3.3.1.5 Facteurs anti-nutritionnels:
Le principal problème du soja réside dans la
présence de facteurs à activité antitrypsique. Ces
facteurs antitrypsiques sont localisés pour la plus part, avec les
protéines du soja, c'est-à-dire dans les cotylédons.
L'inhibiteur de la trypsine est le facteur anti-nutritionnel posant le plus de
problèmes. Il perturbe la digestion des protéines et provoque
l'augmentation de la taille du pancréas des volailles de 50 à
100%. Comme la plupart des composés antitrypsiques, ceux du soja sont
thermostables.
Les phyto-hémagglutinines sont abondantes dans les
graines de soja. Ce sont des toxines qui entravent l'absorption normale de
l'amylase pancréatique et par la suite entraînent une
élimination rapide de l'enzyme dans les excréments.
Les facteurs allergènes étant donné leur
action sur l'intégrité des microvillosités de l'intestin
grêle, la glycinine et la â-conglycinine réduisent
l'absorption des nutriments.
L'hexane est un solvant utilisé pour extraire l'huile
de soja. Une élimination inadéquate de ce solvant après
l'extraction provoque une atteinte hépatique des volailles.
3.3.2 Le son de blé:
C'est le sous-produit de la transformation des grains de
blé en farine. Il est très riche en fibres.
Le son de blé est une bonne source d'acide
linoléique, qui représente 57% de la MG totale, et de
minéraux. Il présente un contenu appréciable en
protéines, composantes principales de l'albumen. Par conséquent,
son contenu en lysine est le double de celui de la graine du blé
elle-même. Cependant, sa digestibilité est nettement plus
inférieure.
Le son de blé présente une valeur
énergétique égale à 1750 kcal/kg et un coefficient
de digestibilité des protéines de 76%.
Il est incorporé dans les concentrés pour
poulets de chair à des taux de 4% et 6% respectivement en cours du
démarrage et l'engraissement (De Blas et al., 1995).
3.4 Les matières grasses:
L'incorporation de matières grasses dans les aliments
destinés aux animaux permet d'élever la concentration
énergétique du régime et d'apporter des acides gras, dont
certains ne sont pas synthétisés par l'organisme ; ce sont
les acides gras essentiels.
L'adjonction de matières grasses est couramment
effectuée dans les aliments pour volailles.
Les matières grasses ont des propriétés
lubrifiantes recherchées sur le plan technique pour la fabrication des
aliments composés. Elles permettent notamment de réduire le
coût énergétique et l'usure du matériel et
améliore leur palatabilité (Drogoul et al., 2004).
La graisse possède un effet extracalorique qui
réduit la vitesse du transit digestif de la ration, en améliorant
ainsi l'absorption du reste des nutriments. De ce fait, l'apport
d'énergie nette des rations avec un contenu de 5% de matières
grasses est supérieur à ce que l'on pourrait prévoir par
la simple activité du contenu énergétique des
ingrédients (Fernandez et Ruiz Matas, 2003).
Les matières grasses utilisées sont d'origine
animale (sous-produits des abattoirs) ou végétale (sous-produits
du raffinage des huiles végétales), l'important c'est le
degré de saturation des acides gras constitutifs. Les MG riches en
acides gras insaturés présentent un aspect mou et risquent de
s'oxyder, donc de rancir. Les MG riches en acides gras saturés, doivent
être chauffées avant d'être incorporé dans les
aliments.
Actuellement, l'utilisation des graisses d'origine animale a
été interdite dans l'alimentation de toutes les espèces
animales et ont été remplacées par des huiles
végétales.
De point de vue nutritionnel :
· La digestibilité des AG non saturés est
supérieure à celle des saturés. Les jeunes animaux
digèrent particulièrement mal la graisse saturée car ils
secrètent peu de bile. Quand on utilise de la graisse saturée il
faut la combiner avec de la graisse non saturée pour faciliter sa
digestion.
· Les AG non saturés risquent
particulièrement de s'oxyder, d'où la nécessité de
les protéger par enrobage ou par des substances antioxydantes.
· Les AG non saturés déposés dans la
viande se transforment en graisse molle, rance et avec un goût
anormal.
Pour ces raisons, il n'est pas recommandé de fournir
des rations avec un haut contenu en AG non saturés en fin
d'engraissement car ils s'accumulent dans la chair de l'animal et modifient le
goût de la viande (Fernandez et Ruiz Matas, 2003).
Normalement, les rations destinées aux poulets de
chair, ne contiennent pas plus que 5% de graisse sinon elles risquent de
devenir rances et de fournir des granulés moins consistants.
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