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Etude de la filière pomme de terre dans les communes de Doutchi, Koré Maà¯roua et Soukoukoutane (département de Dogondoutchi)au Niger

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par Sanoussi YAGI
Université Abdou Moumouni de Niamey Niger - Maà®trise de géographie 2010
  

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1.3:Problématique

Avec une superficie de 11.044km2 (DDDA, 2007), le département de Dogondoutchi est l'un des cinq départements que compte la région de Dosso. L'agriculture reste la principale activité économique du département ; selon la direction départementale de l'agriculture, la superficie cultivable est estimée à environ 993.360hectares soit 90% de la superficie totale. Néanmoins 38, 6% seulement de cette potentialité sont annuellement mis en valeur.

A Dogondoutchi, comme dans toutes les régions du Niger, cette activité se caractérise par sa faible production mais aussi et surtout par des rendements agricoles extrêmement bas dans l'ensemble. A cela s'ajoute la très forte dépendance de cette activité vis-à-vis des aléas climatiques. « L'irrégularité, la baisse des précipitations, le déplacement des isohyètes du nord vers le sud ont accru la vulnérabilité des activités agricoles qui pour l'essentiel sont calquées sur le rythme des saisons» (DAMON (J) et al., 2003). La fragilité des sols et la baisse continue de leur fertilité justifient largement le fait que l'accroissement de la production soit obtenu en grande partie par l'extension des superficies emblavées. La durabilité de l'activité agricole se trouve ainsi compromise par le rythme de déforestation (avec comme conséquence l'ensablement et l'érosion des sols) qui prend des proportions de plus en plus inquiétantes.

Conscient donc qu'aucun développement n'est possible sans une indépendance alimentaire, le gouvernement nigérien a fait du développement agricole une priorité dans le cadre de sa politique nationale depuis plusieurs décennies. Ainsi, ce développement agricole a comme objectif prioritaire d'assurer la sécurité alimentaire. Les grandes sécheresses des années 1970 et 1984 épuisèrent vite les réserves céréalières du pays, conduisant les autorités à rechercher toutes les possibilités de diversification de la production vivrière afin de la rendre indépendante des aléas climatiques et d'assurer aux populations la sécurité alimentaire. Cette recherche de la sécurité alimentaire est le credo encore actuel des gouvernants et des organismes internationaux dont la F.A.O.

La F.A.O définit la sécurité alimentaire comme : « une situation telle que chacun peut à tout moment avoir matériellement et économiquement accès à une alimentation sûre, nutritive et suffisante pour satisfaire ses préférences et ses besoins alimentaires et ainsi mener une vie active et saine » (FAO, 2001 cité par DAMON, 2003).

Les populations nigériennes en général, et celles de Dogondoutchi en particulier, sont loin de remplir cette condition. Il est apparu donc impérieux pour tous les acteurs concernés (gouvernement, société civile, paysans....) d'intensifier la diversification des cultures et des productions locales pour pallier cette insuffisance qualitative alimentaire.

En effet, la diversification des cultures offre plusieurs avantages :

Elle permet aux populations locales de combler <<les déficits alimentaires en macro nutriments (sucres, graisses, protéines) et de carences en micro nutriments (fer, iode, carotène, vitamines) >> (Cultures Sud, 2007) qui sont dus à la consommation des céréales représentant l'essentiel de l'alimentation locale.

De plus, la lutte pour la sécurité alimentaire n'est pas seulement prise sous l'angle quantitatif mais qualitatif. Car atteindre la sécurité alimentaire c'est disposer localement d'une nourriture suffisante, variée et de qualité tout au long de l'année.

Enfin, les revenus générés par les cultures maraîchères permettent aux populations de se procurer des services sociaux de base au rang desquels figurent les vêtements, le bétail, les matériels et intrants agricoles et même les cérémonies (mariages, baptêmes) pour ne citer que quelques-uns.

La conférence de l'année 2008, tenue à Cuzco (Pérou) qui consacre la célébration de l'année internationale de la pomme de terre vise à exploiter le potentiel de ce produit pour qu'il joue un rôle plus important dans l'agriculture, l'économie et la sécurité alimentaire dans les pays pauvres. C'est dans cette même lancée que le Centre International de la Pomme de terre (CIP) et la FAO estiment que dans les pays pauvres comme le nôtre, il faut accorder la priorité à la recherche et au partage de technologie pour impulser << la révolution de la productivité durable>>.

La pomme de terre avec ses valeurs nutritives et gustatives est l'une des cultures qui répond à cette préoccupation de diversification agricole. Riche en vitamines et en minéraux qui jouent un rôle important dans l'organisme humain, elle peut être utilisée à la fois pour lutter contre la malnutrition et la pauvreté.

C'est dans un tel contexte que nous situons la présente étude. Il s'agit de faire une analyse plus ou moins exhaustive de tous les acteurs de la filière, (État, O.NG, société civile, paysans etc.), des actions qui sont menées et des résultats actuels sur la sécurité alimentaire de la population.

Nous avons voulu nous appuyer sur l'étude de trois communes : Doutchi, Koré Mairoua, et Soukoukoutane qui nous semblent caractéristique de la culture de cette denrée dans le département. Il apparaît d'ores et déjà qu'elle est confrontée à beaucoup de difficultés :

· insuffisance d'infrastructures économiques de commercialisation (entrepôts, organisation de point de vente) ;

· Insuffisance de formation et d'information des producteurs ;

· insuffisance des moyens et techniques de conservation;

· forte dépendance de la région vis-à-vis de l'extérieur pour son approvisionnement en semences.

La culture de la pomme de terre étant une activité de rente, fait intervenir de nombreux acteurs : organisations d'aide au développement (projets et ONG) qui interviennent dans le cadre de l'amélioration des pratiques et techniques culturales. C'est le cas particulier de L'O.N.G ARIDEL (Action pour le Renforcement des Initiatives de Développement Local) et de L'O.N.G A.S.F (Agro Sans Frontières), avec laquelle elle travaille en partenariat dans le département de Dogondoutchi. Cette O.N.G s'occupe de l'approvisionnement des paysans en semences et intrants agricoles et les aide dans la découverte de débouchés pour leurs productions.

Dans ce jeu d'interaction entre les différents acteurs et la filière nous nous posons les questions suivantes. Comment cette activité est elle organisée ? Comment est elle gérée ? Comment se comporte la filière ? Quelles sont les relations de synergies au sein de la filière ? Quels sont les liaisons intersectorielles ainsi que les goulots d'étranglements ?

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