus de 18 800 km2 pour le cuivre, la GECAMINES était la principale entreprise minière du pays et fournissait en 1980 environ 66% des recettes budgétaires de l'Etat et 70% de ses recettes d'exportation.

En termes chiffrés, la production du cuivre, cobalt et du diamant de 2003 à 2007 se présente de la manière suivante :

TABLEAU N° 2.1 : Production du cuivre, cobalt et du diamant de 2004 à 2007

(Cuivre et cobalt en tonnes et le diamant en carats)

 

2004

2005

2006

2007

TOTAL

Cuivre

19 019

26 371

97 300

225 792

604 064

Cobalt

10 246

8 244

15 385

18 017

94 353

Diamant

29 503

32 591

26 034

28 949

145 347

Source : BCC, Evolution Economique Récente, 2010, p.33

Graphique n° 2.1. : Evolution en % de la production du cuivre, cobalt et du

diamant de 2004 à 2007

Source : fait par nous-mêmes à partir du tableau ci-dessus

L'analyse du tableau et graphique ci-dessus montre que malgré la reprise d'activités économiques amorcées depuis 2002, l'évolution de la production du cuivre, du cobalt et du diamant de 2004 à 2007 reste inférieure par rapport à celle de la décennie 1980 à 1990.

Seule la production du cuivre a connu une certaine embellie durant la période sous revue.

Les mesures de restructuration et de la libéralisation du secteur minier prises depuis 2004 sur l'ensemble du territoire nationale n'ont rien donné, d'autant plus qu'on a assisté à l'expropriation des terres des paysans au profit des nouvelles concessions minières, à la fraude généralisée et aux contrats léonins.

La production minière industrielle s'est effondrée avec la GECAMNES, dont la production du cuivre est passée de 465 000 tonnes (à 2 855 USD la tonne, en 1990) à 19 000 tonnes (à 1 800 USD la tonne, en 2002) entraînant des conséquences économiques et sociales importantes60(*).

A cela, il faut ajouter la chute de la production du cobalt produit par la GECAMINES et celle du diamant par la MIBA.

2.2. Distorsion dans l'utilisation du PIB au niveau des finances publiques

2.2.1. Frais généraux exorbitants

Cette manière de dépenser n'a pas commencé seulement avec les institutions de la 3ème République. En effet ceci a opposé en son temps le feu cardinal MALULA au feu maréchal MOBUTU en 1973.

Aujourd'hui, certains organes de la presse écrite fustigent la façon dont les animateurs des institutions et ministères sont entrain d'exceller en matière de dépenses qui n'ont aucun impact positif sur le vécu quotidien de la population.

Aussi, le journal `'La Tempête des Tropiques'' dans sa livraison n° 3853 du mercredi 03 mars 2010, dans son article intitulé « L'égoïsme et la cupidité des dirigeants », a publié des données chiffrées sur la répartition des frais de fonctionnement mis à la disposition des animateurs des institutions et de quelques ministères que nous reprenons au tableau ci-dessous.

Tableau n° 2.2. : Répartition des frais de fonctionnement des institutions et

quelques ministères en CDF

Institutions/Ministères

Frais de fonctionnement

Cabinet institution/

% par cabinet /

 

total

ministère

Ministère 

Sénat

29 266 307 109,00

20 955 576 846,00

71,60

Assemblée Nationale

75 584 038 095,00

45 754 378 500,00

60,53

Ministère de la Décentralisation et

2 166 954 662,00

1 333 453 500,00

61,54

Aménagement du Territoire

 

 

 

Présidence

-

4 626 629 723,00

-

 Primature

-

4 594 507 959,00

-

Source : Tempête des Tropiques n° 3853 du 03/03/2010

En observant le tableau ci-dessus, il est remarqué que les cabinets des institutions publiques celles de Sénat et de l'Assemblée Nationale et celui du ministère de la Décentralisation et Aménagement du Territoire se sont taillé la part du lion en s'octroyant respectivement 71,6%, 60,5% et 61,5%.

De son côté, le journal `'le Phare'' dans son édition n° 3809 du vendredi 16/04/2010, intitulait à la Une « Le comité de politique monétaire tire la sonnette d'alarme, le train de vie de l'Etat inquiète, les institutions invitées à dépenser moins ».

La notion de justice distributive est complètement ignorée par nos dirigeants qui ne voient que leurs propres intérêts. Au moment où la majorité de la population congolaise croupit dans la pauvreté, les dirigeants s'arrogent des sommes fabuleuses qui pourraient servir à la réhabilitation des routes, écoles ou hôpitaux pour soulager tant soit peu la misère du peuple.

2.3. Déclin et abandon du secteur agricole

En 1978, M. SAOUMA, directeur général de la FAO affirmait : « c'est aux pays en voie de développement eux-mêmes qu'incombe la lourde responsabilité d'accorder la priorité voulue à leur développement alimentaire et agricole. Car tout part de là ! Tant en occident qu'au Japon, c'est le détonateur agricole qui fut à l'origine du progrès »61(*).

Théoriquement, l'économie d'un pays est subdivisée en trois secteurs, à savoir : le secteur primaire (dominé par les activités agricoles), le secteur secondaire (dominé par les activités industrielles) et le secteur tertiaire (dominé par les services).

En RDC, depuis les années soixante, on assiste à la régression des activités agricoles. Avant cette date, c'est-à-dire jusqu'aux années soixante, on retiendra que l'agriculture était un secteur économique important car il contribuait jusqu'à 50% au PIB (contre 20% pour les minerais)62(*).

A l'époque, l'agriculture était structurée et organisée mais, depuis les années soixante, nous assistons au déclin et à l'abandon du secteur agricole. La crise de l'agriculture est liée à la crise que connaît l'économie congolaise.

Pendant la colonisation, l'agriculture était surtout orientée vers l'exportation. De 1965 à 1976, dans le cadre de la lutte pour l'indépendance économique, on assiste à une reprise timide des activités agricoles malgré l'absence remarquable d'une politique cohérente en la matière. Il s'en est suivi une détérioration de la production agricole et une destruction des exploitations agricoles à la suite des mesures de Zaïrianisation de 1973.

Avec le déclin et l'abandon du secteur agricole, la RDC vit dans un état d'insécurité alimentaire, d'augmentation des importations des produits de première nécessité et de la baisse des exportations des produits de rente.

2.3.1. Insuffisance des moyens de transport et d'entretien des routes

Le développement d'un pays ne peut se réaliser que s'il dispose de bonnes voies de communications (routes) praticables. Sur le plan économique, les routes permettent l'évacuation des produits agricoles vers les grands centres de consommation et l'approvisionnement des campagnes en produits manufacturés. Les routes permettent de relier les centres urbains aux milieux ruraux et facilitent ainsi l'intensification des échanges.

L'effondrement du système de transport en RDC est le résultat de la détérioration des infrastructures physiques et des performances médiocres des institutions techniques en charge de sa gestion et son entretien. Aucune de ces institutions n'est suffisamment outillée pour gérer le réseau de transport et, en particulier en assurer l'entretien et la maintenance. Cela est dû en grande partie au manque de ressources financières suffisantes et adéquates pendant toute une décennie. Le manque de ressources a entraîné le vieillissement du personnel chargé de la maîtrise technique et la gestion de l'outil de travail, l'absence des équipements appropriés et la fuite du personnel qualifié et expérimenté63(*).

2.3.2. Etat des routes

Autrefois, les infrastructures routières comptaient environ 145 000 km et se répartissaient de la façon suivante :

- 20 700 km de routes nationales ;

- 20 000 km de routes régionales prioritaires ;

- 17 000 km de routes régionales secondaires ;

- 87 300 km de routes d'intérêt local et agricole (routes de desserte agricole)64(*).

D'autre part, sur les 2 349 des routes asphaltées, environ 1 810 étaient construites avant 1960. Ceci explique leur plus grande dégradation.

Pour un pays aussi grand (2 345 000km2), les infrastructures de transport jouent un rôle majeur. L'état des routes en RDC est désastreux. La réalité de la situation se traduit par une insuffisance totale de l'offre des services de transport, accentuée par le mauvais état des infrastructures de transport et par la non satisfaction chronique de la demande.

