République Démocratique du
Congo
MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR
ET UNIVERSITAIRE
UNIVERSITE LIBRE DE KINSHASA
FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE
GESTION
15ème RUE Q/INDUSTRIEL
B.P. 1 333 KINSHASA LIMETE
INCIDENCE DU PRODUIT INTERIEUR BRUT SUR L'EVOLUTION DE
LA PAUVRETE EN RD CONGO : de 2003 à 2007
MABRUKI FUNDI
Travail de Fin de Cycle présenté et défendu
pour l'obtention de Titre de Gradué en Sciences Economiques et de
Gestion
Directeur : Chargé de Cours Albert
MPOLESHA
Année Académique
2009-2010
EPIGRAPHE
Au nom de Dieu le Très Miséricordieux, le
Tout Miséricordieux
« Lis, par le nom de ton Seigneur qui a
créé, qui a créé l'homme d'un caillot de sang.
Lis ! Car ton Seigneur, le Très Noble, c'est Lui qui a
enseigné par la plume».
CORAN, Sourate 96 : 1-4
DEDICACE
A mes enfants,
`'Seule la voie du savoir, vous ouvrira la porte de la
réussite sociale''.
MABRUKI FUNDI
AVANT-PROPOS
A l'issue de ce cycle de graduat en Sciences Economiques et de
Gestion, nous nous donnons le devoir de remercier de tout coeur tous ceux qui
ont contribué à notre formation.
Notre reconnaissance s'adresse en premier lieu à Allah,
le Tout Miséricordieux qui, par sa grâce nous a permis d'arriver
au terme de notre premier cycle.
Notre reconnaissance s'adresse aussi aux autorités
académiques, au Doyen de la Faculté, à tous nos
professeurs, chefs de travaux et assistants de l'U.L.K. Malgré les
multiples difficultés et l'environnement difficile qu'est le milieu
universitaire, ils nous ont dispensé un enseignement de
qualité.
Nous remercions particulièrement, le chargé de
cours Albert MPOLESHA et le Chef des Travaux MBOYO NKULI qui, en dépit
de leurs multiples occupations, ont bien voulu accepter de diriger notre
travail de fin de cycle. Aussi, leur rigueur, leurs remarques et suggestions
nous ont largement inspiré.
Notre reconnaissance s'adresse également à notre
famille. Notamment à notre chère épouse MOZA OMARI FATU et
à nos enfants AZIZA FUNDI, OMARI FUNDI, ISSA FUNDI, ALI FUNDI, DJUMA
FUNDI et RASHIDI FUNDI mort le 09 juin 2010, qui ont tous consenti des
sacrifices énormes. Qu'ils soient tous ici honorés.
Nous ne pouvons pas oublier nos collègues avec qui nous
avions commencé et partagé des moments à la fois
agréables et difficiles à l'ULK notamment Jérôme
VAVAY, Daniel KUFINGILA, Michel, AMIDA MOHANED sans oublier tous les autres
condisciples car ils sont nombreux.
Enfin, tous ceux qui, de près ou de loin, nous ont
apporté leur soutien moral, matériel ou financier, qu'ils
acceptent nos remerciements.
MABRUKI FUNDI
SIGLES ET ABREVIATIONS
BM : Banque Mondiale
BCC : Banque Centrale du Congo
CDF : Franc Congolais
CESCN : Commission des Etudes Statistiques et des Comptes
Nationaux
DSCRP : Document de Stratégie de Croissance et de
Réduction de la
Pauvreté
EDS : Enquête Démographique et Sanitaire
EPP : Ecole Primaire Publique
FAO : Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation
et
l'Agriculture
FEC : Fédération des Entrepreneurs du
Congo
FMI : Fonds Monétaire International
GECAMINES : Générale des Carrières et
des Mines du Congo
IDH : Indice de Développement Humain
ISBLSM : Institutions Sans But Lucratif au Service des
Ménages
MIBA : Société Minière de Bakwanga
MICS 1 : Multiple Indicateurs Clustrer Survey 1
MICS 2 : Multiple Indicateurs Clustrer Survey 2
NZ : Nouveau Zaïre
OMD : Objectif du Millénaire pour le
Développement
OMS : Organisation Mondiale de la Santé
ONG : Organisme non gouvernemental
PMA : Pays moins avancés
PEG : Programme Economique du Gouvernement
PIB : Produit Intérieur Brut
PNUD : Programme des Nations Unies pour le
Développement
RDC : République Démocratique du Congo
RD-Congo : République Démocratique du
Congo
RM : Reste du Monde
RSEN : Renouveau du Système Educatif de la
République Démocratique
du Congo
SF : Société Financière
SIDA : Syndrome Immuno Déficience Acquis
SNF : Société Non Financière
TBS : Taux Brut de Scolarisation
TNS : Taux Net de Scolarisation
UEH : Université d'Etat d'Haïti
ULK : Université Libre de Kinshasa
USA : Etats-Unis d'Amérique
VIH : Virus d'Immuno-Déficience Humaine
LISTE DES GRAPHIQUES
Graphique 2.1. Evolution en % de la production du cuivre, cobalt
et du diamant, 2004-2007............27
Graphique 3.1. Evolution du PIB en %,
2003-2007..................................................................35
Graphique 3.2. Utilisation du PIB en %,
2003-2007..................................................................43
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 2.1. Production du cuivre, cobalt et du diamant,
2003-2007(Cuivre et cobalt en tonnes
et diamant en carats)
.......................................................................................27
Tableau 2.2. Répartition des frais de fonctionnement des
institutions et quelques ministères
en
CDF.........................................................................................................28
Tableau 3.1. Taux de croissance de différents secteurs et
composantes, 2003-2007(Variation en
% par rapport à l'année
précédente)
..................................................................34
Tableau 3.2. Effectifs des travailleurs de l'administration
publique et du secteur privé (en milliers)....37
Tableau 3.3. Utilisation du PIB (en millions de CDF courant de
2000), 2003-2007)........................42
Tableau 3.4. Utilisation du PIB (variation en %),
2003-2007......................................................42
Tableau 3.5. Croissance du PIB et du revenu par tête,
2003-2007.............................................43
Tableau 3.6. Situation de l'éducation à Kinshasa et
en RDC.....................................................45
Tableau 3.7. L'accès aux services de santé et de la
santé maternelle.........................................47
0. INTRODUCTION
0.1. PROBLEMATIQUE
Depuis l'accession de notre pays à la
souveraineté nationale et internationale, l'évolution du produit
intérieur brut (P.I.B en sigle), n'a pas permis la création
suffisante des richesses pour assurer un bien être à tous en vue
de lutter efficacement contre la pauvreté.
L'économie de la RDC serait l'une des économies
les moins compétitives d'Afrique1(*), la RDC faisant partie des pays les moins
avancés (PMA), étant classé en 2006 parmi les dix pays les
plus pauvres du monde. Sa structure économique est comparable à
celle des autres pays de l'Afrique centrale, mais son économie est
handicapée par une guerre civile larvée et par un des niveaux de
corruption les plus élevés du monde2(*).
La RDC, un des pays les plus vastes et les plus peuplés
du continent africain, n'a pas le niveau de vie qui devrait correspondre
à ses immenses ressources naturelles.
En dépit de l'abondance des matières
premières dont regorge la RDC, les secteurs structurés de
l'économie congolaise se sont pour ainsi dire effondrés sous
l'effet d'une gestion calamiteuse de la chose publique. Le produit
intérieur brut par tête d'habitant est l'un des plus bas du monde.
Il est actuellement estimé à moins de 80 $US par tête
d'habitant. Aussi, les pouvoirs publics sont incapables de mettre en place des
politiques économiques pouvant permettre de créer des richesses
pour améliorer la situation sociale de la population.
Aujourd'hui, l'importance du P.I.B dans le diagnostic
économique n'est plus à démontrer car, il est l'indicateur
de croissance économique c'est-à-dire celui qui mesure la valeur
des biens et services produits par les unités résidentes et
disponible pour les emplois finals, pivot de la comptabilité nationale.
L'économie congolaise a connu globalement au-delà des
fluctuations conjoncturelles, un déclin du PIB réel et avec comme
conséquence une pauvreté accentuée.
Après la sévère récession de la
décennie 1990-2000, la situation macroéconomique a connu un
rebond relatif à partir de 2002 et est demeuré relativement
stable jusqu'en 2005 grâce à la mise en oeuvre d'une politique
budgétaire et monétaire prudente, avec une relative accalmie des
affrontements armés et à une partielle réunification du
pays3(*).
Alors que 80% de la population vit en milieu rural et que le
pays bénéficie de conditions naturelles très favorables,
l'agriculture est réduite à des activités de subsistance
et sa productivité est parmi la plus faible d'Afrique. Les cultures de
rente, qui représentaient 40% de la valeur des exportations en 1960, ne
jouent plus qu'un rôle marginal suite à l'abandon d'une grande
partie de plantations4(*).
Considérée comme le moteur de l'économie
congolaise, l'industrie minière représente aujourd'hui 13,2% du
PIB, contre 25% dans les années 805(*).
Les décennies de mauvaise gouvernance, de conflits, de
dégradation du tissu économique et social, de délabrement
des infrastructures de base, ont plongé la majorité de la
population congolaise dans la pauvreté.
Ce déclin continu du P.I.B de la RDC est dû aussi
à des facteurs divers notamment :
- L'impréparation des cadres dirigeants avant l'accession
de la RDC à sa souveraineté nationale et internationale ;
- Les guerres civiles ;
- Les politiques économiques non cohérentes dont la
zaïrianisation (nationalisation) ;
- Les pillages de 1991 et 1993 qui ont détruit le tissu
économique et provoqué le chômage et la fuite des capitaux
étrangers
- La corruption et la délinquance financière des
ressources de l'Etat.
Au regard de ce qui précède, nous pouvons nous
poser la principale question suivante :
- Quelle est l'incidence de l'évolution du P.I.B sur
la pauvreté en RDC de 2003 à 2007 ?
A cela, nous pouvons ajouter d'autres sous questions
ci-dessous :
- L'évolution du PIB de la RDC est-elle positive,
mitigée ou négative entre 2003 et 2007
- Que nous révèle l'évolution du P.I.B de
la RDC sur le plan socio-économique.
0.2. HYPOTHESES DE TRAVAIL
Pour notre étude, nous formulons les hypothèses
suivantes :
- En analysant l'évolution du P.I.B de la RDC, la
création des richesses a été mitigée entre 2003 et
2007 malgré une reprise de l'activité économique à
partir de 2002
- L'accumulation des richesses intérieures est
jugée insuffisante et se fait remarquer par la pauvreté que vit
la population congolaise.
0.3. METHODES ET TECHNIQUES DE RECHERCHE
Toute démarche scientifique utilise de manière
variable un groupe de méthodes. Dans notre étude et pour
vérifier nos hypothèses, nous utiliserons
principalement :
- La méthode historique : c'est grâce
à elle que nous passerons en revue certaines données du P.I.B et
de la pauvreté de la RDC sur une période de 5 ans (2003-2007).
- La méthode comparative : elle nous permettra
de comprendre comment les données du P.I.B se rapportant à des
périodes différentes ont été comparées en
rapport avec la pauvreté.
Ces méthodes seront accompagnées des techniques
ci-après :
- La technique documentaire par la consultation des ouvrages
et autres
documents relatifs à notre sujet
- La technique statistique non seulement pour la
présentation et la collecte des données mais également
pour l'exploitation et l'interprétation des données du P.I.B de
la période allant de 2003 à 2007
- Des consultations sur webographie pour compléter nos
investigations par les informations et les données utiles.
0.4. CHOIX ET INTERET DU SUJET
Au terme de notre premier cycle d'études
universitaires, nous avons choisi d'analyser le rapport entre le PIB et de la
pauvreté en RDC. Nous avons voulu comprendre ce phénomène
et le lien qui existe entre ces deux agrégats.
L'intérêt est double : passer d'abord en
revue les différentes théories sur le PIB et la pauvreté
ensuite analyser l'évolution du P.I.B de la RDC de 2003 à
2007 en comparant les données d'une année à une
autre tout en mettant en exergue la situation socio-économique de la
population.
0.5. DELIMITATION SPATIO-TEMPORELLE
Sur le plan spatial, notre champ d'étude se limite
à la RD Congo et sur le plan temporel notre période
d'investigation va de 2003 à 2007. Le souci de nous limiter dans
l'espace temporel de 5 ans est d'avoir des données fiables, qui ont un
sens et qui peuvent être interprétées.
0.6. CANEVAS DE TRAVAIL
Compte tenu de nos hypothèses, notre étude est
subdivisée en 3 chapitres suivants :
Chapitre I :
Généralités conceptuelles sur la pauvreté et le PIB
(Produit intérieur brut). A la section 1, nous présenterons la
pauvreté et son concept, les types de pauvreté, les indicateurs
de la pauvreté, la spécifité de la pauvreté en RDC
en général et en particulier à Kinshasa et les causes de
la pauvreté et à la section 2, nous essayerons de définir
le PIB, sa formation, ses objectifs, ses limites et du rôle des secteurs
institutionnels dans la formation du PIB.
Chapitre II :
Dégradation économiques généralisée de 2003
à 2007. La première section nous montrera la distorsion dans la
structure du P.I.B, la section 2 concerne la chute de production du cuivre, du
cobalt et diamant, mamelles de l'économie congolaise, la section 3 nous
présentera le déclin et abandon du secteur agricole et dans la
section 4 nous parlerons de la destruction du tissu commercial et
industriel.
Chapitre III : Incidence de
l'évolution négative du P.I.B et l'aggravation de la
pauvreté. Nous parlerons à la section 1 de l'évolution du
PIB par secteur économique de 2003 à 2007, la deuxième
section tablera sur l'évolution des emplois en RD Congo de 2003 à
2007, la troisième section mettra en accent sur les causes de la perte
d'emplois et la section quatre, sera destiné à l'aggravation de
la pauvreté.
Une conclusion générale mettra fin à
notre étude.
CHAPITRE I. GENERALITES CONCEPTUELLES SUR LA PAUVRETE ET LE
PIB.
Les économistes utilisent beaucoup de sigles ou
abréviations et l'un des plus courants est le P.I.B, qui signifie
produit intérieur brut. Il sert communément de point de
référence pour la santé de l'économie.
D'une manière générale, on note que
lorsque le PIB augmente, la richesse du pays augmente, il y a création
des emplois, donc résorption des chômages et diminution de la
pauvreté. Plusieurs auteurs distinguent la pauvreté en l'opposant
à la richesse.
C'est encore le vieux concept « genre de
vie » qu'il faudra peut être prendre en compte dans son
ensemble6(*).
1.
La pauvreté
Décrire la pauvreté, dans un pays en
développement constitue pour un économiste une tâche de
première importance compte tenu de l'ampleur actuelle de la
pauvreté dans de nombreux pays de l'Afrique subsaharienne7(*).
Quand on réfléchit aux racines de la persistance
des situations de pauvreté, y compris dans les pays riches, on ne peut
pas évacuer la question des inégalités et des rapports de
domination qui les accompagnent. Pour deux raisons : la première
tient à la définition de la pauvreté, la seconde, à
l'explication des situations de pauvreté aujourd'hui8(*).
1.1.Définition du concept de la pauvreté
La plupart des auteurs ont essayé de donner une
définition de la pauvreté. Mais un parcours cursif des
définitions proposées montrent combien chaque auteur se sent
limité pour donner une définition précise. Certains
auteurs s'appuient seulement sur l'aspect `'revenu'' pour distinguer le pauvre
du riche, mais cela ne suffit pas. Il faut ajouter quelque chose de plus pour
faire cette distinction.
C'est encore le vieux concept « genre de
vie » qu'il faudra peut être prendre en compte. Encore faut-il
prendre le genre de vie dans son ensemble9(*).
La littérature sur le concept de la pauvreté n'a
pas encore trouvé une homogénéité dans son
ensemble. En effet, cette dernière repose sur plusieurs manières
de définir la pauvreté selon les différentes
écoles.
Selon KALONJI NTALAJA, la pauvreté est un
phénomène complexe, il change selon les circonstances des lieux
et de temps, et à l'état actuel de la recherche, il n'existe ni
concept universel, ni théorie cohérente de pauvreté :
un vide relatif est aussi manifeste au niveau de méthodes d'analyse de
ce phénomène10(*).
Pour Wresinsiki, la pauvreté est l'absence d'une ou de
plusieurs sécurités notamment celle de l'emploi qui permet
à la personne d'assumer ses obligations professionnelles, familiales,
sociales et de jouir de ses droits fondamentaux11(*).
Selon la Commission Européenne, la pauvreté est
un phénomène couvrant dans son acception non seulement l'absence
de revenus et de ressources financières, mais inclut aussi la notion de
vulnérabilité, ainsi que des facteurs tels que l'absence
d'accès à une alimentation adéquate, à
l'éducation et à la santé, aux ressources naturelles et
à l'eau potable, à la terre, à l'emploi et au
crédit, à l'information et à la participation politique,
aux services et aux infrastructures12(*).
1.1.2. Multidimentionnalité du concept de la
pauvreté
Pauvreté est un concept multidimensionnel, ce qui le
rend difficile à définir. Il est intéressant, afin de bien
cerner le concept, de se référer à l'origine du terme
« pauvreté ». Sa racine latine est
pauper (peu ou petit) qui est elle-même proche du grec
peina (la faim). La traduction grecque du mot
« pauvreté » est aporia qui
signifie absence de chemin. Nous voyons qu'en dominant les deux origines, nous
aboutissons à une double conception de la pauvreté : c'est
une notion à la fois quantitative - peu, petit, le manque de nourriture
- et, qualitative, en ce sens qu'elle traduit la condition psychologique de
celui ou celle qui ne peut trouver son chemin. Nous pouvons, aussi, retenir que
chaque école ou conception amène ses propres recommandations en
matière de mesures à prendre pour combattre ce fléau. Elle
épouse différentes formes. La revue de la littérature sur
le concept de pauvreté est extrêmement abondante et elle est
caractérisée par un niveau d'ambigüité très
élevé dans son rapport à la théorie
économique. Elle fournit plusieurs façons de définir la
pauvreté, qui conduisent évidemment à une identification
différente des pauvres. Le débat conceptuel sur la
pauvreté apparaît lorsqu'on aborde la nature de la chose
manquante13(*).
1.1.3. Cadre théorique de la pauvreté
Concept aux formes multiples, la pauvreté est un
phénomène tant sociologique, qu'économique ou encore
anthropologique. Mais les objectifs assignés à chaque corps
scientifique sont bien différents. Ainsi, ceux de l'économiste
consistent à identifier puis à quantifier le
phénomène dans un contexte donné.
Cependant les approches sont diverses, d'une école de
pensée à une autre. Ce paragraphe nous permettra de voir la
conception de certains courants comme ceux des classiques, marxistes,
néoclassiques, structuralistes et celle des contemporains.
1.1.3.1. Selon les classiques14(*)
Pauvres et riches ont toujours vécu côte à
côte, toujours inconfortablement, parfois de manière
périlleuse. Plutarque affirmait que : « les
déséquilibre entre les riches et les pauvres est la plus ancienne
et la plus fatale des Républiques. Les problèmes résultant
de cette existence est particulièrement celui de la justification de la
fortune de quelques uns face à la mauvaise fortune des autres, sont des
préoccupations de l'être aujourd'hui ».
De nombreux économistes venant de divers courants
économiques se sont déjà penchés sur la
manière d'orienter l'économie nationale en vu d'assurer le
bien-être de tout le monde.
Ainsi, les théories de la pensée classique ne
restent pas indifférentes sur les moyens à mettre à branle
pour créer les conditions de vivre dans la société. C'est
dans cette lignée qu'Adam Smith, qui est considéré comme
le fondateur de l'économie politique (1713-1790), dans la fameuse
« Enquête sur la nature et les causes de la richesse des
nations » commence par l'étude de la division du travail, car
c'est elle, selon lui qui produit l'opulence générale. La
richesse d'une nation, selon lui, est constituée de «toutes choses
nécessaires et commodes à la vie que permet d'obtenir le travail
annuel d'une nation ». Une situation qui peut générer
d'extrême abondance des biens matériels. Cette abondance veut
faire penser qu'il n'y pas de place pour la misère, voire la
pauvreté dans la division du travail.
Pour David Ricardo15(*) de sa part, voit les causes de la pauvreté
dans d'autres horizons. La pauvreté est le résultat du faible
salaire attribué aux travailleurs ne pouvant répondre à
leurs besoins.
Quant à Thomas Malthus de son côté, dans
l'énoncé de la loi de la population, voit cette dernière
« s'accroître de façon spontanée selon une
progression géométrique, alors que les moyens de substance ne
croissant au mieux que selon une progression arithmétique. La croissance
de la population finira donc par butter sur une contrainte de moyens de
subsistance disponibles. D'où une source d'inquiétude, car selon
lui, lorsque la population s'accroît, la quantité de subsistances
par tête d'habitant décroît, « l'offre de la
main-d'oeuvre étant en excédent par rapport à sa demande,
le salaire nominal baisse 16(*)».
Les grands philosophes utilitaristes du 17è
et 18è S, tels Bentham, Mill et Smith17(*), dont les idées
reposent sur les notions d'individualisme et de rationalité, ont
inspiré une définition monétaire de la pauvreté.
Selon eux, est considéré comme pauvre tout individu manquant des
ressources nécessaires pour assurer les besoins de sa famille, compte
tenu des normes en vigueur dans la société comme les normes
alimentaires, les normes vestimentaires, etc18(*).
Ainsi être pauvre, ce n'est pas pouvoir subvenir aux
besoins de sa famille, ne pas disposer de capital suffisant pour assurer sa
descendance. Cette vision de la pauvreté propose de fixer un seuil
minimal correspondant aux normes nutritionnelles : il s'agit des
ressources minimales permettant de se procurer les biens alimentaires dont les
valeurs nutritionnelles couvrent les besoins journaliers individuels. Ce seuil
minimal, complété par un seuil non alimentaire, sous entendu les
biens de consommation non alimentaire, définit un seuil de
pauvreté monétaire.
Mais, Karl Marx19(*) considère la pauvreté comme une sorte
d'oppression. Ici, la pauvreté s'entend comme fruit de l'organisation
économique elle-même de la société, qui exploite les
uns tout en excluant les autres du système de production.
En somme, nous pouvons dire que les classiques dégagent
une vision sur la pauvreté comme un manque de ressources
monétaires autrement dit, comme une expression de privation.
1.1.3.2. Selon les néoclassiques20(*)
A priori, nous devons noter qu'une très grande partie
des idées théoriques trouvées chez les
néoclassiques ont été développées par les
classiques. Nous prenons le cas du principe d'utilité qui a
été développé par J.B.Say. Mais, nous
considérons aussi que le philosophe J. Bentham qui en 1789, formule le
plus clairement ce qu'il appelle : « la nature a
placé l'humanité sous le gouvernement de deux maîtres
souverains, la peine et le plaisir, c'est à eux seuls de
démontrer ce que nous devons faire et de déterminer ce que nous
ferons ».
Pour les utilitaristes, la chose en question, c'est le
bien-être économique. Certains font parfois
référence au bien-être économique sous le terme
anglais economic welfare.
Les welfarists ramènent le concept du bien-être
soit directement au concept d'utilité, soit indirectement via le terme
du bien-être économique comme l'utilité
générée par la consommation totale. L'utilité
elle-même est conçue comme un état mental, tel que le
bonheur, le plaisir ou la satisfaction du désir procuré à
une personne par la consommation (ou la possession) des biens et services.
Selon les néoclassiques, `'un individu qui n'arrive pas
à maximiser le nécessaire afin de combler ses besoins en termes
des biens et services est en situation de pauvreté''. Dans ce sens, on
croit que le concept de pauvreté tire ses origines de la théorie
microéconomique moderne et découle de l'hypothèse de base
que les individus maximisent leur bien-être.
1.1.3.3. Selon les structuralistes21(*)
Selon cette école de pensée
latino-américaine, la pauvreté tire son origine dans les types de
relations développés par les pays pauvres (Sud) avec les pays
industrialisés (Nord). Ils constatent que ces rapports (Nord-Sud) ne
sont profitables unilatéralement qu'aux pays développés
alors que les pays en voie de développement voient leurs termes de
l'échange se dégrader constamment.
1.1.3.4. Approches contemporaines22(*)
Selon l'approche de John Friedman (1992), dans son article
paru dans la Revue Internationale des sciences sociales, il tente de modeler sa
réflexion sur la pauvreté structurelle dans un modèle
d'autonomisation axé sur l'économie familiale :
« la famille a besoin de produire ses propres moyens de subsistance
qui constituent la base du pouvoir social ». Suivant l'analyse de la
pauvreté structurelle, la pauvreté est le produit des
données de l'ordre socio-économique qui tendent à
entraîner un exode général des petits paysans
arrachés de leur terre23(*).
1.1.4. Autres réflexions
Amartya SEN, lui, selon le professeur C.
Morrison, « fonde ses réflexions sur la pauvreté en
termes de capacités ou incapacités des individus à
répondre à leurs besoins de base, ce qu'il appelle encore
CAPABILITIES24(*).
Pour la Banque Mondiale, dans son rapport de 2001 sur le
développement dans le monde apparaît avec une nouvelle
définition de la pauvreté. Selon la BM, la définition
ayant été axée sur la consommation et le revenu permettant
de satisfaire les besoins essentiels est trop étroite.
Présentement, la pauvreté élargie, selon le rapport,
comprend 3 parties :
- Accès au capital sous toutes ses formes :
capital éducatif, physique, financier, moyens de production (terre),
capital social lié aux relations et obligations
réciproques ;
- Sécurité : les pauvres souffrent de leur
vulnérabilité à des risques souvent liés :
maladies, mauvaise récolte, violence, épidémie, conflits
ou guerre civile, désastres naturels,
- Participation au pouvoir : les pauvres sont souvent
exclus ou discriminés à cause de leur caste, race ou ethnie.
1.1.4.1. Types de pauvreté25(*)
Le Programme des Nations Unies pour le Développement
(PNUD) distingue trois types de pauvreté : la pauvreté
monétaire, alimentaire et humaine.
1.1.4.2. La pauvreté monétaire26(*)
Il y a pauvreté monétaire lorsqu'on est dans une
situation où le revenu du citoyen est insuffisant pour satisfaire ses
besoins de subsistance. La Banque mondiale mesure la pauvreté
monétaire en fixant le niveau de revenu à 1 $/personne/jour.
Aussi, d'après l'analyse de la pauvreté vue sous l'angle de
revenu : « est pauvre toute personne qui vit avec moins
d'un dollar américain par jour ».
1.1.4.3. La pauvreté alimentaire
La pauvreté alimentaire prend en compte les besoins
minima en termes alimentaires. D'habitude, les Institutions des Nations Unies
utilisent deux méthodes de prise en compte : la méthode de
l'équilibre calorico-protéique de la FAO et la méthode
anthropométrique de l'OMS. Selon la FAO, toute personne adulte qui
consomme moins de 2 300 calories par jour est considérée
comme pauvre. L'OMS, quant à elle, utilise le rapport
anthropométrique chez les enfants : le rapport poids/âge
qu'elle compare aux indicateurs retenus pour une population d'enfants
normaux27(*).
1.1.4.4. La pauvreté humaine28(*)
Le PNUD a réussi à agréger plusieurs de
ces indicateurs en un indicateur unique, l'indice de développement
humain (IDH) celui-ci se concentre sur trois éléments :
espérance de vie, l'alphabétisation et le revenu pour jouir des
conditions de vie convenables. L'intérêt de cet indicateur est de
mettre en évidence le fait qu'un degré relativement
élevé de développement humain peut être obtenu
malgré la faiblesse de revenu national. En 1997, le PNUD a introduit un
autre indicateur composite, relatif à la pauvreté humaine (IPH).
Selon une étude du milieu de l'année 1980 dans les grandes villes
de la RDC, la pauvreté frappe près de 80% de la population
urbaine.
1.1.5. Les indicateurs de la pauvreté29(*)
Un indicateur de pauvreté sert à mesurer ou
identifier les pauvres en recourant à des variables observables qui
permettent d'approcher approximativement la réalité à
laquelle cette pauvreté peut être attachée.
Un indicateur de la pauvreté diffère de la
mesure de la pauvreté ou de l'indice de la pauvreté. L'indicateur
de la pauvreté identifie les pauvres en étudiant les variables
mesurables qui permettent de palper approximativement la réalité
de cette pauvreté.
Les mesures et les indices de pauvreté, quant à
eux, vont plus loin que les indicateurs de pauvreté car ils donnent un
sens précis au niveau critique appelé seuil de
pauvreté.
Les indicateurs de la pauvreté sont :
- Le revenu ;
- L'accès à l'assainissement,
- Le logement,
- L'accès à l'eau,
- L'accès à l'électricité,
- L'accès aux soins de santé,
- L'accès à l'éducation,
- L'espérance de vie,
- etc.
1.1.5.1. Les domaines de la
pauvreté
Par domaine de la pauvreté, il faut attendre un
domaine de la vie privée ou sociale par où la pauvreté est
révélée. Une classification par domaine est
étroitement liée aux dimensions de la pauvreté. Il faut
retenir 20 domaines30(*) :
1. Nutrition et sécurité alimentaire 11. Services
et dépenses publiques
2. Santé et Hygiène 12. Crédit
3. Revenu 13. Implication sociale
4. Contrôle de naissance 14. Vulnérabilité
aux crises
5. Actifs 15. Travaux ménagers
6. Education et information 16. Infrastructures
économiques
7. Habitat 17. Travail
8. Propriété terrienne et agriculture 16. Droit
et liberté
9. Sécurité civile 19. Perception de la
pauvreté
10. Dignité personnelle 20. Habillement
1.1.5.2. Spécificité de la pauvreté en
RDC
Cette section aborde la spécificité de la
pauvreté en RD Congo qui est le premier Objectif du Millénaire
pour le Développement (OMD). Elle traitera 2 phénomènes
essentiels liés à la pauvreté notamment l'explosion
démographique et les crises politiques et économiques. L'exode
rural est très élevé en RD Congo au détriment des
campagnes rurales.
1.1.6. L'explosion démographique à Kinshasa
La population de la ville Kinshasa a augmenté d'une
façon vertigineuse. En 1881, Kinshasa comptait 5 000 habitants. Elle
s'est rapidement accrue pour atteindre 200 000 habitants en 1960.
L'explosion, c'est à l'indépendance, Kinshasa est passé de
200 000 habitants en 1960 à près de 6 000 000
habitants en 2003 sur une population totale estimée à plus ou
moins 70 millions pour tout le pays31(*).
Aujourd'hui, Kinshasa à elle seule, représente
34,2% de toute la population urbaine de la RDC. La structure de la population
kinoise laisse voir l'image d'une population caractéristique des pays en
voie de développement avec une forte proportion de jeunes et une faible
proportion de personnes âgées et une pauvreté permanente.
Le taux de croissance démographique en RD Congo s'est
maintenu à un niveau constant de plus de 3%, n'a fait qu'aggraver la
pauvreté de la population congolaise.
1.1.6.1. Les crises politiques et économiques
Depuis l'indépendance, la RDC ne connaît que des
guerres civiles qui se sont succédé et qui ont aggravé la
situation économique. A cela, il faut ajouter les choix des politiques
économiques comme la nationalisation (zaïrianisation) des
entreprises de 1973, les pillages de 1991 et de 1993 qui ont
complètement détruit le tissu économique et
entraîné la fuite des capitaux étrangers. Toutes ces crises
politique et économique ne font que s'accentuer au fil de temps,
poussant ainsi les villageois dans un état de pauvreté totale
à quitter les villages pour venir vivre à Kinshasa.
1.1.6.2. Les causes de la pauvreté32(*)
Plusieurs facteurs entrent en ligne de compte pour
déterminer les causes de la pauvreté. Du résultat des
consultations participatives auprès des populations, partenaires
nationaux et internationaux, il ressort les causes suivantes :
- La mauvaise gouvernance : c'est la politique qui peut
faire le bonheur ou le malheur d'un peuple. Aussi, les politiques en RDC sont
incapables et corrompus. Cette mauvaise gouvernance couvre l'ensemble du
domaine de gestion publique. Les autorités publiques sont incapables
d'avoir une vision des problèmes de développement et ne mettent
en place aucune planification pour sortir la population de la pauvreté
dans laquelle elle vit. La RDC est classée parmi les 6 premiers pays
les plus corrompus du monde ;
- Les valeurs sociales : les us et coutumes, les valeurs
sociales en général, sont à la base de la pauvreté.
Ceci s'observe à travers le traitement inégal
réservé aux femmes dans les domaines de la culture et du loisir,
dans la gestion des ressources humaines en matière d'emplois et de
salaires, des infrastructures socio-économiques ;
- Manque des ressources financières : par manque
de revenu, la population vit ce que nous avons appelé la pauvreté
monétaire ;
- L'ignorance : qui influe sur le traitement
inégal réservé aux femmes, sur le manque d'entretien des
infrastructures, de l'environnement, l'absence de la productivité et du
travail.
2.
Le produit intérieur brut
C'est en consultant les statistiques des pays qui n'ont pas
encore développé les comptes nationaux que l'on se rend compte
combien il est difficile de mesurer l'activité économique
globale. Les informations collectées, pour chaque domaine de production,
étaient partielles et disparates.
Ainsi, pour savoir ce qui se passait dans l'économie
tout entière, des systèmes de comptabilité nationale
furent adoptés dans les grands pays.
Sans remonter aux précurseurs de la comptabilité
nationale (Quesnay, Lavoisier, Vauban, au XVIIIème S) ni aux
prolongements dans les travaux macroéconomiques de la pensée
économique classique (Smith, Ricardo, Marx, au XIXème
S), on épinglera pour notre étude deux moments pivots du
P.I.B33(*).
L'Union Soviétique en 1923, pose le premier jalon et
c'est assez logique. Sa volonté de planification centrale de
l'économie exigeait d'avoir une vision claire de grands agrégats
du tissu de production. Donc, le P.I.B égale outil de planification,
cela reste conceptuellement vrai aujourd'hui, y compris dans les
économies du marché34(*).
Le second jalon prend forme après la crise de 1929-1934
avec la montée en force progressive de la théorie
Keynésienne et son accent- crise du capitalisme aidant- sur la relance
de l'économie par les dépenses publiques et, donc sur
l'importance d'une connaissance fine de leviers de comptabilité
nationale.
On doit à Keynes les principaux agrégats
utilisés aujourd'hui, dont les premières systématisations
sous forme de P.I.B verront le jour au lendemain de la 2ème
guerre mondiale.
La priorité était alors de construire les
économies dévastées et, pour mesurer les progrès
accomplis, le P.I.B en sera l'aune35(*).
On notera aussi que suite à la demande du
congrès américain en 1932, Simon Kuznets a créé
une comptabilité nationale aux Etats-Unis, et donc inventé le
produit intérieur brut, en 1934, afin de mesurer l'effet de la grande
dépression sur l'économie. On ne disposait à cette
époque d'aucun indicateur synthétique.
1.2.1. Définition
Les divers comptes qui permettent la formation des grandeurs
caractéristiques de l'activité économique nationale sont
des quantités globales ou agrégats correspondant à des
ensembles statistiques bien définis. Les agrégats
présentent dans des optiques différentes le circuit
économique : approche par la production, approche par les
dépenses et approches par les revenus.
Dans le cadre de notre travail, nous adoptons les
définitions suivantes :
- Par la production
Le PIB est la somme des valeurs ajoutées
créées dans l'économie au cours d'une certaine
période36(*).
La valeur ajoutée par une firme durant le processus
de production est la valeur de sa production moins la valeur de ses
consommations intermédiaires37(*).
Les consommations intermédiaires regroupent les biens
et les services ayant servi à la réaliser la production durant la
période et ayant disparu dans le processus de production (ils ont une
durée de vie inférieure à un an)38(*)
- Par les dépenses
Le PIB est la valeur (en euros, en dollars, etc.) des biens et
services `'finaux'' produits dans l'économie durant une période
donnée39(*). Cela
peut aussi être conçu comme la somme des valeurs ajoutées
par les entreprises le long de la chaîne de production de ces biens
finaux.
- Par les revenus
Le PIB est la somme des revenus distribués dans
l'économie au cours d'une période donnée.
Considérons les revenus dont dispose une entreprise
après avoir payés ses consommations
intermédiaires :
- Une partie de ces revenus est prélevée par l'Etat
sous la forme des taxes (impôts indirects) ;
- Une partie sert à payer les salaires (revenu du
travail) ;
- Le reste va dans la caisse de l'entreprise.
Dans le cadre de cette étude on s'intéressera
plus à la première approche qui concerne la production. En effet,
le P.I.B correspond à la valeur totale de la production
économique interne des biens et services marchands par l'ensemble des
agents économiques résidents.
1.2.2. P.I.B marchand et P.I.B non marchand
La comptabilité nationale, dans la formation du P.I.B,
calcule le P.I.B marchand et le P.I.B non marchand :
- Le P.I.B marchand mesure la production des biens et services
qui s'échangent sur un marché ou qui sont susceptibles de
s'échanger moyennant le paiement d'un prix. Ainsi, le P.I.B marchand est
calculé à partir des valeurs ajoutées des entreprises et
est évalué au prix du marché.
- Le P.I.B non marchand fournit une estimation de l'ensemble
des services fournis par les administrations publiques à titre gratuit.
Il obéit à une logique d'équité, de justice
sociale.
1.2.3. Importance du P.I.B40(*)
La croissance économique est appréciée
à travers les variations des principaux indicateurs économiques
définis par la comptabilité nationale.
Les économistes utilisent les variables P.I.B,
inflation et chômage pour suivre d'année en année les
évolutions économiques et les comparer entre pays. Au delà
de cette simple mesure des évolutions, cependant, ils s'efforcent
d'expliquer celles-ci dans le but, éventuellement, de les
améliorer.
En résumé, de tout temps, on a
procédé à la comparaison de la richesse nationale, du
produit national et du revenu national des divers pays. A l'heure actuelle, on
y recourt très largement, soit que l'on veuille apprécier dans le
temps l'évolution du potentiel productif, de la productivité ou
du bien être d'une nation, soit que l'on souhaite classer les nations
selon leur niveau d'activité économique ou leur niveau de bien
être40(*).
1.2.3.1 Les limites du P.I.B41(*)
Une idée simple est très largement
répandue dans la littérature économique selon laquelle
plus la croissance du P.I.B est forte, plus le bien être collectif et
individuel pourra être lui-même élevé. Cette
proposition, pour n'être pas complètement fausse, pose cependant
un certain nombre de problèmes. En effet, la croissance du P.I.B peut
s'accompagner de déséquilibres économiques et
sociaux graves : augmentation des inégalités des
richesses, fort taux de chômage, exclusion et pauvreté42(*).
1.2.3.2. Le P.I.B, une estimation et non une mesure exacte
Les méthodes de calcul de grands agrégats ne
sont pas homogénéisées dans l'ensemble des pays. Le calcul
du P.I.B implique une saisie d'informations auprès des agents
économiques pour estimer la valeur ajoutée. La confiance que l'on
peut accorder aux renseignements ainsi collectés va donc, en premier
lieu, dépendre des moyens matériels et humains dont les
organismes chargés d'élaborer les statistiques disposent. Dans
les pays développés, ces moyens existent, ainsi les entreprises
sont obligées de tenir une comptabilité précise, selon des
règles normalisées, identiques pour toutes les firmes (bilan,
compte de résultats,...) et doivent dégager certains soldes, dont
la valeur ajoutée, qui seront ensuite pris en compte par les
statisticiens nationaux pour le calcul du P.I.B.
La situation dans nombre de pays du Tiers monde est souvent
différente. Le degré de fiabilité des indicateurs fournis,
tel que le P.I.B, est alors nettement plus faible que celui dans les pays
développés.
1.2.4. Economie réelle et informelle
Certaines richesses ne sont pas prises en compte dans le
P.I.B. Le produit de l'économie souterraine, c'est-à-dire de
l'ensemble des activités qui échappent au contrôle de
l'Etat, est occulté.
Par ailleurs, certains biens détruits par
l'activité humaine ne sont pas comptabilisés dans les
consommations intermédiaires et n'apparaissent donc pas avec un signe
négatif dans le calcul du P.I.B.
Ensuite, une partie de la production n'est pas prise en compte ou
est sous-évaluée. Sont ainsi concernées :
- L'exclusion du travail domestique
- L'exclusion du travail bénévole
- L'économie souterraine ou plus communément
appelé travail au noir
- La production non marchande de l'Etat est souvent
sous-évaluée.
1.2.5. Rôle des secteurs
institutionnels dans la formation du PIB
L'activité économique peut être
définie comme l'allocation des ressources découlant de
l'interaction des décisions de divers groupes socio-économiques
qualifiés d'agents économiques43(*).
Les économistes disent alors qu'il s'agit d'un
ménage ou une personne morale c'est-à-dire une entreprise, une
administration publique ou une association. Les unités institutionnelles
ayant la même activité principale et la même source
principale sont regroupées en six secteurs institutionnels44(*) :
· Les ménages ;
· Les sociétés non financières
(SNF) ;
· Les sociétés financières ;
· Les administrations publiques ;
· Les institutions sans but lucratif au service au
service des ménages (ISBLSM) ;
· Le Reste du Monde (RM).
L'ensemble des unités non résidentes, dans la
mesure où elles entretiennent des relations économiques avec des
unités résidentes, sont regroupées dans une
catégorie appelée Reste du Monde45(*).
Chacun rassemble des unités institutionnelles,
c'est-à-dire les unités qui disposent d'une comptabilité
complète et d'une autonomie de décision dans l'exercice de leurs
fonctions principales.
1.2.5.1. Les
ménages46(*)
La fonction principale des ménages est la consommation
à partir de ressources principales obtenues de deux
manières :
· D'une part par la rémunération des
facteurs de production, à savoir le travail, la terre et le
capital ;
· D'autre part, par les transferts effectués par
d'autres secteurs institutionnels à destination des ménages.
En effet, les ménages sont le principal
débouché de l'économie. C'est d'eux que l'offre de travail
s'adresse et ils exercent une influence profonde sur la marche des entreprises
en décidant de l'allocation de leurs revenus entre achats de biens et
services d'une part, épargne et placement d'autre part.
Si les entreprises sont des centres de décisions pour
ce qui touche la production des biens et services, ainsi que l'allocation et la
combinaison des ressources productives, les ménages sont principalement
les centres où sont prises les décisions relatives à
l'offre de travail et à l'utilisation des revenus. En choisissant leur
approvisionnement en bien et services, les ménages orientent la
production et en déterminent indirectement l'ampleur. En
épargnant, ils fournissent aux entreprises les capitaux financiers
nécessaires à la réalisation des investissements en vue de
maintenir ou, le cas échéant, d'accroitre la production47(*).
1.2.5.2. Les
sociétés non financières
Les sociétés non financières regroupent
l'ensemble des sociétés et quasi-sociétés ayant les
statuts juridiques d'entreprise dont la fonction principale est de produire des
biens et services marchands dont le prix de vente est constitué du
coût de la production et d'une marge bénéficiaire dans un
but lucratif48(*).
Etant agents responsables de la production, c'est à eux
qu'incombe la mise en oeuvre des facteurs de production (travail, capital et
ressources naturelles), activité qui les amène à exercer
une influence déterminante sur le degré de l'emploi dans
l'économie ainsi que sur le volume des investissements.
Enfin, leurs ressources sont le résultat de la
production et des éventuelles subventions versées par les
administrations publiques.
1.2.5.3. Les
sociétés financières49(*)
Les sociétés financières (ou SF) sont
constituées par l'ensemble des sociétés et quasi
sociétés dont la principale fonction est d'offrir des services et
intermédiation financière et/ou d'exercer des activités
financières auxiliaires. Leurs ressources sont des fonds provenant des
engagements financiers50(*).
Aussi, les sociétés financières mettent
en rapport les agents ayant des besoins de financement à la recherche
des fonds avec ceux ayant les capacités de financement et recherchant
des placements.
1.2.5.4. Les
administrations publiques51(*)
Les administrations publiques sont regroupées sous le
sigle APU. La fonction principale de ces unités institutionnelles est de
produire des services non marchands et/ou d'effectuer des opérations de
redistribution des revenus ou du patrimoine national. Elles tirent la majeure
partie de leurs ressources des contributions obligatoires (impôts et
taxes).
L'Etat se trouve en tête de cette catégorie
d'agents avec ses services traditionnels : l'administration
générale, l'éducation, la promotion de la santé
publique, la justice et la police, la défense, l'infrastructure et
l'aménagement du territoire, etc.
1.2.5.5. Les institutions
sans but lucratif au service des ménages52(*)
Les institutions sans but lucratif au service des
ménages (ISBLSM) regroupent diverses structures dont certaines sont des
associations. Leur point commun est de produire des services pour les
ménages, d'autre part, elles sont financées par des cotisations
volontaires et parfois par la vente des biens et services.
Du point de vue économique en RDC de la façon
dont la comptabilité nationale les prend en compte, les ISBLSM affichent
un rôle négligeable ; il en résulte que dans les
statistiques globales, leur consommation est ajoutée à celle des
ménages53(*).
1.2.5.6. Le reste du
monde
Le secteur reste du monde (RM) ne représente pas un
véritable secteur institutionnel. Il enregistre les opérations
que les unités institutionnelles résidentes entretiennent avec
les unités institutionnelles non résidentes
(Importations/Exportations).
1.2.5.7. Classification par
secteurs économiques
En RDC, la comptabilité nationale est basée sur
les secteurs économiques :
- Le secteur primaire qui comprend l'agriculture, la
sylviculture, la pêche, l'élevage et les mines ;
- Le secteur secondaire : comprend les industries, les
bâtiments et les travaux publics. Le secteur secondaire part de produits
réalisés dans le secteur primaire ;
- Le secteur tertiaire représenté par les
services et le commerce.
Le premier chapitre vient de nous familiariser avec les
concepts pauvreté et P.I.B. Nous sommes ainsi fixés quant
à la compréhension de ces deux concepts. La compréhension
du P.I.B nous permettra d'aborder le chapitre deux dont l'objet est la
dégradation économique généralisée de 2003
à 2007.
CHAPITRE II : DEGRADATION ECONOMIQUE GENERALISEE DE 2003
A 2007
L'évolution de la situation économique d'un pays
est analysée à partir de l'évolution des principaux
agrégats de quatre secteurs de l'économie à savoir :
- Le secteur réel (la croissance économique,
l'inflation et la consommation des biens et services)
- Le secteur finances publiques (la pression fiscale et le
déficit public)
- Le secteur monétaire (l'offre et la demande de la
monnaie),
- Les relations extérieures (le taux de change, les
réserves internationales, le déficit de la balance commerciale et
la dette extérieure.
Les facteurs qui expliquent la dégradation
socio-économique de la RDC sont anciens et nombreux. Ils datent de
l'indépendance du pays en 1960 et ont évolué
successivement, se consolidant toujours davantage à cause d'une gestion
peu orthodoxe. Ces facteurs sont entrés en synergie avec les ajustements
politiques et structurels du FMI et BM.
Ces indicateurs constituent le cadre économique et
financier dans lequel l'activité économique se réalise.
La RDC serait l'une des économies les moins
performantes d'Afrique, faisant partie des pays les moins avancés (PMA)
et étant classée en 2006 parmi les dix pays les plus pauvres du
monde.
2.1. Dégradation
économique généralisée
La République Démocratique du Congo
connaît depuis 19960, une situation socio-économique aussi
dramatique que préoccupante - son produit intérieur brut (PIB) a
marqué un net recul de -1,4% dès l'année 1989 ; entre
1988 et 1997, la baisse cumulée du PIB commercialisé est de
l'ordre de 34,8% alors que la population de la RD Congo s'accroît de 3,1%
chaque année.
De plus le pouvoir d'achat de la population s'est fortement
dégradé à cause d'une hyperinflation qui a atteint 355%
contre 10 000 % en 1994 et 8 828% en 1993.
La monnaie nationale a connu une forte
dépréciation car son taux de change pour un $US est passé
de 3 Nouveaux Zaïres (NZ) en octobre 1993, 155 000 NZ à fin
décembre 1996 ; 110 000 NZ à fin décembre 1997,
1,55 FC à fin juillet 1998, 3,5 FC en décembre 1998 et 10,50 FC
en août 199954(*).
Par ailleurs, les budgets annuels de l'Etat, entre 1990 et
1999 ont été en deçà de 500 millions de dollars
américains. Ces budgets furent exécutés difficilement
parce que d'une part, les recettes escomptées ne furent jamais
réalisées et d'autre part, l'Etat avait du refaire, en 1995 et
1996, des cessions au service de la dette, vis-à-vis de son
créancier privilégié qui est le Fonds Monétaire
International.
S'agissant de la dette en général, il
convient de rappeler que son montant s'évaluerait à environ 14
milliards de dollars américains alors que le PIB, en 1998, est
estimé à moins de 5 milliards de $US. Donc, l'endettement global
est de 300% environ par rapport au produit intérieur brut (PIB) ;
ce qui est excessif et insoutenable.
Dans ce chapitre, nous nous pencherons sur l'économie
réelle car, ce secteur constitue le champ d'action de notre
étude.
2.1.1. Distorsion dans la structure du PIB en RD Congo
La distorsion de la structure du PIB a été
observée de 1990 à 2001. En effet, l'activité de
production a été caractérisée par une atonie d'une
telle ampleur que le PIB était régulièrement en
régression. Entre 1990 et 2001, cet agrégat a ainsi
baissé d'environ 52% pendant que la population s'est accru de
près de 35% entraînant un recul de la production des secteurs
institutionnels et de la consommation des ménages55(*).
2.1.2. Les causes de la distorsion dans la structure du
PIB
Parmi les causes de cette évolution en régression
du PIB, on peut citer :
- Accroissement exponentiel d'une dette extérieure
dont le service s'avérera de plus en plus lourd au fil de
temps ;
- Rupture dès 1991 de la coopération
bilatérale et multilatérale qui privera définitivement la
RDC d'importants apports financiers dont il avait besoin ;
- Les pillages de 1991 et 1993 qui ont détruit le tissu
économique et provoquer la fuite des capitaux étrangers ;
- Les guerres de 1996 et 1998 ainsi que les conflits
armés qui ont également conduit à la destruction de
l'outil de production et ont eu comme corollaires le découragement des
investisseurs étrangers et le tarissement de l'aide publique au
développement, principale source de financement de l'investissement
public ;
- La mauvaise gestion de la chose publique ;
- Insuffisance des crédits bancaires en faveur des
secteurs productifs ;
- Désordre monétaire et financier se traduisant
par la présence au pays de plusieurs zones monétaires.
Les conflits ont eu un impact énorme sur la distorsion
dans la structure du PIB. En effet, les infrastructures de base ont souffert
d'un manque d'entretien et des dégâts physiques, de nombreuses
institutions étant totalement saccagées. Nombreuses aussi, sont
des entreprises qui ont perdu leurs avoirs, leurs biens, leur personnel et
leurs réseaux commerciaux. L'économie toute entière a
été transformée et désormais axée sur
l'agriculture de subsistance et l'activité informelle, à cause de
l'effondrement des exportations.
A cela, il faut ajouter, les infrastructures
délabrées, l'existence d'un cadre légal incertain et de la
corruption, un manque d'ouverture économique et financière du
gouvernement. Tout cela constitue des obstacles à l'investissement et
à la croissance économiques.
Après une baisse réelle ininterrompue du PIB de
5,5% en moyenne par an entre 1991 à 2000, le taux de croissance est
devenu positif passant de -2,1% en 2001, à 3,5% en 2002, à 5,7%
en 2003, à 6,6% en 2004 et à 6,5% en 2005 grâce aux
reformes structurelles dans tous les secteurs de l'économie
nationale56(*).
Le secteur tertiaire est dominé par les transports et
les télécommunications. Surtout cette dernière branche a
attiré des investisseurs (Vodacom, Zain, Tigo et CCT) avec l'expansion
de la téléphonie mobile qui permet de relier les principales
villes du pays grâce au système GSM. La forte augmentation des
abonnés (de quelques milliers seulement au début de la
décennie à plus de 6 500 000 en 2007) a eu un impact
important sur le PIB57(*).
L'analyse de la distorsion dans la structure du PIB de 2003
à 2007 laisse voir que l''économie de la RDC demeure encore
fragile malgré la reprise de la croissance en 2002. Cette reprise de la
croissance a eu lieu suite au retrait des troupes d'occupation ainsi que par
plusieurs missions du FMI et de la BM. Ces deux institutions financières
internationales sont intervenues pour mettre en place des plans de
développement. En dépit de ces efforts, une grande part de
l'économie de la RDC reste cependant hors des indicateurs du PIB,
l'économie souterraine restant majoritaire.
2.1.3. Chute de production du cuivre, cobalt et du diamant,
mamelles de l'économie congolaise
La production minière, qui a commencé
voilà plus d'un siècle, a joué un rôle important
dans la gestion économique de la RDC depuis l'indépendance
jusqu'à la fin des années 80. En effet, le sous-sol de la RDC est
compté parmi les plus riches au monde au regard de la géologie et
de la minéralogie. Etant donné cet avantage naturel, la
défaillance de l'économie de la RDC est
généralement attribuée à «la
malédiction des ressources naturelles»58(*).
LA RDC possède des gisements contenant une cinquantaine
de minerais recensés mais seulement une douzaine de ces derniers sont
exploités.
Les réserves du diamant, du cuivre et du cobalt sont
très importantes. La RDC est le pays qui possède la
deuxième réserve mondiale en cuivre avec 10% du total
recensé sur la planète et surtout les plus importantes
réserves de cobalt (près de 50%). Les recettes d'exportation
atteignaient en 1990 environ un milliard de dollars américains59(*).
La chute de la production du cuivre et du cobalt a
commencé avec celle de la GECAMINES. Avec une concession de plus de
18 800 km2 pour le cuivre, la GECAMINES était la
principale entreprise minière du pays et fournissait en 1980 environ 66%
des recettes budgétaires de l'Etat et 70% de ses recettes
d'exportation.
En termes chiffrés, la production du cuivre, cobalt et du
diamant de 2003 à 2007 se présente de la manière
suivante :
TABLEAU N° 2.1 : Production du cuivre, cobalt
et du diamant de 2004 à 2007
(Cuivre et cobalt en tonnes
et le diamant en carats)
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
TOTAL
|
Cuivre
|
19 019
|
26 371
|
97 300
|
225 792
|
604 064
|
Cobalt
|
10 246
|
8 244
|
15 385
|
18 017
|
94 353
|
Diamant
|
29 503
|
32 591
|
26 034
|
28 949
|
145 347
|
Source : BCC, Evolution Economique Récente, 2010,
p.33
Graphique n° 2.1. : Evolution en % de la
production du cuivre, cobalt et du
diamant de 2004
à 2007
Source : fait par nous-mêmes à partir du
tableau ci-dessus
L'analyse du tableau et graphique ci-dessus montre que
malgré la reprise d'activités économiques amorcées
depuis 2002, l'évolution de la production du cuivre, du cobalt et du
diamant de 2004 à 2007 reste inférieure par rapport à
celle de la décennie 1980 à 1990.
Seule la production du cuivre a connu une certaine embellie
durant la période sous revue.
Les mesures de restructuration et de la libéralisation
du secteur minier prises depuis 2004 sur l'ensemble du territoire nationale
n'ont rien donné, d'autant plus qu'on a assisté à
l'expropriation des terres des paysans au profit des nouvelles concessions
minières, à la fraude généralisée et aux
contrats léonins.
La production minière industrielle s'est
effondrée avec la GECAMNES, dont la production du cuivre est
passée de 465 000 tonnes (à 2 855 USD la tonne, en 1990)
à 19 000 tonnes (à 1 800 USD la tonne, en 2002)
entraînant des conséquences économiques et sociales
importantes60(*).
A cela, il faut ajouter la chute de la production du cobalt
produit par la GECAMINES et celle du diamant par la MIBA.
2.2. Distorsion dans l'utilisation du PIB au niveau des
finances publiques
2.2.1. Frais généraux exorbitants
Cette manière de dépenser n'a pas
commencé seulement avec les institutions de la 3ème
République. En effet ceci a opposé en son temps le feu cardinal
MALULA au feu maréchal MOBUTU en 1973.
Aujourd'hui, certains organes de la presse écrite
fustigent la façon dont les animateurs des institutions et
ministères sont entrain d'exceller en matière de dépenses
qui n'ont aucun impact positif sur le vécu quotidien de la
population.
Aussi, le journal `'La Tempête des Tropiques'' dans sa
livraison n° 3853 du mercredi 03 mars 2010, dans son article
intitulé « L'égoïsme et la cupidité des
dirigeants », a publié des données chiffrées
sur la répartition des frais de fonctionnement mis à la
disposition des animateurs des institutions et de quelques ministères
que nous reprenons au tableau ci-dessous.
Tableau n° 2.2. : Répartition des frais
de fonctionnement des institutions et
quelques ministères
en CDF
Institutions/Ministères
|
Frais de fonctionnement
|
Cabinet institution/
|
% par cabinet /
|
|
total
|
ministère
|
Ministère
|
Sénat
|
29 266 307 109,00
|
20 955 576 846,00
|
71,60
|
Assemblée Nationale
|
75 584 038 095,00
|
45 754 378 500,00
|
60,53
|
Ministère de la Décentralisation et
|
2 166 954 662,00
|
1 333 453 500,00
|
61,54
|
Aménagement du Territoire
|
|
|
|
Présidence
|
-
|
4 626 629 723,00
|
-
|
Primature
|
-
|
4 594 507 959,00
|
-
|
Source : Tempête des Tropiques n° 3853 du
03/03/2010
En observant le tableau ci-dessus, il est remarqué que
les cabinets des institutions publiques celles de Sénat et de
l'Assemblée Nationale et celui du ministère de la
Décentralisation et Aménagement du Territoire se sont
taillé la part du lion en s'octroyant respectivement 71,6%, 60,5% et
61,5%.
De son côté, le journal `'le Phare'' dans son
édition n° 3809 du vendredi 16/04/2010, intitulait à la Une
« Le comité de politique monétaire tire la sonnette
d'alarme, le train de vie de l'Etat inquiète, les institutions
invitées à dépenser moins ».
La notion de justice distributive est complètement
ignorée par nos dirigeants qui ne voient que leurs propres
intérêts. Au moment où la majorité de la population
congolaise croupit dans la pauvreté, les dirigeants s'arrogent des
sommes fabuleuses qui pourraient servir à la réhabilitation des
routes, écoles ou hôpitaux pour soulager tant soit peu la
misère du peuple.
2.3. Déclin et abandon du secteur agricole
En 1978, M. SAOUMA, directeur général de la FAO
affirmait : « c'est aux pays en voie de
développement eux-mêmes qu'incombe la lourde responsabilité
d'accorder la priorité voulue à leur développement
alimentaire et agricole. Car tout part de là ! Tant en occident
qu'au Japon, c'est le détonateur agricole qui fut à l'origine du
progrès »61(*).
Théoriquement, l'économie d'un pays est
subdivisée en trois secteurs, à savoir : le secteur primaire
(dominé par les activités agricoles), le secteur secondaire
(dominé par les activités industrielles) et le secteur tertiaire
(dominé par les services).
En RDC, depuis les années soixante, on assiste à
la régression des activités agricoles. Avant cette date,
c'est-à-dire jusqu'aux années soixante, on retiendra que
l'agriculture était un secteur économique important car il
contribuait jusqu'à 50% au PIB (contre 20% pour les minerais)62(*).
A l'époque, l'agriculture était
structurée et organisée mais, depuis les années soixante,
nous assistons au déclin et à l'abandon du secteur agricole. La
crise de l'agriculture est liée à la crise que connaît
l'économie congolaise.
Pendant la colonisation, l'agriculture était surtout
orientée vers l'exportation. De 1965 à 1976, dans le cadre de la
lutte pour l'indépendance économique, on assiste à une
reprise timide des activités agricoles malgré l'absence
remarquable d'une politique cohérente en la matière. Il s'en est
suivi une détérioration de la production agricole et une
destruction des exploitations agricoles à la suite des mesures de
Zaïrianisation de 1973.
Avec le déclin et l'abandon du secteur agricole, la RDC
vit dans un état d'insécurité alimentaire, d'augmentation
des importations des produits de première nécessité et de
la baisse des exportations des produits de rente.
2.3.1. Insuffisance des moyens de transport et d'entretien des
routes
Le développement d'un pays ne peut se réaliser
que s'il dispose de bonnes voies de communications (routes) praticables. Sur le
plan économique, les routes permettent l'évacuation des produits
agricoles vers les grands centres de consommation et l'approvisionnement des
campagnes en produits manufacturés. Les routes permettent de relier les
centres urbains aux milieux ruraux et facilitent ainsi l'intensification des
échanges.
L'effondrement du système de transport en RDC est le
résultat de la détérioration des infrastructures physiques
et des performances médiocres des institutions techniques en charge de
sa gestion et son entretien. Aucune de ces institutions n'est suffisamment
outillée pour gérer le réseau de transport et, en
particulier en assurer l'entretien et la maintenance. Cela est dû en
grande partie au manque de ressources financières suffisantes et
adéquates pendant toute une décennie. Le manque de ressources a
entraîné le vieillissement du personnel chargé de la
maîtrise technique et la gestion de l'outil de travail, l'absence des
équipements appropriés et la fuite du personnel qualifié
et expérimenté63(*).
2.3.2. Etat des routes
Autrefois, les infrastructures routières comptaient
environ 145 000 km et se répartissaient de la façon
suivante :
- 20 700 km de routes nationales ;
- 20 000 km de routes régionales
prioritaires ;
- 17 000 km de routes régionales
secondaires ;
- 87 300 km de routes d'intérêt local et
agricole (routes de desserte agricole)64(*).
D'autre part, sur les 2 349 des routes asphaltées,
environ 1 810 étaient construites avant 1960. Ceci explique leur
plus grande dégradation.
Pour un pays aussi grand (2 345 000km2),
les infrastructures de transport jouent un rôle majeur. L'état des
routes en RDC est désastreux. La réalité de la situation
se traduit par une insuffisance totale de l'offre des services de transport,
accentuée par le mauvais état des infrastructures de transport et
par la non satisfaction chronique de la demande.
Cette carence constitue un obstacle majeur au
développement économique, entrave les échanges
commerciaux, et restreint l'accès des populations aux services sociaux
de base.
Le réseau de transport n'offre plus aux secteurs
économiques les infrastructures et les services qui favorisent les
échanges de toutes natures et qui améliorent la mobilité
des personnes et des biens65(*).
2.3.3. Insuffisance des moyens de transport66(*)
Les entreprises publiques qui ont le monopole d'exploitation
des infrastructures des transports de masse ne sont ni performantes ni
compétitives, à cause de l'insuffisance des ressources
financières allouées aux investissements nécessaires et
à l'entretien des infrastructures et équipements existants.
La situation désastreuse que connaît le
système des transports en RDC est la conséquence d'un
environnement peu sensible à une gestion efficiente dans lequel
évoluent les acteurs du secteur. Cet environnement qui entrave le bon
fonctionnement des entreprises existantes et la création des nouvelles
unités, est caractérisé par un cadre réglementaire
anachronique non incitatif, une insécurité permanente des
personnes et des biens, un accès difficile aux marchés de
financement et surtout l'absence d'une politique cohérente
régissant le secteur.
2.3.4. Politique des prix et médiocrité des
circuits de commercialisation
Depuis l'indépendance du pays jusqu'à la fin de
l'année 2007, en passant par la période de l'hyper inflation des
années 90-2000, le taux de change et l'indice des prix à la
consommation ont toujours évolué de façon synchrone. Le
comportement de ces deux indicateurs de la stabilité du cadre
macroéconomique reflète l'évidence selon laquelle
l'inflation en RDC était considérée comme étant
d'origine monétaire à cause principalement de la
monétisation à outrance du déficit du
trésor67(*).
Suite à la situation désastreuse des routes et
des diverses tracasseries des agents de la Police Nationale, des forces
armées et des autres services de sécurité, les circuits de
commercialisation sont mal exploités. Avec la réhabilitation de
certains tronçons tels que Kisangani-Bunia, Kisangani-Lubutu, le circuit
commercial entre la province Orientale et les provinces du Nord et Sud-Kivu
permettra d'approvisionner la ville de Kisangani, qui est le chef lieu de la
province orientale et un grand centre de consommation, en produits agricoles
vivriers.
2.4. La destruction du tissu commercial et industriel
La destruction du tissu commercial et industriel de la RDC tient
à deux causes principales :
- La zaïrianisation (ou nationalisation)
- Les pillages de 1991 et 1993.
2.4.1. La zaïrianisation
Le secteur privé a évolué, depuis environ
4 décennies, dans un environnement économique
particulièrement difficile en RDC. En effet, les effets conjugués
de l'effondrement du cours du cuivre et du crash pétrolier sur
l'économie, les mesures suicidaires de Zaïrianisation et de la
radicalisation, ainsi que des grèves régulières et un
climat d'insécurité généralisé des
années 1990 ont contribué à briser l'essor des secteurs
productifs, en installant un climat de méfiance, particulièrement
auprès des opérateurs économiques expatriés,
entrainant ainsi la fuite des capitaux.
Les `'acquéreurs'' bénéficiaires des
entreprises nationalisées se sont distingués par une
mégestion caractérisée. Ceci a eu comme
conséquences :
- La régression des investissements tant agricoles
qu'industriels ;
- La carence des pièces de rechange ;
- L'abandon par les acquéreurs de la plupart des
entreprises suite au manque de financement ;
- La disparition d'emploi pour les congolais68(*)
2.4.2. Les pillages
Avant le début des années 1990,
l'économie congolaise était proche de l'effondrement à
cause de la mauvaise gestion économique, de la corruption et de
l'instabilité politique. Les années 1990 ont été
marquées par des épisodes successifs de regain de la
violence : les pillages de 1991 et de 1993, un premier conflit
armé69(*).
Les pillages de 1991 et 1993 ainsi que les guerres de 1996 et
1998 et d'autres conflits armés ont également conduit à la
destruction de l'outil de production et ont eu comme corollaire le
découragement des investisseurs étrangers et le tarissement de
l'aide publique au développement, principale source de financement de
l'investissement public.
L'on constate à la même période un recul
de l'investissement de 13% en 1990 à 4,4% en 2000. Il en résulte
la perte d'emploi et la baisse des revenus, suite à la fermeture d'un
nombre important d'entreprises accentuant ainsi le chômage et la
pauvreté dans le pays70(*).
Le deuxième chapitre II vient d'analyser d'une
façon théorique l'évolution structurelle du PIB de la RDC
en relevant les causes qui ont entraîné la chute de cet
agrégat. Ceci nous permet d'aborder le troisième chapitre qui est
consacré à l'incidence de l'évolution négative du
PIB sur l'aggravation de la pauvreté.
CHAPITRE III : INCIDENCE DE L'EVOLUTION NEGATIVE DU PIB
SUR L'AGGRAVATION DE LA PAUVRETE
Le présent chapitre a pour objet d'interpréter
les résultats de l'étude sur l'incidence de l'évolution
négative du PIB et l'aggravation de la pauvreté en RDC.
Il est subdivisé en quatre sections dont la
première porte sur l'évolution du PIB par secteur
économique de 2003 à 2007, la deuxième renseignera sur
l'évolution de la perte d'emplois en RDC de 2003 à 2007, la
troisième tablera sur les causes de la perte d'emplois et la
quatrième parlera de l'aggravation de la pauvreté.
3.1. Evolution du PIB par secteur économique de 2003
à 2007
Nous présentons au tableau ci-dessous les
résultats de l'évolution du PIB de la RDC de 2003 à 2007
pour les trois principaux secteurs économiques.
Tableau n° 3.1. Taux de croissance de
différents secteurs et composantes de
2003 à 2007
(Variation en % par rapport
à l'année précédente)
Secteurs d'activités
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
I. Secteur des biens
|
4,6
|
6,6
|
7,2
|
3,7
|
3,5
|
1. Agriculture, chasse, sylviculture et pêche
|
1,2
|
0,6
|
2,9
|
3,2
|
3,3
|
2. Industries extractives
|
13,2
|
16,4
|
13,6
|
0,9
|
2,5
|
3.Activités de fabrication
|
-3,3
|
24,0
|
5,6
|
0,9
|
5,1
|
4. Production et distribution d'électricité, de
gaz et eau
|
8,3
|
-7,4
|
1,7
|
4,3
|
1,8
|
5.Contruction
|
23,8
|
22,5
|
24,1
|
13,2
|
5,4
|
|
|
|
|
|
|
3. Services
|
8,0
|
7,5
|
8,7
|
9,1
|
11,1
|
1. Commerce de gros et de détail
|
3,5
|
5,7
|
9,9
|
8,9
|
13,1
|
2.Transports, enteposage et communication
|
27,8
|
11,3
|
10,1
|
12,5
|
10,9
|
3.Services marchands
|
6,2
|
8,1
|
8,5
|
7,5
|
6,9
|
4. Administration publique et défense,
sécurité sociale obligatoire
|
14,7
|
11,6
|
-3,5
|
5,8
|
6,2
|
Droits et taxes à l'importation
|
4,7
|
11,5
|
13,7
|
14,0
|
19,0
|
Produit intérieur brut
|
5,8
|
6,6
|
7,8
|
5,6
|
6,3
|
Source : BCC, Rapport annuel 2007, p.21
Graphique n° 3.1. Evolution du PIB en % de 2003
à 2007
Source : Fait par nous-mêmes à partir du
tableau n°
Le tableau ci-haut qui, à la lumière de
l'évolution de différents secteurs contribuant à la
formation du PIB, tente de dresser l'évolution de cet agrégat,
durant la période allant de 2003 à 2007.
En 2003, il y a eu une reprise de la croissance du PIB et la
décélération de l'inflation. Le taux de croissance a
été de 5,8% en 2003 contre 3,5% une année plutôt.
Toutes les branches de l'économie ont impulsé cette croissance
à l'exception de celle des industries manufacturières. Le taux de
l'inflation fin période s'est fixé à 4,4% en 2003 contre
15,8% en 200271(*).
L'évolution du taux de croissance du PIB en 2004 s'est
établie à 6,6% en dépassement de 0,6 point de pourcentage
de l'objectif retenu dans le PEG. Toutes les branches de l'économie,
à l'exception de « électricité et
eau » et ce, malgré la vétusté de leur outil de
production ; ont contribué à l'amélioration de ce
taux.
Au cours de l'année 2005, l'économie congolaise
s'est caractérisée par un taux de croissance élevé
et une inflation nettement supérieure à la moyenne africaine
(8,5%)72(*).
Vu sous l'approche de la valeur ajoutée, les secteurs
suivants ont contribué à la réalisation de cette
croissance selon leur pourcentage: le secteur primaire, le secteur
secondaire et le secteur tertiaire.
En 2006, par l'approche de la valeur ajoutée,
l'évolution du PIB est expliquée par un repli de
l'activité dans les branches `'eau et électricité,
industries de fabrication et activités extractives et
métallurgiques'' dont les contributions ont été
faibles ; s'élevant respectivement à 0,6%, 0,7% et 2,1%.
A l'inverse, les contributions des autres branches ont
été significatives, à l'instar du commerce de gros et de
détail, de l'agriculture, sylviculture, chasse et de pêche, des
bâtiments et travaux publics ainsi que de transports et communication.
En dépit d'un certain ralentissement, la croissance
économique amorcée depuis 2002 s'est poursuivie en 2006 pour les
secteurs industriels et de services. Les réalisations de la production
intérieure à la fin décembre situent les taux de
croissance de l'activité économique à 5,6% contre 7,8% en
200573(*).
Au cours de l'année 2007, les résultats
primaires des réalisations de la production établissent la
croissance économique à 6,3% contre une prévision de 6,5%.
Comparée à l'année 2006 où le taux de croissance
s'est situé à 5,6%, l'activité économique s'est
améliorée de 0,7 point de pourcentage.
Examinée sous l'approche de la valeur ajoutée,
la croissance économique en 2007 est le fait du maintien de
l'activité dans tous les secteurs économiques. Les contributions
les plus significatives à la croissance ont été
réalisées par le secteur des services. En effet, son
activité s'est améliorée de 11,2% contre 9,2% en 2006
grâce notamment au dynamisme observé dans les branches `'commerce
de gros et de détail'' ainsi que `'transport et communication''.
3.2. Evolution des emplois en RD Congo, de 2003 à
2007
La situation de l'emploi est préoccupante en RD-Congo.
En effet, selon les études menées par le Bureau International du
Travail et la BCC, le chômage et l'auto-emploi englobent une grande
partie de la population congolaise. Lors des années prospères de
la RDC jusqu'au recensement de 1982, le taux était estimé
à 6%. Et pourtant, nul n'ignore que la réduction de la
pauvreté est tributaire du plein emploi et d'un travail décent
pour tous.
Le tableau ci-dessous nous montre l'évolution des
effectifs des travailleurs de l'administration publique et du secteur
privé de 2003 à 2007.
Tableau n° 3.2. Effectifs des travailleurs de
l'administration publique et du
secteur privé (en
milliers)
|
|
|
|
|
|
Variation en %
|
|
|
|
|
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
A. Travailleurs dans l'administration publique
|
534,0
|
595,6
|
596,0
|
696,4
|
620,1
|
36,2
|
11,6
|
0,1
|
16,8
|
-11,0
|
- Personnel sous-statut
|
214,8
|
233,5
|
234,8
|
282,9
|
254,2
|
26,0
|
8,7
|
0,6
|
20,5
|
-10,1
|
- Pensionnés civiles et militaires
|
127,4
|
152,1
|
147,0
|
199,3
|
179,8
|
62,1
|
19,4
|
-3,4
|
35,6
|
-9,8
|
- Enseignants
|
191,8
|
210,0
|
214,2
|
214,2
|
192,2
|
34,2
|
9,5
|
2,0
|
2,0
|
-10,3
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
B. Travailleurs dans le secteur privé
|
3 373,7
|
9 065,4
|
10 884,9
|
11 017,1
|
11 282,2
|
5,0
|
168,7
|
20,1
|
1,2
|
2,4
|
- Affiliés à l'INSS
|
160,7
|
219,5
|
226,5
|
230,8
|
235,4
|
5,0
|
36,6
|
3,2
|
1,9
|
2,0
|
- Non affiliés à l'INSS
|
3 213,0
|
8 845,9
|
10 658,4
|
10 786,3
|
11 046,7
|
5,0
|
176,3
|
20,5
|
1,2
|
2,4
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
C. Total des travailleurs (A+B)
|
3 907,7
|
9 661,0
|
11 480,9
|
11 713,5
|
11 902,3
|
8,4
|
147,0
|
18,8
|
2,0
|
1,6
|
D. Nombre d'emplois créés
|
302,7
|
5 753,4
|
1 819,9
|
232,6
|
997,9
|
485,5
|
1 800,6
|
-68,4
|
-87,2
|
329,0
|
E. Population active
|
33 847,5
|
34 736,8
|
35 611,3
|
36 503,8
|
38 009,7
|
2,5
|
2,5
|
2,5
|
2,5
|
4,1
|
F. Nombre des chômeurs
|
16 440,3
|
15 770,5
|
17 663,2
|
17 994,8
|
17 940,6
|
1,3
|
-4,1
|
12,0
|
-0,4
|
2,0
|
G. Taux de chômage
|
48,5
|
45,4
|
49,6
|
48,2
|
47,2
|
-1,2
|
-6,4
|
9,3
|
-2,8
|
-2,1
|
Source : BCC, Rapport annuel 2007, p.52
De l'analyse de ce tableau, il ressort que de 2003 à
2007, le nombre d'emplois créés n'est pas consistant. On remarque
seulement une nette amélioration en 2004. En effet, le nombre d'emplois
était passé de 302,7 en 2003 à 5 753,4 en 2004 pour
le secteur privé et pour l'administration publique de 534,0 à
595,6 pour la même période.
