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Etude de la filière pomme de terre dans les communes de Doutchi, Koré Maà¯roua et Soukoukoutane (département de Dogondoutchi)au Niger

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par Sanoussi YAGI
Université Abdou Moumouni de Niamey Niger - Maà®trise de géographie 2010
  

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Kepublicue du Niger
MI55/KT

UNIVERSITE ABDOU MOUMOUNI DE NIAMEY Faculté des Lettres et Sciences Humaines

Département de Géographie

Étude diagnostique de la filière pomme de terre dans les communes de
Doutchi, Koré Maïroua et Soukoukoutane ( département de
Dogondoutchi ).

Mémoire de Maîtrise
Présenté et soutenu par:
Yagi SANOUSSI

Sous la direction de: Membres du jury:

Pr AMADOU Boureima Président: Pr Toudou ADAM

Dépt Géographie /FLSH, UAM FA, Université Abdou Moumouni,

Assesseur: Dr MOUNKAILA Harouna Maitre-Assistant, ENS, Université Abdou Moumouni

Année académique 2009-2010

TABLE DES MATIERES

TABLE DES MATIERES 1

Tables des figures 5

Table des photographies 5

Table des tableaux 5

ABREVIATIONS 6

DEDICACE 7

Remerciements 8

Résumé 9

Abstract 10

Introduction 11

Première Partie: Cadre théorique. 13

Chapitre I: Cadre théorique 14

1.1: Revue de la littérature 14

1.2: Définition des concepts et termes de l'étude 16

1.4: Justification du choix du sujet 19

1.5: Objectifs de recherche 19

1.5.1: Objectif général 19

1.5.2: Objectifs spécifiques 19

1.6: Hypothèses de recherche 19

1.7: Méthodologie 20

1.7.1: La recherche bibliographique 20

1.7.2: Démarche de l'étude 20

1.7.3: L'exécution du travail sur le terrain 20

* Les enquêtes 20

* L'observation sur le terrain 21

1.8: Les difficultés rencontrées. 21

Deuxième partie: Présentation de la zone d'étude 22

Chapitre II: Les aspects biophysiques 23

2.1: Situation géographique 23

2.2: Le climat 25

2.3: L'hydrographie 26

2.4: La végétation 28

2.5: Les sols 29

Chapitre III: Les activités socio-économiques 31

3.1: Les données démographiques 31

3.2: L'agriculture 31

3.3: L'élevage 33

3.4: Les activités extra-agricoles 33

Chapitre IV: Caractéristiques agroécologiques des trois communes échantillons 34

4.1: La commune de Doutchi 35

4.2: La commune de Koré Mairoua 36

4.3: La commune de Soukoukoutane 37

Troisième partie : Résultats 38

Chapitre V: Généralités sur la pomme de terre 39

5.1: Origine de la pomme de terre 39

5.2: Présentation de la pomme de terre 39

5.3: Caractéristiques botaniques de la pomme de terre 39

5.4: Aire géographique 40

5.5: Ecologie de la pomme de terre 40

5.6: Utilisation de la pomme de terre 40

5.7: Maladies et ennemis de culture 43

Chapitre VI : Facteurs de production de la pomme de terre et système de culture 45

6.1:Les facteurs de production 45

6.1.1 : Les producteurs 45

6.1.1.1:Composition selon le genre. 45

6.1.1.2:Typologie des producteurs 46

6.1.2 : Statut et capital foncier 47

6.1.2.1:Mode d'accès à la terre 47

6.1.2.2: Les sols affectés à la culture de la pomme de terre 48

6.1.3 : Mise en valeur des parcelles 48

6.1.3.1: Superficies affectées à la culture de la pomme de terre 48

6.1.3.2: Les sources d'approvisionnement en eau 49

6.1.3.3: Les modes d'irrigation 50

6.1.3.4: Les moyens d'exhaure 50

6.1.3.5: Amendement et traitement phytosanitaire. 51

6.1.3.6: Traitements Phytosanitaires et ennemis animaux 51

6. 2: Le système de culture 52

6.2.1: Les variétés cultivées 52

6.2.1.1: Les variétés certifiées 52

6.2.1.2: Les variétés non certifiées. 53

6.2.1.3: Les sources d'approvisionnement en semences 54

6.2.2: L'association et la rotation de culture 54

6.2.3: Les périodes culturales 56

2.3.1: La période sèche 56

6.2.3.2: Expérimentation des cultures en saison de pluies 56

6.2.4: Performances du système de culture 56

6.2.4.1: Le rendement 56

6.2.4.2: La qualité du produit 56

Chapitre VII : La consommation et les modes de conservation 58

7.2.1: La consommation 58

7.2.2: Les méthodes de conservation 58

7.2.3 : Les problèmes liés à la conservation 60

Chapitre VIII: La filière 61

8.1. Organisation du marché 61

8.2. Les acheteurs 61

8.3.2.1. Les grossistes 61

8..2.2. Les semi-grossistes 61

8.2.3. Les détaillants 61

8.3.3. Les revendeurs 61

8.3.3.1. Les revendeurs en détail 61

8.3.3.2. Les revendeurs ambulants 62

8.3.4. Les autres axes commerciaux 62

8.3.5: La fluctuation des prix. 63

8.3.6: Mode de conditionnement et moyens de transport 64

8.3.7: Les problèmes liés à la commercialisation 64

Chapitre IX: Analyse socio-économique de l'activité. 66

9.1: Du point de vue social 66

9.2: L'impact économique 66

9.2.1: Les coûts de l'activité au producteur 66

9.2.2: Les revenus du producteur et leurs emplois 67

9.2.3: Perception des producteurs sur l'apport financier apporté par la culture de la pomme de

terre 69

Chapitre X : Les acteurs de la filière 70

10.1: Les producteurs et leur organisation 70

10.2: Les commerçants 70

10.3: Les services d'agriculture 71

10.4: Les partenaires au développement 71

10.4.1: L'ONG ARIDEL 71

10.4.2: L'Agro Sans Frontière Bretagne (ASF-B) 71

10.4.3: La FAO 72

10.4.4: Université Abdou Moumouni (UAM) 72

10.4.5: Les autres partenaires 72

Chapitre XI: Atouts, Contraintes et Perspectives 73

11.1: Les atouts 73

11.2: Les contraintes 73

11.3: Les perspectives de développement de la filière 74

Conclusion 75

Bibliographie 76

Sites web 79

Annexes 81

TABLES DES FIGURES

Figure 1: Localisation du département de Dogondoutchi 24

Figure 2: Évolution de la pluviométrie à Doutchi de 1977 à 2006 25

Figure 3: Réseau hydrographique du département de Dogondoutchi. 27

Figure 4: La végétation du département de Dogondoutchi. 29

Figure 5. Localisation de la zone d'étude 35

Figure 6: Mode d'accès à la terre. 47

Figure 7: Sources d'approvisionnement en eau 49

Figure 8: Moyen d'exhaure 50

Figure 9: Circuit de commercialisation de la pomme de terre. 63

TABLE DES PHOTOGRAPHIES

Photo1: Une nouvelle variété (Yona) 52

Photo 2: Une variété locale "Dan kassoua" 53

Photo 3: Association pomme de terre et Moringa 55

Photo 4: Association pomme de terre et carotte 55

Photo 5: De Pomme de terre de gros calibres 57

Photo 6: Magasin de conservation: vue extérieure 59

Photo 7: Caisses de conservation de pomme de terre 59

Photo 8: Pomme de terre étalée sur une table 62

TABLE DES TABLEAUX

Tableau 1: Évolution des principales productions agricoles sur les dix (10) dernières années.

32

Tableau 2: Évolution de l'effectif du cheptel de Dogondoutchi de 2000 à 2004 33

Tableau 3: Valeurs nutritives de la pomme de terre comparées à quelques aliments amylacés42

Tableau 4: Principaux minéraux du tubercule de la pomme de terre. 43

Tableau 5 : Répartition des producteurs selon le genre 45

Tableau 6: Répartition des producteurs par catégorie 46

Tableau 7 : Typologie des sols utilisés 48

Tableau 8 : Estimation des superficies emblavées pour la campagne 2008-2009. 49

Tableau 9 : Moyens de distribution d'eau. 50

Tableau 10 : Comparaison des productions et rendements selon les variétés. 53

Tableau 11 : Évolution des prix de semences de 2005 à 2009. 54

Tableau 12: Dépenses moyennes et revenu moyen d'un producteur 67

Tableau 13 : Valeur de la production suivant les prix. 68

Tableau 14: Estimation des recettes potentielles. 68

ABREVIATIONS

ANPIP: Association Nigérienne pour la Promotion de l'Irrigation Privée. ARIDEL: Action pour le Renforcement des Initiatives de Développement Local. ASF-B: Agro Sans Frontières Bretagne.

DDDA: Direction Départementale de Développement Agricole. DDRA: Direction Départementale des Ressources Animales. DDM: Direction Départementale de la Météorologie.

DMN: Direction de la Météorologie Nationale.

CaDev: Carritas Développement.

CORUS: Coopération pour la Recherche Universitaire et Scientifique CRS: Catholic Relief Service.

CIP: Centre International de la Pomme de terre.

DOGONDOUTCHI: est utilisé comme département dans le document. DOUTCHI: est utilisée comme commune ou ville dans le document. FA: Faculté d'Agronomie

FAO: Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture. FLSH: Faculté des Lettres et Sciences Humaines.

HKI: Helen Keller International.

GP / PDT: Groupement des Producteurs de la Pomme de Terre. INS: Institut National de la Statistique.

ITCF: Institut Technique des Céréales et des Fourrages ITPT: Institut Technique de la Pomme de Terre.

OCP / PDT: Organisation Communale des Producteurs de la Pomme de Terre. ONG: Organisation Non Gouvernementale.

PDC: Plan de Développement Communal.

RD / PDT: Réseau Départemental des Producteurs de la Pomme de Terre. RENACOM: Répertoire National des Communes.

RNDH: Rapport National sur le Développement Humain. SOC - I: Science Outil Culture - International.

UAM: Université Abdou Moumouni.

DEDICACE

Je dédie ce travail à mes parents Yagi Sambo et Mai-Hatchi Sani pour m'avoir donné la vie et avec qui, il m'a été donné la possibilité de cultiver le goût du sacrifice et de la réussite.

REMERCIEMENTS

Nous remercions:

· Pr. Boureima AMADOU (FLSH), notre directeur de mémoire, qui, en dépit de ses multiples occupations nous a fait confiance en acceptant d'encadrer ce travail. Son expérience et la rigueur de son encadrement nous ont été d'une grande utilité. Qu'il trouve ici notre entière reconnaissance.

· Pr. ADAM Toudou (Faculté d'Agronomie), pour avoir bien voulu accepter de présider cette soutenance

· Dr MOUNKAILA Harouna, Maitre-Assistant à l'Ecole Normale Supérieure pour avoir accepter de jour le rôle d'examinateur de ce document.

· Mr Alou Abarchi, Secrétaire Général de l'ONG ARIDEL qui nous a fait l'honneur de nous permettre d'effectuer notre stage dans ladite ONG.

· Mr Oumarou Yaro et Mme Ibrahim Zouéra Mahamadou responsables de la cellule technique ASF / ARIDEL pour leur soutien, encadrement et surtout la patience dont ils ont fait preuve tout au long de notre stage.

· Ma tante Tani Yayé pour son soutien multiforme.

· Mon frère Issoufou Gari, Secrétariat Général (Rectorat) pour sa contribution multiforme.

· Tous mes collègues étudiants pour leurs diverses contributions;

· Tous ceux qui de près ou de loin, directement ou indirectement m'ont apporté leur soutien multiforme.

Que ceux qui n'ont pas été cités ici, trouvent également l'expression de ma totale reconnaissance.

Résumé

Le présent document analyse la filière pomme de terre dans le département de Dogondoutchi particulièrement dans les communes de Doutchi, Koré Mairoua et Soukoukoutane. Cette étude ayant pour objectif le diagnostic de la filière a été conçue selon trois questionnaires, un guide d'entretien et la visite des différents sites de production. Elle a permis d'identifier les principaux acteurs ainsi que les actions menées mais aussi les résultats sur la sécurité alimentaire. Elle a également permis de mettre en évidence le comportement de cette filière ainsi que la dynamique créée par cette activité dans le département.

L'analyse s'est appesantie non seulement sur l'environnement physique mais aussi humain dans lequel se pratique cette activité. Les résultats auxquels nous sommes parvenu révèlent que cette culture est entrain de gagner du terrain (elle est passée de 188, 32t en 2006-2007 à 410, 71t en 2007-2008 (ASF, 2008) et intéresse toutes les catégories sociales. Beaucoup de producteurs ont témoigné leur motivation de faire de Dogodoutchi la principale zone de production de pomme de terre dans les prochaines années.

Cette activité est cependant confrontée à un certain nombre de contraintes parmi lesquelles la cherté des semences, le problème d'écoulement pendant la période de forte production, le tarissement précoce des mares et l'ensablement des puits etc. Mais cette filière n'a pas que des points faibles, elle a aussi des points forts notamment la tendance à la modernisation du matériel agricole, la motivation des exploitants, la rentabilité économique etc.

Les bénéfices tirés par les exploitants montrent l'importance de cette activité dans l'amélioration des conditions de vie des ménages et du développement local et, par conséquent dans la lutte contre la pauvreté.

Mots clés: Pomme de terre, Filière, Système de production, Système de culture, Mode de conservation.

Abstract

This document does an analysis of potato channel in the department of Dogondoutchi especially the districts of Doutchi, Koré Mairoua and Soukoukoutane. This study aims to diagnosticate this channel has been made according to three questionnaires, an interview guide and the visit of the different sites of productions. It permits to identify the main actors, the actions that have been done as well as the results of food security. It permits also, to clarify the attitude of the channel, and the dynamism creates by this activity in the department.

The analysis is focused, on the physical and the human environment which participate in this activity. The results that we have show that the culture permits to gain land (It moves from 188, 32t in 2006-2007 to 400, 71t in 2007-2008 (ASF, 2008) and interests all the social strates. Many productors show their motivations to make of Dogondoutchi, the main zone of production of potato during the next years.

This activity is therefore confronted to a certain number of obstacles, between which the expensiveness of seeds, the problem of selling during the period of great productivity, the pool's dryness and the obstruction of wells, by sands... But this channel does not only have weakness, it has have strength such as the trend towards the modernization agriculture materiel, the productors motivations and the economic gain.

The benefits gain by the productors show the importance of this activity in the amelioration of the houses life conditions and the local development and consequently in the struggle against poverty.

Key words: Potato, channel, system of production, culture's system, way of production.

INTRODUCTION

Pays sahélien et continental, le Niger est situé à 700km au Nord du Golfe de Guinée, 1900km à l'Est de la côte atlantique et 1200km au Sud de la Méditerranée (Sidikou, R, 2002). L'agriculture constitue la principale activité économique du pays mais aussi la principale source de revenus des populations rurales.

Cependant, depuis quelques décennies, le Niger fait face à une dégradation de son environnement tant physique que social. En effet, la dégradation des sols, les déficits de productions combinés à une forte pression démographique sont entre autres, les problèmes qui caractérisent ce pays. Le département de Dogondoutchi et plus particulièrement les communes de Doutchi, Koré Mairoua et Soukoukoutane n'échappent malheureusement pas à cette dynamique. L'insécurité alimentaire est devenue la principale source de la détérioration continue de l'état nutritionnel des populations surtout en milieu rural. En effet, plusieurs études ont montré que de 1990 à 2000 seules les années 1992, 1994 et 1998 présentent un bilan céréalier positif avec des excédents respectifs de 183, 8, 162, 3 et 219, 9 milliers de tonnes. Les autres années accusent un bilan négatif atteignant -117, 7 milliers de tonnes en 1996. De 1985 à 2000 des études ont été réalisées en vue d'apprécier l'état nutritionnel des populations nigériènnes. Il s'agit entre autres de l'Enquête Mortalité-Morbidité réalisée en 2005, deux Enquêtes Démographiques et de Santé réalisées respectivement en 1992 et 1998, deux Enquêtes Nationales sur la prévalence du goitre en milieu scolaire en 1994 et 1998 et deux Enquêtes à Indicateurs Multiples en 1996 et 2000 (cité dans RNDH, 2004). Les conclusions de ces différentes enquêtes convergent et montrent que la situation nutritionnelle des populations nigériennes est de plus en plus précaire. Elles confirment que la malnutrition protéino-énergétique (MPE), l'hypovitaminose A et les anémies nutritionnelles liées au fer et à la carence en iode, constituent un des problèmes majeurs de santé au Niger.

Dans la recherche de possibilité d'une plus grande diversité alimentaire, la pomme de terre vient en appui à coté d'autres tubercules comme le manioc, la patate douce, les ignames etc. La culture de la pomme de terre déjà pratiquée, a besoin donc d'être développée. En effet, << le développement de cette culture permettrait d'améliorer les rendements, de baisser les coûts de production et de vente et par conséquent de pouvoir mettre cet aliment à la portée de la population>> (Sidikou, R, 2002).

Pour atteindre les objectifs du Millénaires pour le Développement (OMD), un des principaux défis que doit relever l'Etat du Niger consiste à garantir la sécurité alimentaire des générations présentes et futures tout en protégeant la base des ressources naturelles dont nous dépendons tous. Dans ce contexte, la culture de la pomme de terre semble être l'une des cultures les plus aptes à remplir ces objectifs. En effet, sa culture est adaptée aux sites où les terres sont limitées mais où la main d'oeuvre est abondante (condition qui caractérise le Niger). De plus, cette culture n'entre pas en concurrence avec les cultures vivrières traditionnelles de saison de pluies.

Cette étude vise à cerner tout l'environnement de la culture et à mettre en évidence la filière de la pomme de terre. Le présent document est subdivisé en trois parties:

· la première partie est consacrée au cadre théorique ;

· la deuxième retrace le contexte départemental et la spécificité agroécologique de ces communes échantillons;

· enfin la troisième présente les résultats de nos investigations.

Première Partie: Cadre théorique.

CHAPITRE I: CADRE THEORIQUE

Ce chapitre retrace la revue de la littérature, la problématique, la méthodologie de recherche ainsi que les difficultés rencontrées au cours de ce travail.

1.1: Revue de la littérature

Pour mieux cerner notre thématique, il nous est apparu important de mettre en revue toute la documentation disponible sur cette thématique. L'objectif étant de situer notre travail par rapport aux débats en cours mais aussi d'orienter et approfondir notre réflexion.

La problématique sur la sécurité alimentaire est devenue de nos jours une préoccupation mondiale. Si dans les pays développés, ce problème a été résolu depuis fort longtemps, dans les pays du Sud il se pose avec acuité. Dès lors, la lutte contre la faim devient donc un credo pour tous les Etats, Institutions, Chercheurs et Développeurs. C'est pourquoi des institutions comme la FAO et certains chercheurs ont fait de ce problème leur cheval de bataille. Ainsi, au nombre des chercheurs on note entre autres: Carfantan (J-Y), Condamines (C), 1983; Abott (J C), 1962; Lammerink (M.P) et Wilffers (I), 1998.... qui chacun à sa manière a apporté sa contribution pour édifier ce problème. C'est ainsi que Abott (J.C), 1962 a fait ressortir l'importance de la commercialisation dans l'accroissement des productions agricoles. Selon cet auteur, le rôle de la commercialisation mérite d'être souligné dans les programmes agricoles en raison de ses multiples répercussions sur la production. En effet, si le producteur ne peut compter sur un marché facilement accessible lui permettant d'écouler les denrées alimentaires dont il n'a pas besoin pour sa consommation, il n'est guère encouragé à produire ces denrées. Tandis que Carfantan (J-Y), Condamines, (1983) ont mis l'accent sur le nombre d'êtres humains qui meurent de faim chaque année. Ils ont lancé un cri d'alarme pour une action commune pour en finir avec ce génocide. Si ces auteurs ont exprimé la nécessité d'une multiplication des bonnes volontés et les générosités individuelles pour combattre la faim, Lammerink (M.P) et Wilffers (I), (1998) ont démontré la nécessité d'impliquer les paysans dans l'élaboration des programmes de développement agricole. Pour eux, tout programme élaboré sans l'implication des paysans est voué à l'échec.

La lutte pour la sécurité alimentaire à l'échelle sous régionale a amené Breman (H), Sissoko (K), (1998) à montrer la nécessité d'une politique d'intensification agricole au Sahel. Cette étude a également débouché sur des perspectives pour un développement durable de l'agriculture sahélienne. Dans le même ordre d'idée, Damon (J) et al, (2003) ont mis en exergue le rôle de l'agriculture dans la compétitivité ouest africaine. Cette étude a aussi dégagé des perspectives indispensables à mettre en oeuvre pour relancer le secteur agricole, pour l'adapter aux exigences du marché régional ou international et à l'évolution des questions environnementales et foncières.

Au Niger, l'ordonnance N° 92-030 du 8 juillet 1992 portant sur le document intitulé << Principes Directeurs d'une Politique de Développement Rural pour le Niger >> définit en quatre points une véritable politique nationale en matière de développement rural. Il s'agit de: '' La gestion des ressources naturelles ", " L'organisation du monde rural et la participation des populations ", " La sécurité alimentaire " et " L'intensification et la diversification des

productions ". Depuis lors, une attention particulière est mise sur les cultures de contre saison particulièrement les cultures maraîchères en raison de leur multiple contribution à la sécurité alimentaire en comblant surtout les déficits alimentaires par les revenus générés. Ainsi, Waziri Mato (M), (2000) a examiné l'importance de ces cultures de contre saison dans la lutte contre l'insécurité alimentaire au Niger. Selon cet auteur, les cultures sèches permettent l'échelonnement de la production au cours de la campagne offrant ainsi la possibilité de disposer d'une alimentation complémentaire ou une source de revenus garantissant l'achat des aliments de base ou des condiments nécessaires à la préparation des repas.

La diversification des productions agricoles constitue donc le principal axe pour la lutte contre l'insécurité alimentaire. La pomme de terre étant l'une de ces cultures les plus rentables (ayant fait ses preuves dans certains pays) peut donc répondre à cette préoccupation. C'est pourquoi, la FAO a décidé que 2008 soit décrétée année internationale de la pomme de terre. Cette célébration intervient au lendemain de la hausse vertigineuse des prix des céréales dans le monde. L'objectif étant également de répondre aux grands problèmes mondiaux tels que la malnutrition, la pauvreté et les menaces pour l'environnement...

Au Niger, la pomme de terre est cultivée dans certaines zones (Agadez, Bonkoukou) depuis fort longtemps. Néanmoins, le pays reste dépendant de l'extérieur en approvisionnement des semences. C'est pourquoi Sidikou (R), (2002), a préconisé l'intégration des biotechnologies végétales à la culture de la pomme de terre. En effet, au Niger les conditions climatiques sont trop souvent favorables à certains pathogènes, la production des plants sains de pomme de terre demeure un facteur limitant pour la culture de cette plante. Pour cet auteur, les biotechnologies végétales peuvent apporter leur contribution au développement de la pomme de terre et à l'amélioration de la sécurité alimentaire, tant sur les plans qualitatif que quantitatif. Tandis que Assoumane (K.I), (2007) et Tchibozo (H.C), (2007) ont étudié sur les pratiques culturales de production de la pomme de terre à Bonkoukou. Le premier a fait ressortir que la principale contrainte de la pomme de terre à Bonkoukou réside non pas dans la production mais dans la conservation. En effet, les lacunes constatées sur les méthodes de conservation contraignent les producteurs à brader le kilogramme à 150Fcfa pendant la récolte alors qu'ils peuvent le vendre à 350Fcfa deux mois plus tard. Le second, après avoir examiné l'important revenu que génère cette activité, s'est également appesanti sur les techniques de conservation assez sommaires mais parfois qui se sont révélées efficaces.

A Dogondoutchi des études ont été également faites sur la pomme de terre notamment par Bori (H), 2007 et Barké (A), 2007. Le premier a fait ressortir que la culture de la pomme de terre dans le département de Dogondoutchi est une culture à la fois vivrière et de rente. C'est également une activité qui intéresse toutes les catégories sociales du département et très appréciée par la population. Il ressort également de cette étude que le rendement moyen est très appréciable. Quant au second, il a mis l'accent sur les principales contraintes de la culture de la pomme de terre dans le département. Il s'agit notamment de l'insuffisance des semences, l'attaque parasitaire, l'insuffisance de maîtrise des techniques culturales...

Au terme de cette revue, beaucoup de questions se posent encore sur la culture de la pomme
de terre notamment sur le plan local. Comment se comporte cette activité? Comment est-elle
gérée? Quelle est la dynamique créée par cette activité? Quelles sont les perspectives pour

cette filière? Des interrogations auxquelles nous essaierons d'aborder dans la présente étude.

1.2: Définition des concepts et termes de l'étude

Pour permettre une meilleure compréhension de notre sujet d'étude, la définition de certains concepts clés et termes de l'étude paraît nécessaire. Il s'agit de:

La filière: La filière peut être définie comme un mode de découpage et de représentation d'un système économique bien défini. C'est aussi une analyse de l'organisation à la fois sur un plan linéaire et complémentaire du système économique d'un produit. Dans ce cas bien précis, l'étude de la filière pomme de terre par exemple, est une analyse de tout un système généré par ce produit, c'est aussi l'analyse de la succession des actions menées par les différents acteurs depuis la production jusqu'à la consommation.

Le système de production: Le système de production est la << combinaison des facteurs de production, des productions dans l'exploitation agricole >>. Il se rapporte donc aux combinaisons productives, aux dosages opérés à l'intérieur de ces combinaisons entre les principales ressources productives: les ressources naturelles, le travail, les consommations intermédiaires et les biens d'équipement (Cahiers des Sciences Humaines, 1987). Pour Reboul (C), un système de production agricole est << un mode de combinaison entre terre, forces et moyens de travail à des fins de production végétale et/ou animale, commun à un ensemble d'exploitants >>. Pour lui, un système de production est caractérisé par la nature des productions, de la force de travail (qualification) et des moyens de travail mis en oeuvre et par leurs proportions.

Le système de culture: Il peut être défini comme l'ensemble des productions retenues par un groupe d'agriculteurs à un moment donné. Pour Sallah (A), UV: 246, le système de culture désigne l'association des cultures dans l'exploitation. Pour lui, ces cultures peuvent avoir entre elles des liens: de coexistence (se trouvant cultiver en même temps sur un même champ ou sur des champs différents); d'assolement (quand il y a rotation dans le temps sur un même espace); d'association (culture supportant l'autre).

Le système d'exploitation: Le système d'exploitation s'intéresse au mode de fonctionnement des unités de production. La notion de système d'exploitation agricole combine donc l'utilisation du sol, les techniques employées et la production proprement dite (Derruaux. M, 1976). Elle est donc une synthèse du système et du type de culture.

L'exploitation agricole: Une exploitation agricole peut être définie comme l'unité dans laquelle l'agriculteur pratique un système de production en vue d'augmenter son profit.

1.3:Problématique

Avec une superficie de 11.044km2 (DDDA, 2007), le département de Dogondoutchi est l'un des cinq départements que compte la région de Dosso. L'agriculture reste la principale activité économique du département ; selon la direction départementale de l'agriculture, la superficie cultivable est estimée à environ 993.360hectares soit 90% de la superficie totale. Néanmoins 38, 6% seulement de cette potentialité sont annuellement mis en valeur.

A Dogondoutchi, comme dans toutes les régions du Niger, cette activité se caractérise par sa faible production mais aussi et surtout par des rendements agricoles extrêmement bas dans l'ensemble. A cela s'ajoute la très forte dépendance de cette activité vis-à-vis des aléas climatiques. « L'irrégularité, la baisse des précipitations, le déplacement des isohyètes du nord vers le sud ont accru la vulnérabilité des activités agricoles qui pour l'essentiel sont calquées sur le rythme des saisons» (DAMON (J) et al., 2003). La fragilité des sols et la baisse continue de leur fertilité justifient largement le fait que l'accroissement de la production soit obtenu en grande partie par l'extension des superficies emblavées. La durabilité de l'activité agricole se trouve ainsi compromise par le rythme de déforestation (avec comme conséquence l'ensablement et l'érosion des sols) qui prend des proportions de plus en plus inquiétantes.

Conscient donc qu'aucun développement n'est possible sans une indépendance alimentaire, le gouvernement nigérien a fait du développement agricole une priorité dans le cadre de sa politique nationale depuis plusieurs décennies. Ainsi, ce développement agricole a comme objectif prioritaire d'assurer la sécurité alimentaire. Les grandes sécheresses des années 1970 et 1984 épuisèrent vite les réserves céréalières du pays, conduisant les autorités à rechercher toutes les possibilités de diversification de la production vivrière afin de la rendre indépendante des aléas climatiques et d'assurer aux populations la sécurité alimentaire. Cette recherche de la sécurité alimentaire est le credo encore actuel des gouvernants et des organismes internationaux dont la F.A.O.

La F.A.O définit la sécurité alimentaire comme : « une situation telle que chacun peut à tout moment avoir matériellement et économiquement accès à une alimentation sûre, nutritive et suffisante pour satisfaire ses préférences et ses besoins alimentaires et ainsi mener une vie active et saine » (FAO, 2001 cité par DAMON, 2003).

Les populations nigériennes en général, et celles de Dogondoutchi en particulier, sont loin de remplir cette condition. Il est apparu donc impérieux pour tous les acteurs concernés (gouvernement, société civile, paysans....) d'intensifier la diversification des cultures et des productions locales pour pallier cette insuffisance qualitative alimentaire.

En effet, la diversification des cultures offre plusieurs avantages :

Elle permet aux populations locales de combler <<les déficits alimentaires en macro nutriments (sucres, graisses, protéines) et de carences en micro nutriments (fer, iode, carotène, vitamines) >> (Cultures Sud, 2007) qui sont dus à la consommation des céréales représentant l'essentiel de l'alimentation locale.

De plus, la lutte pour la sécurité alimentaire n'est pas seulement prise sous l'angle quantitatif mais qualitatif. Car atteindre la sécurité alimentaire c'est disposer localement d'une nourriture suffisante, variée et de qualité tout au long de l'année.

Enfin, les revenus générés par les cultures maraîchères permettent aux populations de se procurer des services sociaux de base au rang desquels figurent les vêtements, le bétail, les matériels et intrants agricoles et même les cérémonies (mariages, baptêmes) pour ne citer que quelques-uns.

La conférence de l'année 2008, tenue à Cuzco (Pérou) qui consacre la célébration de l'année internationale de la pomme de terre vise à exploiter le potentiel de ce produit pour qu'il joue un rôle plus important dans l'agriculture, l'économie et la sécurité alimentaire dans les pays pauvres. C'est dans cette même lancée que le Centre International de la Pomme de terre (CIP) et la FAO estiment que dans les pays pauvres comme le nôtre, il faut accorder la priorité à la recherche et au partage de technologie pour impulser << la révolution de la productivité durable>>.

La pomme de terre avec ses valeurs nutritives et gustatives est l'une des cultures qui répond à cette préoccupation de diversification agricole. Riche en vitamines et en minéraux qui jouent un rôle important dans l'organisme humain, elle peut être utilisée à la fois pour lutter contre la malnutrition et la pauvreté.

C'est dans un tel contexte que nous situons la présente étude. Il s'agit de faire une analyse plus ou moins exhaustive de tous les acteurs de la filière, (État, O.NG, société civile, paysans etc.), des actions qui sont menées et des résultats actuels sur la sécurité alimentaire de la population.

Nous avons voulu nous appuyer sur l'étude de trois communes : Doutchi, Koré Mairoua, et Soukoukoutane qui nous semblent caractéristique de la culture de cette denrée dans le département. Il apparaît d'ores et déjà qu'elle est confrontée à beaucoup de difficultés :

· insuffisance d'infrastructures économiques de commercialisation (entrepôts, organisation de point de vente) ;

· Insuffisance de formation et d'information des producteurs ;

· insuffisance des moyens et techniques de conservation;

· forte dépendance de la région vis-à-vis de l'extérieur pour son approvisionnement en semences.

La culture de la pomme de terre étant une activité de rente, fait intervenir de nombreux acteurs : organisations d'aide au développement (projets et ONG) qui interviennent dans le cadre de l'amélioration des pratiques et techniques culturales. C'est le cas particulier de L'O.N.G ARIDEL (Action pour le Renforcement des Initiatives de Développement Local) et de L'O.N.G A.S.F (Agro Sans Frontières), avec laquelle elle travaille en partenariat dans le département de Dogondoutchi. Cette O.N.G s'occupe de l'approvisionnement des paysans en semences et intrants agricoles et les aide dans la découverte de débouchés pour leurs productions.

Dans ce jeu d'interaction entre les différents acteurs et la filière nous nous posons les questions suivantes. Comment cette activité est elle organisée ? Comment est elle gérée ? Comment se comporte la filière ? Quelles sont les relations de synergies au sein de la filière ? Quels sont les liaisons intersectorielles ainsi que les goulots d'étranglements ?

1.4: Justification du choix du sujet

Les raisons pour le choix de ce sujet se résument aux constats suivants :

· les études sur les filières agricoles en général et celle de la pomme de terre en particulier ne sont pas nombreuses dans le département de Dogondoutchi. Certes il y a eu quelques études mais qui à nos yeux paraissent insuffisantes pour cerner l'environnement de la filière. Il s'agit donc pour nous d'apporter notre contribution pour combler ces lacunes.

· une autre raison, non moins importante, est liée non seulement à la connaissance que nous avons du milieu mais aussi à l'opportunité que nous offrent les dirigeants de l'ONG ARIDEL de capitaliser les expériences afin de mieux cerner notre thématique.

1.5: Objectifs de recherche

1.5.1: Objectif général

L'objectif visé à travers cette étude est d'analyser de la filière pomme de terre et sa contribution à la sécurité alimentaire. Nous analyserons toutes les relations en amont (encadrement des exploitants, approvisionnement en intrants, etc...) et en aval (organisation du circuit de commercialisation) rythmant la production, la conservation, la commercialisation et la consommation.

1.5.2: Objectifs spécifiques

Il s'agit d'analyser les systèmes de productions de la pomme de terre dans le but de :

· caractériser les conditions et les facteurs de production;

· repérer les innovations et les initiatives locales ;

· déterminer les réseaux de commercialisation et les modes de valorisation de la production ;

· dégager l'impact de cette culture dans la sécurisation alimentaire des ménages ;

· déceler les insuffisances en vue d'amélioration

1.6: Hypothèses de recherche

Pour atteindre nos objectifs, nous partons des hypothèses suivantes :

· Les cultures de contre saison constituent l'un des moyens efficaces de contribution à la sécurité alimentaire.


· Les revenus générés par la pomme de terre constituent l'une des raisons de l'émergence de cette filière.


· Les actions des organisations d'aide au développement contribuent à améliorer la production de la pomme de terre.

1.7: Méthodologie

1.7.1: La recherche bibliographique

Fondement de toute recherche scientifique, la recherche documentaire vise à rassembler les informations ou les données secondaires nécessaires et les données de contexte relatives au sujet, par la lecture de divers documents (généraux, spécifiques). Cela nous a amené dans les bibliothèques, les centres de documentation, les centres de recherche, sur Internet... Bref, la recherche documentaire nous a permis non seulement de situer notre travail par rapport aux débats en cours mais aussi d'orienter et approfondir notre réflexion.

1.7.2: Démarche de l'étude

La présente étude dans le département de Dogondoutchi vise à recueillir les données ayant trait à la filière pomme de terre. Pour ce faire, nous avons effectué un stage de deux mois (janvier- février) dans la cellule ASF de l'ONG ARIDEL. Cette étude intéresse trois communes du département de Dogondoutchi. L'idéal serait d'étudier tous les sites du département mais pour des questions d'efficacité nous nous sommes basé sur ces communes qui nous semblent être caractéristiques de la culture de ce produit. En effet, le choix de ces communes n'est pas fortuit. IL est fait sur la base d'un certain nombre de facteurs aussi bien physiques qu'humains. Ainsi, une catégorisation des communes a été faite: une commune de grande production, de moyenne production et de petite production. A l'intérieur de chaque commune également deux sites caractéristiques ont été ciblés. C'est ainsi qu'à Doutchi (Tapkin Sow 1 et 2), Koré Mairoua (Maikalgo et Garin Tohé) et Soukoukoutane (Soukoukoutane et Kolifo) ont été les sites échantillons.

L'objectif est de décrypter tout l'environnement de la filière afin de faire ressortir les différents facteurs (naturels et humains) expliquant les différentes variations de productions mais aussi de dégager des options possibles.

1.7.3: L'exécution du travail sur le terrain * Les enquêtes

Pour mettre en lumière les réalités du terrain, des investigations ont été menées. Trois questionnaires et un guide d'entretien ont été élaborés.

Un questionnaire pour les exploitants : Il a traité des questions dont les réponses peuvent varier d'un exploitant à un autre. Il nous a permis d'avoir une diversification de l'information sur l'échantillon de la population enquêtée. Ainsi, au niveau de chaque site 30% de l'effectif total des producteurs ont été questionnés à l'exception de Doutchi où nous avons enquêté le maximum des producteurs. Les raisons sont dues à la qualité et à la diversification de l'information. Au total 40 producteurs ont été enquêtés sur un effectif de 110. En ce qui concerne le dépouillement, nous l'avons fait de manière manuelle.

Un questionnaire pour les responsables des groupements des producteurs: Il a traité des questions relatives au fonctionnement de cette activité, les principaux partenaires, les projets de développement de cette activité etc. Ainsi, nous nous sommes entretenu avec quelques présidents des GP/PDT, tous les présidents des OCP/PDT et le président du RD/PDT.

Un questionnaire pour les commerçants. Il a traité des questions concernant le mode d'acquisition du produit, la fluctuation des prix, l'existence ou non d'une structure des commerçants pour cette activité etc. Ainsi, nous avons questionné quelques commerçants de Doutchi et de Niamey (Petit marché).

Un guide d'entretien: IL s'agit d'aborder l'historique des sites, leur occupation et leur statut ainsi que le rôle joué par les partenaires au développement et les services techniques. Ainsi, une série d'entretien nous ont conduit aux agents d'agriculture communaux, aux responsables de la cellule technique ASF de l'ONG ARIDEL, aux responsables des groupements des producteurs, aux commerçants....

* L'observation sur le terrain.

Cette phase nous a permis de comprendre l'organisation et le fonctionnement de cette activité. Il s'agit de vérifier nous-mêmes sur le terrain les informations recueillies auprès des différents acteurs.

1.8: Les difficultés rencontrées.

Comme tout travail de recherche, nous avons été confronté à de nombreuses difficultés qui sans doute ont des incidences sur la qualité de ce travail. En effet, beaucoup de producteurs ont du mal à cerner notre travail. Peu d'entre eux arrivent à faire la différence entre une activité de recherche et celle menée par un représentant d'une ONG ou d'un projet. C'est surtout notre statut d'étudiant stagiaire à l'ONG ARIDEL qui a compliqué davantage la situation. En effet beaucoup de paysans nous confondent avec les agents de l'ONG et ont passé leur temps à nous exposer leurs problèmes au lieu de répondre à notre questionnaire. Une autre difficulté non moins importante est celle de certains producteurs qui ont refusé de se prononcer sur leur situation économique. Ce qui nous a contraint à utiliser les données économiques fournies par la cellule ASF/ARIDEL.

Deuxième partie: Présentation de la zone d'étude

CHAPITRE II: LES ASPECTS BIOPHYSIQUES

Ce chapitre traitera des aspects physiques qui ont une influence sur la culture de la pomme de terre dans le département. Il s'agit entre autres: du climat, des ressources hydriques, de la végétation et des ressources édaphiques.

2.1: Situation géographique

Le département de Dogondoutchi est situé dans la partie Nord-Est de la région de Dosso, entre les latitudes 12°40'33" et 14°11'18" Nord et les longitudes 3°37'57" et 4°36'60" Est. Le département couvre une superficie de 11044 km2 (Figure 1) soit le tiers de la superficie totale de la région de Dosso (31000km2). Il est limité au Nord par les départements de Fillingué et Illéla, au Sud par le département de Gaya, à l'Est par le département de Birnin-Konni et la République fédérale du Nigéria et à l'ouest par les départements de Dosso et Loga.

Il compte trois cantons (Aréwa, Takassaba et Tibiri) répartis dans dix communes dont l'une urbaine (Doutchi) et neuf autres rurales (Dogonkiria, Soukoukoutane, Douméga Guéchémé, Tibiri, Matankari, Kiéché, Koré Mairoua et Dankassari).

Figure 1: Localisation du département de Dogondoutchi

2.2: Le climat

Les caractéristiques géographiques de la région la placent dans la zone sahélo soudanienne. Cependant, il existe des variations climatiques au sein de la même zone. Ainsi deux types climatiques se dégagent: l'un sahélo soudanien au sud et l'autre sahélo saharien subdésertique au nord. La répartition spatio-temporelle de la pluviométrie est irrégulière et les variations inter annuelles des quantités de pluies enregistrées sont significatives du nord au sud. Elle varie donc d'une année à une autre (figure 2) et d'une commune à une autre. En effet, la moyenne pluviométrique qui est de 418, 76 mm est passée à 464, 9 mm pour la période 1987 - 1996 et 474, 97 mm pour la période 1997 - 2006. On remarque une légère augmentation de la pluviométrie moyenne de 11, 01% entre la période 1977-1986 et la période 1987-1996 et de 2, 16% entre la période 1987-1996 à la période 1997-2006. Quant à la normale de 1977 à 2006, elle est de l'ordre de 452, 87 mm. Le constat qui se dégage également est que seules les années 1983, 1991, 1992, 1994, 1996, 1997, 1998, 2000 et 2001 correspondent aux périodes humides. Les autres années correspondent aux périodes sèches. Enfin, il faut noter que durant cette période (1977-2006), seules dix années sur 30 ont enregistré une pluviométrie supérieure à la moyenne. Avec un excédent de +404, 53 mm l'année 1991 reste l'année qui a enregistré la plus forte pluviométrie. Au contraire l'année 1987 reste celle qui a la faible pluviométrie avec un déficit de -132, 27 mm.

Figure 2: Évolution de la pluviométrie à Doutchi de 1977 à 2006

Precipitations

1000

400

800

600

200

0

Précipitation annuelle Moyenne

Annnées

Source: DDM et DMN.

2.3: L'hydrographie

Le réseau hydrographique est constitué des eaux de surface et des eaux souterraines.

· Les eaux souterraines: Elles sont constituées des nappes du continental terminal assez profondes au Nord et celles en charges du continental intercalaires avec affleurement en surface. (DDDA, 2004).

· Les eaux de surfaces: elles sont constituées d'un chapelet de mares permanentes et semi permanentes concentrées au centre du département. De plus, une vallée fossile (Dallol Maouri) dans laquelle la nappe phréatique est peu profonde traverse le département du sud au nord.

Figure 3: Réseau hydrographique du département de Dogondoutchi.

2.4: La végétation

Le couvert végétal est souvent constitué de brousse tigrée qui est la relique de la savane fortement dégradée. Trois zones agro écologiques se distinguent:

· Le nord agro-pastoral est fortement soumis aux aléas climatiques doublés d'actions néfastes de l'homme. Cette zone est comprise entre les isohyètes 250 et 350mm avec des températures très élevées en saison sèche (DDDA, 2004). La végétation est représentée par une brousse tigrée composée essentiellement des Combretacées telles que: Combretum micranthum, Combretum glutinosum, Guiera senegalensis, Cassia sieberiana, Croton zambizicus, Prosopis africana... (PDC, 2005).

· Le centre renferme des parcs agro forestiers très importants (DDDA, 2004). A ce niveau, la végétation est caractérisée par des espèces telles que Faidherbia albida en association avec Balanites aegyptiaca, Acacia nilotica, Piliostigma reticulatum, Bauhinia ruffescens, Tamarindus indica...

· Le sud à vocation essentiellement agricole est confronté à l'épuisement des terres dû à la surexploitation. La végétation reste dominée par des espèces comme: Guiera senegalensis, Combretum glutinosum surtout dans les jachères. Le tapis herbacé est dominé par des graminées associées à d'autres espèces. Ainsi on y rencontre: Cenchrus biflorus, Sida cordifolia, Andropogon gayanus, Zornia glochydiata, Erogrostis tremula, Penisetum pedicellatum

Figure 4: La végétation du département de Dogondoutchi.

2.5: Les sols

Les caractéristiques édaphiques de la région permettent de distinguer plusieurs types de sols:


· Les sols ferrugineux tropicaux: Ils sont constitués d'une couche supérieure ferrugineuse pouvant atteindre 4m d'épaisseur dans le nord et moins dans le sud. Ils sont localisés au niveau des plateaux et sont beaucoup plus importants au Centre et au Nord-Ouest du

département. Ces sols sont de plus en plus exploités mais ne supportent pas de fortes pressions (PDC, 2005).

· Les sols argileux: On les trouve au pied des escarpements des plateaux et au fond des vallées. Ils ont une forte teneur en argile et sont lourds. Ce sont des sols favorables aux cultures de sorgho, manioc, canne à sucre. Ils sont beaucoup plus importants au Sud du département.

· Les sols sableux: D'origine alluviale, ils ont une forte teneur en matière organique mais dominent l'essentiel des superficies agricoles sur lesquelles reposent les activités agricoles. Ce sont des sols à la fois légers et très facile à travailler. Ils constituent les principales terres de culture de mil, sorgho, arachide, niébé. Ces sols se localisent sur l'ensemble du département.

· Les sols sablonneux: Ce sont des sols extrêmement pauvres, l'eau coule rapidement. Ils sont localisés sur les terrains dunaires surtout au Nord du département.

· Les sols hydromorphes: Ces sols se caractérisent non seulement par la faible profondeur de la nappe phréatique (DDDA, 2004) mais ils sont aussi très riches en matière organique. Ils sont sablo-argileux ou argilo-sableux. Localisés dans les zones dépressionnaires (Dallol et les lits des mares), ces sols se répartissent sur l'ensemble du département et sont généralement très exploités.

· Les sols sablo-limoneux: Ce sont des sols qui répondent favorablement aux cultures de contre saison. Ils sont localisés aux bords des mares.

L' analyse des facteurs physiques montre que, le département de Dogondoutchi malgré sa fragilité climatique regorge d'importantes potentialités naturelles (sols favorables à la culture de la pomme de terre, un réseau hydrographique important....) qui peuvent être mises en valeur. L'exploitation rationnelle de ces différentes ressources permettra sans doute d'accroître de manière durable la production de cette denrée.

CHAPITRE III: LES ACTIVITES SOCIO-ECONOMIQUES

A ce niveau seront traitées les activités socio-économiques dont le but est de comprendre le pourquoi de cette activité. D'emblée nous évoquerons les caractéristiques démographiques, l'agriculture, l'élevage et les activités extra-agricoles.

3.1: Les données démographiques

Au premier recensement général de la population (RGP) organisé en 1977, l'arrondissement de Dogondoutchi était peuplé de 213.357 habitants; Le RGP de 1988 porte sa population à 314.607 habitants. Les résultats du troisième RGP/H de 2001 donnent un effectif de 482.882 habitants pour l'arrondissement de Dogondoutchi. Selon l'INS, 2006, la population du département de Dogondoutchi est estimée à 492.354 habitants. Enfin, selon l'INS au 1er Janvier 2010, la population du département de Dogondoutchi est passée à 662.051 habitants.

Entre 1977 et 1988, la population totale a augmenté de 101.250 habitants soit (32, 18%), de 1988 à 2001 l'augmentation est de 168.275 habitants soit (34, 84%), de 1977 à 2001 la population s'est accrue de 268.525 habitants soit (55, 60%). Les taux d'accroissement naturel entre les trois recensements sont respectivement de 3, 71% pour 1977-1988, 2, 91% pour 1988-2001 et 3, 27% pour 1977-2001. Ainsi, cette évolution démographique montre que la population a plus que doublé ses effectifs en l'espace de 24 ans.

Les densités du département de Dogondoutchi étaient de 19, 31 hbts/km2 en 1977, 28, 48hbts/km2 en 1988, 43, 72hbts/km2 en 2001 et 59, 94hbts/km2 en 2010.

Au niveau de la population urbaine, on compte 20.407 habitants en 1988 et 28.951 habitants en 2001 avec un taux d'accroissement annuel de 2, 7%. Ainsi, de 1988 à 2001, la population urbaine a augmenté de 8.544 habitants. Quant à la population rurale, elle est de 294.200 habitants en 1988 et 453.931 habitants en 2001. De 1988 à 2001, cette population rurale a connu une augmentation de 159.731 habitants soit (35, 18%).

En ce qui concerne la répartition de la population par sexe, en 2001 les femmes représentent 50, 50% (243.886 hbts) de la population totale pour 49, 50% (238.996 hbts) pour les hommes; en 2010 cette situation se maintient également avec 50, 50% (334.320 hbts) de la population sont constitués des femmes pour 49, 50% (327.731 hbts) des hommes

Cependant, il faut noter que ce peuplement n'est pas homogène. Il existe des disparités de peuplement au sein de cette zone. Ainsi, la majeure partie de la population est concentrée dans la vallée du Dallol où les conditions sont favorables aux activités agropastorales. Plusieurs groupes ethnolinguistigues cohabitent dans ce département. Il s'agit des Haoussa (majoritaires), des Peuls, des Touaregs et des Zarma, qui donnent à ce département sa diversité ethno-culturelle.

3.2: L'agriculture

Dans le département de Dogondoutchi, l'agriculture reste la principale activité économique
car plus de 90% de la population pratiquent cette activité. Mais ce sont surtout les cultures

pluviales qui occupent les superficies les plus importantes. Les principales spéculations sont le mil, le sorgho, le voandzou, le niébé et l'arachide (tableau 1). Cependant, les déficits céréaliers enregistrés ces dernières décennies consécutifs aux sécheresses, à la dégradation des ressources naturelles combinées à une forte pression démographique font que la population s'intéresse de plus en plus à la culture irriguée dite de '' contre-saison ". Cette activité permet aux populations de combler le déficit des campagnes des cultures pluviales. D'ailleurs, selon le rapport de service de l'agriculture en 1999, la production brute de la compagne de contre- saison a été évaluée à 3.473 tonnes. Du point de vue de la valeur énergétique, cette production équivaut à 311t d'équivalent céréalier. Selon la même source, sa valeur monétaire serait de 478.659.500 F CFA. Les cultures de contre-saison sont donc sans aucun doute une source importante d'amélioration alimentaire et des revenus des ménages.

Tableau 1: Évolution des principales productions agricoles sur les dix (10) dernières années.

Année

Mil (en t)

Sorgho (en t)

Niébé (en t)

Arachid e (en t)

Voandzo u (en t)

Autres (en t)

Total
(en t)

1997

241780

27992

183982

7578

19148

 

480480

1998

295880

9391

258943

3520

13552

8696

589982

1999

267445

12969

241331

16267

9882

5316

553210

2000

259419

25540

228514

4931

6551

4635

529590

2001

299380

11362

236531

2654

6436

6910

563273

2002

287845

14861

21802

12602

13562

6125

553837

2003

289044

3987

184500

14193

 

235

491959

2004

323855

20027

151553

8758

14539

660

549729

2005

279566

17897

268286

9461

17644

3675

596529

2006

298334

23922

281734

4991

13732

2682

625396

2007

297864

25681

288996

4629

18420

14350

649920

Moyenne

284968

18342

226668

8176

16713

7135

556908

 

Source: DDDA, 2007

3.3: L'élevage

Deuxième activité après l'agriculture, l'élevage reste un capital d'épargne mais également une stratégie antirisque. D'une manière globale, l'élevage est de type extensif dans le département (DDRA, 2004). Selon le Directeur Départemental des Ressources Animales au Recensement Général de l'Agriculture et du Cheptel, en 2007, le cheptel est estimé à 980406 UBT. Les ressources fourragères sont à base de graminées annuelles et diverses herbacées. Dans ce département, la situation zoo sanitaire est satisfaisante. Cependant, on note quelques maladies telles que: Pasteurellose des petits et gros ruminants; maladies nodules ou dermatose et charbon bactéridien. Le département présente un cheptel riche et varié (tableau 2).

Tableau 2: Évolution de l'effectif du cheptel de Dogondoutchi de 2000 à 2004

Espèces

2000

2001

2002

2003

2004

Bovins

121592

124025

126506

103227

131613

Ovins

186237

191824

197578

30326

209610

Caprins

318777

326746

334941

51493

351869

Camelins

11369

11567

11740

11961

12094

Asins

8271

8381

8548

17016

8893

Equins

16353

16681

16848

3488

17186

 

Source: DDRA, 2004

3.4: Les activités extra-agricoles

Elles concernent l'ensemble des activités qui génèrent des revenus non agricoles. Il s'agit donc des activités secondaires mais qui entrent dans des stratégies de prévention en cas de risques de mauvaise année. Dans le département de Dogondoutchi, ces activités regroupent le commerce, l'artisanat, la cueillette mais aussi l'extraction du natron. Les produits de l'artisanat les plus fréquents sont les produits de la forge, du tissage des nattes, des cordes, des chapeaux à partir des feuilles du palmier doum. Quant à l'extraction du natron qui se fait de manière artisanale, elle se pratique essentiellement dans certains endroits du Dallol Maouri. Toutes ces activités procurent des revenus substantiels aux pratiquants et permettent aux paysans de bien gérer leurs maigres ressources.

En somme, la population de Dogondoutchi est à vocation agropastorale. Les principales sources de devises de cette population proviennent de ces activités. La culture de la pomme de terre entre par conséquent dans le cadre de stratégies de lutte pour la sécurité alimentaire.

CHAPITRE IV: CARACTERISTIQUES AGROECOLOGIQUES DES TROIS COMMUNES ECHANTILLONS

Il s'agit de présenter les spécificités de ces trois communes (Figure 5) afin de faire ressortir les conditions (physiques et humaines) dans lesquelles se déroule cette culture. Ces trois communes sont situées dans trois zones agro écologiques différentes. Elles ont une population totale estimée à 127001 habitants soit 25, 69% de la population totale du département en 2006.

Figure 5. Localisation de la zone d'étude

4.1: La commune de Doutchi

La commune urbaine de Doutchi est située dans le canton de l'Aréwa à 140 Km de la ville de
Dosso. Elle est limitée au Nord par la commune de Matankari, au Sud par la commune de
Kiéché, à l'Est par la commune de Dankassari et à l'ouest par la commune de Falwey. Elle

couvre une superficie d'environ 1000km2. Sa population est estimée à 57521 habitants (INS, 2006) dont 28384 hommes contre 29137 femmes repartis dans 7577 ménages pour une densité de 57, 5 hbts/ Km2.

La commune urbaine de Doutchi dispose d'un potentiel physique favorable à la culture de la pomme de terre. En effet, sur le plan géomorphologique, la commune est caractérisée par un relief dominé par un plateau latéritique dans sa partie nord-sud, une plaine sableuse dans sa partie centrale et sa partie ouest des dépressions localisées. Ses différents types de sols répondent également à cette activité. Il s'agit entre autres:

- des sols sableux,

-des sols hydromorphes (des vallées) localisés dans les zones dépressionnaires (Dallol et les lits des mares).

Son réseau hydrographique est dominé par de nombreux koris et mares semi permanentes qui sont la mare de Tapkin Sao, la mare de Liguido et la mare de Farin Guébé. Sa situation sur la RN1 reste un atout majeur pour l'écoulement de ce produit.

4.2: La commune de Koré Mairoua

La commune rurale de Koré Mairoua est située dans la partie Sud du département de Dogondoutchi et à 40km à l'ouest de la ville de Doutchi. Elle est limitée au Nord par la commune rurale de Kiéché, au Sud par la commune rurale de Douméga, à l'ouest par la commune rurale de Sakadamna (Tombokoarey II: département Dosso), à l'est par la République fédérale du Nigeria et enfin par la commune rurale de Tibiri. Elle compte 43 villages administratifs dont 4 tribus peuls (PDC, 2007) pour une population estimée à 42592 habitants dont 21101 hommes et 21491 femmes pour 5395 ménages (INS, 2006).

La commune rurale de Koré Mairoua regorge d'importantes potentialités physiques favorables à la culture de la pomme de terre. En effet, le relief de la commune rurale de Koré Mairoua est caractérisé par une zone dunaire et des plaines sablonneuses parsemées de quelques plateaux (dont l'altitude peut atteindre 200 m) (PDC, 2007). A cela s'ajoute quelques dépressions dans sa bande orientale et un peu au sud dans le Dallol Maouri. Ses principaux sols sont favorables au développement de cette activité. Il s'agit des:

· sols sableux dans la partie centrale de la commune constituant l'essentiel des terres de cultures;

· sols sablo-argileux et argilo-sableux (Dallol Maouri) qui sont très riches, favorables à l'arboriculture et aux cultures maraichères.

Cette commune dispose également d'un réseau hydrographique constitué de la vallée fossile du Dallol Maouri et d'une vingtaine de mares semi permanentes.

Le chef lieu de la commune est situé sur la RN1 et dispose d'un marché hebdomadaire important mais aussi la commune partage une frontière avec le Nigeria. Tous ces atouts favorisent l'écoulement de ce produit.

4.3: La commune de Soukoukoutane

La commune rurale de Soukoukoutane est située au nord-ouest du département de Dogondoutchi. Elle couvre une superficie de 1493km2. Sa population est estimée à 26888 habitants dont 13254 hommes et 13634 femmes pour 3282 ménages (INS, 2006). La densité moyenne est de 18hbts/ km2. L'agriculture et l'élevage restent les principales activités économiques des populations mais également leurs sources de revenus. Cependant, la commune rurale de Soukoukoutane est la commune la plus vulnérable du département avec ses précipitations qui varient entre 300 et 400 mm. En effet, selon le service agricole, seule une année sur 5 est bonne (PDC, 2005).

La commune rurale de Soukoukoutane dispose de quelques potentialités favorables au développement de la culture de la pomme de terre. D'un point de vue pédologique, la commune regorge d'énormes potentialités qui répondent à la culture de la pomme de terre. Ce sont:

· les sols argilo-sableux localisés sur l'ensemble de la commune;

· les sols sablo-limoneux localisés aux bords des mares où sont pratiqués les cultures maraîchères;

· les sols sableux et sablo-argileux localisés sur les terrains et des vallées et où se pratiquent les cultures pluviales.

Le potentiel hydrographique est assez dense car cette commune fait partie du grand bassin versant du Dalllol Maouri. On dénombre aussi sept mares semi permanentes (PDC, 2005) autour desquelles sont également pratiquées les cultures sèches.

Cependant, sa position excentrée dans le département constitue un handicap pour les producteurs pour écouler leurs produits.

Il ressort de cette analyse que ces trois communes présentent des potentialités pédologiques et hydriques permettant le développement de la culture de la pomme de terre. Néanmoins, la position géographique de ces communes en est un paramètre explicatif de variations de production. En effet, la commune de Doutchi et celle de Koré Mairoua, leur accessibilité est facilitée par leur situation sur la RN 1 qui permet aux producteurs d'écouler leurs produits. Par contre pour la commune de Soukoukoutane, compte tenu de sa position excentrée, il est rendu parfois difficile aux producteurs d'écouler leur produit.

Troisième partie : Résultats

CHAPITRE V: GENERALITES SUR LA POMME DE TERRE

Comme toute espèce végétale, la pomme de terre a fait l'objet de plusieurs études. Il s'agit entre autres de ses origines, de ses caractéristiques botaniques et des différents usages.

5.1: Origine de la pomme de terre

La pomme de terre est une plante annuelle d'origine sud-américaine. Elle a été découverte au Pérou pour la première fois en 1533 par l'espagnol Pedro de Cieza. Ainsi depuis les Andes péruviennes où les Incas l'employaient comme aliment, elle fut ramenée en Europe (Espagne) par les navigateurs espagnols en 1534, où elle est cultivée par les moines de Seville en 1573, sous le nom de Papa. Depuis lors, la pomme de terre va conquérir l'Europe, d'abord l'Espagne où elle prendra le nom de patata, puis l'Italie où elle est désignée taratoufli, l'Irlande (potato), l'Allemagne puis la France.

C'est en 1716 que l'ingénieur français Antoine Augustin Parmentier employa le terme << Pomme de terre >> pour ainsi désigner les tubercules. En France, cette espèce doit surtout sa renommée au pharmacien Augustin Parmentier qui la proposa comme aliment de substitution en cas de disette notamment après la famine de 1769-1770 (Sidikou (R), 2002). Depuis lors, la production progressa de façon spectaculaire et en une génération elle acquit le statut d'aliment parmi les plus importants en Europe.

En Afrique, la pomme de terre a été introduite à la fin du 19e siècle par le colonisateur européen. Aujourd'hui, on la rencontre très fréquemment en zones arides où elle alimente le marché des produits agricoles. La production est très importante dans certains pays dont entre autres: l'Egypte:2600000t; le Malawi:2200000t; l'Afrique du Sud: 1972391t; l'Algérie:1900000t; le Nigéria: 843000t, ...(FAOSTAT, 2007).

Au Niger, la pomme de terre a été introduite en 1912. Elle est cultivée dans la région d'Agadez (bassin du nord) depuis au moins 1930 et dans la région de Bonkoukou (bassin du sud-Ouest) depuis 1954 (CORUS, 2005) cité par Tchibozo (H), 2007). Ce produit dont la propagation est anthropique est entrain de conquérir de plus en plus le territoire nigérien.

5.2: Présentation de la pomme de terre

De son nom scientifique Solanum tuberosum, la pomme de terre est une plante qui produit des tubercules et qui a une préférence pour le soleil. Elle présente une taille variable selon les variétés, et peut atteindre avec ses tiges aériennes une cinquantaine de centimètres. Cette espèce végétale appartient à l' ordre des Solanales, à la famille des Solanacées (comme la tomate, l'aubergine et le poivron), à la sous- famille des Solanoideae , à la tribu des solanae, au genre Solanum L., au sous-genre Patato; regroupant plus de 200 espèces tubéreuses Sidikou (R), (2002). Cette espèce s'adapte aux différentes zones climatiques des régions tropicales et extra tropicales.

5.3: Caractéristiques botaniques de la pomme de terre

La pomme de terre est une plante vivace qui passe la mauvaise saison sous forme de tubercule
ou tiges souterraines. Les caractéristiques de la pomme de terre sont essentiellement liées à
l'espèce et/ou à la variété considérée. En effet, il existe un nombre considérable de variétés,

chacune se caractérise par sa propre époque de récolte, sa capacité à se conserver ainsi que ses caractéristiques culinaires. Certaines variétés se ressemblent par contre d'autres sont très particulières. Il est donc difficile de donner une unique description à l'espèce. Néanmoins et de manière générale la plante peut avoir jusqu'à 10 tiges et paires de folioles par feuille (un foliole termine la feuille).

La propagation est asexuée (végétative) par des tubercules formés sur les extrémités des stolons. Chaque tubercule est pourvu de bourgeons appelés '' yeux ", au départ desquels se développent les tiges de la nouvelle plante l'année suivante. La jeune plante se développe en utilisant les réserves du tubercule-plant. Quant la jeune plante a formé des feuilles et reçoit la lumière solaire, elle se nourrit par elle même ( www.aardapel2008. be).

Le cycle végétatif de la pomme de terre est très court (3 à 4 mois) et comporte quatre principales phases pour certains tandis que pour d'autres il comporte neuf principaux stades de développement depuis le semis jusqu'à la description de l'appareil végétatif. La plante se caractérise par un système racinaire superficiel qui doit être compensé par une bonne fertilisation.

5.4: Aire géographique

La pomme de terre est une plante cosmopolite. On la rencontre aussi bien en zone équatoriale, tropicale que tempérée. Les principales zones de productions sont l'Asie, l'Europe, l'Amérique et l'Afrique. Au Niger, les principales zones de productions sont la région d'Agadez (Tabelot), Bonkoukou et Dogondoutchi.

5.5: Ecologie de la pomme de terre

Pour chaque plante, il existe un optimum thermique pour sa croissance végétative. Pour la pomme de terre, l'optimum de germination des semences est de 12-15°C, l'optimum de croissance est de 16 à 20°C. La végétation est favorisée par des températures élevées et des jours longs. La tubérisation est plutôt favorisée par des températures et des jours courts.

Les températures basses ont une influence défavorable sur la croissance de la plante puisqu'elles la ralentissent à la fois directement et en favorisant l'induction de la tubérisation et provoquent la repousse. Les tubercules risquent de geler à partir du moment où les températures deviennent inférieures à environ -2°C (Rousselle (P) et al, 1996).

Le sol possède un certain nombre de caractéristiques physico-chimiques susceptibles d'influer l'évolution de la teneur des tubercules, telles que sa texture, son degré d'aération, son aptitude au réchauffement, sa capacité de rétention d'eau... Pour sa bonne croissance la pomme de terre a besoin d'un sol moins lourd et bien drainé.

5.6: Utilisation de la pomme de terre

La qualité de la pomme de terre est un ensemble de caractéristiques perçues comme favorable pour l'utilisateur. Elle est très riche en glucides, vitamines et potassium. C'est pour cela qu'elle est très utilisée pour l'alimentation de l'homme à des fins nutritionnelles mais également

médicinales.


· Sur le plan alimentaire: Sa composition en termes de teneur en calories, protéines, acides animés indispensables, vitamines, sels minéraux fait d'elle un produit très consommée par l'homme. Sa diversité culinaire fait qu'elle est préparée sous forme de ragoûts, frites, parfois mélangée avec la salade ou même utilisée dans les sauces où elle sert d'ingrédients. Le tableau 3 présente la valeur nutritive de la pomme de terre.

Tableau 3: Valeurs nutritives de la pomme de terre comparées à quelques aliments amylacés

Aliments

Eau (g)

 

Glucid es (g)

Protides (g)

Lidides (g)

Minéraux (mg)

 

Valeur énergétique

(cal)

K

Ca

Mg

Fe

Pomme
de terre

77,

5

19,

40

2

 

0, 10

450

15

30

1

 

80

Petits poids frais

75

 

17

 

6,

30

0, 40

370

26

30

2

 

84

Maïs
doux

75,

9

19,

80

2,

60

0, 80

97

5

19

0,

50

84

Banane

75,

7

22,

20

1,

10

0, 20

420

8

31

0,

70

85

Pain

38,

3

51

 

8,

20

1, 20

132

58

24

0,

90

253

Haricot secs lentilles

11,

3

60,

80

23

 

1, 40

1060

92

105

7,

30

339

Tapioca

12,

6

86,

40

0,

60

0, 20

20

12

2

1

 

360

Riz

12

 

80,

40

6,

70

0, 40

113

24

28

0,

80

362

K: Potassium; Ca: Calcium; Mg: Magnésium; Fe: Fer; Cal: Calorie. Source: Rousselle (P) et al, 1996.


· Sur le plan nutritionnel: La pomme de terre est constituée d'eau, pour environ les 3/4 de son poids, d'une quantité relativement élevée de glucides, d'un faible taux de protides et de très peu de lipides (tableau 2). Cette richesse en eau et cette carence en lipides lui confèrent une valeur énergétique modérée, ce qui la distingue de la plupart des autres aliments amylacés (rousselle (P) et al, 1996).

La pomme de terre est riche en vitamines notamment C et B. Ainsi, la vitamine C joue un rôle

essentiel pour la formation et l'entretien des tissus conjonctifs, la cicatrisation des plaies et la bonne santé des dents. Quant à la vitamine B, elle joue un rôle très important dans la transformation des aliments en énergie, pour le système nerveux et pour les muscles ( www.aufeminin.com).

La pomme de terre est également riche en fibre et permet un meilleur transit intestinal. Enfin, le tubercule de la pomme de terre est riche en minéraux tels que le potassium qui aide à réguler la tension artérielle, le cuivre qui aide à la formation du sang et des os, le magnésium qui est vital pour la croissance, la niacine qui permet la respiration des tissus et l'élimination des toxines, l'acide folique et le fer essentiel à la formation des globules rouges. Le tableau 4 donne la teneur de la pomme de terre en éléments minéraux.

Tableau 4: Principaux minéraux du tubercule de la pomme de terre.

Minéraux

Teneur

Minéraux

Teneur

Potassium

410

Sodium

3

Phosphore

53

Fer

0, 80

Chlore

35

Manganèse

0, 17

Soufre

29

Cuivre

0, 16

Magnésium

27

Iode

0, 03

Calcium

14

Cobalt

0, 01

Source: Burton, 1996 cité par Rousselle (P) et al, 1996


· Sur le plan médécinal: La pomme de terre possède plusieurs vertus médécinales. Ainsi, le jus cru de la pomme de terre aurait des propriétés antispasmodiques (destiné à empêcher les spasmes, les convulsions), diurétiques (qui augmentent l'excrétion de l'urine) et antiscorbutiques. Elle est aussi utile contre les ulcères. Crue et tranchée on s'en sert aussi pour soigner les inflammations, les brûlures et les gerçures ( www.encyclopédiegratuite.fr).

5.7: Maladies et ennemis de culture

La pomme de terre est sujette aux attaques parasitaires. Ainsi, elle peut contracter un ensemble de maladies fongiques ou bactériennes qui affectent tout ou une partie de la plante (racines, tiges, feuilles, tubercules) pendant la phase de végétation et/ou pendant la phase de

conservation des tubercules. Les maladies présentent les aspects les plus divers, allant de la nécrose isolée du système végétatif, de l'altération superficielle à la pourriture destructive des tubercules. Elles sont provoquées par des agents fongiques (le mildiou, le rhizoctone brun, la gale argentée...) et bactériens (la jambe noire, la pourriture molle...) très différents à dissémination aérienne ou tellurique (ITCF-ITPT, 1998). Selon qu'elle contracte une maladie en cours de végétation ou pendant la conservation, elle présente plusieurs aspects. Ainsi, en cours de végétation, elle concerne les niveaux que voici: partie souterraine des tiges et stolons, base des tiges aériennes (collet), attaque sur les tiges (possible à tous les niveaux), attaque sur les feuilles (feuilles du sommet de la tige enroulées et/ou décolorées), attaque sur les feuilles (feuilles décolorées ou tachées). S'agissant des affections intervenant pendant la conservation, elles se présentent par des affections superficielles planes et profondes des tubercules.

CHAPITRE VI : FACTEURS DE PRODUCTION DE LA POMME DE TERRE ET SYSTEME DE CULTURE

La pomme de terre est une culture de contre-saison, cultivée en irrigation manuelle à partir des semences importées notamment de France (ASF-Bretagne). Ce chapitre traite des facteurs de production et du système de culture.

6.1:Les facteurs de production

La pratique de cette activité économique nécessite un ensemble de moyens humains et matériel. Ainsi, les éléments essentiels conditionnant la pratique d'une telle activité dans la zone d'étude sont entre autres : le capital humain, les ressources foncières, l'eau, le matériel agricole et les semences.

6.1.1 : Les producteurs

Maillon essentiel de la filière, les producteurs regroupent toutes les catégories socioprofessionnelles dans le département. Cette activité est pratiquée aussi bien par les hommes que par les femmes. Toutefois, il existe une hiérarchie au sein de ces acteurs.

6.1.1.1:Composition selon le genre.

Dans le département de Dogondoutchi, la culture de la pomme de terre étant une activité de rente, elle intéresse non seulement les hommes mais aussi les femmes. Le tableau 5 montre la répartition des producteurs selon le genre.

Tableau 5 : Répartition des producteurs selon le genre.

Communes

Effectifs

Homme

Femme

Doutchi

15

100%

/

Koré Maïroua

15

20%

80%

Soukoukou tane

10

50%

50%

Total

40

57, 5%

42, 5%

Sources : Nos enquêtes, 2009

L'analyse de ce tableau, révèle que pour les trois communes échantillons 57, 5% des producteurs étaient essentiellement composés d'hommes tandis que les femmes occupent 42, 5%. Cependant, cette répartition n'est pas homogène car il existe des différences au sein des communes. Ainsi, pour Doutchi, 100% des producteurs sont des hommes contrairement à Koré Maïroua où les femmes occupent 80% des producteurs. Quant à Soukoukoutane on note une parité des producteurs c'est-à-dire 50% pour les hommes et 50% pour les femmes.

6.1.1.2:Typologie des producteurs

Nous avons reparti les producteurs suivant leur expérience, matériels agricoles, moyens financiers, superficies emblavées.

Le tableau 6 nous édifie sur la répartition des producteurs par catégorie selon les communes.

Tableau 6: Répartition des producteurs par catégorie

Product eurs

Doutchi

Koré Mairo ua

Soukoukouta ne

Total

Pourcentage ( % )

Micro

6

12

10

28

70

Méso

5

2

/

7

17,5

Méga

4

1

/

5

12,5

Total

15

15

10

40

100

Source: Nos enquêtes, 2009

· Les micro-producteurs (petits producteurs 70%)

Il s'agit pour la majorité des nouveaux producteurs et/ou des producteurs ne disposant pas assez de moyens financiers. Ces acteurs subissent la loi de la cherté des semences. Cette situation les oblige à se regrouper en petit nombre pour se procurer un ou deux sacs de semences ou tout simplement quelques kilogrammes. La quantité plantée est donc comprise entre 1 à 2 sacs de semences. Un sac (25kg) est supposé occuper une superficie de 120, 43m2. La superficie emblavée par ces producteurs est donc comprise entre 0 à 240, 86m2. Cette catégorie des producteurs est présente dans toutes les communes. Cependant, ils sont plus nombreux au niveau de la commune de Soukoukoutane puis celle de Koré Maïroua.

· Les méso producteurs (producteurs moyens 17, 50%)

Ils regroupent un ensemble de producteurs qui ont une certaine expérience dans la culture de
la pomme de terre. Ils disposent de matériels agricoles modernes, motopompes, arrosoir ...

On les retrouve essentiellement dans les communes de Doutchi et Koré Mairoua et peuvent planter 3 à 5 sacs de semences. Ils peuvent donc emblaver 361, 29 à 602, 15m2.


· Les méga producteurs (grands producteurs 12, 50%)

Cette catégorie des producteurs est constituée d'un ensemble de producteurs qui ont une longue expérience en matière de culture maraîchère. Ils disposent aussi de matériels agricoles modernes. Ces acteurs profitent surtout de la cherté des semences. Car en cas de hausse de prix des semences, ils profitent de la pauvreté des petits producteurs pour se procurer plusieurs sacs de semences. Ils sont plus importants à Doutchi. Il s'agit des producteurs qui peuvent planter 6 à plus de 10 sacs de semences. Ils peuvent donc emblaver 722, 58 à plus de 1204, 30m2.

6.1.2 : Statut et capital foncier

6.1.2.1:Mode d'accès à la terre

Le mode d'accès à la terre repose essentiellement sur la propriété privée. En effet, certains sites appartiennent exclusivement à 1 ou 4 personnes. Les propriétaires accordent un droit d'usage aux autres producteurs (Figure 6)

Figure 6: Mode d'accès à la terre.

Pourcentage

100,00%

40,00%

90,00%

80,00%

70,00%

60,00%

50,00%

30,00%

20,00%

10,00%

0,00%

Heritage Prêt Achat

Mode d'accès

40%

33,33%

10%

90%

60%

53,34%

0

13,33%

Doutchi

Kore Mairoua Sokoukoutane

Sources : Nos enquêtes, 2009

Il ressort de cette figure que 65% des terres sont acquises par prêt et 30% par héritage sur l'ensemble des 40 producteurs enquêtés. La majorité des parcelles sont donc acquises par prêt. Le cas le plus marquant est celui de Soukoukoutane où 90% des terres sont acquises par prêt.

6.1.2.2: Les sols affectés à la culture de la pomme de terre

Le département de Dogondoutchi dispose d'un potentiel pédologique très important pour la culture de la pomme de terre. Elle peut donc être cultivée dans le département pourvu qu'il y ait de l'eau pour son arrosage. Les principaux sols (tableau 7) affectés pour cette activité sont : sols sableux, sablo-argileux, argilo-sableux.

Tableau 7 : Typologie des sols utilisés

Communes

Effectif

Sableux

Argilo- sableux

Sablo-argileux

Doutchi

15

73, 33%

/

26, 67%

Koré Maïroua

15

33, 33%

6, 67%

60%

Soukoukoutane

10

30%

/

70%

Total

40

47, 50%

2, 50%

50%

Sources : Nos enquêtes, 2009

On retient de ce tableau que, sur les 40 producteurs enquêtés 47, 50% des producteurs utilisent les sols sableux pour 2, 50% des sols argilo-sableux et 50% pour des sols sabloargileux. Ces résultats prouvent également que la zone répond favorablement à cette culture. Comme l'affirme Bruno, 2007 cité par Bori H, 2008, la pomme de terre se cultive mieux sur des sols légers.

6.1.3 : Mise en valeur des parcelles

6.1.3.1: Superficies affectées à la culture de la pomme de terre

Dans le département de Dogondoutchi, les superficies affectées à la culture de la pomme de terre sont fluctuantes. Elles varient d'une année à une autre en fonction de l'importance des semences par campagne agricole. Pour les trois communes, cette superficie est estimée à 17.462, 35m2. Le calcul a été fait sur la base des semences reçues (tableau 8) par chaque commune pour la campagne 2008-2009. Cependant, il faut noter que ces données ne prennent pas en compte les semences octroyées par la FAO et les semences achetées sur les marchés faute de statistiques.

Tableau 8 : Estimation des superficies emblavées pour la campagne 2008-2009.

Communes

Nombre de sacs

reçus

Superficies emblavées/m2

Doutchi

65

7827, 95

Koré Maïroua

40

4817, 2

Soukoukouta ne

40

4817, 2

Total

145

17462, 35

Tableau réalisé à partir des données de la cellule technique ASF

6.1.3.2: Les sources d'approvisionnement en eau.

La pomme de terre est une plante consommatrice d'eau. En effet, cette espèce exige un apport important d'eau surtout pendant la croissance et la tubérisation. Dans la zone d'étude, les principales sources d'approvisionnement en eau sont les puits et les mares (Figure 7).

Figure 7: Sources d'approvisionnement en eau

Doutchi Kore Mairoua Soukoutane

Communes

Pourcentage

100% 100%

66,67%

33,33%

120,00%

100,00%

80,00%

60,00%

40,00%

20,00%

0,00%

0

0

Puits Mares

Source: Nos enquêtes, 2009

L'analyse de cette figure montre que 75% des producteurs apportent de l'eau sur leurs parcelles à partir des puits contre 25% pour les mares. Cependant, ce résultat cache une grande hétérogénéité. En effet, pour les communes de Koré Mairoua et Soukoukoutane 100% des producteurs utilisent les puits. Pour Koré Maïroua, cela est dû au fait que les périmètres sont situés sur la vallée fossile (Dallol Maouri) et par conséquent il n'y a que les puits pour irriguer les parcelles. Par contre à Soukoukoutane il existe une mare, mais il a été constaté

qu'après arrosage un dépôt blanchâtre se dégage sur les cultures asphyxiant du coup les plantes, d'où l'abandon des eaux de la mare au profit des puits. Enfin, à Doutchi les 2/3 des producteurs utilisent les mares, le recours aux puits n'intervient qu'après tarissement des mares.

6.1.3.3: Les modes d'irrigation

Les moyens de distribution d'eau utilisés dans les trois communes sont les arrosoirs, les tuyaux, ... On note également qu'il y a des producteurs qui utilisent plusieurs moyens d'apport.

Tableau 9 : Moyens de distribution d'eau.

Communes

Effectif

Arrosoirs

Tuyaux

Autres

Doutchi

15

73, 33%

26, 67%

/

Koré Maïroua

15

100%

26, 67%

20%

Soukoukout ane

10

90%

30%

10%

Total

40

87, 50%

27, 50%

10%

 

Source : Enquête, 2009

Ce tableau fait ressortir que 87, 50% des producteurs utilisent les arrosoirs pour arroser leurs parcelles contre 27, 50% pour les tuyaux et 10% pour les autres moyens (sceaux, calebasses, canal...).

6.1.3.4: Les moyens d'exhaure

Pour irriguer les parcelles, les producteurs utilisent à la fois les matériels modernes et traditionnels. Les plus utilisés sont les motopompes et les puisettes.

120,00%

100,00%

70%

13,33%

80,00%

60,00%

86,67%

40,00%

Pourcentage

73,33%

20,00%

26,67%

30%

0,00%

Puisettes Motopompes

Doutchi Kore Mairoua Soukoutane

Communes

Figure 8: Moyen d'exhaure

Source : Nos enquêtes, 2009

De l'analyse de cette figure il ressort que sur les 40 producteurs enquêtés 50% utilisent les motopompes et 50% les puisettes. On a ainsi une tendance à la modernisation du matériel agricole. En effet, la proximité avec la frontière du Nigéria a permis à certains producteurs notamment de Maïkalgo (Koré Maïroua) d'acheter des motopompes. Ainsi, selon les dires des producteurs pour l'année 2008 il n'y avait qu'un seul producteur qui possédait une motopompe. Pour cette année 2009 on en dénombre dix. Les raisons de ce progrès sont sans doute liées à la rentabilité des cultures maraîchères en général et en particulier la pomme de terre et surtout leur importance pour l'autoconsommation. Cependant, cette situation cache aussi beaucoup de nuances. Ainsi, pour la commune de Doutchi, 86, 67% des producteurs utilisent les motopompes tandis que 13, 33% seulement utisent les puisettes. Pour Koré Maïroua, 26, 67% des producteurs utilisent les motopompes contre 73, 33% pour les puisettes. Cette situation est similaire à celle de Soukoukoutane où 30% des producteurs utilisent les motopompes et 70% pour les puisettes.

6.1.3.5: Amendement et traitement phytosanitaire.

Pour sa bonne croissance, la pomme de terre a besoin d'un apport en éléments minéraux et organiques.

Pour les engrais minéraux, dans la zone d'étude, les plus utilisés sont le NPK (15-15-15) et l'urée. Certains producteurs commencent à maîtriser le mode d'emploi de ces engrais. En effet, ils prennent soin de notifier que le NPK est utilisé pour favoriser la croissance végétale et l'urée est utilisée pour favoriser la tubérisation. Par contre, d'autres disent avoir utilisés n'importe quel produit disponible et à n'importe quel moment. Ce qui n'est pas sans conséquence sur le rendement mais surtout sur la qualité (toxicité) du produit.

Pour la fumure organique, ils sont apportés par tous les producteurs compte tenu de sa disponibilité. C'est surtout le fumier qui est le plus apporté. Un voyage de fumier se vend à 1 000F et 500F à Doutchi selon qu'il s'agit de charrette à deux boeufs ou à un seul. A Koré Maïroua, le voyage de charrette asine se vend à 500F également. De plus, les prix élevés des engrais ont poussé certains producteurs à trouver d'autres solutions pour enrichir leurs sols. C'est le cas notamment des producteurs de Doutchi et de Koré Maïroua qui utilisent les glumes et glumelles de céréales et des fanes d'arachide qu'ils arrosent jusqu'à décomposition pour être, ensuite apportés aux parcelles. Un producteur de Doutchi affirme : « Avec cette technique, je n'utilise plus les engrais car le rendement est bon ». Ceci prouve que les producteurs ont apporté des innovations dans les techniques agricoles.

