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L'intégration des valeurs traditionnelles congolaises dans l'amélioration du système éducatif moderne en RDC. Cas de l'initiation traditionnelle Lega de 1905 à  2008

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par Spartacus KABALA MUNYEMO
Université pédagogique nationale - Diplôme d'études approfondies 2012
  

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INTRODUCTION

ETAT DE LA QUESTION

Dans les anciennes sociétés africaines, la transmission des connaissances et des règles de vie aux plus jeunes était l'apanage de la collectivité (société) tout entière. Le plus important était que, par la socialisation, les savoirs soient transmis d'une génération à l'autre et que la société entière tire profit du savoir de chacun. L'apprentissage se faisait donc sur le mode de l'imitation et par des rites d'Initiation organisés, pas par n'importe qui, mais plutôt par des hommes qui s'étaient distingués de leurs compagnons pendant leur période d'initiation. Ce sont donc des maîtres, des anciens du village reconnus par tous comme des élites incontestables.

Ne connaissant pas l'écriture, l'apprentissage reposait essentiellement sur l'oralité. Un minimum de temps nécessaire était consacré à l'étude de la langue ésotérique qui permettait aux initiés de comprendre les leçons et d'être dotés des capacités suffisantes de percevoir les problèmes et de surmonter les difficultés de la vie au sein du clan.

Au regard de l'évolution accélérée du monde et en tenant compte du contexte actuel de mondialisation, le phénomène de métissage culturel devenait de plus en plus irréversible. Grâce aux flux plus nombreux et plus intenses de personnes, de biens et de valeurs, en l'occurrence, la colonisation, les Africains, de manière générale et les Congolais plus particulièrement, ont accédé à plusieurs autres espaces culturels occidentaux. Empruntant des éléments au sein desdites cultures et les adoptant au sein des leurs, ils ont participé à la « créolisation » de cette dernière.

Rompant progressivement avec sa culture, le Congolais s'est laissé façonner par la culture occidentale qui a affecté sa personnalité, voire sa vision du monde. Il y eut la création de « l'école » où, pour la meilleure compréhension des leçons, l'on était contraint d'apprendre la langue du colonisateur, le français. L'instruction des Congolais fut accompagnée de l'inculturation du type occidental au détriment de leurs connaissances, croyances et mode de vie. Conséquemment, l'art, la morale, la loi, la tradition et toutes les autres dispositions et habitudes congolaises, furent et demeurent victimes de l'osmose.

Il n'est donc pas à démontrer que depuis plusieurs décennies, le Congolais fréquente des écoles de plusieurs natures dont la conception des programmes d'enseignement n'est pas corrélative à ses besoins réels.

Tenant compte de l'état dans lequel se trouve la question que nous analysons aujourd'hui, nous avons résolu d'intituler cette recherche: « L'intégration des valeurs traditionnelles congolaises dans l'amélioration du système éducatif moderne en République Démocratique du Congo. Cas de l'initiation Lega, de 1905 à 2008 ».

Un sujet de recherche, affirme MONOMI, n'est pas toujours nouveau; il convient de connaître ce qui a déjà été écrit ou dit sur ce sujet1(*).

Nombreuses sont des recherches qui ont été réalisées avec talent sur l'éducation (enseignement) et sur les valeurs culturelles en RDC. Nous ne saurons les inventorier toutes de manière exhaustive. Nous relevons néanmoins les résumés des quelques unes qui sont directement ou indirectement liées à l'objet de notre recherche.

Dans son étude portant sur la colonisation et l'enseignement au Zaïre, KITA KYANKENGE2(*) dissèque la mentalité du colonisateur en matière de politique scolaire. Il démontre que l'impérialisme du système scolaire Belge a concouru largement aux aliénations multiformes des Congolais. L'alliance de l'Etat Indépendant du Congo, des Grandes sociétés capitalistes et des Eglises (Catholique et protestante) a été conclue pour exploiter et dominer les Congolais ; et l'enseignement a servi de moyen majeur pour y parvenir. L'éducation donnée avait un caractère doublement utilitaire : rendre l'élève physiquement capable de travailler pour les colons et faire accepter, voire désirer, la colonisation.

Le colonisateur a réduit volontairement au minimum la création d'élite solidement éduquée, qui deviendrait prétentieuse et finirait par menacer le pouvoir colonial ; ainsi, on répandit de façon assez large une instruction systématiquement restreinte. Le type d'exploitation économique n'y est pas pour rien : il faut un peu plus de qualification pour les mines que pour les plantations, mais aussi, les travailleurs des mines sont plus concentrés et les risques de révoltes plus grandes. C'est ce que l'auteur nomme « la dialectique de la crainte et de la nécessité dans laquelle se meut l'enseignement coloniale ».