Durant les années 2005 et 2006, il y a eu des
variations négatives dont les causes pourraient être les tensions
politiques et l'insécurité observées avant et après
les élections, qui ont provoqué une certaine réticence
chez les investisseurs expatriés.
La croissance retrouvée de l'économie congolaise
a été dopée en grande partie par l'engouement des
activités liées au secteur de réhabilitations des
infrastructures de base. La réalisation de ces activités a
nécessité naturellement le recours à des nouvelles
unités de main-d'oeuvre, tandis que les chantiers ouverts ne pouvaient
durer éternellement. Il en ressort que la plupart des emplois
créés dans ce domaine constitueraient ce que l'on qualifie
d'emplois précaires dans la mesure où les nouvelles unités
recrutées ont plus de chance de retrouver la grande famille de
chômeurs une fois les chantiers fermés.
D'une manière générale, le chômage
et le sous-emploi frappent indistinctement les hommes et les femmes, quel que
soit le niveau d'instruction. Le chômage des jeunes est très
préoccupant avec 28 pour cent des actifs de moins de 24 ans74(*).
Le tableau n° 4 est en contradiction flagrante avec les
chiffres communiqués par l'ambassade américaine, section
économique.
Il faut donner ces chiffres en émettant des
réserves car le taux de chômage en RDC, depuis 2002, tourne autour
de plus ou moins 97% d'après cette source.
3.3. Les causes de la perte d'emplois
La perte d'emplois a comme causes principales les points
ci-après :
- la destruction et la dégradation de l'outil de
production ;
- le mauvais état des infrastructures de
communication ;
- le faible taux d'accroissement des investissements ;
- les guerres ;
- les tracasseries administratives ;
- l'insécurité juridique ;
- la mauvaise gouvernance
- la corruption.
La crise d'emplois qui a pris corps depuis plus de trois
décennies en RDC explique en grande partie l'enracinement de la
pauvreté que le développement fulgurent de l'informel, comme
mécanisme d'adaptation, n'a pu qu'entériner. En l'an 2000 par
exemple, l'emploi représentait seulement 2% de la population totale de
la RDC, 4% de la population active.
Les caractéristiques particulières à une
grande partie de cette population qui se situe à la marge du
marché du travail en RDC rendent illusoire tout espoir de trouver un
emploi : soit parce que beaucoup de personnes sont initialement trop
faiblement qualifiées, soir parce qu'elles sont tout simplement
relativement trop âgées. Mais, l'inactivité de ces
personnes est également due au fait qu'elles sont trop nombreuses,
c'est-à-dire qu'il s'agit du chômage de masse.
Les deux pillages de 1991 et 1993 ont largement
contribué à la perte d'emploi. En effet, l'année 1991 est
marquée par le début de la Conférence Nationale
Souveraine, les émeutes populaires et les pillages de l'appareil
économique à Kinshasa, Mbuji-Mayi et Lubumbashi. L'année
1993 était secouée par les émeutes sanglantes et les
scènes des pillages à Kinshasa et en provinces. Ces pillages
à répétition ont ainsi détruit les infrastructures
industrielles, commerciales bref le tissu économique national.
D'après la Fédération des Entrepreneurs du Congo (FEC),
près de 1885 entreprises ont été touchées par les
pillages et les dommages causés se chiffreraient à 1 milliard de
$US repartis de la manière suivantes :
- 13,4 millions de $US de solde de caisse perdu
(2%) ;
- 588,8 millions de $US de stocks perdus (60,5%) ;
- 365 millions d'infrastructures endommagées
(37,5%) ;
- 100 000 emplois perdus75(*).
La perte d'emploi était également
observée à la GECAMINES, qui était citée parmi les
grands employeurs de la RDC. En 1990, elle comptait 35 000 agents dont
91,8% étaient des agents d'exécution. La restructuration
envisagée pour réduire le coût d'exploitation en diminuant
l'effectif du personnel et rentabiliser la GECAMINES par exemple, s'est
répercuté sur l'environnement social du Katanga. Cette
restructuration a entrainé un délestage d'une importante partie
du personnel. De 38 000 travailleurs en 1989, l'effectif du personnel est
passé à 26 000 et 19 000 respectivement en 1996 et
1998. Le groupe sud de la GECAMINES (Lubumbashi et Kipushi) a perdu 3 500
agents de son effectif total76(*).
3.3.1. Evolution de la perte des revenus
La perte des revenus trouve son fondement dans le faible taux
de nombre d'emplois créés. En effet, la majorité de la
population de la RDC ne dispose pas d'un revenu minimum vital, et ne doit sa
survie qu'à quelques réflexes ou fibres de solidarité
familiale, clanique,...à travers les réseaux d'amis ou des
condisciples dont on a réussi à garder les traces, de membres
d'une corporation culturelles ou religieuse.
Le manque de revenu minimum nécessaire à la vie
pour la majorité des congolais s'explique par le niveau très
élevé de sous emplois des facteurs humains inhérents
à la destruction des infrastructures économiques à la
suite des pillages et autres guerres d'agression ou de libération, dans
un contexte d'absence de tout système d'allocation pour
chômeurs.
Or l'emploi constitue justement une source et/ou une occasion
d'accroitre son revenu et par conséquent d'avoir la possibilité
de nourrir, de vêtir, de garantir les soins médicaux de sa
famille, d'instruire ses enfants,...
Le tableau n° 5 indique de quelle manière
l'évolution de la perte des revenus s'est observée à
travers les variations de nombre des chômeurs. En effet, de 2003 à
2007, il n'y a eu aucune embellie justifiant une augmentation des revenus
à travers la création d'emplois. Seulement, on remarquera une
légère baisse de chômeurs en 2004 et 2006 avec
respectivement les taux de variation de -4,1% et de -0,4%.
3.4. L'aggravation de la pauvreté
La RDC expérimente depuis 2001 les programmes
d'ajustement qui visent la croissance économique et qui ont
commencé à donner des résultats probants après une
année de mise en oeuvre. Dans la lutte contre la pauvreté, elle
compte également sur certaines stratégies contenues dans le DSCRP
de juillet 2006.
En 2003, la population de la RDC était estimée
à environ 56 625 000 habitants. Sur cette population,
près de 45 300 000 personnes survivaient avec seulement 135 FC
(au taux de change de 450 FC pour un dollar) de consommation
journalière chacune. En terme de proportion, cela représente
quelque chose comme 80% de la population dont le niveau de vie se situe
en-deçà du fameux seuil de pauvreté (monétaire)
fixé à un dollar américain soit (au taux de change de
référence) 450 FC par personne et par jour77(*).
C'est en 2005 qu'on a une première estimation de la
pauvreté monétaire en RDC. Si l'incidence de la pauvreté
nationale est estimée à 71,3% en RDC, elle varie de 41,6%
à 93,6% par provinces78(*).
La comparaison géographique montre que la province de
Kinshasa est la plus éloignée de la pauvreté en RDC. En
effet, l'incidence de la pauvreté y est de 41,6%. Par ailleurs, comme
elle représente 10,7% de la population nationale, cette province
concentre finalement 6,1% des pauvres congolais79(*).
Cette comparaison géographique de la pauvreté en
RDC80(*) se
présente de la manière suivante :
- Au niveau national 71,3%
- Kasaï Occidental 55,8%
- Kasaï Occidental 62,3%
- Katanga 69,1%
- Sud Kivu 84,7%
- Maniema 58,5%
- Nord Kivu 72,9%
- Province Orientale 75,5%
- Equateur 93,6%
- Bandundu 89,1%
- Bas Congo 69,8%
- Kinshasa 41,6%
Les enquêtes montrent que c'est dans la catégorie
des ménages d'inactifs, chômeurs et retraités, les
ménages informels non agricoles et les ménages informels
agricoles que l'on retrouve le plus de pauvres. La pauvreté existe aussi
bien dans des ménages des agents oeuvrant dans le public et dans une
moindre proportion dans les ménages du privé.
L'analyse des données ci-dessus montre à
suffisance que la majorité des congolais vivent en dessous du seuil de
la pauvreté et ce, malgré les ressources naturelles nombreuses
dont regorge le pays.
L'incidence de la pauvreté nationale est estimée
à 71,3% en RDC mais, elle varie de 41,6% à 93,6% selon les
provinces81(*)
3.4.1. La consommation
La structure des dépenses des ménages
révèle une prédominance des dépenses alimentaires
qui font partie des besoins incompressibles aussi bien pour les non pauvres que
pour les pauvres. Les dépenses non alimentaires représentent une
part relativement importante des dépenses globales des
ménages.
On note également que la part des dépenses de
santé des non pauvres est supérieure à celle des pauvres.
Il en est de même des dépenses d'éducation. Autrement dit,
les ménages pauvres investissent moins dans le capital humain
(santé et éducation) et accroissent la probabilité pour
leurs enfants de rester dans la pauvreté.
Par l'approche de la demande, la structure du PIB se
présente de la manière suivante :
TABLEAU N° 3.3.Utilisation du Produit
Intérieur Brut (en millions de CDF courant)
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
1. Consommation des ménages
|
1 870 480,1
|
1 742 919,4
|
1 940 833,3
|
2 589 871,9
|
3 468 478,3
|
2. Consommation publique
|
275 297,4
|
419 839,5
|
724 612,9
|
882 498,3
|
952 729,4
|
3. Formation brute de capital fixe
|
286 759,0
|
481 185,0
|
679 861,0
|
841 683,9
|
1 003 506,7
|
4. Variation des stocks
|
28 320,9
|
30 567,2
|
41 397,5
|
45 345,0
|
50 765,0
|
5. Exportations des biens et services
|
616 491,0
|
913 995,9
|
1 174 158,6
|
1 472 186,2
|
2 360 884,3
|
6. Importations des biens et services (-)
|
778 693,5
|
987 507,0
|
1 152 923,1
|
1 679 593,6
|
2 654 031,8
|
7. Importations nettes des biens et services
|
-162 202,5
|
-73 511,1
|
21 235,5
|
-207 407,4
|
-293 147,5
|
Produit Intéreur Brut
|
2 298 655,5
|
2 601 000,0
|
3 407 940,1
|
4 131 991,7
|
5 182 331,9
|
Source : BCC, d'après les résultats des
travaux de la C.E.S.C.N.
En termes de pourcentage, les variations de l'utilisation du
Produit Intérieur Brut donnent le tableau ci-dessous :
TABLEAU N° 3.4.: Utilisation du Produit
Intérieur Brut (Variations en %)
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
1. Consommation des ménages
|
8,03
|
4,65
|
0,00
|
5,41
|
3,25
|
2. Consommation publique
|
-10,95
|
40,29
|
11,29
|
10,76
|
13,53
|
3. Formation brute de capital fixe
|
3,81
|
13,47
|
16,75
|
9,73
|
12,32
|
4. Variation des stocks
|
140,86
|
86,20
|
2,67
|
4,00
|
4,71
|
5. Exportations des biens et services
|
-19,22
|
41,39
|
3,93
|
-1,05
|
15,84
|
6. Importations des biens et services (-)
|
-13,99
|
20,76
|
6,98
|
11,17
|
13,49
|
6. Importations nettes des biens et services
|
-75,11
|
803,27
|
-11,16
|
-73,73
|
74,82
|
Produit Intéreur Brut
|
5,8
|
6,6
|
7,8
|
5,6
|
6,3
|
Source : BCC, d'après les résultats des
travaux de la C.E.S.C.N.
En analysant le tableau des variations de l'utilisation du PIB
de 2003 à 2007, il est observé qu'il y a eu une
légère amélioration de 2003 à 2005 respectivement
5,8% en 2003, 6,6% en 2004 et 7,8% en 2005. A 2006, il y a eu une
régression en passant de 7,8% en 2005 à 5,6%. L'année
2007 a accusé une légère hausse, le PIB a connu une
croissance de 6,3%.
Bien que les variations de l'utilisation du PIB de la
période de notre étude soient positives, les consommations de
ménages ne représentent qu'une part minime. Ceci s'explique par
le fait que le revenu des ménages n'a pas suivi l'évolution
positive du PIB par manque d'emploi que connaît la majorité de la
population congolaise.
Graphique n° 3.2. Utilisation du PIB en % de 2003
à 2007
Source : fait par nous-mêmes sur base du tableau
n° 6
La croissance du PIB réel et du revenu par tête
de 2003 à 2007 n'a pas été assez significative et ceci
reflète l'état de la pauvreté que vit le peuple congolais.
TABLEAU N° 3.5. Croissance du PIB et du revenu
par tête de 2003 à 2007
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
PIB courant pat tête (USD)
|
100,6
|
112,7
|
120,1
|
141,3
|
160,0
|
PIB réel par tête (en USD aux pris de 2000)
|
81,7
|
84,8
|
87,7
|
88,9
|
93,96
|
Taux de croissance du PIB réel par tête
|
3,0
|
3,8
|
3,4
|
2,0
|
5,69
|
Taux de croissance du PIB réel
|
5,8
|
6,6
|
6,5
|
5,1
|
6,3
|
Source : BCC, Rapport annuel 2007, p.5
De 2003 à 2007, l'indice du développement humain
a continué à augmenter, atteignant 0,425 en 2007 contre 0,415 en
2006, soit une variation de 2,4% suivant ainsi le rythme positif de la
croissance économique de la même période82(*).
Malheureusement, il n'y a pas eu de corrélation entre
cette embellie de l'amélioration de l'IDH et de la croissance
économique avec la situation de la pauvreté en RD Congo.
3.4.2. Le secteur informel
Quoi que ne contribuant pas dans la formation du PIB, ce
secteur est le principal pourvoyeur d'emplois en RDC et source de revenus pour
faire face à la pauvreté que vit la majorité des
congolais. Le secteur informel, pour la ville de Kinshasa par exemple, fournit
65,6 des emplois suivi de loin par l'administration publique (11,9%), le
secteur privé formel (8,8%), l'agriculture (5,2% actifs occupés)
et enfin les entreprises publiques (5,0%)83(*).
Le secteur informel joue un rôle positif au sens
où il fait partie des stratégies de survie des ménages en
période de crise. Mais la multiplication des unités de production
informelles dans un contexte de stagnation économique se traduit
également par une précarisation croissante des emplois
créés.
3.4.3. L'éducation
Malgré le désenchantement que suscite bien la
persistance des maux qu'on doit s'efforcer d'éradiquer, l'école
continue à mobiliser les populations congolaises autour d'une
espérance majeure, celle de sortir de la pauvreté, de l'ignorance
et du sous-développement. Il reste que l'école congolaise va
très mal, et que la mise sur pied d'une école de qualité
est un impératif qui exige des évolutions majeures de la part de
tous les acteurs et consommateurs de l'école congolaise. Il n'y a pas
que le sida qui tue, une mauvaise école est le virus le plus dommageable
dans un contexte de sous-développement chronique.
Le secteur d'éducation est dans un état de
détérioration et de déperdition avancé. Le taux
brut de scolarisation est en forte régression. En 2002, une étude
menée par la Banque mondiale dénommée « Le
Renouveau du Système Educatif de la RDC84(*) » (RSEN) a indiqué quatre
problèmes importants qui minent l'accès et la qualité de
l'enseignement en RDC, à savoir :
- Une couverture relativement faible au niveau primaire, avec
de grandes inégalités dans l'accès et une extension
incontrôlée au niveau du secondaire et du supérieur,
- Une grave détérioration de la qualité
de l'enseignement à tous les niveaux,
- Un système d'administration scolaire lourd et
désuet
- Un très bas niveau de dépenses et un
système de financement inefficace et inéquitable.
Le tableau ci-dessous, donne les taux de scolarisation pour
la ville de Kinshasa et l'ensemble de la RDC.
TLLLLLL
TABLEAU N° 3.6. Situation de l'éducation
à Kinshasa et en RDC TT7JJJJJJ
L. L'EDUCATION A KINSHASA
|
Kinshasa
|
RDC
|
Taux Brut de Scolarisation (TBS) dans le primaire
|
|
|
- 2005 (Enquête 1-2-3)
|
112,6%
|
90,9%
|
- 2001 (Enquête MICS 2)
|
76,3%
|
51,7%
|
Taux Net de Scolarisation (TNS) dans le secondaire
|
|
|
- 2005 (Enquête 1-2-3)
|
47,0%
|
25,7%
|
Proportion de la population de 15 ans et plus
alphabétisée
|
|
|
- 2005 (Enquête 1-2-3)
|
67,6%
|
43,2%
|
Niveau d'instruction de 15 ans et plus
|
|
|
- Aucune instruction
|
4,9%
|
20,1%
|
- Primaire
|
21,1%
|
31,3%
|
- Secondaire
|
59,4%
|
44,8%
|
- Programme non former
|
2,2%
|
0,6%
|
- Universitaire
|
12,5%
|
3,2%
|
Proportion de ménages habitant à plus de 2 km d'une
EPP
|
98,3%
|
83,9%
|
|
|
|
Source : DSCRP : Enquête 1-2-3, MICS 2,
p.10
C'est donc dans la province de Kinshasa que le taux de
scolarisation et le taux d'alphabétisation sont les plus
élevés en RDC : taux net de scolarisation dans le primaire
de 74,8% contre 55,0% pour la RDC, taux d'alphabétisation 67,6% à
Kinshasa contre 43,2% en RDC85(*)
Toutes ces disparités en matière
d'éducation ne permettent pas à la population congolaise de
lutter efficacement contre la pauvreté par manque du savoir.
Aucune volonté politique, aucune adhésion
entière à un projet de la société, aucun dialogue
ne peut exister si une population est maintenue dans l'ignorance86(*). L'éducation, la
formation sont des droits de l'homme au même titre qu'une vie
décente.
Au niveau de l'enseignement supérieur et universitaire,
la recherche et le développement, qui est censé être le fil
conducteur du développement du pays, traverse une crise aiguë du
fait qu'elle ne s'inscrit pas dans les priorités présentes de la
RDC. Les dysfonctionnements ci-après sont observés :
1. les inégalités sociales dans
l'accès ;
2. le nombre limité d'enseignants qualifiés, de
laboratoires, de bibliothèques et
3. le coût élevé de l'enseignement
privé87(*).
3.4.4. L'état socio-économique des femmes
L'élimination de la disparité entre les sexes
figure parmi les actions à entreprendre pour la lutte contre la
pauvreté. Cette disparité s'observe dans l'éducation et
l'emploi.
Le taux net de scolarisation des filles semble
s'écarter de celui des garçons à mesure que le niveau
d'instruction monte. Outre la barrière financière, la grossesse
ou le mariage précoce constitue des obstacles à la scolarisation
des jeunes filles.
En ce qui concerne l'inégalité de l'emploi, les
conditions d'activités des femmes sont plus précaires que celles
des hommes.
3.4.4.1. La malnutrition et la mortalité infantile
Liée souvent à la pauvreté, la
malnutrition affecte beaucoup d'enfants dans le pays en développement et
la RDC n'y échappe pas. D'une manière générale, la
mesure de la malnutrition infantile concerne les enfants de moins de 5 ans.
L'accès limité de la population à l'eau potable renforce
les maladies d'origine hydrique qui figurent parmi les causes de
mortalité infantile. De même, l'insuffisance des toilettes pour
l'évacuation d'excréments accentue la propagation des maladies
infectieuses et surtout les maladies diarrhéiques qui sont aussi l'une
des causes de la malnutrition88(*).
Les rapports MICS et EDS 2007 informent suffisamment sur la
situation de malnutrition et mortalité infantile en RDC. En effet, pour
la malnutrition, 7,7% d'enfants sont nés avec un poids inférieur
à 2,5 Kg, 45,5% en retard de croissance chronique (Taille/âge) et
24,2% en retard de croissance sévère (Taille/âge). En ce
qui concerne la mortalité infantile, le taux de mortalité
néonatale est de 27% et de 92% pour la mortalité infantile
(enquête EDS 2007) et 126% pour l'enquête MICS89(*).
3.4.4.2. La santé maternelle
L'inégalité selon le genre dans le domaine de
l'éducation et du travail rend déjà les femmes
vulnérables (faiblesse du capital humain et financier). Un accès
limité au service de santé ne fait qu'accroître cette
vulnérabilité. Les chiffres repris dans le tableau ci-dessous
nous renseignent sur la situation de la santé maternelle en RDC.
3.4.5. Les infrastructures de
santé90(*)
Le centre de santé est l'infrastructure de santé
la plus utilisée autant à Kinshasa (67,5%) que sur l'ensemble de
la RDC (63,2%). En revanche, les hôpitaux sont moins
fréquentés (36,6%) du fait de leur éloignement. Les
services de santé ne sont pas suffisants pour accueillir les malades vu
la croissance de la population. A Kinshasa par exemple, 94 hôpitaux pour
une population estimée à 6 000 000 d'habitants, 10,4 lits
pour 100 000 habitants, un médecin pour 4 865 habitants. Les
chiffres ci-haut, démontrent à suffisance la carence des
infrastructures de santé et des médecins en RDC. A cela, il faut
relever le fait que la pauvreté limite l'accès de la population
aux services de santé.
TABLEAU N° 3.7. L'accès aux services de
santé et la santé maternelle
|
Kinshasa
|
RDC
|
Proportion des ménages habitant à plus de 2 km d'un
poste de santé
|
99,6%
|
74,4%
|
Proportion des ménages habitant à plus de 10 km
d'un hôpital
|
99,6%
|
65,4%
|
Nombre de lits pour 100 000 habitants
|
10,4%
|
9,9%
|
Ratio médecin / population
|
1/4 865
|
1/17 746
|
% des femmes (15-49 ans) ayant rencontré des
problèmes pour accéder aux soins
|
66,5%
|
85,1%
|
-
Problème financier
|
52,7%
|
75,6%
|
-
Problème de transport
|
23,5%
|
44,0%
|
-
Permission d'y aller
|
10,5%
|
22,1%
|
Utilisation d'une méthode contraceptive 15-49 ans)
|
41,9%
|
20,6%
|
Soins prénatals (15-49 ans) chez médecin ou sage
femme
|
59,3%
|
35,8%
|
Accouchement en établissement sanitaire
|
96,8%
|
70,1%
|
Accouchement assisté par
|
|
|
- médecin
|
22,1%
|
5,2%
|
- sage femme
|
31,3%
|
31,6%
|
- infirmier
|
40,4%
|
27,6%
|
Total personnel de santé
|
93,8%
|
64,4%
|
Taux de mortalité maternelle
|
-
|
549
|
Source : PNUD, Province de Kinshasa, Profil
Résumé, Pauvreté et conditions des ménages, mars
2009, p.13
En interprétant ce tableau, outre
l'accessibilité géographique, la pauvreté limite donc
l'accès des femmes aux services de santé. A part les
médicaments qu'il faudra acheter auprès des pharmacies, le
service public de santé est payant en RDC même dans les centres de
santé de base.
Par ailleurs, le problème de genre semble frapper
certaines femmes de Kinshasa puisque 10,5% révèlent d'être
vues refuser la permission d'aller se faire soigner contre 22,1% pour le reste
de la RDC.
59,3% des femmes à Kinshasa ont
bénéficié des soins prénatals chez un
médecin ou une sage-femme contre 35,8% pour le du pays. Ce qui explique
probablement le niveau élevé du taux de mortalité
maternelle
La situation de la santé maternelle semble être
meilleure à Kinshasa par rapport au reste du pays où un
médecin s'occupe de 17 476 femmes pour le cas de santé
maternelle.
3.4.6. Le sida et le paludisme
La lutte contre le sida, le paludisme et les maladies graves
est cruciale car ces maladies peuvent handicaper le développement humain
en fragilisant la santé et surtout pour une population
déjà affaiblie par la pauvreté.
Selon les chiffres de l'ONU/SIDA, la prévalence du sida
des personnes âgées de 15 à 49 ans est estimée
à près de 4% en RD Congo. La thérapie
antirétrovirale et d'autres traitements contre VIH permettent aux
malades de vivre plus longtemps mais, leurs coûts (100$ par mois) restent
un obstacle aux malades en tenant compte de leur revenu.
En RD Congo, le paludisme demeure l'endémie majeure et
la première cause de morbidité. Il compte également parmi
les 3 premières causes de la mort des femmes enceintes et enfants de
moins de 5 ans.
3.4.7. L'habitat, l'eau et
l'assainissement91(*)
La RD Congo souffre de retards importants dans les secteurs
de l'habitat, l'eau, de l'énergie et de l'assainissement. Cette
situation résulte essentiellement à l'insuffisance des
infrastructures, elle-même due à des investissements
limités dans ces secteurs au regard de l'évolution de la
population.
Sur l'ensemble de la RDC, les murs des maisons sont souvent
en pisé (30,1%) et les sols sont faits de terre battue ou en paille
(80,8%).
59,5% de ménages kinois ont accès à
l'électricité et 52,8% de ménages disposent d'un robinet
d'eau dans leur parcelle. Les ménages des autres provinces sont moins
bien lotis puisque ces chiffres tombent respectivement à 10,3% et 10,9%
sur l'ensemble de la RDC.
L'assainissement demeure également un important
problème en RDC, le dépotoir sauvage représente 52,9%, le
service de voirie 2,3%.
Les types de toilettes en RDC constituent aussi une
préoccupation : chasse d'eau 7,6%, latrine 15,2%, trou ou autre
65,2% et pas de toilette 12,1%.
Ainsi, l'accès à l'hygiène et à
l'assainissement est encore très bas en RDC, nuit à la
santé et conduit à une forte morbidité et risque de
constituer un frein pour le développement humain.
CONCLUSION
Nous voici au terme de notre étude intitulée
`'l'Incidence du PIB sur l'évolution de la pauvreté en RD Congo
de 2003 à 2007''. Cette étude avait pour objectif d'analyser
l'incidence de l'évolution du PIB sur l'évolution de la
pauvreté et de proposer quelques pistes de solution pour permettre
à la plupart des congolais d'accéder à des ressources par
un travail pour mener une vie décente.
Nous avons observé que la croissance du PIB joue un
rôle positif sur la pauvreté. Aussi, nous nous sommes posé
la question de savoir si l'évolution du PIB en RDC de 2003 à 2007
a eu une incidence positive sur l'évolution de la pauvreté en RD
Congo.
Au regard de cette question, nous avons formulé
quelques hypothèses. En analysant l'évolution du PIB durant la
période de 5 ans, retenue pour notre étude, nous avons
constaté une distorsion du PIB durant cette période qui est la
conséquence de l'insuffisance des richesses créées. Le
taux de croissance démographique s'est maintenu à un niveau
constant de plus de 3% et n'a fait qu'aggraver la pauvreté de la
population congolaise.
Aussi et pour parvenir à vérifier nos
hypothèses, nous avons utilisé les méthodes historique et
comparative. La première nous a permis de passer en revue certaines
données du PIB pour la période sous revue. Et la seconde a
consisté à comparer les données d'une année
à l'autre. Les deux méthodes ont été
accompagnées par les techniques documentaire et statistique. Nous avons
aussi recouru à des consultations sur le Web.
En plus, nous avons analysé notre sujet en le divisant
en trois chapitres :
- le premier chapitre a abordé des
généralités conceptuelles sur la pauvreté et le
PIB,
- le deuxième chapitre a traité de la
dégradation économique généralisée,
- le troisième chapitre a étudié
l'incidence de l'évolution négative du PIB sur l'aggravation de
la pauvreté en RDC.
Les principaux résultats obtenus montrent qu'il y a eu
une reprise assez timide de l'activité économique depuis 2002,
mais la création de la richesse et la croissance économique sont
restées insuffisantes. Cela se confirme par la croissance du PIB qui
avait déjà fort baissée durant plusieurs années au
paravant et qui est restée inférieure à ce qu'elle
était il y a dix ans. Le PIB, d'après le rapport de 2008 de la
Banque Centrale du Congo, donne une moyenne de taux de croissance de 6,2%.
Quant à l'évolution de la pauvreté, nous
avons observé, une moyenne de 95% de chômeurs du secteur officiel
durant la période de 2003 à 2007, d'après les chiffres
publiés par l'Ambassade des USA au mois de mars 2008.
L'état de chômage ayant comme corollaire le
manque de revenu, aussi la comparaison géographique de la
pauvreté en RD Congo, se présente de la manière
suivante : au niveau national 71,3%, Kasaï Oriental 55,8%, Kasaï
Occidental 62,3%, Katanga 69,1%, Sud Kivu 84,7%, Maniema 58,5%, Nord Kivu
72,9%, Province Orientale 75,5%, Equateur 93,6%, Bas Congo 69,8% et la ville de
Kinshasa 41,6%. Donc le taux de la pauvreté varie entre 41,6% à
93,6% en RDC et c'est la province de Kinshasa qui est la mieux
épargnée tandis que c'est dans la province de l'Equateur
où on a le taux le plus élevé de la pauvreté, qui
est de 93,6%.
Durant la période sous examen, le PIB réel par
tête (en USD aux prix de 2000) était aussi insignifiant traduisant
ainsi l'extrême pauvreté dans laquelle se trouve la population
congolaise : 81,7 en 2003, 84,8 en 2004, 87,7 en 2005, 88,9 en 2006 et
93,96 en 2007.
A côté de ces résultats, nous pouvons
retenir également trois autres points importants qui se dégagent
de nos investigations en vue de compléter notre conclusion. Il s'agit
des réflexions générales, des suggestions et des
recommandations :
1. Réflexions générales
Le pays est plongé dans une pauvreté
absolue qui tend à se généraliser : le revenu moyen
se situerait en dessous du seuil de pauvreté absolue. Les enquêtes
menées par plusieurs ONG indiquent qu'en moyenne, 44% des femmes contre
22% des hommes, sont sans revenu, donc incapables d'accéder aux
opportunités de mener une vie décente.
2. Bien-être social
Le but de l'activité économique est le
bien-être social c'est-à-dire, la recherche du bien-être de
la majorité de la population. Aussi, l'Etat congolais devrait s'atteler
à réorganiser son pouvoir (à travers les réformes)
pour que la croissance économique enregistrée améliore la
vie de la population congolaise.
3. Les réformes
La profondeur et la durée de la crise
économique en RD Congo montre que les problèmes de ce pays sont
d'ordre économiques. Aussi, pour améliorer tant soit peu la
situation socio-économique du peuple congolais, nous recommandons au
gouvernement d'engager des mesures de réformes suivantes :
- La mise en place d'une politique de bonne
gouvernance ;
- L'orthodoxie dans la gestion des dépenses et recettes
de l'Etat ;
- La réduction des inégalités ;
- La stabilisation du cadre macro-économique.
4. Limites et prolongements
Avant de mettre un point final à ce travail,
nous voudrions souligner le fait que nous n'avons nullement la
prétention d'avoir épuisé le sujet et encore moins d'avoir
vidé tous les aspects des questions liées à notre
problématique. Nous savons que nous avons été
limités dans le temps, dans l'espace et dans l'étendue des
matières abordées. C'est pourquoi nous considérons notre
étude comme exploratoire laissant la porte grandement ouverte pour
d'autres recherches pouvant l'approfondir ou même l'élargir.
Aussi, nous n'avons pas la prétention d'avoir
présenté un travail parfait, loin s'en faut. C'est pourquoi, nous
acceptons d'assumer quelques imperfections qui seraient contenues dans ce
travail et qui sont inhérentes à toute oeuvre humaine.
BIBLIOGRAPHIE
I. OUVRAGES
1. Albert T., La Pauvreté Richesse des Peuples,
éd. Economie et Humanisme, les éd. Ouvriers, Paris, 1978,
P.201
2. LELO NZUNZI et TSHIMANGA, Pauvreté Urbaine
à Kinshasa, Cas de Communes de Lingala et Ngaliema, CORDAID,
Avril 2003
3. Olivier B. et Daniel C., Macroéconomie,
éd. Pearson Education, 2001, p.590
4. Peter T., Eléments d'Economie Politique,
éd. Librairie de l'Université Georg, Genève, 1972,
p.241
5. Raymond B., Economie Politique, PUF, 1955, p.713
6. Sophie B et M.C.Bruquignan, Comptabilité
Nationale, éd. Dunod, p. 211
II. RAPPORTS
1. Transparency International, Indice de perception de la
corruption, classement 2005
2. FED, RDC-Communauté Européenne, Document de
Stratégie Pays et Programme Indicatif National, 2008-2013
3. Commission Européenne, La Politique de
Développement de la Communauté européenne, Luxembourg
Office de Publications Officielles des communautés européennes,
2000
4. Ministère du Plan-RDC, Rapport 2005
5. RDC, Mémoire présenté par le
gouvernement, Bruxelles, mai 2001
6. DSCRP-CD Congo, juillet 2006
7. BCC, Evolution Economique Récente, 2010
8. Banque Mondiale, RD Congo, la bonne gouvernance dans le
secteur minier comme facteur de croissance, n° 43402-ZR
9. Programme Nationale d Relance du Secteur Agricole, le
27/04/1997
10. BCC, Rapports annuels 2003, 2004, 2005, 2006 et 2007
11. PNUD, Province de Kinshasa Profil Résumé
Pauvreté et conditions de vie des Ménages, Kinshasa, mars 2009
12. BCECO, Unité de Coordination pour la
Réinsertion au Katanga des portants de la Gécamines
13. BAD/OCDE, RDC, 2008
III. REVUS
1. Alexandre B, Définir la pauvreté aujourd'hui,
Le mensuel de l'Universitaire-Magasine Interuniversitaire, juillet 2007
2. Revue Internationale des Sciences Sociales (RISS), juin
1996
3. Journal le Potentiel
4. Journal Tempête des Tropiques
IV.TFC et MEMOIRES
1. BANET Jean: Mémoire, La problématique de la
pauvreté et bidonvilisation en Haïti, cas de Shada
Cap-Haïtien, UEH, 1999-2003
2. Guy MPEMBELE KISOKA, Les ONG et la lutte contre la
pauvreté dans la ville de Kinshasa. Cas du Bureau Diocésain des
OEuvres Médicales (BDOM), Mémoire inédit de Licence,
Unikin, 2003
3. Roger MBAKI, l'Incidence des facteurs macroéconomiques
et sociaux sur la pauvreté, Unikin
V. COURS
1. Albert MPOLESHA, Cours d'Economie de Développement,
ULK, 2007-2008
2. BONGO BONGO, Cours de Comptabilité Nationale, Unikin,
juin 2008
3. DIMANDJA WEMBI Albert, Cours inédit d'Economie Rurale
Générale, ULK, 2009-2010
4. MABOLOKO, Cours inédit de Géographie
Economique et de l'Organisation de Transport du Congo, ULK, 2008-2009
5. MBOYO, Cours de Comptabilité Nationale, ULK, 2010
IV. WEBOGRAPHIE
1. http://fr.wikipedia.org/
2. www.gresea.be/
3. www.ac-versailles.fr
TABLE DES MATIERES
EPIGR
APHE............................................................................................. ..i
DEDICACE................................................................................................ii
AVANT
PROPOS........................................................................................iii
SIGLES ET
ABREVIATION...........................................................................iv
0. INTRODUCTION
1
0.1. PROBLEMATIQUE
1
0.2. HYPOTHESES DE TRAVAIL
3
0.3. METHODES ET TECHNIQUES DE RECHERCHE
3
0.4. CHOIX ET INTERET DU SUJET
3
0.5. DELIMITATION SPATIO-TEMPORELLE
4
0.6. CANEVAS DE TRAVAIL
4
CHAPITRE I. GENERALITES CONCEPTUELLES SUR LA
PAUVRETE ET LE PIB.
5
1. La pauvreté
5
1.1.Définition du concept de la
pauvreté
5
1.1.2. Multidimentionnalité du concept de la
pauvreté
6
1.1.3. Cadre théorique de la
pauvreté
7
1.1.3.1. Selon les classiques
7
1.1.3.2. Selon les néoclassiques
9
1.1.3.3. Selon les structuralistes
9
1.1.3.4. Approches contemporaines
10
1.1.4. Autres réflexions
10
1.1.4.1. Types de pauvreté
10
1.1.4.2. La pauvreté monétaire
11
1.1.4.3. La pauvreté alimentaire
11
1.1.4.4. La pauvreté humaine
11
1.1.5. Les indicateurs de la pauvreté
11
1.1.5.1. Les domaines de la pauvreté
12
1.1.5.2. Spécificité de la
pauvreté en RDC
13
1.1.6. L'explosion démographique de
Kinshasa
13
1.1.6.1. Les crises politiques et
économiques
13
1.1.6.2. Les causes de la pauvreté
14
2. Le produit intérieur brut
14
1.2.1. Définition
15
1.2.2. P.I.B marchand et P.I.B non marchand
16
1.2.3. Importance du P.I.B
17
1.2.3.1 Les limites du P.I.B
17
1.2.3.2. Le P.I.B, une estimation et non une mesure
exacte
17
1.2.4. Economie réelle et informelle
18
1.2.5. Rôle des secteurs institutionnels dans
la formation du PIB
18
1.2.5.1. Les ménages
19
1.2.5.2. Les sociétés non
financières
20
1.2.5.3. Les sociétés
financières
20
1.2.5.4. Les administrations publiques
20
1.2.5.5. Les institutions sans but lucratif au
service des ménages
21
1.2.5.6. Le reste du monde
21
1.2.5.7. Classification par secteurs
économiques
21
CHAPITRE II : DEGRADATION ECONOMIQUE
GENERALISEE DE 2003 A 2007
23
2.1. Dégradation économique
généralisée
23
2.1.1. Distorsion dans la structure du PIB en RD
Congo
24
2.1.2. Les causes de la distorsion dans la
structure du PIB
24
2.1.3. Chute de production du cuivre, cobalt et du
diamant, mamelles de l'économie congolaise
26
2.2. Distorsion dans l'utilisation du PIB au niveau
des finances publiques
28
2.2.1. Frais généraux exorbitants
28
2.3. Déclin et abandon du secteur
agricole
29
2.3.1. Insuffisance des moyens de transport et
d'entretien des routes
30
2.3.2. Etat des routes
30
2.3.3. Insuffisance des moyens de transport
31
2.3.4. Politique des prix et
médiocrité des circuits de commercialisation
31
2.4. La destruction du tissu commercial et
industriel
32
2.4.1. La zaïrianisation
32
2.4.2. Les pillages
32
CHAPITRE III : INCIDENCE DE L'EVOLUTION
NEGATIVE DU PIB ET L'AGGRAVATION DE LA PAUVRETE EN RDC
34
3.1. Evolution du PIB par secteur économique
de 2003 à 2007
34
3.2. Evolution des emplois en RD Congo, de 2003
à 2007
36
3.3. Les causes de la perte d'emplois
38
3.3.1. Evolution de la perte des revenus
39
3.4. L'aggravation de la pauvreté
40
3.4.1. La consommation
41
3.4.2. Le secteur informel
43
3.4.3. L'éducation
44
3.4.4. L'état socio-économique des
femmes
46
3.4.4.1. La malnutrition et la mortalité
infantile
46
3.4.4.2. La santé maternelle
46
3.4.5. Les infrastructures de santé
47
3.4.6. Le sida et le paludisme
48
3.4.7. L'habitat, l'eau et l'assainissement
48
CONCLUSION
50
BIBLIOGRAPHIE
53
_Toc269825869
TABLE DES MATIERES
55
* 1 http://fr.wikipedia.org/
* 2 Tranparency International,
Indice de la corruption, 2005
* 3 RDC-Communauté
Européenne, Document de Stratégie Pays et Programme Indicatif
National du 10è FED 2008-2013, p.10
* 4 Idem, p.10
* 5 Idem
* 6 Francis LELO et TSHIMANGA,
Pauvreté Urbaine à Kinshasa, Cordait, avril 2003
* 7 Roger MBAKI, TFC en Sciences
Economiques et de Gestion, Unikin
* 8 Chargé des cours
Albert MPOLESHA, Economie de Développement, ULK, 2006-2007
* 9 Francis LELO et TSHIMANGA,
op-cit
* 10 KALONDJI NTALAJA, Trois
`'lectures'' de la performance de l'économie congolaise en 2002, in
Notes de conjoncture, Nouvelle série,
Octobre 2003, p.43
* 11 Francis LELO et TSHIMANGA,
idem
* 12 Commission
Européenne (2000), La Politique de développement de la
communauté européenne, Luxembourg,
Office des publications officielles des Communautés
Européennes, p.5
* 13 BANET Jean:
Mémoire, La problématique de la pauvreté et
bidonvilisation en Haïti, cas de Shada Cap-Haïtien, UEH,
1999-2003
* 14 BANET Jean, op-cit
* 15 BANET Jean, op-cit
* 16 Idem
* 17 Alexandre Bertin,
Définir la pauvreté aujourd'hui, Le Mensuel de
l'Université-Magazine interuniversitaire, juillet 2007
* 18 BANET Jean, op-cit
* 19 Idem
* 20 BANET Jean, op-cit
* 21 Idem
* 22 BANET Jean, op-cit
* 23 Revue Internationale des
sciences sociales (RISS), juin 1996, p.183
* 24 BANET Jean, op-cit
* 25 Francis LELO et TSHIMANGA,
idem
* 26 Francis LELO et TSHIMANGA,
op-cit
* 27 Idem
* 28 Idem
* 29 Idem
* 30 Guy MPEMBELE KISOKA, Les
ONG et la lutte contre la pauvreté dans la ville de Kinshasa. Cas du
Bureau Diocésain des OEuvres Médicales (BDOM), Mémoire
inédite de Licence en SPA, Unikin, 2003, p.22
* 31 Albert MPOLESHA, op-cit
* 32 Albert MPOLESHA, op-cit
* 33 www.gresea.be/
* 34 Idem
* 35
www.gresea.be/ED00807pib
concept Fiche
* 36 Olivier Blanchard Daniel
Cohen : Macroéconomie, 590pp, Ed. Pearson Education, 2001, p.18
* 37 Sophie Brava et M.C.
Bruquignan : Comptabilité nationale 211 pp, Ed. Dunod, p.97
* 38 Sophie Brava et M.C.
Bruquignan, op-cit
* 39 Olivier Blanchard et
Daniel Cohen, op-cit
* 40 Raymond BARRE, Economie
Politique, PUF, Paris, 1955, p.255
* 41 www.ac-versailles.fr
* 42 Idem
* 43 Peter TSCHOP,
Eléments d'Economie Politique, éd . Librairie de
l'Université Georg, Genève, 1972, p.35
* 44 CT MBOYO NKULI, Cours
inédit de Comptabilité Nationale, ULK, 2010
* 45 CT MBOYO NKULI, op-cit
* 46 Idem
* 47 Peter TSCHOP , idem,
p.38-30
* 48 CT MBOYO NKULI, op-cit
* 49 Idem
* 50 Idem
* 51 Idem
* 52 CT MBOYO NKULI, op-cit
* 53 Idem
* 54 Tiré à part-
Ministère du Plan, 2005
* 55 Mémoire
présenté par le gouvernement de la RDC, Bruxelles, mai 2001
* 56 DSCRP-RD Congo, juillet
2006, p.20
* 57
http://fr.www.wikipedia.org/
* 58 http://fr.wikipedia.org
* 59 Idem
* 60 DSCRP-RD Congo, juillet
2006, p.32
* 61 DIMANDJA WEMBI Albert,
Cours inédit d'Economie Rurale Générale, ULK, 2009-2010,
p.1
* 62 MABOLOKO, Cours
inédit de Géographie Economique et de l'Organisation de Transport
du Congo, ULK,
2008-2009
* 63 RAPPORT n° 43402-ZR,
Banque mondiale : RDC, la bonne gouvernance dans le secteur minier
comme
facteur de croissance, p.57
* 64 MABOLOKO, op-cit
* 65 Programme national de
relance du secteur agricole, Kinshasa, le 27/04/1997, p.87
* 66 DSRP-RD Congo, juillet
2006, p.32
* 67 BCC : Evolution
économique récente, p.13
* 68
http://fr.wikipedia.org/
* 69
http://worlbank.org/K2P1Y03Y10
* 70 DSCRP-RD Congo, juillet
2006, p.33
* 71 BCC : Rapport annuel
2003-2004, p.XIX
* 72 BCC, Rapport annuel
2003-2004, p. XX
* 73 BCC : Rapport annuel
2006
* 74 BAD/OCDE,
République Démocratique du Congo, 2008, p.257
* 75 Guy MPEMBELE KISOKA,
op-cit, p.25-26
* 76 BCECO, Unité de
Coordination pour la Réinsertion au Katanga, des partants de la
GECAMINES, p.1.
* 77 Paul LOWANSANGU : La
lutte contre la pauvreté par l'emploi ou la quadrature du cercle in Le
Potentiel
* 78 PNUD : op-cit, p.6
* 79 PNUD: op-cit, p.6
* 80 PNUD : op-cit, p.6
* 81 PNUD : op-cit, p.6
* 82 BCC, Rapport annuel 2007,
p.5
* 83BCC, Rapport annuel 2007,
p.5
* 84 DSCRP-RD Congo, op-cit,
p.35
* 85 DSCRP-RD Congo :
juillet 2006, p.10
* 86 Albert TEVOEDJRE, La
Pauvreté Richesse du Monde, éd. Economie et Humanisme, les Ed.
Ouvrières, 1977, P.124
* 87 DSCRP : juillet 2006,
P.35
* 88 PNUD : idem, p.12
* 89 Idem, p.12
* 90 PNUD, op-cit, p.13
* 91 PNUD, op-cit, p.15
|