1.5.2 Rôle de la rééducation et de
la formation dans le processus de l'insertion socioprofessionnelle d'une
personne handicapée
La rééducation consiste à aider une
personne handicapée à recouvrer tout ou partie de son autonomie
grâce à l'orthopédie et la kinésithérapie, et
la formation à la maîtrise d'un métier, elle permet non
seulement de s'instruire mais surtout d'être apte à exercer un
métier ; elle joue un rôle incontournable dans le processus
d'insertion socioprofessionnelle des personnes handicapées.
Conscients de ce rôle premier de la
rééducation et de la formation (instruction et apprentissage d'un
métier) dans l'insertion socioprofessionnelle des personnes
handicapées, les participants au colloque régional sur la
réadaptation des personnes handicapées en Afrique de l'Ouest
francophone ont noté que la formation et la scolarisation
préparent le terrain pour une bonne insertion sociale des personnes
handicapées.
Pour TCHAKPANA K.E. (1996 : 75), les personnes
handicapées sont capables de se prendre en charge, de s'autonomiser pour
peu que les moyens adéquats soient mis à leur disposition et
à temps. C'est-à-dire que les personnes handicapées
au-delà de leur handicap ont d'énormes capacités et qu'il
faut les aider à mettre en valeur ces capacités à travers
la rééducation (pour faciliter les mouvements et la manipulation
des outils de travail) et la formation, ce qui pourrait les mettre en
état de participer énormément à leur
véritable insertion sociale et au développement de tout un
pays.
Dans un rapport publié en 2006 par Handicap
International intitulé « bonnes pratiques pour l'insertion
économique des personnes handicapées dans les pays en
développement : mécanismes de financement pour l'auto
emploi », les auteurs observent que les conditions de réussite
de l'auto emploi des personnes handicapées incluent notamment une
attitude personnelle adéquate (que peut leur conférer
l'instruction), un savoir-faire et des compétences professionnelles
(fonctions de la formation technique et d'une expérience professionnelle
antérieure).
Toujours selon le même rapport, les personnes
handicapées peuvent également avoir besoin d'aides techniques, de
programmes de réadaptation, de soutien psychologique en fonction de leur
situation personnelle, avant et/ou pendant le développement de leur
activité économique.
De son côté WERNER D. (op. cit), tout en
proposant des techniques et conseils pratiques pour la
rééducation ou la réadaptation de l'enfant
handicapé à son milieu de vie, souligne la
nécessité de cette rééducation. Pour lui, si on
l'encourage et si on le laisse libre d'agir, l'enfant handicapé devient
son meilleur rééducateur, il fera en sorte que sa thérapie
soit fonctionnelle et il l'adaptera toujours à ses besoins
immédiats. Un enfant handicapé comme le souligne toujours
l'auteur, sait d'instinct, comme tous les autres enfants d'ailleurs, que la vie
doit être vécue maintenant et qu'il faut exposer, utiliser et
mettre à l'épreuve son corps et son environnement. La meilleure
technique dans ce cas est basée sur les activités
quotidiennes : le jeu, le travail, les relations avec les autres, le repos
et l'aventure. Quant à l'utilité de la rééducation,
l'auteur souligne qu'une thérapie appropriée aide l'enfant
à s'assumer, à être utile et à communiquer avec les
autres pendant qu'il apprend à faire les gestes de la vie
quotidienne.
Ainsi, cela exige de la part de tous ceux qui travaillent avec
les enfants handicapés non seulement de l'imagination et de la
souplesse, mais aussi et surtout de la compréhension. Quant à la
famille, quand elle comprend clairement pourquoi la thérapie est
proposée, ainsi que ses principes de base, elle imagine toujours des
moyens efficaces pour l'appliquer et l'adapter.
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