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ONG et contribution a l'insertion socioprofessionnelle des personnes handicapées motrices au Togo : rôle de handicap international à  Lomé

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par Napo Mouncaila GNANE
Université de Lomé (Togo) - Maà®trise en sociologie du Développement et du Changement Social 2008
  

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5.3 L'APPRENTISSAGE D'UN METIER : UNE VOIE D'INSERTION SOCIOPROFESSIONNELLE

Lassées de vivre dans une situation de dépendance totale et de continuer par subir une marginalisation sans cesse croissante de la part de leur communauté, limitées dans leur désir de poursuivre leurs études, certaines personnes handicapées choisissent la voie d'une formation professionnelle au détriment de la mendicité.

A cet effet, la maîtrise d'un métier après la formation est l'une des conditions incontournables de l'insertion socioprofessionnelle.

Durant leur formation dans différents métiers dont la durée d'apprentissage varie de deux à trois ans (cf. tableau 14), les personnes handicapées font preuve d'une aptitude et d'une capacité de maîtrise du métier. TCHAKPANA K. E., (2004 : 74) pense d'ailleurs que l'hostilité ou l'indifférence des parents à envoyer les personnes handicapées en apprentissage ne dépend pas de leur incapacité, elle dépend plutôt d'un manque de confiance et d'espoir en leur avenir. Abondant dans le même sens, il ajoute que « cette attitude ségrégationniste de la collectivité à l'égard des personnes handicapées provient de l'ignorance de la capacité réelle et effective de celles-ci à apprendre voire exercer un métier » TCHAKPANA K.E., (op. cit). C'est dire que les personnes handicapées sont capables autant que les personnes valides d'apprendre et d'exercer un métier.

Cette réalité se reflète dans les résultats de notre étude. Ces résultats montrent en effet que les personnes handicapées, arrivent à respecter (tant bien que mal) non seulement les temps réglementaires de formation (cf. tableau 15), mais aussi deviennent tous aptes à exercer les métiers de leur formation quels qu'ils soient (cf. tableau 13).

Toutefois, elles éprouvent certaines difficultés liées à la discrimination, à l'assimilation rapide de la formation et à la manipulation des outils (personnes ayant un handicap d'un membre supérieur) en début de formation. Elles souffrent surtout d'un manque de soutien financier, matériel et moral en ce sens qu'une proportion non négligeable de ces personnes assure elle même sa formation (cf. tableau 16).

Au-delà de quelques actes de discrimination auxquels font face les personnes handicapées en début de formation, elles bénéficient généralement d'une bonne ambiance et entretiennent de bons rapports avec leurs camarades d'atelier qui finissent par les accepter et par sympathiser avec eux (cf. tableau 17).

5.4 L'APPUI A L'INSERTION SOCIOPROFESSIONNELLE

L'une des préoccupations des personnes handicapées après la rééducation et la formation est l'intégration à la vie professionnelle. Cette intégration n'est possible que par la création de leur propre atelier, par l'insertion dans le secteur public ou en se faisant embaucher par un particulier. Sur la base des résultats de l'étude, l'on constate que l'insertion professionnelle des personnes handicapées après leur formation n'est pas toujours effective. Ces personnes dans leur tentative d'insertion se heurtent à plusieurs obstacles.

Dans le secteur public, on note l'absence d'une mise en oeuvre d'un ensemble de mesures par l'Etat pour assurer l'insertion professionnelle et économique et donc le bien-être des personnes handicapées.

Les employeurs ont des idées négatives préconçues et basées sur des représentations dévalorisantes véhiculées dans la société. Ils regardent plus le handicap que les potentialités de la personne. Cette attitude des employeurs inhibe leurs chances d'insertion dans le secteur privé.

N'ayant que de maigres chances d'insertion dans le secteur public et privé, les personnes handicapées ont développé des stratégies individuelles d'insertion professionnelle qui consistent à créer leurs propres ateliers.

Mais, là aussi se pose un certain nombre de problèmes. Il s'agit du manque de moyens financiers, matériels et d'un appui technique (recherche du marché, gestion des ressources...) (cf. tableau 21). Cet état de choses fait que la plupart des personnes handicapées passe plus de trois ans après l'obtention de leur diplôme avant de s'installer de façon personnelle ou en association avec d'autres personnes handicapées (cf. tableau 20).

Face au besoin d'aide pour s'installer et face au manque de rigueur des stratégies de suivi en matière d'insertion professionnelle, l'on assiste à l'émergence de nouvelles stratégies mises à jour par les personnes handicapées pour lutter contre le chômage.

En effet, pour lutter contre le chômage, les personnes handicapées s'associent en groupements afin d'unir leurs forces et créer plus facilement un atelier. Cette stratégie vient comme pour suivre ce conseil de DOGBE.Y. E., (1983 : 95) qui dit que face aux difficultés de la vie et à l'hostilité de la nature, il est nécessaire de se mettre ensemble et d'exécuter un contrat de participation et de solidarité garantissant à chacun le minimum vital et l'assistance de tous les membres du groupe en cas d'invalidité. Cette même stratégie d'association en groupement explique le fait que bon nombre des enquêtés aient le statut d'associés dans les ateliers (cf. tableau 12).

D'autres par contre choisissent d'appartenir à des associations qui se chargent de porter leurs projets de création d'atelier à la connaissance des bailleurs intervenant dans ce domaine. Cette seconde option a permis à bon nombre de personnes handicapées de bénéficier d'aides plus ou moins suffisantes (cf. tableau 24) et de diverses formes de la part des ONG parmi lesquelles Handicap International fait bonne figure (cf. tableau 23).

Notons par ailleurs que cette étude a aussi révélé l'existence d'une méfiance, voire même d'une crise de confiance entre certaines associations et leurs adhérents. A cet effet un enquêté s'est confié en ces termes : « j'ai l'impression que les associations auxquelles nous appartenons font de nous un objet de commerce. Grâce à nos projets, elles reçoivent des financements mais ne veulent pas en retour investir comme il faut dans nos activités ».

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault