Introduction générale
L'objectif de l'alimentation des animaux est de
déterminer la combinaison optimale des ingrédients disponibles
pour fournir des rations qui satisfont les besoins différents de chaque
animal.
Les aliments apportent aux animaux les substances nutritives
dont ils ont besoin. Un aliment unique est généralement incapable
de faire face, seul, à l'ensemble des besoins. C'est la raison pour
laquelle plusieurs aliments sont associés au sein d'une ration. Et par
conséquent, il est nécessaire de prévoir la
quantité d'aliments volontairement ingérée par jour pour
ajuster les apports aux besoins des animaux. Cette quantité est la
résultante de trois éléments: l'aliment, l'animal et
l'environnement (Beaumont et Leclercq, 2000).
Les troupeaux de volailles, en particulier, sont
constitués d'individus de niveau génétique variable et
sans cesse amélioré par la sélection. Cette
variabilité, ainsi que celle occasionnée par des effets du milieu
ou des pathologies, expliquent
l'hétérogénéité des besoins individuels en
énergie et en protéines et, par la suite, la forme
curvilinéaire des variations des performances des troupeaux en fonction
des teneurs des aliments. En conséquences, les recommandations
nutritionnelles ne peuvent être définies que sur la base des
résultats économiques et dépendent à la fois des
génotypes utilisés et du contexte du prix des matières
premières (Beaumont et Leclercq, 2000).
En effet, les matières premières
destinées à l'alimentation avicole peuvent être
caractérisées par plusieurs paramètres susceptibles de
renseigner sur leur valeur nutritive. Ces caractéristiques des
matières premières peuvent être prises en
considération, soit comme qualité, soit pour limiter leur
utilisation.
En Tunisie, les matières premières
utilisées dans l'alimentation des volailles sont limitées. Il
s'agit en fait des céréales, des légumineuses et des
sous-produits de l'industrie. Le maïs et le tourteau de soja qui
représentent respectivement les principales sources
énergétiques et protéiques sont totalement
importés. Par contre, l'orge qui est disponible au cours des bonnes
années, est partiellement ou totalement importée au cours des
années sèches (Majdoub, 1997).
La composition de ces matières premières est
caractérisée par une variabilité énorme qui se
répercute significativement sur les taux d'incorporation de ces
dernières et sur la composition de concentré.
De plus, les facteurs antinutritionnels présents dans
diverses matières premières et les mycotoxines produites par des
champignons susceptibles de se développer sur des produits
conservés dans de mauvaises conditions, représentent des
défauts plus ou moins graves.
D'où le but de ce travail qui est de chercher des
solutions qui minimisent l'importation des matières premières
d'une part et qui valorisent nos ressources alimentaires locales dans
l'alimentation animale d'autres part et ce par l'utilisation de deux sources
protéiques locales: la fève (var. Super Aguadulce) et la
fèverole (var. Locale).
1. Physiologie digestive des volailles:
La digestion met en jeu des phénomènes
mécaniques, chimiques et microbiens. Les phénomènes
mécaniques sont la préhension et la mastication des aliments
ainsi que les contractions musculaires du tube digestif. Les principaux
phénomènes chimiques sont dus à des enzymes
secrétées par l'animal, se sont essentiellement des
réactions d'hydrolyse. Les phénomènes microbiens,
eux-mêmes de nature enzymatique, sont dus principalement à
l'action de bactéries et de protozoaires (Drogoul et al., 2004).
Dans le cas de la poule l'appareil digestif est formé
de:
ü La cavité buccale: Elle ne
comprend ni lèvres ni dents, mais un bec corné qui permet la
préhension et une certaine fragmentation des aliments. L'oesophage
contient un renflement dont l'épithélium est riche en glandes
à mucus: le jabot. Cet organe peut stocker des aliments qui s'y
humectent et s'y ramollissent, il fonctionne chez le poulet alimenté
à volonté.
ü L'estomac: il comprend deux parties,
un estomac "chimique", le ventricule succenturié et un estomac
"mécanique", le gésier. Il y règne un pH très bas
(2 à 3,5).
ü L'intestin grêle: est un tube
d'environ 1,2 m de longueur dont la paroi est bien équipée en
glandes sécrétrices, il reçoit à son début
les sécrétions du pancréas et du foie. Le pancréas
de la poule est très développé et occupe l'espace entre
les deux branches de l'anse duodénale. La sécrétion
pancréatique peut augmenter ou diminuer en fonction des besoins et du
type de la ration alimentaire.
ü Le gros intestin: est peu
développé et se réduit pratiquement à deux caecums
où ont lieu les fermentations bactériennes. Après un court
rectum, on trouve le cloaque, carrefour des voies génitales, urinaires
et intestinales.
La longueur totale du tube digestif est d'environ 2 m chez le
poulet adulte (Figure 1).
Chez les monogastriques, l'insalivation des aliments a une
fonction principalement lubrifiante. C'est par l'oesophage que les aliments
atteignent l'estomac où est sécrété le suc
gastrique.
Le mélange d'aliment et de suc gastrique passe à
l'intestin grêle où est secrété le suc
pancréatique, le suc entérique et le bicarbonate phosphate qui
neutralisent l'acide chlorhydrique du suc gastrique et de la bile.
Les hydrolyses enzymatiques du duodénum permettent la
libération des nutriments. L'estomac est responsable de l'absorption de
minéraux, vitamines, eau et de certains médicaments. Dans le
duodénum et le jéjunum sont absorbés la plus part des
nutriments: glucose, acide gras, glycérine, acides aminés,
vitamines, minéraux et eau.
L'aliment non digéré dans l'estomac et le
duodénum passe dans l'intestin grêle où la flore
microbienne peut fermenter une partie des nutriments qui arrivent au caecum et
au colon. C'est à ces niveaux que sont absorbés les produits
obtenus par la fermentation microbienne (acides gras volatiles, groupes
aminés, etc.). Finalement, l'aliment non digestible ressort sous forme
d'excrément (Fernandez et Ruiz Matas, 2003).
Figure 1: Appareil digestif de la poule
(Fernandez et Ruiz Matas, 2003)
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