CHAPITRE II : ASPECTS THEORIQUES
Le présent chapitre s'articule autour de trois
principaux points. D'abord, une synthèse de la littérature sur
la relation entre la pauvreté et la mortalité des enfants de
moins de cinq ans ; ensuite, une élaboration du schéma conceptuel
de notre étude ainsi que des hypothèses qui le sous tendent.
Puis, une définition des différents concepts utilisés
dans le cadre de notre travail de recherche, et nous présenterons enfin
les variables opérationnelles et le schéma d'analyse.
2.1.
Synthèse de la littérature sur la pauvreté et
mortalité des enfants
La littérature sur la mortalité est bien
fournie, celle portant sur la pauvreté l'est tout autant. Cependant les
études portant sur la relation pauvreté et mortalité des
enfants sont très peu nombreuses. Ainsi pris séparément,
les deux thèmes ont fait l'objet de multiples études.
Pour appréhender cette relation, un essai de
définition du concept de la pauvreté s'impose avant la recherche
des mécanismes d'action de ce concept sur la mortalité des
enfants de moins de cinq ans.
2.1.1 Approches conceptuelles de
la pauvreté
La pauvreté est un phénomène complexe
à appréhender, nécessitant ainsi différentes
approches. Il est cependant devenu classique de distinguer trois principales
Ecoles de pensée sur la mesure de la pauvreté : l'école
Welfarist, l'école des besoins de base et l'école des
capacités. Ces trois écoles semblent être d'accord au moins
sur le point suivant : est considérée comme pauvre,
toute personne qui n'atteint pas un minimum de satisfaction raisonnable d'une
« chose » (Asselin et Dauphin, 2000). Ce qui les distingue, c'est la
nature et le niveau de ce minimum. Dans ce qui suit on va brièvement
résumer ces trois approches.
2.1.1.1. L'école
welfarist
Selon l'école welfarist, la « chose » en
question est le bien-être économique. Le concept du
bien-être est approché à celui de l'utilité. Il est
défini comme le degré de satisfaction atteint par un individu par
rapport aux biens et services qu'il consomme. Dans cette approche, les
comparaisons du bien-être, ainsi que les décisions relatives
à l'action publique sont fondées uniquement sur les
préférences des individus. Le classement de ces
préférences pour les biens est représenté par une
fonction d'utilité dont la valeur est censée résumer
statistiquement le bien-être d'une personne. Ainsi
considéré, les utilités forment alors la base des
préférences sociales y compris des comparaisons de la
pauvreté.
La théorie du bien-être sert de
référence à l'analyse de la pauvreté
monétaire. Du fait de l'impossibilité à mesurer les
utilités, elle s'appuie sur l'utilisation du revenu (ou de la
consommation) comme mesure du bien-être. En d'autres termes, si les
individus partagent les mêmes préférences et donc ont la
même fonction d'utilité non observable et s'ils font face au
même système de prix, le classement par le revenu sera le
même que le classement par les utilités à travers une
relation de pré-ordre identique (Marniesse, 1999). L'école
Welfarist souligne l'importance d'un accroissement des revenus, à
travers une augmentation de la productivité et de l'emploi comme
stratégie de lutte contre la pauvreté.
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