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ONG et contribution a l'insertion socioprofessionnelle des personnes handicapées motrices au Togo : rôle de handicap international à  Lomé

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par Napo Mouncaila GNANE
Université de Lomé (Togo) - Maà®trise en sociologie du Développement et du Changement Social 2008
  

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1.2 PROBLEMATIQUE

On parle aujourd'hui des pays développés d'une part et des pays du tiers monde d'autre part. Au rang de cette dernière catégorie, l'Afrique s'illustre par une situation caractérisée par la persistance voire l'aggravation de la pauvreté, du sous-emploi et de la famine.

Face à cette situation de paralysie générale du développement économique et social, et devant la nécessité de combler les insuffisances de la croissance économique dont l'objet était pourtant de réduire la pauvreté et d'assurer le bien-être des populations, de nouvelles approches du développement ont vu le jour, sollicitant une participation active d'une plus large couche des sociétés.

A la conférence des Nations Unies sur l'environnement et le développement tenu le 3 juin 1992 à Rio de Janerio (Brésil), est apparu le concept de Développement Humain Durable (DHD). Celui-ci ne se contente pas seulement de la croissance économique, mais à en répartir aussi équitablement les fruits. Il donne aussi la priorité aux pauvres en élargissant leur liberté de choix et leur champ de possibilité avec leur participation aux prises de décisions influant sur leur vie. D'ailleurs de nouveaux concepts et engagements, tels que les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) ou les Documents de Stratégie pour la Réduction de la Pauvreté (DSRP), illustrent cette tendance dans la coopération pour le développement.

Dans les faits, de nombreuses couches sociales à l'instar des femmes, des enfants, des personnes âgées et des personnes handicapées, particulièrement vulnérables à la pauvreté, sont mises à l'écart de ce nouveau processus de développement pour l'Afrique.

Partout dans le monde entier, les personnes vivant avec un handicap, au-delà des difficultés auxquelles elles doivent faire face dans leur vécu quotidien (accès aux services de santé, à l'éducation, aux édifices publics...) sont socialement marginalisées, politiquement oubliées et économiquement désavantagées. Cette situation préoccupante a amené déjà à la fin de la deuxième guerre mondiale les gouvernements des pays occidentaux, avec le soutien des Nations Unies et certaines ONG, à initier des actions afin de venir en aide à cette frange de la population évaluée aujourd'hui à 600 Millions, soit 10% de la population mondiale selon le dossier N°4 de la chronique des Nations Unies de 2004. Ces actions se sont intensifiées avec l'institution de l'année internationale des personnes handicapées en 1981. Cette intensification s'est faite en matière de prévention des incapacités et la réadaptation des personnes handicapées en leur proposant des centres de rééducation gérés par un personnel technique bien formé.

Les Gouvernements africains, malgré le retard pris dans leur développement, ne sont pas restés en marge de la protection des personnes handicapées dont la situation est devenue plus criarde dans cette partie du monde avec le VIH/SIDA et la multiplication des foyers de guerre.

Au Togo, dans la nouvelle dynamique de développement participatif, le Gouvernement avec l'aide de ses différents partenaires, s'est engagé en faveur de l'amélioration des conditions socioéconomiques des personnes vivant avec un handicap. Avant même les années 1990, au-delà des programmes à caractère préventif, plusieurs centres et écoles de formation spécialisés furent créés pour faciliter l'insertion sociale et professionnelle des personnes vivant avec un handicap. Pour poursuivre cette insertion socioprofessionnelle, des réformes juridico sociales ont été faites (tant par les Nations Unies que par ses Etats membres dont le Togo)  par la ratification de nouvelles lois comme « les règles sur l'égalisation des chances des handicapés » adoptées par l'Assemblée Générale en 1993.

A l'article 33 de la constitution de la IVe République, l'Etat Togolais s'engage à prendre ou à faire prendre en faveur des personnes handicapées et des personnes âgées, des mesures susceptibles de les mettre à l'abri des injustices sociales. Il a aussi adopté une loi relative à la protection sociale des personnes handicapées le 06 janvier 2004 par l'Assemblée Nationale.

Cette catégorie de personnes déjà diminuées physiquement ou mentalement est en effet reléguée au second plan dans tous les domaines de la vie sociale et surtout en matière d'insertion professionnelle. Aussi, les différents organismes militant en faveur des personnes handicapées, organisés en réseaux ou en associations ont-ils fait de cet aspect juridico social, l'un de leur cheval de bataille en ce sens que ces individus en tant que personnes humaines se doivent de recouvrer leur dignité et de jouir des mêmes droits que tous les autres individus.

Au rang de ces différents acteurs qui ne cessent de mener un combat acharné pour la cause des personnes handicapées, il y a lieu de mettre un accent particulier sur les approches de Handicap International. Depuis sa création et son installation en 1997 au Togo, l'ONG n'a cessé d'apporter sa contribution à la réhabilitation des personnes vivant avec un handicap, en appuyant les départements de formation des techniciens orthopédistes, kinésithérapeutes et orthophonistes. Permettre aux personnes en situation de handicap de vivre dans leur famille, dans leur communauté en tant que citoyens à part entière et favoriser l'égalité des chances sont au coeur de ses préoccupations. C'est pourquoi, en plus de son appui technique et organisationnel à plusieurs associations pour les personnes handicapées, elle ne cesse d'intensifier ses actions pour une réelle insertion de ces personnes, soit en suivant et en réalisant des microprojets, soit en créant des emplois pouvant utiliser cette main d'oeuvre négligée.

De nombreuses recherches menées aussi bien dans le domaine de la santé que celui du développement ont longtemps insisté sur la nécessité de la non exclusion d'une couche de la société ou d'une catégorie de personnes. Cela se justifie par le souci de ne pas remettre en cause la nouvelle dynamique de développement des pays en voie de développement qui se veut participative et de ne pas bafouer la dignité et l'épanouissement de ces personnes. Des politiques de réinsertion socioprofessionnelle des personnes handicapées ont alors été mises en oeuvre, insistant soit sur la réhabilitation ou la rééducation de ces personnes, soit sur l'utilité de leur formation. Ces politiques dans leur logique visent tout simplement à donner des moyens à ces personnes de se faire une place acceptable au sein de leur communauté qui a le devoir de les soutenir. Le rôle prépondérant du soutien de l'Etat n'est pas absent dans la liste de leurs priorités.

Le constat que l'on fait aujourd'hui par rapport aux efforts déjà fournis tant par les ONG que par l'Etat Togolais en matière d'insertion des personnes handicapées est fort mitigé, car, nombreuses sont ces personnes en situation de handicap, qui, après avoir suivi des formations qui les rendent aptes à exercer un métier, vivent aujourd'hui dans une situation précaire. Parmi celles-ci, le cas des handicapés moteurs de Lomé ne laisse indifférent personne. Elles éprouvent toujours des difficultés à s'insérer socialement et professionnellement et se livrent à la mendicité ou toujours à la charge de leurs familles malgré leur rééducation et leur aptitude à exercer un métier.

Face à cette situation, faut-il remettre en cause les logiques et les contenus des programmes et politiques de réinsertion socioprofessionnelle de Handicap International? Quel est le rôle de la rééducation dans la formation professionnelle des personnes handicapées? Ces personnes deviennent-elles aptes à exercer un métier après leur formation ? Le manque d'un suivi rigoureux et adapté aux besoins réels des personnes handicapées ne rend-t-il pas difficile leur insertion socioprofessionnelle ? Quel est le véritable rôle joué par Handicap International dans la rééducation, la formation et le suivi des personnes Handicapées motrices de Lomé ?

C'est à ces multiples interrogations que cette recherche telle que libellée tente d'apporter des éléments de réponses.

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon