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Processus d'urbanisation et aménagement de la province de l'Estuaire au Gabon

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par Donald NTSEBE ONONO MINKO
Université Omar Bongo - Maà®trise en géographie 2010
  

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PREMIERE PARTIE : LE PROCESSUS D'URBANISATION DANS LA PROVINCE DE L'ESTUAIRE

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Processus d'urbanisation et aménagement de la province de l'Estuaire.

D'une superficie totale de 20740 km2, soit 7,7% de la surface totale du Gabon, la province de l'Estuaire est bordée au nord par la Guinée Equatoriale, à l'est par le Woleu-Ntem, au sud par le Moyen-Ogooué et l'Ogooué-Maritime, et à l'ouest par l'Océan Atlantique. En 1960, date à laquelle le mouvement d'urbanisation a vraiment commencé, le Gabon ne comptait qu'une seule commune de plein exercice située dans l'Estuaire (Libreville). Près de trente cinq (35) ans après, c'est-à-dire dans les années 1990, la province a connu une dynamique communale qui a atteint d'autres localités de la région, qui juste que là étaient de simples relais d'administration coloniale. De ce fait, comment s'est alors déroulé le processus d'urbanisation dans la province de l'Estuaire ? Et quel diagnostic pouvons-nous faire de cette urbanisation et surtout quelles ont été les différentes politiques d'aménagement et études urbaines menées dans cette province ? Ces deux grandes interrogations nous emmènent à voir dans le chapitre 1, Historique de l'urbanisation et croissance démographique des villes de la province de l'Estuaire et en chapitre 2, le bilan de l'urbanisation et les différentes politiques urbaines et d'aménagement de la dite province.

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Processus d'urbanisation et aménagement de la province de l'Estuaire.

Chapitre 1 : Historique de l'urbanisation et croissance démographique des villes de la province de l'Estuaire.

Dans ce chapitre, nous voulons mettre en lumière les différentes étapes du processus d'urbanisation de la province de l'Estuaire, depuis la période coloniale et ensuite d'évoquer la question relative à l'accroissement démographique des villes de la dite province.

I- Des villes de la colonisation aux communes de plein exercice.

Comme pour de nombreuses villes africaines, le système urbain Gabonais actuel est le résultat de l'action des pouvoirs coloniaux, qui quadrillaient méthodiquement les territoires d'un réseau de postes hiérarchisés, lesquels concentraient toutes les fonctions politique et économique15. Ainsi, l'organisation des communes du Gabon s'est réalisée progressivement. Elle remonte à la fin de la période coloniale. En 1955, Libreville et Port-Gentil étaient érigées en commune de plein exercice, c'est-à-dire disposant d'un conseil et d'un maire élu. Ce statut a été élargi en 1975 à tous les chefs-lieux de province et à quelques autres villes, qui n'étaient encore que des communes de moyen exercice. La politique de décentralisation élaborée 1996 a conduit à ériger tous les chefs lieux de département du statut de commune de plein exercice16. Aujourd'hui, le Gabon compte 52 communes : les 49 chefs lieux de département auxquels s'ajoutent les communes de Libreville, d'Owendo et de Mounana.

Dans la province de l'Estuaire plus particulièrement, le développement des villes n'a pas échappé à ce phénomène, car celles-ci sont des anciens postes coloniaux, héritage de l'administration coloniale. Jusqu'à une date récente, seule Libreville était une commune urbaine dans un vaste « désert rural », alors que les autres villes n'étaient encore que de simples relais de l'administration coloniale (Poste de contrôle administratif, poste télégraphique...). Mais dans les années 1990, l'armature urbaine s'est renforcée avec la vague de nouvelles communes. En effet, il a fallu attendre près

15 Y. WGUERAT (Géographe ORSTOM), Note sur l'urbanisation en Afrique Noire, E.R.S.S, 1977-1978, p.2

16R. M. NGUEMA. « Organisation administrative » in Atlas de l'Afrique, Spécial Gabon, Editions J.A, 2004, p.23

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de trente cinq ans, après la première commune17, pour voir la dynamique communale atteindre d'autres localités de la région. Malgré ce renouveau, l'armature urbaine de la province de l'Estuaire reste encore embryonnaire

Ainsi, deux périodes majeures pourraient être significatives pour caractériser la création des villes de la province de l'Estuaire.

Jusqu'en mai 1957, il n'existait au Gabon que deux communes de plein exercice, parmi lesquelles, la commune de Libreville qui fut la première entité régionale du Gabon à acquérir ce statut. Son statut privilégié peut trouver l'origine dans la politique coloniale qui a favorisé l'essor socio-économique et démographique des villes côtières. En effet, la politique coloniale consistait au développement des villes côtières. C'est ainsi que les grandes villes africaines sont généralement situées sur les côtes (Dakar, Douala, Libreville...), en situation de carrefour entre une interface maritime et un ensemble continental, au débouché d'une voie ferrée le plus souvent. Ces grandes villes jouent avec leur port (port mole de Libreville et port d'Owendo), le rôle de tête de pont sur tous les domaines.

Quant au statut des autres villes, avant l'accession de notre pays à la souveraineté internationale, elles étaient soit des postes de contrôle administratifs (Kango avait ce statut entre 1900 et 1957) ; soit des postes administratifs français (entre 1919 et 1960, Cocobeach avait ce statut) ; soit encore des chefs-lieux du département (Ntoum perdit ce statut en 1929 et le retrouva en 1982) et enfin d'anciens villages de pêcheurs (Cap-Estérias et Owendo) et d'anciens chantiers forestiers (Ndzomoé). Donc, avant l'indépendance de notre pays, la province de l'Estuaire comptait qu'une seule commune de plein exercice et les autres communes actuelles n'étaient rien que des entités régionales sous tutelle coloniale.

Les villes gabonaises après l'indépendance sont aussi le fait de l'administration. D'une certaine façon, la République gabonaise apparaît comme la continuation du système colonial dont les principes et pratique d'encadrement territorial demeure aujourd'hui encore largement usitée.18 Ainsi, deux grandes phases caractérisent cette période.

17 Il faut retenir que la première commune de la province de l'Estuaire a été érigée en 1955 et que l'érection des autres communes se manifeste dans les années 1990.

18 R. POURTIER, 1989, Op cit.

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Processus d'urbanisation et aménagement de la province de l'Estuaire.

Au courant des années 1990, Vu la loi n°41/93/PR du 15 février 1993, le gouvernement ratifie selon l'ordonnance N°010/93/PR du 4 octobre 1993 que certaines communes exercent les fonctions de plein exercice, dont la commune d'Owendo, située dans le département du Komo-Mondah dans la province de l'Estuaire.

En 1996, suivant la loi organique du 06 juin 1996, relative à la décentralisation, le gouvernement gabonais décide que chaque chef-lieu de département soit érigé en commune de plein exercice. Dans la province de l'Estuaire, les départements du Komo-Kango, de la Noya et du Komo-Mondah ont été érigés en commune de plein exercice.

Dans les années 2000, en application des dispositions des articles 7 et 9 de la loi N° 14/95 du 15 Avril 1996 portant réorganisation territoriale de la république gabonaise, le gouvernement érige, dans la province de l'Estuaire, Ndzomoé en district et le district du Cap en département. Ainsi, le département de Komo-Océan a pour chef-lieu Ndzomoé et celui du Cap a pour capitale le Cap-Estérias. Et selon le décret N°1290/PR/MIDSM à 1314/PR/MIDSM du 5 Septembre 1996, les chefs-lieux du Komo-Océan et du Cap-Estérias deviennent automatiquement des communes de plein exercice en 2007, c'est-à-dire disposant d'un maire élu et d'un conseil municipal.

Aujourd'hui, la province de l'Estuaire compte cinq (5) départements (Komo-Mondah, Komo-Kango, Noya, Cap-Estérias et Komo-Océan) et sept (7) communes de plein exercice (Libreville, Ntoum, Owendo, Cocobeach, Kango, Cap-Estérias et Ndzomoé).

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Processus d'urbanisation et aménagement de la province de l'Estuaire.

Tableau n° 1 : Les communes de la province de l'Estuaire.

Départements

Communes de plein

exercice

Année d'érection

Komo-Mondah

Libreville, Ntoum, Owendo,

Respectivement (1957, 1993

et 1994)19

Komo-Kango

Kango

En 1996, par le décret n°

1290/PR/MIDSM à

1314/PR/MIDSM du 5
Septembre 1996

Noya

Cocobeach

En 1996, par le décret n°

1295/PR/MISDM/ du 05
septembre 1996.

Cap-Estérias

Cap-Estérias

Le 21 août 2007, par

ordonnance n° 0018/PR/2007.

Komo-Océan

Ndzomoé

Le 19 juillet 2007, par

ordonnance n° 017/PR/2007.

Source : multiples.

A travers ce tableau 1, nous constatons que la création des villes de la province de l'Estuaire s'est faite de manière progressive. La première commune a été instituée en 1957 et la dernière en 2007. De même, il apparaît que certaines de ces communes ont été créées par ordonnance, c'est-à-dire que leur érection n'a pas l'objet d'un projet du gouvernement et d'autres par décret, c'est-à-dire, une décision du pouvoir gouvernemental dont les effets sont semblables à ceux des lois. Toutes ces manoeuvres montrent justement l'emprise de l'Etat sur les décisions de la création ou non d'une ville. Par ailleurs, c'est le département du Komo-Mondah qui abrite le plus grand nombre de communes (trois sur les sept que compte la province). Les quatre autres départements ont chacun une commune. Si le développement des villes a été progressif dans cette région, mais comment s'est effectuée alors la croissance démographique de ces dernières ?

19 Libreville a été consacrée commune de plein exercice par l'ordonnance municipale du 06 avril 1963 et a été divisée en arrondissement depuis l'ordonnance n° 19 du 19 mars 1974. La commune d'Owendo, quant à elle, recouvre ce même statut par la loi n° 14/93, du 15 février 1994. Enfin la commune de Ntoum acquiert le statut de commune de plein exercice par l'ordonnance n°14/93, du 14 octobre 1993.

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Processus d'urbanisation et aménagement de la province de l'Estuaire.

Carte n° 2 : Carte représentant l'évolution des communes urbaines de la province de l'Estuaire.

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