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La contribution des ménages au financement des déchets ménagers: une analyse par la méthode de l'évaluation contingente

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par Adou Kabran Georges KOUADIO
Université de Cocody Abidjan - DEA-Master NPTCI 0000
  

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MODELISATION ECONOMETRIQUE

Dans cette partie nous déterminerons le consentement à payer des ménages pour bénéficier d'un service de collecte journalier satisfaisant et identifierons les facteurs qui expliquent ce consentement.

CHAPITRE III : IMPLICATION DES MENAGES DANS L'ASSAINISSEMENT DE

LEUR CADRE DE VIE

Les préoccupations sans cesse croissantes pour l'environnement ont conduit les pouvoirs publics à engager des politiques de sauvegarde du patrimoine naturel de plus en plus

importantes. Cependant, de par la nature non marchande des biens environnementaux,

l'évaluation économique d'une action publique dans ce domaine peut se révéler complexe. Confrontés à cette difficulté, les économistes ont recours, dans le cas où aucun marché ne permet la révélation indirecte des préférences, à un instrument d'évaluation spécifique :

la méthode d'évaluation contingente (MEC). Cette méthode d'évaluation repose sur la réalisation d'une enquête au cours de laquelle on cherche à apprécier le montant que chacun serait prêt à payer, autrement dit le consentement à payer, pour la préservation ou la restauration d'un bien environnemental. Les fondements théoriques et les modalités pratiques de son application mettent en évidence la singularité de cette méthode dans l'analyse économique. En effet, elle revêt une double difficulté : évaluer sur la base de l'intérêt privé des objets de la sphère publique et obtenir des informations sur les préférences des agents économiques par des enquêtes, autrement dit des discours, plutôt que par l'observation d'actions sur des marchés. Cette singularité peut néanmoins être porteuse d'avancées significatives dans le champ de l'économie publique appliquée, mettant sur le devant de la scène la dualité consommateur-citoyen et l'utilisation d'enquêtes dans l'analyse économique.

III.1. Les fondements théoriques de la valorisation des biens environnementaux

La plupart des biens environnementaux n'ont pas de prix, ce qui ne signifie pas qu'ils n'ont pas de valeur : ils sont consommés gratuitement par les individus, consommateurs où producteurs. Une diminution du flux de services rendus par ces biens entraine une diminution du bien-être des individus, sans nécessairement de contre-valeur monétaire.

Ce sont des ressources communes pour lesquelles les droits de propriété ne sont pas clairement définis, et de ce fait on constate souvent une concurrence (difficile à gérer) entre les différents usages. Si les actifs naturels, pour des raisons historiques, deviennent plus rares, il convient de trouver un mécanisme d'allocation d'usages, prix fictifs ou autre (une réglementation par exemple), qui permette une gestion efficiente de ceux-ci.

Une première approximation de la valeur attachée par les individus à l'existence des actifs naturels est possible par la mesure de la variation du surplus des consommateurs et producteurs, suite à une variation du flux des services. Cette mesure du surplus, approximation de la variation de l'utilité, et donc du bien-être, peut être obtenue de différents façons :

En reconstituant une fonction de demande implicite à de l'observation du comportement des individus, comportement qui exprime la valeur qu'ils attachent à l'existence d'un certain service rendu par l'actif naturel. La diminution de ce service conduit à une modification du comportement observable ;

En "décomposant" le prix de certains biens marchands qui intègre des éléments reflétant la valeur attachée par les individus à un (ou plusieurs) service rendu par l'actif naturel. La détermination de cette composante de prix permet de reconstituer le surplus des consommateurs, et sa variation suite à une modification de la qualité du service ;

En construisant l'actif naturel un marché hypothétique du bien, et en demandant aux individus où ils sont se situeraient sur une courbe de demande contingente ;

En considérant l'actif naturel comme un facteur de production complémentaire au travail et au capital, dont la dégradation entraine une diminution du flux des produits et services produits consommés par les individus.

Ces méthodes de valorisation reposent sur deux hypothèses centrales de l'économie du bien-être :

Les préférences individuelles sont le fondement de l'évaluation des bénéfices d'environnement ;

Les individus sont le meilleur juge de leurs préférences.

L'objectif est de pouvoir exprimer en grandeur monétaire le gain ou la perte de bien-être d'un individu associé à une amélioration ou une détérioration de la qualité d'un service rendu par un actif naturel. L'analyse du surplus du consommateur est certainement l'outil conceptuel le mieux adapté à la résolution de ce problème, quoique son usage ait pu être parfois controversé. Il fut introduit par Dupuit (1844) pour estimer le bénéfice social d'un pont, son utilité en termes monétaires. Marshall (1920) reprend le raisonnement de Dupuit et précise la mesure du surplus en supposant que l'utilité marginale du revenu demeure constante lorsque la demande d'un bien environnemental varie en fonction de son prix, étant donné la faible part des dépenses consacrées, en général à un bien particulier.

III.1.1. le surplus du consommateur

Le prix du marché ( lorsque celui-ci fonctionne sans trop entraves) exprime le consentement à payer pour la dernière unité de bien consommé par un individu, et l'air sous la courbe de demande, le consentement total à payer. Si l'on utilise une fonction de demande ordinaire (marshallienne), une mesure de la variation de la valeur d'un bien (valeur d'usage) associée à un changement de prix (valeur d'échange) sera la modification du surplus du consommateur, approximation de la variation de l'utilité individuelle. Le surplus du consommateur est simplement la différence entre le consentement à payer maximal pour acquérir un bien et le pris de ce bien.

La définition que donnait Marshall du surplus est la suivante : "The consumer derives from a purchase a surplus of satisfaction. The excess of price which he would be willing to pay rather than go without the thing, over what he actually does pay is the economic (money) measure off the surplus of satisfaction. It may be called consumer's surplus".

C'est encore, pour reprendre la définition de Lerner (1963) "la somme d'argent qu'un consommateur accepterait de payer pour continuer à avoir le droit d'acheter au prix courant un bien quelconque qu'il peut acheter aujourd'hui".

En d'autres termes lorsque l'utilité marginale (ou la valeur marginale) d'une certaine quantité d'un bien est supérieur au prix de marché, le consommateur bénéficie d'un surplus. La théorie du choix du consommateur est basée sur l'hypothèse fondamentale selon laquelle un individu cherche à maximiser son utilité totale, et donc son surplus.

Le surplus et sa variation peuvent être présentés fort simplement à l'aide d'un graphique sur lequel est tracée une fonction de demande pour un bien quelconque. En ordonnée on portera le prix et en abscisse les quantités demandées. Au prix po le surplus du consommateur est égal à la surface p*Apo. En effet les premières unités de ce bien consommées représentent pour l'individu une utilité supérieure au prix po, achète l'ensemble des qo unités au prix po. Supposons que le bien baisse et passe, comme on peut le voir sur le graphique 1, de po à p1(p1<po). La quantité consommée passera de qo à q1 et la variation du surplus du consommateur sera égale à la surface sous la courbe poABp1. Elle est l'approximation monétaire du gain de bien-être consécutif à la modification du prix du bien. On suppose que l'utilité marginale du revenu demeure constante.

Figure1 : Fonction de demande et surplus du consommateur

p

p*

p0 A

p1 B

q

q0 q1

Source : Point .P « Economie du patrimoine naturelle »

On peut encore écrire, si l'on considère que la fonction de demande, q, dépend du prix p, et surtout du revenu Y :

q = f (p,Y)

la variation du surplus est égale à la surface hachurée sur le graphique1, soit :

S =

Les services rendus par les actifs naturels n'ont généralement pas de prix, le consentement maximal à payer est donc égal à l'ensemble de la surface sous la courbe de demande reconstituée.

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus