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Les causes de l'insuffisance du crédit bancaire au Sénégal

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par Ngor SECK
Université Cheikh Anta Diop de Dakar - Diplôme d'études approfondies 2010
  

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Section II- Résultats empiriques et recommandations :

Après l'analyse et l'interprétation des nos résultats, nous passerons aux recommandations et enfin aux limites du modèles.

A- Analyse et interprétation des résultats empiriques:

1- Analyse des résultats :

L'estimation (Annexe I-3) du modèle a permis d'obtenir les résultats suivants :

LCRt = 0.222679 + 0.112172 D(LCP1t) + 0.763551 D(LS2t) + 0.335711 D(LPIB3t) - 0.217394 D(LTX4t) - 0.063224 D(LNR5t) - 0.851965 LCRt-1 + 0.142886 LCP1t-1 + 0.148033 LS2t-1 + 0.038225 LPIB3t-1 + 0.138644 LTX4t-1 - 0.041944 LNR5t-1

Vu la disponibilité des données, notre choix devrait se tourner sur les modèles linéaires générales logarithmique. En effet nos données étant modestement de long terme, les méthodes économétriques d'estimation de paramètres et de tests d'hypothèses privilégient ce type de modèle. Outre les modèles linéaires générales, nous pouvons aussi utiliser un modèle à correction d'erreur et cointégration plus adéquate pour des séries longues. En fait, c'est cette dernière approche que nous allons utiliser car la

plupart des séries macroéconomiques sont non stationnaires du fait qu'elles sont affectées par une évolution de long terme (elles sont tendancielles). Ces modèles permettent dans le cas où les données ne sont pas stationnaires de les stationnariser. D'après la valeur de la force de rappel, 85,19% des effets de choc intervenu une année donnée sont résorbés dans l'année qui suit le choc.

Afin de pouvoir mieux appréhender les résultats et dévaluer la fiabilité du modèle, différents tests statistiques seront menés :

Exemple :

1' Test de Student ;

1' Test de Ramsey ;

1' Test de Dickey-Fuller etc.

Au seuil de 5%, on accepte l'hypothèse de normalité dès que la probabilité est supérieure à 0.05. Les variables dépôts de la clientèle, produit intérieur brut, taux d'intérêt et niveau du risque suivent des lois normales et lognormales sur la période 1980 à 2008 et les capitaux propres, une loi normale. Ainsi la probabilité associée aux capitaux propres est de 0.283. Autrement dit, si on rejette l'hypothèse de normalité de la variable CP, il y'a 28.3% de chances de se tromper.

2- Interprétation et commentaire :

A l'issue de l'analyse, les tests donnent des résultats satisfaisants. Etant donné que nous travaillons avec des variables macro-économiques, les tests de Duckey-Fuller augmenté (Annexe I-1) montrent que toutes les variables sont non stationnaires car pour chacune d'entre elles, la valeur du ADF Test Statistic est supérieur à la crirical value à 5%. Le test de cointégration de Johansen (Annexe I-2) montre une cointégration des variables avec comme rang de cointégration 1 ; on accepte donc l'hypothèse de cointégration. Dès lors, l'utilisation d'un modèle à correction d'erreur se trouve pleinement justifiée. Le test de Student valide la significativité de chacune des variables explicatives. Et celui de Ficher montre que la significativité globale du modèle. En fin le Cusum test montre que le modèle est stable (Annexe II-3).

La variable capitaux propres :

Cette variable a un impact positif sur l'offre de crédit par les banques. Elle est significative au seuil de 10% et son signe est positif; ce qui est conforme à nos attentes. Ce qui suppose qu'une augmentation de 100% des capitaux propres dans le bilan des banques provoquerait, toute chose étant égale par ailleurs, une augmentation de 11,21% du crédit octroyé par les banques. Dans notre raisonnement, les crédits étant considérés comme des outputs, leur progression impacte positivement le niveau de profitabilité. Les banques au Sénégal continuent d'offrir leurs liquidités qu'aux grandes entreprises déjà installées et ignorent les autres emprunteurs.

