FACULTE DES LETTRES ET SCIENCES HUMAINES
DEPARTEMENT DE GEOGRAPHIE & LABORATOIRE
D'HYDROLOGIE IRD NIAMEY
DEA DE GEOGRAPHIE
Milieux et Sociétés des Espaces
J4rides et Semi-arides:
J4ménagement-Développement OPTION: AMENAGEMENT ET GESTION
DES RESSOURCES NATURELLES
EROSION ET ENSABLEMENT DANS LES KORIS
DU FAKARA-DEGRE CARRE DE NIAMEY-NIGER.
Présenté et soutenu le 30 janvier 2006
par MAMADOU IBRAHIM Année académique 2004-2005
MEMBRES DU JURY
|
Président: Dr AMBOUTA KARIMOU JEAN-MARIE,
Maître de conférences à la Faculté d'Agronomie,
Université Abdou Moumouni.
|
Assesseur: Dr RAJOT JEAN-LOUIS, Chargé de
recherches, IRD Niamey.
|
SOUS LA CODIRECTION DE
|
Dr BOUZOU MOUSSA IBRAHIM, Maître de
Conférences au Département de Géographie,
Faculté des Lettres et Sciences Humaines, Université
Abdou
|
Moumouni
|
Dr DESCROIX LUC, Chargé de recherches, LTHE
Grenoble, Laboratoire d'Hydrologie, IRD Niamey.
|
DEDICACE
(A TITRE POSTHUME)
A la mémoire de M. ALZOUMA ILIASSOU, Etudiant en DEA
géographie (promotion 2004-2005 de l'Université Abdou Moumouni)
et mon binôme de stage à L'IRD/AMMA décédé le
16 septembre 2005 à Niamey.
Je dois à ILIASSOU une grande partie des données
2004 & 2005 présentées dans ce mémoire. ILIASSOU, nous
laisse les souvenirs d'un ami et surtout d'un géographe travailleur et
accroché à l'objet de sa science: le terrain.
Q'Allah le Tout-Puissant lui gratifie de sa miséricorde
et que son âme repose en paix,
Amen.
REMERCIEMENTS
Cet travail est le fruit d'une collaboration entre
l'université Abdou Moumouni (Département de Géographie),
le programme AMMA/IRD et le ROSELT. En plus du soutien logistique,
matériel et l'encadrement scientifique du programme AMMA au cours des
mois de stage à l'IRD, notre étude a été
financée en partie par le ROSELT. Car nous avons
bénéficié d'important soutien financier de cet organisme.
Je prends ici le temps d'adresser ma reconnaissance à tous ceux qui
m'ont aidé.
Je voudrais manifester ma reconnaissance à mes
encadreurs Dr LUC DESCROIX hydrologue, Chargé de
recherches à l'IRD Niamey et Dr IBRAHIM BOUZOU MOUSSA
Maître de conférences au département de géographie,
Université Abdou Moumouni. Je tiens à leur dire merci pour leur
collaboration et surtout d'avoir accepté de diriger ce travail
malgré leurs multiples occupations. Toute ma gratitude pour leurs
soutiens et leurs disponibilités et merci pour leur amitié.
Mes remerciements s'adressent aussi aux membres du jury:
Dr JEAN MARIE KARIMOU AMBOUTA qui nous rend honneur en
acceptant de présider le jury de notre soutenance, à Dr
JEAN LOUIS RAJOT qui a accepté l'invitation de juger ce
travail.
Toute ma reconnaissance aux responsables des organismes et
institutions qui m' ont apportés leurs soutiens divers: Mr THIERY LEBEL,
ARONA. DIEDHOU, KAMAYE MAHAZOU. du programme AMMA, PHILIPE GINESTE et WATTA
ISSOUFFOU du ROSELT et Mr FRANCIS KHAN le Représentant de l'IRD au
Niger.
Une mention spéciale à Dr NAZOUMOU YAHAYA
hydro-géologue à la faculté des Sciences Université
Abdou Moumouni pour ses encouragements, et sa disponibilité à
nous aider, à M. ESTEVES MICHELE et LAPETITE JEAN-MARC pour avoir mis
à notre disposition les données de jaugeages des stations de
Tondi Kiboro et à ATTANA SABINE BCR Niamey pour sa collaboration.
Une reconnaissance spéciale à Mr BODO SEYNI
chauffeur à l'IRD Niamey pour sa disponibilité sur le terrain, il
était pour notre équipe, chauffeur-dépanneur, chef de
terrain, encadreur en installation d'outils et appareils d'hydrologie,
ethnoclimatologue, et ethno-sociologue de l'équipe. Merci. Et merci
beaucoup pour ses conseils et surtout d'avoir accepté de partager ses 26
ans d'expériences à l'IRD avec nous.
Je n'oublie pas surtout: Mr BOULAIN NICOLAS., BOUKRAOUI
STEPHANE, BOUCHEZ JEAN MICHEL, LE-BRETON ERIC, AISSATA ABOUBACAR, KLUTS
SEBATIEN., JULLIEN CLAIRE, MOUSSA HALIDOU,
MICHEALA AUDRIN. RONGICONI LAURA, BESNIER ANNE-LAURE.,
JEAN-PAUL LAURENT, MANON, CHARLOTTE BAILLEUL, KADIDJA DIAWARA, ABASSA ALHASSANE
, KONE ABDOULAYE., HAMISSOU ALHASSANE (INRAN), DOUKA ISSA, YACOUBA, FARKA,
HAMZA, BOUBACAR H de la DRE et tout le personnel de l'IRD Niamey, qui pour
leurs conseils, leurs appuis divers, leurs disponibilités, leurs
amitiés, et leurs hospitalités. Merci beaucoup à tous les
stagiaires AMMA qui étaient restés avec nous à Wankama et
à Banizoumbou au cours des campagnes hydrologiques 2004-2005 et à
tous les chercheurs et techniciens rencontrés au laboratoire et sur le
terrain.
Je tiens aussi à remercier tous les enseignants de la
Faculté des Lettres et Sciences Humaines, le personnel technique et
administratif et tous ce qui se sont mobilisés pour le lancement et les
cours de ce DEA de géographie sans oublier l'ensemble des amis de la
première promotion( 2004-2005).
Je n'oublie pas aussi tous ceux qui de prés ou de loin
nous ont apporté leurs aides pour finaliser ce travail et nous ont
soutenu au cours de cette formation. Mes parents et amis, TRAORE ABDOULAYE,
ALILI OUMAROU MEF NIAMEY, ALI MAMADOU ANPIP Maradi, TANKARY GAGERE et Madame
SNTN Niamey, HALIMA MAMAN RENE IEPC Maradi, EL Hadji KADI AMANI et HAMISSOU, EL
Hadji ABDOULKADRI à Tessaoua, IBRAHIM SALISSOU et DAMBO LAOUALI, ISSA
NASSIROU, KONE MOUSTAPHA, DAN BADAOU ABOUBACAR, MALAN MOUSSA, ABBA BACHIR au
Département de Géographie.
Je n'oublie pas non plus de remercier les chefs des villages
de Wankama, Tondi Kiboro, Banizoumbou et toutes les populations du Fakara pour
leur hospitalité. Merci aussi aux propriétaires des champs qui
nous ont permis d'installer des dispositifs de mesures d'érosion dans
leurs champs, et spécialement à M. DOUNDOU à Wankama et
à tous les paysans interviewés à Wankama, Banizoumbou, et
Tondi Kiboro.
Je garde de très nombreux et bons souvenirs des temps
passés ensemble sur le terrain ou dans les résidences IRD de Bani
et Wankama Beach avec ces amis dont l'effort sur le terrain était
indispensable pour la réussite de cette étude. Il s'agit à
Wankama du groupe choc, BODO GASSOU, HASSAN, DJIBO, CHEF TONDI, GADO, IDE,
à Tondi Kiboro de IBRAHIM KAOLACK, HADI, SOULEY, ALFARI, DIMACHI ILRI,
ALIKO, le vieux Annassara gardien du CFTEA, ANGO ROSELT, HAMA GARDI, MAIDADJI,
ZADA et les autres à Tondi Kiboro etc.
Que ceux qui ont été oubliés me
pardonne!
SIGLES ET ABREVIATIONS
AMMA: PROGRAMME <<ANALYSE
MULTIDISCIPLINAIRE DE LA MOUSSON AFRICAINE>>
CIRAD: CENTRE INTERNATIONAL DE RECHERCHE EN
AGRONOMIE EN VUE DU DEVELOPPEMENT
CNEDD: CONSEIL NATIONAL DE L'ENVIRONNEMENT POUR
UN DEVELOPPEMENT DURABLE
CT: CONTINENTAL TERMINAL
EPSAT: ESTIMATION DE LA PLUIE PAR SATELLITE.
g/s: GRAMME PAR SECONDE
HAPEX-SAHEL:HYDROLOGICAL AND ATMOSPHERIC PILOT
EXPERIMENT ICRISAT: INTERNATIONAL CROP RESEARCH INSTITUTE FOR
THE SEMI ARID TROPICS
ILRI: INTERNATIONAL LIVESTOCK RESEARCH
INSTITUTE
INRAN: INSTITUT NATIONAL DE LA RECHERCHE
AGRONOMIQUE AU NIGER IRD EX ORSTOM: INSTITUT DE RECHERCHE POUR
LE DEVELOPPEMENT l/s: LITRE PAR SECONDE
LTHE: LABORATOIRE D'ETUDES DES TRANSFERTS EN
HYDROLOGIE ET ENVIRONNEMENT
MDR: MINISTRERE DU DEVELOPPEMENT RURAL
MES: MATIERES SOLIDES EN SUSPENSION.
MHE: MINISTERE DE L' HYDRAULIQUE ET DE
L'ENVIRONNEMENT
ORSTOM: INSTITUT FRANÇAIS DE RECHERCHE
SCIENTIFIQUE POUR LE DEVELOPPEMENT EN COOPERATION
OSS: OBSERVATOIRES DU SAHARA ET DU SAHEL.
PAFN: PROGRAMME D'AMENAGEMENT DES FORETS
NATURELLES. PDBFS: PROGRAMME DYNAMIQUE DES BAS-FONDS
SAHELIENS. ROSELT: RESEAU D'OBSERVATOIRES DE SURVEILLANCE
ECOLOGIQUE A LONGTERME.
TABLE DES MATIERES
INTRODUCTION GENERALE 8
CHAPITRE 1: CADRE THEORIQUE ET CONCEPTUEL 13
1. 1-PROBLEMATIQUE 13
1. 1. 1-Présentation du sujet de recherche
13
1. 1. 2-Revue de la litterature 13
1. 1. 3-Conceptualisation du théme 24
1. 2-OBJECTIFS ET RESULTATS ATTENDUS 26
1. 3-LES HYPOTHESES DE L'ETUDE 26
1. 4-METHODOLOGIE ET OUTILS 27
1. 4. 1-Outils de l'étude 28
1. 4. 2-Protocole de collecte sur le terrain
31
Chapitre 2: Caractérisation du CADRE
géographique de l'Etude 39
2. 1-LE DEGRE CARRE DE NIAMEY 39
2. 2-LE FAKARA 41
2. 2. 1-Les aspects géologiques, hydro-geologiques
et hydrologiques du
fakara 42
2.2.2-Les caracteristiques climatologiques 43
2. 2. 3-Les unités paysagères
44
2.3-Spécificites des bassins versants
étudies: Tondi Kiboro et Wankama 46
2. 3. 1-Le bassin versant de Wankama 47
2. 3. 2-Le bassin versant de Tondi kiboro 48
2. 3. 3-Représentativite des bassins versants de
Wankama et Tondi Kiboro 48
CHAPITRE 3: RESULTATS DE L'ETUDE 51
3.1 Analyse des processus de ruissellement et d'erosion
51
3. 1.1-Caracteristiques hydromorphometriques des bassins
versants etudies 51
3. 1. 2-Profils en long des ravines principales etudiees
a wankama et tondi kiboro 52
3. 1. 3-Description des profils en travers des ravines
principales
étudiées à Wankama et Tondi Kiboro
53
3. 1. 4-Débits et transports solides
54
3.1.5 Le ravinement 80
3.2 Analyse de la dynamique hydrologique du fakara
95
3.2.1-Inventaire des mares 95
3.2.2.-La dynamique hydrologique actuelle 99
CHAPITRE 4: DISCUSSION - CONCLUSIONS ET PERSPECTIVES
DE RECHERCHE 98
4.1DiscusionConclusion 98
4.2-Perspectives de recherche et questionnements sur
les stratégies adaptatives d'aménagement dans la zone du Fakara
102
4. 2. 1-Amelioration de l'approche méthodologique
de l'étude 102
4.2.2-Perspectives de recherche et recommandations
stratégiques d'aménagement 103
CONCLUSION GENERALE 128
BIBLIOGRAPHIE 130
INTRODUCTION GENERALE
Le Niger, avec une superficie de 1. 267000 km2 a
une population de 11. 060. 291 habitants en 2001 (BUREAU CENTRAL DU
RECENCEMENT, 2004a). Il occupe une situation centrale dans le Sahel,
particulièrement caractérisé par son aridité et sa
forte sensibilité face à toutes modifications climatiques et
environnementales (
SEGUIS. et al. 2003). RODIER (1975) le
définit aussi comme une région caractérisée par la
dégradation hydrologique, conséquence du déficit
pluviométrique et de faibles pentes. Les limites hydrologiques du Sahel
correspondent environ aux isohyètes 300 et 700 mm.
Dans les pays sahéliens, la priorité majeure
pour les acteurs ruraux (agriculteurs, éleveurs, exploitants forestiers,
pêcheurs etc.) et les décideurs (Etat, ONG) demeure la question de
la sécurité alimentaire. Le Niger a connu une série de
crises alimentaires (1973, 1984, 2001, 2005) qui est la
révélation d'un ensemble de facteurs dont les plus importants
sont: l'assèchement du climat, la croissance démographique et la
pression de plus en plus croissante sur l'environnement et le niveau de
pauvreté. Tous ces facteurs aboutissent à des conséquences
réelles et graves telle que la dégradation des équilibres
écologiques. Pourtant ces équilibres fragiles constituent le
support de base de toutes les activités socio-économiques rurales
des populations. Ce sont essentiellement des activités de subsistance:
agriculture, élevage, pêche, exploitation forestière. Les
milieux les plus caractéristiques du point de vue richesses et
diversités écologiques au Niger sont les koris et bas-fonds
appelés de façon plus générale: milieux humides
(ABDOU 1993). Ces milieux humides se différencient des autres
éléments du paysage par la présence d'une humidité
plus ou moins permanente, d'un couvert végétal bien marqué
et aussi d'importantes et diverses potentialités naturelles (MAMADOU
2001). Ce sont des écosystèmes très productifs et
fortement sollicités. Au Niger, ils sont relativement rares et demeurent
fragiles du fait de l'irrégularité des précipitations et
de la pression humaine de plus en plus grande. Les koris du degré
carré de Niamey sont des cours d'eau à écoulement
sporadique ou des secteurs de certaines grandes vallées fossiles qui
deviennent localement fonctionnels. Cet important potentiel est aujourd'hui
menacé par la dégradation elle-même liée aux
phénomènes climatiques et anthropiques: sécheresse,
défrichement (SEGUIS et al. 2003). Au Sénégal, THIERNO et
PLANCHON (1999)
expliquent que la dégradation des sols est mise en
cause dés 1906 dans la baisse progressive de la productivité
agricole. La croissance démographique rapide au Sénégal
(2. 9%) est tenue comme la principale cause du rythme
accéléré de la dégradation des sols. La forme
principale de cette dégradation est le développement de
l'érosion hydrique. Le même scénario s'observe un peu
partout au Sahel.
De nombreuses études et travaux dans la région de
Niamey font plusieurs constats.
-Une réduction de la pluviométrie (Figure1) de
l'ordre de 24 % après 1970 (SEGUIS et al. 2003) et pouvant atteindre 50%
par endroits et selon les périodes de références;
marquée par
une diminution tant à l'échelle locale
(station), régionale (degré carré) que zonale (Sahel), un
recul des isohyètes de 150 à 250 km vers le Sud (Lebel T & al
1994), une très forte variabilité spatio-temporelle de la
pluviométrie.
Figure 1: Pluviométrie annuelle à Niamey
depuis 1905 (Source: DESCROIX & al 2005)
-Une baisse des écoulements sur les grands bassins (cas
du Niger à Niamey avec un débit moyen en baisse de 60% (AMANI
& N'GUETORA 2002) qui se traduit par une réduction du temps et
changement de la période de crue et forte diminution des débits
moyens journaliers.
-Une augmentation des débits de ruissellement dans les
petits bassins versants: Gouroual, Sirba Dargol de 30% depuis 1970 (MAHE
& al 2003); (SEGUIS et al. 2003) qui se caractérise par une
augmentation très sensible des débits d'affluents
de la rive droite du Niger et du ruissellement sur bassins
expérimentaux (ESTEVES & LAPETITE 2003).
Tableau 1: Augmentation du ruissellement dans les
bassins versants du Gourouol, Dargol et Sirba
River
|
Catchment area km2
|
Mean annual rainfall 1955-1998
|
Mean discharge before 1972
|
Mean discharge after 1972
|
Gorouol
|
44 850
|
422
|
10.7
|
12.3
|
Dargol
|
6 940
|
503
|
4.75
|
5.96
|
Sirba
|
38 750
|
634
|
16.7
|
22.1
|
Source: (MAHE & al 2003)
-Une modification importante de la couverture
végétale dont les principaux traits sont d'une part la forte
progression des terres cultivées; d'environ 6% en 1950, les cultures
passent à 57% en 1992 (SEGUIS et al. 2003) (Figure 2) et d'autre part
une importante diminution des jachères et des steppes naturelles,
(D'HERBES & al 1992; LOIREAU 1998; LOIREAU et al. 2000) et des
modifications d'usage des sols.
natural bush
Evolution de la végétation
cultivated lands
fallow
Figure 2: Evolution du taux d'occupation de l'espace
dans le degré carré de Niamey entre 1950 et 1991 (Source:
LEDUC & al., 2001)
-Une hausse du niveau de la nappe phréatique (Figure 3)
dans les petits bassins versants endoréiques du degré
carré de Niamey depuis 1950 (FAVREAU 2000; LEDUC et KARBO)
Figure 3: Hausse de la nappe dans le secteur de la
dépression endoréique du kori Dantiandou (Source: LEDUC
& KARBO. 1994 & FAVREAU 2000)
Les bassins versants des koris du degré carré de
Niamey 13°-14°N et 2°-3°E comme de nombreuses autres zones
du Sahel sont envahis par de grandes quantités de sables. Ces
matériaux proviennent de transports éoliens depuis des distances
parfois importantes et de transports hydriques provenant de leur bassin.
L'évolution récente de l'usage des sols a conduit apparemment
à la mise à nu d'importantes surfaces: mise en culture de
nouvelles parcelles, raccourcissement des jachères (champs de cultures
et jachères, augmentation de la charge pastorale et du
piétinement sur ces deux types d'occupation des sols et sur des maigres
pâturages des plateaux (LOIREAU 1998). Ces changements d'usage des sols
activent une désertification de plus en plus grave dans ces milieux
sahéliens. Cette désertification est mise en évidence par
les facteurs climatiques. DESCROIX (Document conférence du 11 mai 2005,
FLSH, UAM Niamey) définit la désertification par la
réduction de la capacité des sols à retenir l'eau. Elle se
manifeste au Sahel actuellement par une phase d'érosion active.
La problématique des changements d'usage des sols est
au centre de notre étude sur l'érosion hydrique et l'ensablement
dans les bassins versants du Fakara. Cette étude porte sur l'analyse des
conséquences de l'évolution des états de surface depuis
une cinquantaine d'années. Car l'évolution des états de
surface semble
instaurée un cadre dynamique aux
phénomènes hydro-érosifs et sédimentaires. Et
à partir d'un état de connaissance, nous développons une
caractérisation du contexte géographique de l'étude.
Celle-ci permettra de mieux ressortir les éléments et enjeux de
la dynamique actuelle des koris du Fakara. Cette analyse vise à
ressortir les facteurs et les processus de la dynamique hydrique et
sédimentaire dans quelques bassins versants adjacents au système
endoréique du kori Dantiandou: cas des bassins versants de Wankama et
Tondi Kiboro.
CHAPITRE 1: CADRE THEORIQUE ET CONCEPTUEL
1. 1-PROBLEMATIQUE
1. 1. 1-Présentation du sujet de
recherche
Il est aujourd'hui évident que la variation climatique
et la désertification sont intimement liées. Au Niger, la baisse
de la pluviométrie peut atteindre 20-40% depuis 1970 (Atlas AGRHYMET,
1998). L'accentuation de l'aridité du climat sahélien a
amorcé la dégradation des ressources naturelles. Cette
dégradation se traduit par des modifications néfastes des
ressources c'est à dire la réduction ou la disparition
complète de celles-ci. La modification du couvert végétal
sous la double pression humaine et animale a pour conséquence le
développement des érosions hydrique et éolienne
très actives. Le développement de l'érosion hydrique
s'accompagne de pertes en terres, d'ensablement de bas-fonds et de rapide
assèchement des cours d'eau. Tout cela aboutit à une forte
diminution des rendements agro-pastoraux, les crises sociales (dislocation du
tissu familial, exode massif, changements des moeurs) et l'accentuation de la
pauvreté. La dégradation se définit dans le contexte de
cette étude comme l'apparition des facteurs physiques et anthropiques
générateurs du ruissellement en rigole, en ravine et autres
formes d'ablation et de dépôts. Nous essayoins de démontrer
comment se manifeste les changements d'usage des sols à l'
échelle de ces deux bassins versants du Fakara? Elle dresse un bilan de
l'évolution hydro-érosive actuelle à l'échelle de
la ravine et du bassin versant. Ce bilan de la dynamique hydro-érosive
résulte de l'analyse des processus actifs de l'érosion hydrique
linéaire, des types de transports par le ravinement et les marques de
dépôts issus de ce type d'érosion.
1. 1. 2-Revue de la littérature
L'Ouest Nigérien en particulier a été
l'objet de très nombreuses études et expérimentations dans
diverses disciplines scientifiques. De par la très forte
homogénéité socioéconomique, écologique,
environnementale de ces milieux et la complexité des composantes
physiques et humaines dans les interactions qu'ils présentent, l'Ouest
nigérien est actuellement un laboratoire pour beaucoup de programmes de
recherches et expérimentations menées par des organismes tels
que: AGRHYMET, IRD/AMMA, ICRISAT, ILRI, ROSELT, CNRS,
Université de Niamey, INRAN etc. Sur la base d'une large consultation
bibliographique, nous tenterons de dresser ici un état succinct des
connaissances sur des travaux et études déjà
réalisées en rapport avec notre thème de recherche. Nous
avons mis l'accent sur des travaux effectués à l'échelle
tant du Sahel, du degré carré de Niamey que sur les bassins
versants que nous étudions. Des travaux sous d'autres échelles
spatiales ont été consultés surtout du point de vue
méthodologique. Cette revue de la littérature n'est pas du tout
exhaustive et concernera essentiellement des travaux sur l'érosion
hydrique, l'hydrologie, et la géomorphologie etc. Beaucoup d'auteurs
sont cités dans cet état de connaissances et d'autres tout au
long de la présentation de nos travaux. Pour l'analyse des composantes
écologiques et des interrelations entre EspacesRessources-Usages dans le
Fakara, nous nous référons aux travaux effectués par
LOIREAU (1998). Elle présente un bilan complet de la dynamique
régionale du Fakara sous l'angle des contraintes de ces milieux,
l'adaptation des sociétés locales, le rôle du climat et son
impact dans la dynamique actuelle sur les ressources végétales et
les activités rurales: agriculture, élevage etc. Elle
précise le rôle déterminant de la disponibilité en
eau pour l'évolution de la végétation. Elle utilise la
progression d'isohyètes pour montrer l'irrégularité
inter-annuelle du climat au Niger et au Sahel en général. Cette
progression varie de 200 à 300 km au Niger et selon les périodes
de référence. PLANCHON & VALENTIN (1999) à travers une
étude sur la croissance démographique et dégradation des
sols en Afrique de l'Ouest, et à partir du croisement des cartes de
densités de population et de dégradation des sols mettent en
évidence une relation forte entre dégradation et population
particulièrement dans le cas de l'érosion hydrique.
Appliqué à un modèle de projection de 30 ans, ce
modèle donne une progression de la superficie des terres
dégradées de 13% en Afrique de l'Ouest superficie égale
à celle du Sénégal (196722 km2). Parmi elles,
les superficies cultivables gravement dégradées progressaient de
16% soit la superficie du Togo (56785 km2). Pour l'analyse des
précipitations au Sahel, LEBEL & al., (1994) montrent toujours dans
le cadre du programme HAPEX -SAHEL que les isohyètes sont
orientées ouest Est-Ouest avec un gradient nord - sud de 1mm/km environ
en Afrique de l'Ouest. Et à l'échelle de
l'événement pluvieux, la pluie au Sahel est aléatoire et
discontinue. A ce titre, ils qualifient la pluie au Sahel de variable
rebelle à la régionalisation. Ceci pour
expliquer en fait l'inégale répartition spatiotemporelle des
événements pluvieux tant dans le degré carré de
Niamey que sur les petits bassins versants du Fakara.
DESCONNETS (1994) étudie des systèmes
endoréiques sahéliens et la compréhension des cycles des
mares dans l'Ouest Nigérien. Il présente les grandes
caractéristiques des systèmes endoréiques et dresse un
inventaire typologique des mares et démontre les mécanismes de
vidage et stockage de ces dernières. Il distingue plus d'une soixantaine
de mares réparties dans la zone d'étude des mares (partie Est du
degré carré de Niamey). La typologie des mares établie par
DESCONNETS (1994) résulte des trois types d'endoréisme et
correspondent à trois situations géomorphologiques
différentes:
-l'endoréisme de plateau avec 39 mares sur les plateaux
cuirassés dans sa zone d'étude, à l'exemple de la mare de
Pourra située au niveau du plateau Ouest de Wankama et la mare de Sabara
bangou appelée par erreur Sofia bangou sur (carte IGN Niamey 4a) le
plateau du même nom.
-l'endoréisme de cuvette; avec 6 mares de
dépression, exemple de la mare de Sama Dey à vidange rapide et
dont les propriétés géophysiques de son site sont encore
peu connues.
-Endoréisme de vallée; 11 mares dans les lits
d'anciens cours d'eau actuellement non fonctionnels, cas des mares de Wankama
Ouest, Sud -Ouest, Nord et de Banizoumbou. L'état de ces mares est une
synthèse des différentes évolutions qu'ont connues les
bassins versants de la région.
Pour la compréhension des facteurs de production du
ruissellement, nous nous sommes surtout intéressés aux travaux
sur l'érosion, l'encroûtement et la caractérisation
géomorphologique et d'états de surface effectués par
PEUGEOT (1995). Il étudie le ruissellement à l'échelle de
la parcelle et sur le site de Tondi Kiboro. Dans sa thèse, il
présente d'importantes conclusions sur les facteurs producteurs du
ruissellement et explique aussi le rôle du phénomène
d'encroûtement dans la genèse du ruissellement. Il
développe une importante caractérisation des états de
surface du site: brousse tigrée, talus du plateaux, jachère, mil
etc. Il démontre l'influence de l'encroûtement superficiel du sol
sur le fonctionnement hydrologique d'un versant sahélien, à
l'échelle de la parcelle et définit trois grands types de
couverture végétale et d'occupation du sol (brousse
tigrée, jachère, champs de mil) rencontrés dans sa zone
d'expérimentation.
Les parcelles de ruissellement construites par PEUGEOT sont
des surfaces naturelles rectangulaires de 5 m de large sur 20 m de longueur.
Elles sont délimitées par une bordure métallique et
équipées d'une cuve et d'un limnimètre automatique
permettant la mesure des volumes ruisselés et l'enregistrement des
crues.
Il calcule les coefficients de ruissellement de chacun des
états de surface et conclut que les deux variables explicatives du
ruissellement sont: le degré d'encroûtement et la
pluviométrie. Il démontre l'importance du ruissellement sur les
deux états de surface représentatifs: zones d'encroûtement
permanent: les sols nus du plateau avec 50 % et jachères 25 % de la
pluie annuelle qui ruisselle. Ces états de surface et d'occupation du
sol ont une très faible infiltration. PEUGEOT (1995) quantifie aussi
à 12 % de la pluie, la lamée infiltrée en profondeur sur
le grand bassin (0. 9 km2). Une autre étude de référence
sur l'encroûtement en zone sahélienne a été faite
par AMBOUTA (1994) A travers cette étude, il développe à
partir des observations, enquêtes et expérimentations sous pluies
naturelles et simulées l'étude du phénomène
d'encroûtement dans le terroir de Banizoumbou. Il présente des
résultats montrant l'importance de certains paramètres des sols
sableux fins sur le développement des croûtes d'érosion.
Les principaux paramètres mis en relation sont chimiques,
granulométriques, analytiques et la minéralisation des argiles.
Il analyse aussi l'effet des facteurs extérieurs au sol sur la formation
et le développement des croûtes d'érosion: intensité
des pluies, gradient de pente, géomorphologie et mode d'exploitation des
terres.
MIETTON, M. (1980) étudie la dynamique actuelle dans la
région de Po-Tiebele au Burkina Faso. Il développe l'étude
de la morpho-dynamique actuelle à partir du ruissellement et de
l'érosion à l'échelle de la parcelle. Sur la base
d'analyses et d'observations géomorphologiques, il définit
l'irrégularité du climat et présente une typologie
détaillée des pluies, du ruissellement et érosion, des
bas-fonds et ravines. Sur la typologie des ravines, MIETTON distingue trois
types. Les ravines sont des formes majeures d'incisions, que l'on a du mal
à enjamber avec 1 mètre de profondeur minimum, 70 cm à 1 m
de large à la base, 2 à 3 m en surface. Les ravineaux qui sont
des formes mineures de 40 à 50 cm de profondeur en moyenne, de 50 cm de
largeur à la base et d'un mètre à 1. 20 m en surface,
toujours aisément franchissables. Les rigoles sont aussi des formes
d'incisions
actuelles et mineures, elles ont en commun un profil transversal
en berceau et sont caractérisées par l'absence de parois
verticales sur matériaux sableux. ESTEVES & al. (1993) montrent
encore qu'une bonne partie des eaux de ruissellement s'infiltrent dans les
fonds sableux des ravines et du fait de la faible pente de ces
dernières. Ce qui explique la discontinuité de
l'écoulement d'une station de jaugeage à une autre dans ces
bassin versants de Tondi Kiboro. ESTEVES & LAPETITE (2003) étudient
le ruissellement linéaire à l'échelle de petits bassins
versants expérimentaux. Ils ont suivi les crues de trois petits bassins
versants naturels définis par cinq stations de jaugeages
implantées le long de deux ravines de Tondi Kiboro qui prennent
naissance au pied du plateau de Sofia et se propagent vers le bas-fond. Ils
confirment le rôle de l'encroûtement dans la production du
ruissellement car les ravines prennent naissance à la base du talus.
Selon encore ces derniers, les états de surface renseignent sur les
facteurs ponctuels de production du ruissellement mais ne sont pas suffisants
à l'échelle du versant ou du bassin versant, d'où le
rôle combien important de combiner les états de surface du sol et
la pente pour l'approche du ruissellement concentré sur un versant ou
à l'échelle du bassin voire de la ravine elle-même.
LE-BRETON (2004) propose une démarche cartographique dans l'étude
de l'érosion hydrique. Il présente une typologie du bassin de
Wankama et une analyse des phénomènes érosifs. Ces travaux
concernent surtout la partie amont d'un de nos bassins versants d'étude
(Wankama). Il développe une méthode de quantification des
matériaux arrachés et déposés sur cette partie du
bassin versant (cubage le long de la ravine et la zone d'épandage
sableux). Ces travaux sont donc complémentaires à l'étude
que nous envisageons et d'ailleurs nous prenons en compte certaines de ses
recommandations perspectives. Il s'agit de l'estimation des transports solides
par le ruissellement, les relevés de terrains réguliers et
à long terme afin d'évaluer la vitesse d'évolution des
ravines.
En Algérie, ROOSE, CHEBBANI, BOUROUGAA (1999)
étudient et développent une typologie des ravines à
travers les facteurs de contrôle, la quantification et la
réhabilitation. Ils déterminent les paramètres qui
contrôlent le ruissellement, la pluie par son intensité, sa
fréquence et son abondance, la lithologie, la couverture
végétale, les activités de la méso-faune. Enfin ils
expliquent que la vitesse du ravinement dépend de la topographie et de
la rugosité du bassin. Cette dernière est
déterminée par la végétation, les micro-barrages,
la surface du sol et des aménagements anti-érosifs. HEUSCH (1975)
a estimé dans la région de l'Adar, en se fondant sur les mesures
d'envasement de la retenue d'Ibohamane (Keita) des pertes en terres de 30 t
/ha/ an pour la période 1969-1974. Il estime une érosion par
ravinement des versants et sapements de berges d'environ 100 t /ha/an avec un
paroxysme de 500 t /ha/an.
Dans l'Ouest du Niger, OUSMANE, MAGA & GUERO (1988) font les
constats suivants, l'aspect boueux des eaux d'écoulements, la couleur
rougeâtre des eaux dans les koris et flaques d'eau. Ceux-ci
témoignent de l'importance des particules fines en suspension. Ils ont
ensuite calculé la teneur en argile des eaux du kori de karma
égale à 1. 15g /l en 1988.
En Algérie encore dans les zones semi-arides,
CHEBBANI., KADDOUR., ROOSE (1999) expliquent les différentes approches
d'études de l'érosion qu'ils appliquent à
différentes échelles: bassin versant, parcelle
expérimentale, de la ravine et à l'échelle de la station
(état de surface) dans le bassin versant de l'Isser. A l'échelle
du bassin, ils développent une caractérisation des
propriétés des sols dans le fonctionnement du paysage. Cela se
traduit par une grande variabilité spatiale de leur érosion. A
l'échelle de la parcelle (100 m2), l'érosion en nappe
et en rigole est faible et n'a pas dépassé 3t/ha/an. D'autre part
le ruissellement, et surtout le ruissellement exceptionnel, reste très
important dans les versants causant des dégâts importants en ce
qui concerne les ravines et des berges des oueds. A l'échelle de la
ravine, le piquetage des fonds, des berges et des têtes de ravines montre
une alternance de séquences d'ablation, de comblement et de
stabilité. On note une ablation des fonds et berges des ravines comprise
entre -1. 10 et -3. 8 cm/an de terre. A l'échelle de la station,
CHEBBANI & al., (1999) distinguent plusieurs types d'organisations
pelliculaires de surface, les croûtes structurales, les croûtes de
ruissellement, de sédimentation, et les croûtes grossières.
De l'utilisation de ces terres, la structure superficielle du sol passe par
plusieurs
étapes entraînant une forte réduction de
l'infiltration et une augmentation des risques d'érosion et de
ruissellement.
Pour le suivi des têtes de ravines par érosion
régressive, quelques exemples des vallées de l'Aïr sont
très illustratifs, BENDER & OUSSEINI (2000) soulignent que: <<
l'érosion linéaire (en ravine) par le recul
accéléré des têtes de griffes d'érosion est
la forme la plus dévastatrice de dégradation. En
général elle est irréversible même à moyen
terme, sans intervention extérieure>>. DUBATH & BENDER (1991)
ont mesuré l'avancement de l'érosion en ravins à Etaghas,
(environ 20 km d'Iférouane région d'Agadez, Niger). Entre 1945 et
1970, le recul de têtes de ravines enregistré est au total de
moins d'un kilomètre. Mais depuis 1980, la vitesse de recul est de
quelques centaines de mètres par an.
A Tamazalak dans l'Aïr aussi, RUTISHAUSER & BENDER
(1995) dans une zone dégradée avec ravins d'érosion peu
profonds, un avancement des têtes de ravines jusqu'à 30 m par an a
été mesuré. RUTISHAUSER & BENDER (1995) soulignent
à travers cette étude l'importance en précision de
l'utilisation des piquets -repères par rapport aux suivis à
l'aide d'un appareil GPS.
Au Mali, DIALLO, D., ORANGE., ROOSE (2000) à travers
l'étude du potentiel de production de sédiments dans le bassin
versant de Djitiko (105 km2) en zone soudanienne soulignent
l'importance de la prise en compte des facteurs d'échelle lors de
l'analyse des intensités d'érosion mesurées sur le
terrain. En corollaire cela justifie la recherche des chemins érosifs
lors du transfert des matériaux érodés de l'amont vers
l'aval dans un bassin versant, compréhension particulièrement
importante pour une proposition efficace de stratégie de gestion des
pertes de terres.
Dans la région de Bidi au Nord Burkina Faso, LAMACHERE
(2000) étudie les transports solides à l'exutoire d'un bassin
sahélien (44. 2 km2) et pose le problème de la
différence d'échelle spatio-temporelle au sein d'un même
bassin. Il compare les résultats enregistrés à l'exutoire
à ceux enregistrés sur des parcelles. Il conclut que le tonnage
annuel transporté à l'exutoire qui est de 0. 4 t /ha/an,
correspond à la dégradation spécifique du bassin versant.
Cette valeur est 5 fois plus faible que la dégradation spécifique
d'une parcelle de 3000 m2 cultivé sur mil sableux dans la
même région: 2. t /ha /an (LAMACHERE & SERPANTIE. 1998). Il
démontre aussi qu'à l'échelle des épisodes
pluvieux, les transports solides en suspension apparaissent plus importants en
juin et juillet. Ils concentrent plus de 80% des sédiments
transportés et que les crues de début de saison des pluies
apparaissent nettement plus chargées en matières en suspension
que les crues de fin de saison:
-vers le 20 juillet la concentration moyenne en MES est de 2g/l
pour un coefficient de ruissellement moyen compris en 10-25%;
-vers le début du mois d'août, la concentration
moyenne en MES décroît entre 0. 5 et 0. 8 g/l pour un coefficient
de ruissellement moyen entre 40-20%;
-vers fin septembre, la concentration moyenne en MES ne
dépasse pas 0. 2-0. 3 g/l.
VUILLAUME (1968) présente les premiers résultats
d'une étude analytique du ruissellement et de l'érosion en zone
sahélienne et précisément dans l'AdarMaggia au Niger. Les
glacis limoneux cultivés perdent 10 à 13. 2 t/ha/an et la nappe
de sable dunaire perd 0. 6 t /ha/ an.
DELWAULLE (1973) étudie l'érosion au Niger (Adar
Maggia) sur 6 ans d'observations et de mesures d'érosion et de
ruissellement sur des parcelles de 100m2. Il enregistre des pertes
en terres de 7. 5 t/ha/an sur des versants caillouteux et 5. 7t/ha/an sur les
glacis cuirassés.
SCHENHER (1973) présente les résultats d'une
étude de l'érosion dans la station du Centre Technique Forestier
Tropical au Niger dans la vallée de l'Adar à Allokoto (Madaoua)
sur glacis à pente de 3% et observée de 1966-1971.
Tableau 2: Résultats de mesures d'érosion
à Allokoto dans l'Adar (Madaoua au Niger) Source: SCHENHER
(1973)
|
P1 à murets de
pierre isohypse.
|
P2 méthode traditionnelle.
|
P3 à
végétation isohypse
|
P4 à bourrelets armés
isohypse
|
Superficie en m2
|
4228
|
3443
|
4788
|
4407
|
KRAM1%
|
1 à 6
|
17 à 23
|
1 à 9
|
0 à 3
|
Erosion totale en t/ha/an
|
2. 7
|
38
|
5. 5
|
1, 0
|
BOUZOU MOUSSA (1988), étudie l'érosion dans la
vallée de Keita (Adar, Niger) sur des parcelles de 100 m2 et
1000 m2 de 1984-1987. Les parcelles P1 et P2 ont chacune une
superficie de 100m2. Les parcelles P3 et P4 avaient 1000
m2 de 1985 à juillet 1986 et 500m2 à la fin
de la campagne 1986.
Tableau 3: Evaluations des pertes en terres moyennes
à Kounkouzout 1984-1987
Type de parcelles
Périodes
|
P1 parcelle nue constamment labourée (t
/ha/an)
|
P2 parcelle de jachère (t
/ha/an)
|
P3 parcelle avec cordons de pierres
billons hauts en bandes alternées (t /ha/an)
|
P4 parcelle avec lignes de pierres et labours
superficiels (t /ha/an)
|
Moyenne sur 2 ans
|
|
|
0.835
|
2.723
|
Moyenne sur 3 ans
|
0.563
|
2.18
|
|
|
Moyenne sur 4 ans
|
0.747
|
2.16
|
|
|
Source: BOUZOU MOUSSA (1988)
Il conclut de par ces résultats à
l'efficacité des techniques traditionnelles notamment l'alignement de
pierres sur ces glacis. Et que la jachère comme la parcelle
traditionnelle sont plus érodables (Tableau 3).
En 1996, à Bougoudjotou au sud - ouest de Torodi, une
station a été installée sur une jachère de 5 ans
dans le cadre du Programme Jachères en Afrique de l'Ouest.
1 KRAM: signifie coefficient de ruissellement annuel
moyen.
Tableau 4: Ruissellement et érosion à la
station de Bogodjoutou 1996-1997
Année
|
KRAM%
|
EROSION en t/ha
|
|
Parcelle
|
Parcelle
|
Parcelle
|
Parcelle
|
Parcelle
|
Parcelle
|
|
témoin
|
avec
|
avec zaï
|
témoin
|
avec
|
avec zaï
|
|
|
paillage
|
|
|
paillage
|
|
1996
|
21. 5
|
0
|
2. 1
|
0. 3
|
0
|
0. 066
|
1997
|
18. 4
|
15. 4
|
3. 1
|
0. 0116
|
0. 018
|
0. 08
|
Moyenne
|
19. 9
|
7. 7
|
2. 6
|
0. 15
|
0. 0009
|
0. 07
|
Source: AMBOUTA JK., BOUZOU M I., OUSMANE S. D.
(2000)
Les parcelles ont une superficie de 75 m2 et sont
localisées sur le bas-glacis d'épandage sableux limoneux. Ce
glacis est caractérisé par une dégradation avancée
du couvert végétal, et la présence de loupes
d'érosion, de buttes sableuses (20 cm de hauteur) et quelques
arbrisseaux de Guiera senegalensis. Sur les Zaï, même s'il
y a eu ruissellement, le coefficient est très faible: 2. 1% en 1996 et
les pertes en terres sont négligeables: 0. 066 t/ha. Pour la parcelle
témoin, le coefficient de ruissellement est de 19. 9 % et les pertes en
terres de 43. 2 kg/ha (Tableau 4) Notons qu'aucune pluie n'a ruisselé
sur le paillage en 1996, pas même celle du 25-juillet 1996 de 45 mm. Ces
résultats montrent l'efficacité du paillage.
IBOURAIMA (1983) propose une approche cartographique dans
l'étude de la dynamique actuelle de l'érosion toujours dans
l'Adar de Kwara à Galmi. Il estime les dépôts
éoliens à environ 800t /ha/an et localement.
Aux environs de Niamey, YAHAYA et MAHAMANE (2001) ont
développé une nouvelle approche dans l'étude de
l'érosion et du ruissellement intégrant les impacts des pluies
exceptionnelles sur l'environnement et les infrastructures
socio-économiques et la cartographie hydrogéomorphologique des
zones à risques d'érosion. Cette nouvelle approche est
très importante car comme le dit OUSSEINI (1986): << Ces
événements exceptionnels ne peuvent qu'affecter une région
où la plus grande masse des formations superficielles sont
constituées par des systèmes dunaires sur un socle
précambrien altéré>>.
A 274 km au nord de Ouagadougou au Burkina Faso, près
du village de Katchari, KARAMBIRI & al. (2003) étudient la
variabilité spatio-temporelle du ruissellement et de l'érosion
sur un petit bassin sahélien (1. 4ha). Ils concluent que les pertes en
terres varient d'une année à une autre. En 1998, 1999, 2000, ils
ont enregistré respectivement 6. 8 t/ha /an, 4. 0 t/ha/an et 8. 4
t/ha/an. Les transports solides en suspension atteignent 9 g /l en début
de saison de pluie et décroissent à partir de juin pour se
stabiliser entre 2 g et 4 g /l. Ils démontrent le rôle
prépondérant que jouent les croûtes d'érosion dans
la production du ruissellement et des pertes en terres. Ces croûtes
d'érosion fournissent plus de 90% de sédiments
emportés.
VISSER (2004) étudie les processus d'érosion
éolienne et hydrique dans le Nord Burkina Faso. Elle démontre la
sévérité et la simultanéité des actions de
ces deux agents d'érosion (le vent et l'eau) dans la dégradation
du sol en zone sahélienne. Elle conclut sur l'interaction complexe de
l'érosion éolienne et hydrique et dit que: <<
comparée à l'érosion éolienne, les pertes de
nutriments dues à l'érosion hydrique s'écoulent dans le
ravin le plus proche. Les pertes de nutriments dues à l'érosion
hydrique sont minimes. A l'interaction entre le vent et l'eau, le lessivage et
l'érosion du sol peuvent être importants au niveau du champ mais
sont limités à l'échelle du village>>. Elle pose non
seulement le problème de la complexité de la dynamique globale au
Sahel mais son étude aborde aussi la question de la variabilité
des résultats à différentes échelles.
Sur les conséquences de cette dynamique hydrique des
milieux sahéliens, FAVREAU (2000) explique à travers la
caractérisation et l'étude d'une nappe phréatique le
rôle des mares dans la remontée de la nappe dans les milieux
sahéliens endoréiques du degré carré de Niamey.
Cette remontée de la nappe phréatique est la conséquence
directe de l'augmentation du ruissellement et de la multiplication des mares
dans les milieux endoréiques du degré carré de Niamey.
C'est cette nouvelle théorie (IRD) de travail que LEDUC et al. (2001)
ont qualifié de: << paradoxe de Niamey>>.
En définitive, l'érosion au Niger a fait l'objet
de nombreux travaux et études, surtout l'étude d'érosion
et ruissellement par des méthodes différentes les unes des
autres. Les méthodes les plus développées sont
l'étude d'érosion et ruissellement à l'échelle des
parcelles et ou par l'approche cartographique et diachronique.
De nombreux aspects de l'érosion n'ont pas encore
été étudiés au Niger. Toutes ces études
visent l'évaluation du ruissellement et de l'érosion à
partir des comportements des divers états de surface rencontrés
et de nombreuses techniques anti-érosives de plus
expérimentées au Niger en particulier et au Sahel en
général. Les études d'érosion par les parcelles
sont bien développées au Niger surtout dans les secteurs
où les problèmes de dégradation de terres se posent avec
acuité. Les quelques études sur les transports solides sur les
cours d'eau au Niger consultées concernent des travaux de consultants et
services techniques portant sur les transports en solution et la
salinité. Il y a eu très peu d'études de quantifications
des transport solides à cette échelle au Niger (HEUSCH (1975);
OUSMANE, MAGA & GUERO (1988); etc.
1. 1. 3-Conceptualisation du thème
Le mot EROSION vient de <<ERODER>> verbe d'origine
latine qui signifie ronger, comme une maladie ronge un corps (ROOSE, 1985).
Pour ROOSE (1987) l'érosion est un concept qui recouvre plusieurs
processus naturels très variables dans le temps et dans l'espace:
arrachement des particules solides, leur transport et leur
sédimentation.
L'érosion hydrique est composée d'un ensemble de
processus complexes et interdépendants qui provoquent le
détachement et le transport des particules du sol. Le ruissellement est
défini par RAMADE (1998) comme le phénomène hydrologique
par lequel les pluies s'écoulent à la surface du sol. Il. se
développe sur plusieurs formes: en nappe ou diffus et concentré
ou linéaire. ROOSE (1987) distingue lui deux types d'érosions
à l'échelle temporelle, l'érosion normale ou
géologique qui est lente (0. 1t/ha-an) et l'érosion
accélérée ou anthropique (2t /ha/an) qui se
développe sous l'effet des activités humaines. ROOSE (1999)
explique l'origine du ruissellement hydrique lorsque l'intensité des
pluies dépasse la capacité d'infiltration de la surface du sol.
C'est le ruissellement hortonien. Il se forme d'abord des flaques d'eau, c'est
le ruissellement en nappe, ensuite ces flaques communiquent par des filets
d'eau. Lorsque ces filets d'eau ont atteint une certaine vitesse, 25 cm par
seconde d'après Hjulström (1935) cité par ROOSE (1999). Les
filets acquièrent une énergie propre qui va créer une
érosion limitée dans l'espace par des lignes d'écoulement.
Il conclut que l'énergie n'est plus dispersée sur l'ensemble de
la surface, mais elle se concentre sur des lignes de
plus forte pente. Selon NEBOIT (2001) ce qui
caractérise ce mode d'alimentation, c'est l'extrême
rapidité avec laquelle l'eau parvient aux talwegs, mais inversement
aussi la faible persistance de cet écoulement après la fin de la
pluie. ROOSE (1967) disait à propos de l'hypothèse
géomorphologique sur le ruissellement, qu'elle admet le ruissellement
comme la principale cause de l'érosion et aboutit à des
études très intéressantes sur la vitesse et le
débit de l'eau, sa compétence qui est le plus grand
diamètre des particules que le courant est capable de déplacer et
sur sa capacité de charge, c'est à dire la masse maximum des
particules qu'il est capable de charrier. Soulignons ici le rôle que
jouent les averses exceptionnelles dans la morphogenèse actuelle
sahélienne car ces dernières peuvent radicalement transformer le
paysage (ROOSE 1971).
Le mot<< ensablement>> défini par le
Larousse, désigne un amas de sable formé par l'eau ou le vent.
Pour notre étude, ce mot prend un sens plus restrictif, il
désigne l'envahissement des surfaces par des particules de la taille des
sables et plus grossiers mobilisés par les eaux. Ces dépôts
aboutissent à l'accumulation du matériel pris par les eaux et /ou
à la formation des formes géomorphologiques comme les cônes
d'épandage, les zones d'épandage à mi-versant et autres
secteurs de dépôts alluvionnaires ponctuels etc. Le transport
solide par l'eau est défini comme le transport de sédiment
(particules, argiles, limons, sables, graviers etc.) dans les cours d'eau
pouvant s'effectuer soit par suspension dans l'eau, soit par déplacement
sur le fond du lit du fait des forces tractrices liées au courant
(RDAGE-RMC, 1999). DEGOUTTE G. (2004) explique la notion de saturation en
débit solide pour un cours d'eau donné et définit le
débit solide comme le volume de matériaux transportés par
le courant par unité de temps exprimé soit en g/s ou en m3/s. Le
cours d'eau transporte toujours autant de matériaux qu'il est capable de
transporter, à condition bien sûr que ces matériaux soient
disponible sur place. Il dit qu'à chaque instant l'écoulement est
donc saturé en débit solide (charriage et suspension). Il conclut
par ces trois principes de saturation dans le tronçon de
rivière:
-en équilibre quand le débit solide entrant est
égal au débit solide sortant; on dit aussi le taux
d'érosion est égal au taux de dépôt, dans le
tronçon considéré;
-si le débit solide sortant est inférieur, il y a
dépôt dans le tronçon considéré;
-si le débit solide sortant est supérieur, il y a
érosion dans le tronçon considéré.
Ce principe de saturation est fondamental pour l'explication
de la dynamique fluviale et sédimentaire. Dans ce contexte de
semi-aridité de nos régions, il nous faut rappeler l'importance
du rôle des vents dans la morphogenèse et l'évolution
géomorphologique de ces sites. RAJOT (1999) fait la remarque suivante:
lorsque le mot<< érosion>> est employé sans
épithète c'est généralement d'érosion
hydrique qu'il s'agit. Pourtant au Sahel, de nombreuses études montrent
que l'érosion éolienne mobilise également des
quantités considérables de sols. Le concept de bassin versant est
défini comme une entité topographique et hydrologique dans
laquelle se produisent des entrées d'eau sous la forme de
précipitations. L'écoulement et le transport des matériaux
mobilisés par l'érosion sont accommodés par un
système de pentes et de drains naturels en direction d'un exutoire
unique. Cet exutoire unique est l'embouchure du cours d'eau collecteur (BRAVARD
& FRANçOIS. 1997). DESCONNETS (1994) appelle ces bassins versants,
<<unités hydrologiques>>. Il les définit comme
étant des entités spatio-temporelles qui par leur
caractéristiques environnementales et leur évolution (état
de surface, contexte pédologique de surface, relief et
végétation) donne la prédominance à un type de
redistribution de l'eau.
1. 2-OBJECTIFS ET RESULTATS ATTENDUS
Les résultats attendus de ce travail sont:
-une cartographie de l'évolution des états de
surface dans les parties basses des versants et les bas-fonds.
-l'élaboration de documents nécessaires à la
constitution d'un SIG (Partie bas fond des koris et zones d'épande
intermédiaires.
-une cartographie des mares et des koris permettant de
comprendre les processus des changements hydrologiques, la mise en
évidence de la dynamique des mares liées à l'abondance des
matériaux. Il s'agit à travers cette étude de
caractériser, comprendre, quantifier et modéliser la dynamique de
ravinement et d'ensablement dans les koris du Fakara.
1. 3-LES HYPOTHESES DE L'ETUDE
Pour cette étude, nous formulons deux principales
hypothèses:
-la dynamique hydro-érosive des bassins versants du Fakara
est vraiment récente, comme le laissent penser certains indices.
Il s'agit pour nous d'abord de s'en assurer, ensuite de la
décrire, d'en estimer les causes et quantifier les différents
processus?
-la dégradation de la végétation est la
cause principale de la dynamique hydroérosive actuelle de ces bassins
versants.
Il s'agit donc d'en mesurer les conséquences en terme
de bilan hydrique régional, cela est-il relié d'une
manière ou d'une autre à la hausse de la nappe ou au
développement des mares, à la hausse des débits
observés sur les ravines alimentant ces mares?
1. 4-METHODOLOGIE ET OUTILS
Gérard (1990) disait à propos <<d'une
géographie des processus et des formes d'érosions qu'on doit
s'attacher à cette complexité du réel, dans l'espace et
dans le temps. Ce d'autant plus qu'elle s'appuie sur les observations et des
mesures aux échelles si différentes, de la parcelle, du versant
et du bassin versant: le droit à la généralisation ou
à l'extrapolation n'est pas toujours évident. Nous devons donc
insister sur le nombre de facteurs, leurs imbrications, sur les recoupements
multiples, et les différences échelles. Dans le fil droit d'une
géographie dynamique il ne faut pas négliger le rôle de
l'observateur, le poids des textes et des stéréotypes>>.
Ceci explique la nécessité de l'approche systémique de
notre étude. Ainsi sur ces bassins-versants de Wankama Quest et Tondi
Kiboro Est, on s'est proposé de recenser l'érosion
linéaire et toutes les formes de dépôts. Nous cherchons
aussi à mesurer le cubage des matériaux arrachés ou
stockés en milieu ou en bas de versant.. Notre démarche
préconise une perception basée sur les deux aspects de l'objet
donné, donc l'aspect structural et l'aspect fonctionnel. L'approche
hydrologique permet d'identifier toutes les formes d'érosion
liées à l'eau sur un ensemble géomorphologique
donné. Cette identification est basée sur la description de
l'aspect structural de l'objet, l'analyse et l'interprétation
intègrent tous les paramètres essentiels dans le fonctionnement
du système qu'est le bassin versant ou la ravine. Pour l'approche de
notre étude, nous proposons une démarche synthétique avec
utilisation des outils et techniques classiques en hydrologie. Nous mettons
surtout l'accent sur les comportements hydro-érosifs et
sédimentaires des unités géodynamiques des bassins
versants que nous étudions. L'échelle spatiale de cette
étude porte sur deux bassins versants (Wankama et Tondi Kiboro) assez
représentatifs d'une zone sahélienne en
général et précisément de la
partie centrale Est du degré carré de Niamey. Cette partie
centrale-Est du degré carré se caractérise par
l'endoréisme des hydrosystèmes issus de la dégradation
hydrologique ancienne de la vallée fossile du Dallol Bosso.
Contrairement aux hydrosystèmes situés près du fleuve
Niger, les écoulements des bassins versants endoréiques
n'atteignent pas ce dernier mais sont bloqués à l'exutoire des
bassins versants par un chapelet de mares formées par cette même
dynamique. Mais nous avons aussi effectué des observations sur les
bassins versants voisins de nos sites d'étude: cas des bassins versants
voisins et pouvant alimenter en certaines occasions celui que nous
étudions (bassin de la mare de Wankama Ouest) et les secteurs de
confluence de la ravine étudiée, Radji gourou et kori Dantiandou
entre Tondi Kiboro et Banizoumbou. Pour l'échelle temporelle, depuis
mars 2004 nous avons commencé par des visites de reconnaissances dans le
degré carré de Niamey en tant que stagiaire AMMA/ IRD et
postulant au futur DEA du département de géographie. Une
période d'observation intensive a été
réalisée pendant les campagnes hydrologiques 2004 (du 07 juillet
2004 au 4 octobre 2004) et 2005 (du 30 juin 2005 au 15 septembre 2005) de
l'équipe d'hydrologie de l'IRD Niamey. Ainsi notre étude porte
sur deux années d'observations. Les collectes de nos données
étaient un vrai travail d'équipe, car nous étions
restés sur les sites en compagnie d'autres étudiants du Nord,
stagiaires à l'IRD et sous la direction de notre directeur de stage M.
LUC DESCROIX (responsable du site AMMA Niger).
1. 4. 1-Outils de l'étude
Pour l'échelle spatiale de cette étude, nos
travaux concernent deux petits bassins versants sahéliens dans le
Fakara, mais pour une meilleure compréhension des systèmes
endoréiques, nous avons élargi nos observations sur les bassins
versants voisins de nos sites. Pour le matériel d'observations et de
mesures, nous disposons d'un GPS type GARMIN 12, une tarière, un
mètre-ruban, un décamètre, un appareil photo
numérique, des sachets plastiques et bidons d'échantillonnage des
transports solides par ruissellement, des marqueurs, un chronomètre,
deux perches manuelles de prélèvement des transports solides, des
piquets repères, un fil à plomb, un niveau, une mire, un
équipement de jaugeage (station, moulinet et perche) et des moyens
logistiques etc. En plus du matériel d'observation in situ,
nous avons exploité les photos aériennes de 1950 et
l' image spot de 2003 (pour le bassin de Wankama).
Les photos DRONE PIXY motorisé de Wankama 2004 et 2005,
de Tondi Kiboro et Sofia. 2005 nous ont servi à illustrer notre
étude. Ces photos du drone motorisé Pixy (2004-2005) et
photographies aériennes (2004), l'image spot 2003 nous servent de
situations diachroniques de plusieurs périodes des sites de
l'étude. Pour les photographies aériennes et image spot, il
s'agit en fait d'une réutilisation de documents produits surtout par
LE-BRETON E. (2004).
Figure 4: Dispositif expérimental de
l'étude dans le bassin versant de Wankama (Source: MAMADOU
IBRAHIM 2005)
Notre étude a bénéficié des
installations AMMA sur ces bassins, 4 stations de jaugeage sont construites sur
le bassin versant de Wankama en 2004.
A Wankama, il s'agit des stations:
-la station amont (Coordonnées UTM 459978 & 1508446),
elle est munie d'un limnigraphe Thalimede de Type OTT;
-la station Amont zone d'épandage (Figure 4)
(Coordonnées UTM 460123 & 1508518); munie d'un limnigraphe
thalimede.
-la station aval zone d'épandage (Coordonnées UTM
460619 & 1508631); -la station aval (Coordonnées UTM 461778 &
1508681), ces stations de la partie aval sont munies chacune d'un limnigraphe
de type STS.
En plus de ces stations de jaugeage, 20 pluviomètres
à lecture directe (Figure 4) sont installés dans le bassin. Il
existait déjà trois pluviographes à auget basculeur
(réseau EPSAT).
Figure 5: Dispositif expérimental de
l'étude sur le bassin versant Tondi Kiboro (Source: MAMADOU
IBRAHIM 2005)
A Tondi Kiboro, le programme AMMA a réhabilité
deux anciennes stations (stations A et C) de la ravine HYDRO ou Nord d'ESTEVES
et LAPETITE (1991- 1994)
La station amont (Coordonnées UTM 467547 &1497749)
est munie d'un limigraphe thalimede et la station aval (Coordonnées UTM
467038 & 1497786) est dotée d'un limnigraphe de type STS.
En plus des deux stations de jaugeage (Figure 5), le bassin
versant étudié à Tondi Kiboro est doté d'un
réseau de pluviomètres à lecture directe (photo 3), deux
pluviographes à auget basculeur (1 au niveau du versant et le
deuxième en bordure du plateau de Sofia Tondi).
Photos 3 & 4: Pluviomètre à lecture
directe (Photo 3) et Limnimètre enregistreur à flotteur (Photo
4) type Thalimede (OTT) (Photos RONGICONI L. Wankama
septembre 2004)
Cet appareil Limnimètre enregistreur à flotteur
(Photo 4) type Thalimede (OTT) permet de mesurer de manière continue, le
niveau d'un cours d'eau, c'est-à-dire la hauteur de la surface de l'eau
relativement à une surface de référence. Cette mesure du
niveau, couplée à celle de vitesse effectuée par la
station hydrométrique, permet de déterminer le débit du
cours d'eau. Ainsi, on élabore une relation niveau-débit: la
courbe de tarage. Le limnimètre enregistreur à flotteur est
composé d'un petit câble métallique souple, tendu entre le
flotteur et son contrepoids, qui entraîne une poulie. Pour éviter
les chocs avec des corps flottants et amortir les oscillations du niveau, le
flotteur est pendu à l'intérieur d'un tube vertical. Le tube
communique avec le cours d'eau par une prise de pression. Le dialogue avec
l'appareil se fait par l'intermédiaire du logiciel Hydras 3 (RONGICONI
2004).
1. 4. 2-Protocole de collecte sur le terrain
Notre protocole de recherche intègre 8 étapes.
1. 4. 2. 1-Consultation
bibliographique
La revue de la littérature existante et la consultation
des résultats d'études antérieures est d'une importance
capitale pour notre étude. Cette revue des études et travaux
antérieurs nous permet de bien développer notre approche par
rapport à ce qui a été déjà
fait. En plus cela oriente notre démarche dans le cadre d'une large
réflexion de la dynamique actuelle des milieux humides
sahéliens.
1.4. 2. 2-Cartographie
Le but est de voir l'évolution diachronique de ravines
sur ces bassins sous les aspects de l'érosion hydrique linéaire,
donc les réseaux de ravines. Cette cartographie sera mise à jour
à partir des observations réalisées de façon
régulière sur le terrain. En plus des réseaux de ravines,
la cartographie porte sur quelques aspects d'occupation du sol et d'état
de couvertures végétales. Nous avons inventorié toutes les
marques de ravines en suivant leurs tracés à pied muni d'un GPS
(Global Positioning System) et procéder au référence ment
des points le long de la ravine. Les coordonnées (X et Y en UTM) des
points sont notées à tous les 2 à 5 mètres
(respecter les points d'inflexion des ravines surtout). L'objectif est de
produire des cartes du réseau des ravines.
1. 4. 2. 3-Elaboration des profils en long des
ravines principales
Les profils en long des ravines sont établis à
partir des levés topographiques des fonds de ravines principales, Ce qui
nous a permis de mieux définir et caractériser d'un point de vue
topographique, les différents biefs des bassins versants
étudiés. L'on utilise un niveau et une mire graduée en cm
que l'on fait déplacer pour les lectures arrière et avant. Le
point de référence est situé au niveau des stations de
jaugeage dont l'attitude est bien connue. On effectue une lecture sur la mire
en A (lecture arrière AR) et une lecture sur la mire en B (lecture avant
AV). Le nivellement effectué est direct et consiste à
déterminer les dénivelées de différents points
situés dans le fond de la ravine principale. On progresse dans le fond
de la ravine en faisant une lecture arrière et avant. Les lectures se
font avec le trait horizontal médian du réticule ou trait
niveleur. La dénivelée est égale en grandeur et en signe
à la différence des lectures AR et AV. L'on prend à chaque
fois les coordonnées GPS de là où l'on place la mire.
1. 4. 2. 4-Suivi de l'évolution
régressive des ravines
Il s'agit de suivre l'évolution des têtes de ravines
dans ces bassins. Sont effectués des relevés au GPS (Global
Positioning System) après chaque événement
pluvieux. Mais compte tenue du manque de précision de
cet appareil, nous avons corrigé cela grâce aux photos
numériques prises en début de saison 2004. Mais en 2005, nous
avons travaillé avec des piquets -repères. Ces piquets -
repères sont en fait du fer a enrobé dans un morceau de tuyau PVC
et rempli de ciment. Ils sont fixé verticalement et
bétonné a la base pour éviter tout vandalisme. Ces piquets
sont placés a une distance précise et mesurée (15 a 20m)
en amont des têtes de ravines. Les mesures s'effectuent a l'aide d'un
décamètre et normalement après un événement
pluvieux. L'objectif est de voir la progression par érosion
régressive des têtes de ravines.
1. 4. 2. 5-Elaboration des profils transversaux
des ravines Pour le cubage des matériaux arrachés
le long des ravines, ces profils en travers nous permettent d'estimer les
volumes de matériaux arrachés et suivre aussi l'évolution
des phases d'instabilité. Ces phases sont, comblement, ablation et
stabilité. Cela s'effectue grâce a un dispositif appelé,
<<peigne>>. Il consiste a enfoncer verticalement des piquets a
chaque point du profil d'abord sur les flancs et le fond de la ravine. Les
mesures sont effectuées a partir d'une ficelle verticale (utilisation du
niveau a eau ou fil a plomb) qui relie les piquets placés entre les
berges de la ravine. L'on mesure la largeur maximale des écoulements, la
largeur du lit de la ravine comprise entre les berges abruptes, les distances
des points d'inflexion le long du profil. Les piquets sont en fer a
béton. Le profil en travers est fait tous les 50 m le long de la ravine.
On prend les coordonnées en GPS (Global Positioning System) de chaque
point de profil et de tous les points de sondage effectués dans le fond
de la ravine. L'objectif est de suivre l'évolution des sections
d'écoulement des ravines, l'évolution des berges et fonds des
lits des ravines.
1. 4. 2. 6-Cubage des formes de dépôts
importants
Le sondage se fait a l'aide d'une tarière qu'on
applique a différents points de la surface a cuber selon le quadrillage
choisi. Tous les vingt mètres pour le cône de Wankama et tous les
30 m sur celui de Tondi Kiboro dans les alluvions récentes
déposées en surface. Il s'agit de mesurer les niveaux de
dépôt des alluvions récentes. On les distingue a partir de
la présence des tâches argileuses dans les profils pris par la
tarière au point d'application correspondant. Ensuite l'on prend les
coordonnées cartographiques de chaque point d'application de la
tarière.
Intégrant les données collectées
(coordonnées UTM X & Y des points de sondage, la profondeur des
alluvions récentes mesurées au niveau de chaque d'application de
la tarière) sur le logiciel Surfer. 7, l'on obtient automatiquement les
dimensions, la forme numérisée en 3 dimensions, la superficie et
le volume et la superficie de l'unité géomorphologique
cubée.
1. 4. 2. 7-Mesures des débits liquides et
solides dans les bassins versants étudiés.
Les jaugeages et les prélèvements pour l'estimation
du transport solide sont effectués au niveau des stations de jaugeage
installées par le programme AMMA.
Photo 3: Dispositif de jaugeage à la station
aval zone d'épandage de Wankama (Photos RONGICONI LAURA. Wankama
septembre 2004)
La mesure de débit liquide aux stations de jaugeage
s'effectue à l'aide d'un moulinet (Photo 3) numéro: C 31 avec une
hélice à axe horizontal numéro: 1- 42752 fixé sur
un support (perche rigide). La vitesse ponctuelle du courant se mesure en
comptant le nombre de révolutions de la partie tournante du moulinet
pendant un court intervalle de temps déterminé (10 secondes) avec
un chronomètre. Le dispositif crée alors des impulsions
électriques permettant le comptage du nombre de tours du rotor. La
méthode de jaugeage consiste à mesurer la vitesse du cours d'eau
en divers points (trois) d'une section droite et en
plusieurs points de chaque verticale (trois
généralement). Le débit est calculé graphiquement
ou par logiciel: d'abord on mesure les vitesses en différentes
profondeurs d'une même verticale, puis on calcule l'aire entre les axes
de coordonnées et la courbe p=f (V), et on reporte cette valeur dans un
graphe (m2/s) =f (x) à l'abscisse x où se trouve la verticale
considérée, on répète cette opération pour
toutes les verticales et on obtient le débit en calculant l'aire entre
les axes de coordonnées et la courbe (m2/s) =f (x). Des jaugeages ont
été faits sur l'ensemble des quatre stations installées
sur le bassin versant de Wankama (seule la courbe de tarage de la station aval
Wankama n' a pas été tracée pour le moment) et les
données de jaugeages (1992-1994) des deux stations de Tondi Kiboro nous
ont été fournies par ESTEVES et LAPETITE.
Bidon d'échantillonnage des eaux du ruissellement
un col large
|
|
Support bidon de la perche de prélèvement
des échantillons de charriage
|
|
Support de bidon de la perche de
prélèvement des échantillons Mes
Photo 4: Bidon de prélèvement et les
supports de bidons des perches utilisées, à gauche sur la
photo celui de la perche de prélèvements de débits en
suspension support de bidon de la perche de fond (Photos MAMADOU IBRAHIM
Banizoumbou Août 2004)
Les prélèvements des eaux de ruissellement
permettent de mesurer les matières solides transportées par
les eaux d'écoulements des ravines. Pour les matières
solides en suspension, on prélève avec une
perche d'environ 2 mètres de longueur munie d'un bidon (d'un litre de
volume) Le bidon a un col assez large (Photo 4). Le prélèvement
se fait au pas de temps de 2 minutes au cours de la montée et 5 minutes
à la descente des eaux. Parfois à chaque changement important de
côte à l'échelle. Ici se pose la difficulté du
respect du pas de temps au cours des prélèvements avec parfois
des stations avec deux pics pendant la même crue.
Les prélèvements de débits de fond
s'effectuent avec un dispositif spécifique et expérimental, une
perche manuelle. La base de la perche (Photo 4) est constituée d'un
support de flacon usagé de lait d'un litre de volume. Ce support est
adapté à une perche manuelle (de 2 mètres de hauteur) que
l'on place au fond de la ravine (Photo 5). Les prélèvements se
font au niveau des stations de jaugeage et au moment des
événements pluvieux. A la montée des eaux nous
prélevons un échantillon à chaque 2 minutes et à
chaque 5 minutes à la descente de crue. Nous prélevons à
chaque changement de cote important à l' échelle
liminimètrique pour ne pas rater surtout le pic de la crue. Mais sur ces
stations, nous observons généralement de deux pics de crue ce qui
complique le respect de ces pas de temps des prélèvements. Au
cours de ces prélèvements (fond et suspension) nous notons sur
une fiche la date, la cote à l'échelle limnimètrique
(Photo 5), l'heure du prélèvement, le nom de la station et le
numéro du bidon, l'heure du début et de la fin de la pluie, et
aussi l'heure du début et de la fin du ruissellement.
ond
Echelle limnimètrique de la station de jaugeage
aval
pour lire la
hauteur d'eau
Photo 5: Prélèvements
d'échantillons pour l'estimation de la charge de fond à
la station aval de Tondi Kiboro, à droite de la photo7, l'
échelle limnimètrique de la station (Photos:
MAMADOU IBRAHIM Banizoumbou Août 2004)
L'analyse des échantillons a lieu au laboratoire
d'hydrologie de l'IRD à Niamey pour estimer le poids des matières
solides transportées par les eaux de ravinement: en suspension et de
fond. Les étapes de l'analyse au laboratoire sont, la pesée
humide des échantillons une fois décantés, le passage
à l'étuve à une température de 60° C (car
bechers en plastique) et la pesée à sec des échantillons.
Il s'agit de quantifier la masse de sédiments en g/ l contenue dans
chaque échantillon. Pour déterminer les capacités de
charge en matières solides aux différentes échelles
spatio-temporelles des basins versants. L'on multiplie ensuite le débit
liquide correspondant (tenant compte du rapport hauteur de la goulot du bidon
et cote à l'échelle) à l'heure du
prélèvement de l'échantillon par la concentration en MES
ou en charge de fond pour avoir respectivement les débits solides en
suspension (MES) et les débits solides de fond. La somme des
débits solides MES et celle de la charge de fond donne le transport
solide total.
1. 4. 2. 8-Observations hydrologiques et entretiens
avec des personnes-ressources
Il s'agit d'observer les modes de transferts de flux hydriques
en surface au cours des événements pluvieux. C'est-à-dire
comprendre les sens d'écoulements entre les différentes
unités hydrologiques des bassins étudiés et avec les
sous-bassins voisins. Il faut aussi suivre la dynamique d'évolution
spatiale. A travers les entretiens avec des personnes-ressources nous avons
développé un inventaire des mares et une étude des noms
locaux de ces mares. Nous avons utilisé un guide d'entretien2 avec les
paysans riverains des mares et ravines étudiées et auprès
des personnes ayant collaboré dans d'autres programmes de recherche.
CHAPITRE 2: CARACTERISATION DU CADRE GEOGRAPHIQUE DE
L'ETUDE
2. 1-LE DEGRE CARRE DE NIAMEY
Figure 6: Localisation des bassins versants
étudiés dans le degré carré de Niamey
Le degré carré de Niamey se situe entre les 13 et
14 degrés de latitude Nord, et entre les 2 et 3 degrés de
longitude Est, il couvre une superficie de 11000 km2. Les
caractéristiques générales du degré carré de
Niamey sont typiques d'une grande bande zonale sahélienne. Ses
caractéristiques sont:
-un climat bien caractérisé par une saison des
pluies d'été, 80 % de la pluie annuelle tombe en juillet,
août et septembre, marqué d'un stress hydrique au cours des
épisodes secs de plus de 10 jours sur ces 3 mois;
-un gradient nord-sud des précipitations pour des
périodes pluriannuelles représentatives du gradient moyen au
Sahel (100 mm /degré de latitude);
-un relief très peu marqué avec un
dénivelé maximum de 100 m sur les 11. 000 km2.
-trois grands types de végétations: culture de mil,
jachère3 et brousse tigrée sur les plateaux;
-pas ou peu de système d'irrigation intensif à
l'exception de la vallée du fleuve Niger;
-une bonne stationnarité du régime
météorologique avec peu de phénomènes complexes de
moyenne échelle à l'exception des lignes de grain;
-un régime hydrologique complexe avec une très
forte variabilité spatiale et temporelle de l'infiltration, de
l'écoulement de surface et d'importantes concentrations d'eau libre
(mare) (HOEPFFNER et al. 1994).
Pluviométrie 2004 sur la zone EPSAT (cumul seau)
1520000 1500000 1480000 1460000 1440000
|
|
360000 380000 400000 420000 440000 460000 480000 500000
Figure 7: Isohyètes annuelles dans la zone EPSAT
(16000 km2 cumul seau) 2004 (Source: DESCROIX L. Données
réseau EPSAT)
3 La jachère n'est pas un type de
végétation mais un type d'occupation du sol ; certains
hydrologues et météorologues ne font pas cette distinction.
Pluviométrie 2005 sur la zone EPSAT (cumul seau)
1520000 1500000 1480000 1460000 1440000
|
|
360000 380000 400000 420000 440000 460000 480000 500000
Figure 8: Isohyètes annuelles dans la zone EPSAT
(16000 km2 cumul seau) 2005 (situation jusqu'au 130905 pour l'année
2005) (Source: DESCROIX L. Données
réseau EPSAT)
Il ressort de l'analyse des figures 7 &8, une très
forte variabilité spatio-temporelle de la pluviométrie tant
à l'échelle de l'événement qu'à
l'échelle spatiale. Il est à remarquer que le gradient de
variabilité spatiale est plus fort en 2005 qu'en 2004 surtout au centre
de la zone EPSAT.
2. 2-LE FAKARA
Le Fakara est situé au sud-ouest du Niger en zone
sahélienne. C'est une région située entre le fleuve Niger
et le Dallo Bosso, dans la partie centre-Est du degré carré de
Niamey, . Le canton Fakara ou canton de Dantiandou couvre une superficie
d'environ 500 Km2. Ce canton est limité au nord et nord-ouest
par le canton de Hamdallaye, au nord -est par celui de Tagaza
(Département de Filingué), au sud par celui de Kouré
(Département de Kollo) et au sud-est par les cantons de Harikanassou et
Koygolo. Le département de Kollo occupe la partie centrale de la
Région de Tillabery. Dans le cadre de la récente communalisation,
le canton de Fakara fut érigé en commune rurale de Dantiandou
avec comme chef-lieu de commune, le village de Dantiandou. Chez les populations
locales, le Fakara regroupe tous les plateaux ouest de la vallée du
dallol Bosso. Ils appellent
Zigui, les plateaux situés à l'est du Bosso. De
par cette toponymie locale la traduction du terme Fakara est
controversée, le Fakara serait issu de l'expression «Fari ka ara
» qui veut dire en terme zarma: <<le grand champs obtenu dans
>>champs délimité dans un espace donné (DoukA 2005).
D'autres désignent le Fakara comme l'endroit où la nappe est
moyennement profonde (30 m) et le Zigui où la nappe atteint les 50 m et
le Dallol Bosso où elle est subaffleurante (entretien avec des
personnes-ressources).
3. 2. 1-Les aspects géologiques,
hydro-géologiques et hydrologiques du Fakara
Situés dans la partie Centre-Est du degré
carré, les bassins de Tondi Kiboro et Wankama présentent les
grandes caractéristiques d'ensemble géologique des Iullemmendens
(figure 8). Ces bassins versants font partie de la vallée fossile du
kori de Dantiandou, ancien cours d'eau et affluent de l'importante
vallée fossile du Dallol Bosso qui constitue la partie aval de l'
Azaouak et de l' Azagaret (une dizaine de kilomètres de largeur pour une
longueur de plus de 200 km). Le Dallol Bosso tout comme le Dallol Maouri et son
affluent (le Dallol Foga) constituent les principaux axes de drainage par
lesquels transitaient les eaux recueillies sur la quasi totalité du
bassin des Iullemmendens (DUBOIS & LANG, 1984). Les évolutions
piézomètriques de ces secteurs fermés du degré
carré sont surtout liés à l'endoréisme de ces
derniers et à la taille des bassins versants aussi (AMANI A.
communications séminaire AMMA du 28-10-2005).
Le système hydrographique du Fakara est dominé
par la vallée fossile du kori de Dantiandou. De son origine à 2
km en amont du village de Kollo Loga, à sa confluence avec le Dallol
Bosso, elle fait environ 70 km de long pour un bassin versant de plus de 5645
km2.
Aujourd'hui, le Dantiandou n'est plus fonctionnel, il n'est
qu'un chapelet de mares. Mais il devient fonctionnel sur de très petits
secteurs de débordement de mares qui occupent les fonds de sa
vallée. Cela se produit lors des événements pluvieux
exceptionnels ou à certaines périodes de l'année quand ces
mares débordent et communiquent entre elles. C'est à partir du
village de Garbé Tombo que le Kori Dantiandou atteint le Fakara.
2.2.2-Les caractéristiques
climatologiques
4. 2. 2. 1-Précipitations et
températures
Le Fakara est situé dans la zone sahélienne
entre les isohyètes 500-600 mm de pluie. Il enregistre en moyenne 550 mm
et 37 jours de pluie par an (base de données de l'ILRI ICRISAT 2000). La
saison des pluies dure 3 à 4 mois selon les années pour une
longue saison sèche de 8 à 9 mois. Les pluies proviennent de deux
types de systèmes convectifs. Les lignes de grains avec une
fréquence plus ou moins régulière et les convections
locales. La pluviométrie se caractérise par son inégale
répartition spatiale et temporelle. Au cours de ces deux saisons
d'observations on note le passage de plusieurs systèmes convectifs secs
sur l'ensemble du Fakara. La chronique de pluie de longue durée la plus
proche du bassin de Wankama est celle de Niamey Aéroport (60 km),
supposée représentative à long terme des pluies de Wankama
(LEBEL T., TAUPIN JD. & D'AMATO, N., 1997) Mais même au niveau de
cette station, la variabilité des totaux et moyennes mobiles est
très marquée. La température moyenne annuelle est de
30°c et la moyenne journalière présente un minimum en
décembre -janvier de 24°c et un maximum moyen d' avril de
35°C.
2. 2. 2. 2-Evaporation et humidité
relative
L'humidité relative connaît de fortes variations
à l'échelle de l'année car elle atteint une valeur
maximale de 89% en saison de pluie (juillet-septembre) et une valeur minimale
de 10% ente février et mars (Base de données de l'ILRI ICRISAT,
2000). L'évapotranspiration potentielle atteint 2000 mm par an. Le pic
hygrométrique s'observe au cours du mois d'août et le niveau
faible se situe entre janvier - février.
2. 2. 2. 3-Les vents
La zone sahélienne subit l'influence de deux types de
vents dominants, l'harmattan vent de secteur nord-est, chaud et sec qui souffle
de novembre à mai. La mousson du secteur sud-ouest chaud et humide qui
souffle de juin à septembre. Les vents sont assez réguliers avec
des vitesses faibles de 1. 7 à 2. 9 m/s. D'après AMBOUTA (1994),
l'on note une augmentation de leur vitesse à la fin
de la saison sèche où elle passe à 2.
8-2. 9 m/s. D'après RAJOT (1993) cité par AMBOUTA (1994), les
rafales de vent peuvent atteindre des vitesses supérieures plus de 10 m
/s.
2. 2. 3-Les unités paysagères
Figure 9: Coupe des unités
géomorphologiques et d'occupation des sols (Source: D'HERBES. J.
M et al. -1992)
2. 2. 3. 1-Les plateaux cuirassés et leurs
talus
Ces unités, à pentes régulières de
l'ordre de 0. 6%, constituent de hautes surfaces sommitales qui culminent
autour de 250 m à Banizoumbou (AMBOUTA 1994). Ils couvrent 12462 ha de
la surface totale du Fakara (base de données de l'ILRI/ ICRISAT 2000) et
s'étendent sur des formations géologiques du Continental
terminal. Ces formations s'étalent en surfaces planes sur lesquelles des
dépôts de sables éoliens ont formé des placages
sableux (Figure 9). Le type de formation végétale
caractéristique est la brousse tigrée (Photo 6),
végétation contractée que l'on rencontre sous des climats
arides et semi-arides (AMBOUTA, 1997). D'après SEGHIERI. & al (1994)
sur les plateaux de Sofia Bangou ou Sabara Bangou4, la brousse
tigrée présente des bandes boisées de largeur comprise
entre 25 et 40 m
4 Sofia bangu ou Sabara bangu : Nom local de la mare
du plateau de Sofia. Notons que l'expression Zarma <<Bangu>>
signifie mare ou toute dépression où stagne l'eau du
ruissellement.
et une longueur moyenne de 2 km; des bandes nues de 50
à 75 m de large. Les espèces ligneuses les plus
rencontrées sont essentiellement Guiera senegalensis mais aussi
Combretum glutinosum et Combretum micrantum. Les plantes annuelles les
plus rencontrées sont: Microchloa indica, Cynanotis lanata Les
bandes nues de la brousse tigrée sont occupées par des sols
reposant sur une cuirasse ferrugineuse. Ces sols ont une épaisseur
moyenne de 50 cm (SEGHIERI. & al., 1994). La dynamique de fonctionnement
des deux états de surface est intimement liée.
L'encroûtement des zones nues génère un ruissellement qui
avoisine 80 à 90% et qui s'infiltre dans la bande de
végétation située en aval. Mais, l'infiltration y est
très faible car les cuirasses épaisses de 4 à 5 m sont
à faible profondeur (à environ 50 cm au niveau du plateau de
Sofia sondage installation CAMPBELL Sofia plateau) et parfois affleurantes en
donnant des abrupts en bordure du plateau (AMBOUTA 1994). La dynamique de l'eau
et sa distribution déterminent l'organisation de la
végétation. Les bandes sont perpendiculaires à la
pente.
Photo 6: Vue aérienne de la brousse
tigrée du plateau de Sofia Tondi (Source: INTERPRETATION Photos
Pixy RAJOT TK 2005)
3. 2. 3. 2-Les jupes sableuses
Il s'agit d'un placage de sable rouge homogène à
la base des plateaux, en auréoles, de 600 à 800 m de large
(AMBOUTA 1994). Elles occupent environ 12. 6% de la superficie totale du Fakara
(base de données de l'ILRI ICRISAT 2000). Selon BOULET (1974)
cité par AMBOUTA (1994); les formations de jupes sableuses seraient dues
à des dépôts éoliens (erg ancien) correspondant
à une phase aride du Pléistocène antérieur (50. 000
BP). Les états de surface caractéristiques sont
représentés par des croûtes structurales, de
déflation et d'érosion.
La partie haute des jupes est occupée par des piedmonts
dégradés avec une pente de 5% à moins de 3% (Figure 9).
Sur la partie aval de la jupe sableuse, l'infiltration est très
élevée. Sur l'ensemble de l'unité, le drainage est rapide
et très marqué. Avec la présence de ravines qui convergent
vers les bas-fonds. C'est un vaste espace aux sols sableux occupés par
les jachères et les cultures pluviales.
2. 2. 3. 3-Les bas-fonds
Les bas-fonds sont définis comme des fonds plats ou
concaves des axes d'écoulements temporaires, qui sont inondés
pendant des périodes d'au moins plusieurs heures à plusieurs
jours, et dans lesquels on trouve des sols aux caractéristiques
hydromorphes (PDGBFS 2003). Cette définition, cadre bien avec tous les
bas-fonds du Fakara situés dans la vallée fossile du kori
Dantiandou (PDGDBS. 2003). Les bas-fonds (Figure 9) couvrent une superficie
totale de 5940 ha dans le Fakara (base de données de l'ILRI ICRISAT,
2000). Ce sont des koris qui forment un réseau organisé autour du
grand système du kori de Dantiandou. Le lit de la vallée est
large et peu prononcé sur certains secteurs du fait de l'important
alluvionnement que charrient les eaux de ruissellement. Ces domaines de
bas-fonds sont occupé par endroit de quelques jardins et des cultures
pluviales, très peu de jachères et quelques reliques de
formations en fourrés dominées par les ligneux arborés
notamment Faidherbia albida et de Combretacées pour la strate
arbustive. La végétation ripicole est dominée par
Guiera senegalensis. La strate herbacée est surtout
composée de Cenchrus biflorus, Aristida longiflora, Andropogon
gayanus etc.
2.3-SPECIFICITES DES BASSINS VERSANTS ETUDIES: TONDI
KIBORO ET WANKAMA
On retrouve presque les mêmes topo séquences
géomorphologiques dans les deux bassins versants.
2. 3. 1-Le bassin versant de Wankama
Figure 10: Carte du bassin versant de Wankama Ouest
(Source: MAMADOU IBRAHIM. 2005)
Le bassin versant de Wankama est situé à 65 km
sur la route N°25 qui relie la ville de Niamey à celle de
Filingué. La spécificité des unités
géomorphologiques de ce bassin versant est surtout liée à
sa grande extension et à sa proximité par rapport au site du
village. Une importante zone d'épandage occupe la partie centrale du
bassin et une grande partie des écoulements de la ravine principale
arrivent au delà de cette zone d'épandage. Le bassin versant de
Wankama a une superficie de 1. 9 km2. Cependant, ce bassin la mare de Wankama
ouest est le plus anthropisé. D'ailleurs une autre
spécificité de ce bassin, c'est la présence surtout de
certaines infrastructures des travaux publics comme le goudron de la route
N°25 (Niamey - Filingué) qui le traverse sur plus de 3 km. On note
la présence de six buses reliant la partie ouest du bassin au bas-fond
de la mare ouest. Cinq des six buses drainent des eaux dans le bassin de la
mare ouest. Au niveau du talus du plateau de Pourra, en forme de cratère
(carrières pour la route), il y a des
digues construites par les services des travaux publics pour
protéger le goudron des forts ruissellements qui descendent du plateau
de Pourra.
2. 3. 2-Le bassin versant de Tondi Kiboro
Figure 11: Carte du bassin versant étudié
de Tondi Kiboro
A 70 km à l'Est de Niamey, le bassin versant de Tondi
Kiboro est situé sur le versant-est du plateau de Sofia Tondi (Figure
11). Il a une superficie d'environ 0.7 km2 (Bassin versant de la
ravine étudiée). Il s'agit d'une portion d'espace entre deux
ravines descendantes du même plateau. Ce sont des bassins versants
fortement anthropisés. Cela est dû à de nombreux facteurs
dont l'ancienneté des villages notamment Tondi Kiboro avec plus de deux
siècles d'installation.
2. 3. 3-Représentativité des bassins
versants de Wankama et Tondi Kiboro
Les bassins versants bassins de Wankama et Tondi Kiboro sont
assez représentatifs du Fakara et des secteurs endoréiques du
degré carré sur plusieurs aspects. Du point de vue
morpho-géologique, ces bassins versants sont similaires aux paysages
géologiques des formations du Moyen Niger. L'on retrouve les
mêmes unités géomorphologiques (Plateau-
Talus- Jupes sableuses et bas-fonds dans la partie Centrale Est du degré
carré. La pluviométrie est caractérisée par un
gradient du Nord au Sud tant à l'échelle du Fakara que du
degré carré de Niamey. Cette pluviométrie est typique
d'une zone sahélienne. Le système hydrologique des bassins
étudiés est essentiellement dominé par un réseau de
ravines drainant des eaux des bassins versants endoréiques vers les
mares de fonds de vallées. La mobilité des mares est aussi une
caractéristique importante de la région du Fakara et des
Dallols.
Du point de vue de la végétation, l'on retrouve
la brousse tigrée sur l'ensemble des plateaux du Fakara. Ce type de
formation végétale varie dans le Fakara, selon son faciès
ou son état de dégradation. Sur les versants, la situation est
dominée par des types de formations végétales fortement
anthropisées. Les systèmes cultures-jachères
caractérisent l'occupation du sol dans le Fakara sinon dans toute la
partie Quest du Niger. Les systèmes socio-économiques et
culturels sont caractérisés par une dynamique
démographique galopante et un niveau de pauvreté plus
endémique.
Tableau 5: Poids démographique des principaux
villages riverains des bassins versants étudiés (Source:
Répertoire villages BCR/ RGP/H Niger 2001)
Villages
|
Répartition par sexe
|
Total
|
Nombre de ménages
|
Masculin
|
Féminin
|
|
|
Wankama
|
358
|
376
|
734
|
91
|
Tondi Kiboro
|
134
|
141
|
275
|
34
|
Banizoumbo u
|
525
|
552
|
1077
|
134
|
Total canton
|
12158
|
12790
|
24948
|
3095
|
La pression humaine est liée à la croissance
démographique et l'influence de facteurs climatiques comme la
sécheresse qui devient cyclique. Le village de Banizoumbou est le plus
récent (LQIREAU 1998) mais aussi le plus peuplé (1077 habitants)
(Tableau 5).
Conclusion partielle
La caractéristique principale des basins versants
étudiés outre l'endoréisme, réside dans la
difficulté de leur délimitation géographique
précise. Par exemple les limites entre deux bassins voisins sont
très difficiles à tracer tant sur le plateau de Pourra que sur
celui de Sofia. Sur les versants, les limites des petits bassins des mares
évoluent selon les saisons ou d'une crue à une autre. Il est
aussi très
difficile de définir et distinguer à
l'échelle de quelques années d'observations, la situation
fréquente des fonctionnements hydrologiques des petits bassins versants
endoréiques du Faraka. Mais ces bassins sont représentatifs de la
partie Centrale -Est du degré carré de Niamey.
CHAPITRE 3: RESULTATS DE L'ETUDE
3.1 ANALYSE DES PROCESSUS DE RUISSELLEMENT ET D'EROSION
3. 1.1-Caractéristiques hydromorphomètriques des bassins versants
étudiés
Tableau 6: Quelques caractéristiques
hydromorphométriques du bassin versant de Wankama (Source: MAMADOU,
I. 2004-2005)
Caractéristiques
|
Paramètres
|
Unités
|
Symbole
|
Valeurs
|
Morphologie du bassin versant
|
Superficie du bassin versant
|
Km2
|
A
|
1. 9
|
Relief
|
Altitude maximale
|
m
|
L
|
260
|
Altitude minimale
|
m
|
Hmax
|
210
|
Altitude moyenne
|
m
|
Hmoy
|
235
|
Pente moyenne
|
%
|
Im
|
1. 71
|
Réseau hydrographique
|
Longueur du talweg principal
|
Km
|
Lp
|
3, 5
|
Densité de drainage
|
Km/Km2
|
Dd
|
3, 822
|
|
Temps pour que l'écoulement arrive aux stations
|
minutes
|
mn
|
10 à 40
|
Tableau 7: Quelques caractéristiques
hydromorphométriques du bassin versant de Tondi Kiboro (Source:
MAMADOU I. 2004-05)
Caractéristiques
|
Paramètres
|
Unités
|
Symbole
|
Valeurs
|
Morphologie du bassin versant
|
Superficie du bassin versant
|
Km2
|
A
|
0. 7
|
Relief
|
Altitude maximale
|
M
|
L
|
258
|
Altitude minimale
|
M
|
Hmax
|
233
|
Altitude moyenne
|
M
|
Hmoy
|
245
|
Pente moyenne
|
%
|
Im
|
3. 405
|
Réseau hydrographique
|
Longueur du talweg principal
|
Km
|
Lp
|
0. 784
|
Densité de drainage
|
Km/Km2
|
Dd
|
3, 342
|
|
Temps pour que l'écoulement arrive aux stations
|
minutes
|
mn
|
7 à 35
|
Les réseaux de ravines étant très
développés, la densité de drainage sur les deux bassins
versants est supérieure à 3 km/km2. Malgré la petite
taille de ses bassins, la dynamique hydrique semble très active. La
pente y est assez élevée, particulièrement les biefs
amont. La dénivelée est de 25 m pour une distance de
780 m (Tableau 7) du talweg principal à Tondi Kiboro alors
qu'à Wankama la dénivelé est encore de 50 m mais sur une
distance de 3500 m (Tableau 6).
3. 1. 2-Profils en long des ravines principales
étudiées à
Wankama et Tondi Kiboro
Figure 12: Profil en long de la ravine principale de
Wankama (source:
BOUCHEZ JM. & ALZOUMA I. 2005)
La longueur totale du bassin versant de Wankama est de 3. 5 km
(Figure 12) et la pente moyenne est de 1. 71%. La très faible pente est
une caractéristique majeure des bassins versants du Fakara, sinon de
l'ensemble du degré carré de Niamey. Sur le bassin versant de
Wankama, au niveau du bief aval, la pente est de moins 1% entre le secteur
d'affleurement cuirassé et la station aval (0. 82%)
Figure 13: Profil en long de la ravine principale de
Tondi Kiboro (Source:
MAMADOU I., KLUTH S. JULLIEN C ET DOUKA I. BODO S.
2005)
La longueur totale de la ravine équipée de Tondi
Kiboro est de 784m. Le bief amont à une pente assez forte, ce qui
explique la descente rapide et brusque des eaux du plateau de Sofia. La pente
générale de 2. 071% engendre des écoulements sporadiques
et les temps de réponse du bassin versant assez courts. Malgré
cette pente forte, certains écoulements n'atteignent pas la station
aval. Ces ravines constituent des incisions dans le matériau sableux
d'origine éolienne en place sur le versant adossé au plateau. Le
bief amont a une pente de plus de 4. 21 % (Figure 13).
3. 1. 3-Description des profils en travers des ravines
principales étudiées à Wankama et Tondi Kiboro
L'application du dispositif <<Peigne >> de
façon alternative et ponctuelle, et le long de la ravine ne permet pas
de définir les séquences d'ablation, de comblement et de
stabilité. Il faudrait un suivi très régulier à une
échelle de temps et spatiale bien définie. L'application que nous
avons effectuée sur les ravines de Tondi Kiboro et Wankama est
ponctuelle et s'est posé un problème de discernement et de
distinction des alluvions récentes par rapport à celles plus
anciennes. Cependant les résultats des travaux de mesures des profils en
travers effectués, nous permettent de voir les zones de
dépôts ponctuels, l'importance de la largeur des lits
d'écoulement mais aussi la profondeur de la ravine.
Pour la ravine de Wankama, la situation de cette ravine varie
d'un profil à un autre. La largeur moyenne du lit de crue varie de 1.
75m à 7. 5 m. La profondeur va de 2. 5 m au pied du talus à 30 cm
au niveau des secteurs d'affleurement de la cuirasse située en amont de
la station aval.
A Tondi Kiboro, on assiste à une situation où la
ravine est à une phase de stabilité d'un point de vue ablation de
matériau, mais cela serait confirmé par des suivis
réguliers des profils en travers sur des secteurs bien identifiés
le long de la ravine. Les marques d'érosion actives (dépôt
au fond de la ravine surtout) sont très visibles et l'ampleur varie
d'une crue à une autre. Cela est dû à l'importance du
bassin de réception (partie du plateau de Sofia) et à la
très forte pente et aux apports sédimentaires du versant.
5. 1. 4-Debits et transports solides
3. 1. 4. 1-Pluies enregistrées et
comportements
hydrologiques observés aux stations de
jaugeages dans les
bassins versants de Wankama (2004) et Tondi Kiboro
(2005)
Afin d'estimer les transports solides en 2004, nous avons
utilisé les débits solides en suspension. Car le dispositif de
prélèvements d'échantillons de la charge de fond n'a
été disponible qu'au cours de la période de mesures
2005.
3. 1. 4. 1.1-Aux stations de jaugeage de Wankama en
2004
Tableau 8: Pluies enregistrées et comportements
hydrologiques observés de la station de jaugeage Amont du bassin
versant de Wankama en 2004.
Date de pluie
|
Hauteur pluie au
pluviomètre V1
|
Crues prélevées
|
Comportements hydrologiques de la station
Amont
|
Heure début pluie
|
Heure début ruissellement
|
11/07/2004
|
8
|
-
|
N'a pas ruisselé
|
-
|
-
|
17/07/2004
|
16
|
Oui
|
A bien ruisselé5
|
00: 14
|
00: 32
|
17/07/2004
|
0. 5
|
-
|
N'a pas ruisselé
|
Deuxième pluie suivie à la station Amont
le 17/07/2004 à 14 h45
|
21/07/2004
|
6
|
-
|
N'a pas ruisselé
|
-
|
-
|
26/07/2004
|
8. 3
|
-
|
N'a pas ruisselé
|
-
|
-
|
02/09/2004
|
7
|
-
|
N'a pas ruisselé
|
-
|
-
|
06/09/2004
|
13. 5
|
Oui
|
A bien ruisselé
|
19: 17
|
19: 43
|
08/09/2004
|
16. 7
|
Oui
|
A bien ruisselé
|
21: 08
|
21: 25
|
12/09/2004
|
0. 4
|
-
|
N'a pas ruisselé
|
-
|
-
|
13/09/2004
|
17. 5
|
Oui
|
A bien ruisselé
|
10: 31
|
10: 44
|
|
20/09/2004
|
10. 5
|
-
|
Très faible ruissellement
|
-
|
-
|
Source: MAMADOU I., ALZOUMA I., RONGICONI L., MICHEALA V.
DESCROIX L. BOULAIN N. 2004
Sur les onze pluies suivies à la station Amont, 4 ont
ruisselé. Pour les quatre suivies, les temps mis par les
écoulements pour atteindre cette station sont très variables,
entre 26 minutes à 11 minutes (Tableau 8). Mais la rapidité des
écoulements à atteindre cette station dépend surtout des
hauteurs de pluie enregistrées au niveau du plateau de Pourra, donc le
bassin de réception de ce sous-bassin amont.
Tableau 9: Pluies enregistrées et comportements
hydrologiques observés à la station de jaugeage Amont zone
d'épandage du bassin versant de Wankama en 2004.
Date de pluie
|
Hauteur de pluie
au pluviomètre ZE3
|
Crues prélevées
|
Comportement hydrologique de la station amont
zone d'épandage
|
Heure début pluie
|
Heure début ruissellement
|
20/07/2004
|
32
|
Oui
|
A bien ruisselé
|
5: 41mn
|
5: 55mn
|
02/09/2004
|
5
|
-
|
N'a pas ruisselé
|
-
|
-
|
(Source: MAMADOU I., ALZOUMA I., RONGICONI L., MICHEALA V.
DESCROIX L. BOULAIN N. 2004)
Une seule pluie a ruisselé à la station amont
sur les deux suivies. Cette pluie du 20/07/2004 de 32 mm a
entraîné une forte crue et la station a même
débordé. L'écoulement a atteint en 11mn seulement
après le début de la pluie du 20/07/2004.
Tableau 10: Pluies enregistrées et comportements
hydrologiques observés à la station de jaugeage Aval zone
d'épandage du bassin versant de Wankama en 2004.
Date pluie
|
Hauteur de pluie
au pluviomètre MB1
|
Crue prélevées
|
Comporteme nts hydrologique s à la
station Aval zone d'épandage
|
Heure début pluie
|
Heure début ruissellement
|
20/07/2004
|
34
|
Non
|
A bien ruisselé
|
Débordement à la station Amont zone
d'épandage
|
27/07/2004
|
31
|
Non
|
A bien ruisselé
|
Cette pluie n' a pas été suivi, manque
moyen logistique
|
05/08/2004
|
10
|
-
|
N'a pas ruisselé
|
-
|
-
|
10/08/2004
|
1. 7
|
-
|
N'a pas ruisselé
|
-
|
-
|
18/08/2004
|
20
|
-
|
N'a pas ruisselé
|
-
|
-
|
23//08/2004
|
18. 5
|
OUI
|
A bien ruisselé
|
16: 49
|
17: 22
|
24/08/2004
|
0. 7
|
-
|
N'a pas ruisselé
|
-
|
-
|
30/08/2004
|
38
|
Oui
|
A bien ruisselé
|
15: 37
|
16: 09
|
(Source: MAMADOU I., ALZOUMA I., RONGICONI L., MICHEALA V.
DESCROIX L. BOULAIN N. 2004)
Les écoulements à la station aval zone
d'épandage sont rares. Elle ne ruisselle qu'en cas de très forte
pluie. Pour toute la période de mesures 2004, elle n'a ruisselé
que quatre fois. Plusieurs crues aux stations situées en amont de la
station Aval zone d'épandage ne l'atteignent pas. Parfois les
écoulements dépassent les têtes de la ravine principale
situées à quelques mètres en amont mais sans parvenir
à la station aval zone d'épandage. Les temps mis par les
écoulements pour les deux crues suivies sont
respectivement de 33mn et 32mn (Tableau 10). Les crues rares et les temps mis
(une trentaine de minutes) par les écoulements pour rejoindre cette
station s'expliquent essentiellement par l'importance de l'infiltration au
niveau de la zone d'épandage.
Tableau 11: Pluies enregistrées et comportements
hydrologiques observés à la station de jaugeage Aval du bassin
versant de Wankama en 2004.
Date de
|
Hauteur de
|
Crue
|
Comportements
|
Heure
|
Heure début
|
crue
|
pluie au pluviomètre
|
prélevées
|
hydrologiques de la station
|
début pluie
|
ruissellement
|
|
BV2
|
|
Aval
|
|
|
02/08/2004
|
24
|
Oui
|
A ruisselé à
|
5: 25mn
|
5: 46mn
|
07/08/2004
|
24. 5
|
Oui
|
A ruisselé à
|
22: 47mn
|
23: 33mn
|
21/08/2004
|
20. 5
|
Oui
|
A ruisselé à
|
2: 39mn
|
3: 04mn
|
24/08/2004
|
0. 3
|
Oui
|
A ruisselé à
|
17: 03
|
18: 05
|
(Source: MAMADOU, I., ALZOUMA I., RONGICONI L., MICHEALA V.
DESCROIX L. BOULAIN N. 2004)
A la station aval, nous avons effectué des
prélèvements au cours de quatre crues. Les comportements
hydrologiques observés sont liés à un ensemble de
facteurs. La topographie (pente faible 0. 82% pour ce bief aval) et
l'affleurement rocheux cuirassé en haut du bief aval qui activent les
écoulements. Les éléments anthropiques tels que les buses
(buses N°5 et N°6, N°7, partie aval, en descendant du plateau
vers le village) sont aussi des sources de multiplication de secteurs d'apports
en eaux vers le bassin. Il y a aussi l'importance des ravines secondaires qui
collectent les ruissellements de vastes croûtes d'érosion de la
rive gauche de la ravine principale. La situation géographique de la
station explique aussi la lenteur de l'écoulement
(généralement plus de 30mn). Les multiples secteurs d'apports
à l'écoulement de la partie aval du bassin expliquent le
caractère torrentiel des comportements hydrologiques en cas de fortes
pluies sur le bassin, d'ailleurs la passerelle de jaugeage a été
endommagée plusieurs fois. On observe aussi d'importants bancs
d'alluvions dans la partie amont et aval. L'écoulement aval dure aussi
plus longtemps. L'on peut aussi remarquer plusieurs remontées des eaux
au cours de la même crue.
Les comportements hydrologiques des stations de jaugeage dans
le bassin versant de Wankama varient d'une station à une autre et selon
la pluie aussi. Même s'ils restent lier à la hauteur ou à
l'intensité de la pluie, plusieurs facteurs comme la pente, l'importance
de certains états de surface et les actions de
l'homme (buses, goudron etc) rendent plus complexes les
comportements hydrologiques de ce petit bassin versant endoréique.
3. 1. 4.1. 2-Aux stations de jaugeage Tondi Kiboro
en 2005 Après la pluie du 19/07/2005, nous avons jugé utile
de ne continuer à prélever qu'au niveau d'une seule des deux
stations (Aval) afin d'avoir une bonne série de données
(transport solide) par station.
Tableau 12: Pluies enregistrées et comportements
hydrologiques observés à la station Amont Tondi Kiboro en
2005
Date de la pluie
|
Hauteur pluie
|
Crues prélevées
|
Comportements hydrologiques à la station
Amont
|
Heure début pluie
|
Heure début ruissellement
|
02/07/2005
|
12, 5mm
|
Oui
|
A bien ruisselé
|
05: 58
|
06: 21
|
10/07/2005
|
8mm
|
-
|
Très faible ruissellement
|
-
|
Nous étions à l' Aval.
|
17/07/2005
|
9. 5mm
|
Oui
|
A bien ruisselé
|
12: 40
|
12: 55
|
19/07/2005
|
15mm
|
Oui
|
A bien ruisselé
|
23: 13
|
23: 20
|
29/08/2005
|
9mm
|
-
|
Très faible ruissellement
|
-
|
Nous étions à l' Aval.
|
01/09/2005
|
12, 5mm
|
Non
|
A bien ruisselé
|
-
|
-
|
03/09/2005
|
7mm
|
Non
|
A bien ruisselé
|
-
|
-
|
(Source: MAMADOU, I., KLUTH S. JULLIEN C ET DOUKA I. BODO S.
2005)
A la station Amont de Tondi Kiboro, nous avons
prélevé entre le 30 juin 2005 et le 15 septembre 2005 que 3
pluies (Tableau 12). Les comportements hydrologiques observés à
la station Amont de Tondi Kikoro sont: la rapidité avec laquelle
l'écoulement arrive à la station Amont et le caractère
torrentiel des écoulements. Par exemple, 7mn après le
début de la pluie du 19/07/2005, la station a ruisselé. Mais il
faut aussi noter l'importance de la pente sur ce bief Amont (4. 214%). Cette
station ruisselle parfois avec des pluies de moins 7 à 10 mm. La station
amont a ruisselé avec 7mm le 03/07/2005, cela s'explique en partie par
l'importance (hauteur et intensité) de cette pluie sur les plateaux de
Sofia. Au cours de certains événements pluvieux, la station Amont
ruisselle bien mais les écoulements s'arrêtent parfois à
quelques mètres avant la station Aval, ou atteignent la station aval
avec un écoulement très faible (couvrant difficilement les
dépôts d'alluvions de la crue précédente): cas des
pluies du 02/07/2005, du 10/07/2005, du 15/07/2005, du 29/08/2005et la pluie du
17 août 2005.
Tableau 13: Pluies enregistrées et comportements
hydrologique observés à la station aval de Tondi Kiboro en 2005
(Source: MAMADOU I., KLUTH S. JULLIEN C ET DOUKA I. BODO S. 2005.
*Deuxième)
Date de la pluie
|
Hauteur pluie Au
pluviomètre CTI6
|
Crues prélevées
|
Comportements hydrologiques à la station
Aval
|
Heure début pluie
|
Heure début ruissellement
|
08/07/2005
|
36mm
|
Oui
|
A bien ruisselé
|
08: 45
|
09: 24
|
10/07/2005
|
8mm
|
-
|
N'a pas ruisselé
|
Très faible ruissellement à la
|
|
|
|
|
station Amont sans atteindre
|
|
|
|
|
celle d'Aval
|
15/07/2005
|
12, 5mm
|
-
|
N'a pas ruisselé
|
Au cours de cette pluie la station
|
|
|
|
|
amont a bien ruisselé mais l'
|
|
|
|
|
écoulement n'a pas atteint celle
|
|
|
|
|
d'Aval, les flux d'écoulements se
|
|
|
|
|
sont infiltrés à quelques mètre
|
|
|
|
|
de la station Aval.
|
31/07/2005
|
14mm
|
Oui
|
A bien ruisselé
|
03: 40
|
03: 49
|
04/08/2005
|
26mm
|
Oui
|
A bien ruisselé
|
20: 59
|
21: 16
|
06/08/2005
|
14mm
|
Oui
|
A bien ruisselé
|
15: 30
|
16: 05
|
08/08/2005
|
2mm
|
-
|
N'a pas ruisselé
|
Aucune des deux stations n'a
|
|
|
|
|
ruisselé
|
12/08/2005
|
5mm
|
-
|
N'a pas ruisselé
|
Aucune des deux stations n'a
|
|
|
|
|
ruisselé
|
15/08/2005
|
16, 5mm
|
Oui
|
A bien ruisselé
|
05: 09
|
05: 26
|
16/08/2005
|
27mm
|
Oui
|
A bien ruisselé
|
02: 30
|
02: 48
|
17/08/2005
|
16mm
|
Oui
|
A bien ruisselé
|
08: 00
|
08: 28
|
17/08/2005*
|
14mm
|
Oui
|
A bien ruisselé
|
14: 30
|
14: 50
|
29/08/2005
|
9mm
|
-
|
N'a pas ruisselé
|
Faible ruissellement à la
|
|
|
|
|
station Amont sans atteindre
|
|
|
|
|
celle d'Aval
|
01/09/2005
|
12, 5mm
|
Oui
|
A bien ruisselé
|
16: 01
|
16: 21
|
03/09/2005
|
7mm
|
Oui
|
A bien ruisselé
|
02: 45
|
02: 49
|
08/09/2005
|
16, 5mm
|
Oui
|
A bien ruisselé
|
05: 17
|
05: 37
|
Les comportements hydrologiques de la station aval de Tondi
Kiboro sont assez complexes. Cela s'explique par un ensemble de facteurs
internes et externes aux
6 Le pluviomètre CTI est celui de
référence pour nos mesures et observations car se situant
à moins de 100 m des deux stations de jaugeage de Tondi Kiboro (
Coordonnées UTM: 0467323 & 1497730) Mais deux pluviographes sont
aussi installés dont 1 en amont en bordure du plateau de Sofia et le
deuxième à miversant du bassin versant étudié de
Tondi Kiboro.
caractéristiques morpho-climatiques du bassin versant.
D'abord la position de la station dans le bassin, elle est située
à moins de 40 mètres de la zone de rupture de pente (les
cônes de déjection coalescents). Cette position explique la
présence d'importants bancs d'alluvions dans le fond de la ravine (peu
avant la station et en amont surtout). Ces bancs d'alluvions retardent
l'écoulement car ils favorisent l'infiltration.
Le caractère très variable de la pluie sur le
plateau: son intensité, sa fréquence influencent non seulement
les écoulements de la station amont mais aussi ceux de la station aval
de Tondi Kiboro. A titre illustratif, nous avons observé une crue aux
deux stations de la ravine équipée (15/08/2005 avec 16. 5 mm)
(Tableau 13). Alors que sur celle non équipée située
à quelques mètres au Sud de la ravine étudiée,
l'écoulement n'a pas atteint la zone d'épandage formée par
les cônes coalescents des deux ravines à mi-versant. La
fréquence des pluies est importante dans l'explication des comportements
hydrologiques des stations de Tondi Kiboro, car cette régularité
conditionne non seulement la rétention hydrique des sols du bassin mais
surtout les débordements de la petite mare du plateaux de Sofia
située non loin de sa bordure Est (près du campement). C'est le
cas de la pluie du 17/08/2005 (Tableau 13). Les apports de débordements
de cette petite mare explique l'accentuation des deux pics lors des crue
observés sur différentes stations. Les débordements de
cette mare influencent et activent directement les apports par ruissellement en
nappe du plateau. Ces débordements semblent expliquer la forte
fréquence de deux remontées d'eaux aux stations de Tondi Kiboro.
Les temps que mettent les écoulements pour atteindre la station aval de
Tondi Kiboro, sont très variables: 9mn pour la crue du 31/07/2005, 20mn
pour celle du 01/09/2005 et 7mn pour celle du 03/09/2005.
Le ruissellement de façon générale dans
les bassins versants du Fakara est lié à la saturation locale de
certains états de surface notamment les croûtes d'érosion
qui ruissellent en premier lieu: notion d'écoulement hortonien. C'est
à dire à partir d'une hauteur de pluie donnée, moins de 7
mm pour les croûtes d'érosion (Tondi Kiboro) et moins de 5 mm pour
la surface cuirassée (plateaux de Sofia par exemple), les croûtes
atteignent facilement le niveau de saturation, rapidement elles ruissellent en
nappe (données Parcelles d'érosion ALZOUMA et observations de
terrain 2004 & 2005). C'est ce type de ruissellement que TRICART (1972)
qualifie de ruissellement de battance qui occasionne le glaçage;
la pellicule superficielle du sol s'imperméabilise et
l'eau s'infiltre mal. Le ruissellement se produit bien que les couches proches
de la surface soient loin d'être saturées. La redistribution de
l'eau sur les versants du Fakara se fait par un ruissellement hortonien qui est
ensuite concentré dans les ravines. Les discontinuités
d'écoulements et de l'infiltration constatées (DESCONNETS (1994)
sur les comportements hydrologiques des stations au cours de ces deux
années de mesures tant à Wankama qu'à Tondi Kiboro
confirme bien l'hypothèse d'ESTEVES & LAPETITE sur l'importance de
l'infiltration dans les fonds des ravines.
4. 1. 4. 2 Les débits d'écoulements
et les transports solides mesurés dans les ravines principales des
bassins versants de Wankama et Tondi Kiboro
3.1. 4. 2.1 Les débits et les transports
solides sur le bassin versant de Wankama: stations Amont; Amont zone
d'épandage; Aval zone d'épandage et aval
a) Les débits
-A la station de jaugeage amont de Wankama
|
1
|
0,9 0,8 0,7 0,6 0,5 0,4 0,3 0,2 0,1 0
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
y =
|
0,0006x2 + 0,0071x + 0,0466
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
0 5 10 15 20 25 30 35
Cotes (cm)
|
|
Figure 14: Courbe de tarage de la station de jaugeage
Wankama Amont (Source: DESCROIX L. & BOUCHEZ JM.
2004)
A la station Amont, les débits jaugés varient de
0. 171 à 0. 941 m 3 en 2004 (Figure 14). La montée tout comme la
descente des eaux à cette station sont brusques.
-A la station de jaugeage amont zone d'épandage de
Wankama
|
2
,5
|
2
1,5
1
0,5
0
DetlitS (m s) "
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
y = 0,0002x2 + 0,0345x
|
- 0,1865
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
0 10 20 30 40 50 60
Cotes (cm)
|
|
Figure 15: Courbe de tarage de la station de jaugeage
Wankama amont zone d'épandage (Source: DESCROIX L. & BOUCHEZ
JM. 2004)
Au niveau de cette station, les débits jaugés en
2004 sont aussi forts (Figure 15) C'est la zone où se concentrent les
eaux du bassin supérieur de Wankama. Le débit maximum
jaugé est de 2. 01 m3 /s. La montée des eaux est très
brusque avec parfois des cas de débordement de la station. C'est
à ce niveau que la ravine collecte le gros des écoulements de la
partie supérieure du bassin.
-A la station de jaugeage aval zone d'épandage
de Wankama
|
1 2
|
,
1
0 , 8 0 , 6 0 , 4 0 , 2 0
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
y = 0 , 0 0 2 1x 2 - 0 , 0
|
4 0 6 x + 0 , 2 3 1 9
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
B a s d e al c o u r
|
b e à r e v o ir
|
|
|
|
|
|
0 5 1 0 1 5 2 0 2 5 3 0 3 5
C o t e s ( c m )
|
|
Figure 16: Courbe de tarage de la station de jaugeage
Wankama aval zone d'épandage (Source: DESCROIX L. & BOUCHEZ
JM. 2004)
Cette station de jaugeage située en aval de la zone
d'épandage ne ruisselle qu'en cas de pluies intenses. Plusieurs pluies
qui ruissellent à la station amont zone d'épandage n'atteignent
pas la station aval zone d'épandage. Ceci montre l'importance de
l'infiltration dans la zone d'épandage située à mi-versant
du bassin étudié à Wankama. Le débit maxi
jaugé sur cette station est de 1m2 /s (Figure 16). D'ailleurs MASSUEL S.
et al., (2003), à travers un modèle hydrologique appliqué
à cette zone d'épandage située à mi-versant du
bassin élémentaire de Wankama, suggèrent que 92% des
volumes alimentant cette zone d'épandage s'infiltrent sur le premier
hectare amont. Ce modèle tend à montrer que les volumes
infiltrés ne sont pas négligeables même vis à vis de
la recharge de la nappe.
-A la station de jaugeage aval de
Wankama
Les jaugeages effectués en 2004 et 2005 n'ont pas permis
d'étalonner la station Wankama aval.
b) Transports solides en suspension
· A la station Amont de Wankama en
2004
-Crue du 17 juillet 2004 à la station
amont
Debit liquide en II
|
40 35 30 25 20 15 10
5
0
|
|
500 450 400 350 300 250 200 150 100 50
0
|
debit solide MES en g/F.
|
Heure
débit liq en l/s Mes en g/s
Figure 17: Transport solide en suspension à la
station Amont de Wankama: crue du 17 juillet 2004 (Source: MAMADOU
IBRAHIM 2004) Au cours de cette crue du 17 juillet 2004, les
débits solides en suspension sont important à la station amont
de Wankama, les particules en suspension ont atteint un débit maximum
d'environ 500g/s. Cela est dû aux forts débits liquides
enregistrés variant entre 40l/s à 4l/s (Figure 17).
Il faut aussi remarquer que la crue solide a été
légèrement précoce.
-Crue du 6 septembre 2004 à la station
amont
Heure
4,5
50
Debits solides en g/s
45
Debits liquides en I/s
4
40
3,5
35
3
30
2,5
25
2
20
1,5
15
1
10
0,5
5
0
0
débit liq en l/s Mes en g/s
Figure 18: Transport solide en suspension à la
station Amont de Wankama: crue du 6 septembre 2004
La figure 18 montre bien que les faibles débits liquides
traînent de très faibles débits en suspension.
-Crue du 8 septembre 2004 à la station
amont
Debit liquide en I/s
15
10
5
0
débit liq en l/s Mes en g/s
Heure
400
600
500
300
200
0
100
Debit solide MES en g/s
Figure 19: Transport solide en suspension à la
station Amont de Wankama: crue du 08 septembre 2004 Le 8
septembre 2004 à la station amont, on remarque que les débits
solides sont encore importants avec des pics plus de 600g/s au cours de
cette crue bien que les débits liquides soient assez faibles et
compris entre 2 et 14l/s. La figure 35
Debit liquide en Vs
100
60
40
20
80
0
débit liq l/s Mes en g/s
Heure
400
800
600
200
0
1400
1200
1000
Debits solide Mes en g/s
montre des pics de crue liquide et de très fortes
variations de la crue solide en suspension.
-Crue du 13 septembre 2004 à la station
amont
Debit liquide en Us
35
30
25
20
15
10
5
0
débit liq en l/s Mes en g/s
Heure
400
600
500
300
200
0
100
Debit solide MES en g/s
Figure 20: Transport solide en suspension à la
station Amont de Wankama: crue du 13 septembre 2004
On ne remarque pas de différence sensible à
l'échelle temporelle sur les masses de particules solides
transportées en suspension et malgré les importantes variations
de débits liquides. Pour cette crue du 13 septembre2004, l'on observe
deux pics de crues solides en suspension et que le pic solide de fin de crue
est plus important que celui de la remontée des eaux (Figure 20).
- A la station Amont zone d'épandage de Wankama en
2004
-Crue du 20 juillet 2004 à la station amont
zone d'épandage
Pendant cette crue du 20 juillet 2004, la station amont zone
d'épandage a même débordé. L'on a enregistré
des débits liquides maxi de plus de 90l/s. Les trois pics solides MES de
la figure 21 ont été nettement plus précoces que les pics
liquides. Les débits MES sont très importants avec avoisinant les
1400g/s. La crue liquide a été fortement instable avec de
très brusque remontée d'eau à la station.
· A la station Aval zone
d'épandage de Wankama en 2004
-Crue du 23 Août 2004 à la station aval
zone d'épandage
Debits liquides en Us
14000
12000
10000
6000
4000
2000
8000
0
M es en g/s débit liq
H e u re
400
800
600
200
0
1600
1400
1200
1000
Debits solides MES en g/s
Figure 22: Transport solide en suspension à la
station Aval zone d'épandage de Wankama: crue du 23 août
2004
La station aval zone d'épandage de Wankama ne ruisselle
qu'en cas de fortes pluies sur le bassin versant, du fait de sa situation
géographique en aval de la zone d'épandage à mi-versant
(de forte infiltration surtout). Les débits solides MES pour cette crue
varient entre 100 et 14000g/s. Cela montre toute l'importance du transport
solide à travers cette zone. Rappelons qu'un réseau dense de
ravines secondaires drainent cette partie du bassin versant de Wankama.
Cependant on observe au cours de cette crue que l'écoulement a connu
deux phases dont la deuxième est plus brusque et plus importante que la
deuxième. Cela s'explique par le temps assez long que mettent les
écoulements pour parvenir au niveau de cette station (plus de 30
minutes, tableau 10) et la forte capacité de rétention hydrique
liée à la zone d'épandage.
-Crue du 30 Août 2004 à la station aval
zone d'épandage
Debits liquides en Vs
2500
2000
1500
1000
500
0
débit liq Mes en g/s tot
Heure
25000
20000
5000
0
15000
10000
Debits solides en g/s
Figure 23: Transport solide en suspension à la
station Aval zone d'épandage de Wankama: crue du 30 Août
2004
Pour cette crue du 30 Août 2004 à la station aval
de Wankama, l'on remarque que les débits solides et liquides sont assez
forts. Sur la courbe des débits solides MES, qu'ils sont très
variables d'un prélèvement à un autre. Tout comme
l'écoulement varie constamment et devient plus important en fin de crue.
Il faut aussi remarquer que les forts débits liquides entraînent
les plus importants transports en MES.
3.1. 4. 2.2 Les débits et les transports
solides sur le bassin versant de Tondi Kiboro
a) Les débits
-Sur la station amont de la ravine équipée
par AMMA à Tondi Kiboro
67
E ta lo n n a g e d u 0 1/0 1/9 3 au 3 1 /12
/94
1 4 0 0
1 3 0 0
1 2 0 0
1 1 0 0
1 0 0 0
4 0 0
2 0 0
9 0 0
8 0 0
7 0 0
6 0 0
5 0 0
3 0 0
1 0 0
0
Debit en lie
- 3 0 7 0 1 7 0 27 0 3 7 0 4 7 0 5 7 0 6 7 0
H a u t e u r e n c m
Figure 24: Courbe de tarage de la station de jaugeage
Tondi Kiboro amont7 (Sources: Données
jaugeages Tondi Kiboro ESTEVES ET LAPETITE (1993-1994)
Sur cette station le débit maxi jaugé
dépasse l300 l/s au cours de la période d'étalonnage du
01/01/93 au 31/12/1994 (Figure 24). La montée de crue est beaucoup plus
brusque au niveau cette station. Ceci s'explique par sa situation
géographique et à l' effet de la pente.
7 La station Amont de Tondi Kiboro
équipée par AMMA correspond à la station A d'ESTEVES et
LAPETITE (1992-1994)
-Sur la station aval de la ravine
équipée par AMMA à Tondi Kiboro
Etalonnage du 01/01/93 au 31/12/94
Debit en Ws
1300
1200
1100
1000
400
200
900
800
700
600
500
300
100
0
100 110 120 130 140 150 160 170 180 190 200 210
Hauteur en cm
Figure 25: Courbe de tarage de la station de jaugeage
Tondi Kiboro aval8 (Sources: Données jaugeages Tondi
Kiboro ESTEVES ET LAPETITE 1993-1994)
On note de très forts débits, un maxi jaugé
de plus de 1. 3 m3 /s au cours de l'étalonnage du 01/01/93 au 31/12/1994
(Figure 25).
b) Les transports solides en suspension et charriage
de fond: cas du bassin versant de Tondi Kiboro en 2005.
8 La station de jaugeage aval de la ravine
équipée par AMMA à Tondi Kiboro correspond à la
station de jaugeage C d'ESTEVES et LAPETITE (1993-1994)
*A la station Amont de Tondi Kiboro en
2005
-Crue du 02 juillet 200 à la station Amont:
suspension
Figure 26: Transport solide en suspension à la
station Amont de Tondi Kiboro: crue du 02 juillet 2005
Au cours de cette crue du 2 juillet 2005, l'on remarque que
les pics d'intensité et celui des matières solides en suspension
coïncident. L'intensité de la pluie est bien un facteur
déterminant dans la mobilisation des matières solides par les
eaux du ruissellement. Au cour de cette pluie, l'intensité est assez
forte, le pic dépasse 2. 5 mm/mn.
-Crue du 17 juillet 200 5 à la station Amont:
suspension
Figure 27: Transport solide en suspension à la
station Amont de Tondi Kiboro: crue du 17 juillet 2005
On observe plusieurs pics pendant la crue solide, mais les
débits liquides varie faiblement malgré le pic
élevé d'intensité de pluie enregistré en milieu de
crue.
-Crue du 19 juillet 200 5 à la station Amont:
suspension et charriage de fond
Figure 28: Transport solide en suspension et charriage
de fond à la station Amont de Tondi Kiboro: crue du 19 juillet
2005
Sur cette figure 28, on observe l'importance de la charge de
fond. Ces débits solides de fond atteignent 8000 g/s. Ces débits
solides de fond dominent tout le transport solide dans ce bassin versant de
Tondi Kiboro.
* A la station Aval de Tondi Kiboro en 2005
-Crue du 8 juillet 200 5 à la station Aval:
suspension
Figure 29: Transport solide en suspension à la
station Aval de Tondi Kiboro: crue du 8 juillet 2005
Sur cette figure 29, l'on remarque que l'intensité de
la pluie est assez importante, ce qui fait explique la faible variation des
débits liquides. L`on observe les pics d'intensité de pluie
entraînent des pics de charriage assez significatifs au milieu de cette
crue.
- Crue du 31 juillet 2005 à la station aval de
Tondu Kiboro: suspension
Figure 30: Transport solide en suspension et charriage
de fond à la station Aval de Tondi Kiboro: crue du 31 juillet
2005
Pour cette crue, les prélèvements ont
été effectués en fin de pluie, ce qui ne permet pas de
coupler ces données de débits liquides et solides à
l'intensité de la pluie. Pour ce genre de crue, les temps que mettent
l'écoulement pour parvenir à la ravine sont faibles (9mn, Tableau
13). Les débits enregistrés sont faibles mais les transports
solides en suspension est important notamment en début de crue (Figure
30).
-Crue du 4 Août 2005 à la station aval
de Tondu Kiboro: suspension et charriage de fond
Figure 31: Transport solide en suspension et charriage
de fond à la station Aval de Tondi Kiboro: crue 4 Août
2005
La crue du 4 Août a enregistré de très
forts débits liquides et un important charriage de fond. Le pic de la
charge de fond atteint 35000 g/s. Ceci est lié aux fortes
intensités de la pluie enregistrées et de façon
régulière (Figure 31). Ce sont les fortes pluies du début
du mois d'Août.
-Crue du 6 Août 2005 à la station aval de
Tondu Kiboro: suspension et charriage de fond
Figure 32: Transport solide en suspension à la
station Aval de Tondi Kiboro: crue du 6 août 2005
Les débits liquides et la charge solide de fond sont
aussi proportionnels. Les forts débits liquides entraînent une
charge de fond importante. Les pics de la charge de fond sont encore plus
précoces que ceux de la crue liquide (Figure 32).
-Crue du 15 Août 2005 à la station aval de
Tondi Kiboro: charriage de fond
Figure 33: Transport solide en charriage de fond
à la station Aval de Tondi Kiboro: crue du 15 août
2005
Debits liquides en I/
10
4
8
6
2
0
débit liq en l/s Mes en g/s DS fond trans
Heure
4000
2000
7000
6000
5000
3000
0
1000
Debits solides en gh
Au cours de cette crue, l'on remarque une collé ration
entre l'intensité de la pluie et les débits liquides.
-Crue du 16 Août 2005 à la station aval
de Tondu Kiboro: suspension et charriage de fond
Debits liquide en Us
40
50
30
20
10
0
débit liq Mes en g/s Ds Fond en g/s
Heure
2000
3000
0
1000
Debits solides en g/s
Figure 34: Transport solide en suspension et charriage
de fond à la station Aval de Tondi Kiboro: crue du 16 août
2005
Il est à noter pour ces crues du mois d'Août, que
les débits solides restent encore assez vigoureux. A cette
période de la saison, le transport solide est encore très
important (charriage, pic de près 3000 g/s et suspension) malgré
la présence d'une couverture herbacée bien
développée au courant de la mi-Août dans ce bassin. Ceci
s'explique sans doute par le fait que l'essentiel des particules
transportés proviennent de la ravine elle -même surtout en plus
des apports sédimentaires des zones dégradées azonale dans
le bassin: croûtes d'érosion (des pertes en terres de 150g/m2 /an
en 2004, DESCROIX et al. 2005).
-Crue du 17 Août 2005 à 8h 30 mn
à la station aval de Tondu Kiboro: suspension et charriage de
fond
Pour la crue du 17 Août à 8h30mn, l'on remarque de
fortes variations de la charge de fond, par contre la crue liquide n'a pas
fortement variée (Figure 35).
-Crue du 17 Août à 14h 30mn 2005
à la station aval de Tondi Kiboro: suspension et charriage de
fond
Figure 36: Transport solide en suspension et charriage
de fond à la station Aval de Tondi Kiboro: crue du 17 août
à 14 h 30 mn en 2005
Les tendances à la baisse des débits solides
observées généralement en Afrique (LAMACHERE J-M., 2000;
KARAMBIRI H., 2003) n'ont pas été observées pour ces crues
à forts débits du mois d'Août dans le bassin versant de
Tondi Kiboro. Pour cette crue, le pic de la charge solide de fond
dépasse de loin les 15000g /s (Figure 36).
-Crue du 1er septembre 2005 à la station aval
de Tondu Kiboro: suspension et charriage de fond
Tout comme au cours du mois d'Août, les charges solides
restent élevées nonobstant des débits liquides faibles en
septembre: entre 500 à 2500g /s pour une crue liquide de 6 à 12 l
/s (Figure 37).
-Crue du 3 septembre 2005 à la station aval de
Tondu Kiboro: suspension et charriage de fond
Debits liquides en Vs
10
4
2
8
6
0
débit liq en l/s Mes en g/s Ds fond en g/s
HEURE
400
200
800
600
0
1000
Debits solides en g/s
Figure 38: Transport solide en suspension et charriage
de fond à la station Aval de Tondi Kiboro: crue du 3 septembre en
2005
Sur cette figure 38, les débits liquides varie
faiblement, cela est dû aux intensités fines qui
caractérisent les pluies de septembre. Mais les charges solides au cours
de cette crue ont légèrement chuté. Mais cela semble
lié plus au rythme de la pluie (intensité) qu'au rôle de la
couverture végétale.
-Crue du 8 septembre 2005 à la station aval de
Tondu Kiboro: suspension et charge de fond
Figure 39: Transport solide en suspension et charriage
de fond à la station Aval de Tondi Kiboro: crue du 8 septembre en
2005
Pour cette crue, les pics d'intensité du pluviogramme
coïncident avec les charges de fonds entraînées par cette
crue. Par contre les forts débits liquides font suite aussi aux
intensités maxi enregistrées (Figure 39).
Conclusion partielle
Les régimes hydrologiques des ravines du bassin versant
de Wankama et Tondi Kiboro dépendent non seulement de ceux des pluies
tombées mais surtout des comportements hydriques des plateaux et des
vastes surfaces nues des versants. L'analyse des profils en long des ravines et
la lecture des courbes de tarage des différentes stations de jaugeages,
montrent que les écoulements dans les ravines des petits bassins
sahéliens sont rapides et sont très liés aux
précipitations tombées dans les bassins. L'infiltration est
très importante dans les fonds de ravines. Le ruissellement est assez
important. Ces régimes hydrologiques se caractérisent par une
grande variabilité spatio-temporelle. L'écoulement dans les
ravines de Wankama et Tondi Kiboro est sporadique et l'écoulement de
base est absent. A ce niveau DESCONNETS & al. (1995) affirment que quelle
que soit l'échelle d'observation, il existe une très forte
discontinuité spatio-temporelle de l'infiltration et de
l'écoulement. La montée et la descente des eaux sont très
brusques. Cela s'explique par la rapidité avec laquelle les zones
encroûtées atteignent leur niveau de saturation. En plus le
rôle de la pente est assez significatif. L'analyse des facteurs
physico-géographiques des bassins versants étudiés en
particulier et dans l'ensemble du Fakara permet de tirer les conclusions
suivantes:
-les facteurs morphométriques sont favorables à
l'écoulement superficiel;
-la densité de drainage est encore forte au vu de
l'important réseau de ravines actives de formes et de tailles
variables;
-les facteurs lithologiques sont aussi favorables à
l'infiltration des eaux. Ces bassins de Wankama et Tondi Kiboro
présentent des structures lithologiques essentiellement sableuses
à la descente des plateaux gréseux et cuirassés;
-l'état du couvert végétal est aussi
favorable au ruissellement et par conséquent à l'érosion
et au transport solide.
Pour l'ensemble des crues liquides et solides
étudiées et suivies aux stations de jaugeages amont, Amont et
Aval zone d'épandage du bassin de Wankama en
2004, nous tirons quelques leçons importantes sur les
transports solides en suspensions dans le bassin versant de Wankama:
-les pics de crues solides MES sont plus précoces que les
pics de crues liquides;
-le mode transport solide en suspension est assez important,
surtout sur la zone d'épandage;
-les débits solides MES sont proportionnels au
débits liquides enregistrés. Mais comme les quelques jaugeages
effectués n'ont pas permis de tracer la courbe de tarage de la station
Aval de Wankama, nous ne pouvons pas présenter pour le moment les
données de transport solide en suspension de cette station. Mais ils
seront disponible dans les prochaines publications.
Les prélèvements et suivis intermittents entre
les quatre stations de Wankama au cours de la saison 2004 ne permettent pas de
faire des analyses à l'échelle temporelle: mensuelle, en
début de saison, milieu et fin de saison afin de comparer les
données selon les sous - bassins.
3.1.5 Le ravinement
3.1.5.1-Réseaux et typologie des ravines dans
les bassins versants étudiés de Wankama et Tondi
Kiboro
3. 1. 5. 1.1-Situation des réseaux de ravines
sur le bassin versant de Wankama entre 1950 et 2004
-Le réseau de ravines en 1950
Figure 40: Réseau de ravines secondaires et
principale dans le bassin versant de Wankama en 1950 (source: MAMADOU
IBRAHIM 2004)
En 1950 (photos aériennes), on en dénombre que
2855 m de réseau de ravines pour 3 points de jonctions (Figure 40) A
partir des photos aériennes de 1950, l'on remarque que les mares
occupant actuellement la vallée du Dantiandou sont
postérieures aux années 1950. Le cône de
déjection et la zone d'épandage intermédiaire n'existaient
pas sur la photo-aérienne de 1950.
-Le réseau de ravines en 2004
Figure 41: Réseau de ravines secondaires et
principale dans le bassin versant de Wankama en 2004 (Source: MAMADOU
IBRAHIM 2004)
En 2004 le réseau de ravine du bassin de Wankama a une
emprise de 7262 m (Figure 41) avec plusieurs ramifications et plus de 19
jonctions de ravines.
3. 1. 5.1. 2-Réseau de ravines secondaires
et
apports des buses dans la partie aval du bassin
versant de
Wankama en 2004
Figure 42: Schéma du réseau de ravines
secondaires et apports des buses dans la partie aval du bassin versant de
Wankama en 2004 (Source: MAMADOU IBRAHIM 2004)
Sur ce réseau de ravines secondaires et
parallèles (Figure 23), l'on voit les ravines de la partie Nord du
goudron et même les importantes ravines drainant les vastes croûtes
d'érosion de la rive gauche de la ravine principale. Sur la partie aval
du bassin, deux buses drainent une partie du ravinement parallèle au
goudron. L'autre partie alimente la mare située près du
marché de Wankama.
Photo 7: Buses9 N°5 du
goudron N°25 dans le bassin versant de Wankama (MAMADOU I. Photos
Wankama 2005)
Les buses N°5 (Photo 7) drainent une partie de
l'écoulement parallèle issus de la partie Nord du bassin et du
ruissellement issus du goudron vers le bassin versant
<<traditionnel>> de Wankama Quest et l'autre partie va dans la mare
du marché de Wankama. Le ruissellement issu du goudron est assez
important, car ce dernier ruisselle presque à 100 % et traverse le
bassin de Wankama sur une distance de plus de 3 km. Les études
antérieures (Hapex - Sahel) sur le bassin versant de Wankama ont
considéré le goudron comme la limite nord du bassin. La situation
actuelle montre plutôt que les apports par les buses ne sont plus
à négliger.
9 Buse : ouvrage en forme de tuyau et en acier placé sous
la route servant de passage aux eaux de ruissellement
Photo 8: Buse N°4, au premier plan et une ravine
parallèle au second plan de la photo (Source: MAMADOU IBRAHIM.
Photos Wankama 2005)
De part et d'autre de ce goudron N25, d'importantes ravines
parallèles drainent l'écoulement de la partie Nord du bassin
versant de la mare située près du marché et l'autre partie
passe à travers ces buses (6 des 7 buses évacuent des eaux vers
le bassin que nous étudions) pour joindre directement la mare Quest ou
la ravine principale (peu avant la station aval). Une importante ravine
parallèle (née des apports des buses N° 3) rejoint les eaux
transitant par les buses N° 4 (Photo 8).
3. 1. 5.1.3-Typologie des ravines les bassins
versants étudiés
a) Sur le bassin versant de Wankama
Le réseau des ravines du bassin versant de Wankama
présente différents types de ravines de largeur, de longueur et
de profondeur variables.
Des ravines en forme de griffes, de 4 à 10 cm de
profondeur surtout dans la partie amont des bassins versants notamment sur les
piedmonts des plateaux.
Des rigoles dans la partie amont du bassin de Wankama et
mi-versant: avec des profondeurs de 12 à 35 cm et une largeur de 30
à 80 cm. Elles sont très nombreuses dans la zone
d'épandage. Leur évolution est plus rapide. Et elles se
présentent sur les zones d'épandage avec un profil transversal en
U. Elles se développent aussi aux abords des ravines principales.
Les ravines secondaires sont directement reliées aux
principales. Elles se répartissent un peu partout dans les bassins. Leur
profondeur varie entre 90 cm à 1 m. Elles sont très instables car
présentent des profils transversaux très divers et selon les
secteurs.
Les ravines parallèles, sur le bassin versant de
Wankama, drainent une partie du ruissellement en nappe du plateau de Pourra.
Elles constituent une menace sérieuse pour la voie N° 25
d'où la nécessité pour les services des travaux publics de
construire des digues de protection. La plus grande partie de leur apport en
eau va dans la mare située près du marché de Wankama. Les
ravines-pistes, créées par suite du piétinement des
personnes et des passages répétés des animaux, des
charrettes et des véhicules; elles sont devenues de véritables
drains d'écoulement des eaux. On observe ce phénomène sur
la partie mi-versant du bassin de Wankama. Les ravines principales sont celles
qui drainent les eaux du plateau jusqu'au bas -fond ou à la zone
d'épandage sableuse. Leur profondeur est très variable. Elles
présentent aussi un profil transversal généralement en U
sauf au niveau des secteurs d'affleurement de cuirasse pour le cas du bassin
versant de Wankama.
Sur le bassin versant de Wankama, la ravine principale
présente une situation très diverse. Elle est très
profonde au niveau du bief supérieur et jusqu'après la buse
numéro 2 par où passe l'écoulement principal. Ce bief
à la sortie des buses est un bassin versant de réception
secondaire. Par exemple dans ce bief amont du bassin de Wankama, les zones de
méandres sont nombreuses avec d'importants alluvionnements sur les rives
convexes et reculs des berges concaves.
Photo 9: Méandre de la ravine principale de
Wankama à la sortie des buses N°2 dans la partie amont du bassin
en 2005 (MAMADOU IBRAHIM. Wankama Août 2005)
La photo 9 illustre le caractère torrentiel de
l'écoulement de la ravine à la sortie des buses N°2 par
où passe le principal ruissellement du plateau de Pourra vers la ravine
étudiée. D'après le paysan enquêté en 2004
qui est aussi propriétaire du champ situé sur la rive gauche de
cette ravine, ce recul important de la berge date de l'année 1998
reconnue comme année excédentaire. Et depuis, cette ravine
s'élargit sur sa rive gauche. Le dernier recul mesuré en 2005 est
d'environ 1. 27m (Photo 9).
b)-Sur le bassin versant de Tondi
Kiboro
A Tondi Kiboro, l'on retrouve presque la même typologie
des ravines qu'à Wankama. Mais l'ampleur des ravines est plus grande sur
le bassin versant de Wankama que sur celui de Tondi Kiboro. Pour les ravines -
pistes, les voies reliant Banizoumbou et Sama Dey sont illustratives de ce
phénomène. Un autre exemple, de ce type de ravinement s'observe
au niveau de la piste reliant Banizoumbou au plateau de Sofia (via parcelles
d'érosion 2005 et le bord du plateau Sofia appelé par les locaux
Dongo Tondi). Cette ravine-piste draine des apports des ravines descendant du
plateau au delà de la zone d'épandage et atteint le Radji Gourou
via des drains plus importants à proximité du ravin. Au pied du
plateau de Sofia, la ravine équipée de Tondi Kiboro les profils
en travers de la ravine principale présentent des formes et des
dimensions très variables. La largeur et la profondeur de la ravine est
assez importante au pied du plateau.
A Tondi Kiboro, la ravine principale ne présente pas
une situation comparable à celle de Wankama. Elle se caractérise
par une plus grande pente et se développe sur une courte distance de 780
m.
En définitive, le réseau de ravines du bassin
versant de Wankama présente une diversité de type de ravines, et
son ampleur montre encore l'importance de ce phénomène.
Mais à Tonki Kiboro, même si le réseau
n'est pas aussi développé comme à Wankama, la situation
est assez comparable d'un point de vue typologie des ravines: ravines
principales-secondaires, rigoles, ravines-pistes. Le seul type de ravinement
qu'on n'observe qu'à Wankama, c'est celui né des effets du
ruissellement sur le goudron (100 % de ruissellement) Ce type de ruissellement
favorise la formation des ravines parallèles à ce goudron.
Le sapement de la base de la berge concave détache des
blocs de la berge concave qui s'effondrent.
3. 1 5. 2-Evolution régressive des
ravines
Les têtes de ravines sont aussi des lieux
privilégiés de départ de matériaux (photo 10).
Photo 10: Important recul de berge récent suivi
d'effondrement par affouillement de la base de rive concave à la
sortie des buses, partie amont du bassin versant de Wankama en 2004
(Photos DESCROIX L. WANKAMA. 2004)
Tableau 14: Suivi au GPS de l'évolution
régressive de la ravine principale du bassin de Wankama en
2004
|
Année de suivi
|
Evolution en mètre
|
Localisation sur les bassins
|
Orientation
|
Tête N° 1 Bras
ouest ravine principale
|
2004
|
13m
|
Sur la zone d'épandage
|
Nord-Ouest
|
Tête N° 2 Bras est
ravine principale
|
2004
|
15m
|
Sur la zone d'épandage
|
Sud-ouest
|
Tête de ravine secondaire N°3
|
2004
|
3m
|
Au niveau du chanfrein avant la station aval
|
Nord
|
L'importance de cette évolution est due surtout au fait
que la ravine principale remonte dans ces secteurs la zone d'épandage
sableuse. Ensuite ces deux têtes de ravines constituent la sortie de
l'écoulement principal du bassin après la zone
d'épandage. D'ailleurs pour une pluie de 20 à 30 mm
l'on peut mesurer une forte progression entre 4 à 5 mètres.
Photos 11 & 12: Situation initiale (photo 11) en
début de la période d'observations 2004 de la tête de la
ravine principale et la forme de celle-ci peu en amont de son secteur
d'évolution régressive (Photo 12) en juillet 2004 à
Wankama (DESCROIX L. Photos Wankama 2004)
En juillet 2004, la ravine principale étudiée
à Wankama progressait sur la zone d'épandage intermédiaire
avec une seule tête de ravine (Photo 11).
Tableau 15: Evolution régressive mesurée
au GPS et corrigée à l'aide des photos numériques de la
situation des têtes de la ravine principale de Wankama en 2004 (des
photos numériques de la situation initiale début des mesures
effectuées en 2004) (Source: MAMADOU I. 2004)
|
Année de suivi
|
Evolution en mètre
|
Localisation sur les bassins
|
Orientation
|
Tête N° 1 Bras ouest
ravine principale
|
2004
|
11. 55
|
Sur la zone d'épandage
|
Nord-Ouest
|
Tête N° 2 Bras est ravine
principale
|
2004
|
13. 70
|
Sur la zone d'épandage
|
Sud-ouest
|
Tête de ravine secondaire N°3
|
2004
|
1. 85m
|
Au niveau du chanfrein avant la station aval
|
Nord
|
Mais le suivi au GPS a été corrigé
à partir des photos numériques prises en début de camp
de terrain et de mesures au mètre reprises en fin de campagne
2004. Ces photos numériques représentent la situation initiale
de ces têtes de ravines
(Photos 11 et 12). Les suivis GPS corrigés donnent une
progression de: 11. 55 m pour la tête de ravine N°1 au cours de la
période du camp de terrain: 7 juillet au 14 octobre 2004) et 13. 70 m la
tête de ravine N°2 et 1. 85m pour la N°3 de la partie aval
(Tableau 15).
Photos 13 & 14: Evolution régressive de la
ravine principale de Wankama: La ravine se divise en deux bras (Photo 15) et
sa progression de juillet 2004 à septembre 2005 (photo16)
(MAMADOU IBRAHIM PHOTOS Wankama 2005)
La ravine se divise en deux bras (Photo 13) à la fin de
la saison 2004. La progression totale de la ravine depuis de juillet 2004
à septembre 2005 dépasse 20 mètres (Photo 14).
Tableau 16: Suivi aux piquets-repères de
l'évolution régressive de trois têtes de ravines dans le
bassin de Wankama en 2005 (Source ALZOUMA i. & Moussa H.
2005)
|
Année de suivi
|
Evolution en mètre
|
Localisation sur les bassins
|
Orientation
|
Tête N° 1 Bras ouest
|
2005
|
10. 35m
|
Sur la zone d'épandage
|
Nord-Ouest
|
Tête N° 2 Bras est
|
2005
|
12. 5m
|
Sur la zone d'épandage
|
Sud-ouest
|
Tête de ravine secondaire N°
|
2005
|
2. 10m
|
Au niveau du chanfrein avant la station aval
|
Nord
|
En fait entre 2004 et 2005, les têtes de ravines suivies
à Wankama ont connu une progression totale au cours de notre
période de suivi (du 7 juillet au 14 octobre 2004 et du 30 juin au 15
septembre 2005) pour la tête de ravine N°1, la progression est de
21. 9 mètres, 26. 2 mètres pour la tête de ravine N°2,
et 3. 95 mètres pour la tête de ravine N°3 (Cumul
données Tableaux 15& 16).
Photo 15: Tête de ravine N°3 située
dans la partie aval du bassin versant de Wankama (MAMADOU I. Photos
Wankama 2005)
En 2005, la ravine s'élargit et progresse de 3. 95 m
(Tableau 16) alors qu'en 2004, l'évolution était de 1. 85 m en
2004 (Tableau 15). Mais la situation de 2005 est liée à un
creusage anthropique (à droite de la photo15) de la tête de
ravine, d'où l'élargissement et la forte progression de la ravine
par rapport à 2004.
Tableau 17: Suivi aux piquets-repères de
l'évolution régressive de trois têtes de ravines
secondaires du bassin versant de Tondi Kiboro en 2005
|
Année de suivi
|
Evolution en mètre
|
Localisation sur les bassins
|
Orientation
|
Tête N° 1
|
2005
|
2. 4m
|
En aval de la station amont
|
Sud-est est
|
Tête N° 2
|
2005
|
2. 65m
|
En aval de la station amont
|
Sud Est
|
Tête N° 3
|
2005
|
1. 75m
|
En aval de la station amont
|
Nord
|
Photos 16 & 17: Suivi aux piquets - repères
des têtes de ravines N°2 et 3 après une pluie sur le
bassin versant de Tondi Kiboro en 2005 (MAMADOU
IBRAHIM.
TK 2005)
Par contre les têtes de ravines suivies à Tondi
Kiboro, n'ont pas la taille de celles suivies sur le bassin de Wankama. Il
s'agit d'une ravine secondaire à la principale située sur la rive
gauche et en aval de la station amont du bassin de Tondi Kiboro. Cette ravine
remonte une vaste croûte d'érosion du piedmont
dégradé de ce bassin (Photos 16 et 17) Malgré une texture
d'origine liée aux dépôts éoliens anciens, l'on a
une progression moyenne de moins de 2 mètres à plus de 2. 5
mètres (Tableau 17).
3. 1. 5.3-Dépôts et
ensablement
Tout matériau transporté, puis
déposé, quelle que soit son lieu d'origine et son milieu de
sédimentation est appelé dépôt (GEORGE 1974). Mais
au cas où les formes de dépôts prennent de l'ampleur au
point de modifier la morphologie et la vocation de leur zone de
sédimentation l'on parle d'ensablement. Cette forme devient en quelque
sorte une menace ou un danger. Dans l'étude des formes de
dépôts et d'ensablement, nous distinguons trois principales
formes.
3. 1. 5.3.1 Les cônes de
déjection
Les mises en valeur agricoles, la piste qui le traverse et les
multiples changements des sens des flux hydrologiques (entre la ravine et les
mare SudQuest et Quest) modifient la morphologie initiale en éventail de
ce cône (figure 43).
Figure 43: Numérisation du cône de
déjection du Bassin de Wankama (Source: MAMADOU IBRAHIM. 2005
(Coord UTM & Epaisseur sédiments en mètres, juillet
2004)
Photo 18: Cône alluvial entre les mares Ouest et
Sud-Ouest de Wankama en 2005 (Source: Interprétation photos Pixy
RAJOT JL 2005)
Le cône alluvial de Wankama (Photo 18) a une superficie
de 19. 780 m2 (mesure obtenue à partir du logiciel Surfer. 7) en 2005.
En 1992, il n'a que 12631 m2 de superficie à partir de
l'interprétation des photographies aériennes
réalisée par Le-Breton (2004).
En 2005, la ravine principale du bassin étudiée
alimente bien la mare Sud-Ouest. En 2004, le gros des apports de cette ravine
partent dans la mare Sud-ouest tout comme en saison 2005, ces apports de la
ravine équipée de Wankama vont surtout dans la mare Sud-Ouest
(Photo 18). Le volume sédimenté au niveau de cône est de
35348. 215 m3 (volume obtenu à partir des données du cubage
traitées sur logiciel Surfer. 7).
Figure 44: Numérisation des cônes
coalescents de Tondi Kiboro (Source: MAMADOU, IBRAHIM 2005 Coord UTM &
Epaisseur sédiments en mètres)
Le cône alluvial de Tondi Kiboro présente la
forme typique du cône en éventail malgré la coalescence
à ce niveau de deux ravines principales descendant du même
plateau. Les apports de ravines latérales de Tondi Kiboro formant ce
cône (Figure 44) ont comblé la dépression de l'ourlet de la
jupe sableuse.
Photo 19: Vue aérienne des cônes
coalescents formés par les ravines latérales de Tondi
Kiboro (Source: Interprétation PHOTO PIXY RAJOT
JL. TK
2005)
Les deux cônes coalescents forment la zone
d'épandage à mi-versant de Tondi Kiboro (Photo 19). Cette zone
d'épandage à mi-versant a une superficie de 33324. 5 m2. Sa
largeur est de 224 m pour 273 m de longueur (Figure 45). Le volume
sédimenté est de 8327. 49 m3 (mesure obtenue à partir des
données du cubage traitées sur logiciel Surfer. 7).
3. 1. 5.3.2 Les zones d'épandage sableuses
intermédiaires
Figure 45: Numérisation de La zone de
dépôt à mi-versant du bassin versant de Wankama Ouest
(Source: LE-BRETON 2004)
Les zones d'épandages sableuses sont des secteurs de
rupture de pente situés à mi-versant où la ravine
principale perd une partie de ses eaux qui s'infiltrent. Une autre partie
ruisselle et atteint les secteurs aval de la zone d'épandage sableuse.
Cela s'observe surtout sur le bassin de Wankama où existe une station de
jaugeage en aval de la zone d'épandage. Cette station ne ruisselle qu'en
cas de crue forte. Mais des ravines actives se déclenchent sur cette
zone, au niveau des pistes principalement. Elles sont dues aux tassements des
véhicules.
3. 1. 5.3.3-Les micro-zones d'épandage
sableux
Les micro-zones d'épandage sableuses sont nombreuses
dans les deux bassins versants étudiés. Elles se forment sur les
secteurs de rupture de pente où au niveau d'un obstacle topographique,
un obstacle naturel. Les fonds de ravines sont aussi des secteurs d'importants
dépôts de sables et limons surtout en fin de crue et
principalement dans les biefs aval.
Le cubage de la zone d'épandage et des cônes de
déjection a permis d'estimer les volumes de matériaux
déposés.
Tableau 18: Estimations des volumes de matériaux
déposés par les eaux
(Source: LE-BRETON E. 2004 et MAMADOU, I. 2004 et
2005)
Unités d'accumulation
|
Zone d'épandage intermédiaire en
m3
|
Cône de déjection m3
|
Volume arraché aux ravines m3
|
Localisation
|
Mi-versant
|
Bas-fond
|
Réseau amont du bassin de Wankama
|
Bassin de Wankama
|
3263
|
35348. 215
|
9096
|
Bassin de Tondi Kiboro
|
8327. 49
|
-
|
-
|
D'un point de vue redistribution de l'eau de surface, ces
unités sont d'une importance capitale. Car se sont des zones de
très fortes infiltrations. Les paysans qui mettent en valeur ces
unités ensablées se plaignent des faibles rendements surtout pour
le mil. Par contre certains ont trouvé une stratégie adaptative
de mise en valeur de ces unités ensablées et plus ou moins
inondées qui consiste à changer la vocation culturale. Par
exemple à Sama Dey dans le terroir de Tondi Kiboro aussi, des paysans
sèment du sorgho en début de saison et les pastèques en
fin de saison de pluie sur ces types de modelé. Ils font aussi des haies
en bois mort de protection qu'ils placent perpendiculairement au sens
d'écoulement des dernières crues de la saison. Les ravines
constituent des incisions dans le
matériau sableux d'origine éolienne en place sur
le versant adossé au plateau. Dans la partie amont du bassin versant de
Wankama, LE-BRETON (2004) estime le volume de matériaux arrachés
aux ravines dans la partie amont à 9096 m3.
3.2 ANALYSE DE LA DYNAMIQUE HYDROLOGIQUE DU
FAKARA
3.2.1-Inventaire des mares
Tableau 19: Inventaire typologique et toponymie des
mares dans les terroirs villageois de Wankama, Maourey Kouara Zeno,
Banizoumbou et Tondi Kiboro.
Terroir
|
Nom de la mare dans la littérature
scientifique
|
Typologie
|
Nom local de la mare
|
Signification locale du nom de la mare et
situation
|
Wankama
|
Mare de Pourra
|
De plateau
|
Pourra bangu
|
Sur le plateau de Pourra, Pourra est le nom d'un verger peul qui
a campé longtemps ce plateau
|
Wankama
|
-
|
Artificielle
|
Chantier bangu
|
Mare creusée par l'entreprise chargée de la
construction de la route N°25; ils ont endigué l'aval d'un secteur
à topographie favorable pour récupérer le ruissellement
issu du goudron et une partie de apports de la troisième buse
|
Wankama
|
Mare Nord
|
De verrous
|
Koara bangu
|
La mare plus proche du village de Wankama, alimentée
surtout par le forage creusé par les TP depuis 1981
|
Wankama
|
Mare Ouest
|
De verrous
|
Gutulu
|
La mare Ouest de Wankama, est celle dont nous étudions
le bassin versant et est appelée gutulu. Parce qu'elle se vidait jadis
très rapidement, le temps d'amener un sceau d'eau au village.
|
Wankama
|
Mare Sud-Ouest
|
De verrous
|
Mamou Baba Hamatare y Bangu
|
Ancien champ de sorgho de Mamou Baba. D'ailleurs actuellement son
fils Moussa (gardien case IRD) cultive une partie du même champs, dans le
cône alluvial de la ravine principale. L'âge de cette mare se situe
entre 17 à 20 ans
|
Wankama
|
Mare Sud
|
De verrous
|
Mai Aléwa bangu
|
Ancien champ de Mai Aléwa (commerçant à
Wankama)
|
Wankama
|
|
De verrous
|
Soga bangu
|
Situé non loin du campement peul dont le chef du campement
s'appelait chef Soga
|
Wankama
|
|
De verrous
|
Altiné Bangu
|
Situé non loin du campement peul dont le chef du campement
s'appelait chef Altiné
|
Maourey Kouara Zeno
|
Maourey 2
|
De verrous
|
Maourey Dey Zena Bangu
|
Ancien puits du vieux site du village de Maorey kaora zeno. Cette
mare est une des plus anciennes. C'est la plus ancienne du terroir de Maourey
Kouara zeno.
|
Maourey Kouara Zeno
|
Maourey 1
|
De verrous
|
Maourey kouara bangu
|
Mare alimentée aujourd'hui par le forage creusé au
niveau de ce village en 2004
|
Maourey Kouara Zeno
|
|
De verrous
|
Dubi Bangu
|
Située non loin du campement peul dont le chef s'appelle
Dubi
|
Banizoumbou
|
Mare de Banizoumbou
|
De verrous
|
Yaou Fari Bangu
|
Mare alimentée par le forage artésien de
Banizoumbou.
Aujourd'hui l'alimentation est suspendue. Cette mare est ancienne
aussi.
|
Banizoumbou
|
Partie creusée
|
De verrous
|
Mai Samari
Fari Bangu
|
Partie creusée (Photo 24) de la mare de Banizoumbou, dans
la littérature cette partie ne constitue pas une mare à part.
|
Banizoumbou
|
|
De verrous
|
Maino
Baba Fari Bangu
|
Située près du champ de Maino Baba
|
Tondi Kiboro
|
|
De verrous
|
Hainikoye Bangu
|
Située près de chez Hainikoye
|
Tondi Kiboro
|
|
De verrous
|
Ayagi Bangu
|
Près de chez Ayagi, juste avant la mare de Korto
|
Tondi Kiboro
|
Sofia bangou
|
De plateau
|
Sabara bangu
|
Par erreur, le nom de Sofia est donnée dans la
littérature et sur les carte IGNN à la mare de Sabara bangu, son
nom local de Sabara bangou est lié à l'important peuplement de
Guiera senegalensis qui colonise le site de cette mare.
|
A part les mares de plateaux et les mares artificielles,
toutes les autres sont des mares formées par de verrous sableux du fond
du lit du Kori Dantiandou. Certaines parmi ces mares présentent des
parties creusées où les paysans de ces terroirs extraient le
banco comme matière première pour les constructions. C'est le cas
des mares de Wankama Nord et de Banizoumbou dont les parties creusées
sont plus ou moins importantes.
|
|
|
|
|
Ie fond de la mare est creusé en saison
sèche se qui favorise l'agrandissement de celle- ci
|
|
|
|
Un tas de banco, où dépôt argileux
de fond de mare, extrait par les populations pour les travaux de
constructions
|
|
|
|
|
Photo 20: Partie creusée de la mare de
Banizoumbou, (Photos MAMADOU IBRAHIM. Banizoumbou décembre
2005)
Ce creusage de fond de mare (Photo 20) pour extraire les
dépôts argileux favorise la stagnation des eaux au cours des
prochaines saisons de pluie. Et en cas d'événement pluvieux
exceptionnel, une mare importante se forme: cas de celle située
près du marché du village de Wankama. De l'analyse toponymique de
ces mares, il ressort que certaines sont plus ou moins récentes comme la
mare SudOuest de Wankama (moins de 20 ans). Cette mare est postérieure
à 1992 et ne figure pas sur la photo aérienne de 1950. Tout comme
le cône alluvial entre cette mare et la mare Ouest. A propos de la mare
de Maourey Kouara Zeno, DESCONNETS (1994) rapporte que la crue du 31-07-1992 a
provoqué une rupture du verrou sableux entraînant le partage de la
mare en plusieurs parties. Parmi ces mares (citées dans le tableau 19)
deux sont permanentes, il s'agit des
mares bénéficiant de l'alimentation des forages
creusés depuis 1981 pour la mare de Wankama Nord et 2004 pour celle de
Maourey Kouara Zeno 1. Celui de Wankama a un débit de près de 2
litres par seconde (RONGICONI, 2004). D'autres types de mares existent dans le
Fakara, c'est le cas des mares de plateau comme celles de Pourra sur le Plateau
Ouest de Wankama, et Sofia bangou sur le plateau Est de Tondi Kiboro. Toutes
ces mares ont des vocations agro-pastorales: elles servent de lieu
d'abreuvement des animaux locaux et transhumants. Localement sur les rives en
décrue, quelques paysans pratiquent le maraîchage. Quelques
jardins sont installés le long de certaines mares: Wankama Ouest et
Nord, Maourey Kouara zeno1 etc. Selon les paysans interrogés le manque
d'engouement pour les cultures maraîchères autour de ces mares
surtout celles alimentées par les forages artésiens est
lié au développement du banditisme local et de l'exode. Autres
justifications, certains paysans évoquent la forte minéralisation
des eaux des forages. Mais un des paysans de Wankama a trouvé la
solution en plantant des dattiers au niveau de la mare Nord. Mais en saison de
pluies, il se pose un sérieux problème d'accès aux mares
de fond de vallées pour les éleveurs. Mais ces derniers se
replient vers les mares de plateaux (Pourra, Sofia etc.) et autres mares
artificielles.
Figure 47: Les principales mares du village de
Wankama (Source: MAMADOU IBRAHIM 2005)
Dans le seul terroir de Wankama, nous avons retrouvé
presque tous les types de mares de la partie Est du degré carré
de Niamey à l'exception des mares de dépression fermée
(Figure 47). Les mares Nord (alimentée aussi par le forage
artésien), Ouest, Sud-Ouest et Sud sont des mares de verrous de cours
d'eau non fonctionnels. La mare Pourra sur le plateau du même nom est
typique d'une mare de plateau à cuirasse ferrugineuse. Selon DESCONNETS
et al., (1991), ces mares de plateau sont situées dans des
dépressions d' origine à priori structurale. La mare
située près du marché Wankama (fortement creusée
par la population) et la mare située dans la partie amont du bassin
(creusée par les TP) sont des exemples de mares artificielles (Figure
47). Ces mares artificielles sont situées généralement
à proximité des axes routiers où le relief favorise la
concentration des eaux du ruissellement (DESCONNETS et al., 1991). En plus de
la grande vallée fossile, des ravines adjacentes ou latérales au
kori Dantiandou drainent de petits bassins versants alimentant
généralement des mares de fond de vallée à
l'exemple de ceux que nous étudions. Ce terme <<kori >>de
langue haussa, regroupe les vallées sèches, fonctionnelles ou
non. Les ravines ou autres incisions de versant d'importance variable qui
écoulent les eaux vers les fonds des vallées sèches. Les
cours fonctionnels ou non et qui n'ont pas l'ampleur du fleuve Niger
(appelé Isa) sont tous appelés <<gourou>> en langue
zarma. Les ravines quelle que soient leurs formes et leurs importances sont
traduites par << Gourouizé>> ou << hari - zourou
>>. Les cours d'eau à eaux stagnantes sont appelées
<<Bangou>> (entretiens avec des personnes-ressources).Les types de
dépressions ou de zones de rupture de pente situées à
mi-versant sont appelées << bagou >>.
3.2.2.La dynamique hydrologique actuelle
3.2.2.1-La dynamique hydrologique
On observe sur ces bassins versants, le développement
des phénomènes de capture, c'est à dire le
détournement de rivière ou drain-collecteur en direction d'un
réseau hydrographique appartenant à un bassin versant voisin.
C'est le cas de la ravine principale du bassin versant de Wankama qui alimente
la mare sudOuest en certains événements pluvieux exceptionnels ou
pas ou selon les saisons. L'instabilité des lignes de partage des eaux
est due en partie à l'érosion régressive, les captures se
développent de plus en plus dans la partie Nord du
bassin de Wankama. Les événements pluvieux
exceptionnels sont susceptibles de produire des modifications
géomorphologiques importantes et peuvent conditionner la gravité
ou non de l'inondation des lits majeurs. Ils occasionnent de façon
régulière les captures et peuvent transformer la morphologie
générale des lits ou les niveaux de base des bas-fonds: soit les
verrous de fond de vallée sautent ou bien la dynamique
d'écoulement change complètement.
3.2.2.2-Les facteurs de la dégradation des
bassins versants du Fakara
Tableau 20: Evolution des états de surface entre
1950 et 1992 sur le bassin versant de Wankama (Source: SEGUIS L., &
al., 2003)
Etat de surface
|
Superficie en %
|
1950
|
1992
|
Culture
|
6
|
53. 9
|
Jachère
|
0
|
1. 9
|
Savane dense
|
19. 1
|
0
|
Fourré
|
8. 6
|
0. 2
|
Sol très dégradé
|
3. 6
|
10. 5
|
Sol nu de plateau
|
0. 8
|
2. 6
|
En 1950, il n'existe pas de jachère sur le bassin
versant de Wankama, les superficies de jachères, atteignent 1. 9% en
1992 (Tableau 20) mais actuellement la situation semble plus importante qu'en
1992. Aujourd'hui, la jachère occupe encore de vastes espaces de champs
tant à Wankama que le bassin de Tondi Kiboro. Cela est la
résultante d'une dégradation de sol constatée par les
paysans qui décident finalement de laisser leurs terres en
jachère de 2 ans 3 ans. En deux années d'observations sur le
bassin de Wankama, nous avons remarqué la disparition de plusieurs
jachères, parfois même de très jeunes jachères
(moins de 3 ans). En 2005, deux des plus vielles jachères de Wankama en
haut et en miversant (parcelle C et F de BOULAIN N.) ont été
totalement défrichées avant la saison des pluies. Les arbustes
dans ces jachères étaient d'1 m à moins de 3 mètres
de hauteur, essentiellement Guiera senegalensis étaient
coupés jusqu'aux racines et sans aucune sélection
d'espèce. Ces pourcentages du tableau 20 montrent bien qu'il y a
dégradation non seulement du couvert végétal et aussi des
sols. Les critères de définition de secteurs
dégradés dans les bassins versants de Tondi Kiboro et Wankama
sont nombreux.
Le ravinement se traduit par la multiplication et
l'élargissement des ravines secondaires et principales.
L'encroûtement se généralise sur presque tout les formes
d'occupation du sol: jachère et champs de cultures.
Photos 21 & 22: La croûte d'érosion
(Photo21), une menace sérieuse dans le Fakara et la croûte
algale (Photo 22) beaucoup répandue aussi (MAMADOU
IBRAHIM Banizoumbou Août 2005)
Ce phénomène est très répandu dans
le Fakara et l'on retrouve ces croûtes d'érosion (Photo 21) sur
tous les types d'occupation du sol. L'on voit sur la photo ci-dessus, le
glaçage de la partie superficielle du sol et présence
d'éléments grossiers en surface. Ce glaçage de la partie
superficielle des sols encroûtés réduit fortement
l'infiltration des eaux de pluie. PEUGEOT et al. (1997) et cités par
ESVETES M. et LAPETITE J-M (2003) ont évalué la
conductivité hydraulique de la croûte d'érosion et celle de
la croûte d'érosion et algale sur une jachère dans le
bassin versant de Tondi Kiboro à respectivement 0. 06 et 6. 8 mm/h. Par
contre sur sol sableux de la jachère, la conductivité hydraulique
atteint 194. 4 mm/h. Ceci démontre l'importance de l'encroûtement
dans la réduction de l'infiltration et indirectement l'accentuation du
ruissellement.
Pour le phénomène du développement de la
croûte algale (Photo 22), certains pensent qu'elle ne constitue pas une
menace pour les sols. Selon les paysans du Fakara, une fois cassés et
bien remués, les sols couverts de cette croûte biologique donnent
de bons rendements pour les cultures de mil et sorgho. Selon J.P. VANDERVAERE
(1995) et cité par AUDRIN (2005), il met l'accent sur la
considération de ces croûtes dans les calculs afin de ne pas
surestimer les résultats de conductivité hydraulique et, par voie
de conséquence sous-estimer le ruissellement. D'après les travaux
d'AUDRIN (2005), l'influence de la croûte
alguale sur l'infiltration des sols en jachère est donc
ainsi constatée par une diminution de l'infiltration de la
jachère de 0.03 mm/s au potentiel -10mm/s.
Le phénomène de déchaussement des
arbustes, le plus rencontré sur les zones à buttes de retenues
sableuses d'origine éolienne. La butte sableuse recule et laisse
derrière elle des arbustes déchaussés avec des racines
aériennes.
|
|
Les racines supérieures du
Guiera senegalensis sont au dessus du sol
d'environ 32 cm
|
|
Photo 23: Déchaussement d'arbuste de Guiera
senegalensis, tout autour une croûte d'érosion se forme
(MAMADOU IBRAHIM TK Août 2005)
Le déchaussement d'arbuste (Photo 23)
(généralement Guiera senegalensis, espèce la plus
rencontrée sur les bassins versants étudiés) est
lié à la déflation éolienne et au ruissellement.
Quand ce déchaussement atteint un certain niveau, les racines
sèchent et l'arbuste meurt.
Le démantèlement de termitière est un
facteur de formation de surface encroûtée, les termitières
effondrées sont le lieu privilégié de formation de
croûtes d'érosion. Selon OUEDRAGO (1997) et d'après ses
travaux sur le rôle des termitières dans la structure et la
dynamique d'une brousse tigrée soudano-sahélienne à BIDI,
au nord Burkina Faso, le coefficient de ruissellement sur sol de
termitière peut atteindre 98%, ce qui montre l'importance de ce biotope
sur les flux hydriques.
Photo 24: Le démantèlement de
termitière donne lieu à la formation d'importante croûte
d'érosion (MAMADOU IBRAHIM TK Août 2005)
Les termitières désagrégées
(Photo24) présentent un état de surface totalement induré
avec début de concentration de ruissellement sur les limites de la
croûte formée.
L'alluvionnement sableux supérieur ou égal
à 20 cm (seuil défini par un paysan de Banizoumbou, longueur
d'une main d'adulte), est très fréquent dans les deux bassins
versants étudiés. Mais la question ici est de savoir
jusqu'à quel seuil cet phénomène constitue une menace
réelle pour les cultures (mil, sorgho, etc.)? Il existe sur les deux
bassins versants de grands secteurs de dépôts sableux où le
volume sédimenté est très important. Il s'agit des zones
d'épandage situées à miversant et des cônes
alluvionnaires. Ces secteurs sont généralement laissés en
jachère (cas des zones d'épandage à mi-versant) de Wankama
et Tondi Kiboro). Une des caractéristiques principales de ces zones
d'épandage, c'est qu'elles sont de plus en plus incultes. Dès que
le niveau de sédimentation atteint un seuil critique, ces secteurs ne
sont plus productifs sauf pour certaines cultures comme la patate douce, les
courges, etc.
Cependant au cas où l'alluvionnement atteint ou
dépasse 30 cm, les paysans sont obligés d'aménager pour
pouvoir mettre en valeur leurs champs envahis par le sable.
Pour les défrichements récents et en coupe rase, la
motivation réside dans l'exploitation du bois.
Photos 25 & 26: Evolution de la brousse tigrée
du plateau de Pourra bassin versant de Wankama entre 1950 et 2003
(LE-BRETON ERIC. 2004)
De l'observation de ces deux photos, l'on remarque la
très faible densité des bandes de brousse tigrée sur le
plateau de Pourra en 2003 (Photo 26). Une partie de ce plateau de Pourra
alimente le bassin versant de Wankama. De la belle brousse tigrée des
années 1950, il ne reste aujourd'hui que des lambeaux ou reliquats de
bandes de végétation. En 1950 la brousse tigrée couvre
145. 609 (Photo 25) ha de la surface totale du plateau contre 5. 057 ha en
2003. La surface nue occupe actuellement 24. 484 ha sur ce plateau. Cette
évolution est liée aussi aux cycles de sécheresses
qu'avaient connues les zones sahéliennes: 1968- 1973-1984 etc. Ces
surfaces nues sont dues essentiellement aux déboisements successifs,
pour les besoins en bois de feu et d'oeuvre des villages, aux
surpâturages et surtout à la vente du bois très
développée au marché de Wankama et les besoins en bois de
la ville de Niamey. On observe la même situation sur les plateaux de
Pourra et Sofia Tondi. La caractéristique commune à tous ces
critères est l'aboutissement des formations de zones nues qui diminuent
la rugosité des bassins et augmentent le ruissellement. Les zones nues
sans
aucune couverture végétale sont la cause de la
généralisation du ruissellement sous toutes ses formes dans les
deux bassins versants du Fakara. On observe trois types de ruissellement.
Le ruissellement diffus, lorsque les filets d'eau contournent
les parties hautes. On l'observe généralement sur des structures
sableuses des jachères et des zones d'épandage.
Le ruissellement en nappe, la lame d'eau est suffisante pour
couvrir les microhétérogéniétés de surface.
On retrouve principalement ce type de ruissellement tant sur les bandes nues
des plateaux de Pourra (bassin de Wankama) que sur celui de Sofia (bassin de
Tondi Kiboro). Le ruissellement Linéaire ou concentré, c'est
l'écoulement le long des rigoles, ravins et des talwegs. Il se
développe par le creusement et l'élargissement des lits surtout
au niveau des zones d'épandage sableuses. La litière, la
végétation rampante sont plus efficaces que la canopée de
ligneux plantés ou aménagés pour augmenter l'infiltration.
L'état de la couverture végétale modifie les
caractéristiques et facteurs du ruissellement des bassins versants. Au
niveau de la station aval zone d'épandage, ces modifications sont plus
importantes. Car sur ce bief, la structure essentiellement sableuse de la zone
d'épandage permet un fort pouvoir de rétention hydrique surtout
après quelques jours sans pluie.
L'augmentation du ruissellement se manifeste dans les bassins
versants étudiés par:
-la lame ruisselée à travers les ravines qui est en
très forte augmentation;
-de très vastes reculs de berges par sapement et
effondrement de blocs de berges;
-un important alluvionnement sur les rives convexes de zones de
méandres des ravines étudiées;
-les zones de méandres se multiplient principalement sur
la partie amont du bassin
-sur la zone d'épandage du bassin versant de Wankama,
on observe aussi des changements de bras d'écoulement. Les ravines
deviennent de plus en plus divagantes sur les zones d'épandage. Elles
évoluent très rapidement.
Au centre de toutes ces manifestations de la dynamique
hydro-érosive, il y a principalement l'homme. Les actions humaines
(mises en culture et déboisement surtout) et les facteurs physiques tels
que la péjoration climatique sont les facteurs
généraux de la dynamique récente et
dégradante des bassins versants étudiés et même du
Fakara. Enfin cette dynamique hydro-érosive se manifeste par une
importante mobilisation des matériaux sableux.
3.2.2.3-La dégradation hydrologique actuelle
dans le Fakara
La dégradation du réseau hydrologique correspond
à la dégradation partielle de l'ancien réseau
hydrographique régional drainant des superficies de plusieurs centaines
de kilomètres carrés. Elle se traduit dans le Fakara par la
nonfonctionnalité de l'organisme hydrologique régional: kori de
Dantiadou. Ici il s'agit d'une dégradation très ancienne car le
Dantiandou était un des affluents actifs du Dallol Bosso. Actuellement
ce kori, tout comme le Dallol Bosso n'est fonctionnel qu'à
l'échelle de la confluence de quelques mares. Il peut devenir
fonctionnel localement lors des crues exceptionnelles ou à certaines
périodes d'années très pluvieuses: 1994-1998. En 1998, le
kori Dantiandou a isolé beaucoup de villages situés sur sa rive
gauche: comme Tondi Kiboro, Korto sur plusieurs jours et a inondé de
vastes superficies (entretiens avec des personnes -ressources).
a) A l'échelle des mares Nord, Ouest,
Sud-Ouest et Sud de Wankama
Figure 48: Schéma du cône confluent entre
la mare Ouest et Sud-Ouest de Wankama en 2004 (MAMADOU IBRAHIM.
2004)
Les flux d'écoulement après un
événement pluvieux changent selon l'année, la saison voire
à l'échelle de la crue sur ce cône situé entre la
mare Quest et SudQuest de Wankama (Figure 48).
-Situation en 2004
Figure 49: Dynamique d'échanges des flux
d'écoulements entre la mare Ouest et les autres mares de Wankama en 2004
(MAMADOU IBRAHIM. 2005)
En 2004, la mare Quest ou Gutulu bangou reçoit les
débordements de la mare Sud-Quest lorsqu'elle atteint une certaine cote.
A partir du 20 juillet 2004, c'est la mare Sud-Quest qui est alimentée
principalement par la ravine 2 (Figure 49). La mare Quest reçoit aussi
les apports de la mare Nord. Par ailleurs En 2005, la ravine 1 alimente surtout
la mare Sud Quest; à noter que celle-ci va alimenter de plus en plus,
dans le futur, la mare Sud-Quest, car son cône de déjection dans
le bas fond, en croissant, empêche la mare Sud-Quest de déverser
vers la mare Sud.
La ravine 5 constitue aussi une autre source d'alimentation de
la mare Quest de Wankama sur sa rive gauche. D'ailleurs, cette ravine forme
un cône déjection qui prend de plus en plus d'ampleur. Cette
dynamique de comblement risquerait à
moyen terme de modifier la morphologie de cette mare voire
même sa division en deux parties.
-Situation en 2005
Figure 50: Dynamique d'échanges des flux
d'écoulements entre la mare Ouest et les autres mares de Wankama en
2005 (MAMADOU IBRAHIM. 2005)
En 2005, on observe une situation identique qu'au cours de
l'année 2004. Conclusion partielle
La mare Sud-Ouest plus petite déborde la première.
Auparavant ses eaux vont vers la mare Sud du fait de l'accroissement du
cône de déjection vers le Sud. Lorsque cette mare Ouest
déborde comme elle bénéficie des apports des mares Nord et
Sud-Ouest, tout l'écoulement suit l'axe général de la
vallée.
Il existe des échanges entre la mare du Nord (Kouara
Bangou) plus proche du village vers de la mare Ouest.
mare Nord Mare Ouest Mare Sud-Ouest Mare Sud
Mare Ouest Mare Sud-Ouest
L'écoulement peut atteindre les autres mares
situées en aval vers Maourey Kouara Zeno en cas de pluies importantes
dans les secteurs. Mais de façon plus régulière que
2004, la dynamique d'écoulement va de la mare Sud-Ouest vers la
mare Quest. La mare Quest reçoit les
débordements de la mare Sud-Quest et de la mare Nord. Les
écoulements de la mare Nord (mare bénéficiant de
l'alimentation du forage artésien de Wankama) vers la mare Quest peuvent
durer plusieurs heures à fort débit voire des jours mais à
un débit bien plus faible. Qn observe cela au niveau du cône
joignant les deux mares: piste allant vers la case de passage IRD de Wankama.
Cette dynamique hydrologique évolue dans l'espace et le temps.
b)-A l'échelle des bassins
versants
Figure 51: Dynamique du bassin versant de la mare Ouest
de Wankama: Variation de taille des impluviums suivant les
événements pluvieux (Source: MAMADOU I.
2005)
La dégradation hydrologique se manifeste à
l'échelle de ces petits bassins versants par des captures et
déversements entre les bassins versants surtout par la multiplication
des ravines secondaires et adjacentes aux principales qui évoluent par
érosion régressive. Sur la Figure 31, la mare Quest de Wankama, a
plusieurs sous-bassins versants possibles d'alimentation. Elle
bénéficie souvent
des apports de quatre autres sous-bassins versants en plus des
apports de son bassin versant traditionnel (celui que nous étudions).
Ses quatre sous-bassins d'alimentation sont:
-le bassin adjoint de la mare Nord (Bassin N°5 sur la
figure 51) qui draine l'écoulement des secteurs amont du kori Dantiandou
en plus de l'apport du forage artésien (situé à moins de
50 m du cône d'épandage entre la deux mares et alimentant
directement la mare Nord). Le creusage de canaux en terres par des
maraîchers et jardiniers (riverains de la mare Quest) draine les eaux de
la mare Nord vers la mare Quest. Ces canaux sont recreusés après
quelques jours sans pluie ou quand la cote de la mare Nord ne permet pas un
écoulement direct vers la mare ouest.
-Le haut bassin occasionnel (bassin N° 2 sur la figure
51), ce haut bassin versant est occasionnel non seulement c'est un secteur
topographique modifié par les Travaux Publics. Une des buses alimentant
le bassin traditionnel du haut bassin traditionnel est endiguée en aval
par les Travaux Publics. Cet endiguement en aval des buses est à
l'origine de la mare artificielle située en amont de la station de
jaugeage amont de Wankama sur la rive gauche de la ravine étudiée
près du goudron). Cette mare artificielle déborde rarement,
surtout qu'elle est régulièrement envahie par des troupeaux
d'éleveurs locaux et transhumants qui trouvent un lieu d'abreuvement
facile d'accès. Ce haut bassin est aussi occasionnel car les deux buses
qui le relient au bassin traditionnel ne sont pas fonctionnelles à
chaque pluie.
-Le bas bassin occasionnel (sous bassins N°2 sur la
figure51), ce sous bassin draine surtout le ruissellement de la partie Nord, au
delà du goudron. Une partie des écoulements passe à
travers les buses (N° 5 & 6) partie aval pour rejoindre le bassin
traditionnel de Wankama. Mais de chaque côté du goudron, on
observe des ravines parallèles longeant ce dernier prenant plus
d'ampleur du côté Nord du goudron.
-Le nouveau bassin déversant (sous bassin N°4 sur
la figure 51), il s'agit du bassin versant de la ravine principale
située au Sud de celle du bassin traditionnel de Wankama. Cette ravine
(ravine 1 sur la figure 29 & 30) alimente selon les années les mares
Sud-Quest (Figure 49) ou Sud (figure 50)
Les écoulements de ce nouveau bassin déversant
passent par la buse N°1 (la première buse à la descente du
plateau)
Ensuite un peu en aval de la sortie des buses N°1 et 2,
un secteur de méandrage existe. A ce niveau, la dynamique
d'écoulement est assez complexe et les limites entre les deux bassins
voisins seraient très difficile à distinguer.
c)-A l'échelle de la confluence kori
Dantiandou, Radji gourou et ravines latérales de Tondi
Kiboro
Figure 52: Schéma de la zone de confluence Kori
Dantiandou-Radji gourou et ravines latérales de Tondi Kiboro et
alimentation de la partie creusée de la mare de Banizoumbou
(SOURCE: MAMADOU IBRAHIM 2005)
Dans le secteur de la confluence Kori Dantiandou et Radji
gourou (Photos 31 & 32) et ravines latérales de Tondi Kiboro, on
observe une dynamique d'écoulement des eaux très complexe. Cette
complexité résulte des comportements hydriques des formations
superficielles des zones d'épandage intermédiaires et des fonds
des ravines. Ces comportements hydriques (forte infiltration et
rétention hydrique) entraînent des discontinuités
d'écoulements. C'est le cas apports des ravines latérales de
Tondi Kiboro qui atteignent rarement la vallée du kori principal du
Dantiandou. Le seul drain reliant les apports des ravines latérales de
Tondi Kiboro
au lit d'écoulement du Radji gourou passe à
travers la ravine - piste reliant Banizoumbou au plateau de Sofia. Des secteurs
de cette ravine-piste servent de drain à d'importantes ravines
écoulant les eaux vers ce kori venant des secteurs de Sama Dey (Figure
32). On observe cela qu'en cas d'un événement pluvieux important
et surtout lorsque les apports des deux ravines qui descendent du plateau vont
au delà de la zone d'épandage formée par les cônes
coalescents des deux ravines. Selon DESCONNETS (1994) à l'emplacement
actuel des cônes coalescents ou l'ourlet de la jupe sableuse, il y avait
une petite dépression. Cette dépression est aujourd'hui presque
entièrement comblée par les apports alluviaux des ravines formant
les cônes coalescents. La ravine -piste (Figure 32)
bénéficie en aval de cette zone d'épandage à
mi-versant des apports des secteurs fortement encroûtés, parfois
cuirassés de la partie aval de la cette zone d'épandage (secteur
de confluence des pistes Sofia -Banizoumbou et Tondi Kiboro Sama dey. Le Radji
gourou se jette directement dans le lit du Dantiandou et
bénéficie des apports des drains des secteurs autour de Sama Dey.
Ce kori venant de Sama Dey connaît en certains événements
pluvieux (pluie du 6 Août 2005) deux montées d'eaux: une
première montée liée aux apports ordinaires de son bassin
et la seconde plus importante surtout liée du débordement de la
mare en forme de cuvette de Sama Dey.
Photos 27 & 28: Radji Gourou en fin de
première crue du 6/0802005 (photo 31) et deuxième crue du 6/08
2005 (Photo 32) suite au débordement de la mare de Sama Dey (MAMADOU
IBRAHIM Tondi Kiboro Août 2005)
Son écoulement peut durer plusieurs heures et le niveau
d'eau peut atteindre 1m de hauteur (Photo 28). Cette information est
déduite des dépôts de délaissés de crue
à la hauteur des ligneux se situant dans son lit principal. Après
la confluence de la piste au Radji gourou dont les secteurs situés entre
le Radji gourou et la partie creusée de la mare de Banizoumbou, on
observe une autre situation complexe. Une grande partie des écoulements
du Radji gourou n'atteint pas directement le lit du Dantiandou. Mais rejoint
les apports des secteurs encroûtés de la butte résiduelle
(piste Banizoumbou - Sama Dey) pour atteindre la partie creusée de la
mare de Banizoumbou. Quand la partie creusée de la mare atteint une cote
supérieure, tout l'écoulement se dirige vers Tondi Kiboro et suit
le lit du kori Dantiandou en cas des pluies exceptionnelles. Cette
complexité des écoulements découle aussi du fait qu'entre
la partie creusée (Figure 32) de la mare de Banizoumbou et la confluence
au Radji gourou, le Dantiandou ne présente aucune morphologie d'un lit
fluvial. Le fond de cet ancien cours d'eau est densément occupé
par des bancs d'alluvions et apports éoliens anciens. La mise en culture
a aussi contribué l'évolution morphologique actuelle de ce
secteur. Car les limites de son lit d'écoulement sont difficilement
identifiables. Seuls quelques filets d'écoulement sporadiques se forment
et perdent leurs eaux dans les micro-zones de dépôts sableux.
Conclusion partielle
La dynamique hydrologique des petits bassins versants du
Fakara est assez complexe. Les écoulements dans ces bassins versants de
Wankama et Tondi Kiboro sont sporadiques et très discontinus. Les
importantes zones d'épandage (situées à mi-versant et dans
les bas fonds) réduisent les flux d'échange d'un sous-bassin
à un autre et d'une mare à une autre aussi. Cette dynamique
hydrologique est la résultante des évolutions suivies par ces
bassins versants à l'échelle d'une crue, d'une saison ou de
plusieurs années. La dynamique hydrologique complexe traduit toute la
difficulté à définir les limites plus ou moins
précises des bassins versants de Fakara. A l'échelle de ces deux
années d'observations, nous n'avons pas enregistré
d'événements pluvieux exceptionnel dans les deux bassins
étudiés (pluie > à 50mm), il faut aussi tenir compte de
cet aspect de la pluviométrie dans l'explication des comportements
hydrologique de ces milieux sahéliens. Mais il serait aussi très
difficile de dresser un bilan hydrique de ces mares de verrous de cours d'eau
non fonctionnels. Ces mares ont des
sources d'alimentation nombreuses et complexes,
évoluent et changent à l'échelle de la crue ou de la
saison. La détermination d'un fonctionnement hydrologique
fréquent semble très difficile même à
l'échelle de quelques années d'observations. Ceci traduit non
seulement la forte variabilité des facteurs physiques
(écoulements, infiltration) et anthropiques (mises en culture,
défrichement mauvaises pratiques agricoles) et surtout le
caractère actuel de la dynamique hydrique dans ces bassins versants
sahéliens.
CHAPITRE 4: DISCUSION-CONCLUSIONS ET PERSPECTIVES DE
RECHERCHES
4. 1-DISCUSSION-CONCLUSIONS
Les bassins versants des koris du Fakara sont des organismes
vivants dont les mécanismes dynamiques évoluent constamment. La
question de la dégradation des bassins est en fait un problème
aigu au Sahel. Ceci s'explique par la complexité des relations liant les
aspects physiques et humains de ces derniers. La dynamique hydro-érosive
des bassins est liée à la péjoration climatique mais
surtout aux changements d'usage des sols donc aux actions humaines sur les
principales ressources que sont: les sols, les eaux et les
végétaux. La dynamique des bassins versants du Fakara se traduit
par le renforcement du ravinement accompagnés par une importante
mobilisation de matériaux solides et cela à l'échelle de
presque tous les états de surface végétatifs et
état d'occupation du sol représentatifs de la région du
Fakara: Brousse tigrée, mil, jachères. L'encroûtement
s'accentue de plus en plus et l'on assiste à une dynamique
hydro-érosive récente dont le moteur actif est: l'augmentation du
ruissellement. Cette augmentation du ruissellement est en fait la
conséquence directe de la dégradation des sols et de la
couverture végétale. Les taux de ruissellement et
d'érosion sont en nette progression sur presque tous les états de
surface du sol de la région (Travaux 2004-2005 sur les parcelles
d'érosion, Alzouma I. à paraître).
Tableau 21: Erosion et coefficients de ruissellement
annuels sur trois types de parcelles d'érosion dans le bassin versant
de Wankama en 2004.
Types d'état de surface
|
Taux d'érosion en g/m2/an
|
coefficient de ruissellement en %
|
Mil
|
35
|
20
|
Jachère
|
20
|
30
|
Croûte d'érosion
|
150
|
85
|
Source: DESCROIX et al., 2005
Le tableau 21 nous montre l'importance des croûtes
d'érosion dans la fourniture de matériau pris par les eaux et sur
ces versants. Ce tableau traduit la situation actuelle des risques
d'érosion dans le bassin versant de Wankama en particulier et du Fakara
de façon générale. La croûte d'érosion est
bien un état de surface du sol. Très répandu dans le
Fakara et son importance dans la production
du ruissellement et des pertes en terres, la classent dans la
série des types d'occupation du sol pour l'évaluation des risques
d'érosion.
La croûte d'érosion appelé localement
<<gangani>> se généralise dans les champs mis en
valeur et même sur les jachères vielles ou jeunes. En fait 150 g /
m2 /an sont en moyens annuellement décapés (Tableau 21).
Malgré la nette diminution des pluies au Sahel en général,
l'érosion hydrique actuelle s'accentue et ses facteurs majeurs sont les
coupes rases des végétaux. Les espèces ligneuses les plus
utilisées ou menacées sont Prosopus africana, Guiera
senegalensis, Combretum micranthum, Combretum gluttinosum, Faidherbia albida,
Balanites aegyptiaca etc. Ces ligneux sont coupés pour les besoins
de bois de feu, d'art et d'oeuvre des populations de ces villages et surtout
des centres urbains comme Niamey. La consommation de la ville de Niamey se
chiffre à 201000 tonnes (2001) (PAFN 2003). Près de 11% du bois
consommé à Niamey transite par l'axe routier
Niamey-Filingué (ATTARI 1997). Il estime l'utilisation des ressources
ligneuses à des fins énergétiques par plus de 98% de
ménages au Niger. Il ne faut surtout pas négliger les besoins en
bois des populations rurales. Car dans le Fakara, le bois est une source de
revenus (vente), et est utilisé comme matière première
pour les constructions des cases, les toits et haies des cours, comme support
de greniers etc. Les herbacées vivaces et graminées annuelles
(Andropogon gayanus, Cenchrus biflorus) sont aussi recueillies et vendues aux
marchés ou utilisées pour les toitures des cases aussi. A vert,
elles sont utilisées comme pâturages d'animaux.
En prenant la moyenne nationale de besoins en bois des
villages ruraux au Niger qui est de 0. 8 kg de bois par personne et par jour,
évaluée par le Plan National de Lutte contre la
Désertification (1990) et cité par SIDIKOU H. A (1997). On peut
estimer à 214, 328 tonnes de bois /an de besoins de bois à
Wankama, 314, 484 tonnes de bois /an à Banizoumbou et 80, 3 tonnes de
bois /an à Tondi Kiboro (Figure 54). Le marché du village de
Wankama est un grand centre de transit de bois vers la ville de Niamey.
D'ailleurs ce marché de bois n'est pas un marché de bois
contrôlé (mais ils exploitent le bois vert). La pression animale
sur les ligneux arbustifs et le tapis herbacé est de plus en plus
renforcée par des pratiques d'élevage de divagation, de
pâturages aériens et du non respect de la capacité de
charge donc le surpâturage.
Photos 33 & 34: Evolution de la mise en culture
sur le versant de Wankama, situation de 1950 (Photo 33) et situation en 2004
(Photo34) (Interprétation Photos aériennes 1950-2004,
LE-BRETON E. 2004)
La mise en culture de ces bassins versants explique en partie
la dégradation de ces bassins versants. Entre 2003, les cultures
(systèmes culturesjachères) occupent plus de 70% du versant
(Photo 34). Alors qu'en 1950, ce système n'occupait que 20 à 25%
du versant en 1950. A cette période aussi, les
formations denses de savanes occupent plus des trois quarts de
la superficie du versant (Photo 33). Le croît démographique a bien
un impact sur l'évolution de l'occupation du sol, mais c'est
plutôt tout le système socio-économique, culturel et
même la péjoration climatique qui constituent les facteurs
essentiels de cette évolution. Les temps de jachères sont
fortement réduits. Car la très forte pression
démographique oblige les chefs de ménage à morceler
plusieurs fois les grands champs familiaux pour servir les jeunes chefs de
ménages. Chaque lopin de terres a son propriétaire de droit. Les
friches et les vielles jachères (5 ans à plus) sont devenues
rares. Les mauvaises pratiques agricoles se traduisent par le peu ou absence de
moyens et techniques de gestion, restitution et de récupération
des sols. Car beaucoup de paysans de la région de Fakara ne connaissent
pas l'utilisation des engrais dans les champs pluviaux. La seule méthode
de restitution est la pratique de la jachère et actuellement sur une
période très courte maximum 3 ans. Tout cela aboutit à la
mise à nu de vastes états de surface des bassins versants qui
ruissellent et s'érodent à grande échelle. L'on observe
sur la photo de 1950, que le réseau des ravines est très faible
et entre-coupé. Mais en 2003, il devient plus fonctionnel et mieux
structuré. La mobilisation des grains de sables sur ces bassins versants
trouve son origine à travers une dynamique systémique: hydrique,
éolienne et humaine qui est peu soucieuse de la restauration et la bonne
gestion des ressources eaux et sols. Cela aboutit à un important recul
du couvert végétal, apparition des zones nues et
dégradées, augmentation du ruissellement et mobilisation des
matériaux. A ce propos KEITA (2003) explique les causes la
dégradation de l'environnement dans le bassin versant de la mare de
Sormo, région de Gaya au Niger. Selon KIETA, cette dégradation se
marque essentiellement sur trois de ses composantes, la
végétation, par la diminution du degré de couverture, les
sols par les modifications de la structure physique et appauvrissement en
éléments minéraux et en matières organiques. Et
pour la troisième composante, toutes les formes d'érosion
hydrique et éolienne s'activent. L'ampleur des concentrations solides
enregistrées à partir des prélèvements
effectués sur la station aval atteste de l'importance de la
sédimentation dans les bas-fonds et autres fonds de mares
sahéliens. A comparer nos résultats aux données obtenues
par KARAMBIRI et al., (2003) l'on constate que les taux de concentrations
solides de nos bassins versants sont plus importantes que ceux
enregistrées par Karambiri et al. (2003). Malgré la similitude
climatique du Fakara
avec le Nord Burkina Faso, les bassins versants de Wankama et
Tondi Kiboro sont plus anthropisés. L'on note sur ces derniers une
dominance de formations superficielles essentiellement sableuses sur les
versants. L'évolution des ravines (plus de vingt mètres de
progression pour la ravine principale de Wankama) et la présence de
végétation en forme de fourré sur les berges attestent du
caractère récent de la dynamique hydro-érosive de ces
bassins versants. Cette nouvelle dynamique hydro-érosive entraîne
à l'échelle des bassins versants, une dégradation des
réseaux hydrographiques. RODIER (1964) explique cette dégradation
du réseau hydrographique par deux phénomènes:
-en saison sèche la dégénérescence de
la végétation herbacée favorise l'érosion
éolienne et l'érosion hydrique en début de saison des
pluies;
-le caractère sporadique des crues et les pentes
faibles des terrains induisent des débits insuffisants pour charrier les
dépôts de l'érosion et entretenir les lits des cours
d'eau.
En plus la cyclicité des mares dans les fonds du kori
de Dantiandou à l'échelle de quelques années voire de
celle de la crue exceptionnelle montre la rapidité des changements
morphologiques des unités hydrogéomorphologiques des bas-fonds
principalement les fonds de mares (niveau de base des ravines alimentant ces
dernières) et les cônes de déjection. Par exemple en 2004,
les échanges de flux d'écoulements entre mare Ouest et mare
Sud-Ouest sont très variables. Car une bonne partie des
écoulements de la ravine alimentant la mare Ouest se dirigent vers la
petite mare Sud-Ouest et la plus récente dans le secteur du village de
Wankama (moins de 20 ans). D'ailleurs DESCONNETS (1994) explique la
cyclicité des mares par l'ensablement localisé
(dépôts des transports solides à la jonction du drain
principal et du collecteur) et ou généralisé (effacement
de la pente du lit par apport sableux éoliens et colluviaux) des
principaux collecteurs. Cela a pour conséquence de rendre inefficace la
fonction de transport de ces collecteurs à la jonction de la
vallée principale. Ces collecteurs latéraux déposent leurs
charges et bloque le ruissellement aval. Ils se forme finalement un chapelet de
mares au cours de la saison des pluies. C'est ce que ROUSSEL B, & LUXEREAU
A, qualifient de <<cycles des mares>> (ROUSSEL & LUXEREAU
1997).
Enfin, nous disons que toutes ces observations et conclusions
confirment notre hypothèse de base. La dynamique actuelle de ces
bassins versants sahéliens du
Fakara est vraiment récente. Elle est essentiellement
due à l'anthropisation. Et cette forte anthropisation est la
conséquence directe de la démographie galopante. La région
du Fakara enregistre un taux d'accroissement de 5. 54%, largement
supérieur à la moyenne nationale. La cyclicité des mares
est aussi une conséquence de l'augmentation du ruissellement. En plus de
cela, l'augmentation des débits de ruissellement linéaire dans
les ravines, et sur les états de surface représentatifs de cette
région du Fakara (prolifération de l'encroûtement et
ruissellement en nappe) à l'échelle tant des bassins versants que
du Fakara, explique et confirme les conclusions de LEDUC et al. (1994) et
Favreau (2000) sur la hausse de la nappe dans ces systèmes
endoréiques du Fakara. Car on note le développement des zones
d'importantes infiltrations que sont: les fonds de ravines, les fonds de mares,
les zones d'épandage sableuses. La dynamique d'occupation du sol montre
de façon globale, un important recul des couvertures
végétales naturelles. Les mises en culture progressent fortement.
Une forte mobilisation de matériau sédimentaire se
développe tant sur les interfluves que dans les fonds de ravines et
koris. Les pertes en terres énormes par encroûtement se traduisent
par les comblements en matériaux des zones
préférentielles: bas-fonds et replat intermédiaires.
Toutes ces conséquences émanent des processus
hydro-érosifs très actifs encore aujourd'hui:
désertification, encroûtement, ravinement et accumulation de
sédiments pris par les eaux du ruissellement. Cette dynamique
véritablement active est bien récente et ses causes ci dessus
énumérées sont très complexes. Mais au centre de
cette dynamique se trouve l'homme. Car il déclenche et active tous ces
facteurs de la dynamique dégradante de ces milieux sahéliens.
ROGNON (1989) assimile << en fait la dégradation observée
au Sahel à une densification de l'occupation humaine, une exploitation
excessive des arbres comme pâturage de substitution et comme source
d'énergie, une érosion éolienne sur des sols
dénudés. CHINEN (1999) aboutit presque aux mêmes
conclusions que la présente étude. Il constate une dynamique
actuelle des bassins versants exoréiques de Koutéré et
Saga Gourou et est liée surtout à l'anthropisation de ces milieux
riverains de Niamey. Mais le constat de la dynamique érosive est plus
accusé sur ces bassins versants. Dans le bassin versant exoréique
du Kori de Ouallam, MOUSSA (2005) présente une situation similaire.
Malgré la fonctionnalité saisonnière de ce kori, il
connaît une dynamique hydro-géomorphologique très
dégradante et fortement anthropique. Mais même si
l'homme demeure l'acteur principal de la dynamique tant
hydro-érosive que globale au Sahel en général, il ne faut
pas aussi négliger les influences directes et indirectes de la
variabilité climatique observée au Sahel. Il est
nécessaire de voir les influences directes et indirectes du changement
climatique à travers les impacts de ses manifestations
(réchauffement de la planète, baisse de la pluviométrie
etc.) sur les facteurs de la dynamique érosive globale des milieux
sahéliens, car c'est au Sahel que se situe le plus fort signal du
changement climatique.
A ce niveau et comme l' a dit AMANI (communications
séminaire AMMA du 28 octobre 2005), dans l'explication de la dynamique
actuelle, les changements d'usage des sols expliquent bien l'évolution
récente des bassins versants sahéliens, la dynamique
hydrologique, les évolutions hydrogémorphologiques,
hydrogéologiques et même socio-économiques. Mais
l'influence de la péjoration climatique est nécessaire surtout
dans l'explication de la variabilité pluviométrique, sa
répartition spatiale et temporelle voire aussi son importance. A ce
titre l'on peut se poser les quelques questions suivantes:
-Le prolongement du stress hydrique (plus de dix jours)
à l'échelle de la saison, n'est -il pas un frein important au
développement du couvert végétal (surtout des
herbacées) dans ces milieux sahéliens?
-Quelles seraient les conséquences hydrologiques des
débuts de plus en plus précoces des saisons de pluies
sahéliennes observées ces dernières années (mois
d'avril et mai) et surtout que c'est cette période qui semble
enregistrer les forts événements pluvieux deux dernières
années?
-Quelles seraient aussi les conséquences des prolongements
ou multiplication des stress hydriques généralement
caractéristiques de la saison des pluies au Sahel.
4. 2-Perspectives de recherche et questionnements sur les
stratégies adaptatives d'aménagement dans la zone du
Fakara
4. 2. 1-Amélioration de l'approche
méthodologique de l'étude -Cartographie du réseau de
ravines
Il serait intéressant à ce niveau de continuer
l'inventaire régulier des ravines, l'on peut apprécier
l'évolution à l'échelle de la saison, et de plusieurs
années. En superposant cette cartographie annuelle des ravines, l'on
peut définir les zones d'évolution rapide des ravines.
-Suivi de l'évolution régressive des
ravines et élaboration de leurs profils transversaux
L'utilisation régulière du dispositif
<<peigne>> au niveau des secteurs des ravines bien localisés
va nous fournir des informations plus fiables sur les phases de
stabilité, comblement ou ablation des ravines étudiées.
-Cubage des formes de dépôts
importants
Pour améliorer ces sondages, il nous faut
nécessairement effectuer des sondages de ces zones de
dépôts si possible avant et après la saison des pluies.
Cela permettrait de voir la variabilité des dépôts à
l'échelle annuelle. Et pour la fiabilité des données de
ces cubages, nous devrons en plus du critère de distinction des niveaux
anciens ou argileux, cuber ces zones de dépôt avec une maille
dense de points d'application de tarière) ou coupler cette
méthode avec celle de nivellement (à partir d'un niveau de
référence bien défini et suffisamment
distingué).
-Mesures des débits liquides et solides dans
les bassins versants étudiés
Il est intéressant de faire des
prélèvements à l'échelle de la saison en
choisissant une station pour mieux avoir une série de données
pour la station et à l'échelle de la saison ou de deux pour
plusieurs saisons. Il est indispensable aussi de continuer l'analyse
granulométrique des sédiments calculés pour établir
une typologie des particules transportées selon les débits
liquides. L'on doit surtout privilégier des prélèvements
aux stations aval (à l'exutoire du bassin), afin de mieux
apprécier les comportements spécifiques des bassins versants
étudiés et si possible comparer les données entre les
bassins versants étudiés à l'image des travaux de
KARAMBIRI H. (2003).
-Observations hydrologiques et entretiens des
personnes -ressources
Il serait important de faire une enquête hydrologique
à l'échelle de quelques terroirs voir de l'ensemble du Fakara.
L'étude historique des mares, koris et ravines serait importante dans la
compréhension de la dynamique érosive. La datation orale à
partir d'entretiens doit être prise avec modération sinon il est
plus efficace de dater par exemple les cônes de déjection ou la
naissance des mares et autres zones de dépôts avec recours aux
datations des poteries et morceaux de charbons au Carbone 14. Cette datation
une fois couplée aux résultats des enquêtes et entretiens
permettront de fixer de façon plus précise les dates de formation
de ces unités hydrogéomorphologiques.
4.2. 2-Perspectives de recherche et recommandations
stratégiques d'aménagement
-Compléter l'approche méthodologique de
l'étude
Le travail d'un mémoire ou d'une thèse n'est
jamais fini, après ces deux années d'observations nous nous
retrouvons avec plus de questionnements et d'hypothèses nouvelles.
Certes deux années d'observations ne nous permettent pas de produire des
conclusions générales sur notre thème de recherche
(étude des risques d'érosion), mais des résultats partiels
et dont la validité scientifique nécessiterait plus
d'observations à long terme. En plus il y a la nécessité
de trouver d'autres informations pour pouvoir compléter les explications
complexes: données pédologiques (granulométrie des
formations superficielles) et hydrodynamisme des état de surface) des
bassins étudiés. Par exemple dans l'analyse de cette dynamique
dégradante l'on ne peut tout attribuer à l'eau ! est -il possible
de faire la part des choses entre les agents d'érosion: eau et vent dans
la dynamique sédimentaire des zones de dépôt sableux par
exemple? Des études sur des sites, mais à différentes
échelles spatio-temporelles doivent être entreprises afin de mieux
produire des données et informations permettant de
généraliser les résultats de la dynamique
hydro-érosive des bas - fonds au Niger. Il faut étudier et
quantifier tous les axes et processus moteurs de la dynamique actuelle de ces
bas-fonds. Cela ne serait possible qu' à travers des études
typologiques et l'établissement d'une base de données sur les bas
-fonds à travers le développement d'un SIG fonctionnel sur les
bas-fonds et les milieux humides au Niger et intégrant tous les facteurs
de la dynamique actuelle dans leur complexité. Nous pensons que l'on
peut aborder cette dynamique des milieux sahéliens dans leur
complexité. Ainsi des études à l'image de celle
réalisée par Visser (2004) peuvent être reproduite dans le
Fakara par exemple. Il ne faudrait surtout négliger des études
sur la variabilité des facteurs anthropiques et enjeux
socio-économiques dans l'utilisation des ressources naturelles (cas de
l'étude effectuée par M. LOIREAU 1998 par exemple dans la partie
centrale Est du degré carré). Ces études, une fois
couplées à celle de la dynamique érosive
générale seront un complément nécessaire à
la production des modèles performants et fonctionnels. Les
modèles de la dynamique globale serviront surtout à mieux
évaluer les risques, enjeux et dangers de l'érosion sur toutes
ses formes. Ils permettront de comprendre et caractériser les processus
généraux de la
dynamique globale. Car à travers ce mémoire,
nous pensons contribuer sur un des aspects de la dynamique érosive au
Sahel. De cette analyse de l'évolution actuelle des bassins du Fakara,
l'on risque d'atteindre d'ici peu un degré
d'irréversibilité très menaçant pour les acteurs
locaux. La généralisation des phénomènes de
ravinement, suivi de mobilisation renforcée de matériaux
aboutirait au développement des secteurs de bad-lands et à un
rapide comblement des mares et vallées importantes. Cela aura comme
conséquence l'accentuation du niveau de pauvreté et la
éclatement du tissu socioculturel des populations rurales d'où
crise sociale, économique voire politique et culturelle. Et comme l'a
dit MOHAMMED, & MOHAMMED (2004), pour mieux appréhender ce
phénomène d'envasement ou d'ensablement des barrages, retenues et
cours d'eau en général, il s'impose de proposer des
modèles liant les débits solides aux débits liquides
à différentes échelles temporelles. L'effort de
quantification des processus doit être développé surtout
pour le transport solide à l'échelle des cours d'eau et ravine.
Car le manque de données sur les transports solides dans les cours d'eau
au Niger est un sérieux handicap. L'estimation des taux de
sédimentation des retenues de barrages ou de mares, leur durée de
vie nécessitent une bonne connaissance des apports solides (MOHAMMED,
MOHAMMED 2004). Pour les bassins versants du Fakara, un effort de suivi
régulier des bas-fonds permettra de mieux saisir les rôles et
enjeux de la dynamique actuelle des bas-fonds. Cet effort sera beaucoup plus
axé sur la quantification des phénomènes tant hydriques,
humains et surtout éoliens. D'autre part l'étude des
phénomènes éoliens s'avère primordiale car
l'éolien fournit des flux de matériaux aux bassins versants et
modèle certaines unités des paysages. Par exemple les fonds des
ravines constituent d'importantes zones de dépôts et de
départ de matériaux sablo-limoneux. En fait s'agissant de la
présente étude, nous souhaitons renforcer les capacités
d'analyses et de suivi régulier, par exemple coupler les études
de l'érosion par les méthodes de parcelles à la
présente étude (échelle du bassin versant et de la ravine)
pour mieux appréhender les différents changements de variables
topographiques, lithologiques, hydrologiques et humains et d'échelle.
C'est à dire développer une étude de l'érosion
spécifique par des méthodes et techniques finement
définies et à travers différentes échelles
spatio-temporelles. Pouvoir si possible spécifier la
dynamique des bassins versants et aussi changer et comparer les
échelles d'études.
CHINEN (1999) a étudié les bassins versants
exoréiques de Kourtéré (230 km2) et Saga Gourou (54 km2)
Leur écoulement atteint le fleuve Niger. Ils sont situés aussi
dans le degré carré de Niamey (13°30'N et 2°00'E). Il
en fait les conclusions suivantes: malgré la baisse de la
pluviométrie dans la région (depuis 1960), le ravinement
s'accentue de plus en plus. Il observe une très forte occupation des
sols. Les pertes de terres fertiles se généralisent par l
`érosion. La sédimentation est très marquée par
d'importantes masses de terres arrachées et déposées le
long des deux vallées, dans les champs des dits bassins versants et
surtout drainées directement dans le fleuve Niger. Il montre aussi que
l'origine du ravinement est surtout liée aux déboisements
causés par le besoins en bois de la ville de Niamey surtout et par la
péjoration du climat. Cette évolution morphodynamique de ces
bassins versants de Kourtéré et Saga Gourou, riverains du fleuve
Niger est presque similaire à celle que nous étudions sur le
Fakara. De par les processus érosifs qui commandent la dynamique
actuelle, on observe la même tendance d'évolution:
généralisation du ravinement et pertes en terres, ensablement
des bas-fonds. Cette similitude des résultats doit interpeller tous les
acteurs car à court terme, on risque au cas où rien n'est
envisagé d'assister à une situation de catastrophe
<<éco-sociologique >>. Cette catastrophe risque de poser de
sérieux problèmes de pertes de terres agricoles par ravinement et
ensablement, de forte baisse des rendements agro-pastoraux. Mais surtout
l'ensablement des cours d'eau devient de plus en plus un danger: cas du fleuve
Niger, des mares et autres points d'eau importants. La ressource eau de surface
risque de se raréfier, tout comme la faune aquatique, les sols
humides.
Les sources de revenus seront de plus en plus réduites
d'où les crises multidimensionnelles car toutes les activités
socio-économiques (agricultureélevage - pêche
-artisanat-tourisme etc.) vont connaître à nouveau des impacts
néfastes de la dynamique hydro-érosive actuelle et
dégradante des milieux sahéliens. Cependant il faut rappeler que
cette dynamique hydro-érosive récente est partie
intégrante de la dynamique globale de ces milieux sahéliens du
Fakara. En effet les deux dynamiques sont très liées et sont
systémiques. Car à titre d'exemple, la progression rapide de la
mise en valeur des terres a entraîné le développement des
surfaces nues très ruisselantes. Le déboisement aussi des
versants est la cause directe de l'encroûtement. Et puis
le développement des plages nues des versants du Fakara a
entraîné l'augmentation du ruissellement linéaire dans les
ravines. Le développement des ravines est aussi un des facteurs de la
recharge et hausse de la nappe (infiltration par les fonds des ravines et mares
qui se multiplient aussi) Cependant l'on peut encore chercher à
comprendre comme perspectives de recherche, l'impact récent et à
moyen terme de la hausse de la nappe en milieux endoréiques du
degré carré. On peut voir s'il existe d'effets ou impacts inverse
de la hausse de la nappe (au cas où la tendance actuelle se maintienne)
sur le ruissellement, les comportements de certains végétaux, ou
sur les propriétés hydrodynamiques des sols du Fakara ? Que se
passerait-il une fois que les paysans des milieux endoréiques du Fakara
auront bien perçu la remontée de la nappe et comment
pourraient-ils en tirer profits? D'autres difficultés résident
surtout dans le niveau de pauvreté des populations sahéliennes et
les problèmes de mobilisation des ressources et des moyens à
mettre en oeuvre pour renverser les tendances d'évolution de ces milieux
du Fakara. Mais il serait illusoire de penser à reboiser le Fakara au vu
de la dynamique démographique galopante.
Mais dans ce contexte d'accès difficile à la
ressource eau, de pauvreté du Fakara: -Faut-il chercher à
renverser la tendance actuelle (augmentation du ruissellement) ?
-Ou tirer meilleur profit de la hausse de la nappe
phréatique à travers des stratégies adaptatives nouvelles
(utilisation des pompes solaires ou éoliennes par exemple) ?
Nous pensons qu'il est nécessaire de changer de
comportements paysans, et pratiques agro-pastorales. Ce changement de
comportement ne serait possible qu'à travers une nouvelle reforme
socio-culturelle et éducative. Cette reforme socio-éducative
prendrait en compte les aspects écologiques de la fragilité
environnementale sahélienne. C'est à dire sur la base de
sensibilisation, d'informations d'éducation de base à
l'école et à toutes les échelles, amener les populations
rurales et urbaines vers un respect plus conséquent de l'environnement
végétal surtout. A titre d'exemple, nous pensons que les casernes
militaires peuvent s'adapter mieux à l'utilisation du charbon
(alternative du charbon de Chirozérine, foyers ou fourneaux
améliorés et gaz subventionné) qu'au bois coupé des
brousses tigrées du Fakara. Et voire aussi à moyen terme,
l'utilisation plus généralisée tant dans
les foyers de la ville de Niamey, et à long terme dans ceux du Fakara.
Pour renverser véritablement cette tendance, nous pensons qu'une
approche systémique et intégrée est indispensable. Et
cette approche systémique n'est autre que la réduction des
niveaux de pauvreté. Par exemple pour pouvoir généraliser
l'utilisation du charbon par les foyers nigériens, la question
principale serait: à quel prix? BOUBE (2005 à paraître)
pose la difficulté des approches d'aménagement surtout les
problèmes de choix d'échelles et de démarches
d'aménagement. Ce pendant il est surtout primordial de définir
les rôles des différents acteurs qui sont en jeu:
Etat-Commune-Bailleurs de fondsociété civile et l'acteur
principal qu'est le paysan en amont comme en aval des réalisations
d'aménagements.
CONCLUSION GENERALE
La morphogenèse actuelle des bassins versants
étudiés est en partie dominé par l' érosion
hydrique. Cette érosion hydrique se manifeste sur ces bassins versants
de Wankama et Tondi Kiboro étudiés par le développement
quasi général de l'érosion aréolaire sur presque
tous les états de surface des bassins versants étudiés.
Celle-ci traduit l'accentuation du phénomène d'encroûtement
qui dressent de vastes plages de décapage des parties superficielles des
sols et formations de vastes croûtes d'érosion surtout.
L'érosion linéaire est la seconde forme d'érosion hydrique
qui s'accentue de plus en plus par le phénomène de ravinement.
L'érosion aréolaire et le ravinement des versants sont
prépondérants dans les régions semi-arides et celles
où le couvert végétal a été fortement
dégradé. La première tend vers un abaissement, une
régularisation des versants qui prennent parfois la forme d'un plan
incliné (glacis). Ce dernier développe des formes très
variables de collecteurs d'écoulement: On trouve une multitude de
ravines de moins 50 cm et celles de plus 50 cm à 10 m de large sont les
plus actives et développent des secteurs où la dégradation
est plus sévèrement exprimée notamment au niveau des
piedmonts des plateaux de Pourra et de Sofia. La dynamique d'évolution
de ces ravines est très rapide car elles peuvent croître fortement
en largeur en une crue plus ou moins exceptionnelle, à fortiori d'une
année à l'autre. On observe aussi l'élargissement des
berges par sapement ce qu `on appelle érosion latérale. Les
accroissements de très nombreuses formes de dépôts sableux
dans des zones préférentielles: bas-fond, fonds de ravines et
autres secteurs à rupture de pente et la très forte
évolution de ces ravines par érosion régressive car les
têtes de ravines connaissent une évolution spectaculaire. Les
charges solides sont importantes. Elles sont mobilisées par les eaux et
déposées dans les zones préférentielles (les fonds
des mares et bas-fonds, et zones de ruptures de pentes). Les comportements
hydrologiques de ces petits bassins versants sahéliens expriment bien
une forte sensibilité des écoulements au changement
environnemental et à la péjoration climatique. Cette
péjoration climatique a certes des impacts sur ces comportements
hydrologiques. Les impacts et influences de la péjoration climatique
(voire le changement climatique de façon générale) sont
très peu connus et des études en ce sens méritent
d'être développées surtout au Sahel. Car les manifestations
de ces
changements climatiques semblent déjà plus
aiguës. Toutes ces formes de dégradation
énumérées ci dessus sont liées à une
évolution hydrodynamique actuelle. Cette évolution est la
résultante directe des actions essentiellement anthropiques, la mise en
culture des terres de versants et bas-fonds, les défrichements
incontrôlés voire des coupes abusives et rases etc. Tout ceci
aboutit à une augmentation des ruissellements et écoulements
annuels (de plus de 30 à 40%) malgré la baisse
générale de la pluviométrie (entre 24 à 30 %) Le
taux d'occupation des terres varie entre 50 à 70 % par le système
jachèrescultures. Cette mise en culture et les mauvaises pratiques
socio-écologiques sont la conséquence directe de l'explosion
démographique tant dans le Fakara que dans l'ensemble du pays ou
même à l'échelle du Sahel. L'augmentation des
ruissellements et les très forts débits solides qu'ils charrient,
modifient constamment les formes hydrogéomorphologiques, les cônes
alluviaux, les fonds et les berges de ravines etc. Cette augmentation de
débits liquides et solides est à l'origine du
développement des mares dans les fonds de vallée de Dantiandou.
Cela est effectivement lié au système de distribution
endoréique de l'eau de surface. On observe des modifications
topographiques des fonds de vallées principalement les niveaux de base
de ces ravines. Ces niveaux de base évoluent et peuvent se
déplacer d'une année à l'autre et à
l'échelle de plusieurs années mais aussi à celle de la
crue. Dans ces zones endoréiques, les mares se multiplient de plus en
plus, d'autres se comblent encore. Ce développement de mare et le
ravinement qui se généralise, multiplie ce que LEDUC & KARBO
(1994) et FAVREAU (2000) ont appelé les points bas très in
filtrants, fonds de mares, de ravines et zones d'épandages sableuses.
Cependant et de façon plus générale, l'on risque d'aboutir
vers une évolution irréversible des paysages du Fakara à
moyen et long terme car l'encroûtement et le ravinement se manifestent
à toutes les échelles. Ceci est encore accentué par le
niveau de pauvreté de plus en plus drastique et des alternatives de
développement peu durables.
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FLSH, 125p.
ANNEXE 1: GUIDE D'ENTRETIEN
GUIDE D'ENTRETIEN SUR LES ASPECTS
HYDROGEOMORPHOLOGIQUES ET SAVOIRS LOCAUX AUPRES DES PERSONNES
-RESSOURCES
1-NOMS ET PRENOMS: 2-AGE
3-SITUATION DES CHAMPS( PAR RAPPORT A LA MARE, AU CONE,
REPLATS OU A LA RAVINE) ?
- SUR LE CONE?
- PRES DE LA MARE?
- SUR LE REPLAT?
- PRES DE LA RAVINE PRINCIPALE?
4-QUELLE ETAIT LA LARGEUR MOYENNE DE LA RAVINE
PRINCIPALE, IL Y A DIX ANS? (AVANT HAPEX) ? DITES POURQUOI ?
5-CITER LES NOMS LOCAUX DE 2 OU 3 MARES NON LOIN DE VOTRE
VILLAGE ET QUI SONT SITUEES DANS LE KORI DE DANTIANDOU?
6-EXPLIQUER LA SIGNIFICATION LOCALE DE CES NOMS DES MARES
( ET ESTIMER LA DATE DE MISE EN PLACE)?
7-QUAND EST CE QUE LE CONE DE DEJECTION S'EST FORME?
8- D'OU VIENT CE SABLE QUI SE DEPOSE ET FORME LE CONE? 9-APPRECIER L'EVOLUTION
DE LA SUPERFICIE DE LA MARE? -IL Y A DIX AN?
-AUJOURD'HUI?
- ET EXPLIQUER POURQUOI?
10- RAPPELLER VOUS D'UN OU DES EVENEMENTS PLUVIEUX
EXEPTIONNELS CES DIX DERNIERES ANNEES?
- PRESICER LES ANNEES?
11-ONT - T - ILS PROVOQUE DES DEGATS? OUI
NON
- SI OUI LESQUELS?
.INONDATIONS ET AUTRES DEGATS(DECRIRE?)
.MODIFICATIONS IMPORTANTES DU RESEAU HYDROGRAPHIQUE
LOCALE(DECRIRE?)
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