6.1.3.6: Traitements Phytosanitaires et ennemis animaux

La pomme de terre est sensible aux maladies. Ainsi, les problèmes les plus rencontrés dans le département sont ceux causés par les criquets, les termites, les chenilles, les insectes et les rats. En outre, les chercheurs de l'Université Abdou Moumouni (Faculté d'Agronomie) et la cellule ASF ont permis de détecter les maladies suivantes :


· Alternariose : flétrissement des pieds de pomme de terre en sénescence et pourriture des tubercules en cercles concentriques ; tâches nécrotiques sur les anciennes feuilles (variété Kondor, Désirée, Rosana).

· Pourriture molle de tubercule due probablement aux bactéries.

· Nématodes à galle : c'est la maladie la plus fréquente surtout à Doutchi et qui se caractérise par des boursouflures parfois sur toute la surface des tubercules dès la récolte.

Dans la zone d'étude, le traitement phytosanitaire se fait dans la majorité des cas avec les produits comme « Malaria », « Rambo », Thiorale et des raticides. Il s'agit des produits achetés soit aux marchés (le plus souvent) ou auprès des services d'agriculture.

6. 2: Le système de culture

Il met en exergue les variétés cultivées, leur provenance mais également l'association et la rotation de cultures.

6.2.1: Les variétés cultivées

6.2.1.1: Les variétés certifiées

Il existe un nombre important de variétés portant les noms les plus divers, chacune possédant sa propre caractéristique : récolte précise, gros calibres de tubercules, bon rendement, résistance à la conservation, diversité culinaire, ... Dans la zone d'étude, ces cultivars sont introduits par l'ASF-B et la FAO. Il s'agit de Rosana, Désirée, Sahel, Kondor Stemster, Pamela, Claustar, Odessa, Daifla, Appoline, Charlotte, Bintje et Yona (photo 1). Cette dernière est introduite au cours de cette campagne 2008-2009.

Variété Yona

Photo1: Une nouvelle variété (Yona)

Photo 2: Une variété locale "Dan kassoua"

Variété "Dan kassoua"

De toutes ces variétés, les plus productives sont Rosana et Pamela. (Tableau 10).

Tableau 10 : Comparaison des productions et rendements selon les variétés.

Variétés

Production moyenne (kg)

Rendement moyen (t/ha)

Observation

Rosana

399,

14

33, 14

1ère

Pamela

393

 

32, 63

2ème

Stemster

355,

25

29, 50

3ème

Désirée

326,

83

27, 13

4ème

Claustar

251,

50

20, 88

5ème

Odessa

237,

50

19, 72

6ème

Daifla

222

 

18, 43

7ème

 

Source : Cellule ASF, 2007.

6.2.1.2: Les variétés non certifiées.

Le retard des semences (importées), leur cherté mais également leur insuffisance poussent certains producteurs à utiliser les semences non certifiées. Il s'agit donc pour les uns de combler le déficit des semences, pour les autres d'éviter tout retard dans la culture car parfois les semences viennent en retard (c'est le cas de cette année 2008-2009). Néanmoins, les producteurs reconnaissent que ces semences se caractérisent par un long cycle végétatif et des tubercules de petits calibres. Ils les utilisent donc à défaut. Ces "semences" achetées sur les marchés locaux sont appelées `'Dan Hadjia» ou `'Dan Kassoua» (photo 2). Ce sont des semences sans contrôle de point de vue qualitatif et qui peuvent être porteuses de nombreuses maladies. Il s'agit en fait, de prélèvement sur des tubercules de consommation, non des "semences" à proprement dit.

6.2.1.3: Les sources d'approvisionnement en semences

L'approvisionnement en semences certifiées est exclusivement assuré par l'ASF et la FAO. En effet, l'acheminement des semences est assuré par l'ASF-Bretagne et la cellule ASF de l'ONG ARIDEL se charge de leur redistribution au niveau des différentes communes du département. Ainsi, pour les campagnes 2005-2006 et 2006-2007, l'ASF-Bretagne a subventionné les semences à ARIDEL qui en retour a vendu la caisse de 25kg à 7500F et 12 500F respectivement en 2005-2006 et 2006-2007. En 2007-2008, le sac de 25kg a été vendu à 14 000F et en 2008-2009 à 15 000F. Ces données démontrent une évolution des prix des semences (tableau 9) depuis 2005. Ce qui pose parfois un problème d'accès aux semences des plus petits producteurs.

En ce qui concerne la FAO, elle intervient depuis 2006 et cède gratuitement les semences aux producteurs. Cependant, la cible privilégiée est surtout les producteurs les plus vulnérables.

Enfin, certains producteurs font recours aux marchés pour s'approvisionner en semences.

Tableau 11 : Évolution des prix de semences de 2005 à 2009.

Année

Prix/kg

Prix/sac de 25kg

2005-2006

300FCFA

7500 FCFA

2006-2007

500 FCFA

12 500 FCFA

2007-2008

560 FCFA

14 000 FCFA

2008-2009

600 FCFA

15 000 FCFA

 

Source : Nos enquêtes, 2009

6.2.2: L'association et la rotation de culture.

La pomme de terre est une espèce qui apprécie être en compagnie avec de certaines espèces. En effet, la culture ne devrait plus être considérée isolement dans le temps ou dans l'espace: elle constitue l'un des éléments d'un assolement et se replace toujours dans une rotation (Rousselle (P) et al, 1996). Ainsi les associations suivantes ont été constatées : pomme de terre et Moringa oleifera, Pomme de terre et Carotte (photo 4), Pomme de terre et Courge, Pomme de terre et Citrullus lanatus à Doutchi, Pomme de terre et Moringa oleifera (photo 3), Pomme de terre et Courge, Pomme de terre et Laitue à Koré Maïroua, par contre aucune association de culture n'a été constatée à Soukoukoutane.

La rotation de culture est très peu pratiquée par les producteurs. En effet, la majorité des sites sont récupérés pour la culture pluviale.

Moringa oleifera

Pomme de terre

Photo 3: Association pomme de terre et Moringa

Pomme de terre

Carotte

Photo 4: Association pomme de terre et carotte

6.2.3: Les périodes culturales

2.3.1: La période sèche

La culture de la pomme de terre est exclusivement effectuée en période sèche froide dans le sud du Niger (donc à Dogondoutchi). Le calendrier cultural varie d'une année à une autre en fonction de l'arrivée des semences. Pour la campagne 2007-2008, il s'est étalé de Novembre à Avril. Par contre pour la campagne 2008-2009, les cultures ont débuté en fin décembre. Cette situation est due au retard dans l'acquisition des semences. En effet, le conteneur chargé des semences a quitté la France le 10 octobre pour être reçu le 18 décembre, soit deux mois de trajet. Ce retard constitue l'un des principaux handicaps de la culture de la pomme de terre dans la région.

6.2.3.2: Expérimentation des cultures en saison de pluies

Pour répondre aux multiples demandes des producteurs en vue de cultiver la pomme de terre d'hivernage, ARIDEL a effectué deux essais de culture notamment à Matankari et à Aholé. Pour Matankari, les variétés ayant servi à l'essai sont Pamela et Désirée et aucune levée n'a été constatée. Par contre, pour le cas d'Aholé, il y a eu levée et un meilleur développement végétatif. Néanmoins, à la récolte les tubercules étaient de très petits calibres. Les variétés ayant servi à cet essai sont : Rosana, Sahel, Charlotte et Désirée. Depuis 2007, ARIDEL attend les variétés 18 qui supportent la culture en hivernage à fournir par Soc. International

6.2.4: Performances du système de culture

La production totale du département est estimée en 2006-2007 à 188, 32t et en 2007-2008 à 400, 71t (ASF, 2008). L'évolution de la production peut être expliquée par la motivation des producteurs. Mais l'analyse d'un tel résultat passe nécessairement par l'analyse de sa composante technique qu'est le rendement mais également la qualité du produit.

6.2.4.1: Le rendement

Le rendement est fluctuant. Il varie d'une année à une autre, d'un producteur à un autre et d'une variété à une autre. Dans le département, il a été estimé en 2006-2007 à 28 t/ha (par Bori, H, 2008 et Barajé (A), 2008) et à 29, 5 t/ha par la cellule ASF. Cette dernière l'a estimé en 2007-2008 à 37 t/ha. Ces résultats démontrent que la culture de la pomme de terre est très productive. Ce résultat est très satisfaisant en comparaison avec celui de certains pays tels que le Nigéria (3, 15 t/ha), le Kenya (6, 74 t/ha), le Malawi (12 t/ha) (FAOSTAT, 2007) qui sont des grands producteurs. Cette hausse de rendement peut être due à l'expérience de plus en plus accumulée par les producteurs et le suivi de culture assuré par la cellule technique ASF.

6.2.4.2: La qualité du produit

L'avenir d'un produit agricole est fonction de son appréciation par tous les acteurs (producteurs, consommateurs, commerçants, ...). La pomme de terre n'échappe pas à cette règle. En effet, beaucoup d'acteurs (producteurs, agents d'agriculture, techniciens ...) ont partagé leur forte appréciation pour cette denrée compte tenu de sa qualité. Dans la zone d'étude, la pomme de terre a pour réputation ses gros calibres (photo 5) mais aussi sa valeur

gustative. Un agent d'agriculture rapporte que les commerçants disent avoir préféré la pomme de terre de Dogondoutchi à celle des autres régions. Les raisons peuvent être dues à la qualité des sols et à l'expérience de plus en plus accumulée par certains producteurs dans cette activité.

Photo 5: De Pomme de terre de gros calibres

L'analyse de ce chapitre nous a permis de caractériser les conditions et les facteurs de productions de la pomme de terre mais aussi le système de culture. Elle a également permis de comprendre l'évolution de cette activité à travers sa forte productivité.

CHAPITRE VII : LA CONSOMMATION ET LES MODES DE CONSERVATION

Dans ce chapitre nous évoquons les points suivants : la consommation, les techniques de conservations et les problèmes liés à la conservation.

7.2.1: La consommation

Compte tenu de sa valeur gustative et sa diversité culinaire, la pomme de terre est très appréciée par les populations locales. Ce qui a d'ailleurs favorisé sa large diffusion. A cela s'ajoute la sensibilisation des centres médicaux (Koré Maïroua) sur les maladies dues aux carences alimentaires telles que le Kwashiorkor. En effet, si une telle maladie se manifeste chez un enfant, il est recommandé à sa famille de lui donner de la pomme de terre. Ce qui a rehaussé le taux de consommation de ce produit. Ainsi, la pomme de terre est consommée sous forme de ragoûts, frites parfois elle est associée avec la salade, hors d'oeuvre ou même utilisée dans les sauces ou elle sert d'ingrédients.

De l'avis de certains acteurs, les variétés rouges (kondor) sont les plus convoitées par les consommateurs.

Selon la cellule ASF, en 2008, la proportion moyenne pour l'autoconsommation d'un producteur est de 25% soit 99, 75kg, 5% pour les dons et autres fins.

7.2.2: Les méthodes de conservation

La pomme de terre est très peu stockée et conservée par les producteurs de Dogondoutchi. Ceux qui pratiquent le stockage, le font de manière traditionnelle dans les cases ou sous les hangars avec des pertes élevées. Comme le confirme Sidikou (R), 2002 `'les moyens et méthodes de conservation actuellement utilisés par les producteurs nigériens sont des plus sommaires, entraînant des pertes importantes de la production».

Dans la zone d'étude, la durée de la conservation est très limitée ne dépassant que quelques semaines avec des pertes très élevées. Ainsi, les tubercules sont conservés sous l'ombre des arbres à même le sol, sous les hangars à la maison, dans les chambres et cases en banco. Une autre pratique est celle qui consiste à envelopper la pomme de terre par la paille et chaque jour un contrôle est nécessaire.

La conservation est également pratiquée par l'ONG ARIDEL. En effet, un magasin de conservation de 60m2 a été construit avec des matériaux définitifs pour une capacité de 25t. Les murs de ce magasin sont percés de chaque côté de trous d'aération (photo 7). Ces derniers sont munis de l'intérieur de mailles en grillage pour empêcher la rentrée des reptiles sans compromettre l'échange d'air avec l'extérieur. A l'intérieur six bassins sont construits et déposés en deux (2) lignes de trois (3). Les tubercules sont répartis dans des caisses (photo 8) qui sont conçues à cet effet. Ces caisses sont réparties sur des palettes remplies d'eau pour constituer un lit de sable humecté. Un contrôle systématique se fait tous les 3 jours, caisse par caisse. Des tubercules pourris sont retirés et ceux qui sont souillés par les exsudats sont lavés, séchés et stockés pour observation. Ce premier essai a concerné la campagne 2006-2007.

En effet, la conservation a duré environ 4 mois et une perte de 40% a été enregistrée. Au terme donc de cette campagne, 1114kg ont pu être conservés.

S'agissant de la campagne 2007-2008, 1615kg de pomme de terre ont été conservés.

Pour cette campagne 2008-2009, ARIDEL a décidé que les producteurs fassent eux-mêmes le suivi de leurs productions au niveau du magasin.

Trous d'aération

Photo 6: Magasin de conservation: vue extérieure

Photo 7: Caisses de conservation de pomme de terre

7.2.3 : Les problèmes liés à la conservation

Le premier handicap pour la culture de la pomme de terre réside dans sa conservation. En effet, beaucoup de producteurs ont affirmé leur méconnaissance pour les techniques adéquates de conservation mais également le manque de moyens de conservation. Les méthodes utilisées demeurent traditionnelles. Un autre facteur limitant, c'est surtout la forte chaleur qui occasionne la pourriture des tubercules. A cela s'ajoute le non respect de degré de maturité de la pomme de terre par certains producteurs, il s'agit de la récolte précoce avec des tubercules jeunes qui ne résistent pas à la conservation. Il y a aussi le stockage de la pomme de terre avec toutes les impuretés mais également le manque de tri entre les tubercules endommagés ou non lors de la récolte qui occasionnent beaucoup de pertes au moment de la conservation.

Il ressort de ce chapitre que la pomme de terre est très appréciée par la population locale. Elle entre désormais dans une stratégie de lutte pour la sécurité alimentaire. Cependant sa conservation reste un handicap majeur pour le développement de cette culture.

CHAPITRE VIII: LA FILIERE

La commercialisation est «l'ensemble des moyens grâce auxquels les denrées alimentaires sont amenées du lieu de leur production à celui de leur consommation » (Abott (J.C), 1992). L'analyse commerciale permet de mieux cerner l'environnement de la filière car mettant en avant les différents acteurs, les fluctuations des prix, les modes de conditionnement...

8.1. Organisation du marché

Dans le département de Dogondoutchi, la production est entièrement écoulée chaque année. Cependant, au niveau de la zone d'étude l'un des problèmes de la commercialisation ne se situe pas au niveau de la demande mais réside plutôt dans le caractère individuel de la vente. En effet, il n'existe aucune structure organisée des commerçants de la pomme de terre. L'écoulement se fait le plus souvent à travers les liens de connaissance et au plus offrant. Ce qui entraîne parfois une non maîtrise des prix qui sans doute est en défaveur des producteurs.

8.2. Les acheteurs

8.3.2.1. Les grossistes

Ce sont des grands commerçants qui achètent en grande quantité la pomme de terre. Ces acteurs proviennent des centres urbains tels que Doutchi, Dosso et Niamey. Dans cette catégorie de grossistes on trouve également certains producteurs qui font eux-mêmes le déplacement pour vendre leur pomme de terre à Dosso et à Niamey. ARIDEL aussi achète des pommes de terre pour déposer dans le magasin de conservation.

8..2.2. Les semi-grossistes

Il s'agit des commerçants moyens qui résident soit dans les centres urbains (pour la plupart ils sont de Doutchi), soit dans certains gros villages (Koré Mairoua. Ainsi, ils partent au niveau des sites ou au niveau des marchés locaux pour acheter de la pomme de terre.

8.2.3. Les détaillants

Ce sont surtout les commerçants de la ville de Doutchi, qui achètent auprès des producteurs la pomme de terre qu'ils revendent à des consommateurs passagers ou ceux de la ville. Il y a également certains producteurs qui libèrent directement leurs pommes de terre aux consommateurs sur les sites et/ou sur les marchés locaux.

8.3.3. Les revendeurs

8.3.3.1. Les revendeurs en détail

Ce sont des commerçants qui ont un système de vente assez traditionnel. En effet, la pomme de terre est étalée sur la table (photo 6) sous abri dans le marché, au bord des routes et dans les boutiques.

Photo 8: Pomme de terre étalée sur une table

8.3.3.2. Les revendeurs ambulants

Il s'agit des revendeurs dont le lieu de vente est instable. En effet, la pomme de terre est transportée dans une brouette tout au long de la journée à la quête des clients.

8.3.4. Les autres axes commerciaux

A ce niveau la pomme de terre est écoulée à l'extérieur du Niger. Les principales destinations sont le Bénin et le Nigéria. Ce sont principalement les commerçants de Dosso et de Niamey qui expédient ce produit vers le Bénin. Quant à l'autre axe, ce sont les commerçants du Nigéria même qui viennent se procurer de la pomme de terre. Malheureusement faute de statistiques le taux d'exportation n'a pu être évalué. La figure 9 illustre le circuit de commercialisation.

Figure 9: Circuit de commercialisation de la pomme de terre.

Producteurs

Marché frontalier

Tombo (Nigéria)

Marchés locaux

Doubalma, Bagagi, Matankari, Djela, Koré Maïroua, Maïkalgo

Grossistes

Vers l'extérieur
Bénin, Nigéria

Centre urbain

Doutchi

Semi-grossistes

Détaillants

Hôtels

Restaurants

Consommateurs

ONG ARIDEL

Centres urbains Dosso, Niamey

8.3.5: La fluctuation des prix.

Le prix de tout produit commercialisable est soumis à des variations. Il varie en fonction de l'offre et de la demande. En ce qui concerne la pomme de terre, l'évolution de son prix est fonction de la précocité de la récolte dans le département. Pour la campagne 2008-2009, les variations suivantes ont été constatées.


· Les premières récoltes : fin février. A cette époque, les quelques premiers producteurs à récolter ont vendu le kg à 400F. Ce sont surtout les semences octroyées par la FAO qui ont été aussi précoces.


· Mars-avril : La période de bas prix.

Pendant cette période, les productions sont importantes au niveau des différents marchés, l'offre est donc supérieure à la demande. Tout naturellement le prix baisse. De plus, certains producteurs acculés par certains besoins financiers désirent se débarrasser de leur produit le plus rapidement possible. Ainsi, le prix du Kg se situe entre 200 et 250F.

· La remontée des prix : mai - juillet.

L'essentiel de la production étant vendue par les producteurs, le produit est désormais dans les mains des commerçants et quelques stocks de l'ONG ARIDEL. Il va connaître une hausse allant jusqu'à 500F/kg.

8.3.6: Mode de conditionnement et moyens de transport

Le système d'emballage appliqué pour la vente des excédents post-récoltes est fait soit dans des sacs de 100kg soit dans des caisses de 30kg. La grande majorité des producteurs utilisent les sacs de 100kg (disponibilité et moins chers).

La pomme de terre est acheminée dans la plupart des cas par de véhicules, les motos, les charrettes, sur la tête et à dos d'âne.

8.3.7: Les problèmes liés à la commercialisation

Dans la zone d'étude, il existe un certain nombre de contraintes qui constituent un handicap pour la commercialisation de la pomme de terre. Il s'agit entre autres: manque de moyens de stockage et de conservation, la surabondance de l'offre pendant la période de grande récolte, manque de financement et inorganisation du circuit commercial.

· Le manque de moyen de stockage et de conservation

Les producteurs, aussi bien que les commerçants, ne disposent pas de moyens adéquats de stockage de la pomme de terre.

· La surabondance de l'offre en pleine production

Pendant la période de grande production d'importantes quantités d'excédents post-récoltes sont mises sur le marché. Par conséquent, les prix chutent. Faute de moyens de conservation, les producteurs mais aussi les commerçants sont parfois obligés de brader leurs produits.

· Le manque de financement

La filière pomme de terre bénéficie d'un financement très limité. Les enjeux actuels de la production et de la commercialisation et conformément aux politiques du CIP et de la FAO devront amener les acteurs de la filière à bénéficier d'un système de crédit adéquat.


· L'inorganisation du circuit commercial.

Il n'existe aucune structure organisée des commerçants dans la zone d'étude. Cette situation n'est pas sans conséquence sur la filière.

L'analyse de ce chapitre a permis de déterminer le circuit de commercialisation de la pomme de terre, la fluctuation des prix, le mode de conditionnement et moyens de transport mais aussi les problèmes qui lui sont liés.

CHAPITRE IX: ANALYSE SOCIO-ECONOMIQUE DE L'ACTIVITE.

Ce chapitre met l'accent sur la dynamique qu'a suscitée la culture de la pomme de terre dans le département mais aussi l'impact de cette activité au niveau des producteurs.

9.1: Du point de vue social

La culture de la pomme de terre a créé une certaine dynamique au niveau des producteurs. En effet, elle a permis de créer un cadre (au niveau de chaque site) au tour duquel tous les producteurs du même sexe se regroupent pour débattre de leurs conditions de travail pour enfin dégager des perspectives. Il a permis surtout aux femmes de s'exprimer entre elles sans complaisance. C'est ainsi qu'au niveau des femmes on retrouve des organisations telles que `'SAA», `'Nya Gandarin Bocho Maï yaki da kanta», `'A Bossaré da aykin rani». Au niveau des hommes, on a : `'Nya da kokari», `'Nya Allah shi Taymaka». Toutes ces appelations ont pour facteur commun la motivation et l'engagement des producteurs pour la poursuite de cette activité. Ce qui nous laisse croire que cette culture a un avenir prometteur dans le département.

9.2: L'impact économique

Les résultats économiques proviennent des informations économiques et financières recueillies auprès de la cellule ASF/ARIDEL. Ces données ont été obtenues à travers un suivi de 20 producteurs ayant planté un sac de semence. L'idéal serait de fournir nos propres données mais les aléas du terrain nous ont contraint d'utiliser ces données. Sur cette base, il a été évalué les dépenses moyennes, le revenu moyen d'un producteur pour un sac de semence mais aussi les recettes potentielles pour l'ensemble des 40 producteurs enquêtés.

9.2.1: Les coûts de l'activité au producteur

Selon qu'on soit petit ou grand producteur, les dépenses ne sont pas les mêmes et les revenus non plus. Compte tenu donc de cette hiérarchie des producteurs et par souci d'efficacité, il a été évalué une dépense moyenne (tableau 12) pour un sac de 25kg de semences. Ainsi, la production moyenne par sac est de 399kg pour une dépense moyenne de 23.050F (14.000F pour les semences et 9.050F pour les autres intrants).

Tableau 12: Dépenses moyennes et revenu moyen d'un producteur

Production brute (399 Kg)

 

Charges pour

les intrants Marge brute à 200 F/Kg

et autres 79.800 F

9.050 F

Revenu agricole

56.750F

Charges pour les Semences 14.000 F

Charges

Totales : 23.050 F

Source : Données ASF modifiées.

L'analyse de ce tableau, montre que le revenu agricole d'un producteur moyen est de 56.750Fcfa. Ce résultat est obtenu en ôtant les charges totales (23.050F) dans la production brute à 200F/kg (79.800F).

9.2.2: Les revenus du producteur et leurs emplois

Le revenu généré par la pomme de terre varie également d'un producteur à un autre mais aussi en fonction de l'évolution du prix (Tableau 13). Pour le petit producteur il est de 79.800F. Pour les producteurs moyens il est de 319.000F. Enfin, pour les grands producteurs il est de 638.400 F.

La culture de la pomme de terre génère beaucoup de revenus et peut être utilisée comme voie à privilégier pour la lutte contre la pauvreté. Pour beaucoup de producteurs, les revenus générés par cette activité sont affectés à l'achat des céréales, aux soins de santé, aux fournitures scolaires des enfants, au remboursement des dettes contractées pendant la campagne agricole.

Tableau 13 : Valeur de la production suivant les prix.

Productions

Valeur de la production selon les prix/kg

 

250F/ kg (moyen)

200F/kg (mini)

D'un producteur

159.600F

99.750F

79.800F

 

Source : Données de la cellule ASF modifiées.

Il ressort de ce tableau que le revenu d'un producteur moyen varie en fonction de l'évolution du prix. Il est de 79.800F lorsque le prix du kg est bas et peut atteindre 159.600F quelques mois plus tard. Ce qui démontre toute l'importance de la conservation. Car elle permet aux producteurs de tirer au mieux le profit selon les périodes.

La réalisation des tableaux précédents nous ont permis d'estimer les recettes potentielles pour l'ensemble des 40 producteurs enquêtés (tableau 14).

Tableau 14: Estimation des recettes potentielles.

Catégorie de
producteurs

Effectif

Revenu moyen /
producteur

Revenu total

Petits producteurs

28

119.700Fcfa

3.351.600 Fcfa

Producteurs moyens

7

319.200Fcfa

2.234.400Fcfa

Grands producteurs

5

638.400Fcfa

3.192.000Fcfa

Total

40

219.450Fcfa

8.778.000Fcfa

 

Source: nos enquêtes, 2009

Pour évaluer le revenu des 40 producteurs enquêtés, nous avons fait une moyenne pour chaque catégorie de producteurs puis les résultats sont extrapolés sur l'ensemble de l'échantillon.

Ainsi il ressort de ce tableau que le revenu total est de 8.778.000fcfa pour les 40 producteurs enquêtés. Le constat est donc clair la culture de la pomme de terre constitue une véritable source de devises pour les pratiquants.

9.2.3: Perception des producteurs sur l'apport financier apporté par la culture de la pomme de terre.

Le choix d'une culture par un agriculteur est fonction soit de sa valeur pour le consommateur, soit pour la commercialisation. Il est donc normal de demander la motivation des producteurs pour cette culture. Ainsi, la quasi-totalité des producteurs affirment avoir été réconfortés par cette activité. Ils affirment aussi que la vente de cette denrée leur a permis d'avoir des revenus monétaires qui sont utilisés pour l'achat des céréales et combler le déficit des cultures pluviales. C'est pourquoi, ils ont exprimé leur voeu d'avoir des semences pour la culture en hivernage.

A Koré Maïroua, beaucoup de femmes affirment que : `'la femme qui mange la pomme de terre a un corps différent de celle qui n'en mange pas». C'est cette raison qui a poussé beaucoup de femmes à s'intéresser à cette activité mais aussi à sa consommation pour celles qui n'en produisent pas. Le constat est donc clair, la pomme de terre est très appréciée dans le terroir.

L'analyse de ce chapitre nous a permis de dégager l'impact de cette culture dans la sécurité alimentaire des ménages. En effet, le revenu total des 40 producteurs enquêtés est estimés à 8.778.000Fcfa, une véritable source de devises confirmant notre hypothèse de départ: " les revenus générés par la pomme de terre contribuent à atténuer la vulnérabilité des exploitants". Par conséquent, la culture de la pomme de terre reste l'un des moyens efficaces de lutte pour la sécurité alimentaire.

CHAPITRE X : LES ACTEURS DE LA FILIERE

Ce chapitre fait le point sur les acteurs qui interviennent (directement et/ou indirectement) au niveau de la filière. Il s'agit entre autres : des producteurs, des commerçants, de services d'agriculture et des partenaires au développement.

10.1: Les producteurs et leur organisation

Principaux acteurs de la filière, les producteurs sont organisés en groupements plus ou moins dynamiques. Ils sont organisés ainsi que suit :

· Groupement des producteurs de la pomme de terre (GP/PDT) : On retrouve ce groupement au niveau de chaque site ou village. A la tête de ce groupement se trouve un président.

· Organisation communale des producteurs de la pomme de terre (OCP/PDT). On retrouve cette organisation au niveau de chaque commune. L'OCP/PDT est dirigée par un bureau exécutif qui regroupe des délégués des différents groupements membres. Les présidents des OCP/PDT sont chargés de la planification et de la mise en oeuvre des activités au niveau de chaque commune. Ils ont également la charge de centraliser les besoins des différents groupements en intrants, en matériels et aménagement, de réceptionner et répartir les intrants, de recueillir les informations et les faire remonter au niveau supérieur.

· Le réseau départemental des producteurs de la pomme de terre (RD/PDT). Il regroupe les OCP/PDT et est composé d'un conseil d'administration de dix (10) membres qui regroupe tous les présidents des OCP/PDT. L'adhésion au RD/PDT se fait à 5 000F plus 2 000F de cotisation annuelle pour les groupements. Le siège du RD/PDT se trouve à Doutchi. Le RD/PDT est chargé de l'estimation des productions escomptées, des besoins en intrants de vente avec les acquéreurs. Lors des réunions, il prend également en charge les frais de transport et restauration de ses membres.

10.2: Les commerçants

Ces acteurs ne disposent pas de structure organisée dans le département. Certains sont des commerçants de métier par contre d'autres sont des producteurs/ commerçants. Ils sont constitués des commerçants locaux et des commerçants étrangers (qui se trouvent hors de la zone de production). Ainsi, les commerçants locaux pour la plupart des commerçants moyens, font le déplacement soit au niveau des sites, soit au niveau des marchés locaux pour se ravitailler en pomme de terre. L'autre catégorie, celle des grossistes est constituée par les commerçants de Dosso, Niamey et Nigeria.

10.3: Les services d'agriculture

Principal représentant de l'Etat, la Direction Départementale du Développement Agricole (DDDA) est chargée du suivi des cultures, de la situation phytosanitaire. Ainsi, par le biais des agents d'agriculture communaux sont rapportées toutes les informations concernant la campagne agricole. Malheureusement faute de moyens, certains agents sont quasi-inexistants sur le terrain. Il s'avère donc nécessaire d'améliorer leurs conditions de travail pour qu'ils soient plus efficaces.

10.4: Les partenaires au développement

10.4.1: L'ONG ARIDEL

Créée en 2003, l'ONG ARIDEL est le principal partenaire pour la culture de la pomme de terre dans le département. Elle se charge de la vente des semences dans le département. En effet, au début de chaque campagne des séances de sensibilisation et d'information sont organisées à l'endroit des producteurs sur l'arrivée des semences. L'ONG ARIDEL aide aussi les producteurs à trouver des débouchés pour écouler leurs productions. Elle apporte également son conseil technique, d'organisation et de formation des producteurs sur les méthodes de culture : la germination des tubercules et la coupe en tranche, la préparation de planches (bêchage, fumure de fond), la plantation (profondeur des trous, l'écartementdensité), l'entretien (arrosage, buttage, binage), récolte et conservation. A la fin de chaque campagne, un bilan est fait.

10.4.2: L'Agro Sans Frontière Bretagne (ASF-B)

Agro Sans Frontière est une association européenne organisée en « délégations régionales ». Ses principaux objectifs sont de contribuer au développement et à la sécurité alimentaire dans les pays du Sud, en intervenant sur l'environnement (protection et gestion des ressources naturelles, sur l'amélioration et la diversification des productions (végétales et animales), sur les acteurs (formation, organisation, conditions de vie et de travail). La délégation Bretagne intervient principalement en Afrique sahélienne : Mali, Burkina Faso, Niger, Sénégal ...

L'ASF-B intervient dans le département de Dogondoutchi depuis 2005. Ainsi de 2005 à 2008, elle a cédé 53, 5t de semences de pomme de terre soit 13, 375t chaque année. Les premières années de son intervention ASF-B a octroyé gratuitement les semences à ARIDEL. Mais à partir de 2007-2008, après la vente des semences ARIDEL a récupéré l'argent pour assurer le fonctionnement de la cellule technique ASF. Pour la campagne 2008-2009, l'ONG ARIDEL a réceptionné 25t de semences fournies par l'ASF-Bretagne. Mais le département de Dogondoutchi n'a pu bénéficié que de 13, 675t. Le reste de semences a été utilisé par les autres partenaires (Ouallam, Dosso, Say et Agadez). Cette association apporte également son soutien scientifique et technique, d'organisation de formation sur place et de mode d'approvisionnement, d'identification des problèmes techniques, de suivi-évaluation régulier. Enfin, elle apporte son soutien logistique et didactique à la cellule ASF de l'ONG ARIDEL.

10.4.3: La FAO

La FAO intervient également au niveau de la culture de la pomme de terre depuis 2006.

Mais son intervention est à but humanitaire. C'est ainsi qu'au cours de la campagne 2007- 2008, la FAO a cédé gratuitement 11, 50t de semences aux producteurs. Pour la campagne 2008-2009, cette institution a fourni 7t de semences de pomme de terre plus 700kg d'urée aux producteurs. Mais ses semences sont destinées aux ménages les plus vulnérables.

10.4.4: Université Abdou Moumouni (UAM)

L'UAM, notamment par le biais des enseignants-chercheurs et stagiaires de la Faculté d'Agronomie et de la Faculté des Lettres et Sciences Humaines est aussi un partenaire dans la culture de la pomme de terre. Son appui est purement scientifique et technique en particulier le suivi phytosanitaire. Grâce à leur laboratoire, les enseignants de la Faculté d'Agronomie arrivent à identifier toutes les maladies qui se manifestent dans le département. C'est ainsi qu'en 2007-2008, ils ont pu détecter les maladies suivantes : Alternariose, la pourriture molle des tubercules et les nématodes à galle. L'UAM a également permis lors de l'essai en culture d'hivernage de Matankari de conclure que l'échec est dû au fait que les variétés Pamela et Désirée ne sont pas adaptées à la culture pluviale.

10.4.5: Les autres partenaires

Il s'agit d'un ensemble de partenaires qui n'ont pas un programme spécifique pour la pomme de terre. Ce sont entre autres : ANPIP, CRS/HKI, CaDev-Niger ... Ils interviennent à travers des projets communs des maraîchers mais dont leurs actions auront des répercussions sur les producteurs de la pomme de terre. Ce sont des réalisations telles que : aménagements et clôture des sites, création et fonçage des puits ...

Il ressort de ce chapitre que les acteurs de la filière pomme de terre sont divers et variés. Ce qui, du coup montre l'importance de cette activité et l'enjeu qu'elle présente dans le département.

CHAPITRE XI: ATOUTS, CONTRAINTES ET PERSPECTIVES

Ce chapitre fait le point des atouts et des contraintes de cette culture et dégage des perspectives.

11.1: Les atouts

Plusieurs facteurs concourent à la survie de cette activité dans le département. Il s'agit de: potentialité de zones favorables à la production de la pomme de terre, expérience de plus en plus accumulée par les producteurs dans les techniques culturales, main d'oeuvre importante, forte demande locale en croissance,

· En effet, notre zone d'étude dispose d'énormes potentialités notamment l'importante vallée fossile (Dallol Maouri) qui traverse le département du Sud au Nord et où la nappe phréatique est peu profonde, une série de mares semi permanentes et des sols (sableux et sablo-argileux) favorables à la culture de la pomme de terre.

· De plus les producteurs commencent à acquérir des expériences dans la maitrise des itinéraires techniques. Cette tendance est de plus en plus orientée vers la modernisation du matériel agricole (surtout les moyens d'exhaure). A cela s'ajoute l'existence d'une main d'oeuvre importante et l'engagement des producteurs pour cette culture. C'est pourqoi plus de 90% des producteurs ont exprimé leur désir de cultiver la pomme de terre tout au long de l'année (si les semences sont disponibles).

· La culture de la pomme de terre est également entretenue par une forte demande intérieure en croissance (ville de Doutchi, marchés ruraux). De plus ce produit est entrain de rentrer dans les habitudes alimentaires des populations locales. Enfin, la rentabilité financière et économique s'est avérée importante.

11.2: Les contraintes

La culture de la pomme de terre n'a pas que des atouts, elle a également des faiblesses dans la zone d'étude. En effet, elle est confrontée à un certain nombre de difficultés qui entravent sa bonne marche. Ces difficultés sont d'ordre économique, social et physique.

· La première entrave à la culture de la pomme de terre est le tarissement précoce des mares mais également l'ensablement des puits. Dans certains endroits (Soukoukoutane, Kolifo), cette situation est aggravée par l'insuffisance des puits. Cette situation est plus ressentie en cas de retard dans le calendrier cultural.

· Un autre problème et non des moindres est celui de l'insuffisance des connaissances des producteurs sur la culture de la pomme de terre car certains sites (Garin Tohé) regroupent de nouveaux producteurs sans expériences ni formation en techniques agricoles. De plus, certains sites (Maikalgo, Soukoukoutane) manquent de clôtures durables (tiges de mil quotidiennement endommagées par les animaux en divagation).

· Enfin, d'autres contraintes non moins importantes sont celles liées au manque de crédit agricoles, à la pression temporaire des ravageurs (criquets, termites, chenilles, rats, ..),

l'insuffisance d'encadrement technique, l'insuffisance d'intrants agricoles, l'insuffisance de moyens de stockage, le problème d'écoulement pendant les périodes de grandes productions, la cherté des semences, ....

11.3: Les perspectives de développement de la filière

Plusieurs éléments laissent croire que la filière pomme de terre a un avenir prometteur dans la zone d'étude.

· En effet la pomme de terre entre non seulement de plus en plus dans les habitudes alimentaires des populations mais également la demande intérieure est en croissance régulière et forte.

· Les possibilités d'extension de la culture sont réelles et fortes: les zones potentiellement exploitables sont nombreuses.

· Forte motivation des producteurs pour cette activité;

· Implication de la recherche agronomique (surtout UAM) pour atténuer ou résorber les contraintes identifiées.

Dans le cadre également du projet pour le développement des activités économiques dans le Dallol Maouri (département de Dogondoutchi), l' ONG ARIDEL en partenariat avec ASFBretagne entend orienter ses actions à plusieurs niveaux.

· Aménagement des sites maraîchers

De nombreux sites collectifs ont besoin d'être aménagés. Ce qui nécessite la clôture et/ou l'extension des sites. Cette action doit s'appuyer sur les différents groupements des producteurs pour identifier les différents types d'aménagements indispensables et devraint conduire à des projets complémentaires au fil des années.

· Mise à la disposition des groupements de petits matériels.

Pour assurer la bonne marche de cette filière, certains groupements (Koré Mairoua, Soukoukoutane) ont besoin d'un appui en petit matériel d'arrosage et de travail de sol.

· Organisation de la filière.

Des foires qui regrouperont les producteurs de la zone pourront être organisées. En effet, ces foires seront non seulement une occasion d'échanges entre les producteurs mais aussi permettront de faire la promotion de ce produit. De plus, pour motiver davantage les producteurs qui auront présenté les meilleurs résultats, des récompenses peuvent être envisagées en lots de matériels agricoles et intrants.

Il ressort de ce chapitre que le département de Dogondoutchi présente de fortes potentialités
permettant le développement de cette activité. L'analyse a permis de déceler les insuffisances
ou contraintes liées à cette activité tout en dégagent des pistes pour son amélioration.

CONCLUSION

La présente étude a permis de mettre en évidence les caractéristiques et le fonctionnement de la filière dans quelques sites du département de Dogondoutchi à travers son organisation et son circuit. L'étude a également démontré comment se réalise la production, l'organisation des échanges, le flux du produit, ... Elle a aussi permis de connaître les relations entre acteurs, les rapports de force et les stratégies adoptées par les différents acteurs.

Au terme de cette étude, toutes les hypothèses de départ se confirment:

En effet, la filière pomme de terre est une filière émergente dans le département. La production totale du département est passée de 0t en 2005 à 188, 32t en 2006-2007 et à 400, 71t en 2007-2008. Les raisons d'une telle évolution sont sans doute liées à l'utilisation des semences certifiées, à la motivation des producteurs, à la rentabilité économique de cette activité etc. Avec un rendement d'environ 30t/ha, la pomme de terre est très appréciée dans le département et est promise à un bel avenir si un certain nombre d'actions sont entreprises.

C'est pourquoi et compte tenu de la diversité des contraintes énumérées ci-haut, il s'avère nécessaire de trouver les voies et moyens de les juguler pour une amélioration de la filière. Les actions à entreprendre dans ce sens permettront sans aucun doute aux producteurs d'accroître leur production, leur rendement et de tirer les meilleurs profits.

Notre étude, comme bon nombre de travaux sur les filières agricoles comporte des limites. C'est la prise en compte de ces limites qui permettrait d'apprécier les résultats de travail mené et de tenir compte de ses insuffisances pour une étude future.

C'est pourquoi, dans le cadre de sujet de mémoire de DEA, nous comptons orienter notre réflexion sur les mécanismes et les stratégies de valorisation de ce produit. Cette étude concernerait les régions Nord Niger (Tabelot) et Sud Niger (Doutchi). Ce qui permettrait de faire une comparaison des mécanismes de valorisation de ce produit et les stratégies des différents acteurs dans ces deux zones. Cette étude permettrait également de voir dans quelle mesure on peut tirer profit des expériences capitalisées par les différents acteurs de cette filière.

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Annexes

Questionnaire adressé aux exploitants du site

Thème: Étude diagnostique de la filière pomme de terre au Niger dans les communes de Doutchi, Koré Mairoua et Soukoukoutane ( Département de Dogondoutchi ).

Date:

Nom du

site: Coordonnées:

· Approche générale

1. Age

· Genre: M [I1 F LI

· Nationalité

· Ethnie

· Situation matrimoniale: Marié LI Célibataire LI Veuf LI Divorcé LI Nombre de conjointes: 1 LI 2 LI 3 LI 4 LI

· Nombre de personnes à charge

· Nombre d'actifs agricoles

· Nombre d'enfants: Scolarisés LI Non scolarisés LI

· Quelle est votre activité principale? AgricultLI ÉlevageLI AutresLI Secondaire? CommerceLI ChasseLI Autres LI

· Y a t-il des membres de votre ménage en exode? OuiLI NonLI
Si oui, quel type d'exode? SaisonnierLi Annuel LI DéfinitifLl

· pour quel motif?

· Les exodants contribuent-ils à vos activités de contre saison? Oui Ll Non Li

Si oui, en quoi faisant?

· Quelle est l'impact de l'exode sur l'économie du ménage?

II: Statut foncier

· Êtes-vous propriétaire LI ou exploitant LI ?

· Si vous êtes propriétaire, comment avez-vous acquis le terrain?

HéritageLI AchatLl Don LI GageLI Location LI Autres à préciser LI

· Quand est-ce vous l'avez acquis?

· Si vous êtes exploitant, le terrain vous est-il prêtéLI louéLI ou le cultivez-vous pour le compte du propriétaire LI?

· Si le jardin vous a été prêté par le propriétaire, lui donnez-vous de l'argent? Oui LI Non LI

Si oui, obligatoirement? Oui LI Non LI

· Combien de fois par an? ( Préciser le montant )

· Si vous ne donnez pas de l'argent au propriétaire, lui donnez-vous une partie de votre récolte? Oui LI Non LI

Si oui, préciser la fréquence des cadeaux en tentant d'estimer la

valeur

III: Approche agricole

21. Quelles sont vos principales cultures: MilLl SorghoLl Niébé[Il AutresLi

22. Quelles sont les raisons qui vous ont poussé à cultiver la pomme de

terre?

23. Depuis combien de temps pratiquez-vous cette activité?

24. Depuis que vous avez commencé à pratiquez la culture de la pomme de terre, y a t-il eu des années d'interruption? Oui Li Non Li

- Si non, pourquoi?

- Si oui, pourquoi?

- Pourquoi avez-vous repris cette activité?

· Pratiquez-vous la rotation de culture? Oui Li Non Li

Si oui, quel type de rotation pratiquez-vous?

Avec quelle culture?

· Depuis que vous pratiquez la culture la culture de la pomme de terre, la surface totale que vous exploitez a t-elle augmentéLi diminuéLi stagnéLI? Si oui, pourquoi?

· Utilisez-vous de la fumure organique sur vos terre? Oui Li Non Li - Si non, pourquoi?
- Si oui, quel genre de fumure organique apportez-vous à vos parcelles? Précédents culturaux Li Contrat de fumure Li Déjections d'animaux Li Autres à

préciser Li

· Combien d'apports faites vous?

· A quel moment et à quelle quantité à l'hectare?

· Utilisez-vous des engrais chimiques sur vos terres? OuiLI Non Li - Si non, pourquoi?
- Si oui, quel type d'engrais apportez-vous?

UréeLI NPKLI PhosphateLI Potassique[II Autres à préciser Li

· Quelles sont vos sources d'approvisionnement en engrais?

· L'engrais est-il disponible sur le marché? Oui Li Non Li

· Êtes vous producteurs Li ou acheteurs Li des semences? Si vous êtes acheteurs, où achetez-vous vos semences?

Coopérative Li Marché Li Autres à préciser Li

· Utilisez-vous des produits phytosanitaires? Oui Li Non Li

- Si non, pourquoi?

- Si oui, lesquels?

· Où les achetez-vous? MarchéLi Coopérative Li Autres à préciser Li

· quel type de matériel agricole possédez-vous?

· Quels types de puits disposez-vous? ModerneLi Traditionnel Li

· Avez-vous reçu une aide pour sa construction? Oui Li Non Li Si oui, de qui?

· Recevez-vous une aide de l'État? Oui Li Non Li

- si non, pourquoi?

- Si oui, laquelle, Depuis quand?

IV: Approche Conservation - Commercialisation - Utilisation des revenus.

40.Pratiquez-vous la conservation de la pomme de terre? OuiLl Non ~
- Si non pourquoi?

- Si oui, quelles sont les méthodes de conservation?

Aérienne ~ Souterraine ~ Autres à préciserLi

41. Quelle est la méthode la plus efficace?

42. quelle est la durée de la conservation?

1 mois Li 2 mois Li 3 mois Li 4 mois et plus Li

· Est-ce que la pomme de terre est conservée directement après la récolte? Oui Li Non Li

- Si non, existe t-il un éventuel traitement avant la conservation? OuiLi Non Li

Si non, pourquoi?

Si oui, pourquoi?

· Quels sont les avantages et les inconvénients de chaque méthodes?

· Quel est le système d'empilement appliqué au moment de la conservation?

· Quelle est la quantité perdue après conservation par chaque méthode?

· Quelle est la variété la mieux conservable? Pourquoi?

· Produisez-vous la pomme de terre pour consommer Li ou pour vendre LI?

· A qui vendez-vous le produit?

· Comment les vendez-vous? En gros Li En détail Li Autres à préciser Li

· Quel est le mode de conditionnement?

Panier Li Carton Li Sac Li Autres à préciser Li

· Quels sont vos moyens de transport du produit?

Moto Li Bicyclette Li charrette Li Autres à préciser Li

· Quel est le mode d'acquisition? A crédit Li Au comptant Li Autres à préciser Li

· Où les vendez-vous?

· Votre lieu de vente est-il fixe Li ou mobile LI?

· Que vous rapporte la culture de la pomme de terre?

· Quelle utilisation faites-vous des revenus de la pomme de terre? Achat de vivres Li Habillement Li Cérémonies Li Achat de bétail Li Matériels agricoles Li ConstructionLI Autres à préciser Li

· La culture de la pomme de terre a t-elle amélioré vos conditions de vie? Oui Li Non LI

Si non, pourquoi?

Si oui, dans quel domaine?

· Approche Organisation

59.Faites vous parti d'une organisation paysanne? Oui Li Non Li Si oui, laquelle?

60.Existe t-il une coopérative des exploitants du site? OuLi NonLi

· Si oui, quelles sont ses activités?

· Si non, comment résolvez-vous vos problèmes?

· Difficultés et Suggestions

? Parlez nous des difficultés que vous rencontrez dans la culture de la

pomme de terre?
? Quelles sont les difficultés que vous rencontrez dans la

commercialisation?

? Quelles suggestions faites-vous pour améliorer la production, réduire les couts de transports, les problèmes de

conservation

? Que pensez-vous de l'avenir de la pomme de terre dans votre site?

Questionnaire adressé aux responsables des groupements des producteurs


· Identification:

Nom: Âge: Fonction:

Prénom: Sexe: Niveau d'études:

Que pensez-vous de l'activité des cultures de contre saison? de la pomme de terre? Quels sont les changements que cela peut engendrer?

Comment envisagez-vous organiser vos activités maraîchères?

Quels sont les problèmes liés à la culture de la pomme de terre?

Quelles suggestions proposez-vous pour optimiser la production de la pomme de terre?

Les revenus générés par la pomme de terre contribuent-ils à atténuer la vulnérabilité des

Exploitants ?

Les organisations d'aide au développement contribuent-elles à améliorer la production de la pomme de terre?

Quelles sont les vertus de la pomme de terre?

Que pensez-vous de cette activité dans la lutte pour la sécurité alimentaire?

Votre groupement: comment fonctionne- t-il?

Qui sont vos partenaires? Leur domaine d'intervention? Avez-vous des relations avec d'autres producteur du Niger?

Questionnaire adressé aux commerçants

· Identification:

Nom: Âge: Fonction:

Prénom: Sexe: Niveau d'étude:

· Quel est le mode d'acquisition de ce produit? A crédit: Au comptant: Autres à préciser

· Votre lieu de vente est-il fixe ou mobile?

· Depuis quand pratiquez-vous cette activité?

· Avez-vous observé des variations du prix au cours de l'année?

· Qui sont vos principaux clients?

· Existe t-il une organisation des commerçants de la pomme de terre?

· Quelles sont les contraintes liées à la commercialisation de la pomme de terre?

· Quelles suggestions faites-vous pour améliorer la commercialisation?

· Pensez-vous que la pomme de terre a un avenir?

Guide d'entretien à l'endroit des différents responsables

? Historique du site.

? Atouts et contraintes de la culture de la pomme de terre.

? Discussions sur sa mise en valeur.

? Discussions sur l'apport social et économique de cette activité.

? Existence ou non d'une structure organisée.

? Projet de la population au sujet de l'activité.

? Les principaux types de conflits.






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"I don't believe we shall ever have a good money again before we take the thing out of the hand of governments. We can't take it violently, out of the hands of governments, all we can do is by some sly roundabout way introduce something that they can't stop ..."   Friedrich Hayek (1899-1992) en 1984