La variable dépôts de la clientèle :

Cette variable a aussi un impacte positivement le niveau du crédit. Elle est significative au seuil de 1% et son signe positif est attendu, comme indiqué dans l'hypothèse. Ainsi un accroissement d'un point des dépôts de la clientèle par exemple entraine une augmentation de 76,34% du niveau du crédit. Alors, plus les banques produisent des dépôts, plus elles auront des revenus. C'est dans cette logique que peut s'appréhender l'accroissement du nombre d'agences et de guichets dans le but d'accroitre la collecte de dépôts.

 

La variable Produit Intérieur Brut :

Cette variable représente d'une certaine manière le dynamisme d'une économie dans la mesure où ce qui est produit est distribué. Elle est significative au seuil de 5% et son signe est positif. Ainsi, une économie dynamique est souvent accompagnée d'un système bancaire à son tour dynamique. Les résultats des estimations montrent que le PIB est significatif dans le processus d'octroi de crédit par les banques. Sans doute cela se comprend aisément. D'une part, le niveau de production élevé requière un niveau de financement élevé pour l'approvisionnement et le maintient de la production. Alors ceci est souvent accompagné par de fortes demandes de crédits par les entrepreneurs.

D'autre part, à la fin du processus de production, les entreprises peuvent dégager des excédents de trésoreries et donc générant ainsi des dépôts au près des banques. Ce dépôt, à son tour, génère le financement d'autres projets d'investissement d'autres entrepreneurs. Alors le PIB dans le modèle connait un décalage d'une année quant à son

impacte sur le niveau du crédit. Les estimations montrent qu'une augmentation de 100% du PIB entraine une hausse du crédit à l'économie de 33,57%.

La variable risque :

La variable risque (NR) a un impacte négatif sur les performances des banques au Sénégal. Son signe négatif est attendu, comme indiqué dans l'hypothèse. Elle est significative au seuil de 10%. Plus le niveau des créances douteuses augmente plus les banques du Sénégal sont exposées au risque systémique. Au Sénégal, selon nos résultats, les créances douteuses dégradent la rentabilité du système bancaire au cas elles augmentent de 100% de l'ordre de 6,32%. Cet état de fait justifie les imperfections sur le marché du crédit. En effet, le marché bancaire est par définition caractérisé par des asymétries d'informations et des problèmes de sélection adverse et de hasard moral. Ainsi, pour maintenir durablement le niveau de rentabilité, un effort particulier devrait être fait dans le sens de l'apurement des créances en souffrance et plus particulièrement limite la progression du niveau des créances douteuses ; étant donné que les défaillances bancaires sont positivement reliées à une forte exposition aux risques. En outre, pour limiter les risques de défaillances des emprunteurs, les banques sont obligées d'exiger d'importantes garanties d'une part et de rationner le crédit d'autre part. Cette sensibilité des revenus bancaires aux créances douteuses conduit les banques à un excès de prudence se traduisant par la conservation de leurs liquidités ou la préférence d'investissement en bons de Trésor ou dans des actifs moins risqués.

 

La variable taux d'intérêt réel :

La variable taux d'intérêt produit aussi l'effet attendu c'est à dire un impact négatif sur le crédit accordé. Seulement l'effet n'est pas d'une grande ampleur comme ça devrait être le cas; ceci est la principale particularité des pays en développement. En effet le cas du Sénégal en est une parfaite illustration. Elle a un effet sur l'octroi de crédit bancaire de l'ordre de 21,73% en cas d'augmentation de 100%.

La variable la plus influente au crédit bancaire d'après les résultats des estimations est le dépôt de la clientèle. Alors une politique visant à encourager l'épargne au près des banques est sans doute une solution aussi bien du coté des autorités monétaires qu'au niveau des banques. A ce niveau les banques devraient être plus souples dans leur comportement vis-à-vis de la population ; ce qui favorisera un climat de confiance qui est la règle d'or en finance. Il est à noter que le problème ne se situe pas seulement qu'au niveau des banques ; la population elle-même est trop réticente par rapport aux services bancaires. Après viennent les variables émises en hypothèses ; le taux d'intérêt et les capitaux propres. Dès lors, une exigence d'un niveau obligatoire de capitaux propres dans le bilan des banques est à mettre en place par les autorités monétaires. En effet par mesure de prudence et dans un souci de donner du crédit à des demandeurs consommateurs et non faiseurs de projet, les banques sont amenées à être trop réticentes à donner des crédits à ces types d'emprunteurs. Donc les banques grâce à ces capitaux propres pourront en jumelant à ces derniers une bonne gestion du risque octroyer plus de crédit.

Il est à noter que les recommandations vont de pair avec certaines considérations. Pour apporter des solutions à la situation d'insuffisance du crédit bancaire constatée de fait au Sénégal, il est important de prendre en considération, non seulement, l'environnement juridique mais aussi institutionnel et macroéconomique :

+ La nécessité de réguler l'industrie bancaire : Le constat tiré de nos données

indique l'existence d'une structure de marché bancaire oligopolistique constitué de quelques grandes banques en parfaite collision. Cette situation appelle à la vigilance des autorités monétaires qui doivent créer les conditions d'un marché bancaire concurrentiel, ou à défaut contestable, empêchant les oligopoleurs de capter à eux même seuls le surplus économique par le biais des tarifications non optimales. Cependant, vu la sensibilité du secteur bancaire, une prise en compte à la fois de l'objectif d'allocation optimale de ressources et du renforcement des règles prudentielles est nécessaire pour assurer une meilleure répartition de ressources dans l'économie ainsi que la sécurité du système bancaire et des déposants. Les autorités monétaires doivent intervenir dans l'amélioration du cadre juridique et institutionnel déjà existant. Elles doivent empêcher la concentration des prêts dans les mains de quelques clients, exiger des banques la

diversification de leurs portefeuilles, contrôler l'entrée dans l'activité bancaire et renforcer les sanctions pour les banques dont la gestion est imprudente.

+ Le renforcement du cadre juridique : Le comportement des firmes bancaires

par rapport aux surliquidités s'explique en partie par l'absence d'une structure juridique adéquate. C'est un point important si l'on considère les demandes de garanties de la part des banques vis-à-vis de leurs emprunteurs. En effet, la disposition de l'information sur le marché financier améliore l'efficacité de la réglementation bancaire et cette dernière permet de diminuer les risques d'insolvabilité ou de crise bancaire.

+ Favoriser le développement des institutions de micro-finance : Le

fonctionnement harmonieux des institutions de micro finance (IMF) peut renforcer la concurrence bancaire, élargir la gamme des prestations bancaires offerts au public et concourir à la baisse du coût du crédit. Pour favoriser la collecte de l'épargne populaire, il conviendrait de créer les conditions propices au développement des structures de micro finance car, dans le contexte sous régional, la micro entreprise s'impose comme un outil efficace de création de richesse, de biens et d'emplois, et donc de lutte contre la pauvreté.

+ La stabilisation macroéconomique : La stabilisation macroéconomique est

une condition préalable à la réussite des réformes instituées dans l'industrie bancaire. Il s'agit principalement de la stabilisation du niveau général des prix et un déficit public modéré. Préalablement, des niveaux de taux d'intérêt réel positif peuvent être atteints facilement si l'inflation est peu importante. En outre dans un environnement d'inflation modérée et moins volatile, les taux d'intérêt nominaux ne sont pas excessivement élevés permettant d'éviter des faillites d'entreprises et des établissements financiers endettés. Ceci évitera aux firmes bancaires de se lancer dans des stratégies de guerre de prix pour attirer le maximum de dépôts.

macroéconomique Stable. L'objectif de solvabilité et de liquidité doit s'accorder aux variabilités inhérentes aux cycles économiques.

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