NGONGO3(*)poursuit, dans science de l'enseignement, le but de former des professionnels de l'enseignement au plus haut niveau, capables de maîtriser les connaissances actuelles relatives à la science de l'enseignement afin de se construire des stratégies pédagogiques personnelles qui se rapportent à leurs disciplines scientifiques pour une grande efficacité dans l'action.

L'auteur surenchérit en montrant que les bons enseignants doivent être capables de :

Comprendre et analyser de manière critique, les concepts, les paradigmes, les théories et modèles d'enseignement;

les utiliser ou les prescrire dans des circonstances didactiques appropriées en tenant compte des apprenants, des objectifs éducatifs, des compétences de base et d'autres variables de l'enseignement-apprentissage ;

former des formateurs de haut niveau et renforcer les capacités de ceux en cours d'emploi.

Au chapitre traitant de généralités sur les sciences de l'enseignement, le Professeur NGONGO DISASI prouve de manière irréfutable que la science de l'enseignement porte un regard attentif sur les programmes ou plans d'études, les buts assignés à chaque enseignement, les possibilités psychologiques des apprenants...En tant que science, l'enseignement doit donc avoir la possibilité de relier les faits entre eux. Autrement dit, on n'enseigne pas pour rien, c'est plutôt pour résoudre un « fait-problème ».

A propos de la communication pédagogique, il fait ressortir trois facteurs essentiels intimement liés qu'il considère comme des systèmes, à savoir le système émetteur (enseignant), le système message (contenu ou objet de la communication) et le système récepteur (apprenant).

En tant que destinataire de tout enseignement, l'apprenant occupe une place de choix dans le processus de communication pédagogique.

L'ouvrage se termine par le rapport fait par l'auteur entre la communication et les nouvelles technologies de l'information et de communication (NTIC). Les NTIC apportent à l'enseignement, les avantages tels que l'accroissement des ressources didactiques par le biais de l'Internet ; l'échange des expériences par la technologie des universités virtuelles ; l'encouragement de l'acculturation (car l'usage des nouvelles technologies est une nouvelle culture mondiale que les apprenants doivent acquérir), l'efficacité de l'enseignement, etc.

Afin de donner un nouvel essor à la recherche sur le système éducatif actuel, LUMEKA-Lua-YANSENGA a produit une abondante littérature qui vaut un ouvrage riche et profond portant sur « les pratiques de la recherche éducationnelle en terre d'Afrique4(*) ».

Dans le livre I qui s'intéresse aux fonctions de la recherche éducationnelle, l'auteur dénonce l'insuffisance de recherches menées sur l'éducation et sur la connaissance des réactions et du comportement de l'apprenant face à nos programmes d'enseignement et de formation.

Pourtant, ajoute-t-il, une recherche de qualité pour élucider nos grands problèmes d'éducation africaine serait bien nécessaire. Que l'on pense à l'analphabétisme, à l'illettrisme, au rendement insuffisant de nos programmes scolaires ou de nos moyens d'enseignement. Repenser l'école elle-même comme institution sociale de culture et de développement sans oublier les problèmes spécifiques posés à la recherche comme la formation des adultes et des enseignants, la technologie éducative dans le contexte des pays du Sud, serait une tâche urgente.

Dans son article sur « Des objectifs de l'enseignement à la formation des enseignants en République Démocratique du Congo5(*) » MOPONDI B., fait un constant alarmant avec les responsables du Ministère de l'Éducation nationale et les politiques Congolais : tous soulignent l'inefficacité de la formation reçue par les enseignants en tant que réponse aux problèmes de la société.

Les problèmes de la formation des enseignants en RDC se sont posés dès l'indépendance. Le manque d'enseignants des niveaux secondaire et supérieur a nécessité des solutions d'urgence pour combler le vide créé par l'absence de structures et les besoins nouveaux. C'est ainsi que l'État a fait appel à des nationaux, des missionnaires et des coopérants qui n'avaient pas nécessairement la qualification exigée pour exercer le métier d'enseignant.

Il importe d'observer le fait que, à l'exception des séminaires où la formation était de niveau universitaire, la formation dans les autres domaines était professionnelle.

Une relation est établie entre la « maîtrise de la langue d'enseignement » (français) et les «compétences de l'apprenant. » Ce préjugé rend pratiquement impossible le travail de la négociation didactique et fait du savoir-faire le seul critère d'évaluation des compétences.

L' auteur partage avec ses lecteurs la réflexion de l'Abbé EKWA selon laquelle « l'Etat doit chercher à réaliser le but de la véritable éducation qui consiste à former la personne humaine dans la perspective de sa fin, et du bien des groupes dont l'homme est membre et au service desquels s'exercera son activité d'adulte. A cet effet il faut que les jeunes gens soient formés à la vie sociale de telle sorte que, convenablement initiés aux techniques appropriés et indispensables, ils deviennent capables de s'insérer activement dans les groupes qui constituent la communauté humaine, de s'ouvrir au dialogue avec autrui et d'apporter de bon coeur leur contribution à la réalisation du bien commun. Or, dans notre pays, il se pose de graves problèmes d'inadéquation entre l'éducation donnée dans les écoles et la vie dans le milieu social concret ».

MOPONDI conclut son article en réitérant l'hypothèse de la rupture sociale et culturelle entre le monde étudiant et la société des adultes comme obstacle aux connaissances ou savoirs maîtrisés et gérés, et à l'intégration dans la société locale réelle.

Albert KAMBA6(*) retrace brièvement l'histoire de l'enseignement supérieur et universitaire en République Démocratique du Congo en se référant aux différentes réformes intervenues depuis 1971.

La situation de l'enseignement supérieur et universitaire en République Démocratique du Congo avant la réforme de 2003 peut être examinée par rapport à trois moments de réformes ci-après : la réforme de 1971 ; la réforme de 1981 et les États Généraux de l'Éducation (1996).

KAMBA se préoccupe de la réussite de la réforme initiée en 2003, d'où ses recherches partent d'une interrogation délicate : « quelles sont les chances de réussite d'une réforme initiée au sortir d'une des crises les plus graves de l'histoire du pays, (crise de légitimité, crise de souveraineté, crise identitaire, crise de gouvernance) dont les effets dévastateurs se passent de tout commentaire ? ».

L'auteur termine en recommandant l'implication effective de l'Etat, la promotion des principes de démocratie, d'efficacité et de participation de tous dans la direction des institutions universitaires,  la prise en considération de tous les aspects de la réalité éducative : pédagogiques, financiers, psychologiques et économiques. 

A propos des valeurs culturelles, l'ouvrage du Commandant DELHAISE intitulé « les Warega7(*) » nous a été très utile pour cette étude.

L'auteur donne d'abord un renseignement géographique et ethnographique détaillé du peuple Lega. Il précise alors que celui-ci habite au coeur même de la grande forêt équatoriale, à l'Est de Lualaba (fleuve Congo) sur les bords des rivières Ulindi et Elila.

Il explique, ensuite, avec finesse l'organisation familiale, la vie religieuse, sociale et intellectuelle des Warega. DELHAISE précise que les Warega n'ont aucune sorte d'écriture. Pour se rappeler soit des points à traiter, soit des nombres, ils se servent de bâtonnets ou de ficelles à noeuds.

Pour correspondre au loin, ils se servent du lokombe (tamtam). La danse est en grand honneur. La plupart des chants sont tristes et mélancoliques. Ce sont le plus souvent des plaintes exhalées sur un ton de mélopée trainante. Les Warega fabriquent eux-mêmes des instruments musicaux tels que le mpanda (formé d'une corne de buffle), le Kaengere (comparable à l'ocarina), le ngoma (tambour), etc.

Au terme de son ouvrage, l'auteur qui était chef de secteur au Congo Belge, présente enfin, les caractères anthropologiques (somatiques et physiologiques) de Warega et soulève, une observation très importante  qui dénote le combat mené par le colonisateur contre nos valeurs culturelles: « le premier soin des Européens en occupant le pays (de Warega) a été naturellement de s'attaquer aux coutumes barbares enracinées chez les indigènes. En peu de temps toutes ont disparu. L'anthropophagie a cessé, l'épreuve du poison n'existe plus qu'à l'état de souvenir, au grand mécontentement des indigènes... ».

« La corde de la sagesse Lega8(*) » est l'ouvrage de Georges DEFOUR qui explique cette corde à laquelle le peuple Lega suspend les objets symboliques, souvent sous une forme réduite (une écaille de pangolin, une plume d'aigle, une ébauche de pirogue...). Cette corde appelée Mutanga est un recueil de conseils, une source et un soutien de la vie du peuple Lega.

Résumant l'ensemble d'attitudes et de conduites jugées favorables, la corde est constituée de plusieurs objets regroupés en quatre éléments :

des objets sont sélectionnés, chacun d'eux symbolisant un ou plusieurs comportements-types, selon leur constitution particulière, leur manière d'être et de réagir, mise en relation avec la vie des hommes et des communautés ;

à chaque objet sont reliés un ou plusieurs proverbes, reprenant souvent le nom même de l'objet qui précise le sens, l'orientation, l'impact normatif prévu et choisi par les anciens ;

proverbes et objets symboliques constituent une imposante panoplie de directives concrètes, dont l'ensemble précise touche le visage de l'homme et de la société Lega ;

ces directives de comportement sont habituellement illustrées par des exemples et des contes étroitement liés aux proverbes et aux objets symboliques, qui les font mieux comprendre et les insèrent dans le concret de la vie quotidienne.

Pour favoriser le dialogue entre le peuple Lega et tout ceux ou celles qui sont en contact avec eux dans les domaines d'évangélisation, de développement ou de coopération, l'Abbé BILEMBO avait rédigé les résultats de sa monographie intitulée « Le Mulega, l'homme de la tradition9(*) ».

L'abbé poursuit le but de raconter ses souvenirs (vus et vécus) et, à travers ces souvenirs, toute la vie des anciens Balega. Ainsi il dit « En cela, nous répondons aussi à la préoccupation de notre Evêque, Mgr. PIRIGISHA MUKOMBE, Evêque de Kasongo. Insistant sur la formation des communautés chrétiennes vivantes, il recommandait fortement à son clergé, d'étudier et d'approfondir les coutumes de milieu d'apostolat.

Monseigneur PIRIGISHA donna en quelque mots les principes directeurs de perspectives actuelles qui trouvent certaines ressemblances dans la vie clanique et ancienne vie de village Congolaises en général et Lega, en particulier, désorientées pour le moment par la civilisation occidentale mettant fortement l'accent sur l'individu plutôt que sur la famille telle que les Balega la conçoivent ainsi que d'autres Africains . Pour un occidental, la famille c'est le père, la mère et les enfants ; tandisque pour nous autres Africains, la famille s'étend beaucoup plus largement. La compréhension de la constitution familiale est d'ailleurs une source de difficultés continuelles pour beaucoup de prêtres, religieux et religieuses d'Afrique.

L'étude menée par l'auteur s'articule autour de six chapitres consacrés tour à tour à :

Ø l'esquisse des notions géographiques et historiques du Bulega.

A propos, l'auteur a fait voir que le pays de Balega est bien peuplé avec environ 10 habitants par Km2. Le peuple Lega fait parti des migrations venant du Nord-Est de l'Afrique, au delà du mont Rwenzori.

Ø l'évolution du Mulega, de sa naissance jusqu'à sa mort. Par l'initiation, le garçon passait de l'enfance à l'âge adulte et était intégré dans le Kikanga (famille élargie).

Ø l'analyse du type Lega dans son milieu de vie : au point de vue intellectuel, le Lega est d'une intelligence moyenne, d'un esprit égalitaire, mais respectueux envers la coutume et la tradition.

Ø l'institution de Bwami chez les Balega : c'est la société charnière Lega. Avec la suppression de Bwami en 1948, l'ancienne société spécifique Lega a disparu.

Ø la morale Lega qui était fondée sur le pragmatisme. Autrement dit, le Mulega pratique telle ou telle vertu pour éviter tel ou tel tabou pour avoir un intérêt proportionné.

Ø la notion de Dieu et de la religion : si les Balega s'inclinaient devant les esprits, ils n'adoraient, cependant, qu'un seul Dieu et son nom était prononcé avec vénération.

Dans « The arts of Zaire », DANIEL BIEBUYCK10(*) expose d'abord la richesse culturelle Lega à travers les oeuvres d'arts (masques, figurines, ustensiles...).

Par le biais d'une abondante photographie, il présente, ensuite, les rites de l'initiation de Bwami, socle de la force de toute la communauté.

Le reste de cette étude est consacrée à une discussion systématique des arts et cultures Bembe, Nyanga, Mbole, Mitoko, Lengola, etc.

Dans « De la philosophie occidentale à la philosophie négro-africaine », MUTUZA KABE11(*) se donne pour tâche de faire le point sur la philosophie, de la saisir dans sa mouvance, dans ses contrariétés et dans ses diversités.

Les différents courants étudiés par l'auteur s'écartent les uns des autres soit sur le point de départ, soit sur la méthode, mais visent le même objectif : la valorisation du Négro-africain.

D'un ton sec, il dénonce le caractère extraverti de l'Afrique tournée vers l'occident, bloquée, incapable de s'organiser, de produire et de suffire à elle-même.

Pour comprendre ces névroses collectives de l'Afrique et l'en guérir, il préconise de lui faire subir une cure psychanalytique que MUKENDJI12(*) appelle catharsis.

L'extraversion africaine provient du complexe d'infériorité ; l'occident reste le modèle idéal. C'est un manque de confiance en soi-même, en son peuple et son cosmos. C'est le résultat de trois siècles de colonisation.

Un autre complexe qui bloque l'Afrique dans son développement est ce que l'auteur de l'ouvrage appelle « le complexe de l'esclavage » : après plusieurs années de travaux forcés dans les champs et mines, le noir en général et le Congolais plus particulièrement, a de l'aversion vers tout ce qui est travail manuel. Le sens du travail, comme activité qui permet à l'individu de s'épanouir en développant la nature, a disparu.

Il conclut, à ce sujet, que la cure psychanalytique (cathartique) permettra à la société africaine de prendre conscience de ses complexes et de dénoncer des goulots d'étranglement qui l'empêche de progresser.

A lire toutes ces études précitées, l'on comprend que plusieurs auteurs ont déjà mené des recherches sur la culture et sur l'enseignement. Cependant, nous nous sommes rendu compte qu'aucun n'a focalisé particulièrement son attention sur la propension des valeurs traditionnelles à encourager l'efficacité de l'enseignement. Autrement dit, nous relevons les causes (généralement sociales) de l'inefficacité de l'enseignement actuel tourné vers le modèle occidental et faisant fi des valeurs positives congolaises.

Nous proposons également des mécanismes solides pour promouvoir de nouveaux programmes d'enseignement qui, sans exclure les valeurs extra congolaises, intègrent et font valoir les qualités de nos traditions.

L'initiation Lega est le modèle-type des valeurs traditionnelles que nous avons choisies pour guider cette recherche.

Nous estimons donc que, c'est cette corrélation que nous établissons entre les valeurs traditionnelles et l'efficacité de l'éducation qui rend notre analyse originale, c'est-à-dire, différente des études qui ont paru jusqu'ici.

Revêtant une double dimension (culturelle et éducative), la présente recherche a été menée dans l'espace Lega et aux Ministères chargés de l'éducation, durant la période allant de 1905 jusqu'en 2008.

Plusieurs raisons ont motivé le choix et la délimitation spatio-temporelle de ce sujet :

D'abord, la propension à recueillir sur terrain, avec facilité, les données relatives au peuple Lega ; la possession des prérequis et d'une documentation « suffisante » sur l'enseignement en RDC.

Ensuite, dans le but de saisir l'incidence de la colonisation, tant sur l'enseignement que sur le peuple Lega, il nous a paru impérieux de partir de 1905, année marquant les premiers impacts des colonisateurs sur les cultures congolaises, et une année plus tard, la signature de convention entre le Saint-Siège et l'Etat Indépendant du Congo (concordat de 1906) créant des écoles dirigées par les missionnaires catholiques pour l'instruction des indigènes.

* 1 MONOMI ASUKA NGONGO, La rédaction d'un travail scientifique, éd. du BASE, Kisangani, 1985, p. 4

* 2 KITA K.M., Colonisation et enseignement, Cas du Zaïre avant 1960, CERUKI, Bukavu, Zaïre,1982

* 3 NGONGO P.R., Science de l'enseignement, relation et communication pédagogique, éd. Pringho,

Kinshasa, République Démocratique du Congo, 2007

* 4 LUMEKA -Lua- YANSENGA, Guide pour les pratiques de la recherche éducationnelle en terre

d'Afrique, Presse Universitaire du Congo, Kinshasa, R.D.C., 2007

* 5 MOPONDI B., Des objectifs de l'enseignement à la formation des enseignants en République

Démocratique du Congo, www.bomboma.org

* 6 KAMBA A., La réforme de l'enseignement supérieur et universitaire au Congo, www.skolo.org, 2006

* 7 C. DELHAISE, Monographie sur les Warega, Congo-Belge, 1909, Inédit

* 8 G. DEFOUR, La corde de la sagesse Lega, éd. Bandari, Bukavu, R.D.C., 1985

* 9 CHARLES BILEMBO, Le Mulega, l'homme de la tradition, texte inédit, Bukavu, R.D.C. 1990

* 10 D. BIEBUYCK, The art of Zaïre, Easten Zaïre , Vol. II, University of California press, London

England, 1986

* 11 MUTUZA KABE, De la philosophie occidentale à la philosophie négro-africaine, éd. Universitaires africaines, Kinshasa, RDC., 2008

* 12 MUKENDJI MBANDAKULU, Cours de philosophie de l'art, 63, ABA, Inédit

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams