WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Problématique de la retraite en Cote d'Ivoire: analyse comparative des systèmes de retraite de la CGRAE et la CNPS

( Télécharger le fichier original )
par Ibrahima DIABAGATE
Université d'Abidjan Cocody - DEA Sociologie du travail et des entreprises  2008
  

Disponible en mode multipage

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

SOMMAIRE

REMERCIEMENTS..................................................................II

SIGLES ET ABREVIATIONS......................................................III

AVANT-PROPOS......................................................................IV

INTRODUCTION......................................................................5

PREMIERE PARTIE : APPROCHE THEORIQUE ET METHODOLOGIQUE.......7

Chapitre I : Approche théorique.........................................................8

Chapitre II : Approche méthodologique..............................................38

DEUXIEME PARTIE : PRESENTATION DU CADRE DE L'ETUDE..................44

Chapitre I : Présentation de la CGRAE................................................45

Chapitre II : Présentation de la CNPS.................................................52

Chapitre III : Analyse des aspects comparatifs des institutions.....................58

TROISIEME PARTIE : ANALYSE ET DISCUSSION DES RESULTATS...............61

Chapitre I : Présentation des résultats.................................................62

Chapitre II : Analyse et interprétation des résultats.................................118

Chapitre III : Discussion des résultats.................................................131

CONCLUSION........................................................................139

BIBLIOGRAPHIE....................................................................143

TABLE DES MATIERES...........................................................147

ANNEXES

REMERCIEMENTS

Le concours de certaines personnes morales et physiques, institutions nous a été d'un apport indispensable dans la réalisation de ce mémoire.

Il est bienséant pour nous de leur exprimer notre reconnaissance et gratitude.

Ainsi, nos remerciements vont en l'endroit du :

Pr. DEDI Séri Faustin, maître de recherches, mon directeur de recherches qui nous a apporté directement et indirectement l'assistance et l'encadrement nécessaire.

Dr. DAYORO, Enseignant-chercheur à l'I.E.S qui a assisté le Pr.Dédy dans les différentes corrections, et la mise en oeuvre et le suivi des instructions.

Corps enseignants de l'I.E.S pour sa contribution à la formation intellectuelle de la jeunesse estudiantine.

Personnel de la Caisse Générale de Retraite des Agents de l'Etat, pour l'accueil et les informations mises à notre disposition

Personnel de l'IPS- la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale pour l'accueil, la disponibilité et le traitement avec diligence des informations mises à notre disposition

Toute la famille DIABAGATE et alliés pour leur soutien tant moral que financier.

SIGLES ET ABREVIATIONS

SIGLES

ABREVIATIONS

AGR

Activités Génératrices de Revenus

APK

Agence Principale de Koumassi

ARRCO

Association pour le Régime de Retraite Complémentaire des salariés

BIT

Bureau International du Travail

CED

Cellule Etude et Développement

CGRAE

Caisse Générale de Retraite des Agents de l'Etat

CSP

Catégorie Socio Professionnelle

CNPS

Caisse Nationale de Prévoyance Sociale

DEX

Direction de l'Exploitation de la CNPS

DISA

Déclaration Individuelle des Salaires Annuels

DPRPPCE

Direction des Pensions et des Risques Professionnels des Personnels Civils de l'Etat

EDUCI

Editions Universitaires de Côte d'Ivoire

IES

Institut d'EthnoSociologie

IPS

Institution de Prévoyance Sociale

IRD

Institut de Recherche pour le Développement (Ex ORSTOM)

OIT

Organisation Internationale du Travail

PNUD

Programme des Nations Unies pour le Développement

PUF

Presse Universitaire de France

SMIG

Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti

AVANT PROPOS

Ce travail représente notre mémoire de DEA en sociologie du travail et des entreprises. C'est en effet, le premier document à produire dans le cadre du troisième cycle universitaire à l'UFR des sciences de l'homme et de la société.

L'élaboration d'un mémoire à l'Institut d'EthnoSociologie (I.E.S) de l'université de Cocody, répond à un triple impératif.

D'abord, la réalisation d'un mémoire de recherches apparaît comme une unité de valeur fondamentale, qu'il faut obligatoirement obtenir pour être admis en année de thèse. L'élaboration et la soutenance réussie dudit mémoire sont indispensables pour la poursuite des études doctorales.

Ensuite, au niveau scientifique, notre sujet de recherche s'inscrit dans la logique de la problématique du développement. Cela nous permet donc de mettre en évidence, la problématique de la retraite, qui est du moins, un phénomène social actuel et d'actualité, car faisant l'objet de colloques, de séminaires et tables rondes. La retraite, est une question sociale, qui mobilise, intéresse et interpelle aussi bien les consciences individuelles et collectives, et partant de là, intervient dans les grandes politiques et reformes gouvernementales. C'est aussi un indicateur de développement humain durable. Ce qui démontre son importance au sein de la société, et dans un cadre général au sein des pays développés et moins développés.

Enfin, le mémoire de DEA est un document de référence permettant une vue partielle des recherches à mener. Il permet à l'étudiant de faire montre de ses qualités de chercheur et ce, par la maîtrise d'une part, des choix théoriques et méthodologiques et d'autre part, des analyses et discussions proprement sociologiques.

INTRODUCTION

La retraite renvoie à des réalités socio-politiques différentes selon les pays considérés. Toutefois, en Afrique une constante demeure: il s'agit des difficiles conditions de vie des retraités.

Grogne des retraités au Sénégal ; mises en gardes proférées par les retraités Ivoiriens1(*) ; mauvaises gestion des régimes de retraite, lenteur et retard dans la liquidation de la retraite et le payement des pensions2(*). Autant dire que la vie de retraités n'est pas de tout repos; la retraite perd chaque jour un peu plus de son caractère noble pour être perçue comme une fatalité, voire une sanction, car pour certains, constituer le dossier de retraite et pour d'autres, obtenir sa pension de retraite ressemble bien souvent à un véritable parcours de combattant. Et pourtant, la retraite est l'aboutissement logique de décennies de travail. C'est du moins, un droit pour les fonctionnaires et travailleurs, qui sont désormais dans une logique de fin de carrière professionnelle

Ainsi, soucieux du devenir des fonctionnaires et travailleurs salariés après la période d'activité, l'Etat a développé une politique sociale à leur faveur, traduite par la mise en place d'un régime de retraite géré à travers deux institutions. Il s'agit notamment de la CGRAE (secteur public) et la CNPS (secteur privé et assimilé.). Ces deux institutions sont donc chargées d'assurer le bien-être social et économique des retraités par le biais du payement des pensions de retraite.

Mais alors, qu'est ce qui explique donc les difficultés qui assaillent bon nombre de retraités ? Comment ces institutions sont-elles organisées en terme de traitement des dossiers de retraite ?

Comment se fait la mobilisation des ressources dont elles ont besoin pour assurer leur fonctionnement ?

Quels sont les problèmes rencontrés par ces régimes et qui influencent les habitudes de vie des retraités ?

Au vue des problèmes que soulèvent la prise en charge de la retraite en Côte d'Ivoire, d'une institution à une autre, il est admissible d'indiquer que la problématique de la retraite s'inscrit dans la droite ligne de la problématique générale du développement humain durable. C'est pourquoi cette analyse comparative, passe nécessairement par un état diagnostic des institutions qui ont en charge la gestion des régimes de retraite, mais également les acteurs que sont principalement les retraités.

Ainsi, ce mémoire s'articule logiquement et chronologiquement autour de trois parties, qui sont :

· L'approche théorique et méthodologique

· La présentation du cadre de l'étude, mettant en relief l'organisation,la structuration et le fonctionnement de la CGRAE et de la CNPS.

· La présentation, l'analyse et la discussion des résultats.

PREMIERE PARTIE

APPROCHE THEORIQUE

ET

METHODOLOGIQUE

CHAPITRE I : APPROCHE THEORIQUE

1.1 Problématique

La retraite d'un point de vue sociologique peut être considérée comme un temps social, une transition biologique au cours de laquelle un individu, à un âge déterminé, se retire de son service employeur, impliquant une restructuration du parcours de vie3(*). Elle apparaît comme une institution récente en Afrique en général et en Côte d'Ivoire particulièrement, car pendant longtemps, la société plutôt traditionnelle n'avait pas institué un mode de travail limité, impliquant plus ou moins une retraite à un moment donné du parcours de vie. La mutation des sociétés dites traditionnelles en sociétés civilisées et modernes avec l'avènement du travail-salarié, conséquence de l'économie libérale va introduire un mode de travail limité, donnant lieu à une retraite. C'est donc à partir de cette période que s'est constituée une véritable politique de retraite, conçue sur le modèle français de sécurité sociale tant entendu que l'organisation d'une politique de sécurité sociale repose non seulement sur des principes de solidarité intergénérationnelle, mais également sur un corpus de valeurs socio-culturelles et économiques à préserver.

C'est ainsi que les institutions telles la CGRAE (secteur public) et la CNPS (secteur privé) ont été instituées. La mission assignée demeure la même : assurer le bien être social et économique des retraités par le payement des pensions de retraite. Cela revient donc à souligner que les activités de ces institutions s'articulent autour de trois axes : d'abord, l'organisation et le fonctionnement d'un système économique, permettant le recouvrement des cotisations sociales auprès des services employeurs. Ensuite, la mise en place d'un système administratif pour la liquidation des dossiers de retraite. Et enfin, un système de payement dans les délais légaux des pensions de retraite.

Depuis leur création, l'organisation et le fonctionnement de ces institutions sont bien souvent sujettes à caution. Et pour preuve, la CGRAE présente un déficit structurel annuel d'environ 47.000.000.000 f CFA4(*) depuis sa création et tient du fait que les dépenses de pension sont toujours supérieures aux cotisations contributives du régimes5(*).Tandis que la CNPS, affirme un déficit conjoncturel lié à la crise socio politique et économique que traverse le pays. Sous ce rapport, il apparaît donc que les efforts d'organisation et de fonctionnement des institutions soient en proie à des dysfonctionnements, à telle enseigne que pour bon nombre de retraités, la retraite est assimilée à une « mort social », eu égard aux conditions de vie relativement difficiles.

Considérant que les systèmes de retraite en Côte d'Ivoire sont un héritage du système français de sécurité sociale, il n'en demeure pas moins que des différences sont perçues non seulement dans l'organisation , mais également dans le fonctionnement, entraînant ainsi des dysfonctionnements.

Au niveau administratif, l'on constate par exemple que la constitution des dossiers de retraite, la liquidation et l'entrée en jouissance ressemblent bien souvent à un véritable parcours du combattant, dans la mesure ou l'attente de la première pension de retraite parait relativement longue. A cet effet, une étude récente6(*) indique que les retraités dans leur majorité absolue (56,3 %) attendent six à douze mois avant de percevoir leur première pension de retraite. Du coup, l'on pourrait admettre que les institutions en charge de la gestion des régimes de retraite sont en proie à des dysfonctionnements administratifs, liés non seulement aux mécanismes de liquidation des dossiers de retraite, mais également à la durée et la longueur du circuit de traitement.

A cela, il faut ajouter, l'accroissement de l'effectif des retraités, qui peut être source de dysfonctionnement administratif dans le traitement des dossiers de retraite et entraîné par la même occasion des lenteurs et des retards constatés dans le payement des pensions de retraite. Selon les données fournies7(*) , la moyenne de départ à la retraite à la fonction publique est de 3000 individus par année. Du coté du secteur privé, c'est environ 60008(*) individus enregistrés par année à la CNPS. En 2006, l'effectif des retraités était estimé à 130.819 dont 68.465 enregistrés à la CNPS et 62.354 à la CGRAE9(*).

Au niveau économique, le financement de la retraite est au centre des problèmes des régimes de retraite. En effet, du financement des pensions de retraite découle une problématique générale, à savoir comment financer un nombre plus accru de retraités avec des actifs limités. Dans le cas du système Ivoirien, le mode de gestion est par répartition, fondée sur la solidarité intergénérationnelle. Mais il s'avère que le déséquilibre démographique entre cotisants (actifs) et retraités (inactifs) provoque des déficits structurels. En un mot, les cotisations sociales ne permettent pas d'assurer les dépenses de pension. Ce qui entraîne des dysfonctionnements économiques dans le fonctionnement des institutions de retraite.

De même, le rapport démographique à la CGRAE est de six (6) cotisants pour une pension de retraite tandis qu'à la CNPS, il est de huit (8) cotisants pour une pension de retraite. C'est dire qu'il faut en moyenne des cotisations de six actifs pour qu'une pension de retraite soit payée à la CGRAE ; et à la CNPS, il faut en moyenne les cotisations de huit actifs pour payer une pension de retraite.

Par ailleurs, des charges sociales dites incompressibles, qui sont bien souvent importantes affectent les finances des régimes à telle enseigne qu'ils sont confrontés à des problèmes de financement futur des pensions de retraite, mettant en péril la viabilité des systèmes de retraite..

Au niveau institutionnel, des reformes telles la prorogation de l'âge de départ à la retraite à la fonction publique et au profit du régime, la mensualisation, au profit des retraités ont été mises en oeuvre . Mais, c'est tout de même le statu quo garanti d'une part au niveau de l'organisation administrative du système de retraite et d'autre part, au niveau de l'amélioration des conditions de vie des retraités. C'est dire que telle qu'ils sont organisés et fonctionnent, les systèmes actuelles n'offrent pour certains retraités aucune perspective d'amélioration des conditions de vie. De là, il ressort que non seulement le niveau des pension de retraite est relativement insuffisant, eu égard au niveau de vie et du pouvoir d'achat dans le pays, mais également et surtout les textes réglementaires des régimes ne sont pas effectivement appliqués, encore moins modifiés en fonction de la variabilité des données socio-économiques. Toute chose mettant en péril l'organisation et le fonctionnement dynamique des systèmes de retraite.

Au regard des constatations qui précèdent, l'on est tenté à travers une analyse comparative des systèmes de retraite de comprendre et d'expliquer :

Comment la CGRAE et la CNPS assurent-elles la prise en charge administrative et économique de la retraite, en terme d'organisation et de fonctionnement ?

Les systèmes de retraite sont-ils inadaptés aux contextes socio-économique et politique ?

Quels sont les déterminants socio-économiques et organisationnels liés aux dysfonctionnements administratifs et économiques des systèmes ?

1.2 Revue de la littérature

L'examen de la littérature relative à notre sujet de recherche révèle que beaucoup de travaux ont été réalisés sur la sécurité sociale en général et les régimes de retraite en particulier.

I- LA SECURITE SOCIALE COMME VECTEUR D'ESPOIR POUR LES TRAVAILLEURS

Dans un rapport publié par le BIT10(*), la sécurité sociale était décrite comme étant : «  la sécurité que la société fournit, par des organisations appropriées, à ses membres contre certains risque auxquels ils sont exposés. Ces risques proviennent essentiellement d'événements contre lesquels l'individu qui n'a pas de grands moyens ne peut se prémunir par son propre effort ou sa propre prévoyance »

A partir de cette notion de sécurité sociale, nous retiendrons que son institution dans chaque pays est tributaire du niveau de développement économique et du rapport des forces sociales en présence. Elle trouve, par conséquent, son fondement dans la politique sociale qu'elle contribue à mettre en oeuvre à l'aide de structures qui lui sont spécifiques. C'est dans ce même sens qu'aborderont Hector. G.BARTOLOMEI DE LA CRUZ et Alain EUZEBY11(*). En effet, pour eux, la sécurité sociale doit promouvoir la justice sociale et contribuer à la paix. Et seul, l'OIT est active dans le domaine social international. Cette motivation de l'OIT fondée sur des préoccupations de justice sociale, vise à remédier aux mauvaises conditions de travail et de vie des travailleurs. Ainsi pour les deux auteurs, les sacrifices consentis par les travailleurs pendant longtemps, devrait prendre fin et ce, sous la pression des organisations syndicales. La sécurité sociale ou la sécurité de la société par la société, de ce point de vue répond à un besoin des populations. Elle constitue donc une lueur d'espoir pour les travailleurs, en quête d'un bien être social, matériel et économique ; notamment pour les économiquement faibles, dans la mesure où les pouvoirs publics s'engagent à leur assurer la couverture de certains risques, à travers une participation appelée cotisation sociale et le soutien des employeurs.

C'est dire que la sécurité sociale revêt un caractère primordial, quelque soit le continent, le pays dans lequel elle est mise en oeuvre. C'est un élément fondamental d'entraide, de solidarité communautaire au service des populations vulnérables pour leur assurer un bien être socio économique. Cependant d'une contrée à une autre, il semble que les systèmes de protection sociale ne paraissent pas les mêmes quant aux garanties offertes aux populations. Certains systèmes comme ceux de l'Europe et des Amériques sont plus avantageux tandis que ceux des pays en voie de développement, alors que ce sont ces derniers qui en ont suffisamment besoin. Tant est il qu'elle demeure un instrument privilégié de progrès social.

Il apparaît donc que les systèmes de protection sociale sont multiformes et presque tous touchés par les crises que traversent le monde entier, qu'en est il exactement de l'impact des crises économiques sur les systèmes de protection sociale ?

1.1 Impact des crises économiques sur les systèmes de protection sociale

Les systèmes de protection sociale ne sont pas en marge des crises économiques mondiales. C'est ce qui est dépeint par certains auteurs tels J.P DUMOND12(*). En effet, selon lui, les différentes crises économiques ont non seulement bouleversé l'équilibre des finances des systèmes de protection, mais aussi anéanti les politiques à mettre en oeuvre, au point de rendre déficitaire, la quasi-totalité des régimes de sécurité sociale. Cet impact négatif est lié au fait qu'après avoir connu un essor considérable dans les années de l'expansion économique, les systèmes demeuraient toujours vulnérables du point de vue économique. C'est ainsi que cette étude a passé en revue les répercussions de la crise sur les politiques générales et son impact sur les prestations en espèces, l'âge de la retraite, la santé et le financement. Elle établit que l'impact des crises économiques est désastreux sur

les systèmes de protection sociale, car étroitement lié certaines politiques économiques et sociales étatiques. C'est dire que du moment où, les économies des pays sont touchées manifestement par une crise, cela rejaillit sur les politiques à mettre en oeuvre notamment en matière de protection sociale. De même, les cotisations sociales qui devraient en principe permettre de payer les prestations sont quasiment insuffisantes ; il faut avoir recours aux subventions de l'Etat. Des subventions, qui à la vue des crises se raréfient  et plongent tous les systèmes dans un état économique chaotique. Au-delà des crises économiques, qui fragilisent les ressources financières des systèmes de protection sociale, selon J P DUMOND, il se pose le problème majeur du financement. Le problème évoqué est ainsi analysé dans une publication13(*). Selon l'auteur de ce texte, la sécurité sociale a pris dans les pays développés, une extension considérable et s'est profondément transformée au fil des années. Mais serait-il possible et à long terme de couvrir des dépenses en progression constante avec des modes traditionnelles de financement ? En cela, les méthodes de financement doivent cessées d'être neutres à l'égard d'autres phénomènes sociaux, notamment l'emploi. C'est dire que le choix de la méthode de financement des systèmes de protection sociale doit être mis en rapport avec le coût de la main d'oeuvre, l'emploi et plus particulièrement les données socio-économiques, permettant une rationalisation du financement.

Il ressort que l'impact des crises économique est chaotique sur les systèmes de protection sociale, dans la mesure où elle nécessite des moyens financiers importants pour son fonctionnement. La crise influe ainsi par une rareté des ressources financières, rendant les systèmes non seulement déficitaires, mais aussi en proie à des difficultés économiques importantes .Les systèmes en Côte d'ivoire ne semblent pas échapper à cette réalité.

1.2 Les problèmes des régimes de sécurité sociale

Le problème de financement, permet dès lors de faire ressortir les problèmes réels de la sécurité sociale.

Selon Thierry TAURAN14(*), l'évolution de la protection sociale inquiète de plus en plus les pouvoirs publics. Selon lui, l'essor démographique,l'immigration des Africains vers les pays d'Europe fragilise le fonctionnement des régimes de la sécurité sociale alors que paradoxalement les ressources sont limitées. Et pourtant, la question des ressources de financement est capitale, compte tenu des déséquilibres présentés par certains régimes spéciaux que sont les régimes d'allocation familiale, l'assurance santé et l'assurance vieillesse. C'est l'exemple de la France, ou les régimes d'allocation familiale accordée aux français démunis et aux étrangers nécessitent des financements dans la mesure où la subvention de l'Etat est de 15% du budget de la sécurité sociale.

En plus de cela, il dénonce que les raisons de la diversité des régimes sont liées aux divers phénomènes sociaux, aux divergences entre régimes surtout en matière de retraite,les faiblesses juridiques dans le financement des régimes spéciaux.

Il appert donc que les problèmes de la sécurité sociale sont liés d'une part à l'évolution socio économique et s'autre part, au manque de ressources pour faire face aux financements des différents régimes. C'est un constat qui semble identique tant dans les pays développés qu'en voie de développement. En Afrique particulièrement, la sécurité sociale dans bon nombre d'Etats connaît des fortunes diverses, qui fragilisent sa mise en oeuvre réelle.

Après avoir analysé les problèmes de la sécurité sociale en général à partir des réflexions de certains auteurs, il nous appartient de situer l'importance de la retraite dans le système de protection ou de sécurité sociale.

1.3 La retraite, branche particulière et fondamentale de la protection sociale

En sécurité sociale, l'assurance vieillesse est la retraite. C'est pourquoi pour Dominique LIBAULT15(*), "le vieillissement ne doit pas être appréhendé avec fatalité". C'est une donnée incontournable, l'espérance de vie augmente partout hormis dans les pays en voie de développement, en particulier en Côte d'ivoire. En France, l'espérance de vie à 60 ans est la plus élevée. Les dépenses de santé suivent donc le même chemin, il est plus difficile de les financer. Néanmoins, pour D. LIBAULT, "le sujet déborde complètement du seul cadre économique". Une des solutions possibles est de contenir le vieillissement par des politiques familiales efficientes. La France, avec 2,1 enfants par femme se place parmi les premiers pays pour le renouvellement démographique. Dominique LIBAULT évoque aussi les budgets distincts qui permettent une meilleure continuité dans les politiques mises en place. "Il faut recréer des liens entre l'emploi et la sécurité sociale", afin de parvenir à un vieillissement réussi car la protection sociale vise essentiellement la préservations des intérêts des personnes vulnérables telles des personnes âgées. C'est à juste titre que la retraite occupe une place de choix dans les politiques de protection sociale.

En tant qu'élément primordial de la protection sociale, les régimes de retraite bien que, variables et multiformes, ne sont elles pas confrontés à des problèmes ?

II- LES PROBLEMES DES REGIMES DE RETRAITE

Le problème le plus grave qui va concerner les comptes des régimes de la sécurité sociale concerne le financement futur des dépenses liées aux retraites. Que le système de retraite soit par répartition ou capitalisation, il risque de ne plus être viable sur le moyen terme et ce pour plusieurs raisons.

2.1 Pression démographique, facteur explicatif du déséquilibre économique des régimes de retraite

Selon le document16(*), le vieillissement de la population active, notamment en Europe fait que le nombre de retraités augmente alors que le nombre d'actif ne connaît pas la même évolution. En effet, il y avait en 1977 environ 13 millions de salariés pour un peu plus de 4 millions d'actifs alors qu'en 1997, le nombre de retraités est passé à environ 9 millions pour 14 millions d'actifs. En conséquence, le rapport démographique qui mesure le nombre de cotisants par rapport au nombre de retraités est passé en vingt ans de 3 environ à 1,5 (Le monde, Bilan du monde 2000).Ceci signifie donc qu'en 1977, il y avait trois actifs pour financer une pension retraite alors qu'il n'y en a plus qu'un et demi en 1997.C'est le cas en France comme le souligne Frédérique NORTIER17(*),sous l'effet du choc démographique, le nombre de retraités augmenterait de plus de 60% entre 2005 et 2050 ;par contre,le nombre des actifs cotisants aux différents régimes progresserait d'à peine 10% ; la part des cotisations serait quasi stable sur toute la période de projection. Ce phénomène à trois causes : d'une part un accroissement du nombre de personnes à la retraite. Ce phénomène va se poursuivre dans le temps avec l'arrivée à l'âge de la retraite des générations nombreuses du Baby-boom. D'autre part, d'un allongement de la période de retraite liée à un accroissement de l'espérance de vie, ce qui fait que les retraités perçoivent des pensions sur une plus longue période. Enfin, cette évolution ne s'accompagne pas d'une augmentation équivalente de la population active qui a tendance à rester stable sur une moyenne période (après un pic au début des années 2000, la population active française devrait se stabiliser à environ 26 millions de personnes à l'horizon 2030 soit le même niveau qu'actuellement).

Il ressort donc que la conséquence majeure de cette pression démographique est le financement des retraites dans le futur, qui doit résoudre la problématique suivante : comment financer un plus grand nombre de retraités, sur une longue, à partir des cotisations versées par des salariés dont le nombre est stable. En effet, la pression démographique, entendue comme un renversement des tendances démographiques a un impact négatif sur la gestion économique des régimes de retraite. Une population vieillissante exigera des ressources plus importantes pour la prise en charge des pensions et autres avantages, alors que paradoxalement le nombre de cotisants ne permet de d'équilibrer les comptes économiques. Cela traduit un problème commun des régimes de retraite, qui est le déséquilibre entre actifs et inactifs dans un système de gestion par répartition. Ce constat parait identique dans bon nombre de pays.

2.2 Les problèmes économiques soulevés par les modalités du financement des régimes de retraite18(*) : le financement des pensions

En plus des problèmes de financement des dépenses de retraite dans l'avenir, se pose le problème des modalités de financement des retraites actuelles. En effet, le mode de financement actuel fondé sur un système de répartition, fait peser sur le facteur travail, l'intégralité du financement du système des retraites par le biais de cotisations sociales patronales et salariales calculées sur les salaires perçus par les personnes ayant un emploi. En conséquence, ces modalités de financement se traduisent par une hausse du coût du facteur travail au niveau de l'entreprise puisque celui-ci inclut les cotisations versées par l'employeur. La hausse des cotisations rendue nécessaire du fait de la croissance des dépenses liées au versement des retraites, risque alors de se traduire dans la sphère économique par une perte de compétitivité de l'économie française par rapport à ses principaux concurrents. Les conséquences peuvent être multiples : délocalisation de la production vers des pays où les charges sociales sont plus faibles qu'en France, substitution du capital au travail puisque le facteur capital n'est pas soumis à pareil prélèvement.

        Ce mécanisme risque d'entraîner une diminution de l'emploi salarié, ce qui nécessiterait alors d'accroître encore les cotisations sur les salaires afin de compenser les pertes de recettes liées à la diminution de la population active occupée. Par exemple, l'économie française risque alors de s'enfermer dans un cercle vicieux où la hausse des cotisations entraîne une réduction du nombre de cotisants qui entraîne à son tour une nouvelle hausse des cotisations. De plus, les modes de financement des dépenses de retraite se retrouvent en contradiction avec les mesures mises en oeuvre par les pouvoirs publics dans le cadre de la lutte contre le chômage. En effet, l'un des axes de la lutte contre le chômage passe en France par la revalorisation des filières ayant un fort contenu en main d'oeuvre. Ces filières, confrontées à une compétitivité prix importante de la part de pays à faible coût de main d'oeuvre ont obtenu de la part des pouvoirs publics un allégement des charges sociales pesant sur les bas salaires. Cette décision, poursuivie dans le temps, se répercute sur les comptes des organismes sociaux puisque ceux-ci se trouvent privés de fait d'une partie des recettes escomptées sur les salaires bénéficiant de la mesure de réduction des charges sociales (même si l'Etat compense ce manque de ressource par une subvention équivalente au budget de la Sécurité Sociale). Ainsi, les politiques économiques menées dans d'autres domaines ont un impact sur les comptes des organismes sociaux et peuvent dans certains cas se traduire par une diminution des recettes perçues sur les salaires.

En définitive, on peut retenir que le déséquilibre prévisible, dû entre autre aux évolutions démographiques de la société, entre les dépenses et les recettes du régime général de la protection sociale pousse l'Etat par le biais des institutions à réfléchir à l'avenir d'un système de retraite fondé sur le principe de la répartition et de la solidarité intergénérationnelle. Différentes mesures ont d'ores et déjà été prise pour anticiper les problèmes futurs et tenter d'y apporter des réponses tant du côté des recettes (fiscalisation croissante des recettes) que du côté des dépenses (réforme du calcul du montant des pensions retraites). Au delà des mesures déjà adoptées, l'avenir de notre système de retraite risque néanmoins de se traduire par une remise en cause plus profonde des principes de fonctionnement des organismes sociaux (recul de l'âge légal du départ à la retraite à 65 ans, mise en place de fonds de pension). Ces autres pistes sont envisageables et ont été mises en oeuvre dans certains pays. Mais de telles réformes ne pourront être envisagées que si elles sont acceptées par les individus qui composent notre société car la notion de protection sociale repose avant tout sur un consensus social fort qui tient compte entre autre de l'avenir des générations futures.

Au centre des préoccupations majeurs des régimes de retraite se centralise le problème économique,qui des moindre influe sur la quasi-totalité des régimes de retraite, les rendant ainsi vulnérable économiquement, en proie à de fortes pressions économiques dus à l'insuffisance des ressources de financements. Bon nombre de pays élaborent des reformes qui paraissent pour la plupart semblable (prorogation de l'age de la retraite, mais hélas les résultats escomptés ne paraissent guère satisfaisantes. En Afrique de l'ouest, en particulier les effets sont tellement perceptibles qu'ils suscitent des grognes, des menaces, des sit-in comme l'a indiqué KONE Soungalo.

2.3 Faillite des systèmes ou mauvaise gestion des ressources

Selon une récente publication du BIT « 90% de la population mondiale en âge de travailler ne sont pas couverts par des régimes de retraite de nature à leur garantir un revenu suffisant19(*) ». Pour KONE Soungalo20(*), la mauvaise gestion d'une grande partie des régimes existants aggrave la situation et expose une large part de la population mondiale à la pauvreté durant la vieillesse. D'une façon générale, les régimes de retraie sont très faible et en proie à des fortes pressions sur leurs trésoreries notamment dans les pays africains au sud du sahara. En cela, selon l'auteur, la Côte d'Ivoire et le Sénégal en sont deux exemples patents des dysfonctionnements du système de retraite en afrique. En effet, la CNPS et la CGRAE en Côte d'ivoire connaissent des fortunes diverses mais ont en commun des problèmes de trésorerie même s'ils sont plus perceptibles à la CNPS. L'Institut National de la Prévoyance Sociale (IPRES) et le Fond National de Retraite (FNR) au Sénégal sont dans la même situation, ces différentes structures ont de plus en plus mal à trouver les ressources pour payer les pensions. Les causes sont multiples, mais deux ont retenu l'attention de l'auteur ; il s'agit du ratio retraité/cotisant qui se détériore et grève largement la trésorerie des structures chargées de gérer les retraités. Celle-ci est liée au chômage grandissant et à la retraite anticipée suggérée ou imposée. En un mot, les cotisations sociales encaissées ne permettent pas de faire face au payement des pensions de retraite, eu égard aux charges de fonctionnement des structures. La seconde cause est celle liée au taux de recouvrement des cotisations des travailleurs, surtout dans le privé. Dans un système de répartition, il faut que les cotisations soient versées afin qu'on puisse en théorie payer les pensions. Or, à ce niveau, se situe le vrai problème car les entreprises ne reversent pas toujours les cotisations prélevées sur les employés. Ce qui constitue un obstacle à la mobilisation des ressources financières, mais également à la gestion du payement des pensions de retraite, donc un dysfonctionnement administratif et financier. Le Sénégal qui compte environ 11800021(*) retraités, connaît bien cette situation et est au bord de la banqueroute, avec un déficit cumulé de six milliards. C'est dire que la non mobilisation des ressources financières entraîne une faillite du système de retraite et induit une mauvaise répartition des ressources entre les charges sociales des institutions et des engagements à l'égard des retraités.

Il découle donc que les régimes de retraite sont au bord de la faillite des systèmes de retraite liés non seulement au problème économique, mais également et surtout au mode de gestion des régimes. En effet, il est à noter que dans les pays développés, il plane une certaine transparence dans la gestion financière des régimes de retraite. Mais en Afrique, les charges de fonctionnement des institutions englobent tous les moyens financiers au point où il y a difficultés pour payer les pensions de retraite. Cette gestion calamiteuse justifie la précarité des moyens financiers des organismes de gestion, dans un système administratif ultra corrompu et clientéliste. La responsabilité est donc partagée entre la volonté des pouvoirs publics à faire de la sécurité sociale, un instrument de développement socio économique.

Ainsi, les problèmes rencontrés par les régimes de retraite constituent à la fois des dilemmes pour non seulement les institutions étatiques de gestion, mais également pour les retraités, bénéficiaires des prestations. Ces problèmes inhérents aux régimes de retraites sont liés étroitement aux problèmes récurrents des retraités. C'est en cela, une relation de cause à effet. Mais au fait, quels sont les problèmes des retraités ?

III-LES PROBLEMES RECURRENTS DES RETRAITES

3.1 Niveau Social : de la marginalisation au délaissement total

L'étude menée par BIALY Laurent Mathieu22(*) vise à contribuer d'une part à la compréhension du phénomène de la retraite et d'autre part, à la connaissance réelle des problèmes des retraités du secteur public ivoirien. Il précise à cet effet que la retraite constitue sans aucun doute, l'un des risques auxquels sont exposés les travailleurs de notre époque. C'est pourquoi, la gestion de retraite s'inscrit dans le droit de la sécurité sociale, qui fondé sur la solidarité nationale. C'est donc la société tout entière qui assure aux retraités les moyens matériels et financiers nécessaires à la garantie de leur droit au repos. Cependant, le constat est inadmissible. Selon lui, les retraités sont marginalisés au sein des sociétés, du fait de la décadence des valeurs communautaires, de la perte de son statut social de travailleur. Cette vision de l'auteur est partagée par KOUASSI Guillaume qui aborde dans le même sens en soulignant le caractère déplorable et attristant de la marginalisation des retraités dans nos sociétés africaines. Pour KOUASSI Guillaume23(*), c'est aux institutions qui ont en charge la gestion de la retraite de préserver la dignité et l'honneur des personnes retraitées en leur assurant un bien être social et économique consécutivement à la cessation d'activité. Cependant le phénomène de marginalisation n'est pas exclusivement africain. En effet, dans leurs ouvrages respectifs Bernard BEUGNOT 24(*)et Vincent CARADEC 25(*)mettent en lumière la marginalisation des vieux notamment les retraités en France. Selon eux, en France le retraité est marginalisé non seulement par sa propre famille mais également dans la société alors qu'ils méritent une attention particulière et cela est démontré par l'enquête menée par VINCENT CARADEC. Dans celle-ci, plus de 50% des français internent leurs parents retraités pour ce qui est des économiquement moyens. Cette marginalisation touche pratiquement les retraités du secteur privé, qui une fois à la retraite se retrouvent dans des conditions de vie difficiles, pénibles, imputable aux insuffisances constatées dans le plan français de protection sociale. C'est le lieu d'indiquer que le phénomène de marginalisation des retraités est aussi bien dans plusieurs pays européens. Mais en Afrique, et en Côte d'ivoire en particulier, les personnes âgées et retraités sont considérés comme pleines de sagesse, d'expériences et de connaissances, donc la marginalisation n'est pas toujours perceptible.

De même, le phénomène de marginalisation conduit dans certains cas à un abandon de la personne retraitée, un délaissement total. Cependant dans certains cas de figure, le retraité, en tant que citoyen, se sent même dans le statut de retraité, utile à la société ; c'est d'ailleurs, ce qui est illustré dans l'étude DEDY Séri26(*), relatif « à la perception de soi » des retraités. En effet, 88,6% des retraités interrogés estiment se sentir utile, donc pas en marge de la société en dépit du déclin de son statut social, et contre 8,1% qui ne se sent pas utile. Cela démontre que non seulement les personnes âgées ont pris conscience de leurs rôles dans les rapports intergenerationnels d'éducation, de sagesse et d'expérience dans la société africaine, mais également du respect et de la considération que la société traditionnelle africaine voue à la personne âgée. C'est dire qu'en Afrique en général et en Côte d'Ivoire en particulier, contrairement à l'Europe, les personnes âgées bénéficient du respect, de la considération, l'estime des siens. Partant de là, le phénomène de marginalisation à leur égard n'est pas toujours perceptible, car il s'agit de préserver la dignité humaine. De même, tout un chacun est appelé à être un retraité dans l'avenir.

3.2 La vulnérabilité économique des retraités

L'étude de BIALY Laurent illustre fort bien la vulnérabilité économique des retraités ivoiriens notamment ceux de la commune de yopougon. En effet, en juillet 2000, la commune comptant 1500 retraités du public, qui cohabitaient majoritairement les « bas quartiers » qui offre à la fois une condition de vie acceptable et une possibilité pour débattre de leurs problèmes quotidiens. Ce sont des personnes physiquement et moralement diminuées qui vivent dans des conditions peu enviables, dans la misère et un état de délaissement total. Toute chose qui pourrait expliquer le taux élevé de mortalité de cette frange. Ainsi, il expose les problèmes qui assaillent les retraités ivoiriens, ce sont entre autre, les moyens et modes d'existence des retraités, car n'ayant plus de revenus suffisants, ne pouvant assurer les charges sociales et familiales, la nuisance psychologique, qui les rendent plus ou moins vulnérables économiquement. C'est dans le même sens que s'inscrit l'étude de DEBA Remy27(*), qui soutient que les retraités en Afrique vivent dans des conditions difficiles et cela est dû à plusieurs facteurs. En effet, les politiques de gestion des régimes de retraite sont mauvaises et mal adaptées aux contextes socio-économiques où la protection sociale n'est une priorité contrairement aux pays européens. C'est dire que le revenu qu'est la pension de retraite s'avère être insuffisante pour la satisfaction des besoins nécessaires mais également les charges socio familiales. Ce sont des retraités vulnérables à tout point de vue, dont le niveau de vie interpelle tout un chacun, qui se retrouvera dans cette situation. C'est un manque en biens matériels, en couverture médicale dont souffre la quasi majorité des retraités ivoiriens, accentué par des retards dans la perception même de la pension de retraite.

Conjointement et relativement à la vulnérabilité économique des retraités ivoiriens, une étude menée par DEDY Séri28(*) permet d'appréhender les conditions de vie et aspirations des retraités. Selon l'étude en question, 24.9% des retraités interrogés ne reçoivent aucune aide alors qu'ils ont des charges familiales énormes (72.5 %), contre 24.2 % qui reçoivent une aide moyenne. C'est dire donc que non seulement les retraités sont laissés pour contre, mais aussi, ils ne reçoivent pas de l'aide au prorata de leurs besoins. Cela est l'expression d'une marginalisation au délaissement total et l'exposition de ces derniers aux vices sociaux notamment la paupérisation. En effet, dans pareille situation, les retraités ont infiniment besoins du soutien financier des uns et des autres, le contraire sera perçu comme marque d'abandon de ces personnes vulnérables. Cette étude met en lumière la vulnérabilité économique des retraités comme résultant de la marginalisation, qui est liée à la crise économique que traverse le pays et qui a fragilisé les liens communautaires d'assistance, de solidarité et d'entraide familiale.

3.3 Besoins matériels réels et importants des retraités.

Dans son étude, DEDY Seri29(*) à travers une enquête réalisée auprès des retraités du secteur public ivoirien, fait ressortir deux constations, en effet, les retraités affirment à hauteur de 33% ne possédant pas une propriété immobilière au cours de leur vie active ; et d'autres affirment n'avoir aucune réalisation matérielle ou symbolique au village et cela pour trois raisons majeurs. Selon ces derniers, les charges sociales et familiales énormes et insupportables, la conjoncture économique difficile et la psychose de la sorcellerie sont les facteurs explicatifs de cette non réalisation matérielle de soi et pour soi. C'est dire qu'au delà des difficultés économiques des travailleurs liées à l'étroitesse des revenus , ils subsistent des raisons métaphysiques et mystiques qui sont des obstacles à la mise en oeuvre de leurs projets immobiliers et biens d'autres. Cela est particulier en Afrique où les rapports sociaux sont teintés de mauvais augures. Ainsi le défaut ou la non réalisation d'un bien immobilier ou symbolique serait la traduction d'un échec de la vie active. Dans cette situation, en l'absence d'un revenu suffisant, les retraités se verront soumis à la retraite au payement d'un loyer, toute chose réduisant relativement la pension de retraité jugée déjà insuffisante.

Cette découverte de DEDY Séri va de pair avec celle évoquée par BIALY Laurent, lorsqu'il affirmait dans son étude que la quasi majorité des retraités du secteur public n'ayant pu réalisé ou acquérir un bien immobilier, se retrouvent dans les « bas quartiers » ou quartiers précaires. Des lors, il ressort deux points importants. D'une part, la retraite n'est manifestement pas préparée par les retraités et d'autre part, elle apparaît comme un cauchemar pour l'ensemble des retraités, qui demeurent en tout point vulnérables, ainsi que leurs familles.

IV- LES MESURES À ENGAGER POUR SAUVEGARDER LES REGIMES DE RETRAITE

4.1 Le financement direct par l'État des nouvelles prestations

L'État cherche à soulager les organismes sociaux de certaines dépenses pour sauvegarder le régime actuel par une intervention de plus en plus directe dans le fonctionnement des organismes sociaux. Cette ingérence croissante de l'Etat dans le financement des prestations sociales se retrouve entre autres dans l'analyse des modalités de financement des nouvelles prestations sociales développées ces dernières années envers des publics qui ne peuvent prétendre aux prestations sociales traditionnelles. En effet, pour bénéficier des prestations sociales des organismes sociaux, il faut en avoir le droit, c'est à dire avoir versé des cotisations durant un laps de temps déterminé. Pour cette raisons, certaines catégories sociales se sont retrouvées exclues du système de la Sécurité Sociale soit parce qu'ils n'ont pas pu cotisés à ces régimes auparavant, soit parce qu'ils ont épuisé leurs droits.

L'État s'est attaché au fil du temps à combler ces lacunes en instituant un certain nombre de Minima sociaux dont il assure le financement soit directement, soit en reversant aux organismes sociaux les sommes nécessaires à leur financement par des reversement d'impôts.

4.2 Une évolution du système de retraite par répartition

Les mutations des systèmes de retraite d'un certain nombre de pays développés alimentent la réflexion menée en France sur l'avenir d'un système de retraite fondé sur les principes de la répartition et de la solidarité inter-générationnelle. D'une part, l'Etat favorise indirectement la création d'une épargne individuelle complémentaire par la mise en place des Plans d'Epargne Entreprises, des Plans d'Epargne en Action ou des Plans d'Assurances-vie qui permettent, grâce souvent à une fiscalité attirante, d'inciter les ménages à accroître leur épargne afin notamment de se constituer une rente complémentaire qui pourra s'ajouter aux futurs pensions de retraite versées par les organismes sociaux. Cette attitude s'oppose alors au principe de la solidarité inter-générationnelle puisque les individus sont incités à épargner pour se constituer leur propre retraite complémentaire. D'autre part, les facteurs déterminants l'équilibre d'un système de retraite par répartition comme l'indiquent Frédérique NORTIER sont en nombre limité. Trois solutions émergent pour équilibrer ce système.

Augmenter l'âge moyen de la retraite, ce qui permettrait d'un côté d'augmenter le nombre d'actifs et de l'autre de baisser le nombre de retraités. Cette solution est celle qui est actuellement privilégiée dans la plupart des pays et a été mise en oeuvre dans les réformes françaises de 1993 et 2003. Elle se heurte cependant au faible taux d'emploi.

Augmenter les taux de cotisations afin d'avoir, à assiette égale, plus de ressources. Cette solution se heurte aux réticences des employeurs et des salariés. Il serait alors possible de n'augmenter que les taux de cotisation salariés, ce qui ne pèserait pas sur le coût du travail, du moins directement. Mais dans ce cas, la progression du pouvoir d'achat des salariés serait réduit d'autant, ce qui freinerait la consommation et la croissance.

Baisser le niveau relatif des retraites : cette solution a déjà été mise en oeuvre. Elle passe en particulier par une indexation des droits acquis et des pensions sur les prix et non plus sur les salaires nets, et par un calcul moins favorable du salaire servant de référence pour la retraite.

Ainsi, on se rend compte que le système par répartition apparaît comme le système privilégié de retraite, offrant plus d'avantages au détriment du système par capitalisation. Toutefois , ce système est celui est appliqué par les institutions de retraite en Côte d'ivoire, mais les résultats escomptés semblent en deçà des attentes des gestionnaires.

De même, le système de retraite par répartition apparaît comme le plus performant, c'est d'ailleurs, ce qui ressort du colloque européen30(*). En effet, L'accent a été mis sur la prévention des conduites à risques pour permettre aux personnes de bien vieillir. Le problème du vieillissement de la population engendre de nombreuses autres interrogations qu'il est maintenant nécessaire de discuter. Mais, il apparaît qu'en dépit d'une augmentation de 70 % du nombre des 65 ans et plus d'ici 2050, la retraite par répartition demeure le système le plus performant et le plus sûr pour l'économie. Cela est par ailleurs soutenu par Alain EUZEBY31(*) pour qui, la retraite par répartition soutient les performances économiques. Selon lui, Aujourd'hui, les pensions de retraite représentent 46% de l'ensemble des protections sociales en Europe. Ce système de retraite par répartition suscite cependant de nombreuses inquiétudes. Chiffres à l'appui, l'auteur a montré que le système de retraite par répartition est le plus à même de répondre aux besoins des européens. En 2004, les pensions de retraite ont représenté 12,8% du Produit intérieur brut (PIB). En 2040, les scientifiques prévoient qu'elles atteindront les 15% du PIB. En comparaison de l'augmentation de 75% du PIB par habitant sur la même période, ces dépenses ne seront donc pas si élevées. De plus, lorsqu'un ménage cotise pour un système de retraite par répartition, le revenu disponible demeure le même qu'avec un système de cotisations privé. Il rappelle aussi que ce n'est pas dans les pays qui ont adopté ce système de retraite par répartition que les performances économiques sont les plus mauvaises, au contraire. Les fonds de retraite par répartition fonctionnent en vase clos. Ils sont donc à l'abri des fluctuations du marché car, la crise aurait pu avoir des effets bien plus néfastes, le système par répartition a soutenu la consommation des ménages. L'économiste met aussi en avant le coût très bas des frais de fonctionnement du système. "Les organismes de gestion n'ont pas pour but de faire du profit, les frais ne servent donc qu'à faire fonctionner les services". Le système de retraite par répartition permet, en outre, de maintenir les retraités à un niveau de vie acceptable. Il y a 33% de retraités pauvres en Irlande et 27% au Royaume-Uni, pays où le système par capitalisation a été préféré.

Au vue des problèmes rencontrés par les régimes de retraite, plusieurs thérapies ont été envisagées. Ce sont des systèmes fragiles et fragilisés par de fortes pressions démographiques et économiques. Certaines mesures paraissent la panacée à travers le monde entier. C'est le cas de la prorogation de l'âge de départ à la retraite et de l'augmentation du taux de cotisation. En effet, en Côte d'ivoire, la fonction publique a procédé, dans un souci de rationalisation, de gestion efficiente de la retraite de proroger l'âge de départ à la retraite32(*). Cela permet non seulement au travailleur de rester longtemps en activité, mais également de cotiser sur un long terme. Ce qui renforcera les capacités financières de la CGRAE. Quant à la CNPS, elle est à l'oeuvre dans la même optique que la CGRAE. Cette reforme est appliquée dans bon nombre de pays dont la France par le biais de la loi FILON.

Au terme de la revue de littérature relative à notre sujet de recherche, force est de constater que la sécurité sociale, est un vecteur d'espoir pour les travailleurs, ainsi que les populations. Mais son application dans chaque pays est tributaire du niveau de développement et de la volonté politique. Sous cet angle, la sécurité sociale est en proie à des difficultés socio culturelles, économiques et politiques. Ce qui constitue un obstacle à la mise en oeuvre des politiques sociales. Ainsi les problèmes rencontrés par la sécurité sociale dans certains pays se répercutent sur les autres branches de la protection sociale, notamment les régimes de retraite. Cependant, il ressort de cette analyse que les régimes de retraite sont divers et multiformes et n'offrent pas les mêmes opportunités et avantages. De même, cette revue révèle que la retraite n'est pas suffisamment appréhendée en Afrique comme cela l'est en Europe, ce qui crée des disparités entre système de retraite. Mais fort de cela, il existe des problèmes communs aux régimes, particulièrement des problèmes économiques et démographiques, qui d'un pays à un autre, ont des incidences sur le niveau de vie des retraités, qui du moins n'est pas de tout repos en Côte d'ivoire par exemple. Tant les difficultés quotidiens les assaillent de toute part. toutefois il subsiste une relation de cause à effet entre les problèmes de la retraite et ceux des retraités. Ce sont des régimes de retraite qui sont sous le coup de reformes constants et permanents afin d'assurer le bien être socio économique des retraités.

1.3 Objectifs de l'étude

1.3.1 Objectif général

La présente étude vise, à analyser sous l'angle de la comparaison, les systèmes d'organisation et de fonctionnement de la CGRAE et de la CNPS dans le processus de prise en charge des retraités.

1.3.2 Objectifs spécifiques

De façon spécifique, l'étude visera à :

· Analyser le profil socioéconomique et familial des retraités.

· Décrire à travers une comparaison, les systèmes d'organisation et de fonctionnement de la CGRAE et de la CNPS, en mettant en évidence les dysfonctionnements

· Montrer les déterminants socio économiques et organisationnels liés aux dysfonctionnements des systèmes de retraite.

· Identifier les attentes, les aspirations des retraités dans une perspective de formulation de nouvelles réformes.

1.4 Thèse :

La problématique de la retraite en Côte d'Ivoire est une question sociale, qui suscite une réflexion globale sur non seulement l'organisation des systèmes de retraite, mais également sur le fonctionnement des institutions de retraite sans omettre les conditions de vie des retraités ; car il semblerait que les systèmes soient inadaptés aux contextes socio économique et politique.

Ainsi, les dysfonctionnements inhérents aux régimes de retraite et les retards dans le payement de la pension découlent respectivement de l'accroissement du nombre social de retraités et du processus de liquidation de la retraite.

1.5 Hypothèses

Dans le cadre de l'étude, nous formulons nos hypothèses de la façon suivante :

· Les dysfonctionnements économiques des régimes de retraite s'expliquent par l'accroissement de l'effectif des retraités par rapport aux actifs.

· Nous soutenons également que les retards constatés dans le payement de la pension de retraite sont liés au processus de liquidation des dossiers de retraite.

1.6 Approche conceptuelle

Dysfonctionnement : trouble, anomalie dans le fonctionnement33(*)

Pratiques sociales qui défavorisent l'équilibre du système social34(*).

Pour la sociologie fonctionnaliste, il faut expliquer les phénomènes sociaux par les fonctions que remplissent les institutions, les structures des organisations et les comportements individuels et collectifs. Il s'agit de mettre en lumière le caractère fonctionnel et dysfonctionnel d'une institution. Ainsi, pour R.K. Merton, l'idée de fonction dans le système social permet non seulement de constater la façon dont une institution fonctionne, mais aussi d'analyser certaines situations, de fournir des observations et de repérer les dysfonctionnements35(*).

Il ressort donc qu'il existe des pratiques « dysfonctionnelles »c'est-à-dire perturbant le fonctionnement des institutions dans un système social déterminé. Ce qui revient à souligner que les dysfonctionnements résultent des pratiques institutionnelles organisationnelles et informelles tendant à perturber le fonctionnement normal des institutions, des structures organisationnelles. En cela, dans un système donné, même les éléments les plus anodins peuvent être sources et facteurs de dysfonctionnement.

Partant de là, les dysfonctionnements peuvent être appréhendés à plusieurs niveaux : organisationnel, économique, socioculturel et administratif

Dans cette étude, le dysfonctionnement économique constitue une variable dépendante, qui permet d'expliquer les effets de l'accroissement des retraités.

Régime : ordre, constitution et forme d'Etat ; manière de gouverner.

Ensemble de dispositions réglementaires ou légales qui régissent certaines institutions ; organisations des institutions36(*)

Désigne l'ensemble des fonctions aux quelles répond ou devait répondre un objet.37(*)

Dans ce cas d'espèce, le régime est ensemble d'activité connexe relatif à un domaine précis. Ici, le régime de retraite renvoie à toutes les activités manifestes et latentes relatives au phénomène de retraite dans une institution ou organisation particulière.

Retraite: Vient de "retirer" de l'ancien verbe"retraire"qui lui-même vient du Latin "retrahere", "s'isoler de" et a signifié en ancien français "le lieu où l'on s'isole". Ce sens administratif est apparu en 1752 d'abord à propos des militaires.

C'est en 1853, qu'on emploiera pour tout ceux qui quittent le monde du travail; ce vocable peut également designer la pension elle-même versée à un salarié admis à la retraite38(*).

Action de se retirer de la vie active; état de quelqu'un qui a cessé ses activités professionnelles.

Pour la sociologie, la retraite est un temps social, une transition au cours de laquelle un individu, à un âge déterminé impliquant une restructuration du parcours de vie.

Elle est multidimensionnelle : dimension économique, la mutation du retraité vers d'autres formes de système de production ; le paiement d'une pension de retraite au détriment d'un salaire. Dimension politique, elle est relative à la décision administrative de mise à la retraite en vertu des textes réglementaires dans un système politique déterminé. Dimension culturelle met en évidence la conception traditionnelle des mécanismes de solidarité traditionnelle, en rapport avec les réalités socio culturelles africaines.

Dimension sociologique, il s'agit de l'influence du phénomène sur les rapports sociaux. Elle restructure et crée un nouveau cadre dans les rapports.39(*)

Par conséquent, le retraité est la personne qui est à la retraite, n'exerce plus de fonction et qui bénéficie en lieu du salaire du payement d'un revenu de remplacement appelé « pension de retraite »

Liquidation : opération par laquelle on liquide un compte, une succession.

C'est une procédure entraînant la vente des éléments des actifs d'un e entreprise en état de cessation de paiement et dont la situation ne permet pas d'envisager la continuation de ses activités40(*).

De façon pratique, Ensemble des opérations sur une matière pour la transformer afin de la rendre exploitable ; suite d'opérations effectuées par des moyens informatiques.

C'est l'ensemble des opérations pour saisir, modifier et stocker des documents41(*)

En sécurité sociale, Liquider sa retraite, c'est faire valoir ses droits à la retraite. La date de liquidation des droits détermine le point de départ de la pension. L'âge de liquidation, ou âge effectif de la retraite, ne correspond pas forcément à l'âge de cessation d'activité. Il tend même à s'en éloigner de plus en plus dans le privé, du fait de l'exclusion des travailleurs âgés du marché du travail. On estime que l'écart moyen entre le moment où un salarié du privé cesse de travailler (57 ans en moyenne) et celui où il fait valoir ses droits est actuellement de deux ans et demi. En terme spécialisé, il s'agit de la liquidation, consistant en la manière de traiter (examen du fond et de la forme) le dossier de retraite. Le traitement est à la fois manuel et informatique et est fait par tous les services de l'institution qui ont en charge la gestion du régime de la retraite. Le traitement manuel regroupe toutes les tâches accomplies à la main tandis que le traitement informatique utilise les ordinateurs.

On peut déduire donc que la liquidation est le processus allant du départ à la retraite, passant par le traitement du dossier et achevé par le payement de la pension de retraite.

Dans le cadre de cette étude, le processus de liquidation apparaît comme une variable indépendante, permettant de rendre intelligible les facteurs explicatifs des retards du payement de la pension.

Pension: - Du Latin "pensio"désigne le payement"; C'est une somme d'argent versée par un organisme social, par l'Etat à quelqu'un pour subvenir à ses besoins, rétribuer d'anciens services, l'indemniser42(*).

- C'est un nom féminin "pensium" qui signifie "payement, récompense". Allocation pécuniaire, viagère et personnelle qui rémunère des années de service, des bonifications et des majorations éventuelles. Elle n'est accordée après une cessation régulière des fonctions. Elle est destinée à assurer aux titulaires une situation financière correspondant à un emploi, à une activité. Elle doit être suffisante pour leur permettre de subsister43(*).

Dans le cadre de notre étude, c'est une allocation périodique versée régulièrement à une personne qui est à la retraite. C'est un revenu de remplacement attribué exclusivement aux personnes retraitées pour leur permettre de satisfaire leurs besoins.

CHAPITRE II : APPROCHE METHODOLOGIQUE

2.1 Délimitation du champ d'étude

2.1.1 Le champ géographique

Nous avons opté pour les sièges des institutions situés dans la commune du PLATEAU, dans la mesure où ils représentent non seulement le centre décisionnel, mais aussi, pour y rencontrer un nombre important de retraités au moment du payement des pensions. Cependant, concernant la CNPS, aucun payement n'est effectué au siège, nous nous sommes donc orienté vers une agence principale de la CNPS, celle de KOUMASSI dans le district d'Abidjan.

L'étendue géographique étant délimitée, qu'en est il du champ social?

2.1.2 Le champ social

La population qui est concernée par l'étude est l'ensemble des retraités, remplissant les conditions cumulatives suivantes:

· Immatriculation à la CNPS et la CGRAE

· Des individus qui sont admis à faire valoir leur droit à la retraite et qui bénéficient du payement de la pension de retraite.

Mais au-delà des retraités, nous avons eu des entretiens et enquêtes auprès des personnes dites ressources, qui ont directement en charge la gestion des régimes de retraite, pour plus amples informations.

La dimension sociale déterminée, il ne manque que la dimension proprement sociologique.

2.1.3 Le champ sociologique

Notre étude s'inscrit dans le cadre de la sociologie de la protection sociale.

Notre analyse est axée, dans une optique comparative, sur les systèmes de solidarité et de protection sociale, c'est-à-dire les institutions et les politiques de prise en charge des inactifs par les actifs. Il s'agit de comprendre, comment les structures formelles organisent-elles la solidarité communautaire en terme de fonctionnement?

Quelles sont les modalités de gestion, de planification de la protection sociale notamment celle de la retraite ?

2.2 Les étapes de l'enquête

2.2.1 La pré enquête

C'est la phase de prise de contact et de reconnaissance du terrain d'étude.

Dans le cadre de cette étude, la pré enquête nous a permis de prendre les premiers contacts avec le terrain d'étude et de découvrir les facteurs ou variables qui influenceraient nos investigations.

2.2.2 L'enquête

L'enquête consiste en l'administration de questionnaire à un échantillon préalablement prélevé.

Dans notre cas, elle a pour objectif de permettre d'analyser les avis et opinions des retraités. C'est aussi, une enquête expérimentale ayant pour but de vérifier les hypothèses émises au début de nos travaux.

2.3 Les techniques d'enquête

2.3.1 La documentation

La recherche documentaire a constitué la tâche principale à laquelle nous nous sommes attelés tout au long de cette étude, car elle intervient à toutes les étapes. Elle nous a ainsi permis d'avoir des informations relatives à notre sujet de recherche, à construire non seulement notre problématique, mais également notre revue de la littérature et d'avoir une meilleure compréhension des régimes de retraite.

Tous les ouvrages, qui constituent l'armature sur laquelle nous nous appuyons pour mener notre recherche ont été consulté dans la bibliothèque de :

· L'Institut d'EthnoSociologie (I.E.S)

· Centrale de l'université de Cocody (B.U.C)

· Du Centre Culturel Français (C.C.F)

· De l'Institut de Recherche pour le Développement (I.R.D), centre des sciences sociales

· La Cellule de communication et de documentation de la CNPS

· Le Centre de documentation du Ministère de la femme, de l'enfant et des affaires sociales.

2.3.2 Le guide d'entretien

Le guide d'entretien sert dans l'approche qualitative car permettant de recueillir les avis, les opinions, les jugements des interviewés à partir de questions ouvertes. C'est ce que nous avons utilisé pour recueillir les informations auprès des personnes ressources. Il a servi aussi bien pour les entretiens à la CGRAE qu'à la CNPS et s'articule autour de 04 thématiques :

Section I : Données statistiques de la retraite

Section II : Organisation et fonctionnement des régimes de retraite

Section III : Retraités et problèmes de la retraite

Section IV : Du circuit de traitement et liquidation des dossiers de retraite

2.3.3 Le questionnaire (voir ANNEXE)

Le questionnaire désigne un ensemble de questions. Il comporte aussi bien des questions fermées que des questions ouvertes. Il comporte 04 sections, qui sont :

Section I : Identification du retraité

Section II : Du travail au statut de retraité

Section III : Des aspects socio économiques des retraités

Section IV : Du dysfonctionnement des régimes aux conditions de vie difficiles des retraités

2.3.4 L'échantillonnage : la méthode des quotas

On part du principe selon lequel l'échantillon est constitué par un quota de 200 individus. On retient des critères tels «  quota par institution » et « sexe ». Cependant, le fondement théorique de la méthode des quotas repose sur l'hypothèse que : si l'échantillon est représentatif de la population étudiée, du point de vue des critères retenus, il le sera également au niveau des caractéristiques sur lesquelles porte l'enquête.

Répartition selon le critère du quota par institution

· Selon les données de 2006, sur les 130.819 retraités en Côte d'Ivoire, il y a 68.465 retraités enregistrés à la CNPS et 62.354 à la CGRAE44(*).

INSTITUTIONS

QUOTA EN (%)

Effectif de retraités à interroger

CGRAE

48%

96

CNPS

52%

104

TOTAL

100%

200

Répartition selon le critère sexe

· Selon les données de 2006, l'effectif des retraités enregistrés à la CNPS se compose de 62.530 hommes, soit 91% et de 5.935 femmes, soit 09 %45(*)

· Selon les données de 2006, l'effectif des retraités enregistrés à la CGRAE se compose de 35.130 hommes, soit 56 % et de 27.224 femmes, soit 44 %46(*)

INSTITUTIONS

SEXE

TAUX

Effectifs de retraités à interroger

CGRAE

M

56 %

54

F

44 %

42

CNPS

M

91 %

95

F

09 %

09

TOTAL

200 %

200

2.3.5 Dépouillement 

Pour cette étude, nous avons opté pour le dépouillement informatique et ce, par le biais d'un logiciel informatique dénommé « SPHINX V5 ».

Il s'agissait particulièrement de la saisie et du traitement des données quantitatives. De façon pratique, nous avons d'abord, constituer le max ; ensuite, la saisie les données de l'enquête, qui sont sur commande, présenter sous forme de tableaux statistiques, avec des possibilités diverses de croissements de variables.

Quant aux données qualitatives, nous nous sommes limités à un traitement manuel, consistant en la lecture des transcriptions, au repérage et à la classification des discours.

2.4 Méthodes d'analyse : de la méthode dialectique au fonctionnalisme

La méthode dialectique permet l'explication des phénomènes, des faits sociaux par la contradiction.

A travers la loi du changement, nous allons essayer d'une part, de comprendre et d'expliquer comment le statut social et économique d'un individu peut changer du fait de la retraite. Analyser les contradictions entre le projet de satisfaction, de bien être socio économique des retraités et leur insatisfaction, en identifiant les facteurs explicatifs. D'autre part, de saisir la dynamique interne des systèmes de retraite en Côte d'Ivoire par rapport aux besoins réels des acteurs que sont les retraités, analyse des contradictions dans le fonctionnement des institutions par rapport aux missions, ainsi que les implications sociologiques qui sous tendent les contradictions inhérentes à la retraite et aux acteurs. Et ce, par le biais des théories du désengagement, de l'activité et du conflit.

Quant au fonctionnalisme, c'est une démarche qui consiste à saisir une réalité par rapport à la fonction qu'elle a dans la société ou par rapport à son utilité. Il s'agit d'expliquer les phénomènes sociaux par les fonctions que remplissent les institutions sociales, les structures des organisations et les comportements individuels et collectifs. Cela a trait au caractère fonctionnel ou dysfonctionnel d'une institution.

En analysant le fonctionnement des institutions de gestion des régimes de retraite, il s'agit de déceler les pratiques dysfonctionnelles, et ce, par le biais des théories du dynamisme et de l'utilité.

2.5 Conditions sociales de l'étude

Les conditions difficiles à la réalisation de l'étude ont trait à l'administration de la CGRAE et la CNPS. En effet, compte tenu de l'importance que revêt cette étude, nous avons voulu l'effectuer dans la légalité. A cet effet, tout comme pour les entretiens et autres informations, nous avons adressé des courriers aux administrations respectives des deux institutions, ensuite aux services concernés. Pour l'enquête, nos courriers datant du 16 juin 2009 jusqu'au 20 août sont restés sans suites ; nous avons entamé un suivi personnel. Encore les rendez-vous ne sont pas respectés. Ce qui a influencé notre chronogramme de travail un obstacle à l'avancement de notre travail.

Une autre condition difficile est celle liée aux retraités. Certains retraités refusaient catégoriquement de se soumettre à cette enquête. C'est à la suite de plusieurs négociations et explications, que certains acceptent de participer à l'enquête. Le temps mis pour la négociation ne nous permettant pas de respecter les délais fixés, nous sommes donc allés au-delà du temps d'administration, ce qui a perturbé notre chronogramme de travail

DEUXIEME PARTIE

PRESENTATION

DU CADRE DE L'ETUDE

CHAPITRE I : PRESENTATION DE LA SOCIETE D'ETAT CGRAE

I- STRUCTURE ORGANISATIONNELLE CHARGEE DE LA GESTION DU REGIME DE RETRAITE DU SECTEUR PUBLIC47(*)

1.1 Historique

Dès les premiers moments de son indépendance, l'Etat de Côte d'Ivoire a adopté le principe de l'existence des Caisses de Retraite mises en place par l'Administration Coloniale. Dès 1962 , une loi fut votée instituant et organisant le régime des pensions civiles en Côte d'Ivoire, c'est-à-dire le régime de retraite des Fonctionnaires et Agents de l'Etat. C'est la loi n° 62-405 du 07 novembre 1962.
Ainsi fut créée par l'ordonnance n° 77-206 du 05 avril 1977, la CGRAE sous la forme d'un Etablissement Public Administratif (EPA) placé sous la tutelle conjointe des Ministres de l'Economie et des Finances, du Budget, de la Fonction Publique et de la Défense et du Service Civique.

Par la suite, la CGRAE a connu quatre réorganisations au terme de quatre importants textes. Mais très rapidement, ce nouveau statut va connaître des limites, eu égard à la forte dépendance de la CGRAE de la grande Administration (Ministère de la Fonction Publique, Trésor, Budget, Solde) et qui ne lui permettait pas d'atteindre ses objectifs.

Le décret n° 97-674 du 03 décembre 1997 confère à la CGRAE le statut de Société d'Etat pour lui assurer une autonomie et une souplesse de gestion. Enfin le décret n° 2001-144 du 14 mars 2001 portant organisation du Ministère des Affaires Sociales et de la Solidarité Nationale place la CGRAE sous la tutelle technique du Ministère des Affaires Sociales et de la Solidarité Nationale ; la tutelle Financière étant toujours exercée par le Ministère de l'Economie et des Finances.

1.2 Statut juridique

La Caisse Générale de Retraite des Agents de l'Etat (CGRAE) a été créée par l'ordonnance n° 77-206 du 05 avril 1977, sous la forme d'un Etablissement Public Administratif (EPA).

Dans un souci d'efficacité, elle a connu deux réorganisations majeures :
- Le décret n° 92-47 du 29 janvier 1992 a érigé la CGRAE en Etablissement Public à caractère Industriel et Commercial (EPIC).

- Le décret n° 97-674 du 03 Décembre 1997 a conféré à la CGRAE, le statut de société d'Etat au capital de 300.000.000 FCFA détenu entièrement par l'Etat ivoirien.
Cette nouvelle organisation lui accorde plus d'autonomie dans l'action pour répondre aux attentes des retraités. Le siège social de la société est sis à Abidjan Plateau, rue du commerce.

Si le statut juridique de la CGRAE a changé plusieurs fois de forme, le régime de retraite qu'elle gère, lui n'a subi aucune modification. C'est le régime dit obligatoire et par répartition.

1.3 Missions & objectifs

La Caisse Générale de Retraite des Agents de l'Etat a une mission de service public qui se résume en deux points essentiels :

· Percevoir les cotisations et subventions destinées au financement des pensions de retraite et autres prestations et assurer la gestion financière des excédents de cotisations,

· Effectuer diverses prestations en faveur des bénéficiaires désignés (la collecte de cotisations des structures affiliées, la liquidation et le paiement des pensions de retraite, des veuves et orphelins, des allocations viagères et des rentes, le versement des prestations pour charge de famille)

1.4 Organisation et fonctionnement (organigramme voir ANNEXE)

L'organisation de la CGRAE se présente comme suit :

- Un Conseil d'Administration composé de douze (12) membres qui exerce de façon continue son autorité et son contrôle sur les activités de la société, et qui définit la politique générale de l'entreprise.

Une Direction Générale chargée de la gestion courante de la société.
Elle veille à la mise en oeuvre des délibérations du Conseil d'Administration.

Sous la supervision du Directeur Général, le fonctionnement quotidien de la société est assuré par quatre (4) Directions qui sont :

La Direction des Prestations

Elle a en charge :

- la réception des dossiers en provenance du ministère de la Fonction Publique pour les fonctionnaires exerçant dans l'Administration Publique, dont les droits sont liquidés par le ministre de la Fonction Publique

- la réception des dossiers en provenance des Ministères de la Défense et de la Sécurité pour les militaires, gendarmes et les policiers, dont les droits sont liquidés par la CGRAE

- la réception des dossiers en provenance des Directions des Ressources Humaines (DRH) des organismes affiliés, pour les fonctionnaires et agents temporaires exerçant dans les organismes affiliés, dont les droits sont liquidés par la CGRAE

- la liquidation des droits des travailleurs et de leurs ayants cause

- le paiement des droits de tous les bénéficiaires

- le suivi des prestations en cours de paiement

- la gestion des contentieux liés aux prestations payées.

La Direction de la Planification et du Développement

Elle a pour missions de mener des études actuarielles, de concevoir des projets dans le court, moyen et long terme, d'assurer l'adéquation entre les ressources et les dépenses aux fins de réalisation des programmes d'investissement de la société et d'élaborer des tableaux de bord.

La Direction Financière et Comptable

Elle est chargée :

- De la mobilisation des ressources financières destinées à permettre à la CGRAE d'assurer ses missions telles que définies dans son objet social, notamment le paiement des pensions et des différentes indemnités au profit des bénéficiaires et la gestion des excédents de cotisations

- De mettre à la disposition des tiers, toutes les informations financières et comptables permettant de suivre, dans le temps et dans l'espace, l'évolution de la CGRAE.
La Direction de l'Administration Générale et des Ressources Humaines

Elle est chargée de gérer les ressources humaines et matérielles de l'entreprise- mettre en oeuvre de la politique sociale et du développement humain de l'entreprise, d'exécuter les achats nécessaires au fonctionnement de l'entreprise, de veiller à l'entretien, au bon fonctionnement du matériel de l'entreprise, la gestion administrative et prévisionnelle du personnel et des moyens généraux.

II- CIRCUIT DE TRAITEMENT DES DOSSIERS DE RETRAITE

La CGRAE gère exclusivement le régime de retraite du secteur public c'est-à-dire la retraite des personnels civils de l'Etat, mais également, la police, le gendarmerie et les militaires. L'accent sera mis donc sur ce régime général.

2.1 Conditions pour bénéficier de la pension de retraite

Les conditions d'affiliation à la CGRAE

Pour être affilié à la CGRAE, il faut :

- être agent de l'Etat

- cotiser 6% de son salaire de base auquel s'ajoutent 12% représentant la part patronale.
Toutefois, les anciens agents de l'Etat radiés des effectifs de la Fonction Publique et travaillant pour le compte de nouvelles entités dénommées
« organismes affiliés » continuent de cotiser à la CGRAE.

2.2 Les différents types de prestations

On distingue divers types de prestations :

La pension d'ancienneté

La pension proportionnelle


Les pensions viagères des anciens conseillers économiques et sociaux

Les allocations viagères

Les rentes viagères


Le capital décès

La pension de réversion du conjoint survivant (veuf et veuve)
La pension temporaire d'orphelin mineur


Les pensions, allocations et rentes d'invalidité


2.3 Les documents exigés

Pour la fonction publique, une demande de liquidation,la photocopie de la carte nationale d'identité,la décision d'engagement,l'acte de mariage,extrait des enfants et de l'épouse,certificat de vie et entretien,le relevé général de services,l'acte de radiation et le certificat de cessation de payement.

Ce dossier est ensuite transmis et complété à la CGRAE (une demande manuscrite adressée au Directeur Général de la CGRAE, photocopie de l'arrêté de concession de pension, photocopie du certificat de prise de service).

2.4 La procédure de traitement des dossiers de retraite

FONCTION PUBLIQUE

(DPRPPCE)

MINISTERE DE LA DEFENSE ET LA SECURITE

CGRAE

Direction des prestations

Direction financière et comptable

TRESOR PUBLIC

CGRAE (payement des pensions civiles)

Ministère de la défense (payement pension FDS)

FONCTION PUBLIQUE (DRH)

Organismes affiliés

SCHEMA DU CIRCUIT DE TRAITEMENT D'UN DOSSIER DE RETRAITE A LA CGRAE

Après une première phase de la liquidation au niveau des structures concernées, les dossiers de retraite sont ensuite transmis à la CGRAE pour y subir un deuxième traitement à ce niveau, et ce, en commençant par la direction des prestations jusqu'à la direction financière et comptable. C'est par la suite que les dossiers liquidés sont transmis au TRESOR PUBLIC pour les décaissements financiers, bien entendu par le biais de différents contrôles. En fin de compte, le trésor public procède à l'approvisionnement des structures, notamment la CGRAE pour le payement des pensions civiles et le ministère de la défense pour le payement des pensions des Forces de défense et de sécurité.

Ainsi, se dessine le circuit de traitement des dossiers de retraite des agents de l'Etat, admis à la retraite. C'est donc à la fin de ce circuit que les retraités ne pourront bénéficier effectivement du payement de la pension de retraite.

2.5 Le mode de règlement de la pension de retraite


Le bulletin de pension ou bon de caisse peut être payé :


- aux guichets des Perceptions et Trésoreries Publiques d'Abidjan ou de l'intérieur du pays


- aux guichets de la CGRAE, à Abidjan


- par virement bancaire


- à la paierie de France pour les pensionnés résidant en France, au Burkina Faso, au Bénin ou au Sénégal

CHAPITRE II : PRESENTATION DE L'IPS - CNPS

I- L'INSTITUTION DE GESTION DU REGIME DE RETRAITE DU SECTEUR PRIVE48(*)

1.1 Historique

L'introduction de la prévoyance sociale en Cote d'Ivoire date de la loi N° 52-1322 du 15 décembre 1952 relatif au code du travail des pays d'outre-mer. L'évolution de l'organisme institué en faveur des travailleurs salariés s'est faite en cinq (05) étapes.

La première est constituée par l'arrêté n° 88-68 du 13 décembre1956 qui crée en 1956 un régime de prestations familiales en faveur des travailleurs salariés, géré par la caisse de compensation des prestations familiales.

La deuxième étape a été franchie en 1958 avec le décret du 14 juin instituant un régime des risques professionnels géré par les compagnies privées d'assurance.
La troisième étape est marquée par la création en 1960 d'un régime de pension dont la gestion est confiée à la caisse de retraite des travailleurs salariés.
La quatrième étape débute en 1965. La gestion des risques professionnels a été confiée à la caisse des compensations qui a pris le nom de caisse de compensation des prestations familiales, des accidents de travail et des maladies professionnelles.
La cinquième étape voit la promulgation de la loi n° 68-595 portant code de prévoyance sociale qui opère un regroupement de tous les régimes susmentionnés au sein d'un même organisme de gestion: la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale(CNPS)


1.2 Missions

La CNPS a pour mission la gestion du service public de la prévoyance sociale. A ce titre, elle assure :
- La branche des prestations familiales,
- La branche des accidents du travail et des maladies professionnelles,
- La branche de l'assurance vieillesse,
- La maternité
- La gestion des régimes complémentaires ou spéciaux, obligatoires ou volontaires

- Le recouvrement des cotisations sociales et les services des prestations, afférentes à ces différentes branches.

Par ailleurs, la CNPS intervient dans le domaine de l'action sanitaire et sociale au profit de ses assurés et des non assurés, en appui à l'action du gouvernement. Cette politique de l'action sanitaire et sociale se réalise à travers les centres médico-sociaux qui dispensent:

- Les actes médicaux (préventifs, curatifs et actes d'appui aux diagnostics),

- Les oeuvres sociales (enseignement préscolaire, éducation au foyer, etc. )

1.3 Statut juridique

La forme juridique de la CNPS a connu plusieurs évolutions. Elle est passée successivement:

- Etablissement public à caractère administratif (EPA)
- Etablissement public industriel commercial (EPIC)
- Etablissement public national (EPN)

Sous l'empire de l'ancienne loi N° 68-595 du 20 décembre 1968, le contrôle des tutelles s'exerçait à priori à travers un agent comptable et un contrôleur budgétaire. Leurs services étaient chargés d'apprécier la sincérité et la régularité des opérations comptables et budgétaires par rapport à l'esprit du décret 81-137 du 21 février 1981 portant régime financier. Ainsi, l'Etat exerçait son contrôle avant même que ne soient effectués l'engagement et le paiement de toute dépense. Certes, le contrôle était nécessaire mais il pesait lourdement sur la gestion de l'organisme et entamait sérieusement l'efficacité de son fonctionnement.

Aujourd'hui, la loi N° 99-476 du 6 août 1999 portant définition et organisation des institutions de prévoyance sociale marque une nette rupture avec l'ancien mode de gestion. En effet, l'institution de par cette loi, devient une société privée de type particulier qui concilie le principe d'autonomie de gestion et celui de la tutelle de l'Etat. Ce changement répond à un souci des pouvoirs publics de conférer à l'institution une plus grande efficacité et une souplesse de gestion.

1.4 Organisation (pour organigramme, voir ANNEXE)

L'IPS - CNPS est placée sous les doubles tutelles du ministère de la femme, l'enfant et des affaires sociales (tutelle administrative et technique) et du ministère de l'économie des finances (tutelle financière). L'institution est présidée par un conseil d'administration de 12 membres et gérée au quotidien par une direction générale. Elle s'appuie sur quatre directions centrales, quatre cellules spécialisées et les structures déconcentrées (trois directions régionales et vingt agences réparties sur l'ensemble du territoire).

Les directions centrales

Direction financière et comptable (DFC)

Direction du système d'information (DSI)

Direction de l'exploitation (DEX)

Direction des ressources humaines (DRH)

Ces directions sont organisées en départements, services et sections.

Les cellules spécialisées

La cellule étude et développement (CED)

Cellule communication extérieure et relations publiques

Cellule juridique et contentieux

Inspection générale

Les structures déconcentrées

Elles sont composées de trois directions régionales :

Direction régionale du centre nord (DRCN) Bouaké

Direction régionale de l'est (DRE) Abengourou

Direction régionale de l'ouest (DRO) Daloa

La direction régionale est chargée de la représentation et l'animation, de la coordination et du contrôle des activités spécifique de la CNPS situées dans la circonscription géographique. De même, ces directions gèrent près de vingt agences reparties sur l'ensemble du territoire.

II-CIRCUIT DE LIQUIDATION DES DOSSIERS DE RETRAITE

Au niveau des prestations fournies par la CNPS, nous analysons seulement le régime de la retraite, qui fait l'objet de notre étude. Ainsi donc, l'accent sera mis sur les conditions pour bénéficier de la pension de retraite, les différents types de pension et surtout la procédure de traitement des dossiers de retraite (de l'accueil au payement).

2.1 Comment bénéficier de la pension de retraite ?

Ce sont des conditions cumulatives qui permettent de bénéficier du payement de la pension de retraite, il s'agit de :

- L'immatriculation à la CNPS (appelée couramment déclaration);

- Avoir atteint l'age de 55 ans;

- Avoir accompli 15 années d'activité salariée;

- Ayant donné lieu à des cotisations dans une ou plusieurs entreprises affiliées à la CNPS;

- Avoir cessé toute activité salariée.

2.2 Les documents exigés pour bénéficier de la pension de retraite

A ces conditions, il y a aussi les formalités administratives que doivent fournir les employeurs. Il s'agit de la fiche d'embauche, l'avis de cessation d'emploi, l'état des services, le relevé nominatif des salaires , la DISA , le certificat de travail et surtout le reversement des cotisations sociales dues au compte de l'employeur et la contribution des salariés.

2.3 Les différents types de pension de retraite

En ce qui concerne les différents types de pensions de retraite, nous avons:

- La pension de retraite normale et anticipée

- La pension de retraite invalidité ou allocation unique

- La pension de réversion qui comporte la pension veuve directe ou indirecte et la pension d'orphelin.

2.4 La procédure de liquidation des dossiers de retraite

Pour ce qui est de la procédure de traitement des dossiers de retraite, nous avons répertorié trois (03) grandes étapes successives; il s'agit de:

· L'accueil

D'abord, la constitution des dossiers de retraite ; ensuite, la réception ou l'accueil. À ce niveau, il y a l'accueil interne et l'accueil externe. L'accueil interne est chargé d'informer les assurés sociaux sur les pièces à fournir en vue de la constitution du dossier de retraite, de recevoir les dossiers, de faire le contrôle superficiel de la forme et du fond. Par contre, l'accueil externe répond aux difficultés des assurés sociaux dans la constitution des dossiers de retraite. Enfin, au dépôt du dossier, il est délivré un reçu de dépôt.

· La liquidation

La seconde étape est la liquidation où un agent commis à la tâche contrôle encore mais en profondeur le fond et la forme et entreprend les vérifications nécessaires. C'est donc la dernière phase de traitement des dossiers. Ensuite, il entame la saisie informatique des pièces selon le type de pension.

· Le circuit de payement

Il se subdivise en 2 phases:

- Le circuit au niveau du service des prestations, qui se caractérise par le tirage de support de paiement et le transfert des éléments de paiement à la comptabilité.

- Le circuit au niveau du service de la comptabilité, qui se caractérise par la prise en charge des dépenses ordonnancées et les différents modes de paiement. La prise en charge des dépenses ordonnancées (CIPRES) concerne la vérification du bordereau récapitulatif, la comptabilisation, le classement et l'enregistrement des pièces comptables.

Par la suite, le retraité doit choisir le mode de paiement (espèce au guichet, virement bancaire ou chèque bancaire) parmi les trois en vigueur et en fonction du montant de la pension. Le circuit de traitement peut être schématisé de la façon suivante :

ACCUEIL

(Service des prestations)

Accueil externe

Accueil interne

LIQUIDATION

(Service des prestations)

CIRCUIT DE PAIEMENT

(Services des prestations et comptabilité)

CIPRES

Mode de payement

SCHEMA DU CIRCUIT DE TRAITEMENT D'UN DOSSIER DE RETRAITE A LA CNPS

Le constat général qui découle de la structure organisationnelle et du fonctionnement du régime de la retraite, nous amène à souligner de façon express que plusieurs directions, services et sections (service prestations et comptabilité par exemple) interviennent dans le traitement des dossiers de retraite; cela peut expliquer le retard constaté dans le payement des pensions, en ce sens qu'un service peut prendre plus de temps que d'autres dans le traitement des dossiers.

CHAPITRE III : ANALYSE DES ASPECTS COMPARATIFS DES DEUX INSTITUTIONS

3.1 Le statut juridique

La CGRAE jouit d'un statut de société d'Etat avec conseil d'administration.

Quant à la CNPS, c'est une société privée de type particulier avec conseil d'administration.

Ces deux institutions ont une autonomie financière et sont sous tutelle de l'Etat. Elles jouissent de statuts juridiques différents, mais bénéficient toutes deux d'une double tutelle ; celle du ministère de l'enfant, de la femme et des affaires sociales, et du ministère de l'économie et des finances.

3.2 Les textes règlementaires

A ce niveau, la CGRAE est soumise au statut général de la fonction publique de 1992, relatif à la cessation d'activité des agents de l'Etat.

Quant à la CNPS, elle est régie par le code de prévoyance sociale, relatif à la branche de retraite.

C'est dire que du point de vue institutionnel et formel, ces deux institutions ne sont pas régies par les mêmes textes réglementaires.

3.3 Le taux de cotisation49(*)

A la CGRAE, le taux de cotisation du salaire de base est de 18% reparti comme suit : fonctionnaire 6% et employeur (Etat) 12%.

A la CNPS, le taux de cotisation du salaire de base est de 8% reparti de la façon suivante : travailleur 3.2% et employeur 4.8%.

3.4 L'effectif

Selon les estimations de 2006, la CNPS regroupe l'effectif des retraités le plus important estimé à 68 46550(*) contre 62 35451(*) retraités de la CGRAE ; soit un effectif total de 130 819 retraités.

3.5 Le mode de gestion

Les deux institutions ont opté pour le mode de gestion par répartition, qui est du moins le plus utilisé en matière de gestion des régimes de retraite. Ce mode repose sur la solidarité intergénérationnelle, c'est-à-dire que les actifs cotisent pour financer la pension de retraite des inactifs.

3.6 Au niveau des conditions de vie des retraités

Les retraités de la CGRAE semblent bénéficier des pensions de retraite plus élevées que celles des retraités de la CNPS. Cela est lié à la différence observable des différents taux de cotisation qui paraît plus élevé à la CGRAE. Ce sont donc des retraités qui ont au moins pour une pension proportionnelle d'environ 45 à 60% de leur salaire. Alors qu'à la CNPS, la pension minimum est de 18 303F.Toutefois, les conditions de vie semblent difficiles pour certains retraités des deux régimes.

3.7 Au niveau du circuit de traitement de liquidation

Le circuit de traitement parait linéaire du côté de la CNPS, dans la mesure où les structures et les services impliqués sont regroupés au sein d'une même institution. Il s'agit d'un ordonnancement interne de traitement.

A la CGRAE qui s'occupe principalement de la liquidation par payement, des structures externes telles que celles du ministère de la fonction publique, le ministère de la défense et de la sécurité le trésor public sont impliquées. Ainsi les dossiers sont reçus par la CGRAE après un premier traitement effectué par les services de la fonction publique, notamment la DPRPPCE.

3.8 Au niveau des conditions d'octroi de la pension de retraite

A la CNPS, la pension de retraite est attribuée :

Travailleur salarié du secteur privé et assimilé

Ayant atteint 55 ans d'âge

Avoir accompli 15 ans d'activité salariée

Ayant donné lieu à des cotisations dans une ou plusieurs entreprises affilées à la CNPS.

Avoir cessé toute activité

Quant à la CGRAE, la pension de retraite est octroyée à :

Agent de l'Etat

Ayant accompli 30 de service ou atteint 55 ans d'âge selon les fonctions

Avoir accompli au moins 15 ans de service effectif donnant lieu à des cotisations.

Ces conditions cumulatives d'octroi de la pension paraissent les mêmes pour les deux institutions.

3.9 Au niveau du calcul de la pension de retraite52(*)

A ce niveau, une divergence terminologique mérite d'être signalée : le taux de remplacement qui est de 1.33% ou 1.70% à la CNPS est l'équivalent du taux de liquidation à la CGRAE qui est de 2% par annuité.

Les formules de calcul de la pension de retraite diffèrent dans la forme, mais paraissent identiques avec l'utilisation de différentes terminologies.

A la CGRAE, la pension est calculée sur la base des éléments suivants :

N = Nombre d'années de services effectifs.

I = Indice de liquidation.

V = Valeur du point d'indice au moment de l'admission à la retraite.

Depuis le 01/01/1982, il est de 2801,48.

T = Le taux de liquidation.

Conformément aux dispositions réglementaires, il est fixé à 2% par annuité liquidable.

PAA = (I x V) x (N x T)

(I x V) Le traitement annuel de base du fonctionnaire sans les indemnités, avant son admission à la retraite.


A la CNPS, le montant de la pension de retraite est calculé en pourcentage des salaires soumis à cotisation. Il est égal au produit du salaire moyen, des 10 meilleures années de la carrière par le taux de remplacement. Le taux de remplacement est égal au produit du taux de rendement annuel par la durée de la carrière. Cependant le taux de remplacement ne peut excéder 50%

PM = SMM * TR

TROISIEME PARTIE

PRESENTATION

ANALYSE

ET

DISCUSSION

DES RESULTATS

CHAPITRE I : PRESENTATION DES RESULTATS

I- IDENTIFICATION DES RETRAITES

1.1 Répartition des enquêtés selon les tranches d'âge

Valeurs

Tranche d'âge

VA

VR

Moins de 55 ans

07

03.5 %

55 -60

86

43 %

61- 65

76

38 %

66 -70

23

11.5 %

71-75

07

03.5 %

76 et plus

01

0.5 %

Total

200

100 %

Au regard des données statistiques présentées dans ce tableau, on constate que la majorité relative 43% des acteurs à l'âge compris entre 55 et 60 ans ; Ensuite vient, les 38% dont l'âge se situe entre 66 à 70 ans ; 11.5 % ont l'âge compris entre 66 et 70 ; 3.5 % ont respectivement moins de 55 ans et l'âge compris entre71 et 75 ans. Enfin, 0.5 % a plus de 76 ans. Il ressort donc que la quasi totalité (96.5 %) des retraités ont un âge supérieur ou égal à 55 ans. Cette prédominance peut s'expliquer par le fait qu'en Côte d'Ivoire, la retraite est acquise selon principalement trois modalités dans la fonction publique. D'abord, certains acteurs ont droit de faire valoir leur droit à la retraite après 30 ans effectif d'activité. Ensuite, d'autres accèdent à la retraite à la limite d'âge de 55 ans. Enfin, des cas exceptionnels dans certains corps d'emploi (tel l'enseignement supérieur public, la magistrature) vont jusqu'à l'âge de 65 ans.

Dans le secteur privé et selon le code de prévoyance sociale, la retraite est acquise à 55 ans d'âge. Il appert que les acteurs sociaux aient un âge égal ou supérieur à 55 ans. Cependant, les acteurs ayant moins de 55 ans sont relativement liés au départ volontaire ou la retraite anticipée, pour cause de maladies et incapacités psychique, physique ou morale.

1.2 Répartition des enquêtés selon le sexe

Valeurs

Sexe

VA

VR

Hommes

149

74.5 %

Femmes

51

25.5 %

Total

200

100 %

Ce tableau relatif à la question du genre des retraités interrogés montre que la majorité absolue estimée à 74.5 % des acteurs sociaux est du sexe masculin ; contre 25.5% du sexe féminin. Cette prédominance des acteurs sociaux du sexe masculin identique dans les deux institutions, c'et à dire du coté de la CGRAE comme de la CNPS. Cela s'explique par le fait que le travail a été considéré comme l'apanage des hommes pendant une période relativement longue. C'est en effet, aux hommes, conventionnellement considérés comme chefs de famille, qu'il appartient de chercher les moyens et d'assurer les charges familiales. Quant à la faiblesse du taux de femmes, cela se justifie par le fait que bien longtemps et au lendemain des indépendances, la scolarisation n'était pas développée, encore moins celle des femmes. Elles étaient relativement absentes des emplois nécessitant un niveau d'instruction. Mais elles étaient plutôt confinées dans les tâches traditionnelles de ménagères et maîtresses de maison. Avec le développement progressif de l'instruction et de l'importance vouée à l'école, les femmes vont intégrer progressivement les écoles ; il s'agit une frange de femmes instruites et actives, présentent dans les administrations publiques et privées, en dépit d'un taux de scolarisation féminin bas. Ce constat relatif à la prédominance des hommes et à la faiblesse des femmes dans le champ social de la retraite est lié aux représentations sociales du travail salarié dans nos sociétés. Cependant relativement aux institutions de gestion de la retraite, il apparaît que le constat dépeint la réalité. En effet, au niveau de la CGRAE, les proportions entre hommes (56 %°) et femmes (44 %) paraissent s'égaliser malgré une domination masculine ; tandis que du coté de la CNPS, la majorité des hommes est absolue (91 %). Cela s'explique par le fait que le secteur privé est dominé par les organisations agro-industrielles. Le travail parait difficile car exigeant des efforts physiques importants. Ce qui justifie la quasi absence des femmes, confinés plutôt dans les tâches bureautiques (secrétariat, emplissage, conditionnement, emballage).

1.3 Répartition des enquêtés selon l'aire culturelle

Valeurs

Aires culturelles

VA

VR

KWA

74

37 %

GUR

15

07.5 %

KRU

72

36 %

MANDE

36

18 %

Etrangers

03

01.5 %

Total

200

100 %

Les données statistiques présentées indiquent que la majorité absolue estimée à 37 % est composée du groupe KWA ; ensuite, vient respectivement les KRU avec 36 % , les MANDE avec 18 %, les GUR avec 07.5 % et enfin , les étrangers avec 01.5 % des acteurs sociaux interrogés. Cette prédominance des groupes KWA et KRU est le résultat manifeste de leur omniprésence dans les différentes catégories socio professionnelles, tant au niveau du secteur public que du secteur privé.

Pour ce qui est des GUR et des MANDE, au vue de leurs constitutions ethniques, on découvre qu'ils sont particulièrement rattachés aux activités libérales telles le commerce et l'agriculture. Ce qui met en exergue leur minorisation dans les activités administratives et industrielles. Cependant, c'est le lieu d'indiquer que le secteur public est quasiment constitué des Ivoiriens. C'est donc à la CNPS que nous notons la présence de quelques étrangers, qui sont pour la plupart des burkinabés, togolais ou Béninois.

1.4 Répartition des enquêtés selon la religion

Valeurs

Religion

VA

VR

Islam

20

10 %

Christianisme

164

82 %

Aucune

16

08 %

Total

200

100 %

De ce tableau relatif à la religion pratiquée par les retraités interrogés, il ressort que 82 % pratiquent la religion chrétienne tandis que 10 % la religion musulmane. Mais en cela, 08 % ne pratique aucune religion. C'est dire que la majorité absolue des acteurs sociaux interrogés sont des chrétiens. Cela est rendu possible par le biais de quelques faits historiques. En effet, en tant que produit de l'administration coloniale, l'introduction du christianisme en Côte d'Ivoire est liée à la colonisation et ce, par le biais des missionnaires français. Cela a permis aussi l'instruction, qui a constitué un pan pour les colonisés vers la civilisation. Cependant nos entretiens révèlent que du coté de la CGRAE, l'on rencontre un nombre quasi important de chrétiens et moins de musulmans. Du coté de la CNPS, c'est l'effet inverse, on rencontre plus de musulmans que de chrétiens.

1.5 Répartition des enquêtés selon le niveau d'instruction

Valeurs

Niveau d'instruction

VA

VR

Primaire

35

17.50 %

Secondaire

114

57 %

Supérieur

42

21 %

Autodidacte

08

04 %

Analphabète

01

0.5 %

Total

200

100 %

Les données présentées dans ce tableau montrent que 57 % des retraités interrogés ont un niveau d'instruction secondaire ; 21 % de niveau supérieur ; 17.50 % de niveau primaire ; 04 % des autodidacte et 0.5 % des analphabètes. Il ressort donc que la majorité absolue des acteurs sociaux retraités ont un niveau d'instruction secondaire. cette prédominance de ce niveau d'instruction est liée au fait que qu'en remontant dans le temps, c'est-à-dire il y a trente ou quarante ans en arrière, l'on n'avait pas nécessairement besoin d'un niveau d'instruction élevé pour être fonctionnaire ou salarié. C'est le cas dans l'enseignement secondaire général où le diplôme exigé était le BEPC. Dans formation technique et professionnelle, c'était souvent le niveau cinquième et une expérience professionnelle reconnue. La médecine, c'est le BEPC pour être sage femme ou infirmier d'Etat. Ce qui exige au moins un niveau d'instruction primaire.

Cependant de cette enquête, il ressort qu'au niveau de la CGRAE, touts les acteurs sociaux sont instruits, dans la mesure où l'accès à un emploi administratif permanent et une titularisation est subordonné à la réussite au concours d'entrée. Le niveau supérieur autrefois était rare ; de nos jours, le développement de l'école a entraîné un taux d'instruction élevé. De même, ce sont des emplois de responsables, de gestionnaires, de contrôle et d'administration. Ce qui justifie le taux relativement faible par rapport au niveau secondaire. Au niveau de la CNPS, tous les niveaux d'instruction sont représentés, avec une prédominance respectivement du niveau primaire, secondaire, autodidacte et analphabète.

1.6 Répartition des enquêtés selon le statut matrimonial

Valeurs

Statut matrimonial

VA

VR

Marié (e)

145

72.5 %

Veuf (ve)

16

08 %

Divorcé

14

07 %

Célibataire

25

12.5 %

Total

200

100 %

Au regard des statistiques, on constate que 72.5 % des retraités sont mariés, 12.5 % sont célibataires, 08 % sont veufs ou veuves et 07 % sont divorcés. Il ressort donc que la majorité absolue des acteurs sociaux sont mariés. Cela est lié aux faits que non seulement l'importance que revêt le mariage, est reconnue de nos jours par les communautés sociétales, mais aussi et surtout, les avantages liés au statut de marié. En effet, les titulaires d'un mariage en bénéficient ainsi que leurs épouses. Au décès du titulaire, c'est la conjointe et les enfants qui bénéficient d'une pension dite de veuve pour les épouses ou de réversion pour les enfants. Ayant compris ce fait, les fonctionnaires et salariés se marient afin de bénéficier des avantages qui y sont liés. Aussi, pour bénéficier d'une certaine responsabilité dans la hiérarchie, certaines entreprises ou administrations exigent des candidats qu'ils soient mariés, car bien souvent le mariage symbolise la maturité et la responsabilité. Le mariage répond donc à un besoin social d'expression de soi, un statut particulier vis-à-vis de la communauté, tant entendu qu'il restructure les rapports sociaux. C'est à juste titre ce qui justifie le taux élevé de mariage des acteurs sociaux retraités. Pour ce qui est des célibataires, ce sont des personnes qui ne bénéficient pas réellement d'une union légale, mais qui sont unis soit vis à vis de la religion, soit par la tradition.

Notons tout de même qu'au niveau de la CGRAE, les acteurs sociaux ont compris la nécessité du mariage en ce sens que selon nos investigations, la quasi-totalité est mariée, veufs ou veuves. Cependant du coté de la CNPS, l'on constate que certains sont mariés, pendant que une importante frange demeure dans le célibat, sachant bien que l'espérance de vie post retraite est de 14 ans maximum.

II- DU TRAVAIL AU STATUT DE RETRAITE

2.1 Répartition des enquêtés selon l'ancienneté dans le travail

Valeurs

Ancienneté

VA

VR

15-20

20

10 %

21-25

20

10 %

26-30

86

43 %

31 et plus

74

37 %

Total

200

100 %

Ce tableau relatif à l'ancienneté des retraités dans leurs activités professionnelles indique que 43 % ont effectué entre 26 et 30 années de service ; 37 % ont accompli 31 et plus ; 10 % respectivement 15 à 20 ans et 21 à 25 ans.

DIAGRAMME PRESENTANT L'ANCIENNETE DES RETRAITES

Il ressort donc que la majorité relative a accompli 26 à 30 inclus d'activité professionnelle. Ce qui est d'autant plus légal, dans la mesure où l'acteur social qu'il soit de la CGRAE ou de la CNPS, il faut pour bénéficier de la pension de retraite, avoir travaillé pendant au moins 15 années ayant donné lieu au payement des cotisations. Tous les acteurs sont inscrits dans cette logique légale. Cependant, à la CGRAE, une différence est établie selon l'ancienneté. Pour exemple, les acteurs ayant accompli plus de 15 ans de services et moins de 30 ans, bénéficient de la pension dite proportionnelle. Ceux ayant accompli 30 et plus bénéficient d'une pension d'ancienneté. A la CNPS, c'est la condition de la limite d'age (55 ans), qui est en vigueur ; ce sont des acteurs ayant accompli quasiment entre 15 et moins de 30 ans de services.

2.2 Le bilan des retraités sur le temps de travail

Selon les opinions des retraités, trois tendances se dégagent. La première est relative au fait que pour certains le bilan est positif, dans la mesure où ils ont réalisé quelques uns de vos projets. Parmi lesquels figurent l'acquisition d'un bien immobilier en ville et au village, faire des économies pour assurer l'éducation et les besoins de la famille.

La seconde tendance est relative à un bilan négatif, en ce sens que les acteurs affirment n'avoir rien réalisé. Pas de propriété immobilière, économie relativement faiblesse due à la modicité relative des salaires. Pour les ex fonctionnaires, les avancements n'ont jamais eu d'effets financiers jusqu'à leur retraite. Par ailleurs, faut-il ajouter les nombreuses charges familiales, la mauvaise gestion des salaires.

La dernière tendance est relative à une position plus ou moins médiane. Il s'agit des acteurs n'ayant pas totalement réalisé leurs projets. C'est un bilan plus ou moins mitigé où s'entremêle la faible réalisation de soi et les besoins importants.

Les retraités de la CGRAE sont quasiment logés dans la première tendance, avec une minorité dans la dernière tendance. Par contre, la quasi-totalité de ceux de la CNPS sont logés dans la deuxième tendance, c'est-à-dire celle relative à un bilan négatif. A ce niveau, l'on retient que le bilan parait plus positif pour les retraités enregistrés à la CGRAE que ceux enregistrés à la CNPS.

2.3 Opinions des retraités sur la signification de la retraite

Pour l'ensemble des retraités, la retraite apparaît comme une étape cruciale dans la vie. Ils sont unanimes que la retraite « est temps de repos mérité ».Du moins, c'est un arrêt du temps de travail donnant lieu à un temps de liberté, un temps de repos. C'est à juste titre que le statut général de la fonction publique stipule que « la retraite est la position du fonctionnaire qui a atteint la limite d'âge prescrit pour son grade ou lorsqu'il a accompli 30 année de service liquidable, donnant droit à la jouissance d'une pension de retraite »53(*). Au regard de ses définitions, il découle que la retraite diversement définie et interprétée suppose deux éléments : cessation officielle et définitive des activités et remplacement du salaire par un revenu de remplacement appelée pension de retraite. C'est dire que la retraite est multidimensionnelle et revêt d'abord, une dimension économique, caractérisée par la mutation du retraité vers d'autres formes de production, le paiement d'une pension de retraite. Ensuite, une dimension politique, matérialisée par une décision administrative de mise à la retraite et enfin, une dimension sociologique, mettant en évidence une restructuration des rapports sociaux.

C'est dans cette logique que renchérit DAYORO. Kevin 54(*)en affirmant que « c'est une étape du parcours de vie au cours de laquelle un individu cesse officiellement sa profession, qu'il peut exercer s'il le désire avec un autre employeur à titre personnel. La cessation d'activité qui peut être volontaire (retraite anticipée) ou obligatoire (licenciement age limite fixé institutionnelle) lui donne droit à une pension perçue selon une fréquence institutionnellement déterminée ».

Il faut donc comprendre que le concept de retraite est à la fois une notion plurielle et une réalité sociale totale au sens où sa compréhension est liée au fonctionnement de la société tout entière.

D'un point de vue sociologique, la retraite apparaît comme une réponse sociale à un compromis (départ à la retraite), un verdict social du vieillissement, entraînant ainsi une rupture sociale, impliquant une réorganisation de la vie socio économique et culturelle, mais également un réaménagement du temps, lié à l'inactivité.

2.4 Répartition des retraités selon la date de départ à la retraite

Valeurs

Année de départ

VA

VR

1974

01

0.5 %

1983

03

1.5%

1984

01

0.5 %

1990

01

0.5 %

1991

06

03 %

1992

01

0.5 %

1993

05

2.5 %

1994

06

03 %

1995

05

2.5 %

1996

03

1.5 %

1997

04

02 %

1998

13

6.5%

1999

21

10.5 %

2000

16

08 %

2001

13

06.5 %

2002

14

07 %

2003

16

08 %

2004

18

09 %

2005

25

12.5 %

2006

9

04.5%

2007

10

05 %

2008

02

01 %

Anticipée

07

03.5 %

Total

200

100%

Ce tableau relatif à l'année de départ à la retraite indique que 61.5 % des retraités ont fait falloir leur droit à la retraite de 1974 à 1999 et 35 % ont été admis entre 2000 et 2008 ; 03.5 % ont bénéficié de la retraite anticipée.

DIAGRAMME PRESENTANT LES ANNEES DE DEPART A LA RETRAITE

Il ressort donc que la majorité absolue des retraités interrogés ont été admis à la retraite entre 1974 et 1999. cela résulte du fait qu'avant la crise socio politique que traverse le pays, la retraite était acquise aisément en ce sens que les activités socio économiques étaient au bon fixe et se déroulaient dans un cadre amélioré de récession économique. A partir de 2000, c'est l'espoir, mais très éphémère, car c'est en 2002 que le pays va connaître une crise socio politique, qui va anéantir non seulement les progrès socio économiques mais également les espoirs des acteurs sociaux. Les organisations et institutions sont parfois obligées de procéder au licenciement technique ou pour cause économique, donc un manque à gagner pour les institutions de retraite, en terme de cotisations sociales. Paradoxalement, le taux de départ à la retraite ne cesse de croître ; ce fait est plus perceptible à la CNPS qu'à la CGRAE, dont le taux moyen annuel, selon le Ministre de la fonction publique et de l'emploi et des entretiens est de 3000 retraités. A la CNPS, le taux (environ 7% des actifs) est de 2000 retraités. Partant de là, il est à noter, qu'en dépit du manque des ressources financières, l'effectif des retraités dans les deux institutions, ne cessent de croître. Toute chose pouvant justifier les dysfonctionnements et retards constatés dans le payement et la gestion des pensions de retraite. C'est à juste titre que Malinowski soulignait que dans leur fonctionnement, les institutions sont en proie à des pratiques dysfonctionnelles qui constituent des obstacles à la réalisation de leurs objectifs.

2.5 Opinions sur le sens de « préparer sa retraite »

Selon les retraités «  préparer sa retraite » revient d'une part à faire des économies afin d'assurer en l'absence d'une pension, la satisfaction des besoins et ceux de la famille, soit par un investissement financier, une retraite complémentaire privée ou des réalisations immobilières procurant des ressources financières. D'autre part, cela est relatif au mode de gestion du salaire, car bien souvent l'on oublie qu'il faut un jour quitté son service employeur, avec remplacement du salaire et vivre sans pour autant perdre goût à la vie. Ce sont des retraités qui manifestement dénoncent l'insuffisance du salaire, ne permettant pas non seulement de subvenir à leurs besoins et ceux de leurs familles, mais aussi, de pouvoir se réaliser, encore moins souscrire à une épargne complémentaire. Toute chose ne favorisant pas selon eux, une préparation socio économique de la retraite. De ce point de vue, les retraités se doivent d'être conscients du fait que la retraite obéit à un processus de reconstitution identitaire et du parcours de vie. Elle exige donc une préparation rigoureuse.

Manifestement, des divergences subsistent. En effet, du coté de la fonction publique, la retraite est immédiate, avec cessation du payement du salaire et sans « droits ». Dans le secteur privé, la retraite donne droit au payement d'indemnité d'ancienneté appelé communément «  les droits » calculés sur la base du salaire et de l'ancienneté du salarié. C'est dire qu'en attendant le payement de la pension de retraite, l'assuré social retraité bénéficie des ressources financières qu' »il peut investir dans un projet pouvant mobiliser des ressources financières.

2.6 Opinions sur la préparation de leur retraite

Selon les retraités et quasiment la majorité, ils n'ont pas de mécanismes particuliers de préparation de la retraite. Ils n'ont donc pas préparé leur retraite et cela pour deux principales raisons. La première est relative à la modicité du salaire, comme obstacle à l'investissement. Selon eux, le salaire demeure insuffisant eu égard au niveau de vie dans le pays, ce qui permet dans des conditions bien souvent difficiles de subvenir aux besoins de la famille. La deuxième est relative au temps. En effet, certains affirment d'avoir pas eu le temps nécessaire pour préparer la retraite eu égard aux charges familiales importantes cela justifie la thèse selon laquelle la retraite, enrichit par une affirmation de MERTON. R55(*) est désignée comme le passage « (...) officiel d'une position à l'autre apparaît soudain, mais il est précédé d'une longue de préparation qui passe inaperçue ». Cependant d'autres tant bien que mal, préparent leur retraite par le biais d'une épargne bancaire ou dans les entreprises d'assurance commerciale privé. Ce qui leur permet, une fois à la retraite de se reconvertir dans d'autres activités génératrices de revenus. Mais bien avant, ils arrivent aux prix de nombreux sacrifices, à réaliser des investissements immobiliers pouvant leur procurer des ressources additionnelles et complémentaires pendant la vieillesse. Il ressort aussi que les retraités du public préparent mieux leur retraite que ceux du secteur privé, notamment les ouvriers, agents de maîtrise et les techniciens.

2.7 Répartition des enquêtés selon le moment de dépôt des dossiers de retraite

Valeurs

Période de dépôt

VA

VR

Avant la retraite

114

57 %

Après la retraite

86

43 %

Total

200

100 %

Relativement au moment du dépôt des dossiers de retraite, le tableau présente les statistiques suivants : 57% des retraités interrogés ont déposé leurs dossiers de retraite avant la retraite, tandis que 43% l'ont fait après la retraite. On déduit donc que la majorité absolue des retraités ont déposé leurs dossiers de retraite avant la retraite.

DIAGRAMME PRESENTANT LA PERIODE DE DEPART A LA RETRAITE

Cette prédominance de la période d'avant retraite est liée au fait que certains retraités préfèrent anticiper pour le dépôt afin de bénéficier le plus rapidement possible de la pension de retraite. En effet, les dispositions légales (le statut général de la fonction publique et le code de prévoyance sociale) prévoient l'anticipation dans un délai d'au moins 6 mois. D'autres par contre, font fi de ses dispositions avantageuses non seulement pour eux, mais aussi pour les institutions, car permettant de limiter l'attente relativement longue du payement des pensions de retraite. De cette enquête, il découle aussi que dans la plupart des cas que le dossier de retraite soit déposé avant ou après la retraite, le traitement paraît relativement long. C'est donc du coté de la CGRAE que la plupart des dossiers sont déposés après la retraite. Cependant, au cours des entretiens, il ressort qu'au niveau de la CGRAE, le traitement est effectué par deux structures, d'une part la Fonction publique par le biais de la DPRPPCE et d'autre part, par la CGRAE, elle-même. Ce qui explique et justifie la lenteur du processus de liquidation ainsi que la lourdeur, qui semble caractériser l'administration Ivoirienne en général. Du côté de la CNPS, certaines structures organisationnelles préfèrent déposer elles-mêmes les dossiers de leurs agents ; c'est la plupart du temps, un processus d'anticipation. Sur ce, le secteur privé domine le secteur public, en terme diligence, de performance et d'efficacité. Toutefois une constante demeure, ces institutions sont toujours sommées par des retards inhérents dans la gestion de la liquidation. C'est justement dans le cadre d'un récit de vie56(*), certains acteurs sociaux retraités de la CNPS pensent que « la constitution des dossiers de retraite devraient se faire deux années avant la mise à la retraite » ; de même, un autre suggère que « le futur retraité doit être informé dans les cinq dernières années, soit deux fois par an, par le service social de son entreprise »

III - DES ASPECTS SOCIO ECONOMIQUES DES RETRAITES

3.1 Des aspects sociaux

3.1.1 Répartition des enquêtés selon l'effectif des enfants et des individus à charge

Répartition relative à l'effectif des enfants

Valeurs

Effectif enfants

VA

VR

0-2

06

03 %

3-5

53

26.5 %

6-10

90

45 %

11 et plus

51

25.5 %

Total

200

100 %

Les statistiques présentés dans ce tableau indiquent que 45 % des enquêtés ont entre 6 et 10 enfants ; 26.5 % ont entre 3 et 5 enfants ; 25.5 % ont plus de 11 ans et enfin, 03 % ont au moins 2 enfants. Il ressort donc que la majorité relative des retraités ont entre 6 et 10 enfants à charge, donc une famille nombreuse numériquement. Cette prédominance ne fait que corroborer le taux de natalité élevé qui caractérise le pays.

Un constat révélateur sur ce point, on rencontre de moins en moins des retraités de la CGRAE ayant des familles nombreuses (0 à 5), car le nombre d'enfants varie en raison du niveau d'instruction. C'est dire que plus on est instruit moins on a d'enfant. Inversement, les moins nantis intellectuellement parmi les retraités ont plus d'enfant et ceux-ci sont socialement moins indépendants. C'est l'illustration du coté de la CNPS, ce sont des retraités ayant des familles nombreuses dont l'effectif oscille entre 6 et 11 membres. Ce qui est à la base du stress lié à toutes sortes aux pressions sociales

Répartition relative le nombre d'individus à charge

Valeurs

Individus à charge

VA

VR

0-2

10

05 %

3-5

55

27.5 %

6-10

63

31.5 %

11 et plus

72

36 %

Total

200

100 %

Au regard des statistiques, on se rend compte que 36 % des enquêtés ont plus de 11 individus à charge ; 31.5 % ont entre 6 et 10 individus à charge ; 27.5 % ont entre 3 et 5 individus à charge et enfin, 05 % ont au moins 2 individus à charge. Il ressort que la majorité des retraités ont plus de 11 individus en charge ; donc une famille nombreuse, eu égard aux charges socio-économiques. Cette prédominance s'explique par le fait qu'en Côte d'Ivoire, les familles sont très élargies. Elles s'étendent aux progénitures des soeurs, des frères, des cousins et cousines. Ce sont donc des retraités, qui en dépit de leurs familles déjà nombreuses, reçoivent d'autres membres. Ce qui dans la réalité pose des problèmes socio économiques tels de survie alimentaire, de commodité existentielle en terme d'occupation spatiale, sans omettre des charges domestiques de plus en plus importantes liées au surpeuplement. Toutes choses ne permettant un développement humain durable des acteurs sociaux. Cependant, nos entretiens montrent une réalité. En effet, les retraités de la CGRAE, ex fonctionnaires ou agents de l'Etat reçoivent, assistent plus de membres que ceux de la CNPS. C'est dire que certains ex fonctionnaires, à travers leur statut de « fonctionnaire » sont plus sollicités afin de recevoir des membres de leurs familles, généralement pour poursuivre les études ou apprendre un métier. L'effectif des membres oscille entre 2 et 3 par retraité. Toute chose augmentant les différentes charges socio économiques et domestiques du retraité. Ce fait constitue souvent un obstacle non seulement à la réalisation de ces derniers, mais également à la souscription d'une épargne complémentaire.

3.1.2 Répartition des enquêtés selon la possession d'un bien immobilier

Valeurs

Opinions

VA

VR

Oui

124

62 %

Non

76

38 %

Total

200

100 %

Ce tableau relatif à la possession d'un bien immobilier indique : 62% des retraités interrogés possèdent un bien immobilier, contre 38% qui n'en possèdent pas. On peut déduire donc que la majorité absolue des retraités ont acquis un bien immobilier. Cela revient à souligner que bien que la conjoncture économique persiste et les charges socio économiques en pleine croissance, certains retraités arrivent à se distinguer et ce, par le biais des réalisations et investissements immobiliers, qui constituent, de nos jours, un gage de réussite sociale.

Quant à ceux ne possédant pas de bien immobilier, cela tient de deux faits ; d'une part, c'est le résultat de la mauvaise gestion du salaire pour certains, d'autre part, ils évoquent la modicité du salaire ne permettant pas de résoudre leurs besoins familiaux eu égard aux charges, encore moins investir ou épargner.

Notons par ailleurs que pour la plupart les ex fonctionnaires qui possèdent des biens immobiliers, donc majoritairement les retraités de la CGRAE. Quant à ceux de la CNPS, sont minoritairement les agents administratifs, les cadres.

3.1.3 Répartition des enquêtés selon la question « êtes vous heureux d'être à la retraite ? »

Valeurs

Opinions

VA

VR

Oui

167

83.5 %

Non

33

16.5 %

Total

200

100 %

Au regard des statistiques, on remarque que : 83.5 % des retraités estiment être heureux à la retraite, contre 16.5 % qui affirment le contraire. Il ressort que la majorité absolue des retraités se sentent heureux à la retraite. Cela est plus normal que la retraite apparaît comme un aboutissement logique des années d'activités professionnelles. Il faut à un moment donné se retirer de son service employeur. Ce sont pour la plupart des retraités qui ont pu réaliser certains de leurs projets. Pour ce qui est de ceux qui ne sont pas heureux, ce sont des acteurs sociaux n'ayant pas pu se réaliser et qui dépendent exclusivement de la pension de retraite. Ainsi, la théorie des conflits qui tentent d'expliquer les conduites des retraités en fonction des variables socio économiques qui les conditionnent. L'hypothèse est « les conduites des retraités sont largement déterminées par le niveau et la nature des ressources matérielles et intellectuelles héritées de la vie active57(*) ». En d'autres mots, puisque les relations sociales sont fondées sur le principe de l'échange ou de la réciprocité, il ne faut pas comprendre que la mise à la retraite contribue à la dévalorisation du travailleur et en particulier du travailleur moins fortuné. On explique ce phénomène dans les termes suivants : « le processus de dévalorisation sociale... est plus rapide chez ceux qui ne disposent pas comme monnaie d'échange sociaux d'aucune forme de ce que nous avons appelé capital économique ou culturel58(*). »

3.1.4 Répartition des enquêtés selon la perception de soi

Valeurs

Opinions

VA

VR

Utile

143

71.5 %

Un peu

24

12 %

Pas utile

33

16.5 %

Total

200

100 %

Relativement à la perception de soi, les données recueillies révèlent que : 71.5 % des retraités interrogés se sentent utiles, 16.5 % ne se sentent pas utiles et enfin, 12 % se sentent un peu utiles. Il ressort que la majorité absolue des retraités se sentent utiles. L'utilité relativement interprétée par les acteurs sociaux prédomine et cela du fait que ceux-ci affirment être en bonne santé morale et physique pouvant leur permettre de s'occuper de leurs enfants et petits enfants. Ils sont encore utiles à la société par un transfert des compétences et des expériences et même se reconvertir dans certaines activités. Pour ceux qui ne sent pas utile ou un peu, cela est lié à la place et au nouveau statut qu'ils occupent désormais. En effet, la retraite, en tant construction sociale, restructure les rapports sociaux et des mutations d'opèrent. Du fait de la cessation des activités et du revenu, certains individus et dans certaines communautés perdent la considération, l'estime et certains avantages sociaux. Cette perte crée en eux, des sentiments de gène, de rejet à tel enseigne qu'ils sentent une certaine frustration, dévalorisation et délaissement total. Selon la théorie du désengagement, le nombre des activités et des rôles sociaux d'un individu diminue, et les liens affectifs qui l'unissent à ses univers sociaux perdent leur intensité à mesure qu'il avance en âge. Ce processus de marginalisation de la personne vieillissante s'effectue sans heurts ni difficultés, car il est perçu comme normal et bénéfique tant par l'individu concerné que par son entourage.

Ainsi, Anne -marie Guillemard59(*) renchérit « les auteurs de la théorie du désengagement estiment que le processus normal du vieillissement correspond à un double désengagement inévitable et réciproque. D'une part, l'individu se retire de la société. D'autre part, la société reprend progressivement à l'individu toutes les responsabilités sociales qui lui étaient auparavant conférées. Une des manifestations de ce désengagement sera la moindre cohésion du réseau des relations sociales dans lequel est inséré le retraité. Cette modification qualitative accompagnera la réduction quantitative des échanges sociaux s'effectuant entre la personne âgée et la société ».

Et pourtant, le concept de retraite désigne une réalité sociale qui ne se résume plus à l'invalidité sociale, physique, économique et psychologique. Si l'histoire de la retraite fait rimer retraite/impotence, retraite/indigence, retraite/dépendance économique, physique, psychologique ou encore retraite vulnérabilité sociale et sanitaire ; c'est parce qu'elle apparaît comme la dernière étape de vie avant la mort. La nouvelle réalité sociale montre que le retraité n'est plus socialement mort, ni réduit au rôle de consommateur. C'est un sujet susceptible de participer à la vie de la société au niveau culturel, économique et politique.

3.1.5 Répartition des enquêtés selon la réception d'un soutien financier

Valeurs

Opinions

VA

VR

Oui

33

16.5 %

Non

133

66.5 %

Souvent

34

17 %

Total

200

100 %

Relativement à la réception d'un soutien financier, les statistiques montrent que 66.5 % des retraités interrogés ne reçoivent aucun soutien financier ; 17 % reçoivent souvent et enfin, 16.5 % reçoivent régulièrement un soutien financier. Il ressort donc que la majorité absolue des retraités ne reçoivent aucun soutien financier. Cette prédominance peut s'expliquer par le fait que la persistance de la crise socio économique, a entraîné une déstabilisation des liens communautaires d'entraide et de leur solidarité. C'est donc le déclin des liens de solidarité intergénérationnelle qui ont affecté les rapports sociaux entre les actifs et les inactifs. Comme le soutiennent les théoriciens du conflit, les relations familiales sont également régies par le principe de l'échange, toutefois, il n'y a pas que le capital culturel et économique du retraité, qui compte dans ce marché des relations familiales. La trajectoire sociale franchie par l'enfant relativement à la position de son père devra aussi être prise en considération.

Concernant ceux qui reçoivent un soutien financier(16.5 %), même souvent (17 %), cela est le résultat des liens familiaux forts car pour la plupart, ce soutien provient des enfants socialement indépendants et des frères encore en activité. C'est dire que les relations familiales mises en évidence par la théorie du conflit sont capitales dans le soutien financier accordé par la famille aux acteurs sociaux retraités.

3.1.6 Répartition des enquêtés selon l'atteint d'une maladie chronique

Valeurs

Opinions

VA

VR

Oui

71

35.5 %

Non

129

64.5 %

Total

200

100 %

A travers les statistiques présentés dans ce tableau, on remarque que 64.5 % des retraités interrogés ne sont pas atteint d'une maladie chronique, contre 35.5 % qui sont atteint d'une maladie chronique liée à la vieillesse. Il ressort donc que la majorité absolue des retraités ne sont pas atteint de maladie chronique. Cela revient à dire que certains retraités jouissent d'une santé parfaite durant la vieillesse. Pour ceux qui y sont atteint, ce sont respectivement l'hypertension artérielle, le diabète , la cécité, le cancer prostatique, tumeur osseuse et autres.

Ainsi, les retraités apparaissent fragiliser par le long processus du vieillissement à la retraite et soumis à l'impact du temps. Cela va de pair avec cette réflexion de J.C. Henrard60(*) « le vieillissement de la population s'accompagne d'une augmentation du nombre de personnes atteintes de maladies chroniques, non mortelles, plus ou moins invalidantes. Ces maladies ajoutent un ralentissement fonctionnel aux effets du vieillissement ; ceci accentue le risque et la difficulté ou même l'incapacité à effectuer un certain nombre de gestes et d'activité de la vie courante ». C'est dire que durant la vieillesse post retraite, les retraités sont soumis à une panoplie de maladies.

3.2 Des aspects économiques

3.2.1 Répartition des enquêtés selon leur appréciation du salaire d'activité

Valeurs

Opinions

VA

VR

Suffisant

22

11 %

Moyen

78

39 %

Insuffisant

100

50 %

Total

200

100 %

Les statistiques relatives à l'appréciation du salaire des retraités montrent que 50 % des retraités interrogés le jugent insuffisants ; 39 % le jugent moyen et enfin, 11 % le jugent suffisant. Il ressort donc que la majorité absolue des retraités juge le salaire d'activité insuffisant. Pour ce qui est, des ex fonctionnaires, les différents avancements dans le corps d'emploi respectif n'ont pas été suivis d'effets financiers, ce qui a eu pour conséquence une stabilité des salaires, qu'ils désignent sous le vocable « blocage des salaires » eu égard à la hausse du niveau de vie dans le pays. Concernant les travailleurs salariés, l'abondance de la main d'oeuvre qualifiée est à bon marché, à telle enseigne que certains employeurs ne respectent pas les barèmes salariaux. De même, eu égard à la corruption généralisée, les textes réglementaires notamment le code du travail n'est pas respecté, encore moins appliqué avec rigueur.

Cependant, les ex fonctionnaires pour la plupart jugent leur salaire moyen par rapport aux salaires des travailleurs salariés, qui demeurent en deçà des normes ; excepté les cadres du secteur privé. Toute chose ne permettant à l'ensemble des actifs de mener le genre de vie qu'il désire.

3.2.2 Répartition des enquêtés selon le montant de la pension de retraite

Valeurs

Montant

VA

VR

18.000f - 35.000f

25

12.5 %

36.000f - 60.000f

15

07.5 %

61.000f - 80.000f

12

06 %

81.000f -100.000f

25

12.5 %

101.000f -150.000f

09

04.5 %

151.000f -200.000f

18

09 %

201.000f - 250.000f

28

14 %

Plus de 251.000f

49

24.5 %

Sans avis

19

09.5 %

Total

200

100%

Les statistiques de ce tableau relatif au montant de la pension des retraité indiquent que 38.5 % des retraités interrogés ont respectivement une pension de retraite comprise entre 18.000f et 100.000 f et entre 200.000f et plus ; 13.5 % ont une pension de retraite comprise entre 100.000f et 200.000 f; enfin, 09.5 % n'ont pas signifié le montant de leur pension de retraite. On se rend compte qu'une égalité s'impose entre ceux qui ont une pension de retraite oscillant entre 18.000 f et 100.000 f et ceux de 200.000 f et plus.

GRAPHIQUE PRESENTANT LE NIVEAU DES PENSIONS

C'est dire que la majorité relative des retraités se situent dans ces tranches. A la CNPS, le niveau de la pension parait relativement basse ; en cela, le montant minimum est de 18.303 f, soit la moitié du SMIG en vigueur. L'étude révèle que la pension moyenne est de 80.000f à la CNPS. Le faible du niveau des pensions de retraite peut être mis en relation avec le taux de cotisation qui s'avère relativement bas (8 %). C'est un système non contributif, dans lequel il subsiste un plafonnage des cotisations et par conséquent des pensions de retraite.

Du côté de la CGRAE, la pension de retraite parait relativement moyenne par rapport à celle de la CNPS. Ce niveau de pension moyen qui est de 120.000f peut être mis en rapport avec le taux de cotisation (18 %) et du mode calcul utilisé dans cette institution.

Toutefois, que se soit à la CGRAE ou à la CNPS, le niveau de la pension de retraite des acteurs sociaux retraités parait relativement insuffisant, voire insignifiant, ne permettant pas un développement humain durable de cette frange vulnérable de la société. En conséquence, les théoriciens du conflit postulent que la personne âgée sans ressource économique, une fois à la retraite, se trouve isolée et en rupture avec le reste de la société : c'est la mort sociale. Au lieu de mettre l'accent sur des mesures qui favoriseraient l'adaptation du retraité, comme l'avait fait les théoriciens de l'activité, les solutions proposées s'inscrivent plutôt dans un processus de transformation sociale qui modifierait tant les conditions de travail que les rapports entre les périodes de travail et non travail. En somme cette théorie soutient que c'est en intervenant en amont plutôt qu'à la retraite que l'on améliorera le sort des retraités les plus démunis. Intervenir en amont est également sensibiliser les futurs retraités à leurs conditions de vie présentes et futures. Ce type d'intervention vise deux objectifs : favoriser chez les pré -retraités et les retraités des initiatives collectives qui contribueront à l'amélioration de la situation de tous les retraités, en même temps, cette action de conscientisation s'inscrit dans une perspective de prévention, en ce sens qu'elle devrait permettre à chacun une plus grande maîtrise de son avenir.

3.2.3 Répartition des enquêtés selon leur appréciation de leur pension de retraite

Valeurs

Opinions

VA

VR

Suffisant

12

06 %

Moyen

63

31.5 %

Insuffisant

125

62.5 %

Total

200

100 %

Les statistiques relatives à l'appréciation de la pension de retraite indiquent que 62.5 % la jugent insuffisantes ; 31.5 % la jugent moyenne et 06 % la jugent suffisante.

On déduit donc que la majorité absolue des retraités interrogés jugent leur pension de retraite insuffisante. Cela est d'autant plus normal qu'ils jugent leur salaire insuffisant, à plus forte raison, la pension de retraite qui n'est qu'un revenu de remplacement. C'est une relation de cause à effet, qui est établie entre le salaire et la pension de retraite, qui n'est évaluée au mépris des paramètres socio économiques du pays.

De nos investigations, il ressort que la pension minimale est de 18.000 Fcfa à la CNPS et de 80.000 Fcfa à la CGRAE. Cependant à la CGRAE, la pension de retraite parait relativement acceptable car la moyenne déduite est de 120.000 F CFA ; du coté de la CNPS, la moyenne des pensions étudiées est de 80.000 Fcfa. On se rend compte que de façon générale, la pension de retraite est relativement insuffisante, car elle ne tient pas compte des paramètres socio-économiques du pays , encore moins du niveau de vie ,en perpétuel croissance.

3.2.4 Répartition des enquêtés selon la souscription à une épargne complémentaire

Valeurs

Opinions

VA

VR

Oui

39

19.5 %

Non

161

80.5 %

Total

200

100 %

Relativement à la souscription à une épargne complémentaire, les résultats montrent que : 80.5 % des retraités n'ont pas souscrire à une épargne complémentaire ; contre 19.5 % qui ont souscrit à une épargne complémentaire. Il ressort donc que la majorité absolue des retraités n'ont souscrit à aucune épargne complémentaire. Ils évoquent deux raisons. D'abord, la modicité du traitement salarial, qui ne permet pas de satisfaire totalement leurs besoins et charges familiales, encore moins penser à un quelconque investissement ou épargne. Pour eux, le niveau du salaire est un obstacle à l'épargne, tant entendu que l'épargne est la partie du revenu non affectée aux dépenses. Ensuite, ils évoquent le mode de gestion du salaire et des fortes pressions liées à la sorcellerie. Bien souvent, certains travailleurs vivent au-delà des ressources qu'ils disposent. C'est dire que les dépenses qu'ils effectuent sont supérieures aux salaires.

D'autres par contre, sont sous l'emprise de forces mythiques ne leur permettant pas d'asseoir une gestion rigoureuse et parcimonieuse du salaire. Concernant ceux qui ont souscrit à une épargne complémentaire, cela résulte d'une gestion rigoureuse et intelligente des ressources. Les épargnes complémentaires sont logées dans institutions bancaires, des assurances privées commerciales et les institutions micro crédits. Ce qui est avantageux pour les souscripteurs, en ce sens qu'ils pourront bénéficier de prêts pour le financement de leurs projets.

Cependant, l'on constate que du coté de la CGRAE, l'épargne complémentaire est plus développée et valorisée, car procurant beaucoup d'avantages tel l'accession au prêts bancaires.

Tandis que du coté de la CNPS, c'est une sorte de déclin de l'épargne, même si elle existe, c'est pour la plupart dans institutions de micro crédits telles la CECP, la COOPEC et la CMEC.

3.2.5 Répartition des enquêtés selon l'entrepreneuriat d'une AGR

Valeurs

Opinions

VA

VR

Oui

35

17.5 %

Non

165

82.5 %

Total

200

100 %

A la question de savoir s'ils ont entreprise une AGR, les résultats indiquent que 82.5 % n'ont pas entrepris une AGR, tandis que 17.5 % ont entrepris une AGR. Il ressort donc que la majorité absolue des retraités interrogés n'ont pas entrepris d'activité génératrice de revenus. Cette prédominance s'explique par le fait qu'en Côte d'Ivoire, les retraités n'ont pas conscience du fait que les activités génératrices de revenus pourraient leurs procurer des ressources financières, soit en attendant la pension de retraite, soit en guise de ressources additionnelles et complémentaires. C'est à juste titre qu'en étudiant les stratégies de réinsertion des ex fonctionnaires, un auteur fait ressortir que le degré de réinsertion ou de reconversion est fonction de la situation socio économique et du niveau d'instruction. Pour lui, les difficultés financières se sont avérées être des freins à la reconversion socio professionnelle. C'est dire que la modicité relative du salaire décriée par certains retraités ne leur permettent en aucun cas à se reconvertir dans d'autres activités durant la retraite. Alors que la théorie du désengagement61(*) sanctionne l'inactivité, la théorie de l'activité invite au contraire le retraité à trouver des substituts aux rôles sociaux qui lui ont été enlevés. Elle l'invite à suppléer aux rôles perdus par de nouvelles activités, afin de minimiser les effets négatifs de la retraite ou de l'abandon du foyer par les enfants62(*).

La retraite, entendons par la vieillesse, « n'est plus considéré comme le temps de l'immobilité (...), mais elle représente le temps privilégié...le temps du perpétuel loisir...désormais la retraite est le temps de la vitalité et de la participation ».

En d'autres mots, cette théorie de l'activité affirme que le bonheur de la retraite est fonction de l'engagement et de la participation du retraité à la vie sociale.

Pour ceux qui ont entrepris des AGR, ce sont pour la plupart des techniciens, agent de maîtrise, qui confinés dans les activités de construction, de soudure, mécanique, ont pu s'installé soit par association, soit à leur propre compte afin de mener leur activité. Pour d'autres, ce sont les activités champêtres qui les occupent. Ces derniers sont à l'abri de certaines difficultés socio économiques durant la vieillesse.

Notons par ailleurs que la reconversion est plus développée chez les retraités de la CNPS que ceux de la CGRAE.

3.2.6 Répartition des enquêtés selon les dépenses prioritaires

Valeurs

Dépenses

VA

VR

Nourriture

155

77.5 %

Logement

24

12 %

Santé

02

01 %

Education

13

06.5 %

Charges domestiques

06

03 %

Dîmes

01

0.5 %

Total

200

100 %

Relativement aux dépenses prioritaires des retraités, les résultats montrent respectivement que : 77,5 % des retraités ont pour dépenses prioritaires la nourriture ; 12 % le logement ; 06.5 % l'éducation des enfants ; 03 % les charges domestiques ; 01 % la santé et enfin, 0.5 % la dîme. Il ressort que la majorité absolue des acteurs sociaux ont pour dépense prioritaire la nourriture quand ils reçoivent leur pension de retraite. Cette prédominance révèle le caractère indispensable de la nourriture pour la suivie et son l'importance dans la vie des acteurs sociaux. La nourriture apparaît comme un besoin vital nécessaire à la survie et à l'épanouissement des individus dans la société.

Quant au logement, c'est une dépense prioritaire pour ceux qui ne possèdent pas leur propre maison, ils sont, pour ainsi dire, dans une situation de location vis-à-vis du propriétaire. C'est une obligation pour eux de s'acquitter prioritairement chaque mois des charges inhérentes afin de pallier à une expulsion. C'est à juste titre que Dedy séri dans une étude sur les ex fonctionnaires a dévoilé que 33% sont en sous location des maisons qu'ils habitent. C'est dire que jusqu'à la retraite, certains retraités ne possèdent pas leurs propres maisons.

Concernant ceux dont la dépense prioritaire est l'éducation, ce sont particulièrement des retraités qui ont des enfants à scolariser et qui fondent leur espoir sur la réussite scolaire de leurs enfants, tant entendu que l'école apparaît dans certaines mesures comme la voie formelles de réussite dans la vie.

Les charges domestiques sont prioritaires pour ceux qui non seulement sont en bonne santé, mais également, vivent dans leurs propres maisons, avec souvent des enfants socialement indépendants. Ils sont pour autant affranchis de certaines charges. Mais d'autres charges demeurent telles le payement des factures d'eau et d'électricité, ainsi que le personnel de maisons.

Quant à la santé, c'est pour ceux qui présentent des maladies chroniques liées à la vieillesse. Cette étude a révélée que 64.5 % des retraités interrogés ne sont pas atteint de maladie chronique, ce qui pourrait éventuellement expliquer ce taux faible accordé à la santé.

Ces dépenses prioritaires ainsi hiérarchisées mettent en évidence les nécessités vitales de l'ensemble des acteurs sociaux retraités. Et c'est à juste titre que dans un texte63(*), les Nations Unies soulignent que « la façon dont les personnes vivent quotidiennement, dont elles mènent leur existence et dont elles s'épanouissent est fonction de la sécurité du revenu, des soins de santé dans de multiples secteurs, du logement et des services sociaux ainsi que leur participation, leur intégration et leur potentiel de développement au sein de la société » cela revient à indiquer la nécessité que constitue la pension de retraite pour les acteurs sociaux retraités et des incidences des retards du payement sur leur vie quotidienne, car nécessairement la vie des individus,leur existence au cours du parcours de vie est lié à la satisfaction de certains besoins.

3.2.7 Attente des retraites en matière de pension de retraite

Les attentes des retraités en matière de pension de retraite se résument en quelques points ; il s'agit de la :

--Revalorisation ou augmentation des pensions de retraite, eu égard aux contextes socio économiques.

--Réduire les délais de liquidation des pensions de retraite

--Cessation des précomptes d'imposition effectués sur la pension de retraite

--Vulgarisation par une communication l'information et le mode de calcul de la pension de retraite.

IV- DU DYSFONCTIONNEMENT DES REGIMES AUX CONDITIONS DE VIE DIFFICILES DES RETRAITES

4.1 Appréciation des prestations des institutions

4.1.1 Répartition des enquêtés selon les informations reçues sur les prestations de retraite

Valeurs

Opinions

VA

VR

Oui

45

22.5 %

Non

151

75.5 %

Sans avis

04

02 %

Total

200

100 %

A la question de savoir s'ils ont reçu des informations sur les prestations de retraite, l'enquête révèle que : 75.5 % avouent n'avoir reçu aucune informations, contre 22.5 % qui affirment avoir reçu des informations relatives aux prestations de retraite et enfin 02 % restent sans avis. Il ressort donc que la majorité absolue des retraités n'ont reçu aucune information relative aux prestations de retraite. Cette prédominance dénote d'un manque de communication efficace et adaptée des structures de gestion envers la population des retraités. Concernant ceux qui ont été informés, cela à été possible par un passage régulier dans les structures et ce, par le biais respectivement des affichages, de bouche à oreille, la télévision (le dépôt des certificats de vie). Cependant, en matière d'information et de communication, la CNPS arrive tant bien que mal, à travers des émissions à la télévision nationale, à se départir de la CGRAE, qui présente encore des carences en communication.

4.1.2 Répartition des enquêtés selon l'appréciation de l'accueil

Valeurs

Opinions

VA

VR

Bon

135

67.5 %

Mauvais

53

26.5 %

Sans avis

12

06 %

Total

200

100 %

Relativement à l'appréciation de l'accueil dans les différentes institutions, les résultats indiquent que : 67.5 % estiment que l'accueil est bon ; contre 26.5% qui affirment le contraire et enfin, 06% qui restent sans avis.

Il ressort donc que la majorité absolue des retraités apprécient positivement l'accueil dans les institutions. Cela est relativement lié aux différentes mutations organisations subies par les institutions, non seulement dans l'amélioration des prestations, mais aussi dans la prise en compte des besoins et aspirations des retraités, qui assurent la pérennité de ces institutions. Quant à ceux qui désavouent l'accueil, c'est qu'ils ont été plus ou moins victimes d'un mauvais accueil d'un agent, qui est lié à une mauvaise organisation des services d'accueil.

Cependant notons qu'au dire des retraités, l'accueil est particulièrement meilleure à la CGRAE qu'à la CNPS. Pour exemple, à la CGRAE, il y a des jours de réception (mardi et jeudi) pour traiter les problèmes des retraités. Cela est presque inexistant à la CNPS, dont l'accès demeure difficile aux retraités quand ils ne bénéficient pas d'un rendez-vous.

4.13 Répartition des enquêtés selon la connaissance du mode de calcul de la pension

Valeurs

Opinions

VA

VR

Oui

18

09 %

Non

182

91 %

Total

200

100 %

A la question de savoir s'ils connaissent le mode de calcul de la pension de retraite, les résultats montrent que : 91% des retraités ignorent le mode de calcul, tandis que 09% avouent connaître le mode de calcul.

Il ressort donc que la majorité absolue des retraités ignorent le mode de calcul de la pension de retraite. Cela met en exergue deux situations problématiques de la communication. D'une part, le manque de communication des structures de gestion envers les retraités ; d'autre part, le manque de culture et d'information des retraités envers les structures de gestion. Certains retraités affirment même que souvent aucun agent dans les structures de gestion, n'est disposé à leurs donner les informations nécessaires.

Quant à ceux qui connaissent le mode de calcul, cela est lié au fait qu'ils ont participé pour la plupart à des formations et séminaires syndicaux sur le sujet ; et pour d'autres chargés de la gestion du personnel dans leurs entreprises respectives.

C'est un constat révélateur car la plupart des retraités ivoiriens ne connaissent pas le mode de calcul de la pension de retraite.

4.1.4 Répartition des enquêtés selon la connaissance des procédures de liquidation

Valeurs

Opinions

VA

VR

Oui

26

13 %

Non

174

87 %

Total

200

100 %

Sur la connaissance des procédures de liquidation des dossiers de retraite, les résultats présentés dans ce tableau indiquent que : 87 % des retraités interrogés ne connaissent pas les procédures de liquidation ; contre 13 % qui affirment connaître.

DIAGRAMME PRESENTANT LA CONNAISSANCE DE LA PROCEDURE DE LIQUIDATION DE LA RETRAITE

Il ressort que la majorité absolue des retraités ne connaissent pas, encore moins ne maîtrisent les procédures de liquidation des dossiers de retraite. Cela dénote un déficit d'information des retraités et qui leur est préjudiciable, dans la mesure où il s'agit pour eux de chercher à s'informer afin de mieux comprendre les mécanismes.

Quant à ceux qui connaissent, c'est un avantage pour eux, dans la mesure où ils pourront eux-mêmes suivre leurs dossiers de retraite aux différents stades de la liquidation.

Que se soit du coté de la CGRAE comme de la CNPS, les procédures de liquidation des dossiers de retraite ne sont pas connues, encore moins maîtrisées. Même au cas où elles apparaissent connues, elles demeurent toutefois mal connues.

4.1.5 Répartition des enquêtés selon la satisfaction à l'égard des conditions de payement

Valeurs

Opinions

VA

VR

Satisfait

104

52 %

Pas satisfait

96

48 %

Total

200

100 %


A la question de savoir s'ils ont satisfait ou pas des conditions de payement, les résultats obtenus révèlent que 52 % sont satisfaits ; contre 48 % qui sont insatisfaits.

DIAGRAMME PRESENTANT L'OPNION DES RETRAITES SUR LES CONDITIONS DE PAYEMENT

Il ressort donc que la majorité absolue des retraités interrogés sont satisfaits des conditions. Cela se traduit principalement par l'organisation mise en oeuvre par les institutions en vue de satisfaire pleinement, efficacement et répondre aux attentes des retraités, qui demeurent la préoccupation majeure des institutions. A la CGRAE qui parait mieux organiser que la CNPS se caractérise par un ordre chronologique de payement et à tout de rôle. Les retraités de cette structure sont quasiment assis et attendent progressivement leur tour sans bousculade. Du coté de la CNPS, l'organisation du payement se réalise par année de naissance mais bien souvent le chronogramme établit n'est pas respecté scrupuleusement non seulement à cause du fort taux d'analphabétisme des retraités, mais également les conditions dans lesquelles ils sont installés sur les lieux de payement (manque d'encadrement). Il appert donc l'insatisfaction des retraités est plus perceptible à la CNPS qu'à la CGRAE.

4.1.6 Les problèmes majeurs de la retraite selon les retraités

Pour les retraités interrogés, les problèmes de la retraite résultent du système de retraite qui n'est pas adapté à la situation socio économique du pays. En effet, le problème économique, qui apparaît comme le plus capital résulte d'un manque de moyens financiers des régimes de retraite et par conséquent des retraités. Cela est perceptible à travers le niveau relativement faible du niveau de la pension de retraite. Toute chose ne permettant pas de satisfaire leurs propres besoins, encore moins ceux de leurs familles. Les retraités sont en proie à des difficultés d'accès aux soins de santé, ou prise en charge médicale, de logement, de transport, d'éducation et scolarisation des enfants socialement dépendants, de nourriture, d'épanouissement socio culturel.

Ensuite, le problème administratif, caractérisé par la lenteur et la lourdeur manifeste, légitimé par un système corrompu. Cette caractéristique majeure entérine la lenteur dans le processus de traitement des dossiers de retraite, entraînant ainsi des retards constants dans le payement de la pension de retraite. Ce qui constitue un obstacle au bien être socio économique des retraités.

Enfin, le problème parait plus individuel que collectif. En effet, la psychose à l'égard de la retraite, fait que certains travailleurs ne s'y évertuent aucunement à la préparer, au point qu'ils sont surpris quant elle vient. Alors qu'elle suppose une préparation minitieuse et rigoureuse tout au long de la vie active sinon le premier qui marque l'entrée dans la vie active.

4.1.7 Répartition des enquêtés selon les rapports entre les structures de gestion et les retraités

Valeurs

Opinions

VA

VR

Bons

59

29.5 %

Moyens

90

45 %

Mauvais

51

25.5 %

Total

200

100 %


Sur la question de l'appréciation des rapports entre les structures et les retraités, les résultats obtenus montrent que : 45 % estiment que les rapports sont moyens ; 29.5 % estiment bons et 25.5 % les estiment mauvais. Il ressort que la majorité relative des retraités interrogés estiment que les rapports entre les structures de gestion de la retraite et les retraités sont moyens. Cela permet de mettre en valeur les différents types de relations dans le champ social de la retraite. Ainsi le schéma descriptif élaboré établit :

CGRAE

CNPS

4

6

5

Administrations publique et entreprises privées

3

100

9

RETRAITES

8

1

7

2

Fonctionnaires et

Travailleurs salariés

12

Associations des retraités

11

SCHEMA DES RELATIONS DANS LE CHAMP SOCIAL DE LA RETRAITE

(1) La relation entre retraités et travailleurs est un rapport de dépendance symbolique en raison du financement des pensions par les salaires des travailleurs.

(2) Les travailleurs et fonctionnaires sont perçus comme privilégié et on leur associe une plus grande capacité d'intervention financière.

(3) La CGRAE et la CNPS ont un rapport de coopération ou bien un rapport de dépendance mutuelle avec les travailleurs.

(4) Les travailleurs et fonctionnaires ont un rapport soit de coopération, soit conflictuel selon qu'ils comprennent et acceptent le sens des cotisations et qu'ils ne comprennent pas et rejettent celui-ci. Les travailleurs en général légitiment l'existence de la CGRAE et CNPS.

(5) Dépendance symbolique de la CGRAE et la CNPS à l'égard des retraités d'où les deux institutions tirent leur légitimité. Les retraités peuvent dénoncer ou remettre en cause leur légitimité. C'est d'ailleurs en partie pour cela qu'ils ont créé un des associations. La CGRAE l'a apparemment bien compris en intégrant un membre dirigeant de l'association du conseil d'administration de la CGRAE.

(6) Rapport de dépendance des retraités à l'égard de la CGRAE et de la CNPS, ils reçoivent de la CNPS et CGRAE leur pension, qui est la représentation de la domination des institutions sur les retraités.

(7) Rapport de coopération pour les retraités qui ont accepté d'adhérer à une association. Pour les autres retraités qui n'ont pas adhéré, ils n'entretiennent pas de rapport pour améliorer leurs conditions. Toutefois le bénéfice des revendications et doléances est profitable à l'ensemble des retraités.

(8) Les associations de retraités entretiennent avec les retraités un rapport de collaboration avec les retraités affiliés.

(9) et (10) Soit des rapport de force, soit des rapports de collaboration, soit des rapports conflictuels selon les enjeux et intérêts.

(11) Actions de sensibilisation et de formation des futures retraités à la préparation de la retraite.

(12) Aucun rapport formel

(13) Rapport de production

(14) Rapport de collaboration économique, en vertu du reversement des cotisations sociales

4.1.8 Attentes des retraités envers les structures de gestion

Les attentes formulées par les retraités envers les structures de gestion sont variables et multiformes. Ainsi, avons-nous :

- L'amélioration de l'accueil et des prestations de retraite.

- Restauration et renforcement d'une communication soutenue et mieux adaptée

- Gestion transparente et efficiente des ressources économiques et financières

- Réduire les délais de liquidation de la retraite

- Créer un centre de santé pour les retraités

- Créer une institution financière, d'épargne et de micro crédit pour les retraités

- Repenser les systèmes de retraite en les adaptant au contexte socio économique.

4.1.9 Interprétation du temps écoulé pour la liquidation de la pension

La majorité des retraités interrogés estiment que le temps consacré à la liquidation est relativement long. Ce qui est à la base des difficultés qu'ils rencontrent de toute part. La pension en elle-même apparaît insuffisante, voire insignifiante. L'obtenir ressemble bien souvent à un véritable parcours illimité, tant le temps mis est long. Partant des facteurs explicatifs de cette durée manifestement longue, les retraités pensent d'abord, à la constitution des documents de retraite. Ils estiment qu'elle comportent un nombre important de dossiers, qui sont bien souvent disponible dans les archives des institutions de retraite. Certains s'y prennent tôt ; par contre d'autres attendent d'être définitivement mis à la retraite pour entamer la constitution. Ce qui occasionne certaines pertes de temps qui pouvaient être évité. Ensuite, le système administratif Ivoirien, semble corrompu du dépôt jusqu'au payement. Ce qui est à la base de certains dysfonctionnements organisationnels, à tel point que le traitement prend plus de temps que prévu. Ce sont des « pourboires exigés », des « dessous de table » qui guident ou pas le traitement des dossiers de retraite. C'est dire que ceux qui payent, seront les premiers à avoir les dossiers traités. Toute chose entraînant un blocage du processus de traitement et ayant pour conséquence un retard considérable dans le payement de la pension. Ce qui plonge le retraité dans la misère durant cette période. Aucun cas de corruption n'a été signalé à la CNPS, c'est donc du coté de la fonction publique que le fait subsiste. Enfin, il s'agit des pertes de dossiers, des omissions de calcul et des cas de rejets. En effet, certains retraités ont été victimes de la perte de leurs dossiers .Il a donc fallu reconstituer les dossiers et reprendre le traitement. Ce qui demande encore un temps de traitement relativement long

4.2 Dysfonctionnements des structures et conditions de vie difficiles des retraités

4.2.1 Répartition des enquêtés selon les problèmes rencontrés dans la constitution des dossiers

Valeurs

Opinions

VA

VR

Oui

69

34.5 %

Non

131

65.5 %

Total

200

100 %

A la question de savoir s'ils ont rencontré des problèmes dans la constitution des dossiers de retraite, les résultats obtenus révèlent que : 65.5 % affirment n'avoir pas été confronté à des problèmes dans le constitution des dossiers ; contre 34.5 % qui affirment avoir rencontré des problèmes.

Il ressort donc que la majorité absolue des retraités interrogés n'ont pas rencontré des problèmes dans la constitution des dossiers. Cela traduit le fait que certains retraités prennent soin de préparer rigoureusement les documents exigés avant le dépôt. Et surtout pour d'autres, leurs entreprises respectives, bien organisées s'évertuent dans les délais à déposer des dossiers complets auprès des institutions. Ce mécanisme dépôt des dossiers par les entreprises en vogue dans le secteur privé particulièrement, permet à toute fin utile d'éviter certains problèmes liés à la constitution des dossiers de retraite.

Cependant, les problèmes rencontrés concernent d'abord les documents exigés et produits par le retraité. Ensuite, le dossier dans certains cas est rejeté pour plusieurs raisons telles : manque d'un document notamment les certificats de prise de service. Dans la fonction publique, on dénote des pertes incessantes des dossiers de retraite. Cela est la conséquence d'un manque d'organisation interne. Toute chose ne permettant pas la liquidation diligente de la retraite, encore moins le payement de la pension.

4.2.2 Répartition des enquêtés selon qu'ils ont été contactés par leurs institutions en cas d'obstacle à la liquidation

Valeurs

Opinions

VA

VR

Oui

26

13 %

Non

174

87 %

Total

200

100 %

A la question de savoir s'ils ont été au moins une fois contactés par leurs institutions, les résultats obtenus révèlent que : 87 % affirment n'avoir jamais été contactés par leur institutions, tandis que 13 % affirment avoir été contactés au moins une fois par leurs institutions respectives.

DIAGRAMME PRESENTANT LE NIVEAU DE COLLABORATION ENTRE LES RETRAITES ET LES INSTITUTIONS

De cela, il ressort que la majorité absolue des retraités interrogés n'ont jamais été contactés par leurs institutions respectives en cas d'obstacles à la liquidation. Cela est la traduction du manque de communication entre les structures de gestion et les retraités. Ainsi, certains dossiers contentieux, par manque de communication restent sans traitement. Ceux qui ont été contactés,le sont par le biais des relations intra personnelles. Ce sont des connaissances, facilitant la tache à certains individus, en les informant en cas d'obstacle à la liquidation afin qu'ils prennent les mesures et dispositions idoines.

4.2.3 Répartition des enquêtés selon la durée d'attente de la première pension

Valeurs

Durée en mois

VA

VR

1

18

09 %

2

10

05 %

3

26

13 %

4

06

03 %

5

08

04 %

6

28

14 %

7

01

0.5 %

8

18

09 %

9

01

0.5 %

10

06

03 %

11

06

03 %

12

20

10 %

13

08

04 %

14

06

03 %

15

01

0.5 %

16

01

0.5 %

17

00

00 %

18

10

05 %

19

00

00 %

20

04

02 %

21 et plus

22

11 %

Total

200

100 %

Relativement à la période d'attente de la première pension de retraite, les résultats de l'enquête indiquent que : 73 % ont attendu plus de 3 mois avant de percevoir leur première pension de retraite, alors que 27 % ont attendu moins de 3 mois.

DIAGRAMME PRESENTANT LA DUREE D'ATTENTE DE LA PREMIERE PENSION

Il ressort donc que la majorité absolue des retraités interrogés a attendu plus de 3 mois avant de percevoir la première pension de retraite. Cette question pose la problématique de la fonction des institutions de retraite. En effet, elles ont pour mission d'assurer le bien être socio économique des retraités par le payement d'une pension de retraite. Cette attente relativement longue de la pension est liée à des dysfonctionnements organisationnels et économiques. Au niveau organisationnel, les mécanismes utilisés pour la liquidation sont soit manuels, soit informatiques. Mais le hic réside dans le fait qu'un temps n'est défini à l'agent commis à la tâche pour liquider la pension. Ce qui crée une certaine lenteur et lourdeur dans le traitement des dossiers de retraite. Cela est aussi lié à notre système administratif qui parait ultra clientéliste et favorisant la corruption. Il faut donc des « dessous de table » pour qu'enfin votre dossier soit traité le plus rapidement possible. C'est notre constat au niveau de la liquidation dans la fonction publique, particulièrement à la DPRPPCE. La lenteur apparaît de ce point de vue comme la caractéristique des dysfonctionnements organisationnels.

Mais à coté, il y a des dysfonctionnements économiques. Et cela est plus perceptible à la CNPS qu'à la CGRAE. En effet, la période de crise socio économique et politique que traverse le pays, n'est pas sans effet sur les régimes de retraite. C'est un manque à gagner qui s'accentue dans les caisses de retraite, car il faut que les cotisations entrent, pour qu'en fin de compte les pensions soient payé. Les cotisations sociales plafonnées, s'amenuissent au fur et à mesure que la situation politique se dégrade. Les entreprises ferment, de ce fait, les perceptions des cotisations s'amoindrissent. Paradoxalement l'effectif des retraités ne cesse de croître. Ce déséquilibre entraîne dans un état de déficit financier pour payer les pensions de retraite. C'est donc des retards constants qui ponctuent le payement de la pension de retraite. Toutefois, les procédures de traitement paraissent plus longues à la CGRAE qu'à la CNPS.

4.2.4. « Pourquoi les retraités sont ils confrontés à des difficultés ? »

A cette question, les retraités pensent que cela est lié à la psychose vis-à-vis des conditions socio économiques de la retraite. Particulièrement, les travailleurs pour la plupart ne préparent pas rigoureusement leur retraite. Et se trouvent dès qu'elle survient confronter à toutes sortes de difficultés. Pour eux, le salaire est insuffisant, donc ne permet pas souvent une préparation efficiente de la retraite, encore moins de satisfaire les besoins.

Ensuite, c'est l'attente de la pension. Une attente relativement longue, à telle enseigne que pour la plupart des retraités du secteur public, ils ont recours à l'endettement auprès des structures informelles telles que les usuriers. Ce qui suppose pour le remboursement des intérêts importants, ne permettant pas aux retraités de bénéficier davantage de sa pension de retraite.

Au niveau existentiel, c'est le facteur économique qui est mis en exergue. En effet, le faible niveau de la pension de retraite, est en déphasage avec le niveau de vie général dans le pays. Le revenu est relativement inférieur au coût de la vie. C'est un déséquilibre qui expose les retraités, qui eux bénéficient d'un revenu de remplacement qu'est la pension de retraite. Ce sont des charges socio familiales importantes qu'ils supportent

4.2.5 Répartition des enquêtés selon la responsabilité des difficultés des retraités

Valeurs

Institutions

VA

VR

ETAT

135

67.5 %

CGRAE

16

08 %

CNPS

18

09 %

Le retraité

31

15.5 %

Total

200

100 %

A la question relative à la responsabilité des difficultés des retraités, les résultats obtenus indiquent : 67.5 % pensent que l'Etat est le responsable ; 15.5 % estiment que ce sont les retraités eux-mêmes ; 09 % responsabilise la CNPS enfin, 08 % la CGRAE. Il ressort que la majorité absolue des retraités pensent que l'Etat Ivoirien est responsable des difficultés qui assaillent les retraités. Cette prédominance se justifie à travers l'importance et le rôle accordé à l'Etat en afrique. L'Etat apparaît comme une sorte de garant pour les individus, c'est donc lui et ce, par le biais d'organes institués qui apportent des solutions idoines aux problèmes socio économiques et politiques. Son rôle régalien, exige qu'il crée des institutions capables de répondre aux attentes des populations. Le défaut ou un dysfonctionnement quelque soit son origine est par conséquent mis à son actif. C'est pourquoi les retraités, à la vue de leurs difficultés pensent que le premier est l'Etat ivoirien. Certains estiment que l'Etat est ingrat vis-à-vis d'eux.

Pour ceux qui accusent les retraités eux-mêmes ; cela est relatif particulièrement aux mécanismes de préparation individuels de la retraite. En effet, certains retraités ne préparent véritablement pas leur retraite et sont bien souvent surpris quand elle survient. Ce qui illustre bien que ces derniers ont une part de responsabilité dans les difficultés qui les assaillent.

Concernant ceux qui pensent que se sont les institutions, cela est particulièrement normal, en ce sens que les rapports de dépendance symbolique et économique qui les lient, en raison des missions des institutions d'assurer leur bien être socio économique par le payement de la pension. Toutes les difficultés qui subviendront, seront mises à leurs actifs. Cela découle des représentations sociales que les retraités se font des institutions de gestion de la retraite.

4.2.6 Les raisons des retards constants dans le payement de la pension de retraite

De cette enquête, il ressort que les raisons des retards constatés sont : au niveau économique des structures de gestion de la retraite, on constate souvent un manque de moyens financiers injustifié et conjoncturel, en raison des précomptes effectués sur le salaire ainsi que la part patronale durant la carrière professionnelles des travailleurs. Ces prélèvements devraient constituer en théorie le fond de retraite. Ce qui ne l'est pas eu égard au système de gestion par répartition. A cela, faut-il ajouter, le non reversement, mais également, les retards constatés dans le reversement des cotisations sociales auprès des institutions de gestion notamment à la CNPS. Ce qui constitue un frein à une gestion efficiente de la pension de retraite.

Au niveau organisationnel et administratif, on découvre que le processus de liquidation de la retraite est particulièrement long, et sujette aux vices administratifs tels la corruption. C'est un système administratif long et lent dû à un mauvais ordonnancement des tâches, mais également une mauvaise organisation interne, qui fait fi des normes de fonctionnement et gestion administrative. Ce qui entraîne un traitement de plus en plus long, eu égard aux dérives constatés dans le système. Ainsi de la CGRAE à la CNPS, trois facteurs principaux illustrent les retards :

Ø La durée de la liquidation au niveau de la fonction publique et au sein de la CNPS

Ø Le nombre moyen de dossiers à traiter par mois (300 à 350)

Ø La durée de la liquidation au niveau de la CGRAE, en dépit des retards considérables dans la transmission des dossiers de la Fonction publique à la CGRAE.

4.2.7 Répartition des enquêtés selon l'appréciation du fonctionnement administratif

Valeurs

Opinions

VA

VR

Lenteur

69

34.5 %

Lourdeur

35

17.5 %

Moyen

78

39 %

Diligent

18

09 %

Total

200

100%

Relativement à l'appréciation du fonctionnement administratif, les résultats obtenus indiquent que : 39 % trouvent le fonctionnement administratif moyen ; 34.5 % le trouvent lent : 17.5 % le trouvent lourd et enfin, 09 % le trouvent diligent.

DIAGRAMME PRESENTANT L'APPRECIATION DU FONCTIONNEMENT

Il ressort que la majorité relative des retraités interrogés estiment que le fonctionnement administratif des institutions est moyen. C'est dire que le fonctionnement administratif oscille entre la lenteur et la rapidité. Mais il est à noter que le fonctionnement administratif des institutions présentent des caractéristiques de « lenteur » et de lourdeur, signe d'un dysfonctionnement organisationnel. Cela est perceptible à travers les étapes de liquidation qui paraissent relativement longues en terme de relation au temps, donc de durée. La lenteur, est l'expression d'un manque de rapidité perçue à travers le temps écoulé pour le traitement des dossiers de retraite. En principe, la mensualisation de la pension de retraite en vigueur, stipule qu'elle soit payé le mois suivant de la retraite. Mais, l'on constate bien souvent que la plupart perçoivent leur pension au delà d'un trimestre. Ce qui est le signe d'une lenteur, mais également d'un dysfonctionnement. Quant à la lourdeur, elle est l'expression d'une pesanteur manifestement volontaire de faire durer et perdurer le traitement, en raison d'une corruption généralisée. D'autres facteurs tels les difficultés économiques conjoncturelles peuvent dans certains cas source de « lenteurs et de lourdeur ».

Dans bien des cas, la CGRAE parait plus affaibli par la lenteur et la lourdeur dans son fonctionnement administratif. Cela se justifie en ce sens que le traitement est organisé d'abord, dans la fonction publique ; ensuite à la CGRAE et pour finir, au trésor public, qui le renvoie à la CGRAE avant le payement. Ce système administratif est relativement long en terme d'étapes et de procédures. Toute chose provoquant des retards relativement considérablement dans le payement des pensions.

Par contre à la CNPS, la lenteur est perçue par le fait qu'un temps n'a pas été déterminé aux agents pour la liquidation des dossiers, ce qui provoque dans l'ordonnancement des taches que certains agents sont moins rapides que d'autres ainsi que des servies et départements intervenants dans le processus.

4.2.8 Répartition des enquêtés selon le manque de moyens financiers des institutions de retraite

Valeurs

Opinions

VA

VR

Oui

67

33.5 %

Non

133

66.5 %

Total

200

100 %

A la question de savoir si les institutions manquaient de moyens financiers, les résultats inscrits dans ce tableau montrent que : 66.5 % pensent que les institutions ne manquent pas de moyens financiers ; tandis que 33.5 % pensent le contraire.

DIAGRAMME PRESENTANT L'OPINION SUR LES MOYENS FINANCIERS DES INSTITUTIONS

Il appert que la majorité absolue des retraités interrogés pensent que les institutions disposent de moyens financiers. Cette prédominance s'explique à travers les représentations sociales que les retraités se font des prélèvements effectués sur leurs salaires. En effet, pour eux, la constitution du fond de retraite est bâtie à partir des cotisations sociales des travailleurs d'une part et ceux des employeurs d'autre part. La mobilisation des cotisations sociales par les institutions les mettent à l'abri de toute difficultés financiers, en raison des investissements qu'ils réalisent avec ces cotisations et ce, durant de longues périodes. Partant de là, les institutions disposent de moyens financiers importants, capables de solutionner les problèmes socio économiques des retraités.

Par contre ceux qui estiment que les institutions sont marquées par un manque de moyens financiers, le justifient par le fait que la quasi majorité des régimes de retraite sont déficitaires et ce, depuis plusieurs années. A la CGRAE, c'est un déficit croissant, très souvent subventionné par l'Etat Ivoirien. En 2006, c'est une subvention de 19 milliards qui a été accordée à la CGRAE ; en 2007, environ 16 milliards ; en 2008, plus de 25 milliards pour faire face au payement des pensions, eu égard à une charges technique moyenne annuelle de 110 milliards64(*). Quant à la CNPS, c'est un déficit conjoncturel, lié à la situation socio économique et politique que traverse le pays ; mais également à un recouvrement partiel des cotisations sociales, dus aussi à la fraude sur les déclarations. A cela, faut-il ajouter les charges plus ou moins importantes liées au fonctionnement ; à l'accroissement de l'effectif des retraités, eu égard à la stabilité des taux de cotisation sociale.

4.2.9 Répartition des enquêtés selon leurs avis sur la compétence des ressources humaines des institutions de retraite

Valeurs

Opinions

VA

VR

Oui

169

84.5 %

Non

31

15.5 %

Total

200

100 %

A la question de savoir si les institutions regorgent des ressources humaines compétentes, les résultats indiquent que : 84.5 % des enquêtés pensent que les institutions regorgent de ressources humaines compétentes ; contre 15.5 % qui en pensent le contraire. Il ressort que la majorité absolue des retraités pensent que les institutions regorgent de ressources humaines compétentes capables d'assurer ce fonctionnement normal et efficace des institutions. Cela est lié d'une part, au développement de l'éducation et de la formation professionnelle et technique, en ce sens que le pays dispose de plus en plus de cadres intellectuels, d'une main d'oeuvre abondante, compétente et permanente. D'autre part, à la formation continue, qui permet , à travers les séminaires, des sessions de formations de faire acquérir des nouvelles techniques et compétences au personnel, eu égard aux nouvelles technologies.

4.2.10 Répartition des enquêtés selon l'appréciation de la durée des procédures de traitement des dossiers de retraite

Valeurs

Opinions

VA

VR

Longue

135

67.5 %

Moyenne

47

23.5 %

Courte

18

09 %

Total

200

100 %

Sur l'appréciation de la durée des procédures de traitement des dossiers de retraite, les résultats obtenus indiquent que : 67.5 % estiment que la durée est longue ; 23.5 % l'estiment moyenne et enfin, 09 % estiment la durée courte. Il ressort donc que la majorité absolue des retraités estime que la durée des procédures de traitement est longue.

DIAGRAMME DECRIVANT L'APPRECIATION DE LA DUREE DE LA PROCEDURE DE TRAITEMENT DES DOSSIERS DE RETRAITE

Cette prédominance s'explique par le fait que 67 % des retraités ont attendu plus de 3 mois avant la perception de la première pension de retraite. Cela met en évidence la lenteur et la lourdeur dans le traitement des dossiers de retraite. Car en principe, la perception de la pension doit être consécutive à la mise à la retraite définitive. Au delà d'un mois d'attente, c'est un cas de retard dans le payement. La durée donc du traitement a pour conséquence le retard dans le payement de la pension de retraite. Toute chose plongeant le retraité dans la misère durant cette période transitoire de la vie. De la CGRAE à la CNPS, les procédures de traitement paraissent relativement longues, liées non seulement au nombre de dossiers, mais également aux différents dysfonctionnements tant organisationnels qu'économiques. Ce sont les facteurs explicatifs des retards constants constatés dans le payement des pensions de retraite.

Quant à ceux qui estiment que les procédures sont courtes en terme de durée, ils ont pour la plupart obtenu leur pension de retraite dans les délais légaux de liquidation.

CHAPITRE II : ANALYSE ET INTERPRETATION DES RESULTATS

De l'enquête auprès des retraités et des différents entretiens qui nous ont été accordés par les responsables administratifs et techniques de la CGRAE et de la CNPS ; il ressort que la problématique de la retraite s'article non seulement autour des dysfonctionnements économiques et organisationnels, mais aussi et surtout, autour des facteurs explicatifs des retards.

I- IDENTIFICATION DES DYSFONCTIONNEMENTS

1.1 Du dysfonctionnement organisationnel

La liquidation du dossier de retraite commence par la constitution dudit dossier et s'achève par le payement effectif de la pension de retraite. De la CGRAE à la CNPS, le processus est quasiment divergent ; mais une constante demeure, il s'agit de la lenteur et lourdeur constaté et ce par le biais des étapes indispensables à un traitement efficace et efficient.

A la CNPS, le processus de liquidation parait relativement moins long qu'à la CGRAE, en ce sens que le traitement est linéaire et se réalise au sein de l'institution de prévoyance sociale. En effet, les employeurs par le biais des services compétents déposent les dossiers de employés auprès de l'institution, qui assure le traitement au niveau du service des prestations puis du service de comptabilité. Dans l'enchaînement des taches à accomplir, le facteur temps n'est pas déterminé pour traiter un dossier de retraite. C'est à juste titre qu'un service peut volontairement ou involontairement disposer d'un temps relativement long par rapport à d'autres services. Telle que se présente l'ordonnancement des taches, cela constitue un obstacle au traitement diligent dudit dossier. Ce sont donc des pratiques dysfonctionnelles individuelles et collectives qui sont décelées dans le circuit de traitement. Et c'est justement ce que Robert Merton65(*) qualifie par la notion d'anomie, empruntée à Durkheim ; ainsi en analysant les comportements non-conformes, Merton appelle anomie le décalage entre les buts de l'organisation et les moyens légitimes pour y accéder. Merton identifie alors à coté des actions « conformes » c'est-à-dire dans lesquelles les individus se conformes aux normes et valeurs de la société, quatre types d'actions anomiques : la déviance, dans laquelle l'individu cherche à se conformer aux normes mais utilise les moyens illégitimes comme la corruption dans les administrations des institutions de retraite.  Ensuite, le ritualisme, dans lequel l'individu se conforme aux normes mais à perdu les valeurs qui soutiennent ces normes, cela est perceptible dans les administrations des institutions où les règles de fonctionnement érigées en règles absolues, au risque de rendre le traitement des cas individuels impossibles, alors que les règles ont été conçues pour permettre un traitement le plus efficace possible. Enfin l'évasion et la rébellion. Cette analyse de Merton permet de montrer que les problèmes peuvent naître d'un excès, d'une absence de soumission aux règles. L'organisation ainsi que la gestion des dossiers étant logiquement et chronologiquement liées, de sorte que le dysfonctionnement d'un élément à un stade ou niveau déterminé, entraîne indubitablement une perturbation organisationnelle sur les autres éléments. Ce qui dans l'ensemble influe négativement et constitue bien souvent une source de blocage dans le processus de liquidation. On peut donc déduire qu'entre les principes, les normes et la réalités, entre les ambitions étatiques et le fonctionnement des institutions, il y un écart dont on mesure à peine l'ampleur et les conséquences sur la vie des acteurs sociaux, faute de volonté politique, d'étude et de vision prospective.

Par ailleurs, la CNPS est un lieu de travail où se rencontre, se côtoie et collabore des individus et groupes d'individus venant d'horizons divers. Les relations strictement professionnelles sont souvent conflictuelles et cela influe sur le travail, donc sur le fonctionnement de l'institution. C'est à juste titre que DAYORO Kevin66(*) soutient que «  la préoccupation des fonctionnalistes, c'est la recherche de l'équilibre entre les éléments du système social, donc la dynamique dépend du consensus social ». C'est dire que dans une institution donnée, il faut une certaine interdépendance, corrélation, collaboration harmonieuse et intégrale entre les différents éléments, toute chose qui permettra à cette organisation d'atteindre ses objectifs.

Quant à la CGRAE, le processus qui n'est pas linéaire, s'amorce, après dépôt du dossier par le retraité, un traitement est réalisé par la fonction publique, précisément par la DPRPPCE. Cette structure de la fonction publique doit délivrer un arrêté de concession de pension, mais il se trouve que la délivrance de ce document capital est relativement lent. De cette structure donc, les dossiers sont ensuite transmis à la CGRAE, qui à son tour effectue un traitement avant de les transmettre au TRESOR PUBLIC pour les formalités de financement. Enfin, les dossiers sont retransmis à la CGRAE avec des bordereaux de payement. On se rend comme que le processus parait non seulement long, mais également constitue un obstacle à chaque étape, car un omission peut apparaître, ainsi le dossier est ramener à la case de départ. Là encore, le temps n'a pas été déterminé pour le traitement, ce qui constitue un premier obstacle. Toutefois, le traitement à la DPRPPCE est relativement long, eu égard à la corruption généralisée. Pour des dossiers qui peuvent être traité en une semaine ouvrable (05 jours), cela peut prendre approximativement 3 à 4 mois. Cela est d'autant plus vrai qu'au cours de notre enquête, la majorité absolue des retraités interrogés (73%) ont reçu leur pension de retraite au-delà de 3 mois. C'est dire que les caractéristiques de lourdeur et lenteur administratives résultent d'un système administratif ultra corrompu, qui est source de dysfonctionnement organisationnel ; car non seulement l'enchaînement des étapes de traitement est relativement long, mais également s'entremêle les tares de l'administration. Toute chose ne permettant pas à l'administration de fonctionner normalement, d'accomplir pleinement et efficacement ses missions. C'est dans cette logique que Robert Merton67(*) rompt avec une vison trop intégrée et globale de la société. Il montre ainsi qu'il existe des pratiques « dysfonctionnelles », c'est-à-dire perturbant le fonctionnement d'un système social. Il note également l'existence, pour une même institution, de fonctions manifestes et fonctions latentes. Les fonctions manifestes étant celle que les individus cherchent à remplir (les pratiques formelles et missions assignées), les fonctions latentes étant les résultats non intentionnels mais tout de même fonctionnels de l'action (les pratiques informelles).

1.2 Du dysfonctionnement économique

Un constat révèle que les régimes de retraite en Côte d'Ivoire sont en proie à de fortes pressions économiques. En effet, le mode de gestion est par répartition, dans un système non contributif à prestations définies. Mais en cela et dans le cas espèce, la problématique qui se dégage principalement est le financement futur des dépenses liées aux retraites.

Au regard du mode de gestion des régimes de la retraite de la CGRAE et de la CNPS, qui est par répartition, se fonde sur la solidarité intergénérationnelle : les individus actifs payent des cotisations qui servent à financer les retraites des individus admis à la retraite, donc des inactifs et donnant droit à la perception d'une pension de retraite. C'est dire que ce sont les fonctionnaires et travailleurs qui payent les pensions des retraités.

Sous ce rapport, il découle deux facteurs explicatifs des dysfonctionnements économiques ; d'une part, le déséquilibre démographique et d'autre part, le problème du non recouvrement des cotisations sociales.

1.2.1 Déséquilibre démographique comme facteur de dysfonctionnement économique

A la CGRAE, le vieillissement de la population active fait que le nombre de retraités augmente alors que le nombre d'actifs ne connaît pas la même évolution. C'est une moyenne annuelle de 3000 individus fonctionnaires qui vont à la retraite sur un effectif de 114.000 fonctionnaires. En conséquence, le rapport démographique qui mesure le nombre de cotisants par rapport au nombre de retraités, de 8 actifs pour 1 retraité. Ce qui revient à dire qu'il faut en théorie que 8 actifs cotisent pour qu'en pratique on puisse payer un retraité. Cela met en évidence le caractère relativement faible du taux de cotisation (18 %), mais également celui du niveau de traitement salarial.

L'accroissement de l'effectif des retraités entraîne donc un déséquilibre économique, ne permettant pas de garantir le payement des pensions de retraite. Et c'est à juste titre que le régime de retraite de la CGRAE parait déficitaire, eu égard au nombre social de retraité.

Selon nos entretiens, cela résulte de résultat cumulé du manque à gagner du régime depuis sa création. En effet, les dépenses de pension ont toujours été supérieures aux cotisations contributives du régime. Et cela pour les raisons suivantes : d'abord, un départ massif des fonctionnaires à la retraite ; ensuite, le non renouvellement conséquent des effectifs et enfin, l'inadéquation des modes de calcul des cotisations et des pensions de retraite.

Il appert que la CGRAE pour faire face aux dépenses croissantes liées au payement de la pension de retraite, a recours aux subventions étatique. Mais, il faut que l'Etat, en cette période de récession économique, puisse jouir d'une disponibilité financière. C'est donc un déficit structurel qui caractérise l'institution depuis sa création. Pour l'année 2009, c'est un déficit de 47.000.000.000 f CFA, subventionné par l'Etat Ivoirien.

Aussi, faut-il ajouter l'allongement de la retraite lié à un accroissement non seulement de l'espérance de vie, mais également au progrès de la médecine. Ce qui fait que les retraités perçoivent des pensions sur une période relativement longue, nécessitant une planification et mobilisation des ressources financière sur le moyen et long terme. Cela est aussi corroboré dans les actes d'un colloque. 68(*)En effet,  la Côte d'Ivoire amorce sensiblement cette dynamique, on note déjà une légère augmentation du nombre absolu des personnes âgées qui est passé de 3.5% à 3.9% entre 1975 et 1998, « le volume des personnes âgées connaissent une forte croissance démographique du de façon certaine aux progrès enregistrés dans la lutte contre la morbidité et la mortalité »

1.2.2 Le non recouvrement des cotisations sociales comme déterminant économique du dysfonctionnement économique à la CNPS

A l'instar de la CGRAE, la CNPS se trouve confronté à l'équation du rapport démographique de l'accroissement de l'effectif des retraités. Mais en la matière, la différence montre que la situation économique difficile de la CNPS n'est que conjoncturelle, du moins en ce qui concerne déficit économique. Cette conjoncture économique relativement difficile est liée non seulement à la crise socio économique et politique que traverse le pays qui influe sur l'ensemble des activités de production économique. En effet, la crise ayant entraînée une instabilité socio économique, les employeurs ont soit déposé le bilan, soit ont réduit les effectifs employés ; cette baisse de l'effectif des employés constitue un manque à gagner quasiment important dans les comptes des cotisations sociales perçues par l'institution. Toute chose, entraînant un déséquilibre économique entre l'effectif des retraités et celui des actifs cotisants, qui par leur cotisation assure le payement des pensions de retraite. C'est dire que les cotisations sociales doivent pouvoir garantir et assurer le payement des pensions. Or, dans le cas espèce, eu égard à la situation économique du pays et de la réduction des actifs cotisants, les cotisations n'assurent pas l'équilibre des comptes.

Mais au-delà des difficultés économiques liées au nombre social des retraités, le problème crucial et actuel de la CNPS est le recouvrement total des cotisations sociales. A la différence de la CGRAE où les cotisations sont perçues automatiquement et à la source, c'est-à-dire par le TRESOR PUBLIC, la CNPS, quant à elle, se trouve dans un système déclaratif, dans lequel ce sont les entrepreneurs et employeurs qui viennent faire immatriculer leurs organisations ainsi que leurs personnels. Il en est de même pour le reversement des cotisations sociales. C'est à ce niveau que se situent les problèmes économiques de la CNPS. En effet, certains employeurs ne reversent pas toujours les cotisations auprès de l'institution ; d'autre par des manoeuvres frauduleuses, les reversent, mais inférieure à la valeur réelle. Ce qui engendre un déficit structurel dans les comptes du régime, une perte financière relativement importante à telle enseigne qu'elle ne peut garantir le payement des pensions de retraite. Le problème économique est lié aussi au fait que le taux de cotisation actuel de 8 % est relativement faible et ne couvre que 6% de la population active du secteur privé. Toute chose, ne permettant pas une mobilisation financière importante. C'est donc un système non contributif, dans lequel les retraités perçoivent les pensions sur une période relativement longue (moyenne de 14 ans post retraite) et épuisent leur investissement en terme de cotisations sociales sur au maximum 4 années. Il s'agit donc pour l'institution de leur garantir le payement des pensions sur le moyen et long terme et cela nécessite une mobilisation importante de ressources financières tant entendu que le mode des gestion est par répartition. C'est dire donc que la perspective économique est illustrée par une réflexion sur la solidarité intergénérationnelle. Pour E. COHEN69(*) «  l'économie des retraites est fonction des données démographiques, des données d'activité, des données migratoires ».pour résoudre le problèmes du vieillissement ou l'amélioration de l'équilibre à long terme du financement des retraite, l'auteur propose d' «  inventer un nouveau compromis social pour des génération qui auront une durée de vie à la retraite deux fois supérieurs à celle de leurs grands parents »

II - LES FACTEURS EXPLICATIFS DES RETARDS

Nos investigations nous ont permis d'identifier les facteurs explicatifs des retards dans le payement de la pension. Nous distinguons quatre types de facteurs :

Les facteurs liés aux dysfonctionnements organisationnel et économique

Les facteurs liés à la constitution des dossiers de retraite

Les facteurs liés à la période de dépôt du dossier de retraite

Les facteurs liés aux mécanismes de traitement des dossiers de retraite.

2.1 Dysfonctionnement organisationnel et économique comme facteur explicatif du retard

De la CGRAE à la CNPS, les caractéristiques manifestes d'un dysfonctionnement organisationnel sont perçues et ce, à travers le hiatus dans l'enchaînement des taches opérationnelles de liquidation. La lenteur et la lourdeur sont des déterminants observables de cette instabilité organisationnelles, entraînant ainsi des retards relativement importants dans le processus de liquidation de la retraite. A cela s'ajoute, les vices administratifs, accentué par une corruption généralisée, présente à tous les stades de liquidation (de l'accueil, en passant par le dépôt et enfin au traitement) à telle enseigne que cela devient une obligation afin de bénéficier d'un traitement particulier et diligent du dossier de retraite. Cela met en évidence les tares et faiblesses de l'administration ivoirienne, caractérisé par un manque d'organisation interne , l'inertie dans les services, un déficit de communication, la lourdeur dans le transfert des dossiers, et les procédures de liquidation de plus en plus longue. C'est à juste titre que la majorité des acteurs sociaux retraités (52 %) pensent que le fonctionnement administratif des institutions est lent et lourd. De même, ils estiment (67.5 %) que la durée des procédures est longue. Toute chose montrant que dans le fonctionnement normal des institutions, subsiste des pratiques dysfonctionnelles, considérées comme des dysfonctionnements organisationnels qui justifient les retards dans le traitement et le payement des pensions de retraite. Dans ce cas, pour des pensions payées mensuellement, l'attente de la première pension, au-delà d'un mois est considérée comme un retard lié à un dysfonctionnement. En la matière, 73% des retraités ont attendu plus de 3 mois avant de percevoir leur toute première pension de retraite.

Quant au dysfonctionnement économique, il est relatif aux pressions démographiques sur les comptes des régimes de retraites. Lesdits comptes qui sont de plus en plus déficitaires. En effet, la récession économique a des incidences sur les comptes des régimes et ce, par un manque ou une indisponibilité temporaire ou conjoncturelle des moyens financiers dans les caisses. Toute chose permettant de justifier les retards liés au payement de la pension de retraite. Pour les retraités (66.5 %), les institutions ne manquent pas de ressources financières, eu égard aux précomptes effectués sur leurs salaires. Alors que le système est par répartition, il faut donc que les cotisations reversées soient égales ou supérieures à l'effectif des retraités pour atteindre l'équilibre financier et celui de l'assiette. Les problèmes d'équation économiques engendrent des dysfonctionnements économiques, sources de retards importants dans le payement des pensions de retraite. A l'état des choses, le dysfonctionnement apparaît comme un ordre légitime de fonctionnement des institutions et la sociologie Mertonnienne de l'organisation, ne manque pas de soutenir et de démontrer que « dans toute organisation,il y a des dysfonctionnement : les dysfonctionnements sont naturels à l'organisation »70(*).

2.2 La constitution du dossier de retraite comme facteur explicatif du retard

A la CGRAE comme à la CNPS, notre étude révèle que 34.5% des retraités ont rencontré des problèmes dans la constitution des dossiers. Les problèmes relatifs à la composition, à la fiabilité et à la non-conformité de certains documents influe sur le temps mis pour traiter le dossier et provoque par conséquent un retard au niveau de la liquidation d'abord ; ensuite au payement. En effet, l'impossibilité de produire certains documents exigés (les certificats de travail, les bulletins de paie, le certificat de prise de service,), les omissions sur les noms, la non prise en compte de certaines années de services, l'immatriculation tardive, les pertes incessants et de renouvellement de dossiers, le système administratif corrompu sont les lots quotidiens de problèmes qui assaillent la majorité des retraités. Pis, en cas d'obstacle à la liquidation, les retraités (87 %) selon notre enquête ne sont pas contactés par les institutions. Ce qui dénote d'un manque de communication adaptée entre les institutions et les retraités. Cette situation leur est préjudiciable, dans la mesure où il va falloir attendre un traitement relativement long de traitement et de retraitement de part des institutions. Ce qui justifie les retards constatés.

Par ailleurs, certains documents constitutifs du dossier de retraite ne sont pas délivrés, remplis et déposés selon les prescriptions. C'est le cas à la CNPS avec la DISA est un document à employeur, c'est-à-dire qu'il appartient à l'employeur de le produire (remplir et le déposer auprès de la CNPS.).Elle sert de base de calcul de la pension et des cotisations sociales reversées par l'employeur à l'institution de prévoyance sociale. La DISA en tant que telle est mal connue des travailleurs, dans la mesure où ils l'ont affirmé au cours de l'enquête. En effet, 93% des retraités ont affirmé n'avoir jamais entendu parler, encore moins participé à sa réalisation. Il ressort donc que la méconnaissance de la DISA par les travailleurs dénote (laisse entrevoir) un risque de fraude, de tricherie, qui et préjudiciable à tout point de vue aux retraités. A cela, il faut ajouter la DISA peut être mal remplie (des erreurs, des incohérences avec les informations déjà fichées à la CNPS). De plus, nos entretiens révèlent que le taux de remplissage de ce document est d'environ 10% des actifs du secteur privé.

Telle qu'elle est élaborée (unilatéralement par l'employeur), la DISA est une source de problèmes, un facteur qui est à la base des retards constatés.

A la CGRAE, les arrêtés de radiation des effectifs et celui de concession sont délivrés par la fonction publique et ce par l'entremise de la DRPPPCE. Ces documents capitaux pour le dépôt des dossiers sont sujette à caution. La délivrance est relativement longue, oscillant entre 2 et 3 mois, voire plus, alors que la fonction publique est le service-employeur, cela pouvait être immédiat, voire automatique. Mais la corruption régnant, le mécanisme s'avère lent. Cela constitue un obstacle à la CGRAE pour la liquidation, provoquant ainsi des retards relativement importants.

Dès lors, l'on peut soutenir que le retard du payement est lié à la constitution du dossier de retraite.

2.3 La période de dépôt du dossier de retraite comme facteur explicatif du retard

La période de dépôt du dossier de retraite est déterminante dans l'attribution diligente ou lente de la pension de retraite, l'anticipation (avant cessation) permet de corriger les imperfections, les incohérences des documents produits par le futur retraité. L'application du décret portant mensualisation de la pension de retraite et relativement au code de prévoyance sociale portant sur la date d'effet de la pension de retraite stipule que « pour le travailleur qui dépose la demande de liquidation de sa pension de retraite dans les 6 mois suivant sa cessation d'activité, la date d'entrée en jouissance est le premier jour du mois suivant cette cessation d'activité » et « au-delà de 6 mois, la date d'entrée en jouissance est fixée au premier jour du mois suivant la date de dépôt du dossier ». Cette disposition est applicable aussi bien à la CGRAE qu'à la CNPS. Toutefois pour les retraités de la CGRAE, il faut impérativement certains documents fournis par la fonction publique tels les arrêtés de radiation et de concession de pension retraite à déposer à la CGRAE. Mais le problème soulevé est que les documents cités ne peuvent être délivré qu'après la cessation définitive. Ce qui anéantit la possibilité d'anticipation du dépôt du dossier et pourrait une source non négligeable des retards du traitement et par conséquent du payement. En effet, 43 % des retraités ont déposé leurs dossiers après la cessation définitive et ces derniers(73 %) ont attendu plus d'un trimestre avant de percevoir leur pension tandis que les 57 % ,qui ont déposé avant la cessation, ont bénéficié de leur pension avant une période de trois mois (23 %). C'est dire que la période de dépôt est fondamentalement liée à la date de perception de la pension.

Par conséquent, elle est liée au retard du payement de la pension de retraite.

2.4 Les mécanismes de traitement des dossiers de retraite comme facteur explicatif du retard

Relativement à la liquidation de la retraite, tant du coté de la CGRAE que du coté de la CNPS, il existe deux mécanismes de traitement : le traitement manuel et le traitement informatique. Ces deux mécanismes sont utilisés simultanément par tous les services qui ont en charge le traitement des dossiers de retraite. Les problèmes inhérents à l'utilisation de ces procédés pourraient expliquer les retards et désagréments constatés. La durée d'attente du payement de la première pension de retraite est la résultante des mécanismes utilisés par les institutions pour le traitement des dossiers de retraite. En effet, notre enquête indique que 73 % des retraités ont perçu leur première pension au delà de 3 mois d'attente alors que la date d'effet est d'un mois suivant le dépôt du dossier. Il ressort donc que la source du retard est lié à la mauvaise organisation interne du système de gestion des régimes de la retraite, mais également ce que nous désignons sous le vocable « la relation au temps » la relation au temps traduit le fait qu'une marge de manoeuvre est laissé à l'agent liquidateur de travailler selon son vouloir, sans une rigoureuse limitation dans le temps et le respect d'un délai. Volontairement ou involontairement, il semble prévaloir un ralentissement dans le travail, « un laissez -aller », provoquant ainsi des retards considérables. C'est dire que la durée d'attente est l'expression de la lenteur et lourdeur des mécanismes de traitement, la lenteur dans l'impression des mandats, le manque de volonté, la démotivation au travail, la non maîtrise des machines et des applications informatiques ou encore des dysfonctionnements au niveau du circuit de traitement, car plusieurs services sont impliqués.

Par ailleurs, les retraités (91 %) ne connaissent pas le mode de calcul de la pension de retraite ; encore moins les procédures de traitement des dossiers de retraite (87 %). N'ayant pas bénéficié des informations sur les prestations de retraite (75.5 %), ils n'ont aucun moyens de comprendre les incidences et implications des mécanismes qui sous tendent le traitement de leur dossiers. Pour eux (67.5 %), l'Etat Ivoirien d'abord, est responsable des difficultés qui les assaillent, ensuite les institutions (17 %).

De l'accueil au payement, plusieurs services effectuent des tâches précises. Ce cycle de traitement, dont la durée n'est pas déterminée formellement est l'un des facteurs déterminants du retard, car certains services peuvent effectuer un traitement plus long que d'autres services, qui entraînera éventuellement les retards dans le payement de la pension de retraite.

CHAPITRE III : DISCUSSION DES RESULTATS

La discussion des résultats de cette étude nous conduira respectivement à mener une réflexion autour de l'interprétation des principaux résultats ; ensuite, à montrer l'importance et les possibilités de généralisation de ladite étude et enfin, à présenter les limites.

I- INTERPRETATION DES PRINCIPAUX RESULTATS

L'analyse des systèmes de retraite, dans une perspective comparative, géré respectivement par la CGRAE pour le compte du secteur public et la CNPS pour le secteur privé ,nous enseignent que bien qu'ayant des missions communes,c'est-à-dire assurer le bien-être socio économique des retraités ; ces institutions connaissent des fortunes diverses. Il s'agit d'une part des dysfonctionnements et d'autre part des problèmes liés au financement des régimes de retraite. Dans leur fonctionnement, ces institutions sont confrontées à des pratiques dysfonctionnelles aux niveaux organisationnel et économique. Ces dysfonctionnements résultant des tares administratives telles la lenteur, la lourdeur la corruption généralisée, les pouvoirs discrétionnaire et de compétence des agents de liquidation, qui constituent des entraves au fonctionnement normal et efficace , notamment dans la liquidation de la retraite. Ce qui, toutefois explique les retards relativement importants dans le traitement et le payement de la pension de retraite.

C'est dire que ces institutions CGRAE et CNPS sont sous l'emprise d'une défaillance organisationnelle dans la gestion et le traitement des dossiers de retraite. Toute chose provoquant des retards considérables non seulement dans la liquidation de la retraite, mais également dans le payement.

Quant au dysfonctionnement économique, cela résulte des pressions démographiques. En effet, avec le vieillissement de la population active, l'on constate l'accroissement de l'effectif des retraités, eu égard à une stagnation des cotisations sociales. En d'autres termes, les dépenses engendrées par le payement des pensions sont supérieures aux cotisations sociales perçues.

De la CGRAE à la CNPS, ce sont des institutions de retraite en proie à d'importantes pressions démographiques économiques. Ce sont des systèmes de retraite déficitaires, bien que celui de la CNPS soit conjoncturel.

Par ailleurs, les dysfonctionnements peuvent être considérés comme les facteurs explicatifs des différents retards constatés. En sus de cela, s'ajoute la lenteur, la lourdeur, la relation au temps et la corruption dans le système administratif participe à ce fait. La période de dépôt des dossiers relatif à la retraite apparaît aussi comme déterminante et conte toute attente est un facteur explicatif des retards, en ce sec qu'elle constitue le point de départ du processus de liquidation de la retraite. A cet effet, elle ne peut aucunement être ignorée dans ce processus.

Il va sans dire que cela est la confirmation de nos hypothèses de départ, dans la mesure où d'une part, les dysfonctionnements économiques sont liés au nombre social des retraités et d'autre part, les retards constatés dans le payement des pensions sont non seulement liés aux dysfonctionnements, mais également à la période de dépôt des dossiers de retraite. Partant de là, il ressort que c'est une relation d'interdépendance, de cause à effet, qui lie non seulement les dysfonctionnements économiques à l'accroissement des retraités, mais également, les retards dus à la période de dépôt de dossiers comme élément de base du processus de liquidation. Et c'est justement ce processus relativement long, qui est entaché d'obstacles, qui met en relief les tares des administrations.

Il semblerait donc que ces institutions affichent une volonté manifeste d'occasionner les dysfonctionnements, surtout organisationnel, provoquant ainsi des retards dans le payement des pensions de retraite.

Abordant ainsi les aspects dysfonctionnels des régimes de retraite en Côte d'Ivoire, il est judicieux de les mettre en rapport avec l'analyse faite par Frédérique NORTIER71(*). En effet, l'analyse s'articule autour de deux aspects, d'une part le financement de la retraite et d'autre part, le niveau de vie des retraités. concernant le financement, selon l'auteur, en France,le système de retraite fonctionnant en répartition comme celui du régime général en Côte d'Ivoire, est principalement financé par les cotisations sociales versées par les employeurs et les salariés. Par exemple, pour le secteur privé, les taux de cotisation sont de 26 % (70 % des actifs et 78 % des dépenses de retraite72(*)) contre 8 % Côte d'Ivoire, pour le compte de la CNPS. Toutefois, le régime général connaît des difficultés. Ainsi sous l'effet du choc démographique, le nombre de retraités augmenterait de plus de 60 % entre 2005 et 2050 ; mais paradoxalement, le nombre d'actifs cotisants aux différents régimes progresserait d'à peine 10 %. En 2005, 212 milliards d'euros de prestations ont été versées au titre de la vieillesse, soit 12.8 % du PIB, avec 43 % de la masse totale des prestations sociales. C'est dire qu'il existe déjà à la base un déséquilibre numérique et croissant entre les retraités et le nombre d'actif cotisants. Ce qui de près, illustre le cas des régimes de retraite en Côte d'Ivoire, qui présente des symptômes identiques à celui des systèmes de retraite français. En France, on note un vieillissement de la population active, provoquant des problèmes économiques, il en est de même en Côte d'Ivoire, mais cela est accentué, en France, par la baisse de la fécondité (1.85), un allongement de l'espérance de vie (79.6 ans) et un fort taux d'émigration. Par contre, en Côte d'Ivoire, le taux de fécondité parait élevé et une baisse relative de l'espérance de vie. Cependant, les systèmes Français et Ivoirien semblent connaître les mêmes difficultés socio économiques, illustrées par une pression démographique et par conséquence, des dysfonctionnements économiques. Les lenteurs, lourdeurs et la corruption qui caractérisent le fonctionnement administratif Ivoirien sont quasiment inexistants dans le système français, ce qui bannit tous les dysfonctionnements organisationnels entraînant des retards dans la liquidation et le payement des pensions. Le système parait donc mieux organiser, dans la liquidation et payement. L'auteur souligne que les facteurs déterminants l'équilibre économique d'un système de retraite par répartition sont en nombre limité, mais, à tout instant, la masse des pensions versées doit équilibrer celle des cotisations reçues. Ainsi donc, face au dysfonctionnement économique des régimes de retraite, trois solutions émergent, selon Frédérique NORTIER, pour équilibrer le système de retraite. L'arbitrage entre ces trois variables relève de choix politiques, collectifs, sociétaux ou citoyens : d'abord, augmenter l'âge moyen de la retraite, ce qui permettrait d'un coté d'augmenter le nombre d'actif et de l'autre de baisser le nombre de retraité.

Ensuite, Augmenter les taux de cotisations afin d'avoir, a assiette égale, plus de ressources.

Enfin, baisser le niveau relatif des retraites.

A la lecture des solutions, elles apparaissent comme une panacée, dans la mesure où les solutions de reformes progressives des systèmes de retraite en Côte d'Ivoire sont identiques. Du coté de la CGRAE, l'âge de départ à la retraite prorogé selon les CSP, correspond l`augmentation de l'age moyen de retraite, tel que formulé par F.NORTIER et les autres variables attendent un apaisement socio économique et politique. La CNPS, est aussi à l'oeuvre et dans la même perspective, toutes choses qui permettront la viabilité des systèmes de retraite Ivoirien.

Le deuxième aspect de son analyse a trait au niveau de vie des retraités. Partant de l'analyse comparative des systèmes de retraite ivoirien, une constante demeure, les conditions de vie socio économiques difficiles de l'ensemble des acteurs sociaux retraités. Mais en cela, « entre des maux, l'on choisit le moindre mal », pour dire que de ces deux institutions, les acteurs sociaux retraités de la CGRAE semblent vivre mieux et plus longtemps que les assurés sociaux retraités de la CNPS. Cette dialectique est liée non seulement au niveau des taux de cotisation, mais également, à certains avantages accordés à la CGRAE. Cette institution bénéficie permanemment des subventions de l'Etat Ivoirien (plus de 40 milliards annuellement) au détriment de la CNPS, qui en dépit de la conjoncture économique difficile ne bénéficie d'aucunes formes de subventions, elle fonctionne exclusivement sur les ressources propres. A cela, faut-il ajouter, le niveau relatif des pensions de retraite, qui apparaît comme un indicateur relativement important dans le développement humain durable. C'est justement dans cette optique que, F. NORTIER, affirme qu'en 2004, les retraités âgés de 60 ans et plus73(*) disposait en moyenne de pension brute de 15.500 euros par an, soit 10.152.500 f CFA (846.041 f par mois). Relativement au niveau de vie, cela parait insuffisant. Et l'on est tenté de croire que les acteurs sociaux retraités de part le monde vivent dans des conditions difficiles, car les pensions, eu égard au niveau de vie demeurent relativement insuffisantes .cela obéit donc à une généralisation. Pourtant, en Europe en général et en France en particulier, les pensions de la plupart des régimes sont revalorisées en fonction de l'indice des prix à la consommation. Toute chose qui n'est pas pris en compte dans le cadre rarissime de revalorisation des pensions en Côte d'Ivoire. Toutefois en France, concernant, le niveau des pensions, cela diffère selon le genre et la CSP les retraites des femmes sont inférieures de 38 % à celle des hommes. Ce qui n'existe pas en Côte d'Ivoire, du moins pour les deux régimes de retraite. Cette disparité selon l'auteur, est le reflet des différences de salaires d'activité, de règles appliquées dans chaque régime de retraite et des durées de carrières. Les deux derniers points sont semblables aux régimes Ivoiriens, en ce sens que le niveau de la pension de retraite est lié non seulement au traitement salarial, mais également, à la durée de la carrière (ancienneté).

Pour ce qui est des CSP , F. NORTIER fait remarquer que pour les salariés, la retraite est plus élevée pour les fonctionnaires civils de l'Etat que pour les salariés du privé ,résultat d'un niveau moyen de qualification plus élevé dans la fonction publique. Cette disparité est perceptible à travers les régimes de retraite en Côte d'Ivoire. Nos investigations indiquent que la pension moyenne à la CNPS est de 80.000 F CFA et 120.000 f CFA à la CGRAE.

II- DE L'IMPORTANCE DES RESULTATS A LEUR GENERALISATION

La problématique de la retraite en Côte d'Ivoire apparaît comme une question sociale, entendue comme un défi majeur que doit relever toute la société ; surtout celui d'une prise en charge des inactifs par les actifs. Elle revêt donc trois réalités :

Le rapport quantitatif des inactifs aux actifs désigné pour son importance par « nombre social »

L'efficacité des actifs à produire des biens et services nécessaires à la reproduction de l'ensemble de la population.

Les voies et moyens par lesquels les actifs prennent en charge les inactifs. Ils sont composés des institutions, des valeurs et mécanismes économiques de solidarité et de protection sociale.

Pour le régime général de retraite en Côte d'Ivoire géré par la CGRAE et la CNPS, la question sociale est donc une manifestation et datée de l'articulation entre les sphères du travail et du non travail, de l'économique et du social.

Sous ce rapport, notre étude, à la fois quantitative et qualitative présente un intérêt pratique, dans la mesure où ce sont les faits observés au départ, émis sous forme d'hypothèses, qui ont été confirmé par cette étude. De même, la contribution significative des données statistiques, permet de mettre en évidence et en rapport des données chiffrées, favorisant une extrapolation. Toutefois, de la CGRAE à la CNPS, les conditions de vie des acteurs sociaux retraités semblent difficiles. Les pensions de retraite pour la plupart demeurent stables alors que les déterminants socio économiques sont en perpétuelles mutations. Le niveau des pensions relativement bas ne permettent aux retraités de satisfaire tous leurs besoins encore moins les charges familiales. Les résultats de l'étude sur ce point paraissent semblable identique des bons nombres de pays africains tel le Sénégal. C'est dire que la plupart des régimes de retraite présente les mêmes caractéristiques démographique et économiques, allant de l'accroissement des retraités à au déficit économique des régimes.

Des lors, l'on est dans le cas de la Côte d'Ivoire tenté de s'interroger en ces termes : les systèmes de retraites sont -ils bien conçus pour offrir des conditions de vie adéquates aux individus vulnérables comme les retraités ?

Partant de là et de l'analyse des systèmes de retraite en Côte d'Ivoire, il ressort que trois réalités s'imposent ; il s'agit du rapport démographique entre cotisants et retraités, le financement futur des retraites et enfin, les problèmes liés à la liquidation soule et diligente de la retraite. Mais en cela, une constante demeure, en ce qui concerne les régimes de retraite actuels de part le monde, c'est la complémentarité entre l'accroissement des retraités et le financement futur des retraites. Tous les systèmes sont ainsi appelés à la reformes eu égard aux contextes socioéconomiques et humains, car la plupart notamment en Afrique restent caduque et rigide, et ne sont plus adaptés. C'est dire que la viabilité de ses systèmes dépend non seulement une adaptation secondaire plus contributive, mais également une flexibilité, permettant de s'adapter permanemment aux changements environnementaux.

III- DES LIMITES DE L'ETUDE

Les insuffisances constatées dans ce travail de recherche s'articulent autour de deux points.

3.1Au niveau de l'échantillon

Sur une population de référence de 130.819 acteurs sociaux retraités, nous avons dans le cadre de cette étude, interrogés un échantillon de 200 individus, conformément à des critères de représentativité objectifs.

Sous ce rapport, il découle que l'échantillon parait relativement faible, eu égard à la population de référence. Cette faiblesse relève de l'étroitesse des moyens dont nous disposons pour conduire jusqu'à son terme une telle étude portant sur une question sociale, relativement importante pour les communautés humaines.

A notre sens, ce travail n'est qu'une étude préliminaire, ayant pour objectif de présenter un aperçu des grandes articulations à peaufiner dans l'étude définitive pour notre thèse de doctorat. C'est pourquoi, ce qui importe dans ce travail scientifique, ce n'est nullement la quantité d'individus interrogés, mais plutôt la qualité des données obtenues ainsi que l'analyse que nous en faisons. C'est dire qu'en tout travail et dans une logique scientifique, il s'agit de rendre compte de la réalité sociologique.

3.2 Au niveau de la méthode d'analyse

A l'instar de la dialectique, le fonctionnalisme est l'un des paradigmes que nous avons choisi pour cette étude, conformément à notre sujet de recherche, nos objectifs et hypothèses. il s'avère que bien qu'ayant participé à l'analyse et interprétation des résultats, le fonctionnalisme n'a toute fois pas permis de rendre compte véritablement de la réalité, notamment dans l'explication et l'interprétation sociologique des dysfonctionnements inhérents aux différents systèmes de retraite. Et ce, par le biais des théories fonctionnalistes, des concepts qui s'accommodent aux faits observés. Tant est-il que toute les théories élaborées ne peuvent toujours rendre compte intégralement de la réalité et en cela , le fonctionnalisme et pour cette étude, a affirmé certains limites, qui ont un impact sur notre travail. C'est sans équivoque ce qui est souligné dans un ouvrage et faisant référence au fonctionnalisme « elle est quelque peu limitée au plan de l'explication. En effet, expliquer un phénomène social, ce n'est pas avant tout en démontrer l'utilité : la fonction d'une institution par exemple n'apprend pas forcement la raison qui la fait naître ». A cela, E .Durkheim ne manque pas d'ajouter qu'il « préfère que l'explication se situe au niveau de la cause efficiente »74(*). Toutefois, le constructivisme parait, à notre sens mieux outiller pour pallier à de telles insuffisances, car regorgeant d'un corpus de théories et concepts dont l'applicabilité ne jouit d'aucune ambiguïté et permettant de passer aisément d'un discours social à un discours de type sociologique.

CONCLUSION

Il s'agissait à travers une analyse d'identifier les dysfonctionnements inhérents aux régimes de retraite ainsi que les facteurs explicatifs des retards constatés dans le payement de la pension de retraite, sans omettre les effets collatéraux sur la vie quotidienne des acteurs sociaux retraités.

Il va sans dire que cela impose des objectifs opérationnels qui se sont articulés l'identification des dysfonctionnements et des facteurs explicatifs des retards, description des étapes de la procédure de liquidation d et de traitement de la retraite. C'est ainsi qu'au niveau pratique, les résultats des investigations montrent que les institutions de retraite, notamment la CGRAE et la CNPS sont en proie à des dysfonctionnements tant au niveau organisationnel qu'économique.

Du point de vue organisationnel, cela résulte de la rigidité et de la fragilité d'un système administratif en proie aux vices, d'où l'expression d'une certaine lenteur, lourdeur dans le fonctionnement.

Toute chose ne permettant pas le fonctionnement normal, efficace et transparent des institutions et provoquant ainsi certains retards non seulement dans le processus de liquidation, mais également dans le payement des pensions de retraite. Cette réalité est d'ailleurs plus perceptible dans l'administration publique notamment dans la fonction publique qu'à la CNPS, une administration privée, qui demeure en marge de la corruption.

Quant au dysfonctionnement économique, cela a trait au déficit économique qui sous-tend les comptes financiers des institutions de retraite. En effet, de la CGRAE à la CNPS, l'on constate un accroissement du nombre social des acteurs sociaux retraités par rapport aux actifs cotisants. En pratique dans un système par répartition comme celui des institutions, il faut plusieurs actifs cotisants pour (en moyenne 5) pour q'une pension de retraite soit payer. Ainsi le déséquilibre numérique entre actifs cotisants et retraités entraîne des déficits économiques relativement importants et ne permettant pas d'assurer en temps réels le payement des pensions de retraite. Cette étude met en évidence le fait que, pour la CGRAE, c'est un déficit structurel depuis sa création qui la caractérise, tandis qu'à la CNPS, le déficit n'est que conjoncturel.

A cela, faut-il ajouter, les frais de gestion et de fonctionnement des institutions relativement importants et qui constituent une part non négligeable dans les comptes financiers de ces institutions. Ce sont des problèmes socio économiques qui assaillent les institutions de retraite en cote d'ivoire sinon en Afrique subsaharienne.

Toujours est il que la faiblesse des taux de cotisation actuel participe, tant bien que mal au déficit économique constaté dans les comptes des régimes de retraite.

Ces institutions sont caractérisées aussi par des retards constants dans la liquidation et le payement des pensions de retraite. Dès lors, les dysfonctionnements apparaissent comme l'une des causes efficiente des retards. Cela ne permet de perdre de vue que le processus de liquidation qui part de la constitution du dossier de retraite au payement effectif de la pension de retraite, est entaché d'obstacles, mais aussi accentué par la lenteur,la lourdeur et la longueur du processus. Toutefois, ce sont des facteurs liés à la constitution des dossiers, à la période de dépôt ; aux mécanismes de traitement qui expliquent et justifient les retards constatés.

Tous les dysfonctionnements relevés dans cette étude ainsi que les facteurs des retards identifiés sont des signes manifestes d'une instabilité socio économiques et organisationnelle des régimes de retraite en Côte d'Ivoire.

Toute choses qui peuvent être liées aux conditions de vie difficiles des acteurs sociaux retraités, eu égard aux faibles niveaux des pensions de retraite. Des pensions qui dans la plupart des cas, ne permettent pas un développement humain durable des acteurs sociaux, qui demeurent de tout temps et en tout lieu, vulnérables économiquement et maternellement.

Parant de cette constatation, la retraite apparaît comme un arrêt du parcours de vie pour certains acteurs sociaux, eu égard aux conditions de vie difficiles.

Sociologiquement et pour d'autres acteurs sociaux, elle implique à la fois une reconstitution identitaire et du parcours de vie, entraînant ainsi des mutations socio économiques multiformes et multisectorielles.

Cependant à ce niveau de notre travail, nous nous apercevons que nos objectifs de départ ont été atteints, dans la mesure où nous avons non seulement identifier les dysfonctionnements, mais aussi et surtout les facteurs explicatifs des retards du payement des pensions de retraite. De même, nous avons mis en évidence les conditions de vie relativement difficiles de la plupart des acteurs sociaux retraités.

Du coup, nos hypothèses de travail qui s'énonçaient : les dysfonctionnement économiques s'expliquent par l'accroissement de l'effectif des retraités.

Les retards constatés dans le payement de la pension de retraite sont liés au processus de liquidation notamment à la période de dépôt du dossier de retraire.

Du coup, nous constatons qu'elles ont été confirmées, dans la mesure où d'une part, l'accroissement des retraités est lié au déficit économique, entraînant ainsi un dysfonctionnement économique et d'autre part, le processus de liquidation qui apparaît comme l'une des causes efficiente des retards constatés.

Cependant,il serait tout indiquer et judicieux de ne pas omettre la responsabilité des acteurs sociaux retraités quant à la préparation effective de leur retraite ,au suivi de leurs dossiers respectifs dans le circuit de liquidation et leur participation au fonctionnement normal et transparent des institutions de retraite.

Au demeurant, l'analyse des systèmes de retraite sous l'angle de la comparaison, participe et contribution scientifiquement non seulement à la connaissance, mais aussi et surtout à la compréhension du fonctionnement des institutions et des systèmes de retraite en Côte d'Ivoire. Et c'est à juste titre que la dialectique et le fonctionnalisme ont permis toute fois d'identifier dans le fonctionnement d'un système les pratiques dysfonctionnelles et les facteurs explicatifs qui sous-tendent le déséquilibre entre les diverses composantes d'un système dont la dynamique dépend d'une interdépendance ou corrélation déterminante. De fait, il nous apparaît donc que la retraite est un phénomène socialement, idéologiquement et économiquement construit. Elle structure et restructure les rapports sociaux et entraîne des mutations dans la longévité, la quête identitaire et le parcours de vie.

A notre sens, les systèmes de retraite en Côte d'Ivoire paraissent mal adapté, non contributif et n'offrent qu'aucunes perspectives de viabilité. Ce sont des systèmes, qui à l'instar de bien d'autres, sont en proie à de fortes pressions organisationnelles, économiques et démographiques, fragilisant ainsi leur fonctionnement. Ce sont des « géants aux pieds d'argile » « géant » par les missions assignées ; mais « aux pieds d'argile » par les difficultés qui les assaillent.

Ces pistes de réflexion engagées montrent la nécessité d'adapter les systèmes de retraite aux nouvelles configurations sociales notamment la flexibilité «  des marqueurs de temps dans le parcours de vie et l'émergence d'une culture de solidarité intergénérationnelle renforcée de sortie du marché du travail.

De tels systèmes de retraite doivent s'adonner à une véritable reforme institutionnelle, car un système de retraite viable et performant repose sur la prise en compte des indicateurs socio économiques et démographiques et offre des possibilité d'améliorations des conditions de vie socio économiques et matérielles des acteurs sociaux.

L'on retient donc que la retraite est un droit fondamental humain, car faut-il en toute chose préserver l'espèce et la dignité humaine ainsi que les institutions de prise en charge des inactifs par les actifs qui incarnent les valeurs humaines.

BIBLIOGRAPHIE

OUVRAGES METHODOLOGIQUES

· Beaud .M (1999) l'art de la thèse,comment préparer une thèse de doctorat,un mémoire de DEA ou de maîtrise ou tout autre travail universitaire,paris,édition de la découverte édition,collection guide repères ,nombre de pages 196

· Paul .N, Méthodologie de la recherche  de la problématique à la discussion des résultats, « comment réaliser un mémoire, une thèse en sciences sociales et en éducation », 2ième édition revue et complétée, EDUCI, nombre de pages 144

· Madelaine .G, Méthodes dans les sciences sociales, Dalloz, Paris, 10 éditions, 1996, nombre de pages

OUVRAGES GENERAUX

· André .G et Georges .D, La sécurité sociale, puf,2ième édition

· Bruno. P, Gouverner la sécurité sociale,2ième édition actualisée, Paris, puf, collection quadrige, 2005

· Robert. K. MERTON, éléments de théorie et de sociologie, 1965,Plon

· Michel .L, Guide de la protection sociale, DUNOD, Paris, 2001

· Thierry .T, Les régimes spéciaux de la sécurité sociale, collection que sais-je ? N°3534, puf, janvier 2000

OUVRAGES SPECIFIQUES

· Arnaud .D, Dossier de retraite : le problème de la retraite, Novembre 2001, prix de l'observatoire des retraites (www.or.org)

· B.B, Le discours de la retraite au XVII siècles, collections perspectives littéraires, puf, Avril 1996

· Bruno .P, La reforme de la retraite « travailler plus » collection que je, puf, 2ième édition, octobre 2003

· Nadia .P, Carrefour de la vie : passage à la retraite, 2003, prix de l'observatoire des retraites.

· Vincent. C, Vieillir après la retraite « approche sociologique du vieillissement », collection sociologie d'aujourd'hui, puf, Mars 2004

RAPPORTS ET PUBLICATIONS

· Acte du séminaire sur la problématique de la retraite en CI sur le thème « le fonctionnaire face à la retraite » organisé par le ministère de la famille, de la femme et des affaires sociales, les 23,24et 25 juillet 2008 à Grand Bassam.

· Cadre juridique de la CGRAE et réglementation des pensions de retraite des fonctionnaires et agents de l'Etat de Cote d'Ivoire

· 100 fiches pour comprendre la sociologie, Marc MONTOUSSE et Gilles RENOUARD, Bréal

· Code de prévoyance sociale

· CUMMING, Elaine, nouvelles réflexions sur la théorie du désengagement, 1963, revue internationale des sciences sociales, 15 (3), page 393-412

· DEBA Rémy : Rapport de stage : Prise en charge du nouveau retraité à la CNPS, CIFOCSS/CNPS, 2001-2002

· Dr BAROAN Kipré Edme, extrait de l'intervention sur : les personnes âgées dans la Côte d'Ivoire contemporaine, à la SNIGG, 2007, Abidjan, hôtel Ibis

· Extension de l'age de la retraite : Oulaye s'explique et les travailleurs se prononcent sur les avantages et inconvénients de la reforme, fraternité matin, le 3 mars 2009

· Jean Serges LAUZON, aperçu de quelques théories psychosociales du vieillissement,santé mentale Québec,vol.5, n°2,1980, page 3-11

· Pr. Dédy séri Faustin, extrait de l'exposé au forum d'échange de l'AIDESSS : aspects socioculturels et socio économiques de la retraite en Côte d'ivoire,le 4 juillet 2007 ,palais de la culture

· LAVALLEE,Emmanuelle, corruption et confiance dans les institutions politiques : test des théories fonctionnalistes dans les démocraties africaines, 2006, revue Afrique contemporaine, vol.4, N°220, page 163-190,de boeck université

· Rapport d'activité,3ième trimestre : Récapitulatif de l'effectif des retraités par agence, APK, 30 septembre 2006

· Rapport du BIT au gouvernement de la république tunisienne sur l'évolution actuarielle du régime de la sécurité sociale des salariés du secteur public et privé, BIT, Genève, 31 décembre 1987

· Résumé du Rapport sur le développement humain en Côte d'ivoire, « cohésion sociale et reconstruction nationale », 2004, PNUD

· Sociologie des organisations, chapitre V : l'analyse fonctionnaliste de l'organisation, année universitaire 2007-2008, université de la réunion, faculté de droit et économie (webzine)

· Publications BIT : La sécurité sociale face à l'évolution économique et sociale des pays industrialisés, rapport 1984

· N'SUE Mangne Francisco, Rapport de stage : Le payement des prestations sociales : cas de la pension de retraite, CIFOCSS/CNPS, 2002-2003

· YAPO Assi (2005), le vieillissement de la population Ivoirienne ; une analyse à partir des données des trois recensements généraux de la population ; communication du colloque « société, développement et vieillissement en Afrique : comprendre le vieillissement pour prévenir les conflits de génération », ENSEA ,Abidjan

MEMOIRES ET THESES

· BIALY Laurent Mathieu, Mémoire de maîtrise : La politique à l'égard des retraités du secteur public : cas de la commune de Yopougon, IES, 2000-2001

· DAYORO .Z. Armand Kevin, thèse de doctorat : parcours de vie,retraite et vieillissement réussi : étude des conditions de vie des retraitésde CI, I.E.S ,2008, université de Cocody

· DIABAGATE Ibrahima, Mémoire de maîtrise : étude sociologique du système de prévoyance et de sécurité sociale de la CNPS/cas du régime de retraite, IES, Octobre 2006 (2006-2007)

· KOUASSI Guillaume, Mémoire de DEA : Le régime de la retraite en Côte d'ivoire, IES, juin 1985

· OBOU Serges Hubert, mémoire de DEA : étude de la prise en charge de la fragilité et de la morbidité des personnes âgées en CI : exemple des retraités du secteur privé, IES, 2006-2007

· Noel Pacôme BROU, mémoire on-line, retraite et vie associative : cas de l'association des retraités de Cocody (ARECO), université de Cocody, 2007

DICTIONNAIRES

· Pluri dictionnaire, Larousse, dictionnaire encyclopédique de l'enseignement, 1977

· Dictionnaire général des sciences humaines, de Georges Thinès et Agnès Lempereur, éditions universitaires

· Robert pour tous, dictionnaire de la langue française

· Dictionnaire universel, hachette edicef, 4ième édition de 2002

· Dictionnaire de la langue français ; hachette, livre, français, 2000

· Dictionnaire de sociologie, édition Armand Collin

WEBGRAPHIE

www.cgrae.ci

www.cnps.ci

www.observatoire-retraite.org

webmaster@memoireonline.com

www.erudit.org

Http/fr.wikipedia.org/wiki

www.goggle.com/ci

www.seniorscopie.com

* 1 DOSSIER SOCIETE : la retraite, un cauchemar de KONE Soungalo , dans fraternité matin, mise en ligne 2008

* 2 Extrait du séminaire sur le thème : problématique de la retraite en Côte d'ivoire, organisé par le ministère de la famille, de la femme et des affaires sociales à Grand Bassam du 23 au 25 juillet 2008.

* 3 Prof. DEDY Séri, extrait du forum d'échange sur la retraite en Côte d'Ivoire avec l'Association Ivoirienne des Diplômés des Ecoles Supérieures de Sécurité Sociale (AIDSSS), 04 juillet 2007

* 4 Interview du Directeur Général de la CGRAE : AHO Jean-Jacques au quotidien le PATRIOTE N°3331 du 21 et 22 novembre 2009, page 11,

* 5 Idem ( 2 )

* 6 DAYORO.Z.A.Kevin, condition de vie des retraités de Côte d'Ivoire, thèse de doctorat unique, I.E.S ,2008

* 7 Source : DRPPPCE / 2009

* 8 Source : CED-CNPS, base de données, 30 mars 2007

* 9 Source : CGRAE / CNPS, 2007

* 10 Rapport du Bureau International du Travail, publié en 1942

* 11 BIT, cité par Hector.G.BARTOLOMEI DE LA CRUZ et Alain, que sais je ? PUF, mars 1997

* 12Impact de la crise économique sur les systèmes de protection sociale, extrait de la publication du BIT la sécurité sociale face à l'évolution économique et sociale, rapport de 1984

* 13 Sécurité sociale : quelle méthode de financement ?extrait de la publication du BIT la sécurité sociale face à l'évolution économique et sociale, rapport de 1984

* 14 Les régimes spéciaux de la sécurité sociale, collection que sais je n°3534, PUF, janvier 2000

* 15 Les problèmes liés au vieillissement ont une solution : article du directeur de la sécurité sociale, mise en ligne le 18/11/2008

* 16 Alternatives économiques, article, hors série N° 46, 2006

* 17 DOSSIER : Le financement de la retraite, (webzines) de Fredérique NORTIER, 2007, ARRCO

* 18 La crise des systèmes de protection sociale : le problème des retraites, cours économie générale, BTS, 2ième année, 2008 (webzines)

* 19 DOSSIER SOCIETE : la retraite, un cauchemar, dans fraternité matin, mise en ligne 2008, extrait d'une publication du BIT intitulé « social security pension, developpement and reform »

* 20 DOSSIER SOCIETE : la retraite, un cauchemar, dans fraternité matin, mise en ligne 2008

* 21 DOSSIER SOCIETE : la retraite, un cauchemar, dans fraternité matin, mise en ligne 2008

* 22 Mémoire de maîtrise : la politique nationale à l'égard des retraités du secteur public (cas de la commune de yopougon), IES, 2000-2001

* 23 Mémoire de DEA : le régime de retraite en Côte d'ivoire, IES, juin 1985

* 24 Le discours de la retraite au XVIIième siècle, collection perspective littéraires, PUF, avril 1996

* 25 Vieillir après la retraite : approche sociologique du vieillissement, collection sociologie d'aujourd'hui, PUF, mars 2004

* 26 La retraite en Côte d'ivoire : aspects socioculturels et socio économiques, extrait de l'exposé présenté par DEDY SERI Faustin, le mercreedi4 juillet 2007 au forum d'échange de l'AIDESSS à Abidjan

* 27 Rapport de stage : prise en charge du nouveau retraité à la CNPS, CIFOCSS/CNPS, 2001-2002

* 28 Idem (1)

* 29 Idem (1)

* 30 "Sécurité sociale et défis démographiques dans une perspective européenne", extrait du colloque de 7 et 8 novembre2008, mis en ligne le 18/11/2008

* 31 Article : la retraite par répartition soutient les performances économiques, du professeur agrégé à l'Institut d'Etude Politique de Grenoble, mise en ligne 2008

* 32 Extrait de l'interview du ministre de la fonction publique et de l'emploi sur le thème : extension de l'âge de la retraite, dans fraternité matin, mise à jour le 03 mars 2009

* 33 Dictionnaire universel,HACHETTE edicef, 2004, 4ième edition

* 34 Dictionnaire général des sciences humaines, Georges Thinès et Agnès Lempereur, éditions universitaires

* 35 Méthodologue de la recherche « de la problématique à la discussion des résultats » de Paul N'DA , PAGE 56

* 36 Idem 27

* 37 Ibidem (31)

* 38 Pluri dictionnaire, Larousse, dictionnaire encyclopédique de l'enseignement, 1977

* 39 Extrait de mémoire de maîtrise 2001-2002de ASSIE GUY ROCHER, la retraite en Côte d'Ivoire : contribution à l'élaboration d'une stratégie de reconversion des fonctionnaires retraités (cas de yopougon-selmer)

* 40 Idem (31)

* 41 Dictionnaire de la langue française, Hachette livre, 2000

* 42 Idem (33)

* 43 Pluri dictionnaire, Larousse, dictionnaire encyclopédique de l'enseignement, 1977

* 44 CGRAE / CNPS, 2007

* 45 Source : CED, base de données de la CNPS ,30 mars 2007

* 46 Source : Service informatique de la CGRAE, 2008

* 47 Source : www.cgrae.ci

* 48 Source : www.cnps.ci

* 49 Source : www.cgrae.ci / www.cnps.ci

* 50 Source : base de données de la CNPS, 30 mars 2007

* 51 Source 

: service informatique, »répartition des pensionnés par sexe » pour l'année 2006

* 52 Webzines : www.cgrae.ci / www.cnps.ci

* 53 Statut général de la fonction publique de 1992, relatif à la retraite

* 54 DAYORO.Z.A.Kevin, parcours de vie, retraite et vieillissement réussi : étude des conditions de vie des retraités en Côte d'Ivoire, 2008, I.E.S page 332

* 55 MERTON, R (1965) éléments de théorie et de méthode sociologique,Paris,PLON, page 293

* 56 Récit de vie réalisé par DAYORO.Z.A. Kevin avec DB et TSR dans parcours de vie, retraite et vieillissement réussi : étude des conditions de vie des retraités en Côte d'Ivoire, I.E.S,2008, page 336

* 57 GUILLEMARD, Anne-Marie,la retraite : entre le travail et la mort. Analyse sociologique des conduites des retraités, cité par Jean serge LAUZON dans « aperçu de quelques théories psychosociales du vieillissement »,vol. 5, n° 2 ,1980 ,page 7 (érudit.org)

* 58 GUILLEMARD. A.M et R. LENOIR, 1974, retraite et échange social, page 41 Paris, C.E.M.S

* 59 GUILLEMARD. A.M et R. LENOIR, 1974, retraite et échange social, page 65 Paris, C.E.M.S

* 60 J.C. Henrard,système de soin et d'aide aux personnes âgées,pp 21-35 in plan urbain et MIRE, vieillir dans la ville,Paris, l'harmattan, collection « ville et entreprise »

* 61 « Aperçu de quelques théories psychosociales du vieillissement » de Jean- Serge LAUZON, page 5, érudit.org,

* 62 GUILLEMARD, Anne-Marie, 1977, l'appel à l'activité envers les retraités- réhabilitation ou discipline imposée : collections de gérontologie canadienne 1, texte choisi page 71

* 63 Nations Unies (2001), le vieillissement dans le monde : à la recherche d'une société pour tous les âges, Nations unies, page 74

* 64 Source : CGRAE, service informatique « charges et produits de la CGRAE de 2000 à 2008 »,

édité le 23 juin 2009

* 65 Robert K. MERTON, éléments de théorie et de méthode sociologique, Plon, 1965

* 66 DAYORO Z. A. Kevin, thèse de doctorat : parcours de vie,retraite et vieillissement réussi : étude des conditions de vie des retraités de Côte d'ivoire, 2008, IES, page 63

* 67 Idem (2)

* 68 YAPO Assi (2005), le vieillissement de la population Ivoirienne ; une analyse à partir des données des trois recensements généraux de la population ; communication du colloque « société,développement et vieillissement en Afrique :comprendre le vieillissement pour prévenir les conflits de génération,ENSEA ,Abidjan

* 69 Elie COHEN (2003) pour une retraite « durable », S L, cité par DAYORO Z. A. Kevin dans thèse de doctorat : parcours de vie, retraite et vieillissement réussi : étude de conditions de vie des retraités de Côte d'Ivoire

* 70 Robert. K. MERTON, éléments de théorie et méthode sociologique, chapitre « bureaucratie et personnalité », Armand Collin (1997)

* 71 DOSSIER : « financement des retraites », « niveau de vie des retraités », « projections des systèmes de retraite » de Frédérique NORTIER, observatoire des retraites, Web infos

* 72 Source : ARRCO

* 73 Retraités nés en France et bénéficiaires d'au moins d'un droit direct versé par un régime de base

* 74 Pierre N'DA, Méthodologie de la recherche de la problématique à la discussion des résultats, comment réaliser un mémoire, une thèse en sciences sociales et en éducation ; EDUCI, page 57.






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"L'imagination est plus importante que le savoir"   Albert Einstein