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Quel avenir pour l'art contemporain en Afrique après l'exposition Africa Remix?

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par Delphine CALMETTES
Université Rennes 2 Haute Bretagne - Master métiers et art de l'exposition 2008
  

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Annexe 14

Couleur des murs

Annexe 15

Visuels Africa Remix Paris / Londres / Düsseldorf / Tokyo

? Visuel / charte graphique catalogue 340 p. Paris, Centre Pompidou. Dimensions : 24 x 30 cm :

? Visuel / charte graphique catalogue 60 p. Paris, Centre Pompidou. Dimensions : 27,5 x 27 cm:

? Visuel / charte graphique Düsseldorf, Museum Kunst Palast:

? Visuel / charte graphique Tokyo, Mori Museum:

Annexe 16

Graphisme, note d'intention et demande de devis

Liste des installations audiovisuelles

Calendrier détaillé d'exécution des travaux sur site

Budget de l'exposition

Liste des artistes par section et parcours séléctifs

Mounir Fatmi IDENTITÉ ET HISTOIRE

Né en 1970 à Tanger, Maroc. Vit et travaille à Paris et à Tanger.

OEuvre (s) : Obstacles

Obstacles est une oeuvre en évolution sur laquelle Mounir Fatmi travaille depuis quatre ans. Pour cette installation, il explique que l'obstacle, « privé de sa fonction, (...) devient sculpture, une sculpture tellement fragile que d'un simple faux mouvement elle peut s'effondrer. Ce sentiment de peur de l'échec renvoie le public aux exigences d'une société qui valorise la performance, une société qui demande toujours d'aller plus loin, plus haut, plus vite à n'importe quel prix ».

Cette oeuvre symbolise les obstacles que les artistes africains rencontrent pour s'exprimer, que ce soient les censures nationales, ou le besoin de se dégager d'une « particularité africaine » que le public attend parfois de leur travail.

Joël Andrianomearisoa DESIGN, MODE ET MUSIQUE

Né en 1977 à Madagascar. Vit et travaille à Paris et Madagascar

OEuvre (s) : Les Portes, 2004 - 2005 (The Doors, 2004 - 2005)

Joel Andrianomearisoa est un jeune artiste malgache dont le travail est pluridisciplinaire : ses créations utilisent le vêtement, la sculpture, l'architecture, la vidéo ou le design.

Dès l'âge de douze ans, cet artiste hors norme a suivi à Madagascar des cours à l'Académie de mode et à l'Institut des Métiers d'Arts Plastiques. Après avoir fait ses preuves dans le monde de la haute couture, et reçu le prix « Jeune Talent d'Antananarivo », l'artiste poursuit des études d'architecture à Paris.

Son insatiable créativité s'exprime dans l'expérimentation des mélanges entre les différents champs artistiques qui l'inspirent.

« J'applique le concept d'archi-couture, des formes géométriques, radicales, des vêtements objets la plupart du temps noirs. Dans cette ligne apparaît aussi un travail exceptionnel au niveau des matériaux, des tissages exclusifs ».

Ses collections de couture sont novatrices et les défilés spectaculaires. L'artiste travaille fréquemment pour des créations théâtrales, cinématographiques et télévisées à la réalisation de costumes et de décors.

Les Portes est une installation composée de suites de carrés suspendus de couleur noire de plusieurs dimensions qui invite le visiteur à se faufiler entre ces formes géométriques austères. Par ces portes de tissu, l'artiste nous propose d'expérimenter les relations étroites entre le vêtement et l'architecture et par là-même entre le corps et l'espace.

Yinka Shonibare IDENTITÉ ET HISTOIRE

Né en 1962 à Londres. Vit et travaille à Londres.

OEuvre (s) : Victorian Philanthropist's Parlour, 1996 - 1997 (Le salon du philanthrope victorien)

Yinka Shonibare reproduit, ici, à l'identique, un salon de l'époque victorienne. Seuls les tissus recouvrant murs et mobiliers font référence à l'identité africaine de cet artiste anglais d'origine nigériane. Ce tissu « wax », dont les motifs imprimés sont des footballeurs noirs, est lui-même remis en question dans son authenticité. Car il est le produit des colons européens qui l'ont introduit sur le marché africain au 18e siècle.

Jouant des symboles prétendument identitaires, l'artiste met en valeur le métissage des cultures et rappelle la réalité coloniale sur laquelle s'est construite la bourgeoisie anglaise.

Samuel Fosso IDENTITÉ ET HISTOIRE

Né en 1962 à Kumba, Cameroun. Vit et travaille à Bangui, République Centrafricaine.

OEuvre (s) : Le Chef (Celui qui a vendu l'Afrique aux colons) (The Chief who Sold Africa to the Colonizers)

Né au Cameroun en 1962, Samuel Fosso vit d'abord au Nigeria avant de rejoindre son frère à Bangui en République Centrafricaine. A dix ans, il est cordonnier, puis entre en 1975 dans le studio d'un photographe comme apprenti. Les Indépendances africaines se sont accompagnées d'un énorme engouement pour la photographie, notamment avec l'ouverture de studios sur tout le continent africain, où se précipitait la jeunesse.

Samuel Fosso ouvre son premier studio à treize ans et débute, en marge de son activité commerciale, un travail personnel autour de l'autoportrait qu'il réalise avec les chutes de pellicules utilisées pour ses clients. Il se met en scène dans les poses et les vêtements à la mode des « sapeurs » du Congo, et envoie ses clichés à sa famille.

Il développe son travail en passant à la couleur. Les costumes et les mises en scène se diversifient : il pose en marin, travesti en femme, pirate ou joueur de golfe. Son oeuvre devient alors plus critique : il se sert de son image et du déguisement pour exprimer des thématiques identitaires.

Dans « Le Chef (Celui qui a vendu l'Afrique aux colons) », habillé d'une peau et d'une toque de léopard, le cou cerné de colifichets, et photographié sur fond de tissus africains, il se joue des clichés occidentaux pour représenter les chefs africains, en même temps qu'il fait allusion au dictateur de l'ex-Zaïre Mobutu. Cette photo renvoie enfin au rôle des chefs coutumiers africains dans la traite négrière précoloniale.

Hassan Musa IDENTITÉ ET HISTOIRE

Né en 1951 au Soudan. Vit et travaille à Domessargues dans le Gard, France.

OEuvre (s): Great American Nude, 2002 (Le grand nu américain)

Hassan Musa, artiste soudanais, travaille la peinture sur de grands morceaux de tissus assemblés, mais il est aussi calligraphe, graveur et illustrateur de livres pour enfants. Il a obtenu un diplôme d'art à l'école de Khartoum, puis il est venu en France où il a soutenu une thèse en histoire de l'art. Grand connaisseur de l'art classique et moderne européen, il est aussi enseignant et critique d'art pour des revues internationales.

Ce « faiseur d'images », tel qu'il se définit, ne veut pas se laisser enfermer dans une seule catégorie artistique. C'est un touche-à-tout et un « bricoleur » de l'image. « On bricole quand on est en terrain inconnu, quand on a pas de réponse toute faite issue de l'histoire de l'art ou des traditions à une situation nouvelle. Il faut donc inventer les outils, les méthodes et les gestes pour trouver une solution. »

A la question sur son identité, Hassan Musa dit qu'il est une « personnalité à tiroirs : le tiroir de la calligraphie arabe, celui de la peinture européenne, le tiroir de l'aquarelle chinoise,

etc. ». Son travail d'artiste se nourrit de tous ces éléments qui font partie de lui.

A propos de sa double culture, soudanaise et française, l'artiste explique qu'il n'a qu'une seule culture : celle de l'économie de marché qui domine le monde, que ce soit les pays occidentaux ou l'Afrique. Ainsi, il revendique l'art classique européen comme un héritage personnel et artistique.

Dans Great American Nude, qui représente un Ben Laden avec un corps de femme sur un drapeau américain, les références à la peinture occidentale sont nombreuses. L'artiste a pris pour modèle une partie d'un nu féminin de Boucher, artiste français du 18e siècle, alors que le drapeau et le visage de Ben Laden, utilisé comme une icône effrayante des temps modernes, font référence au Pop Art américain, mouvement artistique de la deuxième moitié du 20e siècle.

Pour le tableau Worship objects, ou objets de culte, l'artiste s'est représenté avec des ailes d'ange, en protecteur de la mémoire de Sarah Bartman, au centre du tableau. Montrée comme objet de curiosité dans les foires européennes du début du siècle, les restes de son corps, mis en bocaux après sa mort, étaient encore visibles jusqu'à très récemment au musée de l'Homme en tant que « spécimen ethnologique de la race noire ».

Hicham Benohoud IDENTITÉ ET HISTOIRE

Né en 1968 à Marrakech, Maroc. Vit et travaille à Marrakech.

OEuvre (s) : Version soft, 2003

Artiste marocain, professeur d'arts plastiques, Hicham Benohoud se consacre depuis peu à plein temps à la photographie.

La Salle de classe est un ensemble de photographies réalisées entre 1994 et 2001 : « Pour ce projet, j'ai demandé à mes élèves de poser pour moi dans un espace réorganisé. J'ai finalement capté des images insolites dont la spécificité était d'être totalement inventées ».

Avant de faire poser ses élèves, il dessine leur position et celle des objets qu'il souhaite les voir manipuler puis s'en tient strictement à sa composition. Ces étranges mises en scène révèlent le pouvoir du professeur sur ses élèves, et plus largement le thème du pouvoir social : « Au Maroc, la question du pouvoir est omniprésente. J'entends par là le pouvoir de la religion, des traditions, de la figure du père, de l'homme en général. En France, le pouvoir est plus diffus. Je ne dis pas qu'il est forcément égal pour tous, mais aussi petit qu'il soit, chaque individu possède son arc de pouvoir. On parle d'ailleurs du pouvoir des enfants sur leurs parents, ce qui n'est pas envisageable au Maroc ».

Dans la série d'autoportraits Version Soft, Hicham Benohoud s'est photographié avec divers objets collés sur son visage. Ces matériaux, comme aimantés par le visage, traduisent la pression de la société sur l'individu.

« Au départ de ce travail, je répondais à l'invitation en résidence d'une galerie à Bruxelles. J'étais censé photographier la ville selon mon point de vue d'artiste marocain. Formulée

comme telle, cette proposition ne m'a pas intéressé. Elle a toutefois permis une réflexion plus profonde sur le fait de savoir si je me définissais en tant qu'artiste, ou bien en tant qu'artiste musulman, voire africain. Il s'agissait dès lors d'interroger ma culture, et plus particulièrement l'Islam, à travers un travail artistique ».

L'artiste utilise son visage et son corps comme des supports d'expression : ses images sont fortes, presque dérangeantes. « Je sens quelque part que le combat est l'espace où se situe mon oeuvre », nous dit-il.

Zoulikha Bouabdellah IDENTITÉ ET HISTOIRE

Née en 1977 à Moscou, Russie. Vit et travaille à Paris.

OEuvre (s) : Dansons, 2003 (Let's Dance)

Zoulikha Bouabdellah est une jeune artiste algérienne et française. Née à Moscou à l'époque où les échanges étaient fréquents entre l'Algérie socialiste et l'URSS, elle a surtout grandi à Alger, dans le Musée des beaux arts où résidait sa famille.

« Ma mère était conservateur, donc, en allant à l'école, je devais traverser tout le bâtiment qui est énorme ; et deux fois par jour, j'avais l'occasion de voir les tableaux exposés. »

En 1993, alors que la guerre civile éclate, la famille de l'artiste se résout à quitter l'Algérie pour venir en France. A seize ans, elle découvre la France, obtient ensuite le diplôme de l'École nationale supérieure des arts de Cergy, et demande la nationalité française.

L'artiste se sert de la vidéo et de la photographie pour exprimer sa double culture : « Je me sens en totale symbiose dans les deux. Je peux être accusée de schizophrénie ! C'est pas grave car je suis bien dans ma peau. »

2002. La Marseillaise avait été alors sifflée, et le match arrêté. « On a dit ensuite : les Algériens ont hué la Marseillaise. J'en étais complètement affectée car ceux qui l'ont sifflée, ce sont des Français ! »

En réaction à ce « malaise » de la société française, l'artiste s'est filmée, trois foulards bleus, blanc, rouge noués autour du bassin, effectuant la danse du ventre orientale sur l'hymne national.

Elle ajoute que « c'est un travail en écho à Delacroix, peintre français du 19e siècle, à son oeuvre La Liberté guidant le peuple, et au principe de la peinture occidentale qui est basée sur la ligne horizontale. Je l'associe à la pensée musulmane qui est plutôt dans l'arabesque. C'est la ligne horizontale de la peinture occidentale qui devient arabesque, et vice versa ».

Ghada Amer IDENTITÉ ET HISTOIRE

Née en 1963 au Caire, Égypte. Vit et travaille à New York.

OEuvre (s) : Wallpaper RFGA, 2003

Wallpaper RFGA est une toile peinte et brodée. Par cette technique artisanale, l'artiste égyptienne Ghada Amer nous renvoie aux activités traditionnellement réservées aux femmes.

Pourtant, ce « papier peint », au motif floral décoratif se révèle plus virulent qu'il n'y paraît. Derrière l'entrelacs de fils, se cache une scène érotique entre deux femmes.

Puisée dans des revues pornographiques, cette image crée une gêne inattendue et révèle le tabou sur l'homosexualité féminine.

Par la surimpression des motifs et l'usage de la broderie, l'artiste élabore une esthétique du caché, de l'intime. Son oeuvre traite du statut de la femme en interrogeant les représentations de l'univers féminin.

Myriam Mihindou IDENTITÉ ET HISTOIRE

Née en 1962 à Libreville, Gabon. Vit et travaille à Rabat, Maroc.

OEuvre (s) : Folle, 2000 (Madwoman)

Projetée à même le sol, la vidéo Folle suit le va-et-vient hésitant de deux jambes au-dessus d'une faille. Cette mise en scène de l'artiste gabonaise Myriam Mihindou exprime les difficultés du passage d'un territoire à l'autre, fut-il géographique ou métaphorique. Elle symbolise la peur de l'inconnu, du différent, de l'autre.

Dans cette vidéo, le passage de la frontière est rythmé, ou ritualisé, par les mouvements répétés des pieds. La question de la limite, au coeur du travail de l'artiste, interroge ici le rôle social et culturel du rite d'initiation.

Julie Mehretu IDENTITÉ ET HISTOIRE

Née en 1970 à Addis-Abeba, Éthiopie. Vit et travaille à New York.

OEuvre (s) : Enclosed Resurgence, 2001

Enclosed Resurgence est une peinture de l'Éthiopienne Julie Mehretu. Abstraite à première vue, cette toile révèle une superposition de dessins, plans et lignes qui synthétisent la structure d'une grande ville. Composée de plans architecturaux de stades, d'aéroports ou de centres commerciaux, et autres lieux de rassemblement des foules, elle symbolise une société urbaine organisée et fonctionnelle. Mais une impression de chaos se dégage du tableau, évoquant, par l'effet de fumées et de lignes centrifuges, une explosion qui n'est pas sans rappeler le drame du 11 septembre, à New York, où l'artiste vit.

Wanchegi Mutu IDENTITÉ ET HISTOIRE

Née en 1972 à Nairobi, Kenya. Vit et travaille à New York.

OEuvre (s): In Killing Fields Sweet Butterfly Ascend, 2003

Artiste kenyane vivant à New York, Wanchegi Mutu crée des personnages féminins hybrides à l'aide de collages d'images provenant de revues ethnographiques, féminines ou érotiques. Dans In Killing Fields Sweet Butterfly Ascend, l'artiste compose l'image d'une femme mutante et sensuelle. Une bouche pulpeuse, un buste ou une chevelure assemblés évoquent la pratique de la chirurgie esthétique et la très contemporaine médiatisation de la femme objet. Cette muse des temps modernes s'inscrit dans un univers ambigu et poétique qui emprunte au monde de l'enfance : un jeu sanglant se déroule dans un champ de papillons.

« Le camouflage et la mutation sont des thèmes importants dans mon travail. Nous portons tous des costumes quand nous partons au combat. »

Balthazar Faye MODE, DESIGN, MUSIQUE

Né en 1941 à Dakar, Sénégal. Vit et travaille à Paris.

OEuvre (s) : Bar musical pour «Africa Remix», 2004 (Africa Remix Music Bar, 2004)

Le jeune designer Balthazar Faye est sénégalais et allemand ; et vit à Paris. Privilégiant l'utilité sur l'ornementation, il dessine des meubles qui se distinguent par une ligne très sobre, très belle.

« J'essaie de créer des meubles et des objets simples et chaleureux, dépouillés, où les rares ornementations viennent de la matière de l'objet, de sa peau, et que ces ornementations aient un sens ou une fonction déchiffrables. »

Travaillant à la fabrication de meubles aussi bien en Europe qu'en Afrique, il est passionnant de l'entendre raconter les expériences très différentes qu'il vit ici et là-bas. Alors que la chaîne de production du meuble en Europe est parfaitement rôdée et technologique, « quand on fait un objet destiné à être fabriqué en Afrique, on ne peut pas le penser de la même manière qu'ici ».

Là-bas, l'artiste réunit, autour de la pièce à produire, différents corps de métiers, ébénistes, fondeurs, etc., qui n'ont parfois jamais travaillé ensemble. Le résultat, plus artisanal, bouleverse le concept traditionnel du design européen : les meubles, réalisés en série, ne sont jamais parfaitement identiques par rapport au prototype. Pour l'artiste, c'est ce qui fait aussi leur valeur.

Pour Africa Remix, Balthazar Faye a créé avec ses collègues africains un salon où le public peut s'asseoir pour écouter des musiques africaines contemporaines. Il nous explique son projet : « On communique beaucoup sur les designers, mais trop rarement sur ceux qui, avec les moyens du bord et dans des conditions très précaires, façonnent et réalisent les idées de ces derniers. J'ai donc choisi de marier de la photo et du mobilier pour rendre hommage à ces artisans et témoigner à ma manière de leur activité. J'aime que les objets racontent leur propre histoire et à travers elle celle de ceux qui les ont fabriqués ».

Ingrid Mwangi CORPS ET ESPRIT

Née en 1975 à Nairobi, Kenya. Vit et travaille à Ludwigshafen, Allemagne. OEuvre (s) : Down by the River, 2001 (Au bord du fleuve)

Down by the River, d'Ingrid Mwangi, reprend le titre d'une célèbre chanson de western. La couleur rouge prédomine dans cette installation qui décrit un massacre.

La vidéo d'un corps flottant, tête plongée dans l'eau rougie, défile au dessus d'un rectangle de terre, suggérant une pierre tombale. Tracé dans la terre, un texte raconte comment le sang des victimes se mélange et s'écoule dans l'eau de la rivière.

« Je me sers de l'art pour réveiller les consciences », dit-elle. Par cette scène, l'artiste représente la violence qui secoue le continent africain. Néanmoins, cette oeuvre poétique se veut aussi un signe d'espoir puisque la couleur rouge est, en Afrique, symbole de vie et de fertilité.

Cyprien Tokoudagba CORPS ET ESPRIT

Né en 1939 à Abomey, Bénin. Vit et travaille à Abomey.

OEuvre (s) : Grenouille - Emblème du dieu de l'eau Tohoussou, 1998 (Frog - Emblem of the Water God Tohoussou)

Les peintures de Cyprien Tokoudagba se réfèrent à la religion vodun, née au Bénin, et à laquelle il fut initié enfant :

« Quand j'étais petit, on m'a envoyé chez un prêtre voodoo, un maître de l'initiation. Une fois là-bas, on ne peut pas faire marche arrière. Nous avons appris comment faire de la magie, comment utiliser la force des mots [...] et les secrets des plantes. Dans le voodoo, chaque famille d'initiés prie un ou plusieurs dieux. »

Cet artiste autodidacte, né en 1939, se passionne depuis toujours pour le dessin et la sculpture. Sa carrière débute véritablement par une première commande de restauration du mur d'un temple vodun dédié au dieu Tohoussou. Il sera par la suite nommé restaurateur au Musée d'Abomey.

Grenouille - Emblème du dieu de l'eau Tohoussou est une toile de grand format, datant de 1998, qui représente l'un des dieux principaux du panthéon vodun. Restant fidèle à la représentation traditionnelle, cette oeuvre interpréte la divinité dans un style personnel oü les signes circulaires, symboles de l'eau, encadrent la figure.

« Pour moi, l'art c'est quelque chose qui vient du plus profond de soi. L'art est la représentation des pensées et du savoir. »

Wim Botha IDENTITÉ ET HISTOIRE

Né en 1974 à Pretoria, Afrique du Sud. Vit et travaille à Pretoria.

OEuvre (s) : Commune : Onomatopoeia, 2004

Installation, technique mixte. Dimensions variables

Michael Stevenson Contemporary, Le Cap (Afrique du Sud)

Commune : Onomatopoeia, du Sud-Africain Wim Botha, recrée l'intérieur d'une habitation d'Afrikaners.

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déroule en Afrique depuis prés de quatre siècles. Mais ces objets européens, rappelant le passé colonial, ne sont pas enracinés à la terre africaine.

Le motif de la hyène, symbole de malédiction, se répète à plusieurs reprises. Des dessins décrivent une meute d'hyènes déchiquetant une proie sur une table de dissection placée au centre de la pièce.

Exprimant l'histoire sanglante de l'apartheid sur un thème cérémoniel, l'artiste interroge les conditions d'une nationalité.

Mohamed El Baz IDENTITÉ ET HISTOIRE

Né en 1967 à El Ksiba, Maroc. Vit et travaille à Lille.

OEuvre (s) : Bricoler l'incurable. Niquer la mort / Love Suprême, 2004

Depuis les années 1990, Mohamed El Baz se consacre à un projet expérimental qu'il intitule Bricoler l'incurable. Chaque exposition est un « détail » de ce projet, telle l'installation Niquer la mort / Love Suprême.

Spécialement conçue pour l'exposition Africa Remix, cette oeuvre réunit des images empruntées aux médias, des portraits d'inconnus, des vidéos, des enregistrements sonores et un atlas où les capitales mondiales sont représentées comme des cibles.

Cette oeuvre énigmatique, en forme de charade, renvoie à notre statut difficile de spectateur de l'actualité mondiale. Dans ce contexte politique, l'artiste interroge le rôle de l'oeuvre d'art, son processus de création, de recyclage et d'exposition.

Michèle Magema IDENTITÉ ET HISTOIRE

Née en 1977 à Kinshasa, République Démocratique du Congo. Vit et travaille à Neuilly-surMarne et Paris.

OEuvre (s) : Oyé Oyé, 2002

Oyé Oyé de Michèle Magema est une installation composée de deux vidéos se faisant face. Cette jeune artiste vint en France à l'âge de six ans pour y rejoindre son père alors réfugié politique : « Dans cette oeuvre, je me présente vêtue de l'uniforme bleu et blanc imposé par le régime dictatorial de l'ex-président du Zaïre. En caricaturant la marche militaire, je confronte l'image de mon corps tronqué avec celle du président Mobutu Seseko. Lorsque j'ai quitté le Congo, j'ai emporté avec moi les souvenirs des saluts au drapeau, des chants dédiés au président, et cet uniforme bleu et blanc. Cette oeuvre détermine l'incidence du pouvoir politique du président Mobutu sur ma vie d'artiste. »

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Chéri Samba IDENTITÉ ET HISTOIRE
Né à Kinto M'Vuila, RDC. Vit et travaille à Kinshasa et Paris.

OEuvre (s) : Collège de la Sagesse, 2004 (The School of Wisdom)

Chéri Samba est sûrement l'artiste africain le plus connu en Occident. Né au Zaïre en 1956, il est l'un des premiers artistes « extra-européens » à être exposés en Europe et participa à l'exposition Magiciens de la Terre au Centre Pompidou.

Se réclamant « artiste populaire », Chéri Samba est un autodidacte qui a débuté sa carrière en exposant ses tableaux sur le trottoir, devant son atelier. Ses premiers spectateurs et acheteurs étaient ses voisins des faubourgs populaires de Kinshasa.

« Ce que je fais, tout le monde peut le comprendre. C'est pour cela que j'ai appelé ma peinture populaire », explique-t-il.

Les tableaux de Chéri Samba s'inspirent de son quotidien. Dans un premier temps, il reprend anecdotes et aventures du peuple de « Kin ». Puis, devenu un artiste international, ses toiles témoignent d'un regard amusé ou critique sur le monde globalisé.

« Pour moi, une peinture doit être universelle. Elle peut être socioculturelle ou politique. »

Il nous dit encore que « la façon dont l'Occident comprend ces oeuvres est trés différente de la manière dont les gens les perçoivent en Afrique ».

Les toiles exposées pour Africa Remix sont récentes. Vivement colorées, pailletées, elles n'en expriment pas moins la violence des échanges mondiaux dans Le Monde Vomissant, ou encore la tragique situation de l'Afrique dans La Faillite.

Dans le tableau Collège de la sagesse, l'artiste nous donne une vision cynique de l'égalité des peuples sur la planète.

Les oeuvres de Chéri Samba dénoncent souvent les travers du monde. Il se présente en artiste prophétique : « Mon travail, c'est de redresser les consciences. Je suis un messager en quelque sorte ».

Liste complète des artistes Africa Remix et couleurs par section

Identité et histoire

Corps et esprit

Ville et terre

Mode, design et musique

Akinbiyi Akinbode Akpan Sunday Jack Alexander Jane Alvim Fernando Amer Ghada

Andrianomearisoa Joël

Assubuji Rui Carlos

Baladi Lara

Barrada Yto Basto Luis Benohoud Hicham

Bester Willie Bickle Berry Bidjocka Bili Botha Andries Botha Wim

Bouabdellah Zoulikha

Bruly Bouabré Frédéric

Capela Paulo

Cherin Chéri

Cherinet Loulou

Cissé Soly

D. Omar

Derrick Tracey deSouza Allan Diallo Cheikh Dilomprizulike Douts Mohamadou N'Doye

Dumas Marlène

El Anatsui

El Baz Mohamed

El Noshokaty Shady Fakhir Ymane

Fatmi Mounir

Faye Balthazar

Fosso Samuel

Gaba Meschac

Gastelli Jellel

Goldblatt David

Hazoumé Romuald

Kenawy Amal

Kenawy Abd El Ghany

Kentridge William

Kingelez Bodys Isek

Konaté Abdoulaye

Langa Moshekwa 75

Mansaray Abu Bakarr Mehretu Julie

Mihindou Myriam

Mokofeng Santu

Mthethwa Zwelethu

Musa Hassan

Mutima N`Dilo Mutu Wangechi Mwangi Ingrid Naim Sabah

Nasr Moataz

Nkanga Otobong

Ntakiyica Aimé

Okutzeto Senam Olé Antonio Onyango Richard Owusu-Ankomah

Perrier Eileen Place Rodney Pume Francis Rose Tracey

Samba Chéri

Santimano Sergio

Sedira Zineb

Semtati Benyounès

Shonibare Yinka

Tayou Pascale Marthine Tchicaya Patrice Félix

Tillim Guy

Titos

Toguo Barthélémy Tokudagba Cyprien Tuggar Fatimah Weangaï Ernest

Annexe 21

Liste des oeuvres

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"Entre deux mots il faut choisir le moindre"   Paul Valery