WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Séroprévalence de la trichinellose dans la région de Tlemcen (Algérie )

( Télécharger le fichier original )
par Ibtissem Sebbagh
Université d'Alger - Diplome d'études médicales spécialisées en parasitologie-mycologie médicales 2011
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

4. Discussion :

Cette étude séro-épidémiologique a permis d'investiguer, à partir de la persistance des anticorps secondaires à l'infection, les personnes qui ont été en contact avec Trichinella sp.

Nous discutons ici les résultats de la séroprévalence de cette anthropozoonose, la trichinellose, en regard de la littérature, et en particulier, des prévalences et des facteurs de risque connus dans les autres communautés et territoires du monde déjà investigués.

Dans le cadre de la présente étude, nous avons obtenu des taux de participation relativement importants (1212 pour 1 million d'habitants).

Même si l'échantillon à l'étude a été choisi de façon à être représentatif de la population générale de la wilaya de Tlemcen, il y a lieu de se questionner sur la validité externe des résultats présentés. Malgré tout, nous croyons que l'étude fournit des données fortes intéressantes pour cette population concernant leur exposition à la trichinellose en lien avec leur mode de vie.

Une séroprévalence de 0,33 % a été obtenue pour Trichinella sp.

Cette valeur a été comparée à celles rapportées dans d'autres régions déjà étudiées, comme par exemple :

? En Indonésie (Chomel BB., et als, 1993), où la majorité de la population est musulmane ne consommant, à fortiori, pas de porc ou de viande de carnivores, la prévalence du portage des anticorps anti-Trichinella sp a été estimé à 19,5 % dans une population composée de jeunes enfants et d'adolescents au niveau

de l'île de Bali, qui sont apparemment en majorité hindous ; ce qui est nettement supérieure à la valeur obtenue dans la région de Tlemcen, indiquant

une certaine incohérence entre les données des expositions de ces deux populations, ce qui serait dû à des facteurs de risque, qui seraient inexistants dans nos contrés (Les habitudes alimentaires et la mauvaise hygiène peut expliquer la fréquence des infestations par Trichinella chez les enfants et les adolescents à Bali).


· Par contre, une autre étude en Biélorussie (Skripova L.V. et al ; 1994), région

de culture et de moeurs très différentes par rapport aux nôtres, a conclue à une

séroprévalence de 0,55 %, valeur très proche de celle que nous avons obtenu.
· En Chine (Cui J., et als, 2011), une étude séro-épidémiologique, a déterminée

une séroprévalence globale de 3,19 %.

Les taux étaient différents selon les régions, par exemple ceux les plus élevés

étaient enregistrés dans les régions occidentales, où les gens avaient des habitudes alimentaires particulières, comme manger de la viande crue, surtout celle du porc (surtout les Thaïlandais et même les Tibétains).

On remarque que les séroprévalences Tlemcenienne et Chinoise sont différentes, ce qui serait du à des habitudes culinaires et des moeurs religieuses complètement différentes.

En raison de méthodes d'échantillonnage populationnel ou encore d'analyses de laboratoire qui peuvent différer de la présente étude, les résultats de séroprévalence de la trichinellose issus des autres études menées dans le monde au cours des dernières années ne sont pas toujours aussi comparables.

Néanmoins, les données de ce travail peuvent nous aider à estimer l'importance relative des résultats rapportés ici.

En fonction des facteurs de risque précédemment étudiés, nous remarquons que les deux groupes, ceux ayant une sérologie anti-Trichinella positive et ceux ayant une sérologie négative, présentent une différence de fréquences qui ne serait statistiquement pas due au hasard, selon le test du Khi2.

La consommation de gibiers, de viande chevaline ou d'autres types de viandes pas très courantes (dans notre cas il s'agissait surtout de la viande de chameau, de sanglier, de gazelle et même de renard), sont des variables à prendre en compte, car il existe bel et bien une dépendance entre une sérologie anti-Trichinella positive et ces facteurs de risque.

Dans le cadre de l'interprétation des sérologies anti-Trichinella ELISA (IVD Inc.) des patients investigués, nous avons considéré qu'une densité optique supérieure à 0,1 et inférieure à 0,3 était en faveur d'un faux négatif et donc considéré comme un résultat douteux.

Nous avons obtenu 12 sérologies à réaction douteuse.

Nous avons donc testé la spécificité :

· Avec d'autres parasitoses :

+ Distomatose :

Sérodiagnostic de la distomatose par hémagglutination indirecte (FUMOUZE®).

La réaction est considérée comme significative en faveur d'une distomatose évolutive pour un titre = 1/320.

7 sérums ont présenté une réaction négative et les 5 sérums restants ont donné une réaction douteuse au titre = 1/160, ce qui pourrait être expliqué par une éventuelle communauté antigénique entre les deux helminthes : Trichinella et Fasciola.

+ Bilharziose :

Sérodiagnostic de la bilharziose par hémagglutination indirecte (FUMOUZE®). La réaction est considérée comme significative en présomption d'une bilharziose évolutive pour un titre = 1/160.

Les sérologies des 12 sérums sont revenues négatives.

+ Toxocarose :

Sérodiagnostic de la toxocarose par la technique immuno-enzymatique ELISA (IVD Inc.).

La réaction est considérée comme positive en présomption d'une toxocarose, pour une absorbance lue supérieure ou égale à 0.3 unités de DO.

Les sérologies des 12 sérums sont revenues négatives.

+ Leishmaniose :

Les sérologies des 12 sérums sont revenues négatives.

+ Toxoplasmose :

Sérodiagnostic de la toxoplasmose par la technique immuno-enzymatique ELISA (Bio Advance).

La réaction est quantitative et le seuil considéré en présomption d'une toxoplasmose, est de 50 UI/ml (pour les IgG).

5 sérums ont présenté des taux d'IgG > 50 UI/ml, et les 7 restants ne renfermaient pas d'anticorps anti-Toxoplasma.

· Avec des maladies auto-immunes :

2 sérums présentant des anticorps anti-mitochondries de type II, 2 présentant des anticorps anti-estomac, 12 présentant des anticorps anti-nucléaires, 15 présentant un facteur rhumatoïde positif, et un présentant une cirrhose auto-immune, ont été testés. Deux sérums dont un présentant un facteur rhumatoïde positif et l'autre une cirrhose auto-immune, ont donné un résultat douteux avec le Test ELISA Trichinella IgG (IVD Inc.).


· Avec des processus cancéreux :

12 sérums provenant de malades présentant un cancer thyroïdien, 10 présentant un cancer du sein, 5 présentant un cancer du col de l'utérus, 28 présentant des cancers hématologiques (toutes étiologies confondues), 7 présentant un cancer du rein et 2 présentant un cancer du poumon, ont été testés.

4 sérums de cancéreux ont donné un résultat douteux avec le Test ELISA Trichinella IgG (IVD Inc.).

Dans ce genre de cas, il est très difficile de donner une conclusion satisfaisante car beaucoup de tableaux de cancers s'accompagnent d'un taux anormalement élevé d'anticorps, qui peut de ce fait interférer lors de sérologies réalisées dans le cadre de la recherche d'une parasitose par exemple, comme c'est le cas pour la trichinellose, par conséquent, il peut s'agir d'une simple interférence.

· Avec des infections virales :

15 sérums de sidéens, 16 présentant une hépatite (B ou C), ont été testés.

Aucun des sérums testés n'a donné une réaction significative avec le Test ELISA Trichinella IgG (IVD Inc.).

· Avec des infections bactériennes :

5 sérums de tuberculeux ont été testés.

Aucun des sérums testés n'a donné une réaction significative avec le Test ELISA Trichinella IgG (IVD Inc.).

En conclusion, nous pouvons dire que l'interprétation de la sérologie ELISA anti- Trichinella est délicate, elle associe la recherche des facteurs de risque, précédemment décrits, la symptomatologie du patient, l'éventuelle existence d'une pathologie sous jacente et bien sûr la sensibilité individuelle de chaque patient.

De ce fait, il existerait des faux positifs, par interaction avec d'autres parasitoses (particulièrement avec des helminthoses, notion de communauté antigénique), ou lors de certains états pathologiques particuliers, comme les cancers ou les maladies autoimmunes, où on note des taux énormes d'anticorps qui pourraient interférer avec la sérologie anti-Trichinella. Ainsi que des faux négatifs ou douteux, lors des mêmes situations que celles rencontrées avec les faux positifs mais à des taux moindres, ou bien lors de cas témoignant d'une infection très ancienne, où le taux d'anticorps est devenu trop bas.

La confirmation par une autre technique sérologique de sensibilité supérieure, le Western Blot n'a malheureusement pas pu être réalisée du fait de sa non disponibilité au niveau de notre laboratoire.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Tu supportes des injustices; Consoles-toi, le vrai malheur est d'en faire"   Démocrite