Incidence du produit intérieur brut sur l'évolution de la pauvreté en RDC: de 2003 a 2007( Télécharger le fichier original )par Fundi MABRUKI Université libre de Kinshasa - Graduat 2010 |
3.4.2. Le secteur informelQuoi que ne contribuant pas dans la formation du PIB, ce secteur est le principal pourvoyeur d'emplois en RDC et source de revenus pour faire face à la pauvreté que vit la majorité des congolais. Le secteur informel, pour la ville de Kinshasa par exemple, fournit 65,6 des emplois suivi de loin par l'administration publique (11,9%), le secteur privé formel (8,8%), l'agriculture (5,2% actifs occupés) et enfin les entreprises publiques (5,0%)83(*). Le secteur informel joue un rôle positif au sens où il fait partie des stratégies de survie des ménages en période de crise. Mais la multiplication des unités de production informelles dans un contexte de stagnation économique se traduit également par une précarisation croissante des emplois créés. 3.4.3. L'éducationMalgré le désenchantement que suscite bien la persistance des maux qu'on doit s'efforcer d'éradiquer, l'école continue à mobiliser les populations congolaises autour d'une espérance majeure, celle de sortir de la pauvreté, de l'ignorance et du sous-développement. Il reste que l'école congolaise va très mal, et que la mise sur pied d'une école de qualité est un impératif qui exige des évolutions majeures de la part de tous les acteurs et consommateurs de l'école congolaise. Il n'y a pas que le sida qui tue, une mauvaise école est le virus le plus dommageable dans un contexte de sous-développement chronique. Le secteur d'éducation est dans un état de détérioration et de déperdition avancé. Le taux brut de scolarisation est en forte régression. En 2002, une étude menée par la Banque mondiale dénommée « Le Renouveau du Système Educatif de la RDC84(*) » (RSEN) a indiqué quatre problèmes importants qui minent l'accès et la qualité de l'enseignement en RDC, à savoir : - Une couverture relativement faible au niveau primaire, avec de grandes inégalités dans l'accès et une extension incontrôlée au niveau du secondaire et du supérieur, - Une grave détérioration de la qualité de l'enseignement à tous les niveaux, - Un système d'administration scolaire lourd et désuet - Un très bas niveau de dépenses et un système de financement inefficace et inéquitable. Le tableau ci-dessous, donne les taux de scolarisation pour la ville de Kinshasa et l'ensemble de la RDC. TLLLLLL TABLEAU N° 3.6. Situation de l'éducation à Kinshasa et en RDC TT7JJJJJJ L. L'EDUCATION A KINSHASA
Source : DSCRP : Enquête 1-2-3, MICS 2, p.10 C'est donc dans la province de Kinshasa que le taux de scolarisation et le taux d'alphabétisation sont les plus élevés en RDC : taux net de scolarisation dans le primaire de 74,8% contre 55,0% pour la RDC, taux d'alphabétisation 67,6% à Kinshasa contre 43,2% en RDC85(*) Toutes ces disparités en matière d'éducation ne permettent pas à la population congolaise de lutter efficacement contre la pauvreté par manque du savoir. Aucune volonté politique, aucune adhésion entière à un projet de la société, aucun dialogue ne peut exister si une population est maintenue dans l'ignorance86(*). L'éducation, la formation sont des droits de l'homme au même titre qu'une vie décente. Au niveau de l'enseignement supérieur et universitaire, la recherche et le développement, qui est censé être le fil conducteur du développement du pays, traverse une crise aiguë du fait qu'elle ne s'inscrit pas dans les priorités présentes de la RDC. Les dysfonctionnements ci-après sont observés : 1. les inégalités sociales dans l'accès ; 2. le nombre limité d'enseignants qualifiés, de laboratoires, de bibliothèques et 3. le coût élevé de l'enseignement privé87(*). * 83BCC, Rapport annuel 2007, p.5 * 84 DSCRP-RD Congo, op-cit, p.35 * 85 DSCRP-RD Congo : juillet 2006, p.10 * 86 Albert TEVOEDJRE, La Pauvreté Richesse du Monde, éd. Economie et Humanisme, les Ed. Ouvrières, 1977, P.124 * 87 DSCRP : juillet 2006, P.35 |
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