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Expérience d'art-thérapie aux dominantes écriture et arts plastiques auprès de la personne à¢gée dépendante souffrant d'exclusion sociale

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par Marie NOà‹L
Université François Rabelais - faculté de médecine de Tours - Diplôme universitaire d'art- thérapie 2010
  

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2) Le bagage de l'apprenti art-thérapeute pourrait comprendre de nouveaux impératifs pour prétendre à suivre la formation.

Le point dont nous allons discuter maintenant ne cherche nullement à reprocher les conditions d'admission actuelles, mais à en proposer des supplémentaires, notamment en ce qui concerne les connaissances générale en psychologie, ainsi que du parcours professionnel réalisé dans des structures médicosociales ou humanitaires.

L'art-thérapeute établit un cadre relationnel particulier avec le patient, une relation bien différente de celle qu'on établit entre deux membres d'une même famille, ou de deux amis. Même si nous connaissons plus ou moins le principe de distance professionnelle, le thérapeute qui n'a pas d'expérience professionnelle préalable dans la gestion de cette relation, ou qui ne dispose pas de connaissances théoriques en psychologie générale suffisantes, peut être amené à être intimidé par ladite relation, et commettre des maladresses qui l'abîmeraient. Cela ne doit pas être considéré selon l'âge de l'apprenti, car nous avons tous des parcours différents ; un jeune apprenti tout droit sorti de l'école des Beaux-Arts pourrait se retrouver tout aussi embarrassé qu'un sénior qui a travaillé jusqu'à présent comme fonctionnaire dans les bureaux d'une entreprise de création de logiciels informatiques et qui a appris la peinture et la guitare en autodidacte. L'exemple est bien sûr caricatural, mais il montre que l'âge et le parcours de la personne ne sont pas toujours à mettre en corrélation, et qu'il serait certainement profitable à tous (et même au patient) d'avoir bénéficié d'une certaine expérience relationnelle dans le cadre thérapeutique, ou bien de bénéficier de cours approfondis sur le sujet durant la formation pré-universitaire. Comprendre l'autre, ses réactions, ses comportements, ses défenses, ses faiblesses, ses pensées, n'est pas simple.

Cela est bien entendu à considérer comme un questionnement, car il n'a guère fait l'objet d'une étude empirique personnelle.

3) Le schéma de la sphère opératoire pourrait être présenté comme un préambule à l'assimilation du schéma de l'opération artistique.

Légende

1 = Accident spatio-temporel

2 = Rayonnement

3 = Captation sensorielle

4 = Traitement mental

5 = Élan corporel

6 = Technique

7 = Production

8 = Traitement mondain

1' = Nouvel accident spatio-temporel

Monde extérieur = Ce qui est visible par tous, hors du cadre de l'activité artistique.

Monde intérieur = Ce qui s'opère à l'intérieur de l'artiste.

Impression = Arrivée d'informations du monde extérieur vers le monde intérieur.

Expression = Arrivée d'informations du monde intérieur vers le monde extérieur.

L'opération artistique est un schéma fondamental de l'enseignement de l'école d'artthérapie de Tours. Il nous permet de comprendre les mécanismes mis en oeuvre dans l'activité artistique d'un individu. Nous allons présenter ici un bref rappel de ses composantes : La première étape de l'opération artistique est la présence d'un accident spatio-temporel [1], c'est autrement dit une chose hic et nunc, dont la seule propriété qui nous intéresse est d'exister en cet instant et ce lieu précis. Il peut s'agir de quelqu'un ou d'un objet, un son... peu importe sa nature. Cet accident spatio-temporel va rayonner [2] dans le monde qui l'entoure, et va parvenir jusqu'à nous, à travers notre captation sensorielle [3], devenant ainsi l'objet de notre attention. L'information captée par nos sens arrive jusqu'au cerveau, où celui-ci va décrypter l'information [4], l'assimiler et/ou la reconnaître. Le cerveau prend ensuite une décision, traduite par un signal moteur [5]. Cet élan moteur va ensuite s'organiser d'une façon précise et cohérente [6], de sorte à produire le plus fidèlement possible ce qui correspond à notre idée [7]. Une fois l'oeuvre produite, pour être reconnue en tant que telle, elle doit être soumise au jugement d'autrui, du monde extérieur [8]. L'oeuvre d'art ainsi reconnue peut donc prétendre à exister en elle-même, par elle-même, et pour elle-même [1'], ce qui caractérise l'accident

spatio-temporel qu'elle est susceptible de devenir pour quelqu'un d'autre, l'opération pouvant se répéter ainsi à l'infini.

Illustrons cela avec un exemple pratique : prenons la technique de la danse (accompagnée de musique). L'accident spatio-temporel est caractérisé par la musique qui est en train d'être jouée. Le bruit se diffuse et parvient jusqu'aux capteurs sensoriels du danseur, qui reconnaît le bruit en tant que musique, et qui va lui donner envie de se mouvoir. Mais le mouvement ne sera ni hasardeux ni chaotique, il doit répondre à un savoir-faire précis qui permet de donner une gestuelle harmonieuse au corps du danseur. La production se traduit alors par la chorégraphie qu'il a réalisé en suivant la musique. La mise en place d'un spectacle de danse sera le moyen de présenter aux autres son travail. Ainsi apprécié, cette danse pourra très bien devenir l'accident spatio-temporel d'un autre danseur, d'un musicien, etc.

0 = Stimulus originel

A = Traitement sensoriel

B = Traitement cognitif

C = Traitement moteur

D = Production concrète 1 = Production identifiée

: Rayonnement sensible : Sphère individuelle

: Sphère sociale

Segments noirs : Interconnexions des mécanismes Segments rouges : Interactions entre l'individu et l'extérieur

Légende

Le schéma de la sphère opératoire que nous proposons au sein de ce mémoire reprend les grandes lignes de l'opération artistique ; son but n'est pas de proposer une alternative qui pourrait la remplacer, mais de servir d'introduction générale à la compréhension des mécanismes mis en jeu dans la perception et la manifestation d'un phénomène général chez l'être humain. Nous allons expliquer ce schéma comme nous l'avons fait avec l'opération artistique.

Au point de départ, nous avons un stimulus* [0] dont la propagation potentielle atteint les capteurs sensoriels de l'individu [A], qui vont véhiculer le signal transformé en impulsion électrique jusqu'au cerveau [B]. Le cerveau reçoit l'information, la décode, l'assimile et la reconnaît. Cette reconnaissance, selon la manière dont elle a été précédemment assimilée (par l'expérience), peut engendrer une réponse motrice [B] - [A], ou encore une réponse affective [B] - [A] + [C]. Poursuivons avec le traitement moteur. La réponse motrice va provoquer un effet visible [D], donc perceptible par l'extérieur [sphère individuelle - sphère sociale]. Cette perception répond aux mêmes mécanismes contenus dans la sphère individuelle, puisque nous sommes tous des êtres humains ; nous avons un ensemble de propriétés communes. Elle deviendra donc un stimulus pour l'autre, et ainsi de suite.

Jusque là, nous constatons que le déroulement est très similaire à celui que l'on retrouve dans l'opération artistique. Nous allons observer plus en détail le rôle des interconnexions et de ce qui justifie les positions des sphères et des centres de mécanismes.

La captation d'un stimulus n'aboutit pas toujours par une production concrète de l'individu. L'information traitée et reconnue par le cerveau peut engendrer un feed-back (=retour) sensoriel, ce qui donnera dans l'ordre [0] - [A] - [B] - [A] ; elle peut aussi produire une image mentale [0] - [A] - [B] - [A+B] (l'image mentale renvoie implicitement au traitement sensoriel) ; mais elle peut également provoquer une réponse affective*, ce qui donne [0] - [A] - [B] - [A+C]. À l'exception de l'image mentale, les autres réponses tendent naturellement à être potentiellement perceptibles par le monde extérieur [D]. Les segments noirs qui relient les centres de mécanismes illustrent l'interactivité de ces derniers, et sont communs à chaque individu. Les segments rouges qui mêlent chaque centre de mécanismes dans la sphère sociale sont là pour montrer que l'individu est aussi intégré dans cette sphère et qu'il contribue à l'ensemble des normes et références qui nous permettent d'identifier les phénomènes. C'est pour cela que l'empreinte du stimulus causé par l'individu [couleur rouge du 1] est encerclée par la sphère sociale [cercle bleu]. Les sphères ont une propriété interactive dans leur influence, d'où l'imbrication de la sphère individuelle dans la sphère sociale.

Tentons d'illustrer cette explication par un exemple concret quoique légèrement caricatural. Un bol de céréales et une cuillère font face à l'individu [0]. Celui-ci capte le stimulus sous une forme visuelle [A], et l'identifie comme un bol de céréales [B]. Suite à cela se déclenche une réponse de faim : la sensation et l'organisation motrice de la main qui va prendre la cuillère pour saisir les céréales et les porter à la bouche de l'individu, donc [A+C]. Mais pour que le mouvement soit jugé correct, il faut que le cerveau l'interprète ainsi, donc le [B] sera forcément impliqué durant toute la durée du mouvement moteur. Ce mouvement est accessible à la perception extérieure, mais en le prenant comme un stimulus pur et simple, ce qu'on perçoit, c'est une chose qui bouge. Pour que l'on sache qu'il s'agisse d'un homme qui est en train de manger des céréales dans un bol, les mécanismes des autres individus qui observent agissent de la même façon. « Tu es en train de manger des céréales dans un bol ». L'expression de cette phrase émise par l'individu extérieur confirme ce que le premier individu a perçu et interprété de la réalité, et sa réponse est donc cohérente. « Je suis bien en train de manger des céréales dans un bol ». Les mécanismes s'interconnectent une multitude de fois et à grande vitesse pour parvenir à ce résultat.

À travers un autre exemple sur le plan de la pathologie, nous pouvons voir qu'il nous est possible d'identifier les centres de mécanismes défaillants si la situation s'avérait conflictuelle entre les deux sphères.

Un individu est très gêné d'entendre constamment passer les trains, le bruit est insupportable, il essaie de se boucher les oreilles, mais rien n'y fait. L'ennui, c'est que cette

personne ne se trouve absolument pas à côté d'une gare ou de la moindre ligne de chemin de fer. Les autres individus qui sont avec lui n'entendent pas le bruit des trains. Par déduction, sur qui plaçons nous la vérité ? Bien entendu sur le groupe. L'individu peut alors être atteint d'une hallucination auditive [A+B car reconnaissance du bruit], ou d'acouphènes [A]. Ces deux pistes vont ensuite permettre aux médecins de mettre en place des examens adaptés ; la cause pourrait être une psychopathologie [B], ou une défaillance de l'oreille interne [A]. Cependant, nous notons que les autres centres de mécanismes se manifestent dans cette situation : l'individu tente de se boucher les oreilles [C] et exprime aux autres son inconfort [D]. Si un ou plusieurs centres de mécanismes sont altérés pour quelque raison que ce soit, il est quasi certain que les autres centres de mécanismes réagiront dans un premier temps de manière adaptée au stimulus qui provoque ce dérèglement. Ensuite l'individu, selon le problème, pourra chercher lui même la solution qui lui permettrait de retrouver l'harmonie qu'il avait avant cet événement, et de la mettre en application. Mais cela n'est pas toujours possible, et l'intervention des autres est nécessaire.

L'objectif de ce schéma n'est pas de montrer comment s'opère le phénomène artistique, nous laissons cela à l'opération artistique, qui est bien plus encline à cela. Si nous avons parlé ici de ce schéma, c'est pour l'envisager comme un moyen de « désengorger » les informations que l'on peut tirer de l'opération artistique. Car oui, il est possible d'expliquer les phénomènes généraux dans ce schéma, mais c'est dans un souci de spécialisation du contenu que nous avons pensé à la sphère opératoire. Nous avons dans l'optique que le schéma de la sphère opératoire puisse être un outil de compréhension du phénomène dans son aspect le plus basique et global, et de proposer l'opération artistique comme un outil de compréhension exclusif de l'activité artistique et du lien qu'elle entretient avec les pathologies.

Nous considérons néanmoins ce schéma comme une ébauche modeste d'une volonté de simplification du contenu du schéma de l'opération artistique, et il y a fort à parier que l'auteur de ce mémoire fera l'objet de nombreuses corrections et remaniements pour oser prétendre à un niveau de pertinence acceptable. La recherche en art-thérapie avance et de nouvelles façons de penser l'enseignement germent régulièrement. Nous devons les entendre, les travailler, les discuter, mettre à jour nos connaissances mais surtout rester humble et accepter de nous faire rediriger vers les fondements qui peuvent avoir parfois pris trop de distance par rapport à nos idées et nos façons d'opérer.

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"Il existe une chose plus puissante que toutes les armées du monde, c'est une idée dont l'heure est venue"   Victor Hugo