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Les facteurs étiologiques de la dépression à  Lubumbashi. Cas de l'hôpital Sendwe et du centre neuropsychiatrique Joseph- Guislain de 2009 à  2012

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par Elie TSHILOMBO NTALAJA
Université de Lubumbashi - Docteur en médecine 2013
  

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I.2 LES FACTEURS ETIOLOGIQUES DE LA DEPRESSION

Même si on ne connaît pas les causes exactes de la dépression, on sait qu'un certain nombre de facteurs interviennent dans son développement, la pathogénie de la dépression est encore mal élucidée, les auteurs s'entendent pour dire qu'il n'existe pas de cause unique. Des facteurs physiques, hormonaux, sociaux, psychologiques et affectifs peuvent tous jouer un rôle dans le déclenchement de la maladie. C'est ce qu'on nomme «le modèle biopsychosocial de la dépression», qui est accepté par la plupart des chercheurs et cliniciens (Masmoudi J. et al, 2006).

Ceux-ci interagissent entre eux, de sorte que la dépression, plutôt que d'avoir une seule cause, résulte la plupart du temps de la rencontre du «terrain» d'une personne avec un certain nombre de circonstances défavorables.

I.2.1. FACTEURS BIOLOGIQUES ET GENETIQUES

A) LES FACTEURS BIOLOGIQUES

L'hypothèse monoaminergique

La découverte fortuite d'agents antidépresseurs dans les années 1950 a conduit à formuler des hypothèses physiopathologiques sur l'origine de la dépression qui s'appuient sur les connaissances acquises au sujet du mode d'action de ces agents. Ces hypothèses sont réfutées par plusieurs faits maintenant communément admis en psychiatrie :

· Le nombre de personnes ne répondant pas aux traitements monoaminergiques est important;

· Il existe une phase de latence entre la prise de ces médicaments et l'observation de leurs effets, quand il y en a;

· Une baisse de monoamines ne cause pas de symptômes chez les personnes saines;

· Une élévation de monoamines ne cause pas d'effets antidépresseurs rapides.

Certaines études montrent une corrélation entre la dépression et l'activité des neurotransmetteurs pour notamment trois d'entre eux : la sérotonine, la norépinephrine et la dopamine. Dans l'activité cérébrale, les neurotransmetteurs participent à la régulation de l'activité émotionnelle, la réaction au stress, la régulation des cycles du sommeil, l'appétit et la sexualité. Les antidépresseurs ont une action sur les taux et la régulation de l'équilibre de ces neurotransmetteurs. La plupart participent à l'augmentation les taux des monoamines -- les neurotransmetteurs sérotonine, norépinephrine et dopamine -- dans la synapse. Certains affectent les récepteurs des neurones directement.

Il est établi qu'un mauvais fonctionnement du circuit de noradrénaline ou de sérotonine est lié, du moins indirectement, à la dépression chez certains individus. Les études permettant d'affirmer une telle association se fondent sur l'hypothèse que l'administration de mélanges d'acides aminés autres que la tyrosine et le tryptophane, créant une compétition pour l'accès du tryptophane et de la tyrosine au cerveau et épuisant les réserves de matière première pour produire les monoamines, créera une symptomatologie dépressive et ce, plus rapidement chez les sujets ayant une prédisposition démontrée à la dépression. C'est effectivement ce qui est observé. Toutefois, cette preuve négative, basée sur les effets de l'absence relative de monoamines, ne permet pas d'affirmer quoi que ce soit sur les mécanismes en jeu, sinon que le manque de monoamines est une condition suffisante, mais pas forcément nécessaire, pour causer une dépression.

La monoamine oxydase

L'hyperactivité d'une enzyme (la monoamine oxydase) a été démontrée chez certains dépressifs grâce à une étude scintigraphique cérébrale. La noradrénaline serait détruite pendant sa traversée par cette enzyme en trop forte concentration, et transformée en une substance qui se dose dans les urines, le méthoxyhydroxyphénylglycol (MHPG). Des observations ont montré une excrétion urinaire de MHPG (venant de la noradrénaline) diminuée chez de nombreux sujets déprimés sous traitement. Cela expliquerait l'efficacité de certains traitements anciennement prescrits, de type inhibiteur de monoamine oxydases (IMAO).

L'hypothèse synaptique

Cette théorie évoque une anomalie du nombre des récepteurs post-synaptiques. Elle concerne encore les monoamines neuromédiatrices mais selon un modèle différent. Le nombre des récepteurs où viennent se fixer les neurotransmetteurs après leur traversée de la synapse n'est pas fixé mais il se modifie en fonction de leur quantité afin de maintenir une transmission d'influx assez constante : s'il y a beaucoup de neurotransmetteurs, le nombre des récepteurs va tendre à diminuer ; le message nerveux passera mal ; si, à l'inverse, il y a peu de transmetteurs le nombre s'accroît pour recevoir au mieux les neurotransmetteurs afin de préserver le plus possible la transmission ; s'il s'accroît trop les récepteurs ne sont plus assez stimulés. Par ailleurs, la sensibilité de ces récepteurs peut être modulée par divers mécanismes.

L'hypothèse « HPA »

L'hypothèse d'une implication de l'axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien (HPA axis) dans la dépression s'appuie sur l'observation clinique (les personnes dépressives montrent une hyperactivation de cet « axe du stress » ; l'inhibition prolongée de l'action cause un état dépressif) et sur des résultats en laboratoire démontrant un effet délétère de l'exposition prolongée (mais pas aigüe) aux glucocorticoïdes sur diverses structures cérébrales.

Le cortisol est significativement augmenté en cas de dépression, secondairement à l'augmentation de la CRH (cortico releasing hormon). Par contre, les médicaments ciblant l'inhibition de sa production se sont révélés d'une efficacité décevante. Les effets des glucocorticoïdes ne sont pas directs et immédiats, mais chroniques et dégénératifs, c'est pourquoi la recherche se tourne vers les moyens, d'une part, de gérer le stress sur de longues périodes (par la psychothérapie principalement) et, d'autre part, vers les facteurs neurotrophes qui agissent de façon marquée sur l' hippocampe et où le cortisol agit principalement pour induire des symptômes dépressifs.

L'hypothèse neurotrophe

L' hypothèse neurotrophe énonce que diverses neuro-hormones et d'autres messagers chimiques, collectivement appelées facteurs neurotrophes, déterminent le degré d'innervation des structures cérébrales. Bien que la croissance de certaines aires cérébrales puisse stimuler certaines régions suractivées lors du stress et dans la dépression, il est établi que le stress chronique entrave la naissance de nouveaux neurones dans l'hippocampe qui est corrélée avec la dépression.

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams