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La guinée face aux enjeux du tourisme durable

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par Hassane DEMBELE
Ecole supérieure du tourisme et de l'hotellerie de Conakry, République de Guinée - Maitrise  2012
  

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I-3. LA CULTURE ET L'ARTISANAT

I-3-1. CULTURE

« Dotée d'immenses potentialités qu'elle tient de la diversité de sa topographie, de son climat et de sa culture, la république de Guinée offre aux visiteurs l'image d'un « paradis touristique » aux ressources variées, mais insuffisamment exploitées ».23(*)

La Guinée avec ses quatre (4) régions naturelles distinctes dispose une culture très riche et variée.

En 1961, sous la première république, l'Etat créa un ensemble musical pour relancer la culture guinéenne et, cela fut vraiment un changement notable sur le plan culturel avec le slogan « un son nouveau d'une nation nouvelle », d'où l'apparition des disques rouges. « Les Ballets africains, le Djoliba, et diverses formations orchestrales, notamment le Bembeya Jazz National et les Amazones de Guinée, y ont contribué».

Luc Mogenet a écrit : « La Guinée est un pays riche de ses cultures traditionnelles et anciennes. Chacune des différentes ethnies a apporté sa contribution. La musique (guinéenne) est particulièrement bien développée. Cependant le régime de Sékou Touré en voulant imposer une culture « moderne »calquée sur celle des pays du bloc soviétique a empêché l'essor des cultures traditionnelles sans arriver à créer une nouvelle culture. Le régime effondré n'a laissé qu'un grand vide qui n'est encore que très partiellement comblé »24(*).

La culture guinéenne au sens large demeure un ciment propice au faire-valoir de tous les atouts.

En général, la culture des quatre régions naturelles est pareille, mais la seule différence se situe au niveau de la pratique. Par exemple, l'initiation : elle est pratiquée partout en république de Guinée, la différence entre celle de la Haute Guinée et de la Guinée Forestière est la suivante :

En Haute Guinée, le « Soliba25(*) » est le début de l'initiation. C'est l'organisation d'une grande fête pendant la nuit, un jour avant l'épreuve. Cet évènement est le passage des jeunes garçons immatures, négligents, irresponsables en des adultes vraiment conscients, responsables et appelés à fonder les foyers pour entrer dans la vie active et assumer leur responsabilité avec les canons de valeurs qu'on les véhicule à savoir : la bravoure, la dignité, la fierté, la vérité et la parole donnée, etc.

Le lendemain matin, très tôt à l'aube, ces jeunes garçons sont conduits dans un lieu sûr, loin du village. Et, après excision ils retournent au village, encadrés, rééduqués, et initiés par un « Sema26(*) » dans une habitation différente des leurs et vivants ensembles dans l'harmonie et l'hospitalité.

Après la période de l'initiation, la sortie de ces jeunes est sanctionnée par « Kolakadi27(*) », une grande cérémonie organisée à la place publique du village et enfin la rémission de chaque enfant à ses parents.

Quant à la Guinée Forestière, les jeunes garçons sont excisés dans une forêt sacrée, lieu de culte et d'initiation, c'est là où tout le processus se déroule durant une période d'environ trois à quatre mois avant de retourner au village. L'accès dans cette forêt est formellement interdit à n'importe qui.

A la fin de l'initiation, tous ces jeunes garçons seront marqués par des tatouages dans le dos et sur la poitrine signifiant des jeunes responsables, très discrets et capables de participer à toutes les rencontres de sages pour des prises de décisions. Le dernier jour est une grande cérémonie dans tout le village d'où l'appellation de ces jeunes « Hinènou28(*) » chez les guerzés.

L'habitat des quatre régions naturelles est essentiellement constitué de cases rondes avec des toitures faites de pailles. Mais, certaines cases de la Guinée Forestière sont recouvertes de feuilles de coco ou de palme bien tressées par des charpentiers traditionnels.

En Basse Guinée, malgré l'influence du christianisme et de l'islam, le peuple Baga reste fidèle à sa culture et le masque Nimba est au centre des manifestations rituelles de la forêt sacrée. Le caractère monumental et la grandeur de l'art Baga frappe l'oeil des visiteurs et sa principale divinité est Nimba, la déesse de la fécondité et de l'abondance.

En Moyenne Guinée, la culture traditionnelle peulh est fondée sur l'élevage. La coiffure des femmes « Djoubandè29(*) » très exceptionnelle, reste unique et propre à cette région. L'islam y est pratiqué avec rigueur.

Quant à la Haute Guinée, l'existence des royaumes, empires pendant près d'un millénaire a favorisé la conservation des récits historiques par les traditions orales. La dance de « Doundounba30(*) » et la pêche annuelle dans des marres « Baro » et autres ne sont pratiquées dans cette région. Malgré l'influence et la domination de l'islam, l'animisme est quelque part pratiqué par une minorité de personnes.

Par ailleurs, la Guinée Forestière avec ses différentes populations (kissi, toma, guerzé, manon, konon) ont développé des spécificités culturelles tout en gardant en commun quelques valeurs. Dans cette région, toutes les grandes cérémonies sont suivies de la sortie des masques.

Enfin, la Guinée, c'est aussi la capitale du « Djimbé31(*) » et de la percussion.

* 23 D.K CAMARA, « Pour un tourisme guinéen de développement », Harmattan 2006, Page 121.

* 24 Luc MOGENET, Guide de la Guinée, Edition Imprimerie Mission Catholique, Conakry 1999.

* 25 Langue Maninka, qui signifie : Fête organisée pour les nouveaux excisés, un jour avant l'épreuve.

* 26 Terme Malinké qui signifie : responsable de l'initiation, hommes chargé de la rééducation des nouveaux exigés.

* 27 Langue Maninka, qui signifie : Fête organisée pour les nouveaux excisés, au terme de l'initiation

* 28 Terme guèrzé qui signifie : Garçon.

* 29 Terme Peulh qui désigne la coiffure foutanienne

* 30 La dance des hommes forts en pays Malinké, Haute Guinée.

* 31 Tam-tam

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"Enrichissons-nous de nos différences mutuelles "   Paul Valery