4.2.3 Taille de l'exploitation familiale
D'après les
résultats de l'enquête nous montre que, 100% des personnes
enquêtées affirment que leurs exploitations sont moins d'un
hectare, elle est comprise entre 0,5 et 1 ha, soit 0,5 ha pour la plupart.
On peut déduire que l'exploitation agricole familiale
rwandaise n'est plus viable. C'est une situation de crise qui nécessite
des mesures urgentes, étant donné que l'exiguïté des
terres dans ce secteur n'offre guerre de possibilité d'extension des
espaces cultivables. Les informations recueillies auprès de l'agronome
et du secrétaire exécutif révèlent que le nombre de
personne sans terre croit au jour le jour. La dégradation des sols se
produit également suivant un rythme inquiétant ; le
problème d'exiguïté de terre devient ainsi un fardeau pour
les paysans Rwandais.
Suite à cette situation, une grande partie de
jeunes de Save, à l'âge de travailler dans l'agriculture,
préfèrent aller en ville pour y mener une vie de vagabondage,
sans rien apporter en famille, alors qu'ils sont de vrais consommateurs.
L'Etat doit intervenir le plus rapidement possible dans la
réorganisation de l'espace et les innovations technologiques, en vue
d'assurer la sécurité alimentaire d'une population en croissance
rapide et continue.
Tableau 6: Mode de
résolution des conflits fonciers
Ce tableau montre l'instance fiable dans la résolution
des conflits fonciers
Mode
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Fréquence
|
%
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Médiateur (Abunzi)
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66
|
69
|
Gacaca
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12
|
12
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Tribunal de première instance
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18
|
19
|
Total
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96
|
100
|
|
Source : résultat d'enquête,
Août 2006.
Selon les résultats de l'enquête repris dans ce
tableau, 69% de nos enquêtés affirment que les litiges fonciers
sont tranchés par les médiateurs (Abunzi), 12% affirment qu'ils
sont tranchés par le Gacaca et 19% optent pour le tribunal de
première instance. La résolution des conflits relève de la
compétence de la juridiction traditionnelle familiale. Quand celle-ci
n'arrive pas à résoudre le problème, elle fait recours aux
tribunaux.
La juridiction traditionnelle familiale doit
être renforcée parce qu'elle a une double compétence.
D'abord régler au premier degré le conflit foncier et en suite,
opérer une réconciliation des parties afin de faire accepter et
appliquer le jugement.
L'établissement de lieu de concertation,
des forums des négociations permettant aux acteurs locaux de confronter
leurs stratégies, de s'auto responsabiliser et de communiquer
s'avèrent extrêmement important. Un animateur rural pourrait
organiser des séances de sensibilisation et d'information, voire de
vulgarisation. Les forums seraient organisés à deux
échelles, au niveau de cellule et du secteur par exemple. A chacun de
ces niveaux, les paysans se servent des représentants, constitutifs de
conseil de forum.
De la même façon, toute recherche
qui aiderait à mieux comprendre les liens existant entre le
problème de terre et le conflit foncier serait d'une grande valeur dans
la recherche d'une paix durable. La politique de terre et la loi
foncière font, non seulement face à un défi de
répondre aux besoins de développement agricole et au plan
d'utilisation des terres, mais aussi le droit de propriété juste
et transparent ; l'ultime but étant la réconciliation et la
promotion d'une paix durable. Cependant, la mise en oeuvre de la politique de
terre et la loi foncière facilitera la tâche au gouvernement et au
système judiciaire. Les institutions concernées devront
témoigner d'une capacité organisationnelle et
opérationnelle, en fournissant des efforts afin de résoudre les
problèmes liés à la terre.
Nous proposerions enfin que la maîtrise de
la gestion foncière demeure dans la compétence de la gouvernance
locale, c'est-à-dire qu'une décentralisation foncière
pourrait contribuer à résoudre l'épineux problème
des terres. Nous pouvons espérer que parmi les domaines politiques
clés de l'Etat pour la vision 2020, cette décentralisation
foncière sera incluse.
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