Cette carence constitue un obstacle majeur au développement économique, entrave les échanges commerciaux, et restreint l'accès des populations aux services sociaux de base.

Le réseau de transport n'offre plus aux secteurs économiques les infrastructures et les services qui favorisent les échanges de toutes natures et qui améliorent la mobilité des personnes et des biens65(*).

2.3.3. Insuffisance des moyens de transport66(*)

Les entreprises publiques qui ont le monopole d'exploitation des infrastructures des transports de masse ne sont ni performantes ni compétitives, à cause de l'insuffisance des ressources financières allouées aux investissements nécessaires et à l'entretien des infrastructures et équipements existants.

La situation désastreuse que connaît le système des transports en RDC est la conséquence d'un environnement peu sensible à une gestion efficiente dans lequel évoluent les acteurs du secteur. Cet environnement qui entrave le bon fonctionnement des entreprises existantes et la création des nouvelles unités, est caractérisé par un cadre réglementaire anachronique non incitatif, une insécurité permanente des personnes et des biens, un accès difficile aux marchés de financement et surtout l'absence d'une politique cohérente régissant le secteur.

2.3.4. Politique des prix et médiocrité des circuits de commercialisation

Depuis l'indépendance du pays jusqu'à la fin de l'année 2007, en passant par la période de l'hyper inflation des années 90-2000, le taux de change et l'indice des prix à la consommation ont toujours évolué de façon synchrone. Le comportement de ces deux indicateurs de la stabilité du cadre macroéconomique reflète l'évidence selon laquelle l'inflation en RDC était considérée comme étant d'origine monétaire à cause principalement de la monétisation à outrance du déficit du trésor67(*).

Suite à la situation désastreuse des routes et des diverses tracasseries des agents de la Police Nationale, des forces armées et des autres services de sécurité, les circuits de commercialisation sont mal exploités. Avec la réhabilitation de certains tronçons tels que Kisangani-Bunia, Kisangani-Lubutu, le circuit commercial entre la province Orientale et les provinces du Nord et Sud-Kivu permettra d'approvisionner la ville de Kisangani, qui est le chef lieu de la province orientale et un grand centre de consommation, en produits agricoles vivriers.

2.4. La destruction du tissu commercial et industriel

La destruction du tissu commercial et industriel de la RDC tient à deux causes principales :

- La zaïrianisation (ou nationalisation)

- Les pillages de 1991 et 1993.

2.4.1. La zaïrianisation

Le secteur privé a évolué, depuis environ 4 décennies, dans un environnement économique particulièrement difficile en RDC. En effet, les effets conjugués de l'effondrement du cours du cuivre et du crash pétrolier sur l'économie, les mesures suicidaires de Zaïrianisation et de la radicalisation, ainsi que des grèves régulières et un climat d'insécurité généralisé des années 1990 ont contribué à briser l'essor des secteurs productifs, en installant un climat de méfiance, particulièrement auprès des opérateurs économiques expatriés, entrainant ainsi la fuite des capitaux.

Les `'acquéreurs'' bénéficiaires des entreprises nationalisées se sont distingués par une mégestion caractérisée. Ceci a eu comme conséquences :

- La régression des investissements tant agricoles qu'industriels ;

- La carence des pièces de rechange ;

- L'abandon par les acquéreurs de la plupart des entreprises suite au manque de financement ;

- La disparition d'emploi pour les congolais68(*)

2.4.2. Les pillages

Avant le début des années 1990, l'économie congolaise était proche de l'effondrement à cause de la mauvaise gestion économique, de la corruption et de l'instabilité politique. Les années 1990 ont été marquées par des épisodes successifs de regain de la violence : les pillages de 1991 et de 1993, un premier conflit armé69(*).

Les pillages de 1991 et 1993 ainsi que les guerres de 1996 et 1998 et d'autres conflits armés ont également conduit à la destruction de l'outil de production et ont eu comme corollaire le découragement des investisseurs étrangers et le tarissement de l'aide publique au développement, principale source de financement de l'investissement public.

L'on constate à la même période un recul de l'investissement de 13% en 1990 à 4,4% en 2000. Il en résulte la perte d'emploi et la baisse des revenus, suite à la fermeture d'un nombre important d'entreprises accentuant ainsi le chômage et la pauvreté dans le pays70(*).

Le deuxième chapitre II vient d'analyser d'une façon théorique l'évolution structurelle du PIB de la RDC en relevant les causes qui ont entraîné la chute de cet agrégat. Ceci nous permet d'aborder le troisième chapitre qui est consacré à l'incidence de l'évolution négative du PIB sur l'aggravation de la pauvreté.

CHAPITRE III : INCIDENCE DE L'EVOLUTION NEGATIVE DU PIB SUR L'AGGRAVATION DE LA PAUVRETE

Le présent chapitre a pour objet d'interpréter les résultats de l'étude sur l'incidence de l'évolution négative du PIB et l'aggravation de la pauvreté en RDC.

Il est subdivisé en quatre sections dont la première porte sur l'évolution du PIB par secteur économique de 2003 à 2007, la deuxième renseignera sur l'évolution de la perte d'emplois en RDC de 2003 à 2007, la troisième tablera sur les causes de la perte d'emplois et la quatrième parlera de l'aggravation de la pauvreté.

3.1. Evolution du PIB par secteur économique de 2003 à 2007

Nous présentons au tableau ci-dessous les résultats de l'évolution du PIB de la RDC de 2003 à 2007 pour les trois principaux secteurs économiques.

Tableau n° 3.1. Taux de croissance de différents secteurs et composantes de

2003 à 2007

(Variation en % par rapport à l'année précédente)

Secteurs d'activités

2003

2004

2005

2006

2007

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

I. Secteur des biens

4,6

6,6

7,2

3,7

3,5

1. Agriculture, chasse, sylviculture et pêche

1,2

0,6

2,9

3,2

3,3

2. Industries extractives

13,2

16,4

13,6

0,9

2,5

3.Activités de fabrication

-3,3

24,0

5,6

0,9

5,1

4. Production et distribution d'électricité, de gaz et eau

8,3

-7,4

1,7

4,3

1,8

5.Contruction

23,8

22,5

24,1

13,2

5,4

 

 

 

 

 

 

3. Services

8,0

7,5

8,7

9,1

11,1

1. Commerce de gros et de détail

3,5

5,7

9,9

8,9

13,1

2.Transports, enteposage et communication

27,8

11,3

10,1

12,5

10,9

3.Services marchands

6,2

8,1

8,5

7,5

6,9

4. Administration publique et défense, sécurité sociale obligatoire

14,7

11,6

-3,5

5,8

6,2

Droits et taxes à l'importation

4,7

11,5

13,7

14,0

19,0

Produit intérieur brut

5,8

6,6

7,8

5,6

6,3

Source : BCC, Rapport annuel 2007, p.21

Graphique n° 3.1. Evolution du PIB en % de 2003 à 2007

Source : Fait par nous-mêmes à partir du tableau n°

Le tableau ci-haut qui, à la lumière de l'évolution de différents secteurs contribuant à la formation du PIB, tente de dresser l'évolution de cet agrégat, durant la période allant de 2003 à 2007.

En 2003, il y a eu une reprise de la croissance du PIB et la décélération de l'inflation. Le taux de croissance a été de 5,8% en 2003 contre 3,5% une année plutôt. Toutes les branches de l'économie ont impulsé cette croissance à l'exception de celle des industries manufacturières. Le taux de l'inflation fin période s'est fixé à 4,4% en 2003 contre 15,8% en 200271(*).

L'évolution du taux de croissance du PIB en 2004 s'est établie à 6,6% en dépassement de 0,6 point de pourcentage de l'objectif retenu dans le PEG. Toutes les branches de l'économie, à l'exception de «  électricité et eau » et ce, malgré la vétusté de leur outil de production ; ont contribué à l'amélioration de ce taux.

Au cours de l'année 2005, l'économie congolaise s'est caractérisée par un taux de croissance élevé et une inflation nettement supérieure à la moyenne africaine (8,5%)72(*).

Vu sous l'approche de la valeur ajoutée, les secteurs suivants ont contribué à la réalisation de cette croissance  selon leur pourcentage: le secteur primaire, le secteur secondaire et le secteur tertiaire.

En 2006, par l'approche de la valeur ajoutée, l'évolution du PIB est expliquée par un repli de l'activité dans les branches `'eau et électricité, industries de fabrication et activités extractives et métallurgiques'' dont les contributions ont été faibles ; s'élevant respectivement à 0,6%, 0,7% et 2,1%.

A l'inverse, les contributions des autres branches ont été significatives, à l'instar du commerce de gros et de détail, de l'agriculture, sylviculture, chasse et de pêche, des bâtiments et travaux publics ainsi que de transports et communication.

En dépit d'un certain ralentissement, la croissance économique amorcée depuis 2002 s'est poursuivie en 2006 pour les secteurs industriels et de services. Les réalisations de la production intérieure à la fin décembre situent les taux de croissance de l'activité économique à 5,6% contre 7,8% en 200573(*).

Au cours de l'année 2007, les résultats primaires des réalisations de la production établissent la croissance économique à 6,3% contre une prévision de 6,5%. Comparée à l'année 2006 où le taux de croissance s'est situé à 5,6%, l'activité économique s'est améliorée de 0,7 point de pourcentage.

Examinée sous l'approche de la valeur ajoutée, la croissance économique en 2007 est le fait du maintien de l'activité dans tous les secteurs économiques. Les contributions les plus significatives à la croissance ont été réalisées par le secteur des services. En effet, son activité s'est améliorée de 11,2% contre 9,2% en 2006 grâce notamment au dynamisme observé dans les branches `'commerce de gros et de détail'' ainsi que `'transport et communication''.

3.2. Evolution des emplois en RD Congo, de 2003 à 2007

La situation de l'emploi est préoccupante en RD-Congo. En effet, selon les études menées par le Bureau International du Travail et la BCC, le chômage et l'auto-emploi englobent une grande partie de la population congolaise. Lors des années prospères de la RDC jusqu'au recensement de 1982, le taux était estimé à 6%. Et pourtant, nul n'ignore que la réduction de la pauvreté est tributaire du plein emploi et d'un travail décent pour tous.

Le tableau ci-dessous nous montre l'évolution des effectifs des travailleurs de l'administration publique et du secteur privé de 2003 à 2007.

Tableau n° 3.2. Effectifs des travailleurs de l'administration publique et du

secteur privé (en milliers)

 

 

 

 

 

 

Variation en %

 

 

 

 

 

2003

2004

2005

2006

2007

2003

2004

2005

2006

2007

A. Travailleurs dans l'administration publique

534,0

595,6

596,0

696,4

620,1

36,2

11,6

0,1

16,8

-11,0

- Personnel sous-statut

214,8

233,5

234,8

282,9

254,2

26,0

8,7

0,6

20,5

-10,1

- Pensionnés civiles et militaires

127,4

152,1

147,0

199,3

179,8

62,1

19,4

-3,4

35,6

-9,8

- Enseignants

191,8

210,0

214,2

214,2

192,2

34,2

9,5

2,0

2,0

-10,3

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

B. Travailleurs dans le secteur privé

3 373,7

9 065,4

10 884,9

11 017,1

11 282,2

5,0

168,7

20,1

1,2

2,4

- Affiliés à l'INSS

160,7

219,5

226,5

230,8

235,4

5,0

36,6

3,2

1,9

2,0

- Non affiliés à l'INSS

3 213,0

8 845,9

10 658,4

10 786,3

11 046,7

5,0

176,3

20,5

1,2

2,4

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

C. Total des travailleurs (A+B)

3 907,7

9 661,0

11 480,9

11 713,5

11 902,3

8,4

147,0

18,8

2,0

1,6

D. Nombre d'emplois créés

302,7

5 753,4

1 819,9

232,6

997,9

485,5

1 800,6

-68,4

-87,2

329,0

E. Population active

33 847,5

34 736,8

35 611,3

36 503,8

38 009,7

2,5

2,5

2,5

2,5

4,1

F. Nombre des chômeurs

16 440,3

15 770,5

17 663,2

17 994,8

17 940,6

1,3

-4,1

12,0

-0,4

2,0

G. Taux de chômage

48,5

45,4

49,6

48,2

47,2

-1,2

-6,4

9,3

-2,8

-2,1

Source : BCC, Rapport annuel 2007, p.52

De l'analyse de ce tableau, il ressort que de 2003 à 2007, le nombre d'emplois créés n'est pas consistant. On remarque seulement une nette amélioration en 2004. En effet, le nombre d'emplois était passé de 302,7 en 2003 à 5 753,4 en 2004 pour le secteur privé et pour l'administration publique de 534,0 à 595,6 pour la même période.

Durant les années 2005 et 2006, il y a eu des variations négatives dont les causes pourraient être les tensions politiques et l'insécurité observées avant et après les élections, qui ont provoqué une certaine réticence chez les investisseurs expatriés.

La croissance retrouvée de l'économie congolaise a été dopée en grande partie par l'engouement des activités liées au secteur de réhabilitations des infrastructures de base. La réalisation de ces activités a nécessité naturellement le recours à des nouvelles unités de main-d'oeuvre, tandis que les chantiers ouverts ne pouvaient durer éternellement. Il en ressort que la plupart des emplois créés dans ce domaine constitueraient ce que l'on qualifie d'emplois précaires dans la mesure où les nouvelles unités recrutées ont plus de chance de retrouver la grande famille de chômeurs une fois les chantiers fermés.

D'une manière générale, le chômage et le sous-emploi frappent indistinctement les hommes et les femmes, quel que soit le niveau d'instruction. Le chômage des jeunes est très préoccupant avec 28 pour cent des actifs de moins de 24 ans74(*).

Le tableau n° 4 est en contradiction flagrante avec les chiffres communiqués par l'ambassade américaine, section économique.

Il faut donner ces chiffres en émettant des réserves car le taux de chômage en RDC, depuis 2002, tourne autour de plus ou moins 97% d'après cette source.

3.3. Les causes de la perte d'emplois

La perte d'emplois a comme causes principales les points ci-après :

- la destruction et la dégradation de l'outil de production ;

- le mauvais état des infrastructures de communication ;

- le faible taux d'accroissement des investissements ;

- les guerres ;

- les tracasseries administratives ;

- l'insécurité juridique ;

- la mauvaise gouvernance

- la corruption.

La crise d'emplois qui a pris corps depuis plus de trois décennies en RDC explique en grande partie l'enracinement de la pauvreté que le développement fulgurent de l'informel, comme mécanisme d'adaptation, n'a pu qu'entériner. En l'an 2000 par exemple, l'emploi représentait seulement 2% de la population totale de la RDC, 4% de la population active.

Les caractéristiques particulières à une grande partie de cette population qui se situe à la marge du marché du travail en RDC rendent illusoire tout espoir de trouver un emploi : soit parce que beaucoup de personnes sont initialement trop faiblement qualifiées, soir parce qu'elles sont tout simplement relativement trop âgées. Mais, l'inactivité de ces personnes est également due au fait qu'elles sont trop nombreuses, c'est-à-dire qu'il s'agit du chômage de masse.

Les deux pillages de 1991 et 1993 ont largement contribué à la perte d'emploi. En effet, l'année 1991 est marquée par le début de la Conférence Nationale Souveraine, les émeutes populaires et les pillages de l'appareil économique à Kinshasa, Mbuji-Mayi et Lubumbashi. L'année 1993 était secouée par les émeutes sanglantes et les scènes des pillages à Kinshasa et en provinces. Ces pillages à répétition ont ainsi détruit les infrastructures industrielles, commerciales bref le tissu économique national. D'après la Fédération des Entrepreneurs du Congo (FEC), près de 1885 entreprises ont été touchées par les pillages et les dommages causés se chiffreraient à 1 milliard de $US repartis de la manière suivantes :

- 13,4 millions de $US de solde de caisse perdu (2%) ;

- 588,8 millions de $US de stocks perdus (60,5%) ;

- 365 millions d'infrastructures endommagées (37,5%) ;

- 100 000 emplois perdus75(*).

La perte d'emploi était également observée à la GECAMINES, qui était citée parmi les grands employeurs de la RDC. En 1990, elle comptait 35 000 agents dont 91,8% étaient des agents d'exécution. La restructuration envisagée pour réduire le coût d'exploitation en diminuant l'effectif du personnel et rentabiliser la GECAMINES par exemple, s'est répercuté sur l'environnement social du Katanga. Cette restructuration a entrainé un délestage d'une importante partie du personnel. De 38 000 travailleurs en 1989, l'effectif du personnel est passé à 26 000 et 19 000 respectivement en 1996 et 1998. Le groupe sud de la GECAMINES (Lubumbashi et Kipushi) a perdu 3 500 agents de son effectif total76(*).

3.3.1. Evolution de la perte des revenus

La perte des revenus trouve son fondement dans le faible taux de nombre d'emplois créés. En effet, la majorité de la population de la RDC ne dispose pas d'un revenu minimum vital, et ne doit sa survie qu'à quelques réflexes ou fibres de solidarité familiale, clanique,...à travers les réseaux d'amis ou des condisciples dont on a réussi à garder les traces, de membres d'une corporation culturelles ou religieuse.

Le manque de revenu minimum nécessaire à la vie pour la majorité des congolais s'explique par le niveau très élevé de sous emplois des facteurs humains inhérents à la destruction des infrastructures économiques à la suite des pillages et autres guerres d'agression ou de libération, dans un contexte d'absence de tout système d'allocation pour chômeurs.

Or l'emploi constitue justement une source et/ou une occasion d'accroitre son revenu et par conséquent d'avoir la possibilité de nourrir, de vêtir, de garantir les soins médicaux de sa famille, d'instruire ses enfants,...

Le tableau n° 5 indique de quelle manière l'évolution de la perte des revenus s'est observée à travers les variations de nombre des chômeurs. En effet, de 2003 à 2007, il n'y a eu aucune embellie justifiant une augmentation des revenus à travers la création d'emplois. Seulement, on remarquera une légère baisse de chômeurs en 2004 et 2006 avec respectivement les taux de variation de -4,1% et de -0,4%.

3.4. L'aggravation de la pauvreté

La RDC expérimente depuis 2001 les programmes d'ajustement qui visent la croissance économique et qui ont commencé à donner des résultats probants après une année de mise en oeuvre. Dans la lutte contre la pauvreté, elle compte également sur certaines stratégies contenues dans le DSCRP de juillet 2006.

En 2003, la population de la RDC était estimée à environ 56 625 000 habitants. Sur cette population, près de 45 300 000 personnes survivaient avec seulement 135 FC (au taux de change de 450 FC pour un dollar) de consommation journalière chacune. En terme de proportion, cela représente quelque chose comme 80% de la population dont le niveau de vie se situe en-deçà du fameux seuil de pauvreté (monétaire) fixé à un dollar américain soit (au taux de change de référence) 450 FC par personne et par jour77(*).

C'est en 2005 qu'on a une première estimation de la pauvreté monétaire en RDC. Si l'incidence de la pauvreté nationale est estimée à 71,3% en RDC, elle varie de 41,6% à 93,6% par provinces78(*).

La comparaison géographique montre que la province de Kinshasa est la plus éloignée de la pauvreté en RDC. En effet, l'incidence de la pauvreté y est de 41,6%. Par ailleurs, comme elle représente 10,7% de la population nationale, cette province concentre finalement 6,1% des pauvres congolais79(*).

Cette comparaison géographique de la pauvreté en RDC80(*) se présente de la manière suivante :

- Au niveau national 71,3%

- Kasaï Occidental 55,8%

- Kasaï Occidental 62,3%

- Katanga 69,1%

- Sud Kivu 84,7%

- Maniema 58,5%

- Nord Kivu 72,9%

- Province Orientale 75,5%

- Equateur 93,6%

- Bandundu 89,1%

- Bas Congo 69,8%

- Kinshasa 41,6%

Les enquêtes montrent que c'est dans la catégorie des ménages d'inactifs, chômeurs et retraités, les ménages informels non agricoles et les ménages informels agricoles que l'on retrouve le plus de pauvres. La pauvreté existe aussi bien dans des ménages des agents oeuvrant dans le public et dans une moindre proportion dans les ménages du privé.

L'analyse des données ci-dessus montre à suffisance que la majorité des congolais vivent en dessous du seuil de la pauvreté et ce, malgré les ressources naturelles nombreuses dont regorge le pays.

L'incidence de la pauvreté nationale est estimée à 71,3% en RDC mais, elle varie de 41,6% à 93,6% selon les provinces81(*)

3.4.1. La consommation

La structure des dépenses des ménages révèle une prédominance des dépenses alimentaires qui font partie des besoins incompressibles aussi bien pour les non pauvres que pour les pauvres. Les dépenses non alimentaires représentent une part relativement importante des dépenses globales des ménages.

On note également que la part des dépenses de santé des non pauvres est supérieure à celle des pauvres. Il en est de même des dépenses d'éducation. Autrement dit, les ménages pauvres investissent moins dans le capital humain (santé et éducation) et accroissent la probabilité pour leurs enfants de rester dans la pauvreté.

Par l'approche de la demande, la structure du PIB se présente de la manière suivante :

TABLEAU N° 3.3.Utilisation du Produit Intérieur Brut (en millions de CDF courant)

 

2003

2004

2005

2006

2007

1. Consommation des ménages

1 870 480,1

1 742 919,4

1 940 833,3

2 589 871,9

3 468 478,3

2. Consommation publique

275 297,4

419 839,5

724 612,9

882 498,3

952 729,4

3. Formation brute de capital fixe

286 759,0

481 185,0

679 861,0

841 683,9

1 003 506,7

4. Variation des stocks

28 320,9

30 567,2

41 397,5

45 345,0

50 765,0

5. Exportations des biens et services

616 491,0

913 995,9

1 174 158,6

1 472 186,2

2 360 884,3

6. Importations des biens et services (-)

778 693,5

987 507,0

1 152 923,1

1 679 593,6

2 654 031,8

7. Importations nettes des biens et services

-162 202,5

-73 511,1

21 235,5

-207 407,4

-293 147,5

Produit Intéreur Brut

2 298 655,5

2 601 000,0

3 407 940,1

4 131 991,7

5 182 331,9

Source : BCC, d'après les résultats des travaux de la C.E.S.C.N.

En termes de pourcentage, les variations de l'utilisation du Produit Intérieur Brut donnent le tableau ci-dessous :

TABLEAU N° 3.4.: Utilisation du Produit Intérieur Brut (Variations en %)

 

2003

2004

2005

2006

2007

1. Consommation des ménages

8,03

4,65

0,00

5,41

3,25

2. Consommation publique

-10,95

40,29

11,29

10,76

13,53

3. Formation brute de capital fixe

3,81

13,47

16,75

9,73

12,32

4. Variation des stocks

140,86

86,20

2,67

4,00

4,71

5. Exportations des biens et services

-19,22

41,39

3,93

-1,05

15,84

6. Importations des biens et services (-)

-13,99

20,76

6,98

11,17

13,49

6. Importations nettes des biens et services

-75,11

803,27

-11,16

-73,73

74,82

Produit Intéreur Brut

5,8

6,6

7,8

5,6

6,3

Source : BCC, d'après les résultats des travaux de la C.E.S.C.N.

En analysant le tableau des variations de l'utilisation du PIB de 2003 à 2007, il est observé qu'il y a eu une légère amélioration de 2003 à 2005 respectivement 5,8% en 2003, 6,6% en 2004 et 7,8% en 2005. A 2006, il y a eu une régression en passant de 7,8% en 2005 à 5,6%. L'année 2007 a accusé une légère hausse, le PIB a connu une croissance de 6,3%.

Bien que les variations de l'utilisation du PIB de la période de notre étude soient positives, les consommations de ménages ne représentent qu'une part minime. Ceci s'explique par le fait que le revenu des ménages n'a pas suivi l'évolution positive du PIB par manque d'emploi que connaît la majorité de la population congolaise.

Graphique n° 3.2. Utilisation du PIB en % de 2003 à 2007

Source : fait par nous-mêmes sur base du tableau n° 6

La croissance du PIB réel et du revenu par tête de 2003 à 2007 n'a pas été assez significative et ceci reflète l'état de la pauvreté que vit le peuple congolais.

TABLEAU N° 3.5. Croissance du PIB et du revenu par tête de 2003 à 2007

 

2003

2004

2005

2006

2007

PIB courant pat tête (USD)

100,6

112,7

120,1

141,3

160,0

PIB réel par tête (en USD aux pris de 2000)

81,7

84,8

87,7

88,9

93,96

Taux de croissance du PIB réel par tête

3,0

3,8

3,4

2,0

5,69

Taux de croissance du PIB réel

5,8

6,6

6,5

5,1

6,3

Source : BCC, Rapport annuel 2007, p.5

De 2003 à 2007, l'indice du développement humain a continué à augmenter, atteignant 0,425 en 2007 contre 0,415 en 2006, soit une variation de 2,4% suivant ainsi le rythme positif de la croissance économique de la même période82(*).

Malheureusement, il n'y a pas eu de corrélation entre cette embellie de l'amélioration de l'IDH et de la croissance économique avec la situation de la pauvreté en RD Congo.

3.4.2. Le secteur informel

Quoi que ne contribuant pas dans la formation du PIB, ce secteur est le principal pourvoyeur d'emplois en RDC et source de revenus pour faire face à la pauvreté que vit la majorité des congolais. Le secteur informel, pour la ville de Kinshasa par exemple, fournit 65,6 des emplois suivi de loin par l'administration publique (11,9%), le secteur privé formel (8,8%), l'agriculture (5,2% actifs occupés) et enfin les entreprises publiques (5,0%)83(*).

Le secteur informel joue un rôle positif au sens où il fait partie des stratégies de survie des ménages en période de crise. Mais la multiplication des unités de production informelles dans un contexte de stagnation économique se traduit également par une précarisation croissante des emplois créés.

3.4.3. L'éducation

Malgré le désenchantement que suscite bien la persistance des maux qu'on doit s'efforcer d'éradiquer, l'école continue à mobiliser les populations congolaises autour d'une espérance majeure, celle de sortir de la pauvreté, de l'ignorance et du sous-développement. Il reste que l'école congolaise va très mal, et que la mise sur pied d'une école de qualité est un impératif qui exige des évolutions majeures de la part de tous les acteurs et consommateurs de l'école congolaise. Il n'y a pas que le sida qui tue, une mauvaise école est le virus le plus dommageable dans un contexte de sous-développement chronique.

Le secteur d'éducation est dans un état de détérioration et de déperdition avancé. Le taux brut de scolarisation est en forte régression. En 2002, une étude menée par la Banque mondiale dénommée « Le Renouveau du Système Educatif de la RDC84(*) » (RSEN) a indiqué quatre problèmes importants qui minent l'accès et la qualité de l'enseignement en RDC, à savoir :

- Une couverture relativement faible au niveau primaire, avec de grandes inégalités dans l'accès et une extension incontrôlée au niveau du secondaire et du supérieur,

- Une grave détérioration de la qualité de l'enseignement à tous les niveaux,

- Un système d'administration scolaire lourd et désuet

- Un très bas niveau de dépenses et un système de financement inefficace et inéquitable.

Le tableau ci-dessous, donne les taux de scolarisation pour la ville de Kinshasa et l'ensemble de la RDC.

TLLLLLL

TABLEAU N° 3.6. Situation de l'éducation à Kinshasa et en RDC TT7JJJJJJ

L. L'EDUCATION A KINSHASA

 

Kinshasa

RDC

Taux Brut de Scolarisation (TBS) dans le primaire

 

 

- 2005 (Enquête 1-2-3)

112,6%

90,9%

- 2001 (Enquête MICS 2)

76,3%

51,7%

Taux Net de Scolarisation (TNS) dans le secondaire

 

 

- 2005 (Enquête 1-2-3)

47,0%

25,7%

Proportion de la population de 15 ans et plus alphabétisée

 

 

- 2005 (Enquête 1-2-3)

67,6%

43,2%

Niveau d'instruction de 15 ans et plus

 

 

- Aucune instruction

4,9%

20,1%

- Primaire

21,1%

31,3%

- Secondaire

59,4%

44,8%

- Programme non former

2,2%

0,6%

- Universitaire

12,5%

3,2%

Proportion de ménages habitant à plus de 2 km d'une EPP

98,3%

83,9%

 

 

 

Source : DSCRP : Enquête 1-2-3, MICS 2, p.10

C'est donc dans la province de Kinshasa que le taux de scolarisation et le taux d'alphabétisation sont les plus élevés en RDC : taux net de scolarisation dans le primaire de 74,8% contre 55,0% pour la RDC, taux d'alphabétisation 67,6% à Kinshasa contre 43,2% en RDC85(*)

Toutes ces disparités en matière d'éducation ne permettent pas à la population congolaise de lutter efficacement contre la pauvreté par manque du savoir.

Aucune volonté politique, aucune adhésion entière à un projet de la société, aucun dialogue ne peut exister si une population est maintenue dans l'ignorance86(*). L'éducation, la formation sont des droits de l'homme au même titre qu'une vie décente.

Au niveau de l'enseignement supérieur et universitaire, la recherche et le développement, qui est censé être le fil conducteur du développement du pays, traverse une crise aiguë du fait qu'elle ne s'inscrit pas dans les priorités présentes de la RDC. Les dysfonctionnements ci-après sont observés :

1. les inégalités sociales dans l'accès ;

2. le nombre limité d'enseignants qualifiés, de laboratoires, de bibliothèques et

3. le coût élevé de l'enseignement privé87(*).

3.4.4. L'état socio-économique des femmes

L'élimination de la disparité entre les sexes figure parmi les actions à entreprendre pour la lutte contre la pauvreté. Cette disparité s'observe dans l'éducation et l'emploi.

Le taux net de scolarisation des filles semble s'écarter de celui des garçons à mesure que le niveau d'instruction monte. Outre la barrière financière, la grossesse ou le mariage précoce constitue des obstacles à la scolarisation des jeunes filles.

En ce qui concerne l'inégalité de l'emploi, les conditions d'activités des femmes sont plus précaires que celles des hommes.

3.4.4.1. La malnutrition et la mortalité infantile

Liée souvent à la pauvreté, la malnutrition affecte beaucoup d'enfants dans le pays en développement et la RDC n'y échappe pas. D'une manière générale, la mesure de la malnutrition infantile concerne les enfants de moins de 5 ans. L'accès limité de la population à l'eau potable renforce les maladies d'origine hydrique qui figurent parmi les causes de mortalité infantile. De même, l'insuffisance des toilettes pour l'évacuation d'excréments accentue la propagation des maladies infectieuses et surtout les maladies diarrhéiques qui sont aussi l'une des causes de la malnutrition88(*).

Les rapports MICS et EDS 2007 informent suffisamment sur la situation de malnutrition et mortalité infantile en RDC. En effet, pour la malnutrition, 7,7% d'enfants sont nés avec un poids inférieur à 2,5 Kg, 45,5% en retard de croissance chronique (Taille/âge) et 24,2% en retard de croissance sévère (Taille/âge). En ce qui concerne la mortalité infantile, le taux de mortalité néonatale est de 27% et de 92% pour la mortalité infantile (enquête EDS 2007) et 126% pour l'enquête MICS89(*).

3.4.4.2. La santé maternelle

L'inégalité selon le genre dans le domaine de l'éducation et du travail rend déjà les femmes vulnérables (faiblesse du capital humain et financier). Un accès limité au service de santé ne fait qu'accroître cette vulnérabilité. Les chiffres repris dans le tableau ci-dessous nous renseignent sur la situation de la santé maternelle en RDC.

3.4.5. Les infrastructures de santé90(*)

Le centre de santé est l'infrastructure de santé la plus utilisée autant à Kinshasa (67,5%) que sur l'ensemble de la RDC (63,2%). En revanche, les hôpitaux sont moins fréquentés (36,6%) du fait de leur éloignement. Les services de santé ne sont pas suffisants pour accueillir les malades vu la croissance de la population. A Kinshasa par exemple, 94 hôpitaux pour une population estimée à 6 000 000 d'habitants, 10,4 lits pour 100 000 habitants, un médecin pour 4 865 habitants. Les chiffres ci-haut, démontrent à suffisance la carence des infrastructures de santé et des médecins en RDC. A cela, il faut relever le fait que la pauvreté limite l'accès de la population aux services de santé.

TABLEAU N° 3.7. L'accès aux services de santé et la santé maternelle

 

Kinshasa

RDC

Proportion des ménages habitant à plus de 2 km d'un poste de santé

99,6%

74,4%

Proportion des ménages habitant à plus de 10 km d'un hôpital

99,6%

65,4%

Nombre de lits pour 100 000 habitants

10,4%

9,9%

Ratio médecin / population

1/4 865

1/17 746

% des femmes (15-49 ans) ayant rencontré des problèmes pour accéder aux soins

66,5%

85,1%

- Problème financier

52,7%

75,6%

- Problème de transport

23,5%

44,0%

- Permission d'y aller

10,5%

22,1%

Utilisation d'une méthode contraceptive 15-49 ans)

41,9%

20,6%

Soins prénatals (15-49 ans) chez médecin ou sage femme

59,3%

35,8%

Accouchement en établissement sanitaire

96,8%

70,1%

Accouchement assisté par

 

 

- médecin

22,1%

5,2%

- sage femme

31,3%

31,6%

- infirmier

40,4%

27,6%

Total personnel de santé

93,8%

64,4%

Taux de mortalité maternelle

-

549

Source : PNUD, Province de Kinshasa, Profil Résumé, Pauvreté et conditions des ménages, mars 2009, p.13

En interprétant ce tableau, outre l'accessibilité géographique, la pauvreté limite donc l'accès des femmes aux services de santé. A part les médicaments qu'il faudra acheter auprès des pharmacies, le service public de santé est payant en RDC même dans les centres de santé de base.

Par ailleurs, le problème de genre semble frapper certaines femmes de Kinshasa puisque 10,5% révèlent d'être vues refuser la permission d'aller se faire soigner contre 22,1% pour le reste de la RDC.

59,3% des femmes à Kinshasa ont bénéficié des soins prénatals chez un médecin ou une sage-femme contre 35,8% pour le du pays. Ce qui explique probablement le niveau élevé du taux de mortalité maternelle

La situation de la santé maternelle semble être meilleure à Kinshasa par rapport au reste du pays où un médecin s'occupe de 17 476 femmes pour le cas de santé maternelle.

3.4.6. Le sida et le paludisme

La lutte contre le sida, le paludisme et les maladies graves est cruciale car ces maladies peuvent handicaper le développement humain en fragilisant la santé et surtout pour une population déjà affaiblie par la pauvreté.

Selon les chiffres de l'ONU/SIDA, la prévalence du sida des personnes âgées de 15 à 49 ans est estimée à près de 4% en RD Congo. La thérapie antirétrovirale et d'autres traitements contre VIH permettent aux malades de vivre plus longtemps mais, leurs coûts (100$ par mois) restent un obstacle aux malades en tenant compte de leur revenu.

En RD Congo, le paludisme demeure l'endémie majeure et la première cause de morbidité. Il compte également parmi les 3 premières causes de la mort des femmes enceintes et enfants de moins de 5 ans.

3.4.7. L'habitat, l'eau et l'assainissement91(*)

La RD Congo souffre de retards importants dans les secteurs de l'habitat, l'eau, de l'énergie et de l'assainissement. Cette situation résulte essentiellement à l'insuffisance des infrastructures, elle-même due à des investissements limités dans ces secteurs au regard de l'évolution de la population.

Sur l'ensemble de la RDC, les murs des maisons sont souvent en pisé (30,1%) et les sols sont faits de terre battue ou en paille (80,8%).

59,5% de ménages kinois ont accès à l'électricité et 52,8% de ménages disposent d'un robinet d'eau dans leur parcelle. Les ménages des autres provinces sont moins bien lotis puisque ces chiffres tombent respectivement à 10,3% et 10,9% sur l'ensemble de la RDC.

L'assainissement demeure également un important problème en RDC, le dépotoir sauvage représente 52,9%, le service de voirie 2,3%.

Les types de toilettes en RDC constituent aussi une préoccupation : chasse d'eau 7,6%, latrine 15,2%, trou ou autre 65,2% et pas de toilette 12,1%.

Ainsi, l'accès à l'hygiène et à l'assainissement est encore très bas en RDC, nuit à la santé et conduit à une forte morbidité et risque de constituer un frein pour le développement humain.

CONCLUSION

Nous voici au terme de notre étude intitulée `'l'Incidence du PIB sur l'évolution de la pauvreté en RD Congo de 2003 à 2007''. Cette étude avait pour objectif d'analyser l'incidence de l'évolution du PIB sur l'évolution de la pauvreté et de proposer quelques pistes de solution pour permettre à la plupart des congolais d'accéder à des ressources par un travail pour mener une vie décente.

Nous avons observé que la croissance du PIB joue un rôle positif sur la pauvreté. Aussi, nous nous sommes posé la question de savoir si l'évolution du PIB en RDC de 2003 à 2007 a eu une incidence positive sur l'évolution de la pauvreté en RD Congo.

Au regard de cette question, nous avons formulé quelques hypothèses. En analysant l'évolution du PIB durant la période de 5 ans, retenue pour notre étude, nous avons constaté une distorsion du PIB durant cette période qui est la conséquence de l'insuffisance des richesses créées. Le taux de croissance démographique s'est maintenu à un niveau constant de plus de 3% et n'a fait qu'aggraver la pauvreté de la population congolaise.

Aussi et pour parvenir à vérifier nos hypothèses, nous avons utilisé les méthodes historique et comparative. La première nous a permis de passer en revue certaines données du PIB pour la période sous revue. Et la seconde a consisté à comparer les données d'une année à l'autre. Les deux méthodes ont été accompagnées par les techniques documentaire et statistique. Nous avons aussi recouru à des consultations sur le Web.

En plus, nous avons analysé notre sujet en le divisant en trois chapitres :

- le premier chapitre a abordé des généralités conceptuelles sur la pauvreté et le PIB,

- le deuxième chapitre a traité de la dégradation économique généralisée,

- le troisième chapitre a étudié l'incidence de l'évolution négative du PIB sur l'aggravation de la pauvreté en RDC.

Les principaux résultats obtenus montrent qu'il y a eu une reprise assez timide de l'activité économique depuis 2002, mais la création de la richesse et la croissance économique sont restées insuffisantes. Cela se confirme par la croissance du PIB qui avait déjà fort baissée durant plusieurs années au paravant et qui est restée inférieure à ce qu'elle était il y a dix ans. Le PIB, d'après le rapport de 2008 de la Banque Centrale du Congo, donne une moyenne de taux de croissance de 6,2%.

Quant à l'évolution de la pauvreté, nous avons observé, une moyenne de 95% de chômeurs du secteur officiel durant la période de 2003 à 2007, d'après les chiffres publiés par l'Ambassade des USA au mois de mars 2008.

L'état de chômage ayant comme corollaire le manque de revenu, aussi la comparaison géographique de la pauvreté en RD Congo, se présente de la manière suivante : au niveau national 71,3%, Kasaï Oriental 55,8%, Kasaï Occidental 62,3%, Katanga 69,1%, Sud Kivu 84,7%, Maniema 58,5%, Nord Kivu 72,9%, Province Orientale 75,5%, Equateur 93,6%, Bas Congo 69,8% et la ville de Kinshasa 41,6%. Donc le taux de la pauvreté varie entre 41,6% à 93,6% en RDC et c'est la province de Kinshasa qui est la mieux épargnée tandis que c'est dans la province de l'Equateur où on a le taux le plus élevé de la pauvreté, qui est de 93,6%.

Durant la période sous examen, le PIB réel par tête (en USD aux prix de 2000) était aussi insignifiant traduisant ainsi l'extrême pauvreté dans laquelle se trouve la population congolaise : 81,7 en 2003, 84,8 en 2004, 87,7 en 2005, 88,9 en 2006 et 93,96 en 2007.

A côté de ces résultats, nous pouvons retenir également trois autres points importants qui se dégagent de nos investigations en vue de compléter notre conclusion. Il s'agit des réflexions générales, des suggestions et des recommandations :

1. Réflexions générales

Le pays est plongé dans une pauvreté absolue qui tend à se généraliser : le revenu moyen se situerait en dessous du seuil de pauvreté absolue. Les enquêtes menées par plusieurs ONG indiquent qu'en moyenne, 44% des femmes contre 22% des hommes, sont sans revenu, donc incapables d'accéder aux opportunités de mener une vie décente.

2. Bien-être social

Le but de l'activité économique est le bien-être social c'est-à-dire, la recherche du bien-être de la majorité de la population. Aussi, l'Etat congolais devrait s'atteler à réorganiser son pouvoir (à travers les réformes) pour que la croissance économique enregistrée améliore la vie de la population congolaise.

3. Les réformes

La profondeur et la durée de la crise économique en RD Congo montre que les problèmes de ce pays sont d'ordre économiques. Aussi, pour améliorer tant soit peu la situation socio-économique du peuple congolais, nous recommandons au gouvernement d'engager des mesures de réformes suivantes :

- La mise en place d'une politique de bonne gouvernance ;

- L'orthodoxie dans la gestion des dépenses et recettes de l'Etat ;

- La réduction des inégalités ;

- La stabilisation du cadre macro-économique.

4. Limites et prolongements

Avant de mettre un point final à ce travail, nous voudrions souligner le fait que nous n'avons nullement la prétention d'avoir épuisé le sujet et encore moins d'avoir vidé tous les aspects des questions liées à notre problématique. Nous savons que nous avons été limités dans le temps, dans l'espace et dans l'étendue des matières abordées. C'est pourquoi nous considérons notre étude comme exploratoire laissant la porte grandement ouverte pour d'autres recherches pouvant l'approfondir ou même l'élargir.

Aussi, nous n'avons pas la prétention d'avoir présenté un travail parfait, loin s'en faut. C'est pourquoi, nous acceptons d'assumer quelques imperfections qui seraient contenues dans ce travail et qui sont inhérentes à toute oeuvre humaine.

BIBLIOGRAPHIE

I. OUVRAGES

1. Albert T., La Pauvreté Richesse des Peuples, éd. Economie et Humanisme, les éd. Ouvriers, Paris, 1978, P.201

2. LELO NZUNZI et TSHIMANGA, Pauvreté Urbaine à Kinshasa, Cas de Communes de Lingala et Ngaliema, CORDAID, Avril 2003

3. Olivier B. et Daniel C., Macroéconomie, éd. Pearson Education, 2001, p.590

4. Peter T., Eléments d'Economie Politique, éd. Librairie de l'Université Georg, Genève, 1972, p.241

5. Raymond B., Economie Politique, PUF, 1955, p.713

6. Sophie B et M.C.Bruquignan, Comptabilité Nationale, éd. Dunod, p. 211

II. RAPPORTS

1. Transparency International, Indice de perception de la corruption, classement 2005

2. FED, RDC-Communauté Européenne, Document de Stratégie Pays et Programme Indicatif National, 2008-2013

3. Commission Européenne, La Politique de Développement de la Communauté européenne, Luxembourg Office de Publications Officielles des communautés européennes, 2000

4. Ministère du Plan-RDC, Rapport 2005

5. RDC, Mémoire présenté par le gouvernement, Bruxelles, mai 2001

6. DSCRP-CD Congo, juillet 2006

7. BCC, Evolution Economique Récente, 2010

8. Banque Mondiale, RD Congo, la bonne gouvernance dans le secteur minier comme facteur de croissance, n° 43402-ZR

9. Programme Nationale d Relance du Secteur Agricole, le 27/04/1997

10. BCC, Rapports annuels 2003, 2004, 2005, 2006 et 2007

11. PNUD, Province de Kinshasa Profil Résumé Pauvreté et conditions de vie des Ménages, Kinshasa, mars 2009

12. BCECO, Unité de Coordination pour la Réinsertion au Katanga des portants de la Gécamines

13. BAD/OCDE, RDC, 2008

III. REVUS

1. Alexandre B, Définir la pauvreté aujourd'hui, Le mensuel de l'Universitaire-Magasine Interuniversitaire, juillet 2007

2. Revue Internationale des Sciences Sociales (RISS), juin 1996

3. Journal le Potentiel

4. Journal Tempête des Tropiques

IV.TFC et MEMOIRES

1. BANET Jean: Mémoire, La problématique de la pauvreté et bidonvilisation en Haïti, cas de Shada Cap-Haïtien, UEH, 1999-2003

2. Guy MPEMBELE KISOKA, Les ONG et la lutte contre la pauvreté dans la ville de Kinshasa. Cas du Bureau Diocésain des OEuvres Médicales (BDOM), Mémoire inédit de Licence, Unikin, 2003

3. Roger MBAKI, l'Incidence des facteurs macroéconomiques et sociaux sur la pauvreté, Unikin

V. COURS

1. Albert MPOLESHA, Cours d'Economie de Développement, ULK, 2007-2008

2. BONGO BONGO, Cours de Comptabilité Nationale, Unikin, juin 2008

3. DIMANDJA WEMBI Albert, Cours inédit d'Economie Rurale Générale, ULK, 2009-2010

4. MABOLOKO, Cours inédit de Géographie Economique et de l'Organisation de Transport du Congo, ULK, 2008-2009

5. MBOYO, Cours de Comptabilité Nationale, ULK, 2010

IV. WEBOGRAPHIE

1. http://fr.wikipedia.org/

2. www.gresea.be/

3. www.ac-versailles.fr

TABLE DES MATIERES

EPIGR APHE............................................................................................. ..i

DEDICACE................................................................................................ii

AVANT PROPOS........................................................................................iii

SIGLES ET ABREVIATION...........................................................................iv

0. INTRODUCTION 1

0.1. PROBLEMATIQUE 1

0.2. HYPOTHESES DE TRAVAIL 3

0.3. METHODES ET TECHNIQUES DE RECHERCHE 3

0.4. CHOIX ET INTERET DU SUJET 3

0.5. DELIMITATION SPATIO-TEMPORELLE 4

0.6. CANEVAS DE TRAVAIL 4

CHAPITRE I. GENERALITES CONCEPTUELLES SUR LA PAUVRETE ET LE PIB. 5

1. La pauvreté 5

1.1.Définition du concept de la pauvreté 5

1.1.2. Multidimentionnalité du concept de la pauvreté 6

1.1.3. Cadre théorique de la pauvreté 7

1.1.3.1. Selon les classiques 7

1.1.3.2. Selon les néoclassiques 9

1.1.3.3. Selon les structuralistes 9

1.1.3.4. Approches contemporaines 10

1.1.4. Autres réflexions 10

1.1.4.1. Types de pauvreté 10

1.1.4.2. La pauvreté monétaire 11

1.1.4.3. La pauvreté alimentaire 11

1.1.4.4. La pauvreté humaine 11

1.1.5. Les indicateurs de la pauvreté 11

1.1.5.1. Les domaines de la pauvreté 12

1.1.5.2. Spécificité de la pauvreté en RDC 13

1.1.6. L'explosion démographique de Kinshasa 13

1.1.6.1. Les crises politiques et économiques 13

1.1.6.2. Les causes de la pauvreté 14

2. Le produit intérieur brut 14

1.2.1. Définition 15

1.2.2. P.I.B marchand et P.I.B non marchand 16

1.2.3. Importance du P.I.B 17

1.2.3.1 Les limites du P.I.B 17

1.2.3.2. Le P.I.B, une estimation et non une mesure exacte 17

1.2.4. Economie réelle et informelle 18

1.2.5. Rôle des secteurs institutionnels dans la formation du PIB 18

1.2.5.1. Les ménages 19

1.2.5.2. Les sociétés non financières 20

1.2.5.3. Les sociétés financières 20

1.2.5.4. Les administrations publiques 20

1.2.5.5. Les institutions sans but lucratif au service des ménages 21

1.2.5.6. Le reste du monde 21

1.2.5.7. Classification par secteurs économiques 21

CHAPITRE II : DEGRADATION ECONOMIQUE GENERALISEE DE 2003 A 2007 23

2.1. Dégradation économique généralisée 23

2.1.1. Distorsion dans la structure du PIB en RD Congo 24

2.1.2. Les causes de la distorsion dans la structure du PIB 24

2.1.3. Chute de production du cuivre, cobalt et du diamant, mamelles de l'économie congolaise 26

2.2. Distorsion dans l'utilisation du PIB au niveau des finances publiques 28

2.2.1. Frais généraux exorbitants 28

2.3. Déclin et abandon du secteur agricole 29

2.3.1. Insuffisance des moyens de transport et d'entretien des routes 30

2.3.2. Etat des routes 30

2.3.3. Insuffisance des moyens de transport 31

2.3.4. Politique des prix et médiocrité des circuits de commercialisation 31

2.4. La destruction du tissu commercial et industriel 32

2.4.1. La zaïrianisation 32

2.4.2. Les pillages 32

CHAPITRE III : INCIDENCE DE L'EVOLUTION NEGATIVE DU PIB ET L'AGGRAVATION DE LA PAUVRETE EN RDC 34

3.1. Evolution du PIB par secteur économique de 2003 à 2007 34

3.2. Evolution des emplois en RD Congo, de 2003 à 2007 36

3.3. Les causes de la perte d'emplois 38

3.3.1. Evolution de la perte des revenus 39

3.4. L'aggravation de la pauvreté 40

3.4.1. La consommation 41

3.4.2. Le secteur informel 43

3.4.3. L'éducation 44

3.4.4. L'état socio-économique des femmes 46

3.4.4.1. La malnutrition et la mortalité infantile 46

3.4.4.2. La santé maternelle 46

3.4.5. Les infrastructures de santé 47

3.4.6. Le sida et le paludisme 48

3.4.7. L'habitat, l'eau et l'assainissement 48

CONCLUSION 50

BIBLIOGRAPHIE 53

_Toc269825869 TABLE DES MATIERES 55

* 1 http://fr.wikipedia.org/

* 2 Tranparency International, Indice de la corruption, 2005

* 3 RDC-Communauté Européenne, Document de Stratégie Pays et Programme Indicatif National du 10è FED 2008-2013, p.10

* 4 Idem, p.10

* 5 Idem

* 6 Francis LELO et TSHIMANGA, Pauvreté Urbaine à Kinshasa, Cordait, avril 2003

* 7 Roger MBAKI, TFC en Sciences Economiques et de Gestion, Unikin

* 8 Chargé des cours Albert MPOLESHA, Economie de Développement, ULK, 2006-2007

* 9 Francis LELO et TSHIMANGA, op-cit

* 10 KALONDJI NTALAJA, Trois `'lectures'' de la performance de l'économie congolaise en 2002, in Notes de conjoncture, Nouvelle série,

Octobre 2003, p.43

* 11 Francis LELO et TSHIMANGA, idem

* 12 Commission Européenne (2000), La Politique de développement de la communauté européenne, Luxembourg,

Office des publications officielles des Communautés Européennes, p.5

* 13 BANET Jean: Mémoire, La problématique de la pauvreté et bidonvilisation en Haïti, cas de Shada Cap-Haïtien, UEH, 1999-2003

* 14 BANET Jean, op-cit

* 15 BANET Jean, op-cit

* 16 Idem

* 17 Alexandre Bertin, Définir la pauvreté aujourd'hui, Le Mensuel de l'Université-Magazine interuniversitaire, juillet 2007

* 18 BANET Jean, op-cit

* 19 Idem

* 20 BANET Jean, op-cit

* 21 Idem

* 22 BANET Jean, op-cit

* 23 Revue Internationale des sciences sociales (RISS), juin 1996, p.183

* 24 BANET Jean, op-cit

* 25 Francis LELO et TSHIMANGA, idem

* 26 Francis LELO et TSHIMANGA, op-cit

* 27 Idem

* 28 Idem

* 29 Idem

* 30 Guy MPEMBELE KISOKA, Les ONG et la lutte contre la pauvreté dans la ville de Kinshasa. Cas du Bureau Diocésain des OEuvres Médicales (BDOM), Mémoire inédite de Licence en SPA, Unikin, 2003, p.22

* 31 Albert MPOLESHA, op-cit

* 32 Albert MPOLESHA, op-cit

* 33 www.gresea.be/

* 34 Idem

* 35 www.gresea.be/ED00807pib concept Fiche

* 36 Olivier Blanchard Daniel Cohen : Macroéconomie, 590pp, Ed. Pearson Education, 2001, p.18

* 37 Sophie Brava et M.C. Bruquignan : Comptabilité nationale 211 pp, Ed. Dunod, p.97

* 38 Sophie Brava et M.C. Bruquignan, op-cit

* 39 Olivier Blanchard et Daniel Cohen, op-cit

* 40 Raymond BARRE, Economie Politique, PUF, Paris, 1955, p.255

* 41 www.ac-versailles.fr

* 42 Idem

* 43 Peter TSCHOP, Eléments d'Economie Politique, éd . Librairie de l'Université Georg, Genève, 1972, p.35

* 44 CT MBOYO NKULI, Cours inédit de Comptabilité Nationale, ULK, 2010

* 45 CT MBOYO NKULI, op-cit

* 46 Idem

* 47 Peter TSCHOP , idem, p.38-30

* 48 CT MBOYO NKULI, op-cit

* 49 Idem

* 50 Idem

* 51 Idem

* 52 CT MBOYO NKULI, op-cit

* 53 Idem

* 54 Tiré à part- Ministère du Plan, 2005

* 55 Mémoire présenté par le gouvernement de la RDC, Bruxelles, mai 2001

* 56 DSCRP-RD Congo, juillet 2006, p.20

* 57 http://fr.www.wikipedia.org/

* 58 http://fr.wikipedia.org

* 59 Idem

* 60 DSCRP-RD Congo, juillet 2006, p.32

* 61 DIMANDJA WEMBI Albert, Cours inédit d'Economie Rurale Générale, ULK, 2009-2010, p.1

* 62 MABOLOKO, Cours inédit de Géographie Economique et de l'Organisation de Transport du Congo, ULK,

2008-2009

* 63 RAPPORT n° 43402-ZR, Banque mondiale : RDC, la bonne gouvernance dans le secteur minier comme

facteur de croissance, p.57

* 64 MABOLOKO, op-cit

* 65 Programme national de relance du secteur agricole, Kinshasa, le 27/04/1997, p.87

* 66 DSRP-RD Congo, juillet 2006, p.32

* 67 BCC : Evolution économique récente, p.13

* 68 http://fr.wikipedia.org/

* 69 http://worlbank.org/K2P1Y03Y10

* 70 DSCRP-RD Congo, juillet 2006, p.33

* 71 BCC : Rapport annuel 2003-2004, p.XIX

* 72 BCC, Rapport annuel 2003-2004, p. XX

* 73 BCC : Rapport annuel 2006

* 74 BAD/OCDE, République Démocratique du Congo, 2008, p.257

* 75 Guy MPEMBELE KISOKA, op-cit, p.25-26

* 76 BCECO, Unité de Coordination pour la Réinsertion au Katanga, des partants de la GECAMINES, p.1.

* 77 Paul LOWANSANGU : La lutte contre la pauvreté par l'emploi ou la quadrature du cercle in Le Potentiel

* 78 PNUD : op-cit, p.6

* 79 PNUD: op-cit, p.6

* 80 PNUD : op-cit, p.6

* 81 PNUD : op-cit, p.6

* 82 BCC, Rapport annuel 2007, p.5

* 83BCC, Rapport annuel 2007, p.5

* 84 DSCRP-RD Congo, op-cit, p.35

* 85 DSCRP-RD Congo : juillet 2006, p.10

* 86 Albert TEVOEDJRE, La Pauvreté Richesse du Monde, éd. Economie et Humanisme, les Ed. Ouvrières, 1977, P.124

* 87 DSCRP : juillet 2006, P.35

* 88 PNUD : idem, p.12

* 89 Idem, p.12

* 90 PNUD, op-cit, p.13

* 91 PNUD, op-cit, p.15






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"Ceux qui rêvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rêvent de nuit"   Edgar Allan Poe