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Les causes de l'insuffisance du crédit bancaire au Sénégal

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par Ngor SECK
Université Cheikh Anta Diop de Dakar - Diplôme d'études approfondies 2010
  

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B- Résultat d'études empiriques menées en Afrique de l'ouest :

1- Cas de l'UEMOA :

L'UEMOA (Union Economique et Monétaire Ouest africaine) est une zone monétaire qui comprend sept pays, anciennes colonies françaises (le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d'Ivoire, le Mali, le Niger, le Sénégal et le Togo) et la Guinée Bissau qui y a adhéré en 1997. Ces pays partagent une monnaie commune : le Franc CFA qui est arrimé à l'euro depuis 2000, selon une parité fixe (1 euro = 655,65 F CFA). L'UEMOA fait partie d'un ensemble plus grand de zone monétaire que constitue la Zone Franc. En fait, après les indépendances, les anciennes colonies françaises signent un accord de coopération monétaire entre leurs Etats réunis au sein de deux sous ensembles (la CEMAC et l'UEMOA) et la France (France d'outre-mer y comprise). Cet accord consiste en une garantie du trésor français apportée à la valeur des deux Francs CFA. De cet accord de coopération découle plusieurs avantages dont bénéficient les pays membres de cette zone, bien sûr des inconvénients sont aussi à noter. Ces pays sont à l'abri des

20 W. S. Jung (1986). « Financial development and economic growth : international evidence », Economic Development and Cultural Change, vol. 34, n° 2, pp. 333-346.

21 FMI (1996). « Pays en développement : défis des marchés de capitaux et performances économiques », Perspectives de l'économie mondiale, octobre, pp. 62-84.

incertitudes de la valeur d'une monnaie sous un régime de change flottant et bénéficient de la crédibilité de la monnaie ancre. Ainsi, la Zone Franc a été fondée dans le but de maintenir un cadre institutionnel favorisant la stabilité macroéconomique, mais également le développement économique22.

Des travaux menés par Jean-Placide KEZA (2010)23 ont permis de constater que sur le plan des croyances, l'Afrique subsaharienne, présente ceci de particulier, qu'elle n'est pas un ensemble homogène ; contrainte au crédit bancaire. On y trouve à la fois des animismes, des chrétiens, des musulmans, des hindouistes et des bouddhistes. Même si toutes ces religions ne sont pas totalement compatibles avec le « développement économique » c'est l'islam qui s'avère plus rétive à toute idée de profit. Or une bonne partie de la population en l'Afrique étant islamisé (l'Afrique de l'ouest), il s'ensuit que toute activité ou initiative ne peut pas être déconnectée de ce milieu culturel.

Dans la doctrine islamique l'argent en soi est improductif et ne sert que d'instrument de mesure de la valeur de biens. Il ne peut donc être considéré comme un bien en soi, dont le prix serait fixé par l'offre et la demande. Par conséquent le « riba » (l'augmentation non justifiée des montants prêtés) est interdit par l'islam.

En dehors de l'injustice sociale, fondement commune de cette interdiction aux trois religions monothéistes, une autre raison explique la position de l'islam. En effet pour l'islam, le capital (argent) n'est qu'une mesure de la richesse et non la richesse ellemême. Il ne le devient que grâce à son association avec le travail de l'homme. Par conséquent l'intérêt comme prix de l'argent épargné n'est pas justifié. Une telle justification n'existera que si cette épargne était investie en vue de créer plus de richesses.

Selon les économistes musulmans, les fonds disponibles dans le système non islamiques sont souvent susceptibles d'être alloués à des emplois purement spéculatifs et ne profitent pas nécessairement aux projets les plus productifs. Ce qui conduit à une mauvaise allocation de ressources et représentent une entrave à l'emploi.

De même, l'intégration du prix de l'argent dans la valeur de bien induit de l'inflation dans la société, l'ensemble affecte la croissance et le bien être de la société civile. En définitive, pour la majorité des musulmans tout intérêt même pour les crédits productifs reste interdit, puisque le « riba » est interdit, tout remboursement au-delà du montant

original d'un prêt est donc illicite. Par conséquent l'activité bancaire dans une région à dominante islamique doit être établie sur la base de ces principes. Le secteur bancaire et financier doit donc offrir des produits qui reflètent l'ensemble de ces conceptions. Dés lors Jean-Placide KEZA propose comme solutions l'association des banques classiques avec les banques islamiques pour fournir des financements mixtes où le taux d'intérêt prohibé est remplacé par un taux de rendement sur des activités réelles.

En plus de ce facteur religieux, il constate que les pratiques traditionnelles d'épargne et de crédit ont toujours existé en Afrique subsaharienne. Son importance a amené de nombreux experts et chercheurs à s'intéresser à ce qui est appelé la finance informelle. Sous cette appellation on retrouve tous les flux financiers générés par le réseau des marchands, de prêteurs professionnels, des amis, de la famille, des gardes monnaies ainsi que des tontines. Ces flux qui échappent au secteur bancaire constituent un ensemble fort disparate qui ne doit son unité qu'a la proximité des relations entre les débiteurs et les créanciers.

ARY TANIMOUNE Nasser (2002) après une étude sur l'UEMOA trouve une prédominance des crédits à court terme qui s'expliquerait par l'aspect gestion de risques. En effet, par exemple le financement à long terme fait appel à certaines dispositions de gestion de risques de liquidité et de taux, en plus des risques de crédit et d'insolvabilité (de Coussergues, 1996). A cela s'ajouterait la capacité limitée de l'absorption des crédits bancaires (Eboué 1998). Par ailleurs, on remarque que les banques dans l'Union sont en moyenne sur- liquides : le niveau des réserves obligatoires constituées par ces derniers auprès de la BCEAO représentaient en moyenne en juin 1999 sept fois le montant requis. Toutefois, cette caractéristique des systèmes bancaires nationaux dans l'UEMOA semble commune à de nombreux autres systèmes bancaires. En effet, dans une récente étude empirique sur le comportement des banques, Demergüç-Kunt, Detragiache & Gupta (2000) trouvent que contrairement aux conclusions de nombreuses analyses théoriques, d'une part les dépôts bancaires se sont plutôt accrus et d'autre part, les crédits bancaires ont connu une baisse même pour les banques qui sont relativement peu affectées par la crise.

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"Il existe une chose plus puissante que toutes les armées du monde, c'est une idée dont l'heure est venue"   Victor Hugo