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Les enjeux de l'implantation des médias en zone de crise. Cas de la fondation hirondelle

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par Lydie Muanji Kashala
Université de Kinshasa - Licence 2012
  

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1.2. L'information en zone de conflit

En zone de conflit, il est difficile de distinguer l'information de la rumeur ou de la propagande, moins encore de la contrôler. En zone de conflit, l'information devient sujet sensible. D'où, il est vital de vérifier ce qu'on dit, comment le dire et quand le dire. Souvent en zone de crise, les journalistes se trouvent dans l'impossibilité d'exercer correctement leur métier, comme ils le souhaitent, avec objectivité. Non pas qu'ils sont incompétents, mais qu'il est quasi difficile de l'exercer dans une situation de guerre sans partie prise. C'est ainsi que se pose la problématique de l'indépendance des médias. L'indépendance ici doit d'abord être économique et financière. Certains gouvernements et structures des pays développés financent les médias. La raison d'être de ces sommes est malheureusement définie par ces donateurs en fonction de leurs objectifs politiques. Ce qui touche à l'objectivité même de ces médias. C'est ainsi que l'accent est mis sur l'indépendance des médias en général et particulièrement ceux qui sont implantés en zone de crise.

1.3. Les médias et la crise

Les médias aiment les situations d'exception, parce qu'elles appellent l'information. Le travail du journaliste s'exerce pleinement dans ces conditions. Car son but est de rechercher les informations pouvant raconter une histoire. Les médias jouent un rôle capital dans la construction de l'histoire immédiate. Ils sélectionnent les faits, les gens et mettent en scène les événements. En réalité, il n'y aurait pas d'histoire sans le regard de la presse. Tout le monde ne se trouve pas au même moment, pour constater dans un lieu, les effets de la guerre ou d'une catastrophe naturelle. Notre constat se limite à ce que rapportent les médias. Dans une zone de conflit, l'information est soit grossie, soit euphémique à travers les médias, selon les aspirations des dirigeants de ces médias. Le regard médiatique est très critique et complexe. Dans sa mise en forme de l'information, le média présente un caractère dramatique, surtout s'il s'agit d'une communication de crise. (37(*)) Car, la théorie de l'information est d'abord une rhétorique de l'événement.

Pendant une période de crise, l'information est soumise à des contraintes qui parfois modifient le sens même du message, étant donné que le contrôle de l'information en temps de guerre fait partie intégrante des stratégies politiques. Il ne suffit pas qu'une information en situation de conflit soit vraie pour être diffusée par les médias. Il faut nécessairement qu'elle corresponde à un besoin des individus de la zone ciblée. Malheureusement en temps de guerre, l'information n'atteint toujours pas sa trajectoire visée. A l'inverse d'une arme qui vise une ciblée bien calculée, l'information continue et dépasse sa trajectoire, c'est-à-dire la cible visée. Elle continue à se propager dans les secteurs environnants. La valeur d'une information se mesure d'abord par l'intérêt qu'elle suscite. C'est son aptitude à capter l'attention du public qui lui donne le pouvoir. Les journalistes sont des intermédiaires entre le public et la guerre.

Sur terrain, ils mettent en récit tout ce qu'ils ont vu et vécu. Toutes les nouvelles parviennent rapidement à la population au moyen de la radio, du fait de sa popularité et de sa souplesse à être transportée partout. La période de guerre constitue une période délicate pour le métier du journaliste. L'information en ce temps suscite une alternative fatale. Il ya d'un côté, le journaliste qui doit informer le public de tout événement ayant un quelconque intérêt pour la collectivité qui subit les conséquences des guerres, et de l'autre côté, il y a les autorités politiques qui, pour des raisons de sécurité d'Etat, tiennent momentanément secrètes certaines informations. Et, dans des telles circonstances, les journalistes sont obligés de se taire, éthique et responsabilité obligent. Le public, quant à lui, dans son impatience et soif de connaitre, force les acteurs des médias à anticiper maladroitement sur certaines informations, ou à divulguer des nouvelles compromettantes.

Dans des moments de crise, il y a des responsabilités qui incombent aux médias qui doivent discerner les moyens les plus adéquats pour amener le public à adopter un comportement responsable. Puisque même le journaliste ne saurait se démunir totalement de sa subjectivité pour appréhender l'événement. Parce qu'en tant qu'humain, les sentiments peuvent prendre le dessus. Dans cet aspect des choses, il y a une part nette d'objectivité à privilégier, une objectivité historique. Les faits sont sacrés, comme on le dit en journalisme. Ce que les médias diffusent, reflètent sans doute ce qu'est la société, ses prouesses, ses faiblesses, ses déceptions, ses aspirations et ses déceptions. En temps de guerre, le public a droit d'être informé et les médias ont le devoir d'informer. D'une façon générale, on constate aujourd'hui que l'issue des guerres et des conflits dépend, plus que jamais, de la maîtrise de l'information et de la communication.(38(*))

Toutes ces analyses peuvent alors se résumer en des enjeux cruciaux de l'implantation des médias en zone de crise, à savoir :

- Les médias en zone de crise contribuent à consolider la démocratie, la paix et l'état de droit ;

- Ils jouent un rôle majeur dans l'évolution politique et sociale d'un pays.

- Ils contrôlent les politiques ;

- Ils veillent sur le respect des droits de l'homme et le bon fonctionnement de l'autorité publique ainsi que la mise en avant de la parole des citoyens dans l'espace ;

- Ils influencent les preneurs de décision ;

- Les médias offrent une information indépendante, durable, viable au service de la paix ;

- Ils renforcent la citoyenneté et la responsabilité sociale au sein des populations à travers des activités culturelles entre communauté ;

- Enfin, ils restaurent les liens sociaux dans des régions déstructurées par des guerres.

* 37 Heiderich, D., Op.cit. p.219

* 38 www.panos-ao.org, consulté le 22 juin 2012

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"La première panacée d'une nation mal gouvernée est l'inflation monétaire, la seconde, c'est la guerre. Tous deux apportent une prospérité temporaire, tous deux apportent une ruine permanente. Mais tous deux sont le refuge des opportunistes politiques et économiques"   Hemingway