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Buzz marketing : le rôle des leaders d'opinions

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par Gauvain Bourgeois
Université Toulouse 1 - Master 1 Information-Communication 2009
  

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A. PRESENTATION ET CARACTERISTIQUES

L'état de la question

Le consommateur-individu est désormais émancipé de la famille, du ménage, il vit au sein de "tribus". Une fois la "tribu" créée, l'individu se doit d'y jouer un rôle d'animateur et de recruteur. Plus la tribu compte de membres, plus la valorisation est importante pour l'individu. Chacun à son échelle peut être chef de tribu, ou leader d'opinion. Les avancées technologiques ont fourni un support à une croissance exponentielle des communications, à la "socialisation" de l'individu.

Avec la démocratisation du téléphone portable et d'Internet, l'individu peut garder en permanence le contact avec sa tribu, échanger des informations, et favoriser la construction de communautés virtuelles sur internet. Karim Stambouli, dans son ouvrage Buzz Marketing, cite l'exemple de 9Telecom, qui a le premier permis à un individu de disposer de neuf numéros illimités et gratuits le week-end, illustrant ainsi les désirs contemporains de garder le contact avec ses proches, ses amis, sa tribu.

L'individu éprouve aussi le besoin et le désir de "séduire" les membres de sa tribu tous les jours un peu plus, et doit pour cela se doter d'un message totalement forgé pour interpeller et intéresser l'autre. Ce message se doit de posséder quatre caractéristiques particulières, rassemblées dans le carré des 4I14 :

14 Stambouli K. et Briones E., Buzz Marketing : les stratégies du bouche-à-oreille, Editions d'organisation, 2002, Paris.

· Immédiat

: Le message doit immédiatement impliquer l'autre, pour cela il doit traiter d'un sujet à la fois accessible (sur lequel tout le monde peut avoir un avis) et impliquant (lié à la vie quotidienne ou une passion).

· Inédit

: La valeur ajoutée du message réside en grand epartie dans la nouveauté qu'il véhicule. Plus l'information ou l'idée est inédite, plus le locuteur sera apprécié et renforcé dans son rôle de leader d'opinion de sa tribu.

· Interactif : Le message, pour être

aprécié, doit pouvoir initier une conversation, voire

 

même valoriser l'interlocuteur. Le monologue est naturellement proscrit.

· Imitable

: Quelle que soit la nature du message, elle doit intégrer un format court, optimisé dans l'optique d'une diffusion par

l'interlocuteur auprès d'autres publics.

Ces quatre termes regroupent l'essentiel des caractéristiques du message du buzz. Il peut ainsi devenir un nouveau média a fort pouvoir de séduction :

· Il est sensationnel : il est partagé par tous les médias "non

officiels", vecteurs de rumeurs. Il peut apparaître comme le média des petits contre celui des forts, cette vision étant engendrée par la crise de la confiance du public par rapport aux médias

L'état de la question

ent ant qu'institution révélée par l'enquête SOFRES de 200115 : 67% des personnes interrogées se déclarent plutôt ne pas avoir confiance dans les médias.

· Il est indépendant : il s'agit exclusivement d'un message échangé par le bouche-àoreille, et ce faisant, ne souffre d'aucun bruit provenant de la publicité.

· Il est intemporel : le bouche-à-oreille a toujours existé, mais l'évolution des technologies "nomades" et du web 2.0 l'ont pousé à une tout autre échelle.

Le nouveau consommateur est à la fois la cible et le vecteur du buzz. Le buzz est à la fois la source du nouveau besoin, et l'information transmise par le consommateur y ayant succombé, qui répandre lui aussi le buzz, faisant naître ces besoins chez d'autres personnes.

B. LE BUZZ DANS LE PARCOURS DECISIONNEL DE CONSOMMATION

Le parcours décisionnel du nouveau consommateur peut se résumer ainsi :

· Phase 1 : Naissance du besoin par le buzz. Le bruit ambiant autour du produit, le point de vue des médias, la pression de la publicité, vont inciter le consommateur qui veut être à la pointe de la nouveauté à aller chercher l'information à sa source.

· Phase 2 : Veille médiatique. Le consommateur va chercher toutes les informations disponibles sur le produit, dans les médias généralistes et spécialisés. Il se crée ainsi un certain savoir théorique du produit.

· Phase 3 : Etude des avis de consommateurs. Le consommateur va chercher dans la presse spécialisée ou sur internet une multitude de tests du produit, plus particulièrement auprès de sa communauté ou de sa famille. Cette étape forge le choix définitif.

· Phase 4 : Recherche de la promotion. Une fois que le choix d produit est fixé, le consommateur veut le trouver au meilleur prix. Il passera en revue sa ou ses tribus

15 Les indices de confiance, Enquête réalisée par la SOFRES pour un groupe de journaux de province les 27 et 28 juin 2001 auprès d'un échantillon national de 1000 personnes représentatif de l'ensemble de la population âgée de 18 ans et plus.

afin de trouver le contact qui lui permettra de trouver la promotion exceptionnelle, un prix moins cher...

· Phase 5 : Achat. Le consommateur passe d'un rôle passif (récolte des informations) à un rôle actif. Après avoir étudié attentivement le marché et le produit, il peut alors se confronter au vendeur avec une attitude d'expert. Il sait ce qu'il veut et à quel prix l'obtenir, et ne se laissera pas berner par un vendeur.

· Phase 6 : Vecteur du buzz. Le consommateur a franchi le cap de l'achat, il devient donc émetteur du buzz. Resté fidèle à sa communauté, il devient une source d'information concernant le produit qu'il a étudié, et agit en tant que véritable expert au sein de sa tribu, en promulguant ses conseils et ses avis d'expert aux nouveaux arrivants.

Nous pouvons affirmer que le buzz est présent à chaque étape de cette consommation. De l'intérêt suscité par le produit à l'acte d'achat, puis la recommandation, la plupart de ce processus est constitué d'un buzz, d'ampleur plus ou moins grande.

De plus, le buzz permet aux consommmateurs d'établir un rapport de force avec une marque, en se dotant d'un réseau consumériste dont le buzz en est le ciment. Le réseau peut agir comme une force de pression sur la marque, en tant que forme moderne du vox populi. Pour exercer un minimum d'influence, le réseau doit s'auto-entretenir et recruter de novueaux membres, voire d'autres réseaux, par le buzz. On peut en avoir un clair example à travers la pression des réseaux de fans de la série Caméléon des Studios ABC. Ceux-ci avaient choisi d'arrêter la série, mais ont cédé face à la pression des fans, qui ont obtenu satisfaction par la production de nouveaux épisodes.

Le buzz permet également de donner à ses réseaux un certain pouvoir de nuisance, passant par exemple par le boycott. Quand un consommateur décide de boycotter une marque, il le fait savoir à sa tribu, avec pour but d'informer les autres membres des travers de la marque, et ainsi à les enrôler. Les sites personnels consacrés à ces opérations de boycott pullulent,

L'état de la question

certains ont même attiré les projecteurs médiatiques comme le site "Je boycotte DANONE"16 du réseau Voltaire, suspendu par la justice en mai 2001. Il avait jusqu'alors reçu environ 100000 visites et plus de 10000 signatures de pétition.

On peut sans aucun doute affirmer que le buzz est une nouvelle façon de penser la consommation, une nouvelle démarche décisionnelle avant d'arriver à l'acte d'achat. Plus réfléchie, moins liée à l'émotionnel. La Nielsen Online Global Consumer Study d'avril 2007 nous montre qu'à la question "Dans quelle mesure faites vous confiance aux formes suivants de publicité ?" vient en tête les recommandations d'utilisateurs (78%). Suivent les informations publiées dans les journaux(63%), et les opinions de consommateurs postées sur internet (61%). La publicité télé, radio, et dans les magazines n'arrive que bien après, avec des scores respectifs de 56%, 56%, et 54%.

Cette étude compile plus de 25000 utilisateurs web dans 47 marchés différents17. Il est sans équivoque que le bouche-à-oreille (BAO) est un outil important dans la consommation d'aujourd'hui. Il faut néanmoins relativiser son impact.

16 http://www.jeboycottedanone.com/

17 Argentine, Australie, Autriche, Belgique, Brésil, Canada, Chile, China, République Tchèque, Danemark, Égypte, Estonie, Finlande, France, Allemagne, Grèce, Hong Kong, Hongrie, Inde, Indonesie, Irlande, Italie, Japon, Lettonie, Lituanie, Malaisie, Mexique, Pays-Bas, Nouvelle-Zélande, Norvège, Philippines, Pologne, Portugal, Russie, Thaïlande, Singapour, Afrique du Sud, Corée du Sud, Espagne, Suède, Suisse, Taiwan, Turquie, UAE, Royaume-Uni, USA et Vietnam.

L'étude de Nielsen a également démontré que les marchés qui reposent le plus sur le BAO sont surtout les marchés asiatiques et du Pacifique. Les cinq marchés qui se reposent le plus sur l'avis d'autres consommateurs sont principalement Hong Kong (93%), Taiwan (91%), l'Indonésie (89%), l'Inde et la Corée du Sud (87%).

Si le buzz semble avoir davantage de confiance en Orient qu'en Europe, son importance n'en est pas moins négligeable. En effet, bon nombre de marques tentent de créer un buzz après la sortie d'un nouveau produit, l'industrie cinématographique s'y met peu à peu, les milieux high-tech et informatique y ont d'ores et déjà recours...

4. LES LEADERS D'OPINION

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"Entre deux mots il faut choisir le moindre"   Paul Valery