WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Le productivisme et le droit international de l'environnement

( Télécharger le fichier original )
par Carlos NGOUFACK
Université de Limoges - Master II 2010
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

Chapitre 1: Les conséquences des pratiques productivistes

La question des pratiques productivistes ne renvoie pas à une énumération des activités productivistes parcequ'une telle méthode constituerait à notre avis une course sans fin car en fait et dans la pratique ce sont toutes les activités qui sont exercées sous le joug du productivisme ou encore qui sont soutenus par un système productiviste et sont susceptibles de causer un préjudice à l'environnement.

Si l'on garde en esprit que le but principal du droit international de l'environnement est, dans un premier temps et principalement, la protection de l'environnement contre les atteintes et dans une moindre mesure la répression des atteintes à l'environnement, il est important de mentionner ici que la description des différentes atteintes que le système productiviste fait subir à l'environnement constitue l'une des principales entraves à la protection de l'environnement

Le productivisme dans sa course effrénée à la croissance et au développement entraîne donc pour ainsi dire des conséquences qui sont de loin supérieure aux avantages qu'il produit, et ces inconvénients ou désavantages sont plus flagrants et aussi plus importants en ce qui concerne les atteintes à l'environnement. Cette pression sur l'environnement est clairement visible en ce qui concerne les atteintes au milieu naturel (section 1), ainsi que son impact sur l'environnement humain (section 2)

Section 1: L'exacerbation des atteintes au milieu naturel

Le productivisme a été défini comme la tendance à rechercher systématiquement l'amélioration ou l'accroissement de la productivité, c'est-à-dire que tous les moyens sont bons pour atteindre cette croissance. Et les effets de cette volonté de croissance immodéré et incontrôlée ne se sont pas fait attendre et se font ressentir sur le milieu environnant et principalement sur le milieu naturel. Cette volonté de croissance permanente constitue une mise sous pression continue et graduelle du milieu naturel. Un proverbe très connu cadre bien au cas d'espèce « on ne peut pas faire d'omelette sans casser les oeufs », pour dire que toute activité a des effets secondaires indésirables et lorsque l'on se rappelle que le productivisme a des « contre-finalités », il devient primordial, car inquiétant, de se demander quelle sera l'étendue des répercussions que les activités productivistes auront sur le milieu naturel.

La nature n'a pas à ce jour une définition unanime et qui fait consensus. La définition de la nature est généralement faite à partir des éléments qu'elles renferment. La nature comprend « l'environnement biophysique, l'habitat, les milieux terrestres, aquatiques, et marins dit naturel; préservés et dégradés, les paysages sauvages, les paysages aménagés et altérés, les forces et principes physiques, géologique, tectonique, météorologique, biologique, l'évolution qui constitue l'univers et celle qui anime les écosystèmes et la biosphère sur la planète terre, les milieux (eau, air sol, mers), les groupes d'espèce, les individus et les mondes qui les abritent: végétal, (forêts), animal, incluant l'espèce humaine et l'environnement humain et les autres niveaux trophiques( bactérien, fongique,microbien), certains phénomènes épisodiques de la nature( crises, cycles glaciations/réchauffement climatique, cycles géologiques, cycles sylvigénétique, incendies d'origine non humaine ».

On se rendra en effet compte que le productivisme, ou principalement son mode de fonctionnement met une pression incommensurable sur le milieu naturel et cela se ressent par son impact sur les ressources du globe (para. 1), ainsi que son impact sur l'environnement (para 2).

Paragraphe 1: Les conséquences des pratiques productivistes sur les ressources

Nous avons déjà mentionné plus haut le manque d'intérêt pour notre sujet d'une énumération des activités productivistes car non seulement il serait très difficile de dresser une liste des pratiques ou activités productivistes, mais aussi, on pourra se rendre compte qu'en fait toutes les activités humaines peuvent être productivistes. Il s'agira donc ici de démontrer l'impact des pratiques productivistes sur les ressources, et cela mettra à la lumière du jour les répercussions -surtout négatives- de ces activités sur les ressources du globe.

Ces effets négatifs sont visibles au niveau de leur impact sur les ressources naturels car elles entraînent leur raréfaction (A), mais aussi sur les espèces vivantes ou encore plus clairement sur le vivant en général (B).

A: La raréfaction des ressources naturelles

La course effrénée au développement, et ce par tous moyens, le culte de la croissance tous azimuts que le productivisme ou encore le système productiviste prône, l'inconscience de l'humanité encouragée par le système productiviste ne pouvaient pas se faire sans contrepartie ou sans conséquence.

Les ressources naturelles sont les premiers à pâtir de ce système car tout processus de développement qui doit mener à une quelconque croissance doit forcement passer par l'exploitation et l'utilisation des ressources du globe.

Si pendant longtemps on a cru en l'infinitude du monde, cela fait belle lurette que cette théorie est dépassée et pourtant le rythme d'exploitation des ressources n'a pas diminué entraînant aujourd'hui des conséquences dramatiques.

On tend ainsi inexorablement vers la disparition des ressources non renouvelables (1) et a cela s'ajoute une dégradation - irréversible?- des autres ressources (2).

1: La disparition des ressources non renouvelables

Une ressource non renouvelable est une ressource naturelle qui peut être complètement épuisé à la surface de la terre suite aux extractions et à l'exploitation par l'homme. La géologie définit les ressources renouvelables comme des ressources naturelles issues d'un cycle passé de la matière et constituent un stock limité.

Il serait difficile de dresser une liste exhaustive des ressources non renouvelables, mais si généralement la distinction ou la classification des ressources est faite entre ressources du sol et du sous-sol, la situation des ressources non renouvelables est légèrement différente car les ressources non renouvelables sont généralement issues du sous-sol.

Si les ressources non renouvelables sont généralement des ressources issues du sous-sol, cela peut s'expliquer par leur processus de formation.

Ainsi, les ressources non renouvelables qu'on peut aussi appeler ressources minières peuvent être classer -et ce de manière arbitraire, c'est-à-dire sans fondement scientifique - en minerais métalliques et en combustibles fossiles.

Les minerais métalliques proviennent des roches contenant des composés métalliques de fer, cuivre zinc par exemple, qui, dans certaines conditions, se concentrent et forment des gisements, superposition des minerais et de couches stériles. La minéralisation se fait ainsi dans les couches profondes de la terre. A la suite de grands bouleversements géologiques, les strates ont été parfois déformées, cassées, remontées à la surface, mais de plus en plus l'homme va les exploiter dans leur milieu de formation.

Les combustibles fossiles constituent le second aspect des ressources non renouvelables, et les principaux sont les charbons et les hydrocarbures. Les combustibles fossiles ont quant à eux une origine organique ; ils résultent de la lente décomposition des débris végétaux (pour le charbon), de microorganismes d'origine animale et végétale (planton) pour les hydrocarbures. Ils se sont formés au fond de l'eau, à l'abri de l'air, sous l'action combinée de la pression, de la température et de certaines bactéries.

Les ressources non renouvelables devraient à cause de leur caractère « non renouvelable » qui découle du temps de formation de ces ressources (plusieurs millions d'années), mais surtout de leur caractère limité, faire l'objet d'une utilisation rationnelle. Mais malheureusement tel n'est pas le cas

Si on prend en considération le facteur selon lequel il faut quelques millions d'années pour constituer des stocks de ressources non renouvelables, et que la terre existe depuis plusieurs milliards d'années, il devrait déjà s'être formé un important stock de ressources qui utilisées normalement devraient être utile à l'humanité pour un nombre incalculable de générations.

Mais malheureusement, le productivisme dans sa quête effrénée à la production est en train d'épuiser ces ressources à un rythme alarmant. Et comme le disait le physicien André LEBEAU : « Le rapprochement que l'on peut faire entre les quantités consommées, l'accélération prévisible et l'estimation des réserves présentes dans l'environnement montre, quelles que soient les incertitudes, que l'épuisement est une perspective extraordinairement proche à l'échelle du temps des sociétés humaines, un siècle tout au plus. ». Ce constat est assez clair ; le rythme de consommation n'est pas soutenable.

Le système de production tel que prôné par le système productiviste est aujourd'hui insoutenable. Le rythme de production actuelle mène droit au mur. Aujourd'hui le système international assimilé le développement à une accumulation de biens, ce qui mène à cette tendance à une production ininterrompue.

Cette situation qui est causé par le productivisme a trouvé un écho favorable auprès du capitalisme qui règne en maître. Aujourd'hui la production passe avant tout, sans considération de la pression que ce désir de progrès permanent fait peser sur les ressources naturelles. Et comme le disait un responsable chinois : «Notre développement est basé sur la destruction de l'environnement et l'épuisement de nos ressources naturelles. Ce modèle n'est pas possible à long terme. Maintenant nous manquons de pétrole, d'eau, de céréales, de coton. »

Les ressources de la Terre telles qu'elles sont exploitées de nos jours seront épuisées dans un avenir plus ou moins proche. Des scientifiques ont même déjà avancé des dates pour la disparition des ressources du globe.

Le rythme de la disparition peut ne pas être exact, la date de disparition peut être fausse de dix ou de vingt ans, même d'un siècle, mais la vérité est implacable ; les ressources du globe disparaîtront tôt ou tard

L'idéal à ce niveau serait une baisse du niveau d'exploitation des ressources car nous sommes en train d'épuiser la plupart des ressources fossiles et métalliques de cette planète.

Bien que la pénurie ne se fasse pas encore sentir, cela se passe ici et maintenant.

Il faut se rendre compte que trois petits siècles à peine de civilisation industrielle vont suffire en gros pour priver l'ensemble des générations futures de pratiquement tout. Alors qu'il nous reste sept milliards d'années à vivre au Soleil, sous une forme ou sous une autre! Dans l'avenir, nous devrons faire preuve d'une intelligence sans pareille, de bon sens, pour vivre tout ce temps avec pas grand chose.

Malheureusement le droit international de l'environnement ne se préoccupe pas du tout ou alors très peu de cette disparition exponentielle et acharnée des ressources du globe. On constate donc qu'il n'existe quasiment aucun texte de droit international qui réglemente le rythme d'exploitation des ressources. Le droit international de l'environnement a certes édicté des règles en ce qui concerne la gestion des ressources naturelles non renouvelables, mais leur objet est toujours d'essayer de limiter l'impact de l'exploitation ou la consommation de ces ressources sur l'environnement

Des principes ont donc vu le jour -principe de précaution, principe de prévention, étude d'impact environnemental préalable, etc....-, mais aucun ne préconise une quelconque réduction comme si le droit international de l'environnement était assujetti au productivisme.

Des démarches plus importantes ont été accomplies pour ce qui concerne les autres types de ressources bien que le résultat final ne soit pas très différent.

2: La dégradation des autres types de ressources

La question des ressources non renouvelables ayant déjà été envisagée, il s'agira ici de s'interroger sur le sort des ressources renouvelables.

Une ressource naturelle renouvelable est une ressource dont la consommation n'aboutit pas à sa disparition. Elles doivent donc être fournie en abondance par la nature et recréée à un rythme rapide. Tel est le cas par exemple de l'eau qui est la ressource renouvelable par excellence, mais pas la seule. La difficulté étant par exemple la difficile distinction entre ressource renouvelable et espèces vivants sur terre.

Il existe également des ressources difficilement classifiables dans une des catégories -renouvelables et non renouvelables- sus évoqués. Il s'agit des ressources qui lorsqu'elles sont mal exploitées peuvent disparaître, mais dont des mesures peuvent être prises pour reformer et reconstituer des stocks. Autrement dit, ce sont des ressources dont l'exploitation incontrôlée entraînera la disparition, comme c'est le cas des ressources non renouvelables, mais ces ressources peuvent être reproduites par la main de l'homme.

Le cas le plus illustratif est celui de la forêt. En effet, une forêt surexploitée est amenée à disparaître, mais une forêt ayant déjà disparu pourra toujours être replantée et ainsi se renouveler. Mais la forêt pouvant être considéré comme ressource est aussi généralement étudié comme un écosystème.

Comme ressource renouvelable nous étudierons principalement les sols, l'air et l'eau qui sont des ressources dont l'exploitation aussi accentuée qu'elle soit n'entraînera quasiment jamais leur disparition, mais provoquera leur dégradation.

La dégradation des ressources renouvelables constitue avec la disparition et l'épuisement des ressources non renouvelables les deux grands fléaux ou calamités que le système productiviste aura provoqué et fait peser sur l'humanité.

Les ressources renouvelables qui en principe ne devraient pas pouvoir disparaître, car produites en abondance et recréées à un rythme accélérée sont pourtant de nos jours au coeur des préoccupations à cause de leur rareté. Si ces ressources peuvent difficilement disparaître, alors pourquoi deviennent-elles rares ? Les sols n'ont certainement pas disparus, encore moins l'air et l'eau, d'autant que la montée du niveau de la mer constitue aujourd'hui un obstacle majeur dans le domaine de la protection de l'environnement.

Le problème en fait est que les ressources naturelles renouvelables sont détériorées à tel point que leur utilisation devient difficile. Sinon comment comprendre que L'eau qui se trouve en abondance sur terre constituant même déjà un danger pour l'humanité à cause de la montée du niveau de la mer soit aujourd'hui au centre de tant d'enjeu et de polémique.

Le problème de l'eau aujourd'hui est de deux ordres : D'une part, il y a la baisse du niveau des eaux douces qui est celle principalement utilisée par l'homme pour ses besoins direct. Or sa surexploitation et sa surconsommation entraînent rapidement la chute la chute des stocks. D'autre part les pollutions que subissent les eaux douces entraînent un ralentissement dans le réapprovisionnement des stocks d'eaux douces ce qui entraîne une abondance d'eau impropre à la consommation.

Cette situation couplée avec le problème de l'inégale répartition des ressources entraîne des conséquences fâcheuses. Ainsi sur terre nous avons une portion de plus en plus grandissante qui n'a pas accès à une eau de qualité. Les chiffres sont d'ailleurs assez révélateurs. Ainsi, 1.2 milliards d'humains n'ont pas accès à l'eau potable c'est-à-dire un humain sur cinq. 2.3 Milliards d'humain ne dispose pas de services sanitaires minimum. Cinq millions de personnes (dont deux millions d'enfants) meurent chaque année de la pénurie ou de la contamination de l'eau

La gestion des eaux de mer n'est pas plus reluisante. Les océans sont considérés comme la poubelle de la planète et sont menacés par les pollutions domestique et industrielle. A tire d'illustration, chaque année, environ 400 000 tonnes de pétrole sont déversées « accidentellement » en mer.

La situation des sols est toute aussi semblable, car les sols doivent faire face à une situation des plus complexe car il est le principal réservoir des matières premières et des produits de consommation. L'un des facteurs ou activités les plus terricides est sans doute l'agriculture productiviste.

La plupart des sols agricoles sont aujourd'hui à un stade avancé de dégradation. Ils sont pour la plupart au stade de la dégradation physique qui représente le troisième stade de dégradation et la dernière phase. La dégradation des sols s'effectue en fait en trois phases11(*)

La première étape est la dégradation biologique marqué par la perte de la matière organique ce qui entraîne la disparition de la faune. Cette activité biologique est indispensable à la survie des écosystèmes présents sur le sol. Ensuite il y a la dégradation chimique lorsque la faune disparaît, il n'y a plus de remontée biologique des éléments qui descendent vers la nappe ou les rivières : c'est ce qu'on appelle la lixiviation des ions. Or cette lixiviation entraîne une pollution des eaux. Enfin il y a la troisième phase qui est la dégradation physique, avec la lixiviation des ions du sol qui ont pour rôle de retenir les différentes couches du sol et les rattacher ensemble, les différents éléments du sol sont emportés tour à tour par l'érosion hydrique, en commençant par les argiles, ensuite les ce sont les limons et enfin les sables vers la mer.

La pollution de l'air est également un fléau pour l'environnement et un obstacle majeur à la protection de l'environnement à cause du rejet des substances nuisibles et nocives dans l'air. En effet l'air est la seule ressource dont la dégradation ne peut résulter d'une surexploitation.

Les principales substances susceptibles de polluer l'atmosphère sont schématiquement reparties en deux groupes; les gaz et les particules solides. Les gaz représenteraient 90% des émissions contre 10% pour les particules solides12(*)

Les origines de la pollution atmosphérique démontrent clairement de l'impact du productivisme sur la dégradation de l'environnement.

La pollution de l'air est la résultante de multiples facteurs : croissance de la consommation d'énergie, développement des industries extractives, métallurgiques et chimiques, de la circulation routière et aérienne, de l'incinération des ordures ménagères, des déchets industriels, etc. Ainsi, la production et l'utilisation d'énergie en sont les principaux moteurs. De même, ces éléments sont les manifestations du système productiviste.

Il existe néanmoins dans le domaine de la protection des ressources renouvelables un arsenal de textes ayant pour but de protéger ces ressources. Mais aucune ne s'attaque au système. La lutte est plutôt sectorielle au lieu d'être systémique

L'influence du productivisme atteint même les espèces vivantes où on assiste parfois à de véritables exterminations.

B: La disparition des espèces

La destruction telle qu'observer du milieu naturel ne pouvait pas ou alors très difficilement n'affecter que les ressources. Il est clair et certain que les atteintes allaient également atteindre le domaine du vivant.

La question des ressources naturelles nécessite un certain éclaircissement. Une ressource naturelle est une matière première reconnue comme nécessaire aux besoins essentiels de l'activité humaine. Cette définition pourrait donc englober aussi bien les ressources naturelles telles que précédemment étudier mais aussi les espèces telles que nous envisageons de les étudier. La séparation ainsi faite n'a pour but qu'une simple clarté de rédaction.

La disparition des espèces constitue donc une des conséquences de la destruction programmée de l'environnement par le système productiviste

La disparition des espèces peut donc s'effectuer de deux manières indépendantes l'une de l'autre. La première d'une part est la disparition directe (1), et d'autre part la seconde est indirecte (2). La disparition est, il faut le noter l'étape avant l'extinction.

La disparition constitue donc une baisse significative et drastique qui fait peser sur l'espèce un rythme d'extinction si le rythme de la baisse est maintenu ou accentué.

1: La disparition directe

La disparition directe peut être définie comme celle résultant d'une attaque ou d'une forte pression exercée directement sur les espèces en question.

La principale cause de la disparition des espèces dans le système productiviste est la surexploitation. La surexploitation est un terme utilisé en Sciences de l'environnement pour désigner une altération irréversible des ressources gérées résultant d'un prélèvement excessif.

Que ce soit les espèces animales ou végétales, on remarque une chute croissante et accélérée des populations qui mènent inéluctablement à leur disparition ou à leur extinction.

Le problème de la disparition des espèces est un problème assez inquiétant et ambiguë et ceci pour de nombreuses raisons. Mais il convient ici de s'arrêter d'abord sur les causes de cette disparition en les chiffrant avant d'envisager la situation de leur protection.

La principale raison de la disparition directe des espèces (animales et végétales) est, nous l'avons dit la surexploitation. Il sera donc question d'envisager les différentes figures que peut prendre cette surexploitation.

S'agissant de la disparition des espèces végétales, le principal vecteur de destruction est la déforestation. Les chiffres de la déforestation sont assez évocateurs et suffisamment alarmant. A savoir que, sur la Terre sacrée de nos ancêtres, 80% des forêts anciennes ont déjà été rayées de la carte par la main de l'homme. Et ce n'est pas fini : Un stade de football de forêts tropicales se volatilise chaque seconde sous les dents des tronçonneuses. C'est à dire la surface de l'Angleterre tous les ans13(*).

Cette destruction des forêts est due à la hausse sans croissante des activités de déboisement, hausse destinée à combler la montée sans cesse croissante du rythme de production et de croissance. L'avenir est tout aussi sombre car la FAO prévoit une demande fortement accrue pour les produits forestiers au cours des prochaines décennies.

La disparition des espèces animales est également due à la surexploitation, que ce soit les espèces terrestres, aquatiques et maritimes. Les principales causes étant la pêche et la chasse intensive dont sont victimes les espèces animales sous le silence complice de l'espèce humaine.

A ce niveau, les chiffres de leur disparition sont tout aussi alarmants. S'agissant tout d'abord des espèces marines, on assiste à une baisse drastique de la faune marine due à la surpêche. Il existe environ vingt-cinq mille espèces poissons vivant dans les océans, mais la surpêche est en train de réduire ce nombre.

La surpêche est favorisée par les avancées technologiques dans le domaine de la pêche. Les chalutiers, de plus en plus perfectionnés, sont équipés d'immenses filets, parfois munis de sondeurs à ultrasons, qui détectent les bancs de poissons. Ainsi, une énorme quantité de poissons et même certains mammifères marins ou des tortues sont pêchés. Ainsi, les nouvelles technologies, les aides publiques pour l'expansion des flottes industrielles et une réglementation trop peu axée sur la conservation et bien souvent outrepassée en sont en grande partie la cause de la surpêche.

Si la pêche ainsi pratiquée a des implications très négatives sur les ressources marines, il existe aussi des dégâts collatéraux non négligeables. Si en usant de filets de très grande taille (des centaines de kilomètres), de détection au sonar et d'une autonomie en haute mer de plusieurs mois, les navires-usines augmentent considérablement les possibilités de capture, ces mêmes techniques, comme les filets maillants dérivants, entraînent un gaspillage important : 20% à 50 % de la capture (cétacés, dauphins, requins) est accidentelle et inexploitée. De surcroît, environ 40 % des poissons n'atteint jamais le marché, les prises étant soit trop petites, de moindre qualité, pas de la bonne espèce ou bien dépassent les quotas de pêche... Les poissons se raréfient à point tel que l'on va les chercher toujours plus profondément, ou à des endroits de plus en plus éloignés des zones de pêche locales.

La chasse contribue aussi dans une mesure non négligeable à la destruction de la faune mondiale. La chasse excessive a provoqué la raréfaction ou la disparition de nombreuses espèces. Par exemple, dans les forêts d'Amérique du Nord, vivaient au XIXe siècle des millions de pigeons migrateurs. Ces oiseaux ont été massacrés par les chasseurs : l'espèce a disparu définitivement dans la nature en 1900 (le tout dernier pigeon migrateur de la planète est mort dans un zoo en 1914).

On peut aussi relever le commerce d'espèces sauvages qui conduit à une capture excessive de spécimen (par exemple les perroquets et les perruches, les mygales, les papillons ou les bulbes d'espèces végétales rares), car celui-ci intervient aussi pour beaucoup dans la diminution de la biodiversité.

La chasse pouvant être effectué dans des buts multiples même si avec l'élevage le pourcentage de viande destiné à la consommation est largement couvert, ce sont les espèces exotiques qui souffrent le plus de la chasse intensive. En effet, la majeure partie des espèces directement menaces de disparition par une attaque directe le sont pour des buts généralement exotique: on peut citer le cas du rhinocéros. Ainsi, les rhinocéros d'Afrique et d'Asie ont été massacrés pour leur corne (qui a de prétendues vertus médicinales miraculeuses) : les cinq espèces connues (deux en Afrique et trois en Asie) sont aujourd'hui en grave danger de disparition. Il en est de même pour les éléphants qui sont chassés pour leur ivoire, des animaux à fourrure, et même certains pour le cuir de leur carcasse.

A ces causes de disparition directe, on peut ajouter les causes, plus nombreuses, indirectes qui mènent cependant aussi à la disparition des espèces.

2: La disparition indirecte

La disparition indirecte peut être entendue ici dans le sens où l'atteinte ne vise pas directement l'espèce concernée mais cette dernière est touchée par le fait d'une engrenage ou d'une série d'évènement en chaîne. Cette forme de disparition est la plus importante et aussi la plus dégradante car difficile à prévoir mais surtout à contrecarrer.

La disparition d'une espèce peut être la conséquence d'une autre activité qui en principe et de prime abord n'avait pas pour cible l'espèce menacée.

On peut prendre l'exemple de la destruction d'une forêt. La surexploitation des forêts telle que nous la vivons aujourd'hui entraîne d'abord la disparition de la forêt proprement dite, mais la forêt étant l'habitat naturel de nombreuses autres espèces, la disparition de leur habitat entrainera par voie de conséquence la disparition desdites espèces. Ainsi, la disparition des habitats est le premier facteur de disparition indirecte des espèces. Pour dire que lorsqu'un habitat (une forêt, un marécage, une rivière.) est détruit ou abîmé, les animaux et les plantes qui y vivent sont le plus souvent condamnés à disparaître. A titre d'exemple on peut citer le cas de Madagascar qui connait aujourd'hui une déforestation intensive; conséquence toutes les espèces de lémuriens qui y vivent sont aujourd'hui menacés de disparition.

On peut aussi citer comme causes de disparition indirecte les pollutions et le réchauffement climatique.

L'autre cause majeure de disparition indirecte est sans la réaction en chaîne. Ainsi, la raréfaction ou la disparition d'une espèce à des répercussions sur les autres espèces de la chaîne alimentaire et à long terme sur l'ensemble de l'écosystème. En effet, tous les maillons des chaînes alimentaires sont liés les uns aux autres. Et toucher à un maillon c'est toucher à un ou à tous les autres et ce de manière directe ou indirecte.

Par exemple, au début du XXe siècle aux États-unis, le loup, trop chassé, disparaît totalement parc naturel de Yellowstone (dans l'ouest du pays). En l'absence de ce prédateur, les élans (de grands cerfs), leurs principales proies, se sont multipliés sans contrainte. Or, les élans se nourrissent de pousses d'arbres. Devenus trop nombreux, ils ont alors provoqué la disparition de certains espèces d'arbres, en les empêchant de pousser. Fautes de suffisants d'arbres à ronger, les castors se sont raréfiés, puis ont disparu du parc dans les années 1950. Sans les castors, certaines plantes aquatiques qui poussaient sur les plans d'eau derrière leurs barrages ont disparu à leur tour. Or ces plantes servaient de nourriture aux ours sortant d'hibernation... La disparition d'une espèce peut ainsi entraîner la raréfaction ou la disparition d'espèces avec lesquelles elle n'a aucun lien direct.

La réaction en chaîne n'est pas uniquement déclenchée par la disparition d'une espèce mais peut aussi provenir de l'introduction d'une nouvelle espèce ou d'une maladie. Ce fut le cas avec le crapaud marin en Australie 14(*)

Si le productivisme par sa philosophie de la croissance exponentielle et du développement incontrôlé exerce une pression incontrôlable sur les ressources du monde, il va de soi que cette pression insoutenable aura des répercussions sur l'environnement

Cette pression aura des répercussions sur l'environnement à des niveaux sectoriels (A) et à un niveau global (B)

Paragraphe 2: Les atteintes à l'environnement

Lorsque l'homme aura coupé le dernier arbre, pollué la dernière goutte d'eau, tué le dernier animal et pêché le dernier poisson, alors il se rendra compte que l'argent n'est pas comestible15(*). Cette pensée illustre bien le stade final du productivisme. Mais avant d'y arriver, les hommes continuent à détruire l'environnement en y perpétrant des atteintes tantôt sectorielles, tantôt globales.

A: Les atteintes sectorielles à l'environnement

Les atteintes sectorielles renvoient ici aux atteintes contre certaines composantes de l'environnement. On distinguera, pour cela les atteintes directes des atteintes indirectes.

1: Les atteintes directes

Une atteinte directe est celle dont la conséquence directe est la dégradation du secteur touché sans l'intervention d'une quelconque manifestation tierce.

On distinguera les atteintes aux secteurs tels que les eaux, les sols,

S'agissant des atteintes contre l'eau, la principale concerne les atteintes contre la mer. La superficie totale des mers est de 361.3millions de km², ce qui représente 70.8% de la surface du globe. Chaque année, quelque 6 millions de tonnes de polluants divers se répandent dans la mer. Les différentes atteintes que subit les mers sont accidentelles, ou criminelles, mais dans la plupart des cas elles résultent d'une activité « normale »

Les pollutions accidentelles sont le fait des marées noires qui bien que spectaculaires représentent qu'une moindre part des pollutions totales. En effet, les marées noires dues aux naufrages des gros navires sont certes spectaculaires, mais elles ne représentent environ que 5 % des populations marines16(*). Les pollutions accidentelles sont généralement le fait des voyous des mers qui dans l'esprit de gain inconsidéré n'hésitent pas à déverser les déchets pétroliers de leurs soutes en pleine mer. En novembre 2003, le tribunal correctionnel de Brest (France) a reconnu le commandant du navire Voltaire coupable de dégazage en mer. En mai 2003, au large des côtes du Finistère, il avait laissé derrière son porte-conteneurs une nappe d'hydrocarbures de 100 000 m2.

Cependant, les déballastages, dégazages et autres déversements pétroliers (ports industriels, plate-forme, offshore,...) sont à l'origine d'environ 25% de ces pollutions.

Notons tout de même que les atteintes aux mers ne sont pas le seul fait des produits pétroliers, mais également d'autres substances telles les produits chimiques et autres... Et de surcroît, 70% des pollutions des mers proviennent de la terre.

Les atteintes au sol sont plus difficiles à déterminer que les pollutions marines. Mais elles résultent principalement des activités industrielles, agricoles et humaines

Les atteintes liées à l'industrialisation sont le résultat de l'implémentation des structures industrielles et les déversements des déchets d'exploitation. La pollution d'origine agricole est la cause ou le résultat de l'utilisation acharnée des engrais, insecticides et pesticides qui, comme on l'a dit plus haut dégrade énormément l'environnement.

Les atteintes aux paysages; l'atteinte est un effet négatif d'un projet ou d'une mesure sur le paysage. Elles peuvent être classées en quatre catégories17(*): la première se compose de toutes les modifications du sol en lui-même : excavation ou élévation. Par exemple rehausser une montagne pour en faire un « 4'000 », pour la joie des alpinistes, mais au grand dam des écologistes.

La seconde se compose de toutes les modifications de ce qui se trouve à la surface de la terre, que ce soit la végétation, l'eau ou autres. Cela peut être la suppression ou l'augmentation de ces éléments, comme par le défrichement ou l'incendie d'une forêt, la prise d'eau excessive mettant à sec un ruisseau ou une rivière, le non entretien d'un champ entraînant sa disparition au profit de la forêt, ou encore l'émission de chaleur d'une usine faisant fondre la neige alentour. La troisième catégorie est celle des constructions sous toutes leurs formes : bâtiments, barrages, lignes électriques et autres. La dernière catégorie est celle du dépôt de déchets, du simple abandon de papiers gras à la création d'une décharge.

A coté de ces atteintes qui touchent directement des secteurs de l'environnement, il existe des atteintes qui résultent de la combinaison de facteurs non prémédité.

2: Les atteintes indirectes

Les atteintes indirectes sont celles dont les conséquences négatives pour l'environnement sont le résultat non pas d'action directement posées contre ce secteur de l'environnement mais qui y arrive par un concours de circonstances externes à la personne ou à l'activité polluante.

Les principales atteintes indirectes à l'environnement peuvent être regroupées en quelques facteurs tels le phénomène des pluies acides, les pollutions telluriques et les réactions en chaîne.

Le phénomène des pluies acides; Ce fut Robert Angus Smith, chimiste écossais du XIXème siècle, qui utilisa l'expression « pluies acides » pour la première fois en 1870. Elle désigne toutes les pluies qui ont un pH inférieur à 5,65. En effet, les pluies naturelles ont un pH égal à 5,65 et sont donc légèrement acides à cause de la présence de CO2 dans l'atmosphère qui se dissout dans l'eau. On se doit néanmoins de dissocier les « précipitations acides » des « pluies acides » qui regroupent un plus grand nombre de phénomènes météorologiques.18(*)

Les pluies acides peuvent se présenter sous plusieurs formes. La pluie, la bruine, la neige, le givre et le brouillard (pour ce dernier, voir : Le smog). Les plus connus étant les précipitations et les smog (provient des mots anglais « smoke » et « fog » qui veulent dire « fumée » et « brouillard ».

Les précipitations acides sont formées lors de l'union de deux gaz acides (le dioxyde de soufre SO2 et les oxydes d'azote NOx) rejetés dans l'air avec la vapeur d'eau des nuages. Leurs conséquences sont énormes.

Les précipitations acides entraînent de nombreux effets sur la santé humaine, et plus particulièrement sur celle des personnes âgées, des enfants, des personnes cardiaques et asthmatiques. En 1952, un smog a sévi à Londres et a causé la mort d'environ 4000 personnes.

Les pluies acides ne détruisent pas directement les arbres, mais dissolvent et emportent les éléments minéraux (ou éléments nutritifs) contenus dans le sol. Plus gravement, les pluies acides tuant les micro-organismes, le sol ne peut plus produire de ces éléments nutritifs. Les feuilles des arbres sont ainsi endommagées (tâches noires ou marronnes) et tombent : c'est la défoliation. Certaines substances chimiques présentes dans les pluies acides (des métaux lourds tels que l'aluminium et le mercure), peuvent aussi être lentement libérées du sol et empoisonner les arbres par leurs racines. Les précipitations acides entraînent également une augmentation du taux d'acidité des lacs et des cours d'eau. Or, en dessous d'un pH de 4,5, aucun poisson n'est susceptible de survivre. Les animaux terrestres ne sont pas directement touchés par les pluies acides, mais certains d'entre eux comptent sur le milieu aquatique qui, lui, est gravement atteint, pour se nourrir : dès lors, c'est toute la chaîne alimentaire qui est ainsi perturbée.  Le smog, brume sèche qui masque les objets au loin, peut réduire la visibilité des pilotes d'avion en haute atmosphère, ce qui peut évidemment être dramatique...Une conséquence plus connue des précipitations acides est la détérioration de l'architecture. Il faut tout d'abord rappeler que les pays les plus atteints par les précipitations acides ne sont pas les pays qui produisent le plus de dioxyde de soufre et d'oxyde d'azote

Les pollutions telluriques. On entend par pollution tellurique : la pollution de la zone maritime par les cours d'eau et à partir de la côte, (y compris par introduction au moyen de canalisations sous-marines et autres canalisations et à partir de structures artificielles)19(*)

Certains polluants peuvent même se retrouver dans des zones insoupçonnées. Ainsi, le fameux DDT, interdit en Antarctique, est pourtant présent dans la graisse des manchots : transporté par les courants marins, il est parvenu aux extrêmes latitudes australes.

B: L'atteinte globale à l'environnement : les changements du climat

A coté de ces atteintes sectorielles, il y a l'atteinte globale. L'atteinte globale doit s'entendre de deux façons distinctes.

D'abord la globalité vient du fait que cette atteinte est la somme de toutes les atteintes sectorielles et provient donc de toutes les activités nuisibles à l'environnement. Mais aussi et surtout, elle affecte le monde dans sa globalité sans tenir compte du niveau de développement ou de pollution des zones concernées, surtout que tout le monde est concerné. Il s'agit du climat ou encore mieux des changements climatiques. La principale cause de dérèglement du climat est la présence dans l'atmosphère de GES

On verra donc que toutes les atteintes à l'environnement ont directement ou indirectement des répercussions sur le climat (1), mais aussi on verra la gravité des conséquences du changement climatique (2).

1: Toutes les atteintes à l'environnement ont une incidence sur le climat

Le parallèle est rapidement établi entre la montée en puissance du productivisme marquée par l'avènement de l'ère industrielle et les changements improbables que connait le climat.

L'utilisation acharnée des ressources fossiles associée à l'obsession énergétique du productivisme, L'utilisation incontrôlée des ressources de la terre a menée à une pression difficilement soutenable. Si toutes les atteintes ont une incidence sur le climat, cela tient du fait qu'elles émettent toutes des substances nuisibles pour le climat. On essayera d'en inventorier quelques unes des sources de pollution, et on dressera en quelque sorte une certaine hiérarchie des sources de pollution. On essayera donc non pas de dresser une liste des activités les plus polluantes, mais on relèvera juste la part contributive de certains secteurs d'activités dans la totalité des émissions.

L'agriculture est l'un des secteurs les plus pollueurs. Surtout qu'il s'agit d'une forme de pollution qui est en grand parti anthropique.

Selon un rapport écrit pour le compte du groupe environnemental Greenpeace, le secteur agricole produit, directement ou indirectement, de 17 à 32 % de l'ensemble des émissions mondiales de GES causées par les humains.20(*) L'agriculture produisait déjà en France en 2003, 19,4% des émissions françaises de GES21(*), occupant ainsi le 3e rang des secteurs les plus polluants.

L'industrie constitue avec l'agriculture et les transports les secteurs d'activités les plus polluants, et, malheureusement sont en perpétuel essor. L'industrie représenterait environ 20% des émissions de CO² dans le monde22(*)

Les transports contribuent pour 23 % des émissions de CO² dans le monde23(*). L'augmentation du parc automobile des pays émergents pourrait faire grimper les rejets de CO2 à 38 milliards en 2020 (20 milliards en 2002 !). Avec en bref la montée du parc automobile mondial, qui pourrait atteindre selon certaines estimations le nombre record de 1 milliard d'unités en 2010, la tendance polluante du secteur des transports est loin de pouvoir régresser dans l'avenir. Et à cela s'ajoute la montée en puissance des autres moyens de transport qui viennent aujourd'hui concurrencer le transport routier qui détient néanmoins toujours le monopole, à savoir le transport aérien

Les autres sources de pollution peuvent être regroupées en des activités tel le secteur tertiaire, le secteur du bâtiment qui représente un peu moins de 5% des émissions de CO². Les rejets de GES dans l'atmosphère, peu importe leur origine ont des conséquences sur l'environnement.

2: Les conséquences de ces atteintes sur le climat

S'il est vrai que quasiment toutes les activités polluantes aboutissent au dérèglement climatique, ces changements climatiques ont également des conséquences qu'il conviendra d'envisager. Elles porteront sur l'élévation de la température à la surface de la terre, une montée du niveau de la mer, la fonte des glaciers et sur la récurrence des phénomènes climatiques extrêmes.

Selon une publication du GIEC en 1995, la température moyenne à la surface de la terre a augmenté de 0,3 à 0,6°C au cours des 130 dernières années. Selon une analyse plus récente (Wigley 1999), qui inclut les températures enregistrées jusqu'en 1999, la température moyenne de la planète a augmenté d'environ 0,6°C depuis 1860, date du début des relevés. La hausse des températures est concentrée sur les dernières décennies, où la température moyenne a augmenté d'environ 0,2°C par décennie.

Une augmentation de la température moyenne à la surface de la terre devrait selon toute vraisemblance entraîner une augmentation de l'évaporation et des précipitations. En général, on note une augmentation des précipitations moyennes entre 30°N et 70°N. Cela vaut également pour la zone située entre 0° et 70° de latitude sud. Par contre, entre 0° et 30° de latitude nord, on observe une baisse générale de la moyenne des précipitations

24(*). Ce dérèglement entrainera la recrudescence des phénomènes extrêmes opposées: grande sécheresse et chaleur d'un coté, pluies torrentielles de l'autre.

Au cours des 100 dernières années, le niveau de la mer s'est élevé en moyenne de 10 à 25 cm25(*), et le niveau monte surtout depuis 50 ans à une rythme accélérée qui coïncide dans une certaine mesure avec l'hégémonie du système productiviste. Il est très probable que l'accélération récente de la montée du niveau de la mer soit liée à la hausse de la température moyenne du globe et des eaux océaniques de surface26(*)

Partout dans le monde, les glaciers fondent. Au cours du dernier siècle, les glaciers du mont Kenya ont perdu 92% de leur masse, et ceux du Kilimandjaro, 73%. Depuis 1980, le nombre de glaciers en Espagne est passé de 27 à 13. Les glaciers alpins de l'Europe ont perdu environ 50% de leur volume au cours du dernier siècle. A l'autre bout du monde, les glaciers de Nouvelle-Zélande ont perdu 26% de leur volume depuis 1980. En Russie, le Caucase a perdu environ 50% de ses glaces en cent ans.

La récurrence des phénomènes extrêmes liés au climat sera également observée. Vu l'évolution climatique planétaire, on pourrait s'attendre à des changements dans la fréquence et le comportement des cyclones tropicaux et extratropicaux. Ces dix dernières années, il y a eu plusieurs cyclones très violents, comme Andrew, Mitch et Floyd.

Si les changements climatiques induits par l'homme sont effectivement responsables du comportement du phénomène ENSO27(*), alors, les changements dans le régime de la NAO sont indirectement liés à l'intensification de l'effet de serre28(*). Cette théorie vient réfuter une autre qui refusait d'associer les changements climatiques et les phénomènes climatiques extrêmes.

En plus des atteintes et des modifications que le système productiviste fait subir au milieu naturel, celui-ci est également nuisible pour l'environnement humain.

Section 2: L'impact sur l'environnement humain

Le productivisme, en plus de son impact sur l'environnement et ses ressources a également de graves répercussions sur l'environnement humain et partant sur l'homme. Ces conséquences se parquent d'une part un changement de comportement, et d'autre part affecte directement les populations.

* 11 «Que l'agriculture respecte les lois du sol» Entretien avec Claude Bourguignon, microbiologiste des sols dans le magazine teledoc vue du ciel. Mars 2007

* 12 Encyclopædia Universalis, 1998

* 13 Chiffre publié par le site terresacrée.org

* 14 Il existe en Amérique du Sud un gros crapaud très vorace, le crapaud marin. Il a été introduit en Australie au XIXe siècle pour lutter contre les insectes et les rongeurs qui s'attaquaient aux plantations. Mais il y est rapidement devenu un véritable fléau, dévorant sans distinction et en grande quantité toute sorte d'animaux (rongeurs, oiseaux, scarabées, amphibiens, reptiles, etc.).

* 15 Proverbe indien.

* 16 Article publié sur le site http://www.goodplanet.info/Contenu/Chiffres-cles/La-pollution-marine/%28theme%29/1913 et consulté le 13 juin 2010

* 17 LES ATTEINTES AU PAYSAGE EN DROIT FEDERAL ET EN DROIT VAUDOIS:Mémoire de droit pénal de l'environnement Rendu par Laurence Aubert Mars 2001

* 18 Article consulté en ligne le 21 août 2010 à l'adresse http://www.leberre.org/phenomene2.html

* 19 J. O. du 24 mai 1978, p. 2171.

* 20 Rapport publié sous le titre Cool Farming: Climate Change of Agriculture and Mitigation Potential a été rédigé par Pete Smith, professeur à l'Université d'Aberdeen en Écosse et un des principaux auteurs du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC).

* 21 MIES / CITEPA, 2003

* 22 Sources:ENERDATA

* 23 Sources:ENERDATA

* 24 P. Vellinga et W. J. van Verseveld in Changements climatiques et événements météorologiques extrêmes

* 25 Ibid

* 26 Ibid

* 27 ENSO est un acronyme composé à partir des termes El Niño et Southern Oscillation (oscillation australe). C'est un phénomène climatique et océanographique.

* 28 P. Vellinga et W. J. van Verseveld Op. Cit.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"L'imagination est plus importante que le savoir"   Albert